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Chill - Enzo & Riley

 :: Autour du monde :: Autres Continents :: — USA
Sam 8 Juil 2023 - 11:04

 5 Janvier 2017


Le silence n’est pas complet. Quelques bruits étouffés percent de la surface. Des rires, des paroles, quelques cris peut être. Mais elle focus ailleurs. Les clapotements de l’eau, son chuintement sur la surface du bateau.. Et puis d’autres bruits, plus profonds. Dans les graves, ils s’étirent et ondulent. Paupières closes, Sovahnn ne voit ni le ciel, ni la coque. Pas même les quelques nuages filasses qui narguent l’océan d’ici. Elle devine le soleil, sent sa chaleur sur sa peau, là où la fraîcheur de l’eau laisse place à la brûlure de ses rayons. Et puis en dessous, un univers complet qu’elle ne percevrait qu’à peine si elle y déposait le regard.
Le grand large fait tanguer en douceur son corps et la berce. Là dessous, au loin, il lui semble entendre les cliquetis d’elle ne sait quoi qui cogne sur autre chose. Les grains de sable ? Trop loin. Les carcasses d’objets ou de bateaux ? Peut être. Trop loin aussi, sans doute.  Peut être juste le bateau - le “leur” - à quelques mètres de là.

En inspirant profondément, Sovahnn sent la ligne de flottaison de son corps s’abaisser puis elle se sent plonger de nouveau en relâchant l’air de ses poumons. Un jeu devenu cyclique tandis que quelques vaguelettes passent sur son ventre et claquent sa joue. L’eau s’infiltre jusqu’entre ses paupières. Ça piquait au début. Ce n’est plus le cas. En douceur, elle remonte, redescend, laisse les pensées venir et repartir sans s’y arrêter. Tout glisse sans un accro. Quel privilège, de pouvoir débrancher ainsi, de partir à l’autre bout de la terre rejoindre cette famille éclatée. Il lui semble ne jamais être véritablement enchaînée où que ce soit, jamais vraiment inféodée à son propre quotidien. Ce n’est pourtant pas la magie qui lui donne cette liberté. C’est les autres. Rien que les autres.

Ce n’est que le sentiment de petites aiguilles sur la peau de son visage et de ses épaules qui la fait réagir. À rester là, elle finira par cramer : le moment vient dont de remonter sur le mont, matelot. Petit mousse, plutôt. Elle ne va pas tarder à la retrouver, sa petite mousse, déjà. Celle qui s’est endormie dans les bras de Takuma, bercée par les flots.
Lorsque Sovahnn s’ébroue et laisse son corps retrouver les profondeurs, les zones jusque là sèches lui font l’impression d’une goulée d’eau glacée. Elle cligne des yeux face à l’étendue bleutée, plisse les paupières, décharge totalement ses poumons et se laisse couler un moment sous la surface. A les ouvrir, Sovahnn ne voit que les lueurs irisées de la surface et l’ombre des profondeurs. Rien à perte de vue. On pourrait croire qu’il y aurait des poissons mais les fonds sont trop bas ici et eux avec. Peut être, si elle plongeait avec des bouteilles. Peut être, surtout, quelque part autour d’Enzo. Mais la silhouette du garçon est nulle part dans le flou de son champ de vision. Peut être est-il remonté sur le bateau, peut être se laisse-t-il flotter quelque part une une planche ou visite-t-il les profondeurs.

Pour l’heure, elle se laisse couler un moment avant de remonter, savourant le crépitement des bulles qui éclatent à ses oreilles.

Il ne lui faut que quelques instants avant de rejoindre l’ombre salutaire du bateau, trouver l’échelle et s’extraire à regret de l’eau fraîche.
Une fois sur le pont, elle laisse couler son regard alentours, essore ses cheveux par dessus bord et s’ébroue pour retrouver la masse trempée de sa crinière. Un instant, Sovahnn laisse ses talons toucher à intervalle régulier le métal de l’échelle en scrutant l’horizon. Pas de potes en vue, alors elle remonte jusqu’à la cabine où elle trouve sa fille et Takuma qui n’ont pas bougé d’un pouce. Ou plus exactement, si, le crâne de l’ancien Serdaigle ballotte de droite à gauche au gré des vagues et des soubresauts de son corps endormi. Calé sur la couchette des gras, le dos contre l’habitacle, il a le torse qui se soulève à rythme régulier et la gamine bloquée contre lui. Non loin, il y a pourtant de quoi sécuriser l’enfant pour la poser et lui permettre de descendre. Un peu plus tôt, ils étaient là tous les quatre, à discuter, la gamine passant de bras en bras au rythme de ses demandes. D’une manière un peu absurde, c’est contre Takuma qu’elle a fini par s’endormir, ignorant les quelques cadavres de bouteille abandonnés là dont leurs jumelles trônent en haut. Sans doute sait-elle qu’il y en a trois autres qui ne tarderont pas à rejoindre l’eau. Ou est-ce un parfait hasard.

Dans tous les cas, les deux endormis ne sont pas seuls. Sovahnn n’est pas la seule nageuse aux cheveux encore trempés à avoir rejoint la cabine pour vérifier que tout va bien. Un petit sourire en coin, Riley agace l’oreille du tatoué avec l’un des jouets de la petite. A peine Takuma réagit-il, levant mollement une main pour repousser la chatouille intrusive et dans un ricanement silencieux, les deux jeunes femmes échangent regards et gestuelles mutiques.  
Sovahnn redresse un doigt, chope un chapeau abandonné là, le dépose en douceur sur le crâne de leur ami et se redresse avec un air satisfait.

Quelques autres conneries d’ados plus tard, un shooting photo passé et la voilà de retour sur le pont, casquette sur le crâne, un t-shirt pour ne pas flamber, à s’asseoir en tailleur pour observer l’eau.

Il ne faudra pas longtemps pour que Riley la rejoigne, qu’elles discutent un peu, se chamaillent, et que Riley finisse - plus ou moins volontairement - à la flotte. Une menace balancée en jetant de la flotte vers elle et la jeune femme disparaît sous les rires de son amie.
Laissée seule, Sovahnn inspire profondément dans un large sourire. Lorsqu’Enzo apparaît, elle laisse ses pieds ballotter par dessus bord, le poids du corps en arrière, sur ses bras tendus. Le regard vers les flots.
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Sovahnn Dawn Lockwood
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Sovahnn Dawn Lockwood
Mer 12 Juil 2023 - 12:41




Samedi 7 Janvier 2016
Au large de Ventura, Californie
Santa Cruz, Channels Islands Archipel

Ça y est, c’est fait, plus qu’à croiser les doigts maintenant puisque ça n’est plus entre mes mains. En toute franchise j’ai pas envie de me prendre la tête avec ça, d’extrapoler, de penser au pire ni au meilleur. J’ai donné tout ce que j’avais y compris en « sacrifiant » une partie des vacances à réviser alors même que je me trouvais en famille ou à prendre le large avec Will et les chiens entre les montagnes enneigées du Colorado et l’eau claire de la Mer de Cortez plus au Sud. Pauvre petit gosse de riche qui se baladait à Hawaï y a même pas un mois de ça … C’est indécent, j’en ai conscience. Oui la vie est belle, facile par certaines aspects, j’ai arrêté de culpabiliser pour ça. Si je me suis planté aux exams alors soit, pour ça aussi j’ai arrêté de culpabiliser mais paraît que ça sert à rien de pleurer avant d’avoir mal. Qui sait, sur un malentendu … je choperai peut être un peu plus de confiance en moi.
Aujourd’hui je débranche, tranquille dans l’âme comme le corps malgré les fourmillements que je ressens jusque dans le bout des doigts quand je pense à ce qui m’attend pour le reste du mois. Des sorties en mer, enfin, le terrain qui m’a beaucoup trop manqué ces dernières semaines. Est ce que j’envisage un truc pour mon anniversaire ? J’en sais rien. 20 ans. Je crois que je réalise pas vraiment encore, surtout ça serait pas mal de simplement vivre l’instant présent.

Début d’après midi, j’me souviens même plus vraiment depuis quand je me suis éloigné d’Ohana débout sur le paddle. Santa Cruz expose sa roche volcanique qui lui donne des airs de Galápagos, depuis que j’ai emménagé en Californie c’est devenu l’un de mes spots préféré. Pour naviguer, pour plonger, pour observer, l’écosystème et la biodiversité ici sont fous. Les éclats de rire de mes amis ont laissé place au crash des vagues contre les rochers, ici pas de lion de mer ils sont plus loin. Non, j’allais pas stopper le bateau sur le terrain de chasse d’un des plus gros prédateurs des océans même si j’peux pas m’empêcher de scruter sous la surface à la recherche d’une ombre mouvante.

Quelques poissons, des raies qui se dérobent, avec un peu de chance on apercevra le souffle d’une baleine et peut être qu’un banc de dauphin viendra jouer dans l’étrave quand on se remettra en mouvement. Pour le moment je me laisse flotter, allongé sur la planche épaisse, un genou plié et les mains croisées derrière la tête. A deux doigts de m’endormir bercé, à deux doigts de dériver plus loin encore c’est une possibilité qui devrait sans doute m’inquiéter. Pas vraiment étonnant de se dire que ça n’est pas le cas quand on me connaît un minimum, entre l’inconscience et la confiance.
J’pense à rien, à personne, pas même à cette nouvelle année qui démarre. Aucune bonne résolution, des projets oui mais aucune attente particulière, juste l’envie de prendre les jours les uns après les autres. J’ai pris de la distance c’est vrai, parfois ça me serre le cœur et la gorge mais ça s’est profilé en douceur je crois. Je n’oublie pas l’ombre qui plane sur les Lycans dont certains sont mes amis mais ce que j’ai de plus précieux doit passer avant le reste c’est ainsi. D’ailleurs je crois que je m’inclus dans cette réflexion, une espèce de trip de bienveillance envers soi même que je tourne en dérision pour pas y attacher trop d’importance.

Ω

« C’est le moment où j’vous rappelle que les mouvements sur et dans l’eau c’est ça qui attire les requins ? » Sourire en coin, l’eau qui ruisselle encore sur la peau et mon short de bain alors que je viens de remonter à bord, je rejoins Sovahnn assise au bord les jambes dans le vide. J’ai entendu les rires, l’éclat, l’eau qui éclabousse sous le poids d’un corps.
Pas de Riley à l’horizon, probablement déjà en train de nager sous la coque pour remonter de l’autre côté. Pas de trace de Takuma non plus mais je le sais endormi avec Liya dans la cabine. Pas de Mateo ni de Will, pas de Tim, pas de Wax ou Einstein non plus. Juste nous quatre. Nous cinq « Et qu’on a une des plus grosses populations de Grand Blanc ici. » Des infos balancées avec nonchalance malgré la véracité de mes propos et les risques bien réels.

On.

L’appartenance.

Un peu plus de six mois que j’ai débarqué en Californie à plein temps et forcé de constater qu’elle m’a autant adopté que l’inverse. J’ai ce truc étrange qui se manifeste parfois, une sorte de rejet, comme une forme de culpabilité vis à vis de l’Australie alors que je construis ma vie ailleurs. L’attachement est profond, les souvenirs d’enfance ancrés dans mes veines, rien n’effacera jamais tout ça ni même le sang qui coule dans mes veines. Celui de mes parents. Vivre ici, m’y épanouir, ça n’y change rien. Ça n’enlève rien.

T’es trop sensible garçon … Non. On n’est jamais trop sensible. Ces choses là ont de l’importance pour moi, qui ça dérange ?

Une main accrochée à la rambarde j’abaisse mon corps et passe mes jambes en dessous jusqu’à adopter la même posture qu’elle, ma cuisse gauche collée contre sa droite.

« T’es bonne. »

Yeux clos, le visage tourné vers le soleil, un demi sourire à peine contenu.
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Enzo S. Ryans
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Enzo S. Ryans
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Enzo S. Ryans
Mer 12 Juil 2023 - 17:50

 5 Janvier 2017


Les flots sont calmes et captivent les sens. En partant, j’ai vu l’alignement des maisons aux façades colorées et toits pointus, les églises blanches aux alcôves arrondies, les plages plates au sable noir ou les falaises à la roche poreuse. J’ai écouté Enzo parler, suivi du regard son doigt, posé le regard sur la faune locale. Celle que je ne voit que par ses yeux, que je n’apprend que par son savoir. Alors un sourire doux s’étire quand j’entends sa voix s’élever après que les clapotis de l’eau m’aient fait deviner que sa grande carcasse a rejoint l’échelle du bateau.

« C’est le moment où j’vous rappelle que les mouvements sur et dans l’eau c’est ça qui attire les requins ? » A vrai dire, il faut sans doute effectivement nous le rappeler tant on pourrait vite tout oublier ici. Les grands blancs, requins sombres, chauve-souris, requin ange et requin léopard : voilà ce que j’ai retenu. Pas besoin de tourner le regard pour savoir qu’il sourit. C’est son domaine, pas qu’il nous en abreuve mais en six mois, on a le temps d’apprendre. Surtout quand on nous rappelle qu’effectivement, ce genre de petites blagues pourrait avoir un impact. J’ai du mal à me représenter. Je sais. L’habitude de grandir dans le chaos, de laisser le danger glisser, de le laisser venir et repartir. On deale avec. Ici, c’est différent. Ce qui peut être un danger, c’est surtout les habitants du coin, on est chez eux. Pas de raison que ça se passe mal et si c’est le cas, on avisera. On a un radar avec nous, aux sens affûtés et aux connaissances vives. Il me rejoint en poursuivant avec ce petit ton tout à la fois doux et moqueur que je lui connais si bien.  « Et qu’on a une des plus grosses populations de Grand Blanc ici. »

“On”. Je souris, ne dis rien et lève seulement un regard amusé pour le poser vers lui. La fraîcheur des gouttes qui tombent de son corps pourraient me faire râler, plus encore quand la brise souffle doucement sur les eaux du large. Je devrais avoir froid, on devrait tous. C’est pas le cas. Il n’y a que le plaisir serein d’une journée ensoleillée, le goût du sel sur les lèvres, la poitrine qui se gonfle d’un souffle de contentement lorsqu’il s’appuie sur la rambarde pour s’asseoir à mes côtés.

Il prend place et lâche un : « T’es bonne. » qui brise la sereine accalmie par un rire soudain qui claque sous mes côtes et rejoint le bruit des vagues qui lèchent la coque.
“Toi aussi t’es bonne !” Ma main claque sur ta cuisse, en frappe l’eau salée qui ruisselle et éclate sur ma peau. La tienne est presque fraîche, te connaissant. Abaissée par la température de l’eau.

“Je sais que leur nombre dans la baie est en augmentation constante ces dernières années. Qu’ils descendent un peu plus bas et au Mexique pendant l’hiver et qu’il y aura une recrudescence de jeunes en avril. T’as vu je t’écoute ! Et je sais même qu’il y a une étude en ce moment qui tendrait à penser que la couleur de la peau des grands blancs changerait pour tromper ses proies…” Un grand sourire passe sur mon visage, je soulève les sourcils, me la ramène allègrement. “C’était sur la table du salon.” Quand j’y ai tapé ma meilleure sieste.

“C’est vrai, j’suis bonasse ?” regard et sourire en coin, petit jeu de sourcils. L’amusement dans mes rétines crépite et aucune envie de me prendre au sérieux ne pointe dans mon regard clair. Ça cache d’autres trucs, tu le sais, je le sais. C’est juste mieux abordé sous cette forme-là. “C’est la vue ça, ça filerait la sexytude à n’importe qui…”

Rien de très premier degré dans tout ça. Je songe à tes exams, je songe à des tas de trucs en vérité, mais comme dans l’eau, tout ça se disloque au gré de la houle sans que je m’y attache le moins du monde. Il y a quelque chose ici, qui permet à tout de mieux glisser et je me demande si ça te fait le même effet. Si ça joue j’y vivre ou si c’est un effet du bateau, de l’eau, du large.

“…Même aux squals.” Ya pas plus sexy.

Un sourire et je savoure le soleil et la brise. A la maison, il flotte. Je sais, j’ai vérifié sur mon téléphone ce matin. Alors ouais, il est bon ce grand écart. Ça donne toujours des airs de vacances, un goût de liberté et la musique enjouée des potes qui passent du temps ensembles après les fêtes.
Pas qu’on ait passé les fêtes séparés cela dit. L’un n’empêche pas l’autre. Jamais.

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Sovahnn Dawn Lockwood
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Sovahnn Dawn Lockwood
Lun 17 Juil 2023 - 20:11
« Toi aussi t’es bonne ! » J’en attendais pas moins, même chose pour sa paume qui vient claquer ma cuisse et me fait éclater de rire. Presque le geste plus que les mots ou bien la combinaison des deux « Merci. » Quand même, j’ai été bien élevé et mon sourire de p’tit con atteste de tout ce qui cavale sous la surface de ma peau plus fraîche que d’habitude. On est bien là, éloignés du continent, des autres, du reste. Juste l’océan, les îles a proximité, le soleil d’hiver et le roulis de l’eau sur la coque de Ohana.

« Je sais que leur nombre dans la baie est en augmentation constante ces dernières années. Qu’ils descendent un peu plus bas et au Mexique pendant l’hiver et qu’il y aura une recrudescence de jeunes en avril. T’as vu je t’écoute ! Et je sais même qu’il y a une étude en ce moment qui tendrait à penser que la couleur de la peau des grands blancs changerait pour tromper ses proies… » Plus elle récite sa leçon plus le rictus sur mes lèvres passe de la bouche pincée au sourire, entre un semblant d’admiration et de l’amusement. Faut dire que je les bassine tellement avec ça et c’est pas près de s’arranger. C’était déjà le cas avant que je trouve ce taf, c’est encore pire depuis que j’y passe mes journées et que je côtoie les requins de plus en plus fréquemment que ce soit dans le cadre pro ou perso. Parce que oui, ils sont partout ici, au moins 34 espèces à flirter avec les côtes Californiennes même si c’est souvent les mêmes qu’on retrouve. Plus de 500 dans le monde ! J’en aurai jamais fait le tour et c’est devenu un tel ancrage pour moi que je m’y plonge parfois comme si plus rien d’autre n’existait. Y compris ma famille qui m’attend pour bouger, manger, se coucher … J’admets, ça arrive que je perde le fil du temps qui passe mais j’suis bien trop mignon pour qu’on m’en veuille. Pire, j’suis bonne, c’est elle qui l’a dit.

Son sourire a elle devient l’expression directe et évidente de sa connerie, je sais bien que tout ça elle l’a pas sorti de sa tête comme si ça la passionnait autant que moi. C’est comme si je commençais à lui faire la liste de tous les joueurs de Quidditch pro – coucou Casey « C’était sur la table du salon. » Je lève les yeux au ciel « Comme si c’était mon genre de laisser traîner mes 56 000 revues et bouquins sur le sujet. » Totalement.
En même temps faut admettre que c’est ce qui rempli en majorité les étagères, tiroirs et autre bibliothèque de mon côté mais ça va, j’suis pas monomaniaque. L’autre moitié c’est pour le surf … Je m’intéresse à pleins de choses mais on a tous un truc qui nous passionne plus que le reste, pas besoin d’en faire une dissertation « C’est vrai, j’suis bonasse ? » Cette fois c’est la tendresse qui se manifeste même si je ne le montre pas. Elle sait, je sais, ça fait partie de ces sujets pour lesquels on n’a pas besoin de se parler pour se comprendre. On l’a fait une fois, peut être deux, le reste devient intuitif quand vous faites suffisamment attention à l’autre et que vous êtes connectés comme on l’est tous les deux. Ma créatrice citerai bien Aya Nakamura en te disant que t’es la plus bonne de mes copines mais ce chef d’œuvre n’est pas encore sorti. J’espère que tu l’as dans la tête, c’est cadeau, en attendant moi je hoche la tête pour confirmer.

Elle est belle ma Soso, c’est pas parce que notre lien est rapidement devenu platonique que j’ai perdu la vue et bien sûr tout ça c’est subjectif mais quand je la regarde je vois surtout l’étincelle de vie dans ses yeux et pour moi c’est ça qui la fait sortir du lot. Ses cheveux en pétard beaucoup trop long, son sourire, sa façon de voir la vie et les autres. Mais je sais aussi ce que ça fait d’avoir envie qu’on vous regarde autrement, avec désir, pas juste pour ce qu’on exprime ou ce qu’on a à l’intérieur mais parce que les courbes du corps provoquent quelque chose de purement physique.

« C’est la vue ça, ça filerait la sexytude à n’importe qui… » Tu m’étonnes. Pourquoi j’suis venu m’installer ici d’après toi ? Parce que le bleu de l’océan se reflète dans celui des yeux de celui qui fait battre mon cœur pardi ! C’est surtout lui qui s’est dit que l’effet poster avec la vue + le mec qui se balade à moitié à poil la majorité du temps c’était pas mal. Rien de tout ça n’est sérieux, ou presque « …Même aux squals. » Je bats des jambes dans le vide, la tête penchée en arrière, les yeux clos, à deux doigts de ronronner de tranquillité « Surtout aux squales. » Cette conversation n’a aucun sens.
Le calme revient, le silence s’installe quelques secondes

« Il te le dit pas assez que t’es bonne, Captain Sushis ? » Oui, on est passé de 911 à ça, je sais pas d’où me vient ce truc de filer des surnoms en permanence et à quasiment tout le monde. Même si je me moque – parce que oui c’est le cas, soyons honnête – je crois que c’est aussi une preuve que les personnes concernés ont suffisamment d’importance à mes yeux d’une manière ou d’une autre pour que j’en arrive à ça. Une marque d’affection … ou tout l’inverse. Ici c’est moqueur oui mais ça n’est pas fait méchamment. Naveen ne fait pas vraiment partie de mon quotidien et si on y pense ça aurait presque un côté étrange mais c’est le mec que ma meilleure amie a choisi « Comment ça va vous deux ? » Je me rends compte qu’on en parle peu, aussi. Comme s’il n’était pas vraiment intégré dans ce qu’on partage à savoir la quasi totalité de nos vies respectives.

Oui, j’ai conscience de frapper à une porte qu’elle n’a peut être pas envie d’ouvrir mais on se connaît suffisamment tous les deux pour savoir que c’est pas grave si elle me la claque au visage parce qu’elle n’a pas envie d’en parler.
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Enzo S. Ryans
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Enzo S. Ryans
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Enzo S. Ryans
Sam 29 Juil 2023 - 2:20

 5 Janvier 2017


Lorsque la brise passe sur sa peau, elle se charge de la fraîcheur des embruns. Pas un frisson chez la petite blonde. Ni la température de l’eau, ni celle de l’air ne suffisent à amener son corps brûlant d’aise à autre chose qu’un contentement paisible.
Qu’importe l’hiver. Les températures flirtent avec le zéro dans le Nord de l’Ecosse. L’humidité et le vent qui s’additionnent à l’obscurité ambiante tranchent sans conteste avec la luminosité et la chaleur pourtant toute relative de la Californie. Elle bouillonne de l’intérieur, comme lorsque ses embardées l’amènent à flirter avec les nuages.
L’électricité joyeuse grésille dans ses prunelles quand elle en vient à réciter tout à la fois les informations intégrées ici et là par les discours d’Enzo et celles glanées dans un magasine abandonné sur la table le matin même.

« Comme si c’était mon genre de laisser traîner mes 56 000 revues et bouquins sur le sujet. »
“Bah non, pas l’genre…” Un sourire en coin, le regard moqueur lâché de biais, elle esquisse un rire qui se perd dans les vaguelettes qui lèchent la carlingue.

Rien de plus précieux que ces moments, quand les ennuis du quotidien semblent perdus au delà de l’eau, que les rayons du soleil frôlent les îles au loin et s’éclatent en diamants sur l’océan.

Les paroles échangées deviennent incohérentes au possible entre les sourires de connivences des deux jeunes gens. Pourtant le sens est là, à défier la logique comme une vieille ennemie qu’on aime faire tourner en bourrique. Les rires éclatent, les squales deviennent sirènes - non, Sovahnn ne connaît pas la vraie gueule des sirènes, laissez-la dans son ignorance - et la mer absorbe le silence par rouleaux d’écumes.

« Il te le dit pas assez que t’es bonne, Captain Sushis ? » Et puis le rire reprend, directement échappé de par sous le plexus, Sovahnn se penche en avant et éclate sous la mention “captain sushi”. De quoi attraper la barre de métal cirée par le sel de l’eau et s’y accrocher comme si cette dernière pouvait l’empêcher de sombrer dans son fou-rire soudain. Mélange entre la notion d’être bonne et l’imagerie de bâtonnets de poisson congelé, le tout associé à l’air parfaitement incrédule d’un Naveen que la blague prend de court et la voilà à apaiser son rire d’un souffle retenu. Les épaules toujours secouée par l’amusement sous-jacent.
“Moins que toi..! ” Un regard en coin et l’humour au quarante-douzième degré.

Et puis, quand l’ensemble se calme, la question qu’elle pressent passe dans les embruns, plus sérieuse.
« Comment ça va vous deux ? »
Le fait est qu’ils en parlent peu. Quelques fois au début, quelques infos glissées comme ça ici et là, surtout par nécessité, jamais… jamais “juste comme ça”, pour le plaisir, parce qu’elle l’inclut, parce que l’évidence est là.
Alors si une évidence passe, elle se trouve dans la grimace que la jeune femme trace sur ses traits en posant le front sur la rambarde, le regard passé sous son bras pour fixer son meilleur ami quelques secondes…

“Ça… va ?” … et enfouir son visage dans son bras un instant avant de se redresser. “Ceci était … j’allais dire ‘un odieux mensonge’, mais non pas à ce point. ‘Un odieux déni’ plus exactement. Je l’aime bien. Vraiment.” Les jambes ramenées en tailleurs, les poignets passés entre ses chevilles pour tendre les bras devant elle, la jeune femme hausse des épaules et laisse le vent s’infiltrer dans ses cheveux qui gouttent encore parfois. Quelques mèches s’envolent pourtant, déjà sèches dans la masse encore humide. “.. Et en même temps c’est chelou. On va pas se le cacher, factuellement il ‘ya pas grand chose qui nous rapproche.” Une grimace passe sur son visage, plus comique que peinée, mais le fond du propos reste sérieux. “Et on n’a pas grand chose à se dire. Ou en tout cas, moi j’ai pas grand chose à lui dire. Et lui… bah il tourne un peu en rond. Le boulot. Sa famille un peu, mais il me confie assez peu de choses finalement. J'en sais assez peu sur sa sœur, par exemple tu vois… et j’peux difficilement lui en vouloir parce que côté inclusion… j’suis largement la pire des deux.”

Nouvelle grimace et Sovahnn passe un bras autour de la rambarde, pivote tout son corps et adosse une épaule contre le métal. La mer à gauche, Enzo face à elle, elle poursuit. “Je veux pas spécialement l’exclure… Mais j’ai l’impression qu’on vit sur deux planètes séparées. Et l’inclure sur la mienne, ça veut dire.. Aborder un bordel de sujets que j’arrive déjà pas à balayer avec ma propre famille. Et puis ça admettrait de le vouloir. Et je suis ni sûre de vouloir me définir à travers tout ce qu’on vit, j’voudrais pouvoir y être un peu étrangère sans que ça pèse, tu vois ? Ni .. Vraiment certaine de ce que je raconte parce que … esquiver sans arrêt plein de trucs avec lui, c’est chiant et ça rend le truc très… artificiel. Tu vois ce que je veux dire ou je rame intégralement ? Ce qui est pas complètement dénué de sens dans un bateau tu me diras..” Quoi que vu le navire en question, elle n’irait pas bien loin à tenter de ramer.
“ça rend le truc très bizarre. Ou alors même sans ça, ça le serait quand même et on est juste trop différent. Mais dans tous les cas c'est un peu..." Un jeu de main agitées devant elle, comme une balance mal équilibrée, un swaffle qu'on passerait d'une paume à l'autre. "C'est pas super fluide quoi." L'une très impulsive, en début de sa vie, toujours assoiffée de nouvelles choses. L'autre bien plus posé, inquiet par la nouveauté, déjà lesté de deuils irréparables.

Dans une nouvelle grimace, la jeune femme comprends que ces mots macéraient en silence depuis un sacré moment.

"Et pourtant je l'aime bien." J'te jure !

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Sovahnn Dawn Lockwood
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Sovahnn Dawn Lockwood
Mer 9 Aoû 2023 - 18:31
« Ça… va ? » J’peux juste la regarder se planquer le visage, y deviner son sourire, lâcher un rire franc « Ceci était … j’allais dire ‘un odieux mensonge’, mais non pas à ce point. ‘Un odieux déni’ plus exactement. Je l’aime bien. Vraiment. » Nous y voilà, sur un terrain qu’on a rarement abordé jusqu’ici c’est vrai. Ça ne s’est pas présenté, si je ne l’ai pas assez provoqué ça n’avait rien de volontaire mais je crois qu’on est suffisamment ouverts l’un envers l’autre pour se parler de tout. Si elle avait eu besoin qu’on se pose pour discuter de ce genre de sujet plus tôt elle me l’aurait fait savoir, c’est ce que je m’imagine en tout cas.
Les mimiques, les grimaces, le corps qui bouge, se replace, la dérision … A travers tout ça le sujet reste sérieux. Naveen est dans sa vie depuis quelques mois maintenant, suffisamment de temps pour y avoir pris une place relativement importante. Factuellement elle façonne ses journées et ses semaines en tenant compte de lui, en l’incluant, alors oui il est là. Et pas une seconde je ne doute du fait qu’elle l’aime bien.

Mais dire que je ne capte pas ce qui cloche serait mentir, malgré tout ça « .. Et en même temps c’est chelou. On va pas se le cacher, factuellement il ‘ya pas grand chose qui nous rapproche. » Hochement de tête sur le côté, les lèvres pincées de l’autre comme pour acquiescer. Je ne le connais pas suffisamment pour affirmer quoi que ce soit, croisé une seule fois le peu que je sais de lui vient de ce que Sovahnn a pu me raconter au détour d’une conversation. Difficile alors de me peindre un portrait exact de la personne qu’il est mais je la connais elle. Presque par cœur, le presque étant là par simple humilité « Et on n’a pas grand chose à se dire. Ou en tout cas, moi j’ai pas grand chose à lui dire. Et lui… bah il tourne un peu en rond. Le boulot. Sa famille un peu, mais il me confie assez peu de choses finalement. J'en sais assez peu sur sa sœur, par exemple tu vois… et j’peux difficilement lui en vouloir parce que côté inclusion… j’suis largement la pire des deux. » Parce que t’as pas le choix. C’est la première réflexion que je me fais en entendant ses mots puisque la Magie est un obstacle évident. On aime faire comme si ça n’était pas le cas, jusqu’à se retrouver confronté à un mur qu’on ne peut pas franchir sans révéler des choses censées rester secrètes. Pas pour faire plaisir au Gouvernement quel qu’il soit mais pour se protéger soi même et les gens qu’on aime tout simplement. Voilà comment on se retrouve à déformer la vérité pour l’adapter, à transformer le quidditch en foot, à mentir sur l’endroit où l’on vit ou celui ou on va squatter plus que régulièrement parce que ça n’aurait aucun sens pour quelqu’un qui ne le vit pas. Comment être à Londres le matin et à Los Angeles ou Melbourne dans l’après midi ?
Mais lui, c’est quoi son excuse ? Pas que je me méfie ni même que je porte le moindre jugement, je suis simplement curieux de savoir pourquoi lui aussi reste muet sur certains aspects de sa vie.

Elle, elle a le corps qui bouge encore et j’ai cette impression qu’on vient d’ouvrir la Boite de Pandore. Ma position ne change pas, les jambes toujours à pendre dans le vide et la plante des pieds parfois caressée par une éclaboussure, les bras tendus en arrière pour maintenir le haut de mon corps à moitié droit. Les yeux plissés à cause du soleil sans trop savoir ce que j’ai foutu de mes lunettes et les cheveux qui sèchent déjà au vent. La peau qui frissonne, plus aucune goutte sur l’épiderme à présent. Mon attention, elle est toute aux confidences de ma meilleure amie « Je veux pas spécialement l’exclure… Mais j’ai l’impression qu’on vit sur deux planètes séparées. Et l’inclure sur la mienne, ça veut dire.. Aborder un bordel de sujets que j’arrive déjà pas à balayer avec ma propre famille. Et puis ça admettrait de le vouloir. Et je suis ni sûre de vouloir me définir à travers tout ce qu’on vit, j’voudrais pouvoir y être un peu étrangère sans que ça pèse, tu vois ? Ni .. Vraiment certaine de ce que je raconte parce que … esquiver sans arrêt plein de trucs avec lui, c’est chiant et ça rend le truc très… artificiel. Tu vois ce que je veux dire ou je rame intégralement ? Ce qui est pas complètement dénué de sens dans un bateau tu me diras.. » Le rire qui m’échappe est bref alors que je me redresse légèrement et ramène mes jambes sur le bateau pour m’asseoir face à elle. Une jambe repliée sur le pont, l’autre pliée jusqu’à poser mon menton sur le haut de mon genou « Je vois. » Parce que je l’ai ressenti moi aussi et je crois que ça nous a tous effleuré à un moment, non ? Ce besoin d’être non pas quelqu’un d’autre mais … Presque. Laisser la lourdeur derrière nous, se voir à travers un regard vierge de tous ces drames. N’être que soi même, délesté du reste, se réinventer peut être. Avancer, c’est tout. Explorer, devenir, vivre « Ça rend le truc très bizarre. Ou alors même sans ça, ça le serait quand même et on est juste trop différent. Mais dans tous les cas c'est un peu… C'est pas super fluide quoi. » Cette fois c’est moi qui grimace, une sorte de rictus de compassion ... « Et pourtant je l'aime bien. » … qui redevient sourire en réaction directe à ses mots et surtout son intonation.

De ça je ne doute pas et si j’ouvre la bouche quelqu’un me coupe l’herbe sous le pied « Mais tu t’fais chier. » Riley, nous surplombant de toute sa hauteur une serviette entre les mains qu’elle presse contre ses cheveux trempés. Je commence à m’habituer à la longueur de ses jambes à force de la voir se balader autour de ma piscine, ça m’aura valu un sourcil arqué de la part de son mari et un autre de la part du mien « Bah quoi ? » Son regard dans le mien elle écarte les bras et mes yeux vont d’elle à Sovahnn avant de revenir s’ancrer dans le vert des siens « J’aurai pas dit ça comme ça. » Avec un peu plus de tact, peut être, mais pas de méprise la situation reste sereine et même amusée alors qu’elle se penche pour me faire une révérence « Pardon Monsieur Politiquement Correct avec ses années d’expérience saine. » C’est son hurlement qui perce le calme environnant quand je la chope par les jambes et la balance en travers mes épaules en me relevant. La serviette tombe sur le pont en bois, en quelques pas j’atteins l’arrière du bateau et la balance à mon tour à la flotte « Parles-en à mon ex. » Et ça, c’est balancé alors que je relève l’échelle histoire d’être sûr qu’elle galère bien à remonter « Ryans ! » Le sourire du p’tit con satisfait est flagrant quand je reviens m’asseoir face à Sovahnn « Si avec ça Lyia dort toujours ... Concernant Takuma j’ai pas trop de doute par contre. » Vu comme il avait l’air d’être parti. Et tant mieux, je sais qu’ici c’est une safe place pour pas mal de monde alors qu’il en profite si c’est de ça dont il a besoin.

« C’est compliqué de se lier vraiment avec quelqu’un a qui on ne peut pas tout dire. » Pas que j’en ai déjà fait l’expérience, à vrai dire. Kyle a su tout de suite que j’étais sorcier et ma lycanthropie n’a pas longtemps été un secret pour lui, même chose pour Will, qu’est ce que j’aurai pu cacher d’autre ? Rien ne me vient à l’esprit « Peut être qu’il est dans la même situation pour une raison ou une autre. » Et s’il était sorcier lui aussi ? Ou alors il est « juste » extrêmement timide, réservé, pas à l’aise avec son passé … Des raisons il peut y en avoir tellement au fond.

Haussement d’épaules, je la regarde et ça me vient comme ça dans un rire bref qui passe comme un souffle « J’vais pas te mentir c’est pas vraiment le genre de mec avec qui je t’aurai imaginé. Il a l’air très posé et toi … T’es toi. » Tu vois Riley, c’est comme ça qu’on formule les choses quand on essaie de ne pas arriver comme un char d’assaut.
Et ce « t’es toi » il est blindé d’affection, de tout ce que j’aime chez elle et qui pourrait en épuiser certains elle en a totalement conscience. Moi je trouve que c’est ce qu’il y a de plus beaux chez elle, toute cette vie qui déborde. Sovahnn elle ne triche pas, elle ne ment pas, alors quand elle doit cacher qui elle est comment est ce qu’elle peut vraiment être heureuse ? Ça me serre un peu le cœur de me faire cette réflexion, un truc pas trop assumé sans doute « Mais d’un autre côté ça peut aussi être un équilibre. » Deux entités totalement opposés qui se complètent ça peut fonctionner aussi et je crois qu’il y a un peu de ça entre Will et moi. Vrai qu’on est sans doute devenus un peu trop sérieux ces derniers mois et ce par la force des choses mais je sais qu’il aime mon côté gamin comme son côté tranquille m’apaise « Tu le lui as dit que ça te perturbait qu’il ne te parle pas un peu plus de lui ? » Dans l’eau ça râle, je garde un œil et une oreille là dessus histoire de ne pas signer mon arrêt de mort si en rentrant je dois annoncer à Mateo que sa femme s’est noyée.
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Enzo S. Ryans
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Enzo S. Ryans
Jeu 10 Aoû 2023 - 13:47

 5 Janvier 2017


S’il y a l’évocation d’un déni, c’est que Sovahnn esquive le sujet. C’est bon parfois, de simplement se laisser couler, se laisser porter dans un truc qu’on sait mal-abouti, un peu bancale, mais agréable malgré tout. C’est bon de se dire que le souci, c’est ça. Rien de plus. Ça pourrait être un drame pour d’autres, un truc compliqué à gérer, qui vous bouffe le quotidien et hante les conversations avec les copains. Mais ce n’est pas le cas pour elle. Il y a tellement pire, tellement plus atroce à gérer que ce simple fait un peu idiot : ils sont mal-assortis. C’est vrai. Et c’est pas un drame. Ça se passe bien, ils en profitent : quel mal à ça ? Le truc c’est que si son curseur est à un certain niveau, Sovahnn sait très bien qu’il n’en est pas de même pour les autres. Et Naveen, lui, est abîmé sur le plan personnel. Elle évite de laisser sa fille entrer dans cette relation, tente d’esquiver le fantôme de celle du secouriste. Mais il n’empêche : c’est là. Et peut être cela joue-t-il dans ce sentiment obscure qui l’habite malgré tout lorsqu’ils se voient.
Elle a toujours été ainsi, à vivre les drames comme le bon, sans jamais faire de compromis sur ce que réserve la vie. Ce n’est pas parce qu’il y a des creux aux vagues que la remontée n’en sera pas plus belle. C’est avec sincérité qu’elle existe, avec lâcher prise qu’elle accepte les coups durs et s’en charge pour se sentir plus vive encore. Naveen est grand et fait ses choix. Dire qu’il n’a pas vécu l’horreur serait absurde. Mais il n’a pas vécu… l’incessant renouvellement des épreuves. Pour Sovahnn et ses proches, rien ne s’est jamais vraiment arrêté. La fréquence des chocs s’est maintenue. Aggravée par moment, apaisée à d’autres, tantôt le centre de l’impact, tantôt victime des secousses mais systématiquement en attente des récidives. Ils le savent, font avec, sourient malgré tout. Mais oui, ça enclenche des mécanismes de défense et parmi ceux-là, il y a ça. Rire joyeusement d’un sujet qui, pour d’autres, serait un vrai débat de fond. Pas que ça ne le soit pas, simplement ça ne mérite pas de mal-être. C’est là, ça vit, ça se décortique avec les amis et ça se prend au sérieux, mais dans le fond, pardon, mais ça n’est pas grave. Quand t’enchaîne les deuils, quand tu connais l’horreur derrière la distance et le calme, quand t’attends tous les jours une mauvaise nouvelle et que tu sais ce que chacun ici a traversé : ouais, une relation un peu bancale : c’est pas grave.

C’est aussi simple et injuste que ça.

Et là encore : c’est pas grave.

« Mais tu t’fais chier. » La réponse vient la surprendre et force Sovahnn à se retourner, à moitié tordue, les jambes toujours croisées mais un bras en arrière et l’autre sur la rambarde, le tout se donnant l’impression d’un chat qui a vu une mouche. Sovahnn suit le mouvement jusqu’à retrouver une position plus habituelle, un petit rire dans la gorge et un bras pour se protéger du soleil tandis que par instant, quelques gouttes l’atteignent, droit tombées des cheveux de la brune. « Bah quoi ? » Les regards passent des uns aux autres et la principale intéressée, celle qui pourrait mal le prendre, étouffe un rire sous cap. « J’aurai pas dit ça comme ça. » « Pardon Monsieur Politiquement Correct avec ses années d’expérience saine. » Rire qui devient plus franc et éclate carrément entre la révérence de la première et la réponse du second. Les longues jambes de la jeune femme reculent quand le sorcier se lève et la chope pour la foutre à l’eau. Les éclats de rire se mêlent à ceux des vagues et Sovahnn se redresse sur les genoux pour voir son amie émerger de sous les eaux. « Parles-en à mon ex. » Qu’il ajoute en virant l’échelle pour l’empêcher de remonter, comme le petit con qu’il est. « Ryans ! » ça gueule, bien sûr, tout en légèreté et en effronterie.
Un après midi comme un autre, donc, et ce qu’il leur faut à tous pour recharger les batteries.
C’est qu’elle l’aime, cet air de petit con satisfait insupportable. « Si avec ça Lyia dort toujours ... Concernant Takuma j’ai pas trop de doute par contre. » C’est qu’il écrase, leur pote. Un besoin qu’ils devinent tous deux. Sovahnn imagine parfaitement sa fille se réveiller, tenter de se dégager, rester coincée dans les bras de son garde-fou. Bientôt Takuma terminera avec des petits pieds sur la joue et des mains potelées droit tendues vers le bleu électrique de ses cheveux. Liya abandonnera-t-elle pour le laisser à son sommeil ou insistera-t-elle jusqu’à ce qu’il bouge ? Les deux arrivent. On l’a déjà retrouvée à observer d’un air enamouré l’adulte endormi tout en babillant des vérités accessibles à elle-seule. Qu’il s’agisse de sa mère, de son parrain ou des autres. Tout comme chacun a déjà vécu son opiniâtre volonté à bouger. Une chance sur deux.
“Les requins on a dit…” Les yeux qui roulent et le sourire en coin accompagnent Enzo qui retourne s’asseoir à ses côtés.
Riley ? Personne ici ne doute qu’il garde les sens bien éveillés pour s’assurer que tout va bien.

« C’est compliqué de se lier vraiment avec quelqu’un a qui on ne peut pas tout dire. » C’est effectivement là tout le souci. Le lien n’est pas tout à fait réel. Il manque de profondeur, ne fait qu’effleurer la surface. « Peut être qu’il est dans la même situation pour une raison ou une autre. »  Une possibilité qui ne l’a pas effleurée et qui la fait tiquer l’espace d’une seconde. Un sorcier ? Statistiquement, ce serait improbable. Mais découvrir qu’Aaron et Will sont proches l’était tout autant, alors après tout ? Le souvenir du jeune fait passer chez elle une sensation ambiguë. Le fait est qu’elle le sait, il aurait pu se passer quelque chose entre eux. Le fait est que ça s’est tourné autrement, mais il reste quelque part la certitude que oui, ça aurait pu. Et qu’elle aurait bien aimé que c’en arrive là. Le silence d’une conviction, pas tout à fait assumée. Les occasions manquées, ce n’est pas tout à fait dans ses habitudes alors elle laisse ça de côté et ne l’évoque pas. Il y a des choses qu’on aime bien garder pour soi, peut être de peur de leur donner une dimension différente.
“C’est vrai..” Voilà ce qui s’esquisse sur ses lèvres. Des réflexions sous-jacentes qui dressent la liste des possibilités.
Enzo hausse des épaules et un rire passe aussi furtif que léger.  « J’vais pas te mentir c’est pas vraiment le genre de mec avec qui je t’aurai imaginé. Il a l’air très posé et toi … T’es toi. » Ce qui s’est achevé chez le jeune homme passe chez son ami et un rire tendre claque dans sa poitrine. Un coup d’œil vers l’eau et les vagues : c’est effectivement mieux dit.
Ce qui pourrait être méprisant chez un autre est blindé de tendresse et d’affection. Alors elle sourit, glisse le dos de quelques doigts sur sa peau, quelque part vers un genou ou un bras sans vraiment y prêter gare. Pas le genre de mecs avec qui il l’aurait imaginé. Pas que ça change grand chose mais cette réflexion lui parle. Très posé, oui. Très adulte, surtout. La différence de planètes évoquée plus tôt ne tient pas qu’à leurs statuts de sang mais à quelque chose de plus généralisé. Un truc qui ne pourrait pas être pris à parti par les politiques corrompus.

« Mais d’un autre côté ça peut aussi être un équilibre. »
“C’est ce que j’me suis dit ouais..” Elle y a pensé, aux gars. Pas qu’il s’agisse d’un goal à atteindre, ce n’est pas ça. Ou plutôt, ça pourrait, mais il y a quelque chose d’étrange à penser ainsi. Non, c’est simplement qu’eux et les Jenkins-Vargas… sont les seuls exemples véritables qu’elle ai eu. Eux et Dakota et Takuma. On l’oublie parfois, elle pas, mais il y a nombre de choses dont elle a été coupée. Son référentiel n’a rien de celui d’une personne de son âge. Tout va trop vite et Sovahnn ne fait rien pour le ralentir. Malgré tout, oui, elle manque de modèles. Après tout, les relations humaines les plus longues et stables qu’elle ait connu dans sa vie d’adulte se trouvent juste là, sur ce bateau - ou en marge de ce bateau - et “adulte” reste un terme assez lunaire la concernant.

« Tu le lui as dit que ça te perturbait qu’il ne te parle pas un peu plus de lui ? »
“J’ai sous-entendu les choses, évoqué un peu le sujet mais … ce qui doit se préciser d’un côté risque de le faire aussi de l’autre et j’suis pas certaine d’être très opérationnelle pour ça.” Une grimace tord son sourire. “Il se prends la tête pour des trucs auxquels.. Je fais pas gaffe. Et j’ai paaaas envie de me prendre la tête.” D’où le “tu te fais chier”, de Riley. “Alors t’imagines si on commence à s’enfoncer dans les sujets les plus merdiques ?” Pas son genre. C’est peut être une forme de déni mais ouais ; pas son genre.
“J’peux être honnête ?” Question rhétorique. “C’est voué à s’arrêter et on n’a pas grand chose à faire ensemble. J’le sais. Et c’est pas chouette de ma part parce que j’aime bien juste.. Profiter du truc. J’ui ai dit les choses clairement, j’ai pas caché quoi que ce soit.  Mais j’pense qu’il a des attentes qui ne sont pas les miennes et qu’il est surtout dans une phase de sa vie que je suis très loin d’avoir atteinte.” Un léger silence se teinte du bruit des vagues et du marmonnement lointain de Riley qui barbote. “Il est adulte. Tu sais, pas “adulte”. Mais adulte, avec un A majuscule. Il est adulte comme moi je perçois ce truc auquel je suis pas prête de m’identifier et qui fera peut être jamais sens. Rien que ça, ça fait que c’est mort. D’autant qu’il a du mal à comprendre la manière dont je vis, et comment il le pourrait ? Il a pas…” Vécu ça. “Et puis même sans rentrer dans notre passé. J’veux dire, il a perdu sa fille et la mienne a perdu son père. Ça fait déjà un terrain de projections qui craint salement alors je veux pas trop l’inclure tu vois ? Parce qu’à la fin j’vais finir par me tirer, et ça fera de moi une sacrée connasse.” Elle est là la vérité. Plus brute et dure qu’il n’y semble. “Il est grand, il fait ses choix et j’ai dit les choses. Mais il n’empêche. J’vois bien comment il est.” Si savoir si faire des crêpes ou ne pas faire des crêpes, c’est compliqué … alors les drames sont à un stade stratosphérique. S’il cherche à tout faire par rapport à l’autre, alors ce genre de réflexions aura une portée  que Sovahnn ne souhaite assumer alors même que les évidences n’évoluent pas. “J’évite la conversation dont tu parles, parce que… quel intérêt ? Il va se remettre en question, chercher midi à quatorze heure… tout ça pour pas grand chose.”
Sans savoir quand, Sovahnn a baissé le regard et le relève en douceur vers son ami. Pas très fière du déroulé, mais elle l’assume. Il y a des conneries qu’on fait, en sachant que c’en est une, que ça va mal finir.. Mais on y va. Là c’est le cas. Et ils sont deux à le faire, ça aussi elle le sait.

Pour ce qui est du reste, c’est quand même une putain de belle amitié, quand on sait pouvoir évoquer ses mauvais jours sans altérer quoi que ce soit.


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Sovahnn Dawn Lockwood
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Sovahnn Dawn Lockwood
Mer 16 Aoû 2023 - 18:52
« J’ai sous-entendu les choses, évoqué un peu le sujet mais … ce qui doit se préciser d’un côté risque de le faire aussi de l’autre et j’suis pas certaine d’être très opérationnelle pour ça. » Pas envie de parler de ta famille ? Celle du sang, celle dont on parle si peu souvent. Je me rends compte qu’on s’est tellement habitué à vivre entre nous, à se débrouiller, que c’est comme si les liens du sang n’avaient plus vraiment le droit de cité. Les choses seraient différentes si mes parents étaient encore vivants j’en suis certains mais depuis combien de temps je n’ai pas parlé de Derek ? Pas le même cas de figure mais Sovahnn ne parle quasiment jamais d’Arden non plus, ce frangin que je n’ai jamais croisé et envers qui je ressens de la curiosité parfois « Il se prends la tête pour des trucs auxquels.. Je fais pas gaffe. Et j’ai paaaas envie de me prendre la tête. » Encore une fois le sourire qui flotte sur mes lèvres est plein de tendresse alors que j’étire le bras droit et chope mon T-shirt que j’enfile dans la foulée. Pas que j’ai vraiment froid mais la peau humide plus le filet de vent me fait frissonner « Alors t’imagines si on commence à s’enfoncer dans les sujets les plus merdiques ? » Grimace de son côté, grimace du bien en écho.

C’est vrai que sur le papier ils ont l’air si différents, de ce genre de différences qui éloignent plus qu’elles rapprochent parce qu’elles équilibrent. Il a besoin de stabilité, de construire quelque chose sans doute, si ces courants sont présents chez Sova ils ne s’expriment pas de la même manière. Personne sur ce bateau ne l’imagine s’enfermer dans une case, une vie où chaque jour serait le même. Si ça en rassure certains je sais que c’est sans doute un des trucs qui l’effraient le plus « J’peux être honnête ? » Question rhétorique et je crois que je devine la suite avant même qu’elle enchaîne « C’est voué à s’arrêter et on n’a pas grand chose à faire ensemble. J’le sais. Et c’est pas chouette de ma part parce que j’aime bien juste.. Profiter du truc. J’ui ai dit les choses clairement, j’ai pas caché quoi que ce soit.  Mais j’pense qu’il a des attentes qui ne sont pas les miennes et qu’il est surtout dans une phase de sa vie que je suis très loin d’avoir atteinte. » Quand je la regarde je suis pas vraiment certains qu’elle l’atteindra un jour et ça n’a rien de péjoratif bien au contraire. Ça en revient juste à ce que je pensais à peine quelques secondes plus tôt « Il est adulte. Tu sais, pas “adulte”. Mais adulte, avec un A majuscule. Il est adulte comme moi je perçois ce truc auquel je suis pas prête de m’identifier et qui fera peut être jamais sens. Rien que ça, ça fait que c’est mort. D’autant qu’il a du mal à comprendre la manière dont je vis, et comment il le pourrait ? Il a pas… » J’connais pas vraiment sa vie à lui mais je doute qu’on puisse vivre quelque chose de comparable avec ce que nous on a vécu. Deux ans d’enfermements à vivre et voir les pires aspects de l’humain, à regarder des gens qu’on aime souffrir, à se sentir impuissant quand on ne saignait pas soi-même. C’est peut être du jugement mais c’est vrai, comment est ce qu’il pourrait réellement comprendre son besoin de bouffer la vie sans s’arrêter ?
Parce qu’il y a eu Poudlard mais pour elle ça n’a pas commencé là bas et ça ne s’y est pas terminé non plus. L’accident, le coma, des années à rattraper puis la mort de Zach comme un appel de plus à vivre férocement chaque instant sans penser au lendemain. L’arrivée de Liya n’a pas changé ça et c’est le plus beau cadeau qu’elle puisse faire à sa fille je crois « Et puis même sans rentrer dans notre passé. J’veux dire, il a perdu sa fille et la mienne a perdu son père. Ça fait déjà un terrain de projections qui craint salement alors je veux pas trop l’inclure tu vois ? Parce qu’à la fin j’vais finir par me tirer, et ça fera de moi une sacrée connasse. » Ma lèvre supérieure se crispe en entendant ces mots là, j’aime pas quand elle se perçoit de cette façon. Pas ma vie, pas mes sentiments ni mon vécu mais je comprends ce qu’elle exprime, ce gap entre eux, ce qui la freine alors qu’il est peut être en train de chercher à reconstruire ce qu’il a perdu « Il est grand, il fait ses choix et j’ai dit les choses. Mais il n’empêche. J’vois bien comment il est. » J’ai pas envie de dire que moi aussi, pourtant il m’aura fallu de quelques minutes pour me faire une idée de la personne qu’il est. Un type sûrement très bien de ça je ne doute pas mais qui à terme ne pourra plus lui apporter ce dont elle a envie ou besoin. Un type qui souffrira, inexorablement, tout comme elle souffrira de lui faire de la peine et c’est déjà sans doute un peu le cas « J’évite la conversation dont tu parles, parce que… quel intérêt ? Il va se remettre en question, chercher midi à quatorze heure… tout ça pour pas grand chose. » Un soupir m’échappe, il est pleins de compassion autant pour elle que pour lui. Aucun des deux ne peut rien y faire, c’est ce qu’il y a de plus frustrant dans une relation je crois et j’espère ne jamais en arriver là de mon côté pour une raison ou une autre.

En attendant c’est la main de Riley qui attire mon attention alors qu’elle se hisse à la force des bras sur le pont « S’il y a bien un truc que t’es pas c’est une « sacré connasse ». » Ces mots là sont pour Sovahnn, qu’importe ce qu’on pourrait lui reprocher je la connais suffisamment pour affirmer qu’elle ne fait pas de mal aux autres sciemment « Question de point d’vue. » Le sourire que la grande brune adresse à la petite blonde est de ceux qui trahissent la complicité. Celle suffisamment installée pour se balancer les pires trucs sans ciller et sans les penser une seule seconde.
Nos deux regards la suivent alors qu’elle attrape une serviette et un sweat qu’elle enfile avant de venir s’asseoir avec nous « C’est bon j’suis sage, j’veux pas rater les potins. » Le rire est général, je réajuste ma position pour être plus à l’aise et mes doigts commencent à jouer avec un jouet de la petite qui traînait là « T’y es pour rien si vous n’attendez pas la même chose d’une relation, surtout si t’as été claire avec lui depuis le début. » On s’entend parce que je ne sais pas si elle même le savait en s’engageant là dedans, chose relativement normale à mes yeux « Maintenant j’me mets à sa place … » Tête penchée sur le côté, regard dans le vide entre nous trois « Est-ce que c’est pas mieux d’arrêter les frais tout de suite histoire qu’il prenne moins cher ? » Il y a la compassion envers lui, aussi, et si mes pensées s’étiraient jusqu’à Takuma je penserai sans doute à Jake dans le prolongement. Ou à Kyle, tout simplement « J’veux dire c’est pas comme si ce qu’on ressent ça se contrôlait mais ... Ouais, ceci dit il est suffisamment grand pour lui aussi prendre ses décisions en connaissance de cause. » Et aborder le sujet, mettre lui même un terme à leur relation s’il sent que c’est ce qui est le mieux pour lui « Il a autant de responsabilité que toi là dedans, t’as pas à porter à toi toute seule le poids de ces considérations. » Ça ne prend pas une seconde avant que son index se pointe sous mon nez « Ah ! Tu vois. Tact. » Index que je dégage en lâchant un rire amusé.
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Enzo S. Ryans
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Sam 26 Aoû 2023 - 2:06

 5 Janvier 2017


La brise du large souffle et soulève le tissu de son haut. Les bras nus, elle ne frissonne pas véritablement, les rayons du soleil suffisent pour ce corps en surchauffe qui est le sien. Elle est comme l’enfant agité qui ne perçoit jamais la baisse de température. Celui qui retournera à l’eau qu’importe qu’il soit six heure du mat, midi ou minuit. Elle l’est. Cette gosse. L’intenable qui n’a pas envie de se tenir ; et encore moins de s’inquiéter pour des trucs dont on se fout, comme l’objet du repas du soir, l’horaire d’arrivée chez les invités ou le volume de la musique. Pas qu’elle se foute des autres, simplement que… sérieusement, quelle importance ? L’important c’est les gens, pas les règles ou la bienséance. C’est les fou-rires, la spontanéité, la présence dans les moments difficiles et la légèreté malgré les conversations difficiles. Pas la difficulté dans les contextes joyeux. Sovahnn peine à comprendre, c’est ainsi. Elle entend qu’il ait dû s’occuper de sa famille, qu’il ait pris un rôle trop lourd pour lui, qu’il ait le poids de l’âge adulte depuis des temps bien trop juvéniles… mais cette pression n’est pas la sienne. Elle y est étrangère, la repousse avec une force qu’il n’imagine pas. Une force qu’Enzo, lui, connaît. On pourrait croire qu’il y a un refus de grandir. Pourtant enfant, Sovahnn s’inquiétait. Elle pourtant les angoisses de sa mère, était une enfant calme, silencieuse, apprêtée.
Grandir, c’est parfois gagner en inconscience. S’amuser. Se foutre des conventions. D’ailleurs pourquoi ça devrait être une règle, de grandir ?
Et pourquoi doit-on être mature dans notre relationnel quand il est clair que c’est simplement sympa comme c’est ? La situation est à la fois délicate et profondément simple. Tant de par cette part d’elle qui se dit qu’il est essentiel de préserver les autres, et parfois de soi-même que pour cette part qui songe sans concession qu’on n’a qu’une vie et qu’elle n’a pas envie de cesser de voir quelqu’un qu’elle apprécie. Aussi outrageusement simpliste que ce soit.
Enzo soupire et sa meilleure amie ne peut qu’y voir une douceur qu’elle cherche sans le dire au travers de ses aveux. Implacable vis à vis de la situation, elle ne fait ni dans la naïveté ni dans la dureté. Du moins la jeune femme n’en a pas l’impression. Les faits sont là, demandent sans doute à être exprimés, à trouver un écho ou les opinions des autres. Une voie, non pas de sortie, mais de réflexion. Pas qu’elle soit bloquée, pas qu’elle le vive si mal ; simplement Sovahnn a conscience que ses choix ont des conséquences et blesser qui que ce soit n’a jamais été dans ses objectifs. Elle prend en compte, c’est tout. Ainsi cette relation devient peu à peu jeux d’équilibristes, chacun désaxé par ses propres bagages émotionnels.
Il y a des fantômes dans cette relation. Des êtres qui n’y sont pas impliqués. Leur ombre, pourtant, souffle par moment le poids du vide.

« S’il y a bien un truc que t’es pas c’est une « sacré connasse ». »

Les mots d’Enzo lui parviennent par sa gauche tandis que, le bassin immobile, Sovahnn a pivoté pour observer son amie se hisser sur le pont malgré l’absence de l’échelle. Un petit sourire passe sur las lèvres de l’ancienne Poufsouffle, d’abord de voir l’insolence de la miss à réussir à sortir de l’eau, mais aussi pour les mots prononcés par le parrain de sa fille. Un peu trop de trucs dans ce sourire. Mais rien que du vrai.

« Question de point d’vue. »

Grand sourire de la part de Riley, jeux de sourcils du côté de Sovahnn. Comme l’air de celle qui a envie de la prendre au mot et de virer connasse juste pour l’emmerder. A aucune seconde elle ne prend les choses au premier degré, comme si les plus beaux compliments se trouvaient derrière les pires conneries. Ça a un grain particulier ces trucs là. Une complicité piquante, un truc joyeux qui se fout des convenances.
“J’recois les bases de la meilleure !” Échange de clins d’œil appuyés, un claquement de doigts pour se désigner l’une l’autre comme deux idiotes qui ne parlent pourtant de rien de spécifique. Juste une manière de se chercher. Une manière de s’aimer, aussi.
Si Sovahnn jette un coup d’oeil à Enzo pour le remercier de sa réflexion, elle suit aussi les mouvements de l’ex verte. Sweat, serviette, et le cul sur le pont.  « C’est bon j’suis sage, j’veux pas rater les potins. » Le souffle de l’amusement et doucement, les propos redeviennent sérieux.
 « T’y es pour rien si vous n’attendez pas la même chose d’une relation, surtout si t’as été claire avec lui depuis le début. »    
Pas depuis le début sans doute, mais depuis un moment, ça c’est certain. La mise en pause le temps de se regarder droit dans les yeux et d’exposer clairement les choses. Son point de vue, ses besoins, ses limites. S’il sait depuis le début que Sovahnn n’a jamais eu de relations amoureuse - pas même ne serait-ce qu’un date - il a aussi ensuite accepté les termes du marché. Les termes, c’est aussi qu’elle avance en terrain inconnu. Non, la jeune femme ne sait ce qu’elle attend mais sait quand ça ne lui convient pas. Et la perspective du pick up, du weekend en forêt et de la stabilité, non de couple mais de quotidien… l’emmerde. C’est devenu évident au fil du temps. Il l’amuse à sembler penser que des pancakes sont un sujet d’inquiétude mais dans le fond, ça l’inquiète. « Maintenant j’me mets à sa place … » Et c’est là que ça pêche. Là que ça pique, également. Sovahnn fronce du nez, grimace, lance un regard vers Riley non pour y chercher fondamentalement le soutien, mais pour partager ce dépit en elle tandis qu’elle se doute des prochains mots à venir. « Est-ce que c’est pas mieux d’arrêter les frais tout de suite histoire qu’il prenne moins cher ? » Attendus, oui. Non pas parce qu’Enzo joue le rôle de garde-fou mais simplement parce que cette question, Sovahnn se l’est déjà posée comme une grande depuis bien longtemps. L’entendre d’un autre, en revanche, donne une autre dimension à cette pensée. Elle retrousse le nez, froisse une moue, amplifie ses réactions. Dans le fond pourtant, naît quelque chose de plus profond. Une tristesse douloureuse à l’idée de devoir couper court. Un truc auquel elle n’a pas forcément envie de se confronter. « J’veux dire c’est pas comme si ce qu’on ressent ça se contrôlait mais ... Ouais, ceci dit il est suffisamment grand pour lui aussi prendre ses décisions en connaissance de cause. »   Retournement de veste, réflexion contraire, virage à 180. Un petit rire échappe à la jeune femme qui ne peut que s’amuser de le voir switcher comme il le fait entre des réflexions avec lesquelles elle joue au ping-pong aussi depuis un moment.
‘Pas si facile, hein ? Encore moins quand, elle le sait, il songe à Takuma en parallèle de sa situation à elle. Là aussi : pas dur à deviner ; elle aussi a eu ces pensées.

« Il a autant de responsabilité que toi là dedans, t’as pas à porter à toi toute seule le poids de ces considérations. »
Un index pseudo-accusateur vole vers le nez d’Enzo qu’il dégage non sans un rire léger.  « Ah ! Tu vois. Tact. » L’hilarité se partage un instant dans le roulis apaisant des vagues et, inspirée par Enzo, Sovahnn attrape une balle de Liya qui traîne - ou des doggy-dogs ? Va faire la différence - qui passe entre ses deux mains pour les occuper.
“ J’sais pas si je le porte seule mais j’le porte ça c’est sûr. Cela dit c’est assez drôle de vous voir avoir les mêmes chemins de pensée et dilemmes moraux que moi..” Un petit regard en coin vers Enzo, un brin moqueur, surtout affectif. Puis la balle est envoyée et roule au sol jusqu’aux jambes de Riley. Deux tapotements d’index sur le pont pour l’inciter à la lui renvoyer tandis que la jeune femme réfléchit à ses options. Elle hausse les épaules sans trop savoir qu’en penser. “J’pense qu’il n’y a pas de bon choix. Qu’il est effectivement assez grand… plus que moi même sans doute Un sourire en coin s’étire un instant, à la lumière d’une réflexion à l’origine sérieuse pouvant pourtant être interprétée de manière très en dessous de la ceinture. Un regard vers les deux, puis elle enchaîne. “ .. Et qu’en même temps, ouais, si je sais que ça a pas d’avenir et que je devine qu’il en cherche, c’est plus juste de tout arrêter. Mais sincèrement, j’ai pas envie. ‘Pas envie non plus de me baser sur ce que je suppose de ses besoins. Ça lui a vachement réussi à Sir Ronflex de la Marine Marchande…” Un coup de menton vers la cabine sous le pont et Takuma qui s’y trouve toujours avec Liya pour la sieste de leur vie. Aucun dénigrement là-dedans, pas de jugement non plus, juste une comparaison simple, de l’affection et la tentative de retenir des expériences des autres. Il semble parfois à la petite blonde être de l’autre côté de l’histoire. Sans avoir tous les éléments, elle sait pourtant comme il a été difficile pour Takuma de vivre tout ça. Et si Caitlyn lui avait fait le coup de lui proposer des rapports réguliers, des sorties, des soirées à deux.. Sans pour autant s’engager autrement. Comment leur ami l’aurait-il vécu ? Et comment, elle, aurait-elle perçu la nana ? Sans doute mal. Pas si idiot, le terme de “sacrée connasse”, si ? “.. Et en même temps ça craint.” Un petit rire passe de nouveau entre ses lèvres. “J’tourne en rond. Quelqu’un veut boire un truc ?” Entre temps, la balle lui est revenue entre les doigts et vole jusqu’à Enzo tandis qu’elle se lève d’un bond pour revenir quelques minutes plus tard avec trois bouteilles coincées entre les doigts. “Il écrase toujours.” Un pouce balancé en arrière pour désigner vaguement l’emplacement du garçon. “Moi j’pense qu’il se tape des partouze sur scène pour être aussi crevé, c’est pas possible. Du rock, mon cul ouais..” Qu’elle fait en filant leurs biens aux concernés tout en écrasant un rire en entendant un grognement s’échapper de la trappe.
“Bon votre conclusion c’est quoi ?” Pas qu’elle suive nécessairement les conseils de l’un ou de l’autre, simplement que leurs avis l’intéressent et comptent. Une manière, surtout, de botter en touche, coincée dans sa boucle réflexive.


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Sovahnn Dawn Lockwood
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Lun 28 Aoû 2023 - 16:09

C’est comme un nouveau souffle. Là, la tête sur les genoux de ma meilleure amie, ses doigts qui passent distraitement dans mes cheveux, j’ai enfin l’impression de respirer vraiment à nouveau. Des mois dans le noir, dans la pénombre à danser comme j’ai pu à chaque éclaircie, cette fois les nuages se sont bel et bien dissipés.
Affalée sur le canapé dans notre petite cabane espagnole je l’écoute me raconter ses premiers pas en France où sa vie me semble tout droit sortie d’une série blindée de clichés – dans tout ce qu’il y a de plus positif. On a pris un nouveau départ elle comme moi, à des milliers de kilomètres l’une de l’autre. C’est pas ce qu’on avait en tête il y a de ça pas si longtemps mais je crois que c’est ce qui pouvait nous arriver de mieux. Rien ne nous empêche de nous voir, ici, ailleurs, mais surtout on a su trouver un équilibre. Entre nous, puis chacune de notre côté. Elle en France, moi en Californie où je fais mes premiers pas de façon rapide. Ça m’a pris le jour de Noël, à peine deux semaines plus tard mes quelques cartons sont entassés dans une petite chambre sur le campus de UCLA. C’est là que je finirai l’année en attendant d’atteindre mon objectif : Entrer à Stanford.
Pas d’emménagement chez Mateo, on finira par l’avoir notre cocon mais je ne me sens pas encore prête à franchir ce pas. Il y a toujours en moi ce besoin non pas de liberté mais d’avancer pour et par moi-même, à mon rythme, dans mon propre décor et selon mes envies. Je l’aime plus encore chaque jour et ça n’y change rien, nombreuses sont les nuits que je passe chez lui. Les alliances que l’on porte sont une promesse, celle d'une vie entière.

La vie à Los Angeles c’est aussi ça, se retrouver sur un voilier au large des côtes et près d’un archipel à refaire le monde avec des gens qu’on aime. Entre nonchalance et éclats de rire, jusqu’aux discussions les plus sérieuses « J’sais pas si je le porte seule mais j’le porte ça c’est sûr. Cela dit c’est assez drôle de vous voir avoir les mêmes chemins de pensée et dilemmes moraux que moi. » A sa place, je ferai quoi ? Je n’en sais rien. Malgré mes grands discours et mon assurance je n’avance pas en terrain connu. Avec Mateo les choses ont coulé de source malgré nos débuts tumultueux et avant lui … Ce serait indélicat de dire que ça n’a pas compté mais les faits sont là, c’est comme si rien d'autre n'avait d'importance « J’pense qu’il n’y a pas de bon choix. Qu’il est effectivement assez grand… plus que moi même sans doute. » Pas nécessairement. J’échange un regard avec Enzo et je me dis qu’on pense peut-être la même chose. Que ce Naveen – désolée, on n’a pas été présenté, le garçon reste abstrait pour moi – est peut-être adulte mais pas forcément plus avancé émotionnellement « .. Et qu’en même temps, ouais, si je sais que ça a pas d’avenir et que je devine qu’il en cherche, c’est plus juste de tout arrêter. Mais sincèrement, j’ai pas envie. ‘Pas envie non plus de me baser sur ce que je suppose de ses besoins. Ça lui a vachement réussi à Sir Ronflex de la Marine Marchande… » A son geste je devine qu’elle parle de Takuma mais là encore ça reste un peu abstrait pour moi.
J’ai pas suivi, la configuration dans laquelle on se trouve ici n’est pas celle qui se produit le plus souvent et même si je connais les deux intéressés de l’histoire faut croire qu’on n’est pas assez proches pour que l’info ait tourné jusqu’à moi en continue. Pas que je m’en désintéresse mais ça n’a pas la même intensité que si ça concernait Keza, Will ou même Sovahnn « .. Et en même temps ça craint. » C’est sûr, mais est ce que quelqu’un y peu quoi que ce soit ? J’en suis pas convaincu, parfois les astres ne s’alignent pas comme on le voudrait c’est comme ça.

« J’tourne en rond. Quelqu’un veut boire un truc ? » La balle qu’on s’envoyait vole jusqu’à Enzo qui l’attrape au vol, Sovahnn s’échappe et nous laisse tous les deux « Un jour j’vais t’attacher à un balai et te forcer à voler. » Voilà à quoi elle ressemblera ma vengeance et sur mon visage un sourire sadique s’étire. Quand la petite blonde revient elle a trois bouteilles entre les doigts « Il écrase toujours. Moi j’pense qu’il se tape des partouze sur scène pour être aussi crevé, c’est pas possible. Du rock, mon cul ouais.. » Le rire est général, j’attrape une des bouteilles et n’attends pas avant de dévisser le bouchon pour boire une gorgée. Un soda frais qui me provoque un frisson tout le long du corps et me pousse à rentrer mes genoux à l’intérieur de mon sweat « Bon votre conclusion c’est quoi ? » Quelque chose teinte contre la coque, je me souviens du paddle dont le leash est accroché à l’arrière « Que t’es devenue adulte, dans une relation d’adulte, et que ça t’emmerde de A jusqu’à Z. » Franchise toujours aussi abrupte mais je vous mets au défis de trouver un autre résumé « Plus ou moins. » Le A jusqu’à Z était un peu fort, après tout des bons moments il y en a « Si t’as pas envie que ça s’arrête alors n’arrête pas, ça finira quand l’un de vous deux ne supportera plus la situation. » Haussement d’épaules, j’ai les bras enroulés autour de mes genoux toujours bien au chaud sous le tissu du vêtement super large que je porte « Peut-être que ce sera toi, peut être que ce sera lui, peut-être même vous deux en même temps. » Il a toutes les cartes en mains à priori alors … pourquoi pas ? Ça n’est pas un calvaire qu’ils vivent, juste une histoire qui n’a pas d’avenir mais qui semble plutôt cool sur bien des aspects « Aucune relation ne se ressemble, cherche pas de repère chez les autres. » C’est peut être pas ce qu’elle fait, pas consciemment en tout cas, mais au cas où « Surtout pas chez nous sinon tu vas finir mariée et/ou en ménage à 20 ans et j’suis pas sûre que ça te vende du rêve. » L’éclat de rire est franc chez moi, Enzo penche la tête sur le côté en affichant un air amusé.

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Mer 30 Aoû 2023 - 17:02

 5 Janvier 2017


Ça tourne en rond mon histoire. J’le sais, j’ai juste pas envie de faire face aux réalités. J’l’aime bien, c’est aussi con que ça. J’aime la sensation de son regard sur moi, l’envie qui dégringole, le timbre de sa voix quand on parle, la saveur de l’atmosphère de nos face à face. J’aime perdre notion du temps dans son univers. J’aime…rais qu’il y ait plus. J’aimerai qu’il me parle de lui, du vrai lui, comme j’aimerai ne pas me sentir entre deux existences distinctes. Je suis moi, mais eux, ça, ça fait aussi partie de ce que je suis. Et il ne fait qu’en entrevoir la couleur. J’ai pas envie d’me définir au travers de trucs qui me ressemblent pas. Pas envie d’être la rescapée, pas envie d’avoir la casquette du drame, j’en ai assez comme ça. Je sais, ça fait partie de mon histoire, mais j’me vois pas refaire l’historique depuis le début. Ni le mien, le le leur. Car derrière nos sourires et nos faux airs de sales gosses, y’a tout ça. Et pour quelqu’un qui débarque dans le game … je sais pas, je ne me vois pas dresser la liste. On essaye tous d’oublier, de passer à la suite, d’avancer. Alors ça.. C’est juste pas logique. Et pourtant ça existe. Ça fait de nous une petite bulle assez peu perméable, je le sais. C’est peut être moi qui le suis, d’ailleurs. J’suis pas à l’aise avec les décisions que je dois prendre. Pas à l’aise avec l’idée de le faire entrer dans le cercle proche. Pas à l’aise avec ma propre défiance envers l’inconnu. Pas à l’aise avec cette nécessité de mettre sous clef une part de moi.
Tout ça vient de moi, je le sais. La situation n’est pas simple, c’est aussi con que ça. Les astres, pas alignés, ce genre de trucs. Mais il n’empêche que ces choix, j’ai pas envie de les faire. Aussi lâche et immature que ce soit. Alors ouais, j’tourne en rond et j’honore la procrastination du siècle. Moi aussi je passe par toutes ces étapes. Ça marche pas. Ouais mais c’est pas si mal. En même temps si je sais que ça ne marche pas, je n’ai pas à lui faire subir ça. Mais quelque part, ça le regarde et il peut décider de stopper de lui même. Oui mais.. MERDE. Là. J’ai pas mieux. Juste ce truc qui tourne en boucle et aucune envie de faire des choix que je regretterai forcément.
Et ça m’emmerde. Voilà. C’est dit. Bordel ça m’emmerde de me prendre la tête sur ce genre de conneries alors que franchement il y a mieux à faire.

Quand je remonte de la cabine, je songe surtout que j’peux balancer les trucs les plus intimes à ces gars-là, que j’peux me dépeindre sous le pire de mes aspects, que j’peux être brute, malhabile, incertaine. Ils sont là. Comme deux cons à se chamailler sans que rien ne soit vraiment très grave. J’pense qu’ils sont beaux, ces deux cons. Factuellement, certes, mais surtout pour ce qu’ils dégagent. Et là, parmi les potes, le rire généralisé et le grognement de Takuma par en bas, j’me sens à mon exacte place. Là, tout est aligné et l’air qu’on respire est plus léger.
Je passe les bouteilles, pose mon cul, balance un regard par dessus bord à entendre claquer quelque chose sur la coque. Deux secondes d’attention, c’est pas vraiment nouveau. Putain ce qu’elle est belle la mer. L’envie d’y plonger re-surgie comme elle m’a quitté et je sais qu’avant l’heure écoulée, j’aurais de nouveau sauté.
Retour le cul sur le pont et Riley répond tandis que je claque mes mains envers Enzo pour récupérer la balle. Pourquoi ? Pourquoi pas !

« Que t’es devenue adulte, dans une relation d’adulte, et que ça t’emmerde de A jusqu’à Z. » Ouh, she burns.. Et si je manque de m’étouffer, j’explose de rire parce que le résumé fait mal autant qu’il tape juste. « Plus ou moins. » T’inquiète, j’ai compris. C’est ce que je signifie en balayant le truc d’un revers de main. « Si t’as pas envie que ça s’arrête alors n’arrête pas, ça finira quand l’un de vous deux ne supportera plus la situation. » ça pue, non, de parler de ne plus supporter la situation ? C’est vraiment là-dedans que je m’enfonce ? J’en sais rien. Peut être. « Peut-être que ce sera toi, peut être que ce sera lui, peut-être même vous deux en même temps. » Peut-être. J’sais pas de quoi demain sera fait. “Demain” est absurde et a un humour de merde, ça fait quelques années que j’ai compris la leçon et j’ai arrêté les pronostics. « Aucune relation ne se ressemble, cherche pas de repère chez les autres. » C’est c’que je fais ? C’est p’t’être c’que j’fais. « Surtout pas chez nous sinon tu vas finir mariée et/ou en ménage à 20 ans et j’suis pas sûre que ça te vende du rêve. »   Elle éclate de rire, Enzo est plus sobre, mais dans le fond la réflexion tape juste. Moi j’me laisse retomber le dos contre la rambarde si fraîche qu’elle m’en arrache un frisson. Pas de posture refermée, un grand sourire et le regard qui part vers le ciel si dégagé que mes pupilles encore habituées à la cale le perçoivent un instant plus blanc qu’il ne l’est. Ouais. Y’a tellement pire dans la vie qu’une relation qui ne marche pas.
“Sans offense les gars : effectivement ça m’ferai flipper !” Un rire joyeux s’écoule. Pas besoin de le prendre mal, je suis juste pas calibrée pour ça et ils le savent parfaitement. Mieux que moi peut être. Enzo est le premier à s’être marré comme une huître  - pourquoi une huître ? - quand Naveen m’a invitée à un weekend chalet forêt balade d’enfant. L’image du pick-up me va pas et je sais pas comment sera branché l’avenir mais je doute d’avoir très envie de me fondre dans le décor des mamans qui attendent à la crèche la sortie de leur môme. “J’ai dû faire quelques détours dans l’alphabet mais c’est globalement ça..” Le rire qui claque n’est moqueur qu’envers moi-même et l’espace d’un instant, je m’écrase un peu contre la rambarde. L’eau claque par moments et éclabousse le tissu de mon haut tandis que j’ouvre mon propre soda et en boit quelques gorgées. “Ok c’est bien vu.” Voilà ma conclusion. C’est bien vu. J’suis adulte, dans une relation d’adulte : et ça m’emmerde. Et c’est pas si grave.
“Vous croyez qu’on peut voler au large loin des côtes ? Nan parce qu’un water polo sans polo, dans les airs et avec swaffle ça doit être sympa.” Donc ça n’a rien d’un water polo, oui je sais. Et non, ça n’avait rien à voir. C’est pas que je rejette la conversation, je réfléchis juste sur plusieurs strates. “Faut être honnête, j’crois que côté modèles, sur quoi que ce soit, on n’est pas très calibrés “normalité” dans le coin..” Un sourire et je détourne le regard d’Enzo et Riley pour le ramener vers l’ouverture d’où Takuma s’extrait avec les cheveux en vrac et un bébé dans les bras. “Regardez-moi ça. Même là il a la gueule d’un post-partouze..!”
“Pourquoi ? Tu connais ma gueule post-sexe ?”
“Non, puisque MÔSIEUR n’a pas voulu !” Oui, c’est dorénavant un running gag. Je sais, c’est moi qui me suis pris un râteau, c’est censé être mal vécu mais HEY, on l’a dit : on ne fait pas grand chose dans la norme par ici.
“Shhh, il y a des oreilles chastes par ici !” Qu’il fait, ce con, en recouvrant les oreilles de Liya.
“Ouais : les tiennes !” Et on se marre, parce que rien n’est très sérieux dans l’histoire et que c’est très bien comme ça. Alors Takuma nous rejoint, me rend ma fille que je fais mine de mordre en claquant mes mâchoires dans un rire joyeux de la puce tandis que l’ex Serdaigle du groupe pique honteusement le soda de Riley pour en boire une gorgée avant de lui rendre et de s’asseoir entre nous. Félicitations, les quatre maisons sont aujourd’hui réunies pour la coupe.
“J’vais peut être dire un truc idiot mais.. T’as pas peur d’être confrontée à d’autres inconnus, rapport à ce que tu m’as dit ce jour-là justement.” Pas de gêne, il sait que j’en ai parlé à Riley autant qu’à Enzo. Qu’il s’agisse de ma tentative infructueuse de me rassurer dans les bras d’un ami que le pourquoi du comment de l’idée débile.
“Parce que tu faisais semblant de dormir et t’écoutais en fait ?”
“Vous riez fort.” Explication cohérente. “ Alors ? Rapport au corps, confort d’être avec quelqu’un que tu connais, tout ça..”
“ …” Murf. “Z’êtes chiants à être pertinents vous tous là !” C’est Takuma pourtant qui se prend un petit coup du bout du pied droit dans son épaule. Le seul à portée surtout, pendant que ma fille s’amuse à me grimper sur le torse le temps que j’allonge la jambe. “Arg, reste près du sol toi si possible.” Et je la tire en arrière par l’arrière du pantalon dans un couinement suraigu. Si on n’avait pas compris qu’elle tenait de ses parents celle-là… Et voilà qu’elle se redresse pour tendre les mains vers Enzo et tente de redescendre d’hors de mes bras pour le rejoindre. “Ah ben super. Nan mais dis-le si j’t’ennuie hein. Fille ingrate ! C’est ça, va le voir. Sale gosse !” A votre avis, à quel moment il faut que j’arrête ce genre de conneries avant qu’elle se mette à dire des atrocités ? En attendant elle se glisse hors de mes bras et rampe jusqu’à son parrain tandis que je bloque l’accès à l’eau d’une main tendue. Il en fait de même sans qu’on se concerte et je sais qu’on serait quatre à sauter d’un même mouvement au moindre risque.
“Bon ok, j’en sais rien. P’t’être.” J’ai pas mieux. Et ça non plus, c’est pas bien grave.

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Sovahnn Dawn Lockwood
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Mar 5 Sep 2023 - 13:46
« Surtout pas chez nous sinon tu vas finir mariée et/ou en ménage à 20 ans et j’suis pas sûre que ça te vende du rêve. » J’ai décroché un peu, j’vais pas mentir. L’iode, les embruns, la houle légère et le soleil qui sèche la peau … J’suis parti ailleurs jusqu’à me faire rattraper au vol par l’éclat de rire et les mots de Riley. Si je papillonne des cils c’est pour raccrocher les wagons et revenir sur « terre », là où je fais face au sourire de Sovahnn en écho au mien « Sans offense les gars : effectivement ça m’ferai flipper ! » Je comprends. J’ai flippé quand il m’a proposé d’officialiser, j’ai flippé quand il m’a dit vouloir me présenter ses parents, j’ai flippé avant de lui présenter ma grand-mère et j’ai encore flippé quand il m’a demandé ce que je pensais du fait de vivre ensemble. Le truc c’est qu’on parle d’un coup de flip qui avec le temps diminue drastiquement, comme une sorte de réflexe qui disparait aussi rapidement qu’il est arrivé. Pour Mateo et Riley le mariage semblait évident, pour nous c’est clairement pas à l’ordre du jour. On s’installe ensemble, ils continuent de vivre chacun de leur côté. Tout ce qu’on fait passe par le feeling je crois et j’ai arrêté de me poser des questions il y a bien longtemps donc d’offense il n’y en a aucune. Je suis bien, en phase avec la façon dont se déroule ma vie, simplement heureux de partager mon quotidien avec William.
On est jeunes c’est vrai mais si on regarde bien ça n’a surpris personne ou en tout cas personne n’a vraiment eu l’air de penser que c’était une connerie, qu’on brulait les étapes. On a pris le risque et jusqu’ici ça nous a plutôt réussi, la vision que peuvent avoir les autres de tout ça n’a pas vraiment d’importance – sans offense là aussi, pour le coup, mais je comprends complètement que ça ne soit pas fait pour tout le monde. Pourquoi ça fonctionne pour moi ? J’en sais rien. Le timing. La bonne personne au bon moment. J’ai pas vraiment envie d’intellectualiser tout ça, le vivre est bien plus intéressant et ce que je ressens dans mon ventre en cet instant s’appelle le manque. Pas un truc viscéral, juste le petit picotement qui te fait comprendre que t’aimerais bien que l’autre soit là. Ça dure une seconde, peut être deux, puis là encore je reviens sur terre « J’ai dû faire quelques détours dans l’alphabet mais c’est globalement ça.. » Je la regarde sans rien dire, le menton posé sur un genou que j’ai relevé alors qu’elle se moque d’elle-même et sans doute de la situation dans laquelle elle se trouve « Ok c’est bien vu. » Le sourire qui étire mes lèvres en silence est plein de tendresse, presque moqueur à l’idée qu’elle semble découvrir ce qui pourtant à des allures d’évidence. J’suis pas en train de dire qu’elle n’est pas faite pour ça, simplement peut être pas de cette façon-là. Figée, sans surprise, sans virage et sans vrilles dans les hauteurs.

« Vous croyez qu’on peut voler au large loin des côtes ? Nan parce qu’un water polo sans polo, dans les airs et avec swaffle ça doit être sympa. »
« J’suis pas expert mais j’crois qu’on appelle ça du Quidditch. »

Stoïque, j’me prends un regard de Riley et lâche un rire bref. On sait tous les deux qu’elle n’a pas envie de fuir la discussion « Faut être honnête, j’crois que côté modèles, sur quoi que ce soit, on n’est pas très calibrés “normalité” dans le coin.. » C’est vrai mais est-ce que c’est surprenant ? Nos vies n’ont rien de normales et ce depuis un moment.

D’ailleurs se balader sur un voilier avec à son bord une ancienne rock star n’est pas plus normal si vous voulez mon avis.

« Regardez-moi ça. Même là il a la gueule d’un post-partouze..! »
« Pourquoi ? Tu connais ma gueule post-sexe ? »
« Non, puisque MÔSIEUR n’a pas voulu ! »

L’éclat de rire est général, on connait tous l’histoire.

« Shhh, il y a des oreilles chastes par ici ! »
« Ouais : les tiennes ! »

Ben voyons.

Takuma nous rejoint et dépose une Liya bien éveillée dans les bras de sa mère avant de s’emparer du soda de Riley pour y boire directement au goulot « Hey ! Et si j’étais germophobe ?! » Elle l’est pas, on le sait tous et son sourire en coin la trahis alors qu’elle récupère la bouteille d’un geste vif. On se retrouve tous les quatre – cinq – assis plus ou moins en cercle pendant qu’Ohana oscille calmement sur les flots.

« J’vais peut être dire un truc idiot mais.. T’as pas peur d’être confrontée à d’autres inconnus, rapport à ce que tu m’as dit ce jour-là justement. »
« Parce que tu faisais semblant de dormir et t’écoutais en fait ? »
« Vous riez fort. »

Pas faux.

« Alors ? Rapport au corps, confort d’être avec quelqu’un que tu connais, tout ça.. »
« Z’êtes chiants à être pertinents vous tous là ! »

Il se prend un taquet pendant que la petite prend sa mère pour un mur d’escalade. Elle est là, notre normalité « Arg, reste près du sol toi si possible. » Est-ce qu’elle y croit vraiment ? Bien sûr que non et quand la p’tite me tend les bras j’affiche un air de sale con satisfait avant même que sa mère ouvre la bouche « Ah ben super. Nan mais dis-le si j’t’ennuie hein. Fille ingrate ! C’est ça, va le voir. Sale gosse ! » C’est ce qu’elle fait, rampant comme elle peut alors que Sovahnn et moi avons le même réflexe : Barrer le chemin qui mène droit vers l’eau. Une seconde plus tard j’attrape Liya sous les bras et la porte devant moi jusqu’à ce que ces petits pieds crochetés se posent tant bien que mal sur mes cuisses. Elle attrape mes joues comme elle peut et je grimace autant que je me marre « Bon ok, j’en sais rien. P’t’être. » J’dis rien pour le moment mais dans ma tête cette réflexion : T’as réussi avec Naveen. Parfois il faut simplement laisser du temps au temps, celui qui coule quand une personne entre dans ta vie et passe de l’inconnu au visage familier « Hey, moi j’lui ai vendu le self love avec ou sans joujou. » Riley qui se dédouane en écartant les paumes mais il n’y a rien d’autre là-dedans que de l’affection et de l’empathie « Et moi j’ai déjà donné de ma personne. » Sale con. Je m’attends à m’en prendre une à tout moment alors que mon regard se fait insistant quand je dévisage Takuma comme s’il était le dernier maillon manquant et que le sort de l’humanité reposait sur ses épaules. Évidemment qu’il n’y a rien de sérieux dans tout ça, évidemment qu’on prend tous au sérieux les blocages de Sovahnn vis-à-vis de son corps et son rapport aux autres.

Mais juste un truc … « Donc on en est là en fait, à envisager le ou la suivante alors que l’actuel est toujours dans le décor. Bravo, j’vous félicite. » Là encore, rien de sérieux.

Liya se sert de mes bras et mes cuisses comme d’un trampoline, son petit chapeau lui donne des airs de touriste et un cri strident lui échappe quand un goéland passe au-dessus de nous. Elle le pointe du doigt et s’agite encore plus, avec douceur je renforce mon emprise sur elle pour sa propre sécurité « On fait tous les choses à l’envers j’crois. » A vrai dire j’en suis pas si certain, ils le savent j’ai jamais aimé les cases ni les étiquettes alors pourquoi ça serait différent avec ça ? « Ou alors on se répartie les taches. » Haussement d’épaules, mon regard se pose sur Riley « Mariage. » Puis je me désigne comme je peux d’un mouvement du menton « Maison. » On a compris que je parle du fait d’avoir emménagé avec mon mec mais le terme ménage me file de l’urticaire – ok je m’encroute mais pas à ce point-là « Bébé. » Cette fois c’est Sovahnn que je désigne bien sûr « C’est un travail d’équipe c’est tout. » On n’arrête pas de se dire qu’on est une famille, voilà le résultat mais quand mon regard se pose sur Takuma la connerie revient en force « Et toi … » Pas de mariage, de maison ni de bébé « Tu fais des partouzes visiblement. » Liya sursaute quand j’éclate de rire mais se joint à moi sans comprendre ce qui se passe « Chacun son truc. » Est-ce que je me planque lâchement derrière un bébé ? Absolument.
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Enzo S. Ryans
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Enzo S. Ryans
Lun 18 Sep 2023 - 1:20

 5 Janvier 2017


Parfois on en a besoin de ces moments. A rire comme des cons sur des trucs qui n’ont pas d’importance sans pour autant dénigrer ce qui en a. C’est là, abordé avec légèreté, sans pression ni certitudes. J’attends pas du moment qu’il m’apporte toutes les réponses. Ils ne les ont pas et je ne cherche pas à ce que quelqu’un débarque un jour pour me donner la notice de la manière dont je devrais vivre ma vie et faire les choses. Je m’appuie sur leur présence pour mieux avancer, c’est vrai, mais pas pour trouver ma voie. Ma voix. Et pourtant ils la portent. Dans ces éclats de rire, dans cette complicité, dans ces moments qui ne payent pas de mine à écouter le clapotis des vagues et se faire porter par la douceur d’une après midi ensoleillée. J’ai pas besoin de plus.
Ça ne veut pas dire que je ne doute pas, que je ne bute pas, que je ne me sens pas conne et incapable des fois. On est tous comme ça, c’est normal. Des mauvais jours on en a tous. On traverse des tempêtes, on boit la tasse. Tous ici. Y compris ceux qui ne parlent pas. J’les vois ces silences, ces vides un peu craquelés. Je sais qu’ils sont là même si les mots ne trouvent pas le chemin. Alors oui, tout ça passe avec le sourire, parce que ça n’a rien d’une crise. Je suis désolée Naveen, mais on a affronté tant… qu’un tel sujet semble presque futile. Il ouvre bien d’autres plaies, j’le sais, je ne me le cache pas. Zach pour moi, ta fille pour toi. Mais si on ne garde que nous… bah c’est tout. C’est juste “nous”. C’est pas grave ça. On peut se planter, se blesser, se heurter, ça reste pas grave. Ceux qui n’ont pour seule problématique que de ne pas être en cohésion avec l’autre ont bien du pot.
Et c’est parce que je sais ça, parce que je connais Enzo et que je crois connaître Takuma malgré tous ses vides que je peux affirmer qu’il n’y a pas que ça avec Caitlyn. C’est pas qu’une histoire d’étoiles mal alignées. Ça dépasse ça.
Pour Naveen.. Bah c’est juste ça. Rien de plus, rien de pire. C’est juste deux humains qui font semblant de pouvoir marcher encore un peu dans la même direction mais qui n’y sont peut être pas parfaitement à l’aise. C’est de ma faute aussi, lui il marche droit, calmement. Moi je cours sur la rambarde et si j’tombe, je ris. Mais si je tombe, je tombe loin de lui.
Et c’est pas grave. Ça devrait pas l’être.

Mais il n’empêche : j’ai pas envie.

C’est quand même bien plus confortable de me marrer en déconnectant quelques instants à voir Riley râler pour la forme et Takuma tirer un bout de langue qui effleure le goulot de la bouteille ; juste pour la faire chier. Craquant ce con, avec ses mimiques d’impertinent gamin.
“C’est qu’il serait presque à un rien d’te draguer…” Un regard échangé avec Enzo pendant que Takuma se pose dans un rire franc à côté de Riley lui rendant son bien.
“Merde, mon plan si bien élaboré est percé à jour…” Il ne cherche pas à nier ou à se justifier. Le genre de gars avec qui il n’y aura jamais de dramas à la con, ça lui passe complètement au dessus du crâne. Droit dans ses bottes, au clair avec les uns et les autres, il passe déjà à autre chose, qu’importe ma tentative de l’emmerder, lui.

Et on enchaîne. Rapport au corps, fuite en avant de Liya et réflexions bien trop pertinente des uns et des autres. C’est vrai, j’aime cette complicité qui se met en place semaines après semaines, la facilité que c’est d’estimer que les choses sont claires et que je n’ai pas à me prendre la tête plus que ça, l’envie de simplement trouver ces moments d’apaisement. De vouloir le connaître. Passer ces moments loin de tout, sans autre recherche que celle-là. Et oui, c’est une manière de me retrouver aussi. D’apprendre à gérer mon corps face à autrui, à me faire confiance de nouveau, à retrouver le goût d’interagir ainsi. De mettre un autre corps de côté. D’accepter de laisser partir une âme qui manque à ma vie.

C’est pour ça que j’ai besoin de rire.

« Hey, moi j’lui ai vendu le self love avec ou sans joujou. » Besoin de ça. De ce qui étrangle ma gorge quand j’avale une gorgée et manque de ressortir par mes narines.  « Et moi j’ai déjà donné de ma personne. » La tronche penchée en avant pour me forcer à déglutir sans en foutre partout, j’ai un doigt accusateur vers Enzo lorsque je redresse le visage. “Toi t’as du bol de t’planquer derrière le meilleur bouclier qui soit !” Encore plus quand je vois le regard qu’il envoie à Takuma, totalement entendu comme s’il sous-entendait qu’il ne restait plus que lui à ne pas avoir fait le taff.
“Toi fait gaffe à ta réponse !”
“Ouais je cherche la moins pire là..” Les rires, toujours, parce que personne ici ne prend quoi que ce soit de cet échange véritablement au sérieux.
« Donc on en est là en fait, à envisager le ou la suivante alors que l’actuel est toujours dans le décor. Bravo, j’vous félicite. »  
“Non, on entrevoit aussi la présence des joujous dans ma table de chevet..” Ya des trucs à moi, et des trucs que Riley m’a offert, si vous voulez tout savoir. Et moi j’me marre parce que je vois dans la gueule des deux gars que c’est une info qu’ils ne cherchaient pas à avoir. Vous l’avez cherché ! Et oui, ça me fait rire. Ya quoi ?
C’était balancé comme ça, les punchlines qu’on s’envoie comme on s’enverrait des fions. Alors quand les rires se calment et que Liya pointe du doigt un goéland au dessus de nous et balance son petit cul en arrière pour mieux le voir, le sérieux revient en douceur.

« On fait tous les choses à l’envers j’crois. » Un petit sourire en coin, je crois que tout le monde en a un, ou du moins une forme d’amusement à cette déclaration. Si on ne se sent pas tous visés, on sait qui l’est. « Ou alors on se répartie les taches. »   C’est plutôt ça ouais. On délègue. « Mariage…Maison…Bébé. » Chacun son rôle et les hippopotames seront bien gardés. « C’est un travail d’équipe c’est tout. »   J’ai un petit rire plein d’affection parce que c’est exactement ça. Hey faut au moins ça pour réussir à faire croire à un semblant de classicisme côté conventions !
Et naturellement, les regards se tournent vers Takuma qui fixe Enzo par dessus la bouteille de Riley qu’il lui a de nouveau piqué je ne sais quand. Il le sait, hein, que son tour approche.

« Et toi … » Toi tu sais que tu ne pouvais pas y échapper. Avec ton petit rire sous cape qui fait soulever tes épaules quand quand tu pivotes le haut de ton crâne en attendant la santence.  « Tu fais des partouzes visiblement. » Là encore, le rire éclate et Liya suit, sans vraiment y comprendre quoi que ce soit, mais heureuse de participer.
Comme lui avec ses partouzes.
Ok elle était facile.
Mais devait être faite.

« Chacun son truc. » Du bout le la bouteille, Takuma semble le menacer et moi, j’arrête pas de rire, emportée par mon hilarité. D’autant plus que Riley ne tarde pas à récupérer son dû, honteusement arraché d’entre les mains d’un Takuma qui râle à son tour pour la forme.
On se cherche, tous, les uns les autres.

On se trouve, surtout, toujours. Et ça c’est l’important.

Spoiler:
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Sovahnn Dawn Lockwood
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