| Ven 9 Nov 2018 - 21:15 20 Octobre Le froid l’étreignait, incisif, perçant, insistant là, partout tout autour de lui. Il l’englobait, entrait dans ses petits poumons qui gelaient, le forçant à la toux qui semblait alors lui déchirer la plèvre, l’engloutir tout entier dans cet espèce d’état de coma, le rendant presque gélatineux, lui, l’enfant hyperactif, le gamin impossible à gérer, le môme rejeté. Il s’était enfuit, bien sûr, il n’aurait pas dû. C’était une erreur, c’était certain bien entendu, mais ça ne l’est pas toujours dans l’esprit d’un petit garçon que l’on force à quitter ses parents car il n’est pas assez bien. Trop ou pas assez, il faut choisir, mais jamais dans les cases. En constante recherche d’attention, en insatiable colère, l’enfant s’était fait connaître avant de s’évanouir dans la nature, auprès d’autres gamins, auprès de préados peu recommandables. Il ne les recommanderait pas d’ailleurs, plus vieux, quand il aurait prit deux trois nouvelles claques dans la gueule. Quand il aurait été rattrapé deux trois fois, qu’on lui aurait passé deux trois savons, avant de tenter une nouvelle technique pour le plier un peu plus, le forger ce gamin dont personne ne sait que faire. Ce gosse si peu malléable qui ne se laisse pas faire, qui n’accepte rien, qui fait toujours trop de bruit. Puis qui se tait. Qui traîne dans les rues alors qu’il est trop tard, qu’il fait trop froid. Qui se souvient quand, enfant, il a finit par ne plus avoir de toit au dessus de la tête et qu’il est rentré pour trouver une maison vide. Pour attendre sur le pas de la porte sans vraiment y croire. Maman est à Shanghai, papa à Okinawa. Encore faut-il réussir cet accord entre les deux pays, pour le bien de l’entreprise. Pour éviter de virer des employés, ou pour en avoir un peu plus. Quelque chose comme ça. Quelque chose comme ça. C’était aussi toujours un peu ça quand il se perdait dans les grandes villes, quand il s’inventait un nouveau lui chaque mois, qu’il se redéfinissait un petit peu plus. Qu’il se perdait aussi, bouffé par la dépression. Lui le gamin si vif avait perdu sa flamme. Il s’était éteint là, quelque part dans les ruelles. Quelque part entre ses drogues. Dures, douces, humaines ou solubles. Et en attendant, le petit garçon pleure dans le froid et souffle sur ses doigts. Et celui qu’il est devenu se réveille, en sueur dans son lit, le souffle court, la rage au cœur. Il se sent incapable, seul et impuissant. Il enrage de ne pas pouvoir faire plus. Et puis il n’est plus capable de dormir non plus d’ailleurs. Alors il se lève et prend sur lui. Il fait un repas, les autres auront des douceurs au petit déjeuner. Ça remontera peut-être le moral de la nouvelle arrivante, celle qui a bien plus de bleus sur le cœur que le garçon aux doigts gelés d’antan. Alors il va travailler, alors qu’il fait encore nuit. Il se perd dans la forêt pour ramasser herbes et petites plantes. Et il surprend son boss à avoir tout avancé tandis que l’aube n’est même pas complète. Après sa période d’apathie, le petit garçon n’a plus cessé de courir, de peur de se faire happer par les ombres de son passé. | |
| Takuma Ishida HayatoGénie de supérette Takuma Ishida Hayato Âge personnage : 22 ans Hiboux postés. : 5488 Date d'inscription : 27/02/2010 Crédits : A[-]P - Disney Fantasy Double Compte : Marek, Maxence, Sovahnn, Alec, Jordane et Callum
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