Live in living color - Rain

Mardi 12 janvier 2016, dans la matinée



« T’es certaine que ça va aller Mily ? Tu devrais appeler tes parents, peut-être, les miens ne seront pas disponibles de la journée, et je ne suis pas certain de pouvoir quitter le Ministère si tu as besoin. On transplane jusqu’à chez eux, et … je te laisse dans les mains de ta mère, et je reviens te chercher ce soir, avec un peu de chance ça ira mieux, c’est peut-être rien, juste quelque chose que tu digères mal … mais au moins si tu as besoin, elle pourra rapidement t’emmener à Saint Mangouste.»

Est-ce qu’l était inquiet ? Oui, peut-être un peu, mais probablement plus pour le bébé que pour a femme. Elle était coriace, sa grognasse, mais la voir se tordre de douleur à cause de douleurs dans le bide, ça n’était franchement pas rassurant. Vu qu’il était à l’essai, il préférait ne pas rater un jour de boulot pour s’occuper d’elle, surtout qu’il était certain, qu’elle avait juste trop –et trop mal- mangé la veille au soir. Il préférait néanmoins ne prendre aucun risque, sait-on jamais. Il vérifia sa tenue, avant de prendre Mily par la main.

«Allez viens, et la prochaine fois, écoute moi, ne te bourre pas de pâtisseries grasses avant d’aller dormir, je suis sûr que tu frôles juste l’indigestion. »

Il lui fit quand même un vague sourire, et, ensemble ils transplanèrent chez les parents de la demoiselle. Il expliqua à la mère, le « souci », en insistant particulièrement bien sur ce qu’elle avait mangé hier et fut assez contente de  voir le regard noir que la femme jeta à sa fille. Parfait, elle allait se faire remonter les bretelles, et cela le réjouissait un peu. Ca avait beau aller mieux entre eux, des petites piques comme ça de temps en temps, c’était toujours bon à prendre. Il salua les deux femmes, leur disant qu’il repassait prendre Mily vers 18-19H si tout allait bien. Des fois, on ne sait jamais, s’il était en intervention cela pourrait finir beaucoup plus tard ! Il était rassuré de savoir qu’elle ne passerait pas sa journée seule en cas de vrai souci, mais il était certain que le soit, elle irait déjà mieux et qu’il s’en prendrait plein la tête par ce qu’il l’avait laissée « seule » -avec sa mère-. Niark, c’est presque qu’il lui tardait cet affrontement.

Il était arrivé à l’heure, même un peu avance, par miracle, et se dirigeait vers son département lorsque des murmures attirèrent son attention, il se tourna un peu vers eux croyant que ça lui était destiné, mais il comprit bientôt que ce n’était pas de lui qu’on murmurait mais plutôt de la personne qui arrivait cheveux multicolores…. Oreilles de panda. Il haussa un sourcil plutôt amusé par une telle audace, c’était un peu ridicule –ou du moins pas à son goût-, mais il faut de tout pour faire un monde et surtout une réelle volonté de pensée pour arriver dans ce monde si fermé et obtus qu’était le Ministère. Il dût se mordre la langue fortement lorsqu’il se rendit compte que la personne en question était Rain Godwin… et forcément, ce n’était plus trop la même façon de voir les choses, qui avait osé lui faire ça ? Il fallait avoir un toupet énorme ! C’était presque hilarant vu le caractère de la femme ! Néanmoins vu son statut, il ne fallait pas que cette plaisanterie dure trop longtemps, qui sait qui elle serait capable de tuer ?
Et c’est tout en pensant à cela qu’il la suivit un peu, sur quelques dizaines de mètres, attendant un endroit où il y avait moins de monde.


« M’dame Godwin, attendez-moi s’vous plait !» dit-il en trottinant, jusqu’à elle, essayant de refreiner quand même un maximum et le sourire et le fou rire. Ce n’était pas le moment de se foutre de sa gueule. « Vous allez  bien ?» Promis, il n’allait pas tourner autour du pot pendant 10 ans… et d’ailleurs il enchaina « C’est voulu ce nouveau look osé, ou pas ?»

Sait-on jamais, si ça se trouve, c’était tout à fait voulu, c’était un pari, ou … autre chose dont il n’avait pas conscience, il n’y croyait pas trop mais c’était possible. Il se mordit assez fortement de nouveau la langue puis les lèvres : plus il la regardait, plus il avait envie de ricaner…. Et en même temps il s’imaginait Mily avec ce look. Elle le castrerait, mais ça pourrait être sympa de la voir tout en couleur ! Et en même temps, il eut une petite pensée pour Keane, à qui ce look irait probablement réellement, c’était tout à fait lui d’être tout en couleur avec des oreilles panda… En attendant sur Rain, ça n’était pas du tout ça, tout le monde n’était pas fait pour porter ce genre de …. « tenue » de cheveux à ses yeux. Chacun ses gouts, cependant.

Qui a dit que le Ministère n’était pas animé ? Pas Warren en cette journée en tout cas ! La journée avait pourtant commencé i normalement, mais l’arrivée de Rain en cheveux si colorés avait mis du baume à son petit cœur. Il avait donc voulu la rejoindre et s’était dépêché de la rejoindre. Et oui, il entra dans le vif de sujet, sans peur, tranquille Emile ! De toute manière, qu’est-ce qu’elle allait lui faire ? Au pire l’insulter, lui lancer des piques sarcastiques ou méchantes, et bien, ça ça l’amusait plus qu’autre chose, il se croyait donc plus ou moins immunisé contre le vilain caractère de la femme. A sa première question, il haussa simplement un peu les épaules, avant d’acquiescer doucement

«Bah, qu’est-ce que ça peut faire ? Je ne pensais pas que vous étiez du genre à faire attention à ce que les gens pensent de vous. Ma foi, j’ai dû me tromper. »

Oui, Monsieur Tveit était entré en mode petit con, mais c’était sincèrement si drôle qu’il n’avait pas envie de rater une si belle occasion, et puis, en vrai, il y avait du vrai dans tout cela ! Il ne pensait pas que les bruits de couloir sur elle pouvaient la toucher, comme quoi … il s’était planté un peu sur elle. A moins que ce soit le fait qu’elle ait l’impression d’être ridicule qui lui fasse dire cela, ce qui était compréhensible, quand on a l’habitude d’être respecté cela devait quand même faire assez bizarre. Warren n’avait pas tardé à enchainé avec une autre question, cette foi sur son look, et la première réponse, lui fit comprendre qu’il s’agissait bien d’une blague que quelqu’un lui avait faite ! Par Merlin, qu’est-ce qu’il n’aimerait pas être à la place du coupable, mais qu’est-ce qu’il aimait être ici, avec elle et les quelques autres personnes, pour voir la tête qu’elle avait fait lorsqu’elle avait découvert son look, cela valait tout l’or du monde –ou presque-. Allez Godwin, c’est rien qu’une blague plutôt drôle, il n’y a pas de quoi en faire une jaunisse !

Qui a fait ça ? Pas lui. Et visiblement pas les personnes autour d’eux non plus. Et voilà qu’en plus, elle faisait des pseudos-menaces…. Jusqu’au moment où elle s’adressa de nouveau à lui. Il haussa un sourcil perplexe lorsqu’elle lui demanda si c’était lui qui avait fait ça et qu’il devait faire quelque chose. Humhum. Donc, elle, la grande Rain avait besoin d’aide. Allez Wa’, on arrête de sourire bêtement et on essaye de faire quelque chose de … disons productif, ou pas trop stupide.

« Pourquoi est-ce que j’aurais fait ça ? Et en plus, j’aurais fait quelque chose de plus subtil. Ca c’est juste mignon, et drôle. » Il haussa un peu les épaules avant de continuer «Je ne sais pas de quel sort exactement vous avez été victime, je peux tenter quelque chose … mais je ne suis pas certain du résultat, Mme Godwin. Votre expérience, par ailleurs, devrait vous faire connaitre un peu mieux l’anti-sort que moi.» Plus on est âgé, plus on maitrise, la magie non ? «Mais je serai ravi de pouvoir d’aider quelqu’un de votre stature. »

Non, c’est difficile de désactiver ce mode petit con quand il est enclenché, mais il avait envie de voir si elle avait toujours autant de répondant, de mordant même en « mauvaise » situation. Avant de faire quoi que ce soit, il voulait son feu vert et surtout devant témoins… comme ça, si jamais ça tournait mal, et bien, il aurait la preuve qu’il avait bien demandé son autorisation, et il fallait bien avouer qu’il adorait la situation actuelle !

Il devait essayer de rester vraiment le plus neutre possible, de ne pas montrer trop d’amusement mais c’était compliqué, surtout en voyant sa tête, ses joues rosir. Il ne devait pas bouffer ou faire quelque chose comme ça, ça ne le faisait pas, et pourtant ce n’était pas l’envie qui lui en manquait ! Il écouta sagement les paroles de la femme, acquiesçant doucement, essayant de ne pas rire sous cape lorsqu’elle se traita de mégère. Effectivement, elle l’était, tout comme lui était un petit con qui jouait peut-être un peu trop avec le feu.

« Trouver le coupable sera probablement compliqué, sauf si vous compter passer tout le Ministère au sérum de Vérité, sans être même certaine que ça vient de là ! Il eut son petit sourire charmeur. « Vous en prendre à ceux qui ne font que constater ce qui se passe et qui en « rit », ne vous servira à rien. Si quelqu’un se pointait dans cette tenue vous seriez la première à le juger, n’est-ce pas ? Alors, il en est de même –là. Le principal, c’est de vous enlever de cette petite tenue.»

Non, il n’avait pas trop bronché lorsqu’elle l’avait accusé, par ce qu’il s’en fichait totalement. Il se savait innocent, et puis c’était drôle qu’elle accuse le premier venu ! Il avait continué de lui parler, essayant de dédramatiser la situation, essayant d’en rire et de la faire rire, mais elle était peut être un peu trop coincée pour ça et pas assez dans l’auto-dérision ! Et elle continuait de râler, de lui donner des ordres.

« Je suis pas votre larbin, non plus, Madame Godwin. Je veux bien essayer de vous aider, mais ce n’est pas la peine de me parler comme si j’étais votre chien, par ce que ça a tendance à m’irriter… et à avoir envie d’être encore plus con que votre comportement. Sans vouloir vous offenser, bien entendu.»

Petit sourire sarcastique en coin. Petit con qu’il était. Si elle en impressionnait certains, que d’autres n’osaient pas lui répondre, ce n’était pas franchement le cas de Tveit, qui avait pas mal d’entrainement dans ce genre de domaine ! Par ailleurs, est-ce qu’il sous-entendait qu’il ne ferait rien ou qu’il empirerait le sort si elle continuait d’agir ainsi avec lui ? Tout à fait ! On ne parle pas comme ça à un Tveit ! Il était plus cool, il avait beaucoup d’autodérision, mais recevoir des ordres, il en avait déjà assez à longueur de journée. Malgré tout, il essayait de rester un peu compréhensif. Il lui fit signe de le suivre et l’emmena dans un couloir pas trop fréquenté.

« Ca vous convient quand même cet endroit où il faut quelque chose de plus privé ?»

Princesse Rain allait-elle être encore une fois la reine des casse-couilles ou comprendre qu’il ne fallait pas non plus trop en demander et savoir-faire un peu profil bas. Il n’était pas sous ses ordres, il n’avait pas grand-chose à craindre d’elle, d’autant plus qu’il était un sang-pur d’une grande famille.

Il se contenta d’hausser un peu les épaules lorsqu’elle parla de tendre l’oreille ! Il la tendait déjà et pour des sujets beaucoup plus importants que celui-là qui n’était rien. Il espérait entendre des choses intéressantes pour pouvoir les communiquer à Kezabel, bien sûr, il ferait attention à la nature du dire, à tout cela, peut-être qu’il entendrait quelque chose de faux, de trompeur pour le tester ou quelque chose dans le genre. Avec les Supérieurs, il savait que l’on pouvait s’attendre à tout, surtout au pire. Oui, il était parano, totalement parano même, peut-être trop, mais dans ce temps actuel c’était probablement mieux que de ne pas l’être assez ! Il soupira doucement :

« Ils ne diront probablement pas qu’ils sont les auteurs pour éviter des représailles, sinon, ils ne seraient pas bien malins ! Ils savent déjà qu’ils ont amusé beaucoup de monde, c’est probablement suffisant… à moins que ce soit une vengeance personnelle. Vous avez été dure avec quelqu’un ces derniers temps ?»

Il n’avait pas besoin d’attendre sa réponse, il la connaissait déjà : oui elle était dure, vache, sarcastique, suffisante, indélicate avec les autres ; alors oui, elle avait dû se faire un paquet d’ennemis et ce que beaucoup voyaient comme des défauts, amusait beaucoup Warren qui adorait ce genre de caractère mordant. Il eut un petit sourire amusé à sa nouvelle réplique, elle ne jugerait pas quelqu’un victime d’une blague ? Mouais, il n’en était pas certain, elle disait probablement cela par ce qu’elle était un peu vexée. Lui trouvait ça plutôt drôle, même si ça lui arrivait.

« Avec de l’auto-dérision, ce monde irait probablement beaucoup mieux, enfin, si les gens en avaient un peu plus.» Et oui Godwin, ça t’est aussi destiné. « Ce n’est pas forcément hilarant, mais ça reste marrant et surtout bon enfant : tant qu’il n‘y a personne de blessé, de quelque chose fait réellement méchamment. »

Et lui aussi savait être franc, et autoritaire, d’autant plus qu’il était dans son « territoire », celui des Supérieurs… enfin son, disons un territoire « allié » en quelque sorte, contrairement à la femme qui se tenait devant elle. Il avait donc l’avantage du terrain quel que soit la façon dont il lui parlait, mais il ne comptait pas abuser : il voulait juste se faire respecter et ne pas se faire traiter comme un chien, par ce qu’elle était de mauvais poil.
Il retint tout juste un sourire amusé et content lorsqu’elle s’excusa, voilà qui était mieux, il fallait bien l’avouer. Il s’était contenté d’acquiescer avant de l’emmener dans un couloir un peu moins passant si jamais il gaffait, comme ça, ça serait moins pire, mais il ne put s’empêcher de lui faire une petite remarque sarcastique. Ce n’était pas bien de profiter de la situation, mais c’était vraiment trop amusant, et ça ne se reproduirait probablement jamais ! Et lorsqu’elle parla de sa famille, il haussa un sourcil mi amusé, mi perplexe.

« Je ne voudrai pas vous vexer, mais je crois qu’ils s’en tamponnent un peu de vous, ma famille… même accoutré comme ça. Vous auriez, probablement au pire un regard dédaigneux… A moins qu’ils nous soupçonnent d’avoir une aventure.»

Ce n’était probablement qu’à moitié vrai, il suffisait qu’ils aient envie de nuire à Godwoin pour X ou Y raison. Il se racla ensuite gorge et essaya de contrer le sort… ce qui marcha plutôt pas mal, ce n’était pas très compliqué, mais malheureusement il y eut un petit effet secondaire : les cheveux de la plus âgés s’étaient tous emmêlés et pas qu’un peu.

« Bon, c’est mieux, j’espère juste que vous avez une brosse sur vous… mais du coup, vous êtes quand même un peu plus présentables.»

On admettra que c’est une demi-réussite !

Il haussa les épaules. Lui aussi espérer pouvoir évoluer rapidement, mais c’était loin d’être fait néanmoins, il en avait conscience, mais il était encore jeune et avait le temps. Il fallait parfois prendre son temps pour atteindre son but, il le savait pertinemment et comptait bien agir de la sorte de façon à ce qu’il n’y ait pas de soucis par la suite. Il voulait mériter promotions et autres, et non évoluer à cause de son nom de famille, même si pour l’instant avec le régime actuel, effectivement, cela jouerait toujours en sa faveur au Ministère. Il se contenta d’hausser un peu les épaules avant de reprendre.

«On verra bien ce que l’avenir nous réserve de toute façon. Je n’ai pas envie de vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué… mais pourquoi dites-vous que ce ne soit pas un métier fait pour moi ? »

C’était une réelle question, sans aucun réel sous-entendu. Il voulait son point de vue qui pourrait être bénéfique un jour, par la suite… ou pas. Mais il pouvait toujours retenir ses remarques. Tout pouvait servir du moment que l’on avait de la mémoire et que l’on savait utiliser ces paroles/conseils et co à bon escient. Il eut un petit sourire en coin sa réponse que l’autodérision, forcément, lorsqu’on en avait pas , c’était difficile de s’imaginer un monde blindé de gens avec et que cela pouvait être bénéfique, mais il avait décidé de ne pas être trop tatillon et trop lourd sur ce sujet-là !

«Ce n’est pas forcément une question d’humour, c’est juste savoir rire de soi. Bien sûr, il y a des choses plus ou moins drôles selon les perceptions, mais savez-vous rire de vous Madame Godwin, de vous-mêmes, sans forcément que l’on vous tende la perche ? Ou ce genre de choses ? Ce n’est pas pour être blessant, mais vous ne donnez pas du tout cette impression, c’est même plutôt le contraire. »

Elle était condescendante et sarcastique et pas sympa et si ça convenait à Warren, il pouvait bien comprendre que ce ne soit pas le cas de tout le monde.

«Justement, il peut se passer des choses avec un bureau fermé. » ben quoi ? Il se serait bien pécho des profs des fois… et pas que. « Hum. Hum. J’aurais bien dit que vous êtes une femme sage et pleines d’expériences, mais le crier trop fort, pourrait encore plus créer des sous-entendus. » laissez-le s’amuser un peu de la situation, s’il vous plait, il a pas trop l’occasion de déconner ces derniers temps. « Mais je comprends, je me dépêche.»

Et c’est en se dépêchant qu’il rata partiellement son sort, partiellement, par ce qu’au final elle était juste un peu (beaucoup) décoiffée… Rien de bien grave, ça aurait pu tellement être pire ! Il voyait bien à son regard qu’elle n’était pas satisfaite de lui, mais ce n’était pas bien grave, il n’avait pas besoin de sa reconnaissante, surtout que cette situation l’avait beaucoup amusée.

« Très bien, je vais vous souhaiter une bonne journée…. Et bon coup de peigne alors. Je suis certain que nous nous reverrons bientôt.»