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Behind the scenes opens reality [Oliver]

 :: Londres :: Centre de Londres :: ─ Soho. :: • Quartiers « Underground »
Lun 28 Déc 2020 - 19:52
10 Mai 2016



La petite pièce VIP du Club était parfaitement calme malgré l’ambiance de folie typique de la vie nocturne de Soho. Ruben avait déjà pris place sur les banc de velours un peu kitsch, mais qui avaient été changés depuis les années 2000. Il se souvenait de toutes les fois où il les avait nettoyé, ces banquettes. Et à chaque il avait prié que les clients n’avaient pas trop forcés sur la boisson, ou avaient pu atteindre les toilettes avant que leur estomac ne rende l’âme. Quand les gens payaient ses suppléments, ils se croyaient les rois du monde, donc tant pis pour l’étudiant derrière qui doit récurer leurs conneries.
Il avait prié le journaliste de ne pas trop être regardant sur le lieu, il est vrai que donner un rendez-vous dans un club LGBT qui propose des strip-tease en week-end était un peu étrange. Mais à vrai dire, il n’avait pas vraiment d’autres options pour proposer un terrain neutre. Il aurait pu se servir des nombreuses relations des Inquisiteurs, mais cela voudrait dire qu’il devait révéler le lieu, le jour et l’heure de leur rendez-vous. Il préférait se montrer plus prudent envers le groupe, vu qu’il y a un mois de cela, la révélation de la magie avait bien montré leurs divergences. Peut-être tournait-il complètement paranoïaque, mais prendre un lieu neutre descendait drastiquement la chance d’être sur écoute à leur insu. Au moins, il pourrait parler à coeur ouvert. Il avait prévu d’être tout à fait honnête envers Oliver, car il ne voulait pas qu’il se sente arnaqué. Il savait très bien qu’il risquait d’être fâché face à la situation, mais Ruben jugeait qu’il n’avait rien à se reprocher. Ce n’était pas lui qui avait insisté auprès de sa hiérarchie pour mettre en lumière sur travail pour divulgué la magie. Il aurait préféré éviter de mettre quelqu’un d’extérieur aux Inquisiteurs en danger. Oliver était déjà un peu sur le fil, mais après cet évènement, on pourrait presque s’étonner qu’il soit encore en vie. Les Supérieurs doivent déjà chercher à remonter sa trace, alors il se retrouvait un peu forcé de proposer à Nox de les rejoindre. Ruben trouverait ça logique que sa proposition ne lui soit pas très enchanteresse. C’était un peu gonflé de lui voler son travail, le mettre en danger, puis se pointer la bouche en coeur pour lui dire qu’ils avaient les moyens de le protéger.
Il regrettait que ce ne soit au cours de leur deuxième rendez-vous physique qu’il doive tout lui balancer. Sûrement parce que le charme du journaliste le laissait pas indifférent, il aurait aimé avoir une chance de laisser entrer un jeu de séduction plus approfondi. Ils se parlaient par message et visio mais c’était pas la même chose. C’était difficile d’avoir des emplois du temps décalés. Dernièrement, Ruben avait été accaparé par les derniers évènements, et le temps qu’il sorte la tête de l’eau et de ses dernières copies, presqu’un mois avait passé. Et encore, début juin il commencerait à avoir les première copies de partiels. En résumé, c’était maintenant ou jamais.
D’autant plus que récemment, des évènements étranges avaient attiré son attention. N’ayant pas oublié les leçon d’Oliver, il avait glissé son oeil dans les faits divers régulièrement. D’étranges morts avaient attiré son attention, il n’y avait eu que deux victimes, un couple. Mort brutale, corps paralysés, un diagnostic qu’on ne pouvait pas poser. Tout cela puait la magie. Ruben avait déjà fouillé dans ses meilleurs amis : les livres ramenés par Timothy, et un dictionnaire de comptes et légendes. Il avait déjà tenté d’isoler des hypothèses, même les plus fantasques. Les messages entre William et son petit ami n’avaient pas été particulièrement discrets, lui montrant une preuve assez tangible de l’existence des loups-garous. Un bruit lui indiqua que quelqu’un pénétrait dans la pièce.

- Bonjour Oliver, dit-il avec un petit sourire en coin quand il passa la porte. Il commençait déjà à transpirer sous sa chemise. Il avait suffit qu’il entre dans la pièce pour qu’il perde toutes les étapes de son plan minutieux, avec les plan bis et les plans ter. Il le laissa prendre place.

- Tu veux peut-être commander quelque chose ? Proposa-t’il. Comme ça il gagnait un peu de temps pour savoir comment il allait entrer dans le vif du sujet.

- Bon.. Je sais que ça commence à dater un peu parce que notre spécialité semble de nous rater de peu à force d’être constamment occupés ... - Il eu un faible sourire - Mais je voulais savoir ce que tu penses... Au sujet des infos qui ont filtré... Sur la magie. J’avoue, je m’inquiète un peu pour toi, car c’est tes articles qui ont été exposés... Par rapport qu’ils vont sûrement chercher à t’effacer la mémoire.

Voilà, il s’était embrouillé. Très beau départ, Ruben, un petit effort et tu aurais ressemblé à Timothy dans le meilleur de sa forme.
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Ruben H. Shadwell
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Ruben H. Shadwell
Mar 29 Déc 2020 - 0:30
La fuite, il l’avait pratiquée. La colère, elle s’était insinuée en lui, fourbe et sourde. Et il avait cessé de se cacher. Plus ou moins. Oliver faisait la sourde oreille, agissant comme si tout allait bien, évitant de montrer un comportement différent et suspect. Pour autant, il restait alerte, se renseignant, en douceur, plus prudemment, sur le sujet qui l’accaparait depuis bien des mois. Il s’était isolé, répondant moins à Ruben depuis qu’il avait compris que c’était lui qui l’avait exposé, sans doute pas seul d’ailleurs. Pour autant, il ne le rejetait pas en bloc, n’avait pas encore cherché à le confronter, attendant que quelque chose vienne de sa part. Et quelque chose était venu. Un message. Ils avaient trop papoté, trop creusé des affaires ensembles pour qu’il le rejette d’un bloc, n’accepte pas de lui donner sa chance, annihile la confiance qu’il avait fondé en lui. Peut-être était-ce naïf. Peut-être était-ce parce qu’il l’appréciait. Toujours était-il qu’il n’avait pas envie de rejeter tout ça en bloc. Ruben était, à l’heure actuelle, son meilleur allié. Et il avait envie de lui faire confiance. Parce que s’il ne le faisait pas, il se retrouvait isolé dans une situation où il lui semblait bien que tout un chacun voulait lui prendre la vie. Le ton était pourtant plus distant, s’interrogeant naturellement sur ce qu’il était à ses yeux. Plus méfiant, il l’était, c’était certain.

Alors il était resté bloqué un instant sur ce fameux texto, le relisant deux fois avant de voir se dessiner un petit sourire en coin à la commissure de ses lèvres. Un souffle amusé n’avait pas tardé à être lâché.

Alors… tentative de drague, volonté de se planquer dans un endroit improbable pour parler affaire ou piège évident ? La question était restée en suspens un sacré temps, à tourner dans son crâne jusqu’à ce qu’il se décide à faire comme avec Shanelle et bien d’autres pistes auparavant : il n’y a qu’un moyen de le savoir, après tout, non ?

Journée chargée, donc, comme bien souvent. Retouches photos et nouveau plongeon au sein du dark web à la recherche d’informations venant corroborer ses hypothèses concernant l’existence potentielle de créatures de la nuit… et son baiser probable avec l’une d’entre elles. Puis musculation, avant de s’occuper de son fils et enfin de s’acquitter de sa demi-soirée de livraisons. C’était après avoir livré ses derniers plats que son vélo l’avait amené jusqu’au night club où Ruben l’attendait normalement. L’ambiance suave, électrique, l’avait pris aux tripes dès son entrée.

Combien de temps à rester loin de ce type d’atmosphère qu’il appréciait pourtant tant il y avait quelques années. Petit sourire aux lèvres en accrochant le regard d’un serveur, le suivant une seconde des yeux alors qu’il s’éloignait.

Ahem, rdv pro il a dit le monsieur. On reste pro, on a dit.

Les lieux, il les connaissait, se dirigeant donc vers la pièce en question sans véritablement se poser des questions. Son attitude était légère, décontractée, pourtant il s’interrogeait toujours, cherchait à trouver la moindre trace suspecte dans ce qui l’entourait, l’empêchant de réellement profiter de l’ambiance des lieux. Sans ça, il se serait sans doute rendu compte d’à quel point ce type de soirées pouvait lui manquer. Zigzagant au sein de la foule, Oliver n’avait pas tardé à se présenter à qui de droit avant de pénétrer dans la pièce, plus calme et isolée. VIP, donc.

- Bonjour Oliver
« Salut. Tu n’as pas attendu j’espère. »

Non, il n’avait pas attendu. Déjà parce qu’Oliver avait de sacrées cuisses et surtout parce que Londres était une ville qu’il connaissait comme sa poche pour en avoir fait son terrain de jeu depuis l’enfance… alors en vélo, il savait couper court. Il était donc arrivé à l’heure qu’il avait annoncé, présentant l’air calme et détendu de celui qui est à l’aise, quelque soit le milieu.



Il acquiesçant en s’asseyant, calmement, accrochant alors un serveur au passage, un petit sourire sur les lèvres en reconnaissant celui qui avait capté son regard un peu plus tôt, une fraction d’hésitation avant de lui demander un whisky et de reporter son attention sur Ruben.

- Bon.. Je sais que ça commence à dater un peu parce que notre spécialité semble de nous rater de peu à force d’être constamment occupés ... Mais je voulais savoir ce que tu penses... Au sujet des infos qui ont filtré... Sur la magie. J’avoue, je m’inquiète un peu pour toi, car c’est tes articles qui ont été exposés... Par rapport qu’ils vont sûrement chercher à t’effacer la mémoire.

Pas de réactions immédiates sur son visage, il restait calme, un petit sourire amusé sur les lèvres, le regard accrochant le sien.
C’était lui, le type dont les informations avaient filtré. Lui qui était exposé – du moins son pseudo – lui qui était en terrain ‘inconnu’ dans un lieu dont Ruben connaissait le patron, et qui ne possédait pas le moindre contrôle sur la situation. Et pourtant, il notait son stress, voyait son coup de chaud, ses veines dilatées par le coup d’adrénaline, ses mots qui se faisaient plus pressés, moins choisi que ce dont il avait l’habitude.

Une chose était claire : Oliver avait l’habitude de tenir ses nerfs bien mieux que Ruben. Et ce depuis plus longtemps. Alors pourquoi un tel stress ? Un piège ? Ou sa simple présence ? L’opinion qu’il pouvait avoir de lui ? Son regard perçait le sien, bien plus doux que son silence pouvait le laisser présager.

« Ah ouais donc on est véritablement dans un rendez-vous d’affaire en plein strip club. Ok très bien. J’essaierai d’éviter d’y voir un message mal caché alors. »

Moi qui pensais que tu me draguais, c’est con.
Ce message-là, tout en non dit et en regards appuyés semblait clair, du moins de son point de vue.

Il répondait avec humour, donc, sans la moindre trace d’agressivité, car agressif, il ne l’était pas. Incisif, sans doute plus.

« J’en pense que tu as sans doute pas mal de choses à m’expliquer. Et que ça serait pas mal de commencer par là si ça te dérange pas. Parce que j’ai été assez souvent face à des menteurs dans ma vie pour savoir dans quoi je mets les pieds. Et que je sais reconnaitre un lieu propice à un guet-apens quand j’en vois un. Mais que j’ai toujours envie de te faire confiance. »

Soit parce que je suis naïf et un peu trop aveuglé par ton charme, soit parce que j’ai eu un bon instinct jusqu’ici, et que j’ai envie de continuer de le suivre.

Après tout, Oliver avait été journaliste d’investigation. Il avait fouillé des réseaux de malfaiteurs, avait creusé des affaires de fraude institutionnalisées, avait flirté avec des gens qui n’avaient plus rien à perdre et s’était engagé dans bien des situations délicates et dangereuses. Sans parler des problématiques politiques… et du fait qu’il s’attaquait depuis un an à un potentiel gouvernement magique en pleine guerre froide en dehors des frontières de leur réel.
Et il était toujours en vie.

Alors son instinct ne devait pas être si mauvais que ça.

« Il n’y a pas si longtemps, tu m’as servi des données sur un plateau pour me prouver que mon instinct était bon quand je pensais être face à l’une d’entre eux, manifestement dangereuse. J’ai envie de croire que je suis pas aussi en danger face à toi que face à elle. Mais va falloir que tu me dises ce que tu me caches. »

Il s'était doucement penché en avant sans le quitter du regard.

Parce que t’es pas un simple prof de fac.
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Oliver 'Callum' Nox
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Oliver 'Callum' Nox
Sam 9 Jan 2021 - 0:32
Il releva le visage quand le journaliste passa la porte, le salua, puis nia avoir attendu longtemps uniquement du visage. Il fut suivi ensuite d’un serveur qui décrocha un petit sourire évocateur à Oliver. Un indice qui confirmait qu’il était à son aise ici, et que l’intuition de Ruben n’était pas rouillée. Ruben n’aurait pas été aussi à l’aise dans ce genre d’endroit avec un type qu’il pensait complètement hétéro. Petite réflexe issu d’années de jugement, car le monde dans sa jeunesse n’était pas aussi tolérant qu’aujourd’hui. Il appréciait d’ailleurs voir la société évoluer en bien de ce côté.
Cependant, alors qu’il essayait de rentrer dans le coeur du sujet, il bégaya comme un adolescent devant son premier amour. Oliver lui plaisait, ce qui rendait tout plus compliqué.  Il possédait beaucoup de choses qu’il appréciait chez quelqu’un. L’intelligence, la logique, l’audace. Un beau sourire et un physique athlétique aussi, mais c’était peut-être pas le moment de se laisser porter par sa libido. Bien qu’il aimait ce petit jeu qui s’installait progressivement entre eux, cette séduction à deux visages, divisée entre intérêt personnel et tension sexuelle. Au final, l’envie de cuisiner le journaliste pour le taquiner était plus forte que celle de conclure. C’était tout le plaisir de la partie, après tout. Il se rappelait également qu’il était d’abord dans un rendez-vous professionnel, même si c’était plus le genre d’endroit où on inviterait son date. Oliver le souligna d’ailleurs d’une pointe d’humour, qui lui décrocha une face amusée, mais avec une petite pointe de séduction. Genre j’ai compris que tu as compris. Mais c’était pas trop le moment de draguer. Focus, mon Ruben, focus.

- Les rendez-vous secrets dans des strip-clubs c’est plutôt des trucs de mafieux. Qui te dit qu’en vrai je ne vend pas du queso blanco* et que mon surnom c’est El Barbudo ?

Sourire taquin qui illustrait la petite blague lui servant de pirouette. Ruben n’avait pas apprécier perdre soudainement le contrôle de la situation, et il devait se reprendre en main.

- Si tu veux la vérité, j’ai bossé ici, et j’ai gardé un très bon contact avec le patron.

Un silence.

- Pas la peine de m’imaginer en slip lamé, je faisais le bar.


En même temps c’était pas avec son corps de jeune maigrichon qu’il aurait rempli le dit slip avec des billets. Naveen aurait eu plus de chances ceci-dit. Remarque il avait déjà essayé de faire de pole-dance guidé par un des danseurs, mais il avait la grâce d’un phasme mourant. La bière de fin de service avait pas aidé surtout. Bref, avec ses blagues, il gagnait du temps, mais Oliver avait mis très vite les pieds dans le plat.

- [...]Mais va falloir que tu me dises ce que tu me caches
- J’en ai bien l’intention, rétorqua-t’il avec un sourire chargé de mystère et un peu provocateur. Il n’avait aucun intérêt à passer par des moyens détournés maintenant qu’Oliver avait joué carte sur table. Aller Ruben, c’est parti pour le All in. Mais par étape.

- J’ai eu cette intuition que tu en sais sûrement beaucoup plus que tu ne veux le montrer. Que tu en a vu beaucoup plus que cette histoire de sort de mémoire. Et pour être honnête, comme je l’ai fait moi-même... Je sais qu’il existe des sorciers, qu’il se cachent dans des lieux accessibles uniquement à ceux qui possèdent la magie. Il s’agit d’une société à part entière, qui se développe presque indépendamment de la nôtre, commença-t’il, car il préférait mettre les bases à plat. S’il ne le savait pas, il le savait.

- La magie est extrêmement vaste, il suffit juste d’apprendre ce qu’on veut. La magie est donc le reflet de la nature humaine, elle est alors capable du meilleur comme du pire. Et pour tout avouer, pour moi, elle est surtout capable du pire. Car la magie permet de se désavouer des conséquences de ses actes.

Il passa sa main dans les cheveux, puis soupira. Son ton se fit beaucoup plus sérieux?

- Je fais pas partie des gens que ça fait rêver de voir qu’on peut faire tout ce qu’on veut d’un coup de baguette. Et pourtant j’ai pondu tout un mémoire sur Tolkien. Même plusieurs articles, des conférences et tout le bordel.

En vrai, il ne fallait pas le lancer sur Tolkien, car vous auriez un cours complet. C’était son coup de coeur adolescent, parce que sa mère avait trouvé des édition abîmées dans la rue. Il avait défait les longues description barbante pour finalement voyager dans un tout autre univers. Peut-être que si ado, on lui avait dit que toutes ces légendes existaient vraiment, il aurait accueilli la nouvelle avec enthousiasme. Mais sa version de quarante avait assez de recul pour voir que la réalité était bien décevante par rapport aux romans. Les humains étaient... trop humains. Des espèces de sacs de viande qui font pas mal de conneries, et se montrent aussi irresponsables que de mauvaise foi.

- Si la magie m’intéresse c’est plutôt que je cherche comment m’en défendre. Je ne dis pas que tous les sorciers sont mauvais et qu’il fait les brûler sans procès, mais que ceux qui tombent dans l’excès sont très dangereux pour ceux qui n’ont pas le don.

C’était bien pour ce genre de raisons qu’il préférait ne pas être dans un lieu occupé par les Inquisiteurs. Au moins, ici, personne ne pourrait utiliser ses mots contre lui. Il pourrait expliquer la situation dans son entièreté, sans marcher sur des oeufs. Ruben ne se considérait pas comme quelqu’un d’intolérant. Il savait très bien qu’ôter la magie était ôter une liberté, mais il voyait cela comme réglementer le port des armes. Une restriction, mais pour le bien du plus grand nombre. Pour le reste, il ne cautionnait pas du tout un massacre général, et c’est bien ce qu’il craignait qu’il arriverait dans la suite des Inquisiteurs.

- Donc avant d’être plus précis... J’ai besoin de savoir ton fond de pensée. Est-ce que tu es juste un fan de paranormal qui est un peu trop curieux ? Ou alors tu penses qu’il faudrait faire quelque chose contre l’utilisation excessive de la magie, et que tu devrais agir en ce sens ?


Car pour pouvoir collaborer, il devait savoir s’ils étaient bien sur la même rive. Cela ne lui servait à rien de dévoiler l’existence des Inquisiteurs si jamais il lui annonçait qu’il admirait profondément les sorciers et qu’il voulait faire ami-ami avec eux. À part peut-être s’attirer des ennuis tous les deux.

*surnom de la cocaïne par les narcotrafiquants colombiens
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Ruben H. Shadwell
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Ruben H. Shadwell
Sam 9 Jan 2021 - 19:29
- Les rendez-vous secrets dans des strip-clubs c’est plutôt des trucs de mafieux. Qui te dit qu’en vrai je ne vends pas du queso blanco* et que mon surnom c’est El Barbudo ?

Un petit sourire amusé, le corps détendu, l’esprit alerte, pourtant.

« C’est un peu l’effet que ça me donne actuellement. »

Calme pourtant. Depuis ses jeunes années, Oliver n’avait cessé de creuser là où il n’aurait pas dû. Il n’en était pas à son premier rodéo, avait appris à gérer son stress, à accepter le danger, à aimer ces shoots d’adrénaline qui ponctuaient sa vie. Il avait pensé être capable d’arrêter. Être capable de se ranger, d’oublier, de faire autre chose. Conclusion, il en était là. Des schémas qui se répètent. Des sourires qui s’échangent, des regards qui se captent. Malgré tout. Parce qu’il l’appréciait, parce qu’il voulait lui faire confiance. Parce que ça marche comme ça, aussi. Dans n’importe quelle situation, négliger l’humanité de l’autre serait une très grave erreur. Alors il ne mettait jamais la sienne de côté, pas plus que son instinct. Et son instinct lui soufflait qu’il pouvait le suivre.

- Si tu veux la vérité, j’ai bossé ici, et j’ai gardé un très bon contact avec le patron.

Les liens se faisaient doucement, le ramenant dans le passé.

- Pas la peine de m’imaginer en slip lamé, je faisais le bar.

Le tilt. Rien qu’un frémissement de prunelles qui se rétractaient avant de se dilater de nouveau et revenir à leur état normal. Si, il savait pourquoi ce mec lui disait quelque chose… un sentiment qui ne le quittait pas depuis qu’il l’avait aperçu du haut de l’amphi où il s’était perché la première fois. Mais ce n’était pas la première fois qu’il le croisait, ça, ça remontait à des années plus tôt, ici même. Pas de slip lamé, en effet, mais quelques verres servis au bar.
Pour autant, il ne réagissait pas, préférant rester centré sur ce qui le préoccupait le plus à l’heure actuelle. Calme, loin d’être menaçant, il se montrait pourtant incisif, tranchant. Net. Oliver avait besoin de réponses et d’honnêteté, alors il attendait que Ruben joue carte sur table.

- J’en ai bien l’intention

Un petit sourire, amusé, presque doux face à cet air mystérieux, un peu provocateur qu’il se donnait.

- J’ai eu cette intuition que tu en sais sûrement beaucoup plus que tu ne veux le montrer. Que tu en a vu beaucoup plus que cette histoire de sort de mémoire. Et pour être honnête, comme je l’ai fait moi-même... Je sais qu’il existe des sorciers, qu’ils se cachent dans des lieux accessibles uniquement à ceux qui possèdent la magie. Il s’agit d’une société à part entière, qui se développe presque indépendamment de la nôtre.

Attentif, Oliver s’était adossé à son dossier, l’air concentré, il enregistrait, analysait chaque mot prononcé. Tout ça, il le savait. Mais la façon dont Ruben énonçait ces données en révélait beaucoup.

- La magie est extrêmement vaste, il suffit juste d’apprendre ce qu’on veut. La magie est donc le reflet de la nature humaine, elle est alors capable du meilleur comme du pire. Et pour tout avouer, pour moi, elle est surtout capable du pire. Car la magie permet de se désavouer des conséquences de ses actes.

Doucement, il acquiesçait. Bien sûr, de ça, il en était déjà persuadé. Il en avait trop vu pour ne pas être conscient de ce dont les sorciers pouvaient s’affranchir. C’était là justement tout ce qu’il voulait creuser. Dans quelle mesure étaient-ils en danger ? Quelles lois les protégeaient, s’il s’agissait réellement d’une société entière, construite, fonctionnelle, en marge de la leur.

- Je fais pas partie des gens que ça fait rêver de voir qu’on peut faire tout ce qu’on veut d’un coup de baguette. Et pourtant j’ai pondu tout un mémoire sur Tolkien. Même plusieurs articles, des conférences et tout le bordel.

Un petit rire amusé. Il voyait bien l’idée. Tout comme il comprenait parfaitement le sous texte : la magie fait rêver… quand on y a accès. Pas quand on peut y être soumis, incapables de lutter, démunis, désarmés. Il lui semblait qu’il ne pouvait compter que sur la chance, l’humanité, la logique et la ruse. Si la première l’accompagnait souvent, il doutait fort de la seconde et espérait que les deux dernières lui permettent d’avancer encore un peu.

- Si la magie m’intéresse c’est plutôt que je cherche comment m’en défendre. Je ne dis pas que tous les sorciers sont mauvais et qu’il faut les brûler sans procès, mais que ceux qui tombent dans l’excès sont très dangereux pour ceux qui n’ont pas le don.

L’excès seul était-il dangereux ? Que pouvaient faire les gens lambda comme celle qu’il avait gardé sous clé quelques instants ? Ceux qui se disaient mesurés mais qui possédaient bien des capacités dont ils ne pouvaient se prémunir. Se rendaient-ils seulement compte ?
Il la revoyait, celle qui était sans doute une vampire. Elle jouait. Est-ce être fondamentalement mauvais que de correspondre à sa nature ? De prendre, sans comprendre ?

- Donc avant d’être plus précis... J’ai besoin de savoir ton fond de pensée. Est-ce que tu es juste un fan de paranormal qui est un peu trop curieux ? Ou alors tu penses qu’il faudrait faire quelque chose contre l’utilisation excessive de la magie, et que tu devrais agir en ce sens ?

Un petit sourire accompagna le souffle amusé qui claquait dans sa gorge alors il accrochait le regard de Ruben. Il laissait s’installer un instant le silence, donnant à son interlocuteur la possibilité d’ajouter quelque chose. Et puis, calmement, il répondait :

« Il y a des gens derrière toi, qui attendent de connaître ma réponse à cette question, c’est ça ? »

Sourire posé.

« Il se passe quoi si j’ai la bonne réponse ? » Un silence, avant de reprendre. « Mieux : il se passe quoi si j’ai la mauvaise ? »

Le regard dans le sien, l’accroche, le tord, le transperce.
Jusqu’à quelle organisation ses pistes l’avaient-elles amené ?
Quelle ampleur ?

« Autre question, fondamentale je pense : Dans quelle mesure des lois d’une société dont je n’ai pas les codes peuvent protéger les plus faibles alors même qu’une guerre interne y fait rage ? Et dans quelle mesure cette même société est au courant de ses propres dérives ? »

En effet, il en savait plus qu’il ne l’avait dit, c’était un fait. Pourtant, des données, il en avait fourni à Ruben. Des affaires, des chiffres, des  témoignages, des filons et des pistes exploitées jusqu’à ne plus rien pouvoir en tirer. Bien des infos. Mais pas tout.

« Tu penses me proposer protection. C’est bien ça ? »

La question qui le préoccupait, pourtant, restait tant silencieuse qu’évidente : par qui ?

Il ne la prononcerait pas, avait terminé de parler. Oliver attendait les réponses, toujours les mêmes, comme une vague qui se répète, s’acharne sur le sable, jusqu’à réussir à déblayer les vestiges d’un secret avoué.
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Oliver 'Callum' Nox
Oliver 'Callum' Nox
Oliver 'Callum' Nox
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Oliver 'Callum' Nox
Lun 15 Fév 2021 - 20:36
Les plaisanteries allaient bon train, elles installaient une ambiance particulière entre eux, jugeait Ruben. Deux hommes qui se séduisent autant qu’ils se cherchent. Ruben savait qu’il était temps de faire tomber le masque. Oui, il était un peu un mafieux d’une certaine façon, vu que les Inquisiteurs commençaient à avoir des méthodes de cartels. Ceci dit, Oliver resta silencieux sur l’aveu qu’il avait travaillé dans ce bar. D’habitude, le fait qu’un fort sérieux prof de fac avait travaillé dans un strip-club déclenchait au moins un air étonné, voir un sourire. Oliver semblait plutôt concentré sur autre chose. Ruben ne s’attarda pas dessus, il introduit plutôt ce qui l’intéressait. Il n’avait aucun intérêt à tourner autour du pot. Mais il fut rapidement désarçonné quand Oliver anticipa ses attentions. Une seconde de silence, où il se demanda s’il était si prévisible que ça. Ou alors parce qu’ils réfléchissaient de la même manière ? Il eut un souffle amusé.

- Au moins, je ne peux pas nier tes capacités de journaliste
, remarqua-t’il. Il retourna ses mains pour étirer brièvement ses doigts. Il garda un petit sourire en coin, il ne souhaitait pas montrer qu’il était un peu déstabilisé par la pertinence des déductions d’Oliver. Autant il n’avait pas prévu de se faire court-circuiter, autant il y avait quelque chose de plaisant de le voir prouver encore une fois qu’il en avait dans la tête. Il semblerait qu’ils avaient une certaine affinité intellectuelle. C’est pour ça qu’il espérait qu’ils pourraient travailler d’une façon ou d’une autre avec lui. Il se mordit un peu la lèvre. Affinité sûrement un peu trop plaisante. Finalement, il se jeta à l’eau :

- Proposer protection... En vrai c’est plus des plates excuses.  Au nom de certains qui n’ont pas su aligner deux neurones avant de se lancer à corps perdu dans un coup de Poker. De la part de ceux qui ont utilisés tes travaux pour révéler au monde que la magie existe. Parce que c’est moi qui leur ai filé tes données, Oliver. Et ils les ont utilisé derrière mon dos, sans songer aux conséquences que cela pourrait avoir sur toi. Dans ma façon de voir les choses, on n’utilise pas le travail de quelqu’un sans son accord. Donc je t’avoue, je me sens un peu con.


Il était toujours fâché avec les décisions de ses Supérieurs, ce qu’Oliver pouvait déjà sentir. Il était sûrement injuste et un peu condescendant, mais il était déçu de voir s’écrouler ce qu’il avait construit avec Deborah. Peut-être qu’il était un peu allergique au changement. Ou alors il était tellement têtu qu’il ne supportait pas que les choses ne restent pas comme il le veut. Peut-être aussi car il était calculateur et qu’il n’aimait pas quand le plan A s’écroule et que les évènements soient bardés d’imprévus. Il appréciait également ce type, il le savait au frisson quand il avait croisé l’intensité de son regard. Mais il se demandait également avec toute sa méfiance naturelle si le journaliste ne se servait pas tout simplement de son charisme pour le rendre plus bavard. Oliver savait faire son job, il savait comment faire parler les autres. Celui de Ruben était entre autres de protéger son organisation. Il se devait d’en dire un minimum, mais rien de sensible. Il soupira, un peu défait.

- Il n’y a ni bonne, ni mauvaise réponse. Personne n’attend vraiment derrière moi. J’ai pas l’intention de te flouer, de te vendre du rêve où il n’y en a pas. Je ne peux pas te promettre une protection alors que nous sommes tous en danger, parce qu’ils ont pris la décision hâtive d’exposer le monde sorcier. Sans véritable plan derrière, sans considérer qu’ils étaient David face à Goliath.  Je vais être transparent : on a les sorciers au cul, et c’est qu’une question de temps avant qu’ils nous trouvent. On est une gêne évidente pour un gouvernement magique qui fait quelques bons empreints à la pensée d’extrême droite et flirte avec le Troisième Reich. Mais comme tu parles de schisme... La Garde de Myrddin, ça te dit un truc ? On va dire... C’est l’Alliance Rebelle des Sorciers.

Info livrée sur un plateau d’argent. Il savait très bien que si jamais Oliver n’en savait rien, il voudrait en savoir plus. Le hameçonner pourrait peut-être garder son intérêt. Et vu qu’il avait l’air au courant peut-être qu’il aurait des choses intéressantes... Pour le reste, il avait quoi en main ? Plus grand chose d’intéressant. Oliver n’était qu’un pauvre gars qui avait rien demandé. Il ne voulait pas lui monter une chantilly d’illusions en lui montrant à quel point les Inquisiteurs étaient merveilleux. Il l’avait pensé autrefois, du temps de Deborah. Mais il n’avait plus vraiment d’influence sur quoique ce soit maintenant. Il était sûrement qu’un carton décoratif qu’un général. Sa seule force est qu’il avait rassemblé un paquet d’infos, et qu’ils se doutaient que certaines filtreraient en fonction de son bon vouloir. Mais Ruben n’avait aucun intérêt à détruire les Inquisiteurs. Son seul souci était la politique trop agressive du dirigeant, et il avait l’impression que plus personne en avait à foutre de son avis. Rien n’avait été fait pour protéger les plus exposés. Bientôt ils seraient cuits.  Le temps courraient contre eux, et ils se tiraient une balle dans le pied. Il repris car il avait trouvé la question d’Oliver sur la société magique très pertinente.

- Mais de mon avis, un sorcier ne pourra jamais comprendre ce qu’est la crainte de se retrouver sans défense face à la magie. Parce qu’il savent à quoi ils ont affaire, et nous non. Pour moi la magie est un privilège social, et comme tous les privilégiés, les sorciers ne peuvent pas se rendre compte pleinement quel est le problème. Ils pourront se plaindre que ce ne sont pas tous les sorciers qui agissent mal, mais de mon expérience, ils dissimulent le problème sans en traiter le fond. Il y a déjà eu assez d’accidents causés par les sorciers, voire d’agressions volontaires, pour démontrer qu’il y a un réel souci au sein de leur société. Ils font les mêmes conneries que les autres humains... Mais avec beaucoup plus de possibilités. Je doute qu’ils aient conscience qu’ils peuvent céder plus facilement à l’abus de pouvoir qu’ils ne le croient, et que la magie peut faire souffrir les gens. Ils voient ça comme un outil qui leur est naturel sans voir vraiment les conséquences. De mon avis ils se sont reclus à force de rejet, mais j’ai l’impression qu’ils ne sont jamais vraiment posé cette question : pourquoi on trouvait la magie terrifiante ?

Aurea était une personne bienveillante. Pourtant, jamais elle n’avait voulu se remettre en cause. Elle n’était pas méchante, simplement qu’elle avait vécu toujours avec la magie. Pourquoi reconsidérer certaines traits de sa propre culture, comme le fait que les Moldus sont juste intolérants car n’aiment pas ce qui différent d’eux ? C’était stupide, les sorciers étaient aussi humains et intolérants.

- Mais je ne pense pas que cela va s’améliorer. Leur gouvernement actuel justifie les comportements hostiles envers tout ce qui n’est pas magique, et leur propagande va bien finir par porter ses fruits à un moment ou un autre. Les agressions et accidents vont augmenter, que ce soit envers les sorciers nés dans une famille non-magique, ou les non-magiques tous courts, et ceux qui sont issus de familles sorcières mais qui n’ont pas eu le don. Nous n’allons pas vers une ère paisible.

Il fit une pause, il fixa Oliver avec un petit sourire.

- Voilà mon avis, en bref. Je me demandais juste si on était sur la même longueur d’ondes ou pas.

Il ne donna pas plus de détails sur cette fameuse organisation derrière lui, il ne voulait pas céder tout de suite. Pas sans avoir l’avis d’Oliver sur le monde magique. S’il lui déballait tout d’un coup, cela pourrait être dangereux pour lui tout comme pour les Inquisiteurs. En plus, cela l’amusait de savoir que le journaliste allait sûrement essayer de le faire parler d’une façon ou d’une autre.

- Et j’espère que tu m’en veux pas trop
, s’excusa t’il alors que son sourire pâlit. Parce qu’il y avait toujours une partie de lui, peut-être un peu stupide, qui espérait pouvoir l’inviter au restaurant sans parler d’Inquisiteurs, de sorciers et de gens morts de manière étrange. Il se jugea un peu désespérant, il savait bien qu’il ne fallait pas s’emballer. Et qu’ils parleraient forcément de sorciers et de morts étranges, vu que c’était un peu leur hobby commun.
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Ruben H. Shadwell
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Ruben H. Shadwell
Mar 16 Fév 2021 - 20:35
Il tranchait dans le vif, n’attendait pas qu’on lui en donne l’autorisation, posait les choses, renversait le jeu. Oliver n’était pas celui qui répondait aux questions, son naturel revenait souvent au galop, comme le naturel si souvent acquis dans des situations extrêmes. Le monde menaçait sans cesse de se refermer sur lui, et pourtant cet homme, il le toisait avec un petit sourire en coin, les prunelles perçantes, sûr de lui. Un peu trop sans doute. L’audace flirtant avec l’arrogance, masquant sans doute bien plus de failles que ses certitudes pouvaient le sous entendre.

- Au moins, je ne peux pas nier tes capacités de journaliste

Un sourire, pas réellement satisfait, comme s’il n’avait fait qu’énoncer un fait. Oui, Oliver était bon dans ce qu’il faisait. Seul, il pouvait soulever bien des fourmilières, identifier bien des pièges et débusquer bien des fautifs. Seul, il était allé loin, touchant du doigt un monde qu’il n’aurait imaginé il y avait de ça deux ans. Et pourtant le voilà là, comme s’il s’agissait d’une mission de plus, sans plus d’importance. Comme s’il ne faisait que faire tomber un PDG, une boite, un trafic, se mêlant aux autres, posant le doigt sur la faille, la dissonance, la fausse note dans le discours parfaitement récité depuis tant d’années que son porteur en finissait par le penser juste. Oui, Oliver était bon. C’était sans doute parce qu’il l’était réellement que sa carrière avait terminé en chute libre, explosée au bord d’une falaise de soupçons.

Concernant Ruben, il y avait pourtant essentiellement des certitudes.

- Proposer protection... En vrai c’est plus des plates excuses.  Au nom de certains qui n’ont pas su aligner deux neurones avant de se lancer à corps perdu dans un coup de Poker. De la part de ceux qui ont utilisés tes travaux pour révéler au monde que la magie existe. Parce que c’est moi qui leur ai filé tes données, Oliver. Et ils les ont utilisé derrière mon dos, sans songer aux conséquences que cela pourrait avoir sur toi. Dans ma façon de voir les choses, on n’utilise pas le travail de quelqu’un sans son accord. « Je sais. » Jamais son regard n’avait cillé, accrochant celui de son comparse, s’y plongeant, semblant agripper ses pensées, dénouer ses mensonges. Isoler ses contradictions. « Donc je t’avoue, je me sens un peu con. »

Un simple sourcil levé, moqueur.
Tu m’étonnes. C’est une armée qui siège derrière toi. Je ne fais pas face à un homme seul mais à une horde, une multitude informe que je sais dangereuse. Qui croire, à quelles paroles s’accrocher ? Qui sont-ils ?

Les questions, il les avait posé, l’accusation, il l’avait sous-entendue, comme marquée au fer rouge et, déjà, il admettait ses tors, posait ses manquements, s’excusait sans véritablement le faire, les accusant, eux, à sa place. Eux qui ?
La frustration de Ruben, il l’effleurait, la sentait suinter des pores de sa peau. La colère, aussi, en sous-texte sous les accusations. La peur peut-être, masquée par les ressentis, le manque de soutien éventuel. Face à quelle masse se trouvait-il ? Qui allait l’engloutir, sous quel forme, quelle violence, quelle impatience, quelles obligations ? Combien de chaînes à ses poignets, de cordes à son cou sans même qu’il ne sache qui les lui ceignait. Oliver se sentait pris au piège par bien des inconnus, bien des agglomérats informes d’ennemis.

Nous sommes légion.
Il était seul.

Alors il laissait parler les autres, étrangement calme face au tumulte.

- Il n’y a ni bonne, ni mauvaise réponse. Personne n’attend vraiment derrière moi. J’ai pas l’intention de te flouer, de te vendre du rêve où il n’y en a pas. Je ne peux pas te promettre une protection alors que nous sommes tous en danger, parce qu’ils ont pris la décision hâtive d’exposer le monde sorcier. Sans véritable plan derrière, sans considérer qu’ils étaient David face à Goliath.  Je vais être transparent : on a les sorciers au cul, et c’est qu’une question de temps avant qu’ils nous trouvent. On est une gêne évidente pour un gouvernement magique qui fait quelques bons empreints à la pensée d’extrême droite et flirte avec le Troisième Reich. Mais comme tu parles de schisme... La Garde de Myrddin, ça te dit un truc ? On va dire... C’est l’Alliance Rebelle des Sorciers.

Attentif, il intégrait les informations lâchées avec méfiance. Ruben choisissait ses mots, il avait vu bien trop de monde le faire pour en douter. Ce qu’il savait, il n’était pas prêt à le lui révéler sans se méfier. Pourtant, il aurait parié qu’il lui disait la vérité. Hochant doucement la tête, un geste pouvant confirmer les dires de l’enseignant tout comme sembler être l’intégration d’un élève qui enregistre des nouvelles données. Non, il ne savait pas qui ils étaient, mais Oliver, dans la machinerie de son esprit, raccrochait les wagons. La guerre intestine, le danger inhérent pour les jeunes gens dont la sorcière lui avait parlé, le risque pour chacun, le besoin de se lier face à un ennemi commun, le danger pour  ceux qui ne partageaient pas la manière de pensée des dirigeants… Il y avait d’ailleurs une certaine ironie à voir qu’il avait utilisé la même comparaison face à Aileen lorsqu’elle lui avait expliqué sa situation. Ruben pensait de la même manière, confirmant ses craintes. Et après tout, il n’y avait là rien de bien étonnant. Les actes de la seconde guerre restaient ceux qui avaient le plus marqué leurs générations, permettant de grader l’horreur.

Inventeraient-ils dans leurs années une nouvelle échelle de référence ? Il le craignait.

- Mais de mon avis, un sorcier ne pourra jamais comprendre ce qu’est la crainte de se retrouver sans défense face à la magie. Parce qu’il savent à quoi ils ont affaire, et nous non. Pour moi la magie est un privilège social, et comme tous les privilégiés, les sorciers ne peuvent pas se rendre compte pleinement quel est le problème. Ils pourront se plaindre que ce ne sont pas tous les sorciers qui agissent mal, mais de mon expérience, ils dissimulent le problème sans en traiter le fond. Il y a déjà eu assez d’accidents causés par les sorciers, voire d’agressions volontaires, pour démontrer qu’il y a un réel souci au sein de leur société. Ils font les mêmes conneries que les autres humains... Mais avec beaucoup plus de possibilités. Je doute qu’ils aient conscience qu’ils peuvent céder plus facilement à l’abus de pouvoir qu’ils ne le croient, et que la magie peut faire souffrir les gens. Ils voient ça comme un outil qui leur est naturel sans voir vraiment les conséquences. De mon avis ils se sont reclus à force de rejet, mais j’ai l’impression qu’ils ne sont jamais vraiment posé cette question : pourquoi on trouvait la magie terrifiante ?

Ils se seraient bien isolés au cours des siècles. Volontairement ou non ? Une réclusion issue de guerres, une nouvelle fois, impactant les deux mondes, les deux clans, les deux espèces peut-être ? Les réflexions de Ruben étaient celles qu’il sous entendait avec sa question. En quoi un univers qui pouvait affirmer ne pas les mettre en défaut pouvait se rendre compte de ses propres abus quand il estimait normal l’usage de forces qui dépassaient ceux qui en étaient dépourvus ? A quel moment peut-on avoir conscience de ses privilèges quand on les juge comme acquis. Est-on réellement apte à voir ceux qu’ils écrasent ? Ce qu’ils estimaient n’être qu’une aptitude inoffensive pouvait faire bien des dégâts pour ceux qui ne pouvaient s’en protéger. Ceux qui n’avaient même pas la première des défenses possibles : la connaissance. Alors chaque mot prononcé par Ruben s’enfonçait un peu plus dans la chair d’Oliver, traçant des tranchées d’inquiétude dans ses nerfs à vif. Pourtant il ne faisait qu’énoncer plus précisément ce qu’il avait déjà identifié.

- Mais je ne pense pas que cela va s’améliorer. Leur gouvernement actuel justifie les comportements hostiles envers tout ce qui n’est pas magique, et leur propagande va bien finir par porter ses fruits à un moment ou un autre. Les agressions et accidents vont augmenter, que ce soit envers les sorciers nés dans une famille non-magique, ou les non-magiques tous courts, et ceux qui sont issus de familles sorcières mais qui n’ont pas eu le don. Nous n’allons pas vers une ère paisible.

Un léger sourire pâle naissait sur les lèvres d’Oliver, comprenant que le monologue se terminait là, il se redressait doucement alors que Ruben reprenait la parole. Une posture moins marquée, rude, inquisitrice peut-être, avide certainement. Et il portait pour la première fois son verre à ses lèvres, accrochant au passage le regard de son informateur.

- Voilà mon avis, en bref. Je me demandais juste si on était sur la même longueur d’ondes ou pas.

Voilà que la pâleur s’estompait déjà, redonnant à son sourire le piquant et l’acerbe habituel. Brillant, presque, des lueurs de ses pupilles. Et alors qu’il posait son verre, Ruben reprenait.

- Et j’espère que tu m’en veux pas trop

Oui, cette fois, il piquait réellement, ce sourire presque vorace sur ses lèvres, son verre entre ses doigts, le liquide ambré y dansant en douceur.

« Je commence à avoir l’habitude d’être la tête qu’on souhaite voir tomber.... mais je n’avais jusque là que rarement été doublé. » Un instant de silence, calme, vibrant sans pour autant devenir agressif alors qu’il aurait toutes les raisons pour l’être. « Tu m’as exposé à une société entière qui se sent menacée par des données qui portent ma marque. Habituellement quand c’est moi qui fait tomber un groupe imposant, quel qu’il soit, je choisi où et quand j’abaisse mes cartes. » Le regard dans le sien, sans jamais l’abaisser, sans jamais assécher son ton ou tonner sa voix. Pour autant, il ne se détournait pas, quelle que soit la masse informe qu’il commençait à distinguer derrière Ruben. « Tu m’as mis droit sur la ligne de mire. Et ça, ça n’était pas très fairplay de ta part. » Le menton haut, le regard capturant le sien, sans doute un peu trop intensément. « Vous êtes si dépourvus que ça pour vous cacher derrière les données d’un homme isolé ? » Un sourire, taquin, un peu rapace, insatiable surtout. « Ou peut être un peu mafieux. Ce qui me ramène d’ailleurs à mon interrogation première. J’ai des flingues braqués sur moi, ou de la drogue dans ma boisson ou tu te défies de ceux qui t’accompagnent au moins autant que des sorciers que tu combats ? »

Et puis, parce qu’il avait conscience que Ruben ne parlerait pas tant qu’il n’aurait pas répondu à cette question, il ajoutait.

« Le pot de terre contre le pot de fer… tu n’as fait que confirmer ce que ma question sous-entendais. Penses tu vraiment que j’ai pour le moment la moindre raison de penser qu’il y a une réelle éthique dans la façon dont ils usent de leurs dons ? »

C’est qu’il avait l’habitude d’être le pot de terre.
Un jour, il le savait, il serait celui qui se briserait. Après tout, il avait déjà remporté plus que de raison l’étrange égide de sa propre déraison.

Ne nous associons qu’avec que nos égaux ;
Ou bien il nous faudra craindre
Le destin de l’un de ces pots.


Une morale qu’il peinait bien à appliquer.

« Ils se battent les uns contre les autres. Nous seront des dégâts collatéraux. Un statut que j’ai tendance à accumuler semble-t-il »

Pour autant, une nouvelle fois, il disait les choses comme des faits apportés sur la table, en attente de réponse, dénués de la moindre menace ou complainte. C’était là, il l’acceptait, n’en portait, pour l’heure, ombrage à personne.  Oliver n’affirmait pas accepter, pas plus qu’il ne pardonnait. Et pourtant rien dans son attitude ne semblait indiquer un quelconque rejet de l’autre, bien au contraire.

Parce qu’il lui manquait des données, et il n’était pas homme à porter un jugement sur un morceau bien parcellaire d’une vérité lacunaire.
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Oliver 'Callum' Nox
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Oliver 'Callum' Nox
Mar 2 Mar 2021 - 23:34
Il ne baisserait pas le regard devant Oliver. Il avait toujours été fier, peut-être parce qu’il jugeait qu’il avait vécu plus difficile que soutenir le regard d’un type qui lui faisait de l’effet. Les pupilles sombres du journaliste transperçait les siennes et cherchaient à le jauger, il en avait conscience. Avait-il des choses à cacher ? Bien sûr, il n’était pas fier de certaines de ses actions chez les Inquisiteurs. En dehors de cela... Il jugeait qu’Oliver avait le droit à un minium d’explication. Alors sans faiblir, il se lança. Il se faisait la remarque que s’il n’avait pas cette alchimie entre eux, ce serait plus facile. Ses hésitations, ses tremblements... Tout était lié à cette peur de blesser, la peur de blesser à celle de ne pas plaire, celle de ne pas plaire à celle d’être rejeté. Il avait ce défaut d’essayer de toujours se montrer sous son meilleur jour. Il songeait que c’était parce qu’enfant, on lui avait attribué de lourdes responsabilités beaucoup trop tôt. Aussi, il songeait que c’était pourquoi il avait cet espèce d’orgueil de toujours essayer de se montrer meilleur que les autres. Alors, non, il ne flancherait pas. Du moins, du mieux qu’il pouvait. Il observa les réactions d’Oliver, essayait de le jauger également. Surtout au moment où il lui expliqua son rapport au monde magique. Quelle était ta position Oliver ? Dans quel point de la jauge te situais-tu ?  Il relevait entre les mots les micro-expressions, mais sûrement que Nox était déjà plus fort que lui à ce jeu là. C’était un peu un drôle de combat, regard contre regard, analyse contre analyse, intuition contre intuition. Différents mais semblables. Chacun essayant d’attraper l’attention de l’autre, enveloppés dans une brise de désir mutuel. Ils se voulaient, mais ce n’était pas un temps approprié pour laisser parler les coeurs. Tout se concentrait dans la tête, bien que les expressions d’Oliver réveillaient momentanément l’envie. Patience, patience. Le moment viendra.

Il fronça des sourcils, un peu tendu par les accusations d’Oliver. Il est vrai qu’il avait transmis des documents par excès de confiance, parce qu’il voulait tout simplement travailler avec lui. S’il avait été mis au courant, aucune chance que ses écrits auraient été utilisés à mauvais escient.

- Fairplay de ma part ? Répéta-t’il en levant une arcade. Je garantie que je n’ai rien à voir avec cette décision foireuse. J’ai sûrement été naïf en voulant montrer que tu avais du talent... Mais parce que j’apprécie tes compétences autant que ta personne, j’ai sacrément des scrupules à te laisser dans la merde.

Petit sourire malicieux sur le visage, il n’avait pas peur d’un peu d’audace doublée de pure honnêteté. Ses principes jouaient en la faveur d’Oliver, mais Ruben était bienheureux de trouver un potentiel allié dans tout ce merdier. Il évita de préciser tout de suite que selon son analyse, ils étaient pieds et poings liés à la même situation. L’un se fait attraper, l’autre également. Mafieux, peut-être, mais ce n’était pas de sa volonté. Les méthodes discutables n’était pas dans son code d’honneur. Il voyait très bien qu’il avait beau insisté, il ne se ferait pas à la gouvernance de Gregory. Trop violent, pas assez subtil, trop agressif.

- La seule drogue dans ce verre est celle vendue par le propriétaire de ces lieux, totalement légale, et totalement consentie vu que c'est ta commande, ajouta-t’il avec un petit sourire taquin.

- Je ne connais pas vraiment ton passé, mais il me semble logique qu’on veuille tuer le messager. Surtout quand il a le talent pour mettre en évidence la poussière cachée sous le tapis.

Il éluda volontairement sa question sur leurs difficultés. Parce qu’il ne voulait pas lui tendre la perche avant d’être sûr qu’il ne mettrait pas les Inquisiteurs en difficulté. Enfin, ils l‘étaient déjà, mais il espérait grappiller la moindre seconde pour essayer de colmater la brèche et ralentir la noyade. En une phrase, le journaliste l’avait convaincu qu’ils étaient sur la même longueur d’ondes. Méfiants sûrement, hostiles un peu, mais pas au point de vouloir tuer tout ce qui avait attrait à la magie. Il devait se fier à son instinct, et celui-ci penchait plus vers la confiance.

- Nous le sommes tous plus ou moins au sein de l’organisation dont je fais partie. Nous sommes souvent victime de l’orgueil des sorciers, ou alors de leurs luttes intestines. De leur manque d’éthique et de prudence, comme tu l’a soulevé. Mais comme je l’ai dit, je crains que ça empire.  Mais la révélation du monde magique était pour moi une mauvaise décision, qui a transformé la pyramide en château de carte....

Voilà qui était dit. Ils étaient bien dans la merde. Il pressa ses doigts entre ses deux sourcils, et se rendit compte qu’il avait un peu sa bière. Il trempa ses lèvres dedans, posa le verre, inspira, et décida de reprendre.

- En vrai autant tout reprendre depuis le début non ?

Un silence qui permis de poser le prochain long monologue bourré de révélation. Ruben accrocha le regard d’Oliver, puis se jeta à l’eau :

- Je pense que tu t’es douté que j’avais beaucoup trop de moyens pour un simple prof. En effet, j’ai des moyens. De base j’avais repéré ton travail, et je voulais juste voir si jamais tu étais un charlatan ou si tu avais vraiment vécu quelque chose en relation avec le monde magique. Mon intuition m’a dit que oui, et bon, j’étais certain qu’on s’entendrait bien. J’ai parlé de toi au chef de l’organisation dont je fais parti...

Il anticipa tout de suite la question d’Oliver : de quelle organisation il parlait.

- Il y a deux ans de cela, j’ai rencontré une femme qui avait rassemblé quelques personnes qui avaient été victimes de la magie. Je les ai rejoins. Le petit groupe a grandi depuis, et cherche désormais des moyens à ce que les sorciers ne puissent plus nuire à ceux qui n’ont pas le don. Nous avons plusieurs centaines de membres désormais, mais nous ne sommes pas une armée non plus. Nous avons des moyens financiers, humains et techniques, car nous rassemblons des gens de tous horizons. Chacun peut investir ses meilleurs compétences, mais également se soutenir face à des injustices que le Monde Magique a décider de cacher façon... poussière sous le tapis. Nous avons par exemple instauré une cellule psychologique pour ceux qui auraient vécu de graves traumatismes, qui ne pourraient pas être pris en charge ailleurs. Nous essayons aussi de connaître le Monde Magique, de théoriser le fonctionnement de la magie, et sur tous les domaines possibles. Nous souhaitons être aussi plus activiste et faire face à ce monde qui exècre le non-magique et cherche à tout pris à se dissimuler.

Il se devait quand même de présenter les avantages, ce qui avait fait la gloire et l’efficacité des Inquisiteurs. Ce qu’il avait aidé à mettre en place, développer. Pour un chercheur, c’était quand même beau de voir autant d’être humains collaborer pour emmagasiner des connaissances et faire flancher les évènements en leur sens. Il continua, mais moins enthousiaste car la suite était clairement moins glorieuse.

- Le souci est qu’ils ont fini par bien merder. En gros... Un paquet d’infos s’est barré dans la nature suite à un piratage informatique.

Bon, il était un peu humain le paquet d’infos, mais pour le moment il préférait rester vague.   Oliver n’avait pas besoin de savoir que c’était un prisonnier échappé. Ou alors craignait-il le jugement du journaliste ? Il savait qu’un jour, il devrait répondre de ses actions un jour ou un autre. Il l’avait bien vu avec Timothy. Il pourrait se couvrir d’excuses et de bonnes volonté, et comme lui avait fait brutalement comprendre Naveen, il devrait vivre avec du sang sur les mains.

- Les sorciers allaient être au courant de notre existence.  Dans un élan de panique ils ont tout balancé sur le net, dont tes travaux. Je le répète, n’étais pas au courant. À mon avis, parce qu’il savaient que j’allais être catégorique et refuser. Justement parce que je trouvais ça pas malin, mais en plus car je n’aurais jamais voulu impliquer une personne extérieure à l’organisation. Pas malin, parce que justement, c’était l’aveu de notre existence aux Sorciers, et désormais on a leur gouvernement au cul. Ah, et la Garde bien entendu.

Pris en tenaille, il ne voyait rien de concret de réellement fait pour éviter que toute l’organisation ne s’écroule. Ils allaient se faire choper, mais ils ne savaient pas de combien de temps ils disposaient. Ruben, depuis la révélation, avait essayé de voir ce qu’il pouvait faire de lui-même pour protéger les plus exposé. Il avait essayé de voir quelles technologies par exemple pourrait leur venir en aide. Il avait pensé à un tracking GPS pour qu’on puisse récupérer ceux qui se feraient attraper. Mais il n’avait aucune garantie que un : le signal fonctionne dans le monde sorcier, deux : que Gregory accepte cette idée et ne préfère pas laisser ses agents dans leur propre merde. Les méthodes brutales lui ressemblait bien. C’est sûrement pour ça qu’il préférait les petits soldats dévoués, prêt à mourir pour la cause. C’était clairement pas son cas.

- J’ai l’accord  de mon supérieur pour te recruter, mais je juge qu’il est important que tu comprennes dans quelle situation on est. C’est à dire ce fameux château de carte qui peut  s’écrouler à tout moment. J’ai beau analyser toute la situation, à part «sauve qui peut», je ne vois pas trop quoi faire pour le moment. Qu’est ce qui restera dans un, deux, trois mois ? Je suis incapable de le savoir.  Aussi, certains sont tellement hostiles au monde magique que pour eux, se sacrifier pour son élimination totale est quelque chose d’envisageable. Mais globalement... Je dirais pas que ceux modérés comme moi ne sont pas la majorité. Nous avons eu un nouveau leader qui est... pas un rigolo. Je pense qu’il n’a aucun scrupules à sacrifier quelques personnes pour faire triompher sa vision des choses.  Et c’est bien ça qui me dérange. Une vie est une vie, pour moi il n’y a pas de gloire à mourir pour un concept aussi abstrait que l’honneur.

Faisait-il bien d’être aussi bavard ? Honnête, plus exactement ? Il hésitait toujours sur son choix. Il se disait que c’était la bonne chose à faire, il ne voulait pas reproduire un cas comme Timothy. Il ne voulait pas projeter une personne au sein des Inquisiteurs qui se rendrait compte qu’elle n’était pas à sa place.

- Dans le fond, je suis aussi dans la merde que toi. Maintenant,  est-ce que j’aurais la chance que ce soit la Garde ? Ou alors les Supérieurs me mettront la main dessus ? Même, est-ce que la Garde sera ouverte à la discussion ? Je les connais pas, mais j’ai beaucoup trop de raisons de me méfier. Pour ça que te proposer protection ce serait du foutage de gueule complet. En vrai, la seule chose que je peux te proposer, c’est une sorte d’alliance... Mes recherches, mes infos, mes talents couplés aux tiens...
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Ruben H. Shadwell
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Ruben H. Shadwell
Jeu 11 Mar 2021 - 2:45
Oliver posait les choses, direct sans être froid, des paroles piquantes, grinçantes peut-être, qu’il assumait parfaitement. Le regard était droit, comme celui de son contact qui ne s’en détournait pas malgré les accusations franches. Et celui-ci ne les appréciait pas, Oliver le voyait dans son regard, l’agacement de celui qui ne se juge pas coupable. Pourtant, il l’était bel et bien. Jamais le journaliste ne lui avait précisé qu’il n’avait pas les droits sur ces données, qu’elles lui étaient divulguées pour un usage personnel. Il s’agissait de non dit, Oliver l’admettait. Pourtant le mettre ainsi en ligne de mire, c’était le mettre en danger. Entre ça et l’accuser de traitrise, il n’y avait qu’un pas.  Un pas qu’il ne franchirait pas. Ruben ne baissait pas le regard, ne cédait ni à la honte, ni à la fuite.

- Fairplay de ma part ? Oui. Tu n’avais pas les droits sur ce travail, il a été diffusé sans mon accord.   Je garantie que je n’ai rien à voir avec cette décision foireuse. J’ai sûrement été naïf en voulant montrer que tu avais du talent... Mais parce que j’apprécie tes compétences autant que ta personne, j’ai sacrément des scrupules à te laisser dans la merde.

Il tiquait, Oliver, sur la mauvaise foi de se dédouaner d’un acte qui était préjudiciable à autrui autant que sur les scrupules que Ruben pouvait avoir.

« Trop aimable.. »

Cinglant ? Un peu sans doute.

Mais il butait, également, sur tout autre chose, bien moins professionnel, bien éloigné de ses propres mises à l’échafaud. Le regard adoucit,  plus chaleureux qu’il l’aurait souhaité, il retenait à peine ce léger sourire de satisfaction qui brûlait d’étirer ses lèvres. Rien qu’un instant de flottement où il accrochait son regard, l’agrippait un peu trop, se perdait hors de la conversation avant d’y replonger violemment, refusant de partir sur ce terrain alors qu’ils avaient tant à se dire. Pour autant, Oliver notait les informations. Ruben avait transmis des données, à une équipe sous ses ordres ou à sa hiérarchie, qu’importe qui était derrière lui ni le grade qu’il y possédait. Et cette équipe avait pris des décisions sans son accord, diffusant le contenu apporté. Bien, bon à savoir. Si Ruben ne s’excusait pas, un manque de maturité le poussant à ne pas endosser ses responsabilités, Oliver ne disait rien, notant les informations dont il avait besoin. Il restait dans une position délicate et ne jouerait pas à l’enfant à quémander des excuses légitimes. Dans le métier, se faire doubler par un contact arrivait. Il n’avait pas divulgué tout son travail, loin de là, s’était protégé, avait filtré les informations apportées à Ruben. Une erreur ? Elle pouvait même passer pour une manigance, à ce compte-là, car même si elle risquait de le mettre en pleine ligne de mire si jamais quelqu’un remontait jusqu’à l’auteur de ces publications, Oliver avait surtout réussi à mettre en avant l’évidence : Ruben n’était pas seul. Et à ce titre, bien sûr, il était peut être en danger en ce moment-même.

- La seule drogue dans ce verre est celle vendue par le propriétaire de ces lieux, totalement légale, et totalement consentie vu que c'est ta commande
« Bon point… » Le regard rieur, l’esprit joueur. Bien sûr, les prises de risques, Oliver en avait l’habitude, il les cherchait, les appréciait.
- Je ne connais pas vraiment ton passé, mais il me semble logique qu’on veuille tuer le messager. Surtout quand il a le talent pour mettre en évidence la poussière cachée sous le tapis.

Un grand sourire étirait les lèvres du journaliste, le regard droit planté dans le regard de son comparse.

« Des paroles qui pourraient passer pour de belles menaces. » En as-tu conscience ?

Il le jaugeait, le regard tranchant le sien, déliant le vrai du faux, les compliments maladroits et ce qui pouvait passer pour des faux semblants. Puis, comme s’il s’agissait d’une geste d’une banalité totale, Oliver portait son verre à ses lèvres et y prenait quelques gorgées avant d’enchaîner, apparemment fort peu troublé par le risque sous-jacent. De son avis, Ruben était bien moins habitué de ces situations qu’il ne cherchait à le faire croire.

Alors il pariait sur lui.

Et puis, finalement, venaient les révélations.

- Nous le sommes tous plus ou moins au sein de l’organisation dont je fais partie. Nous sommes souvent victime de l’orgueil des sorciers, ou alors de leurs luttes intestines. De leur manque d’éthique et de prudence, comme tu l’a soulevé. Mais comme je l’ai dit, je crains que ça empire.  Mais la révélation du monde magique était pour moi une mauvaise décision, qui a transformé la pyramide en château de carte....

Une organisation, donc. Des points de pensée communs. Des divisions au sein du groupe. Se repoussant sur le dossier molletonné, son verre à la main, Oliver écoutait, attentif, les informations que Ruben consentait enfin à lui donner.

- En vrai autant tout reprendre depuis le début non ?

Un sourire marquait ses traits tandis qu’il acquiesçait. « Avec grand plaisir. » Jouer carte sur table ne lui ferait pas de mal après les évènements des dernières semaines.

- Je pense que tu t’es douté que j’avais beaucoup trop de moyens pour un simple prof. En effet, j’ai des moyens. De base j’avais repéré ton travail, et je voulais juste voir si jamais tu étais un charlatan ou si tu avais vraiment vécu quelque chose en relation avec le monde magique. Mon intuition m’a dit que oui, et bon, j’étais certain qu’on s’entendrait bien. J’ai parlé de toi au chef de l’organisation dont je fais parti...

Non, de base, j’ai repéré ton travail.

Comment aurait-il pu être autre chose qu’un étranger, quand Oliver s’était présenté au bas de l’escalier de cet amphithéâtre ce jour-là ? S’il avait donné son pseudonyme, attiré l’attention sur son travail, ce n’était pas parfaitement anodin. L’enchaînement d’actions, de décisions, l’avait amené là, lui permettant de déterrer cette fameuse organisation.

- Il y a deux ans de cela, j’ai rencontré une femme qui avait rassemblé quelques personnes qui avaient été victimes de la magie. Je les ai rejoins. Le petit groupe a grandi depuis, et cherche désormais des moyens à ce que les sorciers ne puissent plus nuire à ceux qui n’ont pas le don. Nous avons plusieurs centaines de membres désormais, mais nous ne sommes pas une armée non plus. Nous avons des moyens financiers, humains et techniques, car nous rassemblons des gens de tous horizons. Chacun peut investir ses meilleurs compétences, mais également se soutenir face à des injustices que le Monde Magique a décider de cacher façon... poussière sous le tapis. La même expression que celle qu’il avait désigné pour parler de la possibilité qu’on se débarasse du messager. Le message n’était donc pas difficile à comprendre. Nous avons par exemple instauré une cellule psychologique pour ceux qui auraient vécu de graves traumatismes, qui ne pourraient pas être pris en charge ailleurs. Nous essayons aussi de connaître le Monde Magique, de théoriser le fonctionnement de la magie, et sur tous les domaines possibles. Nous souhaitons être aussi plus activiste et faire face à ce monde qui exècre le non-magique et cherche à tout pris à se dissimuler.

Intéressé, Oliver s’était décalé sur le bord de son assise, les sourcils froncés, le regard marqué, absorbé par les révélations de l’enseignant.

- Le souci est qu’ils ont fini par bien merder. En gros... Un paquet d’infos s’est barré dans la nature suite à un piratage informatique.

Un pirate. Donc quelqu’un en avait après eux. Quelqu’un qui ai les moyens techniques pour accéder aux données qu’ils possédaient. A ses données, au passage. Sauf que Ruben avait exprimé également que c’était l’organisation qui avait merdé, sous-entendant une erreur humaine. Et cette partie arrivait.

- Les sorciers allaient être au courant de notre existence.  Dans un élan de panique ils ont tout balancé sur le net, dont tes travaux. Je le répète, n’étais pas au courant. À mon avis, parce qu’ils savaient que j’allais être catégorique et refuser. Justement parce que je trouvais ça pas malin, mais en plus car je n’aurais jamais voulu impliquer une personne extérieure à l’organisation. Pas malin, parce que justement, c’était l’aveu de notre existence aux Sorciers, et désormais on a leur gouvernement au cul. Ah, et la Garde bien entendu.

Qui est qui ? Quel gouvernement ? Quel impact de cette fameuse Garde dont il ne faisait que dessiner les contours à partir des dires de Ruben ? Les questions s’enchaînaient dans son esprit, s’accumulant les unes sur les autres.

- J’ai l’accord  de mon supérieur pour te recruter, mais je juge qu’il est important que tu comprennes dans quelle situation on est. C’est à dire ce fameux château de carte qui peut  s’écrouler à tout moment. J’ai beau analyser toute la situation, à part «sauve qui peut», je ne vois pas trop quoi faire pour le moment. Qu’est ce qui restera dans un, deux, trois mois ? Je suis incapable de le savoir.  Aussi, certains sont tellement hostiles au monde magique que pour eux, se sacrifier pour son élimination totale est quelque chose d’envisageable. Mais globalement... Je dirais pas que ceux modérés comme moi ne sont pas la majorité. Nous avons eu un nouveau leader qui est... pas un rigolo. Je pense qu’il n’a aucun scrupule à sacrifier quelques personnes pour faire triompher sa vision des choses.  Et c’est bien ça qui me dérange. Une vie est une vie, pour moi il n’y a pas de gloire à mourir pour un concept aussi abstrait que l’honneur.

Qu’est-ce que l’honneur venait à faire là ? Oliver prenait les données, entendant les affirmations autant que les non dits. Quelles décisions pesaient tant pour qu’il les sous-entende ? Les sacrifices en question avaient-ils déjà eu lieu ? Dans quelles circonstances ? Parlait-il de terrorisme, de kamikaze ? Et si c’était le cas, quelles avaient été les cibles ?

Qu’avaient-ils fait ?

Autre pensée : ne faut-il pas accepter de sacrifier quelques vies pour permettre un renouveau ? Pour avoir la force de lutter contre ce qu’ils affrontaient sans doute ? Pour faire face au genre de personnes que lui avait déjà croisé ? Storn, Sarah ?

- Dans le fond, je suis aussi dans la merde que toi. Maintenant,  est-ce que j’aurais la chance que ce soit la Garde ? Ou alors les Supérieurs me mettront la main dessus ? Même, est-ce que la Garde sera ouverte à la discussion ? Je les connais pas, mais j’ai beaucoup trop de raisons de me méfier. Pour ça que te proposer protection ce serait du foutage de gueule complet. En vrai, la seule chose que je peux te proposer, c’est une sorte d’alliance... Mes recherches, mes infos, mes talents couplés aux tiens...

Hochant du chef en silence, Oliver posait de nouveau son dos contre le dossier, ramenant une jambe sur la seconde, sa cheville en contact avec son genou, posant son verre sur sa cuisse sans y prêter réellement attention.

« Je vois… j’apprécie ta franchise. » Le regard dans le sien s’en détachait un instant, se posant sur la salle vidée du chaos de l’extérieur, isolée. « J’arrive au mauvais moment si je comprends bien. » Il aurait pu être une bonne recrue, bien sûr, parfaite même en d’autres circonstances. Actuellement, bien sûr, ce qui avait été dit retenait son attention. « Tes recherches et tes infos m’intéressent, évidemment, et réciproquement. Mais il me faut des garanties de ne plus être mêlé à quoi que ce soit sans mon accord. J’accepte de prendre des risques, je ne suis pas devenu bon dans mon métier sans en prendre. Mais je veux avoir les règles du jeu avant de lancer les dés. » Jumanji ? Ahem, pardon. « Donc tes talents couplés aux miens, ça peut s’envisager. » Un sourire mutin, les prunelles accrochant les lumières se posaient sur lui, captant son regard, s’y plongeant un peu trop longtemps. Double sens ? Penses-tu ! « Pour ce qui est de ta mystérieuse organisation anonyme, j’ai besoin de temps pour y réfléchir et savoir me situer par rapport à tout ça. » Pour en apprendre plus et pour en comprendre les dissensions et risques internes. « Tu y occupes quelle place ? » Un sourire ironique, gentiment moqueur, prenait ses lèvres « Monsieur le petit prof de fac sans histoire… » Comme quoi, il avait tapé sacrément juste en l’approchant.

Petit à petit, saisissant la situation, Oliver se détendait, peu à peu persuadé qu’il ne risquait pas sa vie dans l’immédiat. Conscient de l’implication de ce qu’il venait d’apprendre, il retournait chaque question dans son esprit, les décortiquait, les analysait, sans jamais lâcher des yeux celui qui devenait peu à peu autant un collègue qu’un frère d’arme. Celui qu’il comprenait, surtout, mieux en mieux à chaque moment passé avec lui, le décortiquant lui aussi, comme un  mystère qu’on déterre, qu’on démêle.
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Oliver 'Callum' Nox
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Oliver 'Callum' Nox
Dim 4 Avr 2021 - 22:26
Les voilà arriver au coeur de la discussion : comment le travail d’Oliver a fuité. Ruben n’avait pas vraiment conscience de la perception qu’avait le journaliste de ses explications, jusqu’à ce que celui-ci ne réponde par l’ironie.

- Trop aimable.
- J’en suis désolé. Je ne pas vraiment réfléchi aux conséquences face à l’enthousiasme d’avoir enfin trouvé une tête bien faite, avoua-t’il, retenant difficilement un petit sourire évocateur bien que pas vraiment de circonstance. Terrible jeu entre eux, autant excitant que dangereux, autant amusant que casse-gueule. Leur association, quelle qu’elle soit, n’était pas gagnée mais pourtant il était tentant de se projeter dedans. Séduire tout en étant séduit, mais sans exclure au fond de soi que cela pouvait n’être qu’une manoeuvre.  Alors des menaces ? C’était nullement son intention.

- J’ai aucun intérêt à te menacer contrairement au monde magique, préféra-t’il confirmer. Il verra très bien pourquoi après. Ruben sentait dans toutes ses tripes qu’il avait intérêt à être transparent avec Oliver. C’était pour montrer qu’il était digne de confiance, et il était dans son intérêt personnel de s’en faire un allié. Peut-être un peu trop personnel comme intérêt, il le reconnaissait volontiers, mais en dehors d’être charmé par ses sourires il avait très bien vu qu’ils étaient sur la même longueur d’onde. Oliver avait aussi cette qualité à double tranchant qu’est l’audace. Celle qui permet autant de réagir rapidement que de prendre des décisions hâtives. Lui était plus réfléchi, il aimait avoir la certitude de faire bien les choses. Il était du genre à placer un coup pour optimiser ses chances de gagner. Le problème est qu’il pouvait être un peu lent à agir. Donc opposés, mais c’était le genre de mélange qui pouvait compenser l’extrême de l’autre.
Alors il déballa ce qui lui paraissait essentiel. Bien sûr, comme toujours quand on essaie de séduire, on ne parle pas trop des choses qui fâchent. Ce qui est assez acceptable pour paraître transparent mais pas trop inquiétant non plus. Il savait qu’il avait capté l’attention d’Oliver, le journaliste dégageait des regard appuyé et des micro-expressions qui démontrait qu’il était pleinement satisfait ce qu’il lui racontait. Il ne fut pas interrompu, et Oliver vint aux questions dès qu’il posa le point final. Mais avant, il y avait ce silence qui écrase, qui angoisse. À quelle sauce allait-il être mangé ? Surtout, allait-il enfin trouver un allié dans ce chaos ? D’apparence calme, il rangeait au fond de lu sa nervosité.
Et Oliver répondit enfin.Il hocha la tête, oui ils s’étaient vu un peu trop tard. c’était toujours comme ça, on croyait avoir du temps pour ses projets et du jour au lendemain, un impréu vient tout mettre à terre. C’était peut-être pas plus mal, Oliver avait l’être d’être un bon gars et cela serait dommage de l’obliger à flirter avec le terrorisme. Ahem, quels genre de talents ? Il répondit par un sourire complice car il avait tout de suite saisi le sous-entendu, mais aussi parce qu’il était heureux de voir que leur collaboration était possible. Il rebondit sur sa dernière remarque. Il avait sourit en même temps que lui et eut un souffle amusé.

- Je suis sûr que tu es assez intelligent pour avoir deviné que je ne suis pas sous-grouillot, lança-t’il un peu joueur. Voilà, on va jouer un peu aux devinettes. Après tout Oliver devrait avoir dessiné quelle était sa spécialité. Il était chercheur, il n’était pas un as du combat ni de la stratégie terrain. Quoi d’autre que l’organisation des informations ? Il avait posé son visage dans sa main, réfléchissant deux secondes en tapotant la bordure de son verre de bière vide.

- Quant à une garantie, je vais être transparent. Je pense qu’ils ont la capacité de nous manipuler d’une façons ou d’une autre pour accéder aux infos qu’ils veulent. Que ce toi ou moi, on est lié d’une manière ou d’une autre depuis la première fois où on s’est rencontré. Si tu parle de  l’organisation... La révélation du monde magique était un acte kamikaze, il y a peu de chances qu’elle réussisse à lui survivre... La question est plutôt : qu’est ce que tu estime être une garantie solide ?

Il ne savait pas vraiment quoi proposer. Il ne pouvait pas faire de contrat juridique. À part s’arranger pour qu’il récupère ses travaux d’une manière ou d’une autre s’il lui arrivait quelque chose. Cependant, si jamais il se faisait attraper, il serait sûrement possible pour les sorciers de lui arracher ses recherches pour les effacer. Il avait retourné la possibilité dans tous les sens, et seule la magie pourrait combattre la magie. Ou alors une haute technologie avec une reconnaissance bionique, mais il n’avait pas l’argent de s’offrir cela.

- Mais bien sûr, prend le temps nécessaire pour poser ta réflexion. On reste en contact de toutes façons.  

Il avait posé cette dernière phrase avec son sourire le plus malicieux.

- Je change de sujet mais... Pour espérer me faire un peu pardonner d’avoir merdé, j’aimerais te donner ça.

Il se pencha pour attraper dans sa sacoche un dossier. Celui-ci contenait l’article de fait divers sur le couple à la mort étrange qui avait attiré son intention.

- Je pense que ça va te plaire. Ils sont tombés paralysés, raides morts. Pas besoin d’être fin limier pour savoir que c’est surnaturel. Alors je me suis permis de te donner un peu de base pour fouiller. J’ai noté toutes les créatures qui seraient susceptibles, selon les légendes, de causer cela. Retiens surtout le Coquatrix et le Basilic, j’ai noté aussi Méduse car le fait qu’elle transforme les gens en pierre pourrait être une déformation de la réalité. Je me suis permis aussi avec mes maigres connaissances du monde sorcier d’éliminer ce que je pense moins probable. Bien sûr, tout est probable quand on parle de magie. Il existe sûrement bien des choses qui n’ont jamais eu d’écho en dehors de leur monde.

Il avait éliminé ce sort interdit qui permettait de tuer. Un tabou chez les sorciers. C‘était l’exemple que lui avait donné Aurea quand il lui avait dit qu’il avait l’impression qu’il n’y avait pas de limites. Il y avait alors le sort de mort, celui de manipulation mentale et celui de torture. Étrangement, en voulant le rassurer, elle l’avait un peu plus convaincu que la magie était dangereuse rien que par l’existence de ces sorts. Ceci dit, le sort de mort tuait, et c’est tout. Certains chez les Inquisiteurs l’avait vu. Un éclair vert, brutal et efficace. Il semblait difficile d’y échapper, alors aucun intérêt de paralyser avant sa victime. Il n’avait pas écarté la possibilité qu’un humain tente de faire porter le chapeau à une créature pour détourner les pistes, ou alors qu’il s’agisse d’un philtre.

- Aussi... Les loups-garous existent. Maintenant j’en suis certain, alors fait attention à toi si tu enquêtes toujours sur les meurtres de la Pleine Lune,  lui adressa-t’il avec une sincère sollicitude. Il ne précisa pas comment il avait eu cette information. Merci William et son échange de texto par très discret avec son cher et tendre. C’était pas rassurant comme affirmation....  Sinon Nox, est-ce que tu étais heureux d’avoir un petit avant-goût d’une potentielle association ?
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Ruben H. Shadwell
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Ruben H. Shadwell
Dim 11 Avr 2021 - 21:50
- J’en suis désolé. Je ne pas vraiment réfléchi aux conséquences face à l’enthousiasme d’avoir enfin trouvé une tête bien faite

La drague, il la capte parfaitement, son regard accrochant le sien sans chercher à s’en détourner, creusant en profondeur dans l’orbe de ses prunelles. Il ne répond pas, Oliver, intègre seulement les dires, la manière de les prononcer, la façon de les balayer aussi, de passer à autre chose, de se focaliser sur lui, sur ce qu’il est. Ce qu’il peut apporter peut être. Ce qu’il pourrait se passer, sûrement. Très probablement même. Les ouvertures, subtiles, il les note, les fait siennes. S’il ne s’est rien passé jusque là, Oliver ne le prenait pas pour une fermeture, loin de là. Il le laissait parler, calmement, sans se départir de ce calme parfait issu de ces situations délicates qu’il n’a cessé de vivre, d’enchaîner. D’aimer. Car oui, ce qui peut passer pour des menaces, il les intégrait sans s’en formaliser. La vérité, c’était qu’il pensait surtout que l’homme n’était pas tant coutumier de ce type d’échanges.  Qu’il ne se rendait pas compte de ce que son interlocuteur savait ou non. Ce qu’il pouvait comprendre au vu de sa situation très précaire, sans doute plus encore que celle de Ruben. Ou pas d’ailleurs. Après tout il n’en savait rien. Toujours était-il qu’il était venu ici sans savoir s’il était en danger ou non et les paroles qu’il décortiquait pouvaient avoir bien des interprétations.

- J’ai aucun intérêt à te menacer contrairement au monde magique

De nouveau, il acquiesçait en silence, un léger sourire se dessinant sur ses lèvres. Est-ce qu’il estimait forcément que l’autre lui disait la vérité ? Non. Il en avait trop vu pour ça. Pour autant, une part imperceptible de lui se détendait réellement là où d’extérieur, il n’avait jamais semblé véritablement affecté ou stressé par la situation.

Attentif, Oliver absorbait les informations, celles des Inquisiteurs dont son interlocuteur faisait partie, celles de ce que ses mots révèlent. Ce qu’il épanche, décortique, précise. Ce qu’il balaye d’un revers de main sans y accorder la moindre importance. Oui, Oliver prend en compte les données sans s’en émouvoir, apprend à connaître la personne qu’il a en face de lui, ce qu’il peut lui accorder et ce qu’il gardera pour lui, la proportion de confiance qu’il peut envisager d’apposer sur cette relation, et ce qu’il n’en fera pas. Il analyse, déduit ce qui est dit et ce qui ne l’est pas, jamais véritablement nommé.

- Je suis sûr que tu es assez intelligent pour avoir deviné que je ne suis pas sous-grouillot
« C’était en effet mon sous-entendu. D’où ma question. »

Tu penses que j’aurais risqué quoi que ce soit de menaces d’un sous-grouillot ?

- Quant à une garantie, je vais être transparent. Je pense qu’ils ont la capacité de nous manipuler d’une façons ou d’une autre pour accéder aux infos qu’ils veulent. Que ce toi ou moi, on est lié d’une manière ou d’une autre depuis la première fois où on s’est rencontré. Si tu parle de  l’organisation... La révélation du monde magique était un acte kamikaze, il y a peu de chances qu’elle réussisse à lui survivre... La question est plutôt : qu’est ce que tu estime être une garantie solide ?

De nouveau, il l’observait posément, le voyait revenir à des constats qu’ils avaient déjà fait il y avait un moment, balayer de nouveau certaines réflexions qu’il faisait, les demandes, essentielles pourtant. Ce qu’il voulait ? Un certain respect, la maîtrise des informations qu’il donnait, un statut d’égal à égal et non pas de source d’informations qu’on use sans jamais de retours. Il voulait ne pas se trouver dans la même situation qui était la sienne actuellement. Prendre des risques, Oliver l’avait dit, c’était acceptable, on ne montait pas là où il aurait pu monter sans en prendre. Qu’il soit face à des gens plus puissants, capables de les manipuler ou de les faire tomber, il le savait, entendait bien l’information qui était tombé : l’organisation ne  pourrait le protéger.
Alors qu’est-ce qu’il estimait être une garantie solide ? La question appartenait sans doute à une impasse, et il le notait, l’admettait d’un petit sourire complice. Certaines choses sont immuables, nébuleuses. Certaines fois on a des garanties et on peut se livrer totalement, sans faux semblants et parfois, il faut savoir ce qu’on risque, voilà tout.

« Je bote en touche. Mais je demande seulement à avoir le contrôle de ce qu’on fait des informations que je pourrais fournir. »

Avoir accès aux informations et savoir ce qu’on fait des siennes. Gagnant-gagnant.  Ruben évoquait bien des choses dont Oliver n’avait pas la maîtrise ou la connaissance. La Garde qu’il avait évoqué plusieurs fois en étant le point essentiel. Il prenait les données une à une, les accolaient les unes aux autres pour en comprendre la signification.

- Mais bien sûr, prend le temps nécessaire pour poser ta réflexion. On reste en contact de toutes façons.  
« Il y a des contacts qu’il sera dommage de négliger.. »

Un petit sourire en coin, le regard qui s’agrippe. La réflexion, équivoque, laissée dans l’air sans la développer outre mesure, appréciant ce petit jeu démarré entre eux dès la première soirée.

- Je change de sujet mais... Pour espérer me faire un peu pardonner d’avoir merdé, j’aimerais te donner ça.
« Ah ! Ça m’intéresse, dis-moi tout ! »

Il se penchait en avant, son corps copiant instinctivement les gestes de Ruben, les sourcils froncés d’intérêt pour ce que Ruben pouvait lui apporter. Ainsi, l’autre sortait un certain nombre de papiers qu’il posait sur la table.

- Je pense que ça va te plaire. Ils sont tombés paralysés, raides morts. Pas besoin d’être fin limier pour savoir que c’est surnaturel. Alors je me suis permis de te donner un peu de base pour fouiller. J’ai noté toutes les créatures qui seraient susceptibles, selon les légendes, de causer cela. Retiens surtout le Coquatrix et le Basilic, j’ai noté aussi Méduse car le fait qu’elle transforme les gens en pierre pourrait être une déformation de la réalité. Je me suis permis aussi avec mes maigres connaissances du monde sorcier d’éliminer ce que je pense moins probable. Bien sûr, tout est probable quand on parle de magie. Il existe sûrement bien des choses qui n’ont jamais eu d’écho en dehors de leur monde.

Ce qu’Oliver avait marmonné n’était pas intelligible et, déjà, il s’était redressé, les paumes à plat sur la table, se levant en fouillant les documents, le regard courant le long des lignes, des articles, des rapports. Une jambe tenue en arrière, l’autre légèrement pliée, les bras tendus entre chaque document qu’il poussait. Fasciné, ‘Callum’ était apparu, son regard courant par-ci par-là, rapide, il volait de gauche à droite, un petit sourire avide se dessinant sur ses traits. L’excitation d’une nouvelle piste, l’adrénaline qui pulsait dans ses veines, le besoin implacable de résoudre le puzzle, tout crachait dans ses artères, inondait ses neurones et la flamme s’allumait là, dans les prunelles du journaliste. Il suffisait de poser le regard sur cet homme-là pour comprendre que lorsqu’il tenait quelque chose, il ne le lâcherait sous aucun prétexte. Et il irait n’importe où pour y trouver la vérité. Et de cible, Ruben venait de lui en fournir une nouvelle.

Ce sourire, sur ses lèvres, il en disait long.

Aussi... Les loups-garous existent. Maintenant j’en suis certain, alors fait attention à toi si tu enquêtes toujours sur les meurtres de la Pleine Lune

Relevant le nez de son analyse, Oliver fixa un instant l’enseignant avec un petit sourire en coin.

« T’es sérieux là, j’avais bon ? »

Sourire, oui, excitation. Un truc violent et sourd qui se foutait du danger et voulait simplement décortiquer, comprendre, posséder. Il avait beau avoir parfaitement conscience qu’il n’y avait là rien d’une bonne nouvelle, c’était bien le feu qui dévalait dans ses veines et accélérait son cœur. La fureur de la traque, des recherches, elle se mêlait à autre chose, accrochant les prunelles sombres de son vis-à-vis.

« Toi je sens que tu as un sacré paquet de trucs à me dire. » Et je serais pas contre en faire des cris étouffés par un oreiller. Avis tout à faire personnel.

Il s’était détourné des papiers après un nouvel instant, y laissant traîner sa curiosité.

« T’as deux trois journées de libres avant qu’on se fasse tuer tous les deux par nos ennemis communs ? Parce que passer un peu de temps ensemble m’intéresse assez. »

Un sourire, d’abord en coin, étirait doucement ses lèvres, l’étincelle n’attendait que de devenir brasier, accrochait ses yeux, s’y perdait un instant. Alors il faisait un pas en avant, debout à ses côtés, sa cuisse frôlant la sienne.

« Tu sais, il y a un truc qui m’a perturbé quand on s’est rencontrés. J’avais l’impression de t’avoir déjà vu. C’est con mais ça m’a tourné dans le crâne pendant un moment. Et en fait on s’est déjà rencontrés. J’ai passé quelques soirées plutôt très sympas ici à une époque. Et j’me souviens t’y avoir vu. »

Il le surplombait, les corps trop proches, se frôlant, le regard noyant le sien, le prenant, l’écorchant, l’absorbant tout entier.

« Je dois bien avoir un paquet de pâtes chez moi. Ça te dit d’y finir la soirée ? » Ou d’y finir la nuit surtout.

J’aurais bien le temps d’éplucher tout ça ensuite.
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Oliver 'Callum' Nox
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Oliver 'Callum' Nox
Dim 18 Avr 2021 - 21:54
Il était temps de régler les derniers détails de la conversation. Il était un peu dans le pétrin, évidemment qu’Oliver n’était pas heureux d’apprendre que son travail avait été usurpé mais en plus que cela le mettait en danger.

- Je suis sûr que tu es assez intelligent pour avoir deviné que je ne suis pas sous-grouillot
- C’était en effet mon sous-entendu. D’où ma question.
- Je suis cadre. Je dirige tout ce qui est gestion des informations, avoua-t’il finalement, préférant jouer la transparence plus qu’aux devinettes. Venait désormais les derniers termes de la discussion. S’il y avait collaboration, bien sûr qu’Oliver aurait des exigences. C’était le jeu de la diplomatie. On avait de rares fois exactement ce qu’on voulait, mais le but était que chacun des deux partis repartent satisfaits.  

- Je bote en touche, commença Oliver au sujet de ses exigences. Mais je demande seulement à avoir le contrôle de ce qu’on fait des informations que je pourrais fournir.

Le général acquiesça doucement. C’était une proposition logique.

- Je ne ferais pas deux fois la même erreur, assura-t’il. Il avait appris sa leçon, et surtout, Oliver n’était plus qu’un bon professionnel. Ils avaient un peu appris à se connaître entretemps.

Ruben observait les mimiques d’Oliver alors qu’il épluchait le dossier. Il sentait en lui la flamme de la belle découverte, cette envie d’en savoir plus. Il semblerait qu’il avait encore plus mouche qu’il ne le pensait. L’enthousiasme d’Oliver était communicatif vu qu’il se mit à sourire à son tour, emporté quant à lui par ce soulagement d’avoir trouvé un soutien externe aux Inquisiteurs, mais aussi d’avoir réussi à séduire le journaliste. Oui, séduire était bien le mot. Il en ajouta une couche en parlant des loup-garous, mais plus pour l’avertir du danger que pour lui prouver ses compétences. Il hocha la tête pour confirmer qu’Oliver était tombé juste en parlant de cette créature, là où Ruben, trois mois auparavant songeait que ce n’était qu’une théorie farfelue. Au moins, Oliver ne lui demanda pas ses sources, ce qui lui évitait de rentrer dans les détails.

- T’as deux trois journées de libres avant qu’on se fasse tuer tous les deux par nos ennemis communs ? Parce que passer un peu de temps ensemble m’intéresse assez.

La température grimpa d’un seul coup, encore plus quand il croisa le regard embrasé d’Oliver. Ces yeux-là lui donnait l’envie de tout plaquer pour eux juste pour effectivement passer trois jours d’affilé à pouvoir les regarder. Il lui répondait par cette même lumière d’envie, alimentée par plusieurs mois d’éloignement et de tâtonnements entre eux. Il s’accrochait déjà à ce premier court frisson lors qu’Oliver frôla sa cuisse. Mais il était un adulte responsable et ne pouvait pas jeter ses obligations par la fenêtre. Il pensait déjà à ses animaux, qui avaient besoin de la main de leur maître pour subvenir à leurs besoins. Si Socrate avait sa chatière pour aller manger quelques rongeurs, c’était le canapé que Jazz allait manger si jamais il ne la sortait pas assez. Il s’était arrangé pour ce soir, mis il faudrait bien qu’il se lève aux aurores aller s’occuper d’eux. Puis il restait un salarié et devait effectuer ses heures. Il se trouve que par le meilleur des hasards, il avait dû échanger un cours avec un collègue, ce qui faisait qu’il ne s’occuperait pas demain des L1 journaliste. La promo de Timothy était aussi sûrement heureuse de se retrouver avec un milieu de semaine allégé en ces dernières lignes droites avant les examens.

- J’avoue, c’est une belle proposition, c’est très tentant, rétorqua-t’il avec un sourire où il se mordit la lèvre. Bon si tu es prêt à partager ce temps avec ma chienne et mon travail... - Il réfléchit - Je peux me libérer demain soir. Jeudi, ce sera plus compliqué, mais vendredi soir je suis libre comme le vent. Bon ça c’est dans l’immédiat.

Il préférait se garder une soirée libre pour pouvoir abattre du travail supplémentaire car il ne savait pas vraiment comment avancera sa correction de copie. Au pire, une soirée avec lui-même lui ferait du bien. C’est pas qu’il n’aimait pas la perspective d’être avec Oliver, mais ça faisait très longtemps qu’il n’avait pas eu un soir posé. C’était un petit plaisir égoïste mais assumé. Il n’a qu’à aviser en temps voulu. Petit à petit, sa main s’était rapprochée de celle d’Oliver alors posée sur la table pour l’attraper avec douceur et sensualité, réponse à la première audace physique de son compère. Sans vraiment prévenir, le journaliste lui fit une révélation : il semblerait qu’il fréquentait ce bar et qu’il se souvenait de lui quand il était barman. Il cligna des yeux, puis ses sourcils se rapprochèrent avant de se lever. Il pourrait songer à une manoeuvre de dragueur à deux balles, mais bon, il était à un doigt de finir dans son lit alors il n’y avait aucun intérêt. Il préférait croire en sa mémoire photographique. Sa mine souligna légèrement son admiration.

- Hé bah dis-donc t’as une sacrée mémoire. J’ai arrêté de bosser ici y’a genre... Ouais 15 ans, quand j’ai commencé à percevoir ma bourse doctorale. Bon... Le prend pas mal mais j’alcoolisais tellement de  gens à l’heure que je ne pouvais retenir que les visages des gens qui me faisaient chier... Et franchement y’a pas mal de fois où ça me démangeait de cracher dans le verre de certains.

Clients qui avaient été sauvés par son professionnalisme et surtout le fait que c’était impossible de le faire sans être vu avec la configuration de la salle.

- C’est quand même marrant le hasard... Conclut-il faute de mieux.

Il sourit jusqu’aux oreilles quand Oliver l’invita chez lui, malgré son appréhension sur un élément. Paquet de pâte. Le 10 du mois. Cela ravivait de mauvais souvenirs, c’est à dire les moments où il était condamné à manger des pâtes au sel, du riz et des conserves premier prix voire les fonds de placards pour ne pas s’effondrer de faim. Y’a quand même mieux pour un premier rencard.

- On a qu’à commander ou prendre à emporter ? Je t’invite, ça me pose pas de soucis. Je connais d’ailleurs un excellent traiteur italien si tu veux rester sur des pâtes... Parce que quitte à finir bientôt enterrés par nos ennemis communs, autant bien manger avant.

Sourire complice, il avait mis sa tête dans le creux de sa main, ce qui le fit se pencher plus vers Oliver. Quitte à mourir dans quelques jours, autant ravir tous les appétits du corps. La panse remplie et les couilles vidées, pour dire ça avec beaucoup de pragmatisme. Il le sentait bien que ni lui ni Oliver ne cherchait une relation sérieuse dans laquelle s’investir. Malgré cela, il n’était pas incompatible d’être attentionné ou de créer des moments doux parmi le désir brûlant qui animait deux personnes. Il regardait Oliver avec ce genre de sourire un peu béat, durant ces quelques secondes de silence qui mettait le temps en suspension. Il lui naissait l’envie de porter ses lèvres aux siennes pour soulager un peu sa convoitise là, tout de suite.

- Dois-je vraiment attendre d’être chez toi pour t’embrasser ? Questionna-t’il finalement dans un éclat espiègle. Après tout, le respect était important entre partenaires.
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Ruben H. Shadwell
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Ruben H. Shadwell
Mar 20 Avr 2021 - 12:48
Les choses avaient été dites, entendues finalement. Une promesse faite et chacun d’eux pouvaient désormais avancer, passer à autre chose. Et s’il était clair qu’en donnant de la matière à Oliver, Ruben activait une certaine flamme chez le journaliste, la tension qui crissait entre eux depuis des semaines n’en était que renforcée. Cette fois, il ne le laissait pas filer. Il était évident qu’ils se plaisaient et d’un regard, d’un frôlement et de quelques mots, Oliver clarifiait les choses, enflammant les prunelles de son vis-à-vis, les imprégnant brusquement d’envies. Et le sourire de Ruben, il y répondait avec un certain contentement, à la fois de voir qu’ils se répondaient, mais aussi très égoïstement fier de provoquer de telles réactions. Plaire est plaisant, c’est aussi bête que ça.

- J’avoue, c’est une belle proposition, c’est très tentant, rétorquait-il avec un sourire où il se mordit la lèvre. Bon si tu es prêt à partager ce temps avec ma chienne et mon travail... Je peux me libérer demain soir. Jeudi, ce sera plus compliqué, mais vendredi soir je suis libre comme le vent. Bon ça c’est dans l’immédiat.
Une flamme dans le regard, Oliver lui répondait d’un sourire amusé imprégné d’une certaine douceur. « On devrait réussir à s’accorder. Après deux trois coups de fil ça devrait se faire. » Traduction : il avait un certain nombre de choses à faire de son côté, un grand nombre de personnes à rencontrer, de travaux à effectuer, sans compter le boulot en parallèle. Mais il était de service le lendemain midi, jeudi toute la journée, et vendredi midi donc le hasard faisait bien les choses. Le surlendemain, Oliver avait rendez-vous dans une galerie pour un contrat qu’un type ne cessait de faire traîner, il avait un entraînement de prévu chaque jour et devait rencontrer un contact vendredi. Bref, il était loin d’être libre, comme toujours, mais certaines choses pouvaient s’annuler ou se reporter. D’autres colleraient plutôt bien… et à vrai dire il n’avait pas imaginé que Ruben réponde présent si vite. Une bonne surprise, pour tout avouer. Posant de nouveau son regard sur les documents, comme un insecte attiré par une flamme, le journaliste laissait ses regards de braise et ses frôlements de cuisse pour survoler un article du regard. Et déjà, l’autre s’était levé à son tour, se penchant sur les documents, sa main s’approchant petit à petit pour finalement prendre la sienne à mesure qu’un sourire naissait sur les lèvres d’Oliver qui en oubliait un instant ce qu’il lisait.

La réflexion qui avait suivi n’était en effet pas une marque d’une quelconque drague, celle-ci était passée en silence et par quelques sous-entendus, rien de plus. Il n’avait pas besoin de davantage pour comprendre ce qui cramait les neurones de son vis-à-vis. Et les siens.

- Hé bah dis-donc t’as une sacrée mémoire. J’ai arrêté de bosser ici y’a genre... Ouais 15 ans, quand j’ai commencé à percevoir ma bourse doctorale. Bon... Le prend pas mal mais j’alcoolisais tellement de  gens à l’heure que je ne pouvais retenir que les visages des gens qui me faisaient chier... Et franchement y’a pas mal de fois où ça me démangeait de cracher dans le verre de certains.
« C’est un avantage d’avoir une bonne mémoire dans mon métier. » Un petit sourire sur les lèvres, il ne faisait pas véritablement preuve de vanité, posait juste un fait avec une pointe d’humour. « T’aurais donc potentiellement craché dans mon verre si j’avais fait mon chieur, je note. » Etait-il un sale con quinze ans plus tôt ? Aucune idée.
- C’est quand même marrant le hasard...

Un sourire entendu, aucune réelle réplique, en profitant pour passer à autre chose, parfaitement explicite dans ses propositions, invitant l’homme chez lui pour la soirée…. Et la nuit déjà bien entamée.

- On a qu’à commander ou prendre à emporter ? Je t’invite, ça me pose pas de soucis. Je connais d’ailleurs un excellent traiteur italien si tu veux rester sur des pâtes... Parce que quitte à finir bientôt enterrés par nos ennemis communs, autant bien manger avant.

Ah mes trois pates noyées dans de la sauce tomate, ça ne te va pas ? Etonnant. Certes, ce mois-ci était un peu dur pour Oliver qui avait limité certaines de ses activités en voyant ses travaux affichés au grand public. Il reprenait difficilement le contrôle autant qu’il le pouvait mais le contrecoup se faisait ressentir, c’était certain.  Enfin bref, s’il voulait lui payer « le resto » qu’il se fasse plaisir, Oliver n’irait pas épiloguer cent-sept ans.
« Si tu préfères. Il faudra les appeler pour passer prendre le repas au passage, c’est tout. »

Et avant qu’ils ferment, au vu de l’heure tardive.

Oui, il s’arrêtait sur ce genre de considérations plutôt que de s’acharner à développer le fait que, peut-être, d’ici peu ils tomberaient tous les deux. Oui, c’était vrai mais cette réalité-là, Oliver vivait avec depuis bien longtemps maintenant. Alors si la peur et la colère étaient là, réactivés par chaque choc récent, le journaliste faisait avec, conscient qu’il en avait traversé d’autres et que malgré l’impression d’être tout petit face à la menace… il était toujours en vie. Alors en cet instant, oui, il se focalisait sur la perspective de la soirée et d’un bon diner.

Pourtant, ni l’un ni l’autre n’avaient amorcé de geste vers leur téléphone, une main dans la sienne, l’autre venant glisser derrière sa nuque, Ruben se rapprochait doucement de lui, un sourire aux lèvres, remplis d’une tendresse qu’Oliver n’attendait pas. Un frisson griffait ses muscles à cette proximité soudaine, Ruben répondant finalement complètement à ses ouvertures. Pourquoi maintenant et pas à leur dernière rencontre ? La réponse, il l’avait à mi-mot et n’envisageait pas une seconde de l’évoquer maintenant.

- Dois-je vraiment attendre d’être chez toi pour t’embrasser ?

Un sourire dessinait ses lèvres où s’écrasait le souffle de Ruben, sa proximité vrillant ses sens.

« Aucune obligation non. » Doucement, il se rapprochait sans le quitter du regard, s’y fondant comme de la lave, frôlant ses lèvres avant de reculer légèrement comme s’il changeait d’avis. « D’un autre côté, ça fait deux mois ça fait deux mois que tu envisages de faire ça, ça peut donc attendre un peu non ? »

Joueur, s’allumait une lueur de défit bravache dans son regard, piquant ses nerfs, tiraillant ses envies. Et doucement, il lâchait sa main, effleurait son avant-bras, passait contre son jean où il tapotait la surface du téléphone avant d’ajouter avec un air mutin : « Appelle ton resto ; ils vont fermer sinon. » puis de s’esquiver, rassemblant les dossiers.

Bientôt, ils quittaient les lieux, la commande passée et découvraient qu’ils étaient arrivés par des moyens similaires.

« Ah ben je vois qu’on est raccords ! »

Se callant au rythme de Ruben, Oliver le laissait passer et le guider dans les rues de Londres qu’il connaissait maintenant comme sa poche. L’envie d’accélérer, de prendre un certain nombre de raccourcis le démangeait, il devait l’avouer mais, discipliné, Oliver laissait l’autre faire et suivait calmement. Cependant, arrivé au restaurant en question, il n’avait pas tardé à afficher un petit sourire en coin.

« Hey Oliver ! T’avais pas fini ta soirée toi ? »

Le cri avait percé la nuit avant même qu’il ne mette pied au sol devant le serveur qui profitait du calme de la fin du rush pour s’en griller une avant d’entamer le nettoyage des lieux. Après un regard en coin à Ruben, amusé, Oliver claquait dans la main de son comparse tout en bloquant son vélo mu par la force de l’habitude.

« Si si, t’as suivi. Je me livre moi-même ce soir ! »

L’autre posait le regard sur Ruben un instant, étonné, mais, s’il en pensait quoi que ce soit, il ne fit pas de commentaires.

« Ah ouais je vois. Hey on te voit toujours jeudi au fait ? »
« Bien sûr, tu crois quoi, que j’vais me défiler ? T’aimerais trop ça. J’te présente Ruben au fait.  »
« Salut… Greg. » Une main tendue, toujours un peu perplexe, manifestement, Gregory se retournait bien vite vers Oliver. « C’est ça ouais… Moi je maintiens que tu vas lâcher. Ah, tient, ta bouffe ! »
« J’te ferais pas cette joie ! Merci ! Allez bonne soirée Greg, bon courage ! »
« Ouais, toi aussi, bonne soirée. … A..musez-vous bien. »

Un clin d’œil du journaliste, la bouffe en main et déjà, il remontait sur le vélo. L’arrêt avait été rapide, rien que le temps d’échanger quelques mots avec un collègue de travail et de sport et, déjà, ils pouvaient repartir avec la nourriture.

« Tu me suis ? »

Attendant la réponse, Oliver décollait finalement, se glissant dans les rues de Londres, maîtrisant son rythme, pas tout à fait certain que Ruben avait la même aisance que lui, avalant bientôt la distance qui les séparaient de son immeuble.

Assez ancien, il était tout de même bien entretenu, les parties communes avaient été refaites il y avait quelques mois et à l’intérieur, tout était propre. Déposant les vélos dans la cave, ils ne tardaient pas à remonter à l’étage, longeant le couloir pour entrer dans l’appartement… de droite.

Celui de gauche était le sien, celui de droite, celui de Charlie. Pourtant c’était bien sa clef qu’il entrait dans la serrure et sa porte qu’il poussait.  Ces lieux, Oliver avait fini par les investir après le départ de la mère de son fils et si, ça et là, traînaient toujours des traces de l’enfant, son père n’ayant pas eu le cœur de tout ranger, son matériel avait lui aussi envahi les lieux. Dans le fond, des photos affichées pour une éventuelle exposition. Sur la table de la cuisine, du travail de recherche. Là, non loin, une lampe pour l’exposition photo et internet. Ici, des poids. Là, un arc.

Déjà, il refermait la porte, allumait les lumières et déposait le sac de nourriture sur la table.

« Bienvenu chez moi. »

La réalité, c’était que certaines de ses enquêtes, plus sensibles, étaient cachées dans l’autre appartement. Ici en revanche, parmi les photos destinées à l’exposition, se trouvaient certaines captures de Shanelle, ses yeux reflétant systématiquement étrangement la lumière de l’appareil.

Les lieux de vie étaient relativement vastes, surtout pour Oliver qui vivait dans un appartement bien plus petit à côté. Quelques photos de lui, de Charlie, du petit, par-ci par-là. Mais si on ouvrait le réfrigérateur ou les placards, en effet, ceux-ci commençaient à sérieusement manquer.
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Oliver 'Callum' Nox
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Oliver 'Callum' Nox
Jeu 6 Mai 2021 - 23:01
Leur discussion purement professionnelle avait petit à petit dériver vers quelque chose de plus agréable, une vraie discussion en tête à tête. Bien sûr que Ruben avait accepté sans sourciller de mettre entre parenthèse la plupart de son emploi du temps. Il ne savait pas combien de temps on allait lui foutre la paix. Autant s’amuser un peu avec un bel homme qui partageait les mêmes hobbys. Autant crever avec tous les appétits satisfaits, physiques ou intellectuels. Séduit, il l’était complètement, et il aimait ce petit manège entre eux, ces contacts opportuns qui se servaient de leur conversation comme excuse. Il fut surpris d’apprendre qu’Oliver se souvenait de sa tête genre... Il y avait quinze ans au minimum. Impressionné par sa mémoire, il ne put que le féliciter. Il était incapable de l’inverse, surtout qu’il voyait beaucoup trop de monde par heure, comme il l’avait expliqué. À part si il avait pris le client en grippe... Oliver plaisanta en lui demandant s’il avait pu cracher dans son verre.

- Nan, impossible. J’ai été trop droit même si j’aurais bien salé certains Bloody Mary avec mes glaires...  - Élégance bonjour.  - Au moins, tu sais maintenant que je sais faire des supers cocktails , ajouta-t’il dans un clin d’oeil. Oui c’était quand même amusant le hasard. Ils s’étaient sûrement vus quelque fois sans penser que le destin leur réservait certainement autre chose... En même temps à l’époque, il sortait sûrement avec James, alors il n’était pas très intéressé par les autres. Puis il avait plaqué James pour Aurea. Aurea l’avait plaqué pour son monde. Bref, pas trop le temps de se lambiner. En effet, il fallait commander le restaurant. Pourtant Ruben se perdit sur le chemin. Il avait très envie de goûter à ses lèvres. Mais c’était sans compter qu’Oliver lui mis un méga stop dans la figure juste pour le faire chier. Il se contenta d’un sourire complice, signe qu’il avait compris le message. Peut-être qu’en effet, il serait dangereux de trop s’approcher du nectar... S’il était très frustré par ce refus, il ne le montra pas. Ça lui ferait trop plaisir à ce p’tit con, il le sentait. Après tout, on est encore plus désirable en se faisant désirer, et ça marchait complètement à cet instant. Il ne quittait pas des yeux la lueur taquine d’Oliver, dont les contacts joueurs étaient très (trop) agréables. Son impatience le tiraillait encore plus, avant que le journaliste ne le fasse revenir à la réalité. Ah oui c’est vrai, le resto. Un bref appel plus tard, ils quittèrent les lieux. Pile à temps avant que l’activité du club ne démarre vraiment, c’est à dire quand les gens ont eu le temps de déjà prendre quelques verres pour finir à se décider à bien finir la soirée.
Bref retour dans la réalité, ils devaient quitter la salle VIP avant que l’activité du club ne batte son plein. Ruben prit la peine de remercier le patron pour ce petit service, et à son avis, il avait dû comprendre que son rendez-vous s’était très bien passé. Il décrocha un sourire quand il vit qu’Oliver se déplaçait aussi en vélo, comme une énième preuve qu’ils étaient définitivement sur la même longueur d’onde. Une fois sur leurs vélos, les deux hommes traversèrent Soho pour aller se rendre à une des adresses favorites de Ruben. Il n’était pas aussi sportif que son compère, mais il se démerdait même sans assistance électrique. Alors que Ruben détachait son vélo après avoir récupéré leur commande, Oliver fut interpellé par ce qu’il compris être un collègue. Celui-ci arborait une sacoche avec logo de kangourou blanc sur bleu clair, entreprise de livraison que le prof identifia tout de suite. Il n’avait jamais recours à leurs services car il ne souhaitait pas soutenir leur manque d’éthique. En plus, quitte à payer le resto, il préférait généralement avoir le cadre et le service avec. Mais il comprit que ça ne devait pas être la joie financièrement pour le journaliste, ce qu’il avait déjà soupçonné avec son sachet de pâtes. Ce n’est pas le genre de travail qu’on accepte de gaité de coeur. Il se dit qu’il faisait bien de lui payer le restaurant, si jamais ça pouvait lui permettre un petit plaisir qu’il n’aurait pas pu s’acheter, il lui offrait volontiers. Il savait ce que c’était de faire des jobs de merde payés au lance-pierre, où même se payer un menu à Mac Do était un repas de réveillon. De plus, il se disait que la situation d’Oliver avait sûrement un lien avec le fait qu’il était obligé de faire profil bas. Il se sentait un peu con, sur le coup. Pendant qu’Oliver discutait, il saisit la main du nouveau venu puis lui adressa quand même un sourire chaleureux. En effet, Oliver n’avait pas fini sa soirée, mais c’était un autre genre de soirée un peu sportive qui se profilait, très cher Greg. Le prof ne dit rien, il ne souhaitait pas s’imposer dans la conversation qui fut courte. Comment ça, «amusez-vous bien» ? Est-ce que c’est écrit en gros sur leurs visages «ce soir on nique» ou ça se passe comment ? Bref, il laissa Greg partir et démarra son vélo, laissant Oliver le guider jusque chez lui. Il avait clairement un peu d’avance sur lui, mais Ruben ne s’embêtait pas trop à couvrir son retard tant qu’il arrivait à saisir où il l’emmenait. Le journaliste avait bien finit par s’arrêter quelque part. Ruben le rejoint, sentant un peu leur écart de condition physique. Il avait en tête la voix sarcastique de Naveen qui lui soufflait «Bientôt la retraite mon vieux». Il jeta un oeil au bâtiment sans aucun jugement, il était plutôt classique dans ce quartier de Londres bien qu’ancien. Il suivit Oliver pour ranger ls vélo dans la cave, et comme il était du genre méfiant, il préféra quand même le barder de ses deux antivols. Il préférait passer pour un parano plutôt que se retrouver le lendemain sans vélo. Il le suivi ensuite dans les étages et dans les couloirs, jusqu’au moment où il glissa une clef dans une serrure. Ruben sentit son coeur se serrer un peu à cause du doute. Cela faisait bien longtemps qu’il était pas entré dans l’appart d’un mec pour un coup d’un soir. Certes, il avait eu d’autres coups d’un soir depuis Aurea, mais en général il se démerdait pour les emmener chez lui, en terrain connu et rassurant. Enfin, c’était surtout CE mec. Celui autour duquel il tournait depuis quelques mois. Il espérait juste que personne ne serait déçu... Sa curiosité chassa ses appréhension lorsqu’il pénétra dans l’appartement d’Oliver. On apprenait beaucoup de choses sur une personne en observant son lieu de vie. Il repéra tout de suite ce qu’il savait déjà, c’était un sportif dont le travail envahissait totalement son espace. Il faisait la même chose avec ses photos ou ses articles que lui-même avec les livres, il y en avait dans chaque recoin. Tu m’étonnes qu’ils n’avaient jamais le temps de se voir, leurs passions prenait autant de place dans leur vie que dans leurs appartements respectifs. Ce qui l’intrigua fut différent. Parce qu’il était père, parce qu’il avait rangé un million de fois des bodys et des jouets, il comprit qu’un enfant avait habité ici. Un regard avisé, il identifia des photos avec un enfant et une femme qui devait être sa mère. Le gamin encore jeune portait quelques traits d’Oliver selon lui. Ou alors c’était sa méfiance qui lui soufflait qu’il était peut-être en train de tromper sa compagne pendant son absence ? À moins que ce soit sa belle-soeur, c’était possible aussi. Il y avait quinze mille raisons pour lesquelles une femme avec un enfant pouvait se retrouver à vivre sous le même toit qu’un homme célibataire. Peut-être aussi que la situation d’Oliver ne lui permettait pas d’avoir son propre appartement et qu’une personne de sa famille l’hébergeait. En effet, il connaissait les prix du quartier et s’il avait vu juste, Oliver ne devrait pas pouvoir se permettre de payer ça seul.  Mais en même temps... Plus il regardait ces photos plus le gosse lui semblait avoir un air de famille, et c’était le genre de photo qu’on faisait plutôt avec son enfant. Tous ces indices ça et là le laissait un peu perplexe, car avec un millier de questions.

- Tu vis avec eux d’habitude ? Se lança-t’il finalement en désignant la photo. Question vague, du moins assez pour ne pas trop se mouiller, mais pas trop afin qu’Oliver puisse lancer le mode flashback.
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Ruben H. Shadwell
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Ruben H. Shadwell
Ven 14 Mai 2021 - 23:26
La porte de l’appartement était franchie, Ruben entrait dans son intimité, mais qu’en partie. Comme l’antichambre des réelles recherches, l’appartement de Charlie constituait un lieu plus neutre, où il maîtrisait bien plus facilement ce qu’on pouvait y trouver. Ici, la majorité des pistes qu’il exploitait et creusait jusqu’à les essorer tout à fait disparaissaient. Oliver séparait, conscient qu’il y avait des risques à rassembler toutes ses cartes au même endroit. Le journaliste avait déjà anticipé de potentielles dérives, conscient que ce qu’il fournissait à Ruben n’était par essence plus en sa possession et comme tout document, une fois public – ou du moins relayé – il ne lui appartenait plus. Il s’agissait d’une loi qu’il avait intégrée bien vite au cœur de son métier et ce cadre-là lui avait sans doute sauvé la peau. Maîtriser ce que l’autre possède, surtout s’il s’agit d’informations. Après tout, l’adage ‘le savoir, c’est le pouvoir’ n’était pas issu d’une idiotie. Alors ici, Ruben en apprenait, bien des choses. Il découvrait un appartement qui l’était pas le sien, un job alimentaire qui lui prenait la moitié de son temps libre, des marques d’un grand nombre d’activités culturelles et sportives, certaines rémunératrices, d’autres non. Non, Oliver ne roulait pas sur l’or mais était sans doute plus à l’aise que Ruben pouvait le supposer. Cependant, il ne développerait pas ses diverses activités. Ça n’était pas le sujet et si son budget avait été durant longtemps un sujet d’inquiétude, ces derniers mois le journaliste avait appris à faire autrement, prenant conscience qu’il s’en sortirait toujours en cas de problème. Non loin d’ici, sa voiture dormait dans un parking, ça et là, quelques vestiges de ce qu’elle avait été durant des mois : une maison, un refuge. La seule protection qu’il lui restait contre la rue. La dernière étape avant de toucher le fond. Il savait, bien sûr, qu’en l’invitant ici, Oliver lui donnait des informations sur lui-même. Informations contrôlées, spécifiques, maîtrisées. A l’inverse parfait pourtant, de cet environnement où sa présence se manifestait par l’absence d’ordre, les différentes zones empiétées doucement au fil du temps.

Posant les affaires, il voyait Ruben s’arrêter sur les jouets pour enfant, le regard accrochant quelques photos par-ci par-là, devinant tout le propose de ses pensées. Les rouages marchaient sous sa caboche et il pouvait presque les voir dessiner toutes les possibilités que cet appartement pouvait renfermer. Etait-il marié, sa femme partie avec leur fils ? Etait-il en train de la tromper ? Y avait-il autre chose dans cette relation ? Un frère, peut-être ? Hébergé par quelqu’un de sa famille ? Cet enfant lui ressemblait-il ? Déballant le repas, Oliver l’observait avec un petit sourire en coin, s’amusant de le voir mouliner ainsi quand lui savait qu’il n’y avait aucun piège d’aucune sorte. Pas de compagne ou de compagnon caché, RAS.

- Tu vis avec eux d’habitude ?

Un petit rire en sortant le dernier emballage du sac plastique qui les avait contenu durant le voyage.

« J’me demandais combien de temps tu tiendrais avant de poser la question… Et comment tu la tournerais pour que ça fasse le plus neutre possible. » Un petit air moqueur dans ses yeux rieurs et Oliver lui adressait un grand sourire détendu. « C’est mon fils, mais c’est pas ma femme, si telle est la question sous jacente. Même si j’avoue qu’il y a de quoi se poser des questions. J’habite chez elle pour un temps. Elle est partie pour affaire. »

Avec mon fils, oui. Ça craint, oui.

Pourtant, Oliver ne développait pas le négatif, évoquant ces faits avec un sourire amusé, accrochant le regard de Ruben, notant l’hésitation un seconde dans son regard alors qu’il sortait les plats.

« Enfin, à ta place j’avoue que je ne me croirais pas. » Un petit rire amusé, clairement, plus habitué que son collègue à ce genre de soirées, Oliver n’en était pas à son premier rodéo et sincèrement, un type comme lui, il l’aurait estimé menteur par défaut. Est-ce que ça l’aurait arrêté pour autant ? Sans doute pas.

Comme un coup du sort, la tablette s’était allumée derrière lui, lâchant un ‘dong’ sonore qui attirait son attention. Là, sur l’écran, le petit au centre, les deux parents sur les côtés. Et dans sa poitrine, quelque chose qui se déchirait toujours un peu plus à cette vue. Mais pour l’heure, le sujet n’était pas là. Bien sûr qu’il était suspect, et ça l’amusait profondément. Or là, justement, il s’agissait d’un message de Charlie qu’il déverrouillait avant d’hésiter une seconde.

« Tu sais quoi ? Pour mon estime personnelle, je vais te le prouver. » A cette heure là, oui, tout à fait. Et la seconde suivante, le son de l’appel résonnait, déjà décroché pour que, de sa plus belle voix de douçâtre, il salue celle qui aurait clairement pu être sa femme.

« Salut mon cœur, tout va bien. » Tout va bien, oui, parce qu’à cette heure là, elle s’inquièterait sans doute de ce qui avait pu lui arriver. Et ‘mon cœur’… parce qu’il était un véritable troll dans l’âme, un gamin de tous les jours et qu’il aimait autant la faire tourner en bourrique que faire mariner Ruben.
« Ah ouais, ‘mon cœur’, d’accord, très bien. Tout va. Tu sais que tu m’as appelée il y a quatre heures à tout péter ? »
« Ouais, j’peux plus me passer de toi. »
« Au point de m’appeler en pleine nuit.. » Chez elle, le soleil déclinait à peine pourtant, mais le fait qu’elle ai en tête le décalage horaire et l’heure qu’il pouvait faire ici avait quelque chose d’assez amusant. Attendrissant aussi.
« J’ai juste une petite question et je te laisse. Pourrais-tu énoncer s’il te plait la nature de nos relations ? »
« … Toi tu as ramené quelqu’un chez moi et il te soupçonne de me tromper. » Oh c’est pas l’genre…
« Tout juste ! » Si son ton aurait parfaitement pu être accusateur, ça n’était pourtant pas le cas.
« Bien ! C’est donc pas une ou un immonde salopard. »

Un petit rire et il se tournait vers Ruben, un coup d’œil entendu.

« Congrats, t’es donc pas un immonde salopard. » Rien de plus car déjà, la photographe avait repris la parole, d’un ton léger, nullement affecté par cette conversation.
« Bon, ok, ami d’ami, j’ai eu une surprise suite à une nuit ensemble. Aucune relation amoureuse d’aucune sorte. » Au moins comme ça, les choses étaient claires. Enoncé net, concis, sans bavures. Merci Charlie.
« Oh tu me vexes là ! »
« C’est ça ouais, allez trompe-moi bien. J’ai même pas ton fils sous la main pour te tenir la jambe et péter ton coup, c’est beaucoup moins drôle. »

Cette fois, il riait franchement, lui envoyant un baiser à travers l’écran.

« Navré d’te l’annoncer mais j’aurais raccroché quand même. Merci Charlie. Allez bonne soirée. »
« Bonne nuit ! Salut bel inconnu ! » Car elle l’avait vu derrière lui, le saluant avant de raccrocher. 3min de conversation grand maximum et Oliver se retournait vers Ruben, un petit sourire en coin au bord des lèvres.

« Je suis dorénavant lavé de tout soupçons. » Ou alors il était apte à monter de sacrées combines pour coucher, ce qui n’était pas faux concernant la première partie de la réflexion, mais tombait tout à fait à l’eau pour la seconde. La tablette avait retrouvé le chemin de la table, et le journaliste se désintéressait à présent du repas, rejoignant son invité, son corps s’invitant près du sien, ne tardant pas à le faire percuter la table à manger de ses reins. La braise de son regard dans le sien, d’une main, il glissait un doigt sur son bras, grimpait jusqu’à son épaule, passait sur sa nuque et l’attirait contre lui, s’emparant de ses lèvres sans plus attendre. Le grain de sa peau, la saveur de son épiderme, il les goutait, les découvrait, avide de cette sensation que procure un baiser si longtemps désiré. S’emplir de l’odeur de l’autre, remplir les vides des corps qui se cherchent, s’attendent, se désirent en silence, par des regards sans équivoques, accrocher le souffle de l’autre, le sentir basculer un instant, se couper, reprendre, légèrement plus court, déraillant par moment… qu’il aimait ces sensations. Qu’il aimait sentir le désir le prendre comme un poing dans le bas ventre, plonger son regard dans celui de l’autre, y sentir pulser la vie, grandir l’envie, le voir oublier tout le reste quand doucement, il s’y coulait totalement comme pour prendre possession de chacune de ses pensées. Comme pour faire disparaitre tout ce qui pouvait subsister encore autour d’eux et ne plus laisser que ça, des prunelles irradiées de lave qui se faisaient face, se répondaient, s’attendaient.
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Oliver 'Callum' Nox
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Oliver 'Callum' Nox
Mer 23 Juin 2021 - 0:36
Est-ce qu’il venait de faire une montagne russe et de passer de la curiosité à la confusion la plus totale ? Car il ne serait pas attendu à se retrouver dans une telle situation alors qu’il s’apprêtait à finir dans le lit d’un mec. Rembobinons un peu. Ruben découvrait l’appartement dans lequel l’avait emmené Oliver. Connaissait le prix du quartier et ayant déduit les moyens du journaliste, il savait qu’il ne pouvait pas payer une telle surface seul. Surtout, son papa-radar avait tout de suite repéré la présence d’un enfant en ces lieux, et aussi le gosse présent sur l’une des photos. Il se posait alors quelques questions, et sa curiosité l’emportant, il finit par poser la question.
Quand Oliver lui répondit, il se sentit un peu troublé. Son regard malicieux dans le sien, sans doute. Ou l’impression de s’être fait anticiper un peu trop vite. Les deux à la fois sûrement, mais surtout son sourire parfait qui était une provocation pour ses lèvres envieuses des siennes. Cependant, il mettait son désir de côté, il essayait de s’habituer à ce nouvel environnement mais aussi de connaître mieux son... partenaire.

Puis il lui avait confirmé que c’était bien son fils, il ne put s’empêcher de commenter  dans un sincère sourire:

- Il est très mignon. Mais franchement, il pourra pas te renier, il a ta tronche.

N’importe qui aurait sentit à ce moment qu’il aimait sincèrement les enfants. Peut-être parce que très jeune, on lui avait mis Violet dans ses bras, et il avait vu cet être fragile, sa petite soeur, qui demandait juste quelqu’un de plus âgé pour la protéger. Puis il y avait eu Esmé, Max, Dylan. On lui avait bien fait comprendre qu’en tant qu’ainé, il était responsable des plus jeunes. Ce n’était pas joyeux tous les jours d’avoir tant de poids sur les épaules, mais il avait trouvé quelque chose de plaisant dans ce rôle. Alors quand il avait tenu Alice, puis Owen la première fois dans ses bras, c’était une émotion incroyable. Le souvenir de cette joie avait une teinte amère, de la tristesse de ne pas pouvoir les voir grandir. Bien qu’il ne le montrait pas, il compatissait pleinement envers Oliver quand il lui expliqua que sa mère était partie pour affaire. Il avait l’impression que le départ de la mère et de l’enfant avait été précipité, mais ce ne serait pas que pour quelques semaines.

- Enfin, à ta place j’avoue que je ne me croirais pas.
- C’est toi qui vois dans le fond. Si tu me mens, je serais déçu mais pas responsable, répondit-il dans une objectivité implacable, cachée dans un sourire en coin. Sa meuf, ses problèmes. C’est avec elle qu’il doit s’arranger en cas de pépin.

- Elle est partie pour combien de temps ? Questionna-t’il par simple curiosité. Tout cela avant que la tablette sonne et que l’attention d’Oliver se reporte sur son message. Ruben fronça les sourcils : prouver quoi ? Attend, il appelle vraiment la mère de son gosse au milieu de la nuit avec son plan cul du soir en arrière-plan ? Le temps que le prof réalise, la dénommée Charlie apparut sur l’écran, dans une conversation qui semblait être juste celle de deux bons potes qu’autre chose. Ruben avait juste envie de se cacher sous une table comme sa chienne pendant un orage. Il n’était vraiment pas dans son élément à porter le titre du mec qu’on a ramené chez soi. Il savait qu’il ne faisait rien de mal, mais il sentait la pression peser sur ses épaules. Il avait peur de déplaire, de décevoir, et il se retrouvait face à un homme plus jeune mais semblerait-il bien plus expérimenté. Il se demandait si Charlie était vraiment son nom, où si elle s’appelait Charlotte. Le hasard était drôle vu que Charlie était le pseudo qu’il utilisait pour s’anonymiser dans ses affaires d’Inquisiteur.

- Congrats, t’es donc pas un immonde salopard.

Honnête avec ses relations amoureuses oui, mais il était sûrement un immonde salopard pour d’autres trucs. Peut-être même sans le savoir. [On se calme Sohvann] Ceci dit, la conversation lui apporta des éléments intéressants. La naissance de son fils ne semblait pas une décision prise à deux, mais de Charlie. Il ne souhaitait pas juger, le désir d’enfant était quelque chose de très personnel. Surtout, Oliver semblait proche d’elle, du moins ils avaient une bonne entente. Bon, c’était mieux pour le gamin après tout... Il se rendit compte qu’il essayait surtout de ne pas penser au moment présent.

- Bonne nuit ! Salut bel inconnu !

Par réflexe, il avait salué la dame, même s’il avait encore une terrible envie de disparaître. Il était assez gêné qu’une inconnue sache des choses plutôt intimes sur lui. Puis il n’aimait l’idée qu’elle l’aie directement étiqueté comme le coup d’un soir. Ou de plusieurs soirs, on ne sait jamais. Il fut soulagé quand Oliver raccrocha, mais il se demandait toujours si ce qui était arrivé était bien arrivé. Profitant sûrement de sa confusion, le journaliste s’approcha de lui. Ruben retrouva son sourire un peu mutin, tandis que ses yeux luisaient à nouveau d’envie. Il frissonnait à son contact. Sentir sa peau contre la sienne, ses lèvres, réveillait son avidité. Il n’aimait pas perdre le contrôle des choses. Mais sentir son corps musclé contre lui, la force de ses bras qui l’emmenait contre la table avait quelque chose d’agréable. C’est qu’il était doué cet enfoiré. Il pourrait le plaquer complètement contre cette table, il ne dirait rien. Il avait juste envie de lui, de se laisser porter par la fièvre et oublier sa tendance à toujours anticiper, calculer. Il comprenait pourquoi Oliver avait cuisiner son impatience. S’il l’avait embrassé dans cette salle, il aurait été dur de ne pas aller plus loin. Ça aurait comme retirer un délicieux fruit après n’en avoir eu qu’une bouchée.
Mais ce qu’il aimait encore plus, c’était laisser les rênes pour les attraper à nouveau. Il était un sale môme dans le fond, le genre à ne pas aimer à faire ce qu’on attendait de lui. Agrippé à la nuque d’Oliver et le fessier calé contre le bord la table, il avait trouvé un certain équilibre qui lui permettait de lever sa jambe gauche. Son genou commença à glisser vers le haut, le long de la cuisse d’Oliver. Ses lèvres frôlaient l’angle sa mâchoire pour remonter vers le lobe de son oreille.

- Tu n’as pas faim ? Souffla-t’il. Il avait bien appuyé sur le double sous dans son petot sourire en coin. Traitre, son genou frôla l’entrejambe de son partenaire avant que sa jambe ne retrouve le sol. Il se détacha un peu, juste une petite distance assez suffisante pour faire croire qu’il pouvait partir à tout moment pour le faire autant mariner que les antipastis dans le sac.

-- Ça risque de refroidir...  

Pas eux en tout cas, ils étaient chauds bouillants. À vrai dire, même s’il aimait beaucoup ce traiteur, il avait très envie d’autre chose. Ses doigts avaient trouvé doucement le chemin de sa peau, de sa main à son bras, et son souffle se rapprochait à nouveau de ses lèvres. Il cherchait doucement à le connaître, tout comme à apprivoiser ses désirs.
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Ruben H. Shadwell
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Ruben H. Shadwell
Mar 6 Juil 2021 - 16:12
- Il est très mignon. Mais franchement, il pourra pas te renier, il a ta tronche.

Il y avait dans ce sourire quelque chose de profondément triste qui rebondissait d’un regard à l’autre. Eidan était dans sa vie depuis quelques mois à peine mais il avait tout changé, jusqu’à la structure même de son existence. Si Oliver vivait jusque là au jour le jour, acceptant le lâcher prise face à l’inconnu, avec un enfant, l’équation changeait du tout au tout. Le voilà engagé dans un appartement plus grand, avec un travail épuisant mais stable. Ruben avait-il raison d’estimer qu’il n’avait pas les moyens ? Oui et non. Ce mois-ci était clairement compliqué, par la faute directe des Inquisiteurs. Pour autant, ses revenus sur le net, ses expositions et ses partenariats suffisaient habituellement à subvenir à son existence. Mais cet enfant qu’il avait accepté avec plus de facilités qu’il avait cru… il rebattait toutes les cartes. Derrière l’engouement joyeux, les artifices, la conversation amicale et enjouée qu’il partageait avec Charlie, il y avait une souffrance réelle. Une angoisse sourde pour ce petit qu’il savait menacé par Storn lui sciait les jambes et lui enserrait la poitrine. Quand Charlie rentrerait-elle avec l’enfant ? Il n’avait pas eu le temps de répondre que déjà, elle appelait. Et il ne répondait pas, car il n’avait simplement pas la réponse. Storn était là, dans chacun de ses battements de cœur, rappelant sa présence par l’absence. Et si Oliver taisait ce qui crachait dans ses neurones, il savait pourtant ce qu’il avait enclenché, conscient qu’il avançait à présent sur des chemins de l’illégalité amoraux. Qu’il ne ferait plus jamais demi-tour à présent qu’il avait cette confirmation crasse que les Inquisiteurs ne pourraient rien pour lui. Pas plus que Ruben. Il était seul. Seul pour protéger son fils d’un sorcier. Des sorciers ? Si Storn était capable de telles violences sur lui, d’en menacer son fils et la mère de celui-ci… de quelle autre forme de monstres le monde qu’il ne faisait qu’effleurer était constitué ?

Alors il souriait. Il feignait la normalité et raccrochait avec celle qui devenait jour après jour une véritable amie. Il n’y avait fondamentalement rien d’autre à faire à l’heure actuelle que de profiter de chaque instant de calme, espérant sans trop y croire que cet individu finirait par lâcher prise. Mais il savait qu’il ne tarderait pas à rendre tout ça officiel. Pour l’instant, il jouait, de son propre aveu. Avec lui. Comme s’il était un être inférieur avec qui il aurait pu se permettre n’importe quoi. Voilà sans doute ce qu’il était à ses yeux. Il n’y avait que l’expérience qui le faisait tenir. Habitué à être mis au pied du mur, à chercher les failles, à ne jamais s’estimer vaincu, Oliver savait déjà ce que faire face à plus gros que soi voulait dire. Et chaque fois, il avait remporté la partie. Voilà pourquoi il souriait, bouffait la distance entre lui et Ruben, et laissait de côté tout ce qui lui crachait pourtant à la gueule. Parce qu’il ne cédait ni au désespoir ni à la panique, refusait de s’avouer vaincu. Et parce qu’il n’était pas homme à lâcher l’affaire, il n’en oubliait pas de vivre. Il posait son regard sur cet homme d’où il sentait la braise grésiller, en saisissait le corps pour venir chercher ses lèvres et réduire enfin la distance si longtemps maintenue. Voilà tout ce qu’il voulait en cet instant. Ni parler de son fils, ni des Inquisiteurs ou de leur mort à venir. Et certainement pas de ce qu’il taisait sans cesse, des retombées dramatiques que l’erreur de Ruben pouvait avoir sur lui. Le goût de ses lèvres, la tension de sa main sur sa nuque, la pression de ce genou qui remontait le long de sa cuisse, chaque détail écrasant brusquement la violence de son quotidien pour le remplacer par quelque chose de plus vif, de divinement brusque dans ses nerfs. L’envie s’enflammait, si longtemps laissée de côté pour des besoins professionnels qu’elle claquait brusquement dans ses nerfs alors qu’il glissait le long de sa mâchoire en réponse, l’effleurait du creux de ses lèvres pour remonter jusqu’au lobe de son oreille, lâchant contre elle un souffle qui s’insinuait en lui comme un long frisson de désir.

- Tu n’as pas faim ?
« Oh, si… t’as pas idée.. »

Ce rictus sur ses lèvres ajoutait en intensité au regard qu’il lui lançait, ne laissant aucune interprétation possible quant à l’interprétation. Oui, il avait faim. De lui uniquement. Le reste attendrait bien. Et ce genou qui venait le frôler, vile tentateur, ne faisait que faire grésiller plus violemment encore le désir dans son regard.

- Ça risque de refroidir...
« ça j’en doute fortement tu vois… » Informations contraires qu’il ne saurait interpréter si Ruben ne jouait pas à lui faire croire qu’il pouvait s’arrêter, là tout de suite. L’idée était passée, oui, rapidement effacée par la distance qu’il réduisait de nouveau légèrement, sa main venant chercher son bras dans un geste supposant le contact, l’envie. La suite. « L’italien peut attendre.. On va commencer par s’occuper du colombien, si ça te dérange pas.. »

Le ton de l’humour et du désir complétaient un sourire franc et avide sur les lèvres, ses doigts bientôt glissés dans ses cheveux, il reprenait cette bouche dans un baiser plus marqué cette fois. Et l’envie, elle grimpait à chaque seconde, se dessinait quand il traçait les contours charnues de celles qu’il avait trop désiré déjà. D’un souffle écrasé contre son épiderme, il réduisait la distance, laissait courir une main sur sa cuisse, remontait plus haut, frôlait l’os de sa hanche d’un pouce avide jusqu’à grimper le long de son torse quand, de l’autre, il descendait contre sa nuque, sa clavicule, dessinait le contour d’un pectoral avant de glisser le long du tissu. Ses deux mains se rejoignaient alors à mi chemin, ses doigts se refermant contre le tissu qu’il enroulait contre lui pour tirer l’homme plus près encore. Si près, même, qu’il ne tardait pas à reculer, le tirant en arrière avec lui sans jamais vraiment quitter ses lèvres. Les lieux, il les connaissait trop pour se soucier de se diriger, même à reculons. Ainsi, d’un coup de talon, il faisait voler la porte derrière lui, tirant Ruben jusqu’à ce qu’il se laisse basculer sur le matelas, l’attirant sur lui. Dos au matelas, légèrement redressé, ses baisers s’y faisaient plus poussés, ses mains glissant sur lui, chaque fibre de son être attachée à entendre son souffle s’accélérer et son cœur percuter sa poitrine, à sentir ses gestes devenir fébriles à mesure que le temps passait, avides et impatients. Torse, dos, cuisses, ses doigts s’insinuaient déjà sous le tissu du pantalon, arrêté à la deuxième phalange, à la fois pour se donner le temps de capter le moindre refus de sa part… et pour envisager de défaire la ceinture qui l’empêchait d’aller fondamentalement plus loin.

Alors bientôt, celle-ci se trouvait défaite, le journaliste s’amusant à l’enlever tout à fait pour la balancer un peu plus loin avant de se redresser, perdant ses lèvres contre son cou, enivrant ses sens de cet homme qu’il n’avait cessé de désirer depuis leur première rencontre. Pinçant sa peau de ses incisives, il glissait ses mains sous son haut, les remontant doucement, plissant alors le tissu sur ses avant-bras, s’accumulant comme un accordéon.

Le désir saturant ses synapses, bientôt, il le faisait basculer pour passer de nouveau au dessus de lui, retirant son haut d’un geste impatient.
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Lun 23 Aoû 2021 - 13:02
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