Un banquet digne d'une fin d'Asterix - Sanae

Samedi 12 mars 2016, début de soirée

Je suis plutôt d’accord avec Gary pour le coup, pas certain que ce soit une bonne idée pour lui que vous emménagiez ensemble Esteban. Ou du moins pas si tu ne changes pas un poil… Par ce que venir le voit, tirer ton coup, alors que tu sais qu’il saura probablement te dire non vu comme il accroc et repartir le lendemain matin sans savoir quand tu voudras bien oui donner des nouvelles/le revoir c’est moyen-moyen. Si tu as pu passer à autre chose je te rappelle que ce n’est pas son cas. Et oui, il est assez grand pour savoir dire non, ou merde on le sait tous les deux, n’en profite pas pour un peu trop tirer sur la corde. Après vous êtes grands, c’est vos culs, perso ça me regarde pas, mais si tu lui ai du mal, j’te botte le cul avec mes talons, pas sûre que tu apprécies. =D Elle soupira longuement, et envoya le sms en étant pas sûre de ce qu’elle racontait. Elle n’était ni dans la tête de l’un ou de l’autre ; Gary n’était pas une petite chose fragile qu’il fallait protéger son seul souci restait qu’il restait probablement un peu trop dans le passé et qu’Esteban en profitait. Et si les sentiments du premier étaient clairs ceux du second l’étaient beaucoup moins…. Il y avait aussi le problème que cela engendrait avec Klara (voire Azalea) si l’autre bouclé revenait un peu trop dans les parages. Cela posait beaucoup de questions auxquelles, elle ne pouvait pas répondre et elle ne voulait pas le faire d’ailleurs, par ce que cela ne la regardait pas. Aussi bien elle que Gary étaient ok sur le fait qu’Esteban s’était comporté comme un trou du cul avec la sorcière…. Mais jusqu’où pourrait aller la vengeance de Klara envers son ex, et à quel point Gatiss pourrait être impacté ? Elle était amie, théoriquement, avec les trois. Théoriquement, vu qu’elle ne savait pas trop l’appartenance de Klara à un camp… et que du coup elle devait faire attention, et qu’elle espérait pouvoir savoir ce qu’il en était exactement pour Anderson et son mari.

Elle mit son portable dans son sac avant de réajuster sa tenue, un petit pull jaune avec un pantalon également jaune et des baskets blanches. Simple et efficace assez chaud pour qu’elle n’ait pas froid mais qu’elle puisse bien bouger si elle en avait l’occasion, par exemple si après le repas elles décidaient, d’aller danser quelque part. Oui, elles, vu qu’elle avait rendez-vous avec son amie Sanae pour une délicieux et merveilleux repas qu’elles prévoyaient depuis une petite semaine, elles avaient mis plusieurs heures à se décider du restaurant ! Par ce que oui, c’était un choix important et que si on voulait bien manger – pas juste manger-, il ne fallait pas se tromper ! Elle vérifia coiffure et maquillage et se fit finalement que cela lui faisait bizarre de ne pas avoir de talons, mais ça serait probablement mieux ! Et puis au pire, un petit sortilège et elle pourrait probablement changer ça !
Neolina, une fois prête dirigea vers le chemin de traverse vu que c’était à ce niveau-là, qu’elle avait rendez-vous avec Sanae. Neo venait à peine d’arriver et vérifier qu’elle n’avait pas de nouveaux messages sur son téléphone lorsque la petite bouille adorable de Kimura ne tarda pas à entrer dans son champ de vision. Elle leva la main et la secoua pour que l’autre demoiselle l’aperçoive et elle se dirigea rapidement vers elle à grandes enjambées.

«Tu es en beauté ce soir ! Comment vas-tu ? »


HRP : Tenue dans ce genre-là : https://i0.wp.com/leadingladiesafrica.org/wp-content/uploads/2018/11/fb-aja-naomi-king.jpg?resize=810%2C425

Samedi 12 Mars 2016

Sanae sortit de l’hôpital Sainte Mangouste en baillant. Elle avait travaillé toute la journée et se préparait pour sa première soirée de liberté depuis une semaine. Les journées s’étaient enchaînées sans faire vraiment sens, comme si elles s’étaient toutes entremêlées. Pas de coupure. Pas de pause. Juste une longue journée qui avait duré une semaine. Elle avait fourré son uniforme vert de Sainte Mangouste dans son sac et avait transplané à Westminster. Elle aurait transplaner directement chez elle – étant la seule à pouvoir le faire – mais elle avait envie de prendre l’air. Elle marcha quelques pâtés de maison, prenant son temps, avant de retrouver le grand immeuble à l’architecture ancienne, mais toujours aussi belle, dans lequel elle vivait. Si elle avait choisi de rester dans un quartier moldu, c’était parce qu’il était plus facile pour elle de disparaître dans la masse. On lui avait appris très tôt à être discrète et le monde moldu n’avait que peu de secrets pour elle ; cela lui donnait un avantage sur ces fanatiques de Supérieurs qui étaient trop ignares pour ne serait-ce comprendre ce qu’est une télévision. Sanae n’avait pas envie de penser à eux ce soir. Il lui semblait que toute sa vie avait été mise entre parenthèses à cause d’eux, qu’ils avaient arrêté net le cours naturel de son bonheur. Et ce soir, elle n’avait aucune envie de leur donner également cette soirée.
Sanae ouvrit la porte de l’immeuble et se glissa dans le grand hall. C’était un luxueux bâtiment, ancien, mais avec de nombreuses moulures aux plafonds, des dorures un peu partout et un sol de marbre éblouissant. Elle passa devant le bureau du concierge dont la porte était ouverte et s’arrêta un instant, une main sur l’encadrement de la porte.

« Hé, Jerry ! le salua-t-elle avant de sortir un petit paquet de son sac. Tiens, j’ai pensé à toi. »

L’homme d’une cinquantaine d’années adorait des caramels qu’une boutique près de l’hôpital vendait alors dès que la sorcière y pensait, elle lui en rapportait. Assis dans son fauteuil, les pieds sur le bureau, Jerry eut un grand sourire et attrapa le paquet de caramels qu’elle lui lança. Il la remercia chaleureusement en soulevant sur petit chapeau bleu. « Ne mange pas tout d’un coup. » lui fit-elle en s’en allant.  Puis, se dirigeant d’un pas léger vers les escaliers, dédaignant l’ascenseur au passage, Sanae imaginait déjà les quantités de nourriture que son amie et elle allaient ingurgiter. Il faudrait rattraper les dégâts avec une session de combat avec Dorofei, mais ça valait largement le coup. Neolina et elle avaient passé de longues heures à se décider : dès lors qu’elles trouvaient un restaurant à leur goût, elles découvraient un petit détail qui les décourageait. Heureusement, la perle rare s’était présentée.
Sanae grimpa les escaliers, deux marches par deux marches, essayant d’évacuer ce sentiment de fatigue qui risquait de la plonger dans une somnolence irrésistible. Allez, on se réveille ! Elle arriva au quatrième étage, un peu essoufflée, mais bon sang, ce que ça faisait du bien ! En arrivant devant la porte de l’appartement 205. Elle sortit ses clés et entra.
La jeune femme enleva ses chaussures d’un mouvement chaotique de pieds, écrasant l’arrière des deux chaussures avec ses orteils pour s’en extraire et les envoya valser plus loin. Elle fit s’envoler d’un coup de baguette son sac, duquel s’échappa son uniforme de medicomage pour aller se mettre directement dans la panière à linge sale. La sorcière prit une douche rapide, sécha magiquement ses cheveux lisses et noirs, se maquilla simplement et enfila une robe rouge à motifs fleuris, qui s’ouvrait jusqu’au milieu du dos. Une veste par-dessus, pour ne pas avoir froid, et il ne lui resta plus qu’à mettre des talons noirs. Elle appréciait de s’habiller élégamment et de mettre des talons, passant le plus clair de son temps dans des chaussures confortables et des blouses qui n’étaient pas des plus avantageuses. Ça ne faisait pas de mal de se sentir un peu plus belle. Elle prit un petit sac noir qu’elle pendit à son épaule et transplana.

Sanae apparut sur le Chemin de Traverse mais il fallait maintenant trouver Neolina. Elle ne tarda pas à l’apercevoir de loin, toujours aussi belle, habillée avec un pull jaune qui lui allait si bien. La sorcière avait eu de la chance de tomber sur des gens comme Neolina dans la Garde. Après tout, à part Kezabel et quelques autres personnes, elle ne connaissait pas grand monde en arrivant à Londres ; les deux jeunes femmes s’étaient tout de suite entendues et se battaient pour la même cause. De quoi vite se rapprocher l’une de l’autre. Et puis, y avait-il plus immédiate amitié que celle qui passe par une passion de la nourriture ?

Elle arriva enfin à sa hauteur et lui fit un large sourire. Elle avait l’impression de revivre, excitée à l’idée de passer une soirée en si bonne compagnie, et autour d’une table qui, elle l’espérait, ne les décevrait pas.

Sanae rit légèrement à sa remarque.

« Merci, ça fait du bien de quitter son uniforme. Et toi alors, tu es éblouissante!, fit-elle. Je vais bien, mais tu ne peux pas savoir à quel point j’ai rêvé de cette soirée toute la semaine. J’espère que la tienne s’est mieux passée que la mienne. On m’a vomi du sang dessus trois fois aujourd’hui. Et on m’a mordue. »

C’était en général le genre de détails que les autres ne voulaient pas entendre…Elle prit Neolina par le bras.

« On y va ? J’ai une faim de loup. J'ai envie de ces fondant au chocolat, coulant à l'intérieur, avec de la chantilly vanillée sur le dessus...oh...mon dieu, allons-y. Vite. »

Il est vrai que Neolina était généralement quelqu’un que l’on remarquait assez facilement dans la rue grâce à ses tenues hautes en couleur ! Elle adorait ça, les couleurs qui étaient voyantes, chaudes, sans pour autant être totalement flashies ! Il fallait savoir tout doser, n’est-ce pas ? En attendant, aujourd’hui la question ne se posait pas trop vu qu’elle attendait Sanae et qu’elles allaient juste manger et non réellement sortir, au cas où la jolie femme s’était quand même apprêtée un minimum Bientôt les deux jeunes femmes ne tardèrent pas à se retrouver sur le chemin de traverse ! Et comme à son habitude Hampton avait rapidement pris la parole histoire de pouvoir commencer sympathiquement la conversation ; timidité ? Absolument pas, juste au boulot ! Dehors, elle était plus pétillante qu’autre chose. Lorsque son amie lui raconta sa semaine elle leva un petit sourcil perplexe, berk du vomi et du sang, des choses dont elle ne raffolait franchement pas. Médicomage n’aurait pas été un travail pour elle, elle était plu fait pour être dans un bureau la plupart du temps, faire ce qu’elle faisait actuellement en quelque sorte ! Cela lui plaisait sincèrement même s’il fallait bien avouer que ce n’était la folle ambiance au Ministère et que son cul était plus menacé que jamais. Elle devait faire attention par rapport à la Garde surtout, elle faisait partie des visages inconnus et espérait encore que cela durerait longtemps !

« Effectivement, vu comme ça…  ça serait probablement un peu plus compliqué de passer une semaine moins merdique.»

Faux, totalement faux, et elle le savait pertinemment, mais c’était plus une façon de parler qu’autre chose !  Elle rajouta avec un petit sourire !

« Bah écoute, je dirai plus une semaine normale… rien de bien spécial qui s’est passé, la routine la plus routinière en quelque sorte ! Tu as bien du courage de supporter un uniforme toute la semaine à ton travail, je ne crois pas que ça serait quelque chose qui m’irait…. Même si à Poudlard au final, je n’ai pas eu  trop le choix et que je l’ai bien supporté !»

Enfin quelques années étaient passées depuis… et maintenant qu’elle s’était déshabituée à l’uniforme ça serait bien compliqué pour elle de  devoir en remettre … mais bon si un jour il fallait le faire, elle le ferait –probablement en ronchonnant !-. Sanae l’avait bientôt pris par le bras pour se diriger vers le restaurant de leur choix !

« Ouais, on y va mais… mais tu sais que ce que tu décris là c’est le dessert et qu’on commence par l’entrée… voir par l’apéro, donc ton coulis chocolat et tout, c’est pas encore !» plaisanta-t-elle , mais elle était comme son amie, c’est ce qu’elle préférait les desserts ! « Bon à part mes morsures et divers déchets humains que tu t’es reçu dessus, tu n’as rien d’autres à me raconter ? Genre… un beau médecin ou infirmier qui t’as tapé dans l’œil ! C’est intéressant, ça comme sujet de discussion !»

Elle tentait, elle savait bien que sa camarade était un pu frileuse pour le sujet et ne comptait pas insister si elle voyait qu’elle avait mis les pieds dans le plat, ou qu’elle se refermait. Mais bon, elle espérait qu’un jour son amie pourrait s’amuser avec un gentil Monsieur – ou une Dame-, pourquoi pas d’ailleurs.  Ce n’était pas elle qui allait juger  la sexualité des autres ! Chacun faisait bien ce qu’il voulait du moment que tout le monde était consentant !

Rares étaient les fois où Sanae pouvait profiter d’un instant de simplicité en bonne compagnie. Et Neolina était toute désignée pour ça. Joyeuse, lumineuse, la sorcière dégageait quelque chose de solaire. Alors qu’elle ait choisi une telle couleur, n’était sans doute pas un hasard.
Elle lui raconta sa journée, peu attrayante. Sanae avait l’impression que cela faisait des mois qu’elle était en permanente tension : son deuil, le tremblement de terre, l’attentat, ses missions pour la Garde, l’hôpital, ses allées et venues pour s’occuper de Logan, et tout ce qui semblait se rajouter sur ses épaules à mesure que la situation empirait. Besoin de respirer, de souffler, reprendre un peu de la joie qui la faisait tenir en général. Reprendre goût à la vie. S’entourer de gens qui la comprenaient, qui vivaient la même chose, et qui pourtant choisissaient, eux aussi, de ne pas sombrer dans les abysses du malheur.
La remarque de la jeune femme la fit sourire.

« Je crois que je suis punie d’avoir éviter l’uniforme scolaire, répliqua-t-elle. Mais je suis sûre que l’uniforme t’allait très bien, tout te va à toi. »

Elle n’était pas allée à Beauxbâtons très longtemps, et même si elle n’était jamais revenue sur ce choix, il demeurait néanmoins quelques regrets tenaces. A part Kezabel, elle n’avait jamais eu d’autre amis comme elle n’avait pas fréquenté les autres enfants ou adolescents. Chose qui ne l’avait pas aidé pour s’intégrer dans un groupe ou se lier aux gens ; cela avait été un long entraînement au fil du temps. Elle admirait Neolina au fond. Cette façon d’avoir l’air sûre d’elle : lorsqu’elle entrait dans une pièce, Sanae était sûre que tout le monde devait remarquer la sorcière. Elle pouvait être fière de la femme qu’elle était : brillante, forte, gentille. Belle. Non vraiment, Sanae ne pensait pas que Neolina puisse être enlaidie par un simple uniforme.

Elle lui prit le bras, parlant déjà de ce qu’elle rêvait de manger sur le chemin du restaurant. Neolina lui fit remarquer qu’on ne commençait pas par le dessert qu’il faudrait faire preuve de patience.

« Justement, j’ai toujours trouvé ça idiot ! rétorqua Sanae. Imagine que comme moi, tu raffoles des desserts et que tu attendes tout le repas de pouvoir en manger et là BOOM...Tu meurs. Crise cardiaque. Un sortilège. Le restau’ s’écroule sur toi. Résultat : tu n’as jamais pu goûter ce dessert et tu reviens hanter toutes les personnes qui ne se précipitent pas dessus. »

Elle secoua la tête d’un air triste alors que ses yeux n’exprimaient que de l’amusement. Puis, son amie enchaîna avec un autre sujet et Sanae fit la moue. Le rouge lui monta un peu aux joues à vrai dire. Ce n’était pas qu’elle était frigide, sans désir, désintéressée...mais plutôt que les occasions étaient moindres et que ses expériences passées...quasi...inexistantes. Ce n’était jamais allé bien loin, quelque chose avait toujours tout fait capoter...Et voilà qu’elle se retrouvait à presque trente ans sans avoir jamais vraiment...Oh, bien sûr elle avait eu quelques flirts mais son don, sa peur d’avoir une crise, l’avait toujours freiné. C’était plus qu’effrayant de se livrer à quelqu’un ainsi, de s’abandonner, de paraître aussi vulnérable aux yeux d’une autre personne. Il fallait avoir confiance, fallait pouvoir se détendre. Et ce n’était pas le genre de situations où elle se détendait. Puis, qui voudrait sortir avec elle ? Comme s’il n’y avait pas mieux ailleurs !
Si Sanae rougit, c’était plus par honte que par gêne du sujet.

« Oui...se crispa Sanae. Très intéressant comme sujet de conversation. C’est fou comme c’est passionnant de parler de choses qui n’existent pas. Comme, ma vie sentimentale. (ou sexuelle...pensa-t-elle.) »

Elle sourit et se pinça les lèvres.

« C’est que...je crois que je ne suis pas douée pour ces choses-là et puis je suis occupée. Quand est-ce que je pourrais trouver le temps de rencontrer quelqu’un ? »

Il était vrai qu’à Sainte Mangouste, certains médicomages et infirmiers étaient mignons...gentils même. Est-ce qu’elle avait envie de sortir avec quelqu’un avec qui elle travaillait ? Pas sûr. Mais son emploi du temps chargé, entre ça et la Garde, elle ne voyait pas vraiment où elle pourrait rencontrer un homme. Ou une femme ? Elle ne savait pas, au final. Pour n’avoir jamais véritablement testé l’un ou l’autre.

« Et toi ? fit-elle à Neolina. Je suis certaine que ta vie sentimentale est bien plus passionnante que la mienne. »

Elles arrivèrent devant le restaurant. La vitrine était élégante et laissait voir les multiples lumières accrochées au plafond comme un ciel étoilé. Sanae trépignait et accéléra le pas, tirant Neolina par le bras. « On y est ! » s’écria-t-elle. Sa main ne tarda pas à se poser sur la poignée de la porte et elle ouvrit, laissant son amie passer devant. « Après vous très chère demoiselle ».

Neolina eut un petit rictus amusé lorsqu’elle parla de l’uniforme scolaire. Est-ce que ça lui allait bien ? Probablement que oui. En fait, elle était même certaine que oui. Elle avait qu’elle avait attiré pas mal de garçons dans ses filets même avec l’uniforme mais c’est juste qu’elle préférait pouvoir porter ce qu’elle souhaitait. Elle préférait les tenues un peu flashis plutôt que les choses sobres. Elle sortit de son porte-monnaie une photo qu’elle gardait souvent elle avec et qui avait été prise peu de temps avant la fin de ses études, on pouvait y voir Esteban – que Sanae ne devait pas connaître- Gary, Klara et elle-même en train de faire les cons. Qui avait pris la photo ? Elle ne s’en rappelait plus, possible que ce soit Margo, voire Dorofei, mais elle n’en était pas franchement certaine non plus !

« Si tu veux te faire une idée. Et oui, si c’est ta prochaine question, je suis parfois un peu nostalgique de cette époque, par ce que c’était vraiment cool et surtout tout me semblait beaucoup plus simple ! Mais bon la vie active a quand même beaucoup d’avantages !»

Elle rangea rapidement la photo avant d’hausser les épaules doucement.

« Et puis, il faut bien avouer que cet uniforme ne ressemble pas forcément à celui que vous avez, le vôtre fait moins scolaire… heureusement d’un côté !» dit-elle en rigolant.

Et forcément, presque comme à chaque fois qu’elles étaient ensemble hors de la Garde, elles parlaient bouffe, surtout ce soir où elles espéraient probablement pouvoir faire un festin ! Neolina était amusée par cette idée de commencer un repas par un dessert, alors elle écouta attentivement les arguments donnés par son amie. Elle haussa un sourcil perplexe, avant de rire franchement lorsqu’elle parla de crise cardiaque en plein repas.

« Ouais, enfin tu sais quand tu es mort, je crois que tu t’en fiches un peu de tout ça, non ? Je veux dire, tu ne penses plus à manger vu que tu ne penses plus du tout… alors bon ! Je n’approuve pas cet argument, je pensais que tu allais me dire quelque chose de plus exotique, tu vois ? Du genre commencer par le sucré ça t’ouvrait encore plus l’appétit et que de toute façon tu pouvais prendre un deuxième dessert à la fin du repas… Tu vois.» Elle sourit avant de s’exclamer « J’en serai presque déçue de cet argumentation.»

Ouais, déçue carrément ! Mais bien sûr qu’elle plaisantait… Chacun pensait bien de la façon qu’il voulait, chacun était totalement libre ! Neolina avait donc décidé de faire une bifurcation totale dans le sujet et essayait de voir où elle en était niveau mec. En la voyant réagir, elle se dit qu’elle avait peut-être eu tort, ou alors peut-être qu’elle aurait dû y mettre un peu plus les formes. Elle se contenta d’hausser un peu les épaules.

« A la garde, il y a plein de chics types qui te respecteraient et qui sont plutôt cools et pas trop dégueu à regard. Je sais, l’intérieur compte plus que l’extérieur mais quand on a les deux, c’est encore mieux !» Superficielle, elle ? Peut-être un peu, mais en même temps, est-ce qu’elle n’avait pas tort quand on pouvait avoir de la beauté intérieure ET extérieure ! « Et puis je ne parlais pas de sentiments, tu peux firlter ou t’amuser sans aucun sentiment. Et puis, il doit bien il y avoir une tonne de médecins ou d’infirmiers sexys à ton boulot ! Ou au féminin, peu importe ! Le résultat est le même !» Enfin disons quand elle parlait de résultat c’était le fait de rencontrer et draguer quelqu’un. « Moi ? La routine. Tu sais, je ne suis pas faite pour m’attacher à quelqu’un, c’est trop de contraintes, alors je profite encore un peu de la vie.»

Bientôt elles étaient arrivées devant le restaurant et rien qu’à le voir, son ventre gargouilla d’envie comme s’il savait qu’elles allaient bientôt pouvoir dévorer ! Sanae la laissa passer et Neo eut un petit amusé

« Merci beaucoup mon amie» Les deux derniers mots avaient été prononcés à la française. « Bon certes, il y a Max, mais on attend pas forcément les mêmes choses de la vie, je ne crois pas être faite pour la vie de couple tandis que lui oui… alors bon !» Ouais c’est compliqué. « Bon alors dans nos connaissances en commun, est-ce qu’il n’y a pas quelqu’un que tu trouves sympa et charmant ?»

Neo, on arrête de jouer les entremetteuses, on ne peut pas dire que ce soit un rôle qui te convient à ravir. Mais pour l’instant, elle voulait juste comprendre quel type de mec pourrait plaire à Sanae. Ca serait déjà un point de départ !

 Neolina lui tendit une photo et Sanae l’observa en souriant. L’uniforme lui allait vraiment bien. La sorcière, Gary et Klara aux côtés d’un jeune homme que Sanae ne connaissait pas semblaient sourire, aussi heureux que des adolescents pouvaient l’être. Une époque un peu plus simple, comme le disait son amie. Un brin de tristesse envahit Sanae à l’idée d’avoir sûrement raté quelque chose dans ces années scolaires où l’on se faisait habituellement des amis et où l’on se créait des souvenirs auxquels on repensait plus tard avec nostalgie.

« Tu vois, je savais que l’uniforme t’allait à merveille ! … C’est vrai que j’en ai sûrement raté des choses en ayant une éducation à la maison, avoua Sana avec une petite moue. Mais d’un autre côté, je me dis que j’ai profité de mon père...que j’ai eu de très bons moments avec lui que je n’aurais pas eu autrement. Alors, au fond, j’imagine que c’est plutôt pas mal de se dire que j’en ai profité autant que possible. »

Le pincement au coeur la prit violemment mais elle balaya les sombres pensées qui menaçaient de remplir son esprit. Depuis la disparition de son père, la sorcière tâchait de se plonger dans le travail et dans les missions pour la Garde pour ne pas craquer, pour ne pas céder à la tristesse qui voulait parfois l’engloutir toute entière. Presque comme une manière d’honorer la mémoire de Masa...ne jamais laisser la noirceur de l’âme entacher sa joie de vivre. Et ce genre d’occasions l’aidait à garder la tête à la surface de l’eau. Neolina rangea la photo et haussa les épaules, revenant sur l’uniforme des médicomages. Sanae eut un petit rire.

« Moins scolaire oui...mais vert...arf...ils auraient pu choisir n’importe quelle autre couleur, se désespéra-t-elle. »

Pourtant, c’était bien courant que ce soit dans le monde sorcier ou dans le monde moldu que le vert soit une couleur utilisée pour la médecine. La couleur de l’espoir, de la chance, de la nature. Tout cela bien sûr agrémenté du fameux emblème de Sainte Mangouste, un os et une baguette croisés.
La conversation dérivait déjà sur la nourriture, chose ordinaire lorsque les deux sorcières se trouvaient en la présence de l’autre. Neolina n’était pas convaincue de l’argument prônant la dégustation du dessert en premier et Sanae rit de bon coeur.

« Bon, ton argument est valable, concéda-t-elle. Ca ouvre clairement l’appétit. Et si au final, on mange deux desserts, je ne peux qu’approuver. Mais cela ne change pas le fait qu’il faut profiter jusqu’au dernier moment des choses qui nous font plaisir..sinon, paf, tu meurs et même dans l’au-delà, tu peux le regretter. Qui sait ce qu’il y a après la mort ? »

En parlant de dessert...Neolina ne tarda pas à lui demander si elle n’avait pas rencontré quelqu’un de mignon à son travail, ou en dehors, et Sanae parut un peu gênée. C’était un sujet toujours délicat la concernant, honteuse d’être si peu expérimentée en la matière. Même si avec Neolina, l’aveu était moins difficile, parce qu’elle savait qu’elle ne la jugerait pas. Peut-être avait-elle raison d’ailleurs...pourquoi parler de sentiments ? Pourquoi ne pas simplifier les choses et ne faire que flirter sans se lancer dans une histoire amoureuse qui risquait d’être compliquée ? La sorcière y réfléchit un instant. Ce n’était pas la première fois qu’elle y pensait, mais comment faire ? Elle était si peu douée pour séduire que l’idée lui paraissait déjà insurmontable en soi, alors dans la mesure où il ne serait pas question de sentiments, et qu’il faudrait être clair quant à ses désirs...en était-elle capable ? Malgré toutes ses capacités, ses connaissances, son esprit combatif, Sanae restait une jeune femme timide lorsqu’on abordait ce genre de situations. Le simple fait qu’elle puisse plaire à quelqu’un lui semblait étrange. Oui, on lui avait dit qu’elle était mignonne, mais la sorcière ne se voyait pas ainsi. Le miroir ne lui renvoyait pas l’image flatteuse dont les autres lui parlaient. Elle se mordit la lèvre inférieure.

« C’est vrai que certains médicomages sont mignons mais je ne sais pas...ne serait-ce pas déplacé de leur proposer quoique ce soit vu que je travaille avec eux ? Même chose pour la Garde, même si...ce serait tellement plus simple, je n’aurais pas à mentir au moins, dit-elle en réfléchissant à voix haute. Je crois que mon problème est que je ne sais pas comment m’y prendre. Est-ce que je dois être subtile ? Ou au contraire, complètement explicite ? Tu ne crois pas que ça leur ferait peur ? Et comment savoir s’ils sont attirés par moi ? Je pourrais toujours entrer dans leur esprit, ajouta-t-elle en chuchotant, mais ce n’est pas dans mes habitudes d’utiliser ça à tout va. Mais tu as sans doute raison : on n’est pas obligé d’envisager toujours une relation. J’imagine que l’inverse est beaucoup plus simple... »

Sanae soupira, cogna sa tête contre l’épaule de Neolina.

« Tu vois que je suis nulle pour ça. Demandez moi de stopper une hémorragie, de me battre ou de récolter des informations, mais draguer ? Zéro pointé. » s’amusa-t-elle.

Elle n’avait rien dit sur le fait de préférer les femmes ou les hommes car elle ne savait pas. Les deux, peut-être ? Cela faisait un moment qu’elle se posait la question, mais sans expérience...difficile d’établir ses goûts. Le temps lui dirait…
Neolina lui expliqua qu’elle préférait les relations bien plus simples, sans sentiment, pour avoir tout le loisir de profiter de sa vie. Peut-être était-ce la solution en effet ? En attendant de savoir ce que l’on souhaite vraiment, ou alors juste parce que l’on avait pas envie d’être en couple, comme Neolina. Cela ne l’étonnait pas d’ailleurs, son amie était indépendante, libre, aimait croquer la vie à pleines dents. Le restaurant apparut à quelques mètres et elles ne tardèrent pas à être à la porte, Sanae laissant passer son amie avec joie. Quelques mots prononcés en français firent sourire Sanae et Neolina poursuivit une fois qu’elles furent à l’intérieur.
C’est vrai que Maxence et elle étaient sortis ensemble...Sanae oubliait toujours cette histoire, ayant peu de mémoire pour les histoires de coeur. Elle comprenait que son amie n’ait pas voulu y donner suite étant donné leurs désirs opposés.

« Vous ne vous êtes jamais revus avec Max depuis la dernière fois ? Demanda-t-elle. »

Sympa et charmant ? Elle pensa à ceux pour lesquels elle pourrait porter un intérêt. Elle ne connaissait pas encore grand monde et en quelques secondes, son esprit fit le tour de la question.
Un serveur vint vers elle et leur demanda où elle voulait s’asseoir. Une table toute désignée dans un coin assez éloigné des autres personnes semblait parfaite. Sanae emboita le pas du serveur et s’installa. Lorsque son amie fut elle-même installée, elle répondit enfin à sa question en commençant à regarder le menu.

« Hm...Et bien...ça reste entre nous, mais...c’est vrai que je trouve certaines de nos connaissances plutôt...charmantes, fit-elle avec précaution, comme si elle avouait quelque chose d’interdit. Comme...Gary, Dorofei...ou encore...elle chuchota à voix basse en se penchant vers Neolina...Niall. Bien sûr je ne tenterai jamais rien, ce serait stupide et déplacé. Mais je les trouve gentils et très charmants. »

Il y avait bien une autre personne à laquelle elle pensait, mais elle n’avait pas envie qu’après le début de cette conversation, Neolina le prenne mal. Elle n’était plus avec lui et ne semblait plus avoir de sentiments à son égard mais...sait-on jamais...certaines choses étaient compliquées. Alors oui, elle pensa également à Maxence qui dans le lot du peu de gens qu’elle côtoyait était une personne qu’elle appréciait énormément. Puis, leurs métiers étaient un point commun qui facilitait les conversations entre eux. Elle l’avait soigné lors de la fuite de Poudlard et l’avait vu se lever aussitôt que son bras fut réparé pour s’occuper des autres. Toute personne avec autant de dévotion et de courage méritait son respect.

Elle fit une petite moue amusée.

« Et toi ? Tu apprécies certaines personnes de notre entourage ? Ou quelqu’un à ton travail ?» fit-elle.

Elle avait avoué après tout un certain nombre de choses, c’était au tour de son amie.  Son regard se reporta sur le menu, cherchant ce qu’il lui ferait plaisir.

« Bon sang...je sens que je vais encore manger comme quatre. En même temps, je n’ai rien avalé ce midi...pas eu le temps. »

Est-ce qu’elle devrait vraiment avoir ce genre de souvenir dans son sac ? Probablement que non. Surtout pas une avec Klara, mais c’était vraiment un souvenir auquel elle tenait beaucoup, quelque chose qui pourrait probablement toujours lui servir d’une manière ou d’une autre. Et puis, ce n’était qu’une photo n’est-ce pas ? Qui n’était compromettante pour personne, la plupart des personnes se trouvant à Poudlard à leur époque aurait pu dire sans souci qu’elle est Klara était liée comme les doigts d’une main, alors bon ! Ce n’était pas comme si elle était pas impartiale, pour l’instant concernant Anderson, elle n’arrivait toujours pas à dire si oui ou non, elle faisait partie des supérieurs ou pas – ainsi que son mari-. Elle s’était pourtant fixée cet objectif. Klara avait beaucoup toujours être adorable, les apparences pouvaient également être trompeuses. Est-ce que son amie n’essayait pas de savoir si elle faisait des Résistants ? Peut-être, mais elle ne trouverait rien. Elle était probablement beaucoup trop prudente pour ça ! Neolina ne tarda pas à essayer de continuer de se concentrer sur la conversation qu’elle avait avec Sanae et non pas sur son passé, ou même ses questionnements ce n’était pas franchement le moment.

« Effectivement, chaque « solution » a ses avantages et ses inconvénients. Mais je suis sincèrement heureuse d’avoir cette scolarité là ! je ne me voyais pas étudier chez moi, j’’aime trop les gens… enfin tu vois la compagnie, faire de nouvelles connaissances, puis faire la tête. Bref, plein de choses que je n’aurais pas forcément pu avoir en ayant des cours à la maison, ou alors dans une moindre mesure !» Elle se tut quelques instants avant de continuer « Je pense que tout dépend de son caractère, moi les cours à la maison ce n’était clairement pas fait pour moi !»

Elle lui sourit doucement comprenant bien à quel point c’était dur, il est vrai qu’elle n’avait pas perdu son paternel, mais son frère, ce n’était pas la même chose mais le deuil d’un proche devait sûrement toujours se faire de la même manière. Neolina préféra donc rigoler un peu sur l’uniforme des médicomages

«C’est vrai … Mais bon imagine-toi en rose fushia…. Ou alors en …. Marronnasse qui rappelle la merde, c’est pas franchement une meilleure chose. Le vert c’est la couleur de l’espoir, non ?  Mais il est vrai que le blanc aurait pu être plus saillant !  Même si c’est plus salissant il faut bien le reconnaitre !»

Et elles,  avaient commencé à « philosopher » sur… sur quoi d’ailleurs ? Comment est-ce qu’elles pouvaient appeler ce qu’elles étaient en train de faire, Neolina n’en avait aucune idée, et ce n’était pas bien grave !

« Oui, bien sûr qu’il faut en profiter jusqu’au dernier moment de ces choses qui nous font plaisir… mais est-ce que l’on peut avoir des regrets de réels gros regrets sur la bouffe ? Je veux dire, on adore ça clairement, mais il y a plus grave dans la vie qu’un gateau au chocolat aussi délicieux soit-il… Des choses auxquelles on ne songe probablement pas maintenant.» Elle soupira doucement avant d’ajouter « Mais laisse tomber, ça risquerait de nous gâcher la soirée de penser à ce genre de choses.»

En attendant, elle avait essayé de savoir où elle en était du côté sentimental, tout en lui expliquant des choses et d’autres, pour que Sanae arrive enfin à se lancer ! il n’y avait pas que l’amour et compagnie. Alors elle fouillait un peu, essayait de lui poser quelques questions un peu plus précises, histoire de comprendre son fonctionnement, de savoir ce qui pourrait lui plaire, lui aller !

«Effectivement, mêler travail et vie privée ce n’est pas forcément la meilleure solution pour tout le monde ! Mais …. Mais des fois ça peut être cool. Pour le reste, je ne sais pas trop» Ne pas dire Garde dans la moindre conversation, surtout dans un lieu public, même si elles parlaient doucement « … je pense que c’est quand même un peu différent, mais ça serait difficile à expliquer avec des mots de suite. Et… Non, surtout tu n’entres pas dans leurs esprits, tu peux y aller déjà de façon subtile, essayer de voir s’ils ont quelqu’un ou pas… puis si tu vois que ça peut matcher et qu’ils ont l’air opé, là tu peux y aller de façon plus explicite ! Pour l’instant, pourquoi s’ennuyer avec une relation ? Je veux dire c’est compliqué, prise de tête et toujours avec plein d’aléas et de compromis. Reste libre, du moins dans un premier temps !»

Concernant Max, elle avait préféré hausser les épaules ne voulant pas trop entrer dans les détails. Maintenant, le plus important était de savoir s’il elle trouvait dans ses connaissances quelqu’un avec qui elle pourrait être bien ! Juste comme ça, en imaginaire ! Et, effectivement visiblement, elle avait d’ores et déjà quelques idées en tête. Gary, Dorofei, Nial, elle avait plutôt bon goût, il l’avait l’avouer !

« Niall, je ne le connais pas assez, je sais qu’il est très gentil, très charmant, bref, un mec adorable ! Tu peux, pour les trois, déjà essayer de faire connaissance avec eux ! Je veux dire passer des soirées sympas, échanger sur plein de sujets… sans forcément que ce soit un rancard. Après Gary est un peu obsédé par ses ex, les deux autres que tu as vu sur la photo, du coup … je ne sais pas comment le dire…» Vas-y continue de parler de la vie privée de Gary comme ça, il va être ravi. « … tout dépend ce que tu attends dans un premier temps. Mais je pense pouvoir dire qu’il reste quand même quelqu’un que l’on peut le considérer comme un cœur à prendre il suffit. Dorofei est plus cool… toujours marié, mais d’une certaine façon plus sympa. Tu aurais peut-être tes chances. Je ne sais trop, l’est pas hyper expansif là-dessus le garçon ! » Niall était peut-être donc un meilleur choix ? Qui sait ? « Moi, tu sais, je fais toujours au feeling ! Et j’apprécie beaucoup de ges du coup je ne peux pas te faire une réelle « liste ».»

Elle reporta également son attention sur le menu.

« C’est bien à deux on va manger comme huit… Je ne sais pas trop tout ce que je vais pouvoir choisir, je veux dire c’est dur comme choix. Ou sinon je prends au pif ! »

Lorsqu’on était jeune, les conséquences de ses propres choix étaient encore trop abstraites pour en prendre la mesure. On ne pensait pas alors aux choses dont on se privait, aux choses qu’on regretterait, aux choses que l’on manquait alors qu’on choisissait une voie et pas une autre. Pourtant, c’était logique: ouvrir une porte en fermait automatiquement une autre. Sanae, elle, avait choisi de ne pas poursuivre ses études à Beauxbâtons et lorsqu’elle avait fait ce choix, la sorcière n’avait pas encore compris tout ce qu’elle ratait, tout ce à quoi elle renonçait. Pendant longtemps, elle s’était félicitée de cette décision : elle n’aurait pas tenu le coup, à ce stade de sa vie, dans un univers peuplé d’autres étudiants, de professeurs, de lieux nouveaux, loin de son foyer qu’elle avait si durement accepté au fil des années. C’était cette chose fragile qu’elle avait voulu protéger, cette acceptation de sa nouvelle vie auprès d’un nouveau père, d’un vrai père. Et si être loin de lui avait altéré leur lien ? Et si elle s’était sentie mieux ailleurs que chez elle ? Et si… ? Et si… ? Trop peu certaine de ce que cet éloignement engendrerait, elle avait préféré demeurer dans cette bulle dorée qui avait été la sienne. Elle n’était pas prête à l’époque à s’ouvrir au monde, et cela lui avait donné plus de temps pour se construire de son côté. Elle ne regrettait pas, somme toute, la voie qu’elle avait emprunté, mais à bien y réfléchir, avec le recul qui était à présent le sien, elle savait qu’elle avait raté certaines choses.
Et c’était exactement ce que cette photo lui évoquait. Un groupe d’amis, soudés, partageant des moments qu’ils chériraient à tout jamais, malgré les tournures que la vie prenait. Elle écouta Neolina parler de tout ce qu’elle avait aimé dans ces années studieuses et pourtant si amusantes, si précieuses. Souriant en sentant toute la joie nostalgique de la jeune femme dans sa voix, Sanae la regardait avec un petit éclat dans les yeux.

« Je crois que ce sont des souvenirs importants, dit-elle alors. Surtout en ce moment. Ils nous aident à affronter tout ce que le monde nous envoie en pleine face. C’est un cadeau de pouvoir repenser au passé en souriant. » Un soupire, avant d’ajouter : « Mais tu as raison, c’est une question de caractère. Je n’étais pas aussi sociable qu’aujourd’hui, à l’époque. Heureusement, j’ai fait beaucoup de progrès ! ».

Neolina enchaîna avec des exemples plus affreux encore que l’uniforme vert de l’hôpital et Sanae rit de bon coeur, sa joie illuminant ses traits.

« Rose fushia ou marronasse, que choisir ! s’amusa-t-elle en riant. Bon...bon...d’accord, je me plains mais ça aurait pu être pire, clairement. Pitié, n’en parle pas au personnel de Sainte Mangouste, ça pourrait leur donner des idées ignobles ! »

Comme toujours lorsqu’elles se trouvaient ensemble, la nourriture s’était immiscée dans leur conversation. Inéluctable. Il fallait forcément que cela vienne sur le tapis ! Et en même temps, comment ne pas en parler ? C’était bien l’une des plus grandes joies de leurs existences.
« Tu as raison. La nourriture devrait toujours être affaire de gaieté et de plaisir ! Le seul regret qu’on puisse avoir à ce sujet serait qu’il n’en ait pas assez. »

Et presque par hasard – pur hasard vraiment – le sujet de la bouffe s’accompagnait de celui des... « amours ». Enfin, amour était un bien grand mot. Sanae n’était jamais tombée amoureuse, elle ne savait pas ce que ça faisait d’éprouver ce genre de sentiments pour quelqu’un. Elle ne savait déjà pas ce qu’elle aimait vraiment ; comment le savoir sans réelle expérience ? Elle avait été embrassé, deux fois...mais elle n’avait pas été sûre d’aimer ça à l’époque. Sanae s’était tenue pendant longtemps loin des autres, n’avait pas eu le courage de se rapprocher assez pour entamer ce genre de relations. Et puis...et puis, son don qu’elle ne contrôlait pas toujours, ses crises...comment embarquer quelqu’un là-dedans ? Elle ne voulait peser sur personne.
Et peut-être ce que lui proposait Neolina était la solution : rester libre, ne pas se prendre dans les filets d’une relation qui pourrait être compliquée, profiter et se faire plaisir. Apprendre à flirter, à se connaître.

« C’est vrai que pour commencer...peut-être vaudrait-il mieux avoir quelque chose de ...léger ? Réfléchit-elle. De façon...subtile ? » Sanae la regarda avec un air dubitatif. « Je ne suis pas sûre de savoir faire ça » Elle éclata de rire. « Bon sang, je suis une catastrophe. »

Autant la subtilité dans d’autres domaines, elle pouvait y arriver mais là...pour tenter de séduire quelqu’un, Sanae perdrait sûrement tous ses moyens. Autant lui dire de sauter dans le vide, c’était le même effet pour elle.

« J’ai l’impression d’avoir un sacré retard sur tout ce qui est...normal pour la plupart des gens. » soupira-t-elle.

La sorcière savait pleins de choses : ses qualités ne manquaient pas, ni ses compétences et pourtant...il manquait la plus évidente, la plus « naturelle ». Du moins, c’est ce qu’elle percevait de la chose : elle voyait tant de couples se former, se séparer ; son regard observait souvent les déplacements des autres, allant et venant, se rapprochant et s’éloignant, comme de petits pôles entrant en collision avec d’autres, se heurtant, fusionnant dans une complicité séductrice ou amoureuse. Elle enviait ce balai incessant de la vie qui lui semblait hors d’atteinte.

Et quand bien même, ses pensées allaient bon train. Elle n’était pas aveugle, pas insensible aux hommes qui l’entouraient. Elle remarquait les visages qui lui plaisaient, les voix, les façons de se tenir, de bouger, de parler. Alors oui, elle avait des noms à donner. Puisque de toute manière, ce n’était que du théorique, qu’une conversation légère qui ne donnerait suite à rien d’autre qu’à des conseils avisés de son amie. Elle ne comptait nullement faire un pas vers l’un ou l’autre des noms qu’elle avait cité, seulement...elle était humaine. Sanae écouta Neolina commenter les possibilités évoquées et sourit timidement. Niall était effectivement quelqu'un de tellement adorable...mais hors d'atteinte. Gary semblait une option compliquée, du fait de son obsession pour son ex. Et...Elle éclata néanmoins de rire quand elle parla de Dorofei. Non, clairement, il n’était pas expansif. Mais elle l’aimait bien. Il avait hélas, vécu beaucoup de choses douloureuses, comme tant d’autres parmi eux…Alors, elle comprenait son caractère un peu sauvage.

« Je crois que ce que j’aimerais au fond...c’est...ressentir tout ça au moins une fois dans ma vie. J’ai 27 ans, je n’ai jamais été amoureuse...les rares fois où l’on s’est intéressé à moi, je ne l’ai pas même remarqué ou alors, c’était il y a bien longtemps lorsque j’étais plus jeune et que je n’étais pas aussi...sociable. J’en ai marre de voir les autres passer par toutes les étapes d’une relation et de mon côté, n’avoir rien de tout ça. Ne serait-ce qu’une rencontre….ne serait-ce qu’un flirt sans lendemain...ou alors, de vrais sentiments...peu importe, je veux juste...que ma vie ne tourne pas toujours autour du travail. Entre autres choses... »

Du travail. Et de la Garde. Et de la mort de son père. De sa vengeance, aussi, à laquelle elle s’interdisait de penser. Une porte close dans son esprit, en attendant de trouver la clé.

« Mais peut être que je réfléchis trop, que je n’arrive pas à me laisser aller. J’aimerais être comme toi et faire au feeling...sans anticiper chaque mouvement, interpréter chaque parole... C’est fatiguant à la longue. »

La sorcière reporta son regard sur le menu. Elle bavait déjà. Et ses lèvres s’étirèrent lorsque Neolina lui dit qu’elles allaient manger comme huit, à toutes les deux. Il y avait des chances que ce soit vrai.

« Prends au pif, oui ! De toute façon on risque de revenir et peu à peu on aura fait toute la carte, s’amusa Sanae. » Elle fit une pause avant d’ajouter : « Tu crois qu’un jour on sera ce genre de personne qui ne mangent qu’une légère salade, sans dessert, sans rien ? »

Non. Aucun risque. Elles allaient tout engloutir.

Souvenirs, souvenirs. Qu’est-ce qu’il restait de ce temps-là ? Au final pas grand-chose, juste quelques malheurs qui les avait tous séparés. Ou plutôt une seule bavure qui avait eu beaucoup de conséquences. Beaucoup trop. La mort du frère de Klara qui avait emmené à la déchéance de Gary, au départ d’Esteban qui avait préféré fuir plutôt que de se battre pour la jeune femme. Et puis, le départ de Klara avec son mariage arrangé. Et elle, elle était restée seule, ici, sans ses amis. Heureusement qu’elle était sociale, et qui lui en était restait quand même pas mal, mais ce petit groupe lui manquait quand même encore drôlement. Même aujourd’hui, mais elle avait totalement conscience qu’ils ne pourraient jamais être comme avant, Esteban avait trop merdé, notamment avec Klara, quant à cette dernière, Neolina ne savait toujours pas où la placer, mais elle ne pouvait plus avoir confiance en elle comme avant. Destin tragique, mais c’était la vie, n’est-ce pas ? A part Gary qui avait le plus morflé, ils n’étaient pas vraiment à plaindre. Elle en avait conscience. Sana n’avait pas tardé à lui confirmer que pour elle aussi ce genre de souvenir était important !

« C’est vrai, ça fait du bien de penser à tout ça… mais d’un autre côté, ça peut aussi faire mal sur pas mal de points. Il y a des choses dont il ne vaut mieux pas se souvenir parfois,  mais c’est effectivement un cadeau de pouvoir continuer à penser à tous ces souvenirs…» Elle se tut quelques instants « …  tout le monde n’a pas cette chance malheureusement.» Elle laissa passer quelques instants avant de reprendre « Moi je crois que j’ai toujours été comme ça, tu vois toi tu évolues, moi je ne change pas… C’est triste pour moi, je crois.»

De ne pas savoir évoluer ! Et bien sûr qu’elle plaisantait, du moins en grande partie ! Par ce qu’elle savait qu’elle avait quand même un peu changé ces dernières années ! Comme tout le monde. Pour certains, les choses étaient plus flagrantes que pour les autres. Neolina avait continué avec des exemples de tuniques/uniformes qui seraient plus moches que celles qu’ils avaient actuellement à Ste Mangouste et la jeune métamorphomage n’eut aucun mal à trouver très facilement quelques exemples.

« Je suis taquine, mais pas si cruelle, et puis, avec des couleurs moches, on ne pourrait plus fantasmer sur l’uniforme tout ça, vois-tu, je ne trouve donc pas que c’est une idée avantageuse de leur parler de ça !»

Et oui, il fallait bien entendu penser à tout ! Et elles avaient naturellement tout tourné vers la bouffe !

«J’aurais plutôt dit que notre estomac nous dise à un moment stop alors que l’on a encore envie de manger, mais bon, chacun voit les choses à sa façon ! »

Quant aux mecs, Neolina avait sa façon bien à elle devoir les choses : s’amuser et rester libre.

« Ouais de léger, ça me parait bien ! Et je suis certaine que tu pourras être subtile si tu le veux vraiment, ceci dit certains mecs aiment bien les nanas qui galèrent, ils trouvent ça mignon… Tout dépend du caractère. Tu sais l’être dans un domaine subtile, tu auras l’être dans d’autres après quelques essais, j’en suis certaine !»

Lorsque Sanae se dit en retard sur certaines choses, Neo fit un petit geste de la main qu’elle comprenne que ce n’était pas bien grave. Chacun y allait à son rythme ! Il n’y avait pas de honte à avoir de toute façon. La jeune femme avait donc essayé de voir qui pourrait lui plaire parmi leurs connaissances communes et avait commenté joyeusement chaque choix. Elle avait bon goût, il fallait bien le dire !

« Travaille moins ? Je sais, ce n’est pas possible. Mais je pense que plus tu l’attendras, plus tu seras déçue, je crois comprendre ce que tu veux dire par-là… mais, mai c’est le genre de chose qui ne se contrôle pas, il faut y aller au feeling. Tu peux tenter avec les trois que tu as déjà cité, essayer de les connaître mieux tout ça, ou sinon tu vas en boite, tu t »éclates et tu viens voir qui te drague. C’est bien aussi. T’es belle, sexy tu ramèneras forcément quelqu’un !»

Ca sonnait bien, mais est-ce que ce n’était pas un mauvais conseil qu’il était en train de lui donner là ? Elle n’en savait rien, mais elle faisait vraiment au mieux pour son amie, mais c’est toujours difficile de conseiller quelqu’un qui nous ressemble pas.

« Ouais réfléchis pas, part du principe que beaucoup sont juste une bonbonne d’hormones avec un humour stupide, tout ça tout ça...»

Et encore, elle n’avait pas dit de gros porcs, par ce que c’était faux, mais elle aimait bien exagérer dans ce genre de situation, il faut bien l’avouer. Retour sur la bouffe ? ok !

«Ouais c’est vrai qu’on peut revenir plusieurs pour goûter à plusieurs choses… Je vais donc fermer  les yeux et choisir mon plat au hasard, tu ne voudrais pas faire la même chose, ça serait peut-être plus drôle. Tu sais que les Moldus ont inventé un concept drôle, tu manges dans le noir…  On pourra tenter un truc comme ça, non ?»

 « C’est vrai, ça fait du bien de penser à tout ça… mais d’un autre côté, ça peut aussi faire mal sur pas mal de points. Il y a des choses dont il ne vaut mieux pas se souvenir parfois,  mais c’est effectivement un cadeau de pouvoir continuer à penser à tous ces souvenir …  tout le monde n’a pas cette chance malheureusement.»

Sanae fronça légèrement les sourcils, pensive. Son regard trouva un instant les dalles qui pavaient le sol. Neolina n’avait pas tort : il y avait des souvenirs que l’on espérait oublier, qu’on voulait enterrer et laisser derrière soi, dans le passé. Et pourtant, c’était bien ceux qui demeuraient le plus longtemps en nous, comme si dès lors qu’ils se révélaient douloureux, ils s’accrochaient davantage à notre mémoire que les autres. Alors on compensait le plus naturellement possible en s’attachant à ceux, plus joyeux, plus agréables, pour se faire du bien, pour équilibrer la balance, pour garder la tête hors de l’eau. Et pour ceux qui n’avaient pas de quoi équilibrer les choses ? Comme son amie le disait, ils n’avaient pas la chance de pouvoir se réfugier dans des souvenirs heureux. Pas de nostalgie. Rien que l’obscurité d’un passé troublé par des événements chaotiques. En ce sens, elles avaient toutes deux de la chance.

« Moi je crois que j’ai toujours été comme ça, tu vois toi tu évolues, moi je ne change pas… C’est triste pour moi, je crois.»

Sanae eut un souffle amusé.

« Tu crois vraiment que tu n’évolues pas ? Des fois, on n’a pas l’impression de changer parce que les choses se font lentement, mais il suffit d’attendre un peu pour réaliser qu’on a parcouru pas mal de chemin. »

Elle pensa amèrement que depuis la mort de son père, elle avait la sensation d’avancer à l’envers. La sorcière s’était à l’époque presque débarrassée de ses crises, avait trouvé l’équilibre parfait, mais le destin en avait décidé autrement : elle n’arrivait plus à maintenir l’équilibre, continuait à vaciller de plus en plus, s’enfonçait parfois profondément dans le désespoir ou la colère, remontant difficilement après la chute. Ce genre de soirées l’aidait d’ailleurs à se sentir plus légère, plus...normale. Et qui de mieux que Neolina pour lui tenir compagnie ? La sorcière avait cette aura solaire, comme si elle rayonnait de force, d’intelligence, de gentillesse et de joie. Pourtant, elle n’était pas dénuée de caractère : au contraire, Sanae savait que tout comme elle, sous la couche de douceur se cachait un tempérament certain.
Toutes deux avaient également beaucoup d’humour et elles ne tardèrent pas à imaginer quelles atroces tenues pourraient remplacer celle, déjà moyennement élégante, des médicomages de l’hôpital Sainte Mangouste. Son amie avait des idées à revendre.

« Je suis taquine, mais pas si cruelle, et puis, avec des couleurs moches, on ne pourrait plus fantasmer sur l’uniforme tout ça, vois-tu, je ne trouve donc pas que c’est une idée avantageuse de leur parler de ça !»

Sanae rit franchement.

« C’est vrai, s’amusa-t-elle. Mais pour le coup, je préfère les uniformes moldus. Les sorciers ont trop de robes longues ou de vêtements amples...dans le monde moldu…il y a les uniformes de police, de pompiers...ça fait déjà plus envie ! »

Il y avait bien du bon et du mauvais dans chaque monde, et la sorcière se plaisait à naviguer entre les deux avec aisance. La prochaine fois d’ailleurs, elle emmènerait Neolina dans un restaurant moldu. De toute façon, dès lors que les deux jeunes femmes se retrouvaient, il y avait forcément de la nourriture au programme.


«J’aurais plutôt dit que notre estomac nous dise à un moment stop alors que l’on a encore envie de manger, mais bon, chacun voit les choses à sa façon ! »

La sorcière sourit largement, fronçant les sourcils comme si elle ne voyait pas de quoi son amie lui parlait.

« Ton estomac te dit stop à toi ? Ah, c’est fou, le mien doit être en panne à ce niveau. Il me prévient jamais. » plaisanta-t-elle.

Quoi ? C’était bien connu que Sanae était un ventre sur pattes. Heureusement qu’elle avait toutes sortes d’activités pour compenser et que son travail l’empêchait de manger sans discontinuer. La conversation passa rapidement à un autre appétit : les hommes.

« Ouais de léger, ça me parait bien ! Et je suis certaine que tu pourras être subtile si tu le veux vraiment, ceci dit certains mecs aiment bien les nanas qui galèrent, ils trouvent ça mignon… Tout dépend du caractère. Tu sais l’être dans un domaine subtile, tu sauras l’être dans d’autres après quelques essais, j’en suis certaine !»

Sanae soupira et fit une grimace.

« J’imagine que je pourrais faire quelques essais oui...Peut-être que ce serait plus facile avec des moldus ? Si je cherche quelque chose de léger, sans lendemain...mieux vaut sans doute que je cherche en dehors du monde sorcier. Cela dit, j’ai un peu l’impression de chercher des cobayes là. »

Elle grimaça d’autant plus. Elle n’avait pas non plus envie de se débarrasser de ça histoire de dire « c’est fait ». La sorcière était mitigée sur le sujet : espérer une grande histoire d’amour ou être réaliste et prendre ce qui se présentait ?

« Travaille moins ? Je sais, ce n’est pas possible. Mais je pense que plus tu l’attendras, plus tu seras déçue, je crois comprendre ce que tu veux dire par-là… mais, mai c’est le genre de chose qui ne se contrôle pas, il faut y aller au feeling. Tu peux tenter avec les trois que tu as déjà cité, essayer de les connaître mieux tout ça, ou sinon tu vas en boite, tu t »éclates et tu viens voir qui te drague. C’est bien aussi. T’es belle, sexy tu ramèneras forcément quelqu’un !»

Sanae rougit légèrement, mais sourit.

« Oui, je sais que je devrais moins travailler….J’ai peu de temps pour moi et le reste...est quand même monopolisé. »

Par la Garde, par ses allées et venues en France pour s’occuper de Logan, par les leçons qu’elle donnaient à Kezabel, à Alec...Bref, elle ne savait pas vraiment comment elle faisait pour tout faire et elle savait déjà qu’à un moment donné, malgré tous ses efforts, elle ne tiendrait plus debout. Pour l’instant, elle tenait. Tant bien que mal. Sans doute était-ce également pour cela que les crises se multipliaient.

« Et peut-être que je tenterai, un jour, avec eux, mais pour l’instant, clairement je crois que ça va rester dans la boîte « Trop risqué », s’amusa-t-elle. « Et aller en boîte...j’ai déjà fait et je crois qu’il n’y a rien de pire pour moi : le bruit, la proximité avec les gens, la sensation d’être enfermée, à l’étroit... » Elle lança un regard gêné à Neolina. « Ça ne me réussit pas. »

Son amie ne savait rien de ses crises et c’était tant mieux pour l’instant. Elle préférait garder cela pour elle. Et c’était une raison pour laquelle Sanae n’avait jamais vraiment connu d’homme. La crainte de ne pas être acceptée, tout entière, avec ses crises, son passé, son don, et celle de blesser l’autre...étaient des freins pour faire une réelle rencontre.

« Ouais réfléchis pas, part du principe que beaucoup sont juste une bonbonne d’hormones avec un humour stupide, tout ça tout ça...»

Neolina trouvait toujours de quoi la faire rire, et cela changeait la sorcière de son quotidien trop intense, trop lourd. Elle lui sourit largement.

« Tu parles en connaissance de cause, c’est ça ? De mauvaises expériences ? »

Elles finirent par trouver le restaurant et elles ne tardèrent pas à prendre place, agrippant rapidement le menu pour parcourir des yeux les plats qu’on leur proposait. C’était le moment où il fallait être sérieux.

«Ouais c’est vrai qu’on peut revenir plusieurs fois pour goûter à plusieurs choses… Je vais donc fermer  les yeux et choisir mon plat au hasard, tu ne voudrais pas faire la même chose, ça serait peut-être plus drôle. Tu sais que les Moldus ont inventé un concept drôle, tu manges dans le noir…  On pourra tenter un truc comme ça, non ?»

Sanae acquiesça, amusée.

« Je sais oui, je n’ai jamais essayé mais on devrait faire ça la prochaine fois ! Et oui, tu as raison, bonne idée, je vais choisir au hasard. »

Sanae ferma les yeux, agita son doigt au-dessus du menu et après quelques instants, le fit retomber au hasard. Elle ouvrit les yeux, et dit à voix haute « Chicken pie ! ». Un grand sourire étira ses lèvres « Tant mieux, j’adore ça. ». Elle retourna le menu et regarda les boissons « On fait la même chose avec les cocktails ? Je crois que ça fait un moment que je n’ai pas bu une seule goutte d’alcool. C’est l’occasion. »
Elle fit le même geste et choisit au hasard : « Sex on the beach. » dit-elle. Amusée, elle grinça entre ses dents « Si seulement... Tu crois que c’est un signe de l’univers ?».

Elle avait bien compris que tout le monde n’avait pas le même vécu, la même sensibilité et qu’il y avait donc des propos auxquels il fallait faire attention, parler de souvenir comme cadeau, cela était un bon terme pour elles ; mais pour tout le monde et elle préférait le dire à son amie histoire qu’elle ne sorte pas ce genre à n’importe qui, notamment à ceux qui avaient vécu de choses horribles. Elle n’était pas certaine que ces personnes-là appréciaient cette bonne humeur sur ces souvenirs. D’un autre côté quoi que que l’on dise on pouvait blesser des gens, le politiquement correct avait quand même quelques limites ! Elle avait un peu l’impression qu’elle était mamie un peu chiante en sortant ça mais tant pis ! Elle avait continué, amusée, comme moi elle ne pensait pas évoluer contrairement à son amie, comme si elle restait la même. Et cela sembla amuser beaucoup son amie

« Tu crois vraiment que tu n’évolues pas ? Des fois, on n’a pas l’impression de changer parce que les choses se font lentement, mais il suffit d’attendre un peu pour réaliser qu’on a parcouru pas mal de chemin. »
« Peut-être, peut-être… Mais je n’en suis pas si certaine que cela, tu sais tout le monde ne change pas forcément au fur et à mesure du temps, ou si peu que cela ne compte pas forcément. Probablement que j’ai un peu mûri en quelques années, mais je crois que ça s‘arrêterait probablement là ! Mais après tout c’est comme ça que je suis bien dans ma peau et que l’on m’apprécie ! Cela me convient donc tout à fait.»

Elles avaient donc continué à papoter pour arriver sur le sujet des uniformes hospitaliers, tout en continuant à plaisanter, un peu… en énonçant au final une bonne vérité. C’était connu un peu partout de toute manière ! Les uniformes faisaient fantasmer !

« C’est vrai. Mais pour le coup, je préfère les uniformes moldus. Les sorciers ont trop de robes longues ou de vêtements amples...dans le monde moldu…il y a les uniformes de police, de pompiers...ça fait déjà plus envie ! »
« Secouriste c’est pas mal non plus, mais effectivement les pompiers, je crois que ça reste mes préférés !»

Petit clin d’œil amusé. Malgré tout, oui, elle connaissait bien le monde moldu, même si elle était beaucoup plus à l’aise chez les sorciers ; chez les moldus une émotion trop forte, non contrôlées pourrait s’avérer un peu compliquée à gérer.

« Ton estomac te dit stop à toi ? Ah, c’est fou, le mien doit être en panne à ce niveau. Il me prévient jamais ».
« C’est rare qu’il le fasse, mais ça lui arrive ! Il est sage, il se dit qu’être malade à un moment donné ça serait pas bon, et ça lui priverait de bonne nourriture pendant un ou plusieurs repas, c’est qu’il malin !»

Confirmation, messieurs-dames, elle parlait toujours de son estomac. Ne pas chercher à comprendre était probablement la meilleure des choses à faire.
Elles avaient finalement dérivé sur le sujet mec/nana. Bref une personne à pécho pour faire simple ! Elle essayait autant que possible de lui donner quelques conseils, le souci était, au final, que Neo avait probablement une vision un peu totalement différente de tout cela…

« J’imagine que je pourrais faire quelques essais oui...Peut-être que ce serait plus facile avec des moldus ? Si je cherche quelque chose de léger, sans lendemain...mieux vaut sans doute que je cherche en dehors du monde sorcier. Cela dit, j’ai un peu l’impression de chercher des cobayes là. »
« Ils seront ravis de l’être ne t’inquiètes pas, beaucoup demande des histoires sans lendemain alors ça sera parfait pour eux !... Probablement surtout dans les boites de nuit et les bars.»

Ou pas. Là encore, dans la discussion qui venait, Neolina était avec un avis assez tranché, travailler moins, ne pas attendre cette « âme sœur » sinon on sera toujours déçu. Les désillusions peuvent arriver tellement vite, pauvre Maxence elle ne l’avait probablement pas bien préservé.

« Oui, je sais que je devrais moins travailler….J’ai peu de temps pour moi et le reste...est quand même monopolisé. »
« Il faut que tu penses un peu à toi. Pas au bien être des autres, et compagnie. Juste à toi, de tes besoins, de tes envies. Tu as besoin de repos, de t’amuser un peu, de faire de nouvelles connaissances qui soient sans conséquences . T’sais à ce rythme un jour tu pourrais peut-être devenir une vieille aigrie ! ca serait quand même con !»

Comme ce qu’elle était en train de raconter d’ailleurs !

« Et peut-être que je tenterai, un jour, avec eux, mais pour l’instant, clairement je crois que ça va rester dans la boîte « Trop risqué » Et aller en boîte...j’ai déjà fait et je crois qu’il n’y a rien de pire pour moi : le bruit, la proximité avec les gens, la sensation d’être enfermée, à l’étroit... Ça ne me réussit pas. »

Réflexion ! Bon en prenant en compte tous les paramètres sauf celui du « trop risqué », il fallait qu’elle lui trouve quelque chose de bien, de sympa, elle se concentra quelques instants

« Les moldus ont parfois des sites ou on peut faire des activités diverses et variées ça pourrait être pas mal non ?»
« Tu parles en connaissance de cause, c’est ça ? De mauvaises expériences ? »
« Non, pas forcément ! C’est juste une certaine réalité ! Ou une réalité certaine, comme tu préfères.»

On repart sur la bouffe et on choisit à l’aveugle !

« Je sais oui, je n’ai jamais essayé mais on devrait faire ça la prochaine fois ! Et oui, tu as raison, bonne idée, je vais choisir au hasard. »

Sanae était tombée sur chicken pie tandis qu’elle était tombée sur une ratatouille avec son petit roti. Elle avait proposé de faire la même chose avec les cocktails et cette fois Neolina était tombée sur la même chose que son amie.

« Si seulement... Tu crois que c’est un signe de l’univers ?»
« Ouais, je ne sais pas trop comment on doit le prendre, mais on peut le prendre au pied de la lettre et transplaner jusqu’à une plage, juste pour voir. Huummmm, ouais, bon on oublie les maillots, si on ne veut pas attraper la mort.»

Est-ce que tout le monde changeait ? Est-ce qu’on était voué à changer, évoluer, se muer en quelqu’un d’autre de plus...adulte, responsable, droit, sage, ...différent ? Sanae avait beau avoir évolué durant toutes ces années, il y avait eu des changements positifs et négatifs.

« Peut-être, peut-être… Mais je n’en suis pas si certaine que cela, tu sais tout le monde ne change pas forcément au fur et à mesure du temps, ou si peu que cela ne compte pas forcément. Probablement que j’ai un peu mûri en quelques années, mais je crois que ça s‘arrêterait probablement là ! Mais après tout c’est comme ça que je suis bien dans ma peau et que l’on m’apprécie ! Cela me convient donc tout à fait.»
« Si tu es bien comme tu es, alors il n’y a aucun intérêt à changer. Et puis, tous les changements ne sont pas bons. Je crois qu’il faut avant tout rester fidèle à qui on est vraiment.»

Avait-elle évolué en bien depuis la mort de son père ? Ses crises n’étaient-elles pas revenues en force après ça ? On pouvait être au sommet de sa forme, et puis quelques mois plus tard, au fond du trou. N’était-ce pas la preuve que les évolutions pouvaient parfois être dangereuses ? Sans parler du fait que le changement était bien souvent effrayant parce qu’il impliquait un bouleversement certain de sa vie. Autant changer pour s’améliorer soi-même parce qu’on en éprouvait le désir, ou que les événements nous dirigeaient dans cette direction était une bonne chose….autant, certains changements se révélaient être les conséquences désastreuses des traumatismes passagers ou non de la vie.
Maintenant qu’elle avait évolué, grandi, Sanae redoutait les changements futurs. Peut-être était-ce également pour cela que la sorcière était si terrorisée à l’idée de s’ouvrir aux autres...de manière romantique.

« Secouriste c’est pas mal non plus, mais effectivement les pompiers, je crois que ça reste mes préférés !»
Sanae sourit, amusée « Hm, j’avoue que l’uniforme des secouristes est à croquer. C’est sûr que c’est déjà plus sexy que les longues robes des membres du Magenmagot. » Elle eut un petit rire à cette pensée.

Leur conversation n’eut aucun mal à s’orienter vers la nourriture et les deux jeunes femmes s’amusaient à comparer leurs estomacs.

« C’est rare qu’il le fasse, mais ça lui arrive ! Il est sage, il se dit qu’être malade à un moment donné ça serait pas bon, et ça lui priverait de bonne nourriture pendant un ou plusieurs repas, c’est qu’il malin !»
« Un bon point pour ton estomac ! C’est une très bonne stratégie sur le long terme. Le mien ne planifie pas autant. »

Elles énoncèrent l’idée que peut-être faudrait-il que Sanae s’essaye d’abord à flirter sur de simples inconnus, et pourquoi pas des moldus ? Quelque chose de simple, de léger, sans attaches, sans prise de tête. D’abord, pour apprendre à se connaître et puis, pour se détendre sur le sujet : c’est que la sorcière éprouvait une peur bleue à l’idée de devoir séduire quelqu’un ou d’être séduite. Comment réagir ? Quelles erreurs éviter ? Elle qui avait l’habitude de maîtriser la situation, d’être dans le contrôle, son inexpérience la confrontait au fait qu’elle ne serait pas en position de force et qu’elle risquait d’être vulnérable. Chose qui lui déplaisait fortement.

« Ils seront ravis de l’être ne t’inquiètes pas, beaucoup demande des histoires sans lendemain alors ça sera parfait pour eux !... Probablement surtout dans les boites de nuit et les bars.»
« J’imagine que pour commencer, ce serait bien plus facile d’avoir une histoire sans lendemain. Dans la mesure où ce n’est pas quelqu’un de...louche. Tu es déjà tombée sur des gens...je ne sais pas, disons...toxiques ? Du type à être manipulateurs sans que tu ne puisses t’en rendre compte tout de suite ? Je crois qu’au fond, j’ai peur de tomber sur quelqu’un comme ça...sans le savoir. »

Bien sûr, son don lui offrait un avantage mais le code d’honneur qui allait avec selon les enseignements de son père l’empêchait de l’utiliser à tout va. Il aurait fallu qu’elle ait franchement des doutes et que son instinct soit bien éveillé pour déceler chez l’autre de mauvaises intentions pour agir en conséquence.
Le problème venait également du fait qu’elle avait peu de temps pour elle et Neolina ne manqua pas de le souligner. A juste titre.

« Il faut que tu penses un peu à toi. Pas au bien être des autres, et compagnie. Juste à toi, de tes besoins, de tes envies. Tu as besoin de repos, de t’amuser un peu, de faire de nouvelles connaissances qui soient sans conséquences . T’sais à ce rythme un jour tu pourrais peut-être devenir une vieille aigrie ! ca serait quand même con !»
Sanae fit la moue « Je sais...je sais tout ça, je t’assure, mais...j’adore mon travail. Je me sens utile, en contrôle. C’est comme si c’est un univers dans lequel je me sens en sécurité : même si la plupart du temps, les situations sont stressantes, éreintantes, franchement difficiles à supporter sur l’instant mais...c’est un beau métier. Quand je suis là-bas, je sens que j’accomplis quelque chose. Et quand je rentre chez moi, je culpabilise de ne pas y être pour faire plus. Alors évidemment, je rate pleins d’autres choses dans ma vie...je le sais. Et j’espère que je ne finirai pas aigrie, ajouta-t-elle en riant, mais je crois que plus le temps passe, plus je m’enferme dans ce schéma là et je désespère d’être un jour capable de rencontrer quelqu’un. »

Ou plusieurs personnes. Rien ne l’obligeait à s’engager dans une relation monogame.

« Les moldus ont parfois des sites ou on peut faire des activités diverses et variées ça pourrait être pas mal non ?»
Sanae tourna la tête vers son amie, pensive « C’est vrai ça, il y a tout un tas de sites ! Je n’y pensais même plus. Si je fais ça, tu m’aideras à prendre une jolie photo. »

Ça pouvait toujours se tenter, non ? Quitte à s’orienter vers des inconnus. Sanae lui avait demandé si elle parlait à cause de mauvaises expériences mais Neolina semblait simplement être réaliste.

« Non, pas forcément ! C’est juste une certaine réalité ! Ou une réalité certaine, comme tu préfères.»La sorcière acquiesça silencieusement. Oui, elle avait raison. Certains n’étaient intéressés que par une seule chose.

Et elle ? Qu’est-ce qui l’intéressait vraiment ?
Là ? Tout de suite ?
Manger. Et boire. Et rire avec son amie.
Elles avaient décidé de choisir au hasard et elles ne furent pas déçues. Elles tombèrent toutes les deux sur le même cocktail, ce qui fit sourire Sanae.

« Ouais, je ne sais pas trop comment on doit le prendre, mais on peut le prendre au pied de la lettre et transplaner jusqu’à une plage, juste pour voir. Huummmm, ouais, bon on oublie les maillots, si on ne veut pas attraper la mort.»
La sorcière rit franchement « Je crois qu’on le regretterait effectivement...vu la température de l’eau en ce moment. Mais gardons cette idée pour les beaux jours. Je pourrais toujours t'emmener dans le sud de la France, chez moi. Je n'y vais plus beaucoup mais c'est très beau là-bas. Tu es déjà allée en France? »

Avant qu’elle n’ait pu ajouter quoique ce soit d’autre, le serveur passa prendre la commande. Il était mignon, des cheveux châtains, les yeux verts. Un joli sourire. Sanae lui donna sa commande et détourna vite le regard, les coudes posés sur la table et le menton appuyé sur ses mains. Quand il fut parti, elle prit une légère inspiration et fit un sourire à Neolina « Ça va au Ministère en ce moment ? »

Est-ce qu’elles avaient voté à un moment donné pour avoir une pseudo-conversation philosophique ? Non, alors qu’est-ce qu’elles étaient en train de faire.

« Si tu es bien comme tu es, alors il n’y a aucun intérêt à changer. Et puis, tous les changements ne sont pas bons. Je crois qu’il faut avant tout rester fidèle à qui on est vraiment.»
«C’est exactement, c’est probablement pour ça que je change pu, par ce que ce que je suis me conviens et que si ça ne plait pas aux autres, je m’en fiche…enfin du moment que mes proches ne me le reprochent pas, et ce genre de choses. »

Après tout, elle avait pas mal d’amis comme elle était actuellement, on la voyait comme quelqu’un de sympa, d’agréable et qui rayonnait, pourquoi, par Merlin, est-ce qu’elle voudrait changer ? Alors oui, comme tout le monde elle avait son petit caractère et forcément cela ne pouvait pas toujours fonctionner avec tout le monde. Et quand certains l’agaçaient, cela avait tendance à se voir de toute manière, enfin ça dépendait qui… Pour les Supérieurs elle tâchait toujours de faire beaucoup plus attention à ses arrières ; pour tous les autres, il y avait toujours beaucoup de réactions qui étaient beaucoup plus naturelles !
Et voilà qu’à présent elles évoquaient les uniformes, elle essayait de répertorier ceux qu’elle trouvait les plus attrayants et forcément généralement cela avait un rapport avec le corps médical/forces de l’ordre et compagnie. Les avocats ? Hum… les avocats ça pourrait aussi bien faire l’affaire, il n’y avait pas à dire !

« Hm, j’avoue que l’uniforme des secouristes est à croquer. C’est sûr que c’est déjà plus sexy que les longues robes des membres du Magenmagot. »

Neolina eut un petit rire avant d’hausser un peu les épaules, plus amusée qu’autre chose.

« Je crois que les Moldus sont plutôt doués pour rendre ça assez sexy… il y a aussi les avocats et compagnie ! Mais pompier forever, je crois.»

Ouais, n’allez pas lui demander pourquoi, par ce qu’elle n’était pas certaine de pouvoir dire en quoi l’uniforme des pompiers en lui-même était plus sexy qu’un autre, c’était généralement les personnes à l’intérieur qu’elle trouvait fort attrayants, mais cela déviait quand même légèrement su débat initial. Et de là, elles en étaient rapidement arrivées à parler de leur estomac –et co- comme s’il s’agissait d’une personne à part entière, c’que c’est important d’avoir un bon tube digestif ! Il faut bien le soigner, bien le traiter pour qu’il vous le rende bien !

« Un bon point pour ton estomac ! C’est une très bonne stratégie sur le long terme. Le mien ne planifie pas autant. »
«Ah, et bien je pense qu’après quelques intoxications alimentaires, et quelques crises de foie, il comprendra vite qu’il doit faire attention et il s’auto-régulera plus ou moins lui-même ! C’est que ça s’éduque parfois ces petites bêtes là ! »

« Problématique » du repas passée, les voilà qui parlaient maintenant conquêtes ! Neolina aurait bien voulu que son amie se dévergonde un petit peu, mais il ne fallait pas non plus faire ça n’importe comment ! il y avait tellement de cons. C’est pour cela qu’elle essayait d’être attentive aux désirs de son amie pour lui trouver la solution la plus simple : déjà pas d’histoire que le long terme et compagnie ; pour plus de simplicité les Moldus feraient probablement l’affaire, n’est-ce pas ? Elle en était pas certaine non plus, par ce que beaucoup de Moldus étaient quand même des gros lourds, mais il en était quand même de même chez les Sorciers, alors bon ! Le tout, c’était d’être clair dès le départ, un petit flirt, rien de plus… ne rien prévoir sur l’avenir blablabla. Ca serait déjà probablement une excellente base, et pour cela les boites de nuit et les bars seraient parfait, probablement qu’au épart elle ne serait pas loin, la Neo pour veiller au grain, pour pouvoir intervenir si elle sentait que la situation dégénérait. Ouais, comme ça, en tout cas dans ses pensées et vu que son amie semblait plutôt d’accord avec ça, cela paraissait un plan plutôt bon !

« J’imagine que pour commencer, ce serait bien plus facile d’avoir une histoire sans lendemain. Dans la mesure où ce n’est pas quelqu’un de...louche. Tu es déjà tombée sur des gens...je ne sais pas, disons...toxiques ? Du type à être manipulateurs sans que tu ne puisses t’en rendre compte tout de suite ? Je crois qu’au fond, j’ai peur de tomber sur quelqu’un comme ça...sans le savoir. »
« Il y en a partout, tu sais, des gens toxiques… Tu ne le sais généralement qu’un peu trop tard, tout comme les rues sont bondées de mec lourds, mais il y en reste quand même beaucoup de très sympas et tout ça ! C’est un peu comme au poker, mais je crois que tu peux d’ores et déjà, en premier lieu te fier à ton instinct. S’il te plait ça sent la merde, même si ton cerveau et tes hormones t’envoient un signal contradictoire, tu te casses. Après le tout c’est de savoir si tu as un bon instinct ou pas.»

Et en premier lieu, il fallait que Sanae prenne soin d’elle, de ses envies plutôt que de ne penser qu’au travail et compagnie, elle essayait de lui expliquer comme elle pouvait son point de vue et la réponse de Sana, lui montrait bien que son amie n’était peut-être pas tout à fait prête à cela : elle se sentait trop utile, trop en sécurité à Ste Mangouste. Elle pouvait le comprendre, mais ne savait pas bien c qu’elle pouvait rajouter de plus… par ce que c’était plus compliqué que quelques mots.

« Déjà, si tu sais tout ça c’est un bon point. Tu n’as plus qu’à travailler tout ça non ? Travailler un peu sur toi pour décrocher du boulot….»

Et de là, elle s’était entendue parler des sites de rencontres moldus aussi bien amoureux que pour faire des activités. Elle lui fit un clin d’œil lorsqu’elle lui demanda de prendre une jolie photo. Fallait pas s’inquiéter pour ça, Neo saurait très bien la vendre, peut-être un petit peu trop. Des idées commençaient déjà à fleurir dans son esprit et elle s’obligea à se déconnecter un peu pour ne pas s’emballer pour rien, ce n’était pas franchement le moment !
Et elles avaient continué à papoter, à déconner, parlant maintenant d’aller à la plage et compagnie. En transplanant ou avec un portoloin ce n’était quand même pas si sorcier – ahaha la bonne blague-.

« Je crois qu’on le regretterait effectivement...vu la température de l’eau en ce moment. Mais gardons cette idée pour les beaux jours. Je pourrais toujours t'emmener dans le sud de la France, chez moi. Je n'y vais plus beaucoup mais c'est très beau là-bas. Tu es déjà allée en France? »
« Non, je ne crois pas, je voyage pas beaucoup, je connais surtout Londres et quelques autres vagues coins de l’Angleterre, mais bon rien de bien transcendant …. Ca serait néanmoins avec plaisir ce genre de voyage !»

Le serveur entre temps passa prendre leur commande, tandis que Sanae reprit avec un « nouveau » sujet.

« Ça va au Ministère en ce moment ? »
« Ouais … enfin tu sais avec les attentats du mois dernier, c’est toujours un peu tendu. Ca reste dans pas mal d’esprits… dont le mien… mais on fait avec !Je crois que l’on pourra tous se reposer un peu plus et être plus tranquille lorsque le ou les coupables seront arrêtés… par ce que ça me donne trop l’impression qu’il pourrait il y en avoir un nouveau un de ces jours…» Elle soupira doucement avant de reprendre «… Oui, c’est ça, je crois que… tant qu’on aura pas compris le pourquoi du comment, on sera encore beaucoup à se poser beaucoup de questions. »

Peut-être qu’elle lui enviait finalement cette stabilité intérieure, cette façon de s’aimer dans son entièreté, de s’accepter. Parce que c’était un sentiment qu’elle n’avait jamais éprouvé elle-même, une sensation qu’elle recherchait, qu’elle désirait plus que tout au monde. L’acceptation, la paix intérieure. Y arriverait-elle un jour ? Pourquoi fallait-il qu’elle bascule toujours à un moment donné ? Pourquoi fallait-il que ces moments de joie, de simplicité, soient sans cesse perturbés par cette nature double, par ce combat qu’elle menait contre elle-même ? Pénible oscillation qui la faisait tanguer, tomber. Mais Neolina n’en savait rien, ne connaissait pas ce visage monstrueux qu’elle arborait parfois, bien malgré elle. Ce soir, elle n’était pas faite d’orage ou de flammes, elle profitait de l’éclat du soleil qui caressait l’intérieur de son être, se laissait envahir par l’humour joyeuse de son amie, par la lumière qu’elle dégageait. Heureusement qu’elle avait autour d’elle ce genre d’astres scintillants qui lui réchauffait l’âme. Que serait-elle devenue s’ils n’étaient pas tous là ?

«C’est exactement ça, c’est probablement pour ça que je change peu, par ce que ce que je suis me conviens et que si ça ne plait pas aux autres, je m’en fiche…enfin du moment que mes proches ne me le reprochent pas, et ce genre de choses. »
Sanae eut un sourire, détournant un peu le regard. Elle aurait aimé penser ainsi. Ne pas se soucier du regard des autres. Mais il aurait fallu ne pas se soucier de leur bien être également, et ce n’était pas un luxe qu’elle pouvait se permettre. Si elle avait voulu être totalement elle-même, elle n’aurait plus aucun proche...plus aucun ancrage. Elle aurait tout détruit.
Elle ne répondit pas, se contenta d’acquiescer ses paroles, souriante. Une pointe d’envie lui pinçait le coeur.

Heureusement, Neolina avait toujours de quoi la faire rire et ce fut d’imaginer la liste des uniformes sexy qui y parvint.
« Je crois que les Moldus sont plutôt doués pour rendre ça assez sexy… il y a aussi les avocats et compagnie ! Mais pompier forever, je crois.»
Elle échangea un regard complice avec la sorcière. « Rien ne battra jamais les pompiers sans doute. » s’amusa-t-elle.

La conversation dériva comme toujours vers leurs estomacs et il fallait dire que Neolina était bien plus raisonnable qu’elle.

«Ah, et bien je pense qu’après quelques intoxications alimentaires, et quelques crises de foie, il comprendra vite qu’il doit faire attention et il s’auto-régulera plus ou moins lui-même ! C’est que ça s’éduque parfois ces petites bêtes là ! »Sanae fit la moue. « Je crois que je suis incapable de me retenir...peu importe les situations. Je réussirai à avoir faim même en pleine amputation. Un drame, vraiment. Et je termine toujours par rouler jusqu’à mon canapé en grognant. »
Elle se retenait déjà assez sur tant d’autres choses, alors il fallait avouer que la restriction de nourriture n’était pas sur la liste. Par contre, figurait en gros sur cette fameuse liste...toute relation entre elle et quelqu’un qui pourrait éventuellement lui plaire. Non seulement elle n’avait pas la manière, mais en plus, elle avait cette peur viscérale de faire du mal, de blesser, de déclencher l’effroi chez un partenaire quelconque. Elle en aurait brisé des esprits et des corps si elle n’était pas restée loin d’eux. Mais plus le temps passait, plus ses désirs se réveillaient…
Ce n’était pas pour rien qu’elle voulait prendre soin de choisir la bonne personne. Elle ne voulait pas quelqu’un de toxique, mais ne l’était-elle pas elle-même finalement ? Dangereuse sous un visage d’ange. Elle ne faisait pas confiance en ses propres instincts, se méfiait de ses envies. Et sans doute devrait-elle trouver de quoi apprivoiser son don, sa force, sa magie pour passer le pas, pour franchir cette étape si importante et délicate. Elle l’avait trop longtemps évitée, repoussée.

« Il y en a partout, tu sais, des gens toxiques… Tu ne le sais généralement qu’un peu trop tard, tout comme les rues sont bondées de mec lourds, mais il y en reste quand même beaucoup de très sympas et tout ça ! C’est un peu comme au poker, mais je crois que tu peux d’ores et déjà, en premier lieu te fier à ton instinct. S’il te plait si ça sent la merde, même si ton cerveau et tes hormones t’envoient un signal contradictoire, tu te casses. Après le tout c’est de savoir si tu as un bon instinct ou pas.»C’était bien ça le problème. Son instinct…Une partie d’elle voulait des choses qu’elle ne pouvait pas même prononcer, pas même mettre en mot, ne serait-ce que dans sa propre tête. Et l’autre côté, lui, aurait aimé une belle histoire, de la tendresse, de l’amour, de la stabilité. Que choisir pour faire coincider ces deux envies, ces deux instincts qui se querellaient trop souvent ? Pourrait-elle faire preuve de retenue ? Pourrait-elle résister si l’envie, indomptable, prenait le dessus ?
Elle pinça les lèvres. « Je ne sais pas si je peux me faire confiance pour ça à vrai dire. Je crois que c’est ce qui me bloque. » Reprenant un sourire amusé, elle ajouta « Il me faudrait une petite alarme accroché au poignet pour me mettre en garde. » Ou une laisse. Histoire de la ramener à la niche quand elle se sentait sur le point de basculer. Mais là, on allait s’embarquer dans des trucs…

Le problème était aussi qu’elle avait peu de temps pour elle, et Neolina ne tarda pas à le souligner. Elle ne pouvait qu’admettre que c’était une difficulté grandissante.

« Déjà, si tu sais tout ça c’est un bon point. Tu n’as plus qu’à travailler tout ça non ? Travailler un peu sur toi pour décrocher du boulot….»Oui, décrocher. Prendre le temps de se poser. Chose qu’elle ne faisait plus vraiment depuis des mois. « Travailler sur moi, oui. J’ai tendance à me focaliser sur les autres et à en oublier l’essentiel : on ne peut pas prendre soi de ses proches ou de ses patients si l’on est pas en état soi-même. » N’est-ce pas ?

Les sorcières prirent enfin place dans le restaurant et elles passèrent commande auprès du serveur, énonçant en voyant les cocktails qu’elles devraient s’organiser une virée à la plage. Sanae pensa même qu’il serait bien de montrer le sud de la France à Neolina. Elle lui demanda si elle y était déjà allée.

« Non, je ne crois pas, je voyage pas beaucoup, je connais surtout Londres et quelques autres vagues coins de l’Angleterre, mais bon rien de bien transcendant …. Ca serait néanmoins avec plaisir ce genre de voyage !»
« Je t’y emmènerai, c’est dit ! Tu vas te régaler là-bas. Ca te fera du bien à toi aussi, de changer d’air. Et puis, tu pourras exhiber tes beaux maillots de bain et peut-être même faire quelques rencontres... » Un clin d’oeil amusé. « Comme ça ensuite, on pourra comparer le charme des français à celui des anglais. »

La commandée passée, Sanae lui demanda comment était l’ambiance au Ministère.

« Ouais … enfin tu sais avec les attentats du mois dernier, c’est toujours un peu tendu. Ca reste dans pas mal d’esprits… dont le mien… mais on fait avec !Je crois que l’on pourra tous se reposer un peu plus et être plus tranquille lorsque le ou les coupables seront arrêtés… par ce que ça me donne trop l’impression qu’il pourrait il y en avoir un nouveau un de ces jours…»Neolina soupira et Sanae pencha légèrement la tête, son regard ne la quittant pas.   «… Oui, c’est ça, je crois que… tant qu’on aura pas compris le pourquoi du comment, on sera encore beaucoup à se poser beaucoup de questions. »

Son amie avait souffert de l’attentat. Elle le savait. Et cela lui cisaillait un peu le coeur de le voir encore dans le fond de ses prunelles.

« Je sais...il faut du temps pour que le traumatisme se dissipe un tant soit peu. C’est encore tôt. Espérons qu’ils attrapent les coupables, et que tout ça puisse trouver une conclusion : je déteste quand les choses sont en suspend. L’imagination travaille trop et ça nous empêche d’avancer…Je me souviens encore vivement de ce jour-là...c’était la folie à l’hôpital. » Un frisson la parcourut à cette pensée.

Le serveur apporta leurs cocktails rapidement et Sanae prit son verre et le leva en souriant, se positionnant un peu plus droite : « Bon, on a de l’alcool dans nos mains, on s’apprête à déguster un bon repas, nous sommes toutes les deux de brillantes jeunes femmes absolument hilarantes, alors je crois que rien que pour ça, la vie n’est pas si horrible. Il faut trinquer...à...à nous. »

« Rien ne battra jamais les pompiers sans doute. »
« Probablement ! Ceci dit, on ne sait jamais ce qu’ils peuvent encore inventer ! Dans quelques années il y en aura peut-être des nouveaux,  les actuels  seront ptet changés, du coup …. L’avenir peut nous réserver quelques surprises, mais je crois que ça restera encore pendant un bon moment ce corps de métier qui gagnera !» Elle se tut quelques instant avant de rajouter en rigolant «… et puis bon, en plus des uniformes, il y a aussi la représentation que l’on a de ce métier, de ce qu’ils accomplissent tous les jours. »

Non, elle n’était pas amoureuse d’un pompier, mais elle trouvait ce corps de métiers vraiment intéressant, le genre de personnes qu’il fallait respecter par leur dévouement et compagnie, ce n’était pas tout le monde qui était capable d’agir comme ça, comme des héros – et de manier aussi bien leur lance-. Elles avaient continué un peu sur le sujet avant de se décider finalement de changer de sujet… Pour parler bouffe, trop manger, intox-alimentaire et compagnie.

« Je crois que je suis incapable de me retenir...peu importe les situations. Je réussirai à avoir faim même en pleine amputation. Un drame, vraiment. Et je termine toujours par rouler jusqu’à mon canapé en grognant. »
« T’es sûre que tu n’as pas quelques tendances au cannibalisme ? Non, par ce que penser à bouffer en pleine amputation… tiens en parlant de ça, tu as vu la série Hannibal ?»

Oui, la joueuse sait que Aza et Sana ne sont pas pareilles sur ce point-là. Et oui, la comparaison avec la série tombait à point, promis ! Et puis elles étaient une fois de plus revenus sur un sujet plus grave, et à présent au menu, les gens toxiques. Pour Neo, il y en avait partout, même s’il restait des bons types ci et là, ça courrait pas les rues mais il y en avait, le plus important était selon elle d’avoir un bon instinct !

« Je ne sais pas si je peux me faire confiance pour ça à vrai dire. Je crois que c’est ce qui me bloque.  Il me faudrait une petite alarme accroché au poignet pour me mettre en garde. »
« Comment ça ? Qu’est-ce que tu veux dire pas « tu ne sais pas si tu peux te faire confiance » ? Si, si c’est très clair Neo «Je suis certaine que tu as assez d’instinct pour faire attention à tout ça… un minimum disons assez pour éviter la plupart des pots cassés, tu ne crois pas, toi ? »

Mais bon forcément, il y avait quand même pas mal de redite ! Sanae semblait savoir tout ça,  il lui fallait juste travailler un peu plus sur elle, sur ces points-là dans le pire des cas et surtout décrocher unpeu du boulot qui ressemblait à ce point-là à une drogue !

« Travailler sur moi, oui. J’ai tendance à me focaliser sur les autres et à en oublier l’essentiel : on ne peut pas prendre soi de ses proches ou de ses patients si l’on est pas en état soi-même. »  
« Je sais que ce n’est pas simple ; mais être trop empathe n’est jamais trop bon. S’oublier n’est pas quelque chose de viable pour toi au long termes, certains utiliseront ta sensibilité et ta gentilesse contre toi, ou plutôt pour eux en se foutant de ce que toi, tu peux ressentir. Je ne suis pas médecin, mais tes patients TROP les comprendre, trop t’attacher est-ce que ce n’est pas contre productif ?»

Et elles étaient passées aux vacances, aux voyages. Elle n’avait pas prévu eu l’occasion de voyager sans lorsqu’elle était partie aux USA- et qu’elle avait « rencontré » Max-. Le programme maillot, draguer, comparer les beaux hommes était quelque chose qui lui plaisait totalement d’ailleurs la jeune femme affichait un sourire radieux.

«Hum. On peut se définir la date rapidement ? Non par ce que –là tu m’as franchement vendu du rêve. Si on pouvait j’’te dirai, « on y va maintenant ? » mais bon, je me doute que vu qu’on est qu’en mars nos plans seraient un peu contre-carrer ! »

Et son boulot à elle ? Avec les attentats, elle essayait de faire comprendre qu’au boulot tout était loin d’être rose et c’était sans compter cette suprématie des sang-purs

« Je sais...il faut du temps pour que le traumatisme se dissipe un tant soit peu. C’est encore tôt. Espérons qu’ils attrapent les coupables, et que tout ça puisse trouver une conclusion : je déteste quand les choses sont en suspend. L’imagination travaille trop et ça nous empêche d’avancer…Je me souviens encore vivement de ce jour-là...c’était la folie à l’hôpital. » Elle soupira tandis que le serveur apportait des cocktails. Elle n’osa pas dire à son amie et encore, toi tu n’étais pas sur place. Le choc n’était pas le même, différent. «  Bon, on a de l’alcool dans nos mains, on s’apprête à déguster un bon repas, nous sommes toutes les deux de brillantes jeunes femmes absolument hilarantes, alors je crois que rien que pour ça, la vie n’est pas si horrible. Il faut trinquer...à...à nous. »
« A nous.» souffla-t-elle avec un vague sourire, mais l’attentat était à présent de nouveau un peu trop présent dans son esprit, elle sentait déjà son cœur s’emballer. Elle inspira, expira avant de prendre quelques gorgées d’alcool pour essayer de cacher son malaise. «Par Merlin ça fait du bien par où ça passe ! »

Ouais, c’était la seule chose qu’elle arriva à dire. Allez focus, sur la bonne humeur et la joie de vivre, elle pouvait le faire.

 « Probablement ! Ceci dit, on ne sait jamais ce qu’ils peuvent encore inventer ! Dans quelques années il y en aura peut-être des nouveaux,  les actuels  seront ptet changés, du coup …. L’avenir peut nous réserver quelques surprises, mais je crois que ça restera encore pendant un bon moment ce corps de métier qui gagnera ! … et puis bon, en plus des uniformes, il y a aussi la représentation que l’on a de ce métier, de ce qu’ils accomplissent tous les jours. »

Sanae devait l’avouer, sauver des vies était toujours un argument de choix pour rendre quelqu’un attirant. Cela ne suffisait pas, mais c’était probablement d’une grande aide. L’uniforme et la mission associée faisaient leur effet. « Espérons qu’ils ne changent pas leurs uniformes » ria-t-elle avant d’ajouter : « Peut-être que c’est ça que je devrais utiliser pour drague : « je sauve des vies tous les jours...on prend un verre ? ». Non ? » plaisanta-t-elle.

Quoi ? Ca pouvait marcher ! C’était arrogant, mais efficace.
La conversation avait dévié vers la bouffe et Neolina se moquait gentiment de la faim exacerbée de la sorcière, ce qui la fit sourire.

« T’es sûre que tu n’as pas quelques tendances au cannibalisme ? Non, par ce que penser à bouffer en pleine amputation… tiens en parlant de ça, tu as vu la série Hannibal ?»Sanae fit une mine faussement choquée. « J’y peux rien moi si mes pensées m’emmènent toutes seules vers la bouffe, peu importe la situation. Et ouais...j’ai vu cette série et je trouve ça terriblement déstabilisant de se dire que tout ce qu’il cuisine a l’air beaucoup trop délicieux. Alors que pourtant, on sait que c’est des humains ! » Un temps de silence. « Je crois que j’ai un problème. » Puis, elle éclata de rire.

Ouais, un gros problème. Tout le monde était d’accord sur ça. Et pas qu’un seul parce que si l’on se penchait sur le domaine de la séduction...il fallait s’accrocher.

« Comment ça ? Qu’est-ce que tu veux dire pas « tu ne sais pas si tu peux te faire confiance » ? Sanae pinça les lèvres. «Je suis certaine que tu as assez d’instinct pour faire attention à tout ça… un minimum disons assez pour éviter la plupart des pots cassés, tu ne crois pas, toi ? »Elle ouvrit la bouche, un peu hésitante.  « Je ne sais pas…j’imagine que...parfois on a tellement envie de faire des expériences, qu’on prend toutes celles qui viennent sans vraiment faire attention aux signaux. Et dans ces cas-là, on ignore son instinct. »

Le ferait-elle ? Allait-elle ignorer son instinct aussi avide d’expérience qu’elle était ? Pourrait-elle faire la différence entre une bonne opportunité et une mauvaise ? Elle ne pouvait pas l’expliquer à Neolina, mais il y avait cette chose en elle qui ne demandait qu’à sortir, qu’à profiter, qu’à croquer la vie à pleines dents peu importait les conséquences. Cette chose...se moquait bien du danger. En vérité, elle le préférait largement.

« Je sais que ce n’est pas simple ; mais être trop empathe n’est jamais trop bon. S’oublier n’est pas quelque chose de viable pour toi au long termes, certains utiliseront ta sensibilité et ta gentilesse contre toi, ou plutôt pour eux en se foutant de ce que toi, tu peux ressentir. Je ne suis pas médecin, mais tes patients TROP les comprendre, trop t’attacher est-ce que ce n’est pas contre productif ?»

Elle avait bien plus raison qu’elle ne l’imaginait...Sans doute était-ce la première fois que quelqu’un lui disait cela, en ces termes...Une ombre passa dans son regard mais elle la chassa vite.

« Bien sûr que tu as raison... » soupira-t-elle, pensive. « J’en suis consciente de tout ça...mais je crois que je me sens...coupable quand je ne fais pas passer les autres avant. On m’a toujours élevée comme ça et c’est difficile de s’en défaire. »

Difficile aussi, de cacher sa nature.
Elles étaient bien installées dans le restaurant et le repas s’annonçait bien.

«Hum. On peut se définir la date rapidement ? Non par ce que –là tu m’as franchement vendu du rêve. Si on pouvait j’’te dirai, « on y va maintenant ? » mais bon, je me doute que vu qu’on est qu’en mars nos plans seraient un peu contre-carrer ! » Elle sourit. « Légèrement contre-carrer par la température oui. Mais dès que les beaux jours arriveront, je t’y emmène. Tu vas adorer. Et moi ça me fera du bien aussi. »

Sanae voulut prendre quelques nouvelles du travail de Neolina, après les événements de l’attentat et  elle vit le trouble qui assaillit les traits de son amie. Bien Sanae, tu as parfaitement mis les pieds dans le plat. Même lorsqu’elle se faisait douce, elle réussissait à dire ce qu’il ne fallait pas. C’était un talent inestimable. Neolina ne dit rien néanmoins et se contenta de lever son verre pour trinquer.

« A nous.»Son verra cogna doucement contre le sien et Sanae but une gorgée en même temps que son amie, tentant de dissiper la petite pointe de culpabilité après avoir posé – encore – les bonnes questions.

«Par Merlin ça fait du bien par où ça passe ! »La sorcière posa son verre et sourit largement. « Ca faisait longtemps que je n’avais pas pris un verre. »

Le serveur revint avec les plats et les deux sorcières se mirent à manger, discutant tout du long et commentant la qualité de leurs assiettes. Le repas se poursuivit jusqu’au dessert. Sanae avait pris un fondant au chocolat avec une boule de glace à la vanille et de la chantilly. Parce que...parce que. Il fallait finir sur une bonne note !
« On arrive au moment du repas que je préfère. » fit-elle, toute joyeuse, se mordant une lèvre avec impatience alors que le serveur apportait les desserts.  

Cette bonne humeur bon enfant faisait toujours plaisir, elles s ‘amusaient mais elles savaient également qu’elles pouvaient pertinemment compter l’une sur l’autre si le besoin s’en faisait ressentir. Elles pouvaient avoir un sujet réel sérieux, mais pour l’instant mis à part quelques conseils comme ça, il n’y avait rien d’autres. C’était probablement mieux ainsi qu’elles puissent chacune souffler encore un peu !

« Espérons qu’ils ne changent pas leurs uniformes Peut-être que c’est ça que je devrais utiliser pour drague : « je sauve des vies tous les jours...on prend un verre ? ». Non ? »

Hampton eut un petit amusé également avant de secouer un peu la tête. Elle fit ensuite mine de réfléchir, comme si c’était quelque chose de très important à cet instant T, mais suivant sa réponse, est-ce que Sanae n’était pas capable de le faire un peu.

« Ouais, j’suis pas certaine que ça peut marcher, ou alors qu’avec certaines personnalités que pour l’instant, là, je ne pourrai pas vraiment définir. Mais tu veux le sortir au cours de la conversation, l’air de rien, ça passe toujours bien comme info ! ca fait femme intelligente, qui sait … hum, disons prendre soin des autres. Très important pour beaucoup d’homme qui somme comme des gosses capricieux lorsqu’ils sont malades. »

Et puis elles avaient changé de sujets, et Neo vu son appétit et ce qu’elle disait, lui parla de Hannibal, ce n’était pas un comparatif des plus softs, mais tant pis, elle trouvait ça assez drôle, mais attention, ce n’est pas pour autant qu’elle d’accord pour une telle pratique.

« J’y peux rien moi si mes pensées m’emmènent toutes seules vers la bouffe, peu importe la situation. Et ouais...j’ai vu cette série et je trouve ça terriblement déstabilisant de se dire que tout ce qu’il cuisine a l’air beaucoup trop délicieux. Alors que pourtant, on sait que c’est des humains ! Je crois que j’ai un problème. »

Elle eut un sourire en coin. Est-ce qu’elle avait réellement un souci ? peut-être bien, mais en même temps c’est vrai que les plats avaient l’air bon… mais ça l’avait quand même un peu dégoûté. Bientôt, elle rejoignit son amie dans son rire

«Ouais, mais c’était quand même super dérangeant. Hum… bon si jamais on se fait enfermer quelque part sans bouffe, je dois comprendre que je serai la première de nous deux à périr par ce que tu me tuerais pour me bouffer. Joie. Mais bon à savoir, comme ça j’me ferai aucune illusion ! »

Même si elle plaisantant en grande partie, il fallait bien avouer que l’on mourrait de faim, qui sait ce qu’il serait capable de faire ? Concernant les mecs c’était encore tout un débat

« Je ne sais pas…j’imagine que...parfois on a tellement envie de faire des expériences, qu’on prend toutes celles qui viennent sans vraiment faire attention aux signaux. Et dans ces cas-là, on ignore son instinct. »

Pas faux, elle acquiesça doucement sans trop savoir quoi dire. Probablement qu’il valait mieux ne rien dire ici. Elle avait néanmoins bientôt repris sur le fait d’être trop empathe, trop gentille et compagnie, par ce que ça aussi c’était quelque chose à ne pas négliger.

« Bien sûr que tu as raison... J’en suis consciente de tout ça...mais je crois que je me sens...coupable quand je ne fais pas passer les autres avant. On m’a toujours élevée comme ça et c’est difficile de s’en défaire. »
« Hum. Je vois… mais j’avoue que là je n’ai pas vraiment de conseil ou d’idée à part que ça ne te rend coupable de rien.»

Et de là, elles en étaient venues à parler voyage/vacances… Oui, ça changeait vite de sujets ! En ttout cas la proposition était franchement tentante !

« Légèrement contre-carrer par la température oui. Mais dès que les beaux jours arriveront, je t’y emmène. Tu vas adorer. Et moi ça me fera du bien aussi. »
« Coool ! Il me tarde alors !»

Elles trinquèrent enfin tandis que son amie lui disait que ça faisait longtemps qu’elle n’avait pas pris un verre. No eut un petit rire.

« C’est vrai que moi, je ne peux pas dire ça … J’aime bien aller boire un coup de temps en temps après le boulot, seule ou avec des amis.»

Après cela, les plats arrivèrent et elles purent manger à leur guise, un vrai délice ! Bientôt le dessert arrivait et il était somptueux : elle avait pris pour sa part un énorme dessert plein de chocolat partout : son péché mignon.

« On arrive au moment du repas que je préfère. »
«M’en parle pas ! » le serveur posa les desserts devant elles. Elle poussa un petit soupir de bien être rien que de voir cette merveille. [b] «Bon sinon, après tu veux qu’on aille côté Moldu en boite… ? Ou tu préfères repousser cette soirée à plus tard et te reposer, par ce qu’il falloir qu’on digère tout ça ! »

Ouais repousser à un autre soir où elles n’auraient pas trop manger ça serait bien aussi, mais avec le boulot de son amie ça serait peut-être beaucoup plus compliqué et puis il fallait bien avouer : elles étaient quand même bien parties alors autant en profiter !

 Neolina secoua la tête et rit, amusée.

« Ouais, j’suis pas certaine que ça peut marcher, ou alors qu’avec certaines personnalités que pour l’instant, là, je ne pourrai pas vraiment définir. Mais tu veux le sortir au cours de la conversation, l’air de rien, ça passe toujours bien comme info ! ca fait femme intelligente, qui sait … hum, disons prendre soin des autres. Très important pour beaucoup d’homme qui somme comme des gosses capricieux lorsqu’ils sont malades. »

Sanae eut un souffle amusé, sourire en coin. Elle savait au fond ce que certains hommes attendaient d’une femme. Si ce n’est une servante, une sorte de figure aux deux casquettes : mère et amante. Dérangeant. Ne pouvaient-ils donc pas prendre soin d’eux-mêmes ? Pourquoi fallait-il qu’on attende toujours cela des femmes ? Leur faire à manger, préparer leur linge, s’occuper du foyer, s’occuper des enfants, tout faire tous les jours, sans oublier d’être belle, de ne pas râler, de ne pas trop leur en demander, d’être partout tout à la fois sans prendre trop de place néanmoins. Et puis la question était soulevée : combien d’hommes avaient-ils peur des femmes intelligentes, avec des métiers importants ? Beaucoup en seraient admiratifs, mais il demeurait cependant une bonne tranche qui se sentirait intimidée, ou en infériorité. Elle ne voulait pas les faire fuir, mais elle ne voulait pas non plus mentir sur ce qu’elle faisait : elle était fière de son travail.

« Tu n’as pas tort, certains aimeront savoir que je suis capable de prendre soin d’eux et d’autres, n’en n’auront rien à faire, ou pire...seront dérangés par ça. Oh, et puis, je verrai bien si ça marche ! De toute façon, s’ils me trouvent arrogante ou intimidante par ce que je fais ce métier, tant pis pour eux. »

Neolina fit la comparaison entre la faim de Sanae et la série Hannibal. Bon, oui, elle l’avait cherché à dire qu’elle pouvait avoir faim lors d’amputations. Et raconter que les plats du Dr Lecter lui donnaient faim également n’avait pas été sa meilleure confession. Oops. Neolina finit quand même par rire.

«Ouais, mais c’était quand même super dérangeant. Hum… bon si jamais on se fait enfermer quelque part sans bouffe, je dois comprendre que je serai la première de nous deux à périr par ce que tu me tuerais pour me bouffer. Joie. Mais bon à savoir, comme ça j’me ferai aucune illusion ! »

Sanae fit une moue désolée.

« Je crains qu’effectivement, tu n’y survivrai pas. Mais promis, je t’achèverai vite et bien. Aucune souffrance. Et je promets aussi de faire de toi un repas succulent. »

C’était rassurant non ?
Non ? Ah bon.
Double Oops.

La conversation se poursuivit. Sanae savait bien qu’elle ne devait pas se sentir coupable de penser un peu à elle, mais c’était plus fort que tout. Elle avait peur de devenir égoïste, de ne plus savoir se mettre en arrière, se cacher, se museler si elle commençait à se donner plus de temps, plus d’espace pour prendre soin d’elle-même. Bien sûr, elle n’était pas à plaindre au final : elle n’avait pas d’enfants à charge, elle vivait sur la fortune de son père bien qu’elle travaillait d’arrache-pied. D’autres n’avaient pas la chance d’être en sécurité sur ce plan là. Encore une raison de se sentir coupable : travailler encore et encore pour faire quelque chose de ses mains d’héritière sans soucis financiers.

Une fois au restaurant, elles avaient trinqué et Sanae éprouvait une sorte d’apaisement de pouvoir se détendre un peu. Et boire.

« C’est vrai que moi, je ne peux pas dire ça … J’aime bien aller boire un coup de temps en temps après le boulot, seule ou avec des amis.»
Elle acquiesça : « Il faut que je fasse ça plus souvent, c’est certain. »

Bien qu’elle avait de quoi boire chez elle, la sorcière ne le faisait jamais vraiment, sauf si elle recevait. Elle ne voulait pas se laisser aller, abandonner son contrôle, alors elle ne buvait qu’en de rares occasions et toujours à petites doses. Elle admirait cette liberté qu’avait Neolina, celle qu’elle s’octroyait tout naturellement.

Sanae, elle, n’était pas certaine de la mériter.

La soirée se poursuivit : les deux jeunes femmes avaient passé un merveilleux moment à table, discutant tout en dégustant les plats qu’on leur apportait. Sanae lui dit que dès que les beaux jours seraient là, elles iraient en France passer quelques jours au soleil, sur la plage, à profiter de la mer et des...spécimens que l’on pouvait croiser non loin – avec toute l’innocence du monde -, ce à quoi son amie semblait plus qu’enjouée de voir arriver. Arrivées au dessert, leurs estomacs étaient déjà bien pleins mais c’était la cerise sur le gâteau qu’on ne pouvait pas éviter. Neolina avait pris un dessert à base de chocolat, partageant son goût pour ce dernier.

Le dessert : le moment préféré de la sorcière.

«M’en parle pas ! » fit Neolina alors que les desserts étaient déposés devant elles. Sanae se mordit la lèvre et son amie eut un soupire de contentement. Les cuillères ne tardèrent pas à se mettre en mouvement.

«Bon sinon, après tu veux qu’on aille côté Moldu en boite… ? Ou tu préfères repousser cette soirée à plus tard et te reposer, par ce qu’il falloir qu’on digère tout ça ! »

Sanae avala sa bouchée et s’essuya la bouche.

« Je pense que la fatigue, plus ce repas auront raison de moi. Mais la prochaine fois, pourquoi ne pas aller boire un verre dans un bar. »

Elle avait failli céder à la panique à l’idée d’aller en boîte. Heureusement, elle avait de quoi excuser son enthousiasme. Elle lui sourit avec douceur.

« Merci en tout cas...je suis heureuse de pouvoir sortir un peu, ne serait-ce que pour aller au restaurant. Ce n'est sûrement rien pour toi mais j’avais oublié à quel point ce genre de soirée était agréable. On oublie vite les moments simples des fois...pourtant, c’est bien eux qui nous font tenir le plus souvent. »

Elles terminèrent leurs desserts, et quittèrent le restaurant après avoir payé et remercié le serveur. L’air du dehors caressa la peau de la sorcière qui baillait déjà. Une petite marche pour digérer, prendre le temps de se dire au revoir, et elle serait bientôt dans son lit.