And the winner is .... [caitlyn]

Samedi 21 novembre 2015


Ma mère m’a dit que  Douglas rentrait pour le week-end. Toutes mes condoléances, Warren. Pas la peine de lui passer le bonjour de ma part. Connor. Il lut, relut la lettre de son cousin qui venait d’arriver, il ne put s’empêcher d’avoir un petit rictus amusé bien que la situation ne prêtait franchement pas à rire. Non, personne n’était mort, malgré le condoléance de sa lettre, c’est juste que….  Douglas, Warren le considérait comme mort, inexistant. Une espèce de débris qu’il n’aimait pas voir dans les parages. S’il détestait sa famille, ou plutôt qu’il avait quelques difficultés énormes avec eux, Douglas était probablement la personne qu’il supportait le moins, celle qu’il haïssait viscéralement. Son grand frère, son aîné. Douglas apparaissait une ou deux fois dans l’année –et encore- depuis qu’il était sorti de Poudlard c’était parfait,  le reste de l’année il le considérait juste comme … rien. Inexistant, ou mort. C’était plus simple ainsi, et d’ailleurs, même ses parents ne parlaient jamais de lui en dehors de ses petites venues.

Douglas, n’était pas un fils prodigue, il n’était pas le chouchou de la famille, comme pouvait l’être Connor qui était clairement le préféré de tous. Il n’était pas spécialement intelligent, il n’était pas con non plus, c’était une version légèrement améliorée de Melvin,  le tas de muscles mais en version plus retord. Il n’avait pas réellement fait de tort à la famille, mais il ne l’avait jamais rendue fière. Douglas n’était pas grand-chose, Douglas ne ferait rien d’important. Mais Douglas était libre.

Enfant, Warren adulait, admirait son grand frère de 5 ans son aîné. Il était beau, il était fort, il pouvait lui parler de Poudlard, lui apprendre quelque trucs. Mais Douglas, au final était juste … bête, méchant, humiliant. Aussi bien avec lui, qu’avec ses cousins.  Il était lui, c’était son caractère. Probablement que c’était sa manière d’être jaloux de Warren –ou de Connor- qui avaient  beaucoup plus d’attention que lui. Probablement que c’était sa manière, cruelle de se venger.  Mais ce n’est qu’à son entrée à Poulard que tout avait changé, lorsqu’il avait compris que sa famille avait tort. Lorsqu’il entra en conflit avec eux, mais au final, surtout avec Douglas. Par ce qu’ici, il n’y avait pas leurs parents pour arrêter leurs querelles. Par ce que dans l’école, chacun y allait de sa méthode. Et ils étaient, tous deux des Tveit. Des Tveit, ça ne chouine pas, ça ne pleure pas. Malgré la douleur, malgré les sentiments, les ressentiments. Les Tveit, sont juste forts.

Il ferma les yeux, inspirant doucement sur son lit. Il devait se calmer, absolument avant de Douglas arrive. Par ce que non seulement, il allait devoir se taper, le reste de sa famille –tantes, oncles, grands-parents- mais aussi Mily, et en plus son frère. Ca faisait un petit peu beaucoup pour ses nerfs qui étaient un peu à fleurs de peau ces derniers temps. D’ailleurs quand Enzo lui avait appris la mort de Charleen, il avait reporté sa haine sur la pauvre Mily, il avait manqué la frapper, réellement. Pas juste un foutu sort, pas juste un cri, avant de reprendre de justesse le contrôle de lui-même. Et dans un sens cela lui faisait peur. Et il se demandait si ses parents n’allaient pas finir par avoir ce qu’ils voulaient arriver à le faire craquer, à le faire devenir assez dingues, arriver à le contrôler. Et il tentait de se rassurer en se disant que cela arrivait à tout le monde de perdre son sang-froid, qu’après tout Mily aurait pu être en rapport avec la mort de la petite Pouffy.

Aujourd’hui, il allait devoir bien se comporter.
Aujourd’hui, il allait devoir rendre fier sa famille.
Aujourd’hui, il allait devoir prouver qu’il était meilleur que Douglas et sous de nombreux points.

Ca ne serait en soit pas trop compliqué, par ce qu’il restait quand même, après Connor, celui qui pourrait aller le plus loin dans la vie, celui qui pouvait encore réussir malgré son comportement et son trop plein d’amour pour les nés-moldus, pour les plus faibles. Ca ; ses parents étaient certains de pouvoir le faire changer.

Il finit par se lever de son lit, finit de se préparer, vérifiant surtout qu’il était bien apprêté. Et il alla rejoindre ses  parents ainsi que Mily –et son « grosbidou »- en attendant le reste de la famille. Il imagina Connor, tranquillement à Poudlard, qui devait savourer le fait de ne pas être-là. Le petit con.

Et, bientôt tous étaient arrivés, et le déjeuner avait commencé, aussi chiant, barbant, horrible qu’il l’aurait imaginé. Par contre ce à quoi il ne s’était pas attendu, c’était les regards insistants que Douglas jetaient sur Mily. Tiens, peut-être qu’il pourrait lui refourguer la grognasse au frangin ? Non, la pauvre, même-elle ne méritait pas ça. Et la Mily en question, semblait d’ailleurs plus gênée et ennuyée qu’autre chose. Il se doutait qu’elle avait envie de dire quelque chose mais dans cette société patriarcale, tant qu’ils n’étaient pas seuls, elle préféra simplement se taire ; Et soudain, il comprit ce qu’il clochait. Il comprit pourquoi elle semblait aussi mal à l’aise. Il était en train de lui faire du pied, du genou ou pire vu qu’ils étaient assis à côté.

«Douglas, laisse ma femme tranquille, je te prie.»

Ce fut la première « offense ». Mily était un boulet, mais c’était son boulet,  tout comme était le sien, ils avaient donc le droit mutuellement de se traiter de s’emmerder comme pas possible, mais il n’apprécierait pas que son frère fasse cela. Allez comprendre. Et Douglas, continua. Sur divers sujets. Tout ce qu’il pouvait trouver, faisant visiblement exprès de faire tourner le plus jeune en bourrique. Ce mec était franchement ridicule, pathétique et risible. Il ne devait pas faire attention à lui. Il devait l’ignorer, ouais, faire comme s’il n’existait pas, comme si c’était un vieil ennemi imaginaire. Allez ducon, va faire tes blagues pourries tout seul. C’est ce qu’il s’était dit, c’est ce qu’il s’était promis, entre deux « avortons », autre petit nom tous doux. Entre deux autres humiliations.
Alors pourquoi, lorsque son frère, caressa doucement la joue de Mily, cela suffit à lui faire péter un cable ? Pourquoi ? POURQUOI.  C’était quoi encore ça ? Après l’avoir sauvé … d’une possible pas mort à Poudlard –par ce que la sang-pure qu’elle n’était ne risquait pas grand chose des sups’-, maintenant il l’avait la sauver du lourdingue qu’il était ? Les voir se battre aurait pu être distrayant, par ce qu’il savait qu’elle aurait fini par craquer et l’aurait giflé et les choses auraient pu être intéressantes, très divertissantes, même. Alors pourquoi est-ce qu’il avait sorti sa baguette, pourquoi est-ce qu’il avait expulsé Douglas contre un mur et lui hurlant de pas toucher  sa femme ? Cela ne présageait rien de bon.
Et à cet instant précis, il sentit déferler en lui cette vague de haine, cette vague de perte de sang-froid. Celle qui lui fit perdre la raison ; Celle qui lui permettrait de se défouler. Par Merlin, merci, il n’était pas non violent comme Connor –quelle connerie, ça aussi-.
En moins de temps qu’il faut le dire pour dire « ouf », il se retrouva à son tour projeté contre le mur. Forcément, le frangin n’allait pas se laisser faire, et personne n’interviendrait pour les arrêter. Il pouvait sentir peser sur lui –sur eux- tous les regards. Il ne devait pas les décevoir.
Roh. Bordel, voilà, encore autre chose. Pourquoi est-ce qu’il en était là ?  Cette situation allait le rendre fou. Mais ce n’était pas le moment de se poser trop de questions. BASTON. – Merci Melvin pour cette réplique culte-… s’il ne voulait pas être bastonné et finir à Saint Mangouste. La suite est un peu brouillonne dans son esprit, les sorts avaient un peu plu.  Lorsqu’il retrouva un semblant de calme, il avait à peu près partout, notamment au niveau des côtes et des poings. Sa lèvre avait déjà probablement doublé de volume, son pissait le sang, mais il avait eu le dessus.

Minable. Minable. Minable C’est toi le putain de minable. Et c’est moi qui ait gagné, bouffon.

Il eut un petit rire sarcastique, savourant pleinement cette victoire. Il jeta un regard vers la table, ou les « adultes » finissaient de prendre le thé comme si la scène était tout à fait normale.
Il avait gagné. Ils étaient fiers.
Il avait gagné. Il avait prouvé la place qu’il avait parmi eux.
Il avait gagné.  Non. Ils avaient gagné.
Il se passa un revers de manche sur le nez pour enlever le sang qui coulait et surtout pour cacher la panique qui était en train de le gagner totalement à cette réalité dont ils faisaient fasse. Ce n’était pas possible. Ce n’était pas possible. Il devait reprendre contenance.

«Je reviens, je vais faire un tour. Je crois que Douglas a besoin de soins. La pauvre, ça serait dommage que son physique qui est son seul atout, devienne un peu plus … normal. »

Il se retint tout juste de lui coller un petit coup pied dans la cotes, ce qui serait trop lâche mais si jubilatoire et il transplana  un peu plus loin, toujours dans le quartier sorcier. Il alla s’asseoir sur un banc et tenta de retrouver ses esprits, essayant d’oublier en plus de la peur,  de la panique, la douleur qui le submergeait totalement.

Liverpool, Grande Bretagne

Ce quartier, elle le connaissait par cœur. Ces rues, ces maisons, ces parcs urbains, elle les avait foulés tellement de fois. Dans un sens ou dans l’autre, en marchant, en courant, à trottinette ou à vélo, seule ou avec ses amis, fuyant Cassie ou poursuivant mon petit frère, s’aventurant toujours plus loin jusqu’à connaître une bonne partie de la ville. Aujourd’hui, c’était comme elle je ne reconnaissait plus rien. Rien n’avait changé pourtant, elle le savait bien, mais il y avait quelque chose de différent. Ce quelque chose qui faisait que rien n’était plus pareil. Quelque chose dans l’air, dans le mouvement des feuilles sur les arbres, dans la forme des ombres sur la route. Ou bien simplement quelque chose en elle.

Capuche sur la tête, mains dans les poches, le quartier était désert mais Caitlyn avait comme l’impression de sentir sur elle des regards. Ceux des enfants curieux et méfiants, ceux des ados condescendants, ceux des parents inquiets et ceux des voisins pleins de jugement. Ceux qu’on réservait pour les nanas qu’on voyait marcher, tête baissée, dos vouté, comme une faucheuse vêtue de noir, et alors on s’écartait pour la laisser passer en espérant qu’elle ne s’arrête pas trop près. Et le silence planait tel un voile lourd et malaisant, l’ambiance qui régnait comme le plus oppressant des dictateurs. Pourtant aujourd’hui, malgré les apparences, malgré les circonstances, Caitlyn était sereine. Détendue.

C’était le jour de ses dix-neuf ans. Elle l’avait réalisé en fin de matinée, et avait fait la première chose qui lui était passée par la tête : rendre visite à sa famille. Comme pour leur annoncer, comme pour fêter avec eux. Pourtant, elle ne se sentait pas particulièrement triste, comme si leur absence en ce jour spécial ne lui pesait plus, comme si leur mort ne la peinait plus. Elle était étrangement en paix avec tout ça, c’était presque déroutant. Et quelque part, oui, elle avait presque l’impression qu’elle s’en voulait un peu.

Face au tas de briques et de cendres qui gisait là où se dressait jadis la maison, elle perdit la notion du temps. Debout pendant de longues minutes, puis appuyée au lampadaire éteint, finalement assise en tailleurs à même le trottoir, elle s’abandonna à ses pensées, s’affranchissant de tout le reste. Des souvenirs se mélangeaient dans son esprit, pourtant c’était comme si elle avait la tête vide et ça faisait du bien. Son cœur qui battait était la seule chose qu’elle pouvait entendre et elle se concentra dessus, grava son rythme rapide et irrégulier dans un coin de sa mémoire.

Et puis elle se leva et s’avança, comme à chaque fois qu’elle venait là, se hissant sur les restes de la maison qui avait brûlé. C’était devenu un peu son rituel. Après de longues minutes passées les yeux fermés à humer l’air et à s’en imprégner, elle finit par s’en aller. Elle passa au cimetière, resta un moment sur la tombe qui, elle le savait, était vide et purement symbolique. Finalement, se mettant à l’abri des regards derrière la chapelle, elle transplana à Londres et rejoignit le Portoloin pour rentrer.



Westminster, Londres, Grande Bretagne

De nouveau à Londres, elle ne savait pas trop pourquoi. Comme souvent, ces derniers temps, elle faisait des allers-retours entre la capitale britannique et la Norvège. Pour autant, elle n’avait pas spécialement envie de revenir habiter sur l’île. La forêt et la neige lui convenaient bien, la solitude et l’anonymat aussi, même si elle semblait parfois chercher justement la compagnie et le contact. Au fond, elle ne savait pas très bien ce qu’elle voulait. Mais elle avait abandonné l’idée de vouloir savoir.

Quittant l’agitation de Soho, elle laissa ses jambes la porter sans se soucier du chemin qu’elles prenaient, découvrant des quartiers qu’elle ne connaissait pas. Elle aurait presque pu jouer aux touristes et contempler les bâtisses ou monuments devant lesquels elle passait, mais ça n’était pas le but. Elle n’avait pas de but. Elle errait, attendait que le temps passe et qu’il soit l’heure pour elle d'aller travailler.

Et puis soudain, sorti de nulle part, elle vit une silhouette se matérialiser quelques pâtés de maisons plus loin. Un sorcier venait de Transplaner là, en pleine rue… comme s’il ne risquait pas d’être vu par des yeux indiscrets. Avait-il une raison de se croire à l’abri des regards ? Ou était-ce un pur coup de chance qu’elle ne soit pas une moldue ? Les sourcils froncés, jetant un regard à droite à gauche, Caitlyn continuait à avancer, et le vit s’asseoir sur un banc. Ce fut à cet instant qu’elle le reconnut.

« Warren ? »

Elle était encore assez loin, ne savait pas trop s’il pourrait l’entendre, mais elle pressa le pas pour le rejoindre. Et plus elle s’approchait, plus elle pouvait réalisait que quelque chose clochait. Sa posture, tout d’abord, affalé sur le banc, presque abattu mais étrangement tendu, agité. Puis les battements de son cœur, plus rapides que ceux qu’elle avait commencé à prendre l’habitude de percevoir autour d’elle. Et finalement, cette odeur métallique, si nauséabonde et si alléchante à la fois, et elle eut un mouvement de recul.

L’odeur du sang.

Ce n’était pas la première fois qu’elle y était confrontée, mais c’était presque plus difficile aujourd’hui que le soir où elle avait croisé Alec dans le parc. Parce qu’aujourd’hui, elle savait. Parce qu’aujourd’hui, elle comprenait.

Elle comprenait pourquoi elle avait soudain la salive qui lui montait, elle comprenait pourquoi elle n’arrivait pas à détourner son regard. Elle comprenait cette espèce de mélange entre fascination et dégoût. Et elle comprenait qu’une fois de plus, elle allait devoir lutter pour ne pas y succomber.

Le Tue-Loup. C’était à ça que ça servait, non ? Elle avait pris sa première dose hier, sa deuxième ce matin. Ça allait bien se passer. Elle n’allait pas perdre le contrôle, elle n’allait pas devenir une cannibale ni se transformer en prédateur, tout allait bien se passer. L’essentiel était de ne pas se mettre à paniquer, de rester calme et de faire comme si de rien n’était.

« Hey. Je m’attendais pas à te croiser là. Ça va ? Qu’est-ce qui s’est passé ? »

Elle resta à quelques mètres de lui, s’efforçant de faire passer sa peur pour de l’empathie et sa distance de sécurité pour du respect de son espace personnel. Après tout, elle était vraiment inquiète pour lui.

Mais cette fois, elle était inquiète pour elle-même aussi.

Il devait se calmer. Tout reprendre depuis zéro. Essayer de raisonner. Oui voilà, c’était la meilleure chose à faire. Rien n’était si grave que ça, n’est-ce pas ? Il n’avait tué personne, il n’avait pas choisi le camp de ses parents, il était toujours lui-même ; un lui-même beaucoup plus nerveux mais quand même-. C’était normal, non, d’aimer que l’on soit fier de soi ? Même s’il n’appréciait pas ses parents, c’était peut-être juste humain de vouloir les rendre fiers, surtout pur faire chier son frère à vrai dire. Oui voilà. C’était juste cela, il ne changeait pas totalement il n’était pas en train de basculer obscur ! Il inspira, arriva à retrouver un peu de sang son froid. Mais son esprit continuait de bouillonner ! Peut-être qu’il pouvait tirer parti de tout cela ? Peut-être… Peut-être, mais ça serait à double tranchant, il n’aurait pas le droit à l’erreur et … Warren ?! Hein ? Pourquoi est-ce qu’il entendait son prénom poppé dans son esprit. Non. Il secoua un peu la tête et comprit rapidement qu’en fait ce n’était pas une voix dans son esprit, mais une voix qui venait juste du monde réel. Cela lui avait pris probablement dix ou quinze secondes, peut-être plus avant d’arriver à sortir totalement de ses pensées pour regarder la silhouette qui était à présent à côté de lui. Caitlyn ?! Il fronça les sourcils, et se rappela qu’il avait mal à de divers endroits et qu’il ne devait pas être des plus présentables, mais par rapport à son frère il s’en tirait plutôt bien. Et il en ressentait aucun remords, juste une fine joie. Mauvais garçon, c’était mal réellement, mais il n’y pouvait rien, il le haïssait beaucoup trop pour s’en vouloir, et son frangin l’avait bien cherché de toute manière. Si c’est une bonne excuse !

« Hey. Je m’attendais pas à te croiser là. Ça va ? Qu’est-ce qui s’est passé ? »
«Pourquoi tu restes aussi loin ? Je ne vais pas te manger, te frapper ou te tuer, ne t’inquiètes pas. » tenta-t-il de plaisanter. Il lui fit un vague sourire avant de continuer «Oui, oui ça va, enfin à peu près, c’est juste une embrouille entre deux frères, ça marche comme ça chez moi mais, je m’en tire bien, beaucoup mieux que lui. »

Silence, haussement d’épaule, il espérait ne pas avoir paru trop ravi à la dernière phrase, elle allait le prendre pour un taré. Il essaya de se reprendre, de se canaliser.

«Oui, j’ai un frère, en quelque sorte, mais je préfère juste l’oublier, c’est mieux comme ça…. avant que tu poses la question. Donc c’est normal que tu n’en ais surement jamais entendu parler… Bon et toi, quoi de neuf depuis la dernière fois… t’as pas super mine, mais je crois que c’est un peu l’hôpital qui se fout de la charité en disant cela… c’est bien ça l’expression, ou le proverbe, je sais jamais ce que c’est ?! »

Et la laissait répondre, et parler, ça serait aussi pas mal Warren par ce que la pauvre Caitlyn, n’avait pas franchement trop eu l’occasion de répondre quelque chose jusque-là, mais elle devait avoir l’habitude, il était bavard ; ce n’était pas nouveau.
Il commençait à se calmer, à se sentir mieux, presque heureux ou euphorique… bien que la douleur soit à présent plus forte, mais c’est pas grave, dans un certain sens c’était agréable, par ce qu’il l’avait fait, il avait eu le dessus…et qu’il était visiblement bloqué sur cette idée fixe.

Pourquoi avait-il fallu qu’elle rejoigne Warren ? Pourquoi s’était-elle manifestée à lui, alors qu’elle aurait très bien pu partir en sens inverse sans qu’il ne la voie et fuir cette situation qu’elle savait risquée et dangereuse ? Elle n’avait pas réfléchi. Elle avait suivi son instinct, ou plutôt ses instincts, qui tous deux lui intimaient de se rapprocher. L’un, humain, à vouloir s’assurer que tout allait bien, qu’il n’avait pas besoin d’aide, ou juste de compagnie. L’autre, animal, à vouloir humer à pleins poumons cette odeur qu’il dégageait à défaut de ne pouvoir y goûter. Maintenant, elle regrettait. Mais même si ce n’était pas trop tard – il n’était jamais trop tard – et qu’elle aurait pu partir – et le pouvait encore – à tout moment sans se soucier de ce qu’il penserait, elle n’arrivait pas à aller à l’encontre de ces deux élans qui, pour une fois, allaient dans le même sens.

Il n’empêche qu’elle avait peur. Elle sentait déjà les effets de cette fragrance métallique sur son organisme, sentait qu’elle était à deux doigts de perdre le contrôle, et redoutait de les voir lui échapper complètement. Elle repensait à Enzo, à la maîtrise dont il faisait preuve, aux fois où elle l’avait vu craquer. Il avait toujours eu une bonne raison, des circonstances qui justifiaient qu’il soit à court de ressources. Elle ? La simple vue d’un gars amoché suffisait presque pour la priver de tous ses moyens.

« Pourquoi tu restes si loin, je vais pas te manger, te frapper, ou te tuer, t’inquiètes.
- Tu sais que ça me donne encore plus envie de m’éloigner, ça ? »

Elle avait répondu sans réfléchir, du tac au tac. Ça aurait pu être vrai. S’il ne s’agissait pas de Warren ou d’un ami, cette remarque aurait eu le don de l’inquiéter encore plus que la vue des marques des coups qu’il avait reçus. Il lui était elle-même souvent arrivé de se battre, et elle se souvenait parfaitement des regards non seulement réprobateurs mais aussi craintifs auxquels elle avait eu le droit. Mais au-delà de l’appréhension qu’elle aurait effectivement pu avoir en voyant le sale état dans lequel il se trouvait, elle ne put s’empêcher d’être agacée par ce commentaire qu’elle interprétait comme une sorte de reproche moqueur.

« Oui, oui ça va, enfin à peu près, c’est juste une embrouille entre deux frères, ça marche comme ça chez moi mais, je m’en tire bien, beaucoup mieux que lui. »

Elle se dérida un peu, finit même par sourire, amusée à l’idée de Warren qui se chamaillait avec son frère. Même si, clairement, ça avait l’air d’être plus sérieux qu’une simple chamaillerie. En réalité, elle avait surtout l’impression qu’il venait de littéralement se battre avec ce frère dont elle n’avait d’ailleurs jamais entendu parler. Et que même s’il prétendait s’en être tiré mieux que son adversaire, il n’en menait pas large pour autant.

« Oui, j’ai un frère, en quelque sorte, mais je préfère juste l’oublier, c’est mieux comme ça…. avant que tu poses la question. Donc c’est normal que tu n’en ais surement jamais entendu parler… Bon et toi, quoi de neuf depuis la dernière fois… t’as pas super mine, mais je crois que c’est un peu l’hôpital qui se fout de la charité en disant cela… c’est bien ça l’expression, ou le proverbe, je sais jamais ce que c’est ?! »

Son sourire s’étira malgré elle. Elle avait oublié à quel point Warren pouvait être un moulin à paroles, et surtout à quel point il lui arrivait parfois de dire n’importe quoi. Expression ou proverbe, sérieusement ? Ça n’avait aucune importance de savoir ce le fait de dire "c’est l’hôpital qui se fout de la charité" était une expression ou un proverbe. Pourtant, la voilà qui répondait malgré tout à cette interrogation tout à fait existentielle. Parce qu'elle n'était pas Raven pour rien.

« Expression. »

Autant dire que, si Warren était loquace… Caitlyn, pour sa part était tout le contraire. Surtout quand l’odeur du sang se faisait plus impérieuse à chaque fois qu’elle ouvrait la bouche. Elle déglutit, essayant de ravaler cette sorte de nausée qui la prenait à la gorge. Il fallait qu’elle pense à autre chose.

« C’était quand déjà la dernière fois ? »

Il voulait avoir de ses nouvelles ? Quoi de mieux pour lui changer les idées.

« Ah oui, en septembre. Bah, j’ai trouvé un petit boulot dans une auberge, un endroit où dormir aussi, et heu… ben c’est tout je crois. Rien de bien palpitant. Quant au fait que j’ai mauvaise mine… bah, je sais pas, ça doit être mes règles. »

Mensonge. Mensonge cru, qui plus est, sans aucun filtre, sans aucune pudeur. Quelque part, à moitié inconsciemment, elle cherchait à le mettre mal à l’aise, à le choquer, comme pour qu’il arrête de lui poser des questions. Après tout, c’était un mec, et les mecs normaux ne stergiversaient pas sur les histoires de filles. D’autant plus qu’il n’avait pas de sœur – enfin, aux dernières nouvelles du moins – et que même s’il était marié, il ne devait probablement pas discuter cycle menstruel avec sa femme. Alors oui, elle espérait bien que cette explication suffirait à le dissuader de s'épancher sur le sujet.

« Et toi, quoi de neuf ? Et pourquoi vous vous êtes battus avec ton frère ? »

«Tu sais que ça me donne encore plus envie de m’éloigner, ça ? »

Où était passé son sens de l’humour ? Loin visiblement, ou alors, encore une fois peut-être était-ce juste lui qui n’était pas marrant ! M’enfin bon, quoiqu’il en soit, il devait répondre quelque chose, alors il haussa les épaules avant de lui faire un vague petit sourire :

«Promis, j’essaye de me soigner, concernant le fait de dire ses phrases stupides, mais ce n’est pas évident.»

Ouais, cela ne marcherait probablement pas, mais au moins il avait essayé ! Tout le monde n’avait pas le don d’amuser la galerie et souvent, il n’avait pas ce don-là à son répertoire, mais il continuait quand même à parler pour ne rien dire, à faire des plaisanteries pas forcément drôles ! Juste, par ce que ça faisait partie de lui ! Il ne tarda pas à lui expliquer qu’il s’était juste « embrouillé » avec son frère et après il lui dit que c’était normal si elle en avait trop entendu parler, il préférer l’oublier faire comme s’il n’existait pas ! Au moins, il avait réussi à la faire sourire, c’était toujours mieux que rien !

« Expression. »
«Merci, j’essayerai de m’en souvenir pour la prochaine fois ! »

Bon, si elle pouvait éviter de lui faire que des phrases monosyllabiques –enfin « phrases », façon de parler-, ça serait cool pour entretenir un peu la conversation, mais elle ne tarda pas à se remettre à parler, elle dit la dernière fois », et il bugua un instant en se demandant ce qu’elle voulait dire par-là avant qu’elle continue. A oui, cette dernière fois-là, pendant un instant, il avait cru qu’ils étaient allés plus loin et qu’il n’en avait aucun souvenir ! OUF. Pour peu qu’elle lui dise qu’elle aussi avait un truc dans son tiroir -bref qu’elle était enceinte-.

« Ah oui, en septembre. Bah, j’ai trouvé un petit boulot dans une auberge, un endroit où dormir aussi, et heu… ben c’est tout je crois. Rien de bien palpitant. Quant au fait que j’ai mauvaise mine… bah, je sais pas, ça doit être mes règles. »

Ses règles ? Comment est-ce qu’elle avait pu en arriver-là. Bon, il ne s’y connaissait pas franchement dans le domaine, comme tout bon homme qui se respecte… mais c’était étrange quand même comme excuse. Il n’avait jamais vu personne avoir cette gueule à cause des règles. Il haussa un sourcil perplexe et ne put s’empêcher de répliquer doucement :

«Ah, c’est pour ça que tu avais sale tronche tous les mois à Poudlard, je comprends mieux ! » ce qui signifiait, tu me prends vraiment pour un bon, mais je n’insisterai pas sur le sujet. «C’est cool pour le boulot, mais ça fait un peu juste non, un boulot, un endroit où dormir, et elle et où cette auberge ? Tu revois des Anciens ? »

Ouais, histoire de dire quelque chose, ceci dit, lui non plus n’avait rien de dire de palpitant, à part peut-être des choses pas flatteuses sur son frère, sa famille, Mily. Bref, les trucs habituels à vrai dire ! C’est ça, l’éternelle routine !

« Et toi, quoi de neuf ? Et pourquoi vous vous êtes battus avec ton frère ? »
«Moi, je cherche un appart pour y vivre avec Mily.. je suis un homme ravi, comme tu dois t’en douter. » Il pouvait vomir, là, n’est-ce pas ? « Et après, normalement en décembre, je vais commencer à bosser Au Ministère de la Magie, c’est pas encore tout à fait certain mais ça se profile plutôt bien ! Hum… dans la police magique et je vais essayer plusieurs services pour voir dans lequel je serai le plus compétent : les services de contrôle des usages illicites de la magie, les services de recherche des auteurs de crimes magiques et les services d’intervention et d’enquête.. Des genre de stage tu vois.» Il se passa une main dans les cheveux avant de continuer «Et pour mon frère, e bien ! Disons qu’il ne se conduit jamais bien et c’est un connard, il fait tout me chercher alors il m’a trouvé. Tout simplement ! »

Oui, voilà, c’était simple et concis, il n’allait quand même pas dire qu’il avait défendu la grognasse et qu’ils s’étaient donnés en spectacle devant leur famille, n’est-ce pas ? ca serait vraiment étrange ce genre de chose, même pour Caitlyn. Il y a certaines pratiques, qu’il valait mieux garder pour soi, mais peut-être que dans quelques minutes il changerait totalement d’avis.

« Ouais, je peux aussi être agressif à mes heures perdues, mais il faut vraiment me chercher ! »

Son sens de l’humour ? Oui, il était loin, très clairement. Ça faisait une éternité que Caitlyn n’avait pas ri. Elle était à fleur de peau, prenait tout au premier degré et n’était pas d’humeur à faire des blagues. Mais la remarque de Warren n’était pas vraiment une blague, qu’il ne prétende pas le contraire ! Bien sûr, elle savait bien qu’il n’allait pas la bouffer, mais ça n’en restait pas moins une critique : il lui reprochait la distance qu’elle avait laissée entre eux. Il ne pensait peut-être pas à mal, sûrement même, mais le fait était qu’il lui avait fait un commentaire et qu’elle n’était pas disposée à recevoir des commentaires.

« Promis, j’essaye de me soigner, concernant le fait de dire des phrases stupides, mais ce n’est pas évident. »

Mais il ne fallait pas qu’elle entre dans le débat, alors elle s’appliqua à ne pas renchérir, à accepter cette réponse en guise d’excuse sans en rajouter une couche, quand bien même elle aurait aimé cracher cet agacement qui l’avait submergée sans prévenir et juste passer ses nerfs sur lui ou sur n’importe qui d’autre. Heureusement, il changea de sujet, lui expliquant qu’il s’était en gros battu avec son frère, raison pour laquelle il avait si mauvaise mine… avant de lui demander pourquoi elle-même n’avait pas l’air en forme.

S’il y avait une chose dont elle n’avait pas envie de parler en cet instant, c’était justement le pourquoi du comment de son irritabilité. Et sincèrement, qui au monde avait envie de parler du pourquoi du comment de son irritabilité ? Personne. Ceux qui prétendaient justement que parler pouvait aider n’avaient rien compris. Elle essaya donc de le dissuader, mais c’était oublier à quel point Warren aimait avoir le dernier mot.

« Ah, c’est pour ça que tu avais sale tronche tous les mois à Poudlard, je comprends mieux ! »

Heureusement, il ne semblait pas vouloir s’épancher davantage sur le sujet, et elle lui laissa donc le fameux dernier mot, si ça pouvait lui faire plaisir. Elle se contenta juste de lever les yeux au ciel rapidement, mais elle savait que répliquer et se battre pour avoir raison aurait été en sa propre défaveur. Au final, Warren n’était ni stupide ni méchant, il avait bien vu qu’elle n’avait pas envie d’aborder les tenants et les aboutissants de son air à bout. Il avait simplement une tendance à la loquacité, et elle comprenait désormais que ça puisse déplaire à certains.

« C’est cool pour le boulot, mais ça fait un peu juste non, un boulot, un endroit où dormir, et elle et où cette auberge ? Tu revois des Anciens ? »

En réalité, c’était à double tranchant. Tant qu’il évitait les points sensibles, c’était presque agréable de discuter avec lui. Ça lui permettait d’oublier un peu ses ruminations.

« Pas tellement. Pas volontairement en tout cas. J’ai croisé Alec deux fois, c’était… étrange. J’ai vu Enzo aussi, il a l’air d’aller plutôt bien. Et puis j’ai appris que Rafael a pu sortir, je suis allée lui rendre visite. J’avais habité chez lui et Casey cet été. Ils ont l’air d’aller bien aussi tous les deux. »

Voilà pour les nouvelles.

« Moi, je cherche un appart pour y vivre avec Mily… je suis un homme ravi, comme tu dois t’en douter. »

Petit rire amusé. Ce genre de blagues, il pouvait continuer à en faire, elle ne lui en voudrait pas.

« Et après, normalement en décembre, je vais commencer à bosser Au Ministère de la Magie, c’est pas encore tout à fait certain mais ça se profile plutôt bien ! Hum… dans la police magique et je vais essayer plusieurs services pour voir dans lequel je serai le plus compétent : les services de contrôle des usages illicites de la magie, les services de recherche des auteurs de crimes magiques et les services d’intervention et d’enquête… Des genre de stage tu vois. »

Dans la police magique, le Warren ! Ça pouvait être bon à savoir, mais au-delà de ça, c’était chouette pour lui, qu’il ait pu trouver des stages.

« Ouais je vois, c’est trop bien ! »

Connaissant sa famille et leurs contacts, ça n’avait pas dû être trop compliqué, mais quand même, c’était une bonne nouvelle.

« Et pour mon frère, eh bien ! Disons qu’il ne se conduit jamais bien et c’est un connard, il fait tout me chercher alors il m’a trouvé. Tout simplement ! »

Froncement de sourcils.

« Qu’est-ce qu’il a fait ? »

Si Caitlyn avait été plutôt claire sur les choses dont elle ne voulait pas mentionner, Warren ne l’était pas tellement. En tout cas, pas assez pour qu’elle comprenne que lui aussi avait des sujets qu’il voulait éviter. Elle aurait pu s’en douter, vu le flou qu’il s’appliquait à instaurer autour de l’incident, mais elle avait plutôt l’impression qu’il cherchait à l’intriguer et à piquer sa curiosité. Et ça marchait.

« Ouais, je peux aussi être agressif à mes heures perdues, mais il faut vraiment me chercher ! »

Elle lâcha un nouveau petit rire. La situation n’avait rien de vraiment drôle, mais c’était Warren, il trouvait toujours un moyen de dédramatiser. Un peu comme Enzo ou bien Alec. Un peu comme eux tous qui avaient vécu l’Enfer et appris à relativiser, finalement

« Bon, je sais que ta famille est assez barge pour te reprocher de soigner tes blessures comme si c’était une marque de faiblesse ou que sais-je, mais tu t’es assuré que t’avais rien de grave ? Tu veux pas que je regarde quand même ? »

C’est ça, déride-toi, aventure-toi sur terrain glissant, baisse ta garde. Tu rigoleras moins quand la bête en toi reprendra le dessus. Tu crois que les belles paroles de ce garçon l’ont chassée ? Tu crois que ses malheurs l’ont adoucie ? Tu te trompes. Elle est toujours là, aux aguets, prête à revenir à l’assaut dès que l’appel du sang se fera plus fort et plus pressant que la conversation et les petites urgences de cet humain.

Il essayait de faire la conversation comme il le pouvait, comme à son habitude, il avait tendance à beaucoup parler, beaucoup trop, à poser trop de questions, mais tant pis. Ce n’était pas bien grave. Il était curieux de nature, et le pire qui puisse lui arriver c’est qu’elle lui dise d’aller se faire foutre et se casse, il n’était plus franchement ça près !

« Pas tellement. Pas volontairement en tout cas. J’ai croisé Alec deux fois, c’était… étrange. J’ai vu Enzo aussi, il a l’air d’aller plutôt bien. Et puis j’ai appris que Rafael a pu sortir, je suis allée lui rendre visite. J’avais habité chez lui et Casey cet été. Ils ont l’air d’aller bien aussi tous les deux. »
«Humhum ; ok, c’est déjà pas mal pour quelqu’un qui a croisé tout ce beau monde involontairement ! Enfin, je veux dire, dans une grande ville comme Londres –si jamais tu les as croisés là-, c’est pas étonnant, mais presque, ça fait un peu comme … comme si le Destin voulait qu’on continue à se voir. »

Instant poétique bonjour. Non, il ne plaisantait pas, c’est vrai que lui aussi avait croisé plusieurs personnes comme ça au pif. Après, forcément, lui était en contact encore avec pas mal de monde. Il avait des nouvelles de Connor de temps en temps pour savoir comment ça se passait à Poudlard, mais le plus jeune n’était pas des plus bavards sur la situation, ils parlaient généralement plus de rien, de blagues ou autres que de ce qui se passait réellement. Et puis dehors, il avait pas mal d’amis… Il lui raconta en quelques mots sa « nouvelle » vie, ou plutôt les nouveautés, qu’ils en étaient à chercher un appart avec la grognasse, et qu’il allait bientôt se remettre à travailler !

« Ouais je vois, c’est trop bien ! »

Ce n’est pas forcément ce qu’il aurait dit, mais globalement il était plutôt content, c’est juste qu’avec le Ministère infiltré ce n’était pas forcément ce qu’il aurait préféré faire ! Mais il n’allait pas se plaindre, il avait quand même trouvé quelque chose qui lui plaisait….en théorie du moins, il verrait bien sur le terrain ce qu’il en était réellement ! Il n’avait pas intérêt à faire honte à sa famille, ça c’était une chose certaine, mais il ne se faisait pas de souci, il n’était pas le sorcier du Siècle, mais il était quand même plutôt bon dans la plupart des domaines.

«Je te dirai ça quand j’aurais commencé ! »

Et il avait enchainé sur son frère avec qui il était loin d’être tendre.

« Qu’est-ce qu’il a fait ? »
«C’est compliqué à expliquer, mais, pour faire simple, on ne s’est jamais entendu…. Il n’est pas bête comme Melvin, mais disons qu’il n’est pas non plus le doué, c’est plus un Monsieur Muscle retors et compagnie... Et du coup notre famille a toujours eu une … un genre de préférence pour Connor et moi qui étions ds gamins plus calmes, plus réfléchis plus posés… même si depuis j’ai quand même perdu pas mal de valeur à leurs yeux. » Il haussa un peu les épaules et continua « Il m’a toujours cherché et là, il s’est vraiment montré déplacé envers Mily, alors certes je ne la supporte pas, mais c’est MA plaie, c’est moi qui l’emmerde et la réciproque est vraie. Enfin, la situation est très compliquée, c’est…… disons une sorte de rancœur bilatérale qui dure depuis toujours.»

Il haussa simplement les épaules, comme si c’était normal tout ça, mais d’une façon ça l’était, après tout, il n’avait que ça comme modèle de famille : la façon de voir des adultes et leur rudesse ; la rancœur de son frère. Il n’en avait pas été malheureux pour autant, c’était juste ainsi. Il n’était pas à plaindre, loin de là.

« Bon, je sais que ta famille est assez barge pour te reprocher de soigner tes blessures comme si c’était une marque de faiblesse ou que sais-je, mais tu t’es assuré que t’avais rien de grave ? Tu veux pas que je regarde quand même ? »
«Ouais on est tous barges dans cette famille ! Mais non ne t’inquiètes pas, c’est vraiment pas grand-chose, je pense que c’est principalement des contusions, des gros bleu, au pire j’me suis ptet fêlé une cote c’est rien de bien important ! Se prendre notamment quelques murs ç’a n’a jamais tué personne !»

Et il ne disait pas ça pour faire son homme fort, juste par ce qu’il le pensait réellement. Parce que c’était imbriqué dans son esprit. Il soupira doucement.

«Mais c’est très gentil de ta part de te soucier de moi. » Temps de silence, il avait bien remarqué qu’elle avait évité toutes les questions à son sujet mais qu’elle avait voulu en savoir plus sur lui. Il allait donc devoir faire attention à la tournure de ses phrases. «Bon je suppose que si tu es dans le coin, c’est par ce que tu es occupée, et que ça ne t’intéresse pas que je t’offre un café ou autres ?! »

Appâter par la bouffe, des fois ça marchait bien.

« Humhum ; ok, c’est déjà pas mal pour quelqu’un qui a croisé tout ce beau monde involontairement ! Enfin, je veux dire, dans une grande ville comme Londres – si jamais tu les as croisés là –, c’est pas étonnant, mais presque, ça fait un peu comme… comme si le Destin voulait qu’on continue à se voir. »

Le Destin. Oui, probablement était-ce le Destin qui la mettait sur le chemin de tous ces gens qu’elle connaissait. Et il s’amusait, lui jouait des tours, comme pour la tester, voir si elle tiendrait le coup, surmonterait les épreuves. Elle avait craqué face à Alec, rompu avec Rafael, coupé les ponts avec Casey… Qu’en serait-il de Warren ?

Clairement, Caitlyn aurait préféré ne jamais le croiser, en tout cas pas aujourd’hui, pas alors que ses sens et ses instincts se faisaient si présents. Mais quelque part, peut-être que ça lui faisait du bien aussi, de parler avec quelqu’un, de ne pas être seule. Tout dépendait du sujet de conversation bien sûr, et elle espérait qu’il aurait compris le message : ne pas parler d’elle.

« C’est compliqué à expliquer, mais, pour faire simple, on ne s’est jamais entendu… Il n’est pas bête comme Melvin, mais disons qu’il n’est pas non plus le doué, c’est plus un Monsieur Muscle retors et compagnie... Et du coup notre famille a toujours eu une… un genre de préférence pour Connor et moi qui étions des gamins plus calmes, plus réfléchis plus posés… même si depuis j’ai quand même perdu pas mal de valeur à leurs yeux. Il m’a toujours cherché et là, il s’est vraiment montré déplacé envers Mily, alors certes je ne la supporte pas, mais c’est MA plaie, c’est moi qui l’emmerde et la réciproque est vraie. Enfin, la situation est très compliquée, c’est… disons une sorte de rancœur bilatérale qui dure depuis toujours. »

Tout au long de son discours, elle était restée silencieuse et attentive, se concentrant sur ce qu’il lui expliquait, finissant par hocher la tête signe qu’elle avait compris l’idée. Enfin, autant qu’elle pouvait la comprendre… parce qu’elle se doutait bien qu’elle était loin de concevoir tout ce qu’impliquait le fait de vivre dans une une famille comme celle de Warren !

« Ouais on est tous barges dans cette famille ! Mais non ne t’inquiètes pas, c’est vraiment pas grand-chose, je pense que c’est principalement des contusions, des gros bleu, au pire j’me suis ptet fêlé une côte c’est rien de bien important ! Se prendre notamment quelques murs ç’a n’a jamais tué personne ! »

…

« Mais c’est très gentil de ta part de te soucier de moi. »

Ah ouais. Se prendre quelques murs, se faire quelques bleus, se fêler quelques côtes… normal, quoi !

« Ouais vous êtes vraiment tarés. »

Et une partie d’elle aurait voulu le plaindre, insister pour le soigner, le faire revenir sur Terre, parce que c’était vraiment invraisemblable à quel point ils pouvaient être perchés… mais dans l’immédiat, elle n’en avait pas la foi. Non, elle n’avait plus la foi de raisonner Warren alors que c’était comme nager à contre-courant. Et pas de méprise, elle n’était ni agacée ni en colère, simplement un peu lasse et pas vraiment d’humeur à vouloir prendre de qui que ce soit.

« Bon je suppose que si tu es dans le coin, c’est par ce que tu es occupée, et que ça ne t’intéresse pas que je t’offre un café ou autres ?! »

Tentative de changement de sujet ? Tant mieux. D’autant plus que contrairement à ce que croyait Warren – à moins que sa supposition ne soit que rhétorique… – elle n’avait pas grand-chose d’autre à faire. Et elle commençait à apprécier sa compagnie. Sauf qu’il y avait toujours cette odeur de sang qui planait autour de lui et lui irritait la gorge.

« À vrai dire je ne suis pas si occupée que ça, non… »

Elle eut un petit sourire qui se voulait taquin.

« Tu m’emmènes où ? Je connais quelques bars mais c’est peut-être un peu tôt… et surtout, j’ai pas spécialement envie de m’enfermer dans un bar enfumé et sans lumière. »

Ils finirent par opter pour une boite un peu plus adaptée à des sorties diurnes, et transplanèrent devant. Elle inspira profondément, essayant de se concentrer sur l’odeur des pâtisseries et du café et de faire abstraction de celle du sang qui séchait sur la lèvre de Warren.

« Par contre tu pourrais peut-être juste au moins te laver un peu histoire que t’aies pas l’air d’une racaille ? »

Il ne pourrait pas lui refuser ça. Elle le laissa partir s’enfermer dans les toilettes et alla s’asseoir à une table, attendant qu’il revienne pour commander. Lorsqu’il prit place en face d’elle, elle avait enlevé sa veste et son sweat, ne gardant que son t-shirt blanc tout simple, et attaché ses cheveux pour libérer sa nuque. Une fois leurs boissons arrivées, elle trempa les lèvres dans la sienne, but une gorgée, puis la déposa sur la table et leva les yeux vers Warren.

« Bon du coup, tu disais, toi et Mily, hein ? C’en est où votre histoire ? Tu t’en es remis de lui avoir sauvé les miches l’autre fois ? »

Caitlyn, ou comment mettre les pieds dans le plat en toute délicatesse.

Ouais, croiser autant de gens comme ça, dans une aussi grande ville, il fallait avoir beaucoup de chance, ou de malchance, surtout si c'était dans les quartiers moldus. Bien sûr que dans les quartiers sorciers les chances doublaient, triplaient voire plus. C'était logique. Il avait bien compris qu'il valait mieux éviter certains sujets, alors il répondait bien volontiers à ses questions, il essaya de lui poser un vague portrait de son frère, même s'il ne pouvait qu'être loin de la vérité de la complexité de leur relation, de la haine qu'il pouvait il y avoir entre eux, ou plutôt Doug pour lui. Quant à Mily, il est vrai que c'était peut-être étrange, mais il n'avait pas apprécié son petit jeu, il n'avait pas envie que cet andouille lui fasse du mal u lui témoigne de l'irrespect que lui lui en montre c'était normal, elle en faisait parfois pareil. Mais ça restait sa plaie, son boulet, sa femme. Et il avait enchaîné avec les blessures comme si c'était la chose la plus normale, par ce que lui, ça faisait partie des choses de la vie, il n'avait pas à se plaindre là-dessus. Il avait connu bien pire qu'une petite baston avec son père, et, malgré tout certains préceptes de sa famille restait bien ancré en lui et il voyait dans le regard de la jeune femme qu'elle semblait... dubitative ? Perplexe ? Pas d'accord ? Il ne savait pas trop. Elle n'allait pas l'air de trouver ça aussi normal que lui.

« Ouais vous êtes vraiment tarés. »
 « C'est juste une autre façon de voir les choses, dirais-je plutôt.»

Une façon étroite d'esprit, extrémiste et compagnie. Bien Warren, tu arranges bien ton coup là-dessus, heureusement que sur certaines parties, il avait réalité que ses parents avaient tout faux, mais il y avait encore probablement pas mal de travail à faire bien qu'il ne s'en rende pas franchement compte. Mais trêve de bavardage, il avait assez parlé de lui, il n'y avait de toute manière plus grand chose à raconter, il avait déjà fait le tour, pour l'instant de sa petite vie et vu qu'elle ne semblait pas avoir envie de parler et toujours alerte, il essaya autre chose.

« À vrai dire je ne suis pas si occupée que ça, non… Tu m’emmènes où ? Je connais quelques bars mais c’est peut-être un peu tôt… et surtout, j’ai pas spécialement envie de m’enfermer dans un bar enfumé et sans lumière. »

Il réfléchit quelques instants avant d'avoir une idée qui pourrait convenir à la jeune femme. Il n'y aurait pas d'alcool, ou pas celui qu'il préférait mais il préférait faire cet effort pour elle.

 « Donne-moi ta main, je nous y emmène.»

Et promis, ils arrivèrent en un seul morceau, déjà, il avait plus d'expérience que son cousin et en plus la jeune femme n'avait pas de fauteuil.. Warren salua le gérant qu'il connaissait un peu pour y venir de temps en temps avec Cassie, l'homme haussa un sourcil un peu perplexe en le voyant mais ne fit aucun commentaire.

« Par contre tu pourrais peut-être juste au moins te laver un peu histoire que t’aies pas l’air d’une racaille ? »
 «J'étais certain que ça donnait un certain style... mais ok, choisis ce que tu veux, je reviens. »

Sagement, il avait obéi à la jeune femme et était aller se débarbouiller. Il en profita pour se recoiffer un peu, comme il le pouvait avec sa main. Sa lèvre était enflée, mais sinon son visage n'avait pas trop morflé, probablement que certains bleus apparaîtraient le lendemain mais ça serait surtout au niveau du dos et du torse. Il se pencha un peu et la douleur dans les côtes se remit à le cuir,e il grimaça, mais inspira in bon coup. Ce n'était rien. Pas grand chose, rien qui puisse empêcher de passer une bonne soirée/journée. Il était revenu rapidement et elle ne commanda qu'à se moment-là, il prit comme d'habitude, c'est à dire surtout un grand café. Et c'est elle qui relança les hostilités.

 « C'est mieux comme ça, je fais plus civilisé ?» dit-il en lui lançant son plus beau sourire.
« Bon du coup, tu disais, toi et Mily, hein ? C’en est où votre histoire ? Tu t’en es remis de lui avoir sauvé les miches l’autre fois ? »

Il se contenta d'hausser les épaules.

 «Elle va comme une femme enceinte casse-couille. Plus ça va, plus c'est pire... mais je crois que sinon ça va à peu près.  En pleine recherche de maison. »

BERK. Vivre avec elle. L'enfer. Et il n'avait pas plus envie de s'étendre que ça sur le sujet.

 « Et toi alors, parle moi un peu de ce que tu as fais pendant... ces quelques semaines... enfin là c'est plutôt mois maintenant. Par contre ; ne t'inquiètes, je ne vais pas trop pouvoir m'éterniser, alors ce supplice ne sera pas long.»

Autrement dit, raconte lui quelques trucs et après il devra malheureusement revenir dans sa famille.

Non, Caitlyn n’en démordait pas, il n’y avait rien de normal à ne pas soigner ses blessures, qu’elles soient infligées par un ennemi ou par un parent ou les deux en un. Pourtant, il lui était arrivé et lui arrivait encore de minimiser les siennes lorsqu’elle en avait, mais de là à refuser des soins ou de s’en vouloir de les avoir acceptés… non, ce n’était pas normal.

« C'est juste une autre façon de voir les choses, dirais-je plutôt. »

Ouais, une façon arriérée et stupide, qui forçait les hommes à être grands et forts, les femmes à être belles et muettes. Elle n’avait même pas envie d’y penser. L’envisager suffisait à lui donner la gerbe, tant ces préceptes de Sang Pur la dégoûtaient. Et elle ne pouvait que plaindre Warren d’être un des descendants d’une de ces lignées de détraqués.

« C'est mieux comme ça, je fais plus civilisé ? »

Elle avait dû jouer sur les bonnes manières pour l’envoyer ne serait-ce que laver le sang qui avait coulé de sa lèvre meurtrie, et il ne se privait pas de le lui reprocher avec ironie. À sa démarche, aux grimaces qu’il esquissait parfois, elle se doutait bien que son visage n’avait à peine pris la moitié des coups. Mais tout comme elle ne voulait pas aborder certains sujets avec lui, elle n’insista pas davantage et se résigna à respecter son souhait de garder la face et souffrir en silence.

« Elle va comme une femme enceinte casse-couille. Plus ça va, plus c'est pire... mais je crois que sinon ça va à peu près. En pleine recherche de maison. »

En d’autres circonstances, elle aurait pu rigoler, le charrier, tout en se réjouissant pour lui. Être futur papa, chercher un appart… Des beaux projets de couple qui redonnaient foi en l’humanité. Sauf qu’il était tout à fait sérieux en insultant sa femme, et tout son discours prenait une consonnance particulièrement glauque et morbide.

« Et toi alors, parle moi un peu de ce que tu as fais pendant... ces quelques semaines... enfin là c'est plutôt mois maintenant. Par contre ; ne t'inquiètes, je ne vais pas trop pouvoir m'éterniser, alors ce supplice ne sera pas long. »

Elle eut un petit rire. Forcément, il retournait la situation, n’avait pas plus envie d’aborder ses soucis qu’elle les siens. Mais chacun son tour, alors elle finit par lâcher.

« Moi... ben écoute, moi c’est un peu la merde. Enfin… c’est comme si j’avais oublié comment on fait pour vivre normalement, tu vois ? Je sais pas, je crois que je suis restée bloquée sur ce qui s’est passé là bas, et j’arrive juste pas à me projeter, savoir où je vais… Du coup voilà. Mais je vis encore, la preuve j’ai vieilli d’un an avant-hier. Ça aussi c’est bizarre d’ailleurs. Bref. Faudrait que je trouve un truc stable et que je reprenne un peu le contrôle de ma vie, mais c’est pas facile. »

Content, le Tveit-Odair ?

Est-ce qu’il allait arriver à lui faire dire quelque chose sur elle ? Il l’espérait en tout cas. Il n’aimait pas la voir comme ça en sentant que quelque chose clochait sans pouvoir savoir ce qui n’allait pas, sans pouvoir essayer de l’aider si elle le souhaitait. Il le savait bien avec elle, elle était aussi têtue que lui, si elle ne voulait pas se faire aider, ce n’était même pas la peine d’insister, ais avant ça, il fallait comprendre la nature du (voire des) problème. Il avait donc essayé de lui faire comprendre qu’il aimerait vraiment avoir de vraies nouvelles mais comme il devait partir bientôt, elle pouvait résumer, beaucoup. Il n’insisterait pas longtemps. C’était vrai, il devait repartir bientôt, il ne pourrait donc pas s’attarder comme un mec lourd, comme il faisait d’habitude en somme.

« Moi... ben écoute, moi c’est un peu la merde. Enfin… c’est comme si j’avais oublié comment on fait pour vivre normalement, tu vois ? Je sais pas, je crois que je suis restée bloquée sur ce qui s’est passé là bas, et j’arrive juste pas à me projeter, savoir où je vais… Du coup voilà. Mais je vis encore, la preuve j’ai vieilli d’un an avant-hier. Ça aussi c’est bizarre d’ailleurs. Bref. Faudrait que je trouve un truc stable et que je reprenne un peu le contrôle de ma vie, mais c’est pas facile. »

Lorsqu’elle se remit à parler, il eut un petit sourire en coin, content d’avoir enfin réussi la faire parler un peu, ce n’était pas beaucoup certes, mais toujours mieux que rien. Il essaya d’analyser ces paroles, pour y voir quelque chose de plus, un indice. Il se passa une main dans les cheveux en essayant de trouver les mots les plus adéquats.

« Bon anniversaire un peu en retard du coup ! Tu aurais besoin de quoi exactement ? Je peux voir avec des…. Contacts… amis pour des colocs, ou autres… et après sinon je ne sais pas, si j’entends parler d’un truc pour un boulot je peux te prévenir ? Tu voudrais travailler dans quoi ?» Il hésita quelques instants avant de reprendre « Si tu as besoin d’argent, je peux aussi te dépanner, t’en donner c’est pas un souci, Caitlyn. Et n’y vois pas là une preuve de charité ou de pitié que sais-je. Disons que je préfère l’utiliser utilement, et je trouve ça utile, ton bien être… quoi que tu ais voulu par « truc stable ». Il n’y a que pour les relations ou j’peux rien pour toi, je ne fais pas encore entremetteur, mais je peux aussi me renseigner.»

Il lui fit un petit sourire, jeta un coup d’œil rapide sur sa montre. Si elle disait non, il ne pourrait pas insister, malheureusement il ne pouvait plus trop tarder. Il déposa d’ailleurs de quoi payer leurs boissons, finissant rapidement le fond de la sienne.

« C’est toi qui voit. Je ne peux rien te proposer par contre pour reprendre le contrôle de ta vie, par contre si tu trouves une astuce qui marche, je veux bien que tu m’en fasses part dans l’avenir ! Je crois que ça pourrait m’être utile également !»

Il haussa les épaules, et lui fit un petit clin d’œil, pour lui montrer qu’il comprenait un peu sa situation, juste un peu. Chacun avait ses soucis, mais il est vrai que niveau argent, toit et compagnie, il n’avait jamais été réellement inquiété. Un avantage de venir dans une grande famille fortunée.

Elle détestait être comme ça. Parler de ses problèmes comme s’il n’y avait rien d’autre dans sa vie. Parce qu’il n’y avait vraiment rien d’autre dans sa vie, en tout cas ces derniers temps, et elle en avait marre. Marre d’être la victime, marre d’être celle qui subit. Pourtant, quelque part, ça faisait du bien de dire tout ça. De parler. Warren était comme un grand frère pour elle, quelqu’un en qui elle avait confiance, malgré leurs points de vue parfois différents sur les choses. Aussi têtu l’un que l’autre, aussi fier et protecteur à la fois, c’était pas forcément compatible… mais au final, elle l’appréciait réellement, serait prête à tout pour lui et savait que c’était réciproque.

« Bon anniversaire un peu en retard du coup ! Tu aurais besoin de quoi exactement ? Je peux voir avec des… contacts… amis pour des colocs, ou autres… et après sinon je ne sais pas, si j’entends parler d’un truc pour un boulot je peux te prévenir ? Tu voudrais travailler dans quoi ? »

Elle se souvenait encore de leur dernière discussion. Elle en était exactement au même stade qu’en septembre. Toujours aussi paumée. Toujours aussi vulnérable.

« Si tu as besoin d’argent, je peux aussi te dépanner, t’en donner c’est pas un souci, Caitlyn. Et n’y vois pas là une preuve de charité ou de pitié que sais-je. Disons que je préfère l’utiliser utilement, et je trouve ça utile, ton bien être… quoi que tu ais voulu dire par « truc stable ». Il n’y a que pour les relations ou j’peux rien pour toi, je ne fais pas encore entremetteur, mais je peux aussi me renseigner. »

Et Caitlyn de lâcher un rire amusé. Elle qui redoutait de l’entendre dire des choses qu’elle ne voulait absolument pas entendre, devait avouer qu’il ne s’y prenait finalement pas si mal que ça.

« Ouais nan je crois que pour les relations c’est pas une bonne idée le truc stable. »

À deux reprises, elle avait essayé, s’était laissée emporter par les sentiments. Et à deux reprises, elle avait vu sa relation détruite, en partie par elle-même. Non, elle n’avait plus envie de quelque chose de stable, elle n’avait plus envie de s’attacher et encore moins de voir quelqu’un d’autre s’attacher à elle, parce qu’elle savait pertinemment qu’elle finirait par le blesser et qu’elle n’était plus capable de vivre avec ce poids sur ses épaules.

« Pour le reste, j’avoue que je ne sais pas trop. Je pense que je vais me débrouiller. Faudrait déjà que je sois prête mentalement, là c’est même pas encore le cas, donc surtout ne commence pas à chercher en mode sérieux. Tu peux t’informer, ouais, mais rien de certain… »

Il avait fini son café, semblait vouloir s’en aller. Elle finit le sien, le laissa payer pour elle. En d’autres circonstances, elle aurait peut-être protesté, mais pour le coup, il l’avait invitée et elle avait accepté, alors elle laissa couler. Tout comme elle avait ignoré sa proposition de la dépanner, ne retenant que l’idée qui avait précédé et la blague qui avait suivi. Elle n’avait pas envie de son argent. Pourtant, elle sentait qu’elle était bien plus proche que jamais de l’accepter… et c’était inquiétant. Dangereux.

« C’est toi qui voit. Je ne peux rien te proposer par contre pour reprendre le contrôle de ta vie, par contre si tu trouves une astuce qui marche, je veux bien que tu m’en fasses part dans l’avenir ! Je crois que ça pourrait m’être utile également ! »

Elle faillit rire à nouveau, se retint en se disant que ce n’était pas drôle, finalement réalisa qu’elle aurait sans doute dû rire malgré tout. C’était… tellement triste que c’en était drôle. C’était horrible.

« Ouais… Bon en tout cas merci pour le café. Et désolée pour… le reste. Et peut-être qu’on se reverra bientôt, ça serait cool, c’est peut-être justement comme ça qu’il faut faire pour reprendre le contrôle de sa vie… et surtout ce qui serait cool c’est qu’aucun de nous ne soit blessé ou dans la merde. »

Un jour, il faudrait vraiment qu’il apprenne à faire des phrases quand même un peu plus courtes et à moins parler, parce que là, il craignait qu’elle finisse par lui faire un bloclangue. Entre ses dires, son début de paroles et la connaissant, il y avait quand même une forte probabilité qu’elle soit agacée. Si bien qu’il fut assez surpris lorsqu’il l’entendit avoir un rire amusé, comme quoi, pour une fois, il ne s’était pas totalement planté !

« Ouais nan je crois que pour les relations c’est pas une bonne idée le truc stable. »

Il haussa un sourcil un peu perplexe à cela. Il pouvait comprendre, lui non plus ce n’était pas son truc les relations stables… bon ceci dit, peut-être que si Cassie était un poil plus coopérative, cela serait plus simple pour ça !

« Pour le reste, j’avoue que je ne sais pas trop. Je pense que je vais me débrouiller. Faudrait déjà que je sois prête mentalement, là c’est même pas encore le cas, donc surtout ne commence pas à chercher en mode sérieux. Tu peux t’informer, ouais, mais rien de certain… »

Il haussa les épaules, acquiesçant simplement, doucement. Il n’y avait rien à dire de plus là-dessus de toute manière. Il avait finalement repris la parole en parlant du contrôle de leur vie. Ouais, ça c’était quand même quelque chose d’important, pour lui probablement d’impossible ne serait-ce qu’avec ce foutu serment inviolable. Il se passa une main dans les cheveux en soupirant doucement tandis qu’encore une fois elle reprenait la parole

« Ouais… Bon en tout cas merci pour le café. Et désolée pour… le reste. Et peut-être qu’on se reverra bientôt, ça serait cool, c’est peut-être justement comme ça qu’il faut faire pour reprendre le contrôle de sa vie… et surtout ce qui serait cool c’est qu’aucun de nous ne soit blessé ou dans la merde. »
« Le jour où on se voir et où aucun des deux n’est blessé ou dans la merde, je crois que ça sera quand on sera enterré.» Quoi ? Non, il n’était pas pessimiste, juste réaliste. «Pour le reste et bien de rien pour le café, et promis, je ne forcerai pas trop sur les recherches ! de toute manières tu es probablement assez douée pour arriver à te débrouiller toute seule, alors bon, on va dire que je peux être là un peu comme une roue de secours.»

Il lui fit un petit clin d’œil avant de se lever, en faisant quand même attention à ses blessures. Une bonne nuit de sommeil et ça irait probablement mieux demain. Et puis tiens quitte à être marié à l’autre idiote, autant qu’elle lui serve, il pourrait lui demander un petit massage relaxant. Ouais. Bonne idée.

« N’oublie pas, n’hésite pas à me contacter si le besoin s’en fait ressentir ! Bonne soirée Caitlyn, et bon courage pour…. Pour tout en fait.»

Il se passa une main dans les cheveux avant de lui déposer un rapide baiser sur le front de la jeune femme, avant de lui faire un dernier signe de la main et de repartir vers la demeure familiale !

Fin pour moi