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Mar 21 Nov 2023 - 2:38
Vendredi 3 Février 2017






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Quartier Général des Supérieurs










Sa main dansait dans l’air glacial en tenant sa baguette d’Aubépine, donnant des ordres à ces moutons comme un chef d’orchestre le ferait avec ses musiciens. Belle métaphore désignant la sous-directrice autoritaire du département de la justice magique, qui menait ses employés à la baguette au retour d’une mission de terrain. Et pas seulement, une grande majorité d’entre eux étaient membres de la Cause, même si Ana n’était ni Cheffe ni Générale, il fallait bien lui reconnaître des qualités de meneuse. Despotique et dictatoriale, certes. Mais, présente et fervente partisane, personne ne pouvait lui enlever cela, pas même Blackblood. À croire qu’elle n’avait pas été élue à la tête des Supérieurs parce qu’elle était trop crainte. Ou trop femme ? La vérité, elle ne la saura probablement jamais, car personne ne s’était justifié, jusqu’à présent. Tout cela n’avait plus aucune importance pour la brésilienne à présent, maintenant que le pacte avec Augustuts était scellé sous peine de mort, bientôt elle ne tarderait pas à accéder à tous les projets qui lui tendaient la main.
Excepté si certains bruits de couloirs venaient à ruiner ses plans. Malgré sa jalousie envers Blackblood, Blossom avait tout de même eu l’audace de prévenir Ana que le prisonnier qu’elle avait exécuté plusieurs jours avant aujourd’hui, était activement recherché. Elle n’aurait jamais donné un ordre pareil, bien évidemment. Cela ne pouvait venir que de cet abruti du chef brigadier. Ou encore de Leeroy ? Dans les deux cas, l’Activiste aurait dû en entendre parler. Non pas que ce fait l’inquiéter, mais son acolyte lui avait suggéré de ne pas agir seule, dans le cas où elle se faisait pincer, pouvoir accuser quelqu’un à sa place si cela tournait mal, avoir quelqu’un sur qui s’appuyer. Cet homme aigri n’avait que de mauvaises idées. Il s’attendait certainement à ce qu’Ana le choisisse. Mais il n’en fut rien, car leur proximité était connue, ce vieux rêveur qui était prêt à tout pour conquérir l’âme aussi noire que celle de la sous-directrice de la justice, sa manière d’agir n’était pas passer inaperçue aux yeux de tout le monde.

Non, il lui fallait quelqu’un d’autre. Une personne, qu’Ana n’avait guère besoin de connaître, avec qui elle n’avait jamais fait d’affaire avant. Une femme, histoire de limiter drastiquement les motivations d’ordre charnel. Pas inexpérimentée, mais quand même plus faible que la brune afin qu’elle puisse l’avantage. Bien que, quelle femme chez les Supérieurs était actuellement en mesure de concurrencer la puissance d’Ana ? Elles étaient pour beaucoup d’entre elles à des postes moins hauts placés, ou mariées et chez leurs maris à élever leurs insupportables progénitures au sang-pur. Chez les Activistes en tout cas, elle ne voyait pas qui pourrait la soutenir dans la sale besogne qu’elle s’apprêtait à mener. Ella Davis ? Non plus, la brésilienne avait d’autres projets pour elle. Et l’idée de s’associer à une estropiée ne lui plaisait guère non plus.

Seule confrontée à ses divagations, Ana s’était rendue au Quartier Général afin d’y trouver la perle rare, non sans grande conviction. Toutefois elle se souvint avoir entendu Blossom et certains Généraux évoquer une sorte de tableau des scores érigé pour chacune des différentes factions, chaque membres était affublé d’une note suivant ses performances en mission et son activité globale. La sous-directrice n’y avait encore jamais jeté un seul coup d’œil, c’était l’occasion. Et elle fut enchantée de constater qu’elle était en tête des scores côté Activistes. Ses lèvres s’étirèrent en un harmonieux sourire satisfait, en même temps, il ne pouvait en être autrement.
Elle plissa les paupières, l’écriture était plutôt fine et sa vue lui jouait parfois des tours, depuis qu’elle temps maintenant, rien de bien fâcheux. En tête du côté des Rafleurs, Alcyone Odair. Naturellement, un nom connu chez les sangs-purs, que nul n’était sensé ignorer, la même lignée que Warren.

« Bon choix. Il paraît que c’est la fille biologique de Cudrow. » fît Blossom, qui l’avait rejoint pendant l’inspection du tableau des scores.

Ce nom-là non plus n’était pas inconnu. Cudrow était proche d’Anthony Walters, mais comme celui-ci n’avait jamais parlé à personne de la relation secrète qu’il avait avec Ana, celle-ci n’avait jamais eu l’occasion de se rapprocher de Cudrow. De plus, il avait rapidement disparu. Maintenant, c’était sans doute l’occasion de créer du lien. Un allié de plus ne ferait guère de mal à la sous-directrice de la justice.
Alcyone, donc. La brunette se massa lentement le menton d’un doigt.

« Intéressant…Je pourrais en profiter pour en apprendre d’avantage. Contacte-la. »

Ces derniers mots claquèrent sur le ton dur et autoritaire de la sous-directrice, aussitôt Blossom s’exécuta et fit parvenir un hibou sans grande information mis à part celle que la jeune fille était attendue au quartier général, sans autre précision ni signature. En attendant, Ana alla s’installer confortablement dans la salle principale du quartier général, là-bas ils avaient tables, chaises, fauteuils et canapés, tout pour se détendre.

« Va chercher une bouteille de whisky dans la réserve. »

Un nouvel ordre, auquel le Blossom obéit, non sans râle. Il n’osait prononcer ou montrer le moindre signe d’opposition pour ne pas risquer d’énerver la Dame. Il avait bien remarqué que ces derniers temps, Ana était plus impulsive qu’à l’accoutumée. Il n’avait pas encore demandé pourquoi, mais espérait qu’elle n’abuse pas trop de son pouvoir. Il ramena alors une bouteille de whisky de la réserve et la déposa sur la table basse. La brune autoritaire le remercia, tout de même, et attendait la venue d’Alcyone. Si elle se daignait se montrer, bien sûr. Impatiente, la brésilienne n’avait pas l’intention de l’attendre pendant des siècles. Jusqu’à ce qu’un bruit de porte attira leur attention. À cette heure tardive, c’était sûrement la jeune Odair.

« C’est elle, tu penses ? Laisse-nous, alors. »

Blossom prenait sur lui, il acquiesça et quitta la salle. Au passage, il ne manqua pas de saluer la jeune femme qui venait d’entrer, puis il disparut complètement pour laisser les deux dames seules. Fermée comme une huître, à l’air aimable telle une porte de prison, la blonde se retrouva alors face à Ana, qui l’accueillit avec ce sourire faussement avenant qui embellissait toujours ce visage. Maintenant qu’elle avait Alcyone face à elle, elle la reconnut immédiatement. Elle l’avait déjà croisée au quartier général, échangeant des regards lourds de sens avec Blackblood. Rien d’étonnant non plus compte tenu de son grade, mais certaines attentions ne trompaient personne. La brune pinça légèrement les lèvres d’exaspération.

« Merci d’être venue, Miss Odair. Je n’aurais pas cru cela de vous, à vrai dire. »

Misérable petite peste au sang-pur, probablement la favorite de ce cabochard d’Augustus. Malgré tout, le sourire persistait. Hypocrite, certes, mais bien là. Ana s’était déjà servie un verre de whisky, et proposa poliment la même chose à la nouvelle venue.

« Asseyez-vous. Un whisky ? »

Avant même d’attendre la réponse d’Alcyone, la brésilienne lui servit un verre. Arrogante, elle haussa légèrement le menton.

« Inutile de me présenter, n’est-ce pas ? »








Spoiler:
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Ana S. Oliveira
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Ana S. Oliveira
Lun 4 Déc 2023 - 19:31
« Ne m’attend pas pour dîner, je vais rentrer tard. » Comme toujours son ton est aussi franc que ses pas, ne laissant ainsi aucune place au débat. Ces derniers claquent sur le sol du hall de l’immense maison qu’elle partage avec Trent, leurs deux enfants et les quelques employés de maison. Sans parler des Elfes. Alcyone porte un long manteau orné d’une capuche, des bottes montant jusqu’à ses genoux et dont les talons font vibrer le marbre sur lequel elle s’immobilise pour enfiler des gants en cuir de première main. Le regard de son mari, elle le sent glisser sur elle bien avant que ses lèvres ne se descellent « Encore une mission ? » Pas vraiment un reproche, une sorte de constat sans doute un peu désabusé. Ce mariage n’en a que le nom pour l’un comme pour l’autre, la seule différence entre eux réside dans le fait que l’héritier Odair s’est attaché à cette image de famille qu’il aurait aimé voir se refléter au sein de son foyer. Lui est un père pour Enoch et Eunice là où elle n’est qu’une ombre, une présence brute qui n’a rien de maternel. Certaines femmes s’épanouissent dans la maternité et sa douceur, c’est dans la noirceur et les hurlements qu’Alcyone vibre.
Trent aurait toutes les raisons du monde d’être jaloux mais il ne l’est pas, il pourrait tout aussi bien renier Enoch tant la ressemblance avec un autre homme est de plus en plus flagrante mais là encore il ne manifeste rien en ce sens. Ça ne lui importe pas que sa femme s’égare entre d’autres bras, leur union n’est pas régit par l’amour et lui n’est pas un homme possessif. Un arrangement, rien de plus, mais il est vrai que si un jour on lui annonce qu’Alcyone ne rentre pas non pas à cause d’un autre mais parce que son engagement pour la Supériorité lui aura coûté la vie il en ressentira ce qui s’approche le plus à de la peine malgré tout. Sept ans qu’ils sont mariés, qu’ils vivent ensemble, le lien est bien là même s’il est particulier. Voilà pourquoi malgré son agacement évident la Sorcière ne peut retenir un sourire alors qu’elle trouve son regard « Oui, mon cher et tendre époux. » Elle ricane, s’amuse mais ne se moque pas, fait même quelques pas vers lui en l’aguichant de son regard félin « Atteindre les sommets demandent une implication constante. » Elle va même jusqu’à poser sa main sur la joue rasée de près du sorcier « Et tu sais bien que je vise ce qu’il y a encore au dessus. » Là où dansent les Dieux … C’est la réflexion qu’elle se ferait si ces considérations là circulaient dans le monde magique.

Un haussement de sourcils plus tard elle embrasse sa joue et transplane sans demander son reste pour atterrir aux portes du Ministère. Ses vêtements sont de bien trop bonne facture pour utiliser le réseau de cheminée alors c’est par la voie extérieur qu’elle entre dans le dédales de couloirs et de hall où l’agitation ne cesse quasiment jamais.
Cette convocation l’a autant irrité qu’interrogé, qu’est ce que la seconde de Rivers Sr peut bien lui vouloir ? Cette femme elle pourrait l’excecrer mais Alcyone n’est pas aveugle, elle sait à quel point elle peut lui ressembler sur certains aspects. Le fait qu’elles se partagent un homme n’entre même pas en ligne de compte, ils ne sont rien face à l’ambition qui irradie partout autour d’elles. La faim justifie les moyens, voilà ce qu’ils sont : Des moyens. Y compris pour prendre du bon temps.

Une fois arrivée à bon port la jeune femme se contente d’un raclement de gorge sans un regard direct vers l’assistant ou qu’importe le rôle de la personne chargée de l’accueil. Le menton haut, les mains dans les poches de son manteau, elle ne daignera pas se rabaisser à accorder de l’attention direct à quelqu’un si bas dans l’échelle sociale. Quelques instants plus tard un homme fait son entrée et la guide vers le bureau de la Sous Directrice qui l’accueille avec un large sourire. Hypocrite, bien sûr, de la même manière qu’elle le lui rend « Merci d’être venue, Miss Odair. Je n’aurais pas cru cela de vous, à vrai dire. » Première attaque ou quelque chose qui y ressemble mais Alcyone ne cille pas. Bien au contraire, elle esquisse un sourire plus sournois, soulignant parfaitement le fait qu’Oliveira n’a pas tort au fond. Elle aurait très bien pu ignorer complètement ce hibou mais la curiosité a pris le dessus. Est ce qu’elle va tenter de marquer son territoire vis à vis de Blackblood ? Ce serait tellement pitoyable « Asseyez-vous. Un whisky ? » Puisque personne n’a eu la décence de venir la débarrasser de son manteau elle le retire d’elle même et le plis précautionneusement « Avec plaisir. » L’instant d’après la sorcière s’assoie, le regard d’Oliveira vient la capter alors que le liquide ambré coule en douceur dans un verre « Inutile de me présenter, n’est-ce pas ? » Le regard a demi clos tel un félin Alcyone s’amuse de la situation, dans la pièce l’égo des deux femmes est à son maximum « Effectivement, Madame la Sous-Directrice. » Elle penche la tête sur le côté, toujours dans un mouvement extrêmement lent « Votre réputation vous précède. » Laquelle, elle ne le précisera pas. C’est tellement plus amusant de laisser planer le suspens sur la question « Cette convocation est bien mystérieuse, je suis curieuse de savoir ce que me vaut ma présence ici. » Il n’y a rien de plus vrai, elle peut le sentir dans les petits chocs électrique qui viennent chatouiller sa peau alors qu’elle croise les jambes puis les mains sur ses genoux. Que peut bien lui vouloir la Sous Directrice du Département de la Justice Magique ?
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Alcyone N. Odair
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Alcyone N. Odair
Mer 13 Déc 2023 - 5:16
Vendredi 3 Février 2017






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Quartier Général des Supérieurs











L’entrée d’Alcyone avait d’ors et déjà fait son petit effet auprès de la sous-directrice du département de la justice, qui n’avait manqué ni les manières agaçantes, ni les regards dédaigneux qu’elle jetait à Blossom et à tout ce qui l’entourait, comme le ferait n’importe quelle fille de la Haute. Une esquisse de sourire passa sur les lèvres pulpeuses d’Ana, elle ne put s’empêcher de voir en la jeune femme qu’elle avait conviée, à la fois une potentielle alliée de taille, mais qui pouvait tout aussi bien lui planter un couteau dans le dos, d’un instant à l’autre. Exactement comme la brésilienne.
L’entrevue promettait d’être riche en rebondissements. Lorsqu’elle vint s’installer face à la brune autoritaire, cette dernière ne lâcha pas son sourire et fut ravie de constater que les deux femmes partageaient l’appréciation d’un bon whisky, que Blossom était allé chercher dans les réserves des Supérieurs. Après tout, elles étaient là pour ça. La curiosité de savoir ce qu’une femme aussi importante qu’Ana pouvait bien lui vouloir, l’avait donc menée jusqu’ici, face à celle que l’on ne présentait plus au Ministère. Alcyone confirma d’ailleurs le propos de la sous-directrice, de part l’intonation de sa voix qui en disait long sur l’hypocrisie, qui l’animait en cet instant. La brésilienne avait bien des raisons d’être connue, que ce soit au Ministère ou chez les Supérieurs, et se fichait bien de ce que pensait réellement cette petite blonde. Aussi agaçante que toutes les autres garces issues de familles de sang-ours, Ana ne s’intéressait qu’à ses performances chez les Raffleurs. Et éventuellement, de sa filiation biologique avec Cudrow. Mais, sa première proposition allait certainement l’intéresser.

Évidemment, la descendance Cudrow était impatiente de savoir ce qui avait pu pousser la sous-directrice de la justice magique à l’amener ici, pour un face à face agrémenté par du bon whisky. Le menton relevé, donc, Ana prit son verre et le leva légèrement en l’air.

« Santé. Je ne vais pas y aller par Quatre Chemins, rassurez-vous. »

Ce n’était pas le genre de la maison. Elle n’était pas comme ces abrutis de la Haute, sophistiquée, à tourner autour du pot pendant un temps, au point que l’interlocuteur oublie ce dont il s’agissait à la base. Toutefois, la brésilienne se permit avant toute chose de lancer quelques fleurs à la jeune femme.

« J’ai jeté un œil à vos performances chez les Rafleurs. Je ne sais pas exactement de quoi vous êtes capable, mais vous semblez faire partie des meilleurs. »

Elle porta son verre à ses lèvres, buvant de petites gorgées de whisky, l’air amusé. Malgré tout, elle ne pût s’empêcher d’ajouter une petite remarque cinglante.

« À l’échelle des troupes de Blackblood, bien sûr. »

Un léger ricanement suave s’échappa d’entre les lèvres d’Ana. Ce n’était pas sa faute, ni celle d’Alcyone, si les nouvelles recrues côté Rafleurs n’étaient pas à la hauteur. De plus, elle se faisait toujours une joie de rabaisser un peu Augustus lorsqu’elle en avait l’occasion, même quand il n’était pas là.

« Il se trouve que nos cachots commencent à manquer de places, face au nombre croissant de racailles qui pullulent en Angleterre. »

Ana éloigna son verre de ses lèvres, ne lâchant pas de son regard insistant, la jeune rafleuse. Son sourire devint narquois, une lueur sombre passait dans ses pupilles brunes.

« Je veux que vous m’aidiez à vider les cachots. Car dès le mois prochain, nous les remplirons de lycanthropes, afin de les dresser pour en faire nos esclaves. » Sacré teasing que la sous-directrice se plaisait à donner. Alcyone ne pouvait refuser une telle proposition, lors de laquelle elle pourrait tout à loisir explorer ses compétences de tueuse. Voire même, de les améliorer, aux côtés de la plus âgée.










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Ana S. Oliveira
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Ana S. Oliveira
Mar 19 Déc 2023 - 16:34
« Santé. Je ne vais pas y aller par Quatre Chemins, rassurez-vous. » Elles devraient s’entendre, ou bien tout l’inverse. L’effet miroir n’est pas flagrant, l’une a les cheveux aussi sombres qu’un corbeau tandis que les blés dansent dans la chevelure de la seconde mais l’attitude, le regard, le port de tête … La détermination, surtout.
Alcyone lève son verre à son tour, ses pensées ne négligeant pas la méfiance qu’elle ressent vis-à-vis de ce liquide qui pourrait contenir bien des choses. Si elle observe le l’ambre un instant elle y porte ses lèvres celui d’après, la brûlure dans sa gorge est aussi agréable qu’une caresse. Son impatience reste tranquille, sa curiosité piquée au vif elle ancre son regard dans celui de l’autre femme. Une alliée ? Une rivale ? Un modèle ou une Nemesis ? En cet instant précis elle n’appartient à aucune de ces catégories et avance, gracile, sur le filin de la neutralité « J’ai jeté un œil à vos performances chez les Rafleurs. Je ne sais pas exactement de quoi vous êtes capable, mais vous semblez faire partie des meilleurs. » La sorcière est sensible aux flatteries, un vice comme un autre qu’est l’orgueil et la haute estime que l’on peut avoir de soi. Le sourire qui étire le coin de ses lèvres roses et pleines ne cherche pas à camoufler quoi que ce soit, pourquoi se montrer modeste lorsque l’on sait ce que l’on vaut ? Elle n’est pas l’une des meilleurs, elle est LA meilleure. Et elle n’a pas attendu de glisser sa main contre le désir de son supérieur pour atteindre le haut du classement « À l’échelle des troupes de Blackblood, bien sûr. » Elle pince les lèvres, touchée mais pas neutralisées, presque amusée par la pique d’Oliveira. Alcyone l’observe sans se gêner et lui trouve une classe que sa génitrice n’a jamais eu « Bien sûr. » Ironique, évidemment, presque mielleux.
Les deux femmes se jaugent, se testent, la plus âgée prenant un plaisir évident à établir sa position. Pas de jalousie ni d’envie ici, l’épouse Odair, qui sait où sera-t-elle sur l’échelle sociale lorsqu’elle atteindra l’âge de sa vis-à-vis. Et puis quelque chose lui dit qu’au-delà de chercher à la toucher elle c’est un autre qu’elle vise.

Vient ensuite le vif du sujet, Alcyone entoure le verre des doigts de ses deux mains comme pour se concentrer uniquement sur les mots qui s’apprêtent à sortir de la bouche de la Sous Directrice « Il se trouve que nos cachots commencent à manquer de places, face au nombre croissant de racailles qui pullulent en Angleterre. » Quelque chose se passe. Là, dans le regard de la brune passe une ombre qui serpente jusque dans les veines de la petite blonde. Le même vice, la même soif de douleur, le même attrait pour le chaos. Le cœur de la sorcière accélère ses battements puis se tempère « Je veux que vous m’aidiez à vider les cachots. Car dès le mois prochain, nous les remplirons de lycanthropes, afin de les dresser pour en faire nos esclaves. » Il s’emballe de nouveau bien plus fort et l’éclat qui vient illuminer ses iris en ferait sans doute pâlir plus d’un.

En totale maitrise d’elle-même la jeune femme ne laisse rien filtrer de ce qui se joue en son sein. L’envie, ni plus ni moins, presque du désir. Le sous texte elle le lit sans qu’il n’est besoin d’être formulé et si son attention ne s’est jusqu’ici jamais porté vers les Lycanthropes elle les englobe dans ce schéma de noirceur. Tuer, remplacer, s’imposer encore et toujours plus. Ils ne sont rien de plus que des hommes à ses yeux, rien de moins. Qu’importe ce qu’ils sont tant qu’il s’agit de les soumettre.
La bête avide de sang qui gronde au plus profond de ses êtres trouveraient un écho en elle, en ce qui se manifeste au plus profond de son ventre mais elle garde la tête haute, laisse planer un moment de silence sans jamais quitter des yeux ceux d’Ana « Et qu’est-ce que j’y gagne ? » Se faire désirer, garder la maitrise des choses, ne surtout pas se comporter comme un enfant insupportable devant son cadeau de Noël.

Alcyone prend une profonde inspiration et repose son verre sur un dessous de verre prévu à cet effet. Mains croisées sur le bureau elle se penche légèrement en avant sans jamais se départir de son sourire « Si c’est de quelqu’un pour simplement faire le ménage dont vous avez besoin je ne suis pas une soubrette. » Les plus indécents se plairaient pourtant à cette image « En revanche … » Pause. Elle penche la tête sur le côté et se laisse retomber dans le fauteuil jusqu’à ce que son dos en touche à nouveau le dossier « Votre projet, vous m’intéressez. » Mains posées l’une sur l’autre par-dessus son genou, jambes croisées, l’avidité se lit aisément dans le fond de ses yeux.
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Alcyone N. Odair
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Alcyone N. Odair
Ven 5 Jan 2024 - 9:40
Vendredi 3 Février 2017






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Quartier Général des Supérieurs











Verre à la main, sourire aux lèvres, Ana se délectait du précieux liquide que les sang-purs britanniques chérissaient tant. Bien sûr, il ne contenait aucune substance illicite qui pourrait influencer les choix de la jeune Raffleuse, que la sous-directrice du département de la justice avait choisi pour accomplir les sombres desseins qui avaient accaparé son esprit malsain. Elle n’avait besoin de rien pour convaincre Alcyone, elle savait que l’appétit des troupes de Blackblood pour le meurtre et le sang étaient sans limites. Même si la jeune femme qu’elle avait en face, avait l’air de ne rien laisser paraître. Rien de plus qu’un artifice, l’attitude conventionnelle d’une sang-pure qui ne peut se permettre de se laisser aller à ses émotions. La brésilienne avait ce don également, mais peinait souvent à rester impassible. Le sang chaud qui bouillonnait dans ses veines, la rendait particulièrement impulsive et irascible.

Celle qu’elle avait face à elle, semblait au premier abord, plutôt sur la réserve, et attendait de savoir à quelle sauce elle allait être cuisinée. Ce qui ne surprit pas son aînée, se connaissant elle-même, et comme Alcyone l’avait dit un peu plus tôt, sa réputation la précédait. Sans plus de détails, mais ce n’était pas compliqué de savoir de quoi elle parlait. Que gagnait-elle à collaborer avec Ana ? La question qu’ils posaient tous. Un léger ricanement s’échappa d’entre les lèvres de la sulfureuse brune, cette interrogation était prévisible, et malgré tout, elle n’avait pas préparé d’arguments. Encore une fois, elle n’en avait guère besoin, car elle se doutait qu’au fond d’elle, la fille O’Dair ne raterait pas cette occasion unique. La sous-directrice se passa l’index sous le menton, faisant mine de réfléchir un instant. Si la blondinette désirait savoir ce qu’elle allait y gagner, elle ne serait pas déçue. Elle émît comme un doute, de peur d’être réduite à servir de ménagère derrière les bottes d’Ana. Une nouvelle fois, un ricanement de la part de cette dernière. Sa réputation la précédait donc sur ce point-là aussi, étant donné qu’elle traitait effectivement ses larbins comme soubrettes, parfois. De quoi l’envier, assurément. Quoi de mieux pour appuyer sa supériorité, lorsque l’on a une palanquée d’hommes prêts à tout pour faire partis de la caste restreinte de l’entourage d’Oliveira ?

Et la voilà finalement, la conclusion. La brésilienne était parvenue à attirer la curiosité et susciter l’intérêt qu’elle avait souhaité, en celle qu’elle s’apprêtait à embarquer dans ses desseins. Plus de ricanements à présent, juste un sourire narquois et satisfait. Comme elle l’avait prévu, elle n’aurait sûrement pas à déblatérer des heures pour la convaincre. Délicatement, elle porta son verre à ses lèvres, avalant son whisky en petites quantités, avant de répondre, enfin.

« Peu importe ce que vous y gagnez. J’ai votre intérêt, c’est tout ce qui m’intéresse. »

La voix suave, les lèvres qui s’entrouvraient, sublimées par un rouge à lèvres pétillant, Ana se leva doucement de son fauteuil, verre à la main, elle se dirigea vers la place d’Alcyone en laissant claquer les talons aiguilles de ses escarpins sur le carrelage froid du quartier général.

« Je n’ai pas besoin d’un larbin de plus pour faire mes sales besognes. J’en ai déjà bien assez. »

Cette fois, Ana ricana de nouveau, elle se glissa derrière le fauteuil de la jeune femme et se pencha pour presque murmurer, non loin de son oreille :

« Peut-être qu’un jour, vous aurez les mêmes choses… »

Une puissance telle que bien des larbins se bousculeraient pour nettoyer derrière elle. En faisant attention que l’élève ne surpasse pas le Maître, bien entendu. Jamais la sous-directrice ne proposerait une collaboration si elle n’avait pas un plan B derrière, c’était la partie qu’Alcyone allait ignorer durant toute la durée du processus : la faire accuser si les choses tournaient mal.
La brune se redressa alors, et s’installa sans gêne sur l’accoudoir du fauteuil de la blonde, ne lui laissant plus beaucoup de place.

« Je vous offre l’occasion unique de collaborer avec moi, d’affirmer vos capacités et votre puissance. »

Elle marqua une pause pour boire une gorgée de whisky.

« Mais pas seulement. C’est aussi l’opportunité de prouver que vous n’êtes pas juste la « fille de ». Vous deviendrez « Vous ». Alcyone O’Dair, tout aussi crainte qu’Ana Oliveira. »

Tout en prononçant ces paroles, Ana se passa une main dans ses cheveux noirs et les rejeta en arrière, dans un geste élégant.

« Enfin, presque. »








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Ana S. Oliveira
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Ana S. Oliveira
Lun 15 Jan 2024 - 20:33
Assises l’une face à l’autre elles sont aussi différentes que similaires. La première est aussi brune que l’autre est blonde mais sur leur visage se placent les mêmes sourires. Rien n’échappe à la Rafleuse, elle analyse chaque geste, chaque silence et chaque mot émanant de son aînée. Peu souvent entourée de femmes il n’y a eu que Julian a réellement attiser l’intérêt de la Sorcière, les autres n’ont jamais rien été de plus que des faire valoir, une sorte de cour pour la Reine qu’elle s’est toujours imaginé être. Là, face à Ana, elle a le sentiment d’être face à un miroir, une projection peut être « Peu importe ce que vous y gagnez. J’ai votre intérêt, c’est tout ce qui m’intéresse. » Oui, elle l’a, difficile pour Odair d’esquiver le chaos lorsqu’on le lui apporte sur un plateau d’argent. Peu naïve pour autant elle sait comment fonctionne ce monde. Elle y est née, en a appris les codes jusqu’à en acérer ses réflexes et prises de décisions. Oliveira a peut être son intérêt mais elle n’a pas sa confiance, une question de survie lorsqu’on fraie avec les requins de ce milieu qu’elles ont toutes deux embrassés.

Lorsqu’Ana se lève et contourne son bureau l’Anglaise se contente de relever le menton à mesure que l’autre femme s’approche d’elle. Elle sent toujours son cœur pulser dans sa poitrine, les émotions sont multiples mais convergent toutes vers la même direction « Je n’ai pas besoin d’un larbin de plus pour faire mes sales besognes. J’en ai déjà bien assez. » Une information que la petite blonde ne prend donc pas pour argent comptant mais qu’elle enregistre malgré tout. En revanche lorsque Ana vient se glisser derrière les fins cheveux sur sa nuque se hérissent. Pas vraiment de la peur, plutôt une réaction ancestrale, quelque chose inhérent à pratiquement n’importe qui. Plus de visuel, une présence qu’on ne peut plus parer frontalement, l’instinct de proie s’éveille qu’on le veuille ou non. Qui est elle pour se permettre un tel geste ? Si Alcyone garde le regard braqué droit devant elle un léger rictus de mécontentement vient traverser son visage sans que la Sous Directrice puisse le voir « Peut-être qu’un jour, vous aurez les mêmes choses… » Ne les a-t-elle pas déjà ? Alcyone est lucide sur son statut, malgré les hommes qui lui mangent dans la main et plus généralement les personnes qu’elles utilisent régulièrement son quotidien n’est pas celui d’Oliveira. Elle n’a pas son statut social non plus et si sa filiation comme son mariage et ses enfants puis son tableau de scores chez les Rafleurs lui apportent un rang élevé elle aspire à plus. Beaucoup plus. Un jour elle prendra la place de Blackblood, peut être celle de la sorcière qui prend un peu trop ses aises à côté d’elle.
Elle les écrasera pour se créer son propre trône d’où elle gouvernera des sujets bien plus nombreux encore. Cette simple pensée fait naître un sourire presque carnassier sur ses lèvres pulpeuse mise en valeur « Je vous offre l’occasion unique de collaborer avec moi, d’affirmer vos capacités et votre puissance. » Ils ne sont qu’un moyen, tous les uns pour les autres. Alcyone ne fait pas partie de ceux qui pensent la Cause soutenue par une armée d’être œuvrant dans le même but. Si elle croit en celle ci elle a parfaitement conscience de toujours faire passer ses intérêts personnels avant tout, tout en sachant qu’elle est loin d’être la seule. L’égo, voilà ce qui les dirige tous ou presque et la femme dont le postérieur empiète un peu trop sur son espace vital en est une preuve de plus. Si la sorcière se penche en avant pour attraper de nouveau son verre de Whisky et en boire une gorgée c’est avant toute chose pour éviter un geste malheureux.

« Mais pas seulement. C’est aussi l’opportunité de prouver que vous n’êtes pas juste la « fille de ». Vous deviendrez « Vous ». Alcyone O’Dair, tout aussi crainte qu’Ana Oliveira. » Serait-elle en train de la caresser dans le sens du poil ? Ou de chercher à appuyer là où le pincement pourrait être douloureux peut être. Alors qu’Ana se passe une main dans les cheveux dans un mouvement qui en mettrait plus d’un à genoux l’épouse et mère pense à son géniteur. Que pense-t-il de la femme qui se tient à côté de sa fille unique ? Elle n’a pas encore pensé à lui poser la question mais n’y manquera pas dès lors qu’il lui accordera une entrevue. Ce père qu’elle idolâtre lui a appris la patience tout comme il lui a appris à ne pas quémander, et surtout pas de l’attention. Aussi ronge-t-elle son frein, bien souvent frustrée à l’idée de devoir comme les autres prendre rendez vous ou attendre bien sagement qu’il vienne jusqu’à elle « Enfin, presque. » Cette fois le ricanement lui appartient, dans un sursaut de haute estime d’elle même elle se demande qui est véritablement cette femme. Qu’elle est son titre, son statut, sa famille ? Mais qu’importe, si elle est arrivée jusqu’ici aujourd’hui c’est parce qu’elle a su se frayer un chemin d’une manière ou d’une autre.
Prenant son mal en patience Alcyone ne bouge pas, ne cherche pas à s’extraire de cette proximité envahissante. Elle prend le temps d’un silence, d’une nouvelle gorgée, d’un regard sur la décoration qui les entoure « Je ne suis la « fille de » que depuis un mois aux yeux du monde, Miss Oliveira. » Simple fait qu’elle expose de la plus neutre des façons, sans porter le regard sur l’autre femme « Je n’ai pas attendu cette reconnaissance pour démontrer mon ambition et ce dont je suis capable. » Seul un idiot ou un fou le nierait, Alcyone est ce qu’elle est mais elle est dangereuse.

Là et seulement là, elle tourne la nuque lentement puis lève le menton pour capter le regard de celle qui prend sans doute un malin plaisir à la dominer en la surplombant « Vous pensez réellement réussir à dompter ces bêtes ? » Peut-on briser un être jusqu’à l’asservir ? Ô comme elle veut en juger par elle-même.
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Alcyone N. Odair
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Mer 24 Jan 2024 - 15:10
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Quartier Général des Supérieurs









Ainsi installée en s’amusant à surplomber sa future collaboratrice, Ana ne se privait pas pour observer jusque dans le moindre détail, la jeune femme assise à côté d’elle. Bien que certains lui échappèrent sans doute, la seule chose qui l’intéressait était de sentir en elle le désir ardant d’accompagner la sous-Directrice dans cette mission, qu’elle s’était elle-même octroyée. Celle-ci ignorait si c’était par simple besoin d’assouvir une énième pulsion meurtrière, ou bien de se prouver qu’Alcyone valait encore plus que ce que les autres pouvaient penser. Il ne suffisait pas qu’une poignée d’hommes aux esprits aisément corruptibles soit à ses pieds pour que la réputation ne perdure dans le temps, la brune l’avait bien appris à ses dépends au fil du temps, malgré la lueur ténébreuse qui luisait perpétuellement dans ses prunelles, et la luxure de certaines pratiques qu’elle avait été obligée d’accepter. Et qu’elle était souvent contrainte de pratiquer encore, mais elle avait bien l’intention d’en finir avec ces stupides futilités, son supérieur hiérarchique Rivers père serait le dernier à recevoir les charmes de son adjointe, car il était l’un des derniers remparts à franchir. Enfin, sans compter Walls, à détrôner. Avec l’aide forcée du Général de sa future collaboratrice, ce ne serait qu’une formalité.

Tandis qu’Ana se délectait de l’effet malaisant qu’elle avait sur la petite blonde, qui n’avait visiblement pas l’habitude d’être approchée de si près par une autre personne que l’un de ses probables nombreux amants. La brésilienne n’avait aucun scrupule, dégustant le liquide fortement alcoolisé qui lui brûlait la gorge et l’œsophage avec délice, une fois que sa main quitta sa chevelure de jais, et qu’elle écouta la défense misérable de celle qui ne lui arrivait pas à la cheville, elle éclata d’un rire grave et narquois, se moquant éperdument d’elle. Alcyone tentait de se défendre comme elle le pouvait, se vantant de ne pas avoir attendu sa nouvelle identité pour s’être frayée un chemin parmi leurs collaborateurs. Si jeune et déjà si égocentrique, elle irait possiblement assez loin dans la vie. Aussitôt, l’arrogance de la brune claqua dans l’air, tandis qu’elle tapotait machinalement le dossier du fauteuil sur lequel la jeune femme se trouvait.

« Ah oui ? Je n’avais pourtant jamais entendu parler de vous, avant le retour de votre père à la tête de la coopération internationale. » Un large sourire accompagnait son rire sarcastique, puis un léger haussement d’épaules avant de replonger ses lèvres dans son verre de whisky. « Mais d’accord, si vous le dîtes. »

Manière de dire, on s’en fiche, passons à l’essentiel. Maintenant, Ana était bien curieuse de voir si les capacités magiques, ainsi que le potentiel sanguinaire, de la jeune Odair étaient à la hauteur des espérances de son aînée, et de la fameuse réputation qu’elle avait évoquée. Elle ne manquait pas non plus de curiosité, elle remettait en cause la capacité de la sous-directrice à pouvoir dompter des lycanthropes. Alors, celle-ci marqua une pause et se leva du fauteuil, toujours avec son verre à la main, elle commença à aller et venir dans la pièce, réfléchissant à quelle réponse apporter. Elle-même n’en était pas réellement sûre, à vrai dire.

« Peut-être pas tous. Certains resteront indomptables, et seront exécutés si nous n’avons rien à en tirer. Ceux dont l’esprit est fragilisé, en revanche, seront plus faciles à asservir. Si la torture ne fonctionne pas, il faudra avoir une grande force de persuasion. »

Elle ne connaissait pas grand-chose de ces bêtes, à part leurs capacités physiques hors du commun, et leur transformation en véritable loup, les nuits de Pleine Lune, les moments où ils étaient les plus dangereux.

« A moins que vous n’ayez également des informations au sujet de ces bêtes, qui pourraient nous être utiles ? »

Les connaissances d’Ana étant limitées, celles d’Alcyone pourraient éventuellement venir compléter ce qui était déjà connu.

« De toute façon, pour commencer, il nous faut libérer des places de prison et nous préparer à des captures musclées. Alors, vous en êtes ? »










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Ana S. Oliveira
Mer 7 Fév 2024 - 19:46
Ce rire qui claque dans l’air, par Morgane, elle rêverait de le matérialiser et le lui faire ravaler jusqu’à ce qu’elle s’étouffe. Alcyone n’a pas le recul suffisant sur elle-même pour admettre que cette femme a une longueur d’avance sur elle. Plus âgée, plus imposée et installée dans les Hautes Sphères, sans doute plus puissante aussi. Les éclats de violence qui ricochent en elle sont comme des milliers de petites piqures qui lui donnent un mal fou à garder la face. Et cette proximité insupportable, ô comme elle doit prendre sur elle et puiser dans tout son contrôle pour ne pas la dégager de là d’un coup sec. Elle aimerait la voir s’étaler par terre et perdre de sa superbe mais sur son visage, bien que crispé, demeure un sourire « Ah oui ? Je n’avais pourtant jamais entendu parler de vous, avant le retour de votre père à la tête de la coopération internationale. » L’attaque est directe et vient frapper la plus jeune droit entre les côtes, en plein dans son égo et sa fierté. Les répliques cinglantes ne lui viennent pas en premier lieu, elle aurait plutôt tendance à vouloir l’insulter des pires insultes les plus grossière. La finesse met du temps à se présenter mais là encore elle la garde sous clé tandis que l’autre hausse les épaules, manifestement très heureuse de son petit jeu de pouvoir. Au plus profond d’elle Alcyone se fait une promesse : Celle bourgeoise au cul bien trop large pour l’accoudoir paiera d’une manière ou d’une autre. Et devant témoin.

« Mais d’accord, si vous le dîtes. » Et elle balaie ça comme si sa cadette et son statut social n’avaient finalement aucune importance. La blonde rage et bouillonne de l’intérieur, l’exercice lui est de plus en plus pénible mais elle parvient à sauver les meubles, bon gré mal gré.
Elle enchaîne, pose une question sans sous entendu, non sans un soulagement évident quant au fait qu’Olivera la laisse respirer un peu en se relevant et s’éloignant. Dans quoi s’engage t’elle ? Un Lycan est-il si facile à dompter ? L’interrogation est honnête, sincère surtout quand bien même tout être humain peut être brisé selon elle et c’est ce qu’ils sont au moins en partie  « Peut-être pas tous. Certains resteront indomptables, et seront exécutés si nous n’avons rien à en tirer. Ceux dont l’esprit est fragilisé, en revanche, seront plus faciles à asservir. Si la torture ne fonctionne pas, il faudra avoir une grande force de persuasion. » La famille, les proches, ces failles qu’ils ont toujours su exploiter pour faire flancher même les plus récalcitrants. Alcyone hoche la tête, le regard posé contre le bois luxueux du bureau devant elle. Elle réfléchit, établi déjà des stratégies, son taux d’agacement ramené à un niveau acceptable « A moins que vous n’ayez également des informations au sujet de ces bêtes, qui pourraient nous être utiles ? » Elle relève une nouvelle fois le menton, secoue la tête de droite à gauche puis de gauche à droite « Je ne me suis jamais intéressée à eux. » Pourquoi l’aurait-elle fait ? Elle sait ce qu’on peut lire dans les livres, des données suffisantes pour briller en classe et réussir ses examens avec les meilleures notes voilà tout.
Là encore elle puise dans ses songes et se demande si de connaissance en connaissance elle n’aurait pas accès à l’un d’eux mais rien ne lui vient « De toute façon, pour commencer, il nous faut libérer des places de prison et nous préparer à des captures musclées. Alors, vous en êtes ? » Un mince sourire se dessine sur les lèvres de la blonde, elle en profite pour boire une gorgée de Whisky et de s’en délecter en prenant le temps avant de répondre « Quel rôle jouent les Pontes dans cette histoire ? » Si Oliveira pense qu’elle s’engagera dans cette affaire sans savoir exactement où elle fout les pieds elle se trompe, Alcyone prend toujours soin d’assurer ses arrières « Sont-ils même au courant ? » Son air de petite peste insolente n’est jamais bien loin mais ici c’est la Rafleuse qui s’exprime, la femme qui prépare déjà mentalement chaque pièce du puzzle « Que je sache à qui faire un sourire pour étouffer de pieux mensonges, en cas de besoin. » Parce que non, il n’y aucune chance qu’elle laisse filer une proposition si alléchante quitte à s’en attribuer les lauriers plus tard.
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Alcyone N. Odair
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Jeu 15 Fév 2024 - 2:25
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Insensible aux sarcasmes ou trop disciplinée pour répondre quoique ce soit, Ana ne la connaissait guère, pour affirmer l’une ou l’autre de ces propositions qui lui passèrent par la tête. Elle n’était pas assez attentive aux réactions de sa cadette pour déterminer ce qu’elle ressentait en ce moment même, sûrement partagée entre l’admiration et l’exaspération. Alcyone avait toutes les raisons d’envier la sous-directrice étant donné son rang au sein du département de la justice, et sa réputation en général, même si elle n’avait pas souhaité l’évoquer quelques instants plus tôt. Mais la brésilienne n’usait pas de l’amabilité pour se faire des alliés, elle ne jouait que dans son camp et son entourage limite à Blossom et quelques autres sbires, lui suffisaient. Rentrer dans son cercle privé n’était guère une obligation pour la jeune raffleuse, même si Ana était forcée d’admettre qu’elle manquait de collaboratrices. Elle avait beau d’être rapprochée d’Ella récemment depuis son retour à l’exercice de ses fonctions, avoir la récente progéniture d’un ancien proche des Walters ne pouvait que lui être bénéfique. Sans trop s’en approcher non plus, n’accordant généralement sa confiance en personne. Et puis, faire disparaître une personne en cas d’étaux trop serrés, était si facile…Ainsi, la sulfureuse brune ne risquait pas grand chose, selon elle. Depuis qu’elle dirigeait en partie le département de la justice, elle était souvent prise d’excès de confiance et de despotisme exacerbé.
Seulement, si Ana avait elle-même choisi de se rapprocher d’Alcyone, cette dernière n’en restait pas moins une potentielle rivale. Les batailles de territoire n’existaient pas avec la gente du sexe opposé. Entre deux femmes qui couraient après les mêmes choses, même si l’une en était plus proche que l’autre, il ne pouvait y avoir une réelle confiance. Voilà pourquoi, l’activiste se plaisait à asseoir sa supériorité, déversant son venin d’une manière sarcastique.

Elle avait face à elle une jeune femme qui semblait intéressée par la mission, avant toute chose. Ce fut donc tout naturellement qu’elles en vinrent au sujet principal, pour de bon. Bien sûr, la blonde ne put lui en apprendre d’avantage sur les lycanthropes. Le contraire aurait d’ailleurs été étonnant. Ana haussa donc les épaules, après tout ces bêtes immondes ne méritaient pas leur attention, leur place était dans un cachot, aux ordres du Ministère, et enchaînés le reste du temps afin de contenir leur rage meurtrière. Elle répondit alors, machinalement :

« Je comprends, je ne suis pas étonnée. Ces monstres ne méritent pas tant d’attention. »

La sous-directrice continuait de siroter son whisky, le verre bientôt vide à present. Elle ne serait pas contre un deuxième verre, histoire de réveiller ses papilles et se donner un léger coup de fouet d’adrénaline, initié par la consommation d’alcool.
Maintenant qu’Alcyone semblait convaincue, elle voulut en savoir plus sur la position de leurs supérieurs. Que pensaient les Pontes de tout cela ? À qui est-ce que la petite raffleuse allait devoir lécher les bottes si jamais les choses ne se déroulaient pas comme prévu ? Ana ricana sournoisement, terminant finalement son verre. Puis, elle passa son doigt le long de la circonférence du contenant, machinalement.

« Les Pontes… »

Ce terme l’agaçait. Et elle alors ? Elle n’était pas considérée ainsi, alors qu’elle possédait toutes les qualités pour en être. Mais hélas, tant que leur plan avec Blackblood n’aboutissait pas, la brune était condamnée à rester dans ces bas fonds. Même si elle appréciait grandement être sur le terrain et faire goûter à la terreur de la plume d’oiseau-tonnerre qui composait sa baguette. Elle voulait simplement, ne plus avoir besoin de demander d’autorisation et de devoir accomplir ses sombres desseins dans le secret le plus total.
La brésilienne s’était interrompue un instant, marquée par une légère crispation, avant de finalement retrouver son sourire.

« Ils n’ont aucun rôle, ils ont seulement approuvé, et m’ont laissée à la tête de l’opération. C’est donc moi, et moi seule, qui donne les ordres. »

Le sourire en question, s’étira ainsi de nouveau sur ses lèvres pulpeuses embellies d’un rouge à lèvres pétant. Accompagné d’un regard à l’adresse d’Alcyone, lourd de sens. Non, elle n’aurait personne vers qui se tourner cette fois, pas même son cher Général qui ne pourrait rien pour elle puisqu’il jouait dans la même cour de marionnettistes que l’Activiste. Elle rajouta, à l’adresse de la jeune fille :

« Alors vous pourrez sourire à qui vous voudrez, mais si vous n’avez pas les compétences pour cette mission, je le verrais. Et votre sourire n’aura aucun effet sur moi. »

À présent, Ana retourna s’asseoir pour se servir un deuxième verre de whisky. Si Alcyone désirait la même chose, elle n’aurait qu’à se servir cette fois. 

« Rassurez-vous je ne vous ai pas choisie pour rien. Enfin, j’espère. Vous êtes peut-être la meilleure aujourd’hui, mais qui sait ce qu’il en sera demain. »

Une menace à peine déguisée passant dans l’air, faisant comprendre à la fille de Cudrow qu’elle n’avait pas intérêt à décevoir la brune autoritaire si elle se plongeait dans la mission. Tout en portant son deuxième verre à ses lèvres, elle ajouta une dernière précision :

« Je précise aussi que cette mission est classée top secrète pour le reste du Gouvernement. Pour ma part, je n’ai pas attendu une quelconque autorisation pour lancer l’opération. »










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Ana S. Oliveira
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Ana S. Oliveira
Ven 23 Fév 2024 - 16:04
« Je comprends, je ne suis pas étonnée. Ces monstres ne méritent pas tant d’attention. » Pas la sienne en tout cas, c’est une certitude. Ça l’était jusqu’ici, les choses probablement enclines à changer suite à la proposition de la Sous Directrice de la Justice Magique. Pour le moment la situation est encore trop abstraite pour Alcyone mais elle se connait, comme un chien enragé ayant goûté au sang ils deviendront sans doute une obsession.
De nouveau le ricanement de l’autre femme vient éteindre son feu intérieur, le transformer en quelque chose d’amer teinté d’une envie de lui exploser sa belle petite gueule contre le coin de son bureau. Une pulsion qu’elle contient, bien sûr, maladroitement planquée derrière un sourire crispé alors qu’Ana glisse son index sur la circonférence de son verre « Les Pontes… » Il se transforme ce sourire, devient satisfait alors que la petite blonde croit déceler de l’agacement dans le ton employé par la Brésilienne. Touché ? Ça n’était pas le but mais bien évidemment qu’Alcyone jubile à l’idée d’avoir atteint une corde sensible. Car sous ses grands airs Oliviera n’est rien, ni Générale ni Directrice, juste un pion à peine plus haut placé que le commun des mortels qu’elle se plait tant à toiser. Pas même un nom, tout juste les bonnes connaissances lui ayant permis d’atteindre quelques sphères supérieures.

Un jeu d’ego, ni plus ni moins, une joute entre deux femmes de pouvoir qui veulent s’imposer et ne surtout pas baisser l’échine devant l’autre. L’animosité n’est pas réelle, elles pourraient même très bien s’entendre tant elles se ressemblent sur bien des points « Ils n’ont aucun rôle, ils ont seulement approuvé, et m’ont laissée à la tête de l’opération. C’est donc moi, et moi seule, qui donne les ordres. » C’est elle qui mène la danse, que ça plaise à Alcyone ou non. Elle le comprend, s’y pliera sans problème puisqu’il s’agit d’une mission pour la Cause. En revanche si Oliviera ressent le besoin permanent de se rassurer en la rabaissant les éclairs risquent d’être récurent « Alors vous pourrez sourire à qui vous voudrez, mais si vous n’avez pas les compétences pour cette mission, je le verrais. Et votre sourire n’aura aucun effet sur moi. » Elle est là cette sensation poisseuse d’être considérée comme une enfant capricieuse – ce qu’elle est et a toujours été. Bien des choses s’invitent dans son esprit, des répartis cinglantes qu’elle garde sous clé au prix d’efforts qu’Ana ne soupçonne sans doute pas.  
La Rafleuse observe l’autre femme se détourner pour retourner s’assoir et se resservir un second verre. La matière fraiche toujours entre ses doigts elle prend le temps de la déguster « Rassurez-vous je ne vous ai pas choisie pour rien. Enfin, j’espère. Vous êtes peut-être la meilleure aujourd’hui, mais qui sait ce qu’il en sera demain. » Demain ? Demain c’est au-dessus de toi que je me tiendrais « Je précise aussi que cette mission est classée top secrète pour le reste du Gouvernement. Pour ma part, je n’ai pas attendu une quelconque autorisation pour lancer l’opération. » Alcyone a le regard aiguisé d’un rapace, un sourire à peine visible sur la commissure des lèvres côté droit. Un besoin de se mettre en valeur ? Quelque chose qui trahit un manque de confiance en soi. Ou bien juste un fait peut-être, l’énoncé de ce qui est. Qu’importe au fond, tout ce qui compte c’est ce pour quoi elle a été convoquée ici par Oliveira. Malgré ça elle ne peut s’en empêcher et c’est sans ciller que les mots sortent de sa bouche « Vous êtes peut-être à la tête de cette mission mais n’oubliez pas que vous n’êtes en rien ma Supérieure. » Agaçante et insolente, pourtant tout à fait lucide sur le fait que se tient face à elle une femme et une sorcière ayant bien plus d’expérience qu’elle sur certains plans « Ni au sein du Ministère, ni au sein de la Cause. » Après tout, ne sont-elles pas égales hiératiquement dans la Cause ? Quant au Ministère, la blonde n’y travaille pas.
Ainsi les ordres de Blackblood primeront toujours sur ceux d’Oliveira, jusqu’à ce que l’une dépasse l’autre éventuellement ou qu’elle, Alcyone, les dépasse tous les deux dans l’échelle tant sociale que hiérarchique « Et à priori si vous êtes venue me chercher c’est que vous avez besoin de moi. » Petite peste … Mais qui si ce n’est-elle accepterait de se salir les mains de cette façon ? Si Oliveira l’a convoqué il y a une raison et l’épouse modèle en a tout à fait conscience.

La jeune femme décroise les jambes et termine son verre de whisky avant de le poser délicatement sur le bureau de sa vis-à-vis, bien que son cœur tambourine toujours autant d’agacement elle a retrouvé le contrôle d’elle-même « Vous n’avez pas besoin de chercher à me rabaisser sans cesse pour prouver votre valeur Miss Oliveira, je sais que vous n’êtes pas là par hasard. » Étrange mais ça n’est pourtant pas une façon de la brosser dans le sens du poil. L’Anglaise reconnait les qualités et l’expérience de son ainé, pour autant elle ne compte pas se laisser marcher sur les pieds sans rien dire ni sans rien faire « Je ne le suis pas plus, que vous l’acceptiez ou non. » Non, elle n’est pas devenue la favorite de Blackblood simplement en écartant les cuisses, une chose à la portée de la première idiote venue. Quatre ans qu’elle a officiellement rejoint les rangs de la Cause et tout comme Ana elle en gravit les échelons un à un sans avoir à pâlir devant une femme ayant tout juste dix ans de plus qu’elle.
Ses deux mains viennent se poser sur les accoudoirs du fauteuil, elle relève le menton « Quand commençons-nous ? » Pourquoi attendre ?
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Alcyone N. Odair
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Jeu 7 Mar 2024 - 3:35
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Quartier Général des Supérieurs











Difficile de deviner ce qu’il se passait dans le crâne de la jeune Raffleuse, comment réagissait-elle intérieurement face à tout ça ? Ana eut l’impression d’avoir pris le dessus, en lui expliquant en quoi consistait la mission, et en l’écrasant de toute sa supériorité. Elle était sûre d’elle, de son coup. Mais elle avait probablement fait l’erreur de sous-estimer Alcyone, qui ne manquait pas non plus de répondant. Certes c’était fort agaçant, au point que la sous-directrice avait dû fournir un effort inconsidéré pour ne pas montrer son exaspération. Discrètement, sa main griffa l’accoudoir du fauteuil sur lequel elle s’était rassise. Sa poitrine se soulevait lentement et sa mâchoire se crispa légèrement, faisant gonfler et ressortir une veine sur son front, que de signes qui démontraient l’agacement de la Dame qu’elle s’efforçait de ne pas exposer à la blondinette. Comment osait-elle lui rappeler une telle chose, remettre la brésilienne à sa place après la proposition alléchante qu’elle lui avait faite pour la sortir de sa petite bulle dorée ? Ainsi elle n’était pas parvenue à écraser cette dernière comme elle l’aurait souhaité, car elle était loin de se laisser faire et ne manquait pas de répondant.
Ana gardait le sourire, sirotant son whisky délicatement, alors qu’en réalité elle avait juste envie de lui refaire le portrait et se débarrasser d’elle dès que l’occasion se présenterait. Mais elle se souvint de son réel nom de famille, et de l’atout qu’Alcyone Cudrow pouvait potentiellement représenter. La brune autoritaire termina sa lente et profonde respiration pour ne pas s’énerver. Elle d’ordinaire si impulsive par moment, ce n’était pas le moment de flancher.

Pourtant, elle aurait tant voulu se lever et lui jeter son verre en pleine face, lui crachant à moitié dessus pour lui faire comprendre qu’elle n’avait besoin de rien ni personne pour accomplir ses sombres desseins, et surtout pas d’une petite peste arrogante. Si Ana prenait la Raffleuse à ses côtés, c’était uniquement pour s’appuyer sur quelqu’un en cas de problème et ne pas en endosser toute la responsabilité. Comme son alliance avec Blackblood pour renverser Walls, si Oliveira tombait, elle ne tomberait jamais seule.
C’était certain, même si l’activiste refusait de l’admettre vraiment, Alcyone avait toutes les qualités pour lui ressembler, dans un sens, ce qui l’agaçait certainement d’avantage. Au moins, elle avait réussi à contenir son exaspération, ce qui était un grand pas vers leur collaboration.

« Besoin de vous… N’exagérons rien. »

Ana termina alors son verre d’une traite, son sourire narquois ne quittant pas ses lèvres pulpeuses. Si cette blondasse au sang-pur pensait un jour lui arriver à la cheville, elle se mettait le doigt dans l’œil. Mais pour le moment, la brésilienne devait la ménager et la distraire, ce qui tombait bien car la jeune femme était en demande de commencer la mission, ainsi le sourire de la brésilienne s’élargit encore plus. Elle posa son verre sur la table ronde devant elles, et, se leva lentement, dans un déhanché qui en ferait pâlir plus d’un.

« Maintenant. »

D’un signe de tête, Ana fît signe à sa jeune collaboratrice de la suivre. Le quartier général des Supérieurs était truffé de passages en tout genre, menant d’une salle à une autre, et celle où la sous-directrice avait expressément convié Alcyone, était rapidement reliée à une aile menant aux cachots. Les deux femmes se suivaient le long de ce fameux passage, jusqu’à arriver à bon port, avant de pénétrer dans les cachots, la brésilienne se tourna vers la Raffleuse, attrapant délicatement le bout de sa baguette qui dépassait très légèrement de sa botte qui lui remontait presqu’au genou.

« Ce n’est qu’un échauffement. Entrez donc, et faites-vous plaisir. Ces cachots doivent être vidés avant ce soir. Ensuite, je vous aiderai à vous débarrasser des corps. »

En plus du sourire narquois qui flottait sur les lèvres d’Ana, une lueur sadique et meurtrière brillait à présent dans ses prunelles brunes. Elle comptait bien évidemment rejoindre Alcyone dans ce petit jeu, mais elle la laissait entamer les festivités. Elle se poussa alors sur le côté pour la laisser passer.

« Ah, et gardez-en un peu pour moi. Je veux d’abord voir votre potentiel. »

Voyons si cette jeune fille est aussi sadique et sanguinaire que les bruits de couloir n’affirment.










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Ana S. Oliveira
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Ana S. Oliveira
Mer 20 Mar 2024 - 13:02
« Besoin de vous… N’exagérons rien. » La joute verbale est jouissive, aucune des deux ne pourraient le nier alors que la balle rebondit d’un camp à l’autre pour un résultat finalement nul. Pas de perdante, deux gagnantes, et le sourire d’Oliveira n’échappe pas à Alcyone lorsqu’elle pose la question en or « Maintenant. » Une réponse différente l’aurait déçu, en quittant la demeure familiale elle entendait bien y rentrer le plus tard possible. L’éclat qui prend possession de la plus jeune n’échapperait à personne, l’adrénaline s’agite dans son sang alors qu’elle se lève à son tour et dépose le verre sur la table et sort du bureau à la suite de la Directrice Adjointe.
Le trajet se fait en silence, la sorcière affiche un air neutre mais son ventre se tort d’impatience dans ce dédale qui n’en fini pas. Mentalement elle note ces passages qu’elle ne connaît pas tous, elle ne les oubliera pas quand bien même certains sont très probablement protégé par des sortilèges. Ana se méfie-t-elle suffisamment d’elle ? A croire que les deux femmes ont simplement choisi de se faire confiance, dans la limite du raisonnable évidemment.

Lorsque enfin le bruit de leurs talons résonne contre la pierre humide et qu’Alcyone retrouve cet environnement sombre qu’elle connaît par cœur. D’un regard en biais elle aperçoit l’autre sorcière porter sa main à sa baguette, l’espace d’un instant elle se demande si elle n’est pas simplement tombé dans un piège. Mais Oliveira prendrait elle le risque de l’assassiner ? Au sein même du Ministère ? Non, elle est bien plus subtile que ça. Même si les témoins sont rares ils existent, ce serait du suicide aussi l’Anglaise chasse t’elle rapidement cette pensée de son esprit.

« Ce n’est qu’un échauffement. Entrez donc, et faites-vous plaisir. Ces cachots doivent être vidés avant ce soir. Ensuite, je vous aiderai à vous débarrasser des corps. » Elle la reconnaît, cette lueur pleine de sadisme et d’une faim indéniable pour le chaos, les suppliques et les pleurs. La même qui fait flamber ses propres yeux alors qu’elle les garde ancrés dans ceux de l’Activiste. Par Morgane qu’elle a envie de la voir avec du sang sur les mains, cette femme parfaite dont rien ne dépasse. Elle le voit, elle le sent, ce vrai visage sous une couche d’artifice. Les apparences, leur arme la plus efficace et sournoise « Ah, et gardez-en un peu pour moi. Je veux d’abord voir votre potentiel. » Alcyone lâche un rire sonore en passant devant la sorcière, un frisson lui parcours l’échine alors qu’elle repense à ce moment de torture et de luxure partagé avec Blackblood il y a de ça quelques temps « Comme une impression de déjà-vu. » Qu’ils la testent, tous, elle remportera la gloire haut la main à chaque fois et ils le savent. Tournant sur elle même la jeune femme laisse flotter un sourire sur le coin de ses lèvres tout en regardant sa comparse de haut en bas, de bas en haut.
Elle a les formes, le regard et la posture, Ana Oliveira est une belle femme que l’âge ne fait qu’embellir c’est une évidence mais c’est surtout ce qu’elle dégage qui fascine sans doute des tas d’homme « Je doute que ça se termine de la même façon cependant. » Elle n’attend pas pour se retourner dans un mouvement fluide et rapide, l’instant d’après la pointe de sa baguette roule sur les barreaux de chaque cellule dans un bruit assourdissant et agressif « On se réveille les anges, c’est l’heure du jugement dernier. » Le menton haut, le regard exprimant toutes les émotions malveillantes qu’elle ressent, elle s’amuse.
De l’index elle passe sur chacune des cellules en comptant à voix haute pour faire grimper l’horreur et la peur « Eenie. Meenie. Miney. Moe ! » La porte s’ouvre avec fracas, à l’intérieur une femme se recroqueville sur elle-même en protégeant son visage de ses mains « Non, pitié ! Pitié ne faites pas ça ! » La pauvre sait-elle seulement qu’elle attise le mal, elle l’entretient, car elle se nourrit de ces suppliques « Avada Kedavra. » Une lueur verte vive jaillit de la vigne, les traits du visage de l’inconnue se figent et son corps s’écroule sur le sol dans un bruit sourd sous le regard lassé de la sorcière « Hum, trop rapide. » Pas une seconde elle se demande à qui cette femme pourrait manquer, si elle était une mère, une sœur, une fille, une femme ou une amante. Elle s’en moque, ceux qui sont enfermés ici n’ont pas le statut d’humain à ses yeux. A la deuxième cellule la sorcière décide de procéder autrement ainsi elle en ouvre une troisième dans la foulée « Impero. » Marionnettiste, elle dirige le prisonnier vers celui qui tente de s’enfuir mais ne fait face qu’à des murs et des portes fermées « Tue-le. » Et sans lâcher son pantin Alcyone cherche le regard de l’Activiste « Pourquoi n’êtes vous pas Générale ? » Après tout, n’est ce pas un moment idéal pour engager la conversation sur un ton des plus neutres et détachés. La question n’est pas une attaque verbale, un moyen de la déstabiliser, mais une réelle expression de sa curiosité. A ses yeux elle pourrait l’être.
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Alcyone N. Odair
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Mer 3 Avr 2024 - 14:02
Vendredi 3 Février 2017






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Quartier Général des Supérieurs










La petite Raffleuse de Blackblood n’avait pas été longue à convaincre, elle n’avait eu besoin que d’un verre de whisky et un appel au meurtre pour accepter la proposition d’Ana. Ainsi le voilà, le moment qu’attendait cette dernière depuis l’instant où la plus jeune des deux avait posé le pied dans cette salle, non loin des cachots. Invitée à prouver de quoi elle était capable, bien que la sous-directrice n’en doutait pas, Alcyone l’avait suivie sans réserve, probablement impatiente d’ôter sournoisement la vie a des inutiles, de toute manière condamnés à passer le restant de leur misérable existence au fond d’un cachot du Ministère. Autant abréger leurs souffrances, ou les empirer, tout dépendait des points de vue. Ce fut avec un sourire narquois que la brésilienne accueillit la jeune femme sur ses talons, la conduisant là où se trouvaient les cellules qu’elle avait eu l’idée de nettoyer depuis quelques temps, d’ailleurs le mois dernier, elle avait déjà commencé.
À présent, Ana était en compagnie d’une épaule inédite sur laquelle s’appuyer si les choses tournaient mal. Avec douceur, elle laissa la blondinette pénétrer la première dans le couloir du cachot humide, et lui proposa d’ouvrir le bal, sans vraiment prêter attention aux sous-entendus. Un air de déjà-vu qui ne terminerait pas de la même façon, la sous-directrice avait haussé un sourcil discret en se demandant ce que la petite Raffleuse voulait dire par là. Ses mots n’avaient pas été sortis par hasard, sinon elle aurait gardé cette réflexion pour elle. Se pouvait-il que son Général l’ait également mise à l’épreuve de ses capacités, et que cela ne se soit soldé par une nuit torride ? Connaissant Blackblood, c’était fort possible. Finalement, la brésilienne laissa échapper un rire. Heureusement que l’échange entre les deux femmes ne terminerait pas de la même manière, si c’était cela qu’Alcyone évoquait, comment pouvait-elle même y penser alors que ce genre de relations était interdite chez les sang-purs ? Encore heureux, d’ailleurs, c’était répugnant et contre-nature. Mais Ana n’y fit guère attention, sa nouvelle jeune comparse avait probablement envie d’être juste provocante, ou peut-être faire comprendre à la plus âgée son sous-entendu explicitement dans un but obscur.

Dommage pour elle, la jalousie envers les hommes ne faisait pas parti de ses émotions. Pourtant, elle pouvait l’être sur bien des points. Elle enviait d’avantage Alcyone pour son statut de sang, que pour ses coucheries diverses et variées avec Blackblood. Elle choisit intentionnellement d’ignorer les sous-entendus, et de se concentrer sur leur nouvelle mission. Aussitôt entrées dans le couloir des cachots, Ana laisse la Raffleuse prendre les devants, les bras croisés sur sa poitrine et les aiguilles de ses talons claquant sur les dalles de roche humides, telle une professeure désireuse d’évaluer son élève lors d’un cours particulier. La blonde s’était mise à énumérer les identités des personnes à qui elle s’apprêtait à ôter la vie. Étrange manière de procéder, cela leur donner une humanité alors qu’ils allaient mourir. La sous-directrice haussa les épaules, la laissant gérer comme elle le souhaitait. Un frisson lui parcoura l’échine et un sourire machiavélique sublima les traits de son visage lorsque le sortilège de mort retentit dans la cellule, suivi par le doux cri de terreur de la dénommée Eenie…Meenie ? Aucune importance.
La brésilienne réprima un léger rire devant la déception d’Alcyone, la rapidité du sortilège ne lui convenait guère, ce point de vue était entendable, même si l’utilité était bien reconnue. Pour sa prochaine victime, elle utilisa le sort de manipulation mentale sur l’un des détenus, afin d’en tuer un autre. Ana pencha légèrement la tête sur le côté, c’était une idée sympathique, et pas seulement pour donner la mort. Voilà qui ne manquerait pas de faire travailler l’esprit tordu de la brune. L’air détaché, la plus jeune s’adressa alors à elle, ce qui l’a sortit alors de ses pensées.

Générale. Pourquoi pas, l’idée lui avait déjà traversé l’esprit, mais ce n’était plus son objectif depuis longtemps. Elle haussa les épaules.

« J’aurais pu. »

Largement, si Walters lui avait donné sa chance, lorsqu’il était toujours de ce monde. Mais il n’avait jamais voulu lui faire grimper les échelons au sein de l’organisation, pour des raisons qu’Alcyone et les autres n’apprendraient jamais. À la place, Anthony l’avait plutôt aidée à obtenir sa place au département de la justice magique.

« Mais ça ne m’intéresse pas. Je vise plus haut. »

D’un coup, Ana décroisa les bras pour attraper sa baguette, visant celui qui venait enfin de tuer l’autre tandis qu’elles parlaient.

« Endoloris ! »

Il s’effondra sur le sol en hurlant de douleur, sous le regard amusé de la sous-directrice qui se délectait de la souffrance qu’elle avait créée.

« Descendo. » L’homme lévita un instant en l’air avant d’être écrasé par terre par le sortilège. Le crâne à moitié fendu, il bougeait encore, faiblement. D’un signe de tête adressé à Alcyone, la brune se recula.

« Après toi. Achève-le. »

Elle avait laissé tomber les politesses à son égard, maintenant, les deux femmes étaient liées, d’une manière ou d’une autre.

« Et toi, j’imagine que tu as d’autres ambitions que mère au foyer ? »









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Ana S. Oliveira
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Ana S. Oliveira
Mer 17 Avr 2024 - 15:06
« J’aurais pu. » Bien sûr qu’elle aurait pu, Alcyone n’a aucun doute là dessus. Elle l’a observé cette femme, en a fait une rivale potentielle dans ses réflexions avant de l’envisager comme une alliée ce soir. Une partenaire serait le terme le plus approprié, la confiance totale n’entrera probablement jamais en ligne de compte entre elles. Rien de personnel, pas du côté de l’héritière de Silas Cudrow quoi qu’il en soit puisqu’elle n’accorde cette confiance qu’à de très rares personnes. Les doigts d’une main sont suffisant pour les compter, ils sont même trop nombreux à vrai dire.
Des questions concernant Oliveira elle en a quelques unes, à commencer par savoir comment elle a pu atteindre un tel statut au sein de la Cause sans pour autant en gravir officiellement les échelons « Mais ça ne m’intéresse pas. Je vise plus haut. » La Rafleuse glisse son regard des deux prisonniers en train de se battre sous l’impulsion de sa Magie vers Ana, un sourire carnassier étire ses lèvres sans qu’elle ne dise rien. Plus haut ? En ça elle devrait s’entendre, voilà sans doute pourquoi la Directrice Adjointe du Département de la Justice Magique est venue la chercher.

Aucun sursaut ne vient faire vibrer son corps alors que l’autre femme décroise les bras et lance un sortilège impardonnable en direction du survivant « Endoloris ! » Si elle peut entendre les cris de douleurs et les vibrations brutales du corps qui se débat sur le sol c’est la brune qu’elle ne quitte pas des yeux. Elle veut voir chaque détail sur son visage alors que son pouvoir réduit un être vivant à néant comme s’il n’était rien « Descendo. » Dans son champ de vision elle aperçoit le corps léviter quelques secondes au dessus du sol, s’élever d’un mètre ou deux avant de s’écraser violemment sur la pierre froide qui lui servira de tombe. L’odeur métallique du sang envahit l’espace et se mêle à celle de l’humidité, n’importe qui d’un peu sensible fuirait en étant pris de nausée mais aucune des deux ne cille « Après toi. Achève-le. » Elle la regarde encore un instant, son bras droit se lève dans le même temps jusqu’à ce que ses yeux couleur lagon retrouve la victime dont le crane s’est fendu sous le choc.
Aucun dégoût, pas une trace d’empathie « Sectusempra. » Et l’homme se vide de son sang en poussant des gémissements trahissant la vie qui le quitte avec lenteur tout en tapissant le sol de son hémoglobine. Est il un père ? Un fils ? Un frère ? Elle s’en moque, sentiment assurément partagé par celle qui se tient à quelques mètres d’elle dans le froid et le secret des cachots « Et toi, j’imagine que tu as d’autres ambitions que mère au foyer ? » La réaction d’Alcyone ne se fait pas attendre, un rictus de dégoût passe cette fois sur les traits de son visage. En temps normal elle s’efforce de donner le change mais face à Ana pourquoi se l’imposer ? La simple idée de s’imaginer mère au foyer à devoir s’occuper des gamins lui soulève le cœur.

Loin de ranger sa baguette car elles n’en ont pas terminé la Rafleuse tient plutôt celle ci d’une extrémité entre chaque pouce et index. Fidèle alliée qui ne lui fait que rarement défaut, elle la regarde avec plus d’intérêt et d’affection qu’elle ne le fera jamais pour ceux à qui elle a pourtant donné la vie « Évidemment. » Mais elle en restera là, un sourire nouveau ancré sur les lèvres sans relever tout de suite les yeux vers Ana « Les choses tourneraient bien plus rapidement et efficacement si plus de femmes étaient au pouvoir. » Pas n’importe lesquelles, les inutiles sont encore bien trop nombreuses dans leurs rangs. De la même façon elle n’envisage pas non plus éradiquer tous les hommes occupant un poste dans les hautes sphères, certains comme son père biologique ont ce qu’il faut pour faire avancer les choses dans le bon sens et à un bon rythme. Blackblood ? Impulsif comme il est Alcyone est quasiment persuadée qu’il créera sa propre perte. Simple constat.

De la main droite elle fait claquer sa baguette dans sa paume gauche et relève enfin le menton pour capter de nouveau le regard de sa vis à vis « J’ai pour habitude de travailler seule plutôt que mal accompagnée, vous avez de quoi monter une équipe de confiance ? » Vider les cachots est une chose, de celles dont elles peuvent se charger sans « aide » mais la jeune mère parle en connaissance de cause malgré le dédain qu’elle ressent pour la majorité de ses coéquipiers. Faire équipe est parfois essentiel, ne serait-ce que pour assurer ses arrières. Les Lycans ne sont pas des sorciers comme les autres, quand bien même certains d’entre eux sont visiblement Moldus elle a suffisamment de perspicacité pour ne pas se jeter dans la gueule du loup.
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Alcyone N. Odair
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Jeu 25 Avr 2024 - 4:37
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Un frisson lui parcoura l’échine, l’espace d’un instant, lorsque le crâne de ce prisonnier heurta brusquement le sol et que son sang se répandit rapidement sur le sol humide du cachot, Ana sut qu’elle avait retrouvé un semblant d’amusement. Ses prouesses meurtrières n’avaient guère plus besoin d’être mises en avant, les années à mettre ses pions en place, et la forge de sa réputation, avaient porté ses fruits. Néanmoins, son emploi de bureau à temps plein, et pas des moindres, l’avait contrainte à passer moins de temps sur le terrain, à son grand désarroi. La directrice adjointe de son département de la justice craignait d’avoir perdu la main, mais aujourd’hui, elle était convaincue que tant que l’envie continuait de l’animer ardemment, le reste suivrait. Et ces meurtres de sang-froid ne prouvaient qu’une chose, le plaisir de faire couler le sang, l’adrénaline provoquée lorsqu’elle observait ses victimes agoniser, et la vie les quitter, tout cela lui plaisait toujours autant. Nulle question de faire « place aux jeunes » sur ce coup-là, ces novices avaient grand besoin de mentor. Ceci dit, ces jeunes sang-purs pouvaient être plein de surprises, à commencer par Alcyone. Leur collaboration n’était pas gagnée, et pourtant elles étaient là, toutes deux à se délecter des vies qu’elles ôtaient.
Ana n’en restait pas moins prudente, rien n’était jamais acquis. La petite Raffleuse pouvait très bien la trahir, dès le lendemain. Elle y avait pensé, et la blondinette n’avait pas trop d’intérêt à se livrer à ce petit jeu, sinon elle subirait le même sort que ces prisonniers. Et tant d’autres, finalement…Lorsque le dernier souffle de ces derniers fut rendu, la brésilienne inspira de manière carnassière. C’était sympa, ce petit échauffement avant la prochaine mission. À présent, la demoiselle daigna répondre à la question de son aînée, qui s’était demandée quelles pouvaient bien être les ambitions de cette jeune femme. Après tout, elle comptait parmi les meilleures dans les rangs de Blackblood, et avait accompli son devoir de reproduction du sang-pur. Qu’allait-elle faire, à présent ? Elle resta floue. Cette petite garce ne désirait pas partager ses secrets, Ana ne pouvait pas lui en vouloir de ne pas se dévoiler. Elle se contenta de l’écouter, les yeux levés au ciel. Le plafond des cachots était voûté et étonnamment bas, pourtant elle était plutôt de petite taille, sans ses talons aiguilles.

Mais, les réflexions d’Alcyone lui plaisaient, de plus en plus. Les femmes au pouvoir, en voilà une idée. Anthony Walters n’avait jamais voulu prendre le risque de propulser son ex petite amie au pouvoir au sein de la Cause, préférant la faire évoluer au sein du département de la justice. Ana ne s’en était pas plainte lorsqu’elle était plus jeune, mais, maintenant que son amour n’était plus là, rien ne l’empêchait d’avoir tout ce qu’elle désirait. Elle se voyait tout aussi bien Ministre de la justice, que Cheffe des Supérieurs. D’une manière ou d’une autre, elle y arriverait. Elle prendrait la place de Rivers, et ferait tomber Walls. Elle divagua un instant en pensant à tout cela, lentement elle faisait tournoyer entre ses doigts fins, une mèche de ses cheveux noirs, toujours élégamment coiffés.

« Tu as raison… »

Elle le pensait vraiment.

Mais son attention revint sur la jeune femme quand elle demanda si son aînée prévoyait de monter une équipe de confiance. La brune écarquilla légèrement les yeux, étonnée de la question. Puis, après un bref instant de silence, elle laissa échapper un rire, sa main ramenant sa baguette à l’intérieur de son léger veston. L’air hautain, et mielleux, elle ricana.

« Ne sois pas idiote. On ne peut faire confiance à personne. »

Ana n’était pas du genre à travailler en équipe. Avec des collaborateurs, oui. Mais avec ses coéquipiers, non. Alcyone était une collaboratrice, mais elle n’avait pas sa place dans une « équipe » pour autant. La brésilienne aimait conclure des alliances, comme avec Augustus par exemple, dans le plus lourd des secrets. Pour être certaine de ne pas tomber seule.

« Tout est question de genre. Les hommes ont toujours pensé qu’ils nous étaient supérieurs, qu’eux devaient s’engager dans la Cause, tandis que nous devions rester dans nos manoirs à éduquer une insupportable progéniture. »

En ce qui concernait Ana, elle remerciait Merlin d’avoir échappé à ce fardeau, et d’avoir pu mener sa propre vie de femme indépendante. À quel prix, hélas. Blackblood, et bien d’autres, faisaient partis de ces mâles dominants qui se croyaient d’ailleurs, supérieurs.

« D’ailleurs, aucun des Généraux, ni aucun Chef, ne sont des femmes. Mais cela va changer, crois-moi. Toi et moi sommes la preuve que la gente féminine excelle dans l’art de la torture et de la perfidie. »

Le même sourire narquois ne quittait pas ses lèvres, tandis qu’elle replaçait ses cheveux d’une main.

« Ceci dit, si tu trouves des personnes de confiance qui accepteraient de me suivre, alors…Fais-toi plaisir. » Un dernier regard méprisant aux cadavres qui touchaient terre, et Ana tourna les talons, annonçant :

« Bien, cachot suivant. »










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Ana S. Oliveira
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