°Paternité° en cours de chargement - Gary

2 Decembre

C’était incroyable. Tout simplement dingue. Les yeux rivés sur le plafond, Oliver n’arrivait toujours pas à s’y faire. Ça lui semblait à la fois complètement impossible et étrangement familier. Non, familier n’était pas le mot. Il n’y avait pas de mot en fait. Il se refaisait la rencontre sans arrêt, repassait chacun des mots qui avaient été échangés, revoyait ce petit ange contre lui… et d’un autre côté, il lui semblait parfois que ça n’était pas réel. Qu’il avait inventé tout ça. Ce qui serait dommage, au vu du grand coli qu’il avait galéré à monter seul dans son appartement. Un lit papillon. Un lit papillon pour un tout petit garçon qui possédait la moitié de ses cellules. Ou de ses gènes. Bref. Un truc comme ça.

Lâchant un grand soupire, il s’était retourné vers l’emballage encore parfaitement fermé qui trônait en plein milieu de la pièce. C’était tout ce qu’il avait acheté. Ce qui était stupide, il en avait parfaitement conscience. Mais voilà, dans la journée, il était passé devant un magasin et Oliver s’était décidé à acheter tout ce qui pouvait bien être nécessaire. Et puis il avait paniqué et n’était reparti qu’avec ça. Pas très reluisant, il fallait l’avouer. Il se souvenait en grinçant des dents de l’air complètement perdu de la vendeuse lorsqu’il avait fait sa pseudo crise, décidant à payer le premier truc avant de partir, sans doute plus parce qu’il l’avait dans les mains que par réelle logique ou envie. D’ailleurs il n’était pas vraiment sûr de ce qu’il avait prit. En rentrant, il avait paniqué, puis tenté de ranger… pour finalement se rendre compte de tout ce qui pouvait bien être dangereux pour un enfant dans cet appartement. Et il en était là. Allongé parmi son bordel sans trop savoir quoi faire de tout ça. Que ce soit de ses pensées ou du matériel.

Ça lui avait semblé plus naturel sur le coup. Mais maintenant qu’il n’y avait plus ni l’enfant, ni sa mère, Oliver semblait complètement perdu face à toute cette histoire.

C’est à cet instant que la sonnette avait retenti, l’arrachant à ses pensées encombrées pour le forcer à se traîner jusqu’à la porte.

« Tu disais quoi la dernière fois question rangement ? »

Parce que là… entre le boulot, le perso, les affaires qu’il avait sorti pour mieux les ranger ou les jeter et qui étaient finalement restées sur place… sans compter le carton du lit parapluie qui prenait une sacrée place…
La dernière fois, Gary lui avait dit que ça ne serait sans doute pas simple de vivre avec lui tant qu’il n’était pas à l’aise avec ce genre de détails… mais il ne parlait pas vraiment d’un mini humain qui risquait de se tuer en avalant tout ce qui pouvait passer.
Ou en s’embrochant sur une flèche.

Il avait eu du mal à décoller de son lit. Il n’avait pas spécialement envie de parler, mais son camarade, probablement un des seuls qu’il avait, avait visiblement besoin d’aide, alors il ne pouvait pas rester là apathique toute la journée. Pendant une ou deux, il n’avait pas trouvé ni la force ni le courage de bouger ; non pas qu’il soit flemmard, mais entre les évènements de la veille et tout le reste, c’était un réel effort pour lui, pas un caprice. Enfin d’après-midi, il avait enfin à sortir du lit, il n’avait même pas pris le temps de répondre au dernier texto d’Oliver, ne sachant pas quoi dire, surtout que là, ça ne le faisait pas rire, ce petite sous-entendu. Dans un bon jour, il aurait probablement répondu par un sous-entendu plus graveleux. Il s’était rapidement préparé en priant pour qu’aujourd’hui ses habits résistent à la merde, à son karma pourri. Il vérifia qu’il n’avait pas de nouvelles d’Esteban. Il n’était pas spécialement inquiet, l’autre avait l’air d’aller mieux que la veille mais quand même. Il prit n truc à grignoter, ne sachant pas trop le temps que ça allait prendre et dans quel état il allait trouver Ollie, il frappa à la porte du jeune homme qui semblait en bonne santé même si on œil hagard n’indiquait rien de bon et dedans c’était…. Il n’y avait pas de mots. Bordel n’était pas assez fort. Capharnaüm serait-il un mot plus approprié ? Pas sûr.

«Il s’est passé quoi ici ? Quelqu’un est entré chez to et a foutu l’appart sans dessus-dessous ou quoi ? » Il haussa un sourcil perplexe. «Tu vas comment sinon ? Ton message m’a un peu inquiété. »

C’est probablement pour cela qu’il avait fait un énorme effort pour se déplacer. Il se passa une main dans les cheveux en soupirant doucement en voyant le bordel, espérant qu’il ne l’avait pas fait venir pour l’aider à ranger. Et soudain son regard se porta sur le lit pour bébé. Il le désigna du doigt, même s’il parait que c’est mal poli, il s’en fichait bien à ce moment-là, il était un peu, étonné, interloqué et ne comprenait plus trop bien tout ce qui était en train de se passer.

«Qu’est-ce que tu fouts avec ça ? »

Soit, il comptait le revende soit…. Il y avait un gros truc qu’il ne lui avait pas dit ou qui s’était passé depuis la dernière fois. Il regarda son ami avant de lui tendre les biscuits apéros qu’il avait apportés.

«Ca t’évitera de te casser une jambe en voulant accéder au frigo ! Par ce que sérieux, là, j’ai jamais vu ça, je pourrai presque appeler une émission du genre c’est du propre, et c’est pas un compliment.»

Non, il ne lui avait pas –encore- dit qu’il n’avait pas envie de ranger, juste de dormir et qu’il aimerait donc qu’on ne l’ait pas dérangé pour rien. Allez Gary, Oliver n’était pas ce genre de type à user de la gentillesse des gens et de l’amitié pour leur faire faire le sale boulot !

Il  avait mit un instant à revenir à la réalité. S’arracher à ses pensées ne semblait pas si simple tant elles l’engluaient dans un océan d’interrogations. Ainsi, Oliver avait enjambé ce qui se trouvait sur son passage pour aller ouvrir à son ami sans être réellement conscient du bordel qui régnait dans son appartement. Ou plutôt, il en avait conscience sans réellement réaliser à quel point : de un : ça allait être compliqué à remettre en ordre. De deux : ça n’était pas particulièrement accueillant.

«Il s’est passé quoi ici ? Quelqu’un est entré chez to et a foutu l’appart sans dessus-dessous ou quoi ? »
« Ouais : moi ».

Petit sourire de connivence.

«Tu vas comment sinon ? Ton message m’a un peu inquiété. »
« Ça va, je vais bien. »

Chamboulé, mais bien.

Oliver s’était poussé pour le laisser entrer, se rendant compte de l’état des lieux en se fendant d’une grimace tout en lâchant un soupire sans équivoque. Si Charlie déboulait maintenant, il était clair que l’enfant ne mettrait pas les pieds ici avant un sacré moment.

«Qu’est-ce que tu fouts avec ça ? »
« Eh ben ça c’est justement la raison de tout ce bordel. »

Oliver avait fixé quelques secondes l’image sur le dessus du carton où un enfant souriant s’appuyait sur la surface en tissus du lit pour se redresser et s’approcher des mains tendues d’un acteur trop peu payé pour se casser le dos le temps que LA bonne photo soit prise. Il revint de nouveau à la réalité lorsque Gary lui offrit un paquet de gâteaux sous son œil étonné. A vrai dire, il ne savait même pas quelle heure il était. C’était à peine s’il ne souvenait de la date alors forcément…

«Ca t’évitera de te casser une jambe en voulant accéder au frigo !  Par ce que sérieux, là, j’ai jamais vu ça, je pourrai presque appeler une émission du genre c’est du propre, et c’est pas un compliment.»

Petit rire de narine. C’est du propre aurait au moins l’avantage de mettre un sacré coup de balai dans tout ça. Heureusement, son appartement était seulement dans un bazar complet, rien à voir avec ce qu’on pouvait bien voir dans ce type d’émissions.

« Ouais c’est une idée. Merci. Je ne mourrais pas de faim dans mon bordel grâce à toi. Je devrais bien tenir… deux ou trois semaines avec ça non ? »

Tient, c’était vrai, il allait devoir arrêter les plats à emporter maintenant. Il n’était plus question de faire n’importe quoi avec ses économies, chaque choix qu’il faisait impliquait un petit garçon à présent. Et sa maman par ricochet. Une idée qui avait une sacrée tendance à lui couper la respiration. Que dirait Charlie si elle savait qu’il avait passé quelques temps à dormir dans sa voiture alors que de son côté, elle parcourait le monde ?

« Assis-toi, le canapé a un peu échappé au massacre. »

D’un air ailleurs, Oliver avait poussé deux trois choses pour faciliter le déplacement de son ami. Se faisant, il avait commencé à expliquer ce qui lui bouffait le crâne. De toute façon, avec l’histoire du carton du lit papillon et la réponse qu’il en avait faite, Gary avait probablement parfaitement compris ce qui le perturbait.

« Tu sais, je t’ai dit que mon ex avait été assassiné. Il y a un an, grosso modo, je l’ai enterré et j’ai un peu noyé ça avec sa meilleure amie… elle a débarqué hier pour m’annoncer qu’on avait eu un enfant. »

La fin de la phrase avait clairement eu du mal à sortir, c’était sans équivoque. Ça lui semblait toujours aussi dingue. Ni négatif ni positif, ça, ça changeait à peu près toutes les minutes dans sa tête. Juste dingue.

Il allait bien. Il allait bien, pourquoi est-ce qu’il l’avait fait venir alors comme s’il s’était passé un truc dramatique ? On ne pouvait plus déprimer en paix dans ce foutu monde ou quoi ? Est-ce que qu’Oliver se rendait réellement compte dans état il était quand il lui avait envoyé le sms ? Probablement que non, sinon c’est que c’était qu’un petit con égoïste de le faire bouger juste pour parler. Oui, il était déjà agacé et n’avait pas la patience aujourd’hui, mais maintenant qu’il était là, il essayait quand même de faire bonne figure, et d’entendre ce que l’autre avait à dire. Avant de s’énerver ou de continuer à pester en silence, dans sa tête. T puis, il avait vu le lit parapluie.

« Eh ben ça c’est justement la raison de tout ce bordel. »
« T’as un gosse ?»

Alors là, il était totalement perdu. Mais il préféra lui tendre la bouffe avant de dire des choses qu’il pourrait regretter. On se calme. Tout allait bien ! Rien n’était grave !

« Ouais c’est une idée. Merci. Je ne mourrais pas de faim dans mon bordel grâce à toi. Je devrais bien tenir… deux ou trois semaines avec ça non ? »

Gary préféra hausser les épaules, ne sachant pas franchement quoi répondre à cela. Il n’avait toujours pas envie de plaisanter et à vrai dire il ne comprenait toujours pas l’urgence. Au pure, il avait un gosse, c’était chelou, bizarre, choquant, mais ce n’était pas non plus dramatique, si ? A moins que ce soit lui qui soit injuste par ce qu’il avait juste envie de retrouver son lit, se mettre sous les couettes et y rester en PLS pendant des heures. Il inspira un bon coup et essayer de se concentrer sur ce que lui disait son ami.

« Assis-toi, le canapé a un peu échappé au massacre. […] Tu sais, je t’ai dit que mon ex avait été assassiné. Il y a un an, grosso modo, je l’ai enterré et j’ai un peu noyé ça avec sa meilleure amie… elle a débarqué hier pour m’annoncer qu’on avait eu un enfant. »

Et bien, il y en a qui ne perde pas de temps ! Bien sûr il pouvait comprendre cela, il ne pouvait pas le juger, mais vu comme il tenait à Esteban, le tromper, même bourré, même après six ans séparés, même sils n’étaient plus réellement ensemble…. Ce n’était pas envisageable comme cela. Mais chaque personne est différente, chaque personne agit différemment au chagrin, peut-être qu’il aurait fini par faire la même chose à sa place. Il alla s’asseoir tout en réfléchissant à sa question.

«Et tu te sens coupable, ou c’est juste… par rapport au bébé ? Je comprends que ce soit perturbant, va falloir changer pas mal de choses, mais je suis certain que tu vas bien gérer et que tu as un bon instinct paternel, regarde ce que tu es en train de faire pour lui…. Foutre plus le bordel pour je ne sais quelle raison, et… et lui acheter des trucs. » Il se tut quelques instants « J’avoue que je croyais qu’il t’était arrivé un truc horrible, alors… je ne suis pas certain de bien comprendre.»

Il fallait bien avouer qu’apprendre qu’il avait un enfant après toutes les tuiles qui lui étaient arrivées c’était…. Disons un moindre mal, alors il avait beaucoup de mal à comprendre le point de vue son, camarade, mais il était quand même prêt à l’écouter et à essayer de le conseiller…. Maintenant qu’il était là, qu’il tenait pour l’instant le coup….

« T’as un gosse ?»

Il n’avait pas vraiment répondu, se contentant d’engranger encore un peu l’information. Il fallait dire que ça ne faisait pas plus de 24 heures qu’Oliver était au courant et il lui semblait soudainement faire face à une masse d’informations et de responsabilités absolument immense. Merde, il avait un fils. Un petit garçon qui n’était pour l’instant pas capable de compter sur lui mais qui n’allait pas tarder à pouvoir le faire. Un enfant qu’il faudrait protéger et guider tout au long de son existence. Mais lui-même se sentait encore régulièrement enfant ! Comment pouvait-il être l’adulte dans l’histoire ?!
Bien sûr, ça n’était pas ce qu’il était, il en avait bien conscience. Et pourtant, quand il n’avait plus rien eu, quand il ne savait plus par quel bout prendre son existence il y avait quelques années, le jeune homme n’avait pas réellement eu l’impression qu’il était un adulte responsable capable de se gérer. Ça avait été son impression quand il gravissait les échelons, mais entre temps, il s’était bien remis en question et n’était pas tout à fait sûr d’avoir les épaules pour gérer sa propre existence. Alors celle d’un autre ?! Voire même de deux autres personnes ? Pas qu’il ait à gérer celle de Charlie bien sûr, d’autant qu’elle semblait bien plus posée et responsable que lui… mais chacun de ses actes allait influencer leur vie à eux. Leur sécurité.

Et il recherchait quand même les meurtriers de son ex. Des types capables d’utiliser un genre de magie. Comment pourrait-il protéger son enfant de gens comme ça ?


«Et tu te sens coupable, ou c’est juste… par rapport au bébé ? Je comprends que ce soit perturbant, va falloir changer pas mal de choses, mais je suis certain que tu vas bien gérer et que tu as un bon instinct paternel, regarde ce que tu es en train de faire pour lui…. Foutre plus le bordel pour je ne sais quelle raison, et… et lui acheter des trucs. »
« Oui c’est vrai que le bordel ça va vachement aider… Maintenant il peut s’empaler ou mourir écrasé, c’est beaucoup mieux… »

Il usait d’autodérision, conscient que ce qu’il faisait n’avait pas forcément beaucoup de sens.

« J’avoue que je croyais qu’il t’était arrivé un truc horrible, alors… je ne suis pas certain de bien comprendre.»
« Oh… Nan… nan nan, désolé de t’avoir effrayé, il ne m’est rien arrivé d’horrible. Juste un truc énorme qui chamboule toute ma vie et ma vision même de l’existence. Mais je vais bien. »

Oui parce que Gary, dans la vie des gens normaux, il n’y a pas sans arrêt des gens qui meurent ou disparaissent. Et ce même si on ne pouvait pas tout à fait dire que la vie d’Oliver soit complètement normale, ordonnée ou stable. Il y avait bien trop souvent des drames à son avis. Mais non, lui n’était pas impliqué dans une guerre. Ou du moins, il n’en avait pas conscience. Donc le genre de drames qui touchaient Gary n’étaient pas monnaie courante pour lui.

Machinalement, il avait sorti son téléphone, cherchant les messages qu’il lui avait envoyé.

« Désolé si je t’ai fait peur ou… enfin j’avais juste besoin de parler de ça à un ami. C’est complètement sorti de nulle part, et oui je m’en veux. En partie. Enfin je… c’est le bordel dans ma tête : à peu près autant qu’ici d’ailleurs. Mais non, c’est rien de… grave. »

D’important, oui. De grave, non.

« Ça va toi ? »

Parce qu’il avait clairement l’impression que ça n’était pas le cas et finalement, il avait peut être plus besoin d’aide que l’inverse.

En jetant un coup d’œil aux messages, Oliver n’avait pas l’impression qu’il avait tant exagéré que ça. Il lui avait dit qu’ils pouvaient se voir le lendemain, ou un autre jour de la semaine, ça ne semblait pas transpirer l’urgence… Mais oui, c’était gros pour lui. Enorme même. Mais il y avait une partie des raisons de sa réaction qu’il ne pouvait exprimer ici.

« Oui c’est vrai que le bordel ça va vachement aider… Maintenant il peut s’empaler ou mourir écrasé, c’est beaucoup mieux… »
« Il peut creuser des tunnels,  commencer à jouer à cache-cache aussi… mais sérieusement va falloir que tu arrives à tout ranger, et sans vouloir te mettre la pression rapidement… par ce que là, c’est toi qui va finir par te faire mal et si tu tombes avec lui, bonjour les dégâts.»

Oui, c’était vil, méchant, mais il essayait de le motiver à  sa manière. Ce n’était probablement pas la meilleur manière, mais au final  lui faire peur n’était pas trop mal, et puis, il ne faisait que dire la vérité. C’était risqué, point barre. Il y avait plus de risque de d’accident domestique dans ce genre de bordel, que dans un appartement hyper rangé. C’était un fait.

« Oh… Nan… nan nan, désolé de t’avoir effrayé, il ne m’est rien arrivé d’horrible. Juste un truc énorme qui chamboule toute ma vie et ma vision même de l’existence. Mais je vais bien. »

On se calme Gary. On se calme, tout le monde n’a pas la même vision des choses, lui voyait ça comme une famille, ce qu’il n’avait pas. Et il avait du mal à comprendre le réel souci…. Mais il  n’était probablement pas normal sur cela. Il avait un petit souci là-dessus et devait essayer … disons de ne pas être dur, d’être juste compréhensif, mais vu son mood, c’était sincèrement compliqué pour lui. Il avait probablement sur interprété le message, mal compris. Vision de l’amitié biaisée depuis qu’il était sorti. Difficulté de réadaptation.

« Ça va toi ? »
« Hein ?!»

Il cligna des yeux sans trop comprendre ce revirement de situation. Comment est-ce qu’il allait ? pas bien. Mais qu’est-ce que ça pouvait bien faire ? ce n’était pas comme si c’était anormal, ou comme si Oliver pouvait faire quelque chose. Gary se contenta d’hausser un peu les épaules et préféra ne pas répondre à la question histoire de ne pas lui mentir, mais de ne pas entrer dans les détails non plus. Il se passa une main dans les cheveux avant de continuer.

« Ce n’est pas la question. C’est juste que moi, je vois juste ce genre de… nouvelles comme quelque chose de bon, de joyeux, même si ça chamboule, c’est tout. On va prendre les choses une par une, ok ?! D’abord, il va falloir ranger tout ce joyeux bordel. Après…. Est-ce que tu as une chambre pour le bébé ? Un coin qui pourrait être à lui ? Et il faut aussi en priorité tout ce qui est sécurité pour lui. Enfin, il a  quel âge ?!  »

Il regarda autour de lui ne sachant pas trop comment commencer et surtout par où. Il soupira doucement, se sentait épuisé.

«Allez, tu vas me faire un tas, à jeter/donner, un autre tas de ce que tu veux garder. Comme ça on va pouvoir déjà dégager des choses… et le reste il faudra que tu le colles dans une armoire. Après on regardera tes finances, non ? Même si…. Tu ne gagnes pas toujours la même chose, ça serait bien de pouvoir un genre de budget. Ca te va ? »

Oui. Voilà.  Ca semblait un bon programme ça. trier, faire un budget. Commencer par la base.

« Il peut creuser des tunnels,  commencer à jouer à cache-cache aussi… mais sérieusement va falloir que tu arrives à tout ranger, et sans vouloir te mettre la pression rapidement… par ce que là, c’est toi qui va finir par te faire mal et si tu tombes avec lui, bonjour les dégâts.»

L’idée qu’Aïdan creuse des tunnels dans tout se fatras le faisait à la fois sourire et angoissée. Mais l’image de lui, se prenant les pieds dans quelque chose et s’écrasant droit sur quelque chose de pointu avec le petit, en revanche n’avait plus rien de drôle. Grimaçant clairement, Oliver préféra éloigner l’image d’un signe de main. Clairement, ça n’était pas un bon plan cette histoire. D’un autre côté, ça n’était pas aussi mal rangé habituellement. Il avait juste… mis la pièce dans le même état que son esprit, vraisemblablement. Car, oui, c’était le bordel dans son esprit. Il oscillait sans arrêt entre plusieurs opinions différentes concernant cette situation, ne savait jamais trop quoi en penser et n’arrivait pas à mettre le clair dans tout ça. Ça n’était pas comme s’il était avec quelqu’un et qu’ils avaient un enfant là ! Car oui, c’était une étape de vie qu’il avait pensé franchir un jour mais sans jamais l’envisager réellement. C’était loin, très loin de son esprit tout ça. Il n’était pas réellement adulte à ses propres yeux - comme à ceux de sa famille d’ailleurs.

« Hein ?!»

Ben oui, il ne semblait pas aller bien. Disons, encore moins que la dernière fois. Lui aussi devrait être perdu avec tout l’inconnu qui était face à lui. Mais ça ne semblait pas être ça qui lui pesait.
Et putain, Oliver, t’es conscient que la première personne à qui tu parles de ton gosse est un ex-taulard ?! Non, juste pour information hein. Quel merveilleux père tu fais déjà.

« Ce n’est pas la question. C’est juste que moi, je vois juste ce genre de… nouvelles comme quelque chose de bon, de joyeux, même si ça chamboule, c’est tout. On va prendre les choses une par une, ok ?! D’abord, il va falloir ranger tout ce joyeux bordel. Après…. Est-ce que tu as une chambre pour le bébé ? Un coin qui pourrait être à lui ? Et il faut aussi en priorité tout ce qui est sécurité pour lui. Enfin, il a  quel âge ?!  »

Quoi qu'il y ait, manifestement, il ne voulait pas en parler.

« Ah mais c’est joyeux, enfin je suppose, c’est juste que… »

Que ça remettait beaucoup de choses en question ; sa propre personne en tête de liste. Mais il n’avait pas eu le temps de continuer, se faisant couper par Gary qui était parti sur sa lancée organisationnelle.

« Euh, 5 mois. Et oui nan… pas vraiment. Ma chambre est petite, il faudrait lui trouver un coin ici. »

Bon dieu, ça devenait très vrai tout ça. Enfin, encore plus.

«Allez, tu vas me faire un tas, à jeter/donner, un autre tas de ce que tu veux garder. Comme ça on va pouvoir déjà dégager des choses… et le reste il faudra que tu le colles dans une armoire. Après on regardera tes finances, non ? Même si…. Tu ne gagnes pas toujours la même chose, ça serait bien de pouvoir un genre de budget. Ca te va ? »
« Oh que oui… »

Oui ça serait bien d’établir un budget.

« Tu peux m’expliquer comment on a fait pour inverser les rôles d’hyperactifs là ?! »

Comme quoi, il devait avoir le cerveau sérieusement embrouillé et paralysé par la situation. Gary n’avait plus l’habitude des interactions sociales, et sans doute plus non plus d’organiser les choses ou de mettre en place des plans. C’était plutôt son truc, à Oliver tout ça. Pourtant, il bloquait devant l’ampleur de la tâche. C’était ainsi qu’il avait commencé à vouloir ranger et s’organiser et qu’il avait terminé allongé dans un foutoir pas possible. Echec critique.

« Bon, ok ! »

Inspirant à fond, Oliver s’était redressé, enjambant tout son joyeux bordel pour aller trouver des sacs poubelles. Bientôt, il triait, se concentrant sur cette tâche plutôt que sur le reste. Et par le reste, il avait d’ailleurs oublié une partie de ses recherches… qui traînaient donc parmi le bazar.

« Tient, tu peux vider ce placard et y ranger en hauteur tout mon bordel de sport dangereux ? Une chance que j’ai pas de poids chez moi, je pèterai toutes mes étagères sinon… »

La tête dans son capharnaüm, Oliver ne voyait pas la catastrophe qui se profilait. D’ailleurs, absorbé comme il l’était, Gary pouvait bien fouiller les documents sans qu’il le voit et les reposer sans qu’il ne se rende finalement compte de quoi que ce soit. Car là, il y avait tout de même des notes concernant l’assassinat de Liam, des photos d’une métamorphomage et d’autres documents compromettants, en vrac. Dont une partie dans le fameux placard.

« Mais sérieusement ! On ne se connait pas ! Tu ne penses pas que ça soit galère ça ? Sans compter qu’elle est photographe, mais pas n’importe laquelle ! Elle passe sa vie aux quatre coins du monde, alors j’ai peur… enfin je sais pas quelle est ma place dans tout ça quoi. »

Disons que pour l’instant, ils étaient ici et qu’il devait se contenter du moment présent. Mais il sentait qu’il ne faudrait pas grand-chose pour qu’il l’aime plus que tout cet enfant. Comment réagirait-il si bientôt, elle lui annonçait qu’elle partait en Hongrie ?! Pourquoi la Hongrie ? Je ne sais pas, c’est loin.

Oui, peut-être bien qu’il aurait mieux fait de taire l’histoire du bébé qui creusait des tunnels, déjà par ce que ce n’était probablement pas petit, le gamin était trop petit mais après il n’était pas expert en gamin non plus… il avait plus dit cela pour plaisanter sur un fond de vérité. Au moins, l’image était forte et peut-être que cela l’aiderait à se reprendre un petit peu et à ranger un peu plus vite, bref à se motiver. Il avait ensuite préféré passer sur le fait qu’il n’allait pas bien pour enchainer sur les priorités pour le bébé.

« Ah mais c’est joyeux, enfin je suppose, c’est juste que… Euh, 5 mois. Et oui nan… pas vraiment. Ma chambre est petite, il faudrait lui trouver un coin ici»
«Que quoi Oliver ? Et ok… pour le coin « ici ». A 5 mois, ça ne devrait pas posé de souci, mais tu as conscience qu’il faudra faire attention au bruit tout ça, la télé le soir ou quand tu inviteras des amis ? Il n’y a pas moins moyen que tu trouves un petit coin dans ta piaule ? En poussant le lit ou en réarrangeant ? »

C’était une réelle question. Il y avait peut-être une solution à laquelle il n’avait pas pensé ! Par ce que-là, la vérité c’est qu’il craignait que le bébé soit gêné par le bruit ambiant. Il se passa une main dans les cheveux en attendant la réponse. Il reprit ensuite la parole en essayant de donner de nouvelles « directives » à son ami.

« Oh que oui… Tu peux m’expliquer comment on a fait pour inverser les rôles d’hyperactifs là ?! »
«Inverser les rôles ? C’est juste … disons de la logique pure. Il suffit de réfléchir quelques minutes pour savoir les besoins les plus primaires d’un gosse, et pour les acheter il faut de la thune, tout simplement. »
« Bon, ok ! Tient, tu peux vider ce placard et y ranger en hauteur tout mon bordel de sport dangereux ? Une chance que j’ai pas de poids chez moi, je pèterai toutes mes étagères sinon…»

Merde, il allait devoir se mettre à ranger aussi. Et pas possible d’utiliser sa baguette à moins qu’il arrive à l’éloigner quelques minutes, mais dans cet appartement qui lui disait qu’il n’y avait pas de caméra ? La mouise. Il s’était quand même levé pour commencer à ranger les affaires à faire du tri en ronchonnant mentalement. Mais il le faisait pour le gamin, à deux ça irait plus vite quand même.

«C’est fou quand même tout le bordel que tu as pu accumuler en si peu de temps ! »

Ouais. COMMENT ?!

« Mais sérieusement ! On ne se connait pas ! Tu ne penses pas que ça soit galère ça ? Sans compter qu’elle est photographe, mais pas n’importe laquelle ! Elle passe sa vie aux quatre coins du monde, alors j’ai peur… enfin je sais pas quelle est ma place dans tout ça quoi. »
«Au moins, elle a un boulot qui doit rapporter, dis-toi ça. Elle pourra payer des trucs à son gosse ! Tu sais, actuellement, il parait d’être papa au foyer c’est tendance également. »

Oui, c’est la seule chose qu’il avait trouvé à dire, sans être certain de ce qu’il avançait en plus… mais après tout pourquoi pas. De toute manière il était trop tard pour revenir en arrière. Il avait alors commencé à fouiller pour tomber sur des documents qui l’interpellèrent.. ; Cela ressemblait à de la magie. Merde. Qu’est-ce qu’il devait faire ? Le questionner ? Se débrouiller pour faire « disparaitre » rendre illisible les documents ? Il n’avait pas le temps de réellement lire… mais certains mots clefs avaient attiré son attention. Il essaya de lire rapidement en travers et ça puait. Réellement. Il allait devoir agir mais ne savait pas encore comment, non pas qu’il ait envie d’aider ces connards du Ministère, mais il ne voulait pas que Ollie se mette en danger.

« C’est quoi tout ça ? Exactement ?! C’est un peu bizarre non ? Genre une fille qui a les cheveux qui changent d couleur.» gagner quelques minutes. «Et là j’ai pas pu tout lire, mais enfants disparu dont les parents ne se souviennent pas ? C’est quoi, tu fais dans le paranormal maintenant ? Ou alors vous avez tous fumé un truc super … disons fort. »

Il essayait de faire celui qui plaisantait. Plusieurs choix s’offraient à lui : le premier continuer de le questionner, essayer d’en savoir plus pour juger le danger et en parler aux autorités, à quelqu’un de compétent. Le deuxième, suivant ce qu’il répondrait, lui faire comprendre que la magie c’est ok, même s’il y a des cons comme partout…. Mais il devait pour ça avouer ce qu’il était. Le troisième… faire un oubliette, lui voler ses documents ; le sort était dangereux vu tout ce qu’il devait enlever à sa mémoire, surtout après autant de temps à ne pas avoir réellement utilisé la magie, il n’était pas certain d’avoir tous les documents, et Ollie pouvait très bien avoir une caméra ou autre trucs d’enregistrement qu’il ne voyait pas et qu’il n’était pas sûr de pouvoir brouiller avec un sort. Roh, poto dans quoi tu t’es encore fourré ?!

«Que quoi Oliver ?

Ça sonnait comme un reproche et Oliver en avait conscience. Peut-être aurait-il juste dû être heureux comme l’affirmait Gary. Oui, il était clair que c’était quelque chose de positif. Mais passé l’incrédulité des premiers instants, la joie confuse que provoquait le contact de ce petit blotti contre lui, venait les remises en question. Être responsable d’un enfant, ça n’est pas sans conséquences, il faut réfléchir à qui l’on est, à ce qu’on fait, à l’exemple que l’on donne et à sa situation. Sera-t-elle assez stable pour permettre à un enfant de grandir et de s’épanouir ? Sur le plan personnel, il se sentait à peine moins perdu qu’avant, sur le plan sentimental, lui et Charlie ne se connaissaient pas et sur le plan financier, il était sur la corde raide en continue. Sans parler des enquêtes qu’il menait et qui risquaient d’être dangereuses pour lui, Charlie et Aïdan. Le top.

« Rien. »

Alors oui, peut-être se refermait-il comme une huitre mais il n’avait pas envie de s’étendre sur ce qui l’angoissait alors qu’il sentait que son ami n’était pas disposé à le comprendre. Il le sentait tendu, mal et dans le refus de communiquer sur ce qui n’allait pas de son côté. Ça n’était pas de bonnes dispositions et Oliver le ressentait.

Et ok… pour le coin « ici ». A 5 mois, ça ne devrait pas posé de souci, mais tu as conscience qu’il faudra faire attention au bruit tout ça, la télé le soir ou quand tu inviteras des amis ?  Il n’y a pas moins moyen que tu trouves un petit coin dans ta piaule ? En poussant le lit ou en réarrangeant ? »

Le journaliste l’avait regardé une seconde avant d’ouvrir la porte de sa chambre afin de lui montrer l’étendue des dégâts. La pièce était particulièrement petite et ne correspondait d’ailleurs légalement pas à une chambre. Oublions les 9m², il y avait moins que ça sans aucun problème.

« Nan, là c’est pas possible, ça n’entre pas. Enfin tu sais, je ne l’aurais sans doute pas tout de suite à dormir hein. Je suis un inconnu pour Charlie, je comprends qu’elle ne confie pas son fils aussi vite. Mon fils. Notre fils. »

Inspire, expire, ça va le faire. Ça semble gros comme ça, mais jour après jours ça deviendra naturel. Respire.
Et puis, il n’invitait pas énormément de monde, ne faisait rien de particulièrement bruyant. D’autant qu’en réalité, un enfant se fait très bien au bruit de la vie de tous les jours voire même y dort mieux que dans une pièce parfaitement silencieuse. Mais encore une fois, il ne sentait pas Charlie prête à passer ce cap. Et ça l’angoissait à peu près autant que ça le rassurait.

«C’est fou quand même tout le  bordel que tu as pu accumuler en si peu de temps ! »
« Ouais… je sais pas. J’ai pas mal de passions et un petit appart, ça doit pas aider. »

Et il risquait d’avoir une nouvelle passion : la paternité. Sans doute le truc le plus énergivore et faiseur de bordel qui soit.

«Au moins, elle a un boulot qui doit rapporter, dis-toi ça. Elle pourra payer des trucs à son gosse ! Tu sais, actuellement, il parait d’être papa au foyer c’est tendance également. »

Petit rire.

« Ouais c’est vrai. Après je ne sais pas si elle n’est pas payée qu’aux missions tu sais hein. J’en sais rien, j’ai pas vraiment pensé à aborder ça en premier lieu. ‘Parait que ça ne se fait pas trop. »

Continuant à ranger, Oliver en était à tenter de trouver un coin pour son matériel de tire à l’arc lorsque les paroles de Gary l’avaient fait frissonner. Ça, il ne comptait pas en parler là maintenant tout de suite. S’il avait du mal à lui expliquer ses difficultés face à l’arrivée d’un enfant dans sa vie, parler de sa chasse aux sorcières risquait d’être quelque peu compliqué à aborder.

« C’est quoi tout ça ? Exactement ?! C’est un peu bizarre non ? Genre une fille qui a les cheveux qui changent d couleur.»

Oliver avait haussé des épaules, faisant comme s’il ne s’agissait pas de grand-chose, installant son matériel en hauteur pour éviter que des petites mains curieuses viennent tirer dessus provoquant un œil crevé tout à fait peu appréciable.

«Et là j’ai pas pu tout lire, mais enfants disparu dont les parents ne se souviennent pas ? C’est quoi, tu fais dans le paranormal maintenant ? Ou alors vous avez tous fumé un truc super … disons fort. »
« Pourquoi « vous » ? »

Ça avait fait tilt immédiatement. L’esprit du journaliste d’investigation se réveillant immédiatement. Il avait attendu quelques minutes d’avoir sa réponse avant de continuer, nonchalant.

« Et nan, c’est rien. Enfin pas grand-chose, d’anciens articles sur lesquels j’ai planché. »

Agitant la main, il rejetait manifestement la conversation.

« BON. J’ai à peu près le truc en tête et je me sens un peu plus sur les rails, je te remercie. J’avais besoin d’être cadré dans ma panique. Passons à autre chose ! Nan parce que je ne vais pas t'exploiter cent sept ans non plus ! Va falloir que je déménage de toute façon. Ça sera pas viable à long terme. »

Oliver s’était adossé contre le sofa, sortant son téléphone avant de faire un rapide bilan oral de ses revenus. Un petit peu par-ci par-là, très variable selon les mois, mais actuellement suffisant grâce à ses vidéos, ses vlogs, ses articles financés par les quelques pubs qui traînaient ici et là et les quelques sponsors avec lesquels il travaillait parfois. Les photos lui rapportaient un peu. Parfois, il avait des rentrées dues à des prix de compétitions sportives amateurs largement compensées par les dépenses qu’il faisait à côté.

« Ouais… conclusion si je prenais un mi-temps alimentaire je ne sais pas où, ça serait sans doute pas trop mal. Et faut vraiment que j’arrête le chinois moi en fait. »

Sept à Quinze balles par-ci par-là, ça pèse vite lourd.

Réfléchir, essayer de penser au bien des deux parties ce n’était pas simple, surtout que niveau diplomatie, il ne se sentait pas forcément assez en forme pour essayer de tout mettre bien en forme, les mots et compagnie, il essayait de faire de son mieux, mais ne pouvait pas faire plus.

« Nan, là c’est pas possible, ça n’entre pas. Enfin tu sais, je ne l’aurais sans doute pas tout de suite à dormir hein. Je suis un inconnu pour Charlie, je comprends qu’elle ne confie pas son fils aussi vite. Mon fils. Notre fils. »
«Mais elle est quand même venue te voir te dire que tu étais le bébé après tout ce temps. Alors que tu devais pouvoir… disons être contacté d’une autre manière. M’enfin, je comprends, mais là moi, je n’ai aucune solution miracle, Oliver. J’suis pas certain que ce soit véritablement un appart adapté pour un gosse en l’état. Ou alors il faut trouver un moyen de lui faire un vrai petit coin, mais tu as raison, c’est compliqué en l’état.»

Il avait du mal à voir la place qu’il y avait exactement avec tout le bordel et compagnie, et il ne comprenait pas qu’on puisse avoir tant de choses… tant d’objets accumulés comme si ça faisait 30 ans qu’on habitait l’endroit.

« Ouais… je sais pas. J’ai pas mal de passions et un petit appart, ça doit pas aider. »

Qu’est-ce qu’il pouvait répondre à cela ? Il n’y avait probablement rien à sortir. Il haussa un peu les épaules avant de se passer une main dans les cheveux.

«Bon, trier, et après on va se débrouiller pour essayer de tout réorganiser. Pour que tout rentre, mais pour ça va falloir te délester de plusieurs petites choses.»

Il y avait néanmoins un point positif à tout cela, sa nana, enfin la mère d l’enfant avait du fric, ça serait un peu moins stressant comme situation que si les deux avaient des métiers/une situation précaire. Azy, il trouve même des points positifs le Gatiss !

« Ouais c’est vrai. Après je ne sais pas si elle n’est pas payée qu’aux missions tu sais hein. J’en sais rien, j’ai pas vraiment pensé à aborder ça en premier lieu. ‘Parait que ça ne se fait pas trop. »
«En temps normal, oui, là c’est pour un projet de vie pour le gosse, je ne trouve pas ça outrageant, personnellement, mais ça c’est moi. »

Il avait ensuite essayé de ranger /trier un peu une armoire que lui avait indiqué son ami, mais ce qu’il y avait trouvé l’avait laissé inquiet et perplexe, même s’il essaya de ne pas le montrer. Ca puait franchement. Il regarda Ollie, qui se contenta d’hausser un peu les épaules.

« Pourquoi « vous » ? »
Il le regarda en haussant un sourcil, perplexe de réponse ou plutôt question à laquelle il ne s’attendait pas franchement.

« Toi, tes contacts, les gens que t’as interviewé, ou que sais-je ? Je ne suis pas journaliste, je ne sais pas trop comment ça se passe, mais ça fait un peu total trip, tout simplement.»

Perplexe, il avait répondu d’un ton qui se voulait le plus franc possible, même s’il était un peu plus suspicieux du coup, vu la façon dont il avait posé la question. C’était étrange, mais peut-être compréhensible vu son métier, le naturel revient vite au galop parait-il.

« Et nan, c’est rien. Enfin pas grand-chose, d’anciens articles sur lesquels j’ai planché. […] BON. J’ai à peu près le truc en tête et je me sens un peu plus sur les rails, je te remercie. J’avais besoin d’être cadré dans ma panique. Passons à autre chose ! Nan parce que je ne vais pas t'exploiter cent sept ans non plus ! Va falloir que je déménage de toute façon. Ça sera pas viable à long terme. »[/b]

Il avait préféré ne pas insister sur le premier sujet et se contenta d’acquiescer sur le deuxième. Il allait falloir qu’il suive cette histoire de près. Ilse voyait mal le dénoncer à un Auror, ou aux autorités sorcières, tout comme jeter un oubliette comme ça, c’était pas cool. Il avait probablement un peu –beaucoup- peur de se planter, peur qu’il puisse y avoir des sortes de trucs pour enregistrer/filmer tout ce qui se passait dans l’appartement.

« T’en fais, on jette ou tu gardes et j’le fouts dans ce cas-là ?» dit-il comme s’il le croyait et sans trop regarder de nouveau le dossier qui pourtant l’intéressait.

Pitié Ollie ne te fouts pas dans la merde ! Il le regarda ensuite faire ses calculs tout en continuant de ranger un peu, autant que ses mains libres servent à quelque chose pour avancer un peu tout ça ; Qui sait, peut-être qu’il trouverait d’autres perles !

« Ouais… conclusion si je prenais un mi-temps alimentaire je ne sais pas où, ça serait sans doute pas trop mal. Et faut vraiment que j’arrête le chinois moi en fait. »
« Bon courage vieux ! Et tu verras, c’est plus chiant de faire les courses, mais tu mangeras peut-être mieux, plus équilibré et plus diversifié ! Ou pas ; Si tu bouffes des pâtes tous les jours, aucun intérêt.» Il soupira doucement « Rassure-moi, tu n’as pas besoin de cours de cuisine en plus ? Tu sais quand même te débrouiller un minimum ?»

Sinon ça serait encore plus prise de tête que ça ne l’était déjà. Ceci dit, concernant le boulot, il ne pouvait pas, pour l’instant, conseiller grand-chose ! Vu qu’il était en pleine phase du « quand ça ira mieux, faudra que je me trouve un boulot ». Ils étaient quand même tous les deux la merde, mais d’une manière totalement différente.

«Mais elle est quand même venue te voir te dire que tu étais le bébé après tout ce temps. Alors que tu devais pouvoir… disons être contacté d’une autre manière. M’enfin, je comprends, mais là moi, je n’ai aucune solution miracle, Oliver.  J’suis pas certain que ce soit véritablement un appart adapté pour un gosse en l’état. Ou alors il faut trouver un moyen de lui faire un vrai petit coin, mais tu as raison, c’est compliqué en l’état.»
« Tu sais que tu m’angoisses sur des points qui m’angoissaient pas avant avec tes bêtises ? »

Oliver lui avait répliqué ça, le sourire aux lèvres. Il n’avait pas imaginé une seconde que l’appartement puisse poser problème au point que Gary insiste là-dessus pendant un sacré moment. Son mode de vie. Lui-même. Ses revenus. Son boulot et ses passions. La relation qu’il entretenait avec la maman. Ses incertitudes concernant ce qu’elle voulait réellement de lui. Ses craintes quand à l’avenir et la possibilité que Charlie s’en aille loin alors qu’il se serait impliqué. Tout ça, oui. Mais l’appartement en tant que tel, non. Ou du moins pas tout de suite.

« Ça va, je n’suis pas le premier papa en galère dans un micro appartement et je ne serais sans doute pas le dernier. On verra ok ? Pour l’instant le petit ne risque pas de passer énormément de temps ici sans sa mère. Enfin je ne la sens pas prête du tout à passer le pas. Donc j’ai le temps pour envisager un déménagement. »

Et pour rassembler les conditions nécessaires. Car il n’était pas si simple de changer de lieu de vie dans sa situation. Il avait déjà eu de la chance de trouver un propriétaire qui acceptait de le loger malgré son manque de revenus mensuels fixes. Il ne risquait donc pas de trouver le lieu parfait comme ça du jour au lendemain, et l’idée que « ça n’était pas viable en l’état » avait plus de quoi lui faire peur que de se dire que tout ça était provisoire et qu’il avait encore un peu de temps avant de trouver l’appartement parfait. Et puis, quelque part, ça lui permettait aussi de mettre un peu de temps entre le moment où il allait réellement devenir père et …. Maintenant. Ça lui laissait un temps de transition. Une possibilité de ne pas trop s’impliquer, la tête droit dans la vague au risque d’être déçu par la suite. C’était ainsi également lui qu’il protégeait en agissant comme ça.

«En temps normal, oui, là c’est pour un projet de vie pour le gosse, je ne trouve pas ça outrageant, personnellement, mais ça c’est moi. »

Haussant les épaules, Oliver avait balayé cet aspect de la conversation. C’était fait de toute façon. Non, avec tout ça, il n’avait pas nécessairement pensé à parler de finances. Il avait cherché à lui tenir la tête et à encaisser la nouvelle. Ça lui avait semblé déjà beaucoup. Sans parler de la conversation concernant le surnaturel qu’ils avaient eu et dont il ne pouvait parler à l’heure actuelle. Manifestement, il n’avait pas tous les reflexes d’un parent. Ni même d’un adulte parfois. Mais d’un journaliste, ça, oui.

« Toi, tes contacts, les gens que t’as interviewé, ou que sais-je ? Je ne suis pas journaliste, je ne sais pas trop comment ça se passe, mais ça fait un peu total trip, tout simplement.»
« Ah… ok. Ouais peut-être. »

Merde. Il espérait réellement être tombé sur quelque chose d’intéressant. A vrai dire, il ferait sans doute une petite enquête dans ce sens. Mais pour l’instant, il préférait éluder la question. Ça n’était pas le sujet et il ne voulait pas divaguer (LUI). Oliver avait donc proposé à son ami de s’arrêter là. Gary n’était pas là pour ranger après tout. Pourtant… il lui demandait de nouveau s’il jetait ou non, toujours plongé dans son rangement. S’il avait su que ce mec était monsieur propre tient.

« T’en fais, on jette ou tu gardes et j’le fouts dans ce cas-là ?»
« Hm, mon boulot on garde, évidemment. Par contre tient, ya des bouquins de muscu et de tir à l’arc là au dessus. Tu peux en faire une pile derrière toi si tu veux - je vais revendre - mais je te dis, tu peux t’arrêter, je me suis repris. Je vais finir tout seul. »

Encore une fois, Gary n’avait pas à ranger son appartement, loin de là. Il avait prit les choses en charge parce qu’Oliver se laissait totalement emporté par ses émotions contradictoires mais maintenant qu’il était remis sur les rails, il n’y avait pas de raisons qu’il ne le fasse pas seul. Après tout, c’était son job. Sa nouvelle vie. Et son nouveau budget.

« Bon courage vieux ! Et tu verras, c’est plus chiant de faire les courses, mais tu mangeras peut-être mieux, plus équilibré et plus diversifié ! Ou pas ; Si tu bouffes des pâtes tous les jours, aucun intérêt. Rassure-moi, tu n’as pas besoin de cours de cuisine en plus ? Tu sais quand même te débrouiller un minimum ?»
Lâchant un grand rire, Oliver lui avait balancé un coussin à proximité, lui répondant avec humour.
« Ça va te fous pas de moi toi ! J’ai déjà cuisiné et fait des courses dans ma vie ! »

Petit instant de réflexion.

« Et j’suis sûr qu’on peut au moins trouver des carottes dans ce frigo ! »

Il vaut mieux avoir un peu d’autodérision.

« Plan d’attaque : Je vais tout remettre en ordre. Trouver un coin pour le lit parapluie et deux trois autres affaires essentielles. Trouver un taf stable… et ensuite faire tout ce que j’ai pas fait depuis hier pour le taf instable. Ça le fait comme plan d’action. »

La journée ne serait sans doute pas assez longue pour tout ça mais on y croit !

« Tu sais que tu m’angoisses sur des points qui m’angoissaient pas avant avec tes bêtises ? »
« De rien, c’est gratuit et absolument pas voulu !»

Il fallait qu’il se calme. Il fallait qu’il arrête de dire ce genre de choses, hein, imaginons que quelqu’un vienne lui dire qu’il était papa, qu’est-ce qu’il ferait : et bien, il devrait poser le mouflet dans la chambre d’Esteban, donc chez les parents de son ex. Il s’en tirait quand même beaucoup mieux le Ollie…. En théorie du moins, par ce que dans les faits, il n’y avait aucune chance que ça lui arrive, n’est-ce pas ?

« Ça va, je n’suis pas le premier papa en galère dans un micro appartement et je ne serais sans doute pas le dernier. On verra ok ? Pour l’instant le petit ne risque pas de passer énormément de temps ici sans sa mère. Enfin je ne la sens pas prête du tout à passer le pas. Donc j’ai le temps pour envisager un déménagement. »


Oui, effectivement vu comme ça, que le petit ne serait pas trop ici, c’était effectivement un bon argument ! Il haussa un peu les épaules en ne sachant pas franchement quoi répliquer à cela. Les nanas, ça pouvait quand même vite changer d’avis, surtout si la dame voulait donner un papa à son gamin ! Il ne fallait pas qu’il soit pessimiste, déjà par ce que cela ne servait à rien, mais en plus ce n’était pas sa vie qui était en jeu, alors il pouvait se calmer et respirer, essayer de raisonner pour le bien de son ami, seulement pour lui. Il y avait ensuite eu cette histoire de « magie », mais très vite le sujet avait été balayé par Oliver. Gary avait essayé de rester soft, de ne rien laisser paraitre mais il était très ennuyé de ces recherches. Il ne savait pas quoi faire, alors il se dit que dans un premier temps, le surveiller serait le mieux, pour essayer de comprendre. Du temps, il en avait pas mal de toute manière !

« Hm, mon boulot on garde, évidemment. Par contre tient, ya des bouquins de muscu et de tir à l’arc là au dessus. Tu peux en faire une pile derrière toi si tu veux - je vais revendre - mais je te dis, tu peux t’arrêter, je me suis repris. Je vais finir tout seul. »

Genre, il allait obéir ?! Bon, ok, il n’avait pas envie de ranger dans ce bordel, à vrai dire, il n’avait pas envie de grand-chose. Il était de nouveau las et ces documents sur la magie avaient réveillé de vieilles inquiétudes. Il déglutit difficilement et se concentra sur la réponse qu’il allait devoir lui faire.

«Ca marche M’sieur ! Du coup je fais quoi ? »

Est-ce qu’il devait poser son cul quelque part, ou bien est-ce que c’était la fin de la discussion, par ce que l’autre avait besoin de faire le vide, ou le point. Il avait de peu évité le coussin après sa petite blague sur le fait qu’il sache –ou pas- faire la cuisine.

« Ça va te fous pas de moi toi ! J’ai déjà cuisiné et fait des courses dans ma vie ! Et j’suis sûr qu’on peut au moins trouver des carottes dans ce frigo ! Plan d’attaque : Je vais tout remettre en ordre. Trouver un coin pour le lit parapluie et deux trois autres affaires essentielles. Trouver un taf stable… et ensuite faire tout ce que j’ai pas fait depuis hier pour le taf instable. Ça le fait comme plan d’action. »

Pour toute réponse Gary bailla discrètement –ou pas-. Rien que de penser à tout ça il avait envie de se rouler en boule et d’aller dormir un peu… mais ce n’était probablement pas le moment.

«Ouais, mais si ta carotte est pourrie, ça ne te compte pas ! Ouais, ouais, tu l’as déjà fait mais te nourrir toi et ton palais pas délicat et nourrir les autres ce n’est pas la même chose. » dit-il en plaisantant. «Fais gaffe, maintenant avec les émissions où tu dénonces ce qui te font mal à bouffer pour les redresser, tu as peut-être un risque de passer par-là ! Allez, j’arrête de t’embêter avec ça, pour l’instant il est au lait, donc ça va ! »

C’était plus fort que lui, il n’avait pas pu s’en empêcher, il s’étira un peu et attendit de voir ce qu’allait lui dire de faire l’autre garçon ou s’ils allaient trouver un nouveau sujet de conversation.

« De rien, c’est gratuit et absolument pas voulu !»

Il s’en doutait. Il commençait à le connaître l’énergumène ! Mais en effet, arrêter pourrait bien être une bonne idée s’il ne voulait pas déclencher une nouvelle crise de panique et de doute chez son ami. Parce que mine de rien, c’était ce qu’il risquait de faire. Heureusement, Oliver était une bonne pâte dans son genre. Il ne partait pas en vrille si facilement. Et oui, en effet, c’était toujours mieux de découvrir un enfant dans sa situation que dans celle de Gary. En habitant chez les parents de son ex. C’était une évidence, il ne pouvait pas dire le contraire. Au moins, si c’état Klara, au moins connaîtrait-il la maman cela dit. C’était un point non négligeable. Car si ça ne semblait pas perturber plus que ça Gary, Oliver ne voyait pas tout à fait le fait qu’il ne connaisse pas la mère de son enfant d’un œil totalement neutre. Mais bon, là n’était pas la question. Tout comme le fait que Gary devienne papa n’était pas le propos non plus.

«Ca marche M’sieur ! Du coup je fais quoi ? »
« Tu m’explique comment j’ai réussi à choper un gamin en me mettant en couple avec un mec parce qu’il y a un truc qui m’échappe. »

Quoi ? La blague était facile et il l’avait déjà faite mais ça marchait plutôt bien. Il fallait avouer qu’il y avait là quelque chose de cocasse.

Pour ce que Gary devait réellement faire ? Il n’en savait rien. Cela dit, il le sentait tendu malgré tout et sentait que ça n’était pas son rôle de l’aider à faire tout ça. C’était son changement de vie. Son tri. Il devait se prendre par la main et faire les choses lui-même et non pas compte sur un ami pour l’aider à avancer. Gary l’avait canalisé, il avait rempli son job.

«Ouais, mais si ta carotte est pourrie, ça ne te compte pas ! Ouais, ouais, tu l’as déjà fait mais te nourrir toi et ton palais pas délicat et nourrir les autres ce n’est pas la même chose. »
« Oh tout de suite !! Qui te dit que je ne suis pas un fin cordon bleu ! »

Nouveau défit : apprendre à assurer en cuisine juste pour le faire mentir !

«Fais gaffe, maintenant avec les émissions où tu dénonces ce qui te font mal à bouffer pour les redresser, tu as peut-être un risque de passer par-là ! Allez, j’arrête de t’embêter avec ça, pour l’instant il est au lait, donc ça va ! »
« Si je vois Ramsay débarquer chez moi, ça risque de me faire bizarre en effet. »

Et il n’était pas tout à fait impossible que les dites carottes soient en sale état. Ça n’était pas faux.
Du coin de l’œil, Oliver vit son chat sortir d’un placard, les yeux embourbés de sommeil et d’interrogation face à tout ce bazar et ces affaires sorties. Pendant qu’il faisait le tour de la pièce, Oliver se laissa tomber sur un canapé, sortant son téléphone pour faire quelques recherches car ce qu’avait dit Gary l’interpellait.

« Eh ben il est en pleine diversification alimentaire à priori justement. Donc j’ai assez intérêt à maîtriser l’art des purées d’ici peu… tu sais quoi m’offrir à Noël. »

Pas qu’il attendait réellement de cadeau de sa part pour les fêtes à vrai dire, c’était plus rhétorique qu’autre chose.

« Je vais prendre en main le rangement… le boulot… l’apprentissage culinaire aussi manifestement. Bref, c’est à moi de faire ça, t’as assez de bordel dans ta vie pour pas tenter de ranger la mienne. »

Il avait ravalé la phrase suivante au dernier moment, voulant redemander à son ami s’il ne voulait pas lui parler de ce qui le préoccupait. Il avait rit, c’était sans doute déjà beaucoup. Et puis s’il ne voulait pas en parler, ça n’était pas en insistant lourdement qu’il obtiendrait quoi que ce soit. Ce choix le regardait et il n’avait pas à influer dessus.

« Tu m’explique comment j’ai réussi à choper un gamin en me mettant en couple avec un mec parce qu’il y a un truc qui m’échappe. »
« Par ce que tu as, en dehors de cette relation, couché avec une nana et visiblement vous êtes poisseux et fertiles ?»

Ouais, certains couples essayaient de faire des enfants pendant des mois et des années sans y arriver, deux inconnus. BAM. Du premier coup. On appelle ça un karma de merde en quelque sorte ! Petit sourire, ce n’était absolument pas une remarque méchante ou déplacée qu’il avait voulu faire ! Maintenant il avait pu se poser sur ce canapé et attendait de savoir ce qu’il allait bien pouvoir faire pour l’aider –ou ne pas faire-, est-ce qu’il devait rester ou partir ?

« Oh tout de suite !! Qui te dit que je ne suis pas un fin cordon bleu ! »
«Nourris-moi, là, maintenant et je te dirai ça. »

Petit sourire amusé, il avait bien envie de voir comment allait réagir son ami, surtout, cela dépendrait ce qu’il y avait dans le fond de son frigo, mais Gary avait toujours su faire, même avec les fonds de frigo. Il détestait jeter ! Il n’avait pas pu s’empêcher de faire une nouvelle blague sur les émissions culinaires où l’on dénonçait les gens.

« Si je vois Ramsay débarquer chez moi, ça risque de me faire bizarre en effet. »
«Même si je suis certain qu’on peut apprendre énormément à ses côtés… Il est quand même flippant quand il hurle… mais bon, visiblement les Ramsey c’est un prénom de gens flippant …. Regarde Ramsay Snow. »

Bon pas réellement flippant, mais il comprendrait le Ollie, il en était certain ! Quant à la référence, pardon. C’était obligé.

« Eh ben il est en pleine diversification alimentaire à priori justement. Donc j’ai assez intérêt à maîtriser l’art des purées d’ici peu… tu sais quoi m’offrir à Noël. »
«Un presse-purée ou un livre sur les bébés ? Ou même encore un livre de recette de purée ? »

Azy c’est noté pour le presse-purée ! Le tout joliment emballé mon garçon ! Ou sinon il pourrait lui acheter des petits pots pour qu’Ollie les gôute avant de les faire bouffer à son gamin histoire qu’il sache quel gout ça a , et qu’il ne s’étonne pas si le bambin lui recrache ces infâmes choses à la tronche – bon ok, certaines étaient très bonnes-.

« Je vais prendre en main le rangement… le boulot… l’apprentissage culinaire aussi manifestement. Bref, c’est à moi de faire ça, t’as assez de bordel dans ta vie pour pas tenter de ranger la mienne. »

Il haussa les épaules. Sentant bien que l’autre tendait une perche qu’il n’avait pas franchement envie de prendre. Il n’avait pas envie de lui dire qu’il aurait juste voulu passer la journée sous la couette sans bouger, sans rien faire, si ce n’est peut-être s’il se sentait assez bien, assez prêt à se concentrer pour regarder une série. Il y avait aussi la journée d’hier qui pesait fortement dans la balance. Il restait quand même toujours un peu inquiet pour Esteban, mais au final cela ne changeait pas grand-chose !

«Bon courage en tout cas tout pour ça ! Par ce que ça t’en fais quand même pas de choses à gérer. » Temps de silence. Réflexion. « Rien de grave, j’ai eu une journée de merde hier, alors c’est juste compliqué. Et je n’ai rien à réellement ranger… C’est… disons différent.»

La seule chose qu’il avait à essayer de gérer c’était ses humeurs, ses ressentis, sa déprime. Pour le reste, il allait juste devoir avancer, mais il s’était déjà fixé des objectifs.

« Par ce que tu as, en dehors de cette relation, couché avec une nana et visiblement vous êtes poisseux et fertiles ?»
Lâchant un rire sincèrement amusé, Oliver avait fait signe à son ami l’air de dire « t’es un bon toi ! ».
« Ca semble être une explication cohérente. Et c’est vrai qu’au moins j’ai plus à m’en faire sur ce point ! »

Pas d’inquiétude à se faire concernant sa fertilité, manifestement tout allait bien. Pas qu’il s’en doit déjà soucier cela dit. Il faisait simplement comme la majorité des gens : il partait du principe que tout allait bien et on s’en ferait si quelque chose donnait des signes troublants mais pas avant. Pour le coup, il n’y en avait pas, loin de là. Gary était enfin posé sur le canapé, enfin dans une position parfaite pour pouvoir le vanner en tout confort.

«Nourris-moi, là, maintenant et je te dirai ça. »
« Hm oui aucun problème ! Je dois AU MOINS pouvoir te faire des pâtes au gruyère. Minimum. Repas quatre étoiles. Ou cinq. »

Il ne savait pas à combien d’étoiles s’arrêtait cette classification. Mais à priori Gordon Ramsay en avait quelques unes. Et ceux chez qui il se rendait ne risquaient pas d’en obtenir.

«Même si je suis certain qu’on peut apprendre énormément à ses côtés… Il est quand même flippant quand il hurle… mais bon, visiblement les Ramsey c’est un prénom de gens flippant …. Regarde Ramsay Snow. »
Petit rire.
« Notons que tu n’as pas dit Bolton. C’est révélateur ! »

CREVE CONNARD. Ahem, pardon.

« Mais oui non t’as raison, on va éviter. C’est bruyant ces choses là. J’ai pris un chat, pas un chien, c’est pas pour entendre aboyer. »

Tu vas avoir un enfant Oliver, question bruit il va falloir t’habituer. Je dis ça comme ça.

«Un presse-purée ou un livre sur les bébés ? Ou même encore un livre de recette de purée ? »
« Je pense que je vais avoir besoin de tout ça. Je ferais une liste au papa Noël pour avoir un pack spécial jeune papa perdu. Ça me semble être une bonne option. Il sera peut-être sympa avec moi. »

Cela dit, il lui avait déjà apporté un enfant. C’était déjà pas mal comme cadeau de Noël. Il pourrait peut-être envisager de suivre la liste à l’avenir plutôt que de faire dans l’improvisation. C’est chouette les surprises, mais parfois ça prend un peu de court. Voire beaucoup dans ces cas-là. Quel farceur ce père Noël !!

«Bon courage en tout cas tout pour ça !
« Ouais, merci. »

Ça faisait une sacré liste des tâches avec des choses faciles à faire notées dessus. Comme trouver un job, réorganiser sa vie, apprendre à être un bon père. Que des trucs anecdotiques et faciles à mettre en place quoi ! Et manifestement, Gary ne voulait pas parler.

« Par ce que ça t’en fais quand même pas de choses à gérer. Rien de grave, j’ai eu une journée de merde hier, alors c’est juste compliqué. Et je n’ai rien à réellement ranger… C’est… disons différent.»

Ah si. Mais pas vraiment. En tout cas, c’était comme ça que le voyait Oliver. Car il se doutait que question journée de merde, ça devait en effet se poser là.

« Quand je disais ranger, c’était plutôt…. Tu sais, au sens large. Je dois ranger ma vie. Et je pense que toi aussi. Enfin toi aussi tu as des sacrées tâches à cocher dans ta to do list quoi. »

Peut-on écrire « to do list » dans un texte mettant en scène des anglais ? Est-ce un pléonasme ? Tant de questions sans réponses.

« Tu as des pistes ? J’imagine que ça ne doit pas être simple d’habiter chez les parents de ton ex… puisque justement c’est un ex. Toujours pas de nouvelles d’eux d’ailleurs ? »

Naïve petite personne. Mais après tout, il les avait côtoyé quelques fois en tant qu’ami d’amant, il était donc logique qu’il prenne des nouvelles. Naïvement et sans doute un peu maladroitement. Mais il ne connaissait pas la situation exacte.

« Ca semble être une explication cohérente. Et c’est vrai qu’au moins j’ai plus à m’en faire sur ce point ! »
 « Demande à Tonton Gary, il a souvent de bonnes réponses.»

Souvent pas toujours. Tout dépendait du sujet, de beaucoup de choses en effet.. Et oui, il disait ça pour plaisanter, pas pour dire une pseudo vérité de merde. Parfois il avait raison, d'autres fois il avait juste totalement tort, d'autres fois encore il ne connaissait pas la réponse. Comme chaque être humain sur cette Terre, et dire que certains étaient différents était probablement faux. Gatiss avait continué sur sa lancée et avait continué à essayer de plaisanter, de faire des blagues, plus ou moins réussi, à chercher son camarade.

« Hm oui aucun problème ! Je dois AU MOINS pouvoir te faire des pâtes au gruyère. Minimum. Repas quatre étoiles. Ou cinq. »
 « Et si je te dis que je n'y tiens pas trop au fromage dans les pâtes ?!»

Sourire un peu à la fois idiot et innocent. Vas-y Ollie, tu peux faire mieux que des pâtes avec du fromage ! Trop simple. Prouve ta valeur. Quoique.... au moins ça c'était une valeur sûre, il ne risquait pas de s'intoxiquer avec, à part si le gruyère datait de l’ante-christ et qu'il était à moitié moisi. Ouais, il avait grave confiance en se pote concernant la bouffe le petit Gary !

« Notons que tu n’as pas dit Bolton. C’est révélateur ! »
 « Tout à fait. J'le préfère en Snow.»
« Mais oui non t’as raison, on va éviter. C’est bruyant ces choses là. J’ai pris un chat, pas un chien, c’est pas pour entendre aboyer. »
 «Toi, il est vrai, ce n'est pas aboyé que tu vas entendre toute la journée c'est chouiner ou brayer, grosse différence. Tu n 'as plus qu'à te fournir des boules quies ou un casque anti-bruit. »

Gary ! On ne donne pas de mauvaises idées à son camarade voyons ! Ce n'est pas quelque chose qui se fait ! Ce n'est pas bien ! Vilain garçon ! Néanmoins cela l'amusait quand même beaucoup de dire ce genre de choses, alors bon ! Il n'allait pas se priver d'un petit plaisir de la vie, n'est-ce pas ?

« Je pense que je vais avoir besoin de tout ça. Je ferais une liste au papa Noël pour avoir un pack spécial jeune papa perdu. Ça me semble être une bonne option. Il sera peut-être sympa avec moi. »
SPOILER alert, il n'existe pas. Par contre tu peux demander à ta famille ou... la mère de l'enfant ou qui sais-je d'être sympa avec toi, tu verras, ça sera beaucoup plus.... disons abouti comme action. Par ce que sinon ta petite lettre risque d'être perdue, ça serait dommage.

Malheureusement, ils avaient bientôt fini avec les sujets sympas, et vu la perche que lui tendait son camarade, Gary se sentit obligé de dire les choses à demi-mot. Par ce que la situation était au final quand même un poil beaucoup plus compliqué que ça... comment lui expliquer qu'il y avait, ne serait-ce que pour le boulot chez les Moldus, des soucis avec les diplômes ? Et chez les Sorciers, pas sûr qu'il ait encore réellement sa place, du moins pas dans le travail, pas dans ce qu'il souhaitait faire.... sans compter le climat politique.

« Quand je disais ranger, c’était plutôt…. Tu sais, au sens large. Je dois ranger ma vie. Et je pense que toi aussi. Enfin toi aussi tu as des sacrées tâches à cocher dans ta to do list quoi. Tu as des pistes ? J’imagine que ça ne doit pas être simple d’habiter chez les parents de ton ex… puisque justement c’est un ex. Toujours pas de nouvelles d’eux d’ailleurs ? »
 «Ca va, ils sont sympas. Ils m'aiment bien et de toute manière, ce n'est pas comme si j'avais réellement le choix pour l'instant, ce n'est pas comme si j'avais de la famille vers qui me tourner.» il haussa un peu les épaules, pas franchement à l'aise avec …. disons tout ça, parler de lui, par ce qu'une gaffe était vite arrivée quand même.. Il essayait de se réduire donc au strict minimum «Esteban va.... disons bien. Il devrait avoir des vacances à Noël, et Klara je ne sais pas réellement si j'ai tout compris, elle a quitté le continent et je n'ai aucune nouvelle. Enfin, on verra bien avec le temps, pour l'instant ce n'est pas ma priorité. »

Non pour l'instant, le plus important était d'arriver à sortir tous les jours correctement, de ne plus avoir de moments apathiques histoire de pouvoir assurer un job correctement sans crainte d'être renvoyer. C'était ça la priorité, mais malheureusement, même s'il progressait cela ne se faisait pas en un claquement de doigts, et puis après, il y aurait les autres choses à gérer. Trouver le boulot, sans les diplômes... et éviter un maximum de reprendre les études. Il avait besoin d'argent, de pouvoir vivre dans un chez lui sans dépendre de personne, même s'il appréciait sincèrement la cohabitation avec les parents d'Esté'.

« Demande à Tonton Gary, il a souvent de bonnes réponses.»
« J’y songerais ! »

Eventuellement.

« Et si je te dis que je n'y tiens pas trop au fromage dans les pâtes ?!»
« Alors je te traiterai allègrement d’hérétique. »

Sorcier au bûcher ? Si tu savais comme ce serait irronique de dire ça mon cher Oliver. Et non, cette conversation ne reflète pas du tout les gouts culinaires des deux joueuses. Je démens et laisse de nouveau le quatrième mur tranquille.

Ils en étaient donc à déconner un peu, assis au lieu de ce bazar non organisé qu’était devenu l’appartement d’Oliver. Certes, le jeune homme n’avait jamais été très organisé dans son genre mais là, à tout sortir des placards en se croyant au printemps pour le grand ménage, il fallait avouer que ça donnait une certaine impression d’apocalypse chez lui. Donc, non, il n’allait pas faire à manger dans ce bordel. Et encore moins inviter son ami à manger ici dans de telles conditions. Mais à vrai dire, il ne l’avait pas tout à fait prit au sérieux quand il lui avait proposé ça.

«Toi, il est vrai, ce n'est pas aboyé que tu vas entendre toute la journée c'est chouiner ou brayer, grosse différence. Tu n 'as plus qu'à te fournir des boules quies ou un casque anti-bruit. »
« Punaise, t’as raison j’suis dans la merde. Papa Noël va avoir plein de cadeaux utiles à me faire. »

Oui, il envisageait sérieusement le casque anti bruit. Des doléances à fournir ? Des accusations de mauvais père à peine une journée après qu’il le soit devenu ? Sans doute vu la situation. Pourtant, pour le coup, il n’y était pas pour grand-chose.

SPOILER alert, il n'existe pas. Par contre tu peux demander à ta famille ou... la mère de l'enfant ou qui sais-je d'être sympa avec toi, tu verras, ça sera beaucoup plus.... disons abouti comme action. Par ce que sinon ta petite lettre risque d'être perdue, ça serait dommage.
« Merde…. Pis c’est pas bon pour la planète en plus. Je vais donc pas avoir de cadeaux ET finir en enfer. Dure journée. »

Et sinon, vous allez arrêter de raconter des conneries ou c’est trop vous demander ?

Ça devait l’être car la seconde option était d’aborder les sujets délicats et gênants. C’est ainsi qu’ils s’étaient trouvé à discuter des ex de Gary, dispersés aux deux coins du monde (aucune réflexion ne sera admise quant à la cohérence de cette expression). Clairement, la situation ne devait pas être particulièrement simple à vivre pour son ami.

«Ca va, ils sont sympas. Ils m'aiment bien et de toute manière, ce n'est pas comme si j'avais réellement le choix pour l'instant, ce n'est pas comme si j'avais de la famille vers qui me tourner.»

A vrai dire, Oliver savait que ça n’avait jamais été simple avec sa famille, mais il n’en savait pas beaucoup plus. Encore un point sur lequel Gary n’avait jamais été très clair. Comme quoi sa discrétion ne datait pas de ses années d’emprisonnement.

«Esteban va.... disons bien. Il devrait avoir des vacances à Noël, et Klara je ne sais pas réellement si j'ai tout compris, elle a quitté le continent et je n'ai aucune nouvelle. Enfin, on verra bien avec le temps, pour l'instant ce n'est pas ma priorité. »
« Ouais je vois. Ça reste délicat tout ça. »

Il n’en avait pas beaucoup plus appris que la dernière fois. Peut-être qu’un jour, son ami serait apte à lui parler à cœur plus ouvert. Toujours était-il qu’il ne risquait pas de le brusquer en insistant à poser des questions à tors et à travers. Il avait donc attrapé la tablette qui traînait non loin du canapé comme toujours. Lui désignant l’écran quelques minutes plus tard.

« J’peux faire livreur hein. Ou manutentionnaire. Ou même cuisto regarde. Ils m’accepteront sans aucun problème. Oh !! Agent d’entretien ! Ça me correspond tellement bien !! »

Quoi ? Il fallait bien avoir de lhumour dans la vie non ?

« Quoi ? Bon ça va je vais des jobs où il faut utiliser mes muscles, je serais sans doute un peu pus crédible. »

Comme quoi, être un hyperactif des activités, notamment sportives, lui servirait peut-être à quelque chose un jour.

« Bon, sans vouloir te chasser de chez moi, je vais mettre à jour mon cv et envoyer ça à tous les petits jobs de merde du coin en espérant avoir des touches un peu rapidement. Et puis… bah tu sais, tout ce bordel à ranger. Ce qui risque de me prendre toute la nuit à peu près. J’ai une vidéo sport à tourner en direct avec un collègue demain, une interview et une présentation d’art graphique à faire demain…. Ça va l’faiiiire. »

Et il se rajoutait un travail à mi temps au moins en plus. Tout va bien.

« Alors je te traiterai allègrement d’hérétique. »
 «Et je te répliquerai, chacun ses goûts, et qu'il faut être un peu plus ouvert d'esprit, surtout qu'au final ça ne te demande pas de faire un plat à part, juste de ne pas me mettre de fromage sur mes pâtes. »

Il n'aimait pas trop ce mot hérétique, enfin, pas après ce qu'il avait trouvé sur la magie et il trouvait ça un peu inquiétant quand même, probablement qu'il se faisait du mouron pour rien, surtout qu'Ollie était.... disons quand même un bon ami. Il ne voulait pas qu'il vire dans des extrémistes, il ne voulait pas plein de choses... comme par exemple qu'il ait changé ç ce point. Est-ce que la mort d'un proche peut rendre extrémiste ? Si c'était le cas pour Ollie, est-ce que ça ne serait pas la même chose pour Klara, surtout vu comme était sa famille, surtout vu comme étaient les sang-purs aujourd'hui, au pouvoir. Il avait payé pour son crime, c'était un fait, mais est-ce qu'elle le verrait comme ça ? Probablement pas ; Quoique, elle savait qu'il avait juste voulu la protéger elle. Peut-être pouvait-il faire amende honorable de cette manière. Essayant de chasser tout cela de son esprit, il avait continué à plaisanter sur le bébé, notamment sur le fait qu'il allait brailler ! Normalement, c'était un gosse.

« Punaise, t’as raison j’suis dans la merde. Papa Noël va avoir plein de cadeaux utiles à me faire. »
 « Ca va, la boule quies, c'est dans mon budget .»

Et oui, sans travail, il avait quand même un budget assez limité, il lui restait quelques économies, mais il fallait justement qu'il n'empiète pas trop dessus, et pour commencer, il allait peut-être faire de l'interim jour par jour pour arriver à se refaire avec tout ça, pouvant ainsi décider quel jour il travaillerait ou pas, en acceptant des missions. Pas certain que ce soit une excellente idée, mais il n'avait pas le choix. Dès la mi-décembre il s'y collerait jusqu'au nouvel an minimum. Et après il aviserait. Il devait voir son évolution psychologique, surtout ne pas trop forcer histoire de ne pas craquer stupidement, mais il ne devait pas non plus se laisser aller et c'était ça lorsqu'on était « seul », trouver un juste milieu, arriver à se motiver comme il faut.

« Merde…. Pis c’est pas bon pour la planète en plus. Je vais donc pas avoir de cadeaux ET finir en enfer. Dure journée. »
 « D'autant plus que l'enfer est pavé de bonnes intentions.»

Concernant les parents d'Esteban, il était plutôt ravi de les avoir. Pour Esteban et Klara, il donna les quelques informations qu'il avait pu glaner, c'est à dire pas énormément non plus.

« Ouais je vois. Ça reste délicat tout ça. [...] J’peux faire livreur hein. Ou manutentionnaire. Ou même cuisto regarde. Ils m’accepteront sans aucun problème. Oh !! Agent d’entretien ! Ça me correspond tellement bien ! » Pour toute réponse Gary haussa un sourcil un peu perplexe et moqueur. « Quoi ? Bon ça va je vais des jobs où il faut utiliser mes muscles, je serais sans doute un peu pus crédible. »
 « Ouais, je crois que ça serait quand même mieux. Tu veux p^tet voir pour …. genre videur ou un gars d'la sécurité, en plus t'as une bonne bouille !»
« Bon, sans vouloir te chasser de chez moi, je vais mettre à jour mon cv et envoyer ça à tous les petits jobs de merde du coin en espérant avoir des touches un peu rapidement. Et puis… bah tu sais, tout ce bordel à ranger. Ce qui risque de me prendre toute la nuit à peu près. J’ai une vidéo sport à tourner en direct avec un collègue demain, une interview et une présentation d’art graphique à faire demain…. Ça va l’faiiiire. »
 « ca marche, je file... et je te laisse tranquille, tiens moi au jus !»

Il se leva tranquillement du canapé et lui fit un petit geste pour le saluer.

 « Bon courage pour tout remettre en ordre en tout cas !»

Et lui, allait pouvoir retrouver son ami son lit et sa couette. Se poser, ne plus rien faire, ne plus penser. Excellent programme !


- Fin pour moi -

«Et je te répliquerai, chacun ses goûts, et qu'il faut être un peu plus ouvert d'esprit, surtout qu'au final ça ne te demande pas de faire un plat à part, juste de ne pas me mettre de fromage sur mes pâtes. »
« Et ma grande question en cet instant est…. Et je le demande assez sincèrement : parles-tu toujours de fromage ? »

Il aurait juré que quelque chose lui échappait. Non, sérieusement, qui fait tout un plaidoyer pareil pour du fromage ? Gary, apparemment. Il n’y a pas de fromage en prison pour qu’il soit si traumatisé ? Oliver s’était réellement demandé s’il ne parlait pas d’autre chose. De sexe, de couple, de religion, de couleur de peau. Quelque chose dans ce goût-là. Mais la métaphore lui échappait totalement à l’heure actuelle. Ce qui avait quelque chose d’assez étrange. Parce qu’il doutait qu’il faisait réellement ça pour du fromage hein. Ça n’était qu’une blague, rien de plus. Bien évidemment, Oliver ne se doutait pas que son ami faisait partie d’une catégorie de personnes qui, fut un temps, avaient été brûlées sur le bucher. Un détail qui n’avait pas grand-chose à voir avec le parmesan.
Ainsi, plutôt que de répondre un « merci de m’apprendre la vie » totalement ironique et bourré d’incompréhension, Oliver avait préféré passer à autre chose.

« Ca va, la boule quies, c'est dans mon budget .»
« T’as vu ça, je suis gentil avec papa Noël. »

On t’a dit qu’il n’existait pas Oliver merde ! Ça n’écoute pas et ça se plaint après d’avoir des mauvaises notes non mais franchement ! Quoi ? Ah pardon, mauvais contexte.

« D'autant plus que l'enfer est pavé de bonnes intentions.»
« Ça c’est certain. »

Voulait-il relancer la conversation concernant l’emprisonnement de Gary et tous les drames qui l’entouraient et qui auraient sans doute pu être évités si les choses s’étaient passées autrement ? Sincèrement, non. De toute façon, Oliver lui proposait surtout de rentrer chez lui pour prendre un peu soin de sa personne. Une chose qu’il avait manifestement du mal à faire.

« Ouais, je crois que ça serait quand même mieux. Tu veux p^tet voir pour …. genre videur ou un gars d'la sécurité, en plus t'as une bonne bouille !»
« Une bonne bouille pour être un sympathique ou pour jouer le connard qui fait peur et qui dégage tous ceux qui font les cons ?... nan, en fait ne réponds pas à cette question. »

Il fallait avouer qu’il avait le physique pour ce type de job. La musculation quotidienne n’y était pas étrangère.

« ca marche, je file... et je te laisse tranquille, tiens moi au jus !»
« Oh tu peux rester hein, si vraiment le rangement et le ménage te font kiffer outre mesure. »

Oliver avait largement rit à cette idée.
Non ?

« Bon courage pour tout remettre en ordre en tout cas !»

Ah ben non alors. Il ne restait pas là pour l’amour des choses bien rangées !

« Ça marche merci ! Bonne soirée Gary, reposes-toi.. »

Oliver avait raccompagné son ami, se dépêchant de feuilleter son travail à peine la porte fermée, vérifiant ce qu’il avait pu voir et surtout, ce qui pouvait éventuellement manquer.
Il y avait passé un moment. Grand coutumier du travail qui absorbe tout le temps, Oliver avait dû s’arracher à ses dossiers pour se remettre à ranger les lieux. Musique à fond, sans aucun respect pour les voisins, Oliver avait rangé l’appartement pendant toute la nuit. Le lendemain matin, il en était à regarder la télévision tout en finissait de ranger, faisant quelques allers retours aux poubelles pour virer ce qui prenait encore trop de places. Passant quelques heures suivantes à son travail, il avait finalement terminé sur la recherche de travail avant de partir en urgence pour rejoindre le contact avec qui il avait rendez-vous. Déjà épuisé, l’insomniaque d’une nuit sentait que la journée risquait d’être longue.

A son retour, Oliver s’était tout de même permis de prendre une photo du petit coin bébé qu’il avait difficilement organisé pour l’envoyer à Charlie et Gary, un petit sourire aux lèvres. Quelques minutes à peine plus tard, il dormait sur le canapé, zappant complètement la séance de sport pour laquelle il était attendu.