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Se revoir... [Newrose & Oliver]

 :: Londres :: Centre de Londres :: ─ Soho. :: • Covent Garden.
Jeu 4 Jan - 17:11
Le 07 décembre 2016,
Message envoyé à 18h54 : Salut Oliver ! C’est Nour. J’ai hésité à t’envoyer un message. Tu vas bien ?

Le 07 décembre 2016,
Message envoyé à 18h59 : Je me demandais…t’as envie qu’on se revoit ?



Le 10 décembre 2016,
Browns Covent Garden
12.35 am


L’odeur de Sergius est partout dans la maison. Dans les draps au réveil, quand son corps alangui contre le mien ne s’éveille pas tout à fait. Chaque matin, j’en dévale les courbes du regard, du bout des doigts, enlaçant cet homme qui me comprend si bien. Elle est présente sur le canapé, dans le plaid toujours déplié qu’il utilise,  niché  sur des livres. Loin de la nature, il faut savoir s’occuper. Nos journées s’étirent lentement, avec le plaisir de partager la même passion, le même intérêt pour des créatures magiques. Depuis son arrivée, les choses sont différentes. Les souvenirs de Leo s’étiolent, dans cette relation infructueuse qui n'a qu'un seul but : l’oublier lui. Le retrouver fait du bien, comme respirer de nouveau correctement. Après tout ce temps, ces mois à me faire passer pour mort. Derrière une longue apnée, qui a laissée dans son sillage des cauchemars, le souvenir des suppliques lancées à mes agresseurs, en espérant m’en sortir.
Et désormais, partout où je pose le regard, de la douceur des rideaux qui se lève, parce que même en plein hiver, lui comme moi ouvrons les  fenêtres, jusqu’aux vêtements, abandonnés par moment sur les chaises me rappelant à lui. Une nouvelle routine s'installe avec la poésie des retrouvailles inespérées.

Gonflant mes poumons, je quitte le lit déserté ce matin par mon homme. Sans doute partit se balader, travailler, ou que sais-je. Il y à une forme de liberté à ne pas savoir réellement où l’autre se trouve, tout en étant certain qu’il reviendra le soir vous étreindre lentement. J’observe ma silhouette dans le miroir de la salle de bain, me trouvant changé. Peut être à ce nouveau tatouage qui orne désormais un espace sur mon torse, une forme de branche qui est continuée sur le corps de Sergius depuis quelque temps. Appliquant une crème cicatrisante, j’observe le tatouage s’animer magiquement. Bouleversé, j’effleure le dessin, repensant au regard de Sergius au moment où l'encre perçait sa peau. Le genre de belle  magie qu’on ne voit pas partout, un tatouage qui s’anime. Parfois sans que ni l’un ni l’autre ni pense, parfois, lorsque les  pensées de Nour s’éloignent vers un forêt roumaine. Là où tout à commencé réellement.

En peu de temps, le quotidien est devenu différent, changé. L’homme qu’il a cru abandonner et ne jamais revoir retourner sa vie. Les recherches qu’il a mis tant de temps à réaliser aboutissent, avec le cruel sentiment que les conséquences seront déterminantes. L’inquiétude, de vivre avec Sergius, alors que sa propre famille, en Roumanie, à œuvrer pour les torturer et les séparer. L’angoisse, de savoir son homme engagé auprès des Supérieur alors qu’il en a horreur. La multitude de questions qui se posent déjà contribuent à lui offrir une petite migraine, qu’il tente de dissiper en allant sous la douche. Peut-on troquer un élément aussi positif pour des menaces si grandes ? Plus le temps avance, plus Nour se demande si l’aimer est une bonne idée. Ils ont tant à perdre.

La douche faite, il observe l’espace autour de lui, grimaçant légèrement. Il a préféré éviter de revoir Oliver ici. La coupure est bienvenue, elle est même un soulagement. Pour s’éloigner d’ici, pour cesser d’y repenser, encore et encore. Pourtant, malgré lui, c’est à cet homme au photographe qu’il a repensé. D’abord parce que la soirée a laissé un goût délicat, inachevé. Dans son esprit, sur son corps, qui en y repensant ébauche une série de frissons agréables. Cela n’aurait dû être que cela. Le souvenir des mains qui se posent sur les siennes, de ces baisers fiévreux, en latence, jusqu' à son appartement. La timidité des premières approches. Le regard enfiévré lorsque la bouche d’Oliver…

Secouant la tête, Newrose attrape sa veste une fois ses chaussures misent quittant cet espace, chargé de souvenirs, se succédant entre un homme et un autre. Loin d’être gêné, il compte même en parler à Segius à un moment donné. Lui parler en secret de cet homme, qui un soir à su l’observer au travers d’un objectif. Pas tout de suite, il garde jalousement ce secret encore quelque temps, pour qu’il n’appartienne qu’à Oliver et lui.

Après plusieurs minutes de métro, trop habitué aux moyens de transport moldus, il se retrouve devant un restaurant. La devanture est classique, les tables sont rentrées pour l’hiver et l’intérieur illuminé tranche avec l’extérieur grisâtre londonien. Une légère appréhension colle à la peau du sorcier. Les mains un peu moites, il les frotte contre son pantalon, hésitant devant la porte du bar. Un couple le devance, y entre avec les mains unies, un sourire aux lèvres. Une seconde, il se plaît à les observer, surprit de leur proximité mais à la fois touché. Que deux êtres s’aiment et l’offrent au monde. Le courant d’air saisit de froid son corps,  emmitouflé dans une doudoune grise et épaisse. L’écharpe qu’il porte, ainsi que le bonnet lui mangent le visage à moitié. S’il pouvait s’enfermer dans sa chambre sous un drap…l’hiver est différent ici. Pas moins rude qu’en Roumanie, sûrement plus humide, disons le.

Attrapant son courage, l’américain entre dans la pièce, bien chauffée. Aussitôt le rouge à ses jours montent, transition de température sûrement, où la vision d’Oliver, près du bar. Approchant dans son dos, il se penche à son oreille taquin, murmurant :

“Je déconseille la bière ici. Infecte.” Un trait d’humour, qui arrive plus souvent quand il est gêné, qu’il cherche à garder la face. Bien trop heureux de le voir, il sourit, s’asseyant à cet espèce de tabouret, face au bar observant le choix des boissons attentivement. Puis, il croise son regard océan dans le sien :

“Content de te revoir, Oli. Tu bois quoi ? Je t’invite.”

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Newrose Walsh
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Newrose Walsh
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Newrose Walsh
Sam 6 Jan - 23:36
- N’en fais pas trop surtout …
- Je n’en fais pas trop..

Le téléphone coincé entre l’épaule et l’oreille, une grimace sur le visage tant le son y hurle sans ménagement, Oliver se hâte d’agiter la fondue de poireaux qu’il prépare pour récupérer ses mains et pouvoir se défaire de l’agression sonore.

- Il faut dire que tu n’en fais jamais trop…
- Jamais !
- Bon… Je vais devoir te laisser fils, ta soeur est rentrée, ça serait bien que vous vous parliez un petit peu tous les deux. Vous ferez un effort hein ?

Bien sûr maman. Promis maman. La même ritournelle depuis des années. Bonne soirée maman.
Temps de l’appel : 3min12.

D’un geste lest, Oliver abandonne l’appareil sur son plan de travail et s’immobilise une seconde. La mâchoire en avant, un tic de ses doigts qui claquent les uns sur les autres, la respiration qui se coupe un instant. Puis le mouvement repart. Les chaos de la vie, le rythme incessant. Omelette, vaisselle, repas, coup d’œil sur les enquêtes en cours, article achevé tout en avalant un café en guise de dessert, sport puis retour aux articles tout en répondant à de nouveaux appels.
Kahill, collègue et ami, si ce n’est plus à l’occasion, boss de l’informatique, l’appelle pour l’informer sur un dossier en cours. Un sous-fichier enfin exploité, une bande sonore à partager. Mais toujours rien sur l’intrusion d’un sorcier dans l’appartement. Bien sûr, le français n’a aucune idée de ce qu’Oliver lui a filé à étudier. Malgré tout, il s’intéresse assez à son travail et à la crédibilité du professionnel qu’il est pour voir sa curiosité tiquée… et son monde fréquemment remis en question. Pour autant, Oliver reste prudent sur ses révélations. Il se sait sur la sellette, assez chanceux ou talentueux pour être passé au travers du pire. Mais seul l’avenir répond aux interrogations et il est des réponses que même un sourcier de vérité comme lui ne veut exhumer. 28min37
Dom’, pote de photo, qui prend des nouvelles et se moque des bruits d’altères qui s’entrechoquent. Proposition de shooting, dérives et déconnes. 36min08
Anye, indic davantage que contact, basé en Inde et ami proche de Charlie, l’appelle pour décortiquer quelques faits étranges perçus ici et là. Il force par son appel Oliver à prendre quelques notes à même le sol sur une feuille volante, assis à la salle entre deux machines de muscu. Quelques infos échangées sur leur amie commune, des nouvelles du petit et en raccrochant Oliver se sent comme ce père à la manque qu’il ne manque pas d’être. 12min36
Yassim, collègue de livraison lui, enfin, le contacte une fois qu’il sort de la douche. Serviette coincée entre les cuisses, téléphone en haut parleur, quelques rigoles d’eau lui coulant le long de la nuque, Oliver décroche du propos quelques instants pour se dévisager dans le miroir. Non pas de la fausse coquetterie, mais une véritable envie de plaire.

- Pardon, tu disais ?
- Ce soir. T’es vraiment sûr que tu peux pas me dépanner ?
- Ah non, là c’est pas possible, tu vas devoir trouver quelqu’un d’autre !
- Oooh, toi tu sors..!
- On t’cache rien à toi hein.. ?

Un petit sourire en coin, il passe le bout de la langue sur la paroi de sa joue et éclate finalement de rire aux bruitages de commères intéressées du livreur.

- C’est qui, raconte !
Commère, donc.
- Un gars que j’ai rencontré il y a pas longtemps. On s’est pas vraiment revus.. Quelques textos, un appel rapide. Une certaine douceur, quelques rires, l’influx électrique qui peine à s’apaiser.
- Hm hm… T’en dis plus ?
- Sans doute le plus beau mec que j’ai jamais croisé.. Marmonné en fronçant les sourcils avant d’attraper une chemise décontractée, jean et boxer. “Le plus beau”, ce n’est pas tout à fait juste. Ce n’est d’ailleurs pas ce qui est intéressant. Mais il y a ce quelque chose qui lui plaît et dépasse ce résumé bien simpliste. Un timbre. Un grain différent. Et l’autre parle sans qu’Oliver n’y prête attention.
- Hm ?
- Tu sais qu’t’es chiant quand tu fais ça ?
- Ouais je sais ouais.
- Je disais : ton prof là, t’en fais quoi ?

Une grimace sur le visage, Oliver s’immobilise le temps de remonter la braguette du jean.
- C’est… en pourparlers.
C’est le bordel dans ma tête.
- Tss, tombeur ! Jugement ou jalousie ? Mélange subtile. S’il savait !
- Vas-y, moques toi. La frangine d’Elana j’la garde pour moi du coup ?

Un grand sourire accueille la panique soudaine de Yassim à l’autre bout du “fil” et leurs échanges s’étirent jusqu’à ce qu’Oliver ait achevé de s’habiller. Il remonte les manches sur ses avant-bras, piquette ses cheveux de quelques doigts pour arranger leur volume et note le besoin de passer un coup de tondeuse sur les côtés de son crâne d’ici deux à trois jours grand max.
En attendant, il promet un rencard avec la fameuse frangine tout en notant dans un coin de son crâne de rappeler Elana, rencontre un peu coupable, assistante de la gérante d’une salle d’exposition. Bon contact ; dans tous les sens du terme. Un peu coupable donc.

Lorsque la tonalité avale les termes de la conversation, Oliver reste un moment inerte. 19min47
L’appartement est rangé - chose finalement assez rare - il présente bien, les sujets du jour sont bouclés. Pourtant il reste ce truc plus râpeux en arrière de son crâne. Le vrac dans les pensées. L’acide dans le fond des veines.
Un souffle lui échappe. Pas si simple. Ni les voies dans lesquelles il s’engage, ni les conséquences, ni les décisions qu’il prend. Penser à Ruben est toujours emprunt de sentiments contradictoires dont il ne veut en sortant ce soir. Pas plus qu’il veut songer à qui que ce soit d’autre. La soirée est légère et n’implique rien. L’envie de débrancher, de laisser de côté tout ce dont il ne sait quoi faire s’insinue de nouveau et Oliver emporte son téléphone par pur utilité. Veste en cuir, pompes aux pieds, il affronte les deux degrés ambiants sans autre protection contre le froid. Besoin de ce choc. S’il pouvait, c’est dans un lac qu’il irait s’immerger, juste pour trancher avec ce truc qui boue en lui depuis des mois.

Mais aujourd’hui, il n’est rien d’autre qu’un type qui en retrouve un autre. Pas d’histoire de surnaturel, de responsabilité, de décisions bourbeuses. Juste eux.

La chaleur du lieu l’avale et de minutes en minutes, Oliver laisse derrière lui les questionnements amers qui alourdissent ses pensées. Il laisse le quotidien derrière, le passé de côté, les conséquences de l’avenir sur le bord de la route. Dans les flaques et le froid.
Installé au bar à discuter avec le barmaid, il profite de ces instants pour faire le vide. Jamais une tâche facile chez lui. Pourtant, lorsqu’un mouvement le frôle et qu’un frisson passe sous sa peau, il expulse les tracas du quotidien pour retrouver l’azur souligné d’encre.
“Je déconseille la bière ici. Infecte.” Un rire passe quand il accueille le nouvel arrivant d’une main qui effleure son dos, pur réflexe à cette approche près de son oreille. Les corps sont souvent plus à l’aise que les esprits, c’est du moins son cas. La chair en pilote automatique qui cherche déjà à retrouver l’autre.
- Super  ! Très bon conseil de m’inviter ici alors…! Le sourire le chope quand il suit ses mouvements. Nour enjambe le tabouret pour s’y glisser et il en suit les gestes, amusé par l’épaisseur de la doudoune, l’écharpe et le bonnet qu’il porte bas sur le front. Les joues rougies par le froid, le bout de son nez un brin plissé. L’amusement laisse place à une forme de douceur. Cet homme, il pourrait sans doute l’observer des heures durant. Une nouvelle fois, le cliché s’imprime dans ses rétines. Celui là ne sera jamais couché sur papier glacé, il n’appartiendra à personne d’autre qu’à lui.
“Content de te revoir, Oli. Tu bois quoi ? Je t’invite.”
Et l’intéressé adresse un clin d’oeil au barmaid qui attend déjà la commande. Référence à la conversation qu’ils viennent d’avoir.
“Ravi aussi… Eh bah écoute ! La bière c’est trop classique de toute manière… vas y. Dis moi c’que je bois.” D’un geste lest, il lui glisse la carte qu’il avait sous le nez jusqu’ici. Tous deux ont parlé alcool le premier soir, peut être se souvient-il ? Qu’importe, ça lui donne l’occasion de l’observer un peu, de jouer avec les attentes et peut être de le connaître un peu mieux au travers de choses aussi banales que le choix d’un verre. “Et t’invites uniquement si tu me donnes l’occasion de te rendre la pareille plus tard !” Qui a payé la dernière fois ? Sincèrement, Oliver n’en a aucune idée. Pourtant l’argent est chez lui un sujet parfois épineux mais il est des moments où les nécessités s’effacent au profit de l’essentiel.
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Oliver 'Callum' Nox
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Oliver 'Callum' Nox
Dim 7 Jan - 14:30
Une odeur qui se porte à lui levée dans l’air chaud de l’espace. La tension qui se forme aux premiers regards, comme un arc électrique qui se crée entre eux à chaque fois qu’ils se rencontrent. Une main qui effleure son dos, et le début d’une multitude de frissons qui parcourent sa peau, malgré lui. La couche de vêtement protège son corps des regards et la seule trahison de son trouble est probablement dans son regard qui accroche celui du photographe, un peu plus longtemps que nécessaire. Une envie le prend de le bousculer, de se pencher et lui offrir un baiser auquel il a pensé, plusieurs fois la nuit. D'étreindre ce corps dont il se souvient si bien.
Choisissant la voix de la sagesse, un tabouret enjambé, il observe rapidement le barman qui a des verres en main, les nettoyant avec un chiffon, privé du début de conversation qu’il semblait avoir avec le londonien. L’homme est âgé d’une quarantaine d'années, un regard chocolat, des cheveux bruns, un sourire doux. Il est affublé d’une chemise noire près du corps, professionnel, à la bonne place. Une seconde, Nour se saisit de son image, copiant mentalement cette dernière avec la sienne, se disant qu’il ne pourrait pas être plus éloigné de ce moldu, lui qui est repeint de tatouages, une baguette dans l’une de ses boots aux pieds. Deux images qui s’opposent l’une et l’autre.

La carte des boissons glisse des mains du photographe aux siennes et il effleure ses doigts volontairement, accrochant un peu de ce contact. Toujours avec timidité, comme s’il n’en était pas entièrement autorisé, les réflexes toujours ancrés à lui, même après tout ce temps. L’éducation qu’il a reçu, les hésitations, aimer en secret… Il chasse cette pensée en tombant son regard sur les boissons proposées, le barman attendant poliment que la commande soit faite. A l’intérieur de Nour c’est la révolution, il sent son corps grisé de la présence de l’homme près de lui. Il se sent fébrile, les mains encore moites d’appréhension, le corps réchauffé - un peu trop- par le chauffage de la pièce.

“Un Banana Daiquiri pour toi. Et pour moi…un Smoky Paloma. Merci.”

Il s’adresse au barman, qui s’exécute, les laissant -enfin- seuls. Se dépourvant d’abord de son bonnet, puis de sa grosse doudoune, Nour révèle une tenue plutôt simple, qui lui ressemble. Il porte un t-shirt manches longues gris et par-dessus un pull bleu foncé en mailles. L’ensemble des vêtements, dont l’écharpe, trouvent leur place derrière lui, dans un équilibre précaire qui le fait sourire. “J’espère que tu n’es pas allergique à ce que j’ai commandé…” qu’il ajoute, se retournant définitivement, moins empourpré qu’en arrivant mais toujours un peu. Aujourd’hui il porte une sorte de parfum différent, presque féminin, qui sent les fleurs. Une odeur qui lui fait penser aux montagnes, à l’odeur du printemps en forêt. Comme ça lui manque ! “Tu pourras toujours goûter au mien.”


Un haussement d’épaules avant d'acquiescer à la demande de l’anglais pour lui rendre la faveur. Il ne se plaindra pas de ça, le temps passé avec lui est toujours agréable et il l’a trop désiré. Peut être qu’aujourd’hui, il y aura plus qu’un verre délaissé et les frissons d'impatience. Le temps, le désir, le déchainement ont pris le contrôle de la soirée, comme s’ils étaient incapables réellement de lutter contre ce dénouement. Pas moins fébrile, il se sent prêt à affronter cette douce latence, observer le sportif comme il le fait, sa tenue et en apprécier les efforts. Prendre le temps de jeter un œil au lieu.

L’endroit est plus luxueux que la dernière fois mais pas moins intéressant. Face à eux un bar en bois à l’ancienne derrière lequel des vitrines arborent toutes sortes d’alcool. Le bar se trouve dans le fond de la pièce, avec quelques tabourets typiquement anglais. Derrière eux, l’espace est différent, plus intimiste. Nour peut en croiser le reflet dans les miroirs qui leur font face, sur le mur derrière les vitrines. Des espèces de gros fauteuils créent une ambiance “comme à la maison”, sur lesquels il compte bien s’affaler après ce premier verre. L’idée est de manger un bout, discuter. Cette observation calme quelque peu ses nerfs, déjà trop à vif. Le fautif ne semble pas raté une seconde de cette observation et il décide d’engager la conversation pour de bon, délaissant son exploration visuelle pour atterrir sur ce corps qu’il a dévalé des lèvres.

v-ați strâns împreună
Ressaisis toi.

Une respiration plus laborieuse, qu’il met sur le compte de son arrivée un peu angoissée. Ce n’est pas dans ses habitudes de rejoindre un inconnu, pour le voir une seconde fois, dans une si belle brasserie. Tout est différent depuis leur première rencontre, parce qu’il a revu Sergius. Que tout son monde a toujours gravité autour de lui… Que malgré tout il a repensé à l’homme qui se tient face à lui.

“Alors, est-ce que les photos de moi t’ont rendu riche ? - un haussement de sourcil, comme quelqu’un qui s’amuse et qui cherche à négocier - si c’est oui, je suis prêt à poser encore !”

Ce n’est que pour amuser la galerie, mais,il l’avoue pour de vrai, poser pour lui serait quelque chose d’intéressant. Inédit. Inhabituel pour un homme aussi peu narcissique, qui passe son temps à cacher son corps et son don. A s’isoler. Le barman arrive, les cocktails prêts et à peine deux ou trois minutes se sont écoulées depuis la commande. Les cocktails sont magnifiques et ils mériteraient eux aussi une contemplation visuelle. La main déjà sur son verre, Nour le lève, trinquant directement avec son invité, droit dans les yeux :

“Tu me diras si ça te plait. Je pensais que tu m’inviterais à faire du parkour, j’attendais de pouvoir voir si tu es doué.”

Il l’ajoute un sourire aux lèvres, goûtant à la première gorgée d’un cocktail délicat, puissant. Il hausse un sourcil pour montrer son trouble, ouvert sur ses émotions. Son partenaire de ce soir peut y lire aussi bien sa gêne, son trouble, sa douceur, son humour et sa surprise à goûter une nouvelle saveur. L’américain est ainsi, il se livre entièrement, sans retenue. Il n’a d’ailleurs pas oublié leur première conversation, l’idée d’aller sur les toits de cette ville pour observer le ciel. Ce serait nouveau, de le faire avec un autre. Après tout, la plupart du temps, il le fait seul ou en présence de la seule personne qui a su partager sa vie depuis si longtemps.

Un éclat de rire provient de derrière eux, ce fameux couple sur le fauteuil. L’américain tourne la tête dans leur direction, épris de cette scène comme d’un beau tableau. Envieux sans doute de constater l’amour avec une telle simplicité, là où son monde devient de plus en plus trouble et douloureux. Les secrets sont des choses difficiles, les révélations ne sont pas forcément synonymes d’améliorations. Parfois, la méfiance est plus sûre pour tout le monde. Il pourrait tuer pour aimer quelqu’un de cette façon, avec cette candeur. L’introspection est à peine une fraction de secondes, son regard retournant inévitablement vers celui d’Oliver, incapable de s’en détacher. “Quoi de beau depuis la dernière fois ? Au boulot…ça a été assez intense j’avoue…”


A respira.
Respire.
Pourtant il a envie de faire tout l’inverse, l’appel du corps aussi brutal que les frissons qui se collent encore et encore à sa peau. C’est une sensation agréable, ce léger picotement.


HJ:
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Newrose Walsh
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Mer 10 Jan - 19:35
Je dis pas !
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Jeu 11 Jan - 12:47
Combien de bars, combien d’employés, combien de salles similaires a-t-il pu fréquenter ? Les sorties, les petits boulots, le besoin de sortir de chez lui et d’être toujours actif, quitte à ce que les nuits ne s’arrêtent jamais vraiment et que les jours de part et d’autres s’y confondent. Son regard s’attarde un instant sur Nour, envahi par le souvenir de leur dernière soignée ensemble. Ça lui ressemble, tout ça. Aborder un inconnu, l’inviter boire un verre, terminer chez lui. Rappeler, ne pas rappeler. Se revoir, ne pas se revoir. Embrayer sur une relation toute autre, devenir collègues, contacts, indics. Peut-être se comprendre sur deux longueurs d’ondes différentes. Prendre de la distance. Se retrouver, parfois. Les gens vont et viennent dans sa vie ; ils survolent son quotidien. Avec Nour il n’en est pas autrement. Il prend ce qui vient, profite des moments, s’arrête un instant pour s’accorder sur le rythme de l’autre et sortir du tumulte du quotidien. C’est nécessaire mais pas tout à fait réfléchi. Pas toujours juste non plus, le journaliste en a conscience. Ça ne l’est pas pour Ruben, ça ne l’était pas pour d’autres, ça ne le sera pas à l’avenir. Le fait est qu’il ne cherche rien, ne veut rien et n’aime pas quand ça lui tombe dessus. Mais ça n’empêche pas d’apprécier ces moments d’entre-temps. Là où le lendemain n’existe pas tout à fait et où le passé est laissé au loin. Là où il n’y a que l’autre, sa vie ses forces et ses défauts.
Il a toujours été ainsi. Entouré à l’excès sans jamais vraiment aspirer à davantage. Liam a percé la carapace, bien sûr. Mais Liam n’est plus là. Seul reste le souvenir d’une relation pas tout à fait morale, d’un vide infini et la présence d’un enfant pour lequel Oliver n’est pas à la hauteur.
Il y en a des tas, de raisons de ne pas trop s’attacher, de voleter au gré des vents. C’est un contrat implicite, un moment qu’on s’accorde. Une pause hors de tout.

Et les doigts se frôlent pour donner le jeu vert à l’instant.
Une histoire de boisson, pour faire écho à leur rencontre et au jeu qui s’y est mis en place. Un sourire passe sur les lèvres du journaliste à la pensée de ce moment où il lui énonçait toutes les options qui pouvaient se présenter. Un rhum, de l’eau, une tisane. Et à chaque mention, il explorait davantage ce corps qu’il s’amusait à chauffer à blanc.

De nouveau, comme la fois précédente, Nour baisse le regard, toujours un peu entre deux eaux. Entre l’homme qui ose et celui qui rougit. Pour être très honnête, ça ne lui a jamais véritablement plu, les gens timides, les minauderies, les fausses pudeurs. Trop de gens se cachent derrière ces mécanismes ou s’en parent comme d’un bijou pour faire croire à leurs valeurs. Dans le cadre professionnel, Oliver prend son temps, déjoue les arnaques, dénoue les fils et exhume la vérité. Dans le privé, il aime la vitesse et l’emportement. Comme celui d’un homme qui l’embrasse au détour d’une ruelle sans plus d’anticipations.
Parfois il aime ralentir pourtant. Trouver l’autre derrière les couches de far.

Peut-on en apprendre au travers de choix aussi triviaux qu’une boisson ?
Le voilà qui redresse le regard et s’adresse au serveur.

“Un Banana Daiquiri pour toi. Et pour moi…un Smoky Paloma. Merci.”
“Un… banana Daiquiri ?”

Pas de trace de négativité dans sa voix, seulement un étonnement un peu amusé. Pas tout à fait ce vers quoi il irait naturellement. Trop doux pour lui, mais s’il avait voulu commander selon ses propres tendances, il n’en aurait pas donné la primeur à Nour. Ainsi d’un geste du menton, le journaliste valide cette commande au barmaid qui acquiesce à son tour avant de se lancer dans ses préparations.
“Un Smoky Paloma tu dis…” s’entend-il marmonner en récupérant la carte pour jeter un œil sur ce cocktail qu’il ne connaît pas.
“J’espère que tu n’es pas allergique à ce que j’ai commandé…”
“Aucune allergie ici, t’en fais pas, l’hôpital n’est pas au programme !” Un petit rire le secoue. Ça pour un rendez-vous particulièrement inoubliable, ce le serait. Quand à toutes les boutades qui lui viennent, Oliver les garde pour lui. “Tu pourras toujours goûter au mien.” De banane ? Non, pardon, on a dit de garder pour lui ce genre de choses.
Un sourire en coin passe pourtant en relevant un coup d’œil vers lui sans commenter davantage.
Appuyer sur l’ironie pourrait être oppressant, surtout qu’il sent Nour fébrile. La respiration, sa tendance à regarder autour de lui, les gestes un brin trop énergiques lorsqu’il se défait de ses vêtements. Étrangement, se revoir le rend plus nerveux qu’une rencontre en parfait hasard qui se termine dans la chaleur de ses draps. Il l’a dit, ça n’est pas dans ses habitudes. Une nervosité qui l’amuse et qu’il observe en douceur. La situation a-t-elle changé depuis cette première fois ? Ne devrait-il pas être là ?

“Alors, est-ce que les photos de moi t’ont rendu riche ? … si c’est oui, je suis prêt à poser encore !”
Le rire le prend en même temps que l’arrivée des cocktails qu’il remercie au passage. “Ah, si ça pouvait être vrai, ça arrangerait mon banquier… Mais à vrai dire, je les ais gardées pour moi pour l’instant. Navré mais ton visage n’est exposé nul part excepté dans mon salon.. ” Vrai, ses photos ainsi que d’autres y sont restées accrochées après les avoir mis à sécher. D’autres ont été rangées pour la soirée, celles relatives aux enquêtes qu’il ne pourrait mettre à disposition de n’importe qui. “Pour le shooting en revanche, c’est quand tu veux. Je suis ton homme.”
L’idée lui plaît. A la fois d’une manière artistique mais aussi d’une façon plus intimiste. Ce genre de moments se revêt toujours d’une saveur bien particulière. Un partage qui ne ressemble à aucun autre.
Mais vient le temps de trinquer et un instant, Oliver s’abandonne dans le regard d’azur de cet homme à la peau marquée. Une nouvelle fois, un fin sourire se trace sur ses lèvres, absorbé par ce qu’il en perçoit. Ce contraste entre les tatouages et les traits qui les portent, cette lueur d’opale, ces micro-tensions dans les muscles de son visage. Qui est cet homme ?
Mais il n’y a pour lui répondre que ces verres qu’on lève, leur tintement à l’impact, l’effleurement des doigts et le remous des liquides.

“Tu me diras si ça te plaît. Je pensais que tu m’inviterais à faire du parkour, j’attendais de pouvoir voir si tu es doué.”
Douceur de la banane, saveur de rhum, piquant du citron. “Hm, ok c’est pas mal, ton truc de Fredo Corleone…” Pas ce qu’il boirait tous les soirs mais le changement est agréable. D’un bout de langue il emporte la nacre du liquide et raccroche à l’idée du parkour. “C’est pas incompatible, pour la sortie Parkour… je crois même que j’ai les clefs de la salle si tu veux tenter le coup en sécurité.” Qu’il voit, lui, de quoi le soigneur pouvait être capable histoire d’éviter de le ramasser sur le bitume après leur second rendez-vous. “Mais j’avoue, j’ai fait dans le conventionnel.” Une soirée au bar, en bonne compagnie, avant de partager un repas dans le genre de restaurants qu’il dessert d’ordinaire et où il ne s’attable que rarement. Une pointe de culpabilité passe, puis s’enfuit, rattrapée par d’autres sujets plus pragmatiques.
En effet en suivant le regard de son compagnon, Oliver pose les yeux sur un couple en arrière. Deux femmes qui vivent leur meilleur vie. Et juste derrière eux : un homme et une femme. Et l’homme le fixe sombrement jusqu’à ce que leurs regards se croisent. Le salut lui fut discret, un simple mouvement du menton rapidement rendu par l'homme, sans sourire. Une crispation passe dans les deux corps, l’échange se prolonge un instant et Oliver s’en détourne, sentant l’attention de Nour revenir sur lui. “Quoi de beau depuis la dernière fois ? Au boulot…ça a été assez intense j’avoue…”
“Oh, pas grand chose pour être honnête. La routine.” S’empêcher de jeter un coup d’oeil en arrière lui coûte, mais Oliver reste centré sur son compagnon. “Sport, articles, déception d’une expo qui m’est passé sous le nez, boulot velo dodo.” Pour des raisons bien moins banales qu’il ne le laisse entendre. “Alors dis moi, quelle est cette intensité dans le monde animal ? Il y a eu des urgences au boulot ?” Se centrer sur lui. Le reste en périphérie, à l’orée seulement de ses pensées.
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Oliver 'Callum' Nox
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Oliver 'Callum' Nox
Dim 14 Jan - 17:44
Le souffle plus laborieux. Un regard, par en dessous, toujours plein d'hésitations. Ce sont les premiers instants, ceux qui sont doux, latents, avec la certitude que l'électricité ne s’est pas vraiment dissipée depuis la dernière fois. Plus téméraire, Newroz se serait déjà penché sur les lèvres qu’il observe, incapable d’en détacher le regard. Sans doute…il se serait octroyé le droit de glisser une main sur les cuisses de cet homme, les remonter pour se saisir de sa taille et y goûter les fragrances de son parfum. Si la timidité le frappe, c’est qu’ils sont en public, que les vieilles habitudes sont un mauvais réflexe. Evidemment, il ne compte pas tout de suite lui en expliquer les raisons, profitant un peu égoïstement de la situation. Comment serait prise la nouvelle ? Si Oliver apprenait que l'américain partage sa vie avec un homme ? Certains éléments de la conversation seraient nécessairement mis de côté, comme le fait que l’un comme l’autre sont des sorciers. Que leur monde évolue avec la haine d’un homme qui en aime un autre. Qu’il a fui une famille tyrannique pour être adoptée par une autre, qui est pire. Ce genre de choses, il ne peut pas le dire, pas même dans les légères failles, les hésitations, les interdits qu’il s’impose, face au photographe. Le sorcier aurait aimé lui offrir une autre version de lui, plus libéré. L’homme, le vrai, repentit de ses hontes et ses peurs, comme il peut l’être en privé.

“Un… banana Daiquiri ?”

Probablement pas le choix qu’il aurait fait. Un sourire amusé se pose sur les lèvres du sorcier, la carte qui a été déposée est à nouveau dans les mains d’Oliver, vérifiant les choix. D’un regard amusé, le dragonologue lève un sourcil à l’encontre de son amant.
“Quoi, pas ton premier choix ?”
C’est dit sur le ton de la rigolade, acceptant volontiers le risque qu’il n’apprécie sans doute pas ce cocktail. Les risques du lâcher prise, en un sens. “J’accepte si tu détestes, on verra bien.” Lentement, sa main effleure le bois du bar, simplement pour les occuper un peu. En fait, surtout pour se retenir de les tendre sur les cuisses d’Oliver, l’envie lui brûlant les paumes. Ce ne serait pas convenable, trop cavalier et aujourd’hui, il a envie de prendre le temps. Laisser monter la température, jusqu’à l’insoutenable. Prendre le temps de contempler son visage, malgré ce regard un peu enjoué, qui cache probablement un sens caché. Ne relevant pas ce regard un peu grivois, Nour l’observe juste en lui faisant un clin d'œil, loin d’être dupe.

“Merci !” Il le dit au serveur qui sourit en retour et retourne à son travail. Les cocktails sont déposés devant eux. Lentement, il se saisit du verre pour y tremper ses lèvres en écoutant la suite de la conversation sur le shooting photo. Il ignore s’il serait à l’aise face à l’exercice : poser nu devant le photographe qui se tient à ses côtés. Pensivement, son regard se rive contre lui, de légères rougeurs apparaissant à ses propres joues, imaginant aisément la scène, lui nu et un photographe dont il connaît déjà le goût des lèvres, tentant de le prendre en photo. Quelle valeur aurait ces clichés-là ? Ceux du désir ? D’autre chose ? “A voir. Je veux bien être ton modèle, c’est intéressant. Tu es bon photographe en plus.” Inutile de préciser si ce sera nu ou non, le cours de leur pensée est assez évident. Un bon artiste peut rendre des photos de nudité aussi artistique qu’un paysage il suffit de capter le grain de la peau, le mouvement d’une main sur une épaule….La douceur d’une caresse, la moiteur d’un baiser. L’arrondi d’une courbe, le reste se passe de mot. Les sensations sont un panel de choses qui sont aussi belles à capturer que la beauté des trésors qu’offrent les forêts amazoniennes. Différentes, pas moins importantes.

“Fredo qui ?” Il observe le verre, reposant le sien. Les limites à ses connaissances moldues sont parfois un frein dans les discussions, comme en cet instant. Il ne connaît pas beaucoup de films moldus, le peu qu’il a vu ce sont certains classiques comme Titanic, qui mérite au moins l’attention. Pour beaucoup, il n’a ni l’équipement, ni le temps. Il laisse passer cette ignorance pour simplement quelqu’un qui n’aurait pas vu le film. C’est le mieux à faire, il n’est pas prêt à dévoiler sa réelle identité ici. Pas son prénom, pas le vrai, ni son statut de sorcier.

“On aura l’occasion pour le parkour…ce serait intéressant c’est vrai, comme le shooting. Connaître un peu tes univers je veux dire, ça m’intéresse.”
Sans doute parce qu’il est évident que bien qu’ils ne soient qu’amants, sa présence lui plait. Passer du temps aussi, dans le mesure du possible. Ce ne sera sûrement rien de plus que cela, des heures perdues et volées à la réalité. Reportant son regard sur Oliver, il constate curieusement que ce dernier regarde en arrière. Sans se retourner pourtant, mettant cela sur le compte de la beauté de l’espace, il répond naturellement à la question, jouant de son doigt sur le bout de la carte du restaurant.

“Parfois, il y à des urgences, des animaux blessés. C’est souvent quand on ne s'y attend pas d’ailleurs. C’est toujours un peu stressant, on espère les aider. Je m’implique pas mal pour limiter le braconnage, parce que, malheureusement, pas mal de personnes pensent encore qu’on peut faire souffrir des animaux pour l’argent.”

Un résumé simple, concis qui ne ment pas tout à fait mais relate une part de la vérité. Il enquête depuis tellement d’années sur ce réseau de braconnage, certes côté magique, mais Oliver en connait les conséquences dans son monde moldu. Après tout, les conséquences sont les même, que ce soit pour des dragons ou…peu importe. “Enfin voilà, j’ai été un peu pris. Tu m’en dis plus pour ton expo ? J’aimerais bien voir plus de tes photos.”

Un sourire à nouveau, simple à offrir. Un autre regard qui ne lui est pas destiné et désormais, Nour se retourne, ne constatant rien de très différent comparé à tout à l’heure. Il aimerait lui demander si l’endroit le dérange, si ce n’est pas “trop” pour un second rendez-vous. Il met cette nouvelle attitude sur un léger malaise possible, après tout, peut être qu’Oliver souhaite juste le conserver comme une expérience d’une seule fois…Et l’amour de soi de Nour étant assez incertaine, il se dit que peut-être ils auraient dû en rester là. Malgré tout, courageux, il demande juste, doucement :

“Tu…tout va bien ? On peut s’en aller si tu veux.” Ou ne plus se revoir ? Ce serait une sensation difficile pour le sorcier, qui s’éprend petit à petit de cet homme. Pour attirer son attention, il tend la main pour effleurer celle d’Oliver, lentement.
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Newrose Walsh
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Lun 22 Jan - 19:21
“Quoi, pas ton premier choix ?” Pas tout à fait effectivement ; pas que ce soit un problème non plus cependant. Juste un amusement commun. Pas plus une histoire de lâcher prise, seulement de curiosité. Cette même curiosité qui le surprend à observer un instant la paume que Nour passe sur le bois du comptoir et qu’il imagine se perdre sur sa peau. Cette même curiosité qui s’interroge de la sensibilité de cet homme, de ses désirs, de ses secrets, des raisons qui l’amènent à être si différent en privé et en public. Le convenable et le cavalier l’intéressent peu, pour être honnête. Les convenances n’ont jamais été son fort et s’il a appris à en jouer dans le cadre professionnel, en privé, Oliver abandonne ces règles surfaites. Parfois seulement, le pro et le perso s’entrechoquent et les limites se brouillent. Quelques mots au serveur, des remerciements d’usage et la question des photographies revient sur le tapis. Que le sujet soit entendu ? Pas tout à fait. Rien n’a jamais été dit sur des photos de nus. Pas qu’Oliver y soit opposé, mais il a toujours trouvé un équilibre plus simple avec les femmes. Depuis toujours, leurs corps sont exposés au public, importés dans tous les domaines tandis que la nudité masculine est recluse dans des milieux plus spécifiques. Difficile, donc, d’en extraire une ambiance qui lui plaise. Pas qu’il n’y parvienne jamais. Jouer avec les lumières, les clairs-obscurs, ces corps qu’on n’aperçoit qu’à peine, qui suggèrent bien plus qu’ils ne montrent quoi que ce soit. Se concentrer sur quelques lignes discrètes, la courbe d’une mâchoire ou d’une clavicule lui plaisent bien davantage que les mises en scènes plus artificielles qu’il peut voir ailleurs. Oui, ça lui dirait de jouer ainsi avec l’objectif, de révéler Nour au travers du prisme qu’il perçoit de lui. Mais non, le propos de sa part n’a jamais été de parler de nus nécessairement. Une possibilité parmi d’autres, rien de plus. Une possibilité qui lui plairait sans doute bien davantage s’il connaissait les failles de son vis-à-vis.
“A voir. Je veux bien être ton modèle, c’est intéressant. Tu es bon photographe en plus.”
Ses sourcils se lèvent, touché du compliment mais conscient qu’il n’a vu de lui que quelques clichés pris sur le vif. De bons clichés, certes, mais une infime partie de son travail malgré tout. “Merci.” La sobriété du compliment supporte la profondeur des non-dits. L’envie de prolonger ces moments qu’il a chopé au travers de la lentille de son appareil. Celle de capter l’éclat qui se trouve à l’instant même dans les prunelles claires du soigneur, le doux flottement de son regard qui se perd. Vers où ? Vers qui ? Vers quoi ? Sur quoi s’arrête-t-il, lui, pour capter la beauté ? Un mouvement, une couleur, un éclairage ? Le chatoiement des feuilles percées de soleil, le bruissement de l’air, les grondements d’un animal ou le silence apaisé d’une fin de soirée ? Lui qui a besoin de la forêt dans son quotidien doit se sentir profondément écrasé par le bitume de la ville. Trouve-t-il quelque part cette sensation de suspens qu’Oliver aime à faire sienne entre l’instant où son regard capte un de ces trésors du rien que le monde garde jalousement. Et celui où il appuie sur la gâchette de l’appareil photo.
Pas tout à fait le lieu. Mais un peu le sujet malgré tout…
Pour l’heure pourtant, c’est la question de Nour qui le surprend et fait naître un nouveau rire léger sous ses côtes.
“Fredo qui ?”
“Corleone. Le parrain. “Behind every succesful fortune, there is a crime”, “my father assured him that either his brains or his signature would be on the contract”…” “A man who doesn't spend time with his family can never be a real man.” “Nan ? Pas vu ? Y’a une culture à refaire là…”
Comment qui que ce soit pourrait ne pas avoir vu ce film ? La question lui échappe, lui dont le père ne cessait de passer ce monument cinématographique. Une institution, pour beaucoup. Bien loin de ses activités du quotidien. Quoi que certains échanges avec certains gros bonnets lui ont toujours donné cette impression à la fois grisante et crasseuse de faire face à l’un de ces hommes que les films dépeignent. Peut-être même a-t-il inconsciemment orienté sa vie vers ces univers de tous les risques.
“On aura l’occasion pour le parkour…ce serait intéressant c’est vrai, comme le shooting. Connaître un peu tes univers je veux dire, ça m’intéresse.”
Oh, crois moi, tu n’as aucune envie de me suivre dans chacun de mes univers… Si la pensée passe, elle n’atteint pas ses lèvres autrement que par un sourire charmeur. Il y a bien des choses derrière le silence, mais elles attendront le réveil. Qu’elles prennent leur aises loin et le laissent tranquille pour ce soir. Pourtant les ombres rôdent dans son quotidien, et Oliver s’arrête sur la silhouette de l’une d’elle. Peut être n’est-il pas tout à fait honnête, ni avec son compagnon, ni avec lui-même. “ça…” L’a-t-il vu ? Oui, bien sûr qu’il l’a vu. “Me ferait très plaisir de te montrer ça.” Un signe de politesse, le retour des convenances, et le revoilà à se défaire de l’emprise de l’homme du fond de la salle pour revenir vers celui qui lui fait face.
“Parfois, il y à des urgences, des animaux blessés. C’est souvent quand on ne s'y attend pas d’ailleurs. C’est toujours un peu stressant, on espère les aider. Je m’implique pas mal pour limiter le braconnage, parce que, malheureusement, pas mal de personnes pensent encore qu’on peut faire souffrir des animaux pour l’argent.”
Un résumé simple, certes, mais qui active chez lui la fibre de la curiosité. “Enfin voilà, j’ai été un peu pris. Tu m’en dis plus pour ton expo ? J’aimerais bien voir plus de tes photos.”
Le sourire se change en petit rire discret. “J’allais te dire la même chose pour le braconnage…” A s’intéresser l’un à l’autre, ils se percutent dans leurs attentions. Un autre percute les siennes pourtant. Une silhouette qui bouge à l’extrémité de son champ de vision et le pousse sans y prêter gare à se retourner une seconde fois. L’homme n’a pas bougé pourtant. Il dîne avec sa femme sans doute. Mais à peine Oliver jette-t-il un oeil dans sa direction que l’homme relève le regard vers lui, attentif.
“Tu…tout va bien ? On peut s’en aller si tu veux.”
“Hein ?” Retour à Nour. Moins discret qu’il n’en avait l’impression, le journaliste. “Non non pardon, tout va bien.” En guise de bonne grâce, Oliver pose une seconde main sur celle de son compagnon pour envelopper la sienne de sa chaleur. “Tu m’en parles ? De ce que tu fais pour limiter le braconnage ?” Son pouce s’abandonne un instant sur le grain de la peau du soigneur. Une seconde, puis une autre, et enfin quelques poignées. Pour s’emplir non pas du calme de l’homme, mais de sa fébrilité. Une forme de douce malhabile qui s’inquiète de ce dont lui se moque.

Reprendre son verre, boire le cocktail, se forcer à raccrocher au moment présent. Pas si simple quand l'esprit part dans tous les sens, à traiter mille sujets à la fois, mais il n'y contraint en plongeant le regard dans celui de son compagnon.
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Oliver 'Callum' Nox
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Oliver 'Callum' Nox
Dim 28 Jan - 20:21
“Corleone. Le parrain. “Behind every succesful fortune, there is a crime”

L’américain lui jette un regard interrogatif, à moitié amusé. “Nan ? Pas vu ? Y’a une culture à refaire là…” La phrase lui cède un sourire rieur, pas vraiment coupable. Évidemment, il ne peut pas dire à Oliver les raisons de ces incohérences sur ses connaissances, ce serait un aveu qu’il ne peut pas formuler. A la place, il laisse cette lacune démontrer qu’il a besoin de regarder sans doute plus de films, ajoutant :
“Je passe beaucoup de temps dehors, je te l’ai dit. Moins devant les films. Je ferais l’effort de le voir.”

Pour cela, il faudrait déjà posséder un téléviseur comme les moldus, ce que Nour ne possède pas, ni Sergius dans l’appartement qu’ils partagent à présent. Il pourrait toujours tenter le cinéma, mais quelque chose lui dit que ce film n’est plus dans les séances proposées actuellement. Tout un périple mais il ne ment pas, il fera l’effort de le voir même si pour lui, cet effort est d’autant plus grand qu’il devra trouver comment visionner ce film.

Apprendre à découvrir Oliver, c’est un sentiment inédit et…agréable. Il se demande quels sont les univers de cet homme, qui s’entrecroisent et parfois ne semblent pas être en symbiose. Un ensemble de fragments, tous superposés qui rendent un personnage particulier : un photographe, un homme qui aime répondre à un baiser au détour d’une rue, un homme qui aime prendre le contrôle dans un lit, un homme qui fait du sport, du parkour, qui se perd dans les hauteurs d’une ville. Quoi d’autres ? L’envie de le questionner démange les lèvres du dragonologue qui retient sa curiosité malgré lui. Ce serait trop tout de suite et il apprécie que le fil de la conversation prenne son temps, se déroulant dans un rythme plus doux que la dernière fois. L’électricité se calme, laissant place à la découverte.

“Hein ?”

L’attention est perdue pour revenir à l’américain. Interloqué, il jette un regard dans le fond de la pièce sans vraiment comprendre les raisons de son absence. Doucement, Nour murmure : “Est-ce que tu veux qu’on reporte cette discussion ?”
Il ne serait pas l’homme qu’il est s’il n’était pas flexible, ajustable et fort de résilience dans ce genre de situation. Surtout, il interprète les absences du photographe comme une envie de s’en aller sans doute, ayant peut être oublié quelque chose ou tout simplement changer d’avis. Même face à cette déception, l’homme tatoué resterait doux, acceptant d’abandonner cette entrevue aussi simplement que cela. “Tu m’as l’air…ailleurs.”

Il ne le dit pas spécialement pour mettre mal à l’aise Oliver mais sans doute pour lui offrir une porte de sortie. Lui proposer de s’en aller, d’abandonner la discussion ou de lui livrer peut être ce qui semble le préoccuper. Omettant volontairement la question sur le braconnage, il semble réfléchir une seconde ou deux. Sans s’en rendre compte, la main de son partenaire de ce soir effleure son poignet. Aussitôt, les rougeurs gagnent une seconde les joues du soigneur, le laissant faire. Le sentiment d’interdit, son regard guette autour d’eux, discrètement, habitué à toujours vérifier.

Après une poignée de secondes en silence, et peut être un peu rassuré de cette main qui effleure la sienne, il ajoute :
“Lutter contre le braconnage c’est presque impossible. C’est comme un feu qui reprendrait sans cesse mais à des endroits différents, tu vois l’idée ? J’ai…travaillé en collaboration avec des services pour pouvoir gagner la confiance de braquoneurs et pouvoir après les dénoncer. Pas très loyal je sais - un rire, pour se moquer de lui-même - mais le sujet est important. On parle de réseaux puissants. Ces animaux ne méritent pas ça…”

Il ne pourra pas s’étaler trop sur le sujet, pour éviter de mentionner des choses du monde magique. Les parallélisme avec le braconnage des animaux moldus est malgré tout simple à faire. Newroz n’a pas spécialement envie de mentir. “C’est un sujet important pour moi, dans ma vie je veux dire, des années de boulot. Je pense que j’arrêterais jamais mais si e peux changer quelque chose, juste un peu. Je continuerais.”

La fébrilité a laissé place à de la détermination. Accrochant le regard d’Oliver, ce dernier peut sans doute lire toute l’affirmation de soi que l'américain a pu avoir, au fil du temps. Il se sent légitime sur le sujet, bien plus que les autres. Bien plus qu’eux deux, se frôlant au milieu d’un bar moldu. Dirigeant son regard sur leurs mains, comme pour suivre le cours de cette pensée, il effleure de son pouce le dos de la main de l’homme.

“Tu m’as manqué.”

L’aveu sort doucement, avec timidité. Pourtant, le dragonologue est ainsi, brut, incapable de camoufler ses émotions trop longtemps. Comme ce fameux soir où il a craqué et l’a embrassée dans cette rue londonienne. Pourquoi ça ne pourrait pas être aussi simple que cela ?
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Newrose Walsh
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Dim 4 Fév - 22:46
“Je passe beaucoup de temps dehors, je te l’ai dit. Moins devant les films. Je ferais l’effort de le voir.”
“ça mériterait assez une soirée télé, ça… ou ciné, d’ailleurs.” Nombreux sont les cinémas en ville qui passent des rediffusions. Il a d’ailleurs un contact dans l’un de ces reliquats qui parsèment la ville. Architecture ancienne, bâtiment classé, vieux sièges rouges et rangées mal agencées. Impossible de faire des travaux, à cause de la législation de la ville, une affluence en chute libre depuis des années, moquette rongée sur les marches et vieilles appliques façons années soixante : Oliver adore cet endroit. Par moment, il se prend à imaginer ce que c’était, de côtoyer ces lieux lorsqu’ils ont été ouverts. Il s’amuse de se prendre au jeu de la visualisation. L’enchaînement des films, chefs d’œuvre et navets, portés aux rétines des spectateurs depuis l’avènement des frères Lumières. Depuis, des phases moins châtiées, comme les séances de porno et d’érotisme dans les cinémas de quartiers. Comment imaginer ça, dans ces salles où à présent, sont autant diffusés les films d’auteurs à l’internationale que les animations importées de l’étranger, pas assez connus du grand public, mais ramenant dans ces établissements vieillissant un public étonnamment jeune.
Bien des considérations qui flottent dans un coin de sa tête, bien loin du réel, de Nour ou de l’homme en arrière de la salle. Bien loin de tout à vrai dire, comme une bande passante qui ne cesse jamais tout à fait de défiler. Un sujet comme un autre qui lui trottine dans le crâne à la marge de sa conscience.

“Est-ce que tu veux qu’on reporte cette discussion ?” Rattrapé par le réel. Qu’il soit préoccupé par cette présence dans le restaurant est-il si évident ? Manifestement. Une mimique désolée passe alors sur ses traits pour s’adresser au soigneur qui n’a rien demandé dans l’histoire. “Tu m’as l’air…ailleurs.”
“Oui, c’est un peu le cas, pardon. Rien de grave, juste quelques préoccupations “boulot”. Bref, pas grand chose, reprend : le braconnage !” Une manière de se recentrer lui-même et de décrocher de cette forme dans son dos qu’il ne peut plus voir. Peut être quittera-t-il l’établissement, lui. Sans doute pas. Lui, dans tous les cas, ne bouge pas.
Et pourtant… “boulot”. Quelle largeur prend cette étiquette lorsqu’il y classe des sujets de toute sorte qu’il ne pourrait pourtant pas faire passer sur le registre des impôts…. Un brin d’hypocrisie, sans aucun doute.

Nour reprend, après un instant à l’observer en silence. Devine-t-il les secrets derrière les silences, ou cherche-t-il des explications plus accessibles ? Un malaise, un souci familial, une gêne à s’afficher ou le secret d’une relation cachée. Un ex peut être ? Les options roulent dans son crâne, rapidement remplacées par la voix ronde de Nour. Alors Oliver s’y laisse glisser pour se plonger dans des préoccupations de travail qui ne lui appartiennent pas. Celles qui évoquent cages et fourrures, grands nord et steppes étendues. Difficilement Londres, il faut bien l’avouer.

“Lutter contre le braconnage c’est presque impossible. C’est comme un feu qui reprendrait sans cesse mais à des endroits différents, tu vois l’idée ? J’ai…travaillé en collaboration avec des services pour pouvoir gagner la confiance de braconniers et pouvoir après les dénoncer. Pas très loyal je sais… Oliver esquisse un sourire. Déloyal, certes, mais bien son genre. Ce qui l’étonne davantage, c’est que Nour évoque ces pratiques au premier venu.  - mais le sujet est important. On parle de réseaux puissants. Ces animaux ne méritent pas ça…” Le sujet, surtout, lui tient à cœur, c’est certain. Quand il l’aborde, sa voix change d’un rien. Un peu plus basse, plus grave aussi, à l’image de la lueur qui assombrit son regard clair. Un instant, Oliver ne dit rien, happé par ce qu’il capte de lui. Cette part de cet homme, il aimerait la connaître. En apprendre davantage. Plus solide. Plus droite. Rien de plus attirant que la détermination. Cette posture lui plaît, c’est certain. Ainsi peut être manque-t-il le coche pour reprendre ce qui l’interroge, trop absorbé par cette contemplation esthète. Dans tous les cas, l’effleurement de son pouce sur le dos de sa main l’arrache à ce regard d’opale qu’il a tant aimé capter au travers de l’objectif de son appareil photo.

“Tu m’as manqué.” L’aveu le cogne par surprise et frappe ses côtes d’un bourdonnement soudain. Quelque part, à l’intérieur, la crispation a lieu et le visage de Liam resurgit. Vieux fantôme aux apparitions encombrantes. Toujours indélicat, illégitime, il devrait être loin de ses considérations. Ce n’était qu’un moment de vie, une bascule avortée. C’est à présent lointain. Inutile. Et dans un coin de ses considérations plus actuelles, Ruben.
Quant à sa réaction… un rire, léger. De quoi masquer le pincement qui ne manque pas de surgir en lui.
- Déjà ?! Je t’ai fait tant d’effet que ça ? Il désarme ce qui pourrait s’engager. L’homme aux milles amis et aux cents amants recule chaque fois, sans discontinuer, toujours aussi frileux de voir poindre la possibilité de sentiments, d’avenir ou d’engagement. En douceur, avec une forme d’humour dans la gestuelle, il pose sa paume sur la main de Nour qu’il garde au creux des siennes. Un contact qui ne manque pourtant pas de l’attirer et dont il pourrait vouloir s’emplir. Les nuits sont trop froides ces derniers temps, ça doit jouer… D’aucune manière il est distant, n’hésitant pas à se fondre dans les orbes d’opales de son amant de la nuit passée. Mais la voix est légère, loin d’une posture plus solennelle qu’un autre aurait pu prendre à une telle déclaration. Pour autant, bien sûr qu’il s’y attend ; à l’arrêt de la soirée. Au sacro-saint “j’crois qu’on cherche pas la même chose”. C’est ainsi. C’est le jeu. Mieux vaut ça que de flinguer un mec qui n’a rien demandé, avec ses propres insécurités. Un autre.
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Oliver 'Callum' Nox
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Oliver 'Callum' Nox
Lun 5 Fév - 21:15
“ça mériterait assez une soirée télé, ça… ou ciné, d’ailleurs.”

La proposition est peut être lancée à la volée mais elle plaît beaucoup au sorcier qui sourit doucement, presque avec plus de timidité que d’habitude. Les réactions en public sont différentes de celles qu’il offre dans la sphère privée. Moins autoritaire sans doute, il garde ces vieilles habitudes pour son homme, plus habitué à son côté rigoureux. Face à Oliver, l’américain n’est pas entièrement différent de qui il est réellement, il est peut être juste un peu plus doux et dénué de tous les enjeux et les pressions qui lui pèsent normalement sur les épaules.

Léger,il se sent un peu comme avec Léo, l’homme qu’il a fréquenté en arrivant à Londres, tout en se faisant passer pour mort pour son homme. Un homme simple, facile à vivre qui offrait ses sourires au monde. Un moldu, qui n’a jamais su qu’il avait dans ses bras un sorcier qui fuyait des mercenaires et une famille déviante : la famille Moore et la famille Klemheist. Il a gardé jalousement cette relation pour lui, se refusant comme pour Oliver à en parler à celui qui partage désormais sa vie. Pour être probablement un peu égoïste et chérir ces moments où il peut être n’importe qui d’autre. Ces moments de lui dans les bras d’un autre, alors même que Sergius devait pleurer sa mort.

Oliver, en un sens, lui fait penser à Léo mais aussi à une vie qu’il n’obtiendra jamais. Dans un autre monde,il n’aurait pu être que cela, éperdument amoureux d’un photographe qu’il a rencontré en soirée. Aussi simplement que cela. “Peut-être un autre soir alors. T’as une télé chez toi ? Moi non j’avoue, j’y ai pas pensé, puis avec le boulot, je suis pas souvent à la maison pour en profiter.”

C’est un pieu mensonge, il omet de dire qu’il est sorcier et que ce n’est ni dans ses habitudes, ni dans ses envies. Avec le temps passé à côtoyer des moldus, Nour se sent de moins en moins perdu dans toutes ces références, se fondant assez bien dans la masse. Vivre avec Léo et faire profil bas a été un réel défi pour lui, apprenant tout un autre monde petit à petit. La réalité est la même pourtant, pas de télévision chez lui mais plusieurs potions et une multitude d’ouvrages sur les dragons entreposés ça et là.

Curieusement, l’absence d’Oliver semble à peine s’étioler, son attention redirigée pour un moment sur le dragonologue qui le questionne du regard, surprit. Quoiqu’il se passe derrière les yeux d’Oliver, il n’est visiblement pas invité à y participer. Ils ne se connaissent peut-être pas suffisamment pour pouvoir évoquer des considérations si personnelles, sans doute. Pour ne pas paraître trop indiscret, le regard de Nour s’éloigne dans le vide, parlant du braconnage. Soudain, toute sa posture change, s’il était calme et posé le voilà enjoué, fiévreux du sujet. Son ton est plus bas, plus engagé, comme si tout le monde dépendait de cet univers et en un sens, le sien tourne exclusivement autour de cela. Ici, un petit bout du personnage autoritaire sans doute mais surtout pédagogue qu’il a pu être toutes ces années en tant que dresseur au côté de Sergius. Un homme qui partage son plaisir de ces créatures avec dévotion, donnant de sa personne, de son temps pour parvenir à une noble cause.

“Pardon j’ai…je m’emporte un peu. - un léger rire pour balayer le laïus qui vient d’avoir lieu, comme pour se moquer de lui même - j’aime mon métier, un métier passion on dira, je rêvais de faire ça depuis tout petit et…c’est un plaisir chaque jour.”

Sauf les jours où on doit fuir son pays pour sauver sa vie. Il ne le dit pas, l’exil a été accepté petit à petit même si par moment, il voit dans son regard comme dans celui de son homme la perte de ses racines. Être orphelin, ils le sont devenus par la force des choses et la patrie d’adoption lui manque cruellement.

Le sujet n’est sans doute pas clos, il peut voir l’envie d’Oliver d’apprendre plus sur le sujet. Malheureusement pour lui, l'américain devra toujours être succinct, vague pour ne pas trahir sa nature ou ses mensonges. Peut être avec brio ou maladresse, le regard d’azur s’est posé dans celui du photographe pour lui avouer qu’il lui a manqué. La maladresse est sans doute évidente pour n’importe qui : après tout, ils se revoient pour la seconde fois uniquement.

Il se souvient…du goût de ses lèvres dans cette nuit calme et rue déserte. D’avoir tremble d’envie contre ses mains… Il se souvient l’attente, interminable d’un trajet en métro moldu. Les effluves d’un parfum contre lui, d’un murmure, imperceptible au milieu du désir. De l’hésitation, la sienne, donnée avec délicatesse entre quatre murs. Comment ne pas être en manque de cela ? La tension, même encore maintenant. Norouz n’a jamais été un homme imbriqué dans des cases, pas quand il est question de désir.

“Peut-être bien…” Le sourire est lancé à la volée, acceptant cette distance et cet humour. Ils se ressemblent plus que le moldu semble le voir, l’un comme l’autre sont des courants d’air qu’il est difficile d’attraper. “Je cherche peut-être juste un photographe pour la nuit.” Le clin d'œil est simple, effaçant la lourdeur de la situation. Fixant la main de cet homme sur la sienne, il en effleure l’épiderme, considérant à nouveau son cocktail pour en boire un petit peu.

“T’as faim ? C’est peut être une bonne idée de commander, sinon on aurait pu prendre qu’un bar. Tu veux m’en parler, de tes soucis de boulot ? Je sais écouter.” Un bref haussement d’épaules, offrant malgré tout une escapade à la situation. Si Oliver ne veut pas s’épancher sur le sujet, il ne le forcement pas en somme. Le verre est déposé, il garde la main de l’homme dans la sienne, prenant de sa main droite un des menus pour l’ouvrir entre eux sur le bar.
“Y’a des sièges plus confortables là-bas pour manger si tu veux.”
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Newrose Walsh
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Sam 10 Fév - 14:28
“Peut-être un autre soir alors. T’as une télé chez toi ? Moi non j’avoue, j’y ai pas pensé, puis avec le boulot, je suis pas souvent à la maison pour en profiter.”
- A deux doigts de te dire que j’ai le home cinéma qui va avec… Un petit sourire passe sur ses lèvres et sans songer au fait qu’il puisse parler de son véritable appartement autant que de celui de Charlie qu’il squatte chaque semaine. L’un est un écran de fumée, l’autre un refuge. Signes que sa vie est partie en live depuis un moment déjà. Tout soupçonneux qu’il puisse être au quotidien, Oliver le nique pas, pourtant, concernant le manque de télévision chez Nour. Beaucoup sont ainsi, à se la jouer bobo anti-écrans. Loin d’être une nouveauté, donc. Et puis, avec l’avènement des plateformes de streaming, a-t-on véritablement besoin de télévision ? Un ordinateur suffit, parfois branché à un projecteur comme dans son appartement à lui. Pour une question de gain de place, le concernant, de projection de certains documents dans le cadre de son boulot, et par amour du cinéma. Chez Charlie, c’est différent. Télé, meuble télé ; le classique.

“Pardon j’ai…je m’emporte un peu. - Un rire léger balaye ses excuses et Oliver penche d’un rien le visage pour l’écouter poursuivre en prélevant quelques gorgées de son étrange cocktail à la banane. j’aime mon métier, un métier passion on dira, je rêvais de faire ça depuis tout petit et…c’est un plaisir chaque jour.”
- Au contraire, t’excuses pas ! J’aime ça chez toi. Très honnête. Frontal même. Mais tu bosses où du coup ? Si pars à la chasse aux braconniers sans être dans les bureaux et que tu as besoin d’avoir les semelles dans l’humus pour ton équilibre… je sais pas, Londres sembles pas le meilleur des spots non ? Y’a tant de braconnage que ça dans le coin ?
Ça le perturbe, c’est vrai, la curiosité piquée au vif depuis un moment déjà. Mais ce qui suit avale ses interrogations pour érafler certaines de ses insécurités. Bien sûr, c’est tôt. Bien sûr qu’ils ne se connaissent pas, que Nour projette sur lui ce qu’il imagine de ce photographe passionné qui pourrait recevoir avec aisance un sentimentalisme qui le crispe pourtant. Pas son genre, les violons et les fleurs bleues. Pas son genre, l’engagement vers la profondeur des sentiments. Pas son genre, les grandes déclarations enflammées. Il est ouvert et facile d’accès, mais prêt à se refermer comme une huître si d’aventure, on s’approchait trop. Ainsi bien sûr, ces quelques mots l’inquiètent. Car tout requin qu’Oliver puisse être dans des sphères professionnelles, il n’apprécie pas blesser. Et derrière la pensée bienveillante, des réalités moins glorieuses.
Ainsi, oui, il s’attend à la fin en eau de boudin de ce rendez-vous pourtant agréablement entamé. “Peut-être bien…” Mais non, Nour lui adresse un petit sourire léger et balaye la prégnance de sa déclaration.
“Je cherche peut-être juste un photographe pour la nuit...” Le rire est immédiat et déloge la crispation entre ses côtes.
- Arrête de chercher alors !… Ou préviens moi que j’ai de la concurrence… ou de la compagnie… Les sourcils se froncent avec humour avant de hausser des épaules. Enfin préviens moi, quoi..
Il s’en amuse, de ces mots échangés, rassuré par la tournure de la conversation. De quoi poser à leur manière certaines bases. S’il pouvait entendre la notion de courants d’air, sans doute y adhérerait-il. Il est partout, mais jamais longtemps. Jamais indéfiniment, serait un terme plus juste. Bien des relations durent, mais elles comportent alors une certaine distance. Une manière de garder une forme de contrôle sur l’affection qui se partage pourtant bien véritablement entre les êtres. Pas qu’il n’aime personne, bien au contraire. Mais Oliver est frileux depuis toujours, pour ce qui est de s’engager dans quelque lien que ce soit. Il est celui qui répond parfois immédiatement, parfois six jours ou deux mois plus tard selon la période. Tout dépend de la dynamique. Du jeux d’équilibre, de lest et de tensions. Des règles posées. Mais il y a l’entre-deux, celui dans lequel il est avec Nour. Un coup de tête pour faire éclater le désir. Mais pas de logique, pas de mots posés sur les envies. Ça viendra, bien sûr. Mais il aime cet entre-deux qui appelle aux possibilités et flirte avec ses propres peurs. C’est absurde, bien sûr. Mais cette incertitude de voir l’autre partir ou s’approcher, lui a toujours plu. C’est un jeu qui, pourtant, blesse bien plus souvent qu’il ne satisfait. Et pourtant, c’est un fait, ça lui plaît.

“T’as faim ? C’est peut être une bonne idée de commander, sinon on aurait pu prendre qu’un bar. Tu veux m’en parler, de tes soucis de boulot ? Je sais écouter.” En délaissant la main de son vis à vis, Oliver porte de nouveau le cocktail à ses lèvres pour en boire le liquide sucré et hocher de la tête. Pas qu’il acquiesce tant à l’idée de parler que de commander de quoi manger. Evoquer les dangers du monde magique et ses tors dans les risques que trop encourent par sa faute ? Non. “Y’a des sièges plus confortables là-bas pour manger si tu veux.” Naturellement, Oliver accepte avec entrain tout en glissant un “Tient, vas y montre-moi ça !” dont il use pour pivoter d’un rien la carte des menus pour la lire dans le même geste que Nour. C’est lorsqu’il évoque envisager les calmars en entrée, que le serveur arrive à leur niveau. Naturellement, Oliver en profite pour lui signaler qu’ils se déplaceront d’ici peu vers les fauteuils et petites tables en arrière de la salle.
- Bien sûr, votre table vous attend. Juste une chose… la femme du bout du bar vous fait passer ceci…
Hésitant, la voix du barman bute en passant le regard sur Nour puis Oliver. Jamais sur la dite-femme qu’il désigne discrètement du bout du doigt sans avoir décollé la paume de sa main du bar en acajou. D’un regard, Oliver reconnaît dans la direction indiquée, Ingrid Lodges, la cinquantaine, rencontrée bien des années plus tôt et frileuse des contacts par téléphone ou mail, lui jette un regard par dessus son verre de rouge avant de s’en détourner. Seul un clin d’oeil filtre chez la belle rousse aux larges lunettes qui se retourne pour accueillir son mari de retour des sanitaires.
Face l’absence de gêne du journaliste à cette annonce, le barman lui glisse un petit papier et Oliver le remercie sobrement. Pardon.. à l’attention de Nour… et malgré ses excuses, le photographe ne peut s’empêcher d’ouvrir le pli sur lequel il lit trois mots. Un nom. Un sourire passe sur ses lèvres quand le papier disparaît dans sa poche avant. Ça vois-tu, c’est la part du boulot qui roule bien.. Toujours le taff, donc. Pourtant en initiant le mouvement vers les tables du fond, comme l’avait proposé Nour, Oliver se fige.
L’homme s’est levé. Ses boucles blanches battent son front quand il rejoint le couple au bar.
Sous ses côtes c’est le roulement grave d’un tambour qui agite ses sens et lui fait glisser entre ses dents “…et ça c’est les emmerdes..” Un regard jeté à Nour, navré par la seconde interruption, plus musclée.

Regard sombre, l’homme contourne une dernière table et arrive à leur niveau.
Bonjour Inspecteur. Tout va bien pour vous ?
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Oliver 'Callum' Nox
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Oliver 'Callum' Nox
Dim 18 Fév - 21:41
Les étourderies de la première rencontre laissent place aux effleurement de l’âme. C’est d’autant plus troublant que s’ouvrir à un autre n’est pas une chose aisée pour Nour, qui a tendance à renfermer qui il est depuis longtemps. L’exercice est inédit pour lui, malgré le fait qu’il ait eut quelques expériences depuis Sergius, dont Leo, l’homme qui a partagé ces mois précaires à son arrivée à Londres. L’opposé de son homme, un homme tendre, un moldu qui lui a changé les idées d’un univers magique qui le rendait malheureux. A ce nouveau jeu de découverte, il se sent gauchement nouveau, apprenti dans le travail de s’offrir à un autre.

Raconter qui l’on est, son métier, c’est presque plus intime à ses yeux que les quelques heures qu’ils ont partagées quelques semaines plus tôt. La timidité est nouvelle, gardée derrière son regard de glace qu’il transpose sur la silhouette de cet homme. Apprendre à le découvrir, c’est sans doute voir un peu de ces failles qu’on ne montre pas tout à fait au premier rendez-vous. “ Au contraire, t’excuses pas ! J’aime ça chez toi.”
Evidemment, l'honnêteté brutale du photographe le prend un peu au cœur et ses joues, dont l’une tatouée s’empourpre rapidement. Détournant une seconde son regard pour le porter sur sa propre main tatouée, il murmure un remerciant balbutiant, sans savoir quoi en dire : “Merci…”
Cet exercice bien que nouveau semble plus aisé pour son interlocuteur qui ne lui laisse pas le luxe de relâcher son trouble pour se dérober aux questions. Ce n’est pas si grave, c’est l’apprentissage d’un autre. Apprendre à dérober les quelques sourires qu’il parvient à obtenir chez Oliver. Il se soustrait à l’exercice docilement, une lumière parfois amusée dans le regard qui se faufile entre l’espace devant eux et son amant.

“Tu es … perspicace. Il n’y à pas vraiment de braconnage à Londres non, sauf parfois dans les forêts autour et encore que, pas tant que ça. Disons que j’ai…quitté mon pays et que je prend un peu de temps pour moi.”

La phrase est dite avec un peu plus de prudence. Il ne peut raisonnablement pas lui mentionner le contexte qui l’a fait fuir son pays d’adoption pour venir ici, dans ce milieu urbain où personne ne penserait à les chercher. Ce serait avouer qu’il a infiltré un réseau de braconnage, que sa vie est en danger et ce genre de discussion est trop difficile à aborder maintenant. L’homme face à lui, en dépit de ce qu’il a accepté ou non, il le considère comme une personne de plaisir, pour le couper de cette morosité ambiante qu’est sa vie. Peut être aussi pour renouer avec ce côté moldu qu’il apprécie tant. Une relation aussi belle que volage, qui ne prévient pas, arrivée au détour d’un parc londonien. Ramener sa vie roumaine ici, dans la conversation est la dernière de ses envies.

“C’est rien de très important tu sais, j’ai aussi de la paperasse à faire, il y à des procédures à suivre. Je visite des refuges un peu en Europe, j’ai été en Norvège récemment, et j’irais dans ceux en Ecosse. Je bouge pas mal mais, j’aime bien ici.”

Pour lever le léger mensonge qu’il sert, il observe l’homme devant lui, le détaillant avec attention. S’il aime autant ici, ce n’est pas que pour le bel anglais bien que son regard en dise l’inverse. Doué pour cela, il cherche à déplacer le sujet de la conversation.

Son attention rivée sur lui, il l’observe boire le cocktail et son regard tombe sur la pomme d’Adam du journaliste, qu’il observe timidement, sur la réserve. “Que toi pour ce soir. - un sourire et un hochement de la tête bien qu’il ajoute, après une hésitation - mais…il y à quelqu’un d’autre. Dans ma vie, je veux dire, on est venu ici à Londres ensemble, en vrai. Je..j’aurais dû te le dire avant.”

Ce genre de chose se dit non ? A un moment donné, quand le rendez-vous s’éternise en un second, puis un troisième. Quelle est la limite acceptable ? Il sait d’avance que pour son homme, la vraie question sera peut-être uniquement de savoir s’il est heureux en la présence d’Oliver. De la jalousie ? Il n’imagine pas son ancien apprenti capable de l’être pour cela, bien que le sujet n’ait pas été éprouvé. “Je voulais juste te le dire, que ce soit…clair disons ? On est venu de Roumanie, lui et moi.”

Un simple clin d'œil, pour passer cet aveu aussi simplement que cela. Le sujet ne s’éternise pas, ils sont coupés par le serveur qui apporte un papier que Nour détaille du regard, laissant la narration de sa vie en suspens. Son regard est interloqué et curieux, n'appréciant pas ce qui est écrit sur le papier que reçoit Oliver, tout juste sa réaction, passablement satisfaite.

“C’est une information importante ? - un sourire dans la voix, à moitié debout, il récupère sa veste et par extension celle d’Oliver dont les mains sont prisent pour pouvoir se détourner du bar. La salle est magnifique, un peu plus remplie qu’à l’initiale et l’ambiance plus joviale encore. - tu as des informateur même dans les restaurants que tu visites ? C’est euh…surprenant non ? Je veux dire…comment elle savait que tu serais-là ?”

Le côté un peu paranoïaque du sorcier pourrait s’inquiéter de l’aisance face à laquelle l’homme qu’il fréquente est trouvable. Après tout, Newroz fuit sa propre famille, qui fait des pieds et des mains pour pouvoir retrouver sa trace. Ce n’est rien, même très minime, face aux moyens mis en œuvre par la famille Klemheist. Avec plus de prudence, il pourrait
même se dire qu’il faudrait éviter d’être si “trouvable” en la présence d’Oli.

Il n’a pas spécialement de s’inquiéter plus car un homme approche d’eux. La mention de l’inspecteur le fait tiquer, cherchant dans sa mémoire à quoi cette référence moldue fait mention, se souvenant que c’est probablement un titre dans leur police. Saluant l’homme d’un simple bonjour il se contente de se tenir à côté, saturé par la curiosité qui naît en lui. Découvrir Oliver sous cette nouvelle réalité, dans le travail est édifiant mais pas si surprenant. Il peut voir l’homme qu’il est, bien dans ses chaussures, droit, sérieux, accompli. C’est même presque attirant, de l’imaginer chercher des informations avec autant de ténacité.
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Newrose Walsh
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Lun 26 Fév - 23:42
Comme toujours, aux démonstrations de timidité de Nour, Oliver présente une forme de recul. Bloqué deux sensation bien distinctes. L’amusement de voir cet homme dont l’affirmation dépend des moments, comme les couleurs d’une peinture qui changeraient de teinte en fonction de la lumière de la journée ; d’une part. Et de l’autre, cette crispation qui s’allume toujours chez lui lorsqu’il détecte une onde de sérieux chez l’autre. Le doute dans sa propre posture, le frisson de l’intime. Car non, pour lui il n’y a rien d’intime dans le fait de se rencontrer, de se découvrir, de s’ouvrir à l’autre. C’est même presque tout l’opposé de l’intime. Déformation professionnelle, sans doute. Ou peut être la profession découle-t-elle d’une déformation personnelle. Dans tous les cas, c’est bien sur un plan moins connoté qu’Oliver dévie, rendu moins à l’aise par sa propre honnêteté et les réactions de Nour.

Le boulot, donc. Ce qui le dégage de ses incertitudes et l’amène à prendre des postures plus affirmées, droites, sûres de lui. Le boulot, aussi, qui attise chez Oliver la curiosité de la découverte… et celle qui l’amène à traquer les secrets.

“Tu es … perspicace. Il n’y à pas vraiment de braconnage à Londres non, sauf parfois dans les forêts autour et encore que, pas tant que ça. Disons que j’ai…quitté mon pays et que je prend un peu de temps pour moi.” Pourquoi, donc, venir à Londres ? Et surtout, pourquoi sous-entendre que les journées sont lourdes actuellement alors même qu’il dit être venu pour prendre du temps pour lui ? L’échec de l’homme qui veut prendre soin de lui et s’embarque malgré tout dans mille projets ? Mais concernant le braconnage en lui-même… ? “C’est rien de très important tu sais, j’ai aussi de la paperasse à faire, il y à des procédures à suivre. Je visite des refuges un peu en Europe, j’ai été en Norvège récemment, et j’irais dans ceux en Ecosse. Je bouge pas mal mais, j’aime bien ici.”
- ça doit être sacrément prenant, ces voyages. Ça arrive à quelle fréquence ?

Et la conversation dérive, portée par les regards qui se croisent… qui se cherchent. Et Oliver s’en amuse. L’humour, assumée sous la ceinture, se pose entre eux sans la moindre gêne. Evoquer une tierce personne pour la suite de la soirée ? Et pourquoi pas ? Pas qu’il le propose, mais il cherche à glisser au passage la nature de la relation telle qu’il la perçoit. Un moyen pour lui de poser les choses sans y aller avec des gros souliers. Ils ne se connaissent pas, n’ont fait que se croiser pour se crasher l’un vers l’autre. Ainsi il en joue, bien sûr. S’amuse de cette manière presque brusque avec laquelle il se sont trouvés. Ça pourrait être exceptionnel, signe de quelque chose de plus grand. Mais pour être honnête, c’est assez courant pour lui. Bien davantage avec les hommes qu’avec les femmes, d’ailleurs.
La remarque est légère et lorsqu’il boit quelques gorgées de son cocktail, c’est pour agripper Nour des yeux. Tant dans une forme d’humour que par l’envie de l’embarquer dans le délire de la blague. Et de la teinte légère de fantasme qui en découle… Mais Nour l’observe. Non pas avec l’assurance de quelqu’un qui lui renvoie la balle et entre dans son délire mais avec une forme de réserve. Un recul qu’il n’attend pas, cette fois encore. “Que toi pour ce soir.   Mais ça ne sonne pas comme un jeu ou l’envie d’aller le chercher et d’attiser les envies. Oliver dégage alors de ses traits tout l’amusement initial, conscient de passer sans doute pour un gros lourd. Nour hésite, bute, se lance. Un secret, donc. Qu’Oliver distingue avant même que les mots n’émergent du silence. Une seconde, il lui semble distinguer dans les effluves du restaurant l’odeur caractéristique du parfum de Liam. Une sensation qui perdure quand les mots l’atteignent. mais…il y à quelqu’un d’autre. Dans ma vie, je veux dire, on est venu ici à Londres ensemble, en vrai. Je..j’aurais dû te le dire avant.”
Avant ? Avant quoi ? Qu’ils ne se chauffent dans une ruelle ? Avant le bar ? Avant le lit ? Avant la nuit passée ou avant la proposition de ce soir ? “Je voulais juste te le dire, que ce soit…clair disons ? On est venu de Roumanie, lui et moi.” Oliver hoche du chef quand Nour achève l’aveu par un petit clin d’œil léger, comme s’il n’était pas lui même à l’origine de la nervosité et de l’incertitude ambiante.
Oliver entrouvre les lèvres, s’apprête à répondre, puis s’arrête, coupé par l’arrivée d’un simple petit papier que le serveur lui glisse. Alors, tout s’enchaîne. La lecture de la nouvelle, la prise d’information, le sourire de celle qui lui sert d’indic à l’autre bout du bar, l’attention de l’inspecteur puis son arrivée. Et l’air sombre qu’il porte en étendard.

A peine Oliver a-t-il eu le temps d’intégrer la réflexion de Nour que le flic est là, face à eux, crispé. Il n’adresse qu’à retard les politesses d’usages envers le soigneur, comme s’il ne s’était rappelé qu’avec un temps de latence ce que les bonnes manières. Ça ne dure qu’une minute à peine pour qu’il n’ouvre les hostilités.

- Je peux voir ce que vous venez de recevoir ?
- Il n’y a pas une histoire de mandat pour ça ? Oliver esquisse un sourire, sans se départir de son air amical. Ni cynisme, ni fierté, ni air de défit. En totale maîtrise de ce qu’il laisse passer. Et d’ailleurs, le flic lui rend un regard profondément attentif. Si le journaliste laissait passer un peu de temps, il est certain qu’il percevrait quelques petits soubresauts de paupières ou une tension grandissante dans les muscles de sa gorge. Mais sans attendre de réponse de l’inspecteur, il plonge la main dans sa poche pour en ressortir le papier qu’il tend sans une hésitation. Je vous l’ai dit : je ne suis pas votre ennemi. Et d’ailleurs, les charges ont été abandonnées, sous-entend-il quand le flic pose le regard sur le papier.
- Videz vos poches. Et Oliver obtempère. Son téléphone, son porte-feuille, les clefs de son appartement, un  mouchoir et une petite clef fine. Pour bonne foi, il retourne même le tissu de ses poches. Jean et veste. ça, c’est quoi ?
- La clef de mon antivol. Vélo. Le flic hoche la tête et attrape le porte-feuille pour le fouiller. Dedans, il tombe sur un petit carnet qui dépasse à peine de l’écrin de cuir. Sans poser de question, il le désigne en le soulevant de quelques centimètres et quand Oliver hoche du menton, l’inspecteur Reeves se met à feuilleter le petit objet. Et le journaliste reste mutique un moment, évitant au début le regard de Nour avant d’y poser le sien, hésitant, pour y glisser une grimace navrée. Enfin, il reporte son attention vers le flic
- Écoutez.. On a toujours bossé dans le même camp. Les charges ont été abandonnées et certains de vos collègues se sont même proposés pour me servir de témoin de moralité si on devait aller jusqu’au procès. Vous pouvez me traiter de fouille-merde et d’emmerdeur ; mais pas de meurtrier. La voix est tout aussi affirmée qu’elle est posée. Calme bien qu’affectée. C’en est étonnant.
De voir comme il peut mentir avec autant de sincérité.

Le flic referme le carnet dans un claquement sec. Qui est cette “Molly Down” ? Et pourquoi vous donner son nom ?  
Oliver marque un arrêt, hésite puis souffle. Pas le choix. Elle serait témoin d’une usurpation d’identité sur une affaire que je suis. A propos des disparus de Hirwaen. Aucun rapport avec ce que vous me reprochez, si c’est la question..
Et le flic, geste suspendu, dévisage un moment Oliver avant de céder.
- Vous passerez au poste avant la fin de la semaine. De sorte à nous assurer que vous ne faites aucune rétention d’information. Une pause. Comme s’il s’attendait à la moindre réaction épidermique d’Oliver pour l’épingler. Mais ce dernier, bien qu’agacé par l’ordre, n’en montre rien. Vous êtes effectivement un fouille merde et un emmerdeur, monsieur Nox.
- Je sais. J’ai l’insolence de prendre ça pour un compliment.
- C’est un tors. Et Oliver ne peut retenir un léger sourire qui crispe le flic. Bonne soirée messieurs.. Avant de se détourner, il lui prend de laisser traîner quelques secondes le regard sur Nour. Un peu trop pour que cela ne fasse naturel.

Une brassée de formules de politesse et de minutes passent et laisse de nouveau les deux hommes seuls. Ça faisait beaucoup pour ces cinq dernières minutes… Lâche-t-il avec la bouche sèche.
Entre les aveux de Nour et l’intervention de l’inspecteur, Oliver a l’impression très nette d’être passé sous un train. Il soupire, achève son cocktail d’une traite et choper le courage d’affronter le regard de son rancard. Désolé… c’est pas tout à fait la direction que j’imaginais pour la soirée. Une seconde, il hésite à commander un rhum au barman, mais craint de passer - en plus - pour un alcoolique. Alors Oliver se contente de remettre ses affaires dans ses poches, de poser un instant ses paumes humides sur le tissu de son pantalon et de proposer à Nour d’aller s’asseoir à leur table.

S’il est toujours ok avec ça ; précise-t-il.
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Oliver 'Callum' Nox
Dim 17 Mar - 19:28
L’aveu est coupé court, avorté car la conversation ne peut pas poursuivre. A peine levés, les deux hommes sont rejoint par non pas une, mais une autre personne qui se succède. Visiblement, les enjeux sont importants et cet inspecteur demande à Oliver l’information qu’il vient d’obtenir. Cet échange laisse l’américain circonspect, observant tour à tour son amant ainsi que l’inspecteur, tentant de comprendre ce qu’il se passe devant lui.

- Je peux voir ce que vous venez de recevoir ?
- Il n’y a pas une histoire de mandat pour ça ?

Mandat ? Le mot est inconnu au bataillon de Newrose qui tente successivement de se remémorer les termes juridiques qu’il connait du monde moldu, en vain. Ses lacunes atteignent évidemment des limites sur le monde moldu, car il n’a pas grandi en côtoyant cet univers, bien au contraire. Pourtant, depuis les quelques mois - presque un an - qu’il vit par ici, il apprend à s’y confondre. La culture y est riche, plein de choses sont encore abstraites mais, il a appris par exemple à posséder un téléphone et à l'utiliser, même si son utilisation n’est pas vraiment systématique.

Le sourire d’Oliver est envoyé à son interlocuteur et lentement, le sorcier le découvre sous un nouveau jour. Avenant, plein de semble–t-il pouvoir, il semble bien dans ses chaussures et maitriser la situation. Pourtant, si le dragonologue ne se trompe pas, l’ambiance est légèrement tendue, presque menaçant de la part de cet inspecteur.

De ce que connait le sorcier des usages moldus, l’inspecteur est similaire à la police magique, conférant à l’homme face à eux une certaine forme d’autorité et de légitimité envers Oliver. Elément dont il use, demandant expressément à son compagnon d’un soir de vider ses poches, sans susciterl a surprise chez l’homme contraint. Mieux, on dirait qu’Oliver s’y attendait et ne repoussant pas l’obligation s’y contraint avec déférence.

- Écoutez.. On a toujours bossé dans le même camp. Les charges ont été abandonnées et certains de vos collègues se sont même proposés pour me servir de témoin de moralité si on devait aller jusqu’au procès. Vous pouvez me traiter de fouille-merde et d’emmerdeur ; mais pas de meurtrier.

Une demi-seconde, le regard d’Oliver se pose sur Nour, hésitant. Répondant à cet échange non verbal,il le regarde, avec un sérieux évident même si intérieurement, milles questions se bousculent. Meurtre ? De qui ? Pourquoi est-il lié ? Bien sûr, l’américain comprend que par son métier, son amant doit sans doute enquêter et travailler sur des situations difficiles. En un sens, ils ont cela en commun tous les deux, et il sait de source sure que parfois, leur implication dans ces situations n’est pas toute blanche ou toute noire. Rien n’est binaire, il a,, après tout, infiltré un groupe de trafiquants de dragons pour le faire tomber. Ce qui a résultat beaucoup d’actes qui vont contre ses propres principes.

-Vous passerez au poste avant la fin de la semaine. De sorte à nous assurer que vous ne faites aucune rétention d’information.

Sans trop s’attarder, l’homme prend congé, saluant pour la forme les deux hommes. Circonspect et interloqué, Nour fait un simple hochement de tête, observant la silhouette de l’inspecteur s'éloigner. S’ensuit un long silence, posant son regard sur le vide devant eux, semblant analyser ce qui vient de se passer. L’évidence face à laquelle, il ignore beaucoup de choses de l’homme qui se tient à ses côtés le frappe mais, la réciprocité est évidente également. Est–il réellement un moldu ? Est-ce qu’il est un meurtrier ? Est-ce que son travail, implique comme le sien des connexions et des investissements pas très légaux ?

“Oui..ça fait beaucoup.”

La tournure de cette soirée ne va pas du tout dans le sens qu’il l’avait imaginé. Comme pour faire écho à ses pensées, c’est le journaliste qui formule cette évidence, ce qui lui arrache un sourire amusé. Se levant pour de bon,il s’éloigne du bar pour rejoindre leur table, acceptant la suite. D’une nature plutôt conciliante, Newroz n’a jamais été très perturbé par les changements de directions, s'acclimatant aussi rapidement que cela, quelques poignées de seconde pour enrouler son esprit sur ce qui vient de se passer. Il s’assoit sur une des banquettes confortables, posant son regard dans le sien, sérieux mais avec pleins de questions.

“Tu veux bien m’expliquer ?”


La demand est timide, ne sachant pas s’il a vraiment le droit de poser des questions relatives au travail. Après tout, c’est peut être un sujet délicat que le photographe n’a pas envie de révéler. Ou peut être que les discussions sur le travail devraient être à bannir de ce genre de rendez-vous. Qui sait ?

Perdant son regard sur Oliver, il ausculte ses réactions, attrapant la carte dans ses mains pour se donner un peu de contenance. Ses mains tatouées effleure le papier épais lentement, s’humectant les lèvres :

“Tu connais plus de monde que moi, c’est certain.” Il le dit en souriant, pour détendre de quelques crans l’atmosphère tendue. Ce n’est pas si grave, les contrevenuesseront vite chassés et cela laissera probablement le loisir de se découvrir.

“Je suppose que cet inspecteur ne t’apprécie pas tant que ça. C’est la guerre entre…le journalisme et la police ?”
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Newrose Walsh
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Jeu 28 Mar - 8:50
Il existe des évènements qu’on ne peut laisser tout à fait derrière soi. D’une certaine manière, il serait immoral de vouloir le faire et pourtant, Oliver, retrouvant depuis quelques semaines la volonté de se sortir de son assommante anxiété, refuse de laisser l’intervention de l’inspecteur réveiller l’ensemble de ses angoisses. Les sorciers sont là, non loin. Ils rôdent autour de lui comme le fait l’ombre du mort dans la conversation qui l’entrave au fonctionnaire. Storn existe dans cette pièce, qu’importe que son corps soit froid depuis longtemps et enterré dans des rites sorciers inconnus. Le craquement de sa voix persiste au travers des bavardages joyeux du restaurant. Son odeur surpasse celle, alléchante, de la nourriture. Le grincement rocailleux de son rire surpasse ceux qui égaillent le bar et d’une certaine manière, Oliver retrouve le tranchant de son regard dans celui de l’inspecteur qui, finalement, bat en retraite. Son assurance pourrait bien s’émietter là, s’effondrer comme ses jambes tremblotent dans le silence solide de son sourire.
Les paumes sont humides lorsqu’il les essuie sur le tissu de son pantalon, à deux doigts de se rappeler qu’à cause de toute cette histoire, il n’a pas réellement les moyens de se payer ce genre de restaurants. A deux doigts de se rappeler l’éclat vert qui a tué Liam et celui, rouge, qu’on a promis à son fils. La vie est un château de cartes et pour ne pas en sentir les fondations trembler trop fort, Oliver s’arrête sur le présent. Préférant repousser Liam, ses rires et ses peurs ; sa famille, si mal ajustée depuis le drame ; ou même Niall, l’inspecteur qu’il nommait ami et qu’il ne conjugue plus à présent qu’au passé.
Ainsi s’éloigner du bar pour rejoindre l’une des tables lui permet de respirer. De remettre de l’ordre dans ses pensées et ses priorités. De cloisonner, surtout.

Éloigner la conversation actuelle et ignorer le regard de l’inspecteur qui s’attarde sur eux, à quelques tables de là, serait vainc bien sûr et, sans grande surprise, Nour remonte ses yeux vers les siens à peine assis et s’y ancre avant de poser la question fatidique.

“Tu veux bien m’expliquer ?” La vérité a changé de source et celui qui la cherche n’est plus le même qu’à leur rencontre.
S’il le veut ? Non. Encore moins face à une question posée avec tant de fragilité, comme si Nour était incertain d’avoir ne serait-ce que le droit de revendiquer cette légitimité à savoir. Quoi  de plus légitime alors, que de savoir avec qui on a passé la nuit la fois dernière, et dont on envisage probablement de retrouver l’étreinte moite ce soir ?
Oliver retient malgré tout un soupir en passant sa paume sur sa nuque. Le contact de ses cheveux, courts d’abord, puis plus longs, a quelque chose de rassérénant.
- Bien sûr.. Mais une forme de fatigue perce dans sa voix tandis que Nour se saisi de la carte qu’il effleure comme on caresserait la peau d’un être aimé.

“Tu connais plus de monde que moi, c’est certain.” Un sourire passe, chez Nour d’abord, puis par contagion, sur les lèvres du journaliste soudainement plus las à présent qu’il n’est plus face au policier. Alors le sourire se change en rire, un peu forcé, pour s’arracher de cette torpeur morne qu’il sent naître sous ses côtes. Pas son genre de s’y laisser attirer.
- ça fait partie du job ! La femme a disparu au gré de ses occupations et dans sa poche, la perspective d’une nouvelle piste est un gage d’avenir. Une excuse, surtout, pour ne pas risque de ramener son attention vers le passé.
“Je suppose que cet inspecteur ne t’apprécie pas tant que ça. C’est la guerre entre…le journalisme et la police ?”
- Effectivement, je doute qu’il soit mon plus fervent supporter.. Ecrase-t-il d’un rire sardonique.
Puis à son tour, il effleure la carte. Non pas avec légèreté ou douceur, mais comme on raye une craie du bout de l’ongle. Son regard passe et s’attarde sur les plats, les accompagnements, les entrées avant de lâcher un soupir sec.
- Ca pourrait… Dans mon job, être au bon endroit, au bon moment, ça signifie surtout être au mauvais au mauvais moment pour la majorité des gens, et surtout pour la police. Certains au poste me connaissent, me respectent sans doute mais ça ne fait pas l’unanimité.” Et depuis le départ de Niall, l’ami flic et inspecteur de renom, “unanimité” devient un antonyme de son quotidien. “Et ça joue sans doute dans toute cette histoire d’ailleurs…” Un regard plus sombre barre ses prunelles café. “J’ai été pris dans une fusillade il y a quelques mois, sur les docs, ça a fait la une.” Pas sa propre implication, mais l’affrontement à l’écart de la ville, sur la zone industrielle le long de la tamise. “Et j’ai appelé la Crim’ en direct live - j’y avais des contacts - Il y a eu deux morts, plusieurs blessés.” En posant ses coudes contre la table, Oliver s’y appuie, parle avec les mains, s’exprime avec le ton factuel et pro typique de la déformation professionnelle. Assez détaché du moins pour couper l’émotionnel de cette histoire. “Etant sur place une enquête a été ouverte : classée sans suite bien sûr. Mais certains ont la mémoire moins courte que d’autres.”
Le temps de quelques battements de paupières, il revoit les cris, les coups, le grondement des coups de feu. Le regard du sorcier, qui comprend avant de s’écrouler. Le son mat de son corps qui tape sur le bitume. Puis l’enfer des règlements de compte, sa fuite, l’appel et l’arrivée des sirènes de police. Quelques battements de paupières, pas plus, avant de poser sur Nour un air navré. “Vraiment désolé de t’imposer ça.”
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Oliver 'Callum' Nox
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Dim 21 Avr - 12:30
“Bien sûr…”

Pourtant, s’il devait parier sur une réponse, elle n’aurait pas été celle-ci. Newrose n’est en rien légitime de savoir ce qu’il se passe dans la vie du photographe. Pourquoi le serait-il ? Après tout, il n’est pas tout à fait honnête avec lui, pour pleins de raisons. A commencer par le fait qu’il ne pourra jamais lui dire pourquoi il a quitté en urgence son pays d’adoption. Que la seule réalité de son vrai prénom, s’il était connu, pourrait les mettre tous les deux en danger. Par des hommes, et des femmes, bien moins conciliants qui n’ont pour but qu’une chose : faire du mal autour d’eux. Alors non, il se sent illégitime d'envahir un pan de la vie de cet homme, qui ne lui doit que les frissons d’une nuit. Une nuit agréable, quand il y repense.

La lassitude qu’il observe chez Oliver le surprend une seule seconde. En fait, il sent une promiscuité avec celle qu’il ressent chaque jour. Ses recherches ont été fastidieuses et l’infiltration d’un trafic de dragon n’a pas toujours été sans embûches. Il repense au fait que bientôt, tout cela sera d’une manière ou d’une autre terminé. Lui aussi se sent fatigué, de justifier des actes qu’il a commit. De fuir pour garder la vie et de se battre pour un combat qui n’intéresse que quelques personnes.

Sous un nouveau jour, il découvre l’homme avec qui il a partagé une seule nuit, glissant son regard sur lui, sans gêne. Il le fait comme s’il le découvrait à nouveau, loin des désirs fragiles et pressants de leur première rencontre. Ce qu’il voit lui plaît d’autant plus, même si, en l’instant, il ne laisse pas cette vérité transpercer son regard. Plus sérieux, il attend surtout quelques réponses pour comprendre l’enjeu de l’échange auquel il vient d'assister.

“Ca pourrait… Dans mon job, être au bon endroit, au bon moment, ça signifie surtout être au mauvais au mauvais moment pour la majorité des gens, et surtout pour la police. Certains au poste me connaissent, me respectent sans doute mais ça ne fait pas l’unanimité.”

Lentement, Nour analyse ce qui lui dit, détournant son regard vers l’inspecteur au loin. Il l’observe comme on tente de décoder quelque chose sans vraiment mettre le doigt dessus. Sans oser intervenir tout de suite, il rive à nouveau son regard de glace sur le photographe, sa main jouant lentement sur l’un de ses tatouages de main. Un vieux tic qu’il garde dans les conversations, pour occuper ses mains. En forêt, c’est des bouts de branches qu’il tient, tentant de se concentrer sur ce qu’on lui dit.

“J’ai été pris dans une fusillade il y a quelques mois, sur les docs, ça a fait la une.”

Soudain, le regard qui était incertain du sorcier s’éclaire, observant la situation sous un nouvel angle. Sans qu’il puisse se retenir, il lâche un léger rire. Nerveux peut être, ou bien, c’est sans doute le seul comique de situation qu’il y voit. De ce qu’il semble comprendre, Oliver a été à un endroit où il n’aurait pas dû et on le tient en partie responsable. De l’autre côté, Nour a volontairement infiltré un réseau illégal, fait des actions illégales, pour le seul bénéfice de faire tomber ce réseau. Des deux, il ne sait pas lequel est le plus coupable…

“Pardon…c’est…c’est pas drôle, juste nerveux…je…”

Lentement, il passe une main dans ses cheveux, le laissant poursuivre. Newrose tente de reprendre contenance, certain que sa réaction ne sera pas passée inaperçue. Il ne peut pourtant pas expliquer à son amant le parallèle qu’il y fait. En fait, le parallèle n’a peut être pas lieu d’être.


“Etant sur place une enquête a été ouverte : classée sans suite bien sûr. Mais certains ont la mémoire moins courte que d’autres.”

Sceptique, Nour repose sa main qui était restée en suspens, proche de celle d’Oliver. Il baisse le regard une seconde, analysant ce qu’il lui dit.

“Il ne peut pas y avoir que ça, si ? Un seul évènement ? Il a l’air de te considérer coupable. Comment est-ce que tu as su pour cet évènement ? Disons…je sais pas trop comment ça marche. Est-ce que tu as eu l’information dès que ça a commencé et tu t’y es rendu ? Où bien tu enquêtait déjà et BOUM c’est arrivé ?”

“Non tu ne m’imposes rien tu sais, c’est juste, intéressant de partager un peu de ce qui se passe dans ta vie, bien comme mal. Je me pose juste des questions. Cette histoire, elle a l’air de t’affecter, c’est juste parce que tu n’aimes pas être jugé coupable aux yeux de certains ?”

Un léger sourire, il ajoute lentement :

“Désolé, t’es peut être pas obligé de me répondre sur ce point, c’est peut être un peu perso. Quoiqu’il en soit, je pense qu’on a tous des gens comme cet…inspecteur tu as dis ? - un léger hochement de validation qu’il fait comme à lui-même - Inspecteur oui. Des gens qui sont arrimés à leur réalité, ils pensent qu’un comportement est convenable et vous juge quand les frontières sont moins…lisses…"
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Lun 22 Avr - 0:11
Exprimer tout ça ne devrait pas faire partie des plans d’une telle soirée. Annoncer à l’un des mecs que tu fréquentes avoir été inculpé pour meurtre ? Certes, s’en sortir sans rien d’autre qu’une mention au dossier reste un point positif mais évoquer une telle casserole au second rencard n’a rien de bien glorieux. Mais ça fait partie de sa vie, du quotidien parfois trop musclé du journaliste qui aime se dire “au bon endroit, au bon moment”. La gêne est là, bien sûr. Qui ne le serait pas avec une histoire pareille ?
Une forme de fatigue, surtout, serpente dans ses os à l’évocation de l’affaire. Elle circule et râpe sa chair à l’idée que tout ne serait pas terminé avant que l’autre ne finisse par abandonner les charges qui n’existent plus que dans son esprit. Combien de jours, enfermé dans le noir, après les faits ? A quel point a-t-il manqué d’air ? C’est injuste, mais tout ça, Oliver voudrait simplement le dépasser. Laisser les évènements derrière lui et aller de l’avant. Passer au-delà. Laisser les affrontements au passé, inscrits à l’encre dans quelques pages de journaux ou à coup de pixels sur les réseaux sociaux. Laisser les morts là où ils le sont et l’étonnant bilan du légiste dans les limbes de l’oubli. Un cœur, ça lâche. Des rixes, ça arrive. Des histoires de drogues, ça explose. C’est ainsi. Rien de nouveau sous le soleil et la police a plus grave à gérer avec les vagues de meurtres les soirs de pleine lune, l’augmentation de la criminalité et les quelques groupuscules issus dur darknet et posant problème depuis cette histoire de révélation de la magie.
Ça aussi, ça lui ronge le corps. Incertain de la portée de sa propre culpabilité. L’important réside dans la suite. Dans ce qu’il fera de chacune des informations rassemblées. De sa gestion des regards portés sur sa personne. Des êtres magiques qu’il croise peut être tous les jours sans en avoir véritablement conscience.
Ni même sans qu’ils sachent que sans lui, leur monde n’aurait peut être pas été exposé de la manière dont il l’a été. Les traques, les groupes appartenant aux bas-fonds du net et chacune des conséquences liées aux évènements passés quelques mois plus tôt n’auraient alors pas la même saveur.

Ainsi lorsque Nour esquisse un petit rire, c’est les propres oppositions internes d’Oliver qui semblent claquer dans l’air.

“Pardon…c’est…c’est pas drôle, juste nerveux…je…”

Un instant, Oliver dessine l’ébauche d’un sourire. La nervosité de Nour l’amuse, son attention renouvelée l’attire. Qu’y voit-il, dans l’amant d’un soir ? Quel brouillon fait-il de l’homme qu’il est ? Quels clairs obscurs lui parviennent au travers du regard de l’inconnu ? Distingue-t-il les contours ou envisage-t-il certains détails ?
Et lui ? Que cache-t-il derrière ce rire nerveux ? La fuite immédiate face à tous ces points qui devraient allumer en lui quelques alarmes ? La confiance ? L’optimisme ? L’attrait ?
Oliver parle et dresse un portrait des derniers évènements mais derrière chacun de ses mots, c’est Nour qu’il observe. Il laisse sa main reposer, non loin de la sienne et un instant, le journaliste admire les tracés de ses phalanges. Il note la proximité, devine déjà le choix de son vis-à-vis de se positionner de son côté. Peut-être l’apprécie-t-il. Peut-être est-il idiot. Peut-être a-t-il ses propres casseroles. De belles mains. Dans tous les cas : il a de belles mains.
Puis Oliver redresse le regard et esquisse un sourire une seconde avant d’écouter Nour reprendre la parole.

“Il ne peut pas y avoir que ça, si ? Un seul évènement ? Il a l’air de te considérer coupable. Comment est-ce que tu as su pour cet évènement ? Disons…je sais pas trop comment ça marche. Est-ce que tu as eu l’information dès que ça a commencé et tu t’y es rendu ? Où bien tu enquêtait déjà et BOUM c’est arrivé ?” Voilà dont son positionnement. “Non tu ne m’imposes rien tu sais, c’est juste, intéressant de partager un peu de ce qui se passe dans ta vie, bien comme mal. Je me pose juste des questions. Cette histoire, elle a l’air de t’affecter, c’est juste parce que tu n’aimes pas être jugé coupable aux yeux de certains ?” Voilà ce qui l’intéresse ? La manière dont, lui, vit les choses ? Que cela ferait-il ; d’être jugé coupable d’un crime qu’on n’a pas commis ? Une bien grande question pour un second rendez-vous. Un trop large problème pour deux êtres qui ne sont appelés qu’à se percuter pour mieux se quitter ensuite. Mais Nour sourit et reprend, pour diluer un peu son propos. “Désolé, t’es peut être pas obligé de me répondre sur ce point, c’est peut être un peu perso. Quoiqu’il en soit, je pense qu’on a tous des gens comme cet…inspecteur tu as dis ? Inspecteur oui. Des gens qui sont arrimés à leur réalité, ils pensent qu’un comportement est convenable et vous juge quand les frontières sont moins…lisses…" Pourquoi cet arrêt sur image sur le terme d’inspecteur ? L’hésitation étonne Oliver qui tique sans y paraître, trop maître de lui pour laisser entrevoir le moindre trouble.
S’il n’y avait que ce point à attirer son attention.. Le discours de Nour a quelque chose d’étonnant. Suspect, dirait un flic. Digne d’intérêt, songe le journaliste. Il lui évoque la situation partagée avec Ruben. Et par ricochet, leur relation charnelle et amicale. Émotionnelle, peut être, lorsque la nuit se charge de couleurs qu’Oliver se fait force d’oublier au matin.

- L’affaire me fatigue, c’est tout. S’il n’y a pas eu nécessité de passer devant le juge, ce n’est pas anodin. En haussant des épaules, le journaliste repousse par essence les certitudes de l’inspecteur et ses idées bien arrêtées. J’étais sur place, je suivais une piste. Et la piste m’a éclaté à la gueule. C’est ni la première fois ni la dernière fois que ça arrive. Et il dépasse son statut. Mais il serait idiot de ma part de monter contre moi ceux qui finiront bien tôt ou tard par m’arrêter de nouveau. Une nouvelle fois, son regard tombe sur l’encre et le tracé rugueux des phalanges. Il note les croûtes et les cors. Toute la rugosité d’une main qu’on imaginerait pourtant douce en observant l’homme qui les porte. Mais il n’en est rien et cette idée lui a toujours plu. Certains collègues fonctionnent en opposition avec la police. Je ne pense pas qu’il s’agisse de l’attitude à adopter. En tout cas, ce n’est pas dans mon intérêt. Étrangement honnête, dans chacun de ces derniers mots, Oliver redresse le regard et le perd un instant dans les orbes d’opales que sont les iris du soigneur.

- Allez, aide-moi ! Dans un petit rire amusé, le journaliste appuie ses coudes sur la table et sourit un instant à son amant sans presser ses paroles. Il profite de la clarté de son regard, de ces signaux contradictoires qu’il perçoit, des mystères qu’il devine en filigrane sous cette âme qui l’observe parfois avec tant d’attention. J’ai réussi à dropper une affaire de meurtre en plein rendez-vous alors qu’on ne connaît quasi rien de l’autre.Les mains jointes par ses poignets juste devant son visage, Oliver se penche vers lui et saisi chaque nuance de ce regard qui le fascine tant.   Tu fais mieux ?
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Oliver 'Callum' Nox
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Oliver 'Callum' Nox
Lun 22 Avr - 15:55
La rencontre n’est pas celle que le sorcier attendait. Il se sent pris au piège entre la première réalité de leur nuit passée ensemble et cette entrevue, différente. Deux univers qui se télescopent sans qu’il ne sache réellement démêler le vrai du faux. Qui était-il, ce premier soir derrière son appareil photo ? Cet homme qui a capturé le portrait de Nour, perdu dans la foule ? Quel homme était-il lorsque l’américain est venu près de lui, le saluant avec un sourire ? Etaient-ils les mêmes ? Des versions améliorées pour se plaire ? Plus il y à repense, plus l’image se superpose, offrant quelque chose de nouveau.
Le dragonologue y voit surtout le reflet de ses propres échecs, de sa vie et le combat qu’il mène contre une institution qui n’est plus en lien avec ses valeurs. Mieux, il voit dans la façon dont la lassitude se prend du corps d’Oliver, les mêmes répercussions sur lui depuis des mois. La même fatigue, l’agacement, la frustration, l’anxiété latente…

Etait-il le même avant ? Avant que la famille qui l’embauchait le mette dans une geôle au fond de la Roumanie ? C’était un homme solaire, lumineux, qui aimait à s'en arracher le cœur. Passionné, libre et libéré de cet amour qu’il portait pour l’homme qui partage sa vie. Il se sentait grand, puissant, prêt à renverser les choses pour un trafic de dragons de plus en plus puissant. Maintenant tout est différent, moins fiable, avec la sensation de trahison encore présente. Pire, l’orée des crises de panique quotidienne influe sa vie. Depuis, Newrose se sent aveugle, privé de sens, patientant fébrilement que quelqu’un vienne un jour taper à sa porte pour des représailles.

Alors forcément, écouter Oliver a quelque chose qui le défie, le met en alerte et effleure ses anxiétés encore fraîches. De nature empathique, il tente de se mettre à la place de ce journaliste, imaginer son quotidien au milieu de l’horreur. Sans qu’il ne puisse l’empêcher, il a des images qui lui viennent en tête, comme des flashbacks.

Il repense à Connery, le visage nerveux, impatient cherchant à trouver un coupable. Il se souvient des sorts lancés, des corps qui tombent. Il repense à ce corleongue roumain, tué et découpée. Le soir, il se souvient avoir pleuré.

Chassant l’image, il reporte son attention sur Oliver. Si l’un a les yex rivés sur les mains du tatoué, pour l’autre, il pose son regard froid dans sur la silhouette d’Oliver.

“L’affaire me fatigue, c’est tout. S’il n’y a pas eu nécessité de passer devant le juge, ce n’est pas anodin.J’étais sur place, je suivais une piste. Et la piste m’a éclaté à la gueule. C’est ni la première fois ni la dernière fois que ça arrive. Et il dépasse son statut. Mais il serait idiot de ma part de monter contre moi ceux qui finiront bien tôt ou tard par m’arrêter de nouveau.”

La main de Nour joue machinalement sur le bord de la carte du restaurant. Sur le coin de la page plastifiée, il frotte sa peau abîmée. Sur ses bras, sous quelques tatouages, on observe des marques de brulures qui dépassent également de ses manches longues. Certains plus vilaine que d’autres, meurtrissant sa peau parfois en créant un léger aspect rugueux. Chaque brûlure a une histoire. De celle qu’il se plaît à murmurer parfois à Sergius tard la nuit, chacun au bord des étoiles. Des histoires passionnantes, honteuses, troublantes, d’un homme qui intègre un trafic et fait des choses pour lesquelles il aimerait se battre. A quel point est-on coupable ? Est-ce que la fin justifie les moyens ? Comme des blessures de guerre il les porte, sachant pertinemment qu’un jour d’autres viendront s’y ajouter. Le combat n’est pas terminé. Il commence, pour lui comme d’autres sorciers qui estiment que les Supérieurs sont les hommes à abattre.

“Tu as été blessé ? - l’inquiétude est réelle, elle s’affiche dans le regard doux du soigneur qui ne peut pas s’en empêcher. Elle est là, cette oscillation, entre la douceur timide qu’il offre parfois et l’autorité brutale de l’autre côté. Ce sont ses propres contradictions. - cet homme cherche à te faire enfermer Oliver. Je pense que tu devrais t’en méfier, mais tu as raison, peut être que s’en faire un ennemi c’est…une mauvaise idée.”

Le regard désormais dans le sien, c’est le moment où il entend ce que lui demande son amant qu’il décide d’échapper à l’inquisition visuelle. Mal à l’aise, peut être un peu timide, il offre un sourire complice en retour, observant le reste de la pièce, puis la carte du restaurant. Comment lui dire ? Il en est incapable, ce serat le mettre en danger et révéler la vérité sur le monde magique. Plus il y pense, plus il se sent comme un menteur fréquentant quelqu’un, comme avec Leo quelques moins plus tôt. Incapable de dire la vérité pour leur protection. Finalement, est-ce que Oliver connait vraiment Nour ? Nour sans doute mais Newrose ? Pas tant que ça, finalement. Cette réalité l’attriste.

“C’est vrai que, c’est pas courant ! “ Un sourire amusé, il arrête sa fuite un moment, croisant le regard du photographe, puis ses lèvres, puis leurs mains, semblant hésitant. “Peut être que…c’est une mauvaise idée. Je t’avoue que…il y à des choses que j’aimerais te dire. Es-ce que tu as déjà eu l’impression de savoir quelque chose, d’être quelqu’un mais que le dire pourrait…affecter l’autre ?”

La question est dite entre eux, troublant sa gravité soudaine. Moins timide, il semble barricader un mur autour de lui pour se protéger de cette vérité. Elle le ronge, plus qu’il n’ose l’avouer et avec le temps, il a enfin pu en discuter avec Sergius. En parler avec Oliver ? C’est différent, leurs mondes sont distincts.

“Pas qu'émotion élément. Ce que je sais, ce que je suis, ça pourrait te mettre encore plus en danger que tu ne l'es déjà. “

L’aveu est lent, il pose le cadre, laissant probablement au moldu tout le loisir d’imaginer le pire. Peut-être que Nour est un meurtrier ? Un homme de gang ? Il préférerait.

“Je sais c’est sans doute pas ce que tu voulais entendre. La vérité, c’est que j’ai fui mon pays, du moins, celui qui m’a accueilli. Il y à une bonne raison à ça, crois moi. En partie ma sécurité, celle de l’homme qui vit avec moi. Mais fuir, ça n’a jamais été une solution. C’est uniquement temporaire. Les problèmes nous rattrapent toujours. La différence c’est que…comparé à toi. Je n’étais pas au mauvais endroit au mauvais moment. J’ai choisi d’y être. J’ai choisi d’être coupable.”

Il affronte enfin à la fin de sa tirade le regard de celui qui l'inspecte. La désagréable impression qu’on lit en lui sans qu’il en soit consentant. Ou peut-être que si. Il ne sait plus vraiment. D’un ton presque murmurant il dit :

“Ne me demande pas de savoir. Je refuse de te mentir. Et si je te le dis…on ne pourra plus se voir….”
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Jeu 25 Avr - 10:27
“Tu as été blessé ? Un sourire passe sur les lèvres du journaliste.
- Rien de grave. Sans doute la réponse la plus honnête qu’il ait fait jusque là. Trois mots glissés au creux de l’inquiétude qu’il lit dans le regard de son vis-à-vis, entre deux prises de paroles sans chercher à insister sur sa propre expérience. Une cicatrice demeure sur son bras, reste de l’entaille laissée par un coup de lame. Plusieurs balles l’ont frôlé. Une belle frayeur comme d’autres déjà ressenties bien d’autres fois. Un moment de pure adrénaline dont il a fallu gérer ensuite les conséquences. - cet homme cherche à te faire enfermer Oliver. Je pense que tu devrais t’en méfier, mais tu as raison, peut être que s’en faire un ennemi c’est…une mauvaise idée.”
- Disons qu’il faut doser. L’imagine-t-il doux ? Si promptement apte à baisser l’échine ? Bien sûr que l’inspecteur Berry veut le mettre sous clef. Et bien sûr qu’il s’en méfie. Oliver peut sembler emporté, d’une certaine manière. Impulsif face au danger, capable d’enclencher des situations délicates dans lesquelles il n’aurait pas le dessus. Ça n’empêche pas une certaine finesse face aux situations de crise.
- Il n’a rien contre moi. Le petit sourire qui flotte sur ses lèvres clos le sujet et le ramène jusqu’à Nour.

“C’est vrai que, c’est pas courant ! “  
Un Nour qui ne saisi pas la perche de l’humour avec autant de légèreté qu’il l’attendrait. De nouveau, c’est un écrin de vulnérabilité qui l’entoure et saisi Oliver, non pas émotionnellement mais par la chape de la curiosité. Ces petits airs fragiles, s’il peine à s’y faire, n’ont à présent plus aucune vocation à minauder. Il y a là un véritable doute, une craquelure interne. Quelque chose qui fait tinter chez lui les sonnettes familières, bien avant que les mots ne tombent et attise la flamme de la découverte.
“Peut être que…c’est une mauvaise idée. Je t’avoue que…il y à des choses que j’aimerais te dire. Es-ce que tu as déjà eu l’impression de savoir quelque chose, d’être quelqu’un mais que le dire pourrait…affecter l’autre ?”
L’ironie de la réflexion fait naître un sourire sur ses lèvres que le journaliste décide de ne pas retenir.
“Pas qu'émotionnellement. Ce que je sais, ce que je suis, ça pourrait te mettre encore plus en danger que tu ne l'es déjà. “
Un frisson soulève sa peau, érige les poils, cours le long de sa cuisse et remonte en étoile dans son dos. Un instant, Oliver figure chacun de ceux qui ont représenté un jour un danger pour lui. Du dirigeant d’une multinationale aux membres d’un gang en passant par ces trois sorciers qui l’ont approché avant de lui effacer la mémoire. Il revoit sa stupeur en découvrant les enregistrements et le moment électrique où il a réussi à remonter jusqu’à l’identité d’une femme, en vérité morte depuis cinq ans.
Le regard plongé dans le sien, Oliver ne s’en détache pas. Que peuvent cacher ces yeux aussi clairs que l’eau vive ? Qu’y trouver de si dangereux ? Quelle histoire se cache derrière ce corps aux multiples masques ? Il repense à son boulot, au changement de pays, à ce qu’il a pu voir dans son appartement. Ce qu’il a pu dire ces quelques maigres fois au téléphone. Ils ne se connaissent pas, ne font que se frôler, n’ont pas d’existence propre dans la vie l’un de l’autre ou de contours réellement formés. Ce statut lui plaît, d’autant plus à présent qu’il devine des contours torves sous les sourires et la timidité apparente.
“Je sais c’est sans doute pas ce que tu voulais entendre. Comment se représente-t-il qui il est ? Qu’y voit-il ? La vérité, c’est que j’ai fui mon pays, du moins, celui qui m’a accueilli. Il y à une bonne raison à ça, crois moi. En partie ma sécurité, celle de l’homme qui vit avec moi. Une seconde, cette réalité le rattrape, complètement happée précédemment par l’intervention de l’inspecteur. “L’homme qui vit avec moi”, jamais “mon mec” ou tout autre sobriquet plus doux. Mais fuir, ça n’a jamais été une solution. C’est uniquement temporaire. Les problèmes nous rattrapent toujours. La différence c’est que…comparé à toi. Je n’étais pas au mauvais endroit au mauvais moment. J’ai choisi d’y être. J’ai choisi d’être coupable.” Cette fois, son sourire, Oliver le garde pour lui. Ce ne serait ni moral, ni malin. Un instant d’ailleurs, le journaliste ne projette pas sa propre situation. Il grignote les méandres de cet aveux, suppose, s’interroge, se plonge dans la sensation électrique qui glisse sur ses nerfs et souffle sur sa nuque.

J’ai choisi d’être coupable.

Dangereux comme aveu.

Enfin, Nour relève les paupières et son regard d’opale le saisi comme à chaque fois. Un instant, il songe à ce mannequin, avec les yeux si clairs, ancien taulard qu’on s’arrache à présent sur papier glacé.

“Ne me demande pas de savoir. Je refuse de te mentir. Et si je te le dis…on ne pourra plus se voir …” Et pourtant Nour a fait le choix, conscient et volontaire, de lui offrir ces semi-vérités sur un plateau d’argent. Imagine-t-il seulement à quel point l’homme qui lui fait face est un pitbull quand il s’agit de ne pas lâcher. Lui ? Ne pas demander ?
- Je ne te demanderai pas…
Cette fois, un petit sourire passe et Oliver se penche vers son amant. Du bout de son nez, il effleure le sien et irait jusqu’à la joue ou l’oreille s’il n’y avait pas la table entre eux pour l’entraver. “…Jamais plus qu’un bon milliard de fois..”
Puis avec un sourire calme, se laisse retomber contre le dossier de sa chaise et observe avec un intérêt renouvelé l’américain. Loin de la lourdeur qu’on attendrait de ce type d’aveux, Oliver enchaîne tout naturellement.
- Un compagnon caché, un mystérieux secret, une phrase d’accroche à la Mission Impossible… Tu devras me tuer si je venais à découvrir la vérité ? On pourrait le croire moqueur, apte à minimiser l’aveu. Ce n’est pas le cas. Son regard brille, c’est vrai, mais d’aucune satire. D’attrait ; pour être honnête. Un petit sourire passe et il reprend. ”Alors comme ça t’as un mec ?”
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Oliver 'Callum' Nox
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Oliver 'Callum' Nox
Jeu 25 Avr - 17:39
Prisonnier. Le voilà prisonnier du regard de son amant. Impossible de reculer, les choses sont énoncées avec trop de certitude pour faire croire à une blague. Aussi simplement que cela, ils sont désormais tous les deux engagés sur la pente de ces aveux, qu’importe les conséquences. Une forme d’étincelle passe dans le regard du journaliste, une sorte de curiosité envahissante. Elle grossit, naît de ces quelques mots offerts à la volée. Newrose a l’impression déplaisante d’être désormais enchaîné et il capte le regard curieux de son amant avec détresse. Là où l’un attend sans doute des réponses, l’autre sent son souffle s’accélérer, son cœur s’emballer de cette situation illicite.

Elle l’est, et le frisson d’adrénaline qui parcourt son corps n’est ni plaisant ou déplaisant. Un savant mélange de deux sensations, troublantes et qui échauffent ses pommettes. Sous la table, sans que Oliver puisse réellement le voir, il effleure l’intérieur de sa cuisse, comme pour sentir par-dessus le vêtement son tatouage. Une branche, qui se complète sur le corps de l’homme qui partage sa vie et qui s’anime quand ils se touchent. Une forme peut être discrète de se donner du courage, là où il en faut plus que nécessaire. Sous ce couvert peu assuré pourtant, Oliver perçoit probablement cette force de caractère dans les yeux de Nour.

Qui est-il ? Toutes ces facettes qui se conjuguent autour de lui : l’amant tendre, discret, doux, l’homme, l’amoureux, le sorcier de sang-pur, le dragonologue, le trafiquant de dragon, le moldu qu’il aimerait être, le formateur, l’homme autoritaire, le sorcier, le dresseur de dragon…L’homme torturé dans une cellule glaciale. L’ami de Mircea qui l’a aidé ? Un tueur ?
Il ne sait plus vraiment quelle image de lui est la bonne et peut être qu’en un sens, elles le sont toutes en même temps.

“Je ne te demande pas de savoir…” Ses pensées sont de nouveau érigées vers cet homme face à lui. Les rougeurs se sont quelque peu estompées, bouleversées par une proximité nouvelle. L'intimité se construit avec le temps, au fil des moments éprouvés ensemble. Nour se sent sur le bord d’une falaise, avec l’envie pressante de plonger. Cette sensation indéchiffrable de ne pas savoir si on souhaite réellement tomber, ou juste regarder le vide. Un appel un peu fou, le cœur qui s’accélère. Et le vide, c’est ce qu’il ressent dans son estomac lorsque le photographe effleure son nez du sien avec une tendresse particulière. Un frisson parcourt son échine et sa main, proche de celle du photographe, s'en saisit. Imposant une forme de brutalité nouvelle, il enserre la paume, maltraitant légèrement la peau de son détenteur. Un non-dit, l’aveu de l’inquiétude qui se porte face à cette discussion qui ne devrait pas avoir lieu.

Elle ne devrait pas avoir lieu.
Elle ne devrait pas…


…Jamais plus qu’un bon milliard de fois..”
Et peut-être qu’un milliard de fois le sorcier cédera. Comment ne pas céder face à ses yeux ? Subjugué, la respiration en suspens, il se penche suffisamment pour voler un baiser à Oliver. Ce genre d’étreinte qui se transforme en quelque chose de différent, quelque chose que personne n’avait prévu. Il suffisait de tomber, la course est lente, vertigineuse. Le goût de sa langue sur la sienne lui donne le vertige.
La chute se termine et le sourire qu’offre Nour est contrit. Vaincu, il se détache de son partenaire, libérant la main qu’il a endurée pour reprendre une position plus correcte dans cet endroit.

“Demande le moi tout à l’heure. Peut être que tu sauras…- une latence, il le dit avec un sérieux évident malgré le léger sourire qu’il lui offre. Sur le jeu de la tentation, le combat est durement mené et, ce n’est pas si simple de savoir qui des deux est vainqueur. - ce n’est pas moi le danger, Oliver.”

Qu’arriverait-il, si c’était le cas cependant ? Si l’américain devait tuer son amant pour protéger sa vie ? Son secret ? La vie de l’homme qu’il aime ? Le secret des sorciers ? Pour éviter qu’il ne se retrouve enfermé dans une cellule ? Le ferait-il ?

Lentement, il penche la tête sur le côté, presque soulagé de pouvoir changer de sujet et revenir sur des terres moins inconnues. Repenser à Sergius est une stabilité qui éclaire son regard, impossible de passer à côté de ce regard-là. Le même qu’il a eut, des mois en arrière en repensant au fil de la conversation au roumain, tandis qu’Oliver discutait avec lui. Le même qu’il arbore, chaque seconde qu’il pense à ce petit bout d’être. Il aimerait lui dire, autrement qu’avec des mots, les sensations renversantes qu’il éprouve. L’inquiétude, l’amour, la haine, la colère, l’envie, le désir, la peur,...quand il est avec lui. Lui décrire les milles et une couleurs qui coloraient le ciel quand ils se perdaient à deux…

A la place, transit de cette question qu’il ne pouvait pas garder pour lui, il lui devait au moins cela, il répond, avec une timidité réelle et non feinte :

“Oui. On s’est rencontré…il y à plus de dix ans. Je l’ai rencontré dans son pays, en Roumanie et j’ai été son professeur. Peut être que ça n’aurait dû rester que ça…finalement, ça aurait dû n’être que ça. Il y avait quelque chose, dans ce qu’il est…”

Il le dit un peu songeur, haussant finalement les épaules et secouant la tête de droite à gauche, un sourire sur les lèvres. Comme pour chasser ses sensations, ou pour les garder à lui.

“Il vit avec moi, ici à Londres. Je voulais attendre de voir si nous deux, on se revoyait avant de te le dire. Une seule fois, ça méritait pas vraiment qu’on en parle mais….disons qu’il fallait que tu saches. Et toi, un autre homme dans ta vie ?

Dépliant la carte, d’un geste de menton, il demande :

“On commande ? La serveuse là-bas doit se demander ce qu’on attend.”
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Jeu 25 Avr - 17:50
Situation alternative 2 : (Ce n'est pas le choix des dés) - Lancés : 3 / Faces 50 : Entre 1 et 23 : Nour dit la vérité | Entre 23 et 50 : Nour ne dit rien
Les premiers lancés étaient en dessous de 23.

Elle ne devrait pas avoir lieu.
Elle ne devrait pas…

…Jamais plus qu’un bon milliard de fois..”


Une crispation nait dans le visage de l’américain. Une fois l’effleurement terminé, il se recule. Comme une porte qui se referme, un côté très froid nait sur son visage, bien qu’un léger sourire s’affiche, de circonstance. Le secret est trop dangereux pour qu’il l’énonce et pourtant, il en a déjà trop dit. Le sorcier peut le voir dans le regard incisif de son amant, la façon dont il s’épenche sur lui pour obtenir une réponse. Mais…la moindre réponse serait le danger, pour sa vie, et celle aussi des proches du moldu. Newrose a l'impression désagréable d’être la faucheuse et de mettre une épée de Damoclès sur la tête de cet amant qu’il désir avec tant de force.

Reculant quelque peu, sa main qui était proche de celle d’Oliver se saisit de cette dernière. Il serre lentement la paume, comme en proie à une lutte interne. Un dernier coup d'œil, il s’autorise cette dernière tendresse. Le coeur battant à tout rompre, quelques larmes perlent à ses yu, qu’il efface d’un geste lent.

Libérant la main, laissant ce silence se construire, il se lève de sa chaise, la lèvre mordue presque à sang. Il s’en veut, s’il n’avait rien dit, peut-être que les tournures auraient été différentes. Et peut-être, que dans une autre réalité il aurait pu lui dire, un monde plus sain pour chacun d’eux.

“Peut être que c’était une mauvaise idée finalement. Je…je sus désolé…je ne peux pas te le dire.”

Secouant la tête, blessé par cette séparation sans préavis, il ajoute, troublé.
“J’aurais dû me taire. Tu voudras savoir et…il y aura toujours ce doute entre nous. Mais crois moi, si je pouvais te le dire, je le dirais.”

Récupérant sa veste, en passant près d’Oliver il murmure :

“Adieu, Oli.”


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Sam 27 Avr - 1:38
V1 :

“Demande le moi tout à l’heure. Peut être que tu sauras…- Toujours penché vers lui, Oliver presse ses lèvres pour y passer la langue, loin des regards, et goutter encore un instant la saveur de celle qui vient de le quitter. …ce n’est pas moi le danger, Oliver.” Peut être pas, mais cette réflexion vaut son pesant d’or aux yeux du journaliste. Qui est-il, que cache-t-il pour avoir cette pensée, si minime soit-elle ? Immense et invasive peut-être, bien au contraire. Un sourire aux lèvres, Oliver acquiesce, laisse l’éclat dans ses prunelles promettre bien des choses pour la suite de la soirée.
Mais pour l’heure, il en revient à la question ayant exposé, quelques temps plus tôt, un Nour dont l’histoire de couple s’est fait balayer par l’arrivée de l’inspecteur Berry.

La bravade de Nour ne dure pas, l’éclat fugace de l’assurance déjà balayé par un sentiment qui semble finalement bien commun chez lui. Du soulagement de passer à un autre sujet au retour d’une attitude timorée qui étonne toujours Oliver, il se retrouve finalement sur un terrain de l’ordre du “connu”. Il pourrait dire “usuel” s’il n’y avait pas là quelque chose de proprement singulier pour nombreux de leurs concitoyens. Évoquer la présence de quelqu’un d’autre, n’en faire aucun cas, mettre les choses au clair. D’une certaine manière, Nour a déjà trahi, si ce n’est son homme, du moins Oliver. Mais ce dernier ne voit pas les choses ainsi et ne s’arrête pas plus d’une seconde sur ce qui en aurait chambouler d’autres. Le constat est simple : ils ne se connaissent pas, ne se doivent rien.

“Oui. On s’est rencontré…il y à plus de dix ans. Je l’ai rencontré dans son pays, en Roumanie et j’ai été son professeur. Peut être que ça n’aurait dû rester que ça…finalement, ça aurait dû n’être que ça. Il y avait quelque chose, dans ce qu’il est…”

A cette évocation, Oliver trace un sourire. “Il y avait quelque chose dans ce qu’il est…” ; intéressant comme formulation. Une manière de vivre l’autre qui lui plaît tant qu’elle reste à distance. Via le boulot, l’objectif d’un appareil, le carcan d’une compétition ou même les toiles qu’il se plaît à découvrir lorsqu’il s’éloigne un peu du papier glacé pour se diriger vers des arts picturaux.

“Il vit avec moi, ici à Londres. Je voulais attendre de voir si nous deux, on se revoyait avant de te le dire. Une seule fois, ça méritait pas vraiment qu’on en parle mais….disons qu’il fallait que tu saches. Et toi, un autre homme dans ta vie ?

La question à vingt millions qui ne l’a jamais tant intéressé. Pourquoi un homme d’ailleurs ? Pourquoi qui que ce soit.

“On commande ? La serveuse là-bas doit se demander ce qu’on attend”

En acquiesçant, Oliver ouvre la carte et laisse son regard courir sur le menu avant de répondre, d’une voix égale.

- Un. Dix. Aucun. Un peu tout à la fois.





V2

Son visage se crispe et Oliver sait en une seconde qu’il l’a mal analysé. Mal interprété. C’est le jeu sans doute, mais les signaux qu’il a cru savoir déceler se referment comme des sables mouvants. Trop tard, dès lors qu’on s’y est engouffré. C’en est presque une trahison, que de se sentir à ce point ignare. Comme s’il avait perçu un homme mais que l’image de ce dernier se dérobe pour peindre finalement une toute autre figure.
Il recule. Le corps qui bascule pour s’éloigner de lui et pourtant sa main suit le chemin inverse, droit sur celle du photographe pour la serrer rien qu’un instant.
Sans insister, le londonien se laisse retomber en arrière et observe un instant les lambeaux de l’homme qui se déchire sous ses yeux. Sa main le serre, brusquement trop chaude alors que son corps entier pourrait se changer en marbre tant Nour semble rigide devant lui. Il se fend, s’ouvre en deux d’un trop plein que le journaliste n’a pas deviné. Pourquoi ? Pourquoi tant ? Pourquoi ce repli immédiat quand il suffirait de tenir sa langue ? Pourquoi ce silence obtus, cette chaise qu’il tire d’un geste braque, ce regard qui s’ouvre de larmes qu’il efface d’un geste lent, presque théâtral et cette non moins dramatique lèvre qu’il mord à la limite de la rupture ?
Interdit, Oliver observe l’édifice qui s’écroule.
Définitivement, il y en a bien des secrets dans l’eau vive de ses prunelles. Des trop plein à saisir, des secrets à conquérir. Et un homme trop petit pour tout contenir, fissuré sous le poids de ce qu’il porte.

“Peut être que c’était une mauvaise idée finalement. Je…je sus désolé…je ne peux pas te le dire.”

Le soigneur secoue la tête, refuse un instant ce qu’il annonce pourtant depuis le verrouillage de ses traits de fermoir.

“J’aurais dû me taire. Tu voudras savoir et…il y aura toujours ce doute entre nous. Mais crois moi, si je pouvais te le dire, je le dirais.”

Digne d’un film. Ce “nous” ne fait pas sens pour Oliver mais ce dernier n’accroche pas ses pensées à ce détail. Il voit l’homme qui se referme, la coquille qui rabat ses parois avec une telle force qu’il se fait sans doute mal tout seul.

“Adieu, Oli.”

La rupture du réel s’abat sur lui comme un orage de chaleur. Imprévisible, violent, insoupçonné. Électrique.
Un instant seulement, Oliver reste assis à regarder cet homme s’en aller. Un homme qui semble bien plus attaché qu’il ne le soupçonne. Ses mots lui évoquent des ruptures larmoyantes, des trop plein de souvenirs qui s’écharpent et des cœurs en carafe de ne pas se laisser plus de temps. Mais il n’est que l’homme d’une nuit, l’appel d’une après midi, et la promesse d’une aube rougie.
Qu’importe pourtant ce qu’il n’est “que”, Oliver se lève d’un bloc et abandonne là carte et cocktails. Il traverse la salle, sillonne entre les tables, se fout des regards qui se lèvent pour la seconde fois en quelques minutes.
Première salle, puis seconde. Combien ont vu les traits tirés de son amant ? Certains ont-ils noté l’humidité de ses paupières ? Combien l’observent à présent ? Oliver atteint le hall et sort dans la fraîcheur obscure de la nuit qui le happe comme on plonge dans une piscine en loupant le bord.
Brutalement. Une brutalité qui ne devrait pas avoir lieu. Qui est absurde, dans un milieu où il ne devrait y avoir qu’amusement et légèreté. Mais ce cadre, Oliver l’a lui-même fracassé avec l’irruption de ses emmerdes.
C’est celles, pourtant, de Nour, qui guident chacun de ses pas quand il se laisse guider dans la rue. A gauche d’abord. Puis à droite. Là-bas ! La silhouette du soigneur se dresse quelque part au loin entre un muret et un lampadaire. Poussé par une démarche vive et sèche, aussi cahoteuse que la mosaïque au sol.
Le journaliste s’élance. Ses pas avalent les pavés et en quelques foulés, si le décor défile, Nour reste bien fixe dans sa ligne de mire jusqu’à ce qu’enfin, sa main se referme sur son poignet. Plus brusque qu’il ne le voudrait. Plus impulsif aussi. Et quitte à être brusque et impulsif, Oliver fait un pas de plus pour se rapprocher juste un peu trop de son amant envolé. Son souffle s’écrase sur ses lèvres, sur cette joue encore un peu humide, qu’elle le soit de la pluie ou des larmes. Il demeure un instant, dans cet entre-deux qui ne peut souffrir de l’intrusion du monde. Là où les secrets, s’ils étaient susurrés, n’auraient pas vraiment corps. Ou peut-être que si ? Peut être que ce serait grave. Que tout ce qui se murmure n’est pas de velours et qu’ils pourraient faire plonger le monde dans le chaos de quelques mots. Peut-être pourrait-il en mourir, victime d’une nouvelle cible. Et l’idée l’en fait frissonner de désir. Peut-être pourrait-il être celui à qui les failles confient à demi-mot ce que les larmes veulent faire taire.
Peut être n’est il rien de tout ça, mais toujours se contente-t-il de murmurer tout bas : “Alors ne dis rien..
Pas cette fois, pas demain.
Avant de le basculer contre les briques humides et la poussière poisseuse du muret, de passer sur sa nuque une paume insolente et de prendre ses lèvres d’un élan électrique.


(Au choix Rolling Eyes)
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Oliver 'Callum' Nox
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Oliver 'Callum' Nox
Mer 1 Mai - 23:24
Les frissons de l’illicite s'amoindrissent et il ne reste plus que sur le rivage les écumes d’une crainte envahissante. Elle est tellement laide qu’elle vient, obscène, vient s’arrimer à la conversation. Il n’y à plus de plaisir, que cette répugnante sensation qui prend toute la place. Immense, elle déforme probablement un peu les traits du visage d’ordinaire si doux et solaire de Newrose. Aussi simplement que cela, toute l’intimité qui s’est créée entre eux disparaît. A une vitesse ahurissante, l’homme qu’il a montré à voir dans leurs entrevues n’est plus tout à fait le même. Quelqu’un de fuyant, éloigné, qui semble inquiet des conséquences qu’un tel secret puisse avoir. Coupable.
Coupable !

Le mot est presque gravé sur son front et il sent la morsure de la gravure jusque dans sa chaire. Coupable. Est-on coupable lorsqu’on ne fait rien pour empêcher le pire ? Est-on coupable si on laisse un homme mourir pour le prix de la justice ? Coupable. Oui mais de quoi ? Son image propre s’est détériorée au fil des années et il est difficile de discerner qui l’on est vraiment. Tellement imprégné dans son enquête, il se sent aussi fautifs que les téméraires qu’il tente d’évincer depuis si longtemps. Alors forcément, face au regard du photographe, il se sent vulnérable. Une sensation rarement nouvelle, elle ne fait que s’intensifier avec le temps.

L’après est hideux, abîmé. Il ne reste que vous même face aux prouesses de vos écoeurements personnels. Seul, devant un miroir, le dégoût au bord des lèvres. Les écorchures qu’il laisse une seconde apercevoir à son amant sont sincères, loin des parades d’amusement qu’il pouvait montrer le plus souvent. Le sorcier dépeint un visage différent, moins lisse, une vie qui révèle petit à petit des secrets. Des secrets pour lesquels, en bon menteur, il ne veut pas être confronté ce soir. Peut-être jamais. Il est sûr qu’aucun mot, aucun ton, ne peut amoindrir l’aveu qui sera énoncé. Probablement car les deux mondes dans lesquels l’un et l’autre appartiennent se frôlent sans se rencontrer réellement. C’est une forme de réalité qu’il est peut être temps d'accepter, jamais, les deux hommes ne pourront être en symbiose.

Les pas de Nour, presque comme s’il s’était brûlé au contact de cette main rassurante, l'éloignent de cette situation. D’un rythme rapide, il s’extrait de l’ambiance tamisée et sophistiquée du restaurant. L’agression visuelle le force à plisser les yeux une seconde. Un lampadaire, juste devant le lieu, projette un faisceau lumineux sur les silhouettes des passants. Trop pressé, il bouscule légèrement une jeune femme, marmonnant une excuse rapide :

“Désolé.”

Comme sur un timing bien réglé, un vent se lève et quelques gouttes lèchent les joues mal rasées de l’américain. En dépassant l’endroit, la rue est moins bien éclairée, laissant penser à une de ces scènes des vieux films américains en noir et blanc. Un petit muret, typiquement anglais avec des morceaux de barrières en fer forgé. Il repense à ces brancards, commandés pour une guerre -il ne sait plus laquelle - des moldus. La laideur de cette violence, rejaillit et transformée en quelque chose d’utilitaire. Pensif, son regard se détourne de ce muret, se surprenant jour après jour à tomber amoureux de cette ville. Une autre, qui l’accueille, lui, clandestin du monde.

Le souffle court, il s’interrompt à peine un instant. Les mains sur le crâne rasé, il sent la lourdeur de sa baguette magique le long de son mollet, bien calée dans sa chaussure. Trop proche du monde non magique, il ne peut pas se permettre de lancer un sort de dissimulation pour que son amant ne le retrouve pas. Ni de possibilité de transplanage. Il n’en a même pas vraiment envie, il aimerait aller en forêt, regagner ses pensées.

La pluie effleure encore ses joues et ses bras, lui attribuant un frisson qu’il n’identifie pas. Il aurait dû, peut être que la méfiance du tatoué aurait devinée qu’il s’agit d’Oliver. Grand sauveur, il approche, regagnant la distance qui s’était créée entre eux. De tous les tremblements, celui-là est le plus équivoque et sans s’en rendre compte, une larme s’écoule sur la joue du dragonologue. Un mouvement de tête, un non silencieux, qui témoigne de tout ce qu’il se refuse à lui dire. Pas à voix haute. Un non pour lui demander, dans une tentative désespérée, de ne surtout rien lui demander.

Le souffle du photographe s’écrase sur les lèvres un peu sèches du sorcier. Une vague vient anéantir les dernières défenses qu’il s’était constitué. Soulevant son estomac, les derniers tremblements s’écrasent dans l'étreinte qui débute à peine. Un long vertige, la sensation d’un mur contre son dos, une paume qui effleure sa nuque et un baiser. Le début d’une esquisse et la porte qui s’était ouverte se referme.

Lui, bouleversé, entrouvre les lèvres, répondant à la caresse délicate de cette langue. C’est un aveu, de ceux qu’on ne donne pas à voix haute. Il est coupable et quoiqu’il se refuse de dire, il le murmure dans tout son corps. De cette tension qui nait dans ses mains, qui se saisissent, fermement, avec presque violence contre les hanches de son partenaire. Du baiser, qui n’est plus tout à fait que cela, un peu d’autres choses. Un dernier mouvement, la proximité nouvelle le rend fébrile, il s’écarte à peine.

Dos au mur, il renverse la tête sur le muret, laissant échapper un rire, impuissant, amusé, vulnérable. Se répercutant légèrement dans le calme de la rue, il transgresse le silence. Aussitôt, les gouttes redoublent et mouillent désormais leur vêtements.

“Alors ne dis rien…”


Il l’a dit et il aimerait le croire. Il aimerait pouvoir ne se contenter que de ça. Pourtant, il a vu plus tôt dans les yeux du moldu l’envie de savoir. On n’offre pas un si grand secret sans en payer le prix, la curiosité est un vilaint défaut. La conversation n’en restera pas là.

“Tu renoncerais ? Je sais que non.”

Le ton est doux, amusé mais impuissant, sachant déjà qu’on a perdu une bataille. Qu’importe que la victoire de ce bel amant soit ce soir, ou plus tard. Le résultat sera le même.

S’offrant ce plaisir, le bras de Nour s’enroule autour de la nuque d’Oliver, effleurant sa peau avec plaisir.

“Ne répond pas à ça, profitons de notre soirée…”
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Newrose Walsh
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