[OS] Memories

Courant février 2017,

Les jours passaient et si physiquement elle avait par se remettre à peu près de ce qui s’était passé le mois précédent en mission, moralement c’était déjà plus compliqué… Probablement que certains bruits là-bas lui fassent repenser à l’attentat au Ministère couplé au fait que cela faisait aujourd’hui un an que ledit attentat avait eu lieu, les souvenirs affluaient. L’explosion. Les cris. L’odeur de sang. La destruction. Le corps de son frère. Le fait qu’il lui manquait surtout en ce mois si particulier. Il y avait en parallèle toutes les autres questions concernant la Garde, sa place là-bas. Ou du moins sa place en étant que générale, il ne fallait pas se leurrer, c’était de sa faute si la mission avait viré de la sorte, elle n’était pas du tout douée pour ce genre de terrain. Clair. Net. Précis.

Alors elle doutait de plus en plus, même si elle pouvait ne plus aller sur le terrain, elle trouvait ça quand même dommage d’avoir un général qui ne se mouille pas comme les autres… Elle avait l’impression qu’il n’y avait qu’à elle que cela posait de vrais soucis… alors elle devrait se détendre sur le sujet. Malheureusement, elle n’y arrivait pas, elle avait l’impression d’être en boucle. Sans arriver à se déconnecter. Et si elle faisait encore des erreurs ? Et si, par sa faute d’autres personnes mourraient. Inspiration. Des tas de personnes feraient mieux qu’elle, même si elle avait indéniablement certains atouts qui manquaient un peu à d’autres. Pouvait-elle se permettre de continuer dans sa cette voix-là, ou est-ce qu’elle ne ferait pas mieux d’annoncer qu’elle serait mieux en simple membre ? Est-ce qu’il ne serait pas plus judicieux pour le bien Commun d’en arriver là ? Oui. Non. Peut-être. Pas vraiment le moment d’y réfléchir par ce que ce n’était pas le bon moment, par ce qu’elle était encore trop fragile. Mais elle se promit d’y réfléchir réellement, sincèrement, dès qu’elle irait mieux. D’en reparler avec les autres Généraux, les Chefs de la Garde.

Elle inspira, toucha sa nouvelle cicatrice qu’elle pouvait camoufler sans peine avec son Don si c’était nécessaire, même si elle était cachée par ses habits. Retourner travailler au Ministère était de plus en plus difficile, elle avait beau aimer son métier, elle avait l’impression que plus le temps passait plus c’était un nid de vipères. Plus les Supérieurs montaient au pouvoir, s’affirmer, plus elle se sentait mal, étouffée. Ne serait-ce que pour la Garde, elle continuait d’y aller, d’écouter, espionner. D’apporter des informations.
Elle expira. Vérifia une nouvelle fois sa tenue avant de se tourner vers la porte de sortie. Une nouvelle journée recommençait. Qu’est-ce qu’elle nous réserverait ? Quelle invention, quelle loi allait encore sortir de leur tête de tordus ? Est-ce qu’un jour, elle n’allait pas finir par craquer au boulot et hurler ce qu’elle pensait réellement de toutes ces conneries ?

Et les questions continuaient de la torturer.
Ainsi que les doutes.
Et les remords.
Les souvenirs.