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Years after years - Logan [RUSSIE]

 :: Autour du monde :: Europe
Mer 6 Oct 2021 - 20:38
Jeudi 16 juin 2016, fin d'après midi (horaire de Russie)

 « Ppppaaaaapppppaaaaa,j'veux pas que tu partes.»

Et voilà Adam, attaché à sa jambe qui pleurait en voyant son père qui était en train de prendre la porte pour aller faire un tour. Arrêt net. Il se passa une main dans les cheveux avant de prendre l'enfant dans les bras pour lui déposer un baiser sur le front. Il lui avait expliqué quelques minutes auparavant qu'il allait voir un vieil ami et qu'il serait vite revenu, qu'il allait rester quelques heures avec la famille. Des personnes qu'il avait l'habitude de côtoyer si bien qu'il avait un peu de mal à comprendre ce qui lui prenait. Est-ce que c'était juste un caprice pour qu'il reste ou alors une vraie angoisse ? Quelque part c'était difficile de le dire, mais la seconde option lui semblait la meilleure solution, et ça lui fendait encore plus le cœur. Par ce qu'il ne savait pas comment réagir à ça, comment lui expliquer, comment faire à ce qu'il ne s'inquiète pas. Il se gratta un peu la joue et alla même jusqu'à hésiter à l'emmener, mais pas sûr que Logan apprécie d'avoir un enfant dans les pattes, et puis il fallait quand même qu'il puisse s'éloigner sans que l'enfant se sente abandonner ou ait peur.

 « Je reviens vite mon grand. Tout va bien se passer d'accord ?»

Pour seule réponse l'enfant renifla bruyamment se mouchant un peu dans sa veste. Et il se demanda s'il devait parler « des méchants » ou pas, si ce n'était pas de ça dont il s 'agissait il ne voulait pas risquer de lui faire peur sur autre chose. Ca lui arrivait de temps en temps depuis quelques mois d'agir comme ça, surtout quand Jordane, ou sa famille londonienne n'était pas dans les parages, les personnes avec qui l'enfant était proche. Merde, peut-être qu'il aurait dû le laisser là-bas, il avait pensé que changer un peu d'air lui ferait du bien, pouvoir s'amuser avec les autres gamins de sa famille... mais ça avait l'air assez compliqué. Il aurait peut-être dû s'en douter vu comme au dîner an famille Adam l'avait collé. Lui qui l'avait pris plus pour de l'intimidation, il avait l'air de s'être trompé.... il fallait espérer que ce soit passager, jusqu'à il y a peu l'enfant avait toujours semblé ravi de venir ici.

 « Je ne peux pas t'emmener, c'est un rendez-vous de grandes personnes.» Entre lui et Logan, voyez un peu l'ambiance qu'il allait pouvoir il y avoir, ou les sujets abordés. Non, vraiment, il ne pouvait pas faire ça.  «Tu vas t'ennuyer ici, tu vas rester avec tes cousins et tu vas pouvoir jouer avec eux et quand je reviendrai on fera un truc que tous les deux ? Ok mon grand ? »

Qui n'étaient pas vraiment des cousins mais c'était plus simple comme ça. La moue contrite de l'enfant lui fit croire qu'il allait dire non, mais le bonhomme finit par acquiescer doucement ; tirant un léger sourire sur le visage du père qui avait eu peur que l'enfant continue de ne pas vouloir le lâcher. Certes, il aurait pu partir en le laissant dans cet état, mais il n'en avait pas envie ; si bien qu'il était plutôt content d'avoir l'air de réussir à résoudre cette situation à « l'amiable » il déposa un nouveau baiser, cette fois sur les cheveux du gamin avant de le reposer au sol.

 « Je t'aime, Adam. A tout à l'heure.»

Chose qui ne lui disait peut-être pas assez mais qui illumina de suite le visage du bambin qui parti jouer avec le reste des enfants qui se trouvaient là. Et avant de tourner totalement les talons, il ajouta, juste au cas où.

 « Et si tu ne veux pas être avec les autres t'as cas faire un dessin à Tata Jo.»

Kiss sur ta face Jordane. Après cela il était donc parti sur le lieu du rendez-vous en espérant trouver Logan. Il avait préféré retransplaner plusieurs fois pour plus de sécurité. Il s'était donc installé dans une maison « abandonnée » qu'il connaissait bien vu qu'il y jouait lorsqu'il était enfant avec ses frères et sœurs. Et soudain un bruit, léger, qui annonçait Rivers. Il savait pertinemment que si son ami avait voulu être silencieux pour le surprendre il aurait pu, c'était de son point de vue une manière de savoir qu'il était présent.

 « Rivers ! T'as bonne mine, comment ça va ? » il eut un petit sourire en coin avant de reprendre  « J'sais pas où tu crèches, mais visiblement on est au petit soin pour toi.» ricana-t-il

Il n'en savait rien, c'était juste une manière de dire qu'il n'avait pas trop maigri, peut-être même qu'il s'était un peu remplumé. Ouais, les banalités avant de passer aux choses un peu plus sérieuses et certainement plus désagréables.
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Dorofei Cooper
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Dorofei Cooper
Mar 12 Oct 2021 - 22:19
La langue claquait sur son palais tandis que son doigt le faisait sur le bord du verre emplis de whisky. Trop de pensées, trop de givre dans son esprit. La pulpe de son pouce gauche passait sans qu’il n’y songe vraiment sur le moignon de la phalange coupée de son annulaire, piquant plus encore ses nerfs. Elle était là, ingérable, cette sensation de perdre sans cesse, de plonger, de regarder les autres s’en aller. Et elle ne devrait pas. Elle n’avait pas le droit d’exister, de le prendre ainsi à revers, de gangréner ses pensées. Et elle n’irait nulle part, cette sensation, puisqu’il n’y aurait rien de plus. Et ça ne devrait pas l’affecter. Mais ça le faisait.

Il fallait l’avouer, ça grognait. Ça grognait d’autant plus qu’aussi bête que ça paraisse, sa présence avait été une boussole, un tic tac récurent et sans implication qui l’avait guidé dès lors qu’il se décidait à sortir des ombres. Le reflet de lui-même, une façade froide qu’il avait envie d’explorer et de connaître sans jamais ni l’avouer ni passer le pas de cette frustration qui le bouffait à chaque fois qu’elle reculait à ses maigres tentatives. Pas simple, hein, de se faire face. Lui si hésitant face à l’humanité n’avait pas été en face de quelqu’un qui lui facilitait les choses, qui allait vers lui comme le faisait Sanae. S’il avait cessé de venir, elle se serait estompée jusqu’à disparaitre.
Et voilà bien ce qu’elle lui reprochait. Voilà ce qu’il aurait dû faire. La laisser disparaître.

Le fait était que lorsqu’il l’avait rencontrée, Logan décidait à peine de tenter le coup, envisageant de vivre, faisant inconsciemment une démarche proche de cette qu’elle entamait à présent. Continuer, trouver sa place, avancer. Il aurait pu être simple d’estimer que c’était par le biais de Sanae qu’il avait fait ce choix, elle en avait en effet été le brasier mais les départs de flamme avaient été multiples. Plus subtiles aussi. Le départ d’Aileen aurait dû lui porter le coup final, essayant de mettre en sécurité Alec là où lui ne pouvait plus suivre, Logan aurait dû se laisser glisser. C’était ce qu’il avait prévu. Pourtant il y eu, durant ces quelques jours, bien des entrées vers un monde plus humain qu’il avait envie de broyer à présent.

« Et pourquoi t’es pas encore rentrée toi là ?! »

Il était près de minuit et pour être honnête, si elle était rentrée, il serait sans doute reparti. Besoin d’être seul, besoin d’enterrer ce sentiment de mal-être qui revenait par vague depuis le départ d’Aileen, ravivé par l’attaque envers Dorofei, renforcé par le départ d’Alec, figé par celui de Maeve.

Elle est conne, cette inquiétude non ? Alors même qu’il n’avait pas envie qu’elle rentre. Ce mal-être qui se fixait dans ce qu’il n’assumait qu’à peine mieux. L’inquiétude pour l’une passait à celle pour la seconde, les deux se mélangeant dans une frustration mal canalisée. Claquant son verre sur la table, Logan voyait passer les heures, posant la main sur sa baguette avant d’abandonner l’idée.

«  Et ça va, vous me gavez avec vos bons sentiments ! »

Pourtant il savait. Il voyait à quel point elle tremblait, à quel point elle risquait de plonger. A quel point elle se fracturait. Voilà ce qu’il faisait, se focaliser sur un point pour oublier le second.

Ecouter les autres, faire le lien, tracer des ponts, BLA BLA BLA. C’est bon, niquez-vous.

Le verre volait dans la pièce, s’écrasant contre le mur du fond. Ah comme il ne savait faire, comme il était placé au bout de ses tentatives, dos au mur d’une humanité mal comprise.

Pas ton genre, on a dit Logan. Pas ton genre de t’inquiéter, pas ton genre de t’en faire, pas ton genre de nouer des liens, d’intervenir, d’entrer en guerre. Pas ton genre de choisir un camp, d’aimer les gens, d’être là pour eux. Pas ton genre d’essayer. Pas ton genre t’as dit. Pas le sien, t’a-t-elle répondu. Ça ne va nulle part. D’ailleurs tu ne vas nulle part. Tu restes là, statique, à observer les autres aller et venir, à n’intervenir que par à-coup, comme si tu ne pouvais t’en empêcher. Ça serait quoi, hein, de voir les autres tomber ? T’avais pas dit que ça ne te concernait pas tout ça ? Pourquoi t’en as pris la tête ? Pourquoi t’as été là pour faire des choix dont tu ne voulais pas ? Qui t’as mis là ? Qui t’as mis sur sa route à elle. A elles.

T’as le cœur en bandoulière et la guerre en travers, Logan.
T’en crèves de colère, d’aimer à l’envers.

L’heure suivante, il disparaissait, évitait soigneusement le quartier qui lui saignait les sens pour disparaitre ailleurs, sur d’autres rives, à la recherche pas tout à fait assumée de celle qui savait parler. Perdue dans un dédale dont il ne connaissait pas le sens, il cherchait pour fuir la muette qui griffait ses pensées. Toujours un temps pour réagir, une réaction de rejet immédiat, une façon de se protéger du givre et de ses éclats. Pourtant ça crame à l’intérieur, ça inonde parfois les parois de l’abyme.

Nulle part. Ni l’une ni l’autre.

« Putain mais niquez-vous, sérieusement ! »

La méditerranée. La France. Jamais il n’aurait eu l’indécence d’aller jusqu’à chez Kezabel ou Margo. Jamais il n’entrerait dans cette vie qui n’était pas la sienne. Alors lui-même disparaissait, vers aucune des trois femmes qui cramaient ses neurones.

Les images, glaciales s’enchaînaient. Mais ni message ni patronus. L’inquiétude ne serait pas officielle. Avait-il seulement su le dire à Dorofei, qu’il s’en voulait, qu’il s’en faisait, qu’il voudrait être là ? Evidemment jamais. La nuit s’était passée ainsi, dans la solitude d’une nuit étoilée, perdu dans des montagnes inconnues. Juste pour marcher, oublier, faire face au froid et au calme. Retrouver sa contenance.

Lorsqu’il rentra, les éclats de verre n’avaient pas bougé.

Elle aurait dû prévenir.

Une inquiétude qu’il repoussait encore d’un revers de la main, conscient qu’il ne faisait que protéger la douleur d’une situation sur une autre, bien plus bête. C’est une jalousie mal placée qui parle, probablement.

D’un geste de la main, il faisait s’envoler les fléchettes qui atterrissaient au centre de la cible, copiant les habitudes étranges de celle chez qui il habitait.

J’attendais, je pense, que quelqu’un me tombe dessus.
L’envie était là, sans doute suicidaire, d’aller faire un tour.

« T’arrêtes tes conneries. » Va te coucher.

Les éclats de verre restèrent là, l’alcool imprégnant le sol, tandis qu’il luttait pour trouver le sommeil dans les vives lueurs du début de matinée.

Ce fut pourtant bien plus tard qu’un patronus vint le réveiller.

Crache l’angoisse dans son aorte. Mais non, il ne s’agissait pas de mauvaises nouvelles bien que le message soit laconique. Bien leur genre, d’ailleurs, aux deux amis d’hier, de se voir ainsi sans pour autant se parler avant. L’état de Dorofei ? Pour être honnête, Logan le surveillait en silence sans savoir réellement comment interagir avec lui dans cette situation.

Encore ses sales manies de psychopathe.

Les choses semblaient s’apaiser un peu, lui aussi allait de l’avant, commençait à trouver un moyen de communiquer avec celle qui… eh bien, partageait sa vie, en quelque sorte. Amusant non ? Logan s’était mis à habiter avec Sanae comme Jordane s’était mise à habiter chez Dorofei. Un effet miroir qui avait de quoi tirer un sourire.

Très bien. Fuir tout ça, oublier l’absence, de l’une comme de l’autre, des uns et de leurs contraires, d’Alec dont il n’était foutu d’avoir la moindre nouvelle ou de tout ce qu’il avait pu gâcher dans sa vie, tout seul comme un grand avec ses habitudes et ses incapacités à la con. Dorofei, donc. L’homme qui semblait une étrange constante dans sa vie et qui, seul, semblait apte à gérer sans aucun moyen de compréhension ce qu’il était. Ce que lui-même n’arrivait pas à appréhender, d’ailleurs. Planté un instant dans la pièce commune, Logan jetait un coup d’œil à la chambre, faisait demi-tour, entrait dans la salle de bain, enlevait son haut, défaisait le bas…. Refaisait le bas, ressortait de la pièce.

De nouveau dans la chambre de Sanae, il fouillait, cherchant ces merdes qu’elle avait déjà cachées et qu’il avait dégagées. Un truc qui lui aurait échappé ? L’angoisse de l’anormalité dans les veines, le besoin d’oublier ce qui grésillait pour se raccrocher à quelque chose de plus actuel.

Rien.

« Putain tu fais chier sérieux. »

Pas plus sur son téléphone, d’ailleurs.

Ça t’angoisse à ce point de ne pas avoir le contrôle sur les choses ? Sur les gens ? Sur Maeve qui décide depuis le début, te délestant des points d’actions dont tu uses habituellement. Assez pour la blesser, pour entrer. T’as pas confiance en les gens. T’as besoin de comprendre, de savoir. C’est ça aussi, d’avoir accès à chaque souvenir, chaque pensée, chaque bride du passé. C’est dur de choisir de ne pas prendre quand on sait pouvoir s’en imprégner. Dur, aussi, de laisser quelqu’un venir pour la découvrir alors qu’elle s’y refuse.

Et ferme définitivement la porte.

« Mais ta gueule. »

Bah alors ? On ne fragmente plus ?

Boucle de ceinture, douche, vêtements, chaussures, Russie.

Merde. Là.

Logan arrivait sur les lieux qu’il avait déjà vus une fois dans l’esprit de son ami. Des lieux sur lesquels ils s’étaient déjà appuyés pour se donner rendez-vous et qu’ils avaient, à vrai dire, déjà fréquentés une fois bien plus jeunes. La Russie. L’impulsion était venue de là, lorsqu’il était plus jeune, d’aller découvrir les techniques des différents coins du globe. Peut-être devrait-il faire ça tient, plutôt que de rester là comme un cloporte à bouffer les recoins sombres d’un appartement qui n’était pas le sien. Retrouver cette habitude qu’il avait de découvrir le monde lors de ses vacances d’adolescent puis dès qu’il avait quitté Poudlard ? C’était une idée.

D’un craquement sourd, sans avoir sorti sa baguette, ne cessant de s’entraîner à ce sujet, Logan arrivait finalement sur place, jetant un coup d’œil à l’étage en ruines sur lequel il se souvenait avoir grimpé, intrigué. Passant d’une pièce à l’autre, il retrouvait finalement Dorofei, assis à l’endroit habituel.

« Rivers ! T'as bonne mine, comment ça va ? »

Bonne mine ? Eh ben putain c’est quoi d’habitude ?! « ça va. » J’en ai une qui se moque un peu. <« J'sais pas où tu crèches, mais visiblement on est au petit soin pour toi.»

Logan lâchait un petit rire, prenant conscience qu’en effet, à présent, seule une personne au monde avait conscience du lieu où il dormait tous les soirs. Lieu où elle-même n’était pas rentrée, d’ailleurs. Le type insaisissable, une véritable brume qui vous glissait à travers les doigts. Pourquoi vouloir s’ouvrir si lui-même ne le faisait pas ? Pourquoi avoir envie de savoir ce qu’il y avait derrière les murailles qu’il construisait autour de lui, et ce depuis la plus tendre enfance. Si tant est qu’elle ai eu quoi que ce soit de tendre.

« On va dire ça ouais. Bizarrement c’est pas si mal. Comment tu vas ? » Et puis, il ne su pas trop pourquoi, une autre question venait tout à la suite. « Hey, Doro… pourquoi t’es venu ? Pas aujourd’hui, mais je veux dire… quand on était gamins. Qu’est-ce qui t’a pris d’aller à l’encontre de l’idée générale et de venir te planter avec un type comme moi ? »

Pourquoi maintenant ? Après tant d’années ? La question qu’il s’était toujours posée et qui ressortait brusquement sans prévenir.

Et une autre, dans le brouhaha de ses pensées. Penses-tu qu’il s’agisse de toi ? Pourquoi crois-tu qu’il t’a fait venir là ? Ce n’est ni le moment ni le lieu, ni rien du tout Logan. Tu n’es pas le sujet. D’ailleurs à attirer le sujet à toi, tu prouves que tu n’as jamais été le sujet, soyons honnêtes. C’est dur, hein, de ne pas compter ?

Avant de le laisser répondre, Logan reprenait.

« Désolé, nan, on s’en fout, oublie. Comment tu te sens ? »
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M. Logan Rivers
Jeu 14 Oct 2021 - 18:42
Se mettre de bonne humeur, essayer de ne pas paraître trop lugubre... mais au final ce n'était très simple. Il ne savait pas comment est-ce qu'il allait pouvoir dire ça à son ami, ni à quel point il connaissait Sanae... alors, il voulait vraiment donner du sien pour... et bien pour que tout se passe bien. Tout simplement. Il fallait également avouer qu'il était quand même heureux de revoir la tronche de son ami, il s'était fait un peu oublier de tout le monde ces derniers temps et, il avait conscience que ce n'était pas forcément le plus sympa pour ses proches qui ne faisaient pas parti de sa famille, mais il n'était pas arrivé à faire mieux. Il voulait gérer une chose par une chose, essayer d'être certain de s'être bien repris avant de voir des gens extérieur... mais avec Logan ça avait été stupide : l'homme n'aurait aucun souci à le mettre à terre en un claquements de doigts ou presque. Peut-être qu'inconsciemment, il avait aussi rangé dans la même catégorie que les autres pour ne pas mettre son ami encore plus dans la panade. Peut-être que c'était pour autre chose, comme par exemple, par ce qu'il n'avait pas eu le temps de penser à tout cela. Il n'était pas certain dans la réponse, c'était le genre de choses qui étaient un peu confuses dans sa tête. Oui, il voulait privilégier sa santé d'abord, notamment pour son fils, pour Jordane, mais aussi pour la Garde, pour pouvoir réintégrer leurs rangs dès qu'il irait mieux : il ne voulait pas abandonner cette bataille. Or, tout cela lui prenait au final pas mal de temps. Temps qu'il ne gérait plus aussi bien qu'avant, comme détaché sur certains points.

Et s'il avait choisi ce lieu isolé, c'était par sécurité certes, mais il y en avait des tas autres. C'était aussi un souvenir entre eux. Un lien d'amitié qui durait à présent depuis pas mal de temps. Et quand Rivers était arrivé il avait donc sorti la première connerie qui lui venait à l'esprit.

« Ca va. »

Humhum. ok. De toute manière il ne tirerait rien de mieux, alors il allait s'en contenter, c'était peut-être même déjà beaucoup qu'il y ait vraiment répondu à la question, alors il n'allait pas faire son difficile ! Il avait donc raconté une nouvelle connerie qui avait même réussi à faire légèrement son camarade.

« On va dire ça ouais. Bizarrement c’est pas si mal. Comment tu vas ? »

Pas si mal ? Il haussa un sourcil un peu perplexe. Il était bien curieux de savoir où est-ce qu'il pouvait bien être pour ne pas être si mal. Pour beaucoup, cela aurait semblait quelque chose d'assez mitigé, mais pour Dorofei cela sonnait plus comme un très chouette compliment. Quant à lui, comment est-ce qu'il allait ? Difficile à dire en réalité. On ne pouvait pas dire que ça allait fort, mis ça allait déjà mieux qu'avant, surtout depuis que ses relations avec Jordane étaient revenues plus ou moins à la normale.

« Hey, Doro… pourquoi t’es venu ? Pas aujourd’hui, mais je veux dire… quand on était gamins. Qu’est-ce qui t’a pris d’aller à l’encontre de l’idée générale et de venir te planter avec un type comme moi ? »

Ah. Celle-là, il ne s'y était pas attendu, il fronça légèrement les sourcils. Pourquoi est-ce qu'il lui demandait ça comme ça ? Est-ce que d'ailleurs, il ne lui avait pas déjà posé la question ? Possible, mais au final on s'en fout, par ce que c'est le genre de choses qui n'a pas grand importance au final, c'était la finalité qui était là. Ils devaient en avoir conscience tous les deux, mais il comprenait que son ami avait besoin de savoir, ou peut-être même d'être rassuré. La question était un « pourquoi maintenant ? ». Est-ce que c'était pour la faire discussion, ou est-ce que d'ailleurs il y avait une demande ou une peur qui semblait plus inconnue ?

« Désolé, nan, on s’en fout, oublie. Comment tu te sens ? »

Dorofei se gratta un peu le crâne. Non, il n'oubliera pas et non on s'en foutait pas. Rivers n'était pas du genre à poser des choses comme ça, à parler pour ne rien dire. Alors si la question était posée, c'est que d'une manière ou d'une autre, il en attendait quelque chose voire qu'il en avait besoin.

 « Pour ta première question, disons que je suis doucement la bonne voie je pense... et qu'il faut que je sois plus patient. Visiblement, juste claquer des doigts ne suffit pas à aller mieux, t'y crois, toi ? » essaya-t-il de plaisanter. Il se racla un peu la gorge avant de continuer  « Pour la deuxième, c'est par ce que tu ne savais pas que j'avais quelques dons divinatoires... et je savais que tu allais devenir un allié de poids et super stylé avec ta main.» Il lui dédia un faux sourire en lui montrant toutes ses dents avant de répondre plus sérieusement  « Sincèrement, je ne sais pas, j'le sentais juste bien... et tu sais bien que j'en ai rien à foutre des autres, de leur regard ou de ce qu'ils peuvent penser... à part mes amis.» Il haussa un peu les épaules.  « Et tu es un type bien Logan. Tu as dû faire des choix par moments qui n'étaient pas forcément très... doux, on va dire, mais j'aurais sûrement fait les mêmes. Tu as toujours essayé de faire au mieux pour le plus de personnes. Et gamin, et bien... disons que ta famille ne te facilitait pas forcément les choses. Depuis quand est-ce que tu te soucies du passé, toi ?»

Dernière phrase qui voulait plus dire « qu’est-ce qui se passe pour que tu t'en soucies maintenant ? » Par ce qu'il devait il y avoir un vrai besoin là-derrière, mais il ne savait pas lequel. Il avait sûrement manqué pas mal de choses ces derniers temps. Ceci dit, qu'ils se voient tous les deux était toujours quelque chose qui n'était pas simple vu comme Rivers était recherché et lui « connu » des Supérieurs. Mais non, il n'insisterait pas plus, il ne tendrait pas plus la perche. Logan comprendrait parfaitement là où il voulait en venir, à lui de voir s'il voulait en parler ou pas.
Alors, ce qu'il avait à lui ça attendrait sûrement encore un peu. Il préférait déjà tâter un peu l'humeur de son ami pour essayer d'adapter au mieux son discours... ce qui était probablement con, si ça sa trouve ils n'avaient fait que se croiser avec le Médecin.

 « J'espère que tu ne vas pas me sortir que tu es nostalgique par ce que tu es ici... Par ce que je vais vraiment commencer à prendre peur.» tenta-t-il de plaisanter pour lui donner une porte de sortie supplémentaire.
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Dorofei Cooper
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Dorofei Cooper
Mar 19 Oct 2021 - 11:34
Pas mon genre, qu’il lui avait dit. Pas son genre d’être sentimental. Il en avait même fait sa marque de fabrique, la seule raison qui faisait qu’il était capable d’observer ses ennemis droits dans les yeux, de fixer leur victime de onze ans et de lui refuser la vie. Pas son genre oui. De céder, de se laisser aller ou d’espérer. Pas son genre de s’inquiéter. Pourtant, si, il s’était inquiété pour Maeve comme il s’inquiétait pour Sanae aujourd’hui. Compartimenter et refuser d’y songer pouvait bien aider à faire semblant de ne pas être affecté, ça ne rendait pas ça vrai pour autant. T’es vraiment sûr de ça ? Lui avait-elle demandé sans en prononcer les mots. Oh il s’était bien construit sur ce besoin de rester de marbre, insubmersible, inébranlable.

Il ne l’était pas.
Assemblé de failles et de graviers, Logan était bien plus fracturé qu’il ne l’affirmait. Elle aussi. Elles aussi d’ailleurs.

Et lui aussi.

Son regard se posait sur son ami, sur l’homme qui avait tant manqué de s’effondrer à son tour ces derniers temps et qui comme lui masquait avec assurance la fulgurance de ses maux. Dorofei avait été là, à sa manière, sans jamais être intrusif il s’était forgé une place sans sa vie sans que Logan ne comprenne vraiment pourquoi il faisait ça… ni comment. Plusieurs fois, il l’avait rejeté, blessé, avait cherché à l’éloigner, agacé par cette présence dont il était en réalité parfaitement angoissé. Chaque fois l’homme était revenu, posé. Comme s’il comprenait ce qu’il taisait.
Alors par ce simple froncement de sourcils, Logan voyait que Dorofei entendait bien des doutes dans sa voix si calme, presqu’assurée. Sa vulnérabilité, voilà ce qu’il comprenait là tandis que Logan cherchait pourtant à se rattraper, à éloigner la question, à passer à autre chose.  Se centrer sur son ami, après tout, les marais qu’il avait dans le crâne n’avaient là pas grande importance face à ce qu’il vivait. Et puis, soudainement, il n’était simplement pas certaine d’avoir envie de s’exposer à ça. Un pas en avant, deux en arrière. Ça va nulle part hein. Il ne va nulle part. Oublie. Mais ça n’était pas le genre de son ami d’oublier, surtout pas quand il décelait qu’il y avait là une réelle importance.

« Pour ta première question, disons que je suis doucement la bonne voie je pense... et qu'il faut que je sois plus patient. Visiblement, juste claquer des doigts ne suffit pas à aller mieux, t'y crois, toi ? »

Un petit souffle amusé passait ses lèvres en posant un regard sur son ami. « Alors là tu m’apprends un truc. J’pensais que c’était pour ça que j’allais pas mieux. » Manque de doigts. Sana tu déteins. Fou comme leurs deux situations pouvaient être mises en parallèle. L’enfermement, l’impuissance, le traumatisme, les blessures physiques importantes amenant à un handicap, la colocataire qui faisait ce qu’elle pouvait. Et qui vivait ses propres défaites, ses propres remises en question l’amenant à ne pas toujours savoir, voir, comprendre. Et eux, qui tentaient à leur façon d’aider. Car oui, c’était ce qu’ils faisaient. Ça n’était peut-être pas toujours parfaitement évident et pourtant, si, réellement, ils essayaient. Il l’avait vu dans l’esprit de la rousse lorsqu’il… eh bien, avait continué ses manies de psychopathe constipé social.
Pas d’équivalent à Maeve de son côté en revanche. Une telle chose serait-elle seulement possible d’ailleurs ?

Oh la ferme.

« Pour la deuxième, c'est par ce que tu ne savais pas que j'avais quelques dons divinatoires... et je savais que tu allais devenir un allié de poids et super stylé avec ta main.»

Nouveau souffle amusé, les épaules basses, le regard se perdant quelque part sur la charpente abîmée. Chaque fois depuis l’enfance, Logan se disait que ce truc allait leur tomber sur la gueule avant qu’ils ne sortent de là. Chaque fois, ça tenait, contre toute attente. La prochaine fois, alors, se disait-il.

« Sincèrement, je ne sais pas, j'le sentais juste bien... et tu sais bien que j'en ai rien à foutre des autres, de leur regard ou de ce qu'ils peuvent penser... à part mes amis.»

Avec lenteur, c’était sur lui qu’il posait les yeux, arrêtant un instant sa respiration au mot « ami ». C’est idiot. Ça devrait être accepté depuis le temps, lui-même avait déjà dû le qualifier ainsi. Pourtant chaque fois, il y avait ce temps de latence, cette incrédulité qui le prenait un moment. Et ce mouvement de recul dans les tréfonds de son âme, celui du gosse inquiet face à l’inconnu. Ça fait quinze ans Logan, fais-toi à l’idée… Quinze ans. Et les voilà là, comme dans l’enfance. Marqués, blessés, fatigués. Mais là. Ton sentiment d’abandon que tu marines comme une pauvre âme en peine là, il est ridicule. Ressaisis-toi merde.

« Et tu es un type bien Logan. Tu as dû faire des choix par moments qui n'étaient pas forcément très... doux, on va dire, mais j'aurais sûrement fait les mêmes. Tu as toujours essayé de faire au mieux pour le plus de personnes. Et gamin, et bien... disons que ta famille ne te facilitait pas forcément les choses. »

Recul immédiat. Le choc en travers du cœur. Un type bien. De toutes les définitions qu’il avait jamais eues, celle là était loin d’être en tête de classement et il se la prenait en pleine gueule, trop habitué au mépris ou aux insultes bien avant les compliments. Mouvement de tête, le buste partant lui-même légèrement en arrière, les sourcils froncés un instant, les doigts se repliant sur eux-mêmes, le doute dans le regard, comme s’il cherchait à s’assurer de sa sincérité. Les lèvres légèrement pincées, il détournait les yeux pour les poser ailleurs, n’importe où. Cette façon de le percevoir lui semblait presqu’insensée. Douloureuse, dans tous les cas, car elle éveillait un enfant blessé qu’il pensait avoir réussi à bâillonner depuis bien longtemps.

« Depuis quand est-ce que tu te soucies du passé, toi ?»
« Depuis que j’deviens sentimental. »

Depuis que c’est pas moi qui ferme les portes. Il ne répondit rien, ne le remercia pas, ne développa pas. A vrai dire, il ne le regarda même pas immédiatement, fixant obstinément les restes de centre dans un coin de la bâtisse en ruine, se demandant combien de feux avaient eu lieu ici. Et il lui sembla que son esprit n’était même pas seulement apte à entendre ces mots.

Retour de regard, d’ordinaire un retour de flamme. Ici, seulement un air inquisiteur, cherchant à songer son ami, se demandant si c’était là réellement ce qu’il pensait de lui. Non, les choix n’avaient pas été doux et il les assumait, referait sans doute les mêmes à l’avenir s’il le devait, qu’importe le nombre de détracteurs qu’il se traînait. Et pour ce qui était du bien commun ? Très souvent, Logan avait laissé parlé son égo. Etait-ce bien des décisions pour le plus grand nombre ? Non. Sans doute pas non. Quant à sa famille… non, ils n’avaient pas aidé, en effet.

Pensée pour Alec. Comme un boulet de canon défonçant sa poitrine.

Ouais. J’crois que je deviens sentimental. Ça commence à se voir, surtout.

« J'espère que tu ne vas pas me sortir que tu es nostalgique par ce que tu es ici... Par ce que je vais vraiment commencer à prendre peur.»

Cette fois un petit rire lui prenait la gorge, un regard plus normalisé sur Dorofei, retrouvant une certaine neutralité. « Tu te souviens la première fois que tu m’as donné rendez-vous ici ? » Par Morgane ce que ça pouvait remonter. « T’en avais parlé à Poudlard. J’avais fait semblant de pas écouter. » Un rendez-vous donné à Poudlard pour dans deux semaines, en Russie, en plein milieu de vacances mais il ne savait plus lesquelles. Il y avait de la neige, ça il s’en souvenait, mais pas assez pour être celles de Noël. Dorofei l’avait validé par une lettre à laquelle il n’avait pas répondu. « Y’avait un évènement de la haute ce jour-là. D’habitude je m’imposais. Ce jour-là ils ont cru avoir réussi à se débarrasser de moi… en fait j’me suis barré à pied en Russie. » Il lâchait un petit rire, conscient que ce genre de détails étaient de ceux qu’il n’avait jamais donné à qui que ce soit. Il avait pris un magicobus, marché entre quelques portoloin. Et dit qu’on l’avait déposé.

Tout en songeant que si le dernier portoloin emprunté était si proche de la destination… ça n’était sans doute pas par hasard. « T’avais pas plus proche sérieux ? » Un demi sourire en coin sur les lèvres, il posait un regard presque doux sur son ami. « Original comme façon de tester l’affection des gens. » ça, c’en est un, un message d’affection.

Etrange, d’ailleurs, que ce rendez-vous d’enfance soit tombé le jour même d’une grande réception mondaine à laquelle Logan aurait été mis à mal et durant laquelle il se serait battu pour s’imposer brutalement, se faire voir et respecter ou craindre qu’importe la difficulté d’une telle entreprise. Etrange hein. Suspect même.

« Du coup ya une raison spécifique cette fois ? » Pas une raison d’échapper aux siens, cette fois.
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M. Logan Rivers
Mer 20 Oct 2021 - 19:05
Et la question se posait toujours :  pourquoi faire ça ?  Pourquoi est-ce qu'il l'avait emmené si loin pour lui annoncer ça, alors qu'ils auraient pu se trouver un coin plus près en Angleterre ? Peut-être par ce que c'était quelque chose plus familier ici. Peut-être par ce que Dorofei c'était aussi plus simple ici, loin des déboires de Londres. Est-ce que ça ferait du bien à Logan ? Pas sûr, mais il espérait quand même que ça évoquerait certaines choses assez positives même s'il ne le dirait pas dans ce terme-là, même s'il ne l'avouerait pas. Genre de truc un peu tabou. Et ils avaient commencé à parler en faisant probablement une des choses qu'ils faisaient le mieux : faire dans l'autodérision

« Alors là tu m’apprends un truc. J’pensais que c’était pour ça que j’allais pas mieux. »

Il eut un petit rire. Peut-être un peu gêné quelque part mais si peu. Oui, c'était une maladresse, il en avait conscience mais heureusement Logan l'avait bien pris – le contraire aurait été étonnant d'ailleurs-. Il secoua un peu la tête avant de répliquer.

 « Désolé, frère, de te décevoir.»

Oui frère, par ce qu'il faisait un peu parti de la famille malgré tout, d'une certaine façon. Pas son frère de sang, mais un frère de cœur, un ami proche. Un frère d'armes ? Probablement d'une certaine manière aussi même si on ne pouvait pas vraiment dire ça par rapport à la Garde. Ton toujours léger pour l'instant, il préférait continuer de vérifier l'humour de son bougre préféré avant d'aller avec la possible mauvaise nouvelle qui pourrait tout aussi bien passer crème.
Alors, il avait continué à parler à Logan, à répondre à ses questions tout en continuant à faire de l'humour noir, si on peut appeler ça comme ça, mais ça avait l'air de plutôt bien marcher vu les quelques souffles amusés qu'il pouvait percevoir chez Logan. Et oui que son ami pose ce genre de question sur leur passif d'amitié était quelque chose qui le faisait tiquer, c'était cette impression que quelque chose n'allait pas. Mais quoi ? Rivers était un être très compliqué et secret, beaucoup plus que lui-même qui n'était déjà pas facile à déchiffrer. Alors « l'appel », il l'entendait mais il ne avait pas trop vers où se tourner : il avait donc essayé de répondre de la façon la plus vraie qui soi.
Oui, il était un ami. Un vrai ami, même s'ils ne se parlaient pas souvent, même s'ils étaient différents, même si pas grand chose les prédestinaient à se supporter. Pas la peine de faire ce regard à ce moment-là, camarade, tu le sais déjà très bien comment il te voir. Et d'ailleurs il avait enchaîné sur un autre compliment... sans vraiment se rendre compte que cela pouvait faire vriller l'autre sorcier. C'était juste une nouvelle fois une vérité. Oui, il avait fait des choix discutables, mais il restait quelqu'un de bien par ce qu'il avait toujours essayé d'agir pour le plus de personnes. Oui, il savait comment l'homme était bien souvent perçu, mais lui s'en foutait, il n'était pas d'accord avec les autres. Et tant pis si parfois il devait être seul contre tous, cela ne le dérangerait pas plus que cela... par ce qu'il le savait ce qu'il y avait en partie au fond de lui, derrière ses aspects les plus obscurs.

« Depuis que j’deviens sentimental. »
 « Humhum. Les raisons ? Je suis fortement intéressé.»
Et il avait bientôt continué en sortant une nouvelle petite connerie juste pour détendre un peu plus l'atmosphère.
« Tu te souviens la première fois que tu m’as donné rendez-vous ici ?  T’en avais parlé à Poudlard. J’avais fait semblant de pas écouter. » Ouais, ouais. Bien sûr, meilleur technique au monde pour dégoûter les gens...« Y’avait un évènement de la haute ce jour-là. D’habitude je m’imposais. Ce jour-là ils ont cru avoir réussi à se débarrasser de moi… en fait j’me suis barré à pied en Russie. T’avais pas plus proche sérieux ? » Cette fois Dorofei eut un petit rire amusé. Et il le zieuta en coin en mode « sérieux, depuis quand tu aimes la facilité, toi ? »  « Original comme façon de tester l’affection des gens. »
 « Ouais, ça rend fou quand tu fais ça et ça donne envie de te secouer comme un prunier pour que tu réagisses, mais j'étais sage, j'ai rien fait de tout cela. Aujourd'hui ptet que j'te collerai un petit taquet derrière la tête.» Oui, bien sûr qu'il s'en rappelait de ce moment-là, il avait hésité à le faire, par ce qu'il se doutait que ça serait compliqué avec la famille de Logan, et que ça craindrait peut-être, mais il l'avait quand même par ce que... et bien, il aurait bien aimé le voir pendant ces vacances dans un lieu que son camarade n'avait jamais probablement visité. Et puis, avec la magie c'était plus simple de voyager qu'un milieu Moldu. «Et  ouais. Et t'es venu, c'est tout ce que j'ai à dire, moi, là-dessus.»


Mais malheureusement, la légèreté allait bientôt se terminé avec la nouvelle question de Logan.  Dommage pour eux, l'instant de répit, celui où on voulait juste passer un moment « normal » entre ami avait été coupé court. Mais c'était Rivers qui avait raison. Alors à la fin de la question, Dorofei c'était passé une main gênée dans sa tignasse avant qu'il ne se racle un peu la gorge.

« Du coup ya une raison spécifique cette fois ? »
 « Je ne sais pas si tu as été mis au courant par la garde ou pas... ou même si ça t'intéressera mais tu sais Sanae, celle qui te soignait en France.» Il le savait par ce qu'il l'avait déjà croisée.  « Pour faire simple, elle a eu un « accident » et elle est dans le coma... J'me disais que tu avais peut-être un rendez-vous prochain avec elle, ou même que tu l'appréciais un peu, à ta manière alors je voulais que tu sois au courant et pas mis de côté.» Nouveau raclement de gorge, un peu gêné  « Et si ça peut te rassurer, j'l'ai juste appris de Jordane, je n'y vais plus trop en ce moment là-bas.» Silence.  « ca va aller ?» Réelle inquiétude, par ce qu'il avait bien vu que de base quelque chose n'allait pas et il avait peur de sa réaction – non pas qu'il ait peur que son camarade le blesse, mais plus que cela le blesse à Logan d'une manière ou d'une autre, l'affaiblisse encore plus, ou alors le mette en colère.



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Dorofei Cooper
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Dorofei Cooper
Dim 24 Oct 2021 - 3:08
« Désolé, frère, de te décevoir.»

La dénomination le surprenait autant que la réflexion. Seulement secoué d’une onde de surprise, un léger sourire face à l’humour qui se détachait de ces mots, Logan s’arrêtait pourtant sur ceux-ci, ne pouvant se prémunir d’un mouvement de recul. Tout semblait dissonant dans son cerveau. Désolé ? Quelqu’un s’était –il déjà excusé face à lui.
Oui. Oh oui. Et pourtant ces fois si rares lui avaient sauté à la gueule tant il ne savait qu’en faire. Les excuses suppliantes, braillées pour sauver sa vie, sa place ou sa position, ça, il connaissait. Mais le reste sonnait si étrange à ses oreilles que même ainsi, ce mot semblait déjà hors propos.
Que penser du qualificatif alors ? Frère. Logan ne pouvait s’empêcher de l’observer en silence du coin de l’œil. Frère. Oh, il en avait des frères, il avait même pris la vie de l’un d’eux. Un mot qui n’avait pas de sens à ses yeux qu’à travers la violence de ses anciens tortionnaires. Frère. Un truc qui lui sonnait discriminatoire, excluant… sans qu’il ne sache vraiment pourquoi. Frères, lui en avait. Une grande famille soudée dans laquelle il n’avait jamais voulu foutre un pied tant l’ensemble lui donnait envie de gerber. Pourtant ce mot, frère, aujourd’hui lui sautait à la gorge, il déclenchait des remous acides, des fresques d’abandon tacites. Mains blessées dans ses poches, adossé à l’écart, n’observant son ami qu’à travers ce regard à peine assumé, Logan refermait ses mains blessées, ressentait les vides sans les énoncer, posant les yeux sur celui qui n’en avait plus qu’un, les souvenirs sanglants pleins la mémoire. Aurait-il jamais pensé que l’enfant d’hier qui affirmait sans sourciller l’apprécier… se tiendrait un jour sur cette estrade avec lui ? Enfermé, sans doute, depuis un moment dans les cachots dans lesquels il avait lui-même passé des mois ? Soumis aux mêmes traitements. Lui oui. Son destin n’avait jamais été autre que violent. Logan ne dit rien. Frères ils l’étaient. Frères d’armes. Mais il n’était pas prêt à pouvoir le concevoir.
Et qu’en était-il de la déception ? Il n’était que ça, lui, le bâtard. Affreusement joyeux quand, réellement, quelqu’un pensait le décevoir. Il y avait quelque chose de malsain là-dedans. D’immérité. Quelque chose qui n’avait pas sa place et donc, qui faisait du bien.
L’ensemble n’avait rien de sérieux, ne répondant qu’à une boutade… et pourtant chaque mot résonnait à sa manière en lui, y laissant quelque chose d’étrange, presque dérangeant, avec lequel il n’était pas à l’aise. Et pourtant il y avait quelque chose de profondément vrai là-dedans. Non pas dans la déception ou quelconque absurdité du genre. Mais dans ce simple mot, frère, qui restait et tournait à l’instant dans son esprit comme une pensée intrusive.

« Humhum. Les raisons ? Je suis fortement intéressé.»

Comme cette pensée intrusive. Il ne fit qu’esquisser un sourire et ne dit rien. Dorofei était le seul avec qui il avait évoqué Maeve, le seul à qui il aurait pu envisager de dire quelque chose… mais pour l’heure ça ne lui était même pas envisageable. Parler, ça aurait été poser des mots sur ce qu’il vivait et à l’instant, il n’y voyait ni intérêt ni… mode d’emploi. Tout ça n’était qu’un sifflement absurde dans ses neurones, un brouhaha constant qu’il n’avait ni envie d’exprimer ni même de dénouer. Juste un truc douloureux de plus. Ça va. La douleur, il gérait. Elle était en vie, elle s’en allait, ça n’avait ni sens ni but, ça n’aurait pu aller nulle part et il ne l’avait pas même envisagé une seconde. Donc non, il n’en parlerait pas. S’il n’avait concédé qu’une phrase à propos d’Aileen après une relation de plus de trois ans… ça n’était pas maintenant qu’il risquait de s’épancher sur le sujet.

Parce qu’il y a un lien à faire entre Maeve et Aileen ? Il y aurait pourtant matière à développer Logan.
Non.

Un simple mot dans son esprit, un refus lapidaire, un blocage puéril au sens premier du terme. Une douleur d’enfant jamais pansée.
Et c’était bien à l’enfant qu’il faisait référence. L’adolescent. Car dans le fond, malgré ses silences, Logan cherchait à avancer. Trop s’étaient détournés de lui. Trop disparaissaient, et cette solution lui semblait, pour être honnête, la seule qui soit viable. Mais alors pourquoi lui restait ? Qu’est-ce qui l’avait poussé à venir la première fois pour ensuite s’accrocher à cette décision purement stupide. A Poudlard, enfin libéré du joug totalitaire de sa famille, Logan n’avait jamais été qu’un outil pour les uns et les autres. Celui qu’on ne comprend pas, qu’on sait dangereux. Celui qui n’est utile qu’à se lancer un défit, qu’à réaliser ce qu’on est trop faibles pour faire, qu’à agir là où les autres s’écrasent. Sauf que lui ne lui avait jamais rien demandé.

Et à présent Logan esquivait ses mots, son affection, ses compliments. Ils étaient là pourtant, il les entendait… mais ils rejoignaient le bourdonnement, comme si celui-ci pouvait seulement passer au dessus pour les effacer. Elle était sans doute là pour ça, cette réflexion, cet échange de part de vie. Lui raconter sa façon de vivre cet évènement si banal d’apparence, c’était une façon d’échanger sur ce qui les avait liés. Partager ces pans de vie qu’il avait toujours gardés pour lui, comme le mur des secrets qu’il était.

« Ouais, ça rend fou quand tu fais ça et ça donne envie de te secouer comme un prunier pour que tu réagisses, mais j'étais sage, j'ai rien fait de tout cela. Aujourd'hui ptet que j'te collerai un petit taquet derrière la tête.»

Un autre ne l’aurait sans doute pas fait sourire à lui dire ça, mais auprès de Dorofei les choses étaient différentes. Alors ce fut un petit rire qui passait en lui sous la forme d’un souffle presque joyeux. Etrange, à vrai dire, de se voir reprocher ce genre de comportements purement humains derrière lesquels il se retranchait régulièrement. Là simplement se murer dans le silence, apparaitre comme celui que ça n’intéressait pas. Après tout, montrer de l’intérêt aux autres ne pouvait que se retourner contre soi. Être intéressé ou touché par une proposition, cela voulait surtout dire s’exposer à la déchéance de comprendre qu’elle ne nous a jamais réellement été proposée. Et il ne pouvait simplement pas se mettre face à une telle option. Mais à présent…

«Et  ouais. Et t'es venu, c'est tout ce que j'ai à dire, moi, là-dessus.»

Ouais. A présent il savait ce qui s’était passé. Depuis le début Logan avait la sensation que son ami avait fait ça pour lui permettre d’esquiver la réunion de sangs purs qui lui était imposée ce jour-là. Ou à laquelle il s’imposait. Les deux assertions étaient véridiques et comportaient leur taux de lutte et d’inconfort. Il était venu. Et en silence Dorofei semblait presque confirmer ses soupçons.

Un demi-sourire sur les lèvres de l’ancien directeur de l’école venait souligner cet éclat piquant dans ses prunelles tandis qu’il se tournait tout à fait vers lui, semblant assumer réellement pour la première fois sa position vis-à-vis de lui. « C’est vrai que c’est chiant. » Que l’autre se taise. L’envie de le secouer ou de lui foutre un taquet ? Non. Seulement de se moquer de leurs similitudes.

Et ces similitudes le ramenaient tout à la fois face aux reproches de Sanae qui lui semblaient pourtant par moment fort hypocrites. Ne faisait-elle pas la même chose ? Sous ses airs parfois si … humainement apte elle cachait finalement autant de failles que lui. Des failles qu’il n’avait pas la capacité de combler même s’il pouvait les comprendre. Mais pas les compenser. Deux abrutis incapables d’aller de l’avant et de dire ce qui devait l’être. Et donc un con à se ronger les sangs sans oser l’avouer, à présent. Alors qu’elle n’était sans doute qu’auprès d’une des deux … ah le mot n’était pas là. L’insulte emprunte de jalousie et d’incompréhension se perdait dans le vide de ses pensées.

Et il y avait l’autre vers qui ces similitudes l’amenaient. Celle qui ne parlait pas plus que lui. Moins peut-être. Celle qui en était arrivée à le considérer comme l’ennemi, montant une tension entre eux qu’il n’avait pas comprise. Dans le silence imposé à l’extérieur, ses pensées l’amenaient jusqu’à la plaie de son bas ventre dont la cicatrice avait rejoint les autres. Elle tirait, étrangement, comme en réponse à ses songes. Que se serait-il passé s’ils avaient su seulement poser des mots sur la colère qui les avait bouffés ? Et ensuite ? La situation même lui échappait, toute évidente qu’elle soit. Il n’était pas homme à envisager la suite… alors cette rupture du lien ténu l’avait pris de court. Car d’avenir, il n’en envisageait jamais, pour quoi que ce soit. Et pourtant elle l’avait évoquée. Comme un truc qui aurait dû être là. Un truc qui lui avait échappé de A à Z.

Ferme
Ta putain
De gueule.

Le soupir n’atteignait pas ses lèvres qu’il demandait déjà à son ami ce qui les amenait là réellement. Une nouvelle perte de contrôle ? Certainement pas, sinon Dorofei ne serait pas ainsi ; apte à l’humour. Il retrouvait une certaine tension dans ses muscles mais s’apprétait à répondre de but en blanc, Logan le connaissait assez pour en comprendre le fonctionnement.

« Je ne sais pas si tu as été mis au courant par la garde ou pas... Oh pars du concept que non, je n’y ai plus ma place depuis la mort des Emrys. ou même si ça t'intéressera Là j’en doute. Tu peux d’ailleurs t’arrêter tout de suite. Ses lèvres s’étaient entrouvertes, prêt à annoncer qu’il se foutait bien de leurs batailles, qu’il n’était pas concerné et que Dorofei pouvait d’hors et déjà se taire. Mais ces trois mots le coupèrent sur place. mais tu sais Sanae Lèvres entrouvertes, arrêté qu’il était dans son élan, un frisson glacial le long de la colonne vertébrale. celle qui te soignait en France.» Cette fois plus de pensées, seulement un regard brut qui se posait sur lui, le corps soudainement tendu, redressé, pivotant lentement vers lui comme une masse. Et à ses yeux, il su que c’était mauvais. Que ce silence, il ne l’avait pas inquiété pour rien. Que ça n’allait pas. Pas un mot, pas un geste, seul le regard d’acier d’un visage qui avait perdu toute humanité. Le mur froid, inflexible. Le réflexe pour se protéger de l’impact qui ne tarderait pas à suivre. « Pour faire simple, elle a eu un « accident » et elle est dans le coma... Et l’impact était là. En quelques mots, Logan se prenait de plein fouet les falaises de givre de son existence. La gueule dans la glace, le cœur écharpé. J'me disais que tu avais peut-être un rendez-vous prochain avec elle, ou même que tu l'appréciais un peu, à ta manière alors je voulais que tu sois au courant et pas mis de côté.» A ta manière. Oh oui, il l’appréciait, à sa manière. Maladroite, trop froide, trop intense, trop inassumée, trop … trop.  Oui, il l’appréciait trop, voilà ce qu’explosait son myocarde contre ses cotes sans que son visage ne change véritablement d’expression. « Et si ça peut te rassurer, j'l'ai juste appris de Jordane, je n'y vais plus trop en ce moment là-bas.» Logan ne l’entendait qu’à peine, ses mots couverts par le vrombissement de ses pensées maladives, englouties dans les flots qu’un hurlement silencieux déferlait dans les abysses de son esprit. Dans le coma. Dans le coma. ça claquait, réverbéré dans les ténèbres de ses pensées.

Je préfères savoir que tu es en vie. Avait-il dit quelques jours plus tôt, se prenant en pleine gueule la futilité de ses peines actuelles.
Tu sais quoi ? Vas-t-en toi aussi. Tant que tu es en vie.

Les pensées raccrochées à ce qui était plus gérable, comme une bouée de sauvetage, le refus de faire face à la réalité.
Une rupture, si invraisemblable soit la sensation était plus gérable que ça.

« ca va aller ?»

Ses prunelles s’étaient étrécies, le visage figé dans un masque de violence sourde, d’une colère indomptable, d’une neutralité glaciale. Non, ça n’irait pas. Ça ne pourrait pas aller.
Logan n’avait pas noté la façon dont son regard s’était chargé d’ombres ni cette légère inclinaison l’empêchant de garder le regard dans celui de son ami. Car ce que Dorofei ne percevait pas, c’était la fulgurance de ces tentacules qui s’échappaient de son esprit comme des fumeroles, des monstres tapis prêts à s’abattre sur le monde.

« Dis-moi ce que tu sais. » La voix qui s’élevait n’était plus tout à fait la sienne, Logan en avait conscience sans véritablement le savoir. Plus rauque, elle vibrait d’une rage sourde, de la détresse insensée et aveugle d’une âme blessée. Et cette âme elle n’avait plus qu’une envie, plus qu’un but : s’abattre, détruire, briser ce qui amenait à une telle souffrance soudainement là à dilacérer ses chairs et déchiqueter ses pensées. D’un poing brusque, Logan impactait le mur dans un geste qui se voulait libérateur.
Son sa main, quelques éclats de flamme. Sous son poing, le mur atteignait brusquement une chaleur le menaçant d’un brasier. Et sous ses prunelles, l’acharnement de la douleur.
Dis moi que c’est temporaire. Dis-moi qu’elle va s’en sortir. Dis-moi qu’elle n’aura pas de séquelles.
Dis-moi qui lui a fait ça.


Et sans que Dorofei n’ai pu répondre, quand l’air devenait tangible. « Et amènes-moi là-bas. » Le ton n’appelait aucune contradiction. Oh il savait bien que Dorofei lutterait pour la sécurité de la Garde, pour le respect des règles, pour la sûreté des lieux. Et il se foutait de tout ça. Il se foutait du parallèle des deux annonces, Sanae dans le mausolée de sa maison familiale, lui dans les ruines d’une bâtisse inconnue, sans personne à regretter. Alors il ajouta. « Qu’on soit clairs Dorofei, j’ai trop d’informations pour ne pas me douter d’où il est situé, mais j’ai besoin de toi pour entrer. Si c’est pas toi ça sera quelqu’un d’autre, et j’ai trop envie d’écraser quelqu’un pour que tu ais envie de prendre la responsabilité de ce qui pourrait suivre. » Et ses prunelles percutaient la sienne, retenant à grand peine le déluge qui menaçait de s’abattre sur son âme. Dans ses yeux brillaient les flammes de l’enfer.

L’enfer, c’est les autres.
L’enfer, sans vous, ça sera moi.


Il y eu une onde à agiter l’air autour de lui.

C’est moi, le putain de mausolée.
Qu’est-ce que j’ai loupé ?
Je vais tous les tuer.
Non. Je vais tous les tuer.
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Dim 24 Oct 2021 - 17:10
Est-ce qu'il avait merdé en l'appelant frère ? Pas pour lui en tout cas, c'était plutôt un compliment venant de la part de Cooper. Il n'avait pas pensé à mal, et il savait qu'au fond de lui Logan comprendrait cette signification. Oui, Logan était comme un frère pour beaucoup de raisons : par ce qu'ils se comprenaient, par ce qu'ils s'appréciaient, par ce qu'ils avaient combattus ensembles, par ce qu'en quelque sorte ils faisaient parti de la même famille, pas celle de sang non mais de celle de cœur. Ce n'était pas à n'importe qui, qu'il avait proposé de passer des vacances, de vraies vacances avec lui ou sa famille, à vrai dire ça se résumait même en quelques rares noms. Peut-être que lorsqu'il avait vu le regard de son ami qui semblait... perdu ? Peut-être pas le mot le plus approprié, mais plus dans ses pensées, peut-être qu'il aurait dû s'excuser, peut-être aurait-il du comprendre à quel point c'était dur pour Rivers d'entendre ces propos-là, d'ailleurs d'une certaine manière il le savait pertinemment mais il n'y avait pas de quoi s'excuser. Déjà Logan ne voudrait pas entendre ces mots sortir de sa bouche par ce que cela serait comme un aveu de sa faiblesse, que quelque chose le touchait et en plus, ça restait un compliment, quelque chose qu'il pensait. Son camarade, avec le recul s'y ferait. Intégrerait encore mieux cette donnée, il lui faudrait peut-être juste du temps pour l'apprécier à sa juste valeur, ce commentaire. Cooper savait néanmoins qu'il restait une probabilité qu'il ne s'y fasse jamais mais il aviserait à ce moment-là. Pas besoin d'en faire tout un foin.

Il avait donc essayé d'en savoir un peu plus sur ce que lui racontait à présent son ami. Il était curieux de comprendre un peu mieux Logan, d'essayer de mieux saisir ses propos, ses sentiments envers les uns et les autres mais surtout l'attrait qu'il semblait avoir parfois pour certaines personnes alors que beaucoup le trouvaient froid. Voire méchant, invivable. Spécial. Mais cela, c'était pour la plupart des personnes qui ne faisaient qu'attention au « premier abord », sans chercher à aller plus loin, par ce que oui, qu'on le veuille ou non, lui, trouvait une quantité de qualité à Logan. Et Diantre, qu'est-ce qu'il s'en fichait que l'on ne partage pas son avis !

Et d'ailleurs, ils étaient bientôt partis sur ce passé, sur le pourquoi du comment est-ce qu'il s'était approché du mec un peu « bizarre », du rejeté. Et la vérité c'est qu'il n'y avait pas de réelle raison. C'était juste comme ça. Ce n'était pas par ce qu'il voyait une bête blessée qu'il fallait soigner. Ce n'était pas pour un pari ou autre. Non, il l'avait juste senti comme ça, peut-être par ce que son caractère l'intriguait et qu'il avait l'impression que derrière cette façade, il y avait un gamin certes un peu brute mais avec qui il pouvait peut-être s'entendre. Bref, il était juste un gamin qui s'était écouté. Et il avait conscience qu'en tant qu'ami « proche », il pouvait se permettre certains dires qui ne valaient mieux pas ne serait-ce que penser pour d'autres. Il savait juste où était les limites, il avait appris avec le temps lorsqu'il devait s'arrêter où les jours où il fallait ne mieux pas plaisanter. Oui, au grès des événements, de l'apprentissage, de se connaître il avait mieux compris son ami. Loin d'être parfait, encore, cette compréhension, comme partout, il y avait des failles, mais ils faisaient chacun de leur mieux.
Et il avait fini par une petite plaisanterie. Oui, sur ce souvenir passé, il n'avait rien à ajouté. Il avait obtenu ce qu'il voulait, sans forcer personne, sans insister en lui laissant juste le choix. En lui faisant savoir que même sans être à Poudlard où ils se croisaient régulièrement, il pensait quand même à lui. Il tenait à lui en tant qu'ami et qu'il avait envie de profiter de moments de cette amitié au fin fond de la Russie où ils pourraient s'amuser, ou faire les cons, ou même essayer de s’entraîner, des sorts ou autres. Juste vivre. Voilà, ce que cette invitation avait signifié au final, du moins pour Cooper.

« C’est vrai que c’est chiant. »

Léger ricanement de la part de Cooper. Ouais, ils étaient pareils. Ils ne parlaient que s'ils en avaient envie quitte à passer pour des rustres ou des asociaux. Peut-être l'étaient-ils d'ailleurs, à leur manière. Mais au moins ils n'avaient pas besoin de plus pour se comprendre, parfois de simples regards ou courts sous-entendus suffisaient.

Mais bientôt ce fut la trêve de tout cela par ce qu'il fallait bien finir par dire pourquoi est-ce qu'ils étaient ici. La raison : sa loyauté envers l'ancien directeur, l'informer de quelque chose qu'il jugeait d'important et qu'il ignorerait encore si Jordane ne lui avait pas annoncé. Il y avait encore à travailler pas le dialogue et la transmission de certaines informations chez la Garde.

Ce n'était pas le moment de se remettre en colère, ce n'était pas le moment de penser encore à sa culpabilité qui n'avait que croître après sa discussion avec Margo. Ce n'était pas le moment de penser à son propre mal-être après tout cette merde. Non, il devait juste annoncer ça à Logan, le reste n'avait aucune réelle importance au final. Alors il s'était lancé, il avait essayé de tâter un peu du terrain avant d'y aller... et bien franco. Par ce qu'il ne savait pas comment faire autrement, par ce qu'au final il n'était même pas certain que ce soit une information qui l'intéresse réellement, au début d'ailleurs, il avait manqué de se taire mais il avait préféré continué. Et lorsqu'il avait prononcé le nom de Sanae, il avait vu quelque chose dans les yeux de Logan de s'allumer. Et pas quelque chose qui signifiait quelque chose de positif... et il avait continué sans prendre plus de pincettes. Par ce que ce n'était pas nécessaire. Par ce que ça serait même encore pire.
Et Logan n'était plus vraiment lui même. Il était la Violence incarnée. De là où il était Cooper pouvait le sentir. Sa colère avait presque une odeur. Mais il ne bougea par pour autant, il n'alla pas saisir sa baguette juste au cas où son instable ami cherche à se venger sur lui s'il perdait le contrôle. Non, par ce que le plus instable des deux aujourd'hui ce n'était pas Logan. Et, par ailleurs, il avait confiance en Logan, il avait conscience de quoi est-ce qu'il était capable, il savait qu'il ne devait pas avoir un mot de travers, mais il n'avait pas peur pour autant. Logan était comme ça, tout simplement, et ça faisait longtemps qu'il avait accepté cette partie de son caractère.

Alors, la seule chose qu'il préféra lui demander c'était comme ça allait. Tout n'était pas clair, dans cette histoire, mais une chose était certaine : Logan tenait à Sanae et ce qui déclenchait cela. Mais s'ils étaient si proches, pourquoi est-ce que personne ne l'avait averti ?

« Dis-moi ce que tu sais. » Le souci, c'est qu'il lui avait déjà tout dit. Qu'il n'en savait pas beaucoup plus. Dorofei se passa nerveusement la langue sur ses lèvres en cherchant les meilleurs mots pour raisonner son ami, pour ne plus ressentir cette détresse qui émanait de lui. Il n'y avait pas grand chose à dire, cependant. « Et amènes-moi là-bas. » Il savait que Logan pouvait entrer là-bas, qu'il fallait juste qu'un général soit probablement au courant, et même si ce n'était pas le cas, même si ce n'était une « vraie règle », il préférait s'assurer que tout se passerait bien là-bas. Par ce qu'il connaissait Logan et qu'il avait conscience qu'il n'avait pas forcément la Garde dans son cœur. A quel point ? C'était là toute la question, mais nerveux comme il était, dans cet état là le moindre geste malencontreux des uns et des autres pouvait engendrait un drame. Et personne n'était de taille contre Logan, surtout dans cet état. « Qu’on soit clairs Dorofei, j’ai trop d’informations pour ne pas me douter d’où il est situé, mais j’ai besoin de toi pour entrer. Si c’est pas toi ça sera quelqu’un d’autre, et j’ai trop envie d’écraser quelqu’un pour que tu ais envie de prendre la responsabilité de ce qui pourrait suivre. »
 « Je vais contacter quelqu'un pour vérifier que c'est ok. Cette personne est souvent sur son portable, alors la réponse devrait être rapide.» souffla-t-il doucement. Il avait d'ailleurs sorti son téléphone pour écrire quelques mots qu'il envoya. Rien de clair, un message somme toute banale mais que le destinataire comprendrait. Il sentait bien qu'il était sur le point de décrocher quelque chose, qu'il n'était plus lui-même, qu'il y avait quelque chose de pesant dans l'air.  « Et je ne sais pas grand chose, si ce n'est qu'elle est tirée d'affaire, qu'elle ira de mieux en mieux. Ca va aller. Elle va s'en sortir. Le pourquoi, le comment, je n'en ai aucune idée, mais tu pourras te renseigner une fois là-bas.» Silence.  « Je sais que c'est compliqué, mais essaye de te calmer un peu, je ne veux pas que ça tourne mal pour toi là-bas. Et je suis certain que tu ne veux pas imposer ça à Sanae à son réveil, par ce qu'elle les ouvrira ses yeux dans quelques jours, j'en suis certain. Elle est forte..» il s'était un peu redressé, très doucement pour que Logan puisse bien observer chacun de ses gestes avant d'aller le rejoindre pour poser sa main sur son épaule.  « Ce n'est pas par ce que moi je te fais entièrement confiance que c'est le cas pour tout le monde.»

Pas certain que ce soit la meilleur des décisions qu'il ait prise de dire ça, mais c'était pourtant nécessaire. Il avait déjà tué après son évacuation de Poudlard, suivant qui serait présent, il pourrait il y avoir des gens un peu plus sur les nerfs que d'autres. Or, tout le monde n'avait pas l'habitude de voir un Rivers agacé, de pouvoir presque sentir cette colère froide, cette violence qui pouvait émaner de lui. Non, tout le monde n'était pas habitué, par contre tous savaient de quoi il était capable. Et c'était comme ça que les choses pouvaient potentiellement dégénérer.
Il espérait que même si ça l'agacerait, le Logan intérieur entendrait cela, qu'il comprendrait ce que cela signifiait et que Sanae s'il se faisait tuer ou qu'il blessait quelqu'un qu'elle appréciait ne lui pardonnerait peut-être pas, pire même qu'elle se sentirait coupable. Et la culpabilité, Dorofei avait ce que ça faisait. Il ne voulait pas de ça pour sa camarade. Comprends-le, Logan. Sens, comment je suis à cause d'Elle. Tu ne veux pas ça pour Sanae.
Il n'avait pas envie d'être celui qui avait ouvert la porte à celui qui pourrait tuer quelqu'un ou l’abîmer pour une raison infime, même s'il avait approbation d'un général, même si Logan avait  « carte-blanche ». Alors, il espérait que Neolina répondrait rapidement à son message et qu'elle choisirait les bonnes personnes pour être présentes. Par ce que c'était à elle qu'il avait envoyé le message ; elle était assez empathique pour savoir quoi faire, et surtout elle était assez proche de Maxence qui serait aussi un atout... et c'était celle qui lui répondrait probablement le plus vite.

Il espérait du moins.
Par ce que Logan n'allait pas être franchement patient, et là, le pire pourrait arriver.

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Dorofei Cooper
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Dorofei Cooper
Mar 26 Oct 2021 - 17:24
C’est amusant non ? L’homme qui se tenait hier sur les remparts, froid et inflexible face à la mort d’un enfant, celui qu’on a chargé des décisions intenables simplement parce qu’il était apte à avoir le recul et la force nécessaire pour les prendre tremblait à présent. Non pas physiquement, bien sûr. Mais écoutez. Tendez l’oreille et vous entendrez les murs grincer.

Et Dorofei voyait, lisait ce qui bouillonnait derrière ce regard d’acier. Il ne reculait pas, ne cédait pas, ne tremblait pas. Il observait en silence toute la violence qui risquait de s’abattre sur lui… et n’y voyait que souffrance. Oh comme il en avait vu, de ces manifestations de rage pure, comme il avait déjà su faire face aux démons qui frappaient sous les côtes de son ami. Le regard calme, c’était de l’empathie qu’il y lissait les remous d’une existence plus fragile qu’elle n’y semblait. Oh pas qu’il minimise la situation, pas qu’il s’estime en sécurité loin de là. L’ancien auror était trop intelligent pour ça. Dorofei savait quels tourments risquaient de s’abattre sur lui, il avait vu la puissance de son ami grandir au fil des ans, s’était déjà trouvé broyé sous la puissance de ses prunelles. Il savait. Il connaissait la lave en fusion qui crachait dans ses veines, la brutalité servile qui menaçait si fort de se déverser sur le monde. Il voyait. Et avait compris depuis longtemps qu’il s’agissait là de la seule réponse que l’homme avait trouvée pour faire face, pour ne pas s’effondrer, pour réussir à forcer l’oxygène à passer les barrières de poumons qu’on cherchait sans cesse à faire taire. Il avait fallu se battre pour survivre. Se battre pour exister. Mais pour aimer ? Logan n’avait jamais su faire. Et s’il détournait le regard, s’il se murait dans le silence, le rejet ou l’absence, c’était parce qu’il se savait incapable d’en assumer les conséquences.
C’est vrai, on n’est pas faits pour ça, pourrait dire le cynisme qui se cachait sous la colère. Il n’en avait ni les codes ni le mode d’emploi. Fermé, étroit, distant, voilà ce qu’il était ; car l’enfant d’hier connaissait les coups, pas les baisers. Et que l’adulte d’aujourd’hui savait faire avec les premiers, pas les seconds.

Alors ces liens, il les refusait en bloc, devait passer au dessus d’une vie de contraintes, de douleurs pour en accepter l’existence. Il n’y croyait pas pourtant, jamais. Les autres faisaient semblant, usaient de lui, usant, surtout, le lien jusqu’à la corde. Puis partaient. C’était bien là le seul intérêt qu’il s’accordait. Alors il ne voyait pas, ne voulait pas voir ni ressentir. Jusqu’au départ évident, attendu.

Prévisible.

Oh comme il y en avait eu des départs. Aileen aurait dû être la seule. Il était censé se faire engloutir par les ténèbres à sa suite et pourtant…
On fera autrement. Ces mots cognaient avec tant de violence en lui en cet instant.
Sans Aileen, Alec, Ismaelle… Maeve. Ni Sanae. Qui lui restait-il ? Que lui restait-il ? Seulement l’homme en face de lui qu’il avait brusquement envie d’écraser, de briser, de détruire. Ainsi il ne pourrait le faire en retour. Sans eux, à vrai dire, son existence ne rimait plus à rien. Si elle mourrait, il partait avec elle. Couvert de sang.

Alors oui, il y avait dans ses prunelles l’incarnation du mal… Et Dorofei en devinait l’origine.

« Je vais contacter quelqu'un pour vérifier que c'est ok. Cette personne est souvent sur son portable, alors la réponse devrait être rapide.»

C’était un « non ». Un putain de « non » que personne n’osait pourtant lui annoncer quand il était ainsi. Mais Dorofei ne tremblait pas lui, il ne cèderait pas, ne plierait pas face à la violence que son ami incarnait. Sentait-il seulement l’esprit du démon sortir de sa boite crânienne, s’étirant autour de la sienne comme d’immenses tentacules de fumée noire prête à s’abattre avec la violence d’un raz-de-marée sur lui pour le détruire ? Le prendre, le contraindre, quitte à dilapider la moindre parcelle d’un esprit déjà si violemment ébréché. Elles étaient là, les armées de ténèbres, prêtes à lui fondre dessus, symbole de l’immobilisme, du refus de coopération, de l’incompétence. Devoir passer par les autres, par la validation d’autrui, par des enflures qui, jamais, ne le laisseraient passer. Et il se fiait à eux plus qu’à lui. L’Autre était l’ennemi, il n’avait jamais cessé de l’être. Ah ! Qu’elles pulsaient, les branches du mal à menacer de le briser, frôlant cet esprit qu’il savait pouvoir broyer d’un simple élan vers lui. Comme c’était tentant.

Même lui Logan ? Même celui qui t’appelait « frère » quelque minutes plus tôt ?
Surtout lui. S’il n’est pas dans ton camp, qui le sera hein ? Tous se dressent contre toi, t’empêchent d’avancer. D’aller vers elle.
Elle partira, tu le sais. Elle est déjà partie. L’une, l’autre, chacun depuis la nuit des temps, éloignés dans un élan de survie. Mais elle, c’est la mort qui l’attend.
T’as loupé quoi ? Avec ton bel égo, à refuser de parler, d’aller la voir, de l’aider. Pourtant tu le sais, tu l’as vue, tu as observé avec le détachement de l’ignare sa vie se déliter. Par ta faute. C’est quoi qui a provoqué ça tu penses ? Le monstre en elle ? La drogue ? La garde ? Ou simplement ces tensions que tu feins d’ignorer, que tu perçois sans avoir le putain de courage de les aborder avec elle ?
Ils diront non. S’il demande, ils mettront l’hôpital sous surveillance. Tu es l’ennemi, le danger, tu le seras toujours. L’ingérable. Et elle, elle ne te voudra jamais auprès de celle qu’elle aime. Tu n’y as pas ta place. Il n’y a qu’elles. Tu n’es rien.

Une pulsation et les tentacules reculaient telles un fouet qui claque en arrière avant de s’abattre pour mordre la chaire.
Et Logan fermait les paupières.
En cage, le démon.
Si ses yeux se rouvraient, c’était pour fixer un recoin de la pièce, plus loin, captant la silhouette de Dorofei qui envoyait un message, le regard fixé sur l’appareil.
Calmes…. Calmes-toi.
Mais il n’y avait qu’une envie en lui, laisser rugir le dragon pour cesser de ressentir quoi que ce soit. Faire fuir la douleur atroce, museler l’humanité, se vautrer dans la fange, détruire pour ne pas ressentir. Broyer pour faire payer. L’ironie qui lui sciait la gorge, Logan la connaissait. Celle qui comprendrait le mieux n’était plus ici. Celle qui avait réagi de la même façon, quelques semaines plus tôt n’était plus là pour savoir. Et lui n’avait personne pour poser une chape de plomb sur cette maison qu’il désirait seulement brûler. L’impact qu’il avait fait dans le mur s’était chargé de charbon, les étincelles n’existaient plus mais l’ensemble rougeoyait par moments, reflet de la bombe qui menaçait dans son esprit.

’Ce gosse est un monstre… S’il n’apprend pas à contrôler ses émotions, il tuera des gens sans même s’en rendre compte.’

Il s’accrochait, le gosse, pour ne pas tuer son meilleur ami.

« Et je ne sais pas grand chose, si ce n'est qu'elle est tirée d'affaire, qu'elle ira de mieux en mieux. Et la voilà, la chape de plomb. Soudainement, Logan plaquait de nouveau son regard dans celui de Dorofei. Mais les tentacules restaient immobiles, en attente, comme s’il avait du mal à intégrer ce qu’il entendait. Ca va aller. Elle va s'en sortir. Derrière lui, le mur se fendait brusquement en deux, une faille superficielle le lézardant, seul réceptacle acceptable pour ce truc qui cédait en lui, dilapidait la violence, écrasait ses poumons un instant. Le pourquoi, le comment, je n'en ai aucune idée, mais tu pourras te renseigner une fois là-bas.» Comme s’ils risquaient d’accepter tient. « Je sais que c'est compliqué, mais essaye de te calmer un peu, je ne veux pas que ça tourne mal pour toi là-bas. …. Il venait réellement de lui dire de se calmer ? Non, il n’en savait rien. Il n’avait pas la moindre idée de ce qui couvait réellement, de tout l’enjeu que devenait sa disparition aux yeux de celui qu’on avait trop nommé inébranlable pour cesser de le penser.

J’aimerais quelqu’un comme moi.
Quelqu’un comme moi.
Quelqu’un qui ne m’abandonnera pas.
Et on pourrait avoir des conversations secrètes.
Des plans à nous.
Des histoires que les autres ne comprendraient pas.
Et je ne serai plus jamais seule dans ma tête.


Un frisson sourd l’amenait à fermer les paupières un instant, inspirer profondément, rejeter cette impression glaciale d’être balancé dans un lac gelé.

Et je suis certain que tu ne veux pas imposer ça à Sanae à son réveil, par ce qu'elle les ouvrira ses yeux dans quelques jours, j'en suis certain. Elle est forte..»

Un sourire sur ses lèvres, loin d’être la grimace carnassière du démon ni le sourire blessé de l’humain, coincée quelque part entre les deux, il n’y avait dans ce sourire finalement qu’une fissure. Celle du mur derrière, celle de son myocarde en morceaux.
C’était là l’idée exacte qu’il avait soufflé à Sanae dans le calme pour la ramener vers Kezabel et non sur le champ de bataille alors qu’elle menaçait de brûler le monde entier. Dans une douceur étrange, un lien puissant, une volonté réelle de la protéger. Un mot et il l’aurait suivi dans le sang. Mais aucun cri de guerre, seulement des esprits joints qui acceptaient de s’entendre.

De cette pensée, il eu l’impression d’en crever.

’Cette libération...elle a créé quelque chose entre lui et moi, qui n’était pas prévu et qui ne s’explique pas.’

Je t’interdis de faire ça. Je t’interdis de disparaitre à ton tour.
Pas toi.
Juste… pas toi. Pitié.


Dorofei se redressait en douceur, chacun de ses gestes découpé pour permettre à l’animal sauvage d’en comprendre les intensions. Quelques pas vers lui et une main posée sur son épaule. Rien qu’un geste fraternel, une volonté de soutien, la marque d’une présence. Et la faille s’agrandissait dans son âme. « Ce n'est pas par ce que moi je te fais entièrement confiance que c'est le cas pour tout le monde.»

Un sursaut, une onde, un souffle de colère dans ses pensées et Logan repoussait d’un geste sec la main posée sur lui. Parce qu’au lieu d’entendre la confiance, il entendait le mépris d’autrui. Bien sûr qu’ils ne lui feraient pas confiance. Bientôt, il y aurait une armée là-bas.
Mais si elle est sortie d’affaire, tu peux attendre. Tu en es capable. Tu peux calmer le brasier, prendre sur toi, lâcher un peu de lest.
Ce qu’il ne pouvait pas faire, en revanche, c’était accepter l’affection, l’inquiétude ou le soutien. En cet instant, ça lui était simplement impensable.

Cette attente le rendait dingue.

Tu n’as pas entièrement confiance en moi. Voilà pourtant ce qui soufflait dans ses pensées. Tu penses que je pourrais y faire un massacre. Que tu pourrais être celui qui a ouvert les portes des enfers.
Tu as raison.


Dans un souffle agacé, Logan se détournait dans un dernier regard impatient, les nerfs mis à rude épreuve. Il lui semblait que le sol ne cessait de se dérober sous ses pieds tandis qu’il sortait son propre téléphone, composant un numéro qu’il avait pris dans celui de Sanae sur ce téléphone qu’elle lui avait offert il y avait des semaines de ça.
Avait-il jamais servi ? Oui, pour Sanae.
Et Maeve.

Craquellement dans ses pensées.

La tonalité sonnait quelques fois dans le vide avant qu’un léger cliquètement n’indique que l’homme avait décroché. Dorofei l’observait sans doute avec incrédulité mais Logan évitait son regard, trop conscient de ce que son ami risquait alors qu’il lui semblait perdre le contrôle par à-coups. La voix de Maxence résonna à travers l’appareil noir, plus rauque. Des larmes ? Non, ensommeillé.

« Tires-toi du lit joli cœur et va dire à ta nana de se bouger pour répondre. »

Il n’y eu qu’une légère hésitation au bout du fil, comme si l’ami qu’il n’avait plus vu depuis des mois raccrochait soudainement tous les wagons pour remettre en place le puzzle de ce numéro inconnu affiché sur son écran. Cette voix familière sortie de sa tombe.

« Lo… ?! » Le nom était censuré, rattrapé au dernier moment. En d’autres circonstances, Logan en aurait sourit. Pas aujourd’hui. Pas de réponses non plus.
Et puis, sans qu’il ne demande rien, sans qu’il n’explique son lien avec elle ou seulement les circonstances de son appel. « ça ira. » Dans ces mots, il entendait à la fois l’assurance du professionnel et l’inquiétude de l’ami.
Au fur et à mesure, ces affirmations traçaient leur chemin dans son esprit, glissant par-dessus celles de Dorofei comme si elles y prenaient appui pour avancer plus avant. Pour être entendues, acceptées, tout simplement. Pour intégrer que, peut-être, ses amis ne mentaient pas.
Mais ce qu’il entendait, c’était surtout que Maxence était intervenu sur place il y avait assez de temps pour qu’il accepte à présent de dormir un peu. Jamais il ne dormirait si elle était toujours entre la vie et la mort. Leur lien d’amitié à tous deux, Logan l’avait vu assez souvent pour le savoir sincère et comme il connaissait assez l’ancien infirmier, il savait qu’il aurait été sur le pont sans discontinuer s’il l’avait fallu. Alors ça irait sans doute. Si la vie n’était pas trop une pute, ça irait, chuinta son esprit.
Ça faisait un moment, répondait ses démons. Un moment que personne ne songeait à le prévenir, lui. Ni même Dorofei, d’ailleurs, qu’il avait déjà vu interagir avec elle.

Toujours aucune réponse, mutique au téléphone, Logan l’entendait se redresser, guidé par le froissement des doigts. Un instant, seule la respiration de son ami pouvait être distinguée s’il y prêtait attention. L’autre réfléchissait, cherchait, faisait les liens.

Et toi tu espères quoi Logan ? Un allié ? Vraiment ?

De l’autre côté du téléphone, il n’entendit que quelques pas, le surnom de Néolina fuser et Logan raccrocha sans chercher la suite. Il ne le mettrait pas en porte-à-faux. Pas plus que Dorofei. A sa façon, l’ancien directeur prenait sur lui, encaissait l’attente, laissait les choses se faire ne s’accrochant plus qu’aux affirmations de ses amis. Elle irait bien. Il fallait que ce soit le cas, qu’elle ne soit pas un nom de plus sur leur foutu mur des lamentations. Pas un de plus sur le sien.
En silence, il posait de nouveau les yeux sur Dorofei. L’instant suivant, la sonnerie de son téléphone résonnait dans la bâtisse en ruines.
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M. Logan Rivers
Mer 27 Oct 2021 - 21:54
Rester calme était pour l'instant primordial même si la situation n'était pas franchement la meilleure. Il avait néanmoins l'avantage de connaître assez bien Logan, et surtout que ce dernier l'apprécie, pour pouvoir se permettre plus de choses que beaucoup de personnes. Parfois les limites de l'homme étaient changeantes, il est vrai, mais il suffisait de regarder sa gesticulation, son regard ou même encore d'essayer de « sentir » l'ambiance changer autour de soi pour savoir ce qu'il en était. Quand il fallait absolument s'arrêter pour ne pas déchaîner une avalanche incontrôlable. Et, depuis toujours il avait fait avec cela, plus jeune il se trompait beaucoup plus, faisait plus d'errreur. Et aujourd'hui encore, il lui arrivait se tromper, ou même des fois d'essayer des choses, par ce qu'il n'y avait pas d'autres choix. Mais il connaissait les risques. Et il savait que si jamais un jour Logan perdait le contrôle face à lui, tout ex-auror qu'il était, il n'avait que très peu de chance de gagner face à lui. Tapis direct, au sol. Qu'il en soit ainsi.

Alors oui, ici, il voyait cette rage, cette colère, cette violence qui était si proche de lui, qui aurait presque pu le frôler de son aura. Mais il n'avait pas bougé, il se contentait de regarder Logan comme si tout était normal, comme si rien n'était dangereux. Non, il ne serait pas de ceux qui prendraient directement sa baguette juste au cas-où. Il faisait trop confiance en son ami pour ça, ou plutôt il savait qu'il n'était pas encore au point de non retour et ne voulait pas que Rivers ait une nouvelle frustration en croyant qu'il avait peur de cette attitude, de ce danger sous-jacent.

Alors oui, bien sûr qu'il comprenait que ce qu'il venait d'annoncer à Logan était plus important qu'il le croyait. Ou plutôt, la personne que ça concernait était plus importante qu'il n'aurait pu le croire. Est-ce qu'il aurait essayé d'y aller plus en douceur s'il l'avait su ? Pas forcément, non pas pour se montrer cruel, mais surtout parce que ça serait trop tourner autour du pot, il aurait juste peut-être rajouter qu'elle irait mieux rapidement. Les « menaces » de son ami, il passait outre, préférant se contenter du contenu strict. Il essayait donc de lui apporter en premier les réponses attendues.
Ne pas citer de nom, même si Logan devait d'ores et déjà le connaître.
Alors oui, il ne pouvait pas dire ce « oui » je t'y amène comme ça, il préférait faire les choses bien dans les règles, pour lui en partie mais au final surtout pour son ami. Il ne fallait pas rêver, tout le monde ne serait pas ravi de voir quelqu'un d'aussi puissant au QG, quelqu'un qui pouvait prendre la mouche vite et presque tuer en un clin d’œil. Si un Général était au courant, il pourrait au mieux chapotter tout cela. Et il espérait vraiment que Neolina serait réactive sur ce coup-là, sinon qui sait ce qui pourrait se passer ? Ou plutôt si, il avait plutôt une idée précise des choses qui pourraient se dérouler. Et il savait qu'il ne fallait pas dire « non » à Logan dans ces moments-là, pourtant, ce droit, il se l'était octroyé. Et il attendait sa réaction, toujours sans bouger, avec patience. Il inspira doucement en sentant l'air beaucoup plus sec, plus « empoisonné » et il savait que Logan était proche de briser quelque chose en lui... mais pour l'instant les tentacules s'arrêtaient juste près de lui, comme si elles attendaient le moment idéal. Le « go » de leur Maître pour se jeter pour lui. Petites bêtes qui iraient lui manger le cerveau, soit pour le rendre aussi servile que possible, soit juste pour l'anéantir. Oh oui, il avait conscience que c'était ça qui se jouait : qu'il pouvait finir sous le contrôle de son ami sans pouvoir agir par lui-même, mourir ou bien continuer de parler avec l'homme.

Est-ce qu'il avait bougé pour autant ? Pas du tout. Il était resté le plus stoïque possible. De toute manière, si Logan le voulait il pourrait lire en lui comme dans un livre ouvert. Et il refusait d'avoir peur de son ami, de se fâcher, de partir ou autres, par ce que Logan était juste comme ça, et il l'avait toujours accepté. Ce n'était pas sain, ce n'était pas normal, mais c'était une façon comme une autre de se protéger et qui était-il pour le juger pour ça ? On accepte ses amis, comme ils sont tout simplement, avec les qualités et les défauts. Et des qualités, Logan, il en avait. Clignement d'oeil de la part de Dorofei plus par réflexe que par autre chose. Et il avait conscience que chacun des mots qui suivraient scelleraient son propre sort. Alors, Dorofei, vas-tu les choisir avec précisions ? Vas-tu mentir ? Vas-tu juste dire ce qu'il veut entendre. Non, il avait choisi une toute autre voie. Celle où il lui disait ce qu'il pensait. Tout simplement : oui ça irait mieux pour elle, bientôt. Oui, elle allait s'en sortir, c'est ce qu'on lui avait dit, mais il n'avait pas plus de détails. Hein, pourquoi le préviendrait-on, alors que c'était en parti elle qui s'occupait aussi de son cas médical ? Mais passons, ce n'était pas du tout le sujet. Si, jusque-là, c'était plutôt des choses positives, il savait pertinemment que ce qu'il allait ajouter était un « jeu » dangereux. Mais nécessaire. Il ne voulait pas que le camarade risque de faire un carnage, fasse des blessés ou pire se fasse tuer par des membres de la Garde qui voulaient juste se défendre. Oui, Logan, dans cet état-là tu es effrayant, et on le sait tous les deux. Je ne peux pas décemment t'emmener là-bas si tu veux ne te reprends pas plus. Si je peux supporter cette ambiance si viciée, est-ce que les autres le pourront là-bas, alors que la paranoïa sera déjà élevée. Tu ne veux pas que Sanae puisse se sentir coupable de quoi que se soit lorsqu'elle se réveillera. Mon ami, calme-toi un peu. Un minimum. J'ai confiance en toi, mais je sais aussi de quoi tu es capable, l'un peut aller avec l'autre et dans cet état, au moindre déclencheur, tu peux être capable du pire. Range ta haine, ta rancoeur, ton envie de tout détruire pour un peu plus tard. Pour Elle, tu peux le faire. Par ce que je le vois bien, que tu tiens à elle, même si je ne m'aventurerais à poser la question. Oui, ce regard dur et froid, il l'avait senti. Mais il devait continuer. Comme un devoir, une obligation. Il lui devait bien ça.

Et il avait souri, le Logan. Quelque chose qui faisait mal, même si on avait du mal à définir exactement l'émotion ressenti. Quelque chose qui venait du fond de son âme, de l'enfant jadis châtié, désapprouvé, rejeté. Il essaya de ne pas trop déglutir à la vu de ça, de rester le plus neutre possible. Le plus impassible. Par ce que trop de sentiments de sa part pouvaient de nouveau faire pencher la balance dans le mauvais sens alors qu'elle semblait juste s'être stabilisée, sur un fil aussi épais que celui d'un funambule. Et il n'était probablement pas doué pour garder cet équilibre.
Il avait néanmoins fini par se lever, doucement, essayant de bien décomposer chacun de ses mouvements afin qu'aucun ne soient pris pour une agression, avant de poser une main sur son épaule. Plus geste fraternel qu'autre chose... qui ne dura pas bien longtemps.

Souffle agacé de Rivers. Froncement de sourcil de sa part, mais aucun commentaire.. ; tandis que l'autre sortait son téléphone pour composer un numéro sous le regard incrédule de Dorofei qui, effectivement, à présent ne comprenait plus grand chose. 

« Tires-toi du lit joli cœur et va dire à ta nana de se bouger pour répondre. »

Et maintenant Dorofei était encore plus dubitatif qu'autre chose... mais il ne fallait pas être devin pour savoir ce qu'il en retourner. Max et Neolina. Neolina et Max ; ensemble. Wargrave était à Poudlard. Wargrave était infirmier.... et tout cela s'imbriquait plutôt bien au final. Et là encore Dorofei ne fit aucun commentaire et se contenta de rester en retrait. Il aurait voulu pouvoir connaître la réponse de ce pauvre Maxence qui devait tomber des nues, mais malheureusement il n'y avait pas accès. L'appel avait été court, le plus âgé avait dû prononcer que quelques mots, par ce que même s'il n'avait pas entendu les propos exact, la voix avait retenti vaguement jusqu'à lui de manière très brève et pourtant Rivers semblait un peu calmé. Tant mieux ceci dit. Il n'y avait plus qu'à espérer que ce ne soit pas quelque chose qui soit de trop courte durée.
Et il réfléchissait, il essayait de comprendre ce qui avait bien pu se passer dans le crâne de Logan pour qu'il semble « mieux ». Appel à Maxence. Soit Neolina avait dit quelque chose qu'il n'avait pas saisi, soit c'était à propos de l'infirmier de son métier ; peut-être qu'il lui avait dit tout simplement qu'elle allait mieux et que de l'entendre dire de quelqu'un qui était plus au fait que lui, c'était plus rassurant ? Oui, ça devait être quelque chose comme ça. Par ce que si lui connaissait bien Logan, il était certain qu'il en était de même pour Maxence, et le plus âgé avait l'avantage d'être plus plus empathique et plus diplomatique.

Combien de temps avait duré le silence qui s'en était suivi ? Pas longtemps. Une ou deux minutes peut-être à tout casser, avant que Neolina ne lui réponde dans un court message. On part. Vous pouvez nous y rejoindre d'ici trente minutes minimum stp. Fais attention à toi Coopy. Dans une trentaine de minutes ils ne seraient de toute manière pas rentrés, le temps de rejoindre le porteloin et compagnie, ce qui laissait un peu de temps à Neolina pour aller au QG et se préparer. Il inspira un bon coup avant de dire simplement à Logan.  « On est attendu là-bas. Ils y seront d'ici une trentaine de minutes, on peut déjà se mettre en marche.» Il saisit son téléphone de nouveau et écrivit rapidement un message cette fois à l'attention de sa famille. Imprévu. Je reviens chercher Adam dès que possible... mais ça durera une miette plus de temps que prévu. Silence.  « Comment est-ce que tu as su qu'ils étaient ensemble ?» pas vraiment de la curiosité, c'était plus pour essayer de comprendre s'il était proche de Maxence à ce point-là pour que l'homme lui ait dit, ou si c'était d'une autre manière un peu moins conventionnelle. Cela ne changerait probablement rien, mais il n'était pas certain que Neolina aimerait que l'on fouine de certaines façons dans sa vie privée et ce n'était vraiment pas le moment que Hampton soit de mauvais poil.
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Dorofei Cooper
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Dorofei Cooper
Ven 29 Oct 2021 - 2:03


La rage dans le sang, la brutalité ne cessait de pulser en lui sans qu’il ne puisse avoir la moindre voie de sortie. Toute la violence de la situation lui pétait à la gueule, ne cessait de cramer ses nerfs alors qu’il retenait tout ce qui menaçait si fort. Le dragon sur le point de s’envoler, la gueule enroulée de liens se retenait de soudainement donner les coups qui lui permettraient de se libérer avant de filer dans le ciel pour répandre le brasier autour de lui. Le monstre enfouit, sous contrôle, gueulait pourtant à présent dans les différentes failles des abysses de son esprit. Tendez l’oreille, ça grince, ça craque là en bas, dans les profondeurs. Le monstre appelle le sang et ses serres affamées claquent dans le vide. Et pourtant l’homme posait sur lui une main apaisante. L’humain se plaçait entre lui et les autres sans ciller face au souffle putride ou aux prunelles de glace. L’Homme écoutait l’ami… et soufflait au monstre d’attendre. De s’apaiser. De laisser au présent la possibilité d’exister plutôt que de le réduire à néant avant même d’en comprendre toute la réalité. L’homme et le monstre, liés dans la souffrance, acceptés l’un et l’autre depuis longtemps mais aptes, aujourd’hui, a donner au monde un délai.  

Attendre le rendait dingue pourtant. Relégué à l’état de sous-fifre qui ne pouvait que patienter en pauvre enfant impatient que messieurs-dames aient enfin décidé de lui accorder une entrevue. A aucun moment il n’était compté dans l’histoire. A aucun moment qui que ce soit n’avait envisagé de lui accorder ce respect ou cette attention, seul Dorofei en avait eu la présence d’esprit. Pour les autres, il ne comptait pas. L’enfant planté derrière la porte de son père à attendre que peut-être un jour celui-ci daigne poser le regard sur lui.

Tu n’es rien.

Susurrait la voix éraillée.

Pourquoi même y aller ? Ajoutait-elle. Tu comptes faire comme hier ? Dans ces réunions de sang pur ? A les faire plier les uns après les autres, prêt à les détruire, à connaître chacun de leurs petits secrets pour les forcer à te considérer, à t’accorder la place qui te revient ?

Inspiration, expiration. Dorofei recevait enfin son satané message et lâchait un souffle sec. La tension fut immédiate dans les muscles de l’ancien directeur, la faille derrière lui lâchant quelques grains de poussière, l’impact dans le mur rougissant comme des braises sur lesquels on aurait soufflé.

« On est attendu là-bas. Un souffle seul sur ses lèvres indiquait son soulagement. Sans ça il n’aurait probablement pas cherché, rendu fou par cette façon qu’ils avaient tous de le considérer. Rendu fou à l’idée de perdre l’une des deux seules personnes qui lui restait. Et qu’importe le jugement que l’autre pourrait en avoir. Ils y seront d'ici une trentaine de minutes, Grand bien leur fasse. Ça me regarde ? L’idée qui germait à cette phrase grinçait si douloureusement dans son esprit. on peut déjà se mettre en marche.» Sans un mot, Logan observait son ami avec un regard noir. Derrière lui, la faille s’agrandit. « Comment est-ce que tu as su qu'ils étaient ensemble ?»
« J’ai des sales manies de psychopathe. »

Dingue comme entre ses lèvres à elle, la réflexion l’amusait quand elle le piquait au vif alors qu’il s’agissait de Dorofei.
A sa droite, le mur rougit brusquement alors que Logan comblait les quelques pas qui le séparait de son ami, sa main mutilée s’abattant sur son épaule. L’instant suivant ils apparaissaient auprès du portoloin qu’il saisissait sans lâcher Dorofei. Déjà, ils apparaissaient dans la campagne isolée des Pays-Bas.
En Russie, la maison flambait déjà.

« On n’a pas parlé depuis… » Quelques mois ? Que je me suis remis à parler ? Non, bien avant. Le coma ? Avant ça. La détention. C’est ça, la détention. « Ma chute. » Ah qu’ils lui arrachaient la gorge ces mots-ci. Un guerrier vaincu, mis à genou dans la grande salle, écrasé par ceux qui avaient réussi à le faire tomber. Prêts à lui faire subir mille souffrances.
Et pourtant ils n’avaient rien obtenu de lui.

Combien de secrets avait-il gardé ? Jusqu’aux noms des deux Emrys. Jusqu’à l’implication de chacun. Aux noms des proches, aux plans envisagés.

Dix mois. Pourquoi dire cela si ça n’était pour prendre l’entière responsabilité de ces petits secrets qu’il détenait comme la tombe qu’il n’avait jamais cessé d’être. Le mur de cendre, le mausolée des murmures déchus.

On fera autrement. Trois mots qui ne cessaient de résonner dans son esprit lui semblant provenir de la seule qui lui refusait la mort. Pourtant celui qui lui faisait face à présent le considérait tout autant…. Mais il est plus simple de comprendre l’affection quand on n’a pas à y faire face.

De nouveau, il se saisissait de son épaule et transplanait dans la campagne, un lieu protégé, non loin de Londres. Laissant retomber sa main blessée devenue si affreusement maladroite et faiblarde, Logan fixait un instant les paysages verdoyants, mâchoires serrées. Tient, tes trente minutes… Va te faire foutre avec tes trente minutes. Ils étaient déjà arrivés, poussés par la puissance de la rage. Croyais-tu réellement que j’allais marcher ? Attendre ? Prendre mon temps ? Tu veux m’offrir une citronnade aussi ?!

« Me fait pas ça. » Sa voix rugissait plus fort qu’elle ne l’aurait dû. « Me faire attendre comme un enfant pressé, un sous-fifre convoqué ou un taré qu’on a besoin d’escorter. »

Ne me traite pas ainsi. Pas toi.

« Emmène-moi là-bas. »

Pas la moindre supplique dans cette voix qui sonnait pourtant comme un ordre… pourtant elle y était bien.
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M. Logan Rivers
Ven 29 Oct 2021 - 21:23
Une réponse négative de Neolina n'était pas envisageable, du moins il l'espérait pour la Garde... pour lui aussi un peu. Il ne fallait pas se faire d'illusions vu l'état de nerf de Logan, cela se finirait forcément mal s'il n'y avait pas un oui rapide. Et il s'y préparait, de toute manière, il ne pourrait rien faire contre Rivers. Et fort heureusement la Générale lui avait vite fourni une réponse, plutôt plaisante. Il fallait espérer que tous les termes satisfassent Logan, par ce qu'il ne pourrait pas faire rempart, essayer de le raisonner trop longtemps. D'ailleurs probablement même qu'il ne pourrait rien ajouter de plus qui contrariait la volonté de son ami, sinon il finirait sous son emprise, comme une vulgaire marionnette, un pantin sans volonté. Et ça, ça ne passerait sûrement pas auprès de la Garde. Non, ça serait un point sans retour pour son ami et il ne pouvait pas se le permettre si bien que dès qu'il eut fini de lire il donna le « verdict » à Rivers en espérant que cela le calmerait un peu. Et au début, il vit bien que la réponse le soulageait au vu du léger souffle qu'il avait eu.

Mais il reçut bientôt un nouveau regard noir signe qu'il avait merdé. Ok. Il n'aimait pas du tout là où son camarade avait réagi, par ce que ça ne présageait rien de bon, il en avait totalement conscience... mais pour l'instant, il n'avait pas le champs assez large pour pouvoir répliquer la moindre chose à ce sujet-là. Plus il le mettrait en rogne, plus ça serait discret pour la suite... alors il avait essayé d'en savoir un peu sur autre chose : comment est-ce qu'il était au courant pour Neolina et Max. Peut-être aussi pour se préparer au pire par ce que s'ils se rendaient compte que l'homme face à lui faisait ce genre d'intrusion, cela pourrait lui nuire. Alors, il espérait que max lui en est parlé, cela pourrait éviter de potentiels ennuis.

« J’ai des sales manies de psychopathe. »

Ah. Bon, encore un mauvais point pour toi Cooper, à croire que tu as perdu le mood Logan, tâche de le retrouver rapidement, il en va de beaucoup de choses. Il se mordit doucement la langue pour s'empêcher de répliquer quelque chose qui aurait pu faire encore empirer la situation, comme par exemple le contredire comme s'il voulait le rassurer. Alors il se contenta d'hausser un peu les épaules, comme s'il s'en foutait. Et au final, il s'en foutait. Est-ce que tu l'entends, ça l'Ami ? Je m'en fouts de tes manies, je les connais, je t'ai toujours accepté avec. Il ne s'agit pas de moi, là. Mais de l'endroit où l'on va, des répercussions que cela peut avoir... Par ce que oui avoir ce genre d'informations en soi, n'était pas grave mais cela signifiait qu'il pouvait en savoir surtout beaucoup plus et être donc potentiellement dangereux. A moins qu'il voit les choses de façon beaucoup trop noire ? C'était aussi possible. Peut-être ça serait comme pour d'autres, qu'il avait une vision des choses juste totalement différente des autres.

Silence, silence, tandis qu'à sa droite le mur avait rougi. Non marquée par le sang, mais pas feu. L'instant d'après Logan avait posé une main sur son épaule et il les avait transplané... en pleine cambrousse. Ouais, effectivement, la demi-heure serait vraiment très écourtée … mais il sentait la colère ou l'impatience de son ami et il ne se voyait pas l'agrandir encore plus. Alors tais-toi Doro. Ce n'est pas le moment. Et comme si tout venait de se passer était normal, Rivers avait repris la parole

[color=tomato]« On n’a pas parlé depuis… Ma chute. » [color]

Ah. Bon, bon, bon. En plus on abordait des sujets pas franchement des plus simples et douloureux. Bravo. Là, il faisait vraiment un carton pour les cocher les cases à ne « pas dire/pas faire ». Bon, et où est-ce qu'ils étaient en plus ? Il espérait que tout se passerait bien, non pas par ce qu'il avait peur pour lui mais surtout par ce qu'il pensait à ce son fils qui devait l'attendre avec impatience, et malgré le texto qu'il avait envoyé pour sa famille, il ne voulait pas trop tarder.
Une nouvelle fois une main sur son épaule avant qu'ils n'arrivent dans la campagne non loin de Londres. Ca c'était rapide... mais surtout inquiétant. Il le sentait, cette rage qui émanait de Logan pour peu qu'elle ait une odeur. Il pouvait également le voir dans son regard, dans sa stature.
Il n'avait pas le droit à l'erreur.

« Me fait pas ça. Me faire attendre comme un enfant pressé, un sous-fifre convoqué ou un taré qu’on a besoin d’escorter. »

Vrai. Il ne disait au final qu'une Vérité, mais en même temps s'il n'avait pas eu besoin de lui pour ouvrir le passage, il n'aurait pas besoin de « cette escorte » qu'il représentait. Mais ce qu'il entendait par de-là la rage, les mots et leur signification, c'était de la douleur ; l'impatience de celui qui s'inquiétait. Encore une fois, il n'aurait pas agi comme cela pour n'importe qui, et cela signifiait qu'il tenait beaucoup à elle.
Oui, le Logan que beaucoup voyaient sans cœur, sans empathie, juste un mec fait de pierre, marbre ou bien granit n'existait pas...
Oui, il était parfois juste détaché de la plupart de la population des autres êtres humains sauf de ceux à qui il tenait.
Oui, il pouvait paraître froid, méchant, horrible pour ceux qui ne savaient pas lire en lui, c'est à dire au final très peu de gens. Par ce que Logan ne se laissait pas approcher, non pas comme la Bête apeurée, mais plus par celle sauvage. Celle que sa famille avait fait de toute pièce en le traitant de la sorte.
L'impétueux était toujours présent et la moindre erreur pouvait être dramatique. Si la colère pouvait être touchée, il n'aurait qu'à tendre le bras pour la saisir, mais Dorofei en était certain : une fois dans sa main c'est surtout de la détresse qu'il aurait pu ressentir.

« Emmène-moi là-bas. »

Il acquiesça. Derrière les mots dur, il sentait quelque chose de beaucoup plus humain. De beaucoup trop humain d'ailleurs pour Logan qui n'était pas habitué à ce genre de chose, de sous-entendu. Quelque chose dans le ton, dans la vibration de la phrase qui laissait à croire qu'il y avait beaucoup plus que juste ces 4 mots.
Il avait acquiescé avant d'à son tour mettre la main sur son épaule, sachant pertinemment que s'ils étaient là, cela signifiait qu'ils ne devaient pas être loin de Londres de façon à ce que Dorofei puisse les transplaner jusqu'au QG.

Il aurait pu refuser pour ne pas avoir de souci avec Neolina, ou ne pas lui en créer.
Il savait que son cas était déjà probablement compliqué au sein de la garde après sa dispute avec Margo, alors... s'il n'obéissait pas strictement à un autre ordre et qu'il ramenait dans la bergerie un Logan énervait, prêt au pire si quelqu'un se mettait dans son chemin, qu'est-ce qui pourrait bien se passer ? Il n'en savait rien, mais il était certain que son ami était proche du point de rupture et que s'ils n'y allaient pas maintenant, les choses deviendraient encore plus incontrôlables. Logan arriverait de toute manière à ses fins. Alors, il était prêt à prendre ce risque pour son cas, si ça pouvait épargner bien des choses par la suite.

Et c'est ainsi que bientôt il avait franchi les portes de QG avec Logan, faisant un petit signe de tête à Neolina et laissant partir son camarade directement vers l'endroit où était situé Sanae. Pas besoin de se questionner de comment est-ce qu'il savait.... il le savait, c'était tout. Il avait craint que son amie ne cherche à le retenir à l'accompagner le Rivers mais elle n'en fit rien, probablement brieffée par Maxence, mais aussi par ce qu'elle savait sentir ce genre de choses... mais bientôt il la vit s'éloigner sûrement pour mieux s'assurer que tout se passerait bien mais à distance...

Il soupira doucement, ne sachant plus trop quoi faire de sa peau... est-ce qu'il devait rester ? Il n'en avait pas spécialement envie. Il repasserait sûrement à un moment où il y aurait moins de monde, et où il pourrait aller voir la malade, mais pour l'instant il valait mieux s'éclipser, d'autant plus qu'il devait au plus vite rejoindre Adam. Il serait bien rentré avec Logan mais il ne savait pas pour combien de temps il en avait... alors c'était un « long » voyage pour son retour en Russie, ou du moins il fallait juste qu'il aille reprendre le porteloin....
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Dorofei Cooper
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Dim 31 Oct 2021 - 1:07
Le chaos lui crachait à la gueule, le narguait de tant d’horreurs qu’il aurait été aisé de s’y laisse couler. Ne pas réfléchir et laisser le monstre prendre le contrôle lui qui ne cessait de ruer, de s’accrocher à l’angoisse de la perte, à la haine du rejet, au dégout de la méfiance. Ne pas avoir été appelé, être relégué de côté comme celui qui ne comptait pas, dont la présence ne compterait jamais véritablement d’ailleurs lui sautait à la gorge, lui lacérait le cœur. Et pourquoi le serait-il d’ailleurs ? La colère était là, furieuse mais pas aveugle. Logan aurait pu simplement céder à ses démons, s’enfermer dans la fureur et simplement partir à la quête de sang, réduire tant d’existences en cendres pour apaiser ce qui lui tambourinait dans les veines autant que pour venger la vie d’une amie qu’il aimait. Ça aurait été tellement simple de seulement couper court et fondre sur le champ de bataille comme la bête qu’il savait être. D’ailleurs dans les yeux de son ami, Logan voyait parfaitement cette compréhension muette, ce doute qui martelait ses sens. Dorofei le savait, il se doutait des dégâts qu’il pouvait faire s’il allait là-bas. Voilà pourquoi ce dernier avait contacté la cavalerie, appelant les renforts si besoin.

Sérieusement ? Fallait-il le considérer comme une bête sauvage ?

Pas dans son état normal. Voilà ce qu’Alec avait dit lorsqu’il se réveillait à l’hôpital de la Garde après des mois de détention, emportant une soignante dans sa folie destructrice, noyé entre trauma et réalité. Pas dans son état normal, voilà ce que pensait à présent Dorofei. Voilà pourquoi il prenait le temps de prévenir les autres. Ça et son foutu respect des règles. Et voilà pourquoi lui avait continué sur un chemin militaire, l’amenant à être Auror quand Logan lâchait après quelques esclandres après seulement deux mois.
Bon. Oui, sacrément bon même. Mais ingérable.
Voilà ce qu’il était. L’ingérable. Le regard planté sur la rase campagne, ses mains blessées devant lui, l’une accrochée à sa poche, la seconde le long de son corps, il prononçait des mots avec un ton qu’on ne lui connaissait que peu.

Ne me fait pas ça. Ne me fait pas attendre quand on me dit que ma… ne me fait pas attendre, c’est tout.
Il y a des nouvelles qui ne savent provoquer que les tréfonds de l’urgence. Tout en lui l’appelait à bouger, à la rejoindre ou à combattre, à agir plutôt qu’à hurler en vain.

Ta quoi Logan ?
Il s’en pose des questions dans ce regard bleuté. Il est celui à qui tu as toujours concédé quelques paroles mais concernant Sanae, il n’y a toujours eu que du vide. Même Maeve tu la lui as évoquée, de quelques mots bientôt engloutis de silence, certes, mais ces mots avaient le mérite d’exister. Alors pourquoi pas elle ? N’a-t-elle pas le mérite, elle, de trouver sa place dans ta vie ? Entends ce cœur qui tambourine d’angoisse, il en crève de saigner encore, de perdre sans cesse, de voir s’éteindre les flammes de ceux qui donnaient encore un sens à ce monde de cendres. Pourtant tu n’en parles pas, à quiconque.

Un monde à nous…

Elle n’existe pas. Bientôt elle n’existera plus tu vois ? Tu ne peux encore nier l’affection quand même tes inflexions de voix s’abaissent d’une octave, que tes prunelles se chargent d’ombre et qu’en ton sein les vagues s’écrasent d’une peur infinie.

« Je préfères te savoir en vie. » As-tu dit. C’est là ce qui martèle de nouveau. Qu’elle soit loin elle aussi, mais qu’elle vive. Qu’importe. Qu’elle vive. Qui est-elle alors Logan, ce fantôme de ton présent ? N’y a-t-il que le vide pour répondre à ce que les émotions savent pourtant ?

Elle est ton autre. Ta semblable.
Et lui ton frère, puisqu’il vous désigne ainsi. Et un frère n’agit pas ainsi.

La main de Dorofei, enfin, s’abattait sur son épaule et ils s’arrachaient enfin au calme rural pour apparaitre là, dans le bruit de l’hôpital clandestin.

« Merci. »

Ce mot qu’il ne prononçait jamais, qui claquait d’un ton rauque sans un regard. Car les émotions qu’il enfouissait dans ses prunelles d’acier, Logan ne les assumerait pas, encore moins à les poser sur celui qui savait les décrypter. Non, ses prunelles se posaient sur la générale, en brûlait le visage d’une déflagration muette et déjà, il avançait dans les couloirs. Qu’elle ne le suive pas. Qu’elle ne jette pas sur lui la meute de ceux qui le considéraient comme une bête fauve prête à s’abattre car ils auraient dû être ceux qui, bien plus tôt, auraient dû songer à l’inclure. Après tout il était...
Quoi ?
Rien.
Tu t’attends à ce que d’autres fassent le travail que tu ne daignes entamer ?

Qu’importe, si elle meurt. Rien m’importe, si elle meurt.

Déjà, Dorofei disparaissait de son esprit, englouti par l’urgence.

- Topic Fini -
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