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We were good, we were gold ▬ Julian

 :: Londres :: Ouest de Londres :: ─ Kensington. :: • Hyde Park
Mer 21 Fév 2024 - 20:04
Dans les premiers jours de Mars 2017
Dans la matinée, à Londres – Côté Moldus

Elle peste, son pouls bien trop rapide pour exprimer la moindre sérénité. Alcyone a troqué son assurance pour une angoisse qu’elle n’est pas habituée à côtoyer, quelque chose qui aiguise le poison coulant dans ses veines. Tous, absolument tous, elle a envie de les briser d’un coup de baguette pour tracer son sillage entre leurs misérables existences. Ils la répugnent, ce qu’elle n’admet pas c’est qu’au fond il lui font peur. Phobie. Un suffixe qui n’a probablement jamais autant bien porté son nom alors que la Sorcière serre les mâchoires et sursaute au moindre klaxon.

Ce matin lorsqu’elle a ouvert les yeux ces derniers étaient marqués de cernes. Nuit blanche ou presque elle n’a pas réussi à fermer l’œil de la nuit alors que Trent ronflait comme un bienheureux à ses côtés. Elle l’aurait étranglé, elle l’a fait 100 fois dans ses songes éveillés.
Quelle tenue mettre ? Comment se déplacer ? Se diriger ? Par Morgane pourquoi a-t-elle pris tous ces risques pour un être qu’elle n’estimera probablement plus jamais ? La réponse elle la connaît, la repousse dans les contreforts de son subconscient pour ne pas y penser et encore moins l’assumer. Julian restera de ceux qui comptent, elle a fini par le comprendre puisque rien n’a été rationnel dans son comportement depuis qu’elle a croisé celle avec qui elle a passé une grande partie de son enfance et son adolescence.
Pourtant ces derniers temps son cœur semble se noircir plus encore, le sang qu’elle a sur les mains peut désormais se compter en litres et elle ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Malheureusement reste ce petit recoin qui persiste comme un irréductible, contenant si peu d’âme. Silas n’en fait même pas partie, ce Père qu’elle admire mais qu’elle n’aime pas comme on peut s’y attendre. Il est son mentor, son modèle, celui qu’elle met sans trembler sur un piédestal mais elle l’a bien compris : De sa part elle n’obtiendra jamais d’affect. Elle est son bon petit soldat, son sang, son héritage.

Alors qui a sa place dans cet espace si restreint ? Julian, manifestement. Puis Adonis, à sa façon. A leur façon. Enoch et Eunice n’y sont pas, chair de sa chair, jamais l’instinct ni l’amour maternel ne se sont déclenchés chez elle. Trent ? Elle le tolère, a de l’affection pour lui d’une certaine manière mais elle le pousserait sans ciller devant une baguette magique si cela pouvait lui sauver la peau. Elle a été l’incubateur de leur arrangement, il est une partie de l’image qu’ils véhiculent. Une assurance, en quelque sorte.

La Rafleuse s’est regardé longuement dans le miroir, grimace à l’appuie face à ce reflet qui lui a donné des hauts le cœur. Un jean ? Qui porte cette horreur ? Pourquoi s’infliger une telle ignominie ? Une couleur absurde et une taille qui ne met absolument pas son corps en valeur.
Est ce qu’ils le voient sur son visage comme elle n’est pas à l’aise, hors de sa zone de confort ? Elle le sait, tôt ou tard elle devra s’y habituer pour mener à bien sa mission et rester la meilleur. Le plus tard possible sera le mieux, et la voilà qui manque de hurler quand une moto passe près d’elle à grand renfort d’accélération.
Alcyone ne peut nier le soupir de soulagement qui lui passe dans le corps alors qu’elle passe les grilles d’un immense parc où s’alignent de nombreux platanes de part et d’autres d’un chemin. L’endroit est calme, peu peuplé à cette heure ci. Les cheveux attachés en une queue de cheval classique elle se font tant bien que mal dans la « masse », blottie dans un manteau qu’elle n’offrirait pas à sa pire ennemie. La mode Moldue est une calamité à ses yeux, les rictus de dégoût qu’elle ne cherche même pas à cacher alors qu’elle croise les Londoniens est une illustration parfaite de sa pensée.

Ô comme la Magie lui manque, sa baguette bien planquée dans le fond de sa poche. L’Anglaise est de ceux qui n’avancent que la tête haute, ici elle a l’impression de raser les murs et lorsque deux bambins la dépassent en riant elle a le Doloris qui la démange. Des insectes rampants, voilà ce qu’ils sont et le fait qu’ils ignorent tout de sa puissance éveille en elle une frustration brûlante. L’un de ces hérétiques a osé la bousculer sans se confondre en excuse, sans même un regard, sans s’arrêter. Pas un seul instant il n’a eu conscience de risquer sa vie, pas un seul instant il n’a tremblé.

Lorsqu’elle se laisse choir sur un banc l’héritière se dandine d’une fesse sur l’autre trahissant son inconfort, se maudissant de ce choix vestimentaire absolument stupide. Personne ne semble faire attention à elle, de ça non plus elle n’a pas l’habitude.
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Alcyone N. Odair
Alcyone N. Odair
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Alcyone N. Odair
Mer 6 Mar 2024 - 18:31
Debout devant le comptoir de sa cuisine, une tasse de café entre les mains, Julian essaye de mettre de l’ordre dans ses pensées pourtant l’exercice s’avère bien plus compliqué que prévu. Cela aurait sans doute pu être mis sur le dos de la courte nuit qu’elle venait de passer, rentrée tard du travail mais réveillée de bonne heure et incapable de se rendormir. Une boule dans le ventre. Un présentiment, un truc qu’elle avait dû mal à expliquer, à sourcer. Pourtant, les choses semblaient plutôt s’apaiser dans sa vie ces derniers temps. Son amitié avec Alec reprenait toute sa place dans sa vie, elle commençait tout juste un processus de deuil concernant Zachary, sa vie professionnelle bien que faite d’une part d’incertitude se stabilisait. Bref, Julian reprenait le flot d’une vie normale et les récents messages d’Enzo venaient même à la faire douter sur sa possible capacité à réutiliser la magie au moins pour ses déplacements. Alors pourquoi ? Pourquoi ce matin-là cette sensation d’être prise en étau ? Un seul prénom résonnait dans sa tête : Alcyone.
Julian poussa un long soupir et posa finalement sa tasse sur le comptoir. Elle n’était qu’à moitié vide mais elle n’avait plus envie de café. Trop acide, trop agressif pour son estomac déjà bien retourné. La première fois qu’elle avait recroisée Alcyone, Julian avait tenté un coup de poker, se mettant clairement en danger pour rien. Après ça, elle avait presque volontairement effacé ce moment de sa mémoire. Parce que ça retournait trop de choses. Ses parents bien sûr mais aussi les sentiments étranges que les retrouvailles avec son amie avaient fait naître en elle. Le rappel d’une époque où elle avait une vraie place dans la société, où elle ne questionnait pas son identité, où elle se sentait entière et puissante. Tout ça lui manquait et cette rencontre l’avait poussé, au creux des nuits les plus sombres, à envisager des scénariis absurdes. Alors elle avait occulté, en partie, sans être réellement capable d’oublier. Et puis tout revenait.

Un dernier regard dans le miroir, comme si elle se rendait à un rendez-vous galant. Remettre ses lunettes droites sur son nez, ajuster ses cheveux sous son bonnet. Soupirer profondément et claquer la porte de l’appartement. L’air était encore frais en ce début mars et Julian avait pris l’habitude de marcher dans les rues de Londres en rentrant sa tête dans ses épaules et en glissant ses mains dans ses poches. Comme si cela pouvait la rendre plus discrète, plus invisible. Son pas n’en demeurait pas moins rapide, en particulier ce matin-là. Marcher vite au point d’en avoir le souffle accéléré lui permettait de penser moins. Qu’est-ce qu’Alcyone avait à lui dire ? Avait-elle découvert quelque chose ? Était-ce un piège ? La dernière option paraissait peu probable dans la mesure où Julian ne représentait pas un intérêt particulier pour les Supérieurs du moins pas à sa connaissance. Alors quoi ? Elle n’arrivait pas à croire complètement qu’Alcyone l’avait contacté pour l’aider alors elle préférait ne pas donner trop de lumière à cette option. Pas de déception, non. S’attendre à rien à part un regard froid, un ton tranchant comme jamais. Voilà ce qu’elle allait sans doute trouver dans ce parc.

Ce fut au final assez facile de retrouver Alcyone dans le parc. Son déguisement était plutôt bien réussi et Julian ne put dissimuler complètement sa surprise en voyant la jeune femme revêtir des vêtements de moldus. Elle ne l’avait jamais vue ainsi mais il fallait bien avouer que l’accoutrement semblait indispensable si elles ne voulaient pas se faire observer tout au long de leur conversation. Mais si elle y réfléchissait, Julian était certaine que c’était une première pour Alcyone. Elle ne s’était pas mal débrouillée et aussi déstabilisant que cela puisse être cela lui allait plutôt bien. Mais même comme ça elle gardait ce port de tête visible à des lieux à la ronde. Et surtout, on sentait bien le malaise dans son attitude. Quelqu’un ne la connaissant pas aurait sans doute envisagé qu’elle attendait pour un rendez-vous peu plaisant. Julian s’approcha et décida de s’asseoir tout simplement à côté d’elle avant tout autre chose.

« Jolie tenue. »

La situation n’était sans doute pas propice à la plaisanterie et Julian était loin d’être en position de force dans cette histoire mais elle n’avait pas pu se retenir. Un mince sourire s’était dessinée sur son visage, l’ancienne Julian, l’ancienne amie d’Alcyone n’aurait en même temps jamais renoncé à une petite remarque bien sentie. Elle épargna cependant à sa camarade le moindre regard, se contentant de garder les yeux rivés vers le parc et ceux qui s’y pressaient déjà. On aurait presque pu se croire dans un vieux film d’espionnage ce qui avait en soit quelque chose d’un peu risible.

« Tu dois avoir quelque chose d’important à me dire pour t’infliger de venir ici et mettre de tels vêtements… Qui, toute plaisanterie mise à part, te vont assez bien au final. »

Julian sentait son cœur tambouriner dans sa poitrine, aussi calme qu’elle tente d’être. Elle restait bien immobile sur son banc, dans une posture a priori décontractée mais ses mains, toujours fourrées dans les poches de son manteau, étaient terriblement crispées. Bien qu’elles soient dans un lieu public, entourées de monde, Julian avait l’impression d’être dans un tunnel. Le son autour d’eux résonnait étrangement à ses oreilles. Trop de temps comme ça et son cœur risquait de fatiguer.

« Je suis toute ouïe. »

Elle parlait trop mais la moindre seconde de silence l’angoissait, incapable de savoir ce qui allait vraiment suivre. Voir Alcyone ici était si exceptionnel, si inattendu qu’elle n’arrivait décemment pas à réfléchir objectivement.
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Julian A. Neil
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Julian A. Neil
Sam 16 Mar 2024 - 19:06

« Jolie tenue. » Du coin de l'oeil elle l'a vu apparaître, même dans cet accoutrement et avec ces cheveux blonds elle l'aurait reconnu sans aucun mal. Lorsque Julian s'assoie près d'elle Alcyone lâche un souffle entre l'agacement et l'angoisse, quelque chose qu'elle ne laisse jamais paraître en temps normal « Ne te moque pas. » C'est balancé sèchement, froidement même, presque une menace il n'aurait pas pu en être autrement.
Ici la Rafleuse n'est pas en terrain connu, pire elle n'y a quasiment aucun repère et se sent vulnérable. Parce qu'elle n'expérimente quasiment jamais cette sensation cela la rend plus imprévisible encore, sans doute plus dangereuse. Après tout qui viendrait la rabrouer si d'un coup de sang elle élimine chaque Moldu présent dans ce parc pour passer ses nerfs et leur montrer à tous qu'elle est bien pluis puissante qu'eux tous réunis ? Certains lui feraient la leçon par acquis de conscience mais une fois les preuves effacées, les meurtres maquillées, elle est persuadée que les félicitations tomberaient. De la part des plus extrémistes en tout cas, dont elle fait partie sans rougir et avec la faim au ventre de continuer à monter plus haut dans l'échelle sociale de la Cause.

Bien qu'elle ne le dira pas elle apprécie que Julian n'en profite pas pour prendre l'ascendant sur elle. A côté d'elle l'autre jeune femme garde les yeux rivés droit devant elle, à les voir assise ainsi côte à côte on pourrai presque voir des sœurs. C'est ce qu'elles ont été dans une autre vie, une vie qu'Alcyone au moins rejete en bloc aujourd'hui malgré sa présence ici. Autour d'elles le monde et les autres ne semblent se douter de rien, à peine devinent-ils sans doute l'air peu aimable de la plus à droite des deux. « Tu dois avoir quelque chose d’important à me dire pour t’infliger de venir ici et mettre de tels vêtements… Qui, toute plaisanterie mise à part, te vont assez bien au final. » Un rictus mauvais passe sur le visage de la Rafleuse, quelque chose qui n'est pourtant pas vraiment dirigé vers Julian malgré cette nouvelle pique. Non ce que ressent Alcyone est surtout une colère refoulée, quelque chose dirigé contre elle parce qu'elle ne comprend pas pourquoi elle s'est mise dans une telle situation.
La réponse est pourtant évidente mais au même titre qu'elle n'admettra jamais les sentiments puissants entre elle et Adonis, elle ne s'avouera jamais avoir toujours au fond d'elle cette affection pour Neil. Comme elle aimerait la détester de toutes ses forces et une part d'elle le vit exactement de cette façon mais reste au plus profond de son âme les souvenirs de cette sororité, cette amitié forgée au fil des années. La vérité c'est qu'Alcyone souffre, tout simplement. Elle souffre de se retrouve face à ce qu'elles ont perdu et se sent trahi. Plus par la vie que par Julian mais parce que celle ci n'est pas palpable alors c'est sur sa cadette qu'elle veut se venger. C'est à elle qu'elle veut faire mal autant que tout ça la perturbe « Je suis toute ouïe. » Un rire sec échappe à l'Anglaise, elle secoue la tête de droite à gauche comme pour se redonner une constance.
Le buste droit, le regard perçant porté loin devant elle, elle redresse le menton « Je me demande encore pourquoi je fais tout ça. » Des mots acerbes qu'elle balaie d'un geste vif en sortant un papier de la poche gauche de son manteau avant de le tendre à Julian sans jamais la regarder « Tes parents. » Elle pourrait presque entendre le cœur de son ancienne amie exploser dans sa cage thoracique « Tu les trouveras à cette adresse. » A peine quelques caractères écrit d'une main qui veut donner le change, qu'on ne peut pas identifier, de toute façon le document s'enflammera dès que Julian le rangera quelque part puisqu'il est hors de question qu'Alcyone laisse la moindre trace d'elle « Ils n'ont plus aucun souvenir. » Aucun tremblement, pas la moindre once de pitié ni d'empathie dans la voix.
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Alcyone N. Odair
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Alcyone N. Odair
Dim 24 Mar 2024 - 12:17
Ce rire. Il aurait pu en glacer plus d’eux, les pousser à fuir ou au contraire à se rebeller, à refuser de se sentir ainsi dominé. Pas Julian. En entendant le rire sec d’Alcyone quelque chose d’étrange se produisit en elle. Quelque chose qu’elle aurait été bien incapable de nommer mais qu’elle ressentait sur chaque parcelle de sa peau. Une mélancolie étrange. Elle se retint pourtant de tourner immédiatement la tête vers son ancienne amie comme si ce simple geste pourrait en dire trop sur ce qu’elle ressentait toujours. Julian elle-même savait-elle réellement la nature de ce sentiment ? Elle était attachée à Alcyone, une part d’elle avait envie de retrouver son affection, le lien qui les unissait et qui faisait d’elle quelqu’un de si particulier. Mais qu’est-ce que ça voudrait dire au final ? Parce qu’il n’y avait pas besoin d’être un fin psychologue pour comprendre une chose : rien ne pourrait être comme avant et certainement pas si Julian ne rejoignait pas son ancien camp. Cette idée faisait toujours battre son cœur plus vite, cette idée la terrorisait mais surtout, cette idée refusait de quitter complètement son esprit.

Mais non, elle ne se moquait pas. Elle attendait, anxieuse, terriblement conscience de sa dépendance vis-à-vis d’Alcyone. Elle avait beaucoup à perdre si elle faisait un faux pas et le pire c’est qu’elle était incapable de se sentir en possession elle aussi d’un pouvoir. L’idée de dénoncer Alcyone à ses camarades ne lui avait même pas traversé l’esprit, parce qu’elle serait incapable de le faire. Incapable de s’approcher d’eux. Et puis pour dire quoi de toute façon ? Julian était comme une proie et ce n’était clairement pas une situation dont elle était coutumière. Ou plutôt… Si en réalité depuis plus d’un an déjà mais ça lui arrachait le peu d’égo qui lui restait de l’admettre.

« Je me demande encore pourquoi je fais tout ça. »

Julian dû se mordre la lèvre pour ne pas répliquer un truc idiot. Le stress, la tension lui déliait la langue mais il aurait était clairement stupide de couper Alcyone dans son élan avec une remarque inutile. Un bruissement de papier. Le cœur de Julian loupe un battement. Ses parents. Les mots résonnent dans sa tête, un bourdonnement omniprésent. Alors que ses doigts effleurent le papier elle ne peut se retenir. Elle tourne la tête. Son regard se pose sur le visage d’Alcyone. Aucune expression. Rien. Pourtant, elle l’a fait, elle a retrouvé leur adresse. Elle les a retrouvé, pour elle. Julian a presque envie de sourire, les émotions se bousculent. Ses parents sont vivants. Son lien avec Alcyone n’est pas mort.

« Ils n'ont plus aucun souvenir. »

Les mots tombent. Julian, le papier toujours entre les doigts, laisse sa main retomber sur ses propres genoux. Son regard ne quitte pas le visage d’Alcyone sur lequel il est toujours impossible de lire quoi que ce soit. Son envie de sourire a disparu. Elle ne voit plus le parc. Elle ne l’entend plus. L’espace de quelques instants elle a eut envie de poser une question. Mais elle s’est interrompue parce qu’elle a été trop longtemps une alliée des Supérieurs pour savoir précisément ce que ça voulait dire. Quelques secondes s’écoulèrent jusqu’à ce qu’elle parvienne à glisser son regard sur le papier. Elle fixa l’adresse, persuadée que ce papier ne resterait pas longtemps lisible. En effet, au moment où elle voulu le glisser dans sa poche une flamme magique apparue. Plus rien. Elle n’en avait plus besoin. Julian releva alors le regard vers le parc qui lui paraissait plus factice qu’un décor de cinéma.

« Et bah voilà, à défaut de partager des gènes on partage ça au moins. Tous les trois soumis au sort d’Oubliette, c’est beau comme lien familial… Non vraiment tes copains ne manquent pas d’humour. »

Julian baissa la tête alors qu’un rire sortit du fond de ses entrailles commençait à agiter ses épaules. Elle fit au mieux pour le retenir mais il ne cessait de grimper en elle jusqu’à ce qu’elle se mette à rire franchement. Un rire sonore, elle n’avait jamais été une fille discrète. Certains passants se retournèrent mais sans vraiment faire attention, pire ils se mirent à sourire. Après tout, quoi de plus communicatif qu’un bon fou rire ? Même les larmes qui se formaient dans les yeux de la jeune fille n’avaient rien de surprenant. Un bon fou rire, ça fait toujours pleurer.

« Merveilleux. »

Il fallut quelques instants à Julian pour reprendre son souffle et balayer les quelques larmes qui avaient tenté de s’échapper de son regard. Elle se redressa alors sur le banc. Toute cette colère qu’elle avait nourrie contre eux, la peur ensuite. Et maintenant ? Maintenant plus rien. Une douleur sourde était en train d’envahir sa poitrine pourtant elle l’ignora. Elle savait parfaitement ce qu’elle signifiait et elle n’était pas prête à l’affronter. De nouveau, elle regarda Alcyone.

« Tu crois que je devrais quand même aller les voir ? »

Pourquoi poser cette question ? Pourquoi impliquer une nouvelle fois Alcyone ? A quelle réponse pouvait-elle s’attendre ? Et si ce n’était pas la réponse en elle-même qui l’intéressait mais la réaction. Julian serra son poing dans sa poche pour calmer le tremblement qui commençait à s’emparer d’elle. Son regard lui ne décrocha pas du visage d’Alcyone. Elle voulait qu’elle la regarde elle aussi. Dans les yeux. Elle voulait qu’elle la voit.

« Ou tu crois qu’eux aussi seront incapables de me regarder vraiment ? »
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Julian A. Neil
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Julian A. Neil
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Julian A. Neil
Sam 6 Avr 2024 - 11:23
Rien.

Pas de compassion, pas de colère, pas même de satisfaction, Alcyone ne ressent rien si ce n’est ce malaise d’être ici. En terrain inconnu, à découvert, surtout en présence d’une femme qu’elle aurait préféré ne jamais voir entrer dans sa vie à nouveau.

Sous son regard en biais elle devine les gestes lents, les émotions qui se fraient en chemin dans le corps, l’esprit et le cœur de celle qu’elle a appelé sœur pendant des années. La Rafleuse n’a jamais ressenti quoi que ce soit pour ses propres parents si ce n’est du mépris, ce que ressent Julian lui est quasiment imperceptible. Pas une larme n’a roulé sur les joues de la petite blonde lorsqu’à quelques mois d’intervalles seulement ces deux parents ont quitté ce monde. Elle n’avait plus besoin d’eux, dans son esprit c’est comme s’ils n’avaient été qu’une matrice, un moyen pour elle de venir au monde et de grandir jusqu’à ne plus dépendre de l’écrin parental. Silas c’était différent, ça l’a toujours été, s’il l’a entraîné comme un bon petit soldat il n’a jamais été ce qu’on peut attendre d’un parent. Elle s’est mariée, a eu deux enfants, l’héritage et la fortune de Trent lui permette de ne pas avoir à s’inquiéter … Pourquoi chercherait-elle plus ? La famille est un moyen, rien de plus.

« Et bah voilà, à défaut de partager des gènes on partage ça au moins. Tous les trois soumis au sort d’Oubliette, c’est beau comme lien familial… Non vraiment tes copains ne manquent pas d’humour. » Acide, elle se retient à peine de lui balancer que ses copains en question ont longtemps été les siens. Sur ses lèvres passent un rictus mauvais que Julian ne voit pas, le regard rivé droit devant elle.
Le premier rire la surprend jusqu’à la faire reculer imperceptiblement vers le dossier du banc, il a au moins le mérite de lui faire desserrer les mâchoires et oublier où elle se trouve l’espace d’un instant. A ses côté Julian craque, c’est ce qu’elle imagine à la voir complètement lâcher les chiens et se laisser aller à un fou rire qui ne vient pas la contaminer. Là où Julian explose, Alcyone a envie de disparaître. Elle sent les regards tournés vers elles et son ventre se tord d’un réflexe qu’elle contient tant bien que mal. Celui de frapper l’autre jeune femme pour la calmer et surtout la faire taire alors que son rire résonne dans tout le parc. Là encore elle ne comprend pas ce qui les fait sourire, est ce qu’ils s’imaginent un moment joyeux entre deux amies ? Deux sœurs peut être. Ces imbéciles n’ont pas la moindre idée de ce qui se trame et le temps que met Neil à cesser de rire lui paraît interminable « Merveilleux. » Un souffle sarcastique lui passe par le nez, elle secoue la tête en agrippant sa baguette dans le fond de sa poche. Simple objet qui fait office de point d’ancrage alors que tout son corps lui hurle de foutre le camp « Tu crois que je devrais quand même aller les voir ? » Son regard posé sur elle, elle le sent. C’est comme si un millier de petite aiguille venait attaquer sa nuque en même temps alors qu’elle garde le clair de ses yeux braqués droit devant elle. Julian attend-elle réellement une réponse ? Tout ce qu’elle obtient c’est un nouveau rictus alors qu’Alcyone croise les jambes dans l’autre sens, toujours aussi mal à l’aise dans ses vêtements de qualité douteuse « Ou tu crois qu’eux aussi seront incapables de me regarder vraiment ? » L’agression est nette, piquée au vif la réaction de la sorcière est immédiate.
D’abord elle serre les poings, gère le rush de violence qui vient de se propulser dans ses veines. Ensuite, et dans un geste lent, elle tourne la tête pour croiser le regard de celle qu’elle aurait préféré ne jamais revoir. Le silence s’installe, leurs prunelles ne se lâchent pas, les mâchoires de la Rafleuse se desserrent pour laisser passer son venin « L’avantage qu’ils ont sur moi c’est qu’ils ont très certainement oublié toute trace de ton existence. » Les mots sont froids, le ton glacial. Dans ses yeux flotte la haine qu’elle éprouve mais qui ne masque pas entièrement ce qui rode juste en dessous. Ces émotions qu’elle rejette en bloc, qu’elle enferme à double tour, celles qui l’ont poussé à chercher les informations dont Julian avait besoin jusqu’à la retrouver ici alors qu’elle aurait simplement pu passer son chemin sans se retourner.

Mais elle ne l’a pas fait.
Et pour ça, elle voudrait que Julian souffre plus encore.

« Oublie les toi aussi, à quoi ça te servirait d’aller les voir ? » La question est sincère, contre toute attente.
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Alcyone N. Odair
Alcyone N. Odair
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Alcyone N. Odair
Dim 7 Avr 2024 - 18:02
A quoi Julian s’attendait-elle en provoquant ainsi Alcyone, en allant la chatouiller après ce qu’elle venait de faire, contre toute attente, pour elle ? Impossible à dire et sans doute que la jeune femme aurait été incapable de donner une réponse, même avec du recul. Ce qui se jouait à cet instant en elle n’avait rien de rationnel, de réfléchi contrairement à ce que ses tournures de phrases et son habitude à jouer avec les mots pouvaient laisser entendre. Non, Julian réagissait à la manière d’un animal, un animal blessé qui laisse s’exprimer des émotions brutes. C’était sans doute un jeu dangereux mais franchement, qu’avait-elle à perdre maintenant ? La jeune femme sentait bien qu’elle allait finir par perdre pied. Oui elle était partie vivre un an à l’étranger sans donner de nouvelles à personnes, oui quand elle avait appris la vérité sur son identité elle avait coupé les ponts avec ses parents incapable de discuter avec eux, incapable de comprendre. Mais après ce qu’elle venait d’apprendre, tout lui paraissait évident : elle n’avait jamais cessé de les aimer. A la lumière de sa vraie identité, beaucoup de choses prenaient du sens, notamment le fait que malgré le milieu dans lequel elle avait grandi, la jeune femme avait eu des repères légèrement différents de ses camarades. Elevée comme une sang-pur oui mais pas que. Et c’était sans doute ça qui avait fait qu’ils avaient eu une relation si forte toutes ces années. Alors l’idée de les avoir perdus complètement lui transperçait le cœur et après tous ces mois de déni, elle savait qu’elle allait sombrer dans la souffrance.
Mais pas avant de piquer. Pas sans sortir les griffes. La réaction d’Alcyone ne se fit pas attendre et si elle ne tourna pas tout de suite le visage vers Julian, la crispation était visible dans ses gestes. C’était idiot de la part de Ju’ d’avoir agi ainsi et certainement que le fait d’être dans un lieu moldu lui épargnait un sort bien jeté. Alcyone cependant garda la maîtrise d’elle-même, comme toujours et quand leurs regards se croisèrent, l’ancienne rousse n’eut aucun mal à y voir sa colère, sa rage. Les mots ne laissèrent pas planer plus de doute sur ses sentiments. Tranchants, acerbes. Mérités aussi en un sens. Julian lâcha un rire sec.

« Touché. »

Pour une fois, Julian n’avait rien à répondre. Pourtant, elle ne décolle pas son regard d’Alcyone. Son égo a pris un coup, certainement, jamais simple de se faire moucher mais pour une fois, elle ne se concentre pas sur ça. Non, il y avait bien trop d’émotions en elle pour rester sur ça. Alors elle regarde celle qui avait été son amie, son modèle, celle vers qui elle aurait pu trouver une forme de réconfort à une époque. Et contre toute attente, Alcyone n’en resta pas là et ne chercha pas à renchérir dans la pique. Non, elle répondit finalement à la question de Julian. La réponse était violente dans le fond mais Julian ne la prit pas comme une attaque, non, elle savait qu’Alcyone ne faisait qu’exprimer le fond de sa pensée. Et cette sincérité n’était pas anodine.

« Je sais pas, pour leur dire au revoir. »

Est-ce que ça aurait un sens, vraiment ? Elle n’en savait rien et aurait sans doute besoin d’en parler. Mais à qui ? L’image de Jeroen, floue, s’imposait dans son esprit comme toujours mais elle la chassa. Il n’était pas là. Il faudrait qu’elle parle à Alec. Si elle avait le courage de lui rajouter ça sur les épaules. Julian avait le tournis, trop d’informations, trop d’émotions.

« Tu as pris beaucoup de risques pour avoir ces informations ? »

La question avait été posée sur un ton bien plus doux que la précédente, non pas mièvre, ce n’était pas ce qu’il fallait pour Alcyone, mais un ton plus calme, plus apaisé. Parce que Julian n’oubliait pas le regard de son ancienne amie. On ne hait pas ainsi quelqu’un qui n’a pas d’importance à nos yeux. Surtout pas quelqu’un comme Alcyone. Alcyone était dans la maîtrise, dans la colère froide, dans le devoir. Cette rage, cette haine viscérale n’était pas des sentiments qu’elle était censée s’autoriser, surtout pas pour un truc aussi futile au fond, de son point de vue. Alors oui, Julian ne pouvait s’empêcher de se dire que cette haine avait un sens, comme le fait qu’elle ait accepté de lui apporter ces informations.
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Julian A. Neil
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Julian A. Neil
Sam 20 Avr 2024 - 11:31
« Je sais pas, pour leur dire au revoir. » A quoi bon ? Cet attachement filial est une chose qui dépasse Alcyone, si elle était présente à l’enterrement de chacun de ses deux parents et qu’elle dépose chaque année une gerbe sur leur tombe ça n’est rien de plus qu’un geste conventionnel. Pas vraiment une couverture, plutôt une sorte d’habitude qui la fait soupirer d’ennui tous les ans aux mêmes dates.
Elle le comprend d’autant moins que Julian les a fuis il y a de ça plusieurs mois. Et que dire du fait qu’ils ne se souviennent même pas avoir eu une fille ? Elle est tentée de lui dire de passer à autre chose avant de se souvenir de la faille qui existe désormais entre elles. Pas de conseils, pas de soutien, pas de sollicitude, les émotions de Julian ne sont pas les siennes « Tu as pris beaucoup de risques pour avoir ces informations ? » Comment a-t-elle dit un peu plus tôt déjà ?

Touchée.

La Rafleuse se crispe et regarde de nouveau droit devant elle, consciente d’être mise à nue dans sa démarche. Elle-même ne sait pas pourquoi elle a accepté de chercher ces informations. En souvenir de ce qui a été, comme une façon de clore définitivement le chapitre. C’est ce qu’elle se dit, tachant de s’en convaincre au mieux tout en cachant son regard clair de deux magnifiques œillères.
Julian est de ceux à avoir percé son cœur de givre, à s’y être fait une place, l’héritière de Silas Cudrow n’a jamais oublié la douleur qui a fendu son armure le jour où la vérité a éclaté.
Toutes ces années de mensonge qu’elle a vécu comme une douce réalité et l’amertume explose dans ses pensées une fois encore.
Elles auraient pu briller si fort côte à côte, différentes sur bien des aspects mais semblables sur tant d’autres … Sans doute la seule alliée qu’Alcyone n’ai jamais eu dans la gente féminine. Est-ce que ça lui manque ? Elle ne s’autorisera jamais à ne serait-ce que se poser la question, là encore à quoi bon ? Il serait idiot de perdre son temps à pleurer sur ce qui n’existe plus. La Rafleuse n’a pas conscience de la solitude qui l’entoure, comme nombre de Sang-Pur en réalité. Trent ? Il a sa famille, ses collègues de travail, ses enfants … Leurs enfants. Warren est un exemple plus pertinent, entouré mais seul au monde dans cet océan peuplé de requins à l’affut de la moindre erreur de sa part. Alcyone n’est pas dupe, s’il flanche elle n’hésitera pas à le trainer dans une cellule au fin fond des cachots. Non sans un léger pincement au cœur peut être. Ana est une partenaire, pas une amie. Au moindre vent contraire elles s’abandonneront l’une l’autre ainsi tient leur pacte. Blackblood n’est qu’une pièce dans l’échiquier. Adonis ? Elle le brisera tôt ou tard, elle en est persuadée.

Seule.
Dans un univers où compter sur l’autre est un piège, une faiblesse.

« Ça n’est pas ton problème. » Sa voix se fait moins tranchante mais demeure froide.

Vrai. Rien de ce qui concerne Alcyone n’est aujourd’hui le problème de Julian, pas plus les décisions qu’elle prend dans le but de faire taire les questions qu’elle a dû se poser pendant de longues et interminables semaines « Mais ton chien de garde a bien fait son boulot pour ce qui est de te protéger. » Alec. Elle ne sait pas vraiment pourquoi elle l’évoque mais le fait est qu’il semble être une personne sur qui Julian peut compter. Il n’a rien lâché, a accepté de se mettre en danger pour protéger celle qui se tient à ses côtés sur ce banc miteux dans un cadre qu’elle souhaite fuir au plus vite et du plus profond de son âme. Il a transmis le message codé à Julian et semble avoir tenu sa langue sans quoi la Rafleuse aurait sans doute déjà dû rendre des comptes.
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Alcyone N. Odair
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Alcyone N. Odair
Lun 22 Avr 2024 - 17:47
C’était sans doute une technique de survie. Si on y réfléchissait froidement, si on observait la scène d’un peu plus loin, ça ne pouvait être que ça. Julian se raccrochait à Alcyone, à ce qu’elle essayait de décrypter chez elle, à ce qui avait pu la pousser à se mêler à cette histoire pour ne pas trop sombrer dans l’introspection. Elle les sentait bien pourtant, ces petits morceaux d’elle qui étaient en train de se détacher lentement. Ces petits bouts qu’elle allait devoir abandonner quelque part ou tenter vainement de recoller au risque de souffrir éternellement d’une fichue douleur fantôme. Julian était en train de se déliter mais elle ne pouvait pas se permettre de le vivre pleinement, pas ici au milieu d’un parc face à celle qu’elle aurait pu qualifier d’amie proche sans sourciller quelques temps auparavant. Alors elle décentrait son attention, elle se concentrait sur totalement autre chose et étonnamment, ça fonctionnait. Difficile de dire si cette petite diversion avait les moyens pour tenir longtemps mais chaque minute de grignotée était déjà une victoire. Et puis, au-delà de la diversion, Julian savait qu’elle posait ces questions avec sincérité, oui, elle avait vraiment envie d’entendre les réponses qu’Alcyone avait à lui apporter. La première tomba comme une évidence et Julian ne pu retenir ce qui ressemblait à l’esquisse d’un sourire.

« C’est vrai. »

Non tout ça ne la regardait pas et pire encore, chercher à savoir ne pouvait au final être bénéfique pour personne. Alcyone n’aurait dû avoir aucun contact avec elle si ce n’était pour lui mettre la pression et lui faire comprendre qu’elle était une moins que rien en sursis parce que les Supérieurs en avaient décidé ainsi. Pour elles deux, c’était ainsi que l’histoire aurait dû s’écrire. Mais Alcyone était bien plus complexe qu’il n’y paraissait quant à Julian… Si elle avait connu la peur et la colère, notamment après la mort de Zachary, elle constatait qu’elle était plus perdue que haineuse. Et non, elle n’avait pas tout oublié, tout effacé de son passé et de ses anciennes alliances…
L’évocation d’Alec, car il ne pouvait s’agir que de lui, fit frissonner Julian. C’était lui qui avait transmis le message codé qui avait permis cette entrevue, lui qui s’était retrouvé une fois de plus mêlé à ses histoires. Elle lui devait des explications, des excuses aussi peut-être, elle n’en savait trop rien mais une chose était certaine : il avait dû flipper quand Alcyone s’était rapprochée de lui pour lui faire comprendre qu’elle cherchait à la joindre. Sa gorge se serra à la pensée de son meilleur ami, de l’idée qu’elle avait pu le blesser ou le mettre dans une situation fâcheuse. Il ne lui restait que lui, elle ne pouvait pas lui faire ça… Julian ferma l’espace d’un très court instant puis lâcha un soupir.

« A crois que je sais m’attirer la sympathie des gens pour une raison qui nous échappe à tous. »

Julian se redressa alors légèrement sur le banc, son regard de nouveau perdu sur le parc et son activité sans qu’elle ne soit capable de décrire ce qu’il s’y passait si on lui posait réellement la question.

« Et même si je ne suis plus celle que j’étais, pour lui, je peux aussi me transformer en chien de garde. »

Une menace ? Pas vraiment. Si Alcyone avait voulu du mal à Alec elle aurait pu le faire bien plus tôt. Un rappel peut-être ou une manière pour la jeune femme d’apaiser sa propre conscience. Car si sa peur revenait, si ses cauchemars reprenaient, aurait-elle vraiment la force de la défendre, elle qui n’était même plus capable d’utiliser la magie convenablement ? Cette idée lui filait la nausée. Elle se tourna cependant vers Alcyone.
« Je t’en dois une. Pour ce que tu as fait et même si je sais que tu espères ne plus jamais avoir affaire à moi retiens ceci : si un jour tu as besoin d’aide, tu peux m’appeler. »

Était-ce dangereux de faire une telle promesse à quelqu’un comme Alcyone ? Sans nul doute, la femme qu’elle était devenue était mêlée à des histoires bien trop sombres et bien trop grandes pour Julian. Mais la rousse ne pouvait pas oublier ce qu’elle venait de faire, les risques pris derrière sa colère. Et surtout, elle ne pouvait faire taire la petite voix au fond d’elle qui lui rappelait qu’à une période de sa vie, elle avait été pleinement heureuse et qu’à cette période, entre autres, Alcyone faisait partie du tableau.
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