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My ambitions are bared, be prepared.

 :: Londres :: Ouest de Londres :: ─ Chelsea.
Mer 6 Oct 2021 - 3:00
Mercredi 15 Juin







Chelsea








    Minuit approchait, l’heure du crime. Ana, Archibald Hopper Blossom ainsi qu’un autre sbire sans grande importance du département de la justice magique, veillaient dans le spacieux living-room de la maison de la sous-directrice, mettant au point les derniers préparatifs pour cette soirée qui promettait d’être riche en carnage.

    Archibald et l’autre homme étaient venus ce soir chez Ana, pensant passer un moment sympathique et décontracté avec leur supérieure, mais celle-ci avait bien d’autres choses en tête. Elle s’était pourtant apprêtée d’une jolie robe simple mais élégante pour aller avec son teint et ses escarpins noirs. Elle avait servi à ses deux acolytes un verre de vin, ils avaient dîné simplement en discutant de choses et d’autres, des banalités du travail au Ministère. Les verres de vin défilaient aussi vite que les bouteilles s’accumulaient, vides. L’esprit échauffé et les joues rosies par l’alcool, Ana finit par se lever, face aux deux hommes, un sourire carnassier en coin, de quoi faire espérer les deux acolytes qui s’imaginaient probablement finir dans le même lit. Mais la brune, même si elle avait très souvent les cuisses légères, choisissait toujours minutieusement ses partenaires d’une nuit. Concernant Archibald et l’autre, elle n’en voyait pour le moment pas l’intérêt car elle n’avait rien à tirer d’eux, ils agissaient déjà comme deux gentils chiens obéissants. Face à eux assis sur le sofa, Ana déclara :

    « Messieurs, il est temps de s’amuser un peu. »

    Les deux hommes se trémoussaient sur le cuir du canapé, prêts à se lever pour accueillir les courbes de la brésilienne comme il se devait, mais il n’en fut rien. Faux espoir.

    « J’ai longuement discuté avec nos collègues au Ministère. Nous nous sommes donc mis d’accord pour agir. C’est pour ce soir. »

    Archibald écarquilla les yeux, il s’était attendu à tout pour le déroulement de cette soirée, mais pas à ça. L’autre homme semblait tout aussi surpris, mais pas désintéressé.

    « Tu es vraiment sûre de vouloir faire ça maintenant ? Ce n’est pas trop risqué ? Tu as une cible en vue ? Et Blackthorn, il est au courant ? »

    Que de questions, beaucoup trop de questions. Blossom était beau garçon mais il manquait cruellement de spontanéité, et ne savait pas tellement s’amuser. Le genre à trop réfléchir avant d’agir, ce dont Ana manquait parfois. Elle soupira et leva les yeux au ciel.

    « Mais oui, il l’est. Allez, préparez-vous. Madame Blake est seule ce soir. Elle sera sûrement ravie de nous voir...Et ce sera sa dernière visite. »

    Le sourire sur les lèvres de la brune s’élargit à cette pensée. Le meurtre sanglant était grisant pour elle. Quant au général Activité, elle avait bien évidemment menti à Archibald étant donné que c’était uniquement son idée. Elle n’était pas seule sur ce coup. Un soir, Ana et d’autres Supérieurs extrémistes s’étaient réunis dans la plus grande discrétion, chacun avait exposé sa façon de voir les choses, sur la purification de leur monde, les réactions sur la révélation aux moldus...tous les sujets y étaient passés. La sous-directrice avait proposé, sure d’elle, d’assassiner ses compatriotes sorciers sans distinction de sang ou de genre, et de faire passer ces meurtres par des actes anti-sorciers, commis par des moldus. Une idée brillante qui avait été reçue avec beaucoup d’ovation. Ana s’était ainsi sentie poussée des ailes et avait décidé de prendre les choses en main comme si elle dirigeait seule l’organisation Supérieure.

    Ce serait donc ce soir, dans l’élégant quartier résidentiel de Chelsea, non loin de la rue où vivait Ana, que le premier meurtre d’une longue liste serait commis. Avec Archibald et son ami. Madame Blake, était une femme de la quarantaine, de sang-mêlé, son mari travaillait au département de la coopération magique internationale et était actuellement en déplacement. Une première cible idéale selon la brésilienne.
    Hélas Archibald se désista au moment de partir, prétextant un migraine à cause de l’alcool. La sous-directrice se doutait bien qu’il s’était simplement dégonflé. Quelle petite nature. Aucune importance, même si elle y allait seule, elle ne reculerait devant rien. En réalité ce sale cloporte était allé se renseigner auprès de Blackthorn pour savoir si il avait bel et bien autorisé ce carnage, mais Ana l’ignorait encore. Avant de partir, elle passa à sa chambre. Il y avait une personne à qui elle voulait souhaiter une bonne soirée avant de partir. Sur la commode se tenait un portrait encadré et magiquement animé d’un homme, au regard dur, dont la brune se saisit délicatement et le plaqua contre son cœur.

    « Nous y voilà...La première étape de la purification...Longue vie à nous, mon amour... »

    Puis elle reposa le portrait d’Anthony sur la commode et rejoignit l’ami d’Archibald au rez-de-chaussée.
    Ils quittèrent la maison d’Ana bras dessus bras dessous, tous deux recouverts de capes noires avec un capuchon sur leurs têtes afin de ne pas être reconnus. Beaucoup de rues de Chelsea se ressemblaient, les maisons de style victorienne étaient mitoyennes les unes aux autres mais n’en restaient pas moins élégantes et luxueuses, celle d’Ana ne faisait pas exception à la règle. Madame Blake résidait dans une maison d’une rue voisine, par mesure de précaution Ana et son acolyte transplanèrent quand même, non loin, ne souhaitant guère tomber sur une milice.
    Dissimulés derrière une haie de l’autre côté de la rue, les deux activistes peaufinaient leur plan. La brune tenait à assassiner Madame Blake seule. Pendant ce temps, l’autre se chargerait de faire croire à une intrusion à la manière moldue. Aucun d’eux ne se servirait de leur baguette mis à part pour entrer dans la maison, il leur avait fallu un certain temps pour déjouer les sortilèges de protection, mais ce ne fut pas compliqué, dans la mesure où la consigne pour les sangs-mêlés d’éviter de sortir venait du département d’Ana, autrement dit elle savait avec quels sortilèges ses compatriotes se protégeraient.

    Une fois entrés dans la maison, la meurtrière passa au peigne fin la cuisine de cette chère Madame Blake. Elle y trouva un grand couteau de cuisine qui serait parfait pour lui planter dans les entrailles, une manière bien moldue de procéder. Ana se mordit la lèvre inférieure d’excitation. Discrète, elle se fraya le passage jusqu’à la chambre de la sang-mêlée qui dormait profondément. Elle s’assit à côté de son oreiller et s’amusa à replacer délicatement une mèche de cheveux derrière son oreille. Madame Blake plissa les yeux et se réveilla en sursaut, Ana plaqua sa main sur sa bouche et susurra à son oreille d’une voix douce.

    « Bonne nuit... »

    Elle brandit le couteau de cuisine et lui planta dans le cœur, puis dans l’estomac. Le dernier souffle de la sang-mêlée excita d’avantage les pulsions meurtrières de la brunette, qui s’acharna sur le corps de sa victime, afin de sentir le sang chaud gicler sur son visage.

    Ana termina dans la salle de bain des Blakes. Son cœur battait toujours sous l’impulsion et l’adrénaline du moment. Elle fredonnait gentiment devant le miroir, tout en se frottant le visage avec un gant humide pour nettoyer le sang qui avait perlé sur elle, du front jusque sur sa robe. Elle entendit des bruits de pas dans l’escalier, sans doute l’ami de Blossom qui venait voir le carnage. Mais il n’en fut rien, Ana était surprise d’apercevoir son général activiste, Jessen Blackthorn, dans l’embrasure de la porte.
    Décidément, cette soirée ne pouvait être plus parfaite. La brune esquissa un large sourire et se redressa devant le miroir, pour faire face à Jessen.

    « Blackthorn. Quelle délicieuse surprise... » fît-elle d’une voix suave.

    Comme si le meurtre sanglant qu’elle venait de commettre n’avait aucune importance, aucun effet sur elle mis à part la satisfaction d’une pulsion comme une autre. Ana s’avança ensuite vers son général sans se préoccuper de garder une quelconque distance convenable. Elle se mordit la lèvre inférieure en le détaillant de haut en bas, fiévreusement. Cet homme avait tout ce qui pouvait plaire à Ana et elle ne se privait pas pour le montrer, d’autant plus qu’elle était toujours excitée par son crime. À ce sujet, elle rajouta d’ailleurs :

    « Ne t’en fais pas je comptais bien tout nettoyer avant de partir. »

    Mais qu’est-ce que Blackthorn faisait là...cela ne pouvait être qu’Archibald qui l’avait prévenu. Ou peut-être l’un de ceux présents lors de la réunion secrète. Décidément, les traîtres dans leurs rangs se faisaient de moins en moins rares...
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Ana S. Oliveira
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Ana S. Oliveira
Mer 13 Oct 2021 - 2:38





Il l’avait à l’œil, elle, comme d’autres. Mais pour être honnête, Jessen ne pouvait tout simplement pas être partout. Debout, face à son bureau, les paumes à plat sur le bois sombre, l’homme se triturait les méninges, retravaillait des projets de lois et les liens de cause à effet qui y étaient rattachés. Sourcils froncés, l’ai songeur.

« ça passera jamais… » Marmonnait-il dans son coin, planté de sa masse dans l’un des bureaux du QG qu’il avait décidé faire sien. Il fallait à la fois faire preuve de doigté, de culot et d’intelligence, c’était une certitude. Alors agir ainsi, avec tant d’empressement ? Non, il ne le sentait pas. Blackblood pouvait être un sacré bourrin quand il s’y mettait et il était hors de question de laisser l’empressement réduire à néant le travail qu’il avait effectué. Pousser au cul Johan d’un côté et ralentir certains extrêmes de l’autre, voilà ce qu’il faisait tandis qu’il sentait peser sur lui toute la retenue de ceux qui l’estimaient appartenant au rang des traîtres. Mais après tout, n’est-on pas tous les traitres d’un autre ? De qui le serait-il, lui ? Et qui serait le sien ? A ses pieds, sa chienne lâchait un couinement sonore.

« ça c’est une affaire entendue. » Et elle lâchait un jappement. « ça va Bliss… un gros chat et un fantôme sur ton territoire… franchement t’en fais tout un drame. » Cette fois, l’animal ne répondait pas, mettant fin à l’amusante conversation absurde. « Et moi je manque de sommeil. » Lâchant un claquement de langue agacé, il en revenait à sa réflexion lorsque la porte du bureau s’entrouvrit. « Oui oui je sais Burrick, j’arrive.. » Mais il entendit à l’hésitation soudaine qui avait lieu à sa gauche qu’il ne s’agissait absolument pas de sa présence à l’interrogatoire dont il comptait bien obtenir quelque chose. Naturellement, il se tendait, inquiet d’une attaque soudaine, posant finalement les yeux sur Archibald Blossom.
« M..monsieur ? Général ? »
« Qu’est-ce qu’il t’arrive Blossom ? Pourquoi cette tête ? » L’un des siens. Et ce regard attirait immédiatement son attention car il connaissait sa proximité avec certaines personnes. Et notamment Oliveira. Capable de déraper.

Il n’avait pas fallu longtemps avant que l’homme ne l’interroge, devenant pâle comme un linge alors qu’il apprenait la vérité. Quelques secondes à peine et ils ressortaient de là, le bureau protégé, ne faisant pas l’erreur de risquer de tomber dans un piège. « Tu as bien fait de me prévenir. Qui d’autre est au courant ? » Personne. Possible mensonge. « Sayers ?! » « Oui m’sieur ?! » L’homme s’arrêtait au détour d’un couloir, se figeait en retournant un regard intrigué vers son général. « T’aurais la nuit à passer avec Blossom ici présent ? » L’autre se figeait, pris d’un frisson à côté de lui tandis que Jessen rajoutait, calmement. « Aucune violence, il est du bon côté et vient de nous être d’une grande aide, tout va bien. Mais je n’ai pas le temps de faire la conversation, tu veux bien rester avec lui ? » Bien sûr qu’il y resterait. D’une manière comme d’une autre, mieux valait être de son côté qu’à l’opposé. Mais contrairement à d’autres, Jessen faisait preuve de finesse concernant ses relations professionnelles. Sayers qui avait bien des projets pour la soirée ne répondit pourtant qu’un sobre « Bien sûr monsieur. », annulant ses joyeuses idées, déjà paré pour rester avec l’un de ses collègues pour s’assurer que celui-ci ne disparaitrait pas ailleurs. Ils seraient bientôt rejoint par un autre activiste de confiance et cuisinerait Blossom, mine de rien, toute la nuit.

Jessen, lui, disparu bientôt au lieu qui lui avait été indiqué. Pas le temps, ni de discutailler ni de faire quoi de ce soit d’autre. A vrai dire, il avait même abandonné sa chienne et ses pensées déviante dans le bureau clos.

Déjà, il était sur la scène de crime. Seul, oui.

Et quelques minutes plus tard, le larbin était allongé, assommé et ensorcelé dans le salon, une cape d’invisibilité sur le dos et lui, il rejoignait l’étage. La chambre, d’abord, pour voir l’étendue du carnage, posant le regard sur le cadavre de l’un des leurs avant de le rejoindre. Pauvre femme. Une inconnue à ses yeux, fauchée ainsi sans raison apparente. Arme du meurtre, draps bougés, sang projeté, la totale. Il y avait pourtant dans cette chambre un calme presque apaisé qui le fit soupirer, s’approchant du massacre durant quelques instants avant de faire demi-tour, rejoignant naturellement la salle de bain comme s’il… s’était profondément habitué à la normalité des effusions de sang. Vérité ou non, cela ne comptait pas. Ce qui comptait c’était qu’il n’était pas au courant et qu’il se passait ici et peut-être depuis un moment des choses dont il n’avait pas la maîtrise. Au sein de ses propres rangs. Un comportement qu’il n’était pas prêt d’accepter.

Ainsi, calme, il rejoignait celle qui se nettoyait posément dans la vasque ocre de la salle de bain un peu datée. Apparaissant dans l’encadrement de la porte, Jessen s’y laissait posé une épaule contre le bois, observant en silence Ana se redresser, le sourire aux lèvres, heureuse de le découvrir ici, elle qui n’en avait ni le droit ni l’autorisation.

« Blackthorn. Quelle délicieuse surprise... »

Un large sourire se dessinait sur ses lèvres rouges tandis qu’elle se retournait vers lui, prononçant ces mots d’une voix suave. Joyeuse comme si elle venait de s’amuser à il ne savait guère quelle activité lambda. Pour être honnête, ce n’était pas ce qui le perturbait dans l’histoire, si tant est que quelque chose l’y perturba mis à part le contexte dans sa globalité. Elle se mordait la lèvre inférieure, laissant glisser sur lui un regard qui ne souffrait d’aucune mauvaise interprétation. Elle lui rappelait quelqu’un ainsi, tient…Un lien qu’il s’efforçait de ne pas faire. L’excitation cramait ses prunelles et rougissait ses joues. A moins qu’il ne s’agisse d’autre chose ? L’un n’empêche pas l’autre me direz-vous. Lui restait impassible, captant son regard du sien, tranchant comme de l’acier, la laissant approcher sans se soucier des convenances et des distances respectables dans telle situation. Comme une autre, oui. Certains ont un feeling pour un type de femmes, lui attirait les meurtrières à l’excitation directement proportionnelle au volume sanguin versé. Chacun ses problématiques dans la vie.

« Ne t’en fais pas je comptais bien tout nettoyer avant de partir. »

Passant une main encore masquée devant lui, il traçait du pouce un trait brusque et ensanglanté sur sa joue à peine propre et encore légèrement tâchée de marques rosâtres. Le sang de la victime dans lequel il avait plongé le doigt un peu plus tôt.

« C'est-à-dire ? Tu peux développer ? »

Le ton, glacial, exigeait une réponse immédiate. Ni flamme ni complicité dans le regard cette fois, seulement quelque chose de dur, de brusque, appelant une réponse qu’il était sûr de ne pas apprécier.
La zone, Jessen l’avait protégée, s’assurant du temps dont ils disposaient ainsi que d’une certaine maîtrise de cette situation si dangereusement vouée à déraper.  Oh non, il ne laisserait pas quelques délires soudains entacher le travail effectuer.

Fallait-il qu’il la voit comme l’une des traitres qui perturbaient leurs rangs ? Jessen était fidèle  à la Cause bien plus qu’en une personne spécifique. Johan était là, il fallait faire avec tant qu’ils ne trouvaient pas mieux. Pour autant, il n’avait pas pour but de le mettre à mal et le trahir aurait été un bien grand mot. Mais l’homme arrivait au bout de ses capacités et, oui, il réfléchissait à l’avenir, n’arrivant pas à lui faire retrouver un cap plus profitable. Mais là, dans le fond, n’était pas le sujet. Le sujet concernait un général et celle qui agissait sans son accord sur ses platebandes.  Son rôle, son statut, ses Hommes. Alors voir l’une d’entre eux agir ainsi, c’était le trahir lui, un détail attendu mais inadmissible.
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Jessen Tadeus Blackthorn
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Jessen Tadeus Blackthorn
Mer 20 Oct 2021 - 3:25
Mercredi 15 Juin







Chelsea







    Le regard en direction du miroir de la salle de bain, Ana prenait soin de nettoyer son visage, souillé par le sang de l’une des leurs. À aucun moment elle n’avait pensé à Madame Blake, au fait qu’elle avait probablement une famille et bien entendu une situation au Ministère. Dès demain ses proches commenceraient à se demander pourquoi elle n’est pas à son poste et les enquêteurs du propre département d’Ana la trouveront chez elle, morte tragiquement après avoir reçu plusieurs coups de couteau dont l’un avait été judicieusement planté dans le cœur pour lui faire rendre son dernier soupire. Une manière très « moldue » de tuer quelqu’un, digne des plus célèbres séries policières américaines. Personne ne soupçonnerait un sorcier d’avoir commis un meurtre de cette façon, et c’est bien cela qui faisait jubiler la brune. Elle avait déjà hâte de s’occuper de ce dossier dès demain.
    Elle souriait tout en se débarrassant de ce sang impur qui avait giclé sur ses joues, jusque dans les pointes de ses cheveux. Chaque crime commis, chaque personne assassinée de la manière la plus ignoble qui soit, était un trophée qu’Ana chérissait précieusement. Tout cela était la garantie que l’œuvre d’Anthony, à travers elle, était éternelle. Elle était crainte et admirée pour cela. Il y a bien longtemps, sa petite sœur avait fait les frais de cette folie meurtrière alors qu’Ana n’était qu’une jeune adolescente, et que la tragédie était un accident. N’était-ce pas la preuve que la jeune brésilienne était faite pour ça...Tuer, et faire perdurer cette Cause, que le petit frère d’Anthony mène droit dans un mur. Ils n’avaient plus le temps d’attendre désormais, il fallait agir. Heureusement qu’Ana et d’autres fidèles étaient là pour redresser la barre.

    Ainsi, le voilà, dans toute sa splendeur. Le regard sûr et grave du Général activiste était apparu dans l’embrasure de la salle de bain, aussitôt la sulfureuse brune s’était empressée de le rejoindre. Fiévreuse et sûre d’elle, elle n’avait que faire des convenances. Si elle avait pu venir se coller contre ces abdominaux bien dessinés elle l’aurait fait. Malgré tout, elle savait garder ses distances lorsqu’il le fallait. Et pour cause, le regard et l’attitude de Blackthorn en disait long sur sa façon de penser. Sa voix trancha l’air de mort qui régnait dans cette maison, et ce malgré les regards plein de sous-entendus de la part de la brésilienne, Jessen exigea des explications.

    Cela ne faisait aucun doute, Archibald Blossom le dégonflé s’était empressé d’aller prévenir leur Général aussitôt qu’Ana et l’autre acolyte étaient partis pour la maison des Blakes. Même si il aurait probablement fini par être au courant, cette balance lui restait en travers de la gorge. Mais elle s’occuperait de cela plus tard. En attendant, la sulfureuse brune ne perdît rien de sa superbe face à Jessen qui pourtant la surplombait telle une armoire à glace.

    « N’est-ce pas évident ? »

    Elle se détacha de lui pour retourner se nettoyer ce qu’il lui restait de sang sur la figure. Ensuite, elle attrapa l’un des tubes de rouge à lèvres de Madame Blake pour s’en remettre une fine couche. La couleur était simple. Vermillon, le basique. Qui allait parfaitement à la brésilienne. Une touche de glauque en plus.
    Elle se retourna ensuite vers son interlocuteur, appuyée contre le lavabo tout en arborant ce même sourire sulfureux, fière d’elle. Son regard dévorait le Général sans aucune retenue. Dommage qu’il ait l’air si dur et pas intéressé, car l’idée de partager un moment intime avec un homme dans la maison de celle qu’elle avait assassinée, lui taraudait le bas ventre. Mais il n’en serait rien avec Blackthorn et elle le savait. Ainsi, elle enchaîna :

    « Je compte tout mettre en scène afin que mon département qui enquêtera sur ce crime dès demain, puisse déduire que cela a été commis par des moldus. »

    Peut-être que tout cela allait détendre le Général. Car Ana savait que c’était une brillante idée qu’il ne pourrait qu’approuver. Elle se passa un dernier coup d’eau sur la figure et maintenant que tout était bien propre, elle alla retrouver Jessen. Les bras croisés sur sa poitrine, lui faisant face, son attitude provocante n’avait aucune limite, elle soutenait le regard de l’homme comme si c’était elle qui tirait les ficelles. Elle continua :

    « Et nous continuerons. » Par nous, elle entendait bien sûr ses fidèles et elle-même. « Ainsi nous répandrons la peur, et peu à peu toute notre communauté se joindra à notre Cause pour ne pas se laisser dévorer par la vermine moldue. »

    Une lueur d’excitation et de mégalomanie crépitait dans ses yeux. Ana s’y voyait déjà et elle croyait dur comme fer à ce qu’elle imaginait. Ainsi elle se rapprocha d’avantage de Blackthorn, de manière à ce qu’il pouvait presque sentir son souffle contre la peau de sa gorge. Elle murmura :

    « Inutile de dire quoique ce soit, Blackthorn. Je sais que c’est une idée brillante. »

    Son sourire s’élargit et ses dents mordillaient encore d’avantage sa lèvre inférieure. Elle ne s’était rapprochée que pour lui dire ça. À présent, elle se recula de nouveau et haussa les épaules, exprimant un faux remord à l’égard de Madame Blake.

    « Je suis navrée d’avoir choisi l’une des nôtres, mais comprends que je ne pouvais pas commencer par tuer des sang-de-bourbe. »

    Et pour cause, le lien avec un assasinat moldu aurait été plus compliqué à faire si la victime était un sang-de-bourbe. Ana n’avait pas tout à fait fini son petit numéro, sa dernière explication n’était pas forcément utile, mais elle lui fit diablement bien plaisir dans son esprit d’extrémiste meurtrière.

    « Mais ce n’était qu’une sang-mêlée après tout. Pas une grande perte, donc. »

    Au fait, où pouvait bien être passé cet idiot d’acolyte qui était sensé monter la garde pendant qu’Ana se chargeait de Blake ?
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Ana S. Oliveira
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Ana S. Oliveira
Lun 8 Nov 2021 - 19:00
Le pouce trempé de sang qui avait marqué sa peau diaphane ne tardait pas à retrouver sa place près de sa hanche sans y toucher tandis que celle qui faisait partie intégrante de ses rangs se détournait de lui, nullement affectée par son geste. Bientôt, elle se penchait de nouveau sur le lavabo et terminait sa toilette, attitude qu’il jugeait purement insolente de sa part. Sous ses ordres, elle agissait comme si elle était son égale. Comme si tout ce qui se passait ici était parfaitement normal. Or si l’activiste était efficace et douée dans ce qu’elle faisait, elle était également trop emportée, irréfléchie. Elle voyait un objectif et se précipitait vers celui-ci sans tenir compte d’une situation plus complexe en se moquant bien des problématiques à ses yeux simplistes de hiérarchie. Oh non, elle, elle voudrait être tout en haut de l’organigramme, l’inébranlable de l’équation…. Et ça n’était pas à coup de caprices qu’elle convaincrait son général d’en être digne.

Elle traînait, lascive dans ses gestes, dans ses regards, et il restait immobile, le regard assombri d’agacement alors qu’elle jouait les prolongations, comme s’il n’avait que faire que de l’attendre. Technique de domination ? Oh, il n’en doutait pas une seconde. Elle ne fléchissait pas d’un iota, une attitude qui ne le dérangerait pas si son comportement n’était pas basé sur une certaine forme de bêtise et de désobéissance. Alors s’il la laissait faire, l’homme n’en semblait pas plus affecté, le général, lui, était simplement plus intéressé par la pertinence des informations qui pouvaient sortir de ses lèvres avides que par un besoin parfaitement primaire d’assoir son autorité. A n’en pas douter, cela arriverait en temps et en heure.

« N’est-ce pas évident ? »

Se détachant donc de lui pour terminer de se laver avant de passer du rouge vermeil sur ses lèvres, Ana prenait son temps, délibérément. Une attitude bien habituelle chez elle de penser que tout lui était dû. Ou du moins de le prendre, que ce soit par coutume ou par adaptation. Agaçante ? C’était certain. Mais ce qui l’intéressait, lui, c’était le but recherché. Bientôt, celle qui était sous ses ordres se retournait de trois quart, appuyée contre le lavabo, le regard de nouveau porté sur lui. Sulfureuse, fière, conquérante. Un regard qui scintillait d’excitation… tant pour le meurtre que pour lui, et elle ne s’en cachait pas une seconde, le dévorant des yeux. Aurait-il l’hypocrisie de lui reprocher de songer ainsi plutôt qu’à sa mission ?
Belle femme, certes, mais pour l’heure, il avait d’autres choses en tête. Comme son attitude ou sa gestion déplorable des choses. Le reste ne sonnait pas autrement que comme un affront à la Cause bien avant celui qui était fait à sa personne.

« Je compte tout mettre en scène afin que mon département qui enquêtera sur ce crime dès demain, puisse déduire que cela a été commis par des moldus. »
« Tu m’en diras tant… »

Le ton était sec, tranchant, purement ironique également. Pensait-elle qu’il n’avait pas compris son manège ? A se croire ainsi plus intelligente que tous, elle risquait fort de commettre bien des erreurs et c’était bien là ce qui le dérangeait.
Se rinçant de nouveau – après le rouge à lèvres ? Etonnant – elle s’était séchée avant de venir se planter devant lui, les bras croisés, le regard planté dans le sien, parfaitement sûre d’elle.

« Et nous continuerons. » Nous. Très bien. L’affirmation l’agaçait de part sa présomption mais le rassurait sur le fait qu’elle ne cherchait donc pas à mentir : elle n’était pas seule derrière ce coup. Et s’il pensait ainsi, ça n’était pas en référence aux deux couillons qui lui servaient de sous-fifres et dont le premier était hors de service en bas quand le second se faisait cuisiner au ministère. « Ainsi nous répandrons la peur, et peu à peu toute notre communauté se joindra à notre Cause pour ne pas se laisser dévorer par la vermine moldue. »

Tu parles en gourou.
Ça crépitait dans ses prunelles. Quelque chose de brûlant qui sentait la démesure autant qu’un risque de folie naissante. Elle s’y voyait, à diriger des troupes pour emporter leur monde jusqu’à sa gloire. Etait-ce pour cela qu’elle faisait ça ? La lueur de mégalomanie dans ses yeux ne l’amenait pas à penser ainsi. Un sourire sur les lèvres, elle s’approchait un peu plus de lui jusqu’à ce que son souffle ne l’effleure presque.

« Inutile de dire quoique ce soit, Blackthorn. Je sais que c’est une idée brillante. »

Evidemment que c’est une brillante idée, j’ai eu la même.

Sa lèvre mordillée entre ses dents et elle s’éloignaient de nouveau. Une envie passagère chez lui ? Rh, vous en avez de ces questions. Possiblement. Mais il y avait bien d’autres choses sur lesquelles son esprit se posait à l’instant pour ne pas simplement laisser couler ce qui ne montait pas réellement jusqu’à ses pensées tant le désir pouvait être fugace. L’attitude était familière, pour être honnête, et il n’aurait su dire si c’était justement cette familiarité qui lui parlait ou simplement une attirance naturelle pour ce type de comportement. Dans tous les cas, ça n’était ni le sujet, ni le lieu, ni le moment. Pas moyen, donc, la Cause lui sciait bien trop les neurones pour y songer.

« Je suis navrée d’avoir choisi l’une des nôtres, mais comprends que je ne pouvais pas commencer par tuer des sang-de-bourbe. » Un sourire mauvais sur ses lèvres et quelques mots glissés entre deux de ses répliques avides de sang. « Ouh qu’il est vilain ce mensonge… » Ouvertement moqueur. L’une des nôtres, oui. Pensait-elle que c’était ce qui lui posait réellement problème dans l’histoire ? Amusant de voir les menus détails sur lesquels les gens pouvaient s’arrêter le concernant. Pas une seconde, Ana n’était désolée d’avoir agit ainsi, sur l’un des leurs ou non. Peu lui importait… et à vrai dire, pour l’heure, l’humain sous le général n’avait pas sa place, alors lui non plus n’avait pas la moindre pensée pour celle qui avait trouvé la mort. « Mais ce n’était qu’une sang-mêlée après tout. Pas une grande perte, donc. » Un instant encore, le général ne lui répondait pas, ses prunelles sombres irradiant dans l’atmosphère électrique de la petite pièce. Loin de se précipiter à lui répondre, l’homme laissait traîner le silence, captant chaque inflexion de son regard, de ses expressions solitaires, de cette fierté aux accents de démence qui crépitait par moment dans ces yeux bruns, qui dans le faible éclairage artificiel de la pièce, s’étaient chargés de ténèbres.

Lentement, son corps s’approchait du sien, écrasant la distance entre pour se pencher légèrement vers elle. Et de son regard d’acier, Jessen posait une simple question. « Penses-tu réellement que c’est ce qui me dérange dans ton comportement ? » Le silence se parait alors de deux mots tranchants : pauvre idiote. Car voilà bien ce qui le dérangeait dans la situation. Toujours avec cette lenteur délibérée, le Général se redressait légèrement.

« J’ai une question Ana. Me prends-tu pour un imbécile ? Auquel cas il est fort probable que je n’apprécie pas le compliment. Un incapable peut-être ? Ou un mou. » Sur toutes les insultes énoncées ou non qu’il savait encaisser jour après jour, celles-ci étaient absentes et pour cause : il n’était rien de tout ça.

Le regard plaqué dans le sien, il essuyait ce qu’il restait de sang sur le tissu de son haut sans jamais cesser de darder sur elle ce qui crépitait dans ses prunelles.

« C’est une idée brillante réalisée par une idiote. » Le son claquait dans l’air sous l’insulte, sa voix grondant comme le tonnerre dans la petite pièce dont les murs de carrelage réverbéraient les sons. « Quel est, rappelle-moi, le second département à agir dans le type de situation que tu me présentes ? » Le sien. « De presque directeur à presque directrice, si tu ne manques pas d’initiatives, je crains que tu manques de jugeote. Quand au général face à sa subordonnée, il semble qu’il y ait également deux trois lacunes… » Le ton tranchant, inflexible. S’il y avait quelque chose qu’il ne laisserait jamais passer, c’était la traîtrise à la Cause. Car qu’on le trahisse lui était un fait. Qu’on risque de les faire tous tomber en était une autre.
« J’ai déjà vérifié et tu n’as anticipé aucun lien concret entre la victime et le monde moldu. Pas d’explications quant à l’arrivée possible d’un moldu malgré des sorts qui ont été établis dans tout le quartier sous MA juridiction il y a des années. Mais sans doute étais-tu exempte de cette information ? » Bien sûr qu’elle l’était, comment aurait-il pu en être autrement ?

Sa main s’était brusquement abattue sur elle, saisissant sa mâchoire entre ses doigts serrés, traçant des marques sur sa peau fine, son corps claquant du bassin contre le lavabo.

« Or j’exècre l’idée d’avoir des imbéciles ineptes sous mes ordres. Est-ce ce que tu es Ana ? Une ignorante bornée en plus d’une traitresse ? » Le regard planté dans ses prunelles comme s’il pouvait les transpercer s’il le décidait. Et tout aussi brusquement, il la lâchait.

« Ta mise en scène a intérêt d’être sacrément au point si tu veux calmer ma colère. »
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Jessen Tadeus Blackthorn
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Lun 15 Nov 2021 - 15:20
Mercredi 15 Juin







Chelsea






    Hélas les explications qu’Ana avait données à son général n’avaient pas eu l’effet attendu. Pire encore, plus elle tentait de s’expliquer et plus elle semblait s’embourber dans un marécage dont elle ne sentirait pas le fond. Rien n’avait été réellement préparé à l’avance, preuve en était que ses larbins eux-mêmes avaient eu l’air surpris de devoir agir aussi soudainement, ce soir-là, uniquement parce que la Dame était sous l’emprise de l’alcool, et dans son euphorie avait été prise d’une folie sanguinaire pour se rappeler à quel point cette sensation d’adrénaline lui faisait un bien fou, telle une drogue apaisante. Actuellement les explications d’Ana n’étaient pas tellement réfléchies non plus, la présence de Jessen n’arrangeait en rien l’excitation malsaine de la brune, dont le comportement se faisait toujours plus provocateur. Elle n’avait jamais aimé avoir de supérieur, et pourtant elle avait été obligée de s’y plier plus d’une fois, ce soir ne serait pas non plus une exception, même si Ana était pour le moment convaincue du contraire. Et pour cause, elle continuait de se pavaner fièrement, le creux des reins appuyé contre le lavabo, devant son général en arborant son habituel sourire narquois.

    L’homme se pencha à son tour sur elle, mais non pour les raisons espérées. Lorsqu’il prit la parole, Ana relevait simplement le menton sans perdre son sourire, non pas pour le défier ou lui signifier qu’elle se fichait de ce qu’il pouvait lui dire, mais bien par pure provocation, étant encore plongée dans l’euphorie du moment, l’odeur du sang fraîchement nettoyé imprégnant toujours la pièce ainsi que la chambre d’à côté.
    Jessen commença par lui faire comprendre que la nature du sang de la victime n’était pas le problème qui se posait dans sa façon d’agir, ce à quoi Ana ne répondit pas autrement qu’en élargissant son sourire. Jusqu’à la fin, elle soutint le regard du général dont la voix et l’attitude se durcissaient petit à petit. Il lui demanda alors si elle le prenait pour un imbécile, ou encore un incapable ou un mou. Autant de qualificatifs qui firent d’avantage sourire la brune, qui laissa même échapper un rire grave. Cette fois, elle répondit aussitôt :

    « Je ne me le permettrais pas. »

    Sarcastique ? Évidemment, mais pas totalement. La presque directrice savait bien à qui elle avait à faire. Jessen était loin d’être un imbécile ou un incapable. Ana aurait pu ajouter un commentaire graveleux quant au fait qu’elle pouvait le faire durcir si il se pensait trop mou, mais elle s’abstînt. Cette réflexion qui lui traversa l’esprit contribua à lui faire lâcher son rire.
    Ce qu’elle reprochait surtout à Jessen, c’était de ne pas se montrer suffisamment droit dans ses positions et objectifs pour la Cause. Elle attendait d’en voir d’avantage de lui, après tout bon nombre des partisans que fréquentait Ana ne faisaient pas confiance au général des activistes. À juste titre, cependant. Mais il était un allié de taille alors mieux valait ne pas se le mettre à dos.

    Le ton se durcit encore plus. Cette fois, la brune perdit son sourire. Elle avait bien entendu, Jessen la traitait ouvertement d’idiote, en lui rappelant un à un les détails auxquels elle n’avait pas pensé, étant bien trop prise dans le flot de ses émotions et de ses pulsions incontrôlables pour avoir pu penser à tout ça. Et c’était bien ce que le général lui reprochait, ainsi que son comportement vis à vis de son général, sa désobéissance au point de la penser traîtresse. Soudainement, Jessen lui attrapa sans ménagement la mâchoire de ses doigts serrés, le lavabo derrière Ana s’enfonçant dans son dos sur le coup. Elle lâcha un râle de douleur discret avant que le général ne l’a relâche de cette même violence. Enfin, il ajouta pour finir, qu’il espérait que la mise en scène soit sans faille.
    Ana se décala du lavabo en s’éloignant légèrement de Jessen, elle lui jeta un regard noir en se passant doucement la main sur la joue marquée. Mais elle n’en voulait pas à Blackthorn pour autant. Au contraire, elle avait toujours aimé les dominants, autant que la domination dont elle faisait preuve elle-même sur certains hommes. Seulement, la violente remontrance du général avait un tant soit peu fait redescendre la brunette sur terre. L’euphorie envolée, elle réalisa maintenant qu’en effet, plusieurs choses ne collaient pas. Et qu’elle n’avait que trop écouté ses pulsions sans réfléchir. Maintenant comment rattraper le coup...Elle prit une grande inspiration et son regard s’adoucît.

    « Bon. Je reconnais qu’effectivement, j’ai omis quelques détails. J’ai suivi sans réfléchir une pulsion enfouie depuis bien trop longtemps. »

    Ana n’allait pas s’excuser pour autant, c’était inutile à son sens, elle savait que Jessen ne serait sûrement pas du genre à s’attendrir devant de plates excuses, mais qu’il préférerait des actes. Au moins, elle avait reconnu son erreur et elle se fichait pas mal de se faire traiter d’idiote, en revanche, de traîtresse, c’était insultant. Ana était là depuis le début, avec l’aîné des Walters, de la création des Supérieurs jusqu’à leur ascension. Quand bien même Anthony l’avait tenue à l’écart et manipulée dans l’ombre, elle avait toujours répondu présente. Mais ça Jessen l’ignorait sans doute puisqu’elle était justement restée dans l’ombre. Tandis que Blackthorn lui, s’était marié à une moldue qui l’avait trompé avec une autre femme, d’après les rumeurs qui avaient circulé quelques semaines plus tôt. Alors avait-elle vraiment de leçon à recevoir de lui sur son appartenance à la Cause ?
    Après s’être momentanément écrasée face à son général, Ana reprit la parole, dans une vaine tentative de justification qu’elle savait déjà inutile.

    « Il faut me comprendre, ainsi que les autres. Si tu avais voulu agir plus tôt, peut-être que tout aurait pu être bien pensé. Nous sommes sensés régner sur le monde sorcier et nous nous faisons écraser par une poignée de moldus et de résistants. Beaucoup ne le supporte plus. »

    Ana avait perdu également son attitude provocante, à présent c’est en tant que subordonnée qu’elle s’adressait à Jessen, mais elle se gardait bien de lui dévoiler totalement le fond de sa pensée. Elle se plaçait même en sauveuse, alors qu’il n’en était rien, en espérant faire réagir l’homme en face d’elle.

    « J’ai seulement voulu prendre les devants pour leur redonner espoir, et l’illusion que nous agissons. Ça ne fait pas de moi une traîtresse, bien au contraire, si ? »

    Elle s’approcha alors doucement de son général. Cette fois, elle garda une distance convenable, de collaborateur à collaborateur. Effectivement elle n’avait pas particulièrement pensé à ce qu’il se passerait après.

    « Et bien je vais finir de nettoyer, puis effacer les empreintes. Ensuite, je ferais en sorte de falsifier l’enquête du département de la justice demain. Puisque tu es là, tu n’as qu’à t’occuper des détails auxquels je n’ai pas pensé. Après tout nous sommes des collaborateurs avant tout. »

    Ana marqua une pause. Ses lèvres retrouvèrent finalement une once de sourire, même si elle se doutait bien que Jessen n’apprécierait pas vraiment cette manière de faire. Voilà pourquoi elle ajouta :

    « Ah et pourquoi ne pas redorer ton blason en t’attribuant les mérites de cette opération, si tout se passe bien comme prévu ? »





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Ana S. Oliveira
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Lun 29 Nov 2021 - 20:58
« Je ne me le permettrais pas. »

Oh, bien sûr que tu te permettrais. Du moins sans doute et dans les bonnes conditions. Mais pour l’heure, Jessen restait une tête pensante des Supérieurs à ne pas négliger ou sous-estimer alors Ana se taisait. Et non seulement elle se taisait mais à mesure que le Général lui fondait dessus, sa subordonnée retrouvait une autre posture, perdait son sourire, la hauteur provocante de ses épaules et terminait même par s’éloigner d’elle-même. Il est certaines choses que l’instinct comprend et reconnait. Il fallait l’admettre, toute codifiée et structurée soit la société de sangs purs, elle développait également des dynamiques très animales. D’autant plus au sein des Supérieurs où des caractères plus bruts et difficiles à dompter pouvaient s’affronter. Ainsi, Jessen coupait l’euphorie de sa subordonnée, la ramenant brusquement sur terre pour pointer ce qui n’allait pas dans sa démarche. Sans compter l’alcool qu’il n’était pas certain d’avoir détecté chez elle mais qui ne risquait pas d’arranger sa situation. Mais pour l’heure, la façon dont elle pouvait cesser de chercher l’affrontement, s’éloigner, un regard noir dans le sien au vu de la façon brusque dont il l’avait traitée mais un ton plus doux déjà dans la voix, Jessen comprenait qu’elle se remettait en question.

« Bon. Je reconnais qu’effectivement, j’ai omis quelques détails. J’ai suivi sans réfléchir une pulsion enfouie depuis bien trop longtemps. »
« Bien. »

Un bon début que d’admettre ses tors. C’était en effet ce qu’elle avait fait, une attitude qu’il n’accepterait pas et tout son langage corporel lui indiquait qu’elle avait entendu le message et s’écrasait face à la logique de la remontrance. S’il avait été injuste, sa réaction aurait été bien différente mais ce n’était pas le cas ici. Pour autant, Ana restait celle qu’elle était et bientôt, il lisait dans ses yeux qu’elle ne cèderait pas tant de terrain que ça à celui qui donnait les ordres ici.

« Il faut me comprendre, ainsi que les autres. Si tu avais voulu agir plus tôt, peut-être que tout aurait pu être bien pensé. Nous sommes sensés régner sur le monde sorcier et nous nous faisons écraser par une poignée de moldus et de résistants. Beaucoup ne le supporte plus. »

Pas de provocations mais des justifications que Jessen entendait sans chercher à l’écraser ou à la couper. Ça n’avait jamais été son genre d’empêcher les gens de s’exprimer, loin de là. Ne pas porter attention à ce que ses subordonnés ont à dire reviendrait à bien se moquer de leur existence ou de leurs opinions et ça n’était pas son cas. Non seulement il avait toujours été apte à écouter ce que les autres avaient à dire mais s’il faisait preuve de force, c’était uniquement aux moments opportuns. Ana le savait assez pour savoir que la réaction actuelle était légitime, tout en sachant qu’elle pouvait s’exprimer sur des sujets comme celui-ci. Le doute entre ses lèvres l’aurait fait pendre s’il s’était agit d’Anthony et était toujours à craindre avec Johan. Sous seule condition qu’il la dénonce, bien évidemment.

« J’ai seulement voulu prendre les devants pour leur redonner espoir, et l’illusion que nous agissons. Ça ne fait pas de moi une traîtresse, bien au contraire, si ? »

Il ne réagit pas, la laissant l’approcher de nouveau sans se départir d’un air neutre. Cette fois, Ana instaurait de nouveau une distance plus respectable entre une subordonnée et son supérieur.

« Et bien je vais finir de nettoyer, puis effacer les empreintes. Ensuite, je ferais en sorte de falsifier l’enquête du département de la justice demain. Puisque tu es là, tu n’as qu’à t’occuper des détails auxquels je n’ai pas pensé. Après tout nous sommes des collaborateurs avant tout. »

Dit-elle en lui donnant des ordres, écrasant de ce fait l’idée générale qu’elle tente de mettre en place…

« Ah et pourquoi ne pas redorer ton blason en t’attribuant les mérites de cette opération, si tout se passe bien comme prévu ? »

Pas de réaction spécifique chez lui, le regard porté sur elle, plus doux qu’auparavant sans entrer dans la sensiblerie. Un brin d’humour, même, dans un léger sourire en coin.

« Laisse mon blason où il est, tu veux ? » Oui, celui-là aussi oui.

Bien sûr, certains ne lui faisaient pas confiance. Beaucoup, à vrai dire. Beaucoup trop. Et elle ? Sans doute pas non plus. Mais cette conversation, malgré son lot d’instrumentalisation, était sans doute l’une des plus honnête sur le sujet qu’il ait pu avoir avec ce groupe qui s’opposait à lui, il le savait.

« Tes paroles sont certes particulièrement manipulatrices… » Et là son regard était ouvertement – et étrangement gentiment – moqueur. «… et particulièrement dangereuses si elles remontaient jusqu’à Johan. » Car les contre-ordres, c’était bien souvent de lui qu’ils venaient, et non de Jessen. «  … mais justes. » Nous avons besoin d’avancer. Et Johan ne nous le permet pas.

D’un signe, Jessen l’invitait à sortir de là, attendant qu’elle ne soit plus dans la pièce pour lancer un sort et s’assurer que leurs traces seraient effacées.

« Je te couvrirais. Comme n’importe qui de mon équipe qui me suivrait sans me trahir. » Cette fois, de nouveau, son regard se plantait dans le sien, prêt à lui transpercer le crâne s’il le fallait. « Mais tu vas écouter mes ordres. » Et non l’inverse. « Je ne compte pas perdre un si bon élément seulement parce que tu as le sang chaud. Et encore moins pour des questions d’égos. »

La cause compte, pas chacune de leurs positions. Et s’il fallait rétrograder quelqu’un pour avancer, ce serait fait.

« Tu te cherches des excuses, Ana. Et elles sont mauvaises. C’était mal joué, point. Et en agissant ainsi, tu mets tout le monde en danger, ce qui ne peut être acceptable. En revanche j’entends tes propos concernant les tensions dans les rangs et les ordres qui nous sont donnés. » Nous. « Dis-moi, que ce serait-il passé à ton avis si tu avais tout simplement eu la présence d’esprit et la confiance de me parler de tout ça ? »

Tout en parlant, il l’amenait dans la chambre et, sans agir, l’observait faire, s’assurant que le travail était bien fait, jaugeant au passage ses capacités pour lesquelles il n’avait aucun doute.
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Jessen Tadeus Blackthorn
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Sam 4 Déc 2021 - 1:12
Mercredi 15 Juin







Chelsea







    Maintenant que le Général avait poussé sa remontrance et assit son autorité sur la simple subordonnée qu’Ana était, il était devenu plus doux. Non pour déplaire à la brune, qui préférait ne pas sentir d’amertume en Jessen, à son égard. Au contraire même, il semblait vouloir instaurer une légère complicité en plaisantant sur le sujet du blason, dans un premier temps. Pourquoi pas. Ana était généralement bien moins clémente envers les employés de son Département. Cela dépendait de son humeur, en façade, elle savait se montrer ferme et sévère lorsqu’il le fallait, mais elle était également assez manipulatrice et hypocrite pour laisser penser qu’elle pardonnait. Pour pourquoi ne pas instaurer une certaine complicité ensuite, jusqu’à planter un couteau dans le dos.
    Peut-être que Blackthorn résonnait de cette même façon. L’une des choses que la brésilienne avait appris au sein des Supérieurs et de la société sang-pure anglaise en général, était que rien n’était jamais acquis. Pour l’heure, elle rentrerait dans la complicité de Jessen, sans remettre en cause ses remontrances ou ses ordres, tout en restant méfiante. Le Général n’était pas un cas isolé puisqu’elle agissait ainsi avec tout le monde. Sauf avec la bande d’imbéciles qui lui léchait les bottes. Ana les avait jusqu’à présent pensés trop bêtes pour avoir l’idée de la dénoncer à son Général. Comme quoi, elle avait eu tort de se reposer sur ses acquis pour cette fois. En revanche, l’idée que cet individu ait pu la dénoncer pour la protéger de sa propre folie meurtrière irréfléchie, dont l’emprise de l’alcool n’arrangeait rien, ne lui effleura bien évidemment pas l’esprit. Maintenant ce qui était fait était fait, et elle ne pouvait pas revenir en arrière.

    Blackthorn l’avait tout de même écoutée jusqu’au bout de ses propos, sans chercher à l’interrompre. Il devait bien reconnaître qu’il comprenait sa subordonnée dans un sens, non ? Johan n’avançait pas, Jessen n’avançait pas. Cette idée était de plus en plus insupportable pour Ana et bien d’autres. Le général le savait, c’était sans doute pour cela qu’il avait écouté la brune. Celle-ci, malgré la violente remontrance, était satisfaite de l’attitude de son général. Après tout, la situation se révélait plutôt amusante, Jessen avait bien compris que l’attitude et les paroles de la presque directrice de la justice magique étaient manipulatrices et assumées, pourtant il n’en faisait pas de cas. Il rappela que si tout cela remontait à Walters, Ana et tous les sbires qui la suivaient, se mettraient en danger. Quelle ironie. La brésilienne ne craignait pas Johan, alors la réflexion de Blackthorn lui fit simplement élargir son sourire satisfait. Que pouvait-elle craindre de leur actuel Chef alors que tous deux idolâtraient le même défunt ? Il allait falloir trouver mieux, cher Général. Néanmoins, ce dernier reconnaissait également la justesse des propos d’Ana, elle avait fait passer son manque de discernement par un appel au secours, afin de sauver de la décadence leur groupe de vainqueurs.
    Jessen s’arrêta là, et fit signe à la brune de sortir de la salle de bain, qui ne perdit pas son sourire et passa à côté de son supérieur tout en se pavanant et claquant ses talons aiguilles sur le carrelage immaculé de sang. Ana resta derrière Blackthorn, le regardant lancer le sort pour effacer leurs empreintes. Après un silence, il lui fit savoir qu’il allait la couvrir, non sans un regard perçant stipulant qu’elle n’avait pas intérêt à le trahir. La sulfureuse brésilienne acquiesça, présentement ce n’était pas dans ses intentions. Car au moins, Jessen savait reconnaître ses qualités comme Activiste du groupe, le contraire n’aurait pas été permis. Il quitta ensuite la salle de bain, suivi par sa subordonnée, qui avait bien compris qu’il était préférable de se taire et de ne pas chercher à se justifier d’avantage. Sa démarche avait échoué, elle en avait conscience, Blackthorn voulait la certitude qu’Ana ne le trahirait pas, qu’elle n’écouterait plus ses instincts primaires sans réfléchir, etc etc. Tandis qu’elle suivait le Général elle leva simplement les yeux au ciel. Voilà, tu es content, tu as fait ton petit sermon autoritaire, c’est toi qui commandes et personne d’autre, on a compris. Ces dernières phrases passaient en boucle dans la tête d’Ana, à force elle laissa même échapper un rire. Puis, Jessen la somma de se charger de la chambre où gisait le cadavre refroidi de Madame Blake.

    Elle commença par ensorceler le couteau pour y effacer ses empreintes, puis sur les poignets de porte et tout ce qui avait pu être à portée de main, puis pour finir elle sortit de la chambre pour effacer ses empreintes au sol. L’opération sera à renouveler dans les escaliers puis la cuisine et le salon. Mais tandis que la brune s’affairait à ces tâches, telle une experte du déguisement de meurtre, le Général recommençait. Il lui rappela une nouvelle fois qu’elle avait fauté, mis toute la cause en danger, mais Ana n’en teint pas compte et continuait son office. Et puis, Blackthorn lui demanda pour finir ce qu’il se serait passé si elle lui en avait parlé. À présent, la brune se décida à ouvrir la bouche. Une fois sortie de la chambre, elle se tourna vers Jessen, esquissant de nouveau un large sourire, avant de répondre, sarcastique :

    « C’est une bonne question...Que je pourrais te retourner. Je doutais de ta réaction. Et à juste titre, n’est-ce pas. » Blackthorn ne pouvait que la comprendre, étant donné qu’une grande majorité des plus radicaux de la Cause ignoraient sur quel pied danser avec cet homme. « Loin de moi l’idée de vouloir te tester bien sûr, mais je suis agréablement surprise de constater que tu ne remets pas en cause l’idée générale. »

    Dommage. À eux deux, peut-être que tout ceci aurait pu être réalisé avec brio, sans rien laisser au hasard, chaque détail aurait été minutieusement réfléchi et réglé par Jessen, tandis qu’Ana se serait chargée de la pratique. Mais peut-être n’était-il pas trop tard pour rectifier le tir. Et si Ana n’était pas Ana, elle ne se serait pas rapprochée de son général, brisant comme au début la distance qui sépare la l’indécence, du raisonnable. Son sourire s’élargit, plus séducteur, sa voix devint plus suave comme tout à l’heure.

    « ...Ou alors tu m’aurais prise sauvagement sur ce lit. Je n’ai pas écarté cette hypothèse. »

    Et aussitôt elle avait tourné les talons. Ainsi était Ana, séductrice, provocante, sans filtre, tant dans ses paroles que dans ses gestes, avec une grande majorité des hommes. Elle descendit les escaliers, suivie par Jessen, qui n’allait tout de même pas resté là-haut tout seul. Elle renouvela l’effacement de leurs traces dans tout l’escalier. Elle s’adressa de nouveau à son Général, cette fois de manière bien plus sérieuse.

    « Laisse-moi te prévenir, cher Général, que ce carnage ne s’arrêtera pas là. Alors, tu comptes m’aider à mener à bien cette mission ? Que je me suis octroyée moi-même, certes, mais désormais, je suivrais tes ordres. »

    Ainsi, Ana continua son petit manège, elle prit soin d’effacer leurs traces partout où ils étaient passés. Jessen n’était jamais loin. Elle en profita pour lui demander :

    « J’imagine que c’est Blossom qui m’a dénoncée. Où est-ce que tu l’as laissé, celui-là ? »

    Archibald, ce traitre. Il ne perdait rien pour attendre. Et en parlant de lui, la brésilienne s’était rendue compte que l’autre aussi, l’ami de Blossom, un dénommé Wensley, manquait à l’appel. En réalité il gisait dans le salon, sous une cape d’invisibilité, mais Ana l’ignorait. Encore une fois, elle demanda à Jessen.

    « Wensley aussi était avec moi, tu ne l’as pas vu ? »
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Ana S. Oliveira
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Ana S. Oliveira
Lun 13 Déc 2021 - 2:12
Oh non, Jessen n’idolâtrait pas Johan. Il appréciait Anthony, respectait son frère et se montrait loyal avant toute chose à la Cause. S’il gardait posture vis-à-vis de Johan et le conseillait du mieux possible, c’était par respect de ses propres valeurs mais Jessen travaillait depuis bien longtemps à une nouvelle option. Il lui fallait choisir le moment opportun pour passer au dessus de Johan et y placer une nouvelle figure, non pour le trahir mais pour permettre à la Cause d’avancer. S’il pouvait d’ailleurs simplement l’aider à comprendre qu’il lui fallait lâcher prise et laisser à d’autres le soin de leur permettre d’aller sur les bons chemins, cela lui convenait mieux. Johan était loin d’être un idiot, bien au contraire il s’agissait d’un très bon stratège et si Jessen ne le suivait (si quelques années plus tôt il était celui qui donnait les ordres à cet homme, ce n’était pas un hasard) pas qu’importe la situation, il savait lui reconnaître ses qualités. Qu’il soit à la tête était une bonne idée tant d’un point de vue tactique qu’emblématique… mais il traversait une mauvaise passe et si à l’origine, tous étaient derrière lui, ce n’était plus le cas à présent. Le laisser sur le trône ne ferait que l’amener à sa propre tombe et sans faire dans le sentimentalisme, Jessen ne le permettrait pas. Par respect pour Anthony sans doute essentiellement, pour Johan également mais surtout pour la Cause qu’il soutenait. Aller jusque là serait les amener à fracturer or la cohésion leur faisait déjà par bien trop défaut et il fallait remédier à ça. Pas empirer les choses…
Sinon ils agiraient très précisément ainsi. Ils se tireraient dans les pates sans profiter des compétences et des savoirs faire des uns et des autres comme une bande de chiens errants ahuris et désorganisés. Inefficaces, donc.

Or ce qui les menait à l’échec n’était simplement pas une option.

Le regard critique du général ne la lâchait pas, s’assurant qu’il pouvait réellement compter sur elle tant qu’elle ne se laissait pas emporter par son désir de faire cavalier seul, manquant alors du discernement d’une action collégiale. S’il y avait eu quoi que ce soit à redire, il n’y aurait évidemment pas manqué. Mais elle agissait consciencieusement malgré l’excitation, l’alcool puis les remontrances. Utile, donc, il n’en avait jamais douté.

Et s’il n’y avait aucune emprunte, que pourraient en déduire les enquêteurs ?
Bien pensé, mais toujours trop brouillon. Elle effaçait ses propres traces mais laissait des creux dans les dossiers qui seraient comblés artificiellement ensuite, puisqu’elle serait en charge des dossiers. Une technique qui marchait à court terme mais qui risquait d’être plus délicate à maintenir sur le long terme. Le risque que quelqu’un mette son nez dans ces dossiers n’était pas à négliger et il restait méfiant sur ce qui pouvait tracer un fil rouge jusqu’elle. Un point qu’il gardait en tête tout en l’interrogeant sur la réaction qu’il aurait pu avoir si elle lui avait parlé de tout ça en amont.

« C’est une bonne question...Que je pourrais te retourner. Je doutais de ta réaction. Et à juste titre, n’est-ce pas. » Un semi-sourire se dessinait, amusé, sur les lèvres du général. Elle ne doutait pas de sa réaction car elle doutait de lui mais bien parce qu’il subsistait au dessus de son nom bien des interrogations. Voilà ce qu’elle lui sous-entendait. En effet, nombre des sangs-purs le pensaient du côté des moldus, pis encore s’ils étaient au fait de son mariage et de la fin tragique et sanglante qui fut la sienne. Ambigu, le général, laissant toujours planer un certain doute pour maintenir sa couverture intacte en dehors de leur QG. Trop, sans doute, pour ceux qui doutaient du bien fondé de ses intentions. Nombreux étaient ceux qui le prenaient pour un traitre, c’était une certitude. Elle ? Peut-être. Une idée riche en significations. « Loin de moi l’idée de vouloir te tester bien sûr
« Bien sûr.. » Sarcastique ? Un peu. Cynique même.
« … mais je suis agréablement surprise de constater que tu ne remets pas en cause l’idée générale. »

Donc tu en doutais. Rien d’anormal à ça mais que ceux qui suivaient ses ordres puissent douter de ses propres convictions et du bien fondé de ses décisions l’inquiétait. Pas à pas Jessen avait pourtant réussi à nouer certaines relations de confiance lui semblait-il mais le poids de ses traitres de géniteurs ne cessait de planer au dessus de lui, couperet affuté qui ne manquerait pas de tomer un jour. Si ce n’était lui, c’en serait un autre de toute manière.

Mais s’il se perdait en conjectures, Ana l’en arrachait, brûlant la frontière du raisonnable pour s’approcher de lui, son corps le frôlant, les yeux dans les siens, la voix plus suave et séductrice.

« ...Ou alors tu m’aurais prise sauvagement sur ce lit. Je n’ai pas écarté cette hypothèse. »

Séductrice, provocante et sans filtre, un bon résumé en effet. Dire que d’effet – justement – il n’y avait pas eut été mensonger. Oui, son petit jeu marchait et Jessen sentait percer le désir sous la surface de marbre. Sans doute celui-ci oscillait-il dans ses yeux comme une flamme sur le rebord de la fenêtre. Vive et clair par moment, menaçant de s’éteindre à d’autres. Ainsi, affirmer qu’il n’y avait rien dans cette attitude qui puisse lui plaire aurait été… légèrement écarté de la réalité, c’était vrai. Le nier n’aurait pas eu de sens. Mais affirmer qu’elle était celle qui menaçait d’inonder pleinement son désir eut été tout aussi illusoire.

Tentant, donc. Mais il avait trop de raisons de s’en tenir à son rôle pour donner corps à la tentation. Une, surtout, grésillant au creux de ses nerfs frustrés d’en être trop privé.

Ana s’était déjà esquivée sous son regard lourd et perçant, atteignant les escaliers pour en effacer les traces tout en reprenant la parole.

« Laisse-moi te prévenir, cher Général, que ce carnage ne s’arrêtera pas là. Alors, tu comptes m’aider à mener à bien cette mission ? Que je me suis octroyée moi-même, certes, mais désormais, je suivrais tes ordres. »

Un léger rire perçait ses lèvres en l’observant faire, toujours à la limite entre deux postures. Il n’y avait donc pas que lui à aimer jouer ainsi de cet entre-deux.

« L’idée me plait, je te l’ai dit. Mais on fera ça à ma manière. C'est-à-dire avec des meurtres préparés et sans lacunes béantes dans les dossiers. On limite les initiatives arrivistes si c’est au risque de mettre en danger la Cause. Je désigne les cibles, tu proposes si tu le souhaites, on valide l’ensemble en amont, je m’assure de la sécurité politique et sociale de l’action et tu te charges du reste. Ça te va ? »

En soit, il complétait ce qu’elle faisait à présent et reprenait simplement la direction des opérations.  

Pas question de laisser de tels actes au hasard ou aux pulsions, il fallait frapper fort et précis, faire monter l’angoisse dans la population sans mettre le gouvernement dans une posture délicate qui ne ferait que les desservir. Avancer avec leur tête, donc, et non sous le coup des envies.

Bientôt, Ana reprenait sans cesser d’agir, confirmant les pensées de Jessen.

« J’imagine que c’est Blossom qui m’a dénoncée. Où est-ce que tu l’as laissé, celui-là ? » Et comme si elle se souvenait brusquement de la présence de l’autre compère, elle ajoutait tandis qu’ils atteignaient les dernières marches et arrivaient au salon : « Wensley aussi était avec moi, tu ne l’as pas vu ? »

Sans perdre son naturel, Jessen s’était mis à effacer certaines traces, en profitant pour décocher un coup dans le vide, son pied atteignant une forme invisible qui émit un léger grognement pâteux. Toujours dans les vapes, incapable de bouger ou d’entendre quoi que ce soit. Pour ce qui était de Wensley, elle avait sa réponse.

« Pour ce qui est de Blossom, il est resté à mon bureau. S’il lui arrive quoi que ce soit dans les jours à venir, je t’en tiendrais comme responsable. Il est sous ma protection jusqu’à ordre contradictoire, c’est compris ? »

Un Homme qui réfléchi, c’est assez rare pour risquer de le perdre, soyez-en certains.
Et en rangeant sa baguette, il ajoutait.

« Une dernière chose. Inutile de parler de moi aux autres. Garde tes lauriers et ta bande d’admirateurs secrets. Nous aurons toi et moi tout le temps d’évoquer ce sujet dans les semaines à venir je pense… » Oh comme il doutait qu’ils ne soient que trois à nourrir ces désirs d’actions.
« Une question tout de même : Wilkins, il fait partie de ta bande ? »
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Jessen Tadeus Blackthorn
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Jessen Tadeus Blackthorn
Ven 17 Déc 2021 - 14:12
Mercredi 15 Juin







Chelsea






    Ana reconnaissait bien là son Général, toujours carré et réfléchi dans tout ce qu’il entreprenait. Il ne suffisait pas de savoir tuer et élaborer des stratégies, emporté par une pulsion dévastatrice de sang et de vengeance, agrémenté par un désir ardent de voir la Cause avancer et le monde plier face à leur idéologie. Telle était la vision d’Ana et sa manière d’agir, tout ce qui déplaisait bien évidemment à Jessen, qui pensait toujours à la moindre faille que ses activistes pouvaient laisser derrière eux. La sous-directrice de la justice magique ne voyait pas aussi loin, a tort. Et en effet, peut-être qu’à court terme tout se déroulerait comme prévu, jusqu’au moment où la supercherie finirait par être révélée au grand jour. Ce que le Général souhaitait immanquablement éviter. Toutefois, Ana ne manqua pas de déceler chez son interlocuteur une once de désir crépiter dans ses yeux, ce qui la fit intérieurement sourire. Derrière le mur de marbre que Jessen dressait devant sa subordonnée depuis le début, il y avait bien un homme, comme les autres, faible face à une séductrice qui jusqu’à présent assumait pleinement ses penchants sexuels exacerbés.

    Mais pour le moment, elle laissa cette idée de côté, les deux collaborateurs ayant d’autres questions à régler. Tandis qu’Ana effaçait ses traces partout où elle était passée dans la maison, Blackthorn lui proposa, ou plutôt lui imposa, de reprendre en main la suite des opérations. Toujours ravie d’être en accord avec son Général, la brunette ne pouvait qu’accepter. Il proposait de s’occuper de tout ce qu’il y aurait à manipuler en amont, afin d’éviter les lacunes, il insistait particulièrement sur ce point, il s’occuperait également de la sécurité politique, sans doute pour éviter que quelqu’un de plus haut placé que le département de la justice ne mette son nez dans cette affaire. Quant à Ana, elle se chargerait...du reste. Le sourire satisfait qu’elle arborait déjà s’élargit. Cela lui convenait parfaitement, Jessen avait sous-entendu qu’elle s’occuperait des meurtres une fois que les victimes auraient été désignées en amont. Cette perspective lui plaisait bien, aussi elle acquiesça à ce propos :

    « Le reste...Oui, ça me va parfaitement. »

    Ana détestait les manipulations politiques. Elle était bien trop sanguine, elle ne parvenait pas à garder constance sur le long terme.
    Dans un sens, cette collaboration lui rappelait celle qu’elle avait avant avec Anthony. Il lui manquait terriblement, Blackthorn était peut-être un bel homme, mais il conservait cette ambiguïté, tantôt engagé pour faire avancer la Cause, tantôt en coopération avec l’ennemi, de ce fait il n’arrivait pas à la cheville d’Anthony. Et pourtant Ana suivait Jessen. Car son défaut justement, toute cette ambiguïté, leur était bien utile, il fallait bien l’admettre. La brune le savait proche de Johan, après tout peut-être était-ce lui qui empêchait le Général activiste d’avancer. Mais qu’importe, le résultat était bien là, Blackthorn se retrouvait face à des subordonnés qui voulaient avancer, peu importe comment, ou mettre leur Général à l’épreuve. Ana incarnait parfaitement ce modèle, et, même si pour le moment elle faisait profil bas face à l’armoire à glace, ne souhaitant pas subir de nouvelles remontrances, rien n’était jamais acquis...

    Ensuite, la brune demanda ce qu’il était advenu de Wensley et Blossom. Concernant Wensley, elle eut rapidement sa réponse lorsque Jessen alla donner un coup de pied dans ce qui apparaissait être le vide, mais qui en réalité dissimulait un corps assommé sous une cape d’invisibilité. Ana soupira d’exaspération. Quel imbécile, elle se disait être vraiment entourée d’incapables, par moment. Elle ne fit rien pour Wensley, elle siffla juste entre ses dents :

    « Quel imbécile... »

    Se laisser surprendre aussi facilement, non mais vraiment. Bref. Blossom quant à lui était sous surveillance dans le bureau de Jessen. C’était donc bien lui qui était allé le prévenir, à la suite de quoi le général précautionneux avait préféré le garder pour sa protection. Ana secouait la tête, mais tout cela l’amusait finalement.

    « Oh, vraiment...Tu crains que je cherche à me venger parce qu’il m’a dénoncée ? » Ou qu’un sbire cherche à la venger, mais il n’y avait pas autant de fidélité chez les Supérieurs. Bon nombre d’alliances n’étaient que superficielles.

    « Non, j’ai autre chose à faire. Blossom m’a rendue service un bon nombre de fois, je ne compte pas le trahir. » fît-elle, pour une fois très sérieusement. Mais son petit sourire revint vite sur ses lèvres. « Et puis, nous pouvons surtout le remercier de nous avoir amenés à collaborer. »

    Peut-être était-ce le début d’une nouvelle alliance, ou peut-être pas, Ana l’ignorait encore mais dans les prochains jours elle serait amenée à trahir, en quelque sorte, son très cher Général. Mais ce soir-là, elle comptait bien le garder dans sa poche.
    Tandis qu’elle terminait d’effacer ses traces, Blackthorn l’autorisa à s’attribuer tous les mérites de cette opération auprès de ses suiveurs, qu’il qualifia d’admirateurs secrets, un terme qui l’amusa de nouveau. La sous-directrice du département de la justice magique ne pouvait qu’être doublement satisfaite. Non seulement Jessen s’occupait de la partie qu’elle détestait le plus, mais elle pouvait aussi agir comme si elle dirigeait les opérations et qu’elle était la meneuse de toutes les stratégies, politiques y compris. Voilà qui ne manquerait pas de dorer son blason au plus haut point. La brunette commençait donc à se pavaner, mais Blackthorn lui demanda dans le même temps si Wilkins faisait partie de cette bande. Étant donné qu’il ne posait jamais de questions au hasard, il était probable que le dénommé Wilkins soit, soit sur la sellette, soit un précieux allié de qui Jessen aurait voulu se rapprocher...

    « Est-ce que tu connais le principe d’avoir des « admirateurs secrets » ? » Volontairement insolente et provocatrice, Ana riait toute seule de ses propos afin de taquiner son Général. « Et bien ils sont justement...secrets ! »

    Toutefois, elle n’embêterait pas Blackthorn trop longtemps, si il tenait absolument à avoir des informations sur Wilkins, alors...

    « Je n’en suis pas certaine, je sais simplement que nos idées sont étroitement liées. »

    Et ils se connaissaient, évidemment. Elle sous-directrice du département de la justice, lui fonctionnaire responsable de la cour de justice, leurs fonctions étaient étroitement liées, tout comme leurs idées. Mais jusqu’à présent il n’avait jamais été question d’alliance officielle. Ils étaient simplement deux collègues qui se comprenaient. Alors pourquoi ?

    « En quoi est-ce que Wilkins t’intéresse ? »
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Ana S. Oliveira
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Ana S. Oliveira
Lun 27 Déc 2021 - 2:28
Réfléchir et attendre le moment précis pour frapper, ne pas perdre de vue ses objectifs ni se faire noyer par ses propres attentes, désirs ou sentiments, voilà la façon dont il avançait depuis des années. Bien sûr sa position était-elle compliquée à comprendre ou aborder mais c’était ainsi que Walls lui avait appris à percevoir les choses, ainsi qu’il trouvait un intérêt à cette existence qui aurait pu être bien terne s’il n’avait pas décidé de la tordre pour la forger à son image. Bien sûr, ses affinités avec le monde moldu pouvaient bien surprendre mais c’était là, il le pensait, le prix à payer pour connaître leur ennemi, pour le voir penser et agir car contrairement à ce que beaucoup songeaient, ils étaient loin d’être inoffensifs. Des hommes comme les autres, comme eux dans le fond, ni plus ni moins sur certains plans. Des ennemis, surtout, dont il fallait se méfier. Des ennemis qui avaient à leur disposition bien des moyens qui dépassaient grandement les compréhensions des sangs purs. Alors bien entendu Jessen observait en silence les faits et gestes d’Ana, estimant ses aptitudes dans le domaine. Impulsive, oui, mais douée. Il y avait bien des idiots qui pensaient les gens ingérables inutiles. Lui pensait qu’il fallait parfois laisser son égo de côté pour savoir entendre l’autre, ses besoins et ses limites. Elle voulait avancer, lui aussi, écraser un monde qui les oppressait, lui aussi. Les erreurs commises ce soit n’avaient simplement pas à camoufler ses aptitudes mais au contraire les accorder aux siennes.

« Le reste...Oui, ça me va parfaitement. »

Elle acquiesçait et il en faisait de même, scellant un pacte oral. « Deal. »

Aussi simplement que ça, Jessen s’engageait sur une voie que Johan ne validerait peut-être pas. Des évènements qu’il ne lui remonterait pas, le jugeant actuellement trop instable, sa paranoïa grandissant bien trop pour qu’il ne vienne la nourrir d’autant plus. Tout ça devrait donc passer sous silence ou Ana et les siens pourraient se retrouver pendus au mur sans avoir pesé les intérêts notables de la situation. Bref, il la couvrait.
Quant aux autres ? Aussi.

« Quel imbécile... »

Que ce soit l’idiot planqué sur le tapis ou celui qui répondait à ses questions entre les murs du ministère rappelant qu’il ne négligeait pas son allégeance au général des activistes. Un point appréciable qui l’amenait à préciser qu’il serait sous sa protection à l’avenir avant tout autre contre ordre de sa part.

« Oh, vraiment...Tu crains que je cherche à me venger parce qu’il m’a dénoncée ? » Pour toute réponse, Jessen se retournait vers elle, un sourire en coin rieur et le regard piquant d’amusement. Penses-tu.. Tu ne pourrais jamais faire une chose pareille n’est-ce pas ?

L’Homme est un loup pour l’Homme. Et il n’était nullement dérangé d’évoluer au sein d’autres de ses semblables qu’importe si des coups pouvaient l’atteindre, son existence personnelle n’avait pas grande importance face à l’avancée globale de la Cause. Alors oui, ça l’amusait. Ces petits affrontements, l’adrénaline dans les veines, la reconnaissance des esprits durs, des menaces, des risques internes qui se positionnaient en damier autour de lui. Pourquoi ça ne l’amuserait pas, après tout ?
Cet air sérieux, lui, à contrario, l’intéressait.

« Non, j’ai autre chose à faire. Blossom m’a rendue service un bon nombre de fois, je ne compte pas le trahir. » « D’accord. » D’un air dégagé, aussi bêtement que ça. S’il la croyait ? En partie. « Et puis, nous pouvons surtout le remercier de nous avoir amenés à collaborer. » Aussi simplement, donc, il lui répondait d’un sourire miroir. « Je lui offrirai un verre pour ça. » Et peut-être à toi aussi.

Cependant, le ménage des lieux arrivant à sa fin, il avait une autre question à poser à celle qui côtoyait sans doute plus de dissidents qu’elle ne le disait. Wilkins. Mis de côté tandis qu’il avait mis les autres sous surveillance sans officialiser aucune de ces découvertes de traîtrise.

« Est-ce que tu connais le principe d’avoir des « admirateurs secrets » ? » Le général ne chercha ni à retenir le rire qui fleurissait dans sa gorge, ni ce regard amusé qu’il posait sur elle. Insolente et provocatrice, certes, mais drôle. Et pertinente. « Et bien ils sont justement...secrets ! »
« Naan.. ?! » Quasiment un murmure échappé, cynique et joueur. Prends moi pour un con va ! Et oui, ça l’amusait. Déjà car la pique avait toute sa place, ensuite parce qu’il avait bon espoir qu’elle réponde tout de même. Ce qu’elle fit.

« Je n’en suis pas certaine, je sais simplement que nos idées sont étroitement liées. »

Bien entendu, Jessen l’observait, attentif aux expressions qui passaient sur son visage, le regard dans le sien sans pour autant reprendre cette posture très dominante qui était la sienne lorsque le besoin se faisait ressentir. Avait-il une raison de douter d’elle ? Oui, mais autant de la croire. Alors il ne trancherait pas, la réponse était d’ailleurs moins importante que ce qu’il cherchait à capter en elle dès l’instant où avait évoqué ce nom.

« En quoi est-ce que Wilkins t’intéresse ? »

Question boomerang, à laquelle il pouvait tout à fait refuser de répondre, marquant plus encore la démarcation entre les différents clans. Mais ça n’était pas son but. C’était sans doute là un pari risqué mais il voulait croire qu’ils pouvaient tous deux avancer dans le même sens.

« C’est lui qui a lâché un basilic sur la population pour tuer les Impurs. Une idée qui ne ferait que les placer en martyrs si ça venait à se savoir…. C’était mal réfléchi, contrairement à la tienne. Je doute qu’il ait fait ça seul et j’ai besoin qu’on avance dans le même sens plutôt que de se tirer dans les pates. »

Et il devait arrêter de parler avec Aloysius, l'ancien joueur de Quidditch déteignait sur lui d'après ces expressions sportives qui passaient ses lèvres...

Méfiant de l’eau qui dort, évidemment.
Bien entendu ces paroles-là avaient un coût et s’avéraient risquées, mais c’était un pari qu’il était prêt à prendre.
En attendant, Jessen libérait d’un sort informulé l’homme au sol, lui décochant un léger coup dans les côtes. « Debout Wensley. L’aube approche. » Et ils avaient encore à faire.

Une main sorti la première de la cape aux quelques reflets révélateurs, l’homme s’accrochant un instant au tapis bigarré d’ocres pour se redresser difficilement. D’un regard inquiet, le traître au général posait ses yeux inquiets sur celui qui l’avait mis hors jeu en quelques secondes, puis sur celle qui risquait tout autant de lui faire payer son inaptitude.

D’un geste sec, Jessen lui tendait une main pour l’aider à se relever.

« On doit parler toi et moi. » Décochait-il au sang pur. « J’accepte pas qu’un de nos hommes soit si facilement mis hors jeu. » Hésitant, Wensley se relevait, soulevé avec force par le général qui posait sur Ana un regard en coin. Même équipe. Inflexible face à la traitrise, mais apte à entendre ce qui devait l’être. A eux à présent de saisir cette chance de ne pas le considérer comme un ennemi inapte afin de fonctionner de concert.

D’un geste il lui décochait une frappe à l’arrière du crâne. « Et pense à sécuriser toute la zone la prochaine fois.. » L’homme lâchait un souffle de surprise, son visage se peignant d’une grimace douloureuse tandis que le général reprenait. « … ou à t’exiler au fin fond du Pérou si je ne suis pas au courant Wensley. » Wensley, oui. Car cette fois la remontrance lui était uniquement destinée, Ana ayant parfaitement compris le message. Lui était dans les vapes auparavant et s’il s’alliait à eux, comme pour Ana, Jessen ne laissait pas seulement couler la situation comme si elle n’avait rien de gênante. Wensley prenait ses propres décisions et avait – me semble-t-il – un cerveau pour faire des choix éclairés. Suivre un leader tête baissée sans une once de réflexion n’avait rien de sain ou d’adéquat.

Voilà bien pourquoi il comprenait les choix d‘Ana. Elle avait raison, s’interroger sur ses propres alliances n’avait rien d’étonnant et il s’agissait même là de bon sens. Une évidence qu’il ne pouvait ignorer quant à la suite des événements.

La zone de nouveau propre de leur passage et mise en scène pour rendre l’ensemble le plus cohérent possible, le petit groupe quitta les lieux pour mettre en place ce qui manquait encore pour donner une crédibilité à l’ensemble.


- Fini pour moi –
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Jessen Tadeus Blackthorn
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Jessen Tadeus Blackthorn
Ven 31 Déc 2021 - 2:36
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Chelsea







    Le pacte était conclu, oralement, simplement, inutile de s’encombrer avec un serment inviolable ou autre fantaisie afin de s’assurer que le deal soit mené à bien. À présent, Ana n’avait plus qu’à attendre les instructions de son Général, qui devait-elle tuer, quand et où. Elle espérait avoir son mot à dire sur les victimes, mais elle n’hésiterait pas à sacrifier l’un de ses suiveurs si il le fallait, en particulier si elle doutait de sa fidélité. Après tout, c’était chose courante chez les Supérieurs et chez n’importe quel gouvernement dictatorial, faire disparaître, assassiner, si la Cause était menacée ou remise en cause, justement. La sous-directrice avait bien quelques noms en tête, qu’elle pourrait éventuellement soumettre à Jessen, tout cela se ferait en temps et en heure.

    En attendant, elle alla frapper Wensley qui gisait sous une cape d’invisibilité, assommé beaucoup trop facilement par le Général. Cette mission auto proclamée était décidément un bel échec, pour tous. Blossom qui les dénonce, Wensley qui se fait assommer...D’ailleurs, la brune avait bien l’intention d’avoir une petite conversation musclée avec ces deux-là. À leurs yeux, elle incarnait la parfaite alliance entre la luxure et la terreur, alors certes Blossom ne serait pas assassiné, mais châtié d’une manière ou d’une autre, ainsi que Wensley. Car Ana était sans scrupule. Alors, que Blackthorn évoque le fait d’offrir un verre à Blossom pour le remercier de les avoir poussés à collaborer, elle esquissa un sourire.

    « Le veinard... »

    Sarcastique. Toujours. Elle observait son général finir le travail, elle n’intervenait plus, elle se contentait de le toiser. Elle lui avait demandé en quoi Wilkins l’intéressait, et demeura surprise de la réponse, même si elle n’en montra rien. Un basilic lâché sur les sangs impurs...ce qui signifiait qu’elle-même aurait pu tomber sur ce serpent géant. Ana se contentait d’observer Jessen, mais elle n’en pensait pas moins, et avait soudainement des envies de meurtre sur ce traitre de Wilkins. Son sourire s’était effacé un instant, elle répondit, très sérieusement :

    « Je vois. J’essayerais également d’en savoir plus, de mon côté. »

    Retrouver les responsables et le leur faire payer, c’était sa spécialité. Elle n’en revenait toujours pas de cette histoire de basilic, d’un autre côté cela ne l’a surprenait pas plus que ça que ce soit passé sous silence. Comme beaucoup de choses qui se déroulaient au Ministère, ceci dit. Ana soupira, donc. Jusqu’à ce que Jessen aille finalement récupérer Wensley. Il retira la cape d’invisibilité et releva l’homme aussi facilement qu’une feuille de papier, tant sa carrure en imposait. Regard en coin, la brune n’intervînt pas, c’était au tour de Wensley de se prendre une remontrance, après tout chacun son tour. Mais heureusement que ce dernier n’avait pas assisté à celle d’Ana, qui n’aurait probablement pas apprécié d’être ainsi sermonnée devant l’un de ses suiveurs, ni personne d’autre d’ailleurs. Non, son ego ne le permettrait pas.

    Wensley avait de la chance que Blackthorn ne fasse pas parti des Généraux les plus violents, et encore la sous-directrice était pour le moment loin de se douter de quoi il était réellement capable. Elle continuait de voir Jessen comme quelqu’un de sévère, mais juste, et dont la position au département des relations au monde moldu ainsi que toutes les rumeurs qui couraient à son sujet, laissait penser qu’il était plutôt pacifiste. Définitivement, Ana se sentait bien plus violente et intransigeante. Blossom et Wensley, ne tarderaient pas à le savoir. Elle ne se priva pas pour adresser un regard à son suiveur, mécontent, qui en disait long sur la suite de cette mission. Mais elle s’en occuperait plus tard. Pour l’heure, elle ignorait encore que leur leader actuel allait disparaître et que des élections seraient organisées pour le remplacer, à laquelle elle prendrait bien évidemment part. De ce fait, elle attendrait la désignation d’un nouveau leader avant de faire comprendre à Blossom et Wensley qu’ils s’étaient montrés honteusement incompétents.

    Une fois que leurs traces à tous les trois avaient été soigneusement effacées, le groupe quitta la maison en prenant soin de se dissimuler suffisamment pour ne pas être repérés. Une chose leur manquait encore à présent, un bouc émissaire à désigner comme responsable de ces meurtres. Un moldu, sans aucun doute, à soumettre au sortilège de l’imperium pour lui ancrer des idées anti-sorciers dans le crâne...
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Ana S. Oliveira
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