[EVENT - 23/02/2016]Bloody day - Gary

23 Fevrier - très tôt au matin

Un truc pareil, il ne pouvait pas le laisser passer. Ok, sa vie était devenue un véritable chantier et il risquait d’avoir besoin d’investir dans une nouvelle machine à café s’il voulait tenir le choc - … ou alors envisager les intraveineuses – mais sa curiosité de journaliste était toujours la plus forte. Etait-ce l’idée du siècle que de continuer à fouiller la merde ? Non, sans doute pas. Mais il était foutu comme ça. Trop curieux, trop passionné pour savoir se contenir. Après tout, il était toujours en vie. Bien sûr, il avait pu être à nouveau approché par un magicien qui avait pu jouer avec sa mémoire, il n’oubliait pas cette possibilité. Pour autant, Oliver voulait creuser. Cette histoire n’était pas anodine et des anciens collègues lui avaient même envoyé des messages pour communiquer avec lui sur le sujet. Travailler de nouveau pour un journal était trop risqué, bien sûr. Un an n’avait pas suffit à éliminer l’angoisse profonde qu’il avait ressenti lorsque Liam s’était fait tué devant ses yeux et sans doute par sa faute. Il l’avait prévenu et Oliver aurait sans doute dû tout lâcher à l’instant même où la menace était tombée. Pour autant, ce monde lui cachait encore bien des secrets et il refusait de lâcher bêtement l’affaire.

Il fallait qu’il sache ce qui s’était passé.

Alors, bien habillé, carnet et téléphone à la main, appareil photo autour du cou, il s’était mêlé aux autorités, manœuvrant pour éviter de se faire virer à l’instant même de son arrivée. Il n’était pas le seul bien sûr. A vrai dire, ça commençait à être un vrai foutoir ici. Les gens paniquaient, surtout à Londres même où d’autres histoires sordides du genre avaient eu lieu au 19eme siècle. Ça ferait les choux gras, c’était certain. D’ailleurs, il était encore très tôt, les informations n’avaient pas encore tout à fait filtré qu’il était sur le coup. Comme quoi, contrairement à ce qu’il pensait, Oliver continuait à avoir des contacts dans le métier. Une bonne chose ? Il en doutait. Et si l’une de ces personnes était en contact avec celui ou ceux qui l’avait traqué quand il suivait les pistes des disparus un an plus tôt ? Et si l’un d’eux était le mage qui avait tué son mec ?
Pourtant il était là, réussissant à discuter avec un membre de la police avec qui il avait déjà sympathisé plusieurs fois. Et ce qu’il entendait lui glaçait le sang.

Mais son chef en avait décidé autrement. Rappel à l’ordre.

- Oh désolé Oliver, je dois te laisser. -

Salut jovial tandis qu’il retenait une grimace. Merde, il aurait sans doute pu en apprendre plus. Bien sûr, d’autres journalistes n’avaient pas tardé à chercher à exploiter le filon. Bien entendu, il était resté muet, regardant d’un air mauvais une nana prendre des notes auprès du chef en question. Comment avait-elle réussi à l’approcher celui-là ?! Il était pourtant celui qui avait déjà coupé court à plusieurs de ses tentatives. Il n’avait d’ailleurs pas tardé à l’envoyer paitre, finalement. Ouf.

Voyant bien que la situation était bouchée, la police ayant clairement reçu l’ordre de se taire, Oliver s’était détaché de la foule de ses confrères, envisageant déjà la suite. Comment pourrait-il se rapprocher des officiers ou des victimes ?

C’était en faisant le tour de l’établissement qu’il était tombé sur une tête connue.

Mardi 23 février 2016, très tôt le matin.

Ces « premiers jours » de travail s’avéraient probablement un peu plus compliqué qu’il ne l’avait pensé. Il arrivait à peu près à se lever, à y aller sans ressentir trop d’effets néfastes ; mais rester là-bas plusieurs heures, hyper concentré avait tendance à le laisser complètement mort de fatigue. Peut-être qu’il avait été trop ambitieux de vouloir recommencer à travailler si tôt, mais au moins il se sentait utile. Il avait finalement décroché un boulot, là où il le souhaitait, grâce à un peu d’aide extérieure, dans un centre d’appel type 911, sauf que c’était bien sûr basé à Londres. Est-ce qu’il aimait ce qu’il faisait ? La réponse était probablement oui, mais en quelques jours ce n’était pas simple non plus de se faire une réelle idée, surtout qu’il ne travaillait pas à temps plein. Il était toujours en formation, et un des types à côté de lui et de son formateur avait reçu peu avant qu’il ne parte un appel affolé de quelqu’un ayant vu un corps « comme on en parlait dans les journées ». Un nouveau crime ? Une illusion ? Un petit rigolo qui voulait faire une blague ? Personne au bureau n’en savait rien, mais Gary, vu que c’était le moment de partir avait noté mentalement l’adresse pour s’y rendre et voir s’il ne pouvait pas trouver un quelconque indice.

Le premier avait eu lieu un soir de pleine lune ; et cette nuit, s’il ne se trompait pas c’était également le cas. Un fétichiste de la pleine lune, ou plutôt quelque chose en rapport avec un Loup-Garou ? Est-ce que c’était le cas pour tous les meurtres ? Il faudrait qu’il se renseigne auprès d’Esteban, Margo, ou même Neolina. Ils avaient parlé d’une Bête la première fois dans les journaux, il en était certain. Se passant une main dans les cheveux, tout en marchant vers le lieu du « crime », il essayait de réfléchir. La communauté magique était au courant, mais comment est-ce que cela se faisait qu’ils n’avaient aucun indice pour arrêter le coupable ? Est-ce que c’était voulu, pour semer la terreur parmi les Moldus ? Ou bien est-ce que ce meurtrier ne laisser vraiment rien à se mettre sous la dent ? Il avait voulu passer dans une rue, mais n’avait pas pu à cause des Policiers, il avait donc dû faire un détour, marchant doucement, regardant au sol, murs et compagnie à la recherche de quelque chose qui pourrait faire l’affaire, d’une idée.
Lui avait prévu d’être médicomage, pas enquêteur, alors ce n’était pas simple. Il avait néanmoins hésita à sortir sa baguette discrètement pour essayer de voir s’il ne pouvait percevoir aucune trace de magie.

Sorcier, moldu ? Ca donnerait déjà quelques pistes. Sortant son portable, il essaya de trouver d’autres informations sur les autres meurtres, mais c’est là qu’il s’aperçut qu’il n’était pas seul dans la ruelle et qu’en plus c’était une tête connue. Une tête qui pourrait lui en apprendre un peu plus !

« Hey salut Olie ! Comment ça va ? Qu’est-ce que tu fais par là ? Enfin vu la tonne de flicaille et ton appareil photo, je crois avoir la réponse… mais.» Il se tut quelques instants, hésitant sur le chemin à prendre. « Ca a un rapport avec les autres meurtres, non ? Tu ais quoi là-dessus, j’avoue que je suis toujours un peu déconnecté de tout ça… alors bon, j’ai juste entendu quelques bruits de couloirs ci et là.»

Temps de silence. Il ne devait pas oublier que son ami avait des infos sur les métamorphomages. Il devait donc faire attention, très attention et essayer de l’emmener vers quelque chose qui n’était pas de la magie une fois certain que son ami n’avait aucune information utile.

Oliver en était à envisager de grimper le long d’une façade pour entrer dans l’un des bureaux. Oui, il y pensait sérieusement. Mais si c’était une activité qu’il avait déjà pratiqué, ça n’était pas le cas pour un commissariat. Là il pouvait jouer gros et ça n’était pas tout à fait le comment de faire une chose pareille. Alors il cherchait des idées, jetant quelques coups d’œil à la structure du bâtiment lorsqu’il tomba sur Gary.

« Hey salut Olie !  Comment ça va ? Qu’est-ce que tu fais par là ? Enfin vu la tonne de flicaille et ton appareil photo, je crois avoir la réponse… mais.»
« Ah… je crois bien que je suis démasqué oui ! Cramé à cent miles plus exactement. Ça va toi ? »

Il n’était pas bien compliqué de comprendre ce qu’un journaliste spécialisé dans le paranormal pouvait faire dans le coin ! Des meurtres multiples et étranges non résolus, c’était clairement son domaine.

« Ca a un rapport avec les autres meurtres, non ?  Tu ais quoi là-dessus, j’avoue que je suis toujours un peu déconnecté de tout ça… alors bon, j’ai juste entendu quelques bruits de couloirs ci et là.»
« Ouh t’es bien curieux pour quelqu’un qui semble passer là par un hasard tout à fait hasardeux… ! »

Mine de rien, Oliver vérifiait derrière lui, s’assurant qu’il n’y avait pas d’autres collègues à venir espionner ce qui pouvait bien se dire… ou ayant des idées grotesques comme passer par une fenêtre de commissariat. Mais ils étaient seuls.

« Qu’est-ce que tu fais là ? L’info est à peine publique. »

D’autant qu’un ancien taulard n’avait peut-être pas tout intérêt à traîner aux alentours alors qu’il y avait des meutes de flics aux aguets. Non ?
Un nouveau regard vers la façade lui permettait de distinguer une corniche surplombant sans doute un bureau. Détourant son attention de son ami, Oliver observait les lieux, se demandant si une autre fenêtre du coin pouvait donner un vis-à-vis sur la façade.

« C’est peut être faisable… Une idée de merde. Mais faisable. »

Une idée de merde, très certainement oui.

« T’as pas commencé ton nouveau boulot toi au fait ? »

Oui, parce qu’ils étaient restés en contact tout de même. Cela dit, il y avait un moment qu’Oliver n’avait pas donné de nouvelles. Pourtant, il y avait évidemment quelque chose dont il voulait parler avec Gary : le retour de son frère dans sa vie. Mais la dernière fois qu’il avait été secoué par une nouvelle d’une même importance, ça n’avait fait ni chaud ni froid au jeune homme… alors il avait hésité à le tenir au courant. Manifestement, leur niveau de priorité ou d’informations choquantes n’était pas tout à fait le même.

« T’as entendu quoi comme bruits de couloirs ? »

Déformation professionnelle.

« Ah… je crois bien que je suis démasqué oui ! Cramé à cent miles plus exactement. Ça va toi ? »
« J’aurai pu faire un bon détective visiblement. Et ouais, ouais, ouais tranquillement !»

Ce n’était pas tout à fait vrai, il n’allait pas tranquillement, mais c’était toujours le plus simple de dire des choses comme ça pour ne pas avoir trop de choses à expliquer. Déjà, il n’avait pas envie d’en parler et en plus comme cela tenait surtout au monde de la magie, il devait fermer sa bouche devant Oliver. Il avait donc pris la solution de facilité sans aucun réel regret ou remord. Gary avait donc essayé de questionner son ami pour en savoir plus sur plusieurs points, en ne s’y prenant pas, il faut bien l’avouer forcément de la meilleure façon qui soi.

« Ouh t’es bien curieux pour quelqu’un qui semble passer là par un hasard tout à fait hasardeux… ! » Gary haussa simplement les épaules
« Qu’est-ce que tu fais là ? L’info est à peine publique. »
« J’ai entendu l’info, c’est tout. Et puis c’est sur mon chemin, on peut pas dire que c’est franchement très discret tous ces flics et compagnie.»

Il s’était arrêté de parler en voyant que son camarade regardait les facades tout en parlant disant que c’était faisable. Il haussa un sourcil. Oui, avec de la magie, une super agilité probablement, ou alors un genre de yamagazi –ou peu importe leur nom il ne s’en rappelait plus-.

«Tu sais, je doute que Spiderman existe dans la réalité. » dit-il finalement simplement juste pour voir comment est-ce que son ami allait réagir.

« T’as pas commencé ton nouveau boulot toi au fait ? »
« Si, j’en viens. C’est pour ça que je suis là, j’ai entendu un truc vaguement en partant et c’est plutôt sur mon chemin, alors j’me suis dis que je pouvais faire mon curieux, ça ne fera de mal à personne.»
« T’as entendu quoi comme bruits de couloirs ? »

Et c’est là que c’était compliqué. Il allait falloir la jouer finement et il n’était pas certain d’être réellement en état de le faire, mais il devait tenter, de toute manière il était probablement assez prudent pour ne pas dire de trop grosses conneries non plus

« PFFTT. Tu sais des conneries, que c’était une Bête, alors certains avec la Pleine Lune du mois dernier ont de suite été en mode « loup-garous », enfin t’vois le genre. D’autres disent que ces gros meurtres sont là pour étouffer de plus petits affaires, comme ça la police est occupée ailleurs. Mais du coup, j’suis pas certain de moi, c’est bien le deuxième meurtre, ou est-ce qu’il y en a en plus ? J’suis un peu perdu, j’avoue. J’ai eu l’impression qu’il y en avait plus mais …. Peut-être que c’était juste par ce qu’on en a parlé partout du premier, à toutes les sauces.» Il haussa encore une fois les épaules, avant de continuer, comme si c’était normal «M’enfin, toi tu sais quoi de tout ce foutoir. Tu as l’air d’être bien au jus, t’as déjà des théories ? Te connaissant, probablement. J’suis bien curieux ! »

« J’aurai pu faire un bon détective visiblement. Et ouais, ouais, ouais tranquillement !»

Ça fait beaucoup trop de ‘ouais’ pour que ce soit honnête, Oliver le sentait. Il fallait dire que ça allait rarement avec Gary ces derniers temps ce qui était, vu la situation, compréhensible. S’il n’évoquait rien tout de suite, Oliver n’insisterait pas. Gary n’était pas homme à bousculer sur ce genre de questions, sinon il pouvait fuir. Alors autant le laisser faire sans le brusquer.

« J’ai entendu l’info, c’est tout. Et puis c’est sur mon chemin, on peut pas dire que c’est franchement très discret tous ces flics et compagnie.»
« C’est vrai que c’est pas le plus discret. M’enfin ça m’étonne. »

Non, vraiment, tu ne vas rien dire sans que je te cuisine ? Il fallait croire. Espèce de petit muet que tu es. Comme c’est agaçant. Enfin ! Gary devait se dire la même chose puisqu’il avait été le premier à lui poser la question et qu’Oliver n’avait pas été particulièrement loquace sur le sujet, se contentant de lui renvoyer ses interrogations.

« T’es là depuis longtemps d’ailleurs ? »

Oui, il continuait. Mais en même temps si Gary était là depuis plus longtemps que lui peut-être savait-il quand l’attroupement s’était doucement formé. Ça lui permettrait de reconstituer plus facilement la chronologique des événements.

«Tu sais, je doute que Spiderman existe dans la réalité. »
Petit rire de son côté.
« Ça c’est parce que tu ne m’as jamais vu avec mon costume. Tu sais que le latex me va très bien. Comment tu crois que je me suis musclé ? En grimpant sur les murs pour combattre les méchants ; bien évidemment ! »

C’est tout à fait lier à une piqure d’arachnide et non pas à des heures d’entraînements hebdomadaires.


« T’as pas commencé ton nouveau boulot toi au fait ? »
« Si, j’en viens. C’est pour ça que je suis là, j’ai entendu un truc vaguement en partant et c’est plutôt sur mon chemin, alors j’me suis dis que je pouvais faire mon curieux, ça ne fera de mal à personne.»
« Je vois… Tu commences tôt, ça doit être violent comme retour sur le marché. T’as entendu quoi comme bruits de couloirs ? »
« PFFTT. Tu sais des conneries, que c’était une Bête, alors certains avec la Pleine Lune du mois dernier ont de suite été en mode « loup-garous », enfin t’vois le genre. D’autres disent que ces gros meurtres sont là pour étouffer de plus petits affaires, comme ça la police est occupée ailleurs. Mais du coup, j’suis pas certain de moi, c’est bien le deuxième meurtre, ou est-ce qu’il y en a en plus ? J’suis un peu perdu, j’avoue. J’ai eu l’impression qu’il y en avait plus mais …. Peut-être que c’était juste par ce qu’on en a parlé partout du premier, à toutes les sauces. M’enfin, toi tu sais quoi de tout ce foutoir. Tu as l’air d’être bien au jus, t’as déjà des théories ? Te connaissant, probablement. J’suis bien curieux ! »
Ah ça. Des théories. Oui, il en avait mais sans que ce soit réellement si développé que semblait le penser Gary. A vrai dire, il se disait en effet qu’il devait y avoir bien des choses qui leur échappait dans cette histoire. Il aurait aimé passer par un trou de souris pour pouvoir entendre ce qui se disait dans le bâtiment.

« J’en pense qu’on ne nous dit pas tout et que j’aime pas ça. »

L’air sombre, il avait observé les alentours avant de se défaire de son manteau, le balançant à Gary. Appareil dans le dos.

« Tient moi ça et prépares-toi à courir. Ou barres-toi tout de suite. »

Et le voilà qui sautant une première grille sans le moindre problème. Ses doigts agrippaient les rainures avec la force de l’habitude. Ah il l’avait dit qu’il n’y avait pas tant de différences entre lui et Spiderman. Avec l’urbex et le crossfit qu’il pratiquait depuis des années, Oliver n’en était pas à sa première escalade, loin de là. En revanche, espionner des policiers en fonction, ça n’est pas tout à fait la chose la plus intelligente à faire.
Il ne lui avait fallu que quelques minutes - et une petite  seconde d’hésitation sur un bond un peu délicat - avant d’obtenir la vue qu’il cherchait. Relativement à l’abri des regards, parfaitement positionné pour voir l’intérieur de la pièce… tout comme il ne lui avait pas fallu longtemps pour en redescendre.

« Casse-toi putain ! »

Un début de course de quelques pas - trois tout au plus pour Gary - et il avait rit, arrêtant Gary d’une main sur l’épaule.

« Je déconne, tout va bien. C’était con mais fallait bien te dérider de bon matin. Nan, ya rien à voir par là, c’est un échec cuisant. »

Les autres fenêtres étaient à la fois plus dangereuses et plus exposées. Il risquait réellement de se faire choper par la police et ça n’était pas le but de sa sortie matinale.

« C’est vrai que c’est pas le plus discret. M’enfin ça m’étonne. »
« Comment ça, ça t’étonne ?» demanda-t-il en fronçant les sourcils.

Il n’était pas bien sûr de comprendre ce qu’il voulait dire par là. Est-ce qu’il ne le croyait pas ? Pourtant il disait la vérité. Il se sentait un peu irrité d’ailleurs par la façon de parler d’Oliver… comme s’il était suspicieux de quelque chose et ça l’agaçait un poil. Probablement qu’il aurait prétexté qu’il était fatigué et qu’il y allé, mais … il avait besoin de savoir si son ami savait quelque chose en plus sur ces meurtres, s’il ne soupçonnait pas trop le monde magique. Et voilà que les questions recommencèrent

« T’es là depuis longtemps d’ailleurs ? »
« Je viens d’arriver, mais je ne vois pas en quoi ça te regarde Oliver, je déteste vraiment cette impression de subir un interrogatoire. Alors arrête s’il te plait.» grogna-t-il entre ses dents

Déjà ça ne lui rappelait pas de bons souvenirs et surtout il avait l’impression qu’Oliver le suspectait de quelque chose, ou voulait qu’il dise quelque chose qu’il ne savait pas, et les fouilles merdes de journalistes. Avaient le don de poser beaucoup de questions sans jamais répondre aux autres et il était hors de questions qu’il entre là-dedans. Peut-être qu’il faisait fausse route, mais cette façon de s’adresser à lui comme ça lui laissait un goût amer. Néanmoins, il avait quand même tenté de plaisanter, se sachant probablement un poil sensible sur le sujet et qu’il prenait forcément les choses un peu trop à cœur !

« Ça c’est parce que tu ne m’as jamais vu avec mon costume. Tu sais que le latex me va très bien. Comment tu crois que je me suis musclé ? En grimpant sur les murs pour combattre les méchants ; bien évidemment ! »
« Humhum. Bien sûr Peter Parker.»

La question de son boulot tomba et il s’empressa de répondre, avant d’hausser un peu les épaules lorsqu’il lui dit que c’était rude pour un retour sur le marché.

« Bah, vu ce que je dors de toute façon c’pas vraiment gênant pour moi, il y a moins de monde en plus, je crois que ça m’arrange pas mal.»

Il avait ensuite répondu sur les bruits de couloirs, espérant que l’autre parlerait un peu à son tour, il essaya de glisser un phénomène un peu « fantastique » là-dedans. Mais malheureusement encore une fois …. L’autre ne lui répondit pas franchement comme il l’attendait ou comme il l’aurait voulu et cela l’ennuyait.

« J’en pense qu’on ne nous dit pas tout et que j’aime pas ça. »
« Mais encore ? Enfin, sérieux tu me fais pas confiance ou quoi ? J’te dis ce que je sais tu réponds à rien, c’pas cool, et agaçant. » Il s’était tût quelques instants avant «Qoa ? »croassa-t-il

Il n’avait pas bien compris ce qui se passait réellement, l’autre lui avait refourgué des trucs et se prenait à présent pour Spiderman, Gary le regarda totalement perplexe. Il ne tarda pas à rescendre

« Casse-toi putain ! » Ils avaient couru quelques pas avant que son « ami » ne l’arrête hilare « Je déconne, tout va bien. C’était con mais fallait bien te dérider de bon matin. Nan, ya rien à voir par là, c’est un échec cuisant. »

Une blague un peu con et débile, mais au final son geste aurait pu être lourd de conséquence s’il s’était fait arrêter par la police moldue – et qu’il aurait été ancien taulard dans ce monde-. Malgré tout il sentait son stress qui avait augmenté d’un coup, ce n’était pas vraiment le genre de blagues à faire, mais au final cela tombait à pic, il allait peut-être pouvoir l’utiliser ça contre Oliver, pour avoir des informations ou au moins pour que l’autre arrête de le questionner. Le tout était de rester crédible ce qui ne serait probablement pas trop difficile. Il lui rendit tout son barda rapidement

[color=plum] « Tu es vraiment trop con, putain ! Qu’est-ce qui se serait passé si on s’était fait gauler ? Hein ? Est-ce que tu as pensé une seule seconde ce qui aurait pu se passer pour moi. Non, Monsieur ne pense qu’à son petit cul et son enquête. Tu es vraiment un crétin fini Ollie.»[/ b] souffla-t-il en le foudroyant du regard sans trop avoir à se forcer, et vu que cette course, l’avait quand même stressé, il tremblait légèrement. [b] « Est-ce que tu as pensé une seule seconde à ce que ta petite blague, après peut provoquer chez moi ? Tu vois j’suis mort de rire. Ahaha.» Il secoua la tête un peu dépité. Jusque-là tout se tenait, tout était logique, la suite le serait toujours. « Laisse tomber, j’me casse. De toute manière tu es comme les autres, visiblement toi non plus t’es pas foutu capable de me faire confiance.»

Pas besoin de dire à cause de son incarcération, cela ferait trop, Oliver le comprenait probablement tout seul. Mains dans les poches, il commençait à partir en espérant que tout ça ferait réagir son ami et dans le sens qu’il le voulait… mais il ne maitrisait probablement pas assez la situation pour en être certain, et puis Ollie avait pas mal changé.

« Comment ça, ça t’étonne ?»
« Ben rien n’est encore officiel, on n’en parle nulle part, j’avais l’impression d’avoir eu de la chance d’avoir l’info, donc ça m’étonnes que tu sois au courant. Je voudrais savoir par quel biais. »

Si ça avait été relayé aux informations, ça ne l’aurait pas plus surpris que ça bien sûr, bien qu’il aurait trouvé peu judicieux de sa part d’agir ainsi vu sa situation actuelle. Il était encor trop tôt, le monde n’était pas au courant officiellement, certaines personnes commençaient seulement à relayer l’information en dehors des cercles très fermés, oui, mais de manière très épisodique. A présent, peut-être que les choses avaient changé et il était fort probable que dans une heure ou deux, le monde entier serait au courant, lorsque cela apparaîtrait aux premières matinales. Mais il y avait de quoi être étonné qu’il l’ait su avant tout le monde non ? Apparemment non, et l’agacement de son ami éveillait plutôt des soupçons chez lui. Pourquoi être énervé sur le sujet ? Il aurait suffit de dire ce qu’il savait plutôt que d’éviter le sujet et de tourner autour du pot ? Alors oui, du coup, Oliver cherchait à creuser un peu plus, curieux de savoir comment Gary avait obtenu ces informations.

« Je viens d’arriver, mais je ne vois pas en quoi ça te regarde Oliver, je déteste vraiment cette impression de subir un interrogatoire. Alors arrête s’il te plait.»
« O-kay… je veux juste comprendre c’est tout. »

C’était son boulot après tout non ? Et pour ça qu’il était ici.
Mieux valait donc changer de sujet alors il avait envisagé de grimper sur la fenêtre du mur sur leur droite. Ils étaient dans un recoin bien isolé, personne en vue, pas de caméras et manifestement Gary n’intégrait pas du tout qu’il était sérieux. Oui, ça faisait bien des années que le journaliste s’était lancé dans la varappe, notamment jeune étudiant et depuis qu’il visitait les lieux reculés pour ses photos, ça lui avait bien servi, une raison pour laquelle il s’était mis à la musculation et au parkour depuis quelques années maintenant. On ne pouvait pas dire qu’il était un pro, mais disons qu’il se défendait assez pour envisager de grimper sur des lieux habituellement peu destinés à cet usage. Il n’irait en revanche pas sauter de toits en toits comme on pouvait le voir dans cette discipline.

« Humhum. Bien sûr Peter Parker.»
« D’accord. Bon c’est plutôt une bonne chose du coup ? »

Les horaires l’empêchant de dormir lui poseraient problème actuellement. D’autant qu’il avait parfois un autre truc qui l’empêchait de dormir : son fils. C’était tout récent. A vrai dire, il n’y avait eu le droit qu’une fois jusque là. Mais s’il avait dû avoir le type d’horaires de son ami, Oliver ne marcherait sans doute plus droit actuellement. Et il n’aurait sans doute pas fait ce qui avait suivi, par manque d’énergie. Cela dit, ça n’aurait sans doute pas été plus mal.

Car ce fut une connerie. C’était prévu. Mais il n’imaginait pas que la fraction de seconde (trois pas pour lui, deux sans doute pour Gary, donc il n’avait pas bougé de plus d’un mètre) lui déclenche une telle frayeur. Il aurait dû. Ou alors il l’avait fait mais il était tellement frustré et blessé ces derniers temps… qu’il avait inconsciemment voulu reporter sa hargne. Un truc du genre éventuellement. Toujours était-il que c’était fait.

« Bah, vu ce que je dors de toute façon c’pas vraiment gênant pour moi, il y a moins de monde en plus, je crois que ça m’arrange pas mal.»

Panique. Sachant qu’il n’avait qu’à peine pu bouger – donc pas le temps de monter réellement en pression ou d’y croire – simplement sursauté et fait un pas ou deux grand max, clairement, Oliver ne l’attendait pas.

« Tu es vraiment trop con, putain ! Qu’est-ce qui se serait passé si on s’était fait gauler ?  Hein ? Est-ce que tu as pensé une seule seconde ce qui aurait pu se passer pour moi. Non, Monsieur ne pense qu’à son petit cul et son enquête. Tu es vraiment un crétin fini Ollie.»[/ b]
« Je vois ça. »

Il aurait pu dire « j’ai l’air con » que le ton aurait été le même.

« Est-ce que tu as pensé une seule seconde à ce que ta petite blague, après peut provoquer chez moi ?  Tu vois j’suis mort de rire. Ahaha. Laisse tomber, j’me casse. De toute manière tu es comme les autres, visiblement toi non plus t’es pas foutu capable de me faire confiance.»
« Confiance de quoi ? Ça t’est pas venu à l’esprit que si je ne répondais pas, c’est peut-être que j’avais rien à dire ?! » Supposition hein. « J’ai voulu comprendre comment tu le savais car j’ai cru avoir l’exclu lorsque je l’ai appris. Finalement tu l’as vu non seulement c’est la foule là dehors, mais en prime tu es au courant alors que je pensais que c’était encore inconnu du grand public, donc de toute évidence je me plante. J’aurais aimé avoir une explication, quelque chose à quoi me raccrocher pour penser ne serais-ce qu’une foutue seconde que je ne suis pas un gros nul. Ça te va là comme explications ?! Parce que j’en ai pas d’autres à te donner. Tout ce que je sais c’est que c’était moche et quand on allait me parler, le type en a décidé autrement. »

Oui, il en était conscient, sa frustration et son mal-être général venaient essentiellement ce que ce qu’il s’était passé avec Newt. Pour autant, là, il se sentait comme une merde et il fallait croire que ça jouait sur son comportement.

« Et t'en fais pas pour eux. Tu crois qu'ils ne me connaissent pas par coeur depuis l'temps ? Ils savent parfaitement qui je suis et ce que je fais, ils ne feraient même pas gaffe à toi. »

Est-ce que l'ambiance était en train de chuter ? Probablement que  oui, par ce qu'il n'aimait pas du tout la tournure des événements, mais alors pas du tout. Ou plutôt c'étaient les propos de son « ami » qui le dérangeaient beaucoup.

« Ben rien n’est encore officiel, on n’en parle nulle part, j’avais l’impression d’avoir eu de la chance d’avoir l’info, donc ça m’étonnes que tu sois au courant. Je voudrais savoir par quel biais. »

Il se contenta d'hausser un peu les épaules. Vu le nombre de flics dans la rue... et bien on ne peut pas dire que ce soit en plus très discret de son point de vue. Le souci c'est que la curiosité maladive d'Oliver et ses questions trop pointues et pas forcément hyper diplomatiques avaient tendance à le mettre sérieusement mal à l'aise (on en des insinuations ? Non. Pas besoin). Il essaya donc de remettre un peu les points sur les I. Il était fatigué et n'avait pas envie de se justifier devant quelqu'un qu'il pensait pouvoir considérer comme un ami.

« O-kay… je veux juste comprendre c’est tout. »

Qu'est-ce qu'il pouvait répondre à cela ? Qu'il avait qu'à mieux poser ses foutues questions, ou alors à quelqu'un qui avait vu plus de choses ? En tout vas il trouvait qu'il furetait un peu trop. Il allait devoir en parler à Margo, par ce que là, ça commençait à être difficile, un jour à force de questions, il comprendrait encore plus qu'aujourd'hui l'existence du monde magique. A moins qu'il en parle plus à Neolina ? Laquelle des deux serait le plus sûr pour ne pas traumatiser Oliver, pour qu'il n'ait aucune séquelle si quelque chose devait être fait ? Il n'en savait trop rien .
Tout en réfléchissant à cela il avait eu du mal à croire qu'Oliver était sérieux et il le regarda un peu ébahi et stupéfait de ce que cet andouille était en train de faire tout en sentant la moutarde lui monter sérieusement au nez ! Ce n'était pas possible, merde !  Et l'histoire de la fuite fut la goutte qui fit déborder définitivement le vase. Il était sous pression, nerveux déjà en temps normal. Alors cette « blague » était de trop à ses yeux et il s'emporta sans même réellement s'en rendre compte.

« Confiance de quoi ? Ça t’est pas venu à l’esprit que si je ne répondais pas, c’est peut-être que j’avais rien à dire ?!  J’ai voulu comprendre comment tu le savais car j’ai cru avoir l’exclu lorsque je l’ai appris. Finalement tu l’as vu non seulement c’est la foule là dehors, mais en prime tu es au courant alors que je pensais que c’était encore inconnu du grand public, donc de toute évidence je me plante. J’aurais aimé avoir une explication, quelque chose à quoi me raccrocher pour penser ne serais-ce qu’une foutue seconde que je ne suis pas un gros nul. Ça te va là comme explications ?! Parce que j’en ai pas d’autres à te donner. Tout ce que je sais c’est que c’était moche et quand on allait me parler, le type en a décidé autrement. »

Gary se passa une main dans les cheveux en essayant de retrouver un semblant de calme, mais il avait l'impression que c'était beaucoup trop compliqué ! Qu'il avait également l »impression que l'autre éluder ses questions pour ne lui en poser. Il se contenta donc de grogner un peu quelque chose d’inaudible continuant de rouspéter surtout intérieurement. Il était certain qu'il en savait beaucoup plus qu'il ne voulait le dire et surtout qu'il continuerait d'enquêter jusqu'à comprendre ce qui n'était pas bon pour la magie.

« Et t'en fais pas pour eux. Tu crois qu'ils ne me connaissent pas par coeur depuis l'temps ? Ils savent parfaitement qui je suis et ce que je fais, ils ne feraient même pas gaffe à toi. »
 « Pourquoi est-ce que tu as l'impression d'être le centre du monde ?! Sérieusement, même s'ils te connaissent il suffit qu'ils prennent mon nom ; mon identité pour que je sois emmerdé par la suite.» Il secoua la tête.  « Je vais y aller, il vaut mieux je crois. Bonne recherche.»

Il commença à partir à présent pas franchement de bonne humeur mais surtout inquiet sur ce qu'il allait devoir faire ou pas. Par ce qu'il ne savait pas trop ce qui serait le mieux pour tout le monde. Peut-être en parler à Niall plutôt ? Il bossait chez les Moldus... ça serait peut-être un meilleur intermédiaire.

Définitivement, ça ne passait pas ces derniers temps avec Gary. Les deux hommes semblaient bouffés de part et d’autres par leurs problèmes tout en étant parfaitement incapables de comprendre ceux de l’autre. Lorsqu’Oliver demandait comment se passait le nouveau boulot, c’était simplement parce qu’il s’inquiétait de l’avenir de son ami et qu’il s’intéressait réellement à sa vie. Et oui, il se posait des questions sur la façon dont celui-ci avait eu connaissance des attaques. Oui, il était sans doute maladroit et avait l’habitude de ne pas prendre de gants avec ses proches ou ceux du métier parce que…. Eh bien une question n’est qu’une question. Mais manifestement, pour Gary, elles relevaient des accusations. Alors pourquoi prendre tant la mouche ? Que croyait-il ? Qu’il pensait que c’était lui qui avait fait ça ? Sincèrement, ça y faisait penser. Donc oui, Oliver n’avait pas agit de manière maligne, loin de là. Sans doute en partie parce qu’il voulait s’éloigner de cette ambiance qui dégénérait clairement. Sans doute parce que les dernières fois, Gary avait eu des réactions qu’il avait jugé violentes par rapport à son propre mal-être et qu’il n’avait pas envie que ça dégénère de nouveau. Sans doute parce qu’il n’avait pas assez dormi ces derniers temps, sans doute parce qu’il était inquiet, frustré et blessé. Sans doute parce qu’il n’y avait rien qui allait et qu’il faisait tout son possible pour faire comme si c’était le cas. Comme toujours. Parce qu’à se laisser s’effondrer, on n’y gagne jamais rien. Sans doute parce qu’il était blessé que son ami ne comprenne pas sans qu’il n’ait rien à dire. Et sans doute parce qu’il ne comprenait pas pourquoi lui ne lui parlait pas de ses problèmes, qu’il se sentait exclu et inutile et qu’il ne savait pas comment vivre ce genre de merdes.

« Pourquoi est-ce que tu as l'impression d'être le centre du monde ?! Sérieusement, même s'ils te connaissent il suffit qu'ils prennent mon nom ; mon identité pour que je sois emmerdé par la suite.»

Un râle d’agacement et les épaules ballantes. T’as quoi à dire pour ta défense ? Rien sans doute. Absolument rien même.

« Je vais y aller, il vaut mieux je crois. Bonne recherche.»
« Ouais merci. »

Mieux valait en effet qu’ils s’éloignent avant que le conflit s’installe.

Et peut être qu’un jour je pourrais te poser des questions sur ta vie sans que tu penses que je t’agresse. Et peut-être qu’un jour je pourrais parler de la mienne sans que tu la minimises.