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Lun 10 Juin 2019 - 19:48
7/12 - 22-23h

Warren avait dû retourner voir sa grognasse, laissant Alec seul avec ses doutes. Le jeune homme n’avait même pas pensé à se rendre au club pour effectuer sa soirée ou s’excuse de son retard. Son absence avait été remarquée mais lui ne s’était même pas rendu compte qu’il aurait dû être tout à fait ailleurs. La journée avait été dure. Elle lui avait rappelé des choses qu’il avait fait, des choix qu’il avait dû commettre, des chemins qu’il avait dû emprunter sans avoir toujours été très consentant dans cette histoire. Il avait fait tout ça pour sa sœur. Ou du moins en grande partie. Sœur dont il n’avait plus aucune nouvelle depuis plus d’un mois à présent. Et maintenant voilà qu’en plus de sa culpabilité envers Caleb, c’était l’angoisse indicible, violente, éprouvante, qui le bouffait maintenant. Non seulement Janie avait disparu, ce qui était peut être une bonne chose. Mais surtout, Kezabel l’était aussi. Kezabel qui, il l’avait compris, faisait partie de la résistance. La nausée ne l’avait pas quitté à présent qu’il marchait seul dans les rues de Londres. Là, partout, se dépeignait la joie de la fin de journée, les gens riaient et discutaient, trimballant leurs dernières emplettes pour Noel avant d’aller de faire un restau pour se réchauffer de cette journée glaciale. Pourtant, mains dans les poches, veste de cuir sur le dos, Alec ne voyait rien de tout ça, débecté par les quelques rires qu’il croisait ça et là et qui atteignaient sa conscience.

Il avait rejoint un bar presque par réflexe. Avait prévenu Mack, comme une évidence encore un peu floue pour lui et, déjà, il s’isolait avec un verre, le regard dans le vague, les pensées et les souvenirs l’assaillant de toute part. Ça n’avait pas été celui de Lex et Alej. Il ne voulait pas parler. Juste boire et réfléchir. Ça n’était pourtant sans doute pas l’endroit rêvé pour ça pourtant ça lui convenait parfaitement. Le bruit ambiant anesthésiait ses émotions. Ou bien était-ce l’alcool. Toujours était-il que la colère s’était tue alors qu’il entamait son second verre, assez peu conscient de tout le temps qui avait pu passer depuis qu’il était arrivé. Clairement, il n’était pas là pour se bourrer la gueule, juste pour faire le point. Et quel point ! C’était ainsi qu’il s’était mis à envoyer des messages à Caitlyn. Pourquoi tant de temps après ? Sans doute parce que ça faisait trop, qu’il encaissait beaucoup trop de choses à l’heure actuelle et qu’il fallait qu’il en explique une partie, exactement comme il l’avait fait dans la cellule un peu plus tôt. Et il était resté là un bon moment, à fixer son verre comme s’il pouvait y trouver des solutions miracles qui n’existaient pas. Que pourrait-il faire ? Débarquer à Poudlard pour qu’on lui rendre son amie, sans réellement savoir si c’était réellement les Supérieurs qui la détenaient ?! Ça ne reviendrait qu’à se faire tuer et mettre en danger Logan et Mackensie.

Poitrine et gorge serrée, il avait reçu un message de Mack indiquant qu’elle était partie chez Kezabel pour vérifier ses dires par elle-même. Inspirant à fond, les mains de chaque côté du crâne, Alec s’était finalement redressé, délaissant son téléphone - pourtant particulièrement actif ce soir-là – pour payer et se redresser, attrapant sa veste pour la jeter par-dessus son épaule. Il était sur le point de se diriger vers la sortie quand, en se détournant du bar, il croisa parmi la foule d’inconnus, un visage familier dans une situation presque habituelle maintenant.
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Alec Kaleb Rivers
Break Me If You Can
Alec Kaleb Rivers
Alec Kaleb Rivers
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Alec Kaleb Rivers
Sam 6 Juil 2019 - 11:02
Lundi 07.12.2015
Tard le soir


Caitlyn
Je me suis marié à Mack contre ma volonté. Je sais qu'elle m'aime depuis des années, et je ne veux pas la blesser. Mais je ne vis pas tout ça très bien.

Ah ouais... Mariage arrangé ?

Si j'avais été moins con, je lui aurais évité ça. Pourtant j'ai beau essayer, je ne sais pas être celui dont elle a besoin. C'était ça que tu voulais m'entendre dire ? J'ai des responsabilités dans beaucoup de merdes Cait. Et t'as raison, j'arrive pas à encaisser ma propre culpabilité.

C'était prévu depuis des années. On a toujours refusé. Quand elle est sortie de Poudlard pour prendre de la distance avec moi, son père lui a fait passer un serment inviolable. Le connard avec qui elle devait se marier la cognait.

T'es où ? On peut se voir ?



S’il y avait une chose à laquelle Caitlyn ne se serait jamais attendue, c’était que Alec lui envoie ce genre de messages. Sortis de nulle part, littéralement. Elle avait mis du temps avant de comprendre qu’il revenait sur la dispute qu’ils avaient eue il y avait plus d’un mois. Par contre, l’inquiétude, elle, ne s’était pas fait attendre. Suivie de près par la décision de passer à l’action.

Enfilant son manteau, attrapant son sac, Caitlyn sortit de sa tente, baguette à la main. Elle renforça les sortilèges de protection qui entouraient son campement enneigé, puis disparut. Bodo-Stockholm, Stockholm-Londres, elle connaissait le trajet par cœur, les horaires bientôt aussi. Elle surtout, elle commençait à bien connaître Londres.

La capitale britannique était également plongée dans l’obscurité et recouverte d’une fine couche de flocons. Dans le ciel, les décorations de Noël brillaient de mille feux, accrochés aux poteaux et aux arbres. Son sac sur le dos, les mains dans les poches de sa veste ouverte, Caitlyn arpentait les rues du quartier sorcier, entrant dans les bars à la recherche d’Alec.

Il devait être là quelque part. Il fallait qu’il soit là. Le connaissant, il ne pouvait être nulle part d’autre. Il avait toujours eu la fâcheuse tendance à noyer ses émotions dans l’alcool et dans le contact physique. Le sexe, la violence, n’importe quoi tant que ça lui permettait d’échapper à ses pensées. Elle ne le comprenait que trop bien sur ce point d’ailleurs, quoi qu’on en dise.

Mais même s’il lui donnait parfois des envies de meurtre, à s’auto-détruire et détruire tout ce qui l’entourait par la même occasion, oui, elle s’inquiétait pour lui. Il faisait partie de ces gens pour lesquels elle se faisait du sang d’encre et serait prête à tout. Lui, Jeroen, Enzo, Warren… et puis Elias bien sûr, et d’autres encore. Des gars pour la plupart, à croire qu’il y avait chez eux quelque chose qui la touchait particulièrement.

Elle n’aurait jamais cru qu’il finirait par ouvrir les vannes. Depuis le temps qu’elle essayait, consciemment ou non, de l’inciter à se confier à elle, à n’importe qui en réalité tant que ça lui permettait d’aller mieux… Elle n’avait jamais vraiment trouvé les bons mots, les bons gestes. Quand il avait besoin de fermeté elle était trop douce, quand il avait besoin de douceur elle était trop ferme… Allait-elle réussir à être celle dont il avait besoin aujourd’hui ?

Elle eut un pincement au cœur alors qu’elle l’apercevait enfin. Elle était entrée dans une bonne dizaine de bars sorciers, avait dû serrer les dents chaque fois un peu plus alors que les odeurs de bière, de fumée et de sueur l’assaillaient, sans jamais réussir à déceler celle qui le caractérisait, jusqu’à ce qu’enfin elle pousse la porte d’une boite et perçoive sa présence.

Cette fois, pas de sang. Pour autant, clairement, il n’en menait pas large. En réalité, il avait surtout l’air complètement perdu. Et inquiet. Et triste. Tout ce qu’elle détestait voir chez lui, et aussi fréquent que ce soit, elle ne s’y habituait pas, quand bien même elle s’appliquait parfois à ne rien laisser paraitre. Aujourd’hui, elle avait décidé d’assumer son empathie, que ça lui plaise ou non.

« Promis je fais pas comme l’autre jour. »

… c’était pas exactement ce qu’elle aurait voulu dire mais c’était sorti tout seul. Aussi parce qu’en réalité, elle ne savait pas trop quoi dire d’autre. Il devait avoir une idée assez claire du pourquoi de sa présence ici, elle n’allait pas lui faire un dessin. Ne restait plus qu’à espérer qu’il continue sur la lancée de ses SMS.
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Caitlyn Louise Twain
Ptite tête boule de poils
Caitlyn Louise Twain
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Caitlyn Louise Twain
Sam 6 Juil 2019 - 19:51
Alec n’avait pu se résoudre à rentrer chez lui. Pas tout de suite. Il avait fallu passer chez Isaac pour s’assurer que ce connard n’avait rien à voir avec cette histoire. Pourtant, Alec n’avait pas fait de vagues. Pas alors que quelque chose de si important était en jeu. Il écoutait les conseils de Warren. Laisser faire les pros. Bordel mais ça le rendait dingue. Alors, tandis qu’il savait que Mack faisait chou blanc, en arrivant à la même conclusion que lui, il s’était retrouvé à passer un certain temps accoudé au bar d’un pub en plein Londres. Perturbé par cette journée lourde en émotions, il laissait ses pensées dériver sans réellement tant toucher à son verre. Il faisait courir l’alcool ambré sur les bords du verre transparent, passait son doigts sur le rebord, prenait une gorgée de temps en temps sans réellement savourer quoi que ce soit de l’ambiance sympathique du lieu ou du goût pourtant savoureux de sa boisson. Il avait même fini par envoyer quelques textos à Caitlyn, prit par la conversation qu’il avait pu avoir avec Caleb bien avant que la bombe Kezabel ne lui éclate sur le coin de la gueule. Oui, en effet, cette discussion s’était sans doute bien mieux passée que s’il n’avait pas été simplement las de se battre. Et malgré son angoisse et son besoin d’en démordre, Alec l’était toujours un peu, las. Il aurait eu besoin de passer à autre chose. D’arrêter d’être en constante bataille. De cesser cette lutte incessante. Pouvoir être serein ne serais-ce qu’une journée, était-ce possible ? Il en doutait.  

Plongé dans sa gamberge, il n’avait pas vu l’ombre qui l’avait repérée depuis l’entrée, se frayant un chemin jusqu’à lui pour enfin entrer dans son champ de vision.

« Promis je fais pas comme l’autre jour. »

Il aurait pu accueillir ce genre de réflexions avec violence, pourtant ce fut un petit sourire amusé qui se dessina sur ses lèvres. Il aurait même juré avoir repéré cet instant où Caitlyn s’était rendu compte qu’elle n’avait pas forcément formulé ça comme elle le voulait et que ça aurait pu déclencher de nouvelles batailles. Mais il n’avait pas envie de se battre. Pas aujourd’hui. Pas pour des raisons aussi futiles. Il y avait plus grave à l’heure actuelle, il avait ses tors et il en était conscient. Alors non, il ne lui rentrerait pas dans le lard.

« C’est dommage, au moins ça met de l’animation dans nos soirées. »

Ironie mon amie.

« Tu viens de faire tous les bars pour me retrouver c’est ça ? …. Ça fait de moi un pochtron prévisible …. Ça craint un peu. »

Beaucoup à vrai dire. Il n’avait pas répondu à son dernier message pourtant, ne cherchant pas spécialement à ce qu’on le retrouve. Pas explicitement en tout cas. Car s’il s’était mis à sortir ce genre de vérités sans tabou, comme ça, sans qu’on le lui ait demandé, c’était sans doute qu’il en avait besoin et qu’il cherchait, sans vraiment se l’avouer, un contact humain pour pouvoir déverser une partie de son flot de pensées douloureuses.
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Alec Kaleb Rivers
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Alec Kaleb Rivers
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Alec Kaleb Rivers
Lun 8 Juil 2019 - 11:38
De l’humour en guise d’entrée en matière… c’était pas tellement le genre de Caitlyn. Elle n’avait pas vraiment prévu d’aborder Alec de la sorte, à vrai dire elle n’avait absolument pas prévu comment l’aborder si elle parvenait à le retrouver, et quand ça avait finalement été le cas, elle n’avait pas réfléchi et c’était sorti tout seul. Comme si quelque part au fond d’elle-même, elle ressentait le besoin de détendre l’atmosphère. Et celui de se porter responsable et s’excuser de son comportement de la dernière fois. Pourtant, elle ne regrettait pas les choses qu’elle avait pu lui dire, c’étaient des vérités qu’elle avait depuis longtemps eu besoin d’exprimer et qu’il avait eu besoin d’entendre. Ce qu’elle regrettait, c’était d’avoir voulu coucher avec lui ce soir-là, et plus précisément de n’avoir pas su garder le contrôle quand il s’était désisté.

« C’est dommage, au moins ça met de l’animation dans nos soirées. »

À son tour de lâcher un petit rire, amusée.

« C’est sûr qu’au moins on ne s’ennuie pas… »

Ça, pour le coup, c’était presque triste.

« Tu viens de faire tous les bars pour me retrouver c’est ça ? …. Ça fait de moi un pochtron prévisible …. Ça craint un peu. »

Nouveau petit rire, et Caitlyn haussa les épaules innocemment.

« Pas plus prévisible que moi manifestement. »

Car si elle le connaissait assez pour savoir qu’elle le retrouverait dans une boite de nuit, à chercher l’anonymat dans la foule et l’alcool, lui la connaissait assez en retour pour savoir qu’elle partirait à sa recherche et être ce contact humain dont il avait inconsciemment tant besoin.

« Tu veux qu’on sorte un moment ? »

Hors de ce bar qui agressait ses sens. Une fois de plus, c’était sorti tout seul, spontanément. Elle n’avait rien prémédité, mais quelque chose lui disait que c’était la chose à faire. Ou du moins à tenter. Peut-être que ça lui ferait du bien de respirer un peu, de s’imprégner de ce calme, cette sérénité, qui régnait dehors. Encore que la ville n’était pas forcément le meilleur endroit pour ça, il aurait fallu transplaner quelque part à la campagne ou en forêt… Mais bref !

Elle attendit qu’il acquiesce pour faire demi-tour et sortir du bar. Une fois dehors, elle attendit qu’il la rejoigne, en profitant pour l’observer alors qu’il se frayait un chemin à travers la foule de part et d’autre de la porte. Il n’avait pas l’air blessé physiquement cette fois, mais elle pouvait dire qu’il souffrait. Rares étaient les fois où il ne souffrait pas, mais ce soir, il y avait quelque chose de différent. La colère en moins, il semblait surtout fatigué, las.

Et dans tout ça, elle ne savait toujours pas comment entrer dans le vif du sujet. Lui demander ce qui s’était passé ? Peut-être était-ce ce qu’il attendait… Que ça vienne d’elle, qu’il ne fasse que répondre à sa demande, à contre-cœur. Mais cette fois-ci, elle n’en avait pas envie. Elle n’avait pas envie de devoir lui tirer les vers du nez, de passer pour celle qui insiste et qui s’impose. Peut-être le ferait-elle plus tard, si elle voyait que ça ne marchait pas, mais pour l’instant, elle avait juste envie de sentir ce loquet céder, cette vanne s’ouvrir, en lui. Elle avait envie qu’il cesse de lutter, de tout retenir, et qu’il baisse les armes, s’autorise à lâcher prise, se résigne à juste parler.

Alors elle se mit à marcher, en silence, s’éloignant de cette rue pleine de bars. Elle ne savait pas où elle allait, mais peut-être finiraient-ils par arriver dans un parc, ou bien vers la tamise, n’importe où tant qu’ils étaient à peu près seuls et tranquilles pour discuter…
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Caitlyn Louise Twain
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Caitlyn Louise Twain
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Caitlyn Louise Twain
Lun 8 Juil 2019 - 16:30
Alec n’avait pas envie de se battre. Il l’avait déjà fait pendant la journée, se prenant les coups non retenus de Caleb qui lui avait encastré la gueule dans le bitume à coup de pieds et de poing. Pourtant, même là, il n’avait pas réagit. Cette fois, parce qu’il savait qu’il était en tors. Puis à l’annonce de la disparition de Kezabel, il avait cherché à bouger, à courir dans tous les sens pour l’aider, mais la conclusion était bien malheureuse : il n’y avait rien à faire. Alors à présent, un savant mélange de ces deux constats régnait en lui. Il n’avait simplement pas envie. Pas envie d’être encore dans une opposition constante. Ça avait été son mantra pendant toute son enfance et son adolescence, c’était son premier réflexe à toute situation. Là, ce soir, il saturait un peu. Il aurait aimé que tout soit simple. Qu’il n’ait pas besoin d’être dans le conflit constant. Mais pour cela, il aurait dû se ranger aux convictions parentales. Et ça, ça n’était simplement pas possible.

Alors il avait sourit aux réflexions ironiques de Caitlyn… et puis il avait accepté de sortir d’ici pour discuter. Est-ce qu’il en avait vraiment envie ? Il n’en savait rien. Toujours était-il qu’il s’était en effet frayé un chemin difficile vers le calme de la rue. Ils avaient marché un moment, s’enfonçant de plus en plus vers les ruelles moins fréquentées, Alec en tête. A vrai dire, s’il avait été à la place de la jeune femme… disons simplement qu’il valait mieux qu’elle lui fasse confiance parce que toutes ces ruelles n’étaient pas forcément accueillantes de nuit.
Silencieux, profitant du calme et du froid, Alec avait fini par entrer dans un nouvel établissement, Caitlyn à sa suite. Lorsqu’il passa la porte du fond, ce fut pour se retrouver dans ce qui semblait être un placard à balai. C’était en fait un passage vers un autre lieu sorcier. Mais il n’avait pas été plus loin, fermant la porte et proposant sa main à Caitlyn. Lorsqu’elle la prit, ils disparurent dans un petit craquement sonore.

L’instant suivant, ils apparaissaient dans un salon – ou ce qui serait un jour un salon – dont de grandes verrières donnaient sur un genre de petit patio qui s’éclaira par magie à l’arrivée des deux jeunes gens.

« Ça fait quelques mois que je retape cette petite maison. On devrait pouvoir la louer d’ici peu. »

Il s’agissait d’un quartier sorcier, Alec avait donc apprit à mettre en place différentes choses issues de ce monde, jouant pourtant avec certains aspects du monde moldu qu’il pouvait apprécier. On pouvait donc trouver ici une grande cuisine ouverte avec un bar, frigo et micro onde, un espace salon/salle à manger avec de grandes ouvertures vers le Londres Sorcier d’un côté, et la fameuse verrière face au patio de l’autre. A l’étage, les lieux se séparaient en deux, semblant tourner autour du patio afin d’y trouver plusieurs chambres.

« J’sais pas si j’y ferais ma vie avec Mack ou avec tout le bordel de colocataires insupportables qu’on a pour l’instant mais bon… y’avais une idée. Ou pas d’ailleurs j’en sais rien. »

Il oscillait régulièrement entre l’envie de monter quelque chose de sérieux avec la belle blonde et de s’abandonner à ces envies là… et des besoins bien moins romantiques. Bref, deux personnes s’affrontaient en lui aujourd’hui encore, au même titre que cette fameuse nuit.

« Pourquoi rien ne peut être…. Juste simple ? Ya toujours des merdes qui éclatent dans tous les sens. Comment tu veux qu’on construise quoi que ce soit d’équilibré là dedans. Jsais pas comment Warren fait pour avoir un môme alors que ça pète de partout sérieusement. »

D’un autre côté, Warren semblait bien plus avancé dans sa vie d’adulte que lui. Pour l’instant, Alec se battait contre cette idée – saugrenue – si simple : celle d’appartenir au monde adulte. Il n’en pouvait plus des responsabilités. Chacune de ses décisions semblait être un désastre, ça ne devait pas aider.

« Un truc à boire ? »

Il était allé au niveau de la cuisine, souriant furtivement mais fièrement en voyant le frigo s’allumer lorsqu’il ouvrit la porte.

« T’imagines pas le bordel que ça a été pour piger comment ça marchait tout ça ! Heureusement que l’électricité était mise quand même avant, sinon j’étais foutu. On est à la frontière entre quartier magique et moldu, alors les propriétaires tentent de contenter tout le monde, et surtout les familles mixtes. »

Il sortit donc sur le bar plusieurs choix, de l’alcool au soft, versions moldues ou non.
Les lieux étaient vides, calmes. Ce serait différent quand ils auraient déménagé, mais pour l’instant, il y avait un côté serein ici qui lui plaisait bien.
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Alec Kaleb Rivers
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Alec Kaleb Rivers
Mer 10 Juil 2019 - 22:37
Quelque chose avait changé, en Alec, Caitlyn le sentait. Et pendant une fraction de seconde, elle se surprit à se demander si c’était bien ou non… Il semblait comme cassé, mais de l’intérieur cette fois. Comme si quelque chose avait arrêté de marcher, comme si quelque chose s’était brisé en lui. Et c’était toujours un peu déconcertant voire même un peu triste, que de voir une personne renoncer à sa personnalité. Alec était un battant, pas forcément dans le bon sens du terme, mais un battant. Un warrior. La violence, que ce soit avec les membres ou avec les mots, était son arme principale. Sa seule arme peut-être. Dans une certaine mesure, c’était vrai pour tout le monde, mais chez lui c’était presque malsain… Alors oui, quelque part, Caitlyn avait toujours un peu voulu le voir changer, pour son bien (ou du moins pour ce qu’elle s’imaginait être son bien), avait souvent essayé de le faire sortir de sa zone de confort, quitte à en payer le prix de sa personne ; mais maintenant que c’était le cas pour de vrai, c’était assez étrange.

Oui, c’était étrange de le voir sourire à sa tentative d’humour, c’était étrange de le voir acquiescer à sa proposition de sortir prendre l’air, c’était étrange de le voir ouvrir la marche sans chercher à la semer. Intriguée, curieuse, mais pas moins inquiète pour autant même si elle s’appliquait à ne pas trop le laisser transparaitre, Caitlyn le suivait dans le dédale de ruelles qu’il semblait connaitre comme ses poches, puis dans ce commerce qu’il connaissait tout autant. Elle ne posait pas de questions, ne réfléchissait même pas, se contentait de vivre les choses telles qu’elles lui venaient sans rien en penser. Totalement confiante. Et lorsqu’il lui tendit la main, ce fut toujours sans un mot, ses yeux relevés vers lui mais sans le fixer vraiment, qu’elle y plaça la sienne, sentant aussitôt son ventre se retourner et sa gorge se serrer, comme si elle passait dans la machine à laver, disparaissant dans un craquement.

Elle réapparut dans un lieu qu’elle ne reconnut absolument pas, une pièce spacieuse et lumineuse… un endroit qui ne ressemblait absolument pas à Alec. En tout cas pas au Alec qu’elle connaissait. Moderne, propre, rien à voir avec les petits appartements miteux qu’elle ne pouvait s’empêcher d’imaginer, que ce soit pour lui ou pour elle d’ailleurs, ou pour n’importe qui d’autre de Poudlard. Sans doute à tort, car de loin pas tous n’étaient dans la même merde qu’elle financièrement et socialement… mais bref.

« Ça fait quelques mois que je retape cette petite maison. On devrait pouvoir la louer d’ici peu. »

Une maison, donc. Rien que ça.

« Oh, okay. Woaw. »

Non, elle n’était pas capable d’autre chose dans l’immédiat. Elle aurait voulu demander dans quelle ville ils étaient, et comment il avait fait pour trouver, et quels étaient ses projets… et plein d’autres questions encore, mais elle bloquait. Pour un changement, c’était un changement. En à peine plus d’un ou deux mois, il était passé de ce gars plein de sang et de rage, à un jeune homme presque civilisé ! Bon d’accord, là elle exagérait un peu. Mais passer d’insultes à… ça, c’était quand même assez radical, comme différence. Même si elle savait bien qu’il n’était pas non plus complètement associable et lunatique. Qu’il avait des manières, probablement des moyens, et surtout qu’il avait un bon fond, quoi qu’il en dise.

« J’sais pas si j’y ferais ma vie avec Mack ou avec tout le bordel de colocataires insupportables qu’on a pour l’instant mais bon… y’avais une idée. Ou pas d’ailleurs j’en sais rien. »

Y faire sa vie avec Mack. Oui parce que dans tout ça, il ne fallait pas oublier qu’il était marié, de force certes mais marié quand même, et qu’il avait sinon de l’amour au moins de l’affection et du respect pour sa femme. Quant à ses colocataires, non, Caitlyn ne voyait absolument pas de quoi, ou plutôt de qui, il parlait, et se sentait juste complètement paumée dans la quantité d’informations qui lui tombaient dessus d’un coup.

« Pourquoi rien ne peut être…. Juste simple ? Ya toujours des merdes qui éclatent dans tous les sens. Comment tu veux qu’on construise quoi que ce soit d’équilibré là-dedans. Jsais pas comment Warren fait pour avoir un môme alors que ça pète de partout sérieusement. »

Nouvelle surprise, mais cette fois-ci l’air interloqué de Caitlyn disparut derrière une chappe de sériosité (si si ça se dit !). Elle pinça les lèvres, déglutit. Ça faisait tellement longtemps qu’elle attendait ça ! Qu’il ouvre les vannes, qu’il verbalise, expulse tout ce qui sinon le rongeait de l’intérieur. Sur elle ou sur n’importe qui d’autre. Mais alors qu’il s’y résolvait enfin, elle ne savait soudain pas comment réagir. Quoi faire, quoi dire ? Il ne semblait pas spécialement attendre de réponse, mais allait-il continuer à parler si c’était pour parler dans le vide ? Elle se rendait compte qu’elle ne le connaissait finalement pas tant que ça. En tout cas pas assez pour savoir s’il préférait qu’elle écoute sans rien dire, présence pas intrusive pour un sou comme c’était le cas pour Jeroen, ou bien qu’elle commente ce qu’il disait.

« Un truc à boire ? »

Hein ? Ah. Okay, l’instant confidences était terminé, place aux choses sérieuses. Clignant des paupières comme pour tirer le rideau sombre qui recouvrait ses yeux, elle suivit Alec du regard alors qu’il entrait dans la cuisine et ouvrait le frigo manifestement électrique pour en sortir toutes les boissons possibles et imaginables et les déposer sur le bar.

« T’imagines pas le bordel que ça a été pour piger comment ça marchait tout ça ! Heureusement que l’électricité était mise quand même avant, sinon j’étais foutu. On est à la frontière entre quartier magique et moldu, alors les propriétaires tentent de contenter tout le monde, et surtout les familles mixtes. »

Elle s’avança à son tour, avisa une bouteille de jus de pommes et l’attrapa. Ça devait faire au moins cinq ans qu’elle n’avait plus bu un verre de jus de pommes normal. C’était sa boisson préférée quand elle était gamine, surtout en été quand elle rentrait en nage et qu’elle se servait dans le frigo. Comment avait-elle pu oublier ? Elle secoua légèrement la tête, un sourire flottant sur ses lèvres.

« On est où au juste ? Dans une petite maison à la frontière entre quartier magique et moldu d’accord, mais plus précisément ? »

Ville, pays, continent ?

« Enfin, sauf si tu préfères garder le secret bien sûr. »

Ce qui en réalité serait parfaitement logique et compréhensible. Aussi déprimant que ce soit.

« En tout cas, pour un nouveau départ, c’est un sacré nouveau départ oui ! »

Pas comme elle avec sa tante et son sac à dos. Même si au départ, la liberté que ça lui procurait avait quelque chose de grisant, aujourd’hui elle n’était plus si sûre de son coup et commençait à envisager l’éventualité de revenir à une vie plus… fixe. Stable. Normale. Un verre de jus de pommes à la main, elle s’éloigna de l’espace cuisine pour rejoindre la verrière qui donnait sur un patio. Elle pensait rester debout, mais ressentit soudain le besoin de s’asseoir et bientôt la voilà en tailleurs à même le sol, sirotant son jus de pommes.

« Je l’ai croisé ya pas très longtemps. Warren. Deux jours après mon anniversaire en fait. Il avait l’air… un peu comme toi l’autre fois dans le parc. Le visage en sang, les côtes en bouillie… Faut croire que je vous attire quand vous venez de vous faire tabasser. »

Eux, Jeroen, Enzo, Doryan… Et puis Elias, bien sûr, même si lui c’était encore différent. Non, vraiment, elle était un aimant à gars cassés. Encore plus depuis qu’elle avait arrêté de prendre des pincettes, bizarrement.
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Caitlyn Louise Twain
Jeu 11 Juil 2019 - 8:36
Il s’était retranché là, chez lui, dans ce lieu qu’il confectionnait depuis plusieurs mois maintenant. Il s’agissait d’une petite maison de ville au calme dans le coin sorcier. Alors, bien sûr, l’architecture n’était pas conventionnelle et la magie lui permettait des choses que la maçonnerie n’aurait pas supportées. C’est ainsi que le rez-de-chaussée où ils étaient semblait normal tandis que les étages, au dessus de leur tête, tournaient de façon semble-t-il anarchique autour du fameux petit patio. C’était pour lui qu’il avait choisi cette petite bicoque. Pour ça et pour le prix, bien évidemment. Il avait bossé, avait accumulé l’argent, ainsi que celui de ses colocataires et avait utilisé le fameux petit pécule que Mack avait ramené suite au mariage. Toujours était-il que les lieux, ils avaient finalement pouvoir les investir d’ici peu.

« On est où au juste ? Dans une petite maison à la frontière entre quartier magique et moldu d’accord, mais plus précisément ? »« Enfin, sauf si tu préfères garder le secret bien sûr. »
« Londres. »

Il avait préféré rester dans la ville. A vrai dire, ça n’était peut être pas la meilleure des solutions mais sur le coup, il était tombé sur cette affaire alors qu’il cherchait du travail et l’avait prise, c’était aussi simple que ça.

« En tout cas, pour un nouveau départ, c’est un sacré nouveau départ oui ! »
« Ouais. J’essaye. On va dire ça. J’habite avec Takuma, Aileen, Mack et Jayden. Dans un appart moldu avec deux chambres. Il nous fallait une solution de replis. »

A vrai dire, c’était rapidement devenu invivable là bas. Donc oui, il leur avait fallu trouver autre chose. Il s’en était chargé mais n’en avait pas encore informé ses camarades. Pour l’instant, c’était encore son lieu à lui, qu’il façonnait, tout doucement, y projetant un avenir qu’il savait compromis.
Rapidement, Alec lui avait proposé une boisson, sortait assez fier de lui ce qu’il possédait. Il y avait quelques trucs à grignoter ici mais surtout à boire. C’était souvent comme ça que ça se terminait de toute façon. La magie rendait tout plus facile mais les travaux l’assoiffaient tout de même. Il était resté un instant au bar, fixant les lieux, observant Caitlyn se poser devant ce joli patio qu’il avait mit tant de soins à rénover, regardant ces grandes baies vitrées qui donnaient sur le parc là dehors. C’était beau. Ça donnait l’impression d’avoir des accès vers l’extérieur, d’être un peu libre. Tout le contraire de leur appartement actuel, tout le contraire de Poudlard et surtout tout le contraire de leur vie.

« Je l’ai croisé ya pas très longtemps. Warren. Deux jours après mon anniversaire en fait. Il avait l’air… un peu comme toi l’autre fois dans le parc. Le visage en sang, les côtes en bouillie… Faut croire que je vous attire quand vous venez de vous faire tabasser. »
« Ah ouais ? Tu sais qui lui a fait ça ? »

Ils avaient de sacrées tendances à se retrouver dans la merde ces deux-là.

« Je tiens à préciser que je plaide non coupable. »

Pour le coup, il n’avait jamais rien fait à Warren. Et il ne savait pas non plus qu’il s’était retrouvé dans une telle situation il y avait peu de temps. Ça l’inquiétait, mais son ami lui aurait dit s’il avait voulu qu’il partage. Pourquoi demandait-il alors me direz-vous ? Parce qu’il n’en était plus là des barrières personnelles, qu’il était curieux et que pour une fois, ne pas parler de ses dérives à lui faisait du bien. Et puis… il avait besoin de ça. Besoin de ne pas se sentir seul dans cette merde.

Alors Alec, sa bièraubeurre coincé entre deux doigts avait fini par venir s’assoir aux côtés de Caitlyn, allumant les loupiotes du patio en un coup de baguette, un petit sourire aux lèvres. Mais celui-ci s’était rapidement fait emporté par son flux de pensées. Une jambe tendue, l’autre repliée, il songeait à tout ce bordel dans un moment de silence. Et puis l’horreur était sortie de ses lèvres. Comme ça, rauque, affectée, blessante… tous ces mots qu’il gardait en lui depuis l’annonce de la disparition de son amie. Ou du moins une partie. Comme ça, sans filtre ou presque. Sans qu’on lui ai demandé surtout.

« Je viens d’apprendre que Kezabel a disparu. Cette nana…. c‘est la seule qui a compris. Comme ça. D’un putain de regard, comme si c’était écrit sur ma gueule ou dans mes yeux, j’en sais rien. Mais elle l’a su. Plus vite que n’importe qui. Plus vite que Mack, alors qu’elle vivait à trois mètres de chez nous. Elle a compris et m’a aidé à avancer et j’ai… j’ai juste rien fait pour elle. Je l’ai laissé tomber. Comme si nos emmerdes quotidiennes à la con importaient plus que ça. »

Qu’une amitié sincère. Parce qu’elle l’avait été, il en était sûr.

« Elle a compris que mon oncle est un putain de pédophile et que j’ai laissé ma sœur, la seule famille qui était importante pour moi, s’enfuir et me laisser là. Tu vois, j’ai sans doute des raisons d’agir comme ça. Comme si toi ou d’autres, vous n’étiez qu’une merde de médicament, un pansement à mes états d’âme, une façon de me rassurer. Mais j’ai beau le savoir, j’me retrouve toujours là : dans un taudis à la con, à agir comme une merde. »

Mais est-ce que dire ça à Caitlyn était une bonne idée ? Non, sans doute pas. Certainement pas d’ailleurs, au vu de ce qu’elle avait fait de l’information qu’il avait livré concernant son père.

« Tu vois, t’as plein d’armes contre moi maintenant. Je t’en pris, sert-en. La violence de mon père, celle de mon oncle, la mort de Yassen, la fuite de Julian et de Jeroen, mes nombreuses erreurs, la disparition de Keza, de Janie ou même l’état sans doute déplorable de Logan. J’en passe et des meilleurs. Ya de quoi faire, fais-toi plaisir. »

Il n’avait pas quitté le patio des yeux. En lui se lisait un épuisement complet.

« J’sais même plus par quel coin attaquer la bataille sérieusement. »
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Alec Kaleb Rivers
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Mar 16 Juil 2019 - 22:44
« Londres. »

Londres. Une petite maison à la frontière entre le monde magique et le monde moldu, dans Londres. Non, clairement, Caitlyn ne pouvait pas s’empêcher de se demander combien ça devait lui coûter. Le prix des choses, c’était son critère principal depuis… toujours en fait, mais surtout depuis qu’elle n’avait plus Poudlard pour la loger et la nourrir. Mais entre Warren, Enzo, et manifestement Alec, elle n’avait pas l’impression que d’autres gens soient dans la même situation qu’elle de ce point de vue-là.

« Ouais. J’essaye. On va dire ça. J’habite avec Takuma, Aileen, Mack et Jayden. Dans un appart moldu avec deux chambres. Il nous fallait une solution de replis. »

Ah oui bon okay, elle retirait ce qu’elle avait pensé, apparemment ça n’était pas forcément la joie non plus. Un T3 pour cinq personnes, ce n’était clairement pas le luxe. Et même si la petite maison magico-moldue semblait très confortable, elle ne serait pas trop grande s’ils étaient cinq à y vivre.

« Joli. »

Dans tous les sens du terme. Et puis ce patio rendait très bien. S’asseyant en tailleurs devant les vitres, Caitlyn laissa son regard se perdre dans la verdure. Elle n’avait pas du tout l’impression d’être en ville. Même si ce n’était clairement pas une maison de campagne, elle ne pouvait s’empêcher de se sentir sereine, presque comme libre finalement. Alors, se laissant prendre au jeu, elle parla de sa dernière entrevue avec Warren, puisqu’il avait été question de lui.

« Ah ouais ? Tu sais qui lui a fait ça ? Je tiens à préciser que je plaide non coupable. »

Quelque part, elle fut presque un peu surprise de la réaction de Alec. Enfin, surtout du fait qu’il ait eu une réaction. Comme si elle avait oublié sa présence, alors que pourtant elle savait bien qu’il était là, son cœur battant toujours à ce même rythme lent et régulier, son souffle chaud et son odeur aux relents de sang flottant dans l’air. Elle se tourna vers lui alors qu’il s’asseyait à côté d’elle.

« Bah, des histoires de famille… »

Finalement, leurs histoires étaient quand même très similaires. Des gosses issus de familles de sang pur, élevés à l’ancienne, à la dure, puis mariés de force, cherchant tous deux à fuir leurs demeures et figures parentales, tout en sachant qu’ils ne pourraient jamais réellement leur échapper à moins de disparaitre. Elle n’était pas au courant du fait qu’ils se connaissent, mais c’était assez logique et finalement l’inverse aurait été bizarre. Cela dit, elle ne se voyait pas dévoiler les détails, même s’il n’y avait probablement rien de très secret. Alors elle haussa les épaules, se tournant à nouveau vers le patio où des petites lampes brillaient de mille feux, tout en continuant à l’observer du coin de l’œil, le reste de ses sens également aux aguets.

Et puis d’un coup, l’atmosphère changea. Comme si l’air se faisait plus rare et plus lourd à la fois, et elle sentit son cœur se serrer en entendant celui de son ami accélérer, de peu mais quand même. Il avait perdu son sourire, son regard s’était éteint, ses épaules s’étaient affaissées. Il lâcha un soupir, probablement sans même s’en rendre compte, et ce qui devait sortir sortit.

« Je viens d’apprendre que Kezabel a disparu. Cette nana…. c‘est la seule qui a compris. Comme ça. D’un putain de regard, comme si c’était écrit sur ma gueule ou dans mes yeux, j’en sais rien. Mais elle l’a su. Plus vite que n’importe qui. Plus vite que Mack, alors qu’elle vivait à trois mètres de chez nous. Elle a compris et m’a aidé à avancer et j’ai… j’ai juste rien fait pour elle. Je l’ai laissé tomber. Comme si nos emmerdes quotidiennes à la con importaient plus que ça. Elle a compris que mon oncle est un putain de pédophile et que j’ai laissé ma sœur, la seule famille qui était importante pour moi, s’enfuir et me laisser là. Tu vois, j’ai sans doute des raisons d’agir comme ça. Comme si toi ou d’autres, vous n’étiez qu’une merde de médicament, un pansement à mes états d’âme, une façon de me rassurer. Mais j’ai beau le savoir, j’me retrouve toujours là : dans un taudis à la con, à agir comme une merde. »

Sa voix était rauque et comme coincée dans sa gorge, elle pouvait presque sentir la boule qui lui comprimait les cordes vocales et l’empêchait de respirer. Et elle aurait voulu le couper, l’interrompre. Oui, elle qui depuis le début n’attendait que le moment où il parlerait enfin, avait soudain envie qu’il se taise, car elle n’arrivait pas à l’écouter se flageller. S’il avait une bonne dizaine d’années en moins, elle ne s’en serait probablement pas privée, et l’aurait pris dans ses bras pour le bercer espérant lui faire oublier son sentiment de culpabilité… mais elle ne pouvait pas faire ça. Peut-être attendait-il une réponse, sans doute même, mais pas comme ça, pas tout de suite.

« Tu vois, t’as plein d’armes contre moi maintenant. Je t’en pris, sert-en. La violence de mon père, celle de mon oncle, la mort de Yassen, la fuite de Julian et de Jeroen, mes nombreuses erreurs, la disparition de Keza, de Janie ou même l’état sans doute déplorable de Logan. J’en passe et des meilleurs. Ya de quoi faire, fais-toi plaisir. »

… Wow, celle là pour le coup elle ne s’y attendait pas. Et, clairement, c’était comme un coup dans le plexus, lui coupant littéralement le souffle. Des armes contre lui ? Sérieusement ? Après la surprise, la douleur. Ça faisait mal. Le pire était qu’il semblait parfaitement sérieux. Et qu’il n’avait pas totalement tort. En tout cas, elle voyait clairement à quoi il faisait allusion : à ce jour où elle lui avait reproché de se faire taper par son propre père. Sauf que ça, ce n’était que son interprétation à lui, car à la base elle ne faisait que lui rappeler que ce n’était pas à elle qu’il devait le reprocher. À elle ni à personne d’autre.

Quelque part, oui elle était vexée, blessée qu’il puisse penser qu’elle se servirait de ses confidences pour mieux l’atteindre. Depuis des mois, des années, elle avait mal pour lui à chaque fois qu’elle le voyait souffrir, comment pouvait-il croire qu’elle voulait rajouter à sa douleur ? Mais elle devait avouer que ce n’était pas la première fois qu’elle semait le mal autour d’elle, même si c’était exactement ce qu’elle lui reprochait à lui – faites ce que je dis, pas ce que je fais… – et puis il y avait cette nouvelle partie d’elle-même qui aimait encore moins être poussée dans ses retranchements.

« Alec… »

Elle n’avait même pas les mots pour lui répondre. Pas du tac au tac comme ça, alors que c’était quelque chose de si profond. Des excuses, elle en avait, mais ce n’était pas tellement ce qu’il lui fallait en cet instant. Non, en cet instant, elle devait s’excuser.

« J’sais même plus par quel coin attaquer la bataille sérieusement. »

Complètement perdu. Il avait juste l’air complètement perdu, plus perdu qu’elle, et elle réalisait à quel point elle était devenue égoïste, à ne pas se rendre compte du malheur des autres. Surtout celui d’Alec, car elle y était bien trop sensible et ça la tuait de le voir souffrir sans jamais pouvoir y faire quoi que ce soit. Oui, depuis un bon paquet de temps maintenant, elle avait opté pour la solution de facilité, à savoir : fermer les yeux sur ce qu’il traversait. Car à chaque fois qu’elle les ouvrait, ils s’emplissaient de larmes.

« Je comprends. »

C’était sorti tout seul, et elle ne savait pas tellement si c’était une bonne chose, mais puisque partager ses ressentis semblait être efficace si elle voulait qu’il partage les siens, elle tentait le coup.

« Moi je crois que j’ai arrêté de me battre. Bizarrement, c’est pas forcément plus simple. »

Un nouveau départ, tellement facile à dire mais tellement moins facile à faire en réalité. Même si, clairement, c'était moins risqué. Ou presque.

« Je suis désolée. »

Car s'excuser était malgré tout plus important que partager ses ressentis. Même si sur le moment jamais elle n'aurait pu le faire. Elle se souvenait encore maintenant de son sentiment d'être dans son bon droid, de ne faire que se défendre car elle en avait marre de se laisser marcher dessus. C'était quelque chose qu'elle ressentait souvent en la présence de Alec, et c'était d'ailleurs le cas en cet instant même, que de se voir reprochés des défauts et des erreurs plus graves que ce qu'ils n'étaient vraiment... Mais elle ne pouvait pas non plus prétendre qu'il avait complètement tort en craignant qu'elle ne se serve de ses confidences comme points sensibles. Même si c'était blessant d'entendre à quel point il croyait qu'elle ne l'écoutait que pour avoir des armes contre lui et qu'elle prenait plaisir à les utiliser.

« Je voulais pas te blesser, je pense que toi non plus tu ne blesses pas tes proches pour le plaisir... J'ai agi sous le coup de, je sais pas, la colère, la frustration, bref j’ai fait exactement ce que je t’ai reproché de faire. »

C'était un cercle vicieux, l'un agresse l'autre parce qu'il se sent agressé.

« Mais arrête de dire que t’es une merde Alec. Même si j'ai un peu sous-entendu que t'en étais une, j'te dis c'était pas la vérité. »

On dit que la vérité blesse et par bien des aspects oui Alec était un connard, un gros connard même parfois, mais pas pour la raison qu'il évoquait. Il connaissait la valeur de l'amitié, et même s'il ne le montrait pas forcément à tous ses amis de la même manière, elle savait qu'il serait prêt à n'importe quoi pour eux. Sa tendance à s'en vouloir de manière démesurée pour les malheurs qu'il leur arrivait ne faisait d'ailleurs que confirmer qu'il avait un bon fond et qu'il tenait à ses proches. Alors non, il n'avait pas agi comme une merde, simplement comme un humain car c'était ce qu'il était.

« Je savais pas que Kezabel et toi étiez si proches… ni qu’elle a disparu. C’est… il s’est passé quoi au juste ? »

Elle aurait voulu investiguer le reste aussi – la famille, les amis, les emmerdes – mais une chose à la fois, et elle sentait que la première chose à aborder ce soir, celle qui l’avait chamboulé au point qu’il la contacte par SMS pour s’expliquer… c’était la disparition de Kezabel.
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Caitlyn Louise Twain
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Caitlyn Louise Twain
Jeu 18 Juil 2019 - 19:11
C’était sorti. Ces mots qu’il ne balançait à personne. Cette vérité qu’il ne s’avouait pas à lui-même. Ces souvenirs lourds, nauséeux, cette putain d’impression que tout se referme autour de lui, que des mains l’agrippent sans possibilité de fuite, cette certitude que sa respiration va cesser, comme aspirée à l’intérieur de lui-même et que l’intégralité de ce qu’il est n’est plus que dégout, vase, pourriture. Il n’aurait pas pu l’exprimer, même avec toute la volonté du monde. De toute façon, ça n’était pas l’idée principale qui ressortait de toute cette merde.
Ouais c’était sorti, comme une immondice qu’il vomissait plus qu’il n’en parlait. Le monde tanguait autour de lui, tout semblait se déposer comme une chape de plomb sur son épuisement. Pourquoi maintenant, pourquoi comme ça, pourquoi à elle ? Sans doute parce qu’il cherchait à se faire du mal tout autant qu’à rattraper une amie qui, elle, était encore là, avant de la perdre comme il risquait de perdre Kezabel. Et oui, peut-être qu’il était blessant, mais en effet, sortir ces faits sur son père avant de se faire accuser de se faire passer pour une victime… ça l’avait blessé. Lui qui n’avait pas l’impression de faire ce genre de choses, lui qui se considérait toujours comme le connard dans l’histoire, lui qui apprenait difficilement à intégrer que non, ça n’est pas normal qu’un homme adulte s’en prenne à un petit garçon comme son père et son oncle avaient pu le faire… c’était simplement remettre en cause tout ce sur quoi il travaillait depuis des années et il s’était pris ces reproches en pleine face sans barrière pour les intercepter. Elle avait frappé là où il fallait pour le faire céder. Et oui, il attendait sincèrement que ce qu’il sortait là, cette violence cachée au fond de ses trippes depuis bien longtemps ; elle s’en serve contre lui un jour. C’était peut être insultant pour elle, probablement même, mais c’était comme ça qu’il vivait et voyait les choses. Une sale habitude de se voir tout reprocher également.

« Alec… »

Tu ne sais pas quoi dire ? C’est sans doute normal, il n’y a rien à dire.

« Je comprends. »

Son enfance, sans doute pas, son impuissance face aux misères actuelles, bien plus très probablement. Ils étaient plus ou moins tous dans le même bateau et faisaient face à des souffrances similaires à ce sujet.

« Moi je crois que j’ai arrêté de me battre. Bizarrement, c’est pas forcément plus simple. »
« J’suis surtout pas sûr que ce soit une option. »

Tout lâcher et se barrer à pétaoutchnok. Après tout, c’était ce que Mack avait fait… ça n’avait pas tout à fait marché. Et que dire d’Enzo ? En attendant, leurs proches disparaissaient, souffraient et mourraient quand même. Ça ne changerait rien de baisser les bras. Et pourtant, bordel, cette possibilité était tentante.

« Je suis désolée. »

Alec ne s’était même pas détourné, ne cessant de fixer ce petit patio qu’il avait travaillé et re-travaillé pendant des jours. C’était sans doute con non ? Au final, ils allaient devoir déménager alors que toutes les chambres n’étaient pas encore habitables MAIS ils avaient un patio et un bar. Merci Alec.

Un Alec qui avait haussé les épaules dans ce qui aurait sans doute été en temps normal un air désinvolte. Là c’était surtout de l’usure.

« Je voulais pas te blesser, je pense que toi non plus tu ne blesses pas tes proches pour le plaisir... J'ai agi sous le coup de, je sais pas, la colère, la frustration, bref j’ai fait exactement ce que je t’ai reproché de faire. »

Cette fois, il avait souri, amusé de cette réflexion tout à fait juste. Elle avait en effet fait exactement ce qu’il faisait très régulièrement. Plutôt que de se prendre les coups, il attaquait, il était injuste et blessant car il tapait là où ça faisait mal. Et bien sûr, en règle générale, il s’en voulait rapidement une fois la colère passée. Comme quoi, question maturité, ça n’était sans doute pas encore tout à fait ça.

« Mais arrête de dire que t’es une merde Alec. Même si j'ai un peu sous-entendu que t'en étais une, j'te dis c'était pas la vérité. »
« C’est pourtant vachement souvent le cas. »

Sa sale tendance à prendre les mauvaises décisions y étant pour beaucoup. Non, il ne rejetterait pas cette sensation si facilement. Elle avait été entretenue depuis trop longtemps et s’enracinait trop profondément en lui pour qu’il la repousse si facilement. On le lui avait déjà dit pourtant. Mais on avait trop dit le contraire et lui-même avait trop cherché à prouver que ces couillons bienveillants avaient tors qu’il n’était pas près à accepter une telle tentative de compliment. Sûrement pas après la rencontre qu’il avait fait la veille et dont il portait encore les stigmates.

« Je savais pas que Kezabel et toi étiez si proches… ni qu’elle a disparu. C’est… il s’est passé quoi au juste ? »

Le sujet angoissant. Le sujet blessant.

« Ça j’en sais foutre rien… parce que justement, je dois tellement être un connard qu’on se méfie de moi et qu’on n’a pas la décence de m’apprendre quand une amie disparait. Tout comme personne n’a eu l’intelligence de me chercher et de me prévenir quand Mack se planquait sans un coin pour me fuir et que tout ce qu’elle y a gagné, c’était un connard de fiancé violent. Ou alors en effet, personne n’est au courant, parce qu’au fond… ya pas grand monde qui me connait assez pour savoir qui je fréquente. »

« Jsais pas quelle option me plait le plus. »
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Alec Kaleb Rivers
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Jeu 1 Aoû 2019 - 18:34
Plein d’armes contre lui, plein d’armes contre lui. Les mots de Alec résonnaient dans la tête de Caitlyn, son ton plein d’amertume et de rancune se propageait dans son corps comme un poison la prenant aux tripes, un venin lui enserrant le cœur. Elle n’aimait pas ça, cette manière qu’il l’avait de l’accuser, de la blâmer. Comme si ça ne suffisait pas qu’elle-même se fasse des reproches, il fallait encore que les autres lui en fassent là où elle n’avait pas l’impression d’avoir fauté. Et elle n’était pas en train de dire qu’elle était sans failles, loin de là, mais c’était comme avec Elias, à la moindre petite erreur de sa part, c’était tout de suite le crime contre l’humanité et surtout contre eux.

En réalité, c’était surtout blessant. Elle qui n’avait toujours voulu que le bien de ses proches, et en particulier celui de Alec ainsi que de Elias justement, se voyait finalement incriminée du mal qui leur arrivait. Et quand bien même elle savait que ses amis souffraient souvent à cause d’elle, elle refusait qu’on la tienne pour responsable de tous leurs autres malheurs.

Non, elle n’était pas responsable de son passé, elle n’était pas responsable de la violence de son père ni de celle de son oncle, de la mort de Yassen ni de la fuite de Julian et Jeroen, des erreurs qu’il avait faites ni des souffrances de ses amis. S’il avait besoin d’aide, elle l’aiderait, toujours. Quitte à faire le bouc émissaire, à payer de sa personne, peu importait. Mais s’il cherchait la cause, l’origine de ses tourments, ce n’était pas vers elle qu’elle devait se tourner. La liste des choses pour lesquelles elle s’en voulait était déjà bien assez longue comme ça sans qu’il n’y rajoute des éléments encore moins justifiés que ceux qu’elle contenait déjà.

Cela dit, elle pouvait comprendre qu’il lui en veuille pour les propos qu’elle avait tenus la dernière fois. Sans vouloir se trouver des excuses, elle savait aujourd’hui que bon nombre de ses réactions avaient été amplifiées et même transformées par sa seconde nature et qu’elle ne s’était pas soucié de l’impact que pouvaient avoir sur lui les quatre vérités qu’elle lui avait crachées au visage. Sur le moment, elle avait même cherché cet impact, et encore aujourd’hui une part d’elle – et pas forcément sa part animale – se demandait si quelque part c’était pas ce dont il avait besoin parfois : d’être secoué pour mieux se ressaisir.

Le problème avec Alec c’était qu’il faisait des amalgames, mélangeait tout ce qu’elle avait dit jusqu’à en déformer le sens. Si elle avait évoqué les violences de son père, ce n’était pas pour les lui reprocher à lui ni pour s’en servir contre lui pour le blesser ; c’était d’une part pour lui rappeler qu’elle n’en était pas responsable et qu’il ne devait donc pas l’en accuser, et d’autre part pour lui faire comprendre qu’il devait arrêter de s’en servir comme excuse pour justifier ses agissements et les rendre légitimes.

Non, ce n’était pas légitime qu’il fasse du mal autour de lui sous prétexte qu’on lui en avait fait et qu’on lui en faisait encore. Elle pouvait le comprendre, elle pouvait l’encaisser, même le pardonner, elle n’était pas rancunière ; mais elle ne pouvait pas, ne voulait pas, accepter de le considérer comme une victime qui avait tout permis et se cachait derrière sa souffrance pour se déresponsabiliser. Elle ne fermait pas les yeux sur son enfance, sur l’impact que sa famille avait eu sur son développement. Mais il y avait une différence entre prendre en compte l’influence du passé sur le présent, et profiter du passé pour justifier le présent.

Pour autant, elle ne le considérait pas comme coupable non plus. En tout cas pas de ce qu’il avait vécu. Mais encore une fois, ils avaient un raisonnement et un point de vue complètement opposés sur le sujet, Alec ayant tendance à chercher la faute en lui pour les violences qu’il avait subies et à remettre la faute sur autrui pour celles qu’il avait infligées. Sauf quand il lui prenait l’envie de se faire passer pour le méchant de l’histoire. Et même alors, ce n’était pas dans l’optique de changer ou de s’excuser, mais bien pour se cacher derrière un masque, se complaire dans un rôle et se trouver des excuses.

« C’est pourtant vachement souvent le cas. »

La preuve. Elle aurait pu soupirer, elle aurait pu lever les yeux au ciel, mais elle n’en fit rien. Elle n’était pas exaspérée ni dépitée. Elle était simplement persuadée du contraire, tout comme elle l’avait été pour Jeroen, et quand bien même Alec ne voulait rien entendre, elle secoua tout de même la tête. Ne serait-ce que pour elle-même, par principe. Elle n’en démordrait pas, il était quelqu’un de bien, même si elle ne savait pas comment le lui dire pour qu’il l’écoute ni comment le lui montrer pour qu’il le voie.

De toute manière, ce n’était pas tellement pour ça qu’ils étaient là. S’il lui avait écrit de but en blanc, s’il l’avait emmenée là sans chercher à la fuir ou à la faire fuir, c’était parce qu’il s’était passé quelque chose qui l’avait secoué. Quelque chose de différent, d’inattendu, qu’il n’avait pas l’habitude de gérer et qu’il avait besoin de débriefer. Elle était loin de se douter que c’était là également un moyen pour lui de renouer avec elle, et qu’il puisse craindre la voir disparaitre à son tour.

« Ça j’en sais foutre rien… parce que justement, je dois tellement être un connard qu’on se méfie de moi et qu’on n’a pas la décence de m’apprendre quand une amie disparait. Tout comme personne n’a eu l’intelligence de me chercher et de me prévenir quand Mack se planquait dans un coin pour me fuir et que tout ce qu’elle y a gagné, c’était un connard de fiancé violent. Ou alors en effet, personne n’est au courant, parce qu’au fond… ya pas grand monde qui me connait assez pour savoir qui je fréquente. Jsais pas quelle option me plait le plus. »

Cette fois ci, elle soupira, légèrement, discrètement. Expiration normale en apparence, mais elle sentit qu’avec son souffle s’échappait une partie du poids qu’elle sentait sur ses épaules. Aucune pitié gratuite, il lui faisait vraiment de la peine. Perdu, impuissant, mis à l’écart. Au point de ne même plus vouloir user de violence comme il avait pour habitude de le faire, trop fatigué, trop las pour se battre sans savoir contre quoi, pour se défendre sans voir d’où venaient les attaques. Un jeune complètement brisé, à terre, n’arrivant pas à se relever. Ne le voulant pas.

Et elle ne savait pas quoi faire pour l’aider. Ne savait pas sur quel pied danser, quelle carte jouer. La douceur n’avait jamais vraiment marché avec lui, comme si ça lui faisait peur de voir quelqu’un se montrer gentil envers lui. La violence avait été un flop total l’autre fois. Il avait besoin de parler, il avait toujours besoin de parler, et elle n’avait jamais voulu autre chose que le voir lui parler. Mais elle n’y avait jamais réussi. Y arriverait-elle cette fois ?

« J’avoue que je ne connais pas tellement ton cercle d’amis. En même temps, c’est pas comme si j’y appartenais vraiment. Enfin je veux dire, on n’a pas le même âge, on n’était pas dans la même maison… »

Un peu comme avec Jeroen finalement. Un peu beaucoup d’ailleurs. Elle savait qu’il avait une copine, et c’était à peu près tout ce qu’elle savait sur son entourage. Et c’était réciproque. Ils se voyaient régulièrement pour leurs entrainements et en dehors, connaissaient chacun plutôt bien la vie privée de l’autre, mieux que leurs amis officiels par bien des aspects, mais elle n’aurait pas su dire qui était le meilleur ami de Jeroen tout comme elle doutait qu’il ait pu dire qui était sa meilleure amie à elle. Sans lien avec le fait qu’elle n’en avait plus vraiment.

« Et Kezabel… bah, je la voyais principalement avec Riley et Charleen, avec Enzo aussi, et puis avec Emily. Et avec Elias et les autres préfets, avec les gardiens… Bref, elle était un peu partout cette fille, c’était assez impressionnant. Mais si tu dis qu’elle a compris pour ton oncle, ça me parait logique qu’elle n’en ai pas vraiment parlé autour d’elle… quant à toi, je sais pas si tu parlais beaucoup d’elle avec tes autres amis. Je veux dire, c’est comme entre Jeroen et moi, peu de gens savaient que je le fréquentais et même ceux qui étaient au courant ne s’imaginaient surement pas à quel point je tenais à lui. »

Pareil pour Alec, d’ailleurs, et sans doute que ça lui aurait fait plaisir de l’entendre dire qu’elle tenait à lui, mais l’idée de l’exprimer ne lui traversa même pas à l’esprit, comme si elle ne voyait pas ce qui était pourtant juste là sous son nez.

« C’était peut-être une des personnes qui en savaient le plus sur moi. »

Et c’était réciproque. Car c’était finalement bien plus facile de parler à un inconnu, de s’ouvrir en présence de quelqu’un qui n’avait rien demandé…

Et elle restait là, assise en tailleurs à observer ce patio qu’il avait créé, son jus de pommes à la main, l’air ailleurs mais pourtant bien présente. Elle enregistrait tout ce qu’il lui disait, répondait, réagissait, à l’écoute, mais ne le regardait finalement pas plus que ça. Et elle mettait du sien dans la conversation, pas au point de la tourner complètement sur elle mais assez pour qu’il ne se sente pas trop envahissant, et surtout sans que rien de toute cela ne soit prémédité ni calculé. Car elle sentait que si elle ne disait rien, il finirait par se taire à son tour.
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Caitlyn Louise Twain
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Caitlyn Louise Twain
Ven 2 Aoû 2019 - 13:12
S’il avait su ce qu’elle pensait de lui, il se serait sans doute refermé immédiatement. Non, il n’avait jamais dit qu’elle était responsable de son passé, loin de là. Ce qu’elle avait manifestement pris pour une mise en cause de ses responsabilités n’était qu’une ouverture, qu’un appel à l’aide, qu’un entrebâillement de porte vers ce qui le blessait depuis tant d’années. Pourquoi serait-elle responsable ? Pourquoi qui que ce soit qui n’était pas là à l’époque serait responsable de tout ça ? Sa famille était responsable, il était responsable et malgré tout l’amour qu’il lui portait, sa sœur était responsable. Parce qu’elle était partie, qu’elle l’avait abandonné dans cette famille et qu’il avait été le seul frein à leurs recherches effrénées pour la retrouver. Non, il n’avait jamais dit ou pensé que Caitlyn était responsable de quoi que ce soit. Mais lui balancer sa responsabilité à lui alors qu’il n’avait fait qu’y faire face pendant toute sa vie et qu’il cherchait au contraire à s’en détacher, pour ça, oui, il lui en voulait. Qu’elle extrapole toute seule c’était son problème, mais oui, elle s’était servie de ce qu’il lui avait avoué pour lui faire du mal. Plus tôt elle accepterait ses propres erreurs, mieux ça serait. Ça arrive d’être injuste et de dire des conneries, il en était le premier conscient. Mais il fallait ensuite assumer. Il avait dit des choses blessantes, volontairement parce qu’il cherchait la pique, et elle aussi. Il en était conscient, ça ne changeait pas le fait qu’elle avait utilisé quelque chose qui aurait dû être protégé de tout ça. L’évoquer c’était aussi une façon de dire : ne fait plus ça. Si elle se servait des attouchements qu’il avait subit comme d’une arme, la riposte risquait de faire très, très mal.

Toujours était-il qu’il ne connaissait pas les tréfonds de sa gamberge. Il en était à affronter ses propres démons, fatigué de toujours se battre. Il repartirait, bien sûr, mais ce soir-là, Alec était simplement épuisé de tout ça. Epuisé de voir tout le monde disparaitre comme ça, sans raison. Mourir sans raison. Dépérir sans raison. Tout ça n’avait pas de sens. Même pour lui. Même avec les valeurs qu’on lui avait inculquées.

« J’avoue que je ne connais pas tellement ton cercle d’amis. En même temps, c’est pas comme si j’y appartenais vraiment. Enfin je veux dire, on n’a pas le même âge, on n’était pas dans la même maison… »

Il avait haussé des épaules, continuant de fixer les petites lumières du patio qui flottaient dans l’air. Il avait réussi à faire quelque chose de joli non ? Quelque chose d’apaisant. Il s’était inspiré de tutos qu’il avait trouvé sur internet, comme si chaque pas qu’il faisait depuis qu’il avait quitté le cercle familial n’était qu’un pied de nez à leurs traditions.

« Et Kezabel… bah, je la voyais principalement avec Riley et Charleen, avec Enzo aussi, et puis avec Emily. Et avec Elias et les autres préfets, avec les gardiens… Bref, elle était un peu partout cette fille, c’était assez impressionnant. Mais si tu dis qu’elle a compris pour ton oncle, ça me parait logique qu’elle n’en ai pas vraiment parlé autour d’elle… quant à toi, je sais pas si tu parlais beaucoup d’elle avec tes autres amis. Je veux dire, c’est comme entre Jeroen et moi, peu de gens savaient que je le fréquentais et même ceux qui étaient au courant ne s’imaginaient surement pas à quel point je tenais à lui. »
« Non, elle en a pas parlé. Ça semble évident en fait. »

Tout comme il n’avait pas parlé des circonstances qui les avaient reliés. Ils ne se croisaient de toute façon que dans les moments les plus craignos. Lorsqu’il était amoché ou qu’elle crisait. Il fallait croire que la vie s’en amusait. Pourtant, s’il y avait eu d’autres crises, ils n’en étaient pas conscients tous les deux. Ils avaient finis par arrêter de parler. Alors ça n’était sans doute pas si étonnant en effet.

« C’était peut-être une des personnes qui en savaient le plus sur moi. »

Jero. Un sacré manque dans sa vie celui-là aussi. Elle n’était pas au courant non plus manifestement. Ils avaient été amis, comme il l’était avec Yassen. Alec n’en avait pas beaucoup, des amis masculins, alors ces deux là avaient été importants pour lui. Et puis, être ami avec le mec qui fini par se mettre en couple avec son tout premier plan cul de Poudlard, c’était assez notable non ? Julian était bien plus que ça, bien évidemment. Une amie très proche. Un sacré coup. Un rayon de soleil surtout, une bouffée d’air frais. Elle lui manquait. Il lui manquait.

« Il me manque ce con-là. Julian aussi. »



« Yassen aussi. »

Trop de départs. Trop de morts. Trop d’abandon. Serait-il le prochain ? A se barrer pour essayer d’oublier tout ça. Recommencer une nouvelle vie, oublier le rester ? Tout foutre en l’air ? Non, il avait trop à y perdre. C’était juste un soir d’entre deux. Un moment d’épuisement, un instant où l’on retient son souffle avant de rentrer de nouveau dans la tempête.

Elle n’avait pas réagit sur ses révélations. Sans doute s’en foutait-elle. Sans doute ne le croyait-elle pas. Elle ne serait pas la première.

Un silence s’était installé pendant un temps avant qu’il ne le rompe.

« T’as des nouvelles de lui ? »

Lui et Julian.
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Alec Kaleb Rivers
Sam 3 Aoû 2019 - 0:15
Les émotions qui l’assaillaient en cet instant, Caitlyn ne les comprenait pas vraiment. Ou du moins, elle ne saurait pas les expliquer. Des affects contradictoires se bousculaient en elle, au point qu’elle ne savait plus quoi penser. Une partie d’elle était en colère contre Alec, l’autre était pleine de compassion. Une partie d’elle s’en voulait pour ce qu’elle avait manifestement provoqué en lui, l’autre refusait ce sentiment de culpabilité. Et puis il y avait cette douleur, là, entre ses côtes, et cette boule dans la gorge, alors qu’elle se sentait aussi bien blessée et agressée, que blessante et agressive.

Et si parfois les états d’âmes des autres étaient plus simples à décoder depuis l’extérieur, ce n’était absolument pas le cas et elle n’avait juste aucune idée de ce que pouvait bien ressentir Alec. Ou plutôt de ce dont il avait besoin. Il avait l’air triste, fatigué, perdu. Mais mis à part ce qu’elle sentait émaner de lui, elle ne savait vraiment pas ce qu’il attendait d’elle. Pendant des mois, des années, elle avait été persuadée qu’elle saurait lui apporter le soutien qui lui manquait, pourvu qu’il veuille bien l’accepter. Aujourd’hui, alors qu’il s’ouvrait enfin, elle réalisait qu’elle n’avait aucune idée de comment elle devait s’y prendre.

C’était comme si, après avoir tant de fois essayé d’être douce, gentille, avec lui, après avoir essuyé tant d’échecs cuisants, après avoir tant souffert de le voir souffrir… elle n’était soudain plus capable de recommencer. D’être douce et gentille une fois de plus, de risquer un nouvel échec, d’endurer de nouvelles souffrances. Était-il arrivé trop tard ? Ou s’était-elle tellement habituée à le voir se battre qu’elle avait perdu l’habitude de l’entendre pleurer ?

Elle ne pouvait pas le lâcher maintenant. Elle ne pouvait pas le trahir ainsi. Se trahir. Elle n’avait tout de même pas changé à ce point… ! Plus égoïste, plus détachée, presque insensible aux malheurs des autres comme pour se protéger. Au fond d’elle, elle savait qu’elle ressentirait toujours un pincement au cœur en voyant ses proches en proie à leurs démons. Oui, au fond d’elle, elle restait la samaritaine qu’elle avait toujours été. Mais peut-être ceux qui le lui avaient reproché, prédisant qu’elle ne pourrait pas l’être éternellement, avaient-ils eu raison.

Elle aussi était fatiguée. À bout de forces. À bout de souffle, même, et à bout d’idées. Perdue dans ce monde qu’elle ne comprenait pas, auquel elle n’appartenait pas, dans ce temps qui avançait sans elle, comme un train en marche dans lequel elle n’arrivait pas à monter. Mais ce n’était pas pour rien qu’elle l’avait cherché dans tous les bars de Londres dès l’instant où elle avait compris que quelque chose ne tournait pas rond. Et si elle ne savait pas vraiment comment s’y prendre, elle savait une chose : qu’elle ne voulait pas l’abandonner.

« Il me manque ce con-là. Julian aussi. Yassen aussi. T’as des nouvelles de lui ? »

Il y avait déjà eu tellement de départs, il y avait déjà eu tellement de morts. Elle ne voulait pas qu’Alec et elle s’éloignent, se perdent de vue eux aussi. Ils n’avaient jamais beaucoup passé de temps ensemble, surtout si l’on ne comptait pas les nuits qu’ils avaient pu partager lorsqu’ils s’étaient rencontrés, pourtant il comptait beaucoup pour elle et elle n’avait pas envie de le voir disparaitre de sa vie. Même si elle-même faisait tout pour disparaitre de la vie des autres.

« Non, aucune. En même temps, je ne suis pas vraiment très douée pour en prendre ni pour en donner… Toi ? »

Et puis mine de rien, c’était une perche qu’il lui tendait, plusieurs perches même, et si elle avait eu peur de saisir les premières comme si elles pouvaient se rompre ou comme s’il pouvait les lâcher, elle réalisait qu’il était bientôt à bout de perches et de forces pour continuer à lui en tendre. Oui, elle avait cru que la voir peu intrusive, presque indifférente, l’aiderait à s’ouvrir et à se confier, mais elle comprenait qu’elle s’était trompée et il fallait qu’elle y remédie avant qu’il ne soit trop tard.

« Comment tu as appris pour Keza ? »

Et, non, elle ne s’en foutait pas des confidences qu’il lui avait faites au passage au sujet de sa famille. Mais la peur de se voir reproché son intérêt était encore trop importante pour qu’elle le manifeste. Elle espérait juste qu’il ne serait pas trop tard quand elle finirait par assumer le souci qu’elle se faisait pour lui.
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Caitlyn Louise Twain
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Caitlyn Louise Twain
Lun 5 Aoû 2019 - 16:37
Bienvenue dans son monde chère Caitlyn. Dans ce monde de contradictions, de pensées contraires, de sentiments incompatibles. Il était sans arrêt tiraillé entre plusieurs émotions incompatibles et ce depuis toujours. Rien ne pouvait être juste... simple. Rien ne semblait pouvoir se passer comme ça aurait dû l’être. Et pourtant, il ne s’était jamais projeté, n’avait jamais rien espéré. Et pourtant, il arrivait tout de même à être déçu de cette putain de vie toujours trop dure. Ces batailles incessantes l’épuisaient. Il ne pleurait pas. Ne hurlait pas. Ne foutait pas tout en l’air. Ça faisait des semaines, de mois qu’il aurait simplement aimé cessé de ressentir quoi que ce soit. L’alcool aidait un peu. Pas assez. Mais cette fois, il n’avait même pas la foi de rechercher ce doux oubli. Il lui semblait n’être plongé que dans l’angoisse, le manque, la solitude depuis qu’il était sorti de Poudlard. L’équilibre, il ne le trouvait pas, comme si le fait d’être toujours entouré, de pouvoir organiser ces foutues soirées lors desquelles il se lâchait faisait clairement partie de son équilibre. Ça lui manquait ça. Etre le roi de la fête, s’en foutre, tout oublier. Ici il était isolé. Pire, il lui semblait sentir de nouveau la chape de l’influence familiale se refermer sur lui. Comme s’il était plus en danger ici qu’à Poudlard. Comme s’il se devait d’être cet homme calme, mature et docile qu’on lui rabâchait depuis son enfance. Responsable. Sauf que responsable il l’était, mais sans doute pas de la façon dont il aurait fallu. Soudainement, il se retrouvait marié. Et maintenant quoi ? Il lui fallait entrer dans une vie de couple bien posée ? C’était l’idée ? Sauf qu’à l’heure actuelle, il avait besoin de se défouler, de déconner, de lâcher du lest, certainement pas de se restreindre.

« Non, aucune. En même temps, je ne suis pas vraiment très douée pour en prendre ni pour en donner… Toi ? »
« Non plus. On a pas mal parlé. Pas assez pour effacer ce qui avait merdé entre nous. Avec Julian je veux dire. Elle est venue à mon mariage et c’est tout. Je pensais pouvoir lui dire au revoir, mais un regard ailleurs et elle avait déjà disparu. Comme Jero. Pas le temps de le voir une dernière fois. J’sais même pas si elle est retournée le voir. »

En fait, il se sentait abandonné. Mis à l’écart. Laissé sur le bas côté.
Comme un arrière goût de déjà vu. Comme le souvenir d’une porte qui se claque sur la silhouette fine de sa sœur donc la crinière blonde se perdait dans les ténèbres alors qu’il attirait l’attention de son père qui s’était levé. Comme le souvenir des coups. Comme l’impression affreuse qu’il les perdait tous, les uns après les autres. Et qu’il n’avait jamais tant compté que ça.

« Comment tu as appris pour Keza ? »
« Warren l’a su. Je l’avais appelé pour me sortir de taule. Finalement ça s’est arrangé et on a un peu parlé. Il me l’a annoncé à ce moment-là. »

Ah ouais j’étais en taule aujourd’hui. Surprise.

Oui, la journée avait été longue, dure et beaucoup trop violente psychologiquement. S’il n’y avait pas eu Caleb, Alec aurait sans doute eu l’énergie de réagir avec sa violence habituelle. S’il n’y avait pas eu le mariage et le connard d’ex fiancé de Mack, il en aurait sans doute eu encore sous le pied. S’il n’avait pas été angoissé pour sa sœur et son cousin…. Mais voilà, ces derniers deux mois avaient déjà été lourds. Et il n’y avait rien à faire qu’attendre. C’était sans doute ce qui le butait le plus, cette inertie.
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Alec Kaleb Rivers
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Alec Kaleb Rivers
Dim 11 Aoû 2019 - 11:01
Des perches, encore et encore. Le message texto, l’accueil chez lui, les sujets de conversation… Oui, Alec ne cessait de lui lancer des perches, elle avait saisi la première par réflexe, laissé passer les autres par crainte, mais elle ne pouvait pas continuer à ignorer ces appels à l’aide. Elle ne pouvait pas être cette oreille sourde, ce corps froid, ce visage de marbre qui ne faisaient que renforcer le sentiment de solitude et d’abandon des autres.

« Non plus. On a pas mal parlé. Pas assez pour effacer ce qui avait merdé entre nous. Avec Julian je veux dire. Elle est venue à mon mariage et c’est tout. Je pensais pouvoir lui dire au revoir, mais un regard ailleurs et elle avait déjà disparu. Comme Jero. Pas le temps de le voir une dernière fois. J’sais même pas si elle est retournée le voir. »

Oui, c’était des abandons qu’il décrivait là. Des abandons successifs, physiques mais surtout psychologiques et ce depuis tout petit. Un père violent, une mère distante, un oncle pédophile, une sœur absente. Elle n’osait même pas à imaginer l’enfance qu’il avait dû avoir. Quant à son adolescence, qu’y avait-il à espérer dans une école devenue prison sous l’occupation de terroristes ?

« Je… sais pas. »

Ses épaules s’affaissèrent légèrement, elle baissa la tête. Elle ne savait pas ce qu’était devenu Jeroen, et encore moins Julian, mais au-delà de ça, et elle ne savait juste pas quoi dire ni quoi faire. D’un regard en biais, sans jamais croiser celui de Alec, elle pouvait voir dans ses yeux cette tristesse, cette déception presque, de celui qui restait, qui attendait en vain voire arrivait trop tard.

« Warren l’a su. Je l’avais appelé pour me sortir de taule. Finalement ça s’est arrangé et on a un peu parlé. Il me l’a annoncé à ce moment-là. »



« De taule ? T’as été en taule ? »

Et t’en as encore d’autres de comme ça à m’annoncer ?

« Ça explique pourquoi t’es à nouveau si bien amoché… »

On va faire genre qu’elle l’a vu depuis le début (contrairement à la joueuse qui était persuadée du contraire :gla:)

« Qu’est-ce qui s’est passé ? »

Il avait l’air de vouloir parler, et surtout de vouloir être écouté et entendu. Elle avait mis du temps à le comprendre, trop habituée à ce que ce soit l’inverse, mais mieux valait tard que jamais, alors oui, elle commençait à saisir les perches qu’il lui tendait et à lui en tendre en retour. Aussi inhabituelle que soit la situation.

Mais parviendrait-elle à récupérer celles qu’elle avait, à moitié inconsciemment, laissé lui glisser entre les doigts ? Arriverait-elle à revenir sur ces sujets qui finalement semblaient être au cœur de sa détresse ? Il les avait évoqués, elle n’avait pas réagi. Réagirait-il si elle les évoquait ? Au fond d’elle-même, elle en avait tellement envie… mais en surface, elle avait peur.

« Alec, je… »

Peur. Pourquoi avait-elle si peur ? Il fallait qu’elle se lance, sinon elle s’en voudrait de ne pas l’avoir fait. Il fallait qu’elle lève ce dernier masque de désinvolture qui la protégeait, et qu’elle assume à fond cette empathie qu’il lui reprochait tant, réduise à néant les efforts qu’elle avait toujours faits pour qu’il arrête de ne la voir que comme la bonne petite samaritaine. Oui, si elle voulait qu'il s'ouvre et sorte de sa zone de confort, il fallait qu'elle en fasse de même.

« Je sais que… bah, on a eu des hauts et des bas, tous les deux, et j’ai pas toujours été celle dont tu avais besoin. »

Sauf quand il nous arrivait de coucher ensemble au début, éventuellement. Mais depuis cette histoire de transplantation ou que sais-je, tu ne m’as plus jamais laissée t’approcher et j’ai fini par arrêter d’essayer. Ou presque.

« Mais je suis là. Je suis peut-être pas douée pour donner ni prendre des nouvelles, mais quand je m’attache à quelqu’un, ne serait-ce qu’un peu, je ne m’en détache pas si facilement. »

Raison pour laquelle elle avait si peur de s’attacher, justement. Mais malgré tous ses efforts pour tenir ses proches à distance, s’isoler un peu plus à chaque fois qu’un nouveau malheur lui tombait sur le coin du nez, c’était comme si les liens qui la reliaient à ceux qu’elle cherchait à fuir n’en étaient que plus forts. Surtout quand c’était à ses amis qu’il arrivait malheur, là ils pouvaient être sûrs qu’elle ne disparaitrait pas. Elias et Rafael en étaient les meilleures preuves.

« Et je suis désolée pour l’autre fois, et même la fois d’avant… »

À peine quelques instants plus tôt, elle lui en voulait de l’avoir accusée de convertir ses aveux en armes. Désormais, c’était à nouveau à elle-même qu’elle s’en voulait. Oscillant, comme d’habitude, entre le sentiment de culpabilité et celui d’injustice.

« C’est juste que… Bah, tu me connais, Caitlyn la samaritaine. »

Petit rire sans réelle joie, mais avec une certaine autodérision, et surtout sincèrement amusé.

« J’aimerais tellement t’aider, mais je n’y arrive pas. Et ça me tue de ne rien pouvoir faire. Ouais, c’est ça, c’est cette impuissance qui me tue. »

Ce n’était pas comme si elle pouvait toquer à la porte des Rivers pour leur demander gentiment d’arrêter de violenter leur cadet. Et tant qu’il ne la laissait pas, elle ne pouvait pas non plus essayer de désamorcer les effets que les maltraitances avaient eu et avaient encore sur lui.

Mais elle ne l’abandonnerait pas. Il avait mis du temps à accepter de l’aide, en demander même, mais elle ne la lui refuserait pas. Elle n’allait pas changer pour lui, resterait sûrement cette fille qui repousse les autres dès qu’elle fait face à une difficulté, et il le savait – ou pas – mais il savait aussi qu’elle était là, pour lui, qu’elle était cette samaritaine à toutes épreuves qu’il lui reprochait tant d’être, et qu’il pouvait compter sur elle.
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Caitlyn Louise Twain
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Caitlyn Louise Twain
Ven 23 Aoû 2019 - 13:25
« De taule ? T’as été en taule ? »

Alec n’avait pu s’empêcher de se fendre d’un petit sourire amusé. Dit comme ça, ça renforçait le côté mauvais garçon non ? La réalité était sans doute moins reluisante. Quoi qu’il était sans doute exagéré de dire qu’avoir fait un séjour en prison soit reluisant cela dit.

« Ça explique pourquoi t’es à nouveau si bien amoché… »
« Sans doute. »

Pour une fois que ça n’était pas son père.

« Qu’est-ce qui s’est passé ? »
« En réalité, j’étais juste en cellule … de jsais pas quoi d’ailleurs. Je ne sais pas trop comment ils appellent ça. Bref, je suis tombé sur une ancienne connaissance de Poudlard qui n’a pas trop apprécié de voir ma gueule. Et je l’ai laissé me l’incruster dans le bitume. Il y avait des flics pas loin et ils nous ont embarqué. C’est un mec dont j’ai dû m’occuper pour les Supérieurs, il avait toutes les raisons de passer ses nerfs et moi toutes les raisons de le laisser faire. Bref ça a donné lieu à une conversation…. » somme toute intéressante… « éprouvante. »

C’était sans doute le terme approprié. Ça n’avait été simple pour personne. Ni la victime, ni le bourreau. Rôle qu’il acceptait sans broncher mais qu’il n’avait pu s’empêcher d’expliquer en partie. Cette conversation se devait d’être. Réellement. Elle était sans doute une bonne chose. Cependant, elle avait ravivé une partie de la culpabilité qu’il traînait depuis longtemps. Un instant de silence s’était alors installé, coupé par Caitlyn qui cherchait manifestement à assembler correctement ses pensées. Ne pas aller trop vite au risque de blesser. C’était sans doute une bonne idée.

« Je sais que… bah, on a eu des hauts et des bas, tous les deux, et j’ai pas toujours été celle dont tu avais besoin. »

Il n’avait pas tourné son regard, en restant à sa contemplation parfois mutique, conscient qu’il y avait encore beaucoup à faire. Autant pour cette habitation que pour l’ensemble de son existence.

« Mais je suis là. Je suis peut-être pas douée pour donner ni prendre des nouvelles, mais quand je m’attache à quelqu’un, ne serait-ce qu’un peu, je ne m’en détache pas si facilement. »

Il comprenait ça, même s’il ne pensait pas qu’il faisait partie de ses proches ou rien qui s’en rapproche. A vrai dire, il n’avait jamais envisagé les choses ainsi. Il fallait dire qu’il n’était pas non plus la personne qui laissait le plus facilement les gens entrer dans sa vie. Alors à deux couillons du style, ça n’aidait pas.

« Et je suis désolée pour l’autre fois, et même la fois d’avant… »

Cette fois, il s’était tourné, posant sur elle un regard neutre mais étonné. Non, il ne s’attendait pas à des excuses de sa part. Surtout pas depuis son changement de comportement à vrai dire. Tout comme il n’avait pas envisagé d’en faire. Elle en avait marre de s’excuser. Marre d’être gentille. Il pouvait comprendre ça.

« C’est juste que… Bah, tu me connais, Caitlyn la samaritaine. »

Un petit rire de sa part. Elle avait trébuché, la samaritaine. Mais il ne dirait pas ça. Ça ne servait à rien d’ajouter de l’huile sur le feu. Il fallait croire que l’épuisement émotionnel de cette fin de journée le rendait un chouille plus sage.

« J’aimerais tellement t’aider, mais je n’y arrive pas. Et ça me tue de ne rien pouvoir faire. Ouais, c’est ça, c’est cette impuissance qui me tue. »

Un nouveau sourire, plus tendre celui-ci.

« Merci. »

Ouais. Improbable.

« C’est déjà sympa d’avoir envie. Mais il n’y a rien à faire. Mon passé est ce qu’il est. Mes choix aussi. J’ai beaucoup de choses à encaisser encore, beaucoup de merdes que je ne gère pas de la bonne façon, même quand j’essaye sincèrement manifestement. Mais c’est comme ça. J’expliquais, c’est tout. Tu voulais savoir : tu sais. J’attends rien de plus. Il n’y a rien à faire de toute façon. C’est à moi de dépasser ça. A moi d’apprendre à dépasser ça. De… jsais même pas. Me détacher de l’influence familiale, sans doute. Mais en tant que dernier héritier, ils s’accrochent à moi. La preuve : ils ont même réussi à me faire me marier avec celle qu’ils avaient choisie. De plein gré en plus. »

La manipulation perverse faisait partie des activités familiales favorites. Les Rivers n’avaient sans doute pas atteint leur niveau de notoriété sans une certaine dose de fourberie. De toute façon, tout était bon pour atteindre son but. Y compris ce qui s’avérait sérieusement répréhensible. Sortir de cet état d’esprit n’était pas toujours simple, même si Alec avait rapidement compris que se faire plaisir causait souvent des dommages collatéraux. Oui, c’est un lien entre la politique et la pédophilie. Je l’assume.

« Désolé aussi. Pour ces fois-là. Pour les autres aussi sans doute. »/al>

Il perdait le compte à force.
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Alec Kaleb Rivers
Dim 20 Oct 2019 - 9:53
Manifestement, elle allait devoir s’y faire, à ne croiser Alec que dans des situations non seulement douloureuses, mais aussi totalement improbables. Il n’avait pas fini de la surprendre, que ce soit par son comportement vis-à-vis d’elle ou par les récits de ses péripéties. Car si Caitlyn avait l’impression de connaitre Alec, de le saisir, mieux que certains de ses amis, tout comme il la cernait mieux que certains des siens, il n’en restait pas moins imprévisible.

Enfin, sauf pour ce qui était de ses habitudes, bien sûr, et heureusement d’ailleurs, sinon jamais ne l’aurait-elle retrouvé.

Mais, non, elle ne s’était pas attendue à ce qu’il fasse le premier pas, cherche à s’expliquer. Tout comme elle ne s’était pas attendue à ce qu’il ne la repousse pas, et encore moins à ce qu’il continue à chercher à s’expliquer. Et elle n’avait pas compris, pas franchement réagi, prise de court et ne sachant pas trop sur quel pied danser. C’était tellement inattendu, tellement inhabituel surtout.

D’habitude, elle se voyait reproché son intérêt, sa curiosité. Son empathie également. Bien sûr qu’elle avait compris que ce n’était qu’un mécanisme de défense et qu’il ne faisait que suivre son instinct qui lui intimait de ne jamais montrer de faiblesse à qui que ce soit. Il n’empêche qu’elle avait fini par arrêter de les manifester, pour se protéger, pour économiser son énergie. Et aussi car elle avait d’autres soucis d’ordre personnel.

Oui, par bien des aspects, elle avait give up on him, s’était désintéressée de lui, éloignée finalement. Pourtant, sa présence ici aujourd’hui, ainsi que toutes les autres fois récemmen bien qu’il se soit souvent agi de hasards, prouvait bien que ce n’était pas totalement le cas. Encore fallait-il qu’elle ose l’assumer. Et alors qu’elle comprenait qu’il semblait pour une fois prêt à être écouté et entendu, elle espérait qu’il ne soit pas trop tard pour lui en donner la possibilité…

« En réalité, j’étais juste en cellule … de jsais pas quoi d’ailleurs. Je ne sais pas trop comment ils appellent ça. Bref, je suis tombé sur une ancienne connaissance de Poudlard qui n’a pas trop apprécié de voir ma gueule. Et je l’ai laissé me l’incruster dans le bitume. Il y avait des flics pas loin et ils nous ont embarqué. C’est un mec dont j’ai dû m’occuper pour les Supérieurs, il avait toutes les raisons de passer ses nerfs et moi toutes les raisons de le laisser faire. Bref ça a donné lieu à une conversation… éprouvante. »

Elle eut un petit sourire, un peu dépité sans doute, mais amusé. Amusé par la manière dont il relatait ça, sans être moqueur ni réellement joyeux. Elle n’était pas sûre d’avoir tout compris, mais en même temps elle avait l’impression que oui. C’était à la fois très flou et très clair. Un gars auquel il avait été confronté quand il était du côté des méchants, et tous savaient à quel point il pouvait être méchant de quel côté qu’il soit… et s’en vouloir par la suite.

Car même s’il faisait tout pour la persuader et surtout se persuader qu’il n’était pas quelqu’un de bien, de fréquentable, qu’il était violent et dangereux, elle savait aussi bien que lui que ce n’était pas toute la vérité. Et qu’il avait certes tendance à trouver dans l’agressivité, physique ou verbale, la solution à ses problèmes… mais que derrière, au fond, ce mode de vie ne lui convenait pas, qu’il en souffrait et qu’il voulait changer.

Et par bien des aspects, elle pouvait comprendre. Elle n’avait pas le même vécu, les mêmes antécédents que lui, probablement était elle donc moins prédisposée que lui à développer des traits violents. Sûrement, même. Pourtant, elle était souvent tentée de se tenir responsable du malheur de ses amis. Oui, le sentiment de culpabilité, elle connaissait, tout comme elle connaissait le réflexe d’éloignement. Et finalement, la violence aussi. Même si certainement pas à la même échelle.

Et puis, elle avait beaucoup changé aussi, sûrement s’en était-il lui-même rendu compte la dernière fois, tout comme Doryan plus récemment. Pourtant, elle restait la samaritaine qu’il avait toujours connue et méprisée, celle qui justement se souciait un peu trop du bien-être d’autrui et était un peu trop prête à oublier le sien dans l’équation, celle qui agaçait et frustrait avec ses airs de Miss Parfaite aux yeux de ceux qui ne voyaient pas ses doutes et ses défauts.

« Merci. C’est déjà sympa d’avoir envie. Mais il n’y a rien à faire. Mon passé est ce qu’il est. Mes choix aussi. J’ai beaucoup de choses à encaisser encore, beaucoup de merdes que je ne gère pas de la bonne façon, même quand j’essaye sincèrement manifestement. Mais c’est comme ça. J’expliquais, c’est tout. Tu voulais savoir : tu sais. J’attends rien de plus. Il n’y a rien à faire de toute façon. C’est à moi de dépasser ça. A moi d’apprendre à dépasser ça. De… jsais même pas. Me détacher de l’influence familiale, sans doute. Mais en tant que dernier héritier, ils s’accrochent à moi. La preuve : ils ont même réussi à me faire me marier avec celle qu’ils avaient choisie. De plein gré en plus. »

C’était une première, vraiment. Il lui avait expliqué, il la remerciait. C’était à n’y rien comprendre. Oui, c’était vraiment une première qu’ils aient enfin réussi à parler, autrement que par des réponses au tac au tac et des malentendus. Ils étaient des handicapés de la parole, depuis toujours. Elle ne savait pas pourquoi, mais quelque chose faisait qu’ils n’avaient jamais réellement pu communiquer, s’exprimer, alors même que tous deux le voulaient. Aujourd’hui, ils avaient réussi. Ce n’était pas encore optimal, ils étaient loin d’une vraie discussion, mais c’était une première.

« Désolé aussi. Pour ces fois-là. Pour les autres aussi, sans doute. »

Et parce qu’une première ne venait jamais seule… Non, vraiment, elle ne s’attendait pas à ce qu’il s’excuse. Tout comme il ne s’était pas attendu à ce qu’elle s’excuse, elle l’avait bien vu. Mais elle appréciait. Tout comme elle appréciait le sourire tendre qu’il lui avait adressé, ainsi que les explications qu’il lui avait fournies, et globalement toute cette petite heure qu’ils venaient de passer ensemble.

« C’est pardonné. »

Et elle aurait été tentée de rajouter "depuis longtemps", mais peut-être n’était-ce pas tout à fait vrai, vu la sensation désagréable qu’elle avait parfois en travers de la gorge…

« Et je sais que je suis mal placée pour ce genre de conseil, mais t’es pas obligé de faire ces démarches là seul. Encaisser, dépasser, te détacher… c’est sûr que personne ne pourra le faire à ta place, mais ça ne veut pas dire que personne n’a le droit de t’aider. »

Elle-même y travaillait, à accepter l’aide des autres, la demander même. Mais c’était pas facile. Et ce soir, elle n'attendait pas de lui qu'il y arrive. Elle voulait juste qu'il l'entende.
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Caitlyn Louise Twain
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Caitlyn Louise Twain
Lun 21 Oct 2019 - 19:51
La fatigue faisait tomber ses barrières. Se trouver face à cet homme, face à ses propres erreurs tandis que Kezabel avait disparu lui semblait trop à encaisser. Tout semblait futile à côté de ça, ses propres démons y compris. Comme si tout ce pour quoi il se battait jusqu’ici n’avait plus d’intérêt parce qu’aujourd’hui, justement, il n’avait plus d’armes pour se battre. Par même d’ennemis sur qui tirer. Rien à quoi se raccrocher. Ça n’était pas vrai, bien sûr, mais la sensation était là, tenace, et l’épuisement le tiraillait à présent. Assez pour que l’honneur et l’orgueil finissent par se taire, laissant place à une envie de mettre les choses à plat, de s’excuser, de passer à autre chose. Marre de se prendre la tête pour des conneries sans intérêt alors que des amies mourraient là, dehors et que sa sœur ne lui donnait plus de nouvelles. Peut-être était-elle là-bas elle aussi, après tout, il n’en savait rien.
Alors oui, révéler des choses sur lui-même ne semblait pas si dur finalement. Nécessaire même. Ce besoin de parler, il existait, surtout face à certaines accusations. Ou peut-être cherchait-il justement à ce qu’on lui fasse mal, encore, sans doute de manière injuste. Ou pas finalement. Il avait surtout besoin de contact humain à l’heure actuelle. N’importe lequel. Surtout ceux auxquels il n’avait plus le droit d’ailleurs. Ce qui avait déclenché cette prise de bec la dernière fois. Mais il ne tenterait rien. Pas avec ce qui se passait à l’heure actuelle avec Mack. Elle n’avait pas réagi là-dessus d’ailleurs. Pas plus face aux révélations concernant la pédophilie de son oncle et le fait qu’il ai été mis face à ce danger, qu’il l’ait subit de plein fouet. Oui, ça le blessait mais d’un sens, quelle réaction attendait-il au juste ? Qu’on le délivre de son emprise, sans doute. Qu’on lui donne un mode d’emploi pour avancer. Mais elle n’en avait pas. Elle n’imaginait sans doute même pas ça. Alors que dire ? Face à un truc pareil lui-même fermerait sans doute bien sa gueule alors pourquoi attendre quoi que ce soit des autres. Kezabel avait trouvé les mots. Ça n’avait rien résolu – ou pas tout à fait – mais tout de même. C’était pour ça que ça ressortait maintenant, il le savait bien. Pour ça que ça le hantait. Parce que son image à elle, le hantait. Son visage qui s’effaçait alors qu’elle pouvait bien subir toutes les horreurs du monde là bas ou ailleurs. Qu’elle pouvait être déjà morte.

« C’est pardonné. »

Il sortait de ses pensées soudainement, posant un regard calme sur Caitlyn. Presque doux étrangement. Il lui semblait qu’ils s’esquivaient depuis tellement longtemps. Pour autant, cette confrontation n’était pas tout à fait ce qu’il aurait pu imaginer. Mais soit.

« Et je sais que je suis mal placée pour ce genre de conseil, mais t’es pas obligé de faire ces démarches là seul. Encaisser, dépasser, te détacher… c’est sûr que personne ne pourra le faire à ta place, mais ça ne veut pas dire que personne n’a le droit de t’aider. »
« J’essaye Cait.. j’essaye. »

C’était la pure vérité. Ça faisait des années maintenant. Pas qu’il soit particulièrement doué à ce jeu-là, c’était certain, mais il essayait d’avancer, d’apprendre à appeler à l’aide, de chercher des solutions.

Ils étaient restés là un moment, lui sortant de nouveau de quoi boire, discutant encore un peu avant qu’elle ne s’en aille. Il lui avait fait visiter les lieux, refermant la porte aux confessions pour la soirée avant de lui souhaiter une bonne nuit. Pourtant, juste avant qu’elle parte, il l’avait rattrapée le temps d’une fraction de secondes.

« Hey Cait. Faudra que tu me le dises un jour à ton tour ok ? Ce qui se passe. »

Parce qu’il y avait autre chose. Quelque chose de nouveau, de grave, d’important, qui la bouffait corps et âme et il le voyait. Mais elle n’était manifestement pas prête à en parler non plus.

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Alec Kaleb Rivers
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