"L'important n'est pas de guérir, mais de vivre avec ses maux" [Timothy]

Les journées passaient, et au final se ressemblaient : fac, boulot, fac boulot ; avec quelques diversions ci et là. Au moins lorsqu'il travaillait sur ses cours et des devoirs, il avait l'impression d'un peu moins penser à tout ça. Néanmoins la conversation de la veille avec Bethany lui laissait, comment dire ça, un sentiment qu'il avait du mal à exprimer, ne sachant pas si c'était une bonne chose ou pas. Il ne savait pas s'il pouvait vraiment lui faire confiance ou pas, il ne savait pas ce qui pourrait être tirée de cette conversation et il n'aimait pas ça. Probablement, par ce qu'il craignait quand même un peu ce qui pouvait lui arriver, mais surtout par ce que cela impliquait aussi probablement ses amis, sa mère et ça c'était quelque chose de beaucoup plus gênant à ses yeux, par ce qu'ils n'y étaient pour rien dans ses choix, il n'était pas normal qu'ils doivent payer un quelconque prix de ses erreurs. Parfois, il arrivait à se rassurer en se disant qu'ils faisaient probablement juste ça pour le faire rester, pour le prix du silence, avant de se dire que s'ils avaient été capable de foutre une bombe ou des explosifs au Ministère ils pouvaient tuer quelques personnes en plus pour lui faire passer un message ; pour le faire payer, lui faire peur ou autres. Alors Silence s'imposait, toujours plus dur. Sa conscience continuait de le tirailler probablement plus que nécessaire et il avait bien du mal à comprendre comment chez les Inquis, on pouvait continuer à se regarder dans la glace comme si tout ce qui s'était passé était des plus normal ! Et ça lui donnait toujours envie de vomir, il se sentait toujours coupable, alors que la seule chose qu'il avait fait pour ça : c'était vouloir les arrêter et leur faire entendre raison. Certes, si prendre plus mal aurait été compliqué, mais c'était son cœur et son instinct qui avait parlé avant vraiment la raison ; de toute manière même en parlant plus qu'en chouinant le résultat aurait été strictement le même, Ruben ne lui avait-il pas assuré ?

En attendant, voilà qu'il avait rendez-vous avec Ruben pour... au final il ne savait pas trop quoi. Il doutait que ce soit qu'à propos du devoir rendu ce matin, ou même du colloque, c'était un peu trop tôt. Il n'était pas spécialement serein en se dirigeant vers là-bas, mais au moins si c'était quelque chose pour les Inquis il n'aurait pas à aller au QG et ça c'était vraiment une bonne chose. Il détestait y aller, et il n'était pas certain de supporter le foutu regard de cette connasse de Maeve s'ils jamais ils se croisaient. C'est donc la boule un peu au ventre qu'il était arrivé devant la porte et qu'il avait toqué doucement en espérant que le prof ne soit pas là, mais malheureusement, l'homme avait répondu très rapidement et l'adolescent était donc entré et avait refermé la porte derrière lui selon ses indications. Il eut un vague sourire lorsque le professeur le salua.. ou le général ? Merde. Confusion dans son esprit, d'autant plus qu'il essayait de canaliser la part de lui était en mode « putain il est trop beau ». Sérieusement, ça n'était pas le moment , il était beaucoup trop stressé pour ça et en plus, il se sentait quand même assez honteux de penser quelque chose comme ça, malgré les paroles rassurantes qu'avaient pu avoir Sovahnn.

 «Bonjour Pro..Mon... Ruben. »

On dit jamais deux sans trois, et il ne savait pas quelle proposition était la bonne professeur ? Monsieur ? Ou juste Ruben ? A l'Université, comme ça ce n'était pas simple, autant en public il ne se posait pas beaucoup de questions, autant comme ça dans son bureau c'était autre chose et il ne savait plus trop comment l'appeler, quelle était la meilleure convenance. Les paroles prononcées par Shadwell le firent d'abord buguer un peu et même s'il sentait soudainement un peu trop de chaleur sur son visage, il espérait qu'il n'avait pas trop rougi, bonjour la honte sinon ! Est-ce qu'il était content ou fier , probablement, mais il ne comprenait pas bien pourquoi il lui demandait de venir juste pour le féliciter. Il devait il y avoir autre chose ; et par ailleurs il ne trouvait pas franchement avoir de mérite, on ne pouvait pas dire que son comportement global méritait quelque chose comme ça. Il n'avait fait que travailler, essayant de rester concentrer sur ses études pour ne pas sombrer plus ; ce qui n'était pas toujours simple. Il n'avait pas l'impression que les cachetons ingérés chaque jour aidaient réellement dans un sens ou dans l'autre, à tort ou à raison.
Il avait donc eu un petit – léger- sourire timide, mais il était arrivé à rester globalement neutre. Pendant quelques instants, il s'était quand même un peu dandiner d'un pied sur l'autre,  mais après s'être foutu une claque mentale, il avait réussi au prix d'un gros effort à rester sans plus trop bouger, sauf ce qui était nécessaire. Maintenant, c'était à lui de parler.

 «Merci. » avait-il soufflé en premier, ne sachant pas bien quoi dire d'autres, alors il s'était contenté finalement d'un haussement d'épaules  « Pour le colloque j'ai commencé à regarder, mais je finirai ce soir, mais ça serait probablement une excellente idée.» il y eut un autre sourire, peut-être un peu plus poussé cette fois  «Et pour le devoir, c'est juste beaucoup de travail et de recherches. Ce n'est pas comme si je n'avais pas du temps pour faire tout ça. »

Il sortait, mais peu ; alors forcément cela n'avait pas grande incidence sur son boulot, et contrairement à d'autres il ne travaillait pas franchement beaucoup à l'extérieur pour se payer ses études. C'était plus ceux-là qui avait du mérite à ses yeux, quand on a du temps - avec internet et la bibliothèque- c'est déjà beaucoup plus facile malgré tout. De toute manière, probablement que sans ses études, sans tous ces devoirs tout serait beaucoup plus compliqué, au moins là il pouvait se concentrer sur autre chose. Il hésita quelques secondes, mais finalement repris la parole

 « Tu avais quelque chose à me demander ?»ajouta-t-il finalement, plus doucement, moins sûrement comme s'il avait peur de dire une connerie.

Il avait déjà failli le vouvoyer de nouveau, mais c'était rattrapé à temps.

Il cligna des yeux un peu perplexe à la première vanne de Ruben. Il réussit, malgré tout à avoir un léger rire. Très léger, avant de souffler doucement.

« C’est vrai que tu pourrais en avoir l’âge si tu m’avais eu jeune.»

Rappelons, qu’après, il envoyait des textos à Sovahnn et Will pour dire à quel point il le trouvait beau. Hum. Là Tim, ça devient vraiment bizarre même pour toi. Mais ce n’était qu’un crush, la blondinette lui avait dit que c’était normal, alors si c’était normal, il n’y avait pas de quoi s’inquiéter, n’est-ce pas ? Et puis l’âge, qu’est-ce que c’était ? Rien de bien important pour lui. De toute manière ce n’était pas comme s’il pouvait il y avoir un truc entre eux, Ruben avait sa copine et était plus… paternel avec lui qu’autre chose. On se calme les hormones s’il vous plait, sinon ça va devenir compliqué pour lui. Il ne savait déjà plus où se mettre, ou même quoi réellement penser là-dessus. Ruben était probablement un des seuls êtres humains adultes – et Inquisiteurs- avec qui il se sentait assez en confiance pour arriver à sortir deux-trois répliques sarcastiques, trollesque, avec un humour un peu spécial. Seulement cet humour sembla s’évaporer comme neige au soleil dès qu’il le complimenta par ce qu’il ne savait plus du tout où se mettre. Surtout qu’il ne voyait pas trop en quoi c’était si…. Méritant. Il n’était pas là pour glander, n’est-ce pas ? Et il n’avait probablement pas le même niveau que d’autres de ses camarades, savoir se dépatouiller avec peu en faisant quelques phrases bien senties. Il n’avait pas cette facilité, loin de là même. Et la suite…. La suite, quelque chose d’important ? Il avait à peine eu le temps d’hausser un sourcil un peu perplexe que l’autre prononca « jolie blonde puis petite amie ». Qué ? Il cligna plusieurs fois des yeux sincèrement surpris avant de prendre un nouveau fard, c’était habituel, mais probablement toujours aussi marrant à observer. Est-ce qu’il devait répondre à ça alors que ça ne le regardait probablement pas ? Il n’en savait rien. ll se dandina, gêné d’un pied sur l’autre en essayant de reprendre un peu se contenance.

«No… non. C’est juste une amie. Je… j’suis avec personne.» Puis il préférait en plus les mecs, même si la jolie blonde en question, comme il disait le Ruben, il se l’était tapé en début d’année. Confirmation les nanas c’est cool, les mecs c’est mieux. Inspiration, expiration, il devait reprendre ur un sujet un peu moins pointilleux. « Je ne suis pas non plus là pour me tourner les pouces ou attendre que des amis me filent des indices. Ce n’est pas comme ça qu’on avance ou que l’on progresse.» répliqua-t-il doucement. « Et le temps, j’en ai, ça tombe bien. Pour le colloque je regarderai ça ce soir ou demain je te donnerai une réponse après ça.»

Est-ce que c’était une bonne ou une mauvaise nouvelle qu’il soit ami avec Bethany , Tim n’en savait trop rien, en tout cas à elle, pour lui prouver qu’il ne s’intéressait pas à Ava il lui avait dit qu’il préférait les mecs. Tant mieux si ce genre d’informations n’était pas arrivé jusqu’à lui. Il haussa finalement un peu les épaules, il n’était pas certain que le terme « inquiétait » était réellement vrai,

« Je lui ai parlé hier. Je n’ai pas eu cette impression d’inquiétude.» dit-il simplement sans vraiment entrer dans les détails.

Après tout, c’était censé être une discussion privée entre eux qui ne regardait pas du tout Ruben pour le coup, enfin pas entièrement du moins. Il espérait que ses réponses n’avaient pas déplu à Gatling. Concernant Maeve rien que l’évocation de ce nom, il retroussa un peu son nez qui montrait clairement l’antipathie qu’elle lui inspirait viscéralement, rien que de repenser au fait qu’elle avait osé « parler/menacer » sa mère le foutait de nouveau en rogne.

«Elle n’avait pas à parler de ma mère de cette façon. » grogna-t-il cette fois un peu irrité. «Pas perdre son temps avec elle ? Je devais lui donner un dossier, je fais qui la prochaine fois je la ghost ou je lui fais un doigt d’honneur en lui jetant le dossier à la tronche ? Je doute que ce soit très efficace. »

Il ne comprenait pas bien comment il pouvait l’éviter dans ces conditions. C’était même probablement impossible même s’il s’y essayait, s’y appliquait pour le faire le maximum possible. C’était juste une connasse, on n’y pouvait rien, malheureusement.

On se calme Tim. On se calme, pourquoi parler de choses comme « il pourrait être ton père », alors que tu as envie d’autre chose ? De totalement autre chose ? Non, ce n’était absolument pas logique mais il n’y pouvait rien. Il ne savait pas comment se comporter face à l’homme alors il essayait tout ce qui lui venait à l’esprit, à avoir actuellement cette comparaison un peu débile. Il eut un petit et vague sourire à sa blague.

« Mais non, tu n’es pas vieux, on est juste pas de la même génération.»

Il eut un nouveau petit sourire, cette plus en mode angélique-innocent pour que cela passe mieux. Et puis, il pensait que ça serait fini, qu’ils allaient passer aux choses sérieuses mais non, Ruben semblait avoir enclenché le mode «j’ai bouffé un clown en disant des choses gênante » ; et c’est ainsi que le prof lui dit qu’il avait un joli minois et qu’il devait être un bourreau des cœurs sans le savoir. Il le regarda un peu éberlué en sachant plus du tout où se mettre. Il lui semblait perdre totalement contenance… par ce que merde, c’était quoi ce compliment ? Intérieurement, il rigolait bêtement, extérieurement, heureusement il n’y avait que ses joues rouges qui pouvaient réellement témoigner de son malaise actuel. Qu’est-ce que l’on pouvait répliquer à ça ? Il n’en savait trop rien. Déjà par ce qu’il ne voulait pas être méchant avec qui que ce soit… et par ce qu’en plus il n’avait rien remarqué, mais peut-être que l’autre le faisait tout simplement marcher. Dubitativement, il ne réussit qu’à répondre :

« Ah bon ? Qui ? J’ai rien remarqué.»

Il s’était finalement un peu repris et avaient finalement parlé travail... scolaire, avant que Tim lui fasse comprendre que pour le colloque, il le regarderait un peu plus tard. Et là, ils en étaient arrivés à parler de Bethany – sujet rapidement clos- et Maeve. Bizarrement, là ça ne serait pas aussi rapide. Par ce qu’il y avait beaucoup trop de ressentis envers l’autre Inquisitrice. Les nouvelles paroles de Ruben, lui firent retrousser un peu le nez, septique. Il ne se voyait pas du tout faire comprendre ça à quelqu’un comme Maeve, comment le faire d’ailleurs ?Par ce qu’avec ce genre de personnes, souvent les mots ne suffisaient pas…
Joli Minois Merde ! Sa cervelle (ou ses hormones) semblaient encore trop concentrée sur ce compliment. Il inspira un bon coup pour essayer de se concentrer au mieux. Ruben avait continué, il ne savait pas comment prendre le fait de ne pas savoir se défendre, il n’avait pas tort… en grande partie. Par ce qu’au final il avait suivi des cours de self défense, il faisait de la boxe de temps en temps…. Mais entre ce qu’il faisait en salle pour se défouler et la réalité c’était tout en monde. Par ce que dans le monde réel, il détestait la violence et ne savait pas comment utiliser tout ça, il se sentait bloqué, paralysé.

«Et je fais ça comment ? Elle se fout de ce que je dis, et même quand je suis poli elle m’exècre et veut probablement … m’écraser comme un moustique, alors si je la défie.. » Ce n’était pas comme s’il était plus grand plus musclé et qu’il aurait pu se débrouiller comme un grand si elle l’agressait physiquement. « Et ce n’est pas en ne la respectant pas, elle est son autorité, même si elle n’est pas… tu sais quoi.» Générale. « Je ne dois pas lui manquer de respect, elle reste une aînée et une adulte. Je ne dois pas oublier où est ma place, et je lui dois le respect.»

Et non, il ne se foutait pas de sa gueule, le pire c’est qu’il restait quand même sincère. Par ce qu’il n’était qu’un gamin perdu et qu’elle savait mieux que lui ce qu’il y avait à faire, elle connaissait un peu mieux la Vie en général. Et on lui avait toujours appris à respecter ses aînés. Bon ok, il l’avait insultée derrière son dos mais c’était plus pour se défouler qu’autre chose, et puis bon « grosse connasse » ce n’était pas non plus l’insulte la pire au monde, c’était même plutôt gentillet.

Je vois ça, y’a comme une odeur de lait qui traine dans cette pièce

Tim le regarda en fronçant un peu les sourcils. C’était quoi encore cette histoire de lait ? Il n’était pas certain de bien comprendre l’allusion, même si le lait rapportait généralement à l’enfance. Du coup, l’adolescent ne savait pas trop comment prendre cette remarque qui était probablement une gentille plaisanterie. Pour y répondre cependant il aurait préféré y voir les tenants et aboutissants, comme ce n’était pas le cas, il se contenta d’hausser un peu les épaules. Cela lui éviter de sortir une connerie plus grosse que lui et donc se prendre de nouvelles blagounettes du plus âgé.

« Ouvre plus les yeux, mon p’tit Tim, tu verras bien te regardes langoureusement pendant tout le cours ! »

Ça c’était bien l’hôpital qui se foutait de la charité, n’est-ce pas ? Par ce qu’il devait probablement un peu trop le dévorer des yeux, même s’il essayait de faire son possible pour que ça ne se voit pas trop ! Tim cette fois-ci se contenta d’hausser un peu les épaules mais reprit rapidement la parole

« Sauf que je préfère être concentré sur le cours, c’est quand même plus important et plus intéressant.»

Autrement dit, il n’en avait rien à faire ; Et bientôt, ils en étaient venus (revenus) au sujet de Maeve. Ils n’étaient visiblement pas d’accord sur le sujet, mais alors pas d’accord du tout. Normal, vu qu’ils n’avaient pas du tout la même vision du monde.

Ce n’est pas la défier que de demander un minimum de respect, Timothy. Ça, ça s’appelle de la décence. Tu vois, être décent, ce n’est pas être gentil, c’est le strict minimum quand on s’adresse à quelqu’un. Et être gentil, ça ne veut pas dire être un paillasson. La gentillesse c’est quelque chose à donner aux autres avec sagesse et mesure. Le souci c’est que tu n’en donnes pas, de la gentilesse, on te l’extorque et à terme ça va vraiment te causer du tort.

Il s’était contenté d’hausser un peu les épaules. Effectivement, c’était peut-être de la décence, mais il n’y avait pas forcément que ça… quant à la comparaison de la gentillesse et du paillasson, il retroussa un peu le nez. Il était probablement trop gentil, mais pas forcément comme Ruben semblait le dire-là… et est-ce qu’on lui extorquait quelque chose ? Non.. ? pas vraiment. Ou peut-être si, dans le cas des Inquis, par ce qu’il n’avait pas le choix, mais pour d’autres personnes, il le faisait vraiment naturellement. Soupirant doucement, il ne tarda pas à reprendre la parole

« Je ne suis pas d’accord… pas entièrement. On peut être gentil, sans aucun arrière-pensée ; sans qu’on nous l’extorque. C’est une vision erronée du monde d’un type totalement blasé et qui ne croit plus en la bonté de ce qui peut nous entourer. Bien sûr, tout n’est pas blanc ou noir ; mais dans la plupart des gens il reste quelqu’un de sincèrement bon, même si dans le cas de Maeve c’est vraiment bien cacher. Elle a le droit de me détester. On ne peut pas obliger les gens à nous aimer. Alors oui, l’amabilité ça ne fait pas de mal, mais est-ce que toi tu es toujours aimable avec les gens que tu ne peux pas saquer ?» Il se tut quelques instants avant de continuer « Et ce n’est pas par ce que… j’ai beaucoup de phobies et de…. Craintes, de paranoïa ou autres que je ne sais pas tout ça.»

Parce qu’au final, voir le positif dans certains – par exemple dans certains sorciers malgré tout- c’était ce qui pouvait le faire tenir. Si tout était noir, négatif, il n’aurait plus qu’à retourner sur son pont, par ce que ça ne servirait à rien de se battre. Et il le savait que son discours pouvait détonner de son âge, de ses actions et compagnie.

Dans trois ans tu es sur la marché du travail, à part si tu fais partie de ces chanceux qui peuvent se payer le luxe d’un Master... Trois ans ça passe très vite[….] Je ne peux pas te considérer comme quelqu’un de «gentil» Timothy, car pour moi la gentillesse est un acte volontaire. Toi, tu fais juste ça par défaut, parce que c’est la seule chose qu’on t’as appris. Tu ne sais pas dire non quand on a dépassé tes limites. Je pense que c’est une chose que tu devrais travailler. Parce que en fait, ta place, dans le fond c’est toi qui la décide avec tes actions et tes interactions avec les autres. Il y a en revanche des chemins qui sont plus compliqués que d’autres.[…] . Si jamais tu baisses les yeux, tu perds. Si jamais tu t’énerves, tu perds. Donc : reste dans le factuel et l’objectif. Montre que tu travailles. À défaut de gagner son respect, elle ne pourra pas te reprocher d’être de mauvaise volonté.

Ah ! Et c’est probablement là qu’était le problème, c’est qu’il ne le connaissait pas tant que ça au final, qu’il ne voyait que quelque chose en surface. Est-ce que c’était une bonne chose, d’un certain côté oui. Même s’il ne cherchait pas franchement à le cacher ce qu’il était, c’était intéressant de voir qu’il y avait des choses erronées, de voir comment les autres, des gens tels que Ruben pouvaient le percevoir. Il ne pourrait rien en faire de ça, il était probablement un peu trop nature… mais au moins, il était au courant de ce qui se tramait.

«C’est vrai que tu es un expert en psychologie et traumatisme je l’avais oublié. » grogna-t-il.

C’était bien beau ces discours, mais c’était de la foutaise. C’était des mots, juste des mots d’une approche philosophique qu’il pensait vrai mais qui ne marchait en réalité que dans certaines situations. Il n’y voyait là que des paroles d’un ignorant qui au final ne comprenait pas grand-chose et qui faisait probablement de son cas d’une généralité. « Suffit de se battre pour le vouloir, pour réussir blablabla ». Faux. Totalement faux. C’était beaucoup plus compliqué et pernicieux que cela. Réduire tout cela à « c’est toi qui décide de ta vie avec tes actions et interactions » était à vomir. Si c’’était vrai, ce qui c’était passé à Poudlard ne se serait pas passé. Si c’était vrai, aujourd’hui tout se passerait bien et il aurait pu passer à autre chose.
Il pensait qu’il pouvait faire confiance en Ruben, mais il avait à présent un sérieux doute. Ce discours sonnait trop faux, trop vomitif à son goût. Il en avait un arrière-goût plus qu’amer. A vrai dire il ne comprenait pas trop ; un coup il lui disait limite qu’il bossait trop et là il lui disait qu’il fallait bosser blablabla. Quant à parler de son cas lors de ses études, mais qu’est-ce que ça venait faire ici ? Il avait juste un différend avec Maeve. Ils ne s’appréciaient pas, point.

« Et je suis gentil par ce que j’ai envie de l’être, tout simplement.»

Douche froide, c’est ce qu’il avait l’impression d’avoir actuellement. Il avait beau essayer de comprendre le raisonnement de Ruben, cela ne fonctionnait franchement pas du tout. L’autre s’était totalement trompé en essayant de lui faire un beau discours comme ça. Au contraire, il l’avait plus braquer qu’autre chose.
« Tout ça pour dire que si jamais tu as besoin d’une lettre de recommandation pour un stage, tu peux me demander. Ça t’aidera à décrocher quelque chose qui fera top sur ton CV. Le premier stage est important, c’est ce qui va te permettre de gagner tes premiers contacts. »
« Hein ?!» demanda-t-il un peu éberlué. Il cligna des yeux plusieurs fois, à présent encore plus perturbé d’un tel revirement de situation. Au moins la tension qu’il avait accumulée s’était un peu amoindrie. « Je verrai, mais je crois que ça ira, merci. Je préfère décrocher ça par moi-même, si je le mérite plutôt que par piston.»

Il planta son regard quelques courts instants sur celui de Ruben, l’homme ne pouvait pas lui dire le contraire. Une lettre de recommandation, ça faisait genre un peu piston quand même. S’il n’avait pas fait partie des Inquisiteurs, cela n’aurait jamais eu lieu.

Je sais que malheureusement tu ne pourras peut-être pas faire aussi facilement carrière que les autres. Rien n’effacera les abus que tu as subi. Mais je pense que tu dois parfois t’autoriser d’extérioriser la rage que tu enfermes pour y trouver ta force de survie. À chaque fois que tu baisses les yeux devant quelqu’un qui te manque de respect, c’est comme s’ils avaient gagné pour toujours, tu ne penses pas ?

Il allait répliquer un non qui resta bloqué au fond de sa gorge à la seconde même où l’homme avait posé sa main sur ses cheveux. Heureusement, il n’y eut aucun bruit bizarre qui sortit de sa bouche. Mais il avait senti son cœur s’accélérer un peu trop et son esprit totalement s’embrouiller. Ou est-ce qu’ils en étaient ?

«heuu… » Qu’est-ce qu’il en pensait ?! Hum, de quoi déjà ? Il essaya de remettre ses pensées en ordre et finalement réussi à peu près à retrouver un minimum de contenance. De nouveau il planta son regard dans celui de Shadwell pour lui murmurer doucement « Je ne vois pas en quoi extérioriser sa rage pourra changer les choses. Et non, par ce qu’ils s’ils avaient gagné, je ne serai pas là aujourd’hui.»

La vérité c’est qu’il ne comprenait pas bien les réactions de Ruben, ce qu’il disait et surtout pourquoi, ça lui sortait vraiment totalement de la tête. Il se gratouilla un peu les cheveux tandis que Ruben roulait des yeux. Bah tiens, v’la qu’il devait l’agacer à présent, enfin pas qu’à présent vu comme avait débuté la conversation. Cela l’ennuyait quand même un peu, mais en même temps, il ne pouvait pas laisser dire le plus âgé des choses comme il avait pu dire quelques instants auparavant. Puis sa psycho’ à deux balles il pouvait aussi se la mettre là où il pensait ! ses excuses puisque vu ses dires ça en était, même si Tim y voyait plus là une façon de faire de l’humour qui ne volait pas bien haut qu’autre chose. Avoir 40 ans c’était une chose, mais cela ne voulait pas dire grand-chose, d’autres étaient blasés à 20 ans, d’autres encore avaient 60 balais et n’avaient pas appris grand-chose de la vie. Il le regarda ne sachant plus trop quoi en penser de tout ça, de cette conversation. Il n’était pas franchement très à l’aise avec ces sujets abordés, ou même avec l’attitude de Ruben qui lui tapota l’épaule, comme si ce geste pouvait changer quelque chose. La seule chose que ça faisait réellement c’était de faire rater quelques tours à son cœur. Turner ne savait même pas quoi répondre à cela, il hésité quelques instants avant de répliquer, doucement :

« Tu as appris des choses par rapport à ta vie et ton caractère, le superposer sur quelqu’un qui n’a pas du tout le même avis, le même caractères, je ne suis pas certain que ça serve à quelque chose sur ces points-là, du moins. »

Ou alors qu’il apprenne la délicatesse et dire les choses plus diplomatiques, d’une manière moins condescendante comme s’il savait tout alors qu’il ne savait au final pas grand-chose sur ce qu’il pouvait ressentir, sur le pourquoi du comment il agissait comme ça et qu’il essaye de lui faire dire qu’il attendait quelque chose auprès des gens avec qui il était gentil l’agaçait particulièrement, contrairement à d’autres il n’était pas forcément ambitieux ; il ne faisait pas ça pour qu’on lui soit redevable juste par ce que c’était son caractère. Il eut ensuite un petit rire sarcastique

« De toute manière, si quelqu’un veut me faire du mal, subtilement ou pas, que je sois gentil ou pas, ça se passera. Alors bon.»

Il eut un temps d’hésitation, mais finalement arriva de se contenir de lui cracher au visage que c’était, pour l’instant le Groupe dont ils faisaient partis qui lui faisait le plus de mal, parce qu’il se sentait piégé et qu’il n’y avait pas de réelle issue, du moins pas d’issue où il ne risquait pas la vie de ses proches, de la sienne. Il était méfiant, mais naïf et en avait conscience, tout comme il se savait parano… alors il faisait attention, mais il fallait être logique, pragmatique et ne pas se voiler la face : quand quelqu’un le voulait, c’était simple de briser quelqu’un quel qu’il soit.
Pourquoi est-ce qu’il en était arrivé à parler philosophie ? Ce n’était pas le sujet, ce n’était pas vraiment ce qu’avait envie d’entendre le garçon. Pas dans ce genre de discussion, où il avait l’impression que Ruben avait plus envie de noyer le poisson qu’autre chose en lui disant qu’il était d’accord sur certains points puis en parlant de choses dont Tim ne pouvait pas réellement parler, répliquer comme il l’aurait voulu. Sauf pour la fin. Il haussa un peu les épaules.

«Pourquoi est-ce que c’est un problème ? Chacun est ce qu’il est. Si le geste est désintéressé, je ne vois pas en quoi cela est dérangeant que d’autres n’appliques pas ce genre de principe non plus. Oui, ça serait plaisait, mais c’est beaucoup trop utopique. »

Tim du haut de tes 18 ans arrête de parler comme ça. Il fronça un peu les sourcils tandis que Ruben expliquait, ou plutôt essayait de lui donner un exemple. Il l’écouta attentivement, essayant de ne pas décrocher de ces dires par ce qu’il avait eu le malheur de regarder un peu trop ses cheveux et cela avait tendance à le perturber. Revenons-en donc au travail de groupe…

« On choisit généralement les gens avec qui on va travailler, et mes amis n’agissent pas comme ça. Et, probablement que oui, je ferai ses partis ou je me débrouillerai pour qu’il soit réparti avec les autres membres du groupe. Certes, cela me fera plus de travail, mais celui qui ira boire des bières n’évoluera pas, n’apprendra pas, tandis que moi oui. Donc en soi, ce n’est pas dramatique, d’autant plus qu’il vaut mieux bien lire le sujet des autres membres des groupes si on se les répartie en partie, pour ne pas passer à côté de quelque chose, pour comprendre l’ensemble de la chose. Donc se renseigner en profondeur et donc de toute façon travailler ces parties.»

Lui, tatillon et perfectionniste ? Peut-être un peu trop, mais il n’y pouvait rien, c’était sa façon de faire, il voulait maitriser tout le sujet et pas que sa partie au cas où…. Alors forcément, lui engrangerait plus d’informations, apprendrait à s’organiser, à être rigoureux tandis que l’autre se la coulerait douce.

« A la fin de l’année, j’aurais une meilleure méthode de travail que cette personne, probablement plus de connaissance et j’aurais donc théoriquement de meilleurs résultats aux tests finaux, aux partiels et compagnie. Tout en aillant acquis d’autres choses.»

Il soupira un peu tandis que bientôt Shadwell lui expliquer quoi faire pour les référents pour les stages. Il acquiesça doucement. Il pouvait bien écouter ses conseils vu que ceux là au moins lui semblaient pertinents et bienvenus. Le souci c’est que le général avait bientôt poser une main sur ses cheveux et il avait en parti perdu contenance… Il cligna des yeux tandis que Ruben disait quelque chose qu’il ne comprit pas vraiment. Il mis encore quelques instants à réussir à intégrer les paroles, mais là encore cela lui semblait flou. Il lui eut simplement un triste sourire par ce que là encore Ruben parlait probablement un peu trop pour lui…. Par ce que pour beaucoup de sorciers, ses proches, il avait raté sa vie. Il n’était pas sorcier, il ne pourrait jamais l’être quoi qu’il fasse il serait toujours inférieur, un raté, un paria. Mais revenir là-dessus ne servirait à rien. Il avait donc préféré opté pour une technique totalement différente !

«Est-ce que l’on a fini et que je peux y aller ? » demanda-t-il sans se douter qu’en réalité l’homme voulait lui donner une mission.

La vérité, c’est qu’il avait l’impression de comprendre de moins en moins Ruben. Il ne savait plus s’il était sérieux, sincère, ce qu’il devait faire des informations « données ». Se mordillant un peu la lèvre tandis que l’autre lui disait qu’il n’avait pas envie qu’il lui arrive trop de malheurs. Il devait pourtant répondre à cela… Il ne pouvait pas décemment lui dire que oui il s’y prenait vraiment comme une merde, ça ne se faisait pas, surtout qu’à la base c’était probablement parti d’une très bonne intention ! Laissant passer quelques instants avant de finalement se décider à dire un mot ou deux.

- Il arrivera ce qu’il arrivera.

Oui tout simplement, qu’est-ce qu’il pouvait dire d’autres ? Qu’il n’en était plus à une près ? Que de toute manière vu ces derniers temps les emmerdes allaient continuer ? Non il ne pouvait pas lui dire ça, du moins pas comme ça. Il avait donc préféré utiliser cette formulation. Et ils avaient bientôt continué sur le thème de la gentillesse comme quoi le plus jeune l’était peut-être un peu trop. Il préféra se contenter d’hausser un peu les épaules plutôt que de répondre à sa nouvelle réplique. Ruben voulait avoir raison, le dernier mot, il n’écoutait qu’à moitié ce qu’il disait se croyant probablement supérieur et comme la voix de la sagesse par ce que Monsieur était prof et avait un bon parcours, plus de connaissances. Cela donnait l’impression à Tunrneur que l’autre voulait juste qu’il lui dise « oui tu as raison », même s’il n’était pas d’accord il respectait son point de vue, pourquoi le contraire n’était visiblement pas possible ?

- Certains ne sont pas bons en cours et pourtant feront des journalistes hors pairs, juste par ce que le système scolaire n’est pas adapté pour eux et l’inverse est tout aussi vrai. Ce ne sont que des notes, que des appréciations et des recommandations. Ce qui comptera réellement et où il ne pourra pas tricher c’est ce qu’il fera sur le terrain. On peut avoir une bonne surprise, et dans le cas contraire, ça sera jute bien fait bien pour lui. Mais vous avez l’air d’oublier que tout le monde n’arrive pas forcément à travailler en groupe, ou que la fac ou autre c’est difficile par ce que le système scolaire, les études ça leur convient moyen et qu’ils n’excellent que dans la pratique. Vous en faites, d’eux ? Les punir, les rabaisser, par ce qu’ils n’entrent pas dans le moule ? Ce ne sont pas tous forcément des branleurs. Quoi qu’il en soi, ça ne me regarde pas, c’est leur avenir, pas le mien. Ca ne changera pas forcément le mien.

Bon voilà, ceci était fini, Tim voulut savoir si Ruben avait quelque chose à lui communiquer ou s’il pouvait partir. Il espérait que ce soit le deuxième choix même s’il en doutait fortement. Et le début de réponse ne l’étonna pas, une nouvelle fois il n’était pas sûr de pouvoir lui faire confiance quand il lui disait qu’il allait lui en parler plus tard. Ruben enrobait beaucoup les choses. Il fronça les sourcils à la demande de l’homme. Sérieusement ? Et comment est-ce qu’il allait faire ça avec des demandes si spécifiques sans que cela soit suspect ? Est-ce qu’il réfléchissait un peu des fois ? Qui avait eu cette idée à la con ? Tout ça, il ne pouvait pas le dire clairement

« C’est sûr que ça ne sera pas du tout suspect si je croise des personnes que je connais… Et pour débutant la magie noire ça n’existe pas, ni les sorts de mémoires. Et je ne suis pas certain de comprendre à quoi ça va servir… c’est beaucoup de texte avec une formule et comment la faire. Je peux néanmoins récupérer sur les créatures magiques, et des livres de première année probablement sans trop de souci.» répliqua-t-il doucement

Mais cette demande l’avait plus que refroidi. Surtout que ce qu’il avait dit était assez contradictoire …. « débutant » mais des choses précises et poussées. Surtout la magie noire et les sorts de mémoires comme si c’était si simple que ça à trouver. Probablement qu’il aurait pu s’il avait vraiment voulu, mais clairement il n’en avait pas envie, il ne voulait pas se mettre trop en danger, et risquer de trop compromettre le monde magique. Il n’aimait pas cette nouvelle lubie, cette demande. Ca ne sentait franchement pas bon, mais qu’est-ce qu’il pouvait y faire ? Rien, si ce n’est obéir mais apporter les livres les moins craignos. Et puis, il ne mentait pas, probablement que les gens comme lui étaient un peu surveillés lorsqu’ils étaient dans le monde magique. Foutus sang-purs.

Il allait redemander si cette fois il pouvait partir en rajoutant qu’il allait voir ce qu’il pouvait faire pour cette demande lorsque Ruben fouilla dans sa poche pour en sortir un truc qu’il qualifia de cadeau utile. Il le regarda franchement perplexe et il le fut d’autant plus avec ses explications. Sérieusement pour quoi est-ce qu’il le prenait ? D’un autre côté il fallait bien avouer qu’il était un poil touché de l’attention ; mais avec tout le reste de la conversation, cela avait beaucoup de mal à passer. C’est sûr que s’il actionnait ça en plein monde sorcier, il allait être aidé ! La bonne blague.. quant à ici, ses plus grands ennemis restaient les Inquis ! Maintenant, il allait devoir répondre à ça et réagir. Le prendre ou pas ? Présentement il avait plus envie de lui jeter à la gueule en lui hurlant d’arrêter de se foutre de sa gueule, mais il restait quand même un Général et son Professeur il ne pouvait pas tout se permettre. Il inspira avant de finalement prendre l’objet.

- Merci. dit-il assez froidement C’est une gentille attention. Oui voilà, mieux valait se taire là sinon il serai désobligeant. Je vais voir ce que je peux faire pour les bouquins, le temps de trouver une solution viable.

Voilà, comme ça on croirait presque qu’il y mettait de la bonne volonté et ça lui laisserait un peu de temps pour trouver une solution ou deux, par ce qu’il ne pourrait pas passer aussi facilement qu’il l’aurait voulu et surtout pas aussi inaperçu, il allait donc devoir bien travailler dessus. C’est pour ça aussi que les livres dot parlait Ruben ne l’intéressait pas trop. Les livres de première année, il pourrait plus facilement en trouver normalement….

Comment est-ce qu’il se sentait exactement ? Difficile à dire, l’émotion montait redescendait, il avait par moment juste envie de montrer les dents en se sentant un peu agressé par les propos et à d’autres soupirer de dépit en entendant de telles conneries à ses yeux. Heureusement que Ruben était beau et qu’il avait ses sentiments pour lui cela aidait à faire vaguement mieux la pilule… Néanmoins la confiance qu’il avait eu en lui ces derniers mois s’était quelque peu effritée avec certains de ses dires, il avait été plus que refroidi. En même temps, qu’est-ce qu’il croyait avec une telle différence d’âge et de caractère ? Il était stupide, juste stupide, con, naïf, utopique. Est-ce que Ruben était juste ? Il n’en avait rien, il ne voyait qu’une partie de son travail, que d’une classe et que depuis quelques mois, alors bon, il ne pouvait pas vraiment y répondre. D’ailleurs, probablement même que cela n’attendait aucune réponse ! Oui, se taire semblait quand même beaucoup mieux !

Et puis la leçon de morale, si on peut appeler ça comme ça avait finalement viré sur la mission… qui ne plaisait pas DU TOUT, mais alors pas du tout à Turner. Il ne comprenait pas vraiment ce qu’ils voulaient faire avec certains de ses bouquins. Il avait peur de l’utilité que cela pouvait avoir entre leurs mains vicieuses par exemple, tout comme il craignait de se faire repérer sur le chemin de traverse, ou autres en achetant de telles choses. Aucun des aspects de la mission ne lui plaisait, mais il n’avait guère le choix, ça serait donc à lui de composer comme il le pouvait avec tout ça. De trouver les livres les moins dangereux, mais qui satisferaient Ruben – les autres, il n’en avait cure, c’était Shadwell son général-. Il avait donc essayé d’argumenter un minimum ce qu’il pensait en essayant d’y mettre beaucoup de diplomatie et une certaine dose de mauvaise foi sur la dangerosité du truc. Il ne voulait pas spécialement attendrir Ruben, si les Inquisiteurs voulaient ces informations, il devrait les fournir, le Général ne pourrait pas le couvrir, néanmoins il pouvait faire entendre raison au plus âgé que ça ne pourrait pas forcément être fait aussi rapidement que pour les journaux.

La situation n’était toujours pas au meilleur fixe dans le monde des Sorciers et entre des bouquins –ciblés, pour jeunes, en milieu d’année scolaire- et des journaux-torchons la différence était de taille à ses yeux. Visiblement cela marcha un minimum car l’homme avait un peu nuancé ses propos, pas beaucoup certes, mais assez pour lui donner une miette plus de marge de manœuvre et surtout plus de temps.

— C’est plus le souci de ce que je fais là-bas qui se pose… en plus du reste. Mais je ferai mon possible.

Ce qui était vrai, il ferait son possible pour les satisfaire à sa manière. Il avait bien tout noté dans un coin de sa tête, mais il restait quand même perplexe. S’il croyait Ruben, en partie, sur se défendre de la magie noire, sur l’idée, il ne voyait pas comment faire sans magie …. Qui plus est, ça serait encore plus facile de semer la peur parmi les rangs en montrant ce qui était possible de faire. Ceci dit, chez les Inquis ils étaient tous adultes, ils n’auraient pas la même lecture que lui l’avait eu avant ses onze ans.

Alors qu’il allait partir maintenant que tout ça était à peu près réglé, Ruben lui offrit un genre de cadeau…. Pour enfant, pour gamin, pou petiot ce qui lui donna une sensation de douche froide, quelque chose de peu agréable comme sentiment et c’était un truc un peu stupide, par ce que son objet dans le monde magique, cela ne servirait à rien…. à rien d’autres que d’être encore plus une cible, il en était certain. Mais l’intention était bonne probablement, il essaya de s’en convaincre et de ne pas lui rendre l’objet, cela ne se faisait pas. Turner finit de remballer ses affaires en essayant de rester le plus neutre et impassible possible.

- Je suis désolé si je t’ai blessé quelque part, Timothy...

Trop tard. La graine était déjà posée dans son cerveau, les questions affluaient, la confiance se volatilisait comme bouffée par cette gangrène. Il ne savait plus comment est-ce qu’il devait le voir. Il se sentait encore plus perdu, par ce que clairement c’était déjà assez difficile au QG avec lui, alors « sans » cette confiance, comment est-ce que cela pourrait être.
Pendant un court moment, il s’était contenté d’hausser un peu les épaules, mais alors qu’il allait franchir la porte, il se retourna vers l’homme avant de souffler doucement, le regard triste.

— Ce n’est pas grave.

Même si ça l’était pour lui. Beaucoup trop, probablement. Sans un mot supplémentaire il avait fini par quitter la pièce se retenant de jeter le cadeau dans un mur ou dans la première poubelle venue. Cela ne se faisait pas. Il devait se contenir.