But I won't give a damn 'bout it later - Gary

Ven 27 Aoû 2021 - 16:11

13 Juin

Il est venu, il a vu, et j’suis pas à la hauteur de ses attentes de mec bourré… Sérieusement ?!

Une main contre sa cuisse, froissant le tissu noir de sa jupe, une autre sur le tranchant de la table, elle restait là avec son air contrarié, mordant sa lèvre inférieure et soupirant d’un air sec. Il l’avait rejoint il y avait un moment, bien alcoolisé déjà - un détail qui la rendait particulièrement jalouse – clairement intéressé. Ils s’entendaient bien, pour deux inconnus qui n’étaient pas là pour construire la relation du siècle du moins. Le contact passait bien, ils riaient, elle se laissait emporter par son hilarité toute alcoolisée, par ses conneries débitées avec allégresse… et soudainement elle avait répondu à la question de trop. Ah comme elle savait qu’il y avait là des mots à ne pas prononcer. Sovahnn l’avait parfaitement compris à sa dernière sortie, aucun doute là-dessus, son petit rayon de soleil les paniquait. Mais hey, niquez-vous ! Elle n’en aurait pas honte pour autant, ne renierait pas cette part d’elle. Il aurait été simple de laisser ce ‘détail’ de côté, oublier un moment ce qu’était sa vie depuis ce jour où Adrianna lui avait fait ouvrir les yeux sur un terrain de Quidditch… pour autant une pat d’elle ne pouvait s’y résoudre. Sans doute était-ce parce que ça faisait résonner trop de choses en elle, parce qu’elle n’en avait pas la foi, parce qu’elle souhaitait faire de cette part de sa vie une évidence qui n’avait pas à être masquée, qu’elle voulait se prouver qu’elle pouvait être les deux. Femme et mère. Jeune et responsable. Du moins par moments.
Mais voilà qu’elle avait eu l’impression de le voir se prendre un saut de glaçons dans la gueule. Un mouvement en arrière, geste de rejet, la panique sur les traits, il reculait, se fermait, hésitait, bégayait brusquement en lui claquant un « ben .. je.. bh.. pas intéressé. » et déjà il avait fait demi-tour comme s’il avait le feu au cul - mais d’une autre, de toute évidence – et s’esquivait ailleurs, la laissant pantoise. Non, outrée, les lèvres entrouvertes face à la n-ième fuite encourue. Sauf que celle-ci était de trop, qu’elle avait atteint son quottât et qu’elle en avait absolument raz-le-cul d’être traitée ainsi. Pourtant un moment, la jeune femme restait ainsi, bloquée sur place à encaisser la façon particulièrement peu délicate et lâche donc il s’était barré la queue entre les jambes. L’agacement montait, cognait dans ses tempes, crachait dans ses veines et finalement, écrasait la part de gentille petite gourde trop aimable qu’il y avait en elle.

Non. Juste non en fait.

D’ailleurs un autre arrivait et elle l’ignorait parfaitement, le regard planté sur le dos de celui qu’elle suivait des yeux zigzaguer dans la foule pour s’assoir au bar sur l’un de ces tabourets qu’on pouvait monter et descendre en le faisant tourner sur lui-même.

Ouais. Non, définitivement : vraiment pas. Marre de se faire traiter ainsi.

Alors la blondinette se levait d’un coup, les pieds fermement plantés dans le sol, un clairement de langue agacé tapant contre son palais. Et elle avançait. Parce que c’était là ce qu’elle ne cessait de faire depuis des semaines maintenant : avancer. Et elle ne laisserait pas le moindre foutu péquin du coin remettre en question qui elle était. Elle ne passerait rien sous silence. Ni sa fille, ni ses envies, ni sa légitimité.

Elle arrivait à sa hauteur, glissant entre différents membres de la foule hétéroclite. En cet instant, elle ne se sentait plus petite, écrasée par le monde, insignifiante. En cet instant, elle refusait d’être celle qu’on ignore sans cesse, à qui on fout un stop pour la simple raison qu’elle avait mis au monde le plus beau rayon de soleil qui soit. Ils ne feraient pas ça. Ils ne transformeraient pas quelque chose de sublime, qu’elle s’acharnait à garder positif malgré la situation en quelque chose d’indigne. Il était simplement hors de question de leur donner ce pouvoir-là. A aucun foutu moment. Alors elle se glissait dans son dos, crochetait sa cheville de la sienne, le faisait pivoter sur son petit tabouret sur vis. L’assise tournait sur son axe, l’amenant à lui faire face. Regard droit, vif, pas colérique ni froid, mais droit et soutenu, elle l’arrêtait d’une main au geste franc, posée sur le haut de son genou, au bas de sa cuisse.

« Tu vas m’écouter, parce que tu te comportes en gros naze et j’suis pas ok avec la baffe dans la gueule que tu viens d’me mettre en me fuyant comme une pestiférée. »

Métaphoriquement parlant, bien sûr, sinon elle aurait été bien, bien plus virulente. Pourtant toujours aucune colère ne faisait vibrer sa voix, n’inondait ses prunelles, aucune perte de maitrise, aucune hystérie, juste une femme un poil rentre dedans qui refusait de se faire écraser. Qui refusait la fuite et le rejet comme si elle portait la gale. Un ton calme, mais fort, piquant sans doute, c’est vrai, comme l’était l’éclat de vie dans son regard. Non, elle ne serait pas celle qu’on jette dans un coin parce qu’elle n’était pas assez bien, elle reprenait le contrôle d’un rejet généralisé. Elle lui adressait un petit sourire en coin, presqu’emplis d’une certaine dose de défi. « Qu’on soit clairs, j’suis ici pour voir du monde, rencontrer des gens, parler de tout et de rien… et baiser. Certainement pas pour trouver un père ou une relation stable. » Ses lèvres jointes formaient petite moue aux airs de bravades. « Surtout baiser à vrai dire. » Le regard planté dans le sien, elle s’était rapprochée tout au long de sa tirade, concluant celle-ci d’un simple : « Mais t’es pas intéressé, j’ai bien noté. » Et se reculait avec une petite tape sur sa cuisse et un clin d’œil mutin. Déjà, la jeune femme pivotait sur elle-même pour s’en aller.

Dans un coin de son crâne, elle pouvait presque entendre Riley et Enzo applaudir.

Ven 27 Aoû 2021 - 20:37

Lundi 13 juin dans la nuit.

Il y a des journées comme ça où on se dit qu'on ferait mieux de se pas se lever et aujourd'hui ça en faisait parti. Depuis qu'il était sorti du travail, il n'arrivait pas à ne plus penser à la voix de cette petite fille qui avait appelé le 999 pour demander de l'aide, par ce qu'elle avait mal. Il ne pouvait pas extraire de sa tête cette souffrance, les pleurs et la voix qui s'était finalement éteinte.
Et Esteban avec qui il s'était engueulé un petit moment.

Alors, bois. Bois. Bois.
Bois, pour oublier cette douleur sourde et éreintante.

Alors bois. Bois. Bois.
Bois, pour oublier ces souvenirs qui le faisaient chavirer. Faire taire ces petites voix, dans son crâne qui lui soufflaient à quel point il était une piètre personne.

Alors bois. Bois. Bois.
Bois juste pour tout oublier. Pour te soulager l'espace de quelques heures.
N'était-ce pas un personnage du petit prince qui disait « Je bois pour oublier, pour oublier que je bois », ou quelque chose dans ce genre-là ?

Alors bois, à te rendre malade, à ne plus savoir qui tu es.
Et tant pis, si c'est risqué avec tes petits cachets.
Qu'est-ce qu'il avait à perdre de toute façon ? Son avenir, sa vie certes. Certes... alors allons s'amuser, oublier la dureté de la vie. Allons faire des rencontres, même si on a le cœur lourd. Même si l'on sait que nos âmes sœurs ne seront pas là, et que plus rien ne sera jamais pareil. Et il aurait voulu les voir ici, Klara. Esteban. Il aurait voulu les avoir près de lui. Il aurait voulu pouvoir s'amuser comme avant.
Comme avant. Passé qui ne serait jamais plus, il ne faut pas s'illusionner. Il avait beau espérer, c'était fini.
Oui. Essayons de sauver quelque chose de cette journée. Pendant un instant, il avait pensé envoyer un message à Jo mais s'était finalement abstenu.

Alors il avait bu, beaucoup trop. Il avait fait plusieurs rencontres avant de papoter avec une jolie petite blonde ; tout se passait plutôt bien jusqu'au moment où elle avait parlé de sa fille. De son bébé avec de telles étoiles dans les yeux, comme la plupart des mamans, qu'il avait préféré mettre un hola. Ca puait cette histoire. Ca sentait la nana qui allait le bassiner avec son gosse, où le gosse risquait de les déranger, de brailler, de couper court à toute chose s'ils allaient chez elle. De toute manière ce n'était pas comme s'ils pouvaient aller chez lui, en quartier sorcier, n'est-ce pas ? Sa dernière expérience avec quelqu'un dans la même situation s'était mal passé, et il n'avait pas envie de se prendre le chou. Abandonner directement, lâchement, sans même essayer de lui dire qu'il n'avait pas envie de parler de ça. Tant pis s'il passait pour un malotru. Rien à foutre. Est-ce qu'il n'y avait que l'alcool qui le faisait agir comme ça ? Pas certain. Peut-être, mais pas sûr.
Fuir, un peu comme le faisait Esteban, avant qu'il ne soit trop tard, pour être certain de passer un bon moment, de ne pas être coupé, par ce que finalement elle allait devoir s'occuper de bébé lorsqu'elle rentrerait, ou par ce que la nounou allait la lâcher.

Il avait grommelé quelques mots avant de commencer à partir. Enfin il n'était pas allé très loin car soudain le tabouret tourna et il se retrouva de nouveau face à elle. Ah. Pitié qu'elle insiste pas ; malgré cela il aurait bien voulu partir mais la main de la blondinette sur son genou l'en dissuader. Oui, il aurait pu la repousser, mais il ne le fit pas et retint même un petit soupir pour ne pas envenimer la situation.

« Tu vas m’écouter, parce que tu te comportes en gros naze et j’suis pas ok avec la baffe dans la gueule que tu viens d’me mettre en me fuyant comme une pestiférée. »

Une baffe ? Quelle baffe ? Qu'est-ce qu'elle racontait ? Certes, il perdait un peu les pédales et certainement la mémoire... mais pas comme ça quand même. Il fronça les sourcils avec certainement un air mi ahuri mi crétin sur le visage. Incompréhension avant que la lumière fut – un peu longue à arriver-. Ah oui. C'était probablement une métaphore. Pas une vraie baffe ! Tant mieux, il n'était pas tombé sur une affabulatrice, ce qui n'aurait franchement pas arrangé son cas. Oui, il se comportait comme un gros naze, mais bon dieu, il n'avait pas envie de bébé dans les pattes même juste d'en entendre parler.

« Qu’on soit clairs, j’suis ici pour voir du monde, rencontrer des gens, parler de tout et de rien… et baiser. Certainement pas pour trouver un père ou une relation stable. » Bon point pour toi petite dame.. « Surtout baiser à vrai dire. »

Très bon point pour toi, même... Mais il y avait toujours ce quelque chose, presque cette peur panique du « bébé » en question. Alors est-ce que ça changeait quelque chose. Il cligna plusieurs fois des yeux tandis qu'elle continuait de le fixer.

« Mais t’es pas intéressé, j’ai bien noté. »

Alors, était-il si désintéressé que ça ? Il pouvait encore la retenir. Il n'avait que des excuses à faire. Mais s'il rencontrait bébé, même qu'une fois ? Est-ce qu'il pourrait supporter de voir cet amour filiale, est-ce que ça ne ferait pas remonter encore plus cette sensation de ne pas avoir de famille. De vraie famille. Neolina, ou même Margo c'était différent. Est-ce que ça ne remuerait pas quelque chose de plus profond, ce dont il avait conscience. La jalousie, la tristesse en faisait parti de ces sentiments. Le deuil. L'Oubli, aussi.
Et il se sentait seul. Juste si seul.
Mais ça, il ne pouvait pas lui dire dans ces termes, il préférait largement être le « gros naze » et justement, il savait très bien le faire.

«Attends. Désolé, mais c'est juste que j'aime vraiment pas les bébés. » Et si tu en avais un ; mon grand ? Il chassa cette idée de ses pensées, pour ne pas penser encore plus à Klara, à ce qu'il avait possiblement raté avec elle. « C'est presque une phobie. Tu parles pas d'araignées et tu l'emmènes pas dans un lieu où il y en a, c'est pareil là, en gros. Pour ça que j'voulais me casser. Je peux pas.» Elle est bien la comparaison, bien merdique ? Voilà, tu voulais un gros naze, tu en as bien un , et puis, il avait même pas eu à trop réfléchir, c'était presque venu tout seul. Bon c'était un énorme mensonge digne d'un bel enfoiré mais c'est ce qu'il voulait. C'était plus simple. « T'es mignonne comme un cœur, tu feras un carnage auprès de quelqu'un d'autres, mais sans moi.. et pour ce que ça vaut, même si tu veux pas ce genre de conseils, évite de parler de ta fille direct, tu l'as dis, tu veux baiser. Pour beaucoup ça coupe court à l'envie, par ce qu'on voit ça comme un possible test est-ce qu'il aime les enfants ou pas »... »

Il lui fit un vague clin d’œil. t'es belle, perd pas espoir tu trouveras ton bonheur. Ceci dit, si elle lui proposait d'aller à l'hotel - ou même dans les toilettes si elle était pas trop exigeante- et qu'elle ne parlerait plus de l'enfant... oui bien sûr qu'il serait intéressé.
Toi qui étais venu ici pour t'amuser et oublier, voilà un nouveau coup au coeur.

« Attends. Attends. » Cette fois, même si elle n'avait probablement pas trop bougé, il lui posa une main sur l"épaule. «On peut après... prendre un autre verre, et allez aut' part, où on serait que tous les deux.»

Tu dérailles, mec. Niveau cohérence tu as déjà fait mieux.

Dim 29 Aoû 2021 - 11:18

Non mais à quel moment pourrait-elle seulement envisager d’accepter ça, sérieusement ? Trois mots et il partait en vrille, pas moyen de se laisser rabaisser. Alors oui, elle revenait à la charge, avec un calme plus détaché qu’elle ne l’était en réalité. Le regard droit, le sourire piquant, elle le faisait pivoter, s’approchait un peu trop près, sans doute un poil charmeuse.. pas d’effet ? Ok, donc définitivement, c’est mort, très bien.

Demi-tour donc, un peu dégoutée que son effet n’ai pas abouti, qu’il ne la rattrape pas, qu’il n’essaye pas de rattraper le coup, chopé au bas ventre. T’as encore des trucs à apprendre mon enfant, manifestement.

«Attends. Désolé, mais c'est juste que j'aime vraiment pas les bébés. »

Ah, si il se bouge. Pas si foiré que ça ? Elle n’avait pourtant vu dans ses yeux aucun désir, juste du rejet, du mal-être, de la tristesse peut-être. Rien de ce qui n’avait à foutre ici au vu de ces circonstances.

« Hm hm »

Enfin tu sais il est plus là le bébé en fait, promis je l’ai pas planqué dans un coin avant de sortir en boite pour lever des mecs hein. Hey, c’est qu’une info, remets toi hein.

Insensible ? Peut-être. Peut-être qu’elle ne pouvait seulement pas être systématiquement ouverte à tout et capable de déceler le mal-être chez les autres. Braquée, aussi, blessée, clairement, elle ne faisait pas toujours passer ses propres émotions après celles des autres. Une façon de se préserver.

« C'est presque une phobie. Tu parles pas d'araignées et tu l'emmènes pas dans un lieu où il y en a, c'est pareil là, en gros. Pour ça que j'voulais me casser. Je peux pas.»

Elle relevait un sourcil, sceptique face à l’homme qui semblait avoir sacrément dessoulé soudainement. Wah, elle doit pas être facile ta vie si tu fais une crise cardiaque dès qu’on prononce un mot en rapport avec la maternité. Va falloir te détendre mon coco, j’t’ai pas demandé une dissert’ sur tes peurs les plus secrètes mais soit. Prochaine fois que je vois une arachnophobe je lui dirais « araignée » pour voir. Pour la science.

« T'es mignonne comme un cœur, Merci grand père. tu feras un carnage auprès de quelqu'un d'autre, mais sans moi.. Ok, ça c’est dit. On ne peut plus clair ! … et pour ce que ça vaut, même si tu veux pas ce genre de conseils, évite de parler de ta fille direct, tu l'as dis, tu veux baiser. Pour beaucoup ça coupe court à l'envie, par ce qu'on voit ça comme un possible test est-ce qu'il aime les enfants ou pas »... »

T’es sérieux là ?! Hey, j’ai pas disserté quarante ans, j’ai juste dit que j’avais ‘accouché, rien de bien notable’ le mois dernier. D’ailleurs en soit j’ai jamais dit que je l’avais encore ce bébé ! Oh, comment ça c’est de l’humour noir mêlé à une sacrée dose de mauvaise foi ?! Moh, si peu !! Prouvez-le !

« En effet, tes conseils sont paternalistes et déplacés et je n’en veux pas. J’ai juste donné une info, c’est toi qui en fais un test. Et c’est toi qui coupe l’envie là. » De nouveau, son ton n’était pas agressif, malgré la nouvelle couche qu’il ajoutait. Car son opinion lui passait bien au dessus du crâne, pour le coup. En peu de temps, la jeune mère était passée d’un besoin de se rassurer du regard de l’autre à une saturation complète de celui-ci. Non, sa vision de qui elle était importait peu et s’il plaçait en ses mots des intentions là était son problème, pas le sien. Elle ne cachait pas son enfant, pas qui elle était, pas plus qu’elle n’insistait dessus. C’était une information parmi d’autres, et elle n’en faisait pas toute une histoire. Cela dit ça existait, voilà tout. Et Sovahnn avait simplement besoin de se le réapproprier. De se prouver qu’elle était les deux : femme et mère. Sans concession.

Et je n’ai PAS d’étoiles dans les yeux en en parlant, ça va là ! Ou plutôt si, mais pas là. Pas maintenant car pas le propos, pas le lieu, pas approprié. Ne me fait pas passer pour la gourde que je ne suis pas.

Comprenant le message sous jacent - « sans moi » - la jeune femme haussait des épaules d’un air désabusé, lasse de cette conversation, et enclenchait un nouveau demi-tour.

« Attends. Attends. » Une main sur l’épaule, elle s’arrêtait en lâchant un petit soupir surmonté d’un sourire. Quoi ?«On peut après... prendre un autre verre, et allez aut' part, où on serait que tous les deux.»

Cette fois, la jeune femme fronçait des sourcils, réellement perplexe.

« Ah ouais… t’es doué pour les signaux contradictoires toi hein. J’croyais que je ferais un carnage sans toi ? C’est con j’avais prévu un plan à trois…. » Vanne, c’est bon, on se détend. « .. mais c’est sans toi tu l’as dit. » Son ton aurait pu être énervé, revanchard, agressif. Hystérique, pour reprendre les termes de son cher et tendre meilleur ami. Mais il fallait croire que cette réflexion de sa part avait fait son chemin depuis. C’était donc un brin moqueuse, clairement ironique sans la moindre once de colère qu’elle répondait. « Ou aloooooors je fais des trucs toute seule et tu restes frustré comme un con dans le fameux ‘autre part’. C’est une technique. Nan mais je sais pas, j’essaye de comprendre la proposition. » Cette fois, elle riait même, le regard allumé de cette fougue joueuse et mutine qui la caractérisait si souvent. Est-ce que l’intégralité de cette conversation manquait de subtilité ? Clairement. On a connu proposition plus alléchante, sincèrement.

Dim 29 Aoû 2021 - 16:00

Il aurait dû la laisser partir, ce n'était pas bien grave. Il aurait dû laisser les choses se faire comme ça. Il n'était pas en état de réfléchir ou de réellement argumenter... mais, il y avait ce mais, quelque part cette culpabilité, cette envie qu'elle ne croit pas que ce soit de sa faute à elle, mais la sienne à lui – et elle ne reviendrait pas à la charge avec un peu de chance-. Alors, il avait tenté de brancher le mode « connard ». Il avait donc repris la parole pour lui donner sa version des faits, pour lui expliquer de façon aussi imagée qu'abracadabrante, et pas forcément très vraie. Il y avait une part de vérité là-dessus, mais plus sujette à la douleur, aux regrets, à la jalousie qu'à une réelle peur des bébés. Et puis, il n'avait pas envie de prendre le risque de se retrouver chez elle avec bébé dans les pattes pour la fin de soirée. Alors, lorsqu'elle leva le sourcil un peu septique face à lui, il comprit qu'il avait peut-être un peu abusé quand même. Tant pis de toute manière, c'était trop tard pour revenir en arrière, et puis de toute façon il était encore un peu bourré imbibé d'alcool et déboussolé, luttant contre certains souvenirs, pour avoir envie de faire mieux.

Il avait néanmoins repris assez rapidement la parole, cette fois pour essayer – au cas où le reste n'ait pas marché- de la déculpabiliser un maximum, de la remotiver à aller voir d'autres personnes. Encore une fois plus que maladroit, mais l'intention était bonne même si elle n'était pas perceptible et qu'il devait juste passer pour un mec encore plus bizarre qu'il n'était. Il ne voulait pas croire qu'on la repousser par ce qu'elle ne plaisait, qu'elle n'aurait aucune chance avec d'autres mecs. Elle était belle et délicieuse, c'était certain. Elle semblait avoir confiance en elle vu la façon dont elle lui avait répondu, mais même dans son état d'ébriété il savait bien que c'était parfois que des apparences. C'est le maître mot aujourd'hui de tout façon. Tout n'est qu'apparat aussi bien dans le style vestimentaire, le maquillage, les discussions, la beauté que ce que l'on veut montrer de sa personnalité. Peut-être voulait-elle juste ne pas s’effondrer devant lui, tout comme elle pouvait juste allait très bien. Pourquoi tu fais tout un patacaisse pour quelques mots malencontreux et qui tu extrapoles totalement ? C'est toi le seul souci, là, mec.

« En effet, tes conseils sont paternalistes et déplacés et je n’en veux pas. J’ai juste donné une info, c’est toi qui en fais un test. Et c’est toi qui coupe l’envie là. »

Déplacé ? Ah bon. Merde. Lui qui avait voulu être sympa c'était visiblement un peu trompé. Tant pis là aussi. Gary juste ta gueule, ça vaudra mieux pour tout le monde, surtout pour toi. mais non, il avait fallu qu'il l'ouvre de nouveau comme s'il ne savait décidément pas se la fermer et en plus il tenait des discours qui étaient beaucoup de choses sauf limpides.
Il avait réussi à lui faire de nouveau froncer les sourcils et avait un air un peu perplexe, il en déduisit qu'il avait encore une fois merdé. Cette journée était vraiment une calamité du début à la fin.

« Ah ouais… t’es doué pour les signaux contradictoires toi hein. J’croyais que je ferais un carnage sans toi ? C’est con j’avais prévu un plan à trois…. mais c’est sans toi tu l’as dit. » Oui bon, à trois non plus ça ne le dérangeait absolument pas. Gary, c'était une vanne, rends-toi compte avant de répondre quelque chose d'encore plus déplacé.
« Ou aloooooors je fais des trucs toute seule et tu restes frustré comme un con dans le fameux ‘autre part’. C’est une technique. Nan mais je sais pas, j’essaye de comprendre la proposition. »

Heu ? Les mots étaient pourtant clairs, les phrases semblaient cohérentes, mais la lumière semblait avoir du mal à se faire dans le cerveau son garçon qui essayait de bien interpréter cette fois. Elle riait pourtant un peu et son regard et bien... il n'avait pas l'air en colère. Perplexe, il ne comprenait plus tout bien. Bon, et lui il répondait quoi du coup ? Il ne savait plus trop comment prendre tout ça. Il se passa une main dans les cheveux et essaya d'aligner un peu plus ses pensées.

« Ouais, il paraît que je suis un pro de la contradiction.» dit-il avec un vague sourire aux lèvre en tentant le tout pour le tout. « Ce que je voulais dire, c'est qu'on peut par exemple... aller à l'hôtel. A vrai dire, il y avait les chiottes aussi dans ma proposition mais je trouvais que ça sonnait pas trop glamour après j'ai préféré mettre un terme généraliste.» Merci Gary de vendre peu de rêve comme ça. Il grimaça un peu, avant de tenter un autre sourire. « J'suis un con, c'est acté. T'as dis que tu voulais baiser, alors ok pour moi. Mais pas chez l'un de nous. » Silence, avant qu'il rajoute. « Ca vend pas trop de rêve, là, comme ça, je sais. Mais si tu veux je peux... dire des choses stupides comme « tu verras suis-moi tu ne le regretteras pas », mais je suis plus fervent de penser que c'est mieux que le découvrir par soi-même. Vais-je passer la pire ou la meilleure nuit depuis un bout de temps, ou alors est-ce qu'elle sera juste banale ? »

De toute façon vu comme elle devait le voir, il ne pouvait qu'essayer l'humour pour tenter de rattraper le coup. Ce n'était pas forcément très drôle pour tout le monde, ce n'était pas non plus très profond, disons que c'était plutôt bon enfant. Pour lui faire comprendre qu'il n'avait pas envie de se prendre le chou encore plus, qu'il voulait juste passer une bonne soirée, un bon moment ; même s'il ne serait peut-être pas parfait, et qu'il ne comptait pas lui faire une promesse stupide pour se faire mousser.

Jeu 2 Sep 2021 - 16:58

Ouh qu’il paraissait sacrément bourré avec son raisonnement tout pété…

Peu réceptive à ses mimiques d’incompréhension, la jeune femme le laissait réfléchir dans la semoule, consciente que, manifestement, sa logique lui échappait. Parfait : la sienne également ! Pourquoi paniquer à propos d’un bébé qui n’était pas dans le coin et qu’elle n’avait fait qu’évoquer au juste ? Un enfant qu’il ne rencontrerait jamais et dont elle ne voyait l’évocation que pour ce qu’elle était : une donnée. Une donnée sans humeur ni implications. Juste une information véridique qu’elle n’avait pas envie de tronquer. Ils ne voulaient pas d’elle parce qu’elle était devenue mère ? Bien. Mais elle ne s’en cacherait pas pour autant, refusait d’amputer des parts de sa personne pour satisfaire le pauvre égo libidineux de crétins. Et encore moins de se sentir rabaisser pour ça. Alors oui, ce qui l’avait agacée à la base lui passait à présent au dessus de la tête, l’observant se dépatouiller avec ses inquiétudes tout seul. Peut-être aurait-elle été plus coulante s’il lui avait parlé des véritables raisons de sa prétendue phobie, certes. Là elle ne voyait qu’un idiot prêt à en faire des tonnes pour un truc qui ne le regardait même pas. Et il en rajoutait, comme si ça n’était pas assez. Perplexe, il l’était à son tour, comme si les répliques qu’elle lui servait mettaient du temps à passer dans ses neurones alcoolisés. C’était si difficile à imaginer que ça ? Qu’elle puisse esquiver ses craintes fébriles pour mettre en évidence le manque de cohérence de son discours ? Oui, elle se moquait. Et oui, à l’origine, il y avait dans sa manière de faire une façon de le chercher… à laquelle il ne répondait absolument pas pour finalement lui proposer d’aller s’isoler. Bradée. Voilà la façon dont elle prenait les choses.
Pas tout à fait ce qu’elle avait prévu à l’origine.

« Ouais, il paraît que je suis un pro de la contradiction.»
« Un peu ouais.. ! » La moue moqueuse, le retour.
« Ce que je voulais dire, c'est qu'on peut par exemple... aller à l'hôtel. A vrai dire, il y avait les chiottes aussi dans ma proposition mais je trouvais que ça sonnait pas trop glamour après j'ai préféré mettre un terme généraliste.»

Ah oui, tu me vends du rêve là dis-moi.

« J'suis un con, c'est acté. » Bien vu. « T'as dis que tu voulais baiser, alors ok pour moi. Mais pas chez l'un de nous. »
« Ah mais je t’aurais pas ramené chez moi.. ! » Elle en riait, comme s’il s’agissait d’une évidence. Parce qu’elle avait vécu trop de choses pour fournir à un inconnu ce genre d’informations sur elle, sans doute. Car, surtout, la présence d’amis potentiellement recherchés comme Tim, Enzo, Kezabel ou Will chez elle l’amenait naturellement à être prudente quant à ce lieu qui devenait pour elle un véritable refuge. Parce qu’il n’avait pas sa confiance, et qu’il n’était simplement pas à la hauteur de ces lieux à la symbolique précieuse, tout bêtement. Pourquoi lui, en revanche, ne proposait pas sa piaule ? Ça, ça resterait sans doute un mystère. Une femme ou un mari resté à la baraque ? Pas déconnant. Pas envie. Pas… elle s’en foutait après tout.

Comme entre ses lèvres le ‘tu as dis que tu voulais baiser’ sonnait…. Pas comme elle l’avait dit.

Et les chiottes ; sérieusement ?!

Ta première fois a été contre un mur dans un couloir meuf, t’es sûre de juger ?

Jordane n’y voit pas de problèmes, cela dit en passant. Loin de là. Oui je te vois lire, oui c’est de toi qu’on parle.

« Ca vend pas trop de rêve, là, comme ça, je sais. Mais si tu veux je peux... dire des choses stupides comme « tu verras suis-moi tu ne le regretteras pas », mais je suis plus fervent de penser que c'est mieux que le découvrir par soi-même. Vais-je passer la pire ou la meilleure nuit depuis un bout de temps, ou alors est-ce qu'elle sera juste banale ? »

Les lèvres pincées, le regard sceptique, un petit rire au bord de la gorge, la jeune femme se penchait en avant, dépitée de ces derniers mots.
D’une main, Sovahnn passait ses doigts dans ses cheveux épais, froissant l’épaisse crinière qui rendait dingue sa mère quand elle était petite sans vraiment y songer, un rire amusé quoi qu’ironique – voire un peu narquois – sur les lèvres.

« Wah, ça vend tout de suite du rêve ton truc. Vraiment, j’en suis transportée. Tu sais quoi ? T’as raison : sans moi. Moi aussi je suis refroidie. »

Tu te serais seulement tu, acceptant la réflexion, te décidant à me chauffer physiquement et on y allait sans problème. Et pourquoi pas dans tes fameuses chiottes si le courant passait. Mais là ça passe pas. Trop intellectualisé pour moi. Trop prise de tête. Trop peu complice. Trop… et surtout pas assez.

Et putain Zach me manque.

Passant devant lui, le frôlant au passage, la jeune femme faisait signe au barman, se décidant à prendre son premier verre d’alcool de la soirée.
Allez. Il y avait bien du lait au frigo de tiré. Alors merde.

Merde ouais. C’était un peu l’ambiance générale de la soirée. L’envie était retombée, de lui, mais des autres aussi, pour être tout à fait honnête. Elle avait besoin d’un truc simple. Pas forcément d’être totalement en confiance ou couvée… mais ouais, la complicité lui manquait finalement autant que l’impact d’un corps contre le sien. Et là, il n’y avait pas le moindre signe de connivence.

Sam 4 Sep 2021 - 9:31

Bon il avait merdé, même déjà bien alcoolisé, il s'en rendait compte, alors il faisait ce qu'il savait faire de mieux – avec se comporter comme un con- plaisanter et avoir de l'autodérision. Il ne savait pas vraiment sur quel pied danser avec elle pour essayer de se rattraper, mais au moins pour l'instant elle semblait l'écouter un peu et avoir un peu d'humour. Ouais, ouais, il savait qu'il était un pro dans la contradiction. Il avait essayé ensuite de s'expliquer un petit peu plus sur ce qu'il avait voulu dire sans rien enjoliver, avec juste les faits. Moins glamour de suite, n'est-ce pas ?

« Ah mais je t’aurais pas ramené chez moi.. ! »

Ah ? Ah ! Bon ben encore une fois il avait totalement pour rien, cette fois même probablement doublement pour rien. Non, par ce que ce n'était quand même pas si le bébé risquait de lui faire du mal, de lui avaler son âme ou quelque chose dans ce goût-là. Mais ce soir-là il ne voulait pas entendre ce genre de mots, ses pensées avaient trop tendances à glisser vers des sujets beaucoup plus sensibles. Elle, elle en riait comme s'il avait dit une grosse connerie, tandis qu'il s'interrogeait encore une fois sur ce qu'il avait bien pu dire de si drôle au final.
Ceci dit, il ne pouvait pas vraiment lui en vouloir, lui non plus ne l'aurait jamais emmené chez lui.
Bah oui Gary, pourquoi est-ce que tu penses qu'elle t'aurait emmené chez elle ? Lui pose pas la question, tu sais pertinemment qu'elle va se retourner contre toi. Non pas de blague non plus, du genre « pourquoi tu caches un cadavre sous ton lit », de un, c'est pas drôle, de deux... il n'y a pas forcément de petit deux d'ailleurs.
Du coup, il avait repris la parole, une nouvelle fois, essayant de nouveau d'être franc, d'essayer peut-être un peu de la faire rire ; juste de lui montrer qu'il ne voulait pas lui vendre du rêve pour qu'elle soit déçue après. Gary tais-toi. Juste regarde la tronche qu'elle tire ça serait le bon moment de la fermer, tu ne crois pas ? Il avait jeté un petit coup d’œil lorsqu'elle s'était passée une main dans les cheveux.

« Wah, ça vend tout de suite du rêve ton truc. Vraiment, j’en suis transportée. Tu sais quoi ? T’as raison : sans moi. Moi aussi je suis refroidie. »

On peut applaudir cet performance Gary. Bravo Mec ! Tu as été un champion ce coup-ci. D'un côté il s'en fichait un peu, ils n'étaient rien l'un pour l'autre, comme il lui avait dit avant elle n'aurait aucun mal à trouver quelqu'un d'autres pour s'amuser, et idem pour lui. Même s'il ne voulait pas aller vers quelqu'un d'autres, ça serait elle ou personne d'autres. Là, il avait bien compris que c'était mal barré. Tant mieux peut-être d'un côté, Klara lui était revenu un peu en tête, cette idée, ce futur qu'ils n'auraient probablement jamais.On se calme, on se calme ! Elle n'a rien dit d'extraordinaire la demoiselle c'est toi qui extrapole tout. Mais, elle était pourtant là, cette douleur atroce, ces questionnements.
Un dernier essai avec la jeune femme ? Une dernière tentative pitoyable ? Ouais, vas-y mec, tu n'es plus à une humiliation près, ou à passer pour un connard ou un lourd. Ceci dit ici, il avait peut-être un peu tout cumulé. Il but une nouvelle gorgée tandis qu'elle passait à côté de lui, le frôlant, lui laissant échapper un léger frisson. Elle commanda son premier verre et avant qu'elle n'ait pu payer il poser l'argent devant le barman, frôlant la main de la blonde au passage.
Comme une excuse. Elle pouvait l'envoyer bouler, elle le ferait probablement même ; mais il pouvait au moins lui offrit ce verre pour le temps qu'elle avait perdu.

« J'peux aussi totalement me taire.»

Se taire, s'ils allaient autre part, il faut comprendre là. Se la fermer. Se réduire au silence, pour qu'il n'y ait plus que l'action. Phrase merdique, il en avait bien conscience, mais il préférait rester dans ce domaine là plutôt que de repartir sur de grands discours. Ca casserait plus certainement que ça passerait, il en avait totalement conscience... mais c'est comme ça qu'il avait envie de « jouer », de tester son dernier coup. Il ne voulait, au final, surtout pas insister trop lourdement.... et soudain une nouvelle idée lui traversa l'esprit. Mauvaise, sûrement, mais comme il ne s'était passé que quelques instants avant le reste... il se permit de reprendre en lui dédiant un beau sourire.

« Ou on peut raser de nos mémoires... non effacer. Effacer. Ce qui s'est passé ces dernières minutes. J'peux te payer un verre ?»

Déjà payé, le verre. Mais on s'en fout c'est dans le concept.

Dim 19 Sep 2021 - 23:29

Ce qui l’agaçait brutalement, faisant résonner des cordes douloureuses et sensibles s’évaporait pourtant face à ce qu’elle percevait comme de la bêtise de la part de son vis-à-vis. Pas envie. Pas envie de se prendre la tête pour un crétin pareil. Pas envie d’être tellement sensible qu’un type lambda rencontré dans une boite pouvait l’ébranler. Si la première soirée l’avait laissée aussi flasque qu’un bonhomme de neige laissé au soleil, celle-ci n’avait pas à être ainsi. Elle n’avait pas à devenir l’archétype de la jeune mère de famille un peu paumée qui ne savait plus comment se positionner ou s’aimer si d’autres lui renvoyaient cette image. Et l’autre ? Eh bien il était bourré, partait dans des délires tout seul et d’une certaine manière, devenait agressif. Clairement pas le genre de choses qui lui donnaient envie de suivre ce type elle ne savait trop où. Et les toilettes n’étaient pas une option.
En temps normal, elle aurait pu l’envisager… pas si prude que ça, la demoiselle. Mais la problématique ne venait pas du lieu mais de l’ensemble. Il lui donnait une impression générale assez glauque. Or il s’agissait de sa première fois depuis la naissance de sa fille. Un truc qu’elle ne voulait pas charger de symbolisme, ne souhaitait pas rattacher à l’absence de Zach ou envisager comme quelque chose de potentiellement douloureux. Mais tout ça était dans un coin de son crâne sans qu’elle n’arrive vraiment à s’en défaire. Et si le but originel était de se sentir regardée, appréciée, désirée, le besoin de sécurité n’était pas loin. Or là, aucun de ces contrats n’étaient respectés. Alors oui, elle le plantait.

D’une phrase claire, elle s’esquivait, rejoignait le bar et commandait, un brin plus dépitée à présent, fatiguée de cette ambiance délétère qu’elle ne cherchait pas. N’y avait-il dans le coin que ce type d’énergumènes ?! Comment était-il possible qu’à Poudlard, enfermés en vase clos, l’atmosphère ait pu être bien plus légère. Moins étouffante. Ça n’était pas toujours le cas, Sovahnn s’en rendait bien compte. Mais oui, la question se posait à l’heure actuelle quand ceux qu’elle avait pu approcher à l’époque dans ce type d’optique… se nommaient Enzo, Zachary.. ou même Alec. Pas forcément le meilleur exemple, certes, mais chacun d’eux, à sa manière, était devenu important pour elle. A un moment ou à un autre. Alors oui, Alec avait pesé. Beaucoup trop même, c’était bien là un problème qu’elle avait rapidement réglé en coupant les ponts un moment. Mais il n’empêchait que jamais elle ne s’était sentie ainsi après deux soirées consécutives. Bienvenue dans le monde réel ma belle, il craint tout autant que celui du vase clos.

Une main surgissait soudainement dans son champ de vision, effleurant la sienne au passage pour déposer un billet sur le comptoir, la devançant.

« J'peux aussi totalement me taire.»

La joue légèrement pincée, elle se tournait d’un quart, lui adressant un petit regard ironique.

« ça c’est sans doute la meilleure idée que t’as eu de la soirée. »

Si le barman lui adressait un regard, la jeune femme rangeait son argent, trop consciente de ses finances pour refuser ce genre de choses. Non pas qu’il lui fasse la charité, mais elle estimait qu’il ne semblait pas aberrant qu’il lui paye ce verre après tout ça. La main posée sur le bar, le bras tendu, sa crinière blonde retombant sur ses épaules, elle le fixa un instant alors qu’il reprenait la parole, manifestement motivé à se rattraper.

« Ou on peut raser de nos mémoires... non effacer. Effacer. Ce qui s'est passé ces dernières minutes. J'peux te payer un verre ?»

Un léger sourire se traçait alors sur ses lèvres. Pourtant le constat fut sans appel.

« Gary – Oui, elle s’en souvenait. BG. Merci pour le verre. Mais l’occasion de te taire, tu l’as loupée tout à l’heure. Une maladresse à la limite de l’insulte, ça peut arriver. Mais je ne tolère pas la seconde. Passe une bonne soirée. »

Le ton était doux mais ferme.
Non. Le feeling ne passait pas et elle n’avait aucune envie de se forcer. En d’autres circonstances, pourquoi pas après tout… mais pour l’heure, sans alcool dans le sang et trop d’honneur pour se laisser aller à une situation dans laquelle elle ne se sentait pas à l’aise, il ne fallait pas y compter.

« J’te souhaite d’en trouver une avec qui le feeling passera. » S’il s’agit de se batailler pour forcer les choses, ça ne sert à rien, tout bêtement. Ainsi, la jeune femme n’était aucunement agressive, bien au contraire, les mots prononcés avec douceur n’avaient rien de méprisants, le sourire adouci qui l'accompagnait non plus. Simplement ça ne passait pas, c’est tout con et ça arrive. Bye, next.

Pas pour elle. Elle prit le verre et en bu quelques gorgées, croisant par moment le regard d’inconnus tout en se disant que ces dernières expériences l’avaient en effet sacrément refroidie. Plus envie. Plus dans le mood. Plus tout à fait assez sûre d’elle, de son corps et de ses désirs pour agir ainsi. Elle rentrerait seule.

- Fini pour moi -

Spoiler:

Mar 21 Sep 2021 - 9:46

Est-ce qu'il regrettait son comportement ? Peut-être un peu, par ce qu'il avait pensé connement qu'en se comportant comme un gros mufle, ça aurait été plus simple pour tout le monde et qu'aussi ce sujet de bébé c'était... compliqué ce soir-là pour lui avec la dose d'alcool déjà ingurgitée. Mais vu le réaction qu'avait eu Sovahnn, il comprenait qu'il avait peut-être un peu trop donné et que c'était au final contre-productif, et s'il se fichait qu'elle le voit comme un connard – par ce qu'il l'était par moments-, il ne voulait pas non plus qu'elle se dévalorise alors qu'elle était tout à fait charmante.
Alors il avait essayé la technique du quitte ou double : essayer quelque chose de totalement différent. Déjà, il lui avait payé le verre qu'elle avait pris, c'était la moindre des choses pour tenter de se faire excuser un minimum, il se doutait que ce qui allait suivre ne passerait certainement pas, mais il préférait essayer quand même.

« ça c’est sans doute la meilleure idée que t’as eu de la soirée. »
« Ouais, paraît que ça m'arrive de temps en temps d'en avoir des pas trop pourries.»

Il lui fit quelque chose qui ressemblait plus ou moins à un vague sourire. Et bientôt il avait repris la parole en lui proposant d'oublier tout ça – son comportement de merde- et qu'ils essayent de repartir sur quelque chose de plus zen. C'était con, débile, mais c'était une manière plus que douteuse de lui montrer qu'il lui portait quand même de l'intérêt. Elle eut un sourire et il se retint tout juste de froncer les sourcils d'incompréhension.

« Gary. Merci pour le verre. Mais l’occasion de te taire, tu l’as loupée tout à l’heure. Une maladresse à la limite de l’insulte, ça peut arriver. Mais je ne tolère pas la seconde. Passe une bonne soirée. »

Ah voilà, quelque chose qui lui semblait un peu plus cohérent avec tout ça. Il eut une moue désolée et se contenta d'acquiescer doucement comme s'il se savait pas vraiment quoi répliquer.

« J’te souhaite d’en trouver une avec qui le feeling passera. »
« De même.» avait-il dit avant de boire la fin de son verre cul sec.

Il aurait pu lui dire qu'il allait plutôt rentrer chez lui, mais c'était un détail dont on se foutait totalement, il n'avait rien à faire là. Il était parti de quelques pas et rebroussa finalement chemin juste pour lui glisser quelques derniers mots

« Sovahnn. Désolé, vraiment d'mettre comporté comme un gros bœuf. T'es une chouette fille tu mérites une super-chouette soirée. Bonne soirée, alors !»

Bien sûr que non, il n'aurait pas insisté une nouvelle fois. Il voulait juste mettre ça au clair au cas où, qu'elle sache ce qu'il pensait même si elle devait s'en foutre totalement. Quelque part, peut-être entendrait-elle le compliment si jamais elle doutait. Peut-être. Du moins il l'espérait sincèrement. En attendant, lui, il comptait bien partir de ce bar avant de ne plus pouvoir rentrer par ce qu'il aurait trop bu ou de faire de nouveaux dégâts avec une autre fille.
Il avait été vraiment con de sortir pour essayer de se changer les idées, alors qu'il savait pertinemment que quand il était dans ce mood de base, c'était compliqué.

Mar 21 Sep 2021 - 11:59

« De même.»

Elle l’observait s’éloigner sans un mot de plus avec un petit sourire situé entre le dépit et la moquerie. Wah, ambiance. Donc une bonne décision que de mettre fin à cette discussion. Dans un sens, la jeune femme estimait qu’elle avait assez à gérer de son côté, que cette soirée n’était destinée qu’à la détente et qu’elle n’avait simplement pas envie de s’enfoncer dans quelque chose qui puisse avoir cette lourdeur-là. Cet homme avait des problèmes, à n’en pas douter. Et… elle ne voulait rien avoir avec ça. Ni le lieu, ni le moment, et certainement pas la volonté d’apaiser toutes les plaies et d’être celle qui savait toujours faire tampon. Pas envie, tout bonnement, de faire des efforts pour un inconnu manifestement mal dans sa peau. Et allert spoiler : elle avait le droit. Jetant un regard au barman qui fixait la situation avec un air dépité, elle esquissait un petit rire puis suivait son regard qui s’attardait dans son dos.
Alors, surprise, elle le vit faire demi-tour, se tendant immédiatement avec une pensée pour Riley. Déjà prête à casser des gueules, elle l’accueillait pourtant sans un mot, lui laissant le bénéfice du doute.

A raison.

« Sovahnn. Désolé, vraiment d'mettre comporté comme un gros bœuf. T'es une chouette fille tu mérites une super-chouette soirée. Bonne soirée, alors !»

Ah. Pas prévu ça ! Mieux, beaucoup mieux.
Et tu te souviens VRAIMENT de mon prénom ?! Merde alors, bien joué...

« Merci. Bonne soirée Gary. » Répondait-elle sobrement, un petit sourire doux sur les lèvres.

Ça ne l’amènerait pas à renégocier sa réaction mais avait le mérite de l’apaiser. Elle n’irait pas en dire de même sur lui… pour autant, oui, il remontait dans son estime.

« J’attendais pas ça.. »

Lui fis remarquer le barman en rangeant la monnaie donnée par un couple à sa droite, dès que Gary eut disparu.

« Ouais, moi non plus… j’étais déjà en train d’envisager de lui balancer mon verre. »
« Moi aussi. »

C’était avec un rire clair que la jeune femme portait le cocktail à ses lèvres, en avalant une gorgée ou deux avant de le reposer.

« Hey, dis… en fait est-ce que t’aurais un ice-tea ? »

L’envie de boire par frustration était passée.

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