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How do I say Goodbye - OS

 :: Autour du monde :: Autres Continents :: — USA
Mer 28 Juin 2023 - 16:55
How do I say goodbye

United States of America

4 Jan. 2017
 

 
Quel a été l’élément déclencheur ? Je réfléchis à cette question depuis plusieurs semaines maintenant. Je suis assise devant la pierre fraîchement gravée d’octobre dernier. Le vent froid de Janvier me fait rougir les joues, me brûle le visage mais je ne sens pas le froid, ou tout du moins, il ne me dérange pas. C’est une journée froide mais sèche, une belle journée où je me sens presque apaisée. Il y a quelques personnes de passage, l’endroit n’est pas désert mais juste ce qu’il faut pour que ça ne soit pas trop lugubre. En cette journée de semaine, il n’y a pas grand monde de toute façon dans les rues de la ville et encore moins ici. Je dépose un nouveau bouquet, enchanté pour qu’il dure plus longtemps, jusqu’à ma prochaine visite, en théorie.  

Je repense aux derniers évènements, tout en nettoyant les lieux, faisant du ménage plus de principe que de nécessité, pour m’occuper les mains avant que ma langue ne se délie. J’avais encore besoin de repenser à tout ce qu’il s’était passé, depuis le mois de septembre.

Tout a commencé lorsque la formation s’est achevée.  

~
J’observais distraitement les personnes autour de moi, tout en continuant d’écouter le formateur. De temps en temps, des notes s’inscrivaient sur ma feuille, des points clés selon moi, des informations aussi bien que des anecdotes qui pouvaient m’être utiles. La matinée, puis la journée passèrent assez rapidement. L’heure de terminer la première journée de formation était enfin arrivée et bien que ma feuille ne soit pas autant remplie que celles de certains de mes collègues, j’avais pris soin de garder quelques traces de cette journée. Je ne garantissais pas de lire ces notes quotidiennement mais à défaut, cela allait au moins me permettre de faire bon usage de temps passé ici.  

Le formateur était un bon orateur, facile à écouter et à suivre, même si tout ce qu’il avait pu nous raconter ne me captivait pas à chaque fois, il avait su capter l’attention et nous étions tous restés relativement disciplinés, même après la pause repas, heure généralement critique, où tout le monde était encore bien alerte et attentif.  

A l’issue de cette première étape majoritairement théorique, je suis rentrée directement chez moi, profitant de finir pour une fois tôt pour prendre le temps de décompresser, et de repenser à tout ce qu’il s’était passé ces derniers temps.

Prise dans le flux du travail et des quelques sorties que je m’octroyais, je faisais tout pour ne pas prendre le temps de respirer, pour être perpétuellement occupée et ne pas penser aux différentes plaies béantes que je ne voulais prendre le temps de reboucher. Je ne me sentais à ce moment précis toujours pas prête à accepter cette douleur, ces disparitions et maladies et me mettre des œillères pour ne pas y penser était la seule solution que j’avais trouvée. Par facilité, par manque d’énergie pour combattre, par sentiment d’injustice, d’avoir, si jeune autant souffert, plus que de raison. Avoir les épaules solides était un chose, cela me permettait de ne pas m’écrouler, mais réussir à avancer avec cette charge en était une autre.

Enfermée pour la soirée dans notre appart étudiant, j'avais laissé mon esprit divaguer, profitant du fait d’avoir l’appartement pour moi toute seule pour me déconnecter. Aaron était de sortie et il était passé en coup de vent avant de filer en soirée étudiante. Il m’avait proposé de l’accompagner mais je n’avais pas la force ce soir-là d’être la pièce rapportée, le fameux +1 et j'avais préféré me retrouver bercée par l’odeur des bougies parfumées allumées un peu partout dans la maison et dont les flammes contribuaient à créer cette bulle d’apaisement.

J'avais même pris ce soir-là le temps de tourner les pages d’un livre, en me faisant la réflexion que cela faisait une éternité que je n’avais pas pris le temps de lire. Un livre bien fleur bleue, mêlant triangle amoureux et Quidditch et l’espace d’un instant, j'avais retrouvé un brin de liberté perdue. La soirée était passée à une vitesse folle et sans que je ne puisse m’en rendre compte, j’étais de nouveau sur les bancs de la salle de formation, à suivre la seconde puis le jour d’après la dernière journée de formation.  

Durant le dernier quart d’heure, alors que nous venions de finir la pratique, mon portable s'était mis à sonner. J'avais renvoyé la personne sur le répondeur. Le débrief sur le stage avait commencé mais je ressentais de nouveau une vibration venir de ma poche. J’y avais jeté un coup d’œil et mon cœur avait raté un battement. L’indicatif est celui de l’Etat dans lequel mon père est hospitalisé. De brèves excuses et je suis sortie, rappelant en urgence le numéro. L’état de mon père s’était fortement dégradé et ce n’était qu’une question d’heure.  

Je n’ai même pas pris le temps de me préparer un sac, j’ai fait le voyage le plus rapidement possible jusqu’aux Etats-Unis à coup de transplanage et de Portoloin pour traverser l’Atlantique, puis en utilisant le réseau de cheminée local pour arriver quelques heures plus tard à l’hôpital. Les éléments m’ont accordé la chance de l’accompagner dans ces derniers instants et qu’il ne parte pas seul.  

Les journées qui suivirent sa disparition furent passées à organiser ses funérailles, accompagnée par ma tante et les quelques proches que j'avais aux Etats-Unis.

La cérémonie fut organisée en petit comité, discrète mais surtout apaisée. Je ne suis revenue par la suite que deux fois aux USA, pour la Toussaint, puis pour son anniversaire, en janvier.

~

Trois mois se sont écoulés depuis qu’il est parti. Depuis que mon père a été libéré de ses souffrances, de l’ombre de la vie qu’il menait. Je ne ressentais pas de la tristesse, en repensant à sa disparition. Un vide lié à son départ mais un surtout un sentiment de soulagement de savoir qu’il ne souffrait plus, qu’il était à présent loin de toute cette guerre, de toute cette souffrance et de cette vie qui n’en était plus réellement une pour lui.
J’étais arrivée en début de matinée et je lui avais raconté ce qu’il s’était passé depuis ma dernière visite à la Toussaint. Comment le monde continuait d’avancer, toujours aussi malade, en quête de la moindre querelle, que les esprits ne s’apaisaient toujours pas et que, bien au contraire, les évènements devenaient pires encore que ce qu’il m’avait été donné d’imaginer. Je lui racontais que je n’avais toujours pas de nouvelles de ma mère, que je n’avais pas tant cherché que ça non plus car je ne savais pas par où commencer, ni même si j’en avais la capacité. Je lui ai parlé de mes deux métiers, de la colocation, de mon quotidien, tout simplement.
Je lui parle de l’ambiance pesante dans les rues de Londres, mais cette atmosphère ne s’étend pas qu’au monde magique qui a choisi la voie de la guerre, il plane également sur le monde des Non-Maj. Je m’en rends bien compte, le soir, quand je suis au bar, l’ambiance n’est plus la même. L’air est plus suspicieux, comme si la moindre étincelle allait déclencher l’explosion sous-jacente que tout le monde sentait mais que personne n’acceptait de voir.

Je lui ai également parlé de mes quelques aventures d’un soir, des quelques sorties que je faisais et des derniers proches que je voyais de temps en temps. Passer ces heures auprès de cette tombe m’apaisait, me permettait de me recentrer et de trouver la paix intérieure que j’avais perdue durant ces derniers mois. L’heure avançait et il fallait que je rentre en Europe, mais avant cela, je devais faire un crochet en passant par la maison de ma tante avant de retrouver la grisaille Londonienne.  

La visite auprès du dernier membre de ma famille en vie et localisable fut plus brève que le moment passé auprès de mon défunt père et je suis revenue dans notre appart à Aaron et moi en fin de soirée. A peine arrivée, je fus accueillie par mon ami de lycée, la seule personne ici au courant de la situation avec mon père et qui ne tenait pas en place, une véritable pile électrique. Il me laisse à peine le temps de poser mon sac qu’il me traîne vers ma chambre où est posé fièrement sur mon lit un objet emballé dont la forme ne laisse aucun doute, un balai. Posée à côté, une carte avec l’écriture de mon père sur l’enveloppe.
C’est le cœur serré que j’ai fait les quelques pas jusqu’à mon lit, saisissant le mot d’une main sans l’ombre d’une assurance.



« Chère Ash,

Désolé pour le retard, je voulais que ce cadeau soit parfait et cela a pris quelques jours de plus le temps que la fabrication et personnalisation soient achevées.  
J’espère avoir le plaisir de pouvoir te voir de nouveau dans les airs.
Bon anniversaire en retard mon Ange,  

Ton Père qui t’aime »


BY CΔLΙGULΔ ☾
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Ashlyn Gilbert-Mather
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