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Dim 26 Sep 2021 - 10:56
Lundi  20 juin 202116, début d'après-midi.
 « Tim c'est l'heure, on va être en retard Ptit Chat.» claironna un Lewis beaucoup trop réveillé pour l'heure matinale qu'il était ; pour seule réponse,  Tim émit un petit grognement de mécontentement pour lui faire comprendre de lui laisser d'émerger tranquillement. Et visiblement le tranquillement pour son meilleur ami ce fut de lui sauter dessus et de lui coller un gros bisou baveux sur la joue  « Lewis !!!» fit-il en se redressant de surprise, et il dut passer sa main sur sa joue pour enlever le surplus de bave qu'il avait là.  « Cette méthode fonctionne toujours à merveilles avec toi ! Regarde t'es presque debout ! Allez, hop,  hop, hop M'sieur Turner.» Pour toute réponse, le plus jeune avait pris l'oreiller pour l'envoyer de toute ses forces sur la tronche de son ami bien trop bavard pour son cerveau encore endormi, ceci dit, Lewis n'avait pas tort, ça fonctionnait quand même drôlement bien cette méthode. D'ailleurs une grosse demi-heure plus tard, ils étaient déjà partis en direction de la faculté pour leurs derniers jours de cours.  « On se retrouve à midi  pour le d'jeuner ?» Lewis avait acquiescé et chacun était parti vers son lieu de cours, avant d'arriver  là-bas, il avait envoyé un petit message à Sovahnn pour savoir si tout allait bien, que sa soirée à lui s'était bien passée, et si elle voulait qu'il rapporte quelque chose (course ou autres), lorsqu'il rentrerait.

Alors, comment est-ce qu'il se sentait après ce presque mois chez Sovahnn ? Dire que ça allait bien serait mentir, mais il fallait cependant dire que sur certains points ça allait quand même mieux, que, par moment il était quand même plus reposé, plus serein... mais que la route pour aller vraiment bien serait encore infiniment longue et blindée de murs, d'adversité. Mais les choses se passaient, allaient finir par se tasser un minimum. Du temps, voilà ce qui lui fallait le plus avec le repos, sans se mettre la pression, réussir à apprécier les petites choses positives du quotidien. Du temps, pour arriver à se lever tous les jours, sans parfois de l'apathie, sans avoir l'impression que c'était quelque chose d'impossible, d'insurmontable. Du temps, pour que certaines terreurs nocturnes se terminent, que d'autres plaies commencent à cicatriser. Du temps, pour arriver à de nouveau se faire confiance, mais surtout avoir confiance dans les autres et pas qu'en deux ou trois seulement.

Et la sonnerie du fin de cours du midi avait sonné. Il avait retrouvé Lewis à leur point de rendez-vous habituel, mais ce dernier semblait un peu fasciné par quelque chose, d'ailleurs à peine Turner était-il arrivé que son meilleur ami lui montra un petit groupe d'élèves – ou peut-être que tous n'étaient pas élève, il n'en savait rien- qui tenaient des pancartes pro-sorciers. Et il eut l'impression de se retrouver dans un film, alors les gens qui demandent presque aux extra-terrestres de les enlever. Il en eut presque un haut le cœur et il sentit Lewis de plus en plus stressé.

 « Viens, on va manger, ne fais pas attention à eux.»
 « Non, je veux savoir ce qu'ils trafiquent ! Regarde, ils bougent un peu...» souffla—t-il avec un regard qu'il n'avait pas eu depuis longtemps. Tim déglutit et hésita quelques instants, il ne voulait pas se retrouver dans une nouvelle merde, mais laisser Lewis seul quand il était comme ça c'était une mauvaise idée. Qui sait de quoi est-ce qu'il serait capable ?
 « Ok, mais rapidement, après on va bouffer.»
 « Ouais, ouais.»

Ce qui n'était pas une réelle affirmation, il en avait totalement conscience, c'était plutôt un « cause toujours, je m'en fouts ». Mais qu'est-ce qu'ils foutaient tous ici, est-ce que c'était une Réunion ? Est-ce qu'il était possible qu'ils finissent par voir un Inquisiteur qui viendrait les contrer ? Il se tritura nerveusement les doigts, mais suivi Lewis pas franchement rassuré sur ce qui allait pouvoir se passer. Par habitude, dans ce genre de moment stressant, il vérifia qu'il avait bien sa bombe au poivre... et s'il avait cru que tout s'arrêterait là. Que ces moldus étaient des pro-sorciers feraient leur petit sketch, seulement, il n'en était rien, car, dans le Parc, il y avait un autre groupe d'individus, qui eux étaient contre les sorciers. Il s'arrêta net, quelques instants, observant les visages comme se rassurer qu'il n'y avait pas d'Inquisiteurs dans le coin. Forcément, comme bien souvent dans ce genre de manifestation -même si là ils n'étaient pas nombreux ni d'un côté ni de l'autre- vingt à trente à tout casser en tout, il fallait que le camps qui n'était pas là le premier fasse entendre sa voix, et si souvent il le comprenait. Oui, bien sûr qu'il fallait faire entendre à ces abrutis anti-mariage pour tous par exemple qu'ils avaient faux...

Mais ici, il était plus mitigé. Beaucoup plus, par ce qu'il ne savait pas trop où se placer. Par ce qu'ils n'étaient pas vraiment concernés ces gens-là, pas autant que lui, que Lewis. Que les autres prisonniers de Poudlard. Par ce qu'ils allaient forcément dire des conneries, des absurdités qu'il ne voulait pas entendre. Il en avait presque envie de se boucher les oreilles... mais il n'en fit rien. Il avait trop vite remarqué que Lewis avait continué d'avancer, qu'il semblait de plus en plus furieux tandis que les deux camps commençaient à monter la voix. Il arriva à rattraper son meilleur ami, lui posant une main sur l'épaule.  « Lewis, on ferait mieux d'y aller, s'il te plait. Je t'en prie. Ca n'avancera à rien.» Ce que tu envisages. Par ce que l'on sait tous les deux, ce que tu vas dire, hurler, beugler. Ce qui te ronge. Ce qui nous ronge. Et, si sur le coup de l'émotion c'est normal d'agir ainsi, après qu'une sera-t-il, veux-tu vraiment être catégorisé comme ça, comme l'un d'Eux ou le proche d'un de ces infortunés ? Ou peu importe au final ce qu'ils pourraient penser. Ecoute moi. Ecoute-moi, par pitié, n'attire pas plus l'attention sur toi. Par ce qu'ils ne savaient pas qui se trouvaient là, à proximité. La garde. Les inquisiteurs. Les Supérieurs. Tous pouvaient observer. Ou bien personne. Rien n'était sur. Et la peur, l'angoisse étaient là. L'Envie de fuir de plus, de ne pas assister à ça. Mais il ne pouvait pas, alors il suivit Lewis en se disant qu'il pourrait toujours intervenir si vraiment ça tournait mal...  « N'y fais pas attention, avec la révélation d'la magie, c'était logique qu'il y ait des choses comme ça. Avec des pour et des contre. On s'en fout de leur avis.» tenta-t-il une nouvelle fois, tout en sachant que son argumentation était merdique, mais il ne savait pas quoi dire d'autres. Il avait l'impression que son esprit bloquait totalement et il se sentait pris au dépourvu... Et puis, d'une certaine manière, Lewis avait de temps en temps besoin de péter un plomb sur tout ça, avant de faire comme si tout cette histoire de Poudlard n'avait jamais eu lieu.

Oui, les mots montaient entre les deux camps de manifestants, sans qu'il soit réellement capable de comprendre tout ce qui était dit, comme si son esprit bloquait ça aussi, pour le préserver à moins que ce soit à cause du brouhaha ambiant que cela causait ! Et soudain, ce fut la voix de Lewis qui leur hurlait, à tous, qu'ils ne savaient rien ; qu'ils ne pouvaient pas imaginer, pas juger. A la limite de l'hystérie. Il reposa une main sur l'épaule de son ami, cette fois se posant devant lui, pour le calmer, ne sachant pas trop comment agir d'autres, il savait la violence qu'il pouvait avoir en lui dans ce moments, cette frustration accumulée, alors il préférait y aller doucement, pour ne pas qu'il se sente trop acculé.  « Lewis, s'il te plaît.» Arrête. Tais-toi. Et il maintenant quand même assez fermement, toujours par l'épaule pour l'empêcher d'aller frapper quelqu'un. Il déglutit difficilement, luttant contre l'envie de le prendre contre lui de serrer dans ses bras. Et il sentait qu'au fil des secondes, Lewis perdait le contrôle, surtout lorsqu'il se fit insulter par un autre des intervenants qui lui demandait de se la fermer, que l'on ne pouvait pas être neutre. Il le retint de justesse une première fois, mais s'il ne recevait pas d'aide, la situation allait probablement dégénérer un peu plus.
Rien de grave en soi. Au pire cela finirait en bagarre, il en avait conscience. Au pire, Lewis recevrait quelques mauvais coups, mais il aurait pu se défouler. Il aurait pu enlever de cette haine dégoulinante, de cette frustration.
Au pire.
Mais il ne voulait pas que cela arrive.
Il ne voulait pas que Lewis se donne en spectacle, certains filmaient peu-être ci et là. Et une fois sur internet qui sait ce que les gens pourraient en tirer. Il ne voulait pas ça pour son meilleur ami.
Que quelqu'un l'aide.
Mais tous semblaient spectateurs, comme s'ils n'osaient pas intervenir, comme s'ils ne voulaient pas eux aussi s'attirer des problèmes. Comme la plupart des êtres humains dans une telle situation.
Mais la tendue, arriva quand même sous une forme assez inattendue.
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Timothy Turner
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Timothy Turner
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Timothy Turner
Lun 27 Sep 2021 - 20:37


- Qui accepterait de laisser la bombe nucléaire sans TNP ?! –

L’inscription était peinte en couleurs sur un fond noir sur lequel se détachait la forme approximative d’un champignon atomique, la formule « abracadabra » apparaissant en filigrane derrière l’image dessinée par les mains artistes de quelques étudiants quelques jours plus tôt. Maxence l’observait en silence, un bras le long du corps, le second dans une poche, les épaules adossées au mur de briques de l’université de médecine. C’était là qu’il avait passé les dernières heures, les mains dans un cadavre à recouvre une rate quand la vampire balançait du sang pour simuler telle et telle hémorragie. Dans ses veines cramait toujours la crainte de la voir perdre de son self control, mise ainsi en présence du liquide vermeil qui frappait alors contre sa carotide qu’elle devait rêver de percer. Mais comme toujours il n’en était rien. Ils s’étaient séparés lorsqu’ils en eurent fini… et que sa patience arrivait manifestement à ses limites. En cet instant, pourtant, c’était les siennes qui crissaient dangereusement. Le TNP faisait référence au traité sur la non-prolifération des armes nucléaires.

Juste derrière trônait fièrement un autre – A quand une réunion à Genève avec les sorciers ?! – qui suggérait que comme l’Iran s’était engagé lors des accords de Vienne à cesser son escalade dans le nucléaire, les sorciers devraient… devraient quoi, d’ailleurs ? S’engager à cesser totalement toute magie ? Détruire leurs baguettes ? Et qu’en était-il pour les personnes comme Sunniva ou d’autres ? Cesser d’exister ?

Les sourcils légèrement froncés, le regard neutre, il les observait passer avec leurs cartons faisant référence à un nouveau Vietnam, à des complots gouvernementaux, à un retour à des temps obscurs…. Et ils n’avaient pas tout à fait tort. Pour autant, voir son existence comparée au gaz moutarde ou se faire nommer « Sarin » avait de quoi lui écraser la poitrine.
Pour un soldat, voir ses combats se retourner contre lui, son être décrit à coup du champ lexical de guerres passées… disons qu’il y avait plus agréable.

Les mâchoires serrées, le regard posé en silence sur la procession bruyante, Maxence encaissait donc sans mot dire, posant les yeux sur les uns et les autres, glissant finalement sur ceux qui arrivaient au loin.

Ah. Encore mieux.

Des illuminés qui espéraient être reconnus par des sorciers pour qu’ils les emmènent il ne savait trop où.  Le fanatisme rencontrait la panique et bientôt, les deux s’affrontaient. Un instant, l’ancien soldat écoutait sans quitter sa place, posant finalement le regard sur une femme dont les yeux lui apprenaient sans certitude qu’elle était une sorcière aussi. Tout aussi touchée que lui par la façon dont le monde pouvait déraper actuellement.

Elle fit demi-tour, s’esquivant ailleurs.
Une prof, sans doute, devinait-il d’après sa démarche, les habits portés et la sacoche au côté.

Il revint sur les processions d’allumés et d’angoissés sans savoir qui des deux pouvait poser le plus de problème. C’est alors qu’il décidait de s’éloigner d’ici que Maxence posa son regard sur deux garçons venus ajouter du grain à moudre à la colère montante.

Il lui fallu une bonne seconde pour faire le lien entre Poudlard et ces visages qu’il apercevait au gré des courants humains. Une nouvelle seconde pour intégrer les regards braqués sur eux. Une autre pour sentir l’angoisse et les responsabilités inonder ses muscles.

Une dernière pour quitter sa planque.

Bientôt, Maxence passait au travers des manifestants, les contournant du mieux possible,  esquivant les jeunes agacés, les invectives et les pancartes. De pas en pas, l’ancien infirmier de Poudlard voyait se tracer avec plus de précision les traits de deux des moldus qu’il avait pu croiser encore et encore dans ces cachots qu’il rejoignait en silence la nuit, espérant que jamais personne ne le dénoncerait ou ne le verrait faire.

Aucun des gosses n’avait parlé. Pas un.

Lorsqu’il fut à leur niveau, il repoussait le jeune homme qui insultait Lewis. Une main sur son épaule donc, le visage calme, un petit sourire sur ses lèvres.

« Vous avez le droit d’exprimer votre opinion et de vous faire entendre. Tout va bien mec. »

Non, tout ne va pas bien, rien ne va bien. Mais ces simples mots calmaient un peu le jeu alors qu’il rejoignait les deux garçons sous tension.

« Putain mais vous êtes tarés ! Ces gens sont des monstres, vous allez vous faire buter c’est tout ce que vous aurez ! »

Criait une voix derrière lui, lui arrachant un frisson froid et lugubre le long de la colonne vertébrale.

Une main posée sur l’avant bras de Timothy, Maxence passait contre lui pour attraper Lewis par les épaules, plantant son regard dans le sien, imposant le calme par une présence solide et immobile. «  Lewis ! » Le nom claquait dans l’air, intransigeant. « Je sais que c’est insupportable, mais t’as aucune envie d’attirer l’attention. Et moi non plus. » Il faisait barrière entre lui et les deux groupes, sans un regard pour ceux qui s’excitaient derrière lui. Bien sûr, Maxence savait parfaitement que sa nature simple inquièterait probablement les deux garçons. Pour autant, à l’instant, il s’en servait pour imposer le calme.  Sans attendre sa réponse, il le forçait à faire demi-tour, jetant un regard à Timothy pour qu’il l’appuie, entraînant les garçons plus loin sans leur donner la possibilité réelle de contrer cette décision.
L’autorité de Maxence passait en silence, sans éclat ni violence. Parce qu’il était quelqu’un de fiable, parce que les gosses s’appuyaient sur lui, parce qu’ils lui faisaient confiance et que jamais il ne les avait trahis. Du moins pas ceux qui étaient dehors avant lui. Alors oui, cette aura jouait en sa faveur à l’instant. Car quand un médecin parlait… en général on se taisait. Peut-être était-ce par habitude ou par dépit plus que par confiance que Lewis se laissa faire. Peut-être était-il seulement sidéré d’être embarqué ainsi par l’un de ceux qui portaient le sarin dans leurs veines … mais toujours était-ils qu’ils s’étaient éloignés de là.

Parce qu’il pouvait y avoir des regards posés sur eux. Et que ces inconnus pouvaient être des ennemis.
Parce qu’ils pouvaient être filmés et leurs visages reconnus.
Parce qu’on pouvait les instrumentaliser. Vouloir s’en débarrasser. Vouloir lisser le paysage.

Parce qu’il savait comme leur existence pouvait basculer en un regard.
Et que ces gosses, là, une part de lui en était toujours responsable.

Ralentissant en estimant qu’ils étaient assez loin de la manifestation, Maxence lâchait Lewis, conscient qu’il risquait de s’en manger une pour les avoir éloigné ainsi sans leur laisser de choix. Sa main repartie sur son épaule, apaisante, l’ancien infirmier reprenait.

« Ecoutez… Lewis, regarde-moi. Je sais que ça vous fait du mal et c’est normal d’être en colère. Mais je doute que vous vouliez vous mettre en danger pour une bande d’ignorants. »

En attente de la réaction des garçons, il posait seulement un regard doux sur chacun d’eux, apte à encaisser la douleur et la rage qui couvaient à en faire trembler les murs de leur conscience.
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Maxence Lukas Wargrave
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Maxence Lukas Wargrave
Lun 27 Sep 2021 - 22:03
Que quelqu'un fasse quelque chose. N'importe quoi. Non pas n'importe quoi. Que quelqu'un intervienne les forcent à partir – ou plutôt obligé Lewis à se casser plus loin-., par ce que lui ne savait pas comment réagir, comment se faire entendre. La douleur de son meilleur amie percutait en plein dans la sienne, elle ricochait, revenait de plein fouet. Et il se sentait comme tétanisé. Il ne savait plus quoi faire, plus quoi dire … surtout pas en le voyant dans cet état de nerf.

Et il avait peur de ce qui pouvait se passer. De quoi Lewis était capable. De quoi, surtout la meute, derrière lui était capable. C'était comme ça qu'il les voyait, des êtres qui aboyaient autant qu'ils gueulaient. Des êtres qui formaient en tout. Des meutes rivales, gueules béantes prêtes à s'affronter à coup d'insultes, d'injures, de coups. Et ce qu'ils disaient était faux. Si faux. Ignorants qu'ils étaient.
Et s'il avait peur, c'était aussi de savoir quelles seraient ses propres limites. Est-ce qu'il viendrait en aide à Lewis ? Est-ce que si on brisait la muraille de non violence qui le caractérisait quelque chose de plus noir pourrait en sortir ? A quel point ? Oui, il avait peur de quoi est-ce qu'il pouvait être capable si ce point de non retour était franchi. Et il ne le voulait pas.
Il avait déjà fait assez de mal.
Il voulait juste se racheter. Etre là pour ses amis. Etre quelqu'un de bon.
Il ne voulait pas être comme tous ces êtres remplis de haine. Il ne le voulait pas, mais la barrière était parfois minces avec ses peurs et ses traumas.
Et il essayait d'évoluer. Et il essayait de s'améliorer. Et il essayait d'avancer.

Et soudain la voix salvatrice, connue, s'était faite entendre. Il s'était tendu et pourtant quelque part il était rassuré. L'infirmier. Le médecin. Un sorcier certes, mais quelqu'un qui les avait aidé au péril de leur vie. Comme Takuma. Quelqu'un de bon, quelqu'un en qui il pouvait avoir probablement confiance, assez en tout cas pour ne faire que stressé, mais ne pas avoir une crise de panique la plus totale. Lewis avait bugué lui aussi, il avait pu voir dans les prunelles de son meilleur ami un vent de panique.
Un Tabou. Un Sorcier. Quelqu'un qui lui rappelait encore plus Poudlard. Tout ce que Lewis essayait d'oublier, d'extraire de son esprit, comme si tout était normal, comme si ça n'était jamais arrivé. Alors oui, Turner pouvait le lire dans les yeux de son camarade, ce choc, ce coup dur.

« Vous avez le droit d’exprimer votre opinion et de vous faire entendre. Tout va bien mec. »

Tim cligna des yeux ; essayant de se reconnecter vraiment avec tout ce qui se passait autour d'eux, mais il avait du mal, il n'osa pas quitter Lewis du regard, le lâcher ou autres. Et il n'était pas assez en forme pour arriver à focaliser son esprit sur plusieurs choses en même temps.

« Putain mais vous êtes tarés ! Ces gens sont des monstres, vous allez vous faire buter c’est tout ce que vous aurez ! »

Hein ??? Là encore, il n'était pas certains de savoir de qui il parlait exactement, des sorciers, d'Eux deux ? Peut-être les prenaient-ils pour des Sorciers ? A moins qu'il parle d'autre chose. Il se sentait totalement à l'ouest, n'arrivant pas à se rattacher à tout ce qu'il avait autour. Brouhaha continu dans sa tête, dans ses oreilles. Impossible de se concentrer, ou même de réfléchir.
Et l'angoisse continuait de monter avec tous ces bruits perpétuels qui le gênaient. Il se retint de se plaquer les mains contre les oreilles pour essayer d'en occulter un peu.

La main de Max sur son avant-bras le fit légèrement sursauter, mais il ne le repoussa pas. Il n'en aurait pas eu la force de toute manière, ou même le courage. Ici, tout ce qu'il voyait c'était quelqu'un qui pouvait le sortir de cette panade. De l'enfer qui n'allait pas tarder à s'ouvrir sous leurs pieds s'ils ne dégageaient pas rapidement.
Et l'adulte avait pris Lewis par les épaules.
«  Lewis ! Je sais que c’est insupportable, mais t’as aucune envie d’attirer l’attention. Et moi non plus. »
Lewis qui ne répondait pas. Mais la fureur, la paix étaient toujours là sans qu'il n'arrive à réagir pour l'instant.
 « Écoute-le, s'il te plait.»

Une supplication. Bien sûr qu'ils ne voulaient pas attirer l'attention sur eux. Mais il espérait que sa voix ferait plus écho que celle de Maxence que son ami l’interpréterait comme un « fais lui confiance, tu sais très bien ce qu'il a fait pour nous ». Bien sûr que ce n'était pas simple, bien sûr qu'il avait probablement envie de fuir ou de lui hurler toute la haine que Lewis avait pour les Sorciers. Tim le savait, pouvait le lire dans le regard de son ami. Mais pour l'instant ce dernier restait coi, bien sage. Et, cette violence sous-jacente était bien là, il pouvait presque la sentir, la palper mais pour l'instant sembler se rappeler que Wargrave n'était pas le vrai ennemi.
Peut-être aussi que le regard suppliant de Turner, l'aidait un peu.

Et il les avait emmené un peu plus loin. Il les avait extrait comme le Sage qu'il était, loin du tumulte.
Lewis se laissait faire, et lui suivait. C'était ce qu'il savait le mieux faire de toute manière.
Et au fur et à mesure que les pas étaient franchis, qu'ils s'en allaient loin de la cohue, il avait l'impression d'y voir un peu plus clair. Le bruit était toujours un peu présent, mais moins, ce qui était déjà moins angoissant pour l'adolescent.

Et l'infirmier avait lâché Lewis avant de reprendre la parole

« Ecoutez… Lewis, regarde-moi. Je sais que ça vous fait du mal et c’est normal d’être en colère. Mais je doute que vous vouliez vous mettre en danger pour une bande d’ignorants. »
Merci M'sieur. glissa-t-il comme ça, sans réel rapport avec le reste, il essaya de donner un petit coup de coude à Lewis pour ce que ce dernier le remercie également, mais l'autre garçon resta de marbre, mâchoires serrées comme s'il essayait de se contrôler.  « Il n'y ait pour rien.» Maxence, bien entendu, autrement dis, calme-toi, ne fais pas un geste que tu pourras regretter toi aussi.
 «Si ça peut leur faire fermer leur grande gueule pourquoi pas ? De toute façon, en danger on l'est déjà certainement. ILS doivent bien avoir une liste avec tous nos noms quelque part... alors en quoi est-ce que ça serait dangereux. Il faut juste qu'ils se taisent. Ils ne savent pas. Ils ne savent pas. » baragouina le jeune homme.  « Et vous, vous ne pouvez pas comprendre. Vous avez vu. Mais vous n'étiez pas à notre place. Alors non, vous ne pouvez pas savoir à quel point ça fait mal.»
La haine, la rancoeur de son ami, l'atteignait de plein fouet.
 « Lewis...»
 « Désolé, Timmy.» avait-il soufflé, comme calmé l'espace d'un instant.

Regards qui s'étaient ancrés l'un dans l'autre pour une poignée de secondes. Un peu trop longue, au goût de Turner tant la détresse dans le regard de son ami y était ancré. Et ça fait longtemps qu'il ne l'avait pas vu comme ça. Voilà comme ils nous ont tous détruits, qu'il semblait vouloir dire. Et le plus jeune avait froncé les sourcils à l'excuse de son ami, n'étant pas sûr du pourquoi du terme utilisé... mais bientôt tout fut clair. Au moment où Lewis bougea son regard pour se retourner vers Maxence, le poing du premier atterri dans la mâchoire du deuxième.

 « Ne me touchez plus. Plus jamais. »

Plus jamais qu'un sorcier mette la main sur lui. Voilà le message. Même s'il pouvait paraître insensé vu que Maxence était un « gentil », mais Tim ne pouvait que comprendre ce message. Ce traumatisme. Et après ces quelques mots il avait fui, tout simplement, comme s'il ne supportait plus tout ça. Il s'était barré, peut-être avant de péter un réel cable ? Peut-être par ce que la situation était trop insoutenable pour lui... Et Turner n'avait même pas eu le temps de réagir. Tout s'était passé beaucoup trop vite.

 « Heu... D'solé, il est pas comme ça, d'habitude.» D'habitude, le plus comme ça, c'était lui. Et il n'osait pas partir, il ne savait pas s'il devait aller rejoindre Lewis. Son ami dans ses moments-là aimait être seul et il ne savait même pas où est-ce qu'il avait pu aller se terrer de toute manière. Et sincèrement la présence de Maxence l'inquiétait de toute manière trop pour qu'il arrive, malgré tout, à partir sans que l'autre l'y autorise réellement.  « Ca va aller ?» demanda-t-il en faisant une petite moue gênée. Les sentiments s'entre-mêlaient, il avait tellement peur pour son ami, mais il culpabilisait pour ce pauvre Wargrave.
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Timothy Turner
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Mar 28 Sep 2021 - 2:30


2013

« Vous savez ce que vous risquez, monsieur Wargrave, si d’aventure vous vous écartiez de vos prérogatives, n’est-ce pas ? »

L’homme le toisait de tout son haut, de ces yeux minces comme des fentes, de ces mâchoires carrées qui glissaient l’une sur l’autre comme une machine à broyer qui s’impatientait de ne pas avoir encore pu l’écraser, lui. Cudrow n’avait pas sorti sa baguette, bien sûr. Des deux gorilles dans le fond de l’infirmerie l’avaient fait pour lui. Et Maxence était en joue, le regard planté dans celui de son supérieur hiérarchique.

« Je sais. Et vous savez pourquoi vous m’avez engagé. Je ne suis qu’un soldat monsieur. Je suis les ordres. »

Il n’avait pas cillé, n’avait pas flanché, n’avait pas jeté un regard vers la porte dissimulée qui se trouvait pourtant à sa droite. Il s’était seulement planté entre Cudrow et une gamine recroquevillée sur son matelas, les yeux grands ouverts, la respiration courte. Une gosse qui faisait ce qu’elle pouvait pour se faire oublier.

« Parfait. C’est en effet pour cela que vous êtes là. N’imaginez pas une seconde que votre statut vous permette d’éviter les conséquences qui seraient les vôtres si vous aviez la mauvaise idée de vous écarter de votre plan de route. »
« Bien monsieur. »

Les mains dans le dos, le regard neutre Maxence ne cédait pas à la facilité de se grimer en ce qu’il n’était plus. Pour autant lorsque les trois Supérieurs firent demi-tour, c’était bien ce qu’il était. Le soldat déserteur en action. Celui qui refusait les ordres mais évitait les vagues. Celui qui passerait tant bien que mal durant des années, qui se placerait toujours entre eux et ceux qu’il protégeait, qui naviguerait à vue mais contournerait sans cesse les dangers sans jamais se faire attraper. Celui qui manipulait, peut-être. Mais celui grâce à qui, surtout, l’enfant qui agrippait les draps derrière lui finirait par s’endormir cette nuit là. Comme les huit moldus dissimulés derrière la porte close dont les blessures avaient été soignées par leur fameux déserteur.

Non, il n’avait pas cillé. Pas plus lorsqu’il s’entendait traiter de monstre par une bande de gosses inquiets. Pas plus lorsque les prunelles assombries de rage de Lewis se posaient sur lui et que Timothy lui demandait de l’écouter. Pas plus lorsqu’il décelait la peur dans la voix de ce dernier. Pas plus lorsqu’il lâchait le premier, tendu de la tête au pied. Maxence savait ô combien il venait de jouer un jeu dangereux. Il savait que ça n’était pas la meilleure option pour eux et qu’être emporté au loin par un sorcier devait raviver bien des plaies suintantes. Mais il savait aussi en tant que médicomage militaire qu’il se devait parfois de faire des choix qui ne seraient plaisants pour personne. Des décisions qui devaient être prises et qu’il assumerait qu’importe l’issue. Ces choix, il n’avait cessé de les prendre depuis bien des années et ne baisserait pas plus les yeux sous ces iris d’orage qu’il ne l’avait fait face à Cudrow.

Merci M'sieur.

Ces mots, il les entendait à sa droite, détachant en douceur son regard du garçon qui ne descendait pas en tension. D’un signe du menton, il signifiait que ça n’était rien tout en remerciant Timothy de sa réaction posée. Il savait que ça n’était pas simple pour le garçon et qu’il était loin d’être posé vis-à-vis des sorciers. Alors oui, il le remerciait sans pour autant douter de ce qui couvait sous la surface. Mais pour l’heure c’était la tempête qui faisait rage chez l’autre qui l’inquiétait. Et il n’était pas le seul. « Il n'y est pour rien..» Non, il n’y était en effet pour rien mais si son regard était tendre envers Tim, il percutait de nouveau l’acier de Lewis et s’y blessait.

«Si ça peut leur faire fermer leur grande gueule pourquoi pas ? De toute façon, en danger on l'est déjà certainement. ILS doivent bien avoir une liste avec tous nos noms quelque part... alors en quoi est-ce que ça serait dangereux. Il faut juste qu'ils se taisent. Ils ne savent pas. Ils ne savent pas. » Non, bien sûr qu’ils ne savaient pas, comment auraient-ils pu ? Comment deviner les tourments qui pouvaient se dérouler hors de leur champ de vision ? « Et vous, vous ne pouvez pas comprendre. Vous avez vu. Mais vous n'étiez pas à notre place. Alors non, vous ne pouvez pas savoir à quel point ça fait mal.»

Le garçon aurait bien pu lui cracher à la gueule qu’il lui aurait fait le même effet. Cette haine, il la prenait en plein plexus, tout autant que le mépris dont ces mots étaient chargés. Non, il ne savait pas… mais dire qu’il n’avait fait que voir était si violemment éloigné de la réalité qu’il lui sembla un instant que ses cotes se refermaient autour de son cœur pour l’y presser brutalement. La colère rugit un instant, rattrapée immédiatement par l’adulte qui savait qu’il ne s’agissait que de mots illégitimes d’un adolescent blessé. Et que sa rage, elle, était tout ce qu’il y avait de plus légitime.

Là non plus, donc, il ne cilla pas.

« Lewis...»
« Désolé, Timmy.»

Si Maxence avait levé les mains en signe d’apaisement, celles-ci ne firent rien pour arrêter le coup que le garçon lui décochait en pleine mâchoire. Ce n’était que le coup d’un ado relativement fin. Mais c’était surtout la frappe qu’il rêvait de décrocher depuis des années. La violence qui l’atteignait en pleine gueule, faisait claque une mâchoire sur la seconde malgré ses muscles bandés. La brutalité d’un cœur qui s’écrasait sous la haine d’un autre. Et ça n’était pas ce qui fit le plus mal.

Accusant le coup d’un pas en arrière, le visage emporté par l’impact, Maxence n’esquissait pas le moindre geste pour se défendre, avant bien trop engrangé l’identité de l’agresseur pour se permettre de paraitre apte à rendre quoi que ce soit. Ou même chercher à l’esquiver, à vrai dire.
Aurait-il pu ? Etait-ce bien utile de répondre à cette question ? Que ferait un soldat entraîné face à un ado déchaîné, franchement ? Un ado qui avait tellement morflé sans la moindre possibilité de rendre les chocs qu’il se bouffait de l’intérieur depuis des mois.

« Ne me touchez plus. Plus jamais. »

Voilà ce qui avait fait mal, réellement, profondément. Voilà ce qui tranchait son être et sciait sa gorge. Voilà ce qui faisait référence immédiate aux paroles des jeunes de l’autre côté et qui le nommaient monstre. La haine était palpable, tant qu’il la lui vomissait à la gueule.

« Lewis.. » Une main portée à sa mâchoire, l’impression de s’être pris un obus de dégout en pleine face, Maxence se redressait doucement, suivant le garçon du regard alors qu’il s’éloignait en courant. Tout était arrivé vite, oui, trop vite. Pour autant l’ancien infirmier ne cherchait pas à le rattraper, conscient qu’il ne ferait qu’empirer les choses. Les doigts glissants sur l’arrête douloureuse de sa mâchoire, il essuyait du bout du pouce la lèvre qui avait dû se fendre sous l’impact.

« Heu... D'solé, il est pas comme ça, d'habitude.»

Il l’entendit à peine, n’intégrant pas immédiatement que Timothy était toujours là, à ses côtés.

***

2014

Qu’est-ce qu’il se passe ici ?!
On a trouvé votre apprenti aux abords des cachots, voilà ce qu’il se passe !

Son regard s’était posé sur Takuma dont le bras était tordu violemment par l’un des Supérieurs, l’amenant à la limite grinçante de son articulation. Le visage déformé, son élève ne faisait pourtant pas de commentaire, posant un regard direct sur lui. Il assumerait. Il s’était fait chopé. Il subirait sans cesser de se faire passer pour l’idiot joyeux qu’il était encore. Bientôt, le jeune homme terminerait dans les geôles comme souvent.

« C’est moi qui lui ai demandé. »

***

Mai 2016


« Je passerai vérifier si tout va bien dans la journée. »
« Maxence ? »
« Hm ? »
« Heu… désolée de dire ça mais je sais que j’ai un ami qui arrive, pas très à l’aise avec les sorciers. Donc après dix-huit heures ça m’arrangerait si possible. »
Ça avait grincé, bien sûr. Mais il avait acquiescé avec un petit sourire compréhensif. « Bien sûr oui. »

***

Novembre 2015

Sa tête claquait avec violent contre le bureau en bois lourd mais si sa vision se troublait par instant de myriade de lumières la seule image qu’il voyait était celle d’une photo en mouvement. Sur celle-ci il pouvait voir sa mère biologique. Ses larmes. Ses cris muets que la pellicule ne transmettait pas et qui hurlaient pourtant dans ses neurones.

« Tu savais ce qui t’attendait, Wargrave ! Tu savais ce que tu jouais. »

Les doigts plantés dans son crâne, dans ses joues, entaillaient sa peau. Et l’autre frappa une seconde fois en s’approchant de lui, irradiant la pièce de son sourire malsain. Ce qu’il dit, Maxence ne s’en souvenait pas.

***

Décembre 2015

Il se souvenait en revanche de l’odeur de corps carbonisé. De la suie qui entrait dans ses poumons à chaque inspiration. Il voyait l’alignement des cadavres sur le perron, la boue dans ses veines, le crissement strident de ses nerfs saturés, de ses oreilles bourdonnantes. Il se souvenait de la violence de cette chose lui qui labourait le cœur, détruisait sa poitrine et écrasait ses yeux piquants de l’air acide.
Puis des détonations. Des sorts qui fusaient, de la fuit incessante. Ils avaient joué. Ils s’étaient amusés. Il était la proie.
***

Février 2015

Et les tombes alignées devant lui, le regard morne, le corps explosé de morceaux qu’il ne saurait sans doute jamais remettre réellement en place. Eclaté de culpabilité et de chagrin, il posait seulement les yeux sur les tombes claires, en oubliant même ses rapprochements avec Néolina quelques heures plus tôt ou les tentatives maladroites de Ruben de nouer de nouveau le contact. Il y avait ces hommes là-bas, qui s’étaient éloignés pour mieux revenir, appuyant de leur présence un message immonde.

***

Aout 2011

Il voyait ses amis avancer, courir vers le massacre, savait ce que son absence leur coûterait. Maxence avait prévenu, appelé, identifié son absence. Ils avaient fait peser sur lui la culpabilité de celui qui abandonnerait ses frères d’arme à la mort, sachant parfaitement qu’il n’était pas de ceux qui reculaient face au danger. Qu’il refuserait de laisser qui que ce soit en arrière s’il avait un autre choix. Et de choix, il en avait bien sûr. Pourtant… pourtant c’est lui qui se détourna ce jour-là. Lui qui laissa les autres malgré les bruits sourds des détonations, des sorts qui fusaient, de la guerre qui s’abattait. Lui qui rentrerait au pays, serait identifié déserteur, sans doute, malgré toutes ses bonnes intentions et son respect du protocole. Celui qui devrait vivre avec ce refus durant toute son existence. Qui ne participerait plus à ce que l’état dictait d’immonde, trop conscient de l’impact que chaque ordre, chaque acte ne tarderait pas à avoir. Lui qui sacrifiait donc ses frères d’armes pour des inconnus. Des civiles. Des innocents.

***

Oh oui, il en avait fait des choix qu’il se devait d’assumer. Il en avait vécu des coups avant celui-là. Et pourtant, porté par la douleur du mépris, ses traits se déformaient un instant alors que Maxence fermait les paupières, ravalant un sanglot sorti de nulle part.

« Ca va aller ?»

Timothy traçait une petite moue désolée à ses côtés tandis que l’ancien soldat inspirait profondément, passant à quelques mètres de lui pour aller se laisser tomber sur un muret, las. Ses yeux étaient humides, ses épaules basses, une jambe ramenée sous son genou en silence.

« Bien sûr que ça va aller. Je prends seulement pour les autres, j’en suis conscient. » Monstre. Considéré au même rang que les autres. Que ceux qui avaient massacré les siens. Que ceux contre qui il n’avait cessé de se battre. La colère aurait pu être légitime mais elle ne se dirigerait pas vers deux gamins. Sa main toujours sur sa mâchoire, l’ancien infirmier soupirait. « Va retrouver ton ami Timothy, il a besoin de soutien. Si… s’il en a besoin, tu lui diras que je ne lui en veux pas et que je comprends son geste. Je suis désolé d’avoir brusqué ce qui le blesse déjà mais je le referais si besoin. Il vous mettait en danger, j’ai jamais rien cherché d’autre que vous protéger. » La réflexion était bien plus généralisée qu’il l’aurait voulu.

De nouveau, Maxence effaçait les quelques larmes de sang qui perlaient à sa lèvre et séchaient déjà, l’entaille étant fine. Puis il ramenait ses doigts jusqu’à l’arrête de son nez, écrasant ses paupières et les larmes qui y perçaient à peine, ravalées malgré la fulgurance de ce que le choc avait remué chez lui. Blessé, oui. Pas par le coup mais par la haine et le mépris qu’ils révélaient.

Même lui, parfois, était en proie à l'épuisement, au doute et au mal. Même lui, parfois, pouvait se poser la fatidique question " à quoi bon ? ". Ca ne durerait pas, il lui fallait seulement encaisser la peine. Pour l'instant, il l'acceptait seulement en silence.
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Maxence Lukas Wargrave
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Maxence Lukas Wargrave
Mar 28 Sep 2021 - 19:32
Comment est-ce la situation avait pu dégénérer aussi rapidement ? Il n'en savait rien, il n'avait pas l'habitude de voir Lewis dans cet état, c'était toujours quelque chose de rare. L'autre garçon était plutôt un joyeux luron adorable en temps normal.... Mais tout le monde a son côté un noir et aujourd'hui ça avait dû être la goutte d'eau qui avait fait déborder un vase déjà beaucoup trop plein.
Et si Lewis était à bout, lui ne savait pas comment aider son ami, ni comment se placer, se comporter vis à vis du sorcier qui leur avait prêté main forte. Il ne voulait pas que Wargrave soit blessé par leur comportement, il ne souhaitait pas non plus que son ami vrille encore plus.

Démuni, encore une fois, il ne se sentait pas à sa place. Comme s'il n'était pas fait pour tout ça et il n'osait pas dire grand chose, alors des mots, il en disait si et là, pour essayer d'apaiser son ami, pour lui faire entendre que Maxence n'était pas leur ennemi même si leur peur était normale, compréhensible. Et soudain, sous ses yeux ébahis, Lewis avait comme lâché une bombe au pauvre infirmier. Injuste, oui, il en avait conscience que son meilleur ami abusait, que ce n'était pas la bonne personne à qui dire cela... mais cette violence, cette douleur résonnait toujours beaucoup trop en lui pour qu'il ne le comprenne pas. Il le savait. Ils avaient été ensembles tout ce temps-là, et après aussi, pour panser comme ils le pouvaient leurs plaies. Il était le mieux placé pour comprendre son meilleur ami... tout comme il savait qu'il ne disait pas ça vraiment à Maxence, mais qu'il avait juste fallu que ça sorte.

Ce genre de choses que lui-même avait du mal à faire, par ce qu'il avait trop peur, ou peut-être aussi par ce qu'il n'était pas assez grande gueule, qu'il ne savait jamais quoi dire. Mais la trop grande dose de stress et de peur lui semblait quand même quelque chose de plus plausible. Encore une fois impossible de le maîtriser, de lui faire entendre raison, en même temps on ne pouvait pas dire qu'il avait été très persuasif. Juste le prénom, c'était quand même léger... mais il était trop stupéfait, il luttait déjà contre lui-même pour ne pas péter un plomb à son tour.

Et s'il était déçu, ce n'était pas de son ami, mais de lui-même, parce qu'il ne savait pas comment l'aide, par ce qu'il le regardait là se battre avec ses Démons sans comment savoir agir. Tout comme il le regardait descendre un type qui avait été d'une grande aide par le passé.Qu'il se sentait totalement bloqué, confus, par ce que tout allait beaucoup trop vite, qu'il n'avait pas réellement le temps de réfléchir, de répliquer que le reste s’enchaîner déjà... le coup de poing avait fusé. Et encore une fois, il regardait la scène, yeux écarquillés, cœur battant la chamade, par la peur, la tristesse, la frustration de ne pas pouvoir lui tendre la main. Le temps qu'il réalise tout ça, que l'information soit bien captée et intégrée par son cerveau son ami était déjà parti, s'était éloigné. Et les questions étaient toujours là. Il le savait Lewis ne voudrait pas qu'il le suive, il préférait déjà se calmer un peu... quant à en profiter pour s'éloigner là non plus il n'osait pas. Par ce que Maxence ne lui avait pas permis, par ce qu'il ne voulait pas non plus se casser comme ça alors qu'il avait juste voulu les aider et que cette agression verbale était quand même très violente. Peut-être que l'infirmier ne le prendrait pas comme ça, peut-être que pour lui ça serait quelque chose de routine par ce qu'il n'avait pas cette sensibilité à fleur de peau qui le caractérisait le plus souvent. Alors, la seule chose qu'il réussit à faire qui était sûrement à peu près cohérente fut de s'excuser auprès de l'homme, essayant de lui faire comprendre que Lewis n'était juste pas dans son état normal, avant de lui demander si ça aller. Est-ce qu'il le pensait, cette question ? Oui. C'était une information qu'il voulait vérifier par ce que... par ce que quoi d'ailleurs ? Par ce qu'il ne voulait pas laisser quelqu'un dans une possible détresse seul ? Hey ! On parlait de Wargrave, d'un adulte... il ne devait pas être comme ça.
Et pourtant, pourtant, il y avait toujours cette part de lui qui s'inquiétait pour l'homme qui était bien bon. Ce n'était pas simple de rester à ses côtés en sachant qu'il pourrait s'il en avait se venger sur lui, ce qu'il ne ferait sûrement pas... mais il en avait tellement vu et il comprenait si peu la nature humaine qu'il restait quand même méfiant et tendu. Mais, l'homme qui se tenait à ses côtés faisait sûrement parti de ceux qui lui inspiraient confiance, un peu comme l'avait été Duncan un peu avant.

Et alors, le gamin avait levé le regard vers l'homme, un peu effaré en voyant ce qu'il pouvait y lire dans ses yeux. Culpabilité qui remontait à flots alors qu'il n'y était pour rien. Ce n'était pas de la détresse, c'était quelque chose de plus touchant, de plus surprenant sans qu'il ne puisse le qualifier réellement, alors il l'avait regardé s'installer sur un muret faisant sagement quelques pas vers lui. Et il savait encore moins comment se placer, se comporter. Avec Sovahnn, même s'il était maladroit il y avait cette confiance qui lui permettait d'agir un peu par instinct, mais là ? Comment est-ce qu'on agissait face à un adulte dans cet état... surtout lorsqu'on était coupable ?

« Bien sûr que ça va aller. Je prends seulement pour les autres, j’en suis conscient. » C'était déjà une bonne chose si l'homme en était conscient.. « Va retrouver ton ami Timothy, il a besoin de soutien. Si… s’il en a besoin, tu lui diras que je ne lui en veux pas et que je comprends son geste. Je suis désolé d’avoir brusqué ce qui le blesse déjà mais je le referais si besoin. Il vous mettait en danger, j’ai jamais rien cherché d’autre que vous protéger. »

Et là, il avait bugué sérieusement, il s'était redressé pour le regarder un peu anxieux qu'il se souvienne de son prénom. Bordel, comment ça se faisait ça ? Il était certain que Lewis ne l'avait appelé que par sur surnom. La paranoïa était réactivée. Il se mordilla un peu la lèvre en ne sachant pas comment faire. Finalement, il inspira un bon coup comme pour se donner un peu de courage avant de s'asseoir à côté de l'homme. Il hésita quelques instants, mais posa doucement sa main sur l'épaule de l'homme en espérant que ça ne serait pas vu comme une agression. Il n'était pas vraiment serein, toujours angoissé, mais ne se sentait pas non plus très en danger comme il pouvait l'être face à d'autres Sorciers – même des adorables-. Et c'était probablement le moment de parler, de dire quelque chose.

 « Je suis désolé, Monsieur Wargrave.» Vraiment, sincèrement.  « Je.. heu... Je lui dirai, mais je suis certain qu'il le sait et heu...» Il se mordilla un peu la lèvre, cherchant des mots qui ne voulaient pas forcément venir, par ce qu'il luttait, par ce que c'était aussi se souvenir et qu'il n'en avait pas envie.  « Il.. on... On se souvient très bien de ce qui s'est passé et heu, de ce que vous avez fait pour nous. .. Je, on pourra jamais vous remercier assez.» Silence. Essayer de se calmer, il sentait presque le sang battre dans ses tempes.  « Mais... avec tout ce qui se passe en ce moment, ce genre de choses c'est compliqué de juste se taire... pour lui en tout cas.» Pour Tim aussi d'un côté, mais lui préférait fuir, par ce qu'il n'exploserait probablement pas de la même manière que son ami... quoique.  « Je ne sais pas où il est. Quand il voudra me voir, il me le dira, il est comme ça. Heu ?! Vous êtes sûr que vous allez bien ?»

Autrement dit, même moi je vois que ce n'est pas le cas.
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Timothy Turner
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Lun 4 Oct 2021 - 19:38
Comment ça avait pu dégénérer ainsi ? Parce que comme dans n’importe quel conflit les tensions se répandaient sur les victimes devenant elles-mêmes tortionnaires. Parce qu’en agissant comme ils le faisaient ces salopards les montaient les uns contre les autres et que ces tensions ne faisaient que servir leur propos. Parce qu’ils avaient tous leurs limites et que parfois elles étaient atteintes exactement au moment où il ne le fallait pas. En même temps. Craquage simultané, violence mutuelle, épuisement contraint. Maxence avait été celui qui faisait barrage en silence, qui ne s’opposait jamais en direct mais sur qui chacun pouvait compter. Celui qui passait en sous-marin la majorité du temps sans pour autant jamais accepter en sa présence la violence sur qui que ce soit. Il était l’adulte, le responsable, celui qui prenait à sa charge les jeunes et refusait de laisser à l’obscurantisme toute sa force. Pour autant, s’opposer en force, crier ses convictions pourtant claires pour les Supérieurs… c’était aussi risquer de disparaitre. A l’origine, il avait été le seul avec les deux harpies. Le seul soignant, donc, dans le sens le plus complet que ce mot pouvait receler. Et puis d’autres avaient pu arriver, mis en place par Logan et Ismaelle, contournant enfin le système pour qu’ils puissent gérer avec un appui réel la masse de plaies qui suintaient sur les corps et les esprits. Comment était-ce avant son arrivée ? Quand il n’y avait que les deux harpies ? Maxence avait étudié certains dossiers, fait quelques arrivées mais d’une façon générale, on refusait qu’il soit celui qui s’occupe d’eux. Trop apaisant, sans doute.

Il se souvenait encore de sa première descente dans les cachots. La première fois, il était descendu seul. Il avait eu affaire à une bande de gosses morts de trouilles, se planquant dans un coin, évitant son regard en espérant qu’il ne choisirait pas l’un d’entre  eux. Maxence y était resté toute la nuit, assis face à eux, à parler, créer du lien, assurer la confiance. Puis un Supérieur était arrivé et les oreilles aguerries des gosses avaient compris. Ils avaient figé, la tension était revenue, les regards s’étaient braqués. L’ancien soldat n’avait pas eu besoin qu’on lui dise pour comprendre. C’est le regard d’une petite fille, braquée sur une sortie qui lui avait dit par où ils viendraient. Il s’était caché.
Quelques jours plus tard, c’était avec Ismaelle qu’il descendait. Elle qui avait permis ça, qui l’avait aidé, montant la garde à tour de rôle, aidant ces gosses comme ils le pouvaient. Ils avaient des quartiers, n’étaient pas tous enfermés dans des geôles. Mais celles-ci existaient. Pourquoi ces gosses-là spécifiquement ? Une expérience, un isolement, une punition ? Il n’avait pas toujours eu la réponse. Ce qu’il savait, c’était qu’eux… ne connaissaient pas les prénoms de ces jeunes.

Lui si.

Il avait épluché les dossiers qu’il avait pu trouvé, interrogé, retenu. Ces gosses, c’était les futurs soldats inconnus. Alors Maxence avait toujours mis un point d’honneur à se souvenir des noms. A retenir les visages, les lieux, les circonstances. Pour prévenir les familles, peut-être, au cas où. Après la reprise de l’école, le besoin avait disparu, bien sûr, la direction avait tout fait pour permettre aux jeunes de retrouver leur liberté et leur famille, leur laissant la possibilité de rester s’ils le souhaitaient pour apprendre à se battre. Une idée qui semblait aberrante pour des jeunes de cet âge mais il entendait la volonté de Logan. La majorité était rentrée. Ils avaient retrouvé le confort rassurant de leurs familles, la liberté tant attendue. Et lui, il se souvenait toujours des noms de ces soldats inconnus que personne n’enterrerait.

Pourtant aujourd’hui, c’était l’enfant qui portait un regard inquiet sur l’adulte et le soldat qui retenait les larmes d’amertume qui engloutissaient sa gorge.

Respire…

Il ne s’en cachait même pas réellement pourtant. Des coups, du dédain, de la violence ou du mépris, il s’en était mangé un sacré paquet – hey, dans la liste de ses patients, il y a un certain Logan Rivers tout de même ! – mais celui-là, à ce moment-là de sa vie, il ne passait pas. C’était ainsi. Il ne cacherait pas cette faiblesse passagère, se laissant seulement retomber un peu plus loin en massant sa mâchoire douloureuse. Les mots étaient posés, ravalaient la violence du mépris encaissé, autorisant Timothy à retrouver son ami puisqu’il semblait en attente de quelque chose de sa part. Et puis, avec hésitation, le jeune homme était allé s’assoir à côté de lui quand il laissait retomber ses mains sur le muret de brique, fixant un instant la ruelle vide.

Toujours hésitant, le jeune homme posait sur son épaule une main dont l’évidence du message n’avait besoin d’aucune interprétation tant elle coulait de soi.  Une main posée sur la violence de ses ressentis, en soit. Celle d’un gamin qui craignait de rester trop près, de le regarder dans les yeux ou de s’entretenir avec lui.

« Je suis désolé, Monsieur Wargrave.»
Moi aussi Timothy, moi aussi.
« Je.. heu... Je lui dirai, mais je suis certain qu'il le sait et heu...» Etait-ce seulement important pour eux, qu’il n’y ait pas de ressentiments ou de violence de son côté ? Sans doute oui. Si ce gosse ne disparaissait pas dans les ruelles transverses, c’était que ça, cette douleur qui l’avait tant ébréché qu’elle ne pouvait que crever les yeux… elle lui importait. Sinon il n’agirait pas ainsi.
« Il.. on... On se souvient très bien de ce qui s'est passé et heu, de ce que vous avez fait pour nous. .. Je, on pourra jamais vous remercier assez.»

Ces mots, il les connaissait, savait qu’il n’aurait pas dû les attendre et les réclamer, qu’il n’avait pas fait ça pour être remercié… et pourtant ils mettaient du baume au cœur sur celui qui brutalement avait ressenti cette sensation simple et clair : trop. Juste trop pour lui. Ça n’avait pas duré longtemps. Déjà, Maxence s’était ressaisi, dessinant un petit sourire doux sur ses lèvres tandis qu’il posait un regard calme sur l’adolescent. Mais ces mots étaient nécessaires. Rassurants.

« Mais... avec tout ce qui se passe en ce moment, ce genre de choses c'est compliqué de juste se taire... pour lui en tout cas.»

Ouais… mais non. Ça n’est pas acceptable pour autant mon coco. Lewis faisait comme ces enfants qui se retenaient toute la journée à l’école et se déchargeaient le soir sur leurs parents. Avec ceux-ci, ils avaient conscience de pouvoir faire le pire sans cesser d’être aimés ou risquer d’être abandonnés. C’était exactement le cas ici. Lewis déchargeait  sur lui car il ne risquait pas de sa part de réactions dangereuses, contrairement à d’autres. Et Maxence avait trop d’expérience pour ne pas en avoir conscience et prendre les choses pour lui. Seulement voilà, les soignants ou autres formes de profession aussi ont leurs limites.

« Je ne sais pas où il est. Quand il voudra me voir, il me le dira, il est comme ça. Heu ?! Vous êtes sûr que vous allez bien ?»

Maxence écrasait un petit souffle amusé en passant une  main sur son front.
C’était passé. Plus ou moins. La surdose l’était.

« Non, ça ne va pas bien. »Il se redressait calmement, sans la moindre trace de colère dans cette voix posé et douce qui ne se faisait pas accusatrice. Simplement explicative. «  Ça n’est pas particulièrement agréable d’être comparé à ces ‘monstres’. Je sais ce que vous avez vécu et je sais ce que moi j’ai vécu. Je ne dis pas que je peux me mettre à votre place ni que quoi que ce soit est comparable, simplement que la souffrance n’est pas unilatérale. Ils sont aussi mes bourreaux, différemment mais ils le sont. Et je n’ai pas à me prendre les coups qu’ils méritent. »

Et je ne laisserai pas dire que c’est quelque chose de normal ou d’acceptable car ça n’est pas le cas. C’est aussi ça être adulte, c’est se protéger et mettre des limites. Il ne serait pas la victime qui acceptait de se complaire dans ce rôle tout comme il n’accepterait pas d’être amené à être comparé à ceux qui avaient détruit sa vie tout autant que celles d’autres personnes. Il n’accepterait… dans le fond… simplement pas de séparer ainsi les camps. D’être assimilé à l’ennemi pour ceux qu’il avait passé sa vie à protéger.

« Maintenant, pour sa santé, mieux vaut que ça sorte sur moi plutôt que sur l’un de ces salopards. »

Ces mots, Maxence les pensait réellement. Lewis aurait pu se faire tuer si les choses s’étaient déroulées autrement et il était clair qu’il préférait que la violence lui retombe dessus plutôt que de se mettre en danger… pour autant elle n’était pas acceptable.

Un soupir sur ses lèvres.

« Mais je comprends, moi aussi j’ai envie de leur en coller une. » Maxence posait simplement sur lui un petit sourire compréhensif, presque complice, avant d’ajouter sobrement : « Pour toi c’est moins difficile de juste te taire ? »
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Maxence Lukas Wargrave
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Maxence Lukas Wargrave
Mar 5 Oct 2021 - 21:17
Qu'est-ce que l'on devait faire dans ce genre de situations ? Il avait déjà du mal à se gérer lui-même – et ses émotions-, avait encore plus de mal à le faire avec ses amis même s'il essayait de faire de son mieux... mais avec un adulte on procède comment ? Il n'en savait rien. Strictement rien. Et pourtant voir l'homme qui l'avait aidé par le passé si... mal lui fendait un peu le cœur. Il aurait voulu pouvoir lui apporter un quelconque réconforter, servir à quelque chose, peut-être un peu lui rendre la pareille... ou ne serait-ce que lui montrer que même s'il restait craintif il essayait de ne pas le rejeter ou du moins pas trop. Alors, il avait essayé quelque chose, pas au pif mais presque vu comment il se débrouillait en société, il avait simplement choisi d'essayer d'écouter ce que son cœur lui dictait. Le rassurer, lui faire comprendre que Lewis n'avait au final trop rien contre lui, qu'il s'était retrouvé au mauvais endroit au mauvais moment. Il essayait, peut-être sans trop y croire, ou alors en voulant justement trop y croire. Il ne savait plus trop, il se sentait totalement perdu, démuni, se sentait prêt à craquer. L'angoisse, vieille amie, était là. Ancrée, lui tordant les entrailles. Il avait peur de dire une nouvelle fois des conneries, aussi bien pour l'un que pour l'autre. Il avait peur des conséquences de tout ça. Oui, il ne savait plus du tout sur quel pied danser, il avait l'impression un instant de dire pile ce qui fallait et l'instant d'après de trouver juste ça minable. Alors il avait parlé, il avait dit ce qu'il pensait l'essentiel avant de se taire.

De nouveau silencieux, sentant son cœur battre à tout rompre dans sa poitrine, et il déglutit. Il ferma les yeux quelques instants, avant de les rouvrir et d'essayer de se concentrer sur Maxence et non sur tout ce qui pouvait lui traverser la tête.
Essayer de paraître « normal », comme ils diraient certains, de rentrer dans leur foutue norme pour ne pas être trop jugé, mais il fallait être lucide, c'était peine perdue pour l'instant.
Essayer de ne pas trop paniquer, de ne pas avoir trop peur, de ne pas trop faire la gueule.
Le paraître, pour rassurer ses proches un minimum pour ne pas qu'ils se doutent dans quel puits sans fond il était toujours engouffré. Le paraître pour être mieux accepté par les autres. Et ici, le paraître pour que Maxence reste focalisé sur ce qu'il disait et non pas son petit cas de cracmol.
Des efforts de tout instant pour un bien maigre résultat.

Est-ce que c'était lui, ou est-ce que l'homme semblait aller mieux ? A quel point est-ce que c'était vrai ? A quel point, est-ce que l'infirmier, lui aussi, bouffait ses sentiments pour juste paraître rassurant, l'épaule sur laquelle on pouvait se reposer. Et enfin, il avait repris la parole

« Non, ça ne va pas bien. » Ah ?! Et lorsque l'homme s'était un peu redressé, il avait dû lutter pour ne pas reculer, pour ne pas réinstaurer une distance de sécurité stupide, il avait probablement fait un léger décalage en arrière mais rien de bien significatif. Il inspira, essaya de se concentrer sur ce qui lui expliquait l'homme «  Ça n’est pas particulièrement agréable d’être comparé à ces ‘monstres’. Je sais ce que vous avez vécu et je sais ce que moi j’ai vécu. Je ne dis pas que je peux me mettre à votre place ni que quoi que ce soit est comparable, simplement que la souffrance n’est pas unilatérale. Ils sont aussi mes bourreaux, différemment mais ils le sont. Et je n’ai pas à me prendre les coups qu’ils méritent. »

Il opina doucement de la tête pour montrer qu'il comprenait. C'était vrai, ils avaient été des bourreaux pour tout le monde, les Supérieurs. Et Maxence n'avait pas à prendre des coups à leur place, là encore c'était totalement logique. Il ouvrit la bouche avant de la refermer, est-ce que c'était bon de dire qu'il s'était senti agressé par les gestes qu'il avait eu ? Que c'était juste se remémorer de mauvais souvenirs, revenus en flèche et qu'il n'avait juste pas pu se contrôler ? Qu'ils n'avaient pas le même âge, le même recul, la même résilience ? Il aurait voulu défendre Lewis corps et âme, mais probablement pas au prix de blesser quelqu'un qui les avait aidés. Est-ce que dire ce genre de choses pour lui expliquer, lui ferait plus de mal que de bien ? Oui, il hésitait, partagé entre ses divers sentiments, probablement aussi dans la réaction de Maxence. C'était con, au fond, il le savait Wargrave ne lui ferait pas de mal. Mais la peur restait là, ancrée, inexplicable. Stupide petite chose qu'il n'arrivait pas à gérer, à mettre de côté, à raisonner.

« Maintenant, pour sa santé, mieux vaut que ça sorte sur moi plutôt que sur l’un de ces salopards. »

De nouveau il acquiesça doucement, comme s'il avait perdu subitement sa langue et qu'il n'arrivait plus à prononcer le moindre mot. Il continuait de se triturer les mains assez nerveusement, en cherchant ce qu'il pouvait dire pour répondre à tout ça. Soupir de l'homme, mutisme qui continue pour l'adolescent.

« Mais je comprends, moi aussi j’ai envie de leur en coller une. Pour toi c’est moins difficile de juste te taire ? »

Il haussa les épaules, pas franchement certains de bien connaître la réponse. Est-ce que c'était plus simple pour lui de se taire, ou alors est-ce que c'était juste qu'il avait été conditionné pour se la fermer, qu'il ne savait pas faire vraiment autrement. Et il fallait avouer qu'en plus il n'aimait pas les conflits, il détestait blesser les gens alors... Oui, se taire c'était plus simple. Il se gratta un peu la joue avant de reprendre enfin la parole.

 «Il a juste plus de facilités de s'exprimer que moi, je pense. » Non, c'était même sûr.  « C'est... juste compliqué. En parler, c'est aussi se souvenir.»

Et pourtant, tu aurais voulu en parler, parfois avec Lewis, ou avec quelqu'un d'autres mais dans un cadre posé et à des moments bien définis. Il se rongea nerveusement un ongle, n'osant toujours pas regarder l'homme tout le temps, préférant largement fixer le sol. C'est bien le sol, on ne voit pas les regards, les mimiques faciales. C'est plus simple, moins perturbant.

 « Et je ne vois l'importance que mon avis peut avoir de toute manière, alors autant se taire.»

Oh oui ferme-là Tim. Tais-toi. Boucle-là. De toute façon ce n'était pas comme si c'était intéressant ce que tu racontais.
Il soupira un peu, essayant de se reprendre un peu.

 « De toute manière, la haine n'apporte jamais rien de bon, ni la vengeance. C'est juste parfois compliqué de ne pas mettre tout le monde dans le même panier, quand le traumatisme est grand... et je n'ai pas encore assez de recul nécessaire, probablement.» Il haussa les épaules, il avait essayé de parler de manière claire et intelligible. C'était probablement un point de vue naïf, utopiste sur le début.  «Vous en pensez quoi ? »
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Timothy Turner
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Lun 11 Oct 2021 - 18:03
Peut-être ne doit-on pas, en tant qu’adulte, se laisser aller à de telles faiblesses devant des jeunes dont on a la charge. Cependant Maxence était humain et tout soldat qu’il était, il avait simplement ses limites et il était essentiel de savoir les identifier et de refuser qu’un autre ne les dépasse à sa place. Ça ne l’avait pas dévasté, il se reprenait, faisait la part des choses, ne s’écroulait pas. Mais oui, l’impact avait fait mal. Parce qu’être celui qui prend les coups quand on s’efforce de protéger les autres, que l’on fait son maximum pour essayer d’apaiser les tensions et de faire au mieux… c’est simplement injuste. Ne pas frapper le messager, dit-on. C’est exactement l’idée. Lewis ne voulait pas s’en prendre à celui qui cherchait à le mettre à l’abri mais simplement à ceux qui constituaient le danger. Seulement ceux-là, il avait dû les subir sans ne pouvoir rien y faire pendant des années et actuellement, ils étaient toujours hors de portée. Et quand bien même ils ne le seraient pas, ferait-il seulement quelque chose ? Il était normal de ne pas avoir envie de se mettre dans une situation dangereuse qui pourrait nous anéantir, c’est simplement de la pure logique. Une évidence. Alors sur qui cette colère pouvait-elle sortir en toute sécurité ? Lui. Celui qui incarnait à la fois un personnage bienveillant et avait prouvé sa valeur et sa capacité à rester de marbre face aux agressions – des coups, il en avait pris là-bas, devant eux aussi. Les blessés ne se contrôlaient pas toujours et les violences faisaient parties du métier. – mais également cette chose qu’il haïssait : un sorcier. Un être qui était là, sur place. Peut-être aussi la figure de l’adulte qui n’en avait pas fait assez et aurait dû les protéger ? Peut-être. Sans doute. Pourtant Maxence avait fait au mieux, conscient que ça n’était pas en se faisant tuer qu’il ferait avancer le problème, bien au contraire. Les Supérieurs avaient eu les yeux sur lui et pendant des années, il s’en était sorti.

Jusqu’à la fin… où à son tour, Maxence était tombé. Sa famille avec lui.
Pourquoi ne pas l’avoir tué ? Cette question, il se la poserait sans doute toujours.

Est-ce qu’il allait bien ? Non. Certainement pas. Mais ce n’était pas seulement faire bonne figure face à l’adolescent, c’était surtout faire preuve de résilience. Une certaine pudeur sans doute professionnelle le gardait d’émotions trop vivaces face aux jeunes qu’il avait cherché à protéger. Pour autant, il avait autant de messages à faire passer que de volonté d’aider. Et Tim ne partait pas, cherchant autant de réponses, de soutien que faisant preuve de l’envie de lui apporter un quelconque réconfort. C’était le cas, bien sûr, Maxence voyait bien qu’il y avait en lui l’empathie d’être navré pour cette épreuve que son ami lui infligeait. Il cherchait également à justifier son comportement, justifications dont l’ancien infirmier de l’école n’avait besoin puisqu’il le comprenait et l’excusait déjà. Pour autant, était-ce normal ? Non, ça ne l’était pas. Encore moins acceptable.

«Il a juste plus de facilités de s'exprimer que moi, je pense. C'est... juste compliqué. En parler, c'est aussi se souvenir.»
« Je me doute oui. » C’est se souvenir, accepter que tout ça est arrivé.

Quelques mots de validation, lui montrant qu’il comprenait sans pour autant l’arrêter, posant un regard doux sur celui qu’il ne pouvait voir que comme un gosse égaré, balloté par la marrée.

« Et je ne vois l'importance que mon avis peut avoir de toute manière, alors autant se taire.»

Quel rapport ? Maxence tiquait, fronçant des sourcils, l’air de dire qu’il se fourvoyait sur ce point. Mais cet instant était celui de Timothy de s’exprimer, il ne ferait pas l’erreur de parler quand le temps de parole était le sien de risque de manger ce qui se serait dit s’il s’était tu.

« De toute manière, la haine n'apporte jamais rien de bon, ni la vengeance. C'est juste parfois compliqué de ne pas mettre tout le monde dans le même panier, quand le traumatisme est grand... et je n'ai pas encore assez de recul nécessaire, probablement.»
« Je ne peux qu’acquiescer. » De même, quelques mots pour le soutenir, sans réellement aller dans le fond des choses. Timothy haussait alors des épaules sans cesser de fixer le sol des yeux.
«Vous en pensez quoi ? »

Un petit sourire doux se déposait sur les lèvres du médicomage.

« Je pense qu’il y a sans doute bien des gens pour qui ton avis compte, puisque toi tu comptes. Et que tu couves un truc qui te ronge. Qu’en parler, c’est certes se souvenir et accepter, mais c’est aussi te faire le respect d’être bienveillant envers toi-même. De reconnaitre que tu as vécu quelque chose de dur et que c’est ok. »

Ok d’avoir mal, ok de le vivre, ok de ne pas le nier.
Maxence reprenait, se plongeant dans un certain monologue qui, à son tour, n’appelait pas de réponse immédiate tant qu’il ne serait pas achevé.

« J’en pense que c’est normal et humain d’avoir envie d’entrer dans la facilité de tout rejeter en bloc. Encore plus de trouver quelqu’un sur qui lâcher la haine qui vous dévore. C’est injuste, mais humain. Je pense que tu as raison, la haine ne fait qu’engendrer la haine et c’est bien ce qu’ils recherchent. A haïr les gens pour leur sang, on ne fait que les retourner contre soi. S’en faire des ennemis. Maintenant… traumatisme ou pas traumatisme, c’est à vous de choisir ce que vous voulez faire de ce que vous avez vécu. C’est en quelque sorte récupérer le libre arbitre qu’ils vous ont pris. Reprendre en main votre existence. A haïr l’autre, le repousser ou le comparer, me haïr moi… c’est leurs mots qui sortent de sa bouche. Peut-être de la tienne d’après ce que tu me dis. »

Il posait un regard sur lui sans le charger du moindre reproche. Il ne s’agissait pas d’un jugement, seulement d’une opinion appelant à la réflexion. Pour le faire travailler sur ce qu’il vivait, lui donner des pistes de réflexions. Pas la parole d’évangile, seulement un nouvel angle d’attaque, une possibilité d’y penser autrement. Ainsi, après un léger silence qui ne servait qu’à appuyer ses paroles, les laissant imprégner leur destinataire, il reprenait.

« Tu parles de trauma, moi je vais te parler de poison. Ils vous ont infecté et maintenant il est tentant de laisser ce poison se répandre. C’est dur parce que ça demande d’accepter ce qu’il s’est passé pour le prendre en compte sans le nier. Mais sans ça… c’est les laisser gagner. Les laisser vous utiliser pour répandre leur poison immonde qui gueule à qui veut bien l’entendre qu’on est ennemis les uns des autres. »

Il y avait là un danger contre lequel il ne pouvait que lutter, espérant faire mouche et aider à apaiser les choses de sorte à ce qu’involontairement, les garçons ne prennent pas à leur tour, involontairement, une place qu’ils ne souhaitaient pas occuper. Il les avait vu agir, les avait vu grandir, même, à sa façon, et Maxence savait qu’ils n’avaient rien ni d’idiots ni de mauvais bougres. Seulement à vivre l’horreur, il n’est pas étonnant que l’horreur laisse des traces. Ces mots avaient vocation de soutien, de parole d’adulte, à la fois bienveillants et cherchant à faire entendre le cadre de l’acceptable sans pour autant se placer en spectateur critique. De nouveau, après une courte pause, il reprit, voulant aborder un dernier point, essentiel, avant d’entendre l’opinion du jeune garçon sur ses dires.

« Et pour accepter ce qu’il s’est passé… bah il faut accepter aussi d’en parler. Il agit comme quelqu’un qui garde ça pour lui depuis des mois en refusant de l’accepter. Alors forcément, un simple évènement peut faire voler en éclat son illusion de normalité et ça ça fait sacrément mal. Je suis un soldat Timothy. Crois-moi je sais ce que le mot « déni » veut dire et à quel point on peut se prendre l’angoisse et la douleur en pleine gueule si on ne se méfie pas. Et je sais aussi que ça peut faire disjoncter. Et c’est pas grave, encore une fois c’est humain. Mais avoir conscience de nos processus de pensée c’est aussi un premier pas pour aller mieux. »

Tout dépend, dans le fond, de qui tu veux être. Celui qui laisse l’enfant d’hier souffrir, ou celui qui veut tendre la main à l’enfant qu’il était ?
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Maxence Lukas Wargrave
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Maxence Lukas Wargrave
Mar 12 Oct 2021 - 17:09
S'exprimer face à l'homme ce n'était pas la chose la plus simple, mais peut-être que de part son statut, sa façon de faire, Turner arrivait quand même à formuler des phrases qui restaient un tant soit peu cohérentes sans trop bafouiller. L'air de rien, c'était quand même déjà pas mal pour lui. Alors il expliquait que pour lui, parler c'était aussi se souvenir et forcément c'était quelque  qui était beaucoup trop désagréable pour lui, il préférait largement garder au maximum ces souvenirs qui le hantaient déjà assez  à son goût loin de lui. Et il avait continué de parler jusqu'au moment où il demandait l'avis de l'infirmier, qui après tout était important. Avoir un autre point de vu, d'un adulte qui connaissait parfaitement la situation, qui était calme et posé était peut-être un bon point.

« Je pense qu’il y a sans doute bien des gens pour qui ton avis compte, puisque toi tu comptes. Et que tu couves un truc qui te ronge. Qu’en parler, c’est certes se souvenir et accepter, mais c’est aussi te faire le respect d’être bienveillant envers toi-même. De reconnaitre que tu as vécu quelque chose de dur et que c’est ok. »

Il pouvait probablement les compter sur les doigts d'une main, ces personnes-là : sa mère, Lewis & Sovahnn. Voire William, oui, son cousin faisait sûrement parti de ces personne-là, il ne pouvait qu'en convenir même s'ils semblaient vivre sur deux planètes totalement différentes. Pour le reste, par contre, il n'était pas forcément d'accord avec l'homme – qui en même temps, n'avait pas toutes les cartes en mains- : mais comment est-ce qu'il pourrait être bienveillant avec soi-même après ce qui s'était passé chez les Inquisiteurs ? Non, ça c'était plus fort que lui. Il ne méritait pas le pardon même si au final, ça avait surtout était un seul choix désastreux qui avait entraîné la suite.
Et il le reconnaissait, qu'il avait vécu quelque chose de dur, seulement, il se posait de sérieuses questions lorsqu'il voyait que pas mal de prisonniers avaient finalement fait amis avec certains Sorciers  lors de l'occupation et qu'ils n'avaient pas l'air de mal vivre l'après. Comme s'ils étaient arrivés à faire table rase de tout ça.
Et lui, il se sentait mauvais, nul, par ce qu'il n'y arrivait pas.

« J’en pense que c’est normal et humain d’avoir envie d’entrer dans la facilité de tout rejeter en bloc. Encore plus de trouver quelqu’un sur qui lâcher la haine qui vous dévore. C’est injuste, mais humain. Je pense que tu as raison, la haine ne fait qu’engendrer la haine et c’est bien ce qu’ils recherchent. A haïr les gens pour leur sang, on ne fait que les retourner contre soi. S’en faire des ennemis. Maintenant… traumatisme ou pas traumatisme, c’est à vous de choisir ce que vous voulez faire de ce que vous avez vécu. C’est en quelque sorte récupérer le libre arbitre qu’ils vous ont pris. Reprendre en main votre existence. A haïr l’autre, le repousser ou le comparer, me haïr moi… c’est leurs mots qui sortent de sa bouche. Peut-être de la tienne d’après ce que tu me dis. »

Mais il n'y avait pas eu que les Supérieurs, et c'était bien là le problème. Par ce que faire la différence entre les sorciers était du coup beaucoup plus compliquée. Non, il ne s'agissait pas que des extrémistes... et pourtant est-ce qu'il les haïssait réellement tous ces gens ? A part ses sœurs, peut-être et encore ? Non, ce n'était pas de la haine, c'était juste de la peur, encore et toujours. Il se tritura nerveusement les mains en ne sachant pas comment répondre à tout cela, peut-être aussi par ce qu'il n'en avait pas envie. Par ce qu'il ne savait pas comment le qualifier tout ça, que les mots n'arrangeraient rien, qu'ils ne suffiraient à expliquer sa vision des choses ou bien ce qu'il pouvait ressentir.
Les efforts, il essayait déjà de les faire chaque jour... mais ça n'était jamais assez, du moins il avait cette impression. Il était toujours cette bête un peu curieuse que l'on regardait bizarrement par ce qu'il n'avait pas les mêmes codes que le commun des mortels.
Quelque part aussi, c'était la facilité de dire ou de penser que l'on pouvait reprendre en main leur existence comme ça ; peut-être en d'autres temps, en d'autres circonstances, mais il ne devait pas ignorer qu'une épée de Damocles ne devait pas être loin de leur tête avec la révélation de la magie et des Supérieurs qui allaient pouvoir se venger. Il avait envie de lui crier dessus, par ce c'est ce qu'ils essayaient de faire de reprendre en main leur existence... mais, ça effectivement Maxence ne pouvait pas le deviner surtout vu leur comportement. L'homme essayait juste de les aider, voilà comme il entendait les choses, alors même si tout n'était pas juste à ses yeux, il l'écoutait attentivement, essayant d'intégrer les informations.

« Tu parles de trauma, moi je vais te parler de poison. Ils vous ont infecté et maintenant il est tentant de laisser ce poison se répandre. C’est dur parce que ça demande d’accepter ce qu’il s’est passé pour le prendre en compte sans le nier. Mais sans ça… c’est les laisser gagner. Les laisser vous utiliser pour répandre leur poison immonde qui gueule à qui veut bien l’entendre qu’on est ennemis les uns des autres. »

Comme s'il ne le savait pas. Bien sûr que ça, il en avait conscience, peut-être pas en totalité, mais en grande partie. Néanmoins là où Maxence avait tort dans son discours du moins pour lui, par ce que pour Lewis il avait raison ; c'était de s'arrêter aux Supérieurs. Par ce que ce « poison », au final il s'était déjà un peu insinué en lui avant ça ; là encore pas de la haine mais encore et toujours la peur et le rejet. Ils n'étaient pas ennemis, mais pour beaucoup, il était juste inférieur. Un moins que rien, juste par ce qu'il n'avait pas eu de chance à la loterie génétique.

« Et pour accepter ce qu’il s’est passé… bah il faut accepter aussi d’en parler. Il agit comme quelqu’un qui garde ça pour lui depuis des mois en refusant de l’accepter. Alors forcément, un simple évènement peut faire voler en éclat son illusion de normalité et ça ça fait sacrément mal. Je suis un soldat Timothy. Crois-moi je sais ce que le mot « déni » veut dire et à quel point on peut se prendre l’angoisse et la douleur en pleine gueule si on ne se méfie pas. Et je sais aussi que ça peut faire disjoncter. Et c’est pas grave, encore une fois c’est humain. Mais avoir conscience de nos processus de pensée c’est aussi un premier pas pour aller mieux. »
 « Vous vous trompez. Je n'ai aucune haine pour vous, dans le sens général du terme.» souffla-t-il.  « C'est probablement un bien beau discours, mais dans vos phrases tout à l'air si simple, alors que ça ne l'est pas. Vous croyez quoi ? Qu'on essaye pas de s'en sortir ? C'est faux, c'est juste totalement faux. Un Soldat, peut aller voir des personnes pour en parler, on va voir qui nous, pour peu qu'on est envie de le faire ? Quelqu'un qui ne connaît rien de la magie ? Quelqu'un qui fait partie du monde magique et qui fera que l'on s'en méfiera forcément ?»

Est-ce qu'il était en colère, peut-être un peu, par ce que tout avait l'air si simple dans ce qu'il disait l'homme, alors pourquoi est-ce qu'il n'y arrivait pas ? Pourquoi ses efforts continuaient à être quasi vain ? Pourquoi même avec les gens qu'il appréciait – comme Enzo-, il ne pouvait s'empêcher d'avoir peur ? Et ça faisait mal, par ce qu'il avait l'impression que même là, il était en total échec et qu'il ne savait plus comment s'y prendre. Et puis, pourquoi chacun n'avait-il pas le droit de faire comme il en voulait ? S'ils jugeaient que c'était mieux de ne pas en parler ? Pourquoi est-ce que ça semblait si mal pris ? C'était juste comme ça, ça faisait parti de leur caractère.
Alors oui, cette colère était plus dirigée contre lui-même au final, par ce qu'il échouait, par ce qu'il n'arrivait pas à formuler les choses, à se faire comprendre ce qui menait à des quipropos et situations désastreuses.

 « Comment récupérer un soi-disant libre abrite alors que des que je vais chez la famille paternelle on me fait bien comprendre ce que je vaux, et ce depuis des années ? Ce poison, comme vous l'appelez, il était déjà présent bien avant Eux. Distillés, par mes sœurs, ou de soi-disant amis.» Il eut un rire amer.  «Comment est-ce vous croyez qu'on se sent, avec Lewis, quand on voit que d'autres ont réussi à passer tout ça ? Comment est-ce que vous pensez que l'on vie la révélation de la Magie, outre ces abrutis, on sait très bien qu'Ils peuvent nous retrouver. Ce n'est pas du déni, on sait ce qui s'est passé, on ne tient juste pas à en parler. » Ou plutôt Lewis ne tenait pas à en parler; lui l'aurait bien fait avec son meilleur ami fut une époque, mais aujourd'hui il préférait le silence. Et aujourd'hui qu'on lui avait trop fait comprendre qu'il valait mieux qu'il se la ferme, qu'il était juste coupable, un abruti, pas une victime... et bien il ne savait plus le faire. Il n'osait plus le faire, comme une autre peur viscérale. Sans compter qu'il ne voulait pas ennuyer les autres avec tout ça, ou même les inquiéter.  « Et j'ai des... une amie sorcière.» avait-il ajouté en le regardant dans les yeux.  « Je sais faire la part des choses, je sais très bien que vous ne me ferez rien, comme la plupart des gens... mais cela n'empêche pas l'angoisse, la peur. C'est tout. C'est compréhensible ou pas du tout ? J'ai pas l'impression d'être hyper limpide.»

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Mer 20 Oct 2021 - 16:55
La douleur était là, évidente dans sa poitrine, la frustration s’accrochant au reste des épreuves parcourues ces derniers temps. Maxence se reprenait, bien sûr, posant sa voix et ses tourments pour s’apaiser. Il savait garder un certain recul sur les choses, avait l’habitude d’encaisser les situations douloureuses, les deuils, les pertes et même les reproches. Oh oui, ça faisait parti de son métier… mais cette guerre il ne l’avait pas choisie et cette bataille-ci, il ne l’avait pas réellement prévue. Les mots étaient beaux, lui parlaient, pour autant, il sentait qu’il perdait du terrain. Si Timothy était d’accord avec lui sur la forme : Lewis n’aurait pas dû le frapper ainsi ni même lui servir de ces phrases pleines d’un rejet criant… il l’était plus ou moins sur le fond. Et voir ce doute dans le regard du jeune homme faisait tout aussi mal que le reste. Pour autant le garçon ne s’éloignait pas de lui mais il le sentait se tendre à ses paroles. Sans doute ne faisaient-elles pas mouche comme il l’aurait espéré. Qu’importe, il avait dit ce qu’il avait à dire et ne pouvait forcer un autre à penser comme lui, qu’importe la douleur que son opinion pouvait provoquer. C’était malheureux, mais c’était ainsi.

« Vous vous trompez. Je n'ai aucune haine pour vous, dans le sens général du terme.»Dans le sens général du terme. Intéressant comme concept. « C'est probablement un bien beau discours, mais dans vos phrases tout à l'air si simple, alors que ça ne l'est pas. Jamais il n’avait sous-entendu que c’était simple. En revanche il y a parfois des choix à faire et des postures à adopter. Le monde n’est jamais simple, encore une fois tout dépend de la façon dont on décide de s’y placer. Vous croyez quoi ? Qu'on essaye pas de s'en sortir ? C'est faux, c'est juste totalement faux. Tu mets dans mes paroles des choses que je n’ai pas dit. Un Soldat, peut aller voir des personnes pour en parler, on va voir qui nous, pour peu qu'on est envie de le faire ? Quelqu'un qui ne connaît rien de la magie ? Quelqu'un qui fait partie du monde magique et qui fera que l'on s'en méfiera forcément ?»
« Tu fais partie de ce monde autant que moi Timothy... »

Ce ‘nous’ lui faisait salement grincer des dents, les mettant sans cesse en opposition comme s’ils appartenaient à deux univers tout à fait différents. Deux étrangers, deux ennemis, donc, sans doute. Comme d’anciennes rancunes entre deux royaumes. Etait-ce ça ? Devaient-ils sans cesse s’affronter pour des convictions qu’ils ne possédaient pas ? Ces gens provoquaient le rejet, l’entretenaient tous les jours un peu plus et Maxence voyait avec douleur dans les yeux de ce garçon toute la portée de leurs méfaits. Oh oui, le venin se répandait et Lewis ou Timothy, à son tour, en étaient porteurs, devenant à leur façon, l’agresseur.

« Comment récupérer un soi-disant libre abrite alors que des que je vais chez la famille paternelle on me fait bien comprendre ce que je vaux, et ce depuis des années ? Ce poison, comme vous l'appelez, il était déjà présent bien avant Eux. Distillés, par mes sœurs, ou de soi-disant amis.» Oh ça il n’en doutait pas, en était navré mais n’en doutait pas. Avait-il suivi les ordres de Supérieurs lui aussi alors qu’il était dans l’armée ? Ou bien n’était-ce que leurs précurseurs ? Etait-il devenu à son tour celui qui répandait le poison ? Jusqu’où pouvaient-ils aller avant de se rendre compte de ce qu’ils faisaient ? Avant de réagir. Peut-être que ce n’était pas de la haine, mais c’était de la peur. Et peur et haine sont violemment intriqués dans le monde d’aujourd’hui. Timothy eut un rire amer avant de reprendre devant le mutisme d’un Maxence qui le laissait simplement aller au bout de ce qu’il avait à dire. «Comment est-ce vous croyez qu'on se sent, avec Lewis, quand on voit que d'autres ont réussi à passer tout ça ? Comment est-ce que vous pensez que l'on vie la révélation de la Magie, outre ces abrutis, on sait très bien qu'Ils peuvent nous retrouver. Ce n'est pas du déni, on sait ce qui s'est passé, on ne tient juste pas à en parler. » Ouh que ça cognait chez lui à présent. Comme ça ruait de violence dans ses propres plaies, éveillées par ces quelques mots. Creusées d’acide.
Le jeune homme se retournait vers lui, posant un regard droit sur lui. « Et j'ai des... une amie sorcière.» Maxence eut toutes les peines du monde à retenir le petit souffle amusé qui monta sous la surprise. Oui. Sovahnn. Il était au courant. Sans doute la moins sorcière de toutes les sorcières… et la moins sous contrôle également ; mais évidemment une chose pareille, il ne le dirait pas. « Je sais faire la part des choses, je sais très bien que vous ne me ferez rien, comme la plupart des gens... mais cela n'empêche pas l'angoisse, la peur. C'est tout. C'est compréhensible ou pas du tout ? J'ai pas l'impression d'être hyper limpide.»
« Oh si, c’est limpide Timothy, c’est limpide.. »

Il y avait de la fatigue dans ses mots, dans le regard d’un homme fatigué de faire face à l’absurdité et la violence humaine, de voir s’éteindre des gosses et des amis.

« J’y pense absolument tous les jours. » Voilà la réponse à tous ces « comment pensez vous qu’on se sent ? ».

De la douleur, surtout, de voir ce que ces gens avaient fait et ce qui ressortait des paroles de ce garçon. Un instant, Maxence baissait le regard pour le poser au sol en soupirant, presqu’amusé.

« C’est amusant. Moi j’ai un ami noir et gay. Je sais faire la part des choses, je sais très bien qu’il ne me fera rien… » Ces mots n’étaient pas les siens, bien évidemment. Ils n’étaient là que pour souligner ce que lui pouvait entendre dans ce que le garçon disait. Redressant le regard, il le posait de nouveau sur lui. « Tu sais, si dans les mots homophobie ou xénophobie, il y a phobie, ça n’est pas pour rien. » Et ce n’est pas parce que ce mot là n’existe pas que les plaies, elles, ne sont pas bien présentes.
Ouh, elle ferait mal cette comparaison, il le savait. D’autant plus au vu des attirances du jeune homme, chose qu’il ignorait, évidemment. Une dernière tentative pour le faire réagir, passant sous silence bien des points sur lesquels il aurait voulu réagir en d’autres circonstances.
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Maxence Lukas Wargrave
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Maxence Lukas Wargrave
Mer 20 Oct 2021 - 17:51
« Tu fais partie de ce monde autant que moi Timothy... »
 « Non.» avait-il simplement soufflé.

Non, du moins pas comme il le voudrait. Ca été presque un cri du cœur, juste son avis, juste sa douleur sur la situation. Non, il ne faisait pas parti de ce monde, surtout pas depuis que les Supérieurs étaient là et qu'il n'était qu'une aberration. Non, il ne faisait pas vraiment parti de ce monde de sorcier sinon pourquoi est-ce que ses sœurs, ses anciens « camarades » l'auraient rejeté ? Non, il ne faisait pas parti de ce monde, il pouvait il y avait accès, il avait les connaissances, mais ce n'était pas « chez lui ». Il ne s'y s'était ni à l'aise ni en sécurité. Et face à une baguette ; qu'est-ce qu'il pouvait faire ? Face au sentiment de supériorité de certains sorciers. Et pourtant, les autres y arrivent du con. Oui, pourtant, certains y arrivaient bien, arrivaient malgré tout à s'intégrer. Il inspira difficilement comme s'il se sentait le souffle coupé avant de rajouter, encore plus doucement.

 « On m'a toujours fait comprendre que ce n'était pas ma place. Et ils avaient probablement raison.»

Résigné ? Peut-être, d'une certaine façon. Il n'en savait rien. Mais s'ils le disaient, tous, est-ce qu'ils n'avaient pas un peu raison ? Peut-être qu'il n'était juste pas fait pour être là, tout simplement. Ou pas. Il s'en savait rien,  et il n'était pas certain d'apprécier réellement cette discussion. A la fois douce et violente, mais qui faisait mal. Qui continuait de rouvrir des plaies déjà mal cicatrisées. Et il triturait nerveusement ses doigts, essayant quand même de continuer à parler, à finir cette discussion. Ne pas fuir, pour une fois. Essayer de se comporter comme le grand garçon qu'il était, même si le retour allait faire mal.
Et comme bien souvent, il était un peu maladroit dans ses propos – comme dans la vie-, néanmoins il voulait s'assurer que Maxence avait bien compris comme s'il attendait une éventuelle validation de ce qu'il avait dit, de façon négative ou positive d'ailleurs.

« Oh si, c’est limpide Timothy, c’est limpide.. » Pas sûr que ce soit réellement un bon point vu la façon dont c'était dit. Aucune violence, dans les propos, mais il y avait quelque chose de tellement touchant dans le ton mis qu'il se sentit encore plus perdu. « J’y pense absolument tous les jours. »
 « D'solé.»

De quoi ? D'avoir débité ce genre de choses comme ça s'en sortait ? Possible... mais ce n'était pas ça qu'il regrettait par ce que c'était un sentiment. Un ressenti. Et ça, personne ne voulait lui enlever qu'il soit justifié ou non. Non, ce dont il était désolé c'était de l'avoir peut-être blessé avec ces paroles et c'était totalement différent à ses yeux. Ca n'avait pas été le but. Loin de là, même.
Et Wargrave avait baissé le regard, un instant, avant de reprendre la parole

« C’est amusant. Moi j’ai un ami noir et gay. Je sais faire la part des choses, je sais très bien qu’il ne me fera rien… » Hein ? Il cligna des yeux quelques instants, comme s'il ne comprenait le temps que tout monte au cerveau. Que l'insinuation, que la comparaison soit bien comprises, déchiffrée. Pas le temps de réellement réagir, même si l'angoisse était montée d'un grand... et que Maxence le regardait de nouveau. « Tu sais, si dans les mots homophobie ou xénophobie, il y a phobie, ça n’est pas pour rien. »

Silence de plomb pendant quelques secondes, ou même dizaine de secondes, de même qu'il s'était totalement figé. Et il luttait. Il luttait pour ne pas se mettre à pleurer, à essayer de calmer l'angoisse qui lui tordait le ventre qui menaçait de faire un ravage. Il luttait pour essayer de réponde convenablement. Il luttait pour ne pas se laisser submerger par tout ça. Il ravala difficilement un haut le cœur tandis qu'il avait serré les poings, n'arrivant plus à refréner quelques larmes qui n'avaient pas pu s'empêcher de couler le long de son visage. Il avait néanmoins réussi à inspirer un bon coup pour commencer à répliquer.

 « J'le sais, c'bon j'le vis aussi.»

Le ton n'était pas agressif. Il essayait de contenir plus la détresse qui le submergeait. Par ce qu'il ne voulait pas être comme ça . Il ne voulait pas être comme eux... mais il n'arrivait pas à faire mieux. Peut-être aurait-il dû dire qu'il avait peut-être aussi peur de l'être humain en général, mais qu'il est vrai que dès que quelqu'un avait une baguette c'était pire.
Peut-être aurait-il dû dire, qu'il avait aidé Duncan, ou même Enzo alors qu'il aurait juste pu passer son chemin, et qu'il l'avait fait alors qu'il était loin d'être rassuré.
Peut-être aurait-il pu sortir d'autres arguments qui pour certains auraient été valables et pour d'autres absolument pas.
Peut-être aurait-il dû essayer de lui expliquer qu'il essayait vraiment de s'intégrer parmi les sorciers, mais que ses angoisses ne pouvaient pas s'effacer comme ça, pas en ayant plus confiance en Eux depuis bien avant les Supérieurs.
Peut-être aurait-il pu dire qu'il avait essayé de plaider la cause des « gentils » Sorciers chez les Inquisiteurs sans le dire comme ça, s'octroyant certaines foudres noires par la même occasion de ces Moldus.
Peut-être. Mais il ne le fit pas, par ce que ça n'aurait servi à rien. Par ce qu'il savait que Maxence avait raison dans le fond, même s'il n'y avait aucune haine, même s'il avait besoin juste d'un peu de temps pour reprendre confiance en ces êtres Humains.

Alors il n'y avait que le silence. Que les larmes silencieuse. Qu'un dégoût encore plus fort de lui-même, comme si avant ce n'était pas assez. Echec. Voilà ce qu'il était tout simplement.
Et finalement, il avait repris en essayant de ne pas trop renifler, de le regarder un maximum possible dans les yeux.

 « Ce n'est pas ce que je veux. D'être comme ça.» la vois-tu Maxence, la pure détresse qui le submergeait.  « Je... Je n'ai pas voulu vous blesser.. vous.. ou quelqu'un d'autres... mais, mais je sais juste pas comment faire autrement.»

Triste aveu, pourtant réel. Il n'arrivait pas à calmer ses angoisses même s'il savait que la plupart était fausse. Il avait déjà progressé un peu ces derniers mois. Et il aurait voulu en être fier, mais après ça c'était impossible. Le constat était implacable.
Alors, qu'elles coulent les larmes, alors qu'ils durcissent encore plus, les regrets et l'angoisse qui le bouffait littéralement.

 « J'ai déjà beaucoup de mal à faire confiance aux Moldus alors... » il laissa la phrase en suspens, déglutit difficilement avant de reprendre  « Je.. je n'arrive pas à ne pas angoisser ; même si je sais que c'est stupide. Je n'y arrive pas et... et je n'arrive pas à trouver de porte de sortie pour mieux agir. »

Il était là, l'appel à l'aide. Parce qu'il voulait vraiment s'en sortir, par ce qu'il voulait vraiment ne plus avoir de tout et rien. Mais il n'avait pas les clefs en mains. Aucune confiance en lui, quasiment pas dans les autres -sauf dans de très très rares personnes-.
Alors, Croyais-moi. Par pitié croyais-moi, c'est probablement ce que tout son être diffusait. Pourquoi l'avis de Maxence et ce qu'il pouvait bien penser était si important ? Peut-être par ce qu'il trouvait tout simplement que c'était vraiment une bonne personne, quelqu'un qui avait beaucoup de réponses. Quelqu'un qui savait sonder les âmes... et la sienne était juste misérable.
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Timothy Turner
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Timothy Turner
Mer 27 Oct 2021 - 21:51
« Non.»

Si. Comment dire ça ? Les évènements auront lieu, le rejet aura lieu, les insultes auront lieu, pour lui ou pour d’autres même s’il était bien plus à risque, c’est certain. Jamais Maxence ne niait cette évidence ni la violence de cette sensation. Simplement entre les évènements en question et soi-même, il y a une étape, une barrière : celle du jugement. Et là-dessus, il y a possibilité d’interférer.

« On m'a toujours fait comprendre que ce n'était pas ma place. Et ils avaient probablement raison.»

L’envie de lever les yeux au ciel était là mais Maxence se l’interdisait. Bien sûr, ça n’avait rien à voir avec Timothy en lui-même mais bien avec ces plaies qu’il voyait suinter. L’impression d’être totalement impuissant face à ce monde qui s’écroulait, blessé dans ses fondations, craquelé qu’il était de toujours risquer de s’effondrer. Ah que ces plaies l’énervaient, oui, car ils gagnaient. Ils remportaient cette guerre à coup de trahisons, de fourberie… le foutu poison de la discorde était semé et à présent il se répandait, car les Hommes ne sont que ça, des Hommes. Et qu’amenés dans un contexte de haine de l’autre, il n’y avait apparemment qu’une voix possible : celle du conflit. Et ça le rendait dingue, tout soldat qu’il était. Tout coupable qu’il était.
Alors non, ils n’avaient pas « probablement raison ». Ça ne marche pas comme ça gamin. Tu leur donnes trop de pouvoir.

Alors oui, ses mots étaient durs, Maxence en avait conscience. Une question pouvait alors se poser : dans quelle mesure une victime peut à son tour être coupable ? Une question taboue dans le monde actuel car elle renvoyait à des blessures trop souvent infligées. Et pourtant elle se posait. La question de ce qu’on fait de la haine de l’autre. Comment on s’en remet. Et comment on devient à son tour bourreau. Après tout, le mal ne vient pas de nulle part, il est créé, forgé, il se répand, prend de l’ampleur et peu à peu, il devient tangible.

L’autre luttait, encaissait les mots prononcés, les prenait en pleine gueule et Maxence restait immobile, prêt à s’en prendre une nouvelle si ça devait arriver. Calme, il savait voir la détresse cachée sous les atours du rejet. Il savait aussi exprimer que là, ça n’était pas possible et que certaines choses ne pouvaient être dites ou faites. Que ça, là, ça fait mal et il n’est pas acceptable de l’exprimer ainsi. Car non, le positionner comme n’importe quel sorcier comme tortionnaire, l’infirmier ne l’acceptait pas. Ça, c’est blessant. Et c’est pas ok. Alors oui, ses mots faisaient mal, Maxence en avait parfaitement conscience. Etre place face à ses méfaits n’est jamais plaisant. Mais ne pas le faire, c’est aussi donner la légitimité à l’autre de continuer et ça, ça n’était simplement pas acceptable. Pour autant, il n’avait aucune envie de simplement balancer ça pour disparaitre ensuite. Il n’y avait pas de mauvaise intention dans le comportement de Timothy, Max l’entendait tout à fait. Il n’était juste qu’un gosse perdu face à ses émotions. Un môme éclaté par la violence du monde qui ne trouvait qu’une façon de répondre : en miroir. Comme Lewis mais d’une façon plus pernicieuse.

« J'le sais, c'bon j'le vis aussi.»

Le ton sec trahissait les émotions violentes qu’il voyait grimper à ses yeux comme un océan qui déborde. Pas de réactions de la part du sorcier, Maxence attendait simplement, conscient que ce qu’il venait de lui dire était douloureux et que ça devrait faire son chemin. Il s’attendait assez à ce que le garçon s’en aille mais il n’en fit rien. Submergé, agressé par ses propres émotions, il gambergeait et peu à peu, Maxence voyait les bouillonnements intérieurs lui monter aux yeux, s’écoulant en silence sous son regard bienveillant. Gêné d’être celui qui déclenche les larmes, l’ancien infirmier l’était. Pourtant il y a certaines choses qui doivent être dites et comprises. Et certaines émotions qui doivent être vécues. Lutter contre n’a simplement pas de sens.

Finalement, Timothy redressait le regard, assumant enfin de le plonger dans le sien. Un signe que le rejet en question n’était pas tant effectif que ça. « Ce n'est pas ce que je veux. D'être comme ça.» je le vois Timothy, je le vois. « Je... Je n'ai pas voulu vous blesser.. vous.. ou quelqu'un d'autres... mais, mais je sais juste pas comment faire autrement.»

Oh je sais bien, je vois bien. Mais je n’ai pas les réponses, gamin. Si je les avais, je te promets que je te les donnerai. Si j’avais la possibilité de sortir le monde de sa mélasse, si je savais m’extirper de mes propres défauts, mes propres douleurs, je le ferais. Mais je sais pas faire.

Et puisque Timothy voulait le regarder dans les yeux, Maxence soutenait son regard, assumait les larmes dont il n’était responsable que de les avoir révélées. Dans ses prunelles, l’empathie.

« J'ai déjà beaucoup de mal à faire confiance aux Moldus alors... » Ah, comme il en avait des choses à dépasser. Des points sur lesquels travailler. Clairement, ce jeune avait besoin d’un psy… à vrai dire, sans doute en avaient-ils tous besoin. Encore fallait-il trouver la bonne personne ; sur ce point, il avait raison. « Je.. je n'arrive pas à ne pas angoisser ; même si je sais que c'est stupide. Je n'y arrive pas et... et je n'arrive pas à trouver de porte de sortie pour mieux agir. »

Les lèvres pincées face aux aveux du garçon, Maxence resta un instant muet, attendant la suite s’il y en avait une. Un instant seulement à observer ce gosse qui se délitait sous la violence de ses propres sentiments. Rien que quelques secondes avant de délier doucement son bras pour poser sa main avec une lenteur délibérée sur le bras du garçon.

« J’entends ce que tu me dis. Et je sais que c’est douloureux. » Un geste vers lui, le genre de choses qu’il ne faisait pas, dont il n’avait pas le droit mais qui s’était imposé d’années en années quand il les voyait, tous ces mômes à s’écrouler à Poudlard. Un geste pour s’assurer qu’il le pouvait et en douceur, il le prenait contre lui. « Et je te crois. » quand il disait qu’il ne voulait pas agir ainsi, être dans le camp de ceux qui maltraitent par seule réponse viable. Le gosse était sincère, il eut été aveugle s’il ne l’avait pas pensé.

Un instant, en silence, il le laissait s’épancher, craquer, s’écrouler. Parce qu’on a le droit parfois. Et puis, doucement ;

« Ce qu’ils ont fait était infâme. Ils n’avaient pas le droit de te faire ça. Et toi, tu as le droit de te sentir comme ça. C’est légitime et normal. » Ce qui ne veut pas dire que le comportement associé, lui, l’est. Mais il l’avait dit et estimait ne pas avoir besoin d’enfoncer sans cesse le clou. Et parce que ces mots là étaient aussi importants que les premiers. Un instant, il n’était que l’humain qui était là, donnait ce qui manquait de soutien, de tendresse aussi peut être, comme un frère envers un enfant. Pas son rôle, pas le droit, pas professionnel ; tout ça était juste. Mais il ne l’était plus. Et surtout, lui aussi était humain, parfois dépassé, parfois submergé par ce qu’il mettait à l’instant totalement de côté pour se concentrer sur lui. Et parce qu’à l’instant il n’y avait que ça qui avait de sens.

Et puis, avec douceur, il se redressait pour l’éloigner légèrement avant de reprendre.

« Tu te trahis, gamin. Tous les jours. » Tu trahis tes valeurs, tes pensées, tes opinions. C’est pour ça que ça fait mal. « Tu sais ce qu’on dit ? Que la colère c’est venger les fautes des autres sur soi-même. J’ai l’impression que c’est ce que tu fais à propos de ta peur. » Tu te venges sur toi-même. Tu te fais du mal. « Tu t’en prends pas aux bonnes personnes. Et tu te fais du mal au passage, ainsi qu’aux autres. Le monde ne changera pas Timothy… pas sans qu’on l’aide. Et t’as été mis dans une situation où tu ne pouvais que subir ce qui t’arrivais… mais c’est plus le cas. Alors maintenant, entre la haine qu’on t’adresse et la façon dont tu le vis… il va falloir que tu intègres qu’il y a une barrière. Ton jugement. Il n’y a que toi qui décides la façon dont tu vis les choses, personne d’autre. Et tu n’as pas à rester passif. Tu peux agir. T’en es même seul responsable. Tu comprends ce que je te dis ? »


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Maxence Lukas Wargrave
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Sam 30 Oct 2021 - 18:58
C'était compliqué à dire tout cela, ou même à expliquer, d'autant plus que les propos de Max, si juste – et durs- résonnaient d'une manière malsaine en lui. Il ne voulait pas être comme ça. Il ne voulait pas être de ceux qui blessent, de ceux qui mettent tout un groupe dans le même panier. D'ailleurs, d'une certaine manière, il ne le faisait pas totalement, plusieurs fois chez les Inquisiteurs il avait essayé de dire haut et fort qu'il y avait des différences, que certains Sorciers étaient gentils, des gens biens et bons. Des personnes respectables. Et tout ça, il le pensait totalement, malheureusement les traumatismes faisaient qu'il avait du mal à le montrer lorsqu'il se trouvait face à un sorcier, surtout quelqu'un qu'il ne connaissait pas... et ce, le temps que la confiance prenne un minimum. C'est probablement pour cela qu'il arrivait avec le temps à apprécier Enzo, qu'avec Takuma ou même Maxence c'était moins difficile qu'avec d'autres de discuter : par ce qu'il se sentait en confiance, un minimum. La peur restait en fond, le stress aussi, son cerveau ne pouvait s'empêcher d'être aux aguets, mais paraissait-il que cette paranoïa – ou peut importe comment les gens voulaient appeler ça- était normale, un symptômes qu'il avait développé en post-traumatique. Et il essayait d'y travailler dessus, par ce que ce n'était pas viable pour lui, mais ça ne l'était pas non plus pour les Sorciers qu'il côtoyait notamment pour ceux qui venaient chez Sovahnn.

Et il voulait y arriver. Réellement. Peut-être même est-ce que c'était un de ses souhaits les plus chers, mais pour l'instant ça restait quand même plus proche de l’échec qu'autre choses. Alors oui, que quelqu'un comme Wargrave pour qui, au final, il avait beaucoup de respect lui fasse remarquer cela, c'était fichtrement douloureux, ça piquait. Alors, il avait voulu lui dire à quel point il essayait, à quel point il sentait juste démuni face à tout cela et qu'il ne savait pas résoudre son problème. Qu'il n'avait pas vraiment de clefs. Qu'il s'en voulait, qu'il se haïssait d'être comme ça, si nul, si faible. Il l'avait dit avec ces mots de façon comme même un peu plus partiale, probablement pour ne pas inquiéter Maxence outre mesure, mais visiblement sa façon de réagir, de le regarder le trahissait grandement. Et il espérait que l'homme comprendrait ce qu'il voulait dire, et qu'il croirait en ses bonnes intentions. Il avait besoin que l'autre le croit. Non, c'était même pire, c'était probablement primordial, par ce que si quelqu'un d'aussi bon que l'infirmier ne le croyait pas, alors il en serait de même pour les autres... et les choses n'évolueraient guère.
Et Wargrave avait pincé ses lèvres pendant un instant imposant le simple silence, et pour une fois ce dernier était quelque chose de violent, de compliqué à vivre. Une réponse, vite. Et enfin, si l'homme n'ouvrit la bouche de suite il avait néanmoins posé une main – très lentement- sur son bras, geste auquel il ne se soustrayait pas contrairement à ce qu'avait pu faire Lewis un peu avant. Un point positif, probablement, par ce que cela devait signifier un truc pas trop moche. Pas le temps de se poser beaucoup plus la question, de toute manière, car l'homme avait déjà repris la parole

« J’entends ce que tu me dis. Et je sais que c’est douloureux. » Il avait bugué un instant, non pas en entendant ces paroles mais plutôt par ce que l'homme l'avait pris contre lui. Et bordel que ça faisait du bien ce simple contact, si simple mais qui voulait dire tant au final. Il essaya néanmoins de se contenir un minimum, par ce qu'il sentait l'avalanche de larmes arriver.... salvateur, voilà comment il considérait ce simple geste de réconfort. « Et je te crois. »

Un réel soupir de soulagement avait été lâché par le plus jeune, il avait l'impression de sentir en vague poids quitter ses épaules aussi stupide que cela puisse paraître. Ne pas craquer. Ne pas craquer plus. Surtout ne pas craquer plus. Et pourtant, il avait du mal à se contenir.

« Ce qu’ils ont fait était infâme. Ils n’avaient pas le droit de te faire ça. Et toi, tu as le droit de te sentir comme ça. C’est légitime et normal. »

Il acquiesça vaguement. Oui, bien sûr que c'était normal... mais pourquoi est-ce qu'il n'arrivait pas, malgré une bonne volonté apparente à passer à travers tout ça ? Pourquoi d'autres y arrivaient si bien, si facilement ? Pourtant, ils avaient vécu plus ou moins la même chose... Et l'homme s'était éloigné un peu de lui avant de reprendre :

« Tu te trahis, gamin. Tous les jours. » Hein ? Pardon ? Il cligna des yeux, par ce qu'il ne comprenait pas bien ce qu'il voulait dire par là. « Tu sais ce qu’on dit ? Que la colère c’est venger les fautes des autres sur soi-même. J’ai l’impression que c’est ce que tu fais à propos de ta peur. » Et il plantait, encore plus. Il n'était pas certain de bien comprendre le message que Maxence essayait de le délivrer. « Tu t’en prends pas aux bonnes personnes. Et tu te fais du mal au passage, ainsi qu’aux autres. Le monde ne changera pas Timothy… pas sans qu’on l’aide. Et t’as été mis dans une situation où tu ne pouvais que subir ce qui t’arrivais… mais c’est plus le cas. Alors maintenant, entre la haine qu’on t’adresse et la façon dont tu le vis… il va falloir que tu intègres qu’il y a une barrière. Ton jugement. Il n’y a que toi qui décides la façon dont tu vis les choses, personne d’autre. Et tu n’as pas à rester passif. Tu peux agir. T’en es même seul responsable. Tu comprends ce que je te dis ? »

Et effectivement avec ces nouvelles précisions, avec cette façon de développer il voyait un peu mieux ce que l'homme voulait dire. En partie du moins. Mais la fin, sur le jugement qui était une barrière, il n'était pas certain d'être sur la même longueur d'onde. Il se passa une main dans les cheveux, essayant de reprendre un peu de contenance, mais ça faisait au final beaucoup d'informations, d'émotions en même temps, et il n'arrivait à tout gérer, à tout intégrer ou même analyser.

 « Et comment est-ce que je peux agir ? Par ce que je ne suis pas certain de comprendre. Je veux dire, je sais que comme partout, il y a des gens bien et d'autres horribles chez les Sorciers. Comme pour les Moldus. J'en ai totalement conscience mais...» Il se mordilla la lèvre ... je ne suis pas certain d'être sur la même longueur d'onde, alors j'espère que je ne ferai pas de hors-sujets. Mais par exemple, on va prendre Enzo, c'est quelqu'un que j'apprécie sincèrement. Tu n'aurais pas pu le dire avant bougre d'âne, par ce que le discours de l'homme aurait pu être peut-être sensiblement différent ?  « Je sais que je peux lui faire confiance. Je sais qu'il ne me fera pas de mal. J'en ai conscience... Mais, je ne peux pas m'empêcher, même s'il y a du mieux au fil des rencontres d'être quand même stressé et angoissé. Mon jugement, dans ce cas, est, n'est-ce pas ? Ok, lui est safe tu peux y aller sans stress... sauf qu'une autre partie de moi que je ne contrôle pas fait sentir le contraire. » Désolé Ryans, mais c'était l'exemple probablement le meilleur, le plus significatif.. et d'une certaine manière celui qui lui tenait le plus à cœur, par ce s'il y a bien quelqu'un avec qui il souhaitait que tout aille beaucoup mieux c'était bien lui. Pour Sovahnn, pour William. Pour eux deux, également...  « Et bordel, c'est super dur et frustrant de ne pas arriver à faire autrement. A ne pas arriver à vivre tout ça juste simplement.» Il se passa rapidement la langue sur les lèvres pour les humidifier avant de reprendre  « C'est sûrement qu'une question de temps et le fait que je fois continuer à travailler sur moi, tout ça. Mais j'ai juste l'impression que ça n'avance pas, malgré tous les efforts fournis... et vous venez de le confirmer...» Il laissa la phrase un peu en suspens pour ne pas se blâmer devant l'homme. Pas besoin qu'il entende ça.  « Et je sais que vous avez raison.»

Et il avait mal. Il avait besoin de se faire mal. Et cette haine envers lui-même, cette colère, elle ne faisait qu'augmenter dans ces moments-là. Minable petite chose. Mais au moins, il était réaliste, c'était sûrement toujours ça de pris.
Il se mordilla un peu la lèvre avant de continuer

 « J'suis d'solé, j'voulais pas vous importuner avec tout ça, et une nouvelle fois surtout pas vous blesser.»

Excuses, encore une fois. Comme s'il craignait que Maxence oublie...
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Timothy Turner
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Mar 16 Nov 2021 - 0:40
Pourquoi s’engager dans cette voie ? Pourquoi ne pas simplement l’arrêter net et fermer la discussion ? Il n’était pas compétant, n’avait pas la formation ni même le calme et le recul actuel, en tant qu’humain, pour poursuivre cette discussion. N’était-ce pas un excès de confiance que de s’engager ainsi sur un terrain qui ne lui plaisait pas. Epuisé, Maxence se savait écrasé par une situation violente qui mettait à mal ses nerfs. Un moment qu’il n’avait pas dormi, mal du moins, stressé par l’état de Sanae, puis soulagé mais attentif il voyait revenir en bloc bien des considérations dans son esprit. La mort des deux gamins de Poudlard qui avaient succombé malgré ses soins, celle de ses parents et la disparition de son frère. Sans parler de la culpabilité qui y était associée et qui ressortait sous une nouvelle forme au contact de Kezabel dont il avait vu mourir sa mère. C’était suite à ce drame qu’il avait réellement décidé de quitter l’armée, abandonnant net sa carrière alors qu’il aurait dû obtenir ses diplômes et ses grades peu après. Dur, donc, de se tenir dans la même pièce qu’elle, conscient qu’il se trouvait là comme une figure aux ailes sombres des plaies infligées à sa famille. Le choc, évidemment, lorsqu’il avait compris leur lien quelques jours plus tôt.
Dire que la situation était difficile aurait été d’une absurdité totale. Alors oui, ce nouveau coup arrivait à un moment où lui-même était plus facilement ébranlé. Pour autant Maxence ne voulait mettre de côté ce gamin qui essayait. Oui, il essayait. De se confier, d’avancer, de dépasser tout ça. Et être celui qui lui mettrait un stop c’était risquer de creuser un peu plus les fossés établis entre eux. Non, Wargrave ne savait quoi dire. Il n’avait pas les solutions, ne les aurait peut-être jamais et le blocage du garçon lui semblait bien trop profond pour qu’une simple discussion puisse débloquer quoi que ce soit. D’autant qu’il ne semblait simplement pas réceptif à ce qu’il lui disait. Soit Maxence tombait à côté, soit Timothy n’était simplement pas apte à entendre ça pour l’instant. Certaines choses demandent un certain process pour être débloquées. Et lui… lui n’avait ni les codes ni les clefs pour le sortir de là. Ce qui marche pour certains n’a pas d’effets sur d’autres, c’est comme ça. Et il faisait déjà son maximum pour prendre sur lui et marquer ses limites face à une situation délicate. Pourtant, il y avait face à lui un gosse. Rien qu’un gamin au bord des larmes qui finissait par craquer totalement devant lui tandis que, lentement, il le prenait dans ses bras.

Qu’il fait mal ce monde. Qu’il leur explose à la gueule sans cesse.

Et lui, là, il lui semblait qu’il était coincé dans le mode « oui mais ».
C’est que tu en dis trop, Maxence. Tu ne le laisses pas avancer à son rythme.

Oui. Certes. Mais il n’était pas psy. Lui n’était qu’un soldat qui avait pris trop de bombes, qu’un médecin qui avait perdu trop de patient, qu’un homme qui pleurait trop de proches. Alors parfois, il ne savait pas faire.
Laissant doucement le garçon, il reprenait puis attendait sa réaction, conscient de ses refus, de ses rejets, de ces petits signes qui se peignaient sur son visage et l’amenaient à penser qu’il n’avait pas fait mouche. Pas de tilt alors. Simplement de nouvelles inconnues pour celui qu’il voyait comme un gamin largué.

« Et comment est-ce que je peux agir ? Par ce que je ne suis pas certain de comprendre. Je veux dire, je sais que comme partout, il y a des gens bien et d'autres horribles chez les Sorciers. Comme pour les Moldus. J'en ai totalement conscience mais...» Mais pourtant ça ne fait pas sens. ... je ne suis pas certain d'être sur la même longueur d'onde, alors j'espère que je ne ferai pas de hors-sujets. Oh non, ils n’étaient pas sur la même longueur d’onde et Maxence était frustré de sentir qu’il n’arrivait à rien. Que ses mots n’atteignaient pas leur cible. Placé face à la frustration de l’impossible. Mais par exemple, on va prendre Enzo, c'est quelqu'un que j'apprécie sincèrement. Ah. Ça il ne l’attendait pas tient. Enzo débarquait dans la conversation sans qu’il ne le voit venir. Es-tu partout, Ryans ? Caché derrière les uns et les autres, débarquant calmement quand on ne t’attend pas ?
Il fallait croire.
« Je sais que je peux lui faire confiance. Je sais qu'il ne me fera pas de mal. J'en ai conscience... Mais, je ne peux pas m'empêcher, même s'il y a du mieux au fil des rencontres d'être quand même stressé et angoissé. Mon jugement, dans ce cas, est, n'est-ce pas ? Ok, lui est safe tu peux y aller sans stress... sauf qu'une autre partie de moi que je ne contrôle pas fait sentir le contraire. » D’accord.« Et bordel, c'est super dur et frustrant de ne pas arriver à faire autrement. A ne pas arriver à vivre tout ça juste simplement.» Y-a-t-il seulement quelque chose de réellement simple lorsqu’on vit de tels traumas ? Ce que Timothy ou Lewis avaient vécu, eux, précisément, Maxence n’en avait aucune idée mais il en avait vu défiler trop, trop de plaies, trop de peurs, trop de haine pour être naïf sur le traitement qui leur était réservé. « C'est sûrement qu'une question de temps et le fait que je fois continuer à travailler sur moi, tout ça. Mais j'ai juste l'impression que ça n'avance pas, malgré tous les efforts fournis... et vous venez de le confirmer...» Ravi de confirmer ce qui ne marche pas en provoquant des envies joyeuses de me démonter la gueule. Vraiment, c’est un plaisir. « Et je sais que vous avez raison.» Du fait qu’il ai un comportement qui n’était pas acceptable envers ceux qu’il ne devait pas considérer autrement que comme des semblables ? C’était certain. Dur à entendre, ça, Maxence pouvait le comprendre. Mais il ne pouvait continuer à agir ainsi en pensant ne pas répandre la douleur autour de lui.

« J'suis d'solé, j'voulais pas vous importuner avec tout ça, et une nouvelle fois surtout pas vous blesser.»

Il est aisé de s’excuser avant de recommencer.

Situation foutrement complexe, la migraine pointait.
Alors Maxence lâchait un soupir, une main dans ses cheveux, conscient qu’il les amenait à faire n’importe quoi mais assez peu préoccupé de tels détails.

« Enzo est un bon gars. » A qui il est arrivé de mauvaises choses. Quoi, ça vous dit quelque chose ? Moi aussi. « C’est même une belle personne que je respecte profondément. Je lui confierai ma vie s’il le fallait. Et il me l’a d’ailleurs déjà sauvée. » Des paroles honnêtes, prononcées avec un fond de tendresse presque fraternelle. Des paroles qui venaient poser une évidence : quoi qu’il dise, son opinion était faite concernant l’ancien Griffondor et il ne serait pas influençable. Une autre utilité : confirmer ce que le garçon pensait. Oui, Ryans était fiable, c’était un fait pour lequel Maxence aurait mis sa main à couper tant il l’avait fréquenté depuis toutes ces années. Mais il savait aussi que le jeune homme avait été mis dans des situations impossibles et que comme n’importe qui, il avait été amené à déraper.

« Ce que tu me dis au final, c’est qu’il y a un dissonance, un truc incohérent entre ce que ta conscience essaye de rationnaliser et ce que ton inconscient pense. Il y a une raison à ça ? Une part de toi qui ne se remet pas de certaines choses. Ici le concernant. » Plus tard, d’une manière plus générale.
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Maxence Lukas Wargrave
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Maxence Lukas Wargrave
Jeu 18 Nov 2021 - 11:04
Pourquoi continuer cette discussion ? Pourquoi alors qu'il savait pertinemment qu'elle était en train de lui faire du mal, que la suite serait encore plus compliquée ? Que ce genre de discussion, aussi calme soit-elle, un vrai échange, pouvait le faire resombrer ? Pourquoi est-ce qu'il restait le cul assis à côté de l'homme, à essayer d'expliquer l'inexplicable ? Probablement par ce qu'il espérait qu'à un moment donné quelqu'un aurait une clef, quelque chose qui le débloque. Peut-être suffisait-il d'une simple parole... mais si c'était le cas, ce n'était visiblement pas Maxence qui l'avait – personne ne l'aurait-.

Et vu où ils en étaient arrivés dans la discussion, il avait vraiment besoin que l'homme entende, même s'il ne comprendrait pas forcément, qu'il savait que tous les sorciers n'étaient pas des monstres, loin de là. Il en avait conscience, d'ailleurs si ça n'avait pas été le cas, il aurait pris ses jambes à son cou depuis bien longtemps, ou aurait pu péter un plomb comme Lewis même si ce n'était pas quelque chose qui lui ressemblait. Parfois à bout qui sait ce qui peut se passer ? Alors oui, probablement aussi qu'il voulait que l'infirmier intègre qu'il avait conscience de tout cela, mais qu'il ne savait pas comment faire, comment gérer le stress ou l'appréhension, quelque soit le mot adéquat. Et c'est probablement pour cela qu'il avait pris Enzo, tout le monde le connaissait à Poudlard, pas besoin de décrire le genre de garçon qu'il était... Alors oui, il appréciait vraiment, sincèrement Enzo. Oui, il voulait vraiment que ça se passe bien... mais même si ça ne se passait mal, même si avec le temps qui passait il arrivait à plus parler avec le sorcier, il n'en restait pas moins cette appréhension latente, stupide et qui le frustrait. Qu'il ne comprenait pas. Qu'il soit comme ça quand il ne connaissait pas le sorcier en question, qu'il soit aux aguets à ce moment-là, en attente de voir comment ça allait se passer, ou quand certaines personnes avaient des comportements qui voulaient le ramener à d'autres choses antérieures aux Supérieures... ce n'était déjà pas cool, mais ça semblait pas si illogique avec le traumatisme vécu et une fois connaissance faite, l'appréhension était censée disparaître... et en sachant qu'il agissait au final plus ou moins de la même façon avec les Moldus. Mais Enzo, du coup, en qui il avait confiance, ou était le foutu souci ? Là, il y avait vraiment quelque chose qui clochait et il n'avait pas envie de blesser Ryans. Et lui, il était fatigué de ne pas trouver la solution, de ne même pas arriver à réussir cela.

Alors les quelques paroles sur l'ex Gryffondor, il s'était de nouveau excuser, ne sachant pas quoi dire d'autres, espérant que même si ça n'arrangeait pas la situation, ça pourrait mettre un de baume sur les plaies sur sorcier. Même si ça n'était que des mots et qu'il était simple de les dire, beaucoup plus que d'agir. Avec ce qu'il venait de dire, il espérait que l'homme comprendrait qu'il essayait réellement de ne pas agir, qu'il tentait depuis un moment de ne pas considérer tous les sorciers comme un bloc... mais il restait quelque chose de bien plus profond au final. Qui faisait qu'il avait l'impression de toujours dire ou faire ce qu'il ne fallait pas, en essayant d'arranger les choses.

« Enzo est un bon gars. C’est même une belle personne que je respecte profondément. Je lui confierai ma vie s’il le fallait. Et il me l’a d’ailleurs déjà sauvée. »

Cette fois, il arriva à lui faire quelque chose qui ressemblait quand même foutrement à un vrai sourire. Il était d'accord avec l'homme, oui c'était un bon gars – un excellent même et une très belle personne. Est-ce qu'il serait prêt à lui confier sa vie ? Est-ce qu'il lui faisait assez confiance pour ça ? Et déjà, sans parler de Ryans à qui serait-il prêt à la confier ? Le tour était vite fait et pouvait se résumer sur les doigts d'une main : sa mère, Lewis, Sovahnn, William. Ruben ? Non, pas ce foutu traître. Pas après ce qu'il avait fait à son cousin, et pourtant, s'il essayait de le refourguer au loin de dans son esprit, quelque part les sentiments  à son égard étaient toujours là. Enzo, donc ? Il sembla réfléchir à cette option, avant de dire, doucement, comme s'il n'était pas tout à fait certain de la manière de le dire, mais le ton était toujours cependant sincère.

 « Peut-être que moi aussi...» lui confier sa vie.  « Je crois que ça serait envisageable.» ALORS BORDEL IL EST OU LE FOUTU SOUCI ???? Les yeux perdus dans le vague, il était revenu planté quelques courts instants son regard dans celui de l'homme avant de rajouter encore plus doucement, comme s'il craignait de faire une énième bourde, que le choix des mots serait forcément mauvais.  « P'tet qu'avec vous aussi... par ce que d'une certaine manière ça a déjà été le cas.»

Forcément, à l'époque la relation infirmier.... prisonnier (??).... c'était plus logique qu'il avait dû en quelque sorte confier sa vie au plus âgé, mais aujourd'hui ? Il n'en savait rien. Il savait que c'était un homme bon et juste, alors la réponse était probablement oui. Mais comme pour Enzo, encore plus que pour l'autre sorcier d'ailleurs, ça restait quand même quelque chose qui était un peu en pointillé... mais il n'était pas totalement contre l'idée. D'ailleurs, s'il ne lui avait pas fait confiance, s'il n'avait pas senti qu'il était un homme bien, il ne lui aurait jamais parlé, il ne serait pas forcément resté en voyant qu'il n'allait pas bien après le coup de son meilleur ami.

« Ce que tu me dis au final, c’est qu’il y a un dissonance, un truc incohérent entre ce que ta conscience essaye de rationnaliser et ce que ton inconscient pense. Il y a une raison à ça ? Une part de toi qui ne se remet pas de certaines choses. Ici le concernant. »
 « Peut-être...» Il avait de nouveau regardé le vide, marquant une courte pause, avant de reprendre la parole, se sentant de plus en plus fatigué pour ça.  «... mais je ne crois pas que ce soit ça. Enfin, j'veux dire, je sais très bien certaines choses qui se sont passées avec lui à Poudlard et... pourtant j'me sens plus en confiance avec lui, moins … heu... avec moins d'appréhensions, que d'autres qui étaient plus... que j'ai juste dû croiser. » Il soupira doucement, essayant de ne pas repenser à son « altercation » avec Riley qui risquait de le refaire paniquer totalement.  «... c'est … je pense,  enfin non, je ne sais pas. Je n'arrive pas à comprendre, ptet juste le fait qu'on m'a fait comprendre depuis des années, famille compris, que je n'avais rien à faire avec les sorciers.. alors c'est compliqué de rationaliser, mais avec Enzo c'pas logique.» Il haussa les épaules, hésita quelques instants puis sortit son sac son téléphone qu'il tendit à l'homme.  « Si Lewis daigne bien s'excuser pour ce qu'il vous a fait... vous pouvez me marquer votre numéro, s'vous plait ?»

Il y tenait vraiment à ce que son ami s'excuse auprès de quelqu'un qui les avait aider, mais il n'était pas certain que l'autre garçon l'entende vraiment de cette manière, il pourrait toujours tenter, ça ne coûterait qu'un peu plus d'énergie, mais Maxence en valait vraiment la peine. Il lui fit finalement un autre vague sourire avant de rajouter doucement

 « Merci M'sieur... pour ...» Légère grimace, avant de se triturer de nouveau nerveusement les mains.  « … pour ces.. heu ? Conseils ? Mais j'crois que c'est peine perdue.» Il soupira doucement avant de rajouter, las et dépité, mais toujours avec cette envie d'avancer  « Faut  juste que je trouve un autre moyen, j'sais plus pas encore lequel. » Il planta de nouveau ses prunelles dans celle de l'homme avant de rajouter un peu plus timidement  « Promis, j'vais bien réfléchir à ce que vous avez dit.» Peut-être que ça avait juste besoin de décanter d'une manière ou d'une autre.  « Et j'ferai tout pour y arriver.»

A ne plus me comporter parfois/souvent comme un con à ne pas pouvoir m'empêcher de mettre par appréhension tout le monde dans le même panier. C'était loin d'être gagné, mais l'intention y était.
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Timothy Turner
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Timothy Turner
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Timothy Turner
Lun 22 Nov 2021 - 17:27
Il s’accrochait bien sûr, écartait les violences qui rugissaient en lui, ignorant ces blessures ravivées en ce moment où tout semblait lui claquer dans les sens. Fatigue, bien sûr, de tout vivre de front, d’accepter de ne pas avoir la main et de laisser le monde s’embraser parfois. Le sol se dérober sous ses pieds. Bien sûr, l’impact global de cette journée et des précédentes lui pesaient à présent, cristallisant dans sa frustration de ne pas réussir à trouver les mots justes, à faire avancer ce gamin semble-t-il totalement embourbé dans ses propres angoisses. Ses propres limites, Maxence les niait sans doute en partie, repoussant ce qui cognait violemment pour se centrer sur un gosse qui demandait simplement de l’aide. Voilà bien tout ce qu’il pouvait faire pour l’instant. Tenter de trouver les mots, d’être présent, de faire un geste pour rendre ce monde moins invivable.
S’il parlait d’Enzo, c’était évidemment sans s’épancher et évidemment sans révéler quoi que ce soit sur un jeune homme qui lui avait accordé sa confiance. Pour autant ces mots étaient là non pour prouver ou justifier quoi que ce soit mais pour affirmer que Timothy pouvait se confier, cela ne changerait rien à sa manière de voir les choses et ne causerait aucun tort à Ryans.

« Peut-être que moi aussi...» Quoi ? Lui confier ta vie ? Il a assez à faire avec la sienne. Pour autant l’information était intéressante, tout comme la façon dont il la prononçait. Sincère, sans doute. « Je crois que ça serait envisageable.» Maxence hochait seulement de la tête, le laissant avec ses réflexions. Lui seul pouvait savoir ce qu’il en était. Lui seul pourrait avancer et trouver la vérité parmi ses silences et ses incertitudes. Lui n’était là que pour les soulever et l’amener à se poser certaines questions, rien de plus. « P'tet qu'avec vous aussi... par ce que d'une certaine manière ça a déjà été le cas.»

Le regard planté dans le sien, des paroles qui l’allégeaient un peu et sans y songer, parfaitement conscient de cet état de fait, Maxence répondait d’un ton calme : « Tout comme je l’ai fait. A chaque fois que je descendais. » Placer sa vie entre leur mains. « Aucun d’entre vous ne m’a dénoncé, jamais. » Ni lui, ni Ismaelle ou d’autres. Aucun de tous ces gosses n’avait cédé à la facilité d’énoncer la plaque dans l’infirmerie, aucun n’avait pointé le doigt sur celui qui soignait la nuit, quand ses supérieurs détournaient le regard. « Merci de ne pas l’avoir fait. » Quelques mots et il le sortait de son rôle de victime dans lequel il s’abîmait tant. Quelques mots, et Maxence lui redonnait une posture de personne active dans l’existence qui avait été la sienne, pointait ce qui s’oubliait si vite : tu n’es pas victime de tout ce qui t’arrive. Tu as ton rôle à jouer. Tu mérites le respect. Tu as ta part de responsabilité dans les choix que tu fais, bons ou mauvais. Tu peux agir. T’es pas conditionné par ce que tu vis. Et on a toujours été dans la même équipe.

« Peut-être...» Mais pour ce qui était d’Enzo, il doutait d’arriver à déloger ce qui restait coincé. «... mais je ne crois pas que ce soit ça. Enfin, j'veux dire, je sais très bien certaines choses qui se sont passées avec lui à Poudlard et... pourtant j'me sens plus en confiance avec lui, moins … heu... avec moins d'appréhensions, que d'autres qui étaient plus... que j'ai juste dû croiser. » Raison pour laquelle le moment était parfaitement choisi pour exprimer les tourments passés, prendre du recul, chercher à identifier ce qui, peut-être, résonnait encore aujourd’hui. Qu’il se soit passé ‘certaines choses’ avec Enzo ne l’étonnait pas, Maxence avait bien assez suivi son passif pour faire les liens tout seul. «... c'est … je pense,  enfin non, je ne sais pas. Je n'arrive pas à comprendre, ptet juste le fait qu'on m'a fait comprendre depuis des années, famille compris, que je n'avais rien à faire avec les sorciers.. alors c'est compliqué de rationaliser, mais avec Enzo c'pas logique.» Il s’attendait à ce qu’il réfléchisse sur cette dernière phrase, le fait que ce ne soit pas logique. Qu’il cherche à creuser, à faire des liens, à dénouer les choses… mais déjà, Timothy haussait des épaules et se penchait sur son sac, toutes trace de larmes effacées de ses yeux rougis. Bientôt, il lui tendait son téléphone sous le regard étonné de l’infirmier.

Quoi ? Tu veux que je l’appelle ? J’ai son numéro aussi tu sais alors…

« Si Lewis daigne bien s'excuser pour ce qu'il vous a fait... vous pouvez me marquer votre numéro, s'vous plait ?»

Ah. Ceci mes amis, est ce qu’on appelle une fuite brutale. Mouvement de recul face au sujet qui commençait à être véritablement évoqué.

Un petit sourire doux s’étirait devant la sollicitude du garçon. Alors Maxence prit son téléphone et y entra son numéro avant de lui rendre. « Ok, si tu préfères… mais je suis prêt à parier qu’il est accroché quelque part sur ton frigo. » Dans son regard, l’intelligence et la douceur amusée brillaient.  

Oui, je sais que tu vis avec Sovahnn. Il faisait les liens, entendait les mots, liait les informations. Et Sovahnn, Maxence était retourné la voir pour s’assurer qu’elle et sa fille allaient bien après l’accouchement pour lequel il avait agit d’un point de vue logistique. D’autant qu’il discuté quelques fois avec Enzo depuis.

Toujours là, quelque part, même si on ne l’y voit pas, le petit infirmier.

« Merci M'sieur... pour ...» il souriait et tout dans son langage corporel lui annonçait que la conversation était terminée. Ce qui avait été dit se devait d’être réfléchi, intégré et il refusait d’aller plus avant.
Son droit, donc. Maxence n’était personne pour l’y forcer et il ne le ferait pas. « … pour ces.. heu ? Conseils ? Mais j'crois que c'est peine perdue.» Fait gaffe parce que si j’en fait part à une petite blonde, tu vas t’en manger une, c’est moi qui te le dis ! Sans compter sa montagne de meilleur ami précédemment évoqué. « Faut  juste que je trouve un autre moyen, j'sais plus pas encore lequel. » Félicitations Maxence, tu n’as servi à rien. le sourire pincé de l’infirmier faisait illusion, mais lui fatiguait sévèrement de l’échec engendré. « Promis, j'vais bien réfléchir à ce que vous avez dit.» Déjà ça. « Et j'ferai tout pour y arriver.»

« J’ai pas la solution Timothy. Tout comme personne ne saura t’aimer mieux que toi-même, tu es le seul à pouvoir trouver la façon de dépasser ça qui te correspondra. Je te souhaite d’y parvenir. » Et en douceur, Maxence se levait.

« Autre chose… je sais pas ce qui s’est passé dans ta famille avant que tu n’arrives à l’école… Mais tu as le droit de dire stop et d’imposer ce qui est bon pour toi. S’ils ne le sont pas, prend les décisions qui s’imposent mais ne vit pas auprès de gens qui sont mauvais pour toi. Te respecter n’est pas un droit c’est un devoir Timothy. Prends-le. »

Un dernier regard pour le gamin. « Ce qu’on dit de toi ne te défini pas. Pas plus que ce que tu as vécu. » Un léger sourire. « Prends soin de toi… Et dit à Lewis de faire de même. Je suis là si besoin. » Un clin d’œil et l’ancien infirmier se décidait à quitter les lieux, lui aussi rongé d’un besoin évident de prendre ses distances avec ce qui le blessait.

- Fini pour moi ! -
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Maxence Lukas Wargrave
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Maxence Lukas Wargrave
Lun 22 Nov 2021 - 21:25
Il n'y avait plus qu'un flot de confusion dans sa tête et il savait qu'il allait ressasser encore et encore ses paroles pour essayer d'en tirer le meilleur et de ne plus commettre certaines erreurs - s'il en était capable-, mais pour l'instant comme il lui avait expliqué, il ne savait comment faire. Il avait l'impression de tout essayer et que cela ne marchait pas, comme s'il y avait une cassure, une brèche qu'il avait du mal à combler malgré tout le ciment mis pour colmater. Et cette histoire de lui confier la vie, à Enzo le travaillait quelque part, par ce qu'il se demandait s'il en était capable. Les autres questions avaient tendance à le parasiter ainsi que la fatigue de cette discussion, de la future qu'il allait il y avoir avec Lewis. Alors, il essayait d'y réfléchir et au final, la la réponse semblait plutôt tournée vers le oui tout comme, probablement qu'il en ferait de même avec Wargrave vu qu'il l'avait déjà fait. Pas sûr, cependant, il ne voulait pas faire le mec qui affirmait ça pour mentir par la suite si l'occasion se présentait... et il sondait son cœur et celui-ci lui disait que c'était Ok. Qu'ils étaient Ok. Qu'il pouvait leur faire confiance, totalement. Alors, s'il était prêt à mettre sa vie dans leur main, la même question revenait, pourquoi est-ce qu'il continuait d'avoir cette appréhension ? C'était beaucoup de choses sauf logique, et, il l'avait déjà tournée et retournée dans sa tête cette problématique mais jamais aucune réponse ne lui était venue pour l'instant.

« Tout comme je l’ai fait. A chaque fois que je descendais. Aucun d’entre vous ne m’a dénoncé, jamais. » Il fronça les sourcils ne comprenant pas bien là où Max voulait en venir. Il pencha un peu la tête sur le côté, par ce que si les paroles étaient compréhensibles, logiques... pour Turner, Max ne pouvait pas comparer les deux choses : le plus âgé venait pour les aider, il risquait sa vie pour eux alors qu'il aurait juste pu rester tranquille dans son coin. Heureusement qu'ils l'avaient fermés alors que l'homme venait les soigner. Bien sûr, pour bien se faire voir, ou pour avoir une possibilité d'être mieux traité, quelqu'un aurait pu parler. C'était un fait : mais entre un hypothétique bien être et ce que leur apportait l'homme, il n'y avait pas photo à ses yeux. Alors … Pourquoi est-ce qu'ils l'auraient fait ? Il se doutait que le raisonnement de Maxence pour beaucoup devait sembler logique, mais ce cheminement avait du mal à se faire pour lui, même si ça faisait plaisir à entendre, sans aucun doute. « Merci de ne pas l’avoir fait. » L'adolescent le regarda quelques instants dans les yeux en cherchant ce qu'il pouvait bien dire à présent.  « C'était la moindre des choses.» souffla-t-il tandis qu'il avait envie de lui dire avec toute la conviction possible quel bien il avait apporté dans les « chambrées »... Il hésita, ne voulant pas le contredire, et pourtant il trouvait ça important que l'homme sache à quel point cela avait-il était important pour lui, pour eux en général.  « Et... Ce n'est pas comparable, vous avez mis votre vie en péril pour nous, M'sieur, c'est pas rien. Pas qu'une fois en plus. Je.. Vous... heu ?! Vous n'avez pas idée de ce que ça a pu apporter... vraiment. Il n'y a pas de mots. Alors notre silence ce n'était vraiment rien. Une broutille, par rapport à vos actions.» Et il le pensait le plus sincèrement possible, il ne disait pas ça pour faire mousser Max ou même pour se dévaloriser, juste, c'était son point de vue. Et finalement il eut un nouveau fin et faible sourire, mais il était bel et bien là  « Merci.» Pour ces paroles, qui apportaient malgré tout un peu de réconfort.

Il y avait eu un peu de silence avant qu'il ne reprenne sur Enzo – oui toujours lui- pour tenter d'expliquer un peu mieux à Maxence certaines choses. L'homme devait avoir compris qu'il appréciait sincèrement Enzo malgré tout ce qui avait pu se passer à Poudlard et que le problème de fond n'était finalement pas toujours ces actes... mais il se sentait trop confus, il avait l'impression de ne pas être clair alors il rebattit rapidement en retraite. Il avait bientôt fouillé dans son sac pour en ressortir son téléphone, pour qu'il lui donne son numéro.... pour Lewis.

« Ok, si tu préfères… mais je suis prêt à parier qu’il est accroché quelque part sur ton frigo. »
Il avait mis un instant à comprendre, il lui dit un bref sourire.  « Je vais aller le voir maintenant, si j'arrive à le trouver du moins, mais il a du retourner chez lui.»

Oui, il préférait faire ça à chaud même si ce n'était pas malin mais maintenant, il avait encore le courage, pour ne pas dire qu'il avait vraiment envie de se battre pour rétablir certaines choses, en quelque sorte un « honneur » pour Maxence. Pour que Lewis comprenne son erreur tant que tout était encore frais, avant qu'il n'essaye d'oublier tout cela ou qu'il ne veuille plus en parler.
Comme à chaque fois qu'il se murait dans le silence.

Et Turner avait continué de causer, le remerciant une nouvelle fois pour tout ce qu'il avait pu lui dire, même si ce n'était pas toujours simple à entendre, à comprendre. Même si pour l'instant, il était beaucoup trop las, fatigué, exténué, trop dans le brouillard pour en tirer quelque chose de vraiment positif. Et c'est pour cela qu'il avait maladroitement essayé de lui faire comprendre qu'il avait bien tout retenu, qu'il continuerait d'y réfléchir jusqu'à y arriver. Il voulait vraiment lui montrer que ça servirait, mais pas ce soir que chez lui c'était un processus beaucoup plus long ; et il espérait que le message était bien passé – sans se rendre compte qu'il s'était au final totalement foiré-.

« J’ai pas la solution Timothy. Tout comme personne ne saura t’aimer mieux que toi-même, tu es le seul à pouvoir trouver la façon de dépasser ça qui te correspondra. Je te souhaite d’y parvenir. »
Personne ne saura l'aimer mieux que lui-même... et bah, il n'était pas sorti de l'auberge, pourtant au fond il comprenait ce qu'il voulait dire... et il savait qu'encore une fois, il avait sûrement raison. C'était quelque chose de judicieux.
 « Merci m'sieur.» avait-il dit tandis que l'homme se levait, il aurait bien rajouté autre chose mais il ne savait pas quoi.
« Autre chose… je sais pas ce qui s’est passé dans ta famille avant que tu n’arrives à l’école… Mais tu as le droit de dire stop et d’imposer ce qui est bon pour toi. S’ils ne le sont pas, prend les décisions qui s’imposent mais ne vit pas auprès de gens qui sont mauvais pour toi. Te respecter n’est pas un droit c’est un devoir Timothy. Prends-le. » Tiens visiblement y'a certaines personnes de sa familles qui devraient écouter ces paroles... et lui essayer de les appliquer. Mais il avait déjà du mal à dire un « non » à ses amis, un « non » en général... alors tenir tête à ses heures qui elles pour le coup lui faisaient « peurs » même si ce n'était pas forcément le meilleur mot, le plus juste. Et il ne savait pas le faire, dire stop, ou même s'imposer. Et les fois où il avait essayé, il s'était souvent plus pris un mur qu'autre chose. Ce n'était pas dans son caractère. « Ce qu’on dit de toi ne te défini pas. Pas plus que ce que tu as vécu. Prends soin de toi… Et dit à Lewis de faire de même. Je suis là si besoin. »
L'homme lui avait fait un clin d'oeil, et la seule chose qu'il réussit à dire fut un petit.
 « On se reverra peut-être chez Sovahnn. Prenez aussi soin de vous, bonne fin de journée, malgré tout.»
Malgré tout ce qui avait pu se passer, ce que ça avait dû évoquer chez lui, par ce que des démons, ils en avaient tous. Désolé et merci.

Il l'avait regardé le cœur battant avant de s'éloigner à son tour pour se diriger directement vers chez son meilleur ami. Il avait frappé à la porte le cœur battant, espérant qu'il serait là et après quelques instants la porte s'ouvrit et il s'engouffra dans l'appartement.

 « Pourquoi est-ce que tu as fais ça à quelqu'un qui a toujours essayé de nous aider ?»

Même si au final il comprenait quelque part pourquoi. Ils ne réagissaient pas tous de la même façon aux affronts, aux souvenirs, aux démons, aux traumatismes. Qu'est-ce qu'il pouvait lui dire de plus ? Il y aurait probablement beaucoup de chose mais pour l'instant les mots mourraient dans sa bouche par ce qu'il était tout aussi à bout, et la seule qu'il réussit de nouveau à souffler fut un petit.

 « Il voulait juste nous aider, il ne méritait pas ça.»

Il ne put rien rajouter, probablement qu'il n'en avait pas le courage, et de toute manière, Lewis s'était blotti contre lui. Toute parole serait vaine et contre-productive pour l'instant, ils étaient au final tous à bout de nerf, presque au point de rupture... il espérait pouvoir réaborder le sujet un peu plus tard néanmoins avant que les portes de Lewis ne se referment et qu'il ne veuille plus du tout aborder le sujet. Monsieur Wargrave mérite des excuses, alors fais en un peu plus pour les avoir. Oui, il essayerait, mais un peu plus tard. Juste un peu plus tard.. par ce que le brouillard et la confusion de son cerveau était de plus en grande... et pour agir au mieux, avoir les meilleurs arguments il fallait qu'il arrive à retomber un peu moins en tension. Mais, promis j'y arriverai, vous l'aurez votre appel, ou votre message vocal. Vous l'aurez, par ce que vous le méritez. Et par ce qu'il ne voulait pas que Lewis soit comme ça.
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