Come and touch my thorns ▬ Warren

Mardi 3 Janvier 2017
QG des Supérieurs, vers 21h

Elle en a eu le cœur qui cogne avec violence dans la poitrine lorsqu’il a prononcé ces quelques mots.

Alcyone, ma fille.

Dimanche midi, 1er janvier, ils étaient réunis entre gens de hauts rangs comme il se doit pour fêter une nouvelle année de gloire et de suprématie. Rien ne transparaissait sur le visage de la jeune femme, menton haut, port altier, regard perçant. Jamais elle n’expose la moindre faiblesse si ce n’est pour en tirer profit mais cette fois là, debout près de lui, elle rayonne de fierté et de dangerosité.
Sait il seulement la force qu’il lui apporte, les opportunités qu’il lui offre ? Alcyone n’était pas un nom parmi d’autre mais depuis que Silas Cudrow lui a accordé le privilège d’être reconnue elle flirte avec l’élite. Ô comme elle aimerait dégager ce nom minable qu’elle a obtenu en épousant Trent il y a de ça plusieurs années ! Pas pour reprendre celui de ces parents mais pour porter celui de son géniteur. Alcyone Narcissa Cudrow … Est ce qu’Adonis l’a lu dans son regard alors qu’elle toisait la foule ? Il est de ceux qui la connaissent le mieux. Ami, amant, cette relation est presque fraternelle dans tout ce qu’elle a de plus sain. Il a sa confiance comme elle a la sienne, qu’importe si leur famille respective n’ont pas choisi de les appairer, elle est plus proche de lui qu’elle ne le sera jamais du « père » de ses enfants. Plus les années passent et plus les traits et la carrure d’Enoch ne laisse que peu de place au doute mais tous, y compris son mari, portent des œillères. Qu’importe, l’enfant reste pur.

En cette soirée d’hiver le froid n’est pas mordant mais humide, cheveux attachés en une queue haute et emmitouflée dans un épais manteau qui ne l’empêche pas de ce mouvoir, la femme du monde laisse place à la traqueuse. L’ordre émane directement de Blackblood et si elle ne respecte pas l’homme elle se plie aux règles de la hiérarchie. Elle l’a toujours fait bon gré mal gré, une part d’elle effleure néanmoins le rêve qu’un jour son Atlas lui souffle d’éliminer cet homme pour qu’elle en prenne la place. L’ambition ne se montre pas lorsqu’on est une femme, dans ce monde, elle a bien d’autres moyens de s’exprimer. L’Épervier est capable d’attendre de longs instants dans l’immobilité avant de fondre sur sa proie et ce soir, cette proie, n’est autre qu’un corps immobile qu’elle traîné derrière elle sans se retourner.
Il n’est pas mort, simplement inconscient alors qu’il flotte à peine au dessus de son épaule à l’aide d’un sortilège. Ses talons claquent sur le sol du Quartier Général, elle avance d’un pas assuré sans prêter la moindre attention aux gémissements de douleur de celui qu’on l’a envoyé capturer. Une proie facile qui n’a pas nécessité un travail d’équipe – le mari d’une employée du Ministère un peu trop volubile et réfractaire aux dernières lois passées par le Gouvernement.

Alcyone chantonne, effrontée et détachée du sort à venir de cet homme pour qui elle ne ressent aucune pitié.
Les escaliers défilent, elle descend vers les profondeurs jusqu’aux cachots où les portent scellés cachent la misère et la terreur. Humains, créatures, la sécurité a été renforcée depuis le mois dernier suite à une évasion de lycans.

Une silhouette se détache des ombres, elle est familière et si un sourire étire les lèvres de la jeune femme un instant elle l’efface dès qu’il se retourne. Là se tient Warren, l’un des cousins de Trent. Sans qu’elle ne s’explique pourquoi elle l’aime bien cet imbécile et s’amuse bien souvent à le tacler, l’agacer, jusqu’à tester sa résistance et sa patience. Lorsqu’elle arrive à son niveau un bruit sourd retenti, ce n’est que le corps immobile qui s’écroule sur le sol car elle l’a libéré du sortilège de lévitation. Aucun regard pour le prisonnier, aucune compassion pour sa douleur, elle plante son regard clair dans celui de son cousin par alliance « Tiens, c’est ton problème maintenant. » Suffisante et provocante, déjà elle le cherche.

Mardi 3 Janvier 2017 – vers 21h

Cette journée n’en finissait décidemment pas, ce n’était pas ce soir-là qu’il allait pouvoir prendre Nicky dans le bras et lui raconter une histoire avant qu’il ne s’endorme. D’ailleurs, il en avait tellement ras les pattes qu’il se demandait s’il prendrait le temps de diner avant d’aller dormir. Probablement que tout dépendrait d’à quelle heure est-ce qu’il pourrait vraiment retourner chez lui. La journée en tant que policier était terminée, et il avait enchainé avec deux ou trois choses à voir au QG. Chose qu’il détestait la plupart du temps : si passer autant de temps au Ministère était une plaie vu la mentalité, lorsqu’on s’approchait un peu plus des Supérieurs c’était encore pire. Si parfois, il avait l’impression de s’habituer à certaines situations d’autres – la plupart- le débectaient toujours autant. Pourtant, il restait, pas par réel choix mais par ce que c’était le meilleur moyen que son fils ait la paix, par ce qu’il passerait sa vie à fuir et qu’il finirait par crever comme une merde. Par ce que, peut-être,  en étant intégré là-dedans, il pouvait aider ses amis de diverses manières, jamais énormément, mais c’était toujours mieux que rien, par ce qu’il espérait qu’au fil du temps il pourrait leur foutre à l’envers. Il y avait aussi certainement le fait qu’il était pieds et mains liés. Sa famille serait capable de faire un vrai massacre sur ses anciens proches, alors il se tenait à carreaux. Alors, il leur donnait ce qu’ils voulaient tous voir. Il était devenu plus proche du gentil chien-chien obéissant que du mec un peu trop rebelle qu’il était ne serait-ce qu’un ou deux ans auparavant. Bien sûr, il testait toujours des limites, il ne pouvait pas se canaliser totalement il restait globalement ce petit merdeux, un peu trop… mais faisait en sorte de se restreindre quand même au maximum.

Et enfin, la délivrance ou du moins c’est ce qu’il prenait comme tel. Il avait fini de régler quelques menus détails au QG et s’était renseigné par la même occasion s’il y avait toujours besoin de pour aller dans les Balkans. Il n’était même pas certain d’avoir envie de retourner sur le terrain, il avait eu une chance monstre de survivre la première fois… mais c’était une manière comme une autre de s’impliquer dans tout cela,  pour qu’on lui fasse plus confiance. C’était aussi une manière comme une autre de s’éloigner de l’air vicié de Londres, de ses conflits et problèmes perpétuels. Mais te séparer de ton fils plusieurs jours, voire plus, est-ce que c’est vraiment une bonne idée ? Est-ce que sa famille n’en profiterait pour y planter une petite graine venimeuse ? La plupart du temps, Warren essayait de se rassurer en disant que le petit était encore trop jeune… après tout, il n’y connaissait rien. Il eut une bref pensée pour Mily, mais elle, elle était assez grande pour se débrouiller seule et si par malheur il crevait, elle trouverait sans mal un nouveau mari.

Plongé dans ses pensées, il avait commencé à vouloir partir que QG avant d’apercevoir une silhouette qu’il ne connaissait que trop bien : sa délicieuse belle-cousine. Un net sourire vint éclaircir son visage, enfin un peu d’animation, même s’il devait faire attention avec elle, qu’il ne pouvait pas tout se permettre… il avait quand même une marge de manœuvre un peu plus conséquente qu’avec beaucoup d’autres personnes, d’autant plus qu’elle ne le ratait pas non plus ! Le Boom que fit le prisonnier en tombant sur le col lui fit hausser un sourcil perplexe, mais l’homme respirait toujours et était bien vivant. « Tiens, c’est ton problème maintenant. » il eut un léger rire, plus amusé qu’autre chose. « Qu’est-ce qu’il a fait ?» ignorait-il sciemment qu’elle venai de lui filer le bébé. Tout à fait et il ne comptait pas s’éterniser ici. « Tu peux pas le coller quelque part et t’en occuper demain ? Comme ça… on pourrait aller se boire un verre ; entre cousins tout ça.» Et il lui dédia son sourire le plus charmeur, plus pour l’emmerder et l’agacer qu’autre chose d’ailleurs. Il la cherchait donc, lui aussi, mais avec une toute autre méthode.

« Qu’est-ce qu’il a fait ? » Elle hausse les épaules, son visage traversé par une moue détachée comme si le sort de ce malheureux n’avait pas le moindre intérêt pour elle. Et c’est le cas. On l’a envoyé le ramasser, c’est chose faite, le reste ne la concerne pas vraiment. Elle se doute néanmoins qu’il servira de moyen de pression pour faire rentrer sa charmante épouse dans le rang ou bien la détruire mais qu’importe, ça n’est effectivement pas son problème jusqu’à ce qu’on lui demande de faire plus. Plus tard, sans doute.

Alcyone est née du bon côté de la barrière elle en a pleine conscience et ne s’en excusera jamais. A la loterie de la famille elle n’a peut être pas gagné les parents les plus charismatiques qui existent mais ces derniers étant tous les deux morts elle s’est bien chargée de faire oublier leur nom en embrassant d’abord celui des Odair et ensuite celui de Cudrow. Elle est quelqu’un, si elle le doit en partie à sa filiation et son mariage ça ne fait pas tout. La jeune femme brille, elle sait se faire remarquer, manipuler suffisamment pour qu’on ne voit que ces côtés les plus conformes à leur monde. Peut être que certains la traite de putain et la compare à sa mère pour la simple et bonne raison que tout comme cette dernière son enfant n’est probablement pas celui de l’homme qui l’élève – ou lui donne son nom en tout cas – mais ça lui passe complètement au dessus. Ses sourires font peur, elle laisse entre apercevoir dans le fond de son regard juste ce qu’il faut de menace pour faire pâlir sans casser son image de femme modèle.

Et là, face à elle, Warren.

« Tu peux pas le coller quelque part et t’en occuper demain ? Comme ça… on pourrait aller se boire un verre ; entre cousins tout ça. »

Warren et son sourire charmeur, Warren et ses tentatives de la faire chier en retour, Warren et son amour à gerber pour son rejeton. Elle ne le comprend pas, sans doute pas plus qu’il ne doit comprendre comment elle peut être si détachée de ses propres enfants. Comment une mère peut elle ressentir tant d’indifférence face à un être qu’elle a porté 9 mois dans son ventre et a qui elle a donné la vie ? Alcyone n’a pas la réponse pour la simple et bonne question qu’elle ne se la pose pas.  Enoch et Eunice étaient inclus dans le package, ils ne sont à ses yeux pas grand-chose de plus que les héritiers qui vont perpétuer la lignée de Sang Pur.
L’aîné est déjà promis, ça ne devrait pas tarder pour la cadette, ayant elle même été très détachée de ses propres parents elle ne voit absolument pas où est le problème. Pas plus qu’elle ne s’insurge de ne pas avoir été reconnue plus tôt par son père biologique. Pas de frère ni de sœur, elle a eu toute sa vie sur les épaules le poids d’un héritage sans jamais flancher, formatée, en accord avec ce qu’elle a toujours connu. Leur monde est ainsi et il lui plaît, voilà pourquoi elle s’est engagée pour le préserver. Sans doute aussi par ennui ou pour rendre fier son géniteur et s’attirer ses grâces, elle ne le niera pas.

Joueuse, presque prédatrice, la jeune femme esquisse un sourire qui pourrait faire trembler et s’avance vers le cousin de son mari. Sa démarche est sensuel, son regard planté dans celui de Warren malgré leur différence de taille. Lorsqu’elle se plante devant lui, l’obligeant ainsi à baisser les yeux pour garder le contact, elle pose deux doigts sur son torse et les fait remonter le long de son sternum comme s’ils étaient deux petites jambes « Comme c’est moche d’abandonner sa petite femme qui doit t’attendre bien sagement à la maison. » Les cordes sensibles elle les connaît, en use et en abuse, garde toujours une carte dans sa manche. Le schéma de vie de Warren qui est pourtant le même que le sien lui donne la nausée et elle en s’en ai jamais cachée. Une sorte d’hypocrisie saupoudrée de machisme inversée où elle le considère comme un être faible de s’être plié à cette existence qu’une partie de son âme rejette. Il a beau garder la tête haute et porter un masque devant les leurs elle perçoit la faille au fond de lui. Après tout, ils l’ont enrôlé de force.
Ses doigts remontent le long de sa gorge et viennent se poser contre les lèvres du jeune homme pour l’empêcher de rétorquer quoi que ce soit « Ça n’est pas convenable d’inciter l’épouse de son cousin à sortir de cette façon, Monsieur Tveit. » L’humidité des cachots dégage une odeur légèrement acre, à terre l’homme semble sortir de sa torpeur et sans prévenir, sans même le regarder ni se retourner, Alcyone lui lance un sortilège qui l’assomme une bonne fois pour toute. Rien n’a cillé dans son regard, pas une once de pitié ou d’empathie ne le traverse.

Un sourire, elle récupère ses doigts et tapote le torse de Warren du plat de la main comme si rien ne devait de se passer « Qu’est ce que tu fais à errer ici comme une âme en peine ? » Alcyone s’écarte, range sa baguette de façon à l’avoir à portée de main rapidement et entreprend de refaire sa queue de cheval légèrement chahutée pendant sa mission.

Ce n’était visiblement pas encore aujourd’hui qu’il aurait une vraie réponse à sa question, mais pour Alcyone, elle faisait surtout ça soit pour l’emmerder, soit par ce que pour elle ça n’avait aucune importance. Elle avait fait le taff demandé point barre à la ligne, le reste n’était pas vraiment intéressant à ses yeux. Il hésita quelques instants et se dit que c’était peut-être aussi un petit mélange entre les deux ? Pas de réponse donc. Tant pis. Au final c’est vrai que cela n’avait pas vraiment d’importance. Il n’insisterait pas par ce qu’il savait aussi à quel point est-ce qu’elle pouvait être dangereuse, et il y a certains de ses aspects qu’il préférait ne jamais voir apparaître, malgré tout Warren restait Warren et il ne pouvait pas s’empêcher de s’amuser un peu, de tirer un peu sur la ficelle juste ce qu’il faut pour ne pas dépasser la limite avec certaines personnes et elle en faisait partie. Avec d’autres Supérieurs, il y a des jeux auxquels il ne s’adonnerait pas. Mais Alcyone faisait partie de la famille, le connaissait bien mieux que beaucoup d’autres ici, elle savait sa nature intrinsèque, que ce côté un peu troll/chieur faisait partie intégrante de sa personne. Et c’est donc ainsi, qu’il abusa de son sourire charmeur pour lui proposer d’aller boire un petit verre. Il n’était pas certain de pouvoir lui faire une vraie conversation, mais il espérait apprendre deux-trois choses intéressantes, ou au moins certains ragots sur le côté de famille de sa mère.

Tu joues avec le feu, fais attention. lui glissa la petite voix de sa conscience tandis qu’il se voulait charmeur, mais c’était plus fort que lui. Un frisson le parcouru lorsqu’elle posa deux doigts sur son torse pour les faire remonter, et il ne quittait pas son regard ne voulant pas être le premier à briser ce contact, à « perdre » à ce petit jeu. « Comme c’est moche d’abandonner sa petite femme qui doit t’attendre bien sagement à la maison. » Pas faux. Plutôt vrai, même, mais au final c’était surtout son gamin qui l’intéressait, même si les choses avaient beaucoup changé avec Mily, et il serait couché lorsqu’il arriverait. Alors bon, se payer un peu de bon temps après cette longue journée de travail ce n’était pas trop demandé, si ? Et les doigts de la jeune femme avaient continué de remonter le long de sa gorge jusqu’à ses lèvres qu’il s’obligea à garder bien fermer même si la tentation était forte. « Ça n’est pas convenable d’inciter l’épouse de son cousin à sortir de cette façon, Monsieur Tveit. » Sourire en coin, bien sûr que ce n’était pas convenable, et alors ? Et tandis qu’il ouvrait la bouche pour répliquer quelque chose, elle avait réassommé d’un sort son pauvre prisonnier avant de reporter son entière attention sur lui. Son visage ne montrait aucune émotion particulière tout comme cela de la jeune femme, comme si tout cela était tout à fait normal. Il essayait de paraître un maximum détaché. « C’est bien des fois, de ne pas être totalement convenable.» avait-il lâché, d’un ton décontracté, un nouveau sourire sur les lèvres « Et puis, ce n’est pas comme si on allait faire des choses répréhensibles non plus, on sera en public, à la vue de tous.» Des ragots, il pourrait il y en avoir, mais au final ils verraient juste deux adultes qui buvaient un coup ensemble. Deux membres d’une même famille, rien de si bizarre que cela, n’est-ce pas ?

« Qu’est ce que tu fais à errer ici comme une âme en peine ? » il eut un léger rire qui se voulait plus amusé qu’autre chose tandis que la femme s’était enfin écartée de lui et avait rangé sa baguette. « Je venais de finir d’écrire des rapports de mission,  et… j’allais rentrer chez moi. Tu vois, là où m’attends ma petite femme, comme tu l’as si bien dit.» Regard sur le prisonnier. «Je ne vais pas te retourner la question. Besoin d’aide pour le transporter ou l’interroger ? » La vérité c’est qu’il n’en avait aucune envie, mais parfois… cela restait quand même intéressant pour ses propres projets. Pour pouvoir dire à ses amis de faire attention s’ils étaient concernés de près ou de loin comme pour les Lycans. Qu’est-ce qu’on ne ferait pas par amitié, n’est-ce pas ?

« C’est bien des fois, de ne pas être totalement convenable. » A qui le dit-il. Parfois elle aimerait avoir au grand jour la liberté qu’on les hommes, celle d’être outrageant sans que ça ne pose problème à qui que ce soit. Dans ce monde auxquels ils appartiennent la femme n’a pas de rang si elle n’a pas un bon mariage, les célibataires endurcis – que ce soit volontaire ou non – ne sont pas bien vue. Davis, Carraway, Foster … Toutes trois passées la vingtaine et encore sur le marché. Pour ne citer qu’elles.
Alcyone a eu l’intelligence de tout faire dans le cadre et de le faire de son propre chef, ont-ils seulement conscience de la marge de manœuvre que ça lui offre ? Elle aurait pu tomber sur bien pire que Trent, les hommes violents ne manquent pas au sein des Sang-Purs mais elle a eu de la chance d’être appairée à l’un des plus corrects.

Alors qu’elle observe Warren elle se dit que son cas c’est presque lui qui endosse le rôle de la femme, celui qu’on a marié de force – pas le seul dans ce cas là évidemment mais l’un des exemples les plus flagrants qui lui vienne à l’esprit « Et puis, ce n’est pas comme si on allait faire des choses répréhensibles non plus, on sera en public, à la vue de tous. » Et ça serait d’un ennuie. Elle le pense, ne le formule pas. Pas parce qu’elle n’a pas envie de passer de temps avec son beau-cousin – au fond elle l’aime bien – mais simplement parce qu’à quoi bon si c’est simplement pour s’asseoir à une table et parler de la pluie ou du beau temps ? Pas vraiment le genre de la sorcière à moins d’y être obligée par les conventions et évènements mondains.

« Je venais de finir d’écrire des rapports de mission,  et… j’allais rentrer chez moi. Tu vois, là où m’attends ma petite femme, comme tu l’as si bien dit. » Comme réaction à ces mots le visage d’Alcyone se tort en un rictus de dégoût exagéré, à deux doigts de mettre son index dans sa bouche pour mimer une envie de vomir.
Sa femme, son fils surtout, par Morgane qu’elle ne comprend pas cet attachement inconditionnel qui relie Odair à son gamin. Il ferait tout pour lui c’est écrit en gros sur son visage et si Trent est un père a peu près potable ou en tout cas présent la jeune femme assume pleinement son absence d’instinct maternel. Ou simplement d’intérêt pour ses propres enfants. Ils sont une clause d’une contrat, rien de plus, et que peut-on trouver de fascinant à des êtres tout juste doué de parole, dont la motricité laisse encore à désirer et surtout dont le cerveau n’est pas encore fini. L’indifférence qu’elle ressent à leur égard en choque sûrement plus d’un mais là encore elle s’en moque. Comme si qui que ce soit dans ce panier de crabes avait la moindre réflexion à lui faire sur le sujet. Ils ne manquent de rien, ne sont pas maltraités et vivent même dans le luxe que peu de personnes connaîtront un jour dans leur vie, que demander de plus ?

L’amour d’une mère, oui, sans doute.
La nourrice fait ça très bien.

« Je ne vais pas te retourner la question. Besoin d’aide pour le transporter ou l’interroger ? » Un sourcil arqué elle le regarde en tournant légèrement le visage sur le côté, son regard se pose alternativement sur Warren et sur le prisonnier. D’un haussement d’épaules elle refuse la proposition, bien trop habituée à opérer en solo il faut bien le dire et sans aucune volonté d’avoir Warren dans les pattes. Elle n’a pas pour coutume de faire dans la dentelle, pourquoi se risquer à l’entendre grincer des dents dès qu’elle oserait secouer un peu ce pauvre homme ayant pour seul tort d’avoir épousé une bavarde « Il va dormir au chaud cette nuit, tout frais payés. Je verrais demain avec Blackblood ce qu’on fait de lui. » Au chaud, dans l’humidité et l’obscurité des cachots.

D’un geste gracile de la main elle clos la discussion et ses talons claquent de nouveau sur le sol dur et froid alors qu’elle fait quelques pas pour rejoindre une sorte de muret sur lequel elle se hisse à la force des avants bras. Petite, relativement menue malgré ses formes, Alcyone a un corps taillé pour la rafle et s’amuse de ceux qui la sous-estime. Cudrow l’a façonné de façon à ce que sa maîtrise de la Magie soit un atout mais il n’en a pas négligé les autres aspects pour autant. Elle est son petit soldat, un être formaté, elle le sait et n’a aucun problème avec ça tant elle admire ce père qui enfin l’a sortie de l’ombre.

« Alors dis moi, toujours fidèle à Mily ou ça y est, ton caleçon a fini par craquer ? » Jambes croisées, une paume posée de chaque côté d’elle, elle le toise. Amusée et légèrement moqueuse.

Il le savait bien, il l’avait bien vu ce « non-amour » que la femme portait à ses enfants et ça lui échappait totalement alors qu’il aurait dû y être habitué, après tout c’était plutôt une chose courante non chez les sang-purs d’avoir des gamins juste pour que le nom perdure, pour que les sang-purs continuent de prospérer. Néanmoins, il ne comprenait pas que l’on ne puisse pas s’attacher à leurs petites bouilles ? Peut-être par ce que lui était « différent » des autres Supérieurs, qu’il n’avait rien à faire ici, peut-être aussi que c’était par ce qu’il était désespéré et qu’il avait besoin de se rattacher à quelque chose. Il y avait aussi sa théorie sur le fait qu’il ne voulait pas que le gamin vive la même vie que lui et qu’il voulait autant que possible adoucir les choses. Peut-être que c’était aussi un peu tout ça. Il n’allait pas aborder le sujet, il préférait rester dans son coin sur cela, qu’on ne lui pose pas de questions auxquelles de toute façon ses réponses seraient incomprises ou dénigrées.

Il lui avait proposé son aide avec le prisonnier, mais cela ne sembla pas satisfaire sa cousine qui préféra refuser d’un haussement d’épaules. Pas de souci ! Il s’y attendait même un peu à cette réponse. Et elle avait bientôt repris la parole « Il va dormir au chaud cette nuit, tout frais payés. Je verrais demain avec Blackblood ce qu’on fait de lui. » Humhum ‘au chaud’ bien entendu, et bien il n’aimerait pas dormir dans cette cellule humide et puante et c’était sans compter ce qui allait se passer pour cet homme le lendemain. Rien que de penser à avoir affaire à Blackblood, il eut presque un léger frisson qu’il réussit à réfréner. Une torture de plus d’attendre la nuit, dans la peur, sans trop savoir ce qui allait nous arriver – ou plutôt quelle serait ma manière dont on serait interrogé-. Il eut même de la peine pour ce type qu’il ne connaissait même pas, mais ça, il ne pouvait ni le dire, ni l’avouer d’une quelconque manière. Et il ne tarda pas à faire à son tour quelques pas pour rejoindre la jeune femme sur son muret tandis qu’elle reprenait la parole et que lui, pour une fois, était beaucoup plus silencieux.  « Alors dis moi, toujours fidèle à Mily ou ça y est, ton caleçon a fini par craquer ? » Il eut un rire mi amusé mi jaune. Elle le cherchait clairement, elle se foutait de sa gueule et si quelque part il avait envie de lui faire ravaler ce petit sourire… il se contenta ensuite d’un léger sourire. Il savait se tenir, il n’allait pas exploser de colère pour si peu, au contraire, il préférait jouer son petit jeu. Il lui dédia alors son plus beau sourire avant de répliquer « Pourquoi, tu serais intéressée ? » il poussa un long soupir exagéré avant d’avoir un nouveau sourire en coin et de rajouter « Je suis désolée pour toi, si tu as pris un pari sur le fait que je craque, je crains que tu ais perdu.» Il planta quelques instants son regard dans celui de la femme. « Et toi, Alcyone, serais-tu te vouer qu’à une seule personne que l’on t’a imposée ?» La réponse, quelque part, il la connaissait. Mais il voulait voir de quelle manière est-ce qu’elle allait bien pouvoir répondre ; il avait presque envie de s’amuser là-dessus même s’il n’y avait rien de drôle d’être coincés -l’un comme l’autre- avec quelqu’un que l’on aimait pas forcément ; même si pour Warren les choses s’étaient quand même bien arrangées. Il trouvait son cousin ennuyeux… mais ne put s’empêcher de souffler « Dis-toi que s’il y a un prochain mariage…. Tu pourrais tomber sur Connor. A ton avis, ça serait pire ou pas que ton mari actuel ?» déso’ cousin, mais… il était à présent veuf le Connor et un accident était vite arrivé. Cette question visait à savoir à quel point est-ce qu’elle détestait son mari. Juste comme ça.

« Pourquoi, tu serais intéressée ? » La provocation passe dans les deux sens, Alcyone affiche une moue exagérément boudeuse « Voyons Warren, on est presque frère et sœur. » C’est entièrement faux, il ne partage qu’un nom sans aucun lien de sang mais elle s’amuse de ce lien familial entre eux et ce depuis toujours ou presque. Oh il n’est pas vilain, loin de là même et elle l’a regardé grandir presque impressionnée de sa transformation mais tout ça est toujours resté de l’ordre du jeu.
Céder et ne plus avoir ça, elle en serait presque déçue « Je suis désolée pour toi, si tu as pris un pari sur le fait que je craque, je crains que tu ais perdu. » La petite blonde lève les yeux au ciel tout en croisant ses jambes alors qu’elle prend appui sur ses paumes, le haut du corps légèrement penché en arrière. Elle aurait parié sur l’inverse à vrai dire, n’étant pas particulièrement attachée à la fidélité et se désentravant des conventions sociales autorisant certaines choses aux hommes tout en les bannissant pour les femmes, la sorcière ne comprend pas que l’on se prive.
Qu’importe si Trent va voir ailleurs, ils sont mariés et se sont pliés aux règles mais ce qu’il se passe lorsque les portes sont closent ne regarde qu’eux « Et toi, Alcyone, serais-tu te vouer qu’à une seule personne que l’on t’a imposée ? » Les deux mains portées à plat sous son menton elle lui offre son air le plus angélique avant de reprendre sa position confortable. Bien sûr qu’elle est fidèle et dévouée à son cher et tendre mari … Ses pensées s’égarent vers Adonis l’espace d’un instant parce qu’il est différent des autres mais il n’est pas le seul. Il est le premier, celui qui prend le plus de place dans ses songes et ses envies, mais ils ne se sont jamais rien promis.

« Dis-toi que s’il y a un prochain mariage…. Tu pourrais tomber sur Connor. A ton avis, ça serait pire ou pas que ton mari actuel ? » La réaction ne se fait pas attendre chez la Raffleuse alors que sur le sol un homme inconscient est ignoré de tous « Par Morgane ! » L’expression d’horreur qui traverse son visage n’est qu’à peine exagérée cette fois « Ton cousin parle beaucoup trop et pour ne rien dire d’intéressant, ne me porte pas la poisse s’il te plaît. » Elle sait Connor veuf depuis quelques semaines ou quelques mois et plaint déjà la future heureuse élue, ce garçon n’a aucun charisme et encore moins de sex appeal « Et puis je ne vais pas me taper toute ta famille. » Serait il plus prestigieux de porter le nom de Tveit plutôt que celui d’Odair ? Sans doute mais elle n’en a pas la certitude.
Ce dont rêve Alcyone c’est de porter celui de son père biologique, Cudrow, et oublier définitivement celui de ceux qui l’ont élevé « Je n’ai pas choisi Trent, pas plus que l’inverse, mais je dois admettre ne pas avoir à me plaindre. » Le buste de nouveau droit elle joint les doigts de sa main droite et vérifie l’état de ses ongles dont le vernis tient bon malgré sa sortie nocturne « Riche, intelligent et cultivé, beau garçon … Que demander de plus ? » Il ne la surveille pas, ne semble pas jaloux, la traite aussi correctement que l’inverse et il leur arrive même encore parfois de s’unir charnellement. Pas d’amour, un peu de désir de temps en temps, une sorte d’habitude tacite dans laquelle ils se plaisent tous les deux vraisemblablement « J’ai rempli toutes les cases que j’avais à remplir pour me plier aux règles de notre société, il ne me reste plus que le fun. » Oui, sa vie lui plaît telle qu’elle est et pour rien au monde elle ne voudrait en changer mais Warren peut-il en dire autant ? Il le cache bien mais elle en doute.

« Est ce qu’elle te satisfait au moins ? » Aucune gêne a aborder ce genre de sujet, la pudeur est une notion relativement abstraite pour la jeune femme « C’est dangereux de partir en mission en ayant l’esprit ailleurs tu sais. » Encore et toujours cette provocation.

Il y a des choses dont il devrait vraiment s’abstenir : comme chercher Alcyone par exemple. Pourtant il ne pouvait pas s’en empêcher, c’était plus fort que lui d’autant plus qu’elle faisait tout pour le faire réagir- pour ne pas dire pour le pousser dans ses retranchements-. « Voyons Warren, on est presque frère et sœur. » Il eut un léger rire amusé et lui dédia un sourire avant de répliquer « Presque. On a juste pas le même sang et jamais vécu ensemble…» Bien sûr qu’il n’essayait pas de la convaincre qu’il fallait qu’il y est quelque chose entre eux, mais c’était le jeu. Il disait quelque chose elle contrait, et lui argumentait presque ensuite en sens inverse lorsqu’il le pouvait. Ici, bien sûr il comprenait ce qu’elle voulait dire, mais il avait voulu jouer un peu au bon en le prenant au pied de la lettre.  Il fit mine de réfléchir et avant qu’elle ait pu ajouter quoi que ce soit, il rajouta même «Quant au frère et sœur de cœur… et bien, je ne crois pas que ce soit notre cas… malgré toute, l’amitié et la sympathie que j’ai pour toi. » Alec était un frère de cœur. D’arme, de ce qu’on voulait. Dans un certain sens Enzo aussi, pas de la même manière que son meilleur ami mais quand même. Ryans faisait parti de ceux qui comptaient à ses yeux. Alors oui, ils s’amusaient de tout cela depuis des années à présent et il n’avait pas vraiment envie que cela s’arrête. Il appréciait malgré tout ces échanges, même s’il était à des années lumières de ce qu’était Alcyone… quoiqu’au final, peut-être qu’ils n’étaient pas si différents que cela.

Il avait continué de plaisanter en grande partie, même si le fond était vrai : non il n’était pas aller voir ailleurs. Pas encore du moins, les tentations étaient parfois fortes mais pour l’instant il avait été sage. Compliqué pour lui, il faut bien l’avouer. Il n’était pas attaché à la fidélité et Mily non plus d’ailleurs et pourtant, ils restaient juste l’un avec l’autre ne partageant toujours pas leur couche avec un(e) autre. Comme s’il craignaient que franchir de nouveau ce cap serait la fin de leur « bonne entente » et qu’ils risquaient de retomber dans leurs anciens travers. Pas la peine de s’attirer certaines foudres, ou les regards un peu trop braqués sur eux. Bientôt, il avait posé une nouvelle question, intrigué. Il ne la voyait pas être fidèle. Comment est-ce qu’elle pourrait rester et partager la couche avec une seule personne. Et il avait enchainé… « Par Morgane ! » Ah bah en voilà une réaction ! Enfin. Et le sourire de petit con qu’il aimait tant qui ressortait sur son visage. Heureux d’avoir susciter cela. « Ton cousin parle beaucoup trop et pour ne rien dire d’intéressant, ne me porte pas la poisse s’il te plaît. » Ce n’est pas vraiment comme ça qu’il aurait parlé de Connor, mais c’était une façon intéressante de voir ce dernier.  Effectivement qu’on trouve ses dires ou son raisonnement chiant à mourir, c’était un fait pour beaucoup mais quand même !  Sûrement qu’il était censé défendre l’honneur de son cousin mais il n’en avait pas du tout envie. « Et puis je ne vais pas me taper toute ta famille. » Il haussa les épaules « On est nombreux. Deux ou trois sur le nombre, c’est un faible pourcentage en réalité.» ricana-t-il, même s’il n’y avait rien de drôle, il aimait juste la contredire il faut croire et en prenait toujours un foutu malin plaisir, mais ça restait quelque chose de gentillet. Le but n’était pas de la blesser ou d’attaquer, juste de la taquiner et de la faire pester. « Je n’ai pas choisi Trent, pas plus que l’inverse, mais je dois admettre ne pas avoir à me plaindre. » Ca c’était certain.  Trent était un bon gars comme un dit. Ce n’était pas avec lui qu’il s’entendait le mieux, mais ça se passait toujours relativement pas trop mal. « Riche, intelligent et cultivé, beau garçon … Que demander de plus ? » Elle le cherchait ? Ce n’était pas possible autrement. Il se mordit un peu les lèvres pour tenter de ne pas répondre à cela… « J’ai rempli toutes les cases que j’avais à remplir pour me plier aux règles de notre société, il ne me reste plus que le fun. » Warren laissa passer quelques instants avant de reprendre «Et pourquoi tu ne trouverais pas d’autres cases à remplir comme pour donner de nouveaux objectifs dans ta vie. Des choses pas facile à atteindre tu vois ? Et puis, pour répondre à ce que tu avais juste avant. Un bon plan cul, ça fait jamais de mal, par ce que s’emmerder au pieu, non merci ! Et les sentiments, c’est aussi un plus dont, effectivement, on n’est pas nombreux à avoir ce privilège. » Il haussa un peu les épaules, c’était un fait. Dans les mariages de force qui pouvait prétexter aimer réellement éperdument sa « moitié »… Et elle avait bientôt renchéri « Est ce qu’elle te satisfait au moins ? C’est dangereux de partir en mission en ayant l’esprit ailleurs tu sais. » Cette fois il eut un grand rire. « Pourquoi tu vas me conseiller une bonne pipe avant d’aller en mission ?» Non vraiment !!! Il essaya de retrouver son sérieux par ce qu’au fond il savait qu’elle avait raison  et s’il réagissait comme ça c’était… c’était pour quoi d’ailleurs ? Certainement faire le mec un peu con et bourrin, provoquant comme elle «Elle est fabuleuse. Ne t’inquiètes pas pour ça. » Il lui fit un clin d’œil.  Il aurait bien voulu rajouter quelques allusions douteuses mais finalement trouva plus judicieux de s’abstenir. Il désigna ensuite le type au sol « Je l’avais presque oublié lui, faut dire que tu es bien plus passionnante et attrayante.» Le rapport ? Aucun. Juste ne plus parler de sa vie sexuelle avec Mily.

« Et pourquoi tu ne trouverais pas d’autres cases à remplir comme pour donner de nouveaux objectifs dans ta vie. Des choses pas facile à atteindre tu vois ? Et puis, pour répondre à ce que tu avais juste avant. Un bon plan cul, ça fait jamais de mal, par ce que s’emmerder au pieu, non merci ! Et les sentiments, c’est aussi un plus dont, effectivement, on n’est pas nombreux à avoir ce privilège. » Qui avait parlé de sentiments ? Pourquoi est ce qu’il parlait de sentiments ? Encore une fois Alcyone ne masqua aucunement son dégoût sans pour autant rebondir sur les mots de Warren. Était il réellement attachée à Mily ? Leur couple et plus largement leur famille semblait avoir effectivement trouvé un équilibre, grand bien leur face.
Quant aux objectifs qu’il ne s’en inquiète pas, elle en a encore des tas et ceux là n’ont pas grand-chose à voir avec le sexe – qu’elle utilisera néanmoins comme moyen si ça lui permet d’arriver à ses fins « Est ce qu’elle te satisfait au moins ? C’est dangereux de partir en mission en ayant l’esprit ailleurs tu sais. » Et le rire de Warren résonne dans les caves, ricoche contre les murs, leur revient en écho entre deux gémissements du prisonniers « Pourquoi tu vas me conseiller une bonne pipe avant d’aller en mission ? » Certains seraient sans doute choquer d’un tel langage, leur communauté étant remplie de Sainte-Ni-Touches en tout genre.
Elle, elle s’en amuse et va même jusqu’à acquiescer tout en croisant ses jambes dans l’autre sens. Combien de fois s’est elle laissé aller au plaisir avant de partir en mission ? Un moyen de vider son esprit, détendre son corps, de quoi être entièrement concentré sur sa tache une fois en marche. Alors que ses pensées s’égarent vers Adonis un long frisson parcoure sa colonne vertébrale, il n’y a que lui capable de lui faire entièrement perdre pied pour la simple et bonne raison qu’il est l’être la connaissant le mieux « Elle est fabuleuse. Ne t’inquiètes pas pour ça. » Pas d’avis sur la question, le seul intérêt ici étant de titiller Warren simplement parce qu’elle adore ça – et réciproquement, elle pourrait le parier.

Effectivement ils ne sont pas frère et sœur mais ce petit quelque chose s’est développé entre eux au fil des ans, pas vraiment une amitié mais une sorte de jeu où ils aiment se rendre les coups. Comme si entre eux existait un attachement sur lequel ils ne s’arrêtent pas. Manquerait plus que ça.

« Je l’avais presque oublié lui, faut dire que tu es bien plus passionnante et attrayante. »
« Ça y est t’en as marre qu’on parle de tes exploits sexuels ? » Dit elle en poussant sur ses avants bras pour retrouver le sol à nouveau dans un mouvement agile.
Alcyone contourne Warren et se penche pour attraper l’un des bras de l’homme qu’elle a ramené. Elle pourrait utiliser la Magie mais elle préfère puiser dans sa force physique pour le traîner au sol jusqu’à la cellule qu’elle ouvre d’un sortilège. L’effort est réel, comme bien souvent le gabarit de l’autre est plus imposant que le sien mais ça ne lui a jamais fait peur « Mes objectifs sont tout autre mon ami. » Il ne la voit plus, ne distingue que sa voix émanant de la cellule dont elle referme la porte derrière elle en sortant « Je compte bien faire honneur au nom et à la réputation de mon Père. » Voit-il l’étincelle qui illumine son regard tel un éclair dans le ciel ? Elle reflète le danger et la détermination.

Bien sûr qu’elle ne parle pas de celui qui l’a élevé aux yeux de tous mais bel et bien de l’homme qui a déshonoré sa mère en la faisant sortir du droit chemin.
Est ce qu’un jour Enoch vivra la même chose ? C’est une pensée qui l’a effleuré mais qu’elle a reléguée dans un coin de son esprit pour ne plus jamais l’en sortir.

Il avait un léger sourire sur les lèvres quand il voyait son dégout. Cela l’amusait de la voir réagir ainsi alors qu’il parlait juste de sentiments, de choses qui étaient « naturelles » pour la plupart des personnes, mais il est vrai que chez eux que ce soit les sentiments ou leurs envies, cela ne comptait pas. Ils étaient sur cette Terre pour suivre les traces des autres sang-purs, des générations prestigieuses précédentes. Ils devaient juste obéir, suivre la ligne d’ores et déjà tracée. Il avait grandi avec cette perception des choses, mais malgré tout, il ne pouvait s’empêcher de parler de sentiments, de rêver d’une vraie liberté. Qu’il continue de rêver, d’espérer, par ce que c’est ce qui le faisait avancer. Ils avaient d’ailleurs continué à parler clairement de cul et avec elle, il savait pertinemment qu’il pouvait parler crument… ceci dit, même avec celles avec qui il savait qu’il ne pouvait pas le faire, il ne se gênait parfois pas, juste pour voir leur gêne ou leur dégoût dans leur regard. Foutue société ! Il aurait certainement pu raconter beaucoup de choses sur Mily, mais il préféra être franc et de ne pas diminuer ce qu’elle était – au moins ce coup-ci-. Oui, il était satisfait. Et il ne laisserait personne dire et croire le contraire. Il fallait bien qu’il soit un peu droit sur quelque chose – sans mauvais jeu de mot-.

« Ça y est t’en as marre qu’on parle de tes exploits sexuels ? » avait-elle finalement sorti tandis qu’il faisait un compliment à sa cousine. Un sourire un peu narquois naquit quelques instants sur ses lèvres avant qu’il ne hausse les épaules. «On parlait surtout de ceux de Mily.. Je craignais, chère cousine, que tu finisses par complexer par tant de perfection. » Un petit sourire en coin. Un peu mutin. Un peu taquin. C’était si bon de continuer de la chercher. Et dans ses pupilles on ne pouvait que lire un large amusement. Alors, l’amie, comment vas-tu réagir à cela ? Il la regarda d’ailleurs ensuite tirer l’homme dans la cage à l’effort de ses petits bras. Pas l’ombre d’un instant il ne proposa de l’aider. Il se contentait de l’observer faire, de noter les efforts que cela lui procurer sur son visage. Mais il fallait bien l’avouer, elle avait quand même de la force à revendre. «  Mes objectifs sont tout autre mon ami. » Et cette phrase, la connaissant avait quelque chose qui pouvait faire froid dans le dos, d’autant plus qu’il ne la voyait plus, mais il ne bougea pas un instant, se contenta de poser une épaule contre un mur. Allure qui se voulait décontractée et bientôt elle réapparut et ferma la porte en sortant. « Je compte bien faire honneur au nom et à la réputation de mon Père. » Et ça non plus, ce n’était pas forcément de la meilleure augure qui soit. Il la voyait briller cette étincelle dans les yeux de la femme. Il y voyait même un peu trop de choses. Et cette affiliation avait quelque chose d’un peu flippant à ses yeux mais intéressant aussi. Il était plus ami, qu’ennemi et c’était donc quelque chose qui pourrait peut-être un jour jouer en sa faveur. Même s’il excrétait Cudrow, même si ce type lui donnait envie de dégueuler tripes et boyaux. Même s’il y avait quelque chose de viscéral qui lui donnait le désir de l’étriper pour tout le mal qu’il avait fait à Poudlard, mais tout cela, il le cacha. Leur tour viendrait un tour. Warren devait juste être patient, il devait continuer à jouer ce petit jeu… sans se perdre surtout. Alors oui, il jouait. Il faisait son possible pour se fondre dans ce monde, se faire accepter sans oublier totalement ce qu’il était. Périlleuse, la chose. Funambule plus souvent près de la chute qu’autre chose. Mais il tenait encore bon. « Vu la tête que tu fais, tu as l’air d’avoir des idées déjà… disons bien implantées. Tu es ambitieuse, alors de quelle manière vas-tu lui faire honneur ?» Silence, et plus pour plaisanter qu’autre chose « De qui comptes-tu prendre la place pour asseoir ton avis de gérer les choses à ta manière et te faire briller.» Encore un silence, le temps d’un haussement d’épaules. « Tu serais peut-être meilleure que certains.» Des qualités, elle en avait des tas, c’était indéniable, mais il ne voulait pas non plus trop la brosser dans le sens du poil, alors il plaisantait utiliser un ton taquin, sans être moqueur, allait dans son sens comme il avait déjà fait, comme s’il s’agissait toujours de provocation.

Ça lui claque entre les côtes, mélange de fierté et d’envie, une adrénaline qu’elle sent bien plus vive et puissante depuis quelques jours comme s’il lui avait donné de la force supplémentaire. Cette énergie qu’elle mettait dans le secret elle peut désormais l’utiliser ailleurs, d’une façon différente, pourquoi s’en priverait-elle ? Alcyone se sait maligne mais elle a conscience de ses failles malgré tout, son projet n’est pas encore suffisamment organisé ni même figé. Des ambitions elle en a, elle veut briller, être sur le devant de la scène, avoir le pouvoir. Si elle devait avoir un exemple en tête ce serait Oliveira mais là encore, ça n’est pas suffisant. Elle veut plus sans réellement savoir où se trouve la limite, consciente que le danger vient souvent de pair avec ce genre d’aspiration. Celui de s’y perdre étant le plus flagrant et sans doute le moins contrôlable.
L’épaule appuyée contre un mur Warren affiche un air neutre teinté d’un léger sourire et dans cette lumière Alcyone lui trouve un charme sombre qu’elle apprécie regarder « Vu la tête que tu fais, tu as l’air d’avoir des idées déjà… disons bien implantées. Tu es ambitieuse, alors de quelle manière vas-tu lui faire honneur ? » Elle ne sait pas encore exactement mais elle y parviendra. Prendre la place de Blackblood semble un pas raisonnable mais elle ne sait pas si elle saurait s’en contenter. En quoi être Général des Raffleurs est-il réellement un poste de renom ? « De qui comptes-tu prendre la place pour asseoir ton avis de gérer les choses à ta manière et te faire briller. » A croise qu’il lit dans ses pensées mais surtout, elle le comprend, il la connait.

Être cernée de cette façon peut s’avérer risqué, la sorcière n’aime pas être prévisible. De plus même si Warren a son affection elle a conscience de qui il est, surtout du pourquoi il fait partie des leurs aujourd’hui ainsi il n’aura sans doute jamais son entière confiance. Et réciproquement, probablement « Tu serais peut-être meilleure que certains. » Essaie-t-il de la caresser dans le sens du poil ?
Ceux qui la connaissent de près ou de loin savent très bien que la vanité fait partie de ses traits de caractère aussi la flatterie fait toujours mouche. Lucide elle ne se laisse pas happer jusqu’à se faire berner mais apprécie d’entendre ce genre de propos à son sujet « Ça c’est peu de le dire. » Par Morgane comme ils sont nombreux les inutiles et les incapables, y compris dans les hautes sphères. La jeune femme a toujours eu une haute opinion d’elle-même, elle n’a aucun scrupule ni aucune gêne à se sentir supérieure mais profondément attachée à la cause et aux traditions Sang-Pur sa réflexion va au-delà de tout ça.
Elle a conscience de leurs échecs, leurs manœuvres un peu ancestrales, tout en étant encore une fois consciente de ses propres lacunes. Le monde Moldu lui est quasiment entièrement inconnu et s’il ne fallait pas sortir parfois de sa zone de confort pour mener à bien une mission elle n’y mettrait jamais les pieds. Face à des individus comme Carraway ou son précieux Général Blackthorn – entre autres – elle ne fait pas le poids dans ce domaine c’est certain mais en interne elle a le mimétisme et la dangerosité d’une vipère « Un peu de sang frais et de parité ne ferait pas de mal au mouvement, tu ne penses pas ? » Combien de femmes dans les postes les plus importants ? Bien peu et si jusqu’ici la sorcière se fondait dans la masse en jouant l’épouse modèle qui ne fait pas de vague elle sent que ça gronde en elle.

« Et toi. » Tête penchée sur le côté elle le dévisage en affichant de nouveau une moue boudeuse, rendant son visage encore plus poupin « A quoi ressemblent tes objectifs et tes ambitions ? » Son attention est détournée une seconde par un bruit de goutte à goutte dont elle ne distingue pas exactement la provenance mais ses yeux reviennent rapidement se poser dans ceux du sorcier.

Bien sûr, tout ça n’était qu’un petit jeu. Bien sûr, elle savait qui il était exactement… ou plutôt son comportement avant d’entrer chez les Supérieurs. Elle était intelligente et loin d’être le genre de personne qui pouvait être dupe, surtout face à lui… malgré tout, il essayait quand même, il essayait de petites choses ci et là. Un compliment. Une question. Jamais grand-chose, mais le moindre indice, la moindre petite réponse pouvait lui apporter certaines choses dont il pouvait toujours se servir plus tard, même ce qui pouvait sembler anodin. Dans la théorie du moins, il voulait que cela fonctionne ainsi, dans la réalité c’était quand même foutrement plus compliqué. Ambitieuse, il ne fallait pas être devin pour se douter qu’elle voudrait monter des échelons et donc avoir des places déjà prises, réussirait-elle ? L’avenir le dirait, mais il était plutôt optimiste pour elle il fait bien l’avouer. Sa filiation pourrait également fortement aider – est-ce que sa propre famille niveau Odair pourrait aussi la pousser dans ce sens là, possible, même si rien n’était certain-.« Ça c’est peu de le dire. »Il eut un petit sourire en coin amusé, il aurait bien voulu lui demander d’étayer un peu son propos, qu’elle casse du sucre sur le dos d’autres personnes mais c’était quand même un peu trop gros. Il ne fallait pas en faire trop, même s’il pouvait s’avérer être une véritable biatch lorsqu’il en avait envie – souvent-. « Nous avons peut-être même des noms en tête en communs.» Il n’irait pas plus loin pour le moment, préférant laisser sa phrase en suspens, comme une simple connivence, ou un constat. Une complicité quelconque.

« Un peu de sang frais et de parité ne ferait pas de mal au mouvement, tu ne penses pas ? » il eut un nouveau sourire et acquiesça sincèrement. Effectivement cela pourrait être bénéfique pour tous, il manquait bien souvent dans les plans d’un certain raffinement que pouvaient avoir ces Dames. «Mily, et bien d’autres seraient ravies d’entendre de tels propos qui plus est… » Il se tut quelques instants avant de reprendre «Mais tu as raison, on en aurait certainement fortement besoin et vous seriez certainement très redoutables  comme adversaires vu que beaucoup vous sous-estiment.» c’était un fait, pour beaucoup, les femmes servaient surtout à garder la marmaille et entretenir le foyer, elles pouvaient être utiles pour certaines missions et après ? Cela avait tendance à rendre Mily folle, même s’il y avait des contre exemples comme Ana ou Azalea… mais ces deux n’étaient pas des mères. « Et toi. » Hum ? Quoi lui ? Il n’aimait pas trop la tournure des évènements « A quoi ressemblent tes objectifs et tes ambitions ? »il aurait presque pu sentir de la sueur couleur le long de sa colonne vertébrale mais son visage resta amusé, et souriant comme s’il ne craignait rien. « Pour l’instant à continuer à me faire une place dans le milieu, peut-être, que plus tard je pourrais aspirer à devenir Auror. Mais je préfère faire étape par étape…» et finir par tout péter de l’intérieur, mais ça, il ne le dirait pas. Déjà par ce que pour l’instant il avait à peine commencé cet objectif et qu’en plus, les dirigeants n’étaient plus Walters, ce qu’il avait pu se permettre à cette époque-là était révolu. Semer des mots, des débats… il devait aujourd’hui se montrer beaucoup plus sage et raisonnable. « Je pense que je ferai un bien piètre commandant, diriger des hommes ce n’est pas forcément pour moi.» Surtout par ce qu’il n’aurait pas confiance et qu’il considérait qu’il avait encore beaucoup trop à apprendre.

« Mily, et bien d’autres seraient ravies d’entendre de tels propos qui plus est… » Alcyone grimace comme une gamine dans la cour de récré. Qu’on lui trouve un point commun ou plutôt un point d’accord avec Mily, non merci. Pourquoi ? Aucune raison valable, simplement parce qu’elle est une peste « Mais tu as raison, on en aurait certainement fortement besoin et vous seriez certainement très redoutables comme adversaires vu que beaucoup vous sous-estiment. » Est-ce qu’il le pense vraiment ? Ça n’a pas d’importance car la sorcière et sa haute opinion d’elle-même partagent ce point de vue. Rien n’est plus dangereux qu’une femme ayant le vice en elle, ces idiots ne soupçonnent pas leur puissance et seraient bien démunis face à toutes les douleurs qu’elles sont capables de supporter.

Un secret bien gardé.

« Et toi. » Presque un murmure dans l’immensité sombre et humide des dédales sous terrain « A quoi ressemblent tes objectifs et tes ambitions ? » Quels sont ses buts ? Ses rêves ? Ses désirs les plus profonds et les moins avouables ? Au-delà d’être vicieuse Alcyone est profondément curieuse mais qu’on ne se méprenne pas ça n’a rien d’un intérêt pour votre personne. Elle a soif de potins, rien de plus.
Si elle était physiquement plus proche de lui, qu’elle avait des sens dont l’acuité est plus prononcée, elle pourrait ressentir le stress monter au plus profond de son être. Ici elle fait face à un sourire, une assurance qu’elle ne remet pas en question mais qu’elle ne gobe pas non plus à 100 % « Pour l’instant à continuer à me faire une place dans le milieu, peut-être, que plus tard je pourrais aspirer à devenir Auror. Mais je préfère faire étape par étape… » L’espace d’un instant elle a craint devoir entendre un discours à vomir sur l’avenir de son fils mais non, Warren s’en sort plutôt bien. Le fait qu’il soit là par contrainte n’est un secret pour personne mais elle doit l’admettre, s’il feint les choses il est plutôt convaincant « Je pense que je ferai un bien piètre commandant, diriger des hommes ce n’est pas forcément pour moi. » Modeste, humble … Faiblard. Si peu de confiance en soi l’agace, la jeune femme est régulièrement grisée par l’attitude d’homme n’exposant pas la moindre faiblesse et Warren n’est pas de ceux-là. Adonis en tête de liste bien sûr mais aussi Blackblood, des hommes qui n’hésitent pas à imposer leur volonté sans se dénigrer comme vient de le faire le cousin de son mari. Si l’autre en face ne parvient pas à tenir tête c’est son problème « Donc tu te fais diriger par des femmes, ça se tient. » Moqueuse, elle ne s’en cache pas. Oliveira, Mily, elles sont les exemples les plus flagrants mais peut-être y en a-t-il d’autres encore.

La sorcière pourrait presque donner l’impression qu’elle voit le monde en noir et blanc avec ce genre de réflexion et réaction, c’est sans doute en partie la réalité. Les faibles d’un côté et les forts de l’autre, voilà comment est façonnée sa vision des choses et personne ne serait surpris d’apprendre qu’elle considère appartenir à la seconde catégorie « Pourquoi ne pas devenir Auror tout de suite ? Tu en as plus que l’âge, de quoi as-tu peur ? » Pour une fois Alcyone n’essaie pas de le piquer, la question est posée avec une réelle curiosité « Et puis la formation dure 3 ans, n’attends pas d’avoir pris 20kg à cause de ta vie rangée avant de te lancer. » Les sourcils arqués comme si ce qu’elle disait était une évidence elle balance ces mots sans craindre de blesser ses sentiments. Ils ont dépassé ce stade.

Oui, il aimait cette grimace qu’elle venait de faire telle une gamine capricieuse, cela l’amusait beaucoup mais quelque part, il n’était pas certain de comprendre pourquoi cela ne lui plaisait pas vraiment. Pourquoi une grimace alors qu’elle pourrait avoir du soutien, d’autres femmes qui seraient d’accord avec elle ? Il y avait quelque chose d’incompréhensible à ses yeux à moins que ce soit juste le fait que ce soit Mily ce qui était possible. Sa femme n’avait pas, elle non plus, le meilleur caractère possible et entre les deux cela serait certainement assez explosif – comique pour Warren, mais chut-. Il avait même ajouté un autre compliment qui venait quand même plutôt du cœur. Oui, les femmes, du moins certaines étaient redoutables. Il n’avait pas spécialement envie d’être ennemi avec Azalea par exemple, pour ne citer qu’elle.

La nouvelle question de la femme fut plus problématique à répondre, par ce qu’il y a beaucoup de choses qu’il ne pouvait pas dire ou qu’il valait mieux qu’il taise. Il avait donc tenté d’être quand même le plus juste dans ses propos, oubliant juste certains détails. Le tout était de paraitre réaliste, de dire des choses qui pouvaient être vérifiés pour lesquelles il ne mentait pas. Alors il survolait, il parlait, expliquait. Il savait que beaucoup ne comprenaient pas ne fait de ne pas vouloir diriger des gens, mais bordel, qu’est-ce que c’était pompeux, et surtout, gérer des incompétents qui ne penseraient pas comme lui c’était impossible à ses yeux. Le plus, ça aurait été de travailler seul, être son propre chef mais dans ces lieux c’était quelque chose de compliqué… de toute manière, il avait d‘autres aspirations – celles qu’il devait taire- et qui étaient au final assez chronophage. « Donc tu te fais diriger par des femmes, ça se tient. » Il haussa un sourcil avant d’hausser un peu les épaules « J’obéis aux ordres de mes supérieurs hiérarchiques,  et s’il y  a une femme dedans et bien soit ! Je ne vois pas quoi en quoi cela est gênant. C’est mieux que de les sous-estimer, non ?» sourire sarcastique aux lèvres. Il ne parlait pas de Mily, par ce qu’il ne voyait pas leur relation de cette manière, ils étaient juste égos en quelque sorte et il n’avait pas envie de se prendre la tête avec elle pour des conneries.

« Pourquoi ne pas devenir Auror tout de suite ? Tu en as plus que l’âge, de quoi as-tu peur ? » Par ce que les Aurors d’aujourd’hui lui donnaient encore plus envie de vomir que son propre métier déjà pas très reluisant. Par ce que les mages Noirs qu’ils devaient « réduire à néant » de base…. Etaient ceux qui les dirigeaient et que la donne avait changé. Mais cela, il ne pouvait pas encore le dire. « Et puis la formation dure 3 ans, n’attends pas d’avoir pris 20kg à cause de ta vie rangée avant de te lancer. » Rire sardonique. « Tu parles en connaissance de cause ?» avait-il répliqué presque du tac au tac en plantant son regard dans celui de la femme. « Ne t’inquiètes pas pour moi, je fais assez d’exercices physiques de tout type.» Clin d’œil, rien que pour l’emmerder, comme pour y laisser des sous-entendus. Il pouffa un bref soupir avant de reprendre d’un ton neutre, qui se voulait sérieux, explicatif, comme si lui, ça lui paraissait logique « Avoir une autre formation avant, voir un autre genre de terrain ne pourra qu’être un atout pour plus tard. Je n’aurais pas que le point de vue d’Auror, mais un autre à disposition qui pourront aider de bien des manières. Si je veux un jour devenir un des meilleurs, ça me semble une bonne option… et puis, j’aurais des bases plus que sérieuses, ça ne sera pas forcément trois ans.» Il se tut quelques instants avant de reprendre « A vrai dire, j’aimerai bien devenir le meilleur de mon service, avoir un état de service irréprochable, avant d’aller être le meilleur ailleurs. Histoire d’avoir une impression d’accompli.» Etre ambitieux mais d’une manière bien différente de celle dont Alcyone pouvait l’être.

« J’obéis aux ordres de mes supérieurs hiérarchiques,  et s’il y  a une femme dedans et bien soit ! Je ne vois pas quoi en quoi cela est gênant. C’est mieux que de les sous-estimer, non ? » Cette bienveillance qu’elle devine au moins partiellement sincère lui fait de nouveau lever les yeux au ciel, consciente que Warren parvient à la toucher autant que l’inverse en l’emmerdant à sa façon.
Loin de se laisser déstabiliser ou emporter par l’agacement la jeune femme continue de pousser ses questions plus loin encore « Pourquoi ne pas devenir Auror tout de suite ? Tu en as plus que l’âge, de quoi as-tu peur ? Et puis la formation dure 3 ans, n’attends pas d’avoir pris 20kg à cause de ta vie rangée avant de te lancer. » Elle est aussi mauvaise qu’il ne tombe pas dans le panneau et mieux encore, il lui répond sans sourciller « Tu parles en connaissance de cause ? » L’égo d’Alcyone ne tremble pas, son regard accroché à celui de Warren elle ne cache pas le sourire qui étire le coin de ses lèvres.
Une réaction silencieuse qui illustre parfaitement la satisfaction qu’elle ressent à échanger les coups de cette façon avec le cousin de son cher et tendre époux « Ne t’inquiètes pas pour moi, je fais assez d’exercices physiques de tout type. » Le sous-entendu passe dans un clin d’œil, la petite blonde lâche un rire bref mais amusé « Avoir une autre formation avant, voir un autre genre de terrain ne pourra qu’être un atout pour plus tard. Je n’aurais pas que le point de vue d’Auror, mais un autre à disposition qui pourront aider de bien des manières. Si je veux un jour devenir un des meilleurs, ça me semble une bonne option… et puis, j’aurais des bases plus que sérieuses, ça ne sera pas forcément trois ans. » Elle écoute sans rien dire, sans réaction particulière, acceptant en silence ces différences flagrantes entre eux.
Sa logique elle ne la comprend pas vraiment mais quelle importance ? Warren fait bien ce qu’il veut de sa vie « A vrai dire, j’aimerai bien devenir le meilleur de mon service, avoir un état de service irréprochable, avant d’aller être le meilleur ailleurs. Histoire d’avoir une impression d’accompli. » Est-ce qu’il y arrivera ? Peut-être, peut-être pas. En a-t-il seulement réellement envie ?
Ils savent tous que l’ancien Serdaigle n’est pas entièrement des leurs, que s’ils se plient aux règles ça n’est pas par volonté propre mais parce que les moyens de pression sont là. Espèrent-ils qu’il y prendra goût ? Son ambition semble réelle, il a cette étincelle qui éclaire son regard alors qu’il évoque ce plan de carrière.

La jeune femme laisse planer le silence, les bras croisés et la tête légèrement penchée sur le côté comme si elle réfléchissait ou soupesait mentalement la situation et les mots de Warren. L’instant d’après ses paumes claquent l’une contre l’autre et l’immobilité se brise « Et bien mon cher cousin nous verrons qui atteindra le sommet en premier. » Elle a sur les traits un sourire presque enfantin mais la naïveté ne coule pas dans ses veines. La Rafleuse sait pertinemment que leur chemin n’est pas le même, pas plus que leur but. Les hauteurs qu’elle vise sans pour autant les décrire précisément pour le moment sont au-delà de celles de Warren « Pas que je m’ennuie avec toi mais il se fait tard, ça n’est pas une heure raisonnable pour une dame. » Elle arbore de nouveau sa moue boudeuse et fait quelques pas vers lui avant de se dresser sur la pointe des pieds pour déposer un baiser rapide sur sa joue. Un geste presque touchant, contrairement à sa main droite qui vient claquer sur la fesse gauche du jeune homme alors qu’elle le contourne et s’en va en chantonnant jusqu’à disparaitre dans les méandres de l’obscurité des cachots.

▬ FINI POUR MOI ▬

Il avait juste envie de l’emmerder, de la titiller… plus amicalement qu’autre chose d’ailleurs. Il était un peu piquant mais trop, et le ton restant globalement amical, neutre voire amusé – dans le bon sens du terme-. Malgré tout, il y a quelque chose qu’il appréciait chez Alcyone même s’il y a beaucoup de choses qui le débectaient dont sa façon puriste de voir les choses – ou la façon dont elle voyait ses gamins-. Et il avait continué de parler Warren, pour ne pas dire de déblatérer… essayant d’expliquer le pourquoi du comment il préférait attendre d’être Auror. Discussion certainement vaine, il se doutait qu’elle ne comprendrait pas, mais au moins c’était dit. Le silence qu’elle laissait par contre … n’était pas quelque chose qui lui plaisait et il se demandait si elle n’était pas en train de fomenter un plan quelconque dans sa petite tête. Ou un piège. Dangereuse femme qu’elle était, néanmoins il faisait celui qui était toujours détendu. Il n’était pas du genre à oublier cela, qu’elle faisait partie des êtres qu’il ne valait mieux pas contrarier tout comme il n’avait toujours pas envie d’avoir Azalea en ennemie.

Et soudain, les paumes des femmes de la femme ne tardèrent pas à claquer l’une contre l’autre manquant de faire sursauter l’ex serdaigle. Il l’observa tandis qu’elle reprenait la parole. « Et bien mon cher cousin nous verrons qui atteindra le sommet en premier. » Il eut un air léger, essayant de faire comme s’il la prenait au mot, comme s’il y voyait là un genre de compétition alors que pas vraiment. Ce n’était pas du tout la même chose qui allait se passer dans leurs vies, ni les mêmes buts ou conquêtes. « Pas que je m’ennuie avec toi mais il se fait tard, ça n’est pas une heure raisonnable pour une dame. » Nouveau sourire de la part du garçon. Oui, c’était mieux ainsi s’ils se séparaient, et au moins il aurait réussi à tenir la discussion sans faire de gros impairs et ça c’était déjà pas mal. Elle s’était rapprochée de lui, lui déposant un baiser rapide sur la joue mais il fut surpris – un peu- de sentir son autre main claquer son derrière. Pas choqué pour un sou, il se contenta d’un petit « Bonne soirée Alcy’…» Et une fois qu’elle fut bien plus loin et qu’elle ne pouvait probablement pas l’entendre « Pas la peine que je raccompagne la Dame que tu es je suppose ?» Tant mieux, cela éviterait de nouvelles rencontres et discussions qu’il n’avait absolument pas envie de subir. Bientôt, il partit à son tour, espérant ne croiser plus personne pour pouvoir rejoindre son domicile le plus rapidement possible.