.: Remember Who You Are :.feat; Hailey M. Harding & Theodore Blagden

Jeu 23 Juin 2022 - 20:45

Mignon petit Theo. Gentil petit Theo Voilà, comme beaucoup de gens le voyaient, ce qui n'était pas tout à fait faux d'ailleurs, pour ne pas dire que c'était plutôt vrai, mais au final, ils étaient loin de la vérité sur lui, sur ses ambitions, sur ce dont il était capable, ou avait vécu. Ce qu'il pouvait supporter. On le sous-estimait bien souvent et c'était mieux comme ça ; moins on se méfie, plus c'est simple de faire du copinage, il l'avait très bien vu. Il paraissait plus fragile que le reste de sa fratrie, il était plus gentil, appréciait réellement plus les gens et il avait pu se fondre avec plus de facilité dans la masse, surtout il jouait beaucoup moins ce jeu, contrairement à Wesley par exemple.

Alors, est-ce qu'il avait peur aujourd'hui, maintenant qu'il lui semblait que la Bête était réveillée ? Tout à fait. Tout comme il avait peur des crises de colère de ses parents, de la violence possible de son frère aîné, ou de se faire enfermer là-bas. La peur, il connaissait, c'était comme une vieille amie qui habitait bien souvent à ses côtés et il essayait toujours de la dompter du mieux qu'il le pouvait... et il espérait qu'il arriverait tenir ce cap, à ne pas flancher, ne pas s'enfuir. Ne pas bouger, simplement lui répondre, laissait la colère le gagner, mais pas trop. Un conseil en même temps qu'une menace, ou quelque chose qui s'en rapprochait, voilà ce qu'il venait de lui donner. Savez-vous ce qu'on est prêt à faire par amour, par croyance ? Lui le savait, et sa famille, il l'aimait malgré tout ce qu'il avait vécu. Il croyait réellement que ses parents avaient fait de leur mieux, qu'ils faisaient tout pour que le monde devienne meilleur, même si cela exigeait quelques sacrifices, tout comme il ne voyait pas le souci de se dire qu'il était inférieur à ceux de sa fratrie qui étaient des sangs-purs, c'était une vérité, en quoi était-ce rabaissant ? Tout le monde n'avait pas la même force, c'était juste ainsi.

Qu'est-ce qu'il pouvait faire s'il ne fuyait pas ? La combattre, probablement, mais ce n'était pas objectif. Il se contentait pour l'instant de parler, d'essayer d'évaluer quelque chose, même s'il se tenait prêt à lui jeter un sort ou deux sur la tronche si la menace s’agrandissait un peu trop. Pour l'instant, elle parlait beaucoup, mais ne le touchait pas, comme si elle avait juste envie de jouer avec lui, plus que de lui faire du mal. Alors, quel était son but exactement ? Est-ce qu'il y avait quelque chose qu'il ne saisissait pas ? Peut-être qu'avec certaines de ses questions il avait été un peu trop provoquant... mais... mais quoi ? Est-ce que c'était nécessaire d'être aussi con, de tendre le bâton pour se faire battre ? Il n'en savait rien, il tâtonnait.

Enfin, elle avait reculé d'un pas et le contourna pour se trouver de nouveau devant lui. Tout aussi flippant, mais au moins il pouvait à présent voir ses expressions. Et, encore une fois, il ne bougea pas d'un poil. Enfin … concernant les expressions de la jeune femme, au final, elle restait assez … de marbre à tout, ou du moins il avait cette impression.

« - Tu devrais être aussi effrayé que moi. »
« Je le suis, ne le sens-tu pas ? N'entends-tu pas mon cœur battre à tout rompre ?» répliqua—t-il presque du tac au tac. « Mais la peur ne fais pas tout, je ne veux pas la laisser de dominer.»

Silence, pendant quelques instants, avant qu'elle ne se décide à reprendre la parole, cette fois en le regardant dans les yeux. Il déglutit, mais tenta autant que possible de soutenir ledit regard. Ne pas flancher. Ne pas montrer de la peur, du dégoût ou autre. Juste qu'il ne la jugeait pas.

- Ils étaient tous l'enfant de quelqu'un. J'aimerais que la vie soit noire et blanche. Que ceux qui le méritent porte une marque visible, mais c'est sur moi que repose le jugement... Choisir qui vivra, et qui mourra.

Il fronça les sourcils et secoua un peu la tête. Pourquoi mourir forcément, le choix ne pouvait-il pas être différent, un peu moins extrême ? Il était à peu près certain que c'était possible, qu'elle se voilait la face et qu'elle n'avait pas encore assez de recul sur sa situation. Peut-être qu'il tenait enfin un point capital pour faire tourner la situation... ou peut-être pas. Après tout, ça ne devait pas être si simple que cela, n'est-ce pas ? Si les vampires étaient vus comme des bêtes sanguinaires, ça ne devait pas être pour rien. Il se mordilla la lèvre, pensa à certains loup-garous qui prouvaient bien qu'ils n'étaient pas que des Monstres. Et Blagden finit par pousser un léger soupir et se passa une main dans les cheveux rapidement.
Le cœur du garçon ne tarda pas de manquer un battement ou deux, lorsque le regard de la jeune femme fixa sa cage thoracique. A quel point était-ce mauvais ? Lorsqu'elle leva la main, s'approchant de son cœur, il pria pour que le sort marche un minimum même si elle ne semblait toujours pas vouloir lui faire du mal, la panique continuait de le gagner, doucement. Il ne savait plus quoi faire, quel parti prendre. Et pourtant, perdre le contrôle, il savait ce que c'était, il aurait tant voulu qu'on lui montre de la compassion en retour. Bientôt, tout doucement – certainement sans mauvaise intention- elle avait posé sa main sur son torse. Léger frisson, plus de peur et d'inquiétude que d'autre chose probablement.

- Dis-moi, qui mérite d'être sacrifié pour que je puisse vivre une autre nuit?
« Pourquoi parler de sacrifices, Hailey ? Ne peux-tu pas simplement t'abreuver, te nourrir de plusieurs personnes mais en petites quantités ? Tu ne ferais ainsi pas de victimes réelles... et tu serais... apaisée.» Il se tut quelques instants, tenta un très bref sourire, presque encourageant. « Peut-être que pour l'instant, c'est un peu trop te demander, mais avec un bon professeur, c'est sûrement quelque chose de possible. Tu n'es pas obligée d'être une... meurtrière. Je suis sûr que tu as cette force en toi, quelque part, mais pour l'instant, tu es encore trop dans la nouveauté pour pouvoir vraiment le voir.» il se tut quelques instants. « Il faudrait vraiment que tu trouves un vampire à qui parler, ou quelqu'un qui s'y connaisse bien et qui pourrait te conseiller au mieux.»

Silence, court, tandis qu'il jeta un regard sur la main de la jeune femme toujours posée sur son torse, d'un seul geste, elle pourrait probablement lui percer la poitrine et attraper son cœur, mais il essaya de ne pas trop y songer, au contraire, il eut une brève inspiration, comme pour se donner du courage, déglutit de nouveau et posa, au final sa main chaude sur celle gelée de son interlocutrice, mais il ne reprit pas la parole, ne voulant pas en faire trop.

Le cœur de Theodore raisonnait comme un tambour à travers le silence de la forêt tranquille. Un sentiment déchirant que de devoir faire trembler le sorcier devant elle, mais c'était nécessaire. Oui, elle voulait lui faire comprendre, réaliser qu'elle était une bête hors de contrôle, qu'elle était un danger imminent pour lui, et pour tous les autres qui croisaient sa route. Il y avait, cependant, un petit murmure qui soufflait à l'orée de son cœur. Quelque chose qu'elle n'avouerait jamais mais qu'elle ressentait violemment dans ses entrailles. Elle n'était pas qu'un monstre ou une bête, il y avait quelque chose d'animal à l'intérieur. Quelque chose qu'elle craignait, cette part d'elle qui aimait l'odeur discrète qu'il dégageait, la vibration de sa voix lorsqu'elle raisonnait dans son crâne. Il devait se tenir à l'écart, lui, car elle ne pourrait jamais. Le parfum de sa peau serait trop tentant pour poursuivre sa route à travers les rues de Londres, la douceur de sa voix la rappellerait à lui, qu'il le veuille ou pas. Comme le prédateur durant la saison sèche, ses pas la ramèneraient toujours plus près de la source.

Ne pas laisser dominer la peur, le vampire souri l'espace d'une seconde. Il avait toujours été de ceux qui faisaient face, contrairement à elle qui s'enfermait dans un placard, attendant que l'affrontement prenne fin. La Hailey qui était morte aurait été une honte durant la grande bataille de Poudlard.

Elle avait rencontré beaucoup d'hommes stoïques dans sa vie, certains qui ne craignaient pas le danger, d'autre qui avait la prétention de croire qu'ils étaient sans faiblesses. Theodore était différent; Le courage n'est pas l'absence de peur, mais la capacité d'y faire face et de vaincre. Il n'était pas comme cet ange déchu qui avait accepté sa situation, il ne la prendrait pas dans ses bras pour inviter la mort et la laisser boire. Theodore avait un feu à l'intérieur qu'elle pouvait sentir brûler sous la paume de sa main. Un petit pincement au cœur, elle aurait aimé que sa chaleur se répande à travers tout son corps, mais elle mourrait rapidement bien avant d'atteindre son poignet.

Oui, Hailey aurait aimé que les choses soient simples, mais rien dans sa nouvelle vie l'était. S'arrêter de boire était impossible pour le moment. Certes, elle y était arrivée une fois, lors de sa première nuit, mais elle ignorait si c'était elle, lui ou simplement l'univers qui l'avait fait s'arrêter. En tous les cas, elle n'avait jamais réussi à atteindre cette émotion qui l'avait envahi cette nuit-là, incapable de retrouver ce point fixe. C'était peut-être parce qu'elle n'avait jamais été à cent pour cent rassasiée depuis, ou parce que la mort de sa proie n'avait jamais compté autrement qu'à cet instant précis. La peur, voilà ce qui l'avait surement poussé à se stopper. La peur qu'il disparaisse, qu'il quitte ce monde. La douleur d'imaginer qu'elle devrait porter le fardeau de sa culpabilité. Il y avait aussi ce goût particulier qui avait enveloppé tous ses sens. La chaleur aussi. Elle n'avait plus froid.

Mais dans tous les autres instants, il n'y avait rien que l'extase. C'était comme une drogue qui la faisait mordre plus fort, la laissant balancé entre la folie et le désir. Non, elle ne pouvait pas ouvrir son cœur et déverser sur Theodore tout ce qu'il contenait. Le secret qu'elle tentait de garder caché. Cette réalisation que bien qu'elle détestât l'acte en soit, c'était chaque fois comme une petite mort qui l'envahissait jusqu'à la jouissance. Il serait dégouté de savoir à quel point elle aimait le goût du sang, combien elle s'était sentie puissante en démontant un molosse dans une ruelle de Soho. Oui, son égo souriait chaque fois qu'eux tremblait.

Un sacrifice, oui, c'était exactement ce qu'ils étaient. Ils mourraient pour que les autres vivent, disparaissait pour qu'elle puisse exister. Même si elle trouvait la force de les laisser en vie, sans doute que les humains commenceraient à raconter la légende d'une bête aux crocs d'ivoire qui les agressait dans la pénombre des rues de la ville. Certains voudraient surement se débarrasser d'elle, l'empêcher de voler du sang à leurs proches, à ceux qui faisait partie de leur communauté. On voudrait l'enfermer, la dominer. La domestiqué. Non, elle ne trouverait jamais quelqu'un d'autre qui voudrait connaitre le nom de la bête, la protéger contre cette justice magique qui se refermerait un jour sur elle.

Me laisserais-tu boire tranquillement ta vie ? Offrirais-tu ton sang à la bête, volontairement, sans me détester de le désiré ? De l'apprécier ? Regarderais-tu mes yeux couleur rubis avec tendresse ?

Elle ne pouvait pas lui répondre, parce qu'elle connaissait déjà la réponse à ses questions. Non. Personne n'a envie d'être l'agneau qui remplirait sa coupe. C'était le genre d'idée que les gens aimaient jeter en l'air, tant qu'elle ne retombait pas sur eux. Il y avait aussi un autre problème, tous ceux qui serait assez fou pour lui offrir son sang étaient ceux dont elle ne voulait pas se nourrir. Voilà pourquoi elle courait les quais à la recherche d'inconnus, ceux qui avaient quitté la société sans une simple pensée pour leur entourage. Ceux qui se shootaient au fond des ruelles, ceux qui gaspillaient leurs vies, qui agissait comme si leurs existences n'en valaient pas la peine. Faible humanité priant dieu de venir les prendre parce que leur douleur était trop grande.

Si elle devait être un ange de la mort, elle ferait en sorte de nettoyer un peu ce monde. Pas de seconde chance, aucun intérêt pour le futur qu'elle transformait. Aucun potentiel, elle jugeait et exécutait l'ici, le maintenant. C'était comme regarder l'humanité en pleine face durant la dernière heure. Elle était la dernière seconde du cadran de la vie. Choisi bien, choisi mal, mais choisi avant que le cavalier noir débarque et plante ses crocs dans un gamin au coeur pur.

Lorsqu'il baissa le regard vers sa main, le vampire se saisit. Oui, d'une simple main elle pouvait vous donner l'impression qu'elle vous agressait, qu'elle violait une partie de vous qu'elle n'était pas censée atteindre ou désirer. C'était malsain, c'était mal. Avant qu'elle ait le temps de la retirer, il posa sa paume contre elle. C'était désagréablement doux et affriolant. Elle était si près et pourtant si loin. Elle ferma les yeux une micro seconde, imprégnant son odeur et sa chaleur dans un coin de sa mémoire avant de se détacher. Sa main glissa légèrement contre son torse avant de s'éloigner. Il avait raison, elle ne faisait plus partie d'eux, des vivants. Cette envie pressante de rester parmi les humains n'étaient que le cri de son cœur brisé, l'épicentre de toutes ses émotions qu'elle ressentait. L'injustice. L'abandon. Elle devrait retourner vers les siens, malgré la peur de sombrer dans la noirceur, de perdre cette petite part d'humanité en elle qui se débattait chaque jour pour ne pas disparaitre.

- Tu as raison, je devrais surement partir à la recherche des miens… Dit-elle en se détournant légèrement

Peut-être que c'était là sa place après tout. Oublier celle qu'elle était et devenir autre chose. Une créature qui aime boire le sang, qui aime faire trembler les humains. Non, elle voulait faire partie du changement, prouver au monde que les vampires n'étaient pas tous comme son créateur. Elle n'était pas sanguinaire, elle se nourrissait simplement de sang. Elle n'était pas une meurtrière, elle libérait les âmes brisées de leurs prisons et les renvoyait à l'univers. Elle n'était pas une bête, simplement au sommet de la chaine alimentaire.

Plongeant son regard dans la forêt endormie, elle ne trouvait plus la pulsation. Elle avait disparu depuis des jours et le vampire craignait qu'elle ne la retrouve jamais. Elle repensait à Poudlard et au miroir de Riséd. Elle se souvint avoir perdu six mois entiers à fouiller les recoins du château sans jamais le trouver. Elle aurait aimé pouvoir y jeter un œil aujourd'hui. Il aurait été facile, réconfortant de savoir ce qu'elle désirait vraiment, parce que son esprit n'arrivait pas à trouver la réponse lui-même. Elle soupira silencieusement, se laissant choir sur le tapis d'herbe, s'allongeant tout en glissant ses bras en crois pour y reposer la tête. Il y avait longtemps qu'elle n'avait pas pris un instant pour regarder le ciel. Il y avait un millier d'étoiles qu'elle n'avait jamais vu au cœur de New-York ou de Londres. Elle ressentie alors un étrange vertige, comme si la gravité allait subitement disparaitre et qu'elle allait dériver dans la noirceur de l'univers.

Voilà ce qui était le plus difficile dans tout ça. Ce n'était pas de boire le sang, d'éviter les rayons du soleil ou de ne plus revoir sa belle pomme. C'était lui, eux, tous ceux pour qui elle devenait un danger. Toutes ces choses qu'elle devait éviter de faire. Des pensées qu'elle devait tuer dans l'œuf. Si seulement elle avait pu le rencontrer un mois plus tôt… Elle l'aurait invité à prendre le thé dans une boutique de la rue principale avant de le conduire dans sa voiture jusqu'à ce qu'ils atteignent l'Écosse. Elle aurait rattrapé cette danse qu'elle n'avait pu partager avec lui au bal, sous les lumières d'une festivité de la Saint Patrick. Elle aurait voulu se blottir contre lui dans la benne d'un pick-up pour regarder le ciel danser jusqu'à ce qu'elle s'endorme…

C'était terminé. Elle ne pourrait jamais plus espérer mieux que le présent. Il était ici, avec elle, dans cette forêt. Il lui partageait sa force et lui soufflait les mots qu'elle avait besoin d'entendre. C'était plus que ce qu'elle pouvait lui demander, qu'elle pouvait exiger de lui. Pendant un court moment, Hailey était heureuse que Theodore n'émettait pas cette pulsion irrésistible qui pouvait calmer son démon. Il serait à jamais celui qui lui avait échappé. Celui qu'elle n'embrasserait qu'à travers les souvenirs romantiser de sa jeunesse. Celui à qui elle ne dirait jamais combien elle l'avait aimé.

- Assez parler de moi, souffla-t-elle sans détacher les yeux de la voie lactée pour éviter de s'enlisé à nouveau en lui. Comment tu vas, toi ? J'ai envie de tous savoir ! La famille, le boulot… Elle s'arrêta un instant pour sourire. Les amours…

Bien sûr, sa curiosité la piquait lorsqu'il s'agissait de la guerre qui se déroulait, de la grande bataille qu'elle avait manqué entre les murs de l'école et ce que signifiait une famille sang-pure, mais elle préférait se concentrer sur lui, sur sa vie. De l'imaginer entre les couloirs à se défendre contre eux aurait été suffisant pour faire gronder son estomac. Il ne fallait pas qu'elle pense à tout ça. Elle avait le temps, l'éternité pour apprendre. Maintenant, ici, là, tout ce qu'elle voulait c'était la présence de Theodore et le silence de la forêt. À l'exception faite du renard qui dévalait la colline et le battement sourd des ailes d'un grand-duc.

Jeu 30 Juin 2022 - 21:06

Peut-être avait-il la joute verbale un peu trop positive. Peut-être. Peut-être était-il, également, complètement à côté de la plaque, qui sait ? Il ne savait pas exactement ce que traversait la jeune femme, il ne pouvait que l'imaginer. Il ne connaissait pas le déchirement qui l'animait, ce changement qui devait être total, mais il savait très bien ce qu'était la solitude, la fatigue à force de toujours se concentrer pour paraître le plus normal, pour ne pas faire quelque chose d'interdit, c'était épuisant, éreintant et il le vivait depuis des années. Alors, il ne savait pas ce qu'elle vivait, leurs deux cas étaient bien différents, mais quelque part, il se doutait quand même en grande partie de ce qu'elle traversait et c'est ça qui le touchait, encore et toujours. C'est ce qui lui donnait l'envie de l'aider... et c'est également pour cela qu'il se sentait proche d'elle alors que ça faisait longtemps qu'ils ne s'étaient pas vus, qu'ils n'étaient que de vagues amis, connaissances à Poudlard.

Est-ce que c'était une bonne idée de lui rappeler qu'elle n'était pas obligée de tuer ses victimes, qu'elle pouvait juste leur prélever du sang ? En soi, peut-être pas, mais en même temps, il voulait qu'elle voit un peu de positif, qu'elle n'était pas obligée d'être une meurtrière, qu'il y avait toujours une autre voie... Et certes, ça ne serait pas pour demain, mais n'avait-elle pas de possibles siècles devant elle pour s'y faire ? Pour se maîtriser ? Pour essayer de faire le bien ? Pour tant de choses ? Par ce que toi, tu le vois de façon positive ton Don ? On ne peut pas dire que les Vampires soient beaucoup mieux vus que les Légimens... C'est même sûrement pire, tu sais. Elle va lire la haine dans le regard des autres, sentir la peur imprégner la sueur des autres... Et si elle se faisait attraper par les Moldus qu'adviendrait-il d'elle ? Par ce que pour les Sorciers, ils étaient déjà plus habitués à cela.... Et il était clair qu'un mot ne pourrait l'aider, probablement aucun geste non plus, surtout que le moindre rapprochement pouvait s'avérer dangereux pour lui et il en était conscient. Ses sens restaient aux aguets, ainsi que sa vigilance. Mais il voulait faire quelque chose. Plus. Toujours plus. Comme si l'aider, la sauver en quelque sorte, pourrait l'aider lui, lui donnerait l'impression que quelqu'un lui aurait tendu la main. Et qui vous aide, vous ? Vous êtes peu nombreux avec ton Don, mon petit Theo. Et il y a si peu décrits que cela en ait dérisoire, alors que tout le monde en connaît un minimum sur les Vampire, sur le monstre qui sommeille en Eux... Mais que sait-on sur celui qui sort en Toi et dans les gens comme toi ? Il eut presque envie de déglutir. Dégoût contre lui-même, de ce qu'il représentait, même si cela pouvait toujours être utile. Et de nouveau, il se sentit totalement fatigué, éreinté de toujours essayer de se contrôler de cette chose qui était innée et qui ne demandait qu'à sortir. Las, du rejet qu'il pouvait provoquer dans sa propre fratrie. Las, de la peur qu'il avait toujours ressenti de décevoir sa famille, de trahir ce Secret. Pourtant, ils restaient sa famille et il aimait plus que tout. Il voulait les rendre fier. Il ne voulait pas échouer, ne pas se montrer faible.

Inspiration. Expiration. Tandis qu'elle avait posé la main sur son torse. Peur, pendant quelques instants, mais il ne bougea pas, il savait que le moindre mot de travers, que la plus petite perte de contrôle chez son amie pourrait s'avérer tragique. Pourrait l'emmener lui vers la mort. Alors oui, elle était là cette frayeur, mais il essayait de la faire sienne. Il ne voulait pas repousser Hailey et fit même le contraire lorsqu'il posa doucement sa main sur la sienne. Pas un mot, mais lui montrer simplement qu'il était là, qu'il avait beau avoir peur – qui ne le serait pas?-, il voulait l'aider, il restait à ses côtés, acceptait ses pertes de contrôle, ses menaces pendant ces moments-là.
Silence, pendant quelques instants, avant qu'elle reprenne la parole.

- Tu as raison, je devrais sûrement partir à la recherche des miens…

Il eut une légère grimace, ayant l'impression qu'elle n'interprétait peut-être pas bien ce qu'il voulait dire exactement. Il cligna plusieurs fois des yeux mais ne sut pas quoi répondre dans un premier temps, alors, de gêne plus que d'autres chose il se passa une main dans les cheveux avant de se racler la gorge, et de finalement reprendre plus doucement

« Ne te méprends pas, Hailey... C'est juste qu'il n'y a que des gens qui sont passés par là qui pourront te donner les conseils les plus judicieux selon moi... que ce soit ton Sire ou pas. Je veux dire, je peux lire tous les bouquins que je veux, moi ou quelqu'un d'autres, au final ça ne sera que de la théorie et pas vraiment la pratique. Comprends-tu ?»

Non, il ne voulait pas la blesser...déjà par ce qu'elle risquait de repasser en mode « dark » et qu'il n'y tenait pas, et aussi par ce qu'il trouvait ça contre-production. Peut-être qu'elle avait bien compris qu'il ne la rejetait pas, mais il préférait dans ce cas-là prendre quelques précautions supplémentaires.

Et il y avait eu le Silence. Le long. Le pesant. Le nécessaire, dans un certain sens. Il voyait bien qu'elle semblait dans ses pensée, ses souvenirs – pas toujours très joyeux visiblement- et il n'osait toujours pas bouger, pas intervenir, la faire revenir sur terre. Il la laissait dans cet exultoire, où peut-être qu'elle ne souffrait pas ou moins, ou les démons devaient être moins grands. Ces moments où il n'y avait que la gentille et mignonne petite Hailey, là où les regrets n'étaient peut-être pas encore aussi forts, immense, et surtout irréversibles. Et il en profita pour l'observer un peu, elle et ses beaux traits qui ne bougeraient plus jamais, qui ne faneraient plus. Éternelle apparence de jeune femme. Et soudain....

- Assez parler de moi. Comment tu vas, toi ? J'ai envie de tous savoir ! La famille, le boulot… Les amours…

Et si elle souriait à la dernière questions, lui eut l'impression de prendre une douche froide. Que son cœur se brisait de nouveau de mille morceaux alors qu'il mettait toujours tant de soin de le rafistoler. La douleur était ancrée. Assez en tout cas pour qu'il se mette à regarder dans le vague, perdu, l'espace d'un instant, les larmes montant presque aux yeux avant que sa conscience et sa raison ne lui rappellent face à quel danger il se trouvait. Perturbé, néanmoins, il se remit aux aguets. Il cherchait des mots qui ne venaient pas, alors que naturellement ils étaient arrivés de manière abrupte par exemple avec Riley... mais ici non. Il n'y arrivait pas. Peut-être par ce qu'il y avait un lien différent qui s'était tissé avec Hailey, peut-être par ce quelque part il s'était reconnu en elle.
Silence, cette fois de son fait. Et après une, ou peut-être deux ou trois minutes, il avait enfin enfin réussi à retrouver la parole.

« Et bien écoute... ma famille va plutôt bien, je suis retourné vivre chez mes parents, comme Wesley, tu te souviens de lui ? Un de mes frères... en septembre dernier.» Il fronça quelques instants les sourcils comme s'il cherchait ses mots, quoi dire qui pouvait être intéressant... mais.. il ne pensait qu'à une chose. Ou plutôt une personne. Elle. Et son cœur qui manquait des battements qui souffrait du manque. « Je travaille chez Bertie Crochue, notamment pour trouver de nouveaux parfums... et aussi dans un petit bar.» le tour était vite fait... surtout que maintenant arrivait la question à laquelle il ne voulait pas répondre. « Et.. je ne sais pas si tu as entendu parler de l'attentat au Ministère en févier. Mya... J'avais une copine, je.. » tenais vraiment beaucoup à elle... « Je... enfin, elle fait parti des morts de ce jour-là. Donc pas top-top de ce niveau-là.» tenta-t-il de plaisanter mais sa voie était remplie d'émotions contradictoire, il y avait la tristesse, mais aussi la colère, la frustration et la culpabilité de ne pas avoir était là. « Et toi, alors, niveau amour ? Enfin... pour le reste aussi, mais j'me doute que maintenant, beaucoup de tes plans doivent être contre-carrés.»

Est-ce qu'il était maladroit ? Oui, mais il ne s'en rendait pas vraiment compte ou plutôt ne le faisait pas exprès. Il n'avait pas vraiment envie de s’appesantir sur ce sujet douloureux, par ce qu'il savait qu'il devait passer à autre chose, qu'on ne pourrait rien changer à la situation. La mort, ce n'était pas comme si c'était quelque chose qui n'était pas irrémédiable et définitif. Il lui fit un sourire triste avant de la regarder quelques instants dans les yeux. Non, les choses ne changeraient pas, mais il essayait malgré tout de se reprendre en main.. et puis, avec son Don ce n'était pas comme si les choses étaient simples. Il préférait ne pas y penser, essayer de ne pas trop s'attacher à une autre personne de la sorte.. et pourtant, quelque part il en avait envie, besoin. Besoin que quelqu'un tienne à lui, l'aime pour ce qu'il était. Besoin de comprendre qu'il était important – réellement- pour quelqu'un.
Silence.

La vie de la petite Hailey n'avait jamais eu de rebond majeur. Certes, elle avait vécu la mort de sa mère avant même qu'elle ne commence la scolarisation, avait été élevé par un père distant autant physiquement qu'émotionnellement et était récemment devenue une vampire… Mais dans l'ensemble, elle avait eu une vie de princesse choyée et protégé. Même si elle n'était pas une surdouée, elle avait profité d'une éducation dans les meilleures écoles, avait reçu sa première voiture le jour de ces seize ans et n'avait jamais manqué d'argent durant les week-ends. Pourtant, sa vie était loin d'être un rêve ; L'argent n'achetait pas le bonheur, elle en était la preuve. Rentrer à la maison avait toujours signifié la grande dépression pour Hailey. Elle n'avait jamais aimé retourner chez elle pour les fêtes, redoutant une autre veillée à manger de la pizza devant la télévision en attendant le coup de fil de son père qui lui dirait de ne pas l'attendre pour aller dormir. À quoi bon recevoir une pièce montée pour son anniversaire puisqu'elle ne pouvait inviter personne, ayant pris l'habitude de laisser brûler les bougies plutôt que de les souffler. Combien d'années était-elle restée là sur les coudes, la tête reposée sur les mains, à regarder danser les flammes? Trop pour qu'elle en garde un compte exact. La douceur de sa gouvernante à son égard n'était que du sel sur la plaie, lui rappelant que cette femme à l'anglais brisé et aux regards noisette était la seule qui se souciait un peu d'elle.

Sans méprise, Hailey aimait cette femme qu'elle surnommait affectueusement Tia. Oui, elle était la tante qu'elle n'avait jamais eue, celle qui lui avait appris à agencer la couleur de ses vêtements et garder ses cheveux bien bouclés. Elle ne remplaçait pourtant pas une mère ou une sœur, simplement une bonne amie qui était payée pour entretenir le rouage de la maison Harding.

Oui, depuis toujours Hailey était en mal d'amour. Curieux que quelque chose qu'elle n'avait jamais possédée pouvait envahir sa vie tout entière? Elle l'avait bien cherchée, ici puis là-bas. Dans les bibliothèques et dans les parcs, à l'école et à la maison. Ce n'est pas dire qu'elle était une grande solitaire, elle avait toujours eu des gens autour d'elle, pourtant le sentiment d'appartenance lui manquait souvent même bien entourer. Quelque chose qui, pour une raison mystérieuse, ne lui manquait pas en présence de Theodore.

« Comprends-tu ?»

- T'en fait pas, je n'ai pas l'intention de disparaitre, souffla-t-elle en le taquinant d'un sourire, juste trouver quelqu'un comme moi qui pourrais répondre à mes questions… Et ça ne sera certainement pas mon Sire! Termina-t-elle en pouffant légèrement comme si c'était la pire idée qu'elle avait eue

Non, elle n'aimait pas du tout l'énergie que cette entité dégageait. C'était sale, mauvais… Empoisonné. Elle n'aimait pas la sensation inconfortable qui l'envahissait lorsqu'elle ressentait sa présence tout près d'elle. Elle avait eu conscience de ses yeux qui glissait sur elle sans jamais arriver à le voir, la poussant à courir aussi vite qu'elle le pouvait pour lui échapper. Bien qu'elle fût la bête aux yeux des humains, dans cette relation, elle était le gibier. Une proie qui avait déjà été vaincue, tuée. Dévorée. Un manège atroce qui la rendait malade.

Elle était bien ce soir, allongé contre l'herbe de la forêt, bercé par le battement du cœur de Theodore. Si bien qu'elle oubliait la culpabilité qu'elle avait ressentie plus tôt en dévorant un sans abris qu'elle avait jeté dans une benne de restaurant. Il serait emporté demain matin par un gros camion qui l'ensevelirait à la décharge, un tombeau idéal pour un homme qui n'avait plus d'identité. Elle aurait tout le temps de le pleurer plus tard et laisser son âme se briser un peu plus. En attendant, elle se moquait du sacrifice qu'elle avait dû faire pour arriver à partager un moment avec le jeune Blagden.

« Et bien écoute... ma famille va plutôt bien, je suis retourné vivre chez mes parents, comme Wesley, tu te souviens de lui ? Un de mes frères... en septembre dernier.»

Elle acquiesça de la tête en lui souriant, préférant le laisser continuer plutôt que lui poser un million de questions inutiles. Elle n'avait pas un besoin urgent de savoir pourquoi il était retourné chez lui, si Hailey avait eu une famille surement qu'elle n'aurait jamais voulu les quitter. Son attention fut détournée par les émotions de Theodore qui avaient un impact sur le flot de son sang et le battement de son cœur. C'était subtil, mais elle pouvait le ressentir. Tout comme elle détectait l'adrénaline et la panique de ses proies durant la chasse, elle pouvait différencier la douleur de la peur chez les humains. Elle fonça légèrement les sourcils, réalisant que la vie n'avait pas dû être douillette avec lui non plus.

« Je travaille chez Bertie Crochue, notamment pour trouver de nouveaux parfums... et aussi dans un petit bar.»

Intéressant. Dommage qu'on ne puisse capturer en bouteille le parfum qu'il dégageait à son nez. Il avait une odeur légère et sucrée, comme celle qui nous monte au nez lorsqu'on ouvre un fruit bien mûr. Elle se dit qu'il faudrait qu'elle fasse une vraie New-Yorkaise d'elle et visite Theodore à son bar, ignorant si les vampires pouvaient boire ou tomber ivre. Ce n'était pas comme si elle avait de l'expérience avec l'alcool en général… Non, elle irait acheter un parfum.

« Et.. je ne sais pas si tu as entendu parler de l'attentat au Ministère en févier. Mya... J'avais une copine, je… Je... enfin, elle fait parti des morts de ce jour-là. Donc pas top-top de ce niveau-là.»

Hailey s'était redressée rapidement d'un geste presque mécanique, son dos restant impossiblement droit, donnant ensuite l'impression qu'elle allait se relever. Le vampire l'a retenu pourtant assise, ne tenant pas à ce qu'Hailey décide d'enlacer le jeune sorcier ou s'enlise dans son émotion. Elle ne pouvait pas se permettre de partager sa douleur, d'avoir une pensée pour cette pauvre femme ou réalisé que le ministère était pire qu'elle ne l'aurait crue. Elle devait rester calme, trouver un point pour s'accrocher, se fixer à la terre. Croisant les jambes, elle abaissa le regard, glissant ses doigts dans l'herbe comme si elle la câlinait.

- Je… Je suis vraiment désolé pour ta perte, dit-elle simplement en fonçant légèrement les sourcils

Elle aurait voulu lui offrir plus, elle qui avait perdu la femme qu'elle aimait le plus au monde. Être un réconfort pour son ami, le soutenir et partager sa douleur pour le soulager un peu. Mais elle ne pouvait pas, elle ne devait pas. Hailey réalisait à quel point il serait difficile d'interagir avec son camarade puisqu'elle avait toujours ressenti les choses passionnément étant humaine. Il se remit à parler et elle fut déçue, déçue d'elle, de ses manières et de son incapacité à faire mieux pour lui.

« Et toi, alors, niveau amour ? Enfin... pour le reste aussi, mais j'me doute que maintenant, beaucoup de tes plans doivent être contre-carrés.»

- Mon père est toujours aux États-Unis, il va bientôt se remarier avec une femme d'à peine cinq ans mon ainée. Je suis partie avant d'être forcée au poste de demoiselle d'honneur pour venir rejoindre ma famille… Mais bon, je me vois mal débarquer chez la parenté après quinze ans d'absence dans cet état…

Elle n'avait jamais arrêté de jouer dans l'herbe, se réconfortant de raconter ses derniers mois à Theodore comme une histoire distante qu'elle avait lue quelque part. C'était étrange, que sa vie à lui avait un plus grand impact sur ses émotions que la sienne. Comme si elle n'en avait jamais vraiment fait partie, ou même qu'elle s'en fichait.

- J'avais surtout eu de petits boulots dans des librairies. J'étudiais l'histoire de l'art… Je sais ce que tu penses! C'est pas inutile! Dit-elle en releva la tête dans une moue qui exprimait qu'on lui avait dit cent fois. Je voulais faire ma licence pour devenir conservatrice de musée… Plutôt ironique, tu ne trouves pas?

Oui, probablement qu'elle aurait pu avoir un bureau sans fenêtre et quelques employés fiables pour pratiquer, c'était standard dans ce genre d'endroit puisque les œuvres étaient exposés au public durant le jour. Les locaux étaient presque toujours installés en sous-sol pour assurer le contrôle des températures, de l'air et surtout des rayons du soleil. Les longues heures et l'effort physique jouerait à son avantage pour la rendre productive dans le métier. Son plus gros problème, c'était surtout les crocs et cette tendance qu'elle avait à dévorer un humain tous les deux trois jours.

- Coté amour, j'ai bien eu quelque copain, mais rien qui mérite mention…

Elle n'avait pas envie de donner plus de détails, probablement parce qu'il n'y avait pas grand-chose à en dire. Une amourette de fin de lycée. Crétin. Menteur. Tricheur. L'histoire typique de l'adolescente en mal de figure paternel. Quelques nuits avec un autre type, bien qu'elle se souvienne vaguement du contact à cause de l'alcool, une expérience d'automédication durant des vacances de Noël horrible. Et puis, elle avait toujours eu du mal à s'ouvrir… Et quand elle le faisait, c'était toujours avec les pires des candidats. Elle avait préféré arrêter les frais et se concentrer sur ses études. Sa mort n'avait pas contre-carrés autant de plan qu'il pouvait croire, elle n'avait jamais vraiment su dans quelle direction elle allait. Elle avait bien une passion pour les livres antiques et les artefacts, n'était pas mauvaise avec un pinceau entre les doigts, mais ce n'était pas vraiment des objectifs, plutôt des passions avec lesquelles elles remplissaient ses jours… Et maintenant ses nuits.

- Si tous le reste tombe à l'eau, je peux toujours acheter un vieux château et faire l'élevage de renards volants, dit-elle en retroussant le nez comme pour se moquer

Mar 5 Juil 2022 - 19:22

Utilisait-il les bons mots ? Il n'en était pas certain, mais en tout cas, elle ne semblait pas plus fâchée, ce qui déjà était un bon point... mais peut-être pas encore suffisant. Heureusement, bientôt, elle avait pris la parole, il lui fit alors un petit sourire lorsqu'elle lui affirma qu'elle n'avait pas l’intention de disparaître mais qu'elle suivrait surtout ses « conseils » et donc de trouver un vampire qui pourrait répondre à ses questions. Elle semblait toujours très en colère et avoir une certaine rancune envers son Sire, elle ne voulait toujours aucun contact avec lui, ce qui attisait encore plus la curiosité du garçon. Qu'est-ce qui avait bien se passer, est-ce que c'était autre chose que la transformation ? Par ce qu'il l'avait laissée seule ? Blagden, pencha un peu la tête sur le côté et lui fit un petit sourire d'encouragement, mais il ne prit pas de suite la parole, préférant attendre encore quelques instants. Des questions sur son Sire, il en avait des tas, mais ce n'était pas le moment de lui imposer ce sujet.

« Tant mieux alors, j'essayerai pour ma part de faire quelques recherches pour voir si je trouve des noms pour te simplifier la tâche. » Il laissa un léger temps de silence avant de reprendre « Mais du coup, je pourrais te contacter comment ? Par chouette ?...» Petit sourire taquin, pour ne pas dire un peu mutin « Tu me la boufferas pas, hein ? J'y tiens quand même un peu !»

Oui, il préférait essayer de plaisanter là-dessus, pour faire une blague de ce qui aurait pu être un drame si Hailey s'était emparée de sa chouette. Une petite plaisanterie entre eux, en quelque sorte, une private joke voilà le terme le plus adéquat probablement. Il espérait ne pas avoir été trop loin cependant, il se rendait compte seulement à présent que ce n'était pas forcément très approprié. Il se racla la gorge et lui sembla un regard un peu incertain, ne sachant pas s'il devait s'excuser ou pas. Pour l'instant, il choisit de simplement se taire et aviserait suivant comment elle prenait cela. De mémoire, elle était quand même assez drôle, et avait de l'humour donc techniquement ça devrait passer... seulement, il y avait à présent le Vampire à prendre en compte et cela pouvait changer beaucoup de choses.

Et ils étaient à présents de nouveau proches l'un de l'autre, ou du moins à portée de bras. Un geste, et elle pouvait le tuer. Une partie de sa conscience lui hurlait de s'en aller tant qu'il était encore temps ou moins de s'éloigner un minimum ; mais il ne le fit pas, écoutant son instinct qui lui disait de lui faire confiance, qu'elle semblait stable pour l'instant malgré sa perte de contrôle de tout à l'heure. Et quelque part, il était bien là, avec elle, avec cette impression que certains ennuis et tracas pouvaient se faire oublier pendant quelques minutes ; comme si elle arrivait à lui instaurer une certaine paix intérieure, et elle le faisait, par ce que s'il avait pu lui expliquer sa situation, elle aurait pu comprendre... et ça faisait toute la différence. Elle le savait, elle le vivait et allait le vivre toujours plus. Elle était en plein dedans et s'y noyait. Pour une fois, il allait pouvoir aider quelqu'un qui en avait vraiment besoin et ça aussi, ça lui faisait du bien, surtout qu'il l'appréciait sincèrement.
Et elle avait commencé à lui poser des questions un peu plus personnelles et si pour la plupart, il n'avait rien à cacher, il fallait bien avouer que celle sur l'amour, le rendait toujours nostalgique. Triste. Il se rappelait que trop bien à quel point Mya lui manquait, à quel point est-ce qu'il avait pu l'aimer d'une manière qu'il ne pensait pas possible... et aujourd'hui se demandant encore et toujours comment on guérissait un cœur brisé ? Une rupture, il aurait pu s'y faire mais là c'était si différent, si brutal et sans aucun retour en arrière possible alors qu'un avenir radieux se profilait, alors que les sentiments étaient réciproques. Alors ces mots, il les disait. Les crachait, pour ne pas dire les vomissait d'une certaine manière. Par ce que cette mort le rendait malade.
Et Hailey avait eu ce geste de redressement qui le tendit pendant quelques instants, avant de comprendre qu'elle arrivait un minimum à se contrôler pour l'instant. Il la regarda faire, essayer de se canaliser – supposa-t-il- en trifouillant un peu l'herbe.

- Je… Je suis vraiment désolé pour ta perte.

Il se contenta de lui faire un sourire triste, ne sachant pas bien quoi répondre à cela. Sûrement, par ce que cela n'exigeait aucune réponse ? Et puisqu'elle lui avait posé cette question précise, peut-être qu'elle souhaitait en parler... et lui de toute manière il était un peu curieux de savoir ce qu'elle avait vécu tout ce temps. La plupart des gens avaient eu plusieurs pour ne pas dire de nombreux(ses) petit(e)s ami(e)s alors que lui en avait eu juste réellement une seule à ses yeux, du coup le tour était vite fait.

Mon père est toujours aux États-Unis, il va bientôt se remarier avec une femme d'à peine cinq ans mon ainée. Je suis partie avant d'être forcée au poste de demoiselle d'honneur pour venir rejoindre ma famille… Mais bon, je me vois mal débarquer chez la parenté après quinze ans d'absence dans cet état…

Il fronça un peu les sourcils... juste 5 ans de différence ? Whoaw. Il ne pouvait même pas dire balèze le papa, dans certaines familles c'est quelque chose qui se faisait beaucoup, le pouvoir, le statut de sang, les alliances faisaient parfois beaucoup. Théo s'était juste contenté d'acquiescer un peu. Il n'y avait pas grand chose à répondre là-dessus. Et elle avait bientôt repris la parole

J'avais surtout eu de petits boulots dans des librairies. J'étudiais l'histoire de l'art… Je sais ce que tu penses! C'est pas inutile! Je voulais faire ma licence pour devenir conservatrice de musée… Plutôt ironique, tu ne trouves pas?

Il leva les mains, plus amusé qu'autre chose pour lui montrer qu'il n'avait encore rien dit ! Après, il aimait les livres aussi, même s'il ne connaissait pas vraiment ce qui se faisait du côté Moldu. Il avait fouillé certaines librairies pour se faire une idée, mais il y avait tellement d'ouvrages que c'était bien souvent compliqué.

Coté amour, j'ai bien eu quelque copain, mais rien qui mérite mention…

Il pencha un peu la tête sur le côté se demandant comment une jolie fille comme elle, qui avait dû être joyeuse, plein de vie et drôle n'avait trouvé « personne » d'assez bien pour être mentionné. Il avait froncé un peu les sourcils mais, là encore, pour l'instant n'avait pas dit un seul mot. Il espérait qu'un jour, malgré sa nature, elle trouverait quelqu'un qu'elle pourrait aimer comme il se doit, et qui l'aime en retour, par ce qu'il n'y avait que ça pour se sentir vivant... enfin vivant, façon de parler dans le cas de son amie.

Si tous le reste tombe à l'eau, je peux toujours acheter un vieux château et faire l'élevage de renards volants

Cette fois Theo eut un petit rire amusé avant de secouer un peu la tête et de se décider à répliquer

« Des renards volants ? C'est... incongru mais j'aime ça !» Il lui sourit avant de revenir un peu sur ce qu'elle lui avait dit avant « Tu travaillais chez les Moldus, je suppose ? J'avoue, ils ont l'air d'avoir plein de livres avec plein de genres différents, quand je suis entré dans une librairie, je ne savais pas où donner de la tête...»

Ce qu'il ne dirait pas c'est que s'il avait voulu en lire quelqu'uns c'était surtout pour pouvoir passer plus inaperçu chez les Moldus, ou alors avec certains sorciers, ne pas faire fermé d'esprit... au contraire. Blagden se passa alors une main dans les cheveux et décida de ne pas épiloguer sur la famille mais de revenir sur les petits amis.

« Pourquoi aucun d'eux ne mérite mention, qu'est-ce qu'ils t'ont fait ?» Silence avant d'hausser un peu les épaules avant de continuer « Enfin j'sais pas, j'suis étonné, t'es quand même super canon et t'as l'air d'avoir un chouette caractère... ou du moins l'ancien toi l'était... le nouveau aussi mais il est peut-être juste un peu plus mordant...» oui tentative de plaisanterie... mais il voulait comprendre ça. Il lui fit un nouveau sourire et rajouta « Tu trouveras, j'suis certain tu le mérites et t'es super !» Oui, il était maladroit et pourtant, il essayait vraiment de bien faire...

« Tant mieux alors, j'essayerai pour ma part de faire quelques recherches pour voir si je trouve des noms pour te simplifier la tâche. »

Hailey devait avouer qu'elle était légèrement inconfortable avec le fait que Theodore voulait se lancer à la recherche d'autres buveurs de sang. Elle savait plus que quiconque ce que le vampirisme faisait à quelqu'un. L'idée qu'il pourrait se mettre en danger, qu'un des siens décide qu'ils n'aimaient pas être enquêter lui donnait froid dans le dos. En même temps, elle n'avait pas beaucoup d'option. Ils ne semblaient pas avoir une communauté ouverte de vampire à Londres, ceux qui vivaient dans la ville devait se terrer profondément et prétendre être tout à fait normal. Elle remarquerait surement l'odeur ou l'absence d'un battement de cœur si elle était assez près, mais ce n'était pas encore arrivé.

Il y avait aussi le fait étrange que, pour une raison qu'elle ignorait, elle avait pleinement confiance en lui. Contrairement à l'homme de la ruelle sur lequel elle débattait encore les allégeances, son instinct lui disait qu'elle pouvait surement tout lui dévoiler. C'était surtout la peur et la honte qui l'empêchait de se déverser sur lui comme on détruit un barrage, ça et l'impression d'être un poids plutôt lourd. Une sensation qu'elle avait toujours ressentie, même lorsqu'elle était humaine. Une défense nerveuse qu'elle avait construite très jeune, quand son père lui avait donné la sensation qu'elle n'aurait pas due se trouver là, qu'elle n'aurait pas dû être son problème, sa responsabilité, lui donnant envie de disparaitre, de ne pas exister.

« Mais du coup, je pourrais te contacter comment ? Par chouette ?... Tu me la boufferas pas, hein ? J'y tiens quand même un peu !»

Hailey eut l'impression que son vampire aussi avait souri. Non, Quokette ne craignait rien en sa présence. Certes, elle s'était un peu énervée après un mauvais début de nuit et n'avait pas apprécié qu'elle se laisse aller sur son veston, mais dans l'ensemble Hailey avait toujours aimé les hiboux. Elle aimait leurs plumages qui les rendaient tous uniques, le battement aisé de leurs ailes dans l'air et la manière qu'ils avaient de pencher la tête. Elle se dit qu'elle devait s'en acheter une maintenant qu'elle était rentrée au pays. À quoi bon posséder une chouette à New-York quand tout le monde est fixé à son écran d'Iphone. Elle leva les yeux en l'air, soupirant de manière théâtrale

« Bon, si tu y tiens… Mais c'est simplement pour te faire plaisir » Elle lui sourit, d'un battement de cil discret elle lui fit un clin d'œil. « Et puis, les plumes ça les rends indigestes de toute façon »

Peut-être que si Theodore ne l'avait pas fait sentir aussi bien dans le passé, elle aurait remarqué que son calme n'était pas simplement dû au fait qu'elle était bien nourrie ou qu'elle tentait de rester légèrement distante, autant physiquement qu'émotionnellement de lui. La Hailey d'autrefois ce serait confondu en excuses et se serait surement senti fautive et pleine de regrets. Le vampire lui aurait rappelé la tâche sur son manteau et proclamer qu'elle ne pouvait rien lui promettre. Pourtant, c'était ensemble qu'elles avaient répondu au jeune homme, souriant à l'idée qu'aucun d'entre eux n'oublieraient le moment où ils s'étaient retrouvés.

La leçon serait pourtant perdue dans les abîmes de son âme, emporter par sa fervente croyance au ciel et aux neuf enfers. Cette notion que son existence était en soi damnée. Qu'elle devait résister, ce délimitée de la créature qui semblait la posséder, empoisonnant son esprit, son âme et son cœur. Ce refus insensé d'accepter ce qu'elle était devenue, ce qu'elle serait à jamais. Avant le lever du soleil, elle renierait sa nouvelle identité, sa vie et sa force.

Elle s'approcha de nouveau d'un petit pas, glissant une main dans son veston pour extirper un stylo à bille de sa poche intérieure. Elle appuya de son pouce sur l'embout pour faire cliqueter la pointe, glissant sa main libre contre celle de Theodore pour la relever devant elle. Ce n'était pas aussi stylé que l'adresse graver par magie dans un bout d'écorce qu'Enzo lui avait donné, mais ça ferait l'affaire. Et puis, c'était la manière typiquement américaine d'offrir ses coordonnées. Hailey ne réfléchit même pas au fait que Theodore et elle venait de deux mondes complètement différents, peut-être parce qu'elle se sentait si bien auprès de lui. L'impression qu'il la comprenait même lorsqu'elle ne se comprenait pas vraiment elle-même.

La chaleur de sa main la fit sourire, elle aimait la manière dont ses doigts à elle semblait si court comparer à ceux de Theodore. La couleur de sa peau était également magnifique, tranchante contre le blême de la sienne. Elle se dit alors qu'elle devrait peut-être trouver un moyen de bronzer artificiellement sa peau pour lui donner un air plus vivante. Elle aurait pu écrire plus rapidement, elle aurait pu porter moins d'attention à la calligraphie de chaque chiffre, mais elle n'en avait pas envie. Elle ressentait à cet instant le même sentiment que lorsqu'elle grattait le fusain dans son carnet à croquis. Ce moment en suspend lorsque tous ses soucis s'envolent et que son esprit se libère. Elle prit une infime pause, se détournant au-dessus de son épaule pour poser les yeux sur Theodore et lui sourire timidement. Elle inscrit ensuite son nom, comme s'il y avait la moindre chance qu'il oublie, se détachant à contre cœur pour reprendre une distance adéquate.

« Au cas où il y aurait une urgence ou que Quokette est occupée ailleurs » Dit-elle en souriant

[ ... ]

« Tu travaillais chez les Moldus, je suppose ? J'avoue, ils ont l'air d'avoir plein de livres avec plein de genres différents, quand je suis entré dans une librairie, je ne savais pas où donner de la tête...»
« C'est ce que je préfère, l'entièreté de l'imagination et la connaissance du monde moldus réunie en un même endroit. Ils sont plutôt impressionnants, même s'ils sont aussi parfois très bêtes »

En tant que sorcière élevée parmi les moldus, elle avait toujours trouvé étrange que le monde magique n'avait pas encore été exposer au grand public. De l'autre côté, elle savait que les sorciers ne manquaient pas de ressources en frais d'illusion. Dans les pires des cas, elle s'imaginait qu'on envoyait une petite bande de mecs en cape noire vous vider la mémoire, un peu comme Theodore venait de faire avec le fil de ses pensées. Elle aimait la manière qu'il avait de passer la main dans ses cheveux, ignorant encore si c'était un signe de nervosité ou simplement qu'il ne savait pas quoi faire de ses doigts dans un regain d'énergie.

« Pourquoi aucun d'eux ne mérite mention, qu'est-ce qu'ils t'ont fait ?»

Cette fois ci, son soupire n'avait rien de théâtrale et lorsqu'elle détourna les yeux elle dégluti. C'était le genre d'histoire qu'elle n'avait pas nécessairement envie de réciter en détail, peut-être parce qu'elle se sentait toujours idiote et que son cœur, bien qu'il s'était libérer de l'amour, lui faisait toujours un peu mal. Peut-être parce qu'il n'avait reconnu la douleur qu'il lui avait infligé et qu'il était disparu sans se retourner.

« Rien de terrible, c'était surtout des amourettes de gamins... Rien de très sérieux. Enfin si, une fois. » Avoua-t-elle sans trop savoir pourquoi elle était aussi franche « Je croyais que c'était lui et moi contre le monde… J'ai réalisé que c'était lui et la moitié du bahut contre les draps » Dit-elle en arrachant brusquement de l'herbe pour la jeter un peu plus loin

Il y avait eu une pointe d'accusation dans sa voix, mais elle n'était pas pour lui. Oui, Hailey avait pensé très souvent à ce qu'elle aurait dû faire différemment. Peut-être que si elle lui avait donné ce qu'il voulait, il serait resté. Peut-être que lui donner son cœur, son temps et son attention n'avaient pas été suffisant. Une leçon que Josh lui avait également apprise, il ne l'avait jamais rappelé après qu'elle s'est jetée désespérément dans son lit. Elle ne lui avait pas spécifié les paramètres de sa situation, il ne lui avait pas dit qu'il retournait à l'autre bout du pays deux jours plus tard. Elle aurait souhaité être en état de pouvoir se rappeler sa première fois, mais elle ne l'aurait jamais fait sans un cœur brisé et un état d'ébriété très avancé.

« Enfin j'sais pas, j'suis étonné, t'es quand même super canon et t'as l'air d'avoir un chouette caractère... ou du moins l'ancien toi l'était... le nouveau aussi mais il est peut-être juste un peu plus mordant...»

Sa tête se détourna brusquement vers lui et ses yeux s'écarquillèrent un instant, choquée par le qualificatif que Theodore venait d'utiliser. Hailey réalisa alors qu'elle était disgracieusement assise dans l'herbe, se relevant soudainement en prenant soin de ne pas effrayer son compagnon avec une vitesse excessive. On l'avait souvent complimenté sur son apparence, mais c'était toujours dans un moment où on attendait plus d'elle. Quand on voulait la charmé, lui faire croire qu'elle était importante ou simplement parce qu'on croyait que c'était ce qu'elle voulait entendre. Avec lui, c'était différent. Il y avait une simplicité dans ses mots et la manière qu'il les avait offerts. Heureusement que les vampires ne rougissent pas, autrement la retenu maladroite de son sourire et sa façon de détourner les yeux auraient exposé encore plus sa gêne. Theodore Bladgen la trouvait canon et elle aurait cru que son cœur avait tressauter.

« Tu trouveras, j'suis certain tu le mérites et t'es super !»

C'était comme une montagne russe. Son cœur s'élevait dans les airs simplement pour chuter vers le sol la seconde suivante. Hailey avait toujours été trop littérale pour comprendre la subtilité des gens, tout comme elle avait du mal à mettre un frein à ses émotions pour prendre le temps de réfléchir. Par bonheur, le vampire en elle l'empêchait de se déconfire à l'idée qu'il lui souhaitait du bonheur ailleurs. Elle était confuse d'avoir autant d'émotions qui l'envahissaient alors qu'elle se sentait vide en même temps.

« T'es super aussi, de toutes les manières qui soient » Souffla-t-elle entre un sourire, se mordant la lèvre, visiblement trop timide pour lui avouer son attirance bien qu'elle était trahie par le petit éclat au fond de ses yeux. Elle se reprit rapidement, secouant légèrement la tête avant de continuer « j'espère qu'un jour tu trouveras quelqu'un qui pourra mettre un peu de baume sur ton cœur »

Une manière respectueuse qu'elle avait trouvée de lui souhaiter la même chose. Oui, elle comprenait. Combien d'années avait-elle pris pour se remettre de sa perte à elle? Avait-elle vraiment passé par-dessus? Elle ne savait pas vraiment. Oui elle lui manquait, chaque jour! Pourtant, elle avait appris à poursuivre sa vie, réduisant le nombre de fois ou sa mère venait la hanter jusqu'à ce qu'un jour, elle puisse sourire face à ses souvenirs plutôt que s'effondrer en larmes. Peu importe combien de temps il porterait ce lourd fardeau, elle pourrait attendre. Elle avait l'éternité devant elle et pourrait se contenter simplement par ce qu'ils partageaient présentement. Heureusement pour elle, il ne pourrait jamais lire ce qu'elle portait dans son cœur et dans son crâne. Enfin, c'est ce qu'elle croyait.

Jeu 7 Juil 2022 - 21:23

Le garçon n'avait pas réalisé que sa phrase pouvait porter à confusion. Il voulait juste parler avec quelques connaissances pour savoir s'ils avaient des noms à lui fournir. A son bar, il pouvait aussi tendre l'oreille et peut-être entendre des choses intéressantes. Il ne savait pas encore trop comment est-ce qu'il pourrait procéder par ce qu'il préférait que sa famille ne se même pas trop de ça... du moins le moins possible pour l'instant. Il ne voulait pas qu'elle risque d'être capturée et enfermée le temps qu'elle puisse se maîtriser. Ceci dit, s'il y avait trop de victimes du côté des sorciers, il cracherait le morceau et ferait tout pour l'aider... Mais elle semblait bien motivée à trouver quelqu'un, à apprendre à se contrôler alors ça devrait aller pour aller, elle serait bientôt dans de bonnes mains. A voir, une chose était certaine pour l'instant, il n'avait pas envie de la laisser tomber pour ne pas dire qu'il avait envie de garder un œil sur elle, pour voir son évolution, pour être là en cas de besoin, mais aussi... par ce qu'il en avait envie, par ce que quelque chose en elle l'attirait, lui plaisait, par ce qu'une alliée vampire c'était toujours quelque chose de très bon à prendre. Et il ne comptait pas s'en priver. Bientôt Theo lui avait demandé comment est-ce qu'il pouvait la contacter. Par ce que parler c'était bien, mais pour se voir, il fallait quand même qu'ils aient le même jour et point de rendez-vous.... la chouette restait le moyen le plus simple pour lui, mais comme elle était proche des Moldus, il se doutait que ça serait peut-être un peu trop étrange... alors... alors voilà. Il avait besoin de son avis sur la question, de ses idées ; lui n'avait pas vraiment de moyen Moldus pour communiquer ce qui ne facilitait pas franchement la tache ! Il avait néanmoins proposé la chouette tout en plaisantant un peu sur le sujet vu ce qui s'était passé plus tôt.

Surprise, lorsqu'elle leva les yeux en soupirant théâtralement. Il sentait qu'elle allait lui sortir un énorme connerie, sûrement parce que ses sœurs poussaient parfois ce genre de soupir avant de l'embêter, de le tacler plus ou moins gentiment... et parfois, elles s'amusaient même à passer une main dans sa tignasse pour le décoiffer comme s'il était toujours un enfant... ce qu'il était à leurs yeux d'une certaine façon vu qu'il était le plus jeune.

« Bon, si tu y tiens… Mais c'est simplement pour te faire plaisir. Et puis, les plumes ça les rends indigestes de toute façon »

Il la regarda un peu perplexe pendant quelques instants avant d'avoir un petit rire amusé. Il secoua un peu la tête avant de lui faire un nouveau petit sourire.

« Tu es vraiment trop généreuse !» plaisanta-t-il

Et au fond, il savait très bien qu'il ne pouvait pas la croire sur paroles. Il avait conscience que si elle avait faim, plumes ou pas, Quokette ferait très bien l'affaire pour se repaître un minimum. Elle s'approcha bientôt de nouveau de lui, avant de glisser une main dans son veston pour en ressortir un stylo à bille. C'est vrai que lui avait plus l'habitude des plumes pour écrire qu'autre chose. Il la regarda faire, elle appuya la pointe de son stylo, lui prit la main. Il fronça les sourcils, cette fois pas bien certain de comprendre ce qu'elle était en train de faire, pas de sa faute en même temps, c'était une coutume Moldue et qui n'était pas forcément de ce continent. Il pencha un peu la tête sur le côté mais ne bougea pas, observant toujours les mimiques de sa camarade. Il avait bien vu que parfois son visage se durcissait et il comprenait qu'il devait surtout se méfier d'elle dans ses moments-là, quand, malgré la douceur et la beauté de son visage, quelque chose de puissant semblait émaner d'elle, ou de sauvage peut-être.... et bientôt, elle lui inscrit son numéro sur ladite main, lentement, comme si elle craignait lui faire mal, ou alors qu'elle voulait s'assurer qu'il allait bien la relire ! Hailey posa ensuite quelques instants ses yeux sur lui pour lui sourire, avant d'écrire en plus son prénom... comme s'il avait l'habitude d'avoir ce genre d'informations sur sa peau et qu'il risquait de la confondre avec quelqu'un d'autre !

« Au cas où il y aurait une urgence ou que Quokette est occupée ailleurs »
« Tu sais que je n'ai pas de téléphone moldu ? je... n'en ai jamais eu l'utilité, mais bon, peut-être que ça finira par me servir...»

S'il faisait des connaissances dans le monde Moldu, ça pourrait toujours le faire, non ? Il parlerait de ce point à sa famille même si l'idée ne l'enchantait pas vraiment... mais pour la Cause, pour mieux se fondre dans la masse, ça pourrait toujours être utile.

* * *

Un très court moment après, il lui demandait des nouvelles, ce qu'elle faisait de sa vie et si elle bossait dans le monde Moldu tout en faisant bien comprendre que pour l'instant il n'y connaissait pas grand chose, il avait quelques vagues bases mais c'était tout. A vrai dire, à part ce qu'il observait de temps en temps et ce qu'il avait appris à Poudlard

« C'est ce que je préfère, l'entièreté de l'imagination et la connaissance du monde moldus réunie en un même endroit. Ils sont plutôt impressionnants, même s'ils sont aussi parfois très bêtes »

Personnellement, quand il les voyait évoluer, il les trouvait surtout très bizarre et pas franchement futfut sur beaucoup de points mais bon, on ne pouvait pas dire qu'il était la personne la plus impartiale non plus. Il soupira doucement avant de répliquer

« C'est vrai, mais je trouve que c'est pire depuis que la vidéo des autres tarés a été publié sur leurs... heu, réseaux sociaux... Comme quoi la magie existe, ils s'en prennent à n'importe qu'ils soupçonnent pour certains. Certains se sont même promenés avec des panneaux genre « prenez-moi ». C'est... phénoménal...»

Pour lui, tout le monde sorcier -et Moldu- était au courant de cette vidéo, il paraissait qu'elle avait beaucoup tourné alors il ne se posait pas trop la question et il avait continué aussi bien à poser qu'à répondre à ses questions ; et ils en étaient passés à leurs relations amoureuses et si lui n'avait pas grand chose à dire, visiblement son amie non plus... même si ça semblait un peu plus fourni de son côté. Il essayait de comprendre surtout sa notion de pourquoi est-ce qu'aucun n'avait mérité vraiment son attention. Qu'est-ce qu'elle attendait donc d'un homme ? La question devait être un peu gênante car elle avait tourné les yeux et déglutit.

« Rien de terrible, c'était surtout des amourettes de gamins... Rien de très sérieux. Enfin si, une fois. Je croyais que c'était lui et moi contre le monde… J'ai réalisé que c'était lui et la moitié du bahut contre les draps »
« Oh... je suis désolé.» Il ne savait pas quoi dire de plus que ça. « Je pense comprendre ce que tu veux dire par là, ou la trahison que tu as pu ressentir, enfin je ne peux que l'imaginer, mais ça a dû être un sale moment.» Il se racla la gorge. « Enfin j'me tais, j'ne voulais pas te blesser quoi qu'il en soit...»

Ceci dit, visiblement, il n'y avait pas eu que cette histoire, il essaya de lui remonter le moral – et par ce qu'il le pensait aussi- en lui disant quelques compliments, c'est vrai quoi, il en comprenait pas comment une fille telle qu'elle n'avait pas pu avoir quelque chose de sérieux. Elle avait retourné la tête vers lui et semblait totalement choquée par ce qu'il venait de dire et il se demandait bien pourquoi. Il cligna un peu les yeux, et se demanda où est-ce qu'il avait bien pu faire une erreur ? Ok bon... il se racla encore une fois la gorge et ajouta une petite phrase des plus banales.

« T'es super aussi, de toutes les manières qui soient. J'espère qu'un jour tu trouveras quelqu'un qui pourra mettre un peu de baume sur ton cœur. »

Nouveau léger sourire triste de sa part, il secoua un peu la tête et passa une main dans ses cheveux, cherchant ce qu'il pouvait bien dire après ça.

« Peut-être on verra bien... mais peut-être que je suis mieux tout seul. Et puis, c'est pas comme si c'était la seul qui... comment dire ça, avec qui ça a matché, avec qui ça semblait si simple, tout le temps. » Il soupira un coup et haussa les épaules avant de reprendre «Mais bon, on est encore jeunes, on a le temps de trouver la personne qui nous correspond, et ça se fera comme avec Mya, naturellement. Tu vois de fil en aiguilles. Ca semblera si évident. » Silence, depuis quelques instants. « Tu en penses quoi, toi ?»

Et il plongea son regard dans celui de la jeune femme, il lui aurait bien demandé comment est-ce qu'elle se sentait, si elle se maîtrisait toujours, si elle n'avait pas trop faim. Il aurait bien voulu se détendre réellement avec elle et ne pas être toujours aux aguets par ce que c'était épuisant.

« Tu sais que je n'ai pas de téléphone moldu ? je... n'en ai jamais eu l'utilité, mais bon, peut-être que ça finira par me servir...»

Elle souri à sa propre bêtise. Ne pas avoir le téléphone était, pour une jeune américaine comme Hailey, une notion loufoque. Elle connaissait le principe de la poste sorcière et comment fonctionnait les hiboux, mais elle avait toujours cru qu'ils devaient faire plus simple aussi. Ce n'était pas sa faute, son père l'avait gardé à l'écart de tout ça depuis… Depuis toujours. Contrairement aux autres sang-purs, elle avait été élevée comme une simple moldu dans un pays qui ne manquait pas d'électronique. À tel point qu'elle serait surement aussi dépassée par le monde de Theodore qu'il aurait pu l'être par le sien. Elle se dit également qu'elle devait se mettre en recherche d'un moyen de communication plus personnel que des lettres et des hiboux. Il faudrait qu'elle se plonge dans ses livres lorsqu'elle aurait le temps.

- Je ne m'en fais pas pour toi, répondit-elle en lui souriant, tu es un homme plein de ressource. Je suis sûr que tu trouveras un moyen. C'est simplement une option de plus…

Quelque chose dans l'idée que Theodore pourrait la rejoindre la réconfortait un peu. Certes, il y avait bien les urgences et ce genre de choses, mais ce n'était pas non plus la seule raison. Elle ne s'attendait pas à ce qu'il l'appelle, mais l'idée lui plaisait quand même.

- Et puis, ça serait pas mal de pouvoir discuter sans avoir ce truc entre nous, avoua-t-elle enfin. Tu sais…

Elle ne termina pas sa phrase, préférant lever les mains en l'air pour crisper les mains et grogner comme un mauvais vampire à halloween.

[ ... ]

« C'est vrai, mais je trouve que c'est pire depuis que la vidéo des autres tarés a été publié sur leurs... heu, réseaux sociaux... Comme quoi la magie existe, ils s'en prennent à n'importe qu'ils soupçonnent pour certains. Certains se sont même promenés avec des panneaux genre « prenez-moi ». C'est... phénoménal...»

Si seulement il savait. Elle n'avait aucun doute que Theodore serait encore plus exaspéré par les moldus s'il connaissait l'ampleur de leur stupidité. Le cirque qu'ils produisaient envers le monde des sorciers n'avait rien de spéciale pour Hailey. Elle venait d'un pays où on débattait encore cette idiotie qu'on appelle le racisme, ou les réseaux sociaux étaient maitre et que l'opinion publique pouvait changer avec un clip de quelques secondes. Un monde où on préférait aller polluer la lune plutôt que réparer ce qui était brisé. Les moldus n'avaient aucun respect pour la nature, pour autrui et pour eux-mêmes. Un univers de botox, de café Starbucks et de gamins collés à leurs écrans. Oui, le monde était mal barré. Le vampire souri tout de même, se disant que peut-être un jour le vent allait tourner et qu'elle serait là pour le voir changer.

Il y avait tout de même une ironie dans le fait que le monde de Theodore semblait déstabiliser par la vidéo, celle-là même qui avait poussé Hailey à quitté son foyer pour se rendre à Londres. Il avait été l'étincelle dont elle avait eu besoin pour se décider à revenir, appeler par le cri de détresse de ce monde qu'elle aimait tellement. Le combat avait déjà commencé et la blonde n'avait pas hésité à choisir son camp et délaisser les moldus. Elle préféra tout de même ne rien dire. Bien qu'elle adorât le monde magique, elle voulait quand même pouvoir montrer le peu de bien que les normaux avaient donné au monde, et ce n'était pas en les exposant qu'elle allait convaincre son ami de faire une viré de l'autre côté du miroir.

La conversation dévia vers leurs amours et Hailey ne comprenait toujours pas pourquoi elle avait dit tout ça à Theodore. C'était habituellement le genre de choses qu'elle gardait sous silence, elle n'avait pas envie qu'on sache. Elle se sentait honteuse. Pourtant, ce n'était pas vraiment le cas avec l'ancien Serpentard. Il y avait même une touche libératrice qui l'avait effleuré tandis qu'elle avait parlé. Son père avait peut-être raison, elle se rendait toujours folle à tout garder à l'intérieur. Son esprit se demanda alors ce que Mr Harding aurait pensé de l'épaule qu'elle avait trouvée, presque convaincu qu'il l'aurait aimé tout autant qu'elle.

« Oh... je suis désolé. Je pense comprendre ce que tu veux dire par là, ou la trahison que tu as pu ressentir, enfin je ne peux que l'imaginer, mais ça a dû être un sale moment. Enfin j'me tais, j'ne voulais pas te blesser quoi qu'il en soit...»
- Ne t'en fais pas, c'est moi qui ai décidé d'en parler, dit-elle en lui souriant timidement pour lui retirer toute faute. Il y a même quelque chose de libérateur dans le fait de ne pas prétendre que c'était une rupture à l'amiable pour une fois.

Oui, pendant très longtemps, Hailey avait prétendu. Même lorsque tout le monde connaissait la grotesque vérité, même lorsqu'elle parlait avec ses amies ou qu'elle grattait des poèmes sur une serviette de restaurant, elle évitait la vérité. Ce n'était pourtant pas ce qui conduisait le fil de ses pensées, mais la main de Theodore qui glissa encore à travers ses mèches. Elle aimait la manière dont elles se courbaient à leurs extrémités sous le coup de l'humidité de la forêt. Même lorsque son sourire était triste, il restait agréable au vampire.

« Peut-être on verra bien... mais peut-être que je suis mieux tout seul. Et puis, c'est pas comme si c'était la seule qui... comment dire ça, avec qui ça a matché, avec qui ça semblait si simple, tout le temps. »

Hailey aurait aimé que son cœur soit aussi simple à aimer. Toute sa vie, elle était restée coincer entre celle qui n'aime personne et celle qui aime beaucoup trop. Son manque d'expérience n'était pas dû au fait que personne ne matchait avec elle, mais plutôt qu'elle ne collait jamais vraiment avec les autres. Il y avait bien quelques exceptions, comme son amour pour Theodore qui n'avait pas disparu mais c'était simplement atténué durant de longues années d'absence. Elle avait pleuré son ex beaucoup trop longtemps pour que ce soit sain, sans parler qu'elle avait basculé de nouveau il y avait à peine quelques jours. Non, il n'y avait rien de conventionnel dans ses émotions, elle en avait l'habitude. C'est pourquoi elle les taisait la plupart du temps, effrayer à l'idée que quelqu'un lui répète encore que ce n'était pas comme ça que le monde tournait. Il y avait aussi une part d'elle qui se sentait triste à l'idée que Theodore déclare qu'il était mieux tout seul. Hailey aimait beaucoup la solitude elle-même, ayant toujours préféré étudier en solitaire et il n'était pas rare de la voir trainer dans la bibliothèque pendant que tout le monde faisait la fête au premier. Il y avait tout de même quelque chose dans l'appui et l'affection qu'une relation apportait qu'elle souhaitait pour le futur de Theodore. Il méritait d'avoir quelqu'un à ses côtés, quelqu'un d'aussi sensationnel que lui.

«Mais bon, on est encore jeunes, on a le temps de trouver la personne qui nous correspond, et ça se fera comme avec Mya, naturellement. Tu vois de fil en aiguilles. Ca semblera si évident. »

Évident. Oui. Hailey ressenti alors une certaine jalousie envers ce que Theodore avait partager avec sa demoiselle. La petite blonde savait les raisons qui avaient poussé son ancien partenaire à désirer son attention. Que si elle n’avait pas été aussi blonde, aussi populaire et aussi riche qu’il n’aurait jamais poser le regard sur elle. Tout à l’image de sa mère, elle avait été un simple trophée, un prix qu’il avait aimé exposer sous le nez du monde. Leur relation avait également été évident, pour toute les mauvaises raisons. Comme un quart arrière et sa cheerleader, comme un photographe et son modèle. Ça faisait du sens, ou du moins, ça en avait fait à une certaine époque…

« Tu en penses quoi, toi ?»

Son attention revint subitement sur Theodore, c'était-elle perdu dans les abysses de sa mémoire? Elle se laissa glisser dans son regard une seconde, pour y trouver une réponse, lui offrant un sourire apaisé.

- Je pense que tu es remarquablement mature pour ton âge, dit-elle en détournant d'abord le regard, puis légèrement son corps. Qui était l'idiot qui avait dit que les hommes maturaient plus lentement que les femmes? Ça semblait plus facile de lui répondre si elle ne se perdait pas dans les faussets de ses joues. Je crois aussi que ça devrait être simple, même si ce ne l'est pas toujours. Que certains amours se construisent et d'autres s'enflamment. Qu'il n'y en a pas deux pareils

Elle abaissa alors les yeux, réalisant que l'amour faisait beaucoup plus mal qu'elle faisait de bien. Chaque fois qu'elle avait aimé, l'amour l'avait laissé tomber. Pas juste avec son petit ami, mais avec sa mère, son père, ses amis et sa famille. Il y avait toujours eu un point dans la ligne qui était venue transformer les émotions positives en négatives. C'est à cet instant qu'Hailey compris. Soudainement, elle pris un pas de reculs. Geste anodin qui ne trahissait pas ses pensées tandis que son cœur se tordait. Le seul endroit ou son amour pour Theodore ne craignait rien, là où il pouvait continuer d'exister sans risquer de se briser était l'endroit exact où il était. Caché, au plus profond de son cœur. Protéger de tous, même de lui. Elle préférait l'endormir plutôt que risquer de tout gâcher. Après tout, c'était là son plus grand talent.

- Je pense aussi que je ne suis pas la meilleure personne pour répondre. Je ne suis même pas sûr de savoir ce que c'est vraiment, avoua-t-elle avant d'hocher négativement la tête d'un geste nerveux. Mais je crois que quand je trouverai, je le saurai.

Mar 12 Juil 2022 - 22:08

Pendant un instant, il se demanda si ce sourire était une forme de moquerie – gentille- ou juste autre chose. Oui, bien sûr, c'était pas évident pour les gens vivant beaucoup dans le monde Moldu de comprendre comment est-ce que l'on pouvait vivre et communiquer sans téléphone, mais il fait bien avouer que lui n'en avait jamais ressenti le besoin d'en savoir un. Pourquoi faire ? Ceci dit, peut-être que s'il testait, il finirait comme les autres accroc à cette merde, ou du moins la trouvant quand même un peu utile. Il allait donc falloir qu'ils trouvent un autre moyen de communiquer, par hibou lui semblait une excellente solution mais quelque chose lui disait que ça ne le ferait pas du tout pour Hailey, peut-être la tête qu'elle tirait d'ailleurs.

- Je ne m'en fais pas pour toi. Tu es un homme plein de ressource. Je suis sûr que tu trouveras un moyen. C'est simplement une option de plus…

Il pencha la tête sur le côté, amusé, avant d'avoir un léger petit rire. Il secoua ensuite un peu la tête avant de reprendre

« Ah ouais, toi tu essaies de me brosser dans le sens du poil pour que je me prenne un portable, genre je suis tellement doué que cela passera parfaitement ?» il eut un nouveau sourire avant d'ajouter « Je crois que tu me surestimes un petit peu pour le coup, je ne suis pas très doué avec ces technologies, mais peut-être qu'en prenant un appareil tout simple ça pourrait le faire ...»

Et s'il n'en savait trop rien, la phrase suivante de sa camarade, il faut bien l'avouer trancha un peu son cœur, sa volonté et, c'était une très bonne argumentation. Simple. Efficace. Sentimentale.

- Et puis, ça serait pas mal de pouvoir discuter sans avoir ce truc entre nous. Tu sais…

Il savait ? Il pensait qu'elle allait finir sa phrase, mais elle n'en fit rien. Il fronça de nouveau un peu les sourcils en se demandant ce qu'il devait réellement comprendre, mais il pensait avoir saisi l'essentiel par sa caricature ; parfois l'absence de mot valait bien toute une diatribe. Theo se passa alors une main dans les cheveux, avec une moue un peu désolée. Il n'avait aucune solution pour elle, malheureusement, et si la magie pouvait faire beaucoup de choses, elle ne savait pas encore « soigner » ce genre de mal pour ceux qui le souhaiteraient.

Ils avaient continué dans une discussion un peu plus sérieuse, la connerie des Moldus surtout depuis la révélation de la Magie... enfin si on pouvait appeler ça comme ça. On ne pouvait pas dire que beaucoup prenaient ça au sérieux, mais quand même ça avait mis le Secret à mal. On ne pouvait donc pas revenir en arrière et il fallait faire avec. Blagden espérait que ça leur passerait, qu'ils oublieraient et passeraient tous vite à autre. En bref, que ça se tasserait ! Le sujet semblait déjà bien clos clos et les deux camarades en étaient passés aux relations amoureuses, par « chance », Theo avait réussi à passer assez rapidement sur la sienne qui était très courte et s'était terminée de façon dramatique tandis que celle d'Hailey semblait beaucoup plus intéressante et diversifiée. Il avait un peu froncé les sourcils en comprenant ce qu'elle avait vécu, cette trahison et vraiment les types de ce genre-là, il ne les comprenait pas. Pourquoi est-ce qu'ils ne pouvaient pas se retenir, ou au moins être franc avec la partenaire principale en parlant de couple libre, ou peu importe ce que c'était au final ? Pour lui, quand on avait a chance de pouvoir choisir sa/son partenaire, le dialogue était la moindre des choses...

- Ne t'en fais pas, c'est moi qui ai décidé d'en parler. Il y a même quelque chose de libérateur dans le fait de ne pas prétendre que c'était une rupture à l'amiable pour une fois.

Il pencha la tête sur le côté, très légèrement, il aurait aimé lui dire qu'il comprenait.... par ce soit oui, il comprenait bien ses paroles, il n'y avait rien de compliqué là-dessus, mais n'ayant pas vécu cette situation il ne pouvait pas se projeter comme il l'aurait souhaité, alors il ne savait pas trop quoi dire pour ne pas risquer de la blesser, ou dire pile ce qu'il ne fallait pas. Il se tut quelques instants, l'observant avant de finalement rajouter

« Je suppose que c'est une bonne chose de dire les choses telles qu'elles sont.» Il se passa une main dans les cheveux, encore une fois, un peu stressé alors il avait besoin de s'occuper les mains, avant de rajouter « Le prochain, ça sera peut-être le bon, pas de rupture, pas ce genre de souci, juste du bonheur, non ?»

Et, Theo avait bientôt rajouté que pour sa part au final , il était peut-être mieux seul. Il n'en savait trop rien, il se sentait un peu perdu sur le sujet.. mais surtout il avait peur de tout recommencer à zéro, qu'on redécouvre son Secret, de ne pas pouvoir avoir de réelles relations avec la bien-aimée, tout comme il craignait de l'oublier, elle. Mya. C'était stupide. Quelque part il il le savait, on oublie pas comme ça, mais les souvenirs sont peut-être moins chéris et elle ne méritait pas cela. Complexité de l'amour, des sentiments qu'il ne gérait pas vraiment. Pour ne pas rester sur une note trop pessimiste, il avait néanmoins essayé de dire quelque chose d'un peu plus positif avant de lui demander son avis. Comment est-ce qu'elle se positionnait, elle, là-dedans ? Dans tout ce merdier sans nom ...

- Je pense que tu es remarquablement mature pour ton âge. Je crois aussi que ça devrait être simple, même si ce ne l'est pas toujours. Que certains amours se construisent et d'autres s'enflamment. Qu'il n'y en a pas deux pareils.

Il eut un petit sourire crispé lorsqu'elle lui dit qu'il était mature pour son âge, il ne trouvait pas spécialement mais il était possible que le mode de vie de sa famille et en étant en plus le jeune aidait à cette maturité dont elle parlait et dont il ne se rendait même pas compte... Quant au reste, et bien, elle s'y connaissait mieux que lui, alors elle avait raison, il avait déjà plus ou moins cette opinion de toute manière, chacun était différent, donc l'amour était un peu pareil.

-Je pense aussi que je ne suis pas la meilleure personne pour répondre. Je ne suis même pas sûr de savoir ce que c'est vraiment. Mais je crois que quand je trouverai, je le saurai.
« Je crois pouvoir dire sans trop me tromper que ouais, je pense que tu le sauras si et quand tu le trouveras... enfin tu le sens au fond de toi. Tu ne te sens complet que lorsque tu es avec cette personne en qui tu as entièrement confiance, à qui tu sais que tu peux tout dire, avec qui tu peux toujours partager. C'est... comme instinctif. Je ne sais pas si c'est trop clair, par ce que certaines relations d'amitié peuvent aussi être vécues comme cela alors... c'est peut-être un peu compliqué.» Il haussa les épaules avant de soupirer doucement et d'avoir au final un petit rire. « J'crois qu'on est un peu mal barrés à ce niveau-là !» Silence. « Tu te sens plus calme, je peux te ramener en ville ? »

Par ce que non, il n'allait pas la laisser en pleine forêt galérer... mais il ne se voyait pas non plus laisser le Monstre qui sommeillait en elle sans surveillance ! Il préférait donc, s'assurer qu'elle se sentait bien et qu'elle n'irait pas bouffer une autre personne -ou lui- dès qu'ils auraient transplané. Malgré tout, il restait toujours méfiant aux brusques changements d'humeur qu'elle pouvait peut-être subir, même s'il s'était un peu détendu, il lui semblait plus avoir à faire à l'ancienne Hailey qu'autre chose. Il ne voulait pas penser à ce qu'elle avait dû faire avant de le voir pour qu'il soit toujours en vie à l'heure actuelle.

« Si tu loges pas trop loin, je peux même te ramener directement chez toi … enfin si personne ne risque de me voir transplaner bien entendu... mais je ne voudrai pas que tu te trouves loin d'un abri quand le soleil se lèvera. »

« Ah ouais, toi tu essaies de me brosser dans le sens du poil pour que je me prenne un portable, genre je suis tellement doué que cela passera parfaitement ? Je crois que tu me surestimes un petit peu pour le coup, je ne suis pas très doué avec ces technologies, mais peut-être qu'en prenant un appareil tout simple ça pourrait le faire ...»

Hailey eut un rire franc au mot de Theodore, réalisant que le fossé entre leurs deux mondes étaient aussi grand que l'océan qu'elle avait traversé pour rejoindre l'Angleterre. Il n'avait pourtant pas tort, elle tentait de l'amadouer, de le faire sentir tout grand devant elle, tout comme les égos des hommes de sa vie lui avait appris à faire. Ce n'était pourtant pas la raison qui la poussait à le faire, elle régurgitait simplement trop d'idées qu'elle aurait probablement dû retenir plus longtemps. Elle décida de se taire, préférant ne pas lui dire qu'elle avait en tête ces iconiques cabines téléphoniques londonienne qu'on voyait toujours sur les cartes postales qu'on achetait dans une boutique du centre. Elle ne dirait rien non plus sur le fait qu'elle aurait pu lui expliquer comment fonctionnait le dernier Iphone en quelques heures. Le temps qu'elle dédiât à son ami serait dicté par des données qu'elle ne connaissait pas encore et puis, s'il avait besoin d'aider il lui demanderait. Il n'était pas de ceux qui avaient la prétention trop grande pour avouer son manque de connaissance. C'était rafraichissant. Il devait vraiment arrêter de glisser sa main dans ses cheveux, ça lui faisait perdre le fil de ses pensées.

« Je suppose que c'est une bonne chose de dire les choses telles qu'elles sont. Le prochain, ça sera peut-être le bon, pas de rupture, pas ce genre de souci, juste du bonheur, non ?»

Elle pencha également la tête, comme pour se retrouver au même angle que Theodore, comme un félin qui imitait l'humain. Étrange, que lui qui avait vécu le pire semblait avoir gardé beaucoup d'optimisme en lui. Elle n'avait pas l'intention de répéter aussi facilement ce qu'elle avait avoué à son camarade, de dire les choses du passé comme elles étaient vraiment. Peu importe, il n'y avait que le présent et le futur qui comptait à présent. Oui, maintenant, elle ne prétendrait plus. Elle dirait les choses comme elles étaient, ou du moins elle essayerait. Elle ignorait si le bon viendrait prochainement, si elle l'avait raté ou qu'il était perdu quelque part, mais elle se promis qu'il n'y aurait pas de rupture. Pas de soucis. Peut-être un peu de bonheur, de ceux qu'on tient à bout de bras pour ne pas se brûler, pour ne pas fondre à nouveau en une masse facile à faire disparaitre. Elle hocha simplement la tête, se lançant sur une tangente à propos de l'amour, réalisant au fil de ses mots qu'elle ne savait pas trop quoi en pensé.

« Je crois pouvoir dire sans trop me tromper que ouais, je pense que tu le sauras si et quand tu le trouveras... enfin tu le sens au fond de toi. Tu ne te sens complet que lorsque tu es avec cette personne en qui tu as entièrement confiance, à qui tu sais que tu peux tout dire, avec qui tu peux toujours partager. C'est... comme instinctif. Je ne sais pas si c'est trop clair, par ce que certaines relations d'amitié peuvent aussi être vécues comme cela alors... c'est peut-être un peu compliqué.»

Un nouveau sourire lui faisant rouler les yeux rapidement dans une moue timide. Oui s’était compliqué. Comment faire la différence entre l’appétit physique et le désir? Entre l’entichement et l’amour? Entre l’amour et l’amitié? Theodore était un ami, un excellent même. Alors pourquoi était-elle hantée par des pensées qui n’avaient rien d’amicale? Pourquoi son vampire avait autant envie de regarder par sa fenêtre pour voir de quoi il avait l’air lorsqu’il était allongé, les yeux fermés. Pourquoi l’idée lui donnait envie de glisser comme une ombre dans la pièce pour le regarder dormir. De l’immortaliser au fusain dans son vieux carnet, prenant une attention particulière à ses jolies fossettes et à la courbe attendrissante de ses yeux. Un rire, comme s’il avait reçu les échos de ses idées saugrenue.

« J'crois qu'on est un peu mal barrés à ce niveau-là !»

L'étaient-ils vraiment? Elle l'ignorait, n'en ayant pas vraiment impression. C'était peut-être parce qu'elle sentait qu'elle était ‘'mal barré'' depuis plus d'une semaine maintenant et qu'en sa présence, elle se sentait mieux que jamais. Peu importe que ses sentiments se mêlaient comme une tempête confuse. Quelque chose lui disait que le futur s'annonçait bien. Elle haussa les épaules, son regard de jade doucereusement posé dans le sien.

- Quelque chose me dit qu'on arrivera à s'en sortir, dit-elle en souriant, lui offrant la première graine d'optimisme qu'elle avait ressenti depuis des lunes

Elle ne savait pas de quoi l'avenir était fait, personne le savait, mais pour une raison inconnue, ça ne l'inquiétait pas. Elle avait confiance. Une confiance aveugle que seule une désespérée de la vie pouvait ressentir aussi fortement. La croyance vient parfois de notre propre volonté et Hailey n'était pas en reste à ce niveau-là.

« Tu te sens plus calme, je peux te ramener en ville ? »

Le moment était passé, perdu, condamné à faire partie de l'histoire. Elle ne pourrait plus le changer, l'améliorer ou le ruiner. Il était ce qu'il était, mais elle ne savait pas si cela lui suffisait. Elle aurait voulu pouvoir rester avec lui plus longtemps, lui demander comment il concoctait des parfums, ce qui l'inspirait à se promener dehors la nuit. Comment il trouvait son boulot au bar, pour une raison inconnue elle avait du mal à le voir dans ce genre d'établissement. Peut-être parce qu'il n'avait rien de ces types qui traînait dans les boites de nuit de New-York. C'était peut-être un pub à la classe anglaise qui vous refusait le service si vos chaussures étaient sales. Tant de questions, tant de chosse avec lesquelles elle aurait pu acheter un peu plus de temps avec lui. Il était définitivement le plus grand des deux. Elle hocha simplement la tête positivement, préférant se taire pour ne pas dire de bêtises.

« Si tu loges pas trop loin, je peux même te ramener directement chez toi … enfin si personne ne risque de me voir transplaner bien entendu... mais je ne voudrai pas que tu te trouves loin d'un abri quand le soleil se lèvera. »

Oui, c’était compliqué. Très compliqué.

- J'habite dans Soho, je doute qu'on y trouve un endroit discret entre deux néons pour transplanter, avoua-t-elle en s'approchant légèrement de lui, lui tendant une main molle comme si elle voulait qu'il la prenne. Le chemin de traverse n'est pas très loin de chez moi, ajouta-t-elle comme pour le rassurer

La peur s'insinuait déjà dans les entrailles d'Hailey. Comment réagirait-elle une fois revenu en ville? Elle avait l'habitude de faire face au monde graduellement, ayant toujours un bourdonnement constant qui ne la laissait jamais se détendre. Ici, dans les bois, avec pour seule distraction le cœur maintenant plus calme de Theodore, elle vivait le moment le plus serein dont le vampire avait fait expérience depuis qu'elle était tombée sur la gueule d'un ange déchu. Peu importe, tout ce qui comptait maintenant c'était Theodore et sa capacité à ne pas le blesser. Elle ferma durement les yeux, comme si elle voulait se concentrer sur l'intérieur plus que l'extérieur. Cherchant à travers les ruines de celle qu'elle était la force de rester elle-même.

Dim 17 Juil 2022 - 9:20

Le rire qu'elle avait alors lancé à sa blague (qui n'en était qu'une qu'à moitié) le fit un peu sourire, au moins il avait réussi à lui changer les idées pendant quelques instants et même si ce n'était pas beaucoup il trouvait que c'était déjà mieux que rien ! Néanmoins, sous ses conneries, il se disait que prendre un de ces appareils de l'enfer ne serait peut-être pas une si mauvaise chose. Il pourrait rester en contact avec plus de monde, plus facilement, surtout ceux de son âge, pour ne pas dire quelques Moldus et donc mieux s'intégrer partout. Il en discuterait avec sa famille un peu plus tard, mais au final, ça lui semblait assez intéressant même s'il n'avait pas envie de s’embarrasser de ce genre de choses qu'il trouvait futiles.

Et ils étaient bientôt passés à un autre sujet qui lui aussi toucha rapidement à sa fin : les relations amoureuses et compagnie. Il essayait de rester positif, même si ce n'était pas forcément simple pour lui ou même pour elle. Et si pour lui, c'était à cause de la perte passée, entre autres, pour Hailey c'était plus pour ce qu'elle était devenue. Même si elle pourrait trouver une âme sœur, ça serrait moins simple qu'avant. Le statut de Vampire n'était pas forcément des plus réjouissants, et puis, si elle aimait quelqu'un et que lui vieillissait mais qu'elle ne bougeait pas d'une ride, comment est-ce que ça se finirait ? Comment le prendrait-elle, le vivrait-elle ? A combien de morts de vieillesse -ou autres-, combien de séparation survivrait-elle avant de devenir une vraie Bête qui ne veut plus souffrir, qui referme son cœur ? A moins que la personne qu'elle trouve soit aussi un vampire, mais qu'elle était cette proportion de chance... Chance, si on peut dire ça comme ça... Il ne voulait pas lui dire son flux de pensées et d'ailleurs, pourquoi est-ce qu'il pensait à cela ? Alors, oui il s'était contenté de sortir une banalité, comme quoi le prochain serait le bon. Et il l'espérait sincèrement pour elle, peu importante si on était humain ou créature, on avait le droit au bonheur, à l'amour. Drôle de pensées, alors qu'il avait toujours vécu avec l'idée des mariages arrangés pour les ses frères et sœurs sang-purs, où il n'était pas question d'amour. Et même s'il n'avait pas beaucoup d'expérience en la matière, vu la question qu'elle se posait, il tenta de lui faire comprendre que l'Amour, on savait le reconnaître selon lui. Ca avait été si fort avec Mya qu'il n'avait eu aucun doute sur la question, comme si c'était inscrit dans son organisme, dans ses tripes. Silence de l'amie encore et toujours... mais pas bien grave. Il avait connu à dire encore quelques mots, mais cette fois, elle sembla enfin réagir.

- Quelque chose me dit qu'on arrivera à s'en sortir.

Il planta son regard quelques instants dans le sien avant de se contenter d'acquiescer un peu. A son tour d'avoir trouver le mutisme comme moyen de réponse. Mais oui, ils s'en sortiraient probablement.

Comme elle semblait plus calme, apaisée, il lui demanda si c'était le moment de la ramener en ville. Il voulait être certain qu'elle se sentirait capable de se contrôler un minimum sans faire un massacre... mais c'était peut-être trop lui demander. Il n'en savait rien, il ne savait pas réellement ce que cette faim faisait. Il en avait parlé peut-être une fois ou deux avec Gavyn, mais tout comme Arranz, ce dernier avait disparu. Il était aux abonnés absent et ne savait plus vers qui se tourner pour conseiller son amie. Et histoire qu'il y ait le moins de risques en-cours aussi bien pour la population que pour elle – avec l'aube qui viendrait-, il proposa de la rapprocher le plus possible de chez elle.

- J'habite dans Soho, je doute qu'on y trouve un endroit discret entre deux néons pour transplanter, Le chemin de traverse n'est pas très loin de chez moi.
« D'accord... Bon on va se débrouiller alors !» il lui fit un petit sourire avant de lui prendre doucement la main et de transplaner en quartier sorcier, non loin du chemin de Traverse. « Je t'accompagne jusqu'au passage qui emmène qui monde Moldu.»

Doucement, même en sachant le risque, il ne lui avait pas lâché la main et avait commencé à marcher vers ledit passage. Pourquoi faire cela avec tous les risques que ça comportait ? Peut-être par ce qu'il espérait que ça l’apaiserait, que ça lui montrerait aussi que malgré l'angoisse qu'elle l'attaque qui restait toujours là, sous-jacente, il restait quand même à ses côtés. Il savait que si sentait une odeur attrayante, il aurait beau avoir la main dans la sienne rien ne pourrait l'arrêter, elle était plus rapide, avait plus de forces et autres. Il n'osa pas vraiment reprendre la parole, et préféra se contenter d'être à ses côtés en silence jusqu'au moment où ils se trouvèrent vers le passage qui communiquait avec le monde Moldu.

« Je te laisse-là ? On se recontacte vite pour qu'on voit aussi pour les sorts les plus basiques avec avec ta nouvelles baguette ? Fais attention à toi Hailey en attendant .»

Il lui fit un tendre sourire mais ne tarda à lui déposer un baiser sur la main. Il lui aurait bien fait sur la joue... mais à il se doutait que ça serait beaucoup trop de tentation pour sa camarade et que ça n'était pas vraiment cool pour elle... et puis son cou serait trop proche de ses dents et cette idée, malgré toute sa bonne volonté, c'était un peu trop pour lui. Du moins pour le moment.

« N'oublie pas, Hailey, tu n'es pas seule.»

Même si le chemin sera long et compliqué, tu trouveras la paix, tu sauras te contrôler. Tu arriveras trouver ds gens qui t'apprécient pour ce que tu es. Elle ne devait pas désespérer et croire en l'avenir ; C'était même primordial, car c'est cet espoir qui la sauverait peut-être.

Fin pour moi je pense :boom:

Le silence. Parfois il rend les gens inconfortables, d'autres s'y retrouve plus facilement. Hailey elle ne le voyait pas comme une déclaration sur ses intérêts, ni même sur ses pensées. C'était plutôt une habitude qu'elle avait de se taire lorsqu'elle n'avait rien à dire, ou qu'elle doutait de ses propres mots. Il y avait aussi cette partie d'elle qui s'était toujours complété dedans, surement que d'avoir été posé sur un divan comme une poupée de porcelaine durant de long après-midi où elle devait rester tranquille pendant que son père recevait des clients pour le brunch. Qu'importe, il ne la dérangeait pas. Surtout lorsqu'elle était entourée de gens comme Theodore, ceux avec qui on se sent bien, avec qui parfois les mots sont inutiles. C'était un silence qui n 'avait rien de lourd, il était même confortable. De toute façon, ils ne transmettaient pas plus qu'un regard ou un sourire.

La main de Theodore était étrange contre sa peau. Peut-être parce que, contrairement à la fois précédente, il y avait beaucoup d'appréhension dans ce geste. La fracture de son âme, le remords qui la rongeait et les sentiments à vif qu'elle ressentait l'induisait en erreur. Son état n'avait rien à voir avec ce qu'elle avait dans le cœur ou dans le cerveau, tout partait de l'estomac. La faim, cette bête qui arrivait à la pousser au meurtre, peu importe qui se trouvait devant elle. Malgré le flot d'idées qui la traversaient, elle resserra légèrement la main contre lui, profitant de ce qu'elle savait être un rare contact. La plupart des gens préféraient rester à distance ou se débarrasser de son contact le plus rapidement possible. C'est peut-être pourquoi les mots de Theodore lui fît comme un choc.

« Je t'accompagne jusqu'au passage qui emmène qui monde Moldu.»

Hailey ouvrit un œil nerveux, regardant autour d'elle pour réaliser qu'ils avaient déjà transplané. Elle ouvrit le second, comme soulager que le transport se faisait en douceur. L'idée ne l'avait même pas effleuré la première fois, surement parce qu'elle était en pleine crise de nerfs et qu'elle avait presque glissé dans les ténèbres. Elle restait droite comme une pique, sa main offrant une légère pression naturelle contre celle de Theodore, attendant qu'il la retire, mais le moment ne vit pas. Hailey haussa les sourcils d'incrédulité, se laissant entrainer par son camarade à travers l'allée. C'était une sensation étrange et agréable à la fois. Il y avait bien longtemps qu'on n'avait pas agit ainsi avec elle. Elle secoua légèrement la tête en souriant. C'était compliqué.

« Je te laisse-là ? On se recontacte vite pour qu'on voit aussi pour les sorts les plus basiques avec avec ta nouvelles baguette ? Fais attention à toi Hailey en attendant .»

Elle lui rendit son sourire, ouvrant légèrement la bouche pour lui offrir quelques mots de remerciement lorsqu'il la surpris une nouvelle fois. Hailey n'était pas habituée à ce genre de galipette de sorcier qui lui rappelait ce que les bouquins décrivaient comme l'ère chevaleresque. Son cœur s'adoucit subitement pour ce monde de pur-sang dont il était issu. Ses doigts se crispèrent légèrement sur les siens lorsque sa bouche se posa contre sa peau qu'elle savait aussi froide que décembre. Malgré la timidité qui l'envahissait, elle ne pouvait détourner les yeux du spectacle. Lorsqu'il se redressa, Hailey paniqua, fouillant dans sa mémoire l'époque de sa jeunesse où elle faisait encore partie du même monde que lui. Sous l'effet du charme, elle plia simplement les genoux, lui offrant une modeste révérence, quelque chose qu'elle n'aurait jamais pensé offrir volontairement à quelqu'un. Ça semblait si naturel avec Theodore, même ici au milieu d'une allée sombre qui indiquait ou son monde à lui terminait et ou le sien commençait.

- Fait aussi attention à toi, Theodore. Tu m'inquiètes un peu… Traîner comme ça dans les allées avec un vampire, le taquina-t-elle en retirant lentement sa main de la sienne. Il faisait déjà plus froid dans la ruelle, elle trouva tout de même la force de lui sourire

Il lui fallait beaucoup de volonté pour se détourner de lui et commencer à marcher vers Soho. Elle aurait voulu que cette nuit ne se termine jamais, se laissant simplement bercer par l'idée qu'il y en aurait d'autres. Elle ne fît que quelque pas lorsque la voix de Theodore raisonna à nouveau à son oreille.

« N'oublie pas, Hailey, tu n'es pas seule.»

Le vampire s'arrêta net, réalisant que dans toute cette confusion elle avait oublié le plus important. Elle abaissa les yeux une seconde, se demandant si elle devait simplement le remercier ou lui offrir un peu plus. Le vampire opta pour la première, Hailey la seconde. Elle se tourna vers le sorcier, retraçant rapidement les pas qu'elle avait fait pour se séparer de lui. Une erreur selon la bête qui doutait qu'Hailey voulait simplement gagner quelques secondes de plus.

- Merci pour tout, Theo, souffla-t-elle en le dévisageant de ses grands yeux clair de biche

Elle hésita un instant, comme si elle voulait ajouter quelque chose sans trouver les mots ou les gestes, se rétractant à la dernière seconde pour simplement reculer et commencer à s'éloigner. Elle fixait le sol, comme si le regarder était devenu soudainement plus difficile. L'envie la dévorait, mais la peur était victorieuse. Elle traça rapidement son chemin, bifurquant vers la rue transversale à un pas accéléré pour devancer le gros camion qui arrivait. Une fois passé, Hailey avait disparu dans la nuit, emportant avec elle confiance, ainsi que son doux baiser.