« Nous comprenons l’inquiétude de la population. Fort heureusement les attaques au sein de Londres ont été bien moindres, signe s’il en fallait que le contrôle exercé sur les lycanthropes est bénéfique pour le maintient de la sécurité. Les contrôles et la surveillance seront prolongés jusqu’à ce que leur nécessité puisse être remise en question. Il sera mis en place dès le mois de décembre une boutique centralisée qui aura le contrôle de la vente de tue-loup. A cette date, il deviendra donc illégal de vendre cette potion en dehors d’une dérogation du ministère. Une prise en charge médicale, psychologique et un accompagnement par des professionnel est mis en place pour tous les lycanthropes qui nous sont confiés. Nous sommes malheureusement au regret de vous informer qu’aucun des primo-mordus des mois précédent n’a survécu à sa transformation. Fin de la conférence, merci pour votre écoute. »
Amusant, vraiment. Rien de moins qu’un peu de pommade passée dans le dos de la population afin d’apaiser les tensions, depuis bien longtemps sur le qui-vive. Le Ministère devait se protéger, car même si il restait puissant, de plus en plus commençaient à douter de certaines méthodes. Il était hors de question que le gouvernement se laisse impressionner par une poignée de résistants. Malheureusement, cette récente conférence n’avait pas été suffisante pour la famille Dormond, qui accusait sans relâche, depuis des jours, le département de la justice, de ne pas faire son travail correctement, suite au décès tragique de l’un de leurs proches lycan. Pire encore, ils accusaient carrément le Ministère d’être le responsable direct de sa mort. Une situation qui risquait d’être exposée dans la presse si rien n’était fait rapidement, et le département de la justice ne pouvait être d’avantage mis à mal, tandis qu’on les accusait déjà de défaillances suite à la fuite des lycans capturés et retenus captifs. Et ce, malgré les renforcements de sécurité mis en place par Ana et les autres hauts gradés. À ce sujet fâcheux, Leeroy Rivers, le directeur du département de la justice avait aussitôt convoqué son adjointe.
« Le Ministère est gangrené par les résistants et les terroristes, nous aurons beau redoubler de contrôles et de renforcements de sécurité, les prisonniers et les traîtres réussiront toujours à s’enfuir. »
La brune s’était défendue comme elle l’avait pu, même si elle était forcée d’avouer son échec, intérieurement. Deux évasions en moins de trois mois, voilà qui était fâcheux. Mais face à celui dont elle convoitait le poste, elle ne voulait pas paraître faible et en échec.
« Que eu seja amaldiçoaldo por isso… »
Ces quelques mots étaient sortis si naturellement qu’elle ne s’était même pas rendue compte tout de suite qu’elle avait parlé portugais en présence de son supérieur. Un aveu de faiblesse pouvait avoir de graves conséquences, à leur niveau. Ana avouait donc sa faute, dans sa langue maternelle incomprise par son supérieur, et tant mieux. Loin des regards, Ana défiait les limites de l’indécence avec son supérieur hiérarchique, tentant de capter le moindre signe d’intérêt à son égard. Rivers n’était pas si aisément corruptible. Surtout, il attendait des actes.
« Nous allons traquer les lycans échappés, ainsi que les traîtres qui les ont aidés. Un grand ménage s’impose, non ? Je les tuerai de mes propres mains, si je les trouve. »
Comme elle l’avait fait pour Hartford, entre autre. L’étincelle vengeresse et sanguinaire brillait dans ses prunelles sombres, celle d’une responsable du département de la justice, mais surtout, de l’activiste Supérieure sans pitié, qu’elle était. Et en effet, pas plus tard que dans les jours à venir, de nouvelles mesures concernant la traque des résistants entreraient en vigueur au Ministère. Ana, en attendant, avait rassemblé plusieurs de ses sbires pour une mission discrète, confiée par le département et la Cause, afin de traquer et tuer les lycans récemment évadés. La mission fut un échec, mais le groupuscule avait tout de même fini par débusquer un nouveau mordu et l’avait lentement éliminé. Ana s’était délectée de ses cris plaintifs lors de son agonie. Lorsque le jeune loup poussa son dernier soupire sous la baguette de la brune, celle-ci n’était pas entièrement satisfaite. Quelque chose manquait à sa folie vengeresse, il lui en faudrait plus pour la satisfaire. La tête de Wilson, par exemple.
Ainsi, la famille du jeune lycan avait raison. Le Ministère était entièrement responsable de la mort de leur progéniture, et, malgré la récente conférence de presse, les Dormond’s refusaient de croire que les primo-mordus n’avaient pas survécu à leur transformation, alors que certains avaient en réalité succombé sous les coups du Ministère. L’audience approchait à grands pas, ils avaient grand besoin d’aide. Une défense sans failles, voilà sur quoi Ana planchait depuis plusieurs jours avec son associé Blossom, et refusant d’être dérangée sous aucun prétexte. En accord avec son supérieur et ses collaborateurs, ils s’étaient mis d’accord pour faire appel aux services d’un avocat qui ne faisait pas parti du département de la justice magique, pour prouver leur neutralité aux Dormond’s. Qui n’en serait pas une, en réalité. Le nom de Moyra Jenkins apparut sur la liste des avocats mais ne fut pas retenu. Ana avait préféré se tourner vers quelqu’un appartenant aux Supérieurs. Elle pointa alors le nom de Shura Kolyovski.
« Tu es sûre qu’on peut lui faire confiance ? Il est de sang-mêlé… » lança Blossom, perplexe du choix de sa fidèle alliée. Celle-ci affichait une mine sûre d’elle.
« Ne t’en fais pas, il n’aura pas le choix. Justement parce qu’il n’a pas le sang pur, les Dormond’s ne pourront pas accuser le Ministère de non impartialité. »
De toute façon, la sous-directrice du département de la justice l’avait d’ors et déjà convoqué, le fameux Shura. Un homme aussi troublant que séduisant s’était présenté ce jour, jeudi 8 décembre, à la porte du bureau d’Ana. Aussitôt que l’assistante administrative ait annoncé l’arrivée de Monsieur Kolyovski, la brésilienne se tourna vers son collaborateur et réprima, avec autorité.
« Laisse-nous. Et dis-lui d’entrer. »
Archibald Blossom sortit donc du bureau de la sulfureuse brune et se retrouva nez à nez avec l’avocat au sang-mêlé, a qui il jeta un regard non dissimulé et lourd de sens, méprisant le sang impur qui coulait dans ses veines russes. Ana au contraire, se fichait de son sang mêlé en cet instant. Elle en imposait derrière son large bureau, elle détaillait l’homme qui venait d’entrer dans la pièce, le toisant de son menton relevé. Chic et séduisante, la Dame l’attendait avec impatience, pour lui confier cette fameuse affaire qui pesait lourd pour la réputation du Ministère. Un léger sourire apparut sur les lèvres de la sulfureuse brune, qui ne cherchait pourtant pas à dissimuler son air dédaigneux et autoritaire.
« Bonjour, Shura. Ça faisait longtemps. » Bien sûr ils se connaissaient par l’intermédiaire des Supérieurs, sans jamais vraiment s’être parlé en tête à tête, si ce n’étaient que des formalités verbales voulues par leur milieu de travail. Général Recruteur, donc. Plutôt étrange d’avoir été promu à ce rang, pour un sang-mêlé.
« J’ai une affaire à te confier, au nom du Ministère. Simple formalité pour un homme comme toi, du moins, je l’espère. »
Le sourire sur ses lèvres s’élargit, Ana prend l’épais dossier qui attend sur son bureau dans le but de le donner plus tard à Shura, s’il acceptait de prendre l’affaire. Elle se leva de son fauteuil et s’assit à moitié carrément sur le bureau, les jambes croisées sous sa jupe en tailleur serrée qu’elle portait, par dessus un chemisier blanc.
« Si tu ne veux pas faire ça pour le Ministère, alors, fais-le pour moi. Alors ? »
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Shura A. Kolyovski
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Shura A. Kolyovski
Mer 3 Mai 2023 - 22:41
Jeudi 8 Décembre
Département de la justice magique
Comme à son habitude, Ana n’était pas passée par quatre chemins pour exposer à Maître Kolyovski la raison de sa venue, même si elle n’était pas réellement convaincu que travailler avec elle soit si plaisant que ça. Mais elle était habituée à être brossée dans le sens du poil et se fichait bien que ses salutations soient sincères, puisque l’unique but de cette entrevue était de lui faire prendre l’affaire qui menaçait de discréditer le Ministère, à fortiori son propre département. Le plus important pour Ana était de parvenir à ses fins, peu importait si ses interlocuteurs étaient sincères ou non, en ce qui concernait le Général Recruteurs, leurs rares échanges s’étaient jusqu’ici plutôt bien passés. Alors même si le charme naturel qu’elle se plaisait à mettre en avant de manière exacerbée ne suffisait pas à faire plier cet avocat au sang-mêlé, la sous-directrice du département de la justice disposait de bien des arguments, ainsi que plusieurs tours dans son sac. Shura n’attendît pas l’aval d’Ana pour s’installer, et il eut raison, de s’asseoir en face d’elle afin qu’elle lui parle plus amplement de l’affaire en question. Un sourire satisfait apparut sur les lèvres de la brune, qui prît son temps pour répondre. Loin d’elle l’idée de lui mettre la pression, mais il lui fallait réfléchir aux bons mots. Elle ne pouvait acheter un avocat de renom au sein des Supérieurs aussi facilement qu’elle menait cet imbécile de Blossom à la baguette. En même temps, ce dernier n’avait besoin que d’un décolleté plongeant ou d’un déhanché aguicheur pour réaliser les moindres désirs de la sous-directrice de son département. Tandis que Maître Kolyovski l’avait mentionné lui-même, il ne souhaitait pas accepter une affaire juste pour faire plaisir au Ministère ou à sa collègue Supérieure.
« Évidemment. J’ai toujours admiré ton professionnalisme… »
Simple passage de pommade, des flatteries jetées non sans hypocrisie car elle croyait vraiment aux compétences de Shura. Mais elle était comme ça. Cet homme, en dépit du sang impur qui coulait dans ses veines, avait tout de même réussi à se faire une place parmi eux, les Supérieurs, dont la Cause comptait en son sein les membres des plus pures familles de sorciers à travers le monde. Et le brun avait toujours assumé son impureté malgré le mépris constant qu’il recevait chaque jour. Malgré tout, son rang forçait le respect, et la nature de son sang serait d’autant plus utile au Ministère pour défendre cette affaire de lycanthrope, du moins c’était la stratégie d’Ana. Ainsi, la brésilienne s’humidifia légèrement la lèvre et se pencha sur son bureau, les mains élégamment jointes par-dessus l’épais dossier qui contenait tous les détails de la fameuse affaire.
« J’imagine que tu as entendu parler des Lycanthropes, et de la menace que cette espèce représente pour la population ? »
Une rhétorique, rien de plus, car il était évident que Maître Kolyovski en avait entendu parler. Avec la guerre qui faisait rage dans les Balkans, la sale race était au cœur des préoccupations du département de la justice, Ana était entre autre devenue l’une des figures les plus impliquées du Ministère dans la lutte contre ces bestioles.
« Une famille, les Dormond’s, avait un enfant lycanthrope qui, officiellement, n’a pas survécu à sa mutation. Mais ils accusent le Ministère de l’avoir abattu délibérément, et l’affaire va bientôt passer devant la haute cour de justice du Magenmagot. »
Ainsi, si Shura acceptait d’assurer La Défense du Ministère sur cette affaire, et il devrait accepter quoiqu’il en soit, il ne disposait pas d’un temps illimité, Ana venant d’insinuer que l’audience approchait.
« Officieusement, nous n’avions pas eu le choix que de l’abattre, simple précaution avant que ce monstre ne soit en liberté et mette en péril notre communauté. » Elle restait droite et sérieuse dans son explication, mais elle n’avait absolument rien à cacher à l’avocat russe, qui n’avait pas manqué le petit sourire narquois qui flottait sur les lèvres de la sulfureuse brune.
« Sauf que le Ministère a assuré qu’aucun nouveau mordu n’avait survécu, voilà pourquoi je fais appel à tes services. »
Ana se rappelait de chacun des cris plaintifs de la bête, elle avait tellement dû souffrir lors de sa mutation que de toute manière, les tortures infligées par la brune et ses sous-fifres paraissaient plutôt douces, à côté. Et surtout, chaque lycanthrope enfermé ou éliminé la rapprochait de Wilson, qui ne tarderait probablement pas à se montrer, elle savait parfaitement où chercher car la sous-directrice du département de la justice ne s’était jamais cachée de vouloir en découdre avec ces erreurs de la nature qui n’auraient jamais dû voir le jour. Maintenant, Shura allait vouloir savoir pourquoi faire appel à ses services à lui plutôt qu’à un autre avocat directement relié au Magenmagot, mais pour le moment Ana voulait surtout savoir si potentiellement l’affaire l’intéressait, d’un premier abord.
« Il nous faut gagner cette affaire, et faire taire les Dormond’s… »
Les pupilles sombres, captant le regard de son interlocuteur, elle n’en démordrait pas.
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Shura A. Kolyovski
Shura A. Kolyovski
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Shura A. Kolyovski
Sam 1 Juil 2023 - 3:26
Jeudi 8 Décembre
Département de la justice magique
Trônant fièrement derrière son bureau, son regard ancré dans celui de l’avocat sans sourciller, Ana venait d’exposer l’affaire à ce dernier, sans réellement s’étendre sur les détails, mais sans chercher à lui cacher la moindre information. Les faits étaient là, malgré les tentatives du Ministère d’avoir voulu faire passer cette histoire sous silence, et d’avoir essayé d’apaiser les tensions dans la population, maintenant ceux-ci hurlaient au complot et la famille de cette bête féroce réclamaient justice pour leur progéniture. Rien qu’en y repensant, la directrice adjointe en avait les pores de sa peau hérissés, tant la haine à l’égard de ces créatures grandissait en elle, chaque jour un peu plus depuis la fuite de Jane Wilson. Ana ne comprenait pas pourquoi ces exaltés continuaient de défendre corps et âme des bestioles violentes et meurtrières, elle qui ne voyait pas l’intérêt même de leur existence. Lycanthropes, vampires, et toute autre créature dangereuse susceptible de représenter une menace pour les sorciers, devait être maîtrisé, ce qui était loin d’être aussi simple. À chaque nouvelle attaque signifiait qu’une de ces bêtes était en liberté, en toute impunité, et ce simple fait suffisait au sang chaud brésilien pour ne faire qu’un tour dans ses veines. La haine que ressentait la brune autoritaire obscurcissait incontestablement son jugement, et Shura l’avait bien compris. D’un air calme et posé, il exposa à son tour sa stratégie, en commençant par faire remarquer à son interlocutrice que sa stratégie n’était pas la bonne. À ces mots, Ana se crispa légèrement, les dents serrées derrière ses lèvres fermées, tandis que sa respiration s’emballait sous l’agacement qu’elle sentait poindre. Pourtant, il lui fallait faire confiance à cet avocat de bonne renommée, le sang impur qui coulait dans ses veines était la garantie de son impartialité aux yeux des Dormonds. La sous-directrice se devait de rester correcte, même si elle mourrait d’envie de lui cracher le fond de sa pensée en pleine face. Mais pas tout de suite, pour le moment, elle laissa Shura continuer.
Il avait pris des notes au fur et à mesure qu’Ana lui avait donné les informations concernant l’affaire, et il prétendait qu’elle ne lui paraissait pas si délicate, Oliveira haussa un sourcil légèrement, le russe avait l’air bien sûr de lui. Tant mieux, elle n’allait pas s’en plaindre, peu importaient les moyens mis en œuvre, il devait leur faire gagner cette affaire. Même si elle n’était pas complètement convaincue de la stratégie d’apporter à la famille du loup-garou une lueur d’espoir, pour reprendre le terme de Kolyovski, et de dresser un portrait compatissant du Ministère à leurs yeux. Ana leva les yeux au ciel, un air amusé au coin des lèvres. Vraiment, personne n’y croirait. Un nouveau frisson lui parcourant l’échine la crispa de colère lorsque Shura évoqua la Garde. Les préoccupations de la brésilienne étaient tellement focalisées sur les lycanthropes depuis ces derniers mois, qu’elle en avait presque oublié leur principal ennemi, alors que ses employés brigadiers ou Aurors continuaient de les traquer sans relâche pour tenter de les débusquer, à commencer par ceux dissimulés au Ministère. À un moment donné, il allait falloir qu’elle se concerte avec Leeroy pour régler ce problème, Ana réclamait plus de sévérité, mais Rivers préférait sûrement rester prudent pour éviter un nouvel attentat. Ce n’était qu’une supposition, bien sûr. Cette dernière phrase, en tout cas, fut de trop pour la brune, qui se leva rapidement de son fauteuil, les mains à présent plaquées de part et d’autre du dossier posé sur son bureau.
« J’ai déjà croisé des avocats plus incompétents, mais je dois avouer que tu me déçois, Shura. »
Les sourcils légèrement froncés, Ana lui montrait clairement sa déception, elle n’était pas convaincue de la stratégie adoptée. Elle marqua une pause, tout en se redressant et en contournant son bureau pour se retrouver au niveau de Kolyovski. Être de petite taille ne l’empêchait pas de chercher à surpasser son interlocuteur de sa haute prestance. Pourtant, prétendre ne pas apprécier son collaborateur était faux, il avait déjà défendu le Ministère avec brio, par le passé.
« Je ne suis pas convaincue par ta stratégie, alors j’espère pour toi qu’on va gagner. »
Puis la sulfureuse brune prit appui sur le devant de son bureau, croisa les bras sur sa poitrine et esquissa un léger sourire, à la fois sarcastique et menaçant.
« Je ne tolérerais aucun échec sur cette affaire. Et surtout pas de la part d’un sang impur. » Elle haussa les épaules. « Peu importe ce qu’il en coûtera. »
Ana inspira doucement, après de nouveau quelques instants de silence, tout cela la faisait grincer des dents, le meurtre de ce gamin n’avait pas suffit à la satisfaire, tout comme aucun autre des assassinats que l’activiste des Supérieurs avait commis ces derniers mois, au nom de la Cause. Mais de quoi avait-elle besoin, Ana elle-même n’en était pas sûre. Tuer plus de lycanthropes, retrouver Wilson et se venger….Ou tout simplement, des vacances.
« Ce gamin n’était qu’une victime parmi d’autres. Je ne comprends pas comment les parents ont pu tolérer cette condition contre-nature. Plutôt que de leur faire miroiter un quelconque espoir, je dirais qu’on leur a enlevé un lourd fardeau. »
Nerveusement, la brésilienne laissa échapper un rire. Pour elle, les lycanthropes ne méritaient pas autant de médiatisation auprès de la population. Une élimination pure et simple de leur sale race, et tout serait rapidement réglé.
« Mais bon, si tu sais ce que tu fais… » Elle releva les yeux vers lui. « Tu veux quoi, combien ? »
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(c) Taranys
Shura A. Kolyovski
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Shura A. Kolyovski
Ven 28 Juil 2023 - 4:35
Jeudi 8 Décembre
Département de la justice magique
Fier et droit dans ses bottes, Shura ne se laissa ni impressionner, ni démonter par le doute exprimé par Ana concernant sa stratégie d’avocat de la défense. Avec une pointe d’arrogance agaçante, il rappela à sa collaboratrice qu’il savait parfaitement ce qu’il faisait. Cette dernière, adossée contre son bureau face au russe, esquissa alors un sourire, qui en réalité était plus nerveux qu’autre chose, elle n’aimait pas qu’on lui résiste et qu’on remette en cause sa parole, mais dans certaines circonstances elle n’avait pas le choix que de prendre sur elle et de l’accepter, aussi difficile que cela pouvait être. Car Kolyovski était en position de force, il n’était pas un des avocats liés au département de la justice, il était un indépendant mandaté par la sous-directrice dans le cadre de sa propre stratégie. Ana n’avait pas d’autre option, si elle avait choisi le sang-mêlé, c’était dans un but précis et elle ne pouvait se permettre de reculer à présent. Elle retint alors un soupire agacé, elle se contenta de le fixer de son regard sombre et oppressant. L’arrogance de l’avocat lui rappelait qu’elle n’avait pas le choix que de lui faire confiance.
Après un court moment de silence, Shura demanda quand est-ce qu’aurait lieu l’audience, avant de tendre sa carte à son interlocutrice. Sans donner aucun tarif naturellement, ce sera la surprise lorsque sa secrétaire enverra le devis. Aucune importance pour Oliveira, le budget était suffisamment conséquent pour assurer n’importe quelle rémunération. Elle avait observé la carte quelques instants, retenant un léger rire. Elle reconnaissait bien là la manière de procéder d’un sang impur. Les vrais sorciers au sang-pur, Ana i compris, avaient plutôt pour habitude de faire parvenir des notes de service magiques. Mais cette fois, elle ne fit aucun commentaire, pour le moment du moins. Elle répondit simplement :
« Dans trois semaines. »
D’ici la fin du mois, en gros. Un sourire narquois naquit sur les lèvres d’Ana. C’était un délais très court, dans le milieu. Mais elle ne pouvait reprocher à son Magenmagot d’être rapide. Grâce à qui ? À la collaboration efficace et autoritaire entre Rivers et Oliveira. Celle-ci inspira doucement, et se mordilla légèrement la lèvre inférieure en se rapprochant un peu plus de Shura, les yeux rivés dans les siens, le bout de ses doigts vagabondant légèrement le long du bras du russe, d’un petit air provoquant.
« Mais si tu as besoin de plus de temps pour mettre en place ta stratégie si…sûre, je peux la faire reporter… »
C’était ainsi que la brune autoritaire fonctionnait. Elle pouvait se débrouiller pour reporter ou avancer certaines affaires en fonction de ce qui l’arrangeait, parfois même sans l’amont de Leeroy. Tant qu’il ne s’en rendait pas compte, tout allait pour le mieux. Perpétuellement dans la séduction avec la gente masculine, Ana continuait dans sa lancée, espérant que l’arrogance de Shura soit à la hauteur de son succès prochain.
« Ne tarde pas trop, pour le devis. J’ai besoin de temps pour faire passer tes luxueux services au budget mensuel prévisionnel. »
Elle se détacha alors de son collaborateur, son sourire sarcastique élargi au coin des lèvres. Elle prit la carte de visite qu’elle fit mine de détailler en laissant échapper un léger rire.
« Amusant, cette petite carte. D’habitude, mes principaux collaborateurs communiquent par notes de service…magiques. »
Là encore, Ana continuait, en sorte, de titiller Kolyovski sur l’impureté de son sang. Elle n’avait pas besoin de préciser que les collaborateurs dont elle parlait étaient de sang-pur par rapport à lui, car la réflexion était suffisamment lourde de sens. Elle finit par délaisser la carte et la poser sur son bureau, avant de reporter son attention sur le russe. Son sourire avait disparu, la sous-directrice était redevenue sérieuse, plus froide et le timbre de voix plus grave.
« Tu auras ton acompte. Mais ne compte pas sur le montant total en cas d’échec. » Mais bon, Shura était si sûr de lui que cela ne pouvait pas arriver, selon lui. « En attendant, si je peux faire quelque chose pour t’aider… »
🙤 Département de la justice magique 🙤 8 Décembre 2016
(c) Taranys
Shura A. Kolyovski
Shura A. Kolyovski
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Shura A. Kolyovski
Mar 8 Aoû 2023 - 2:25
Jeudi 8 Décembre
Département de la justice magique
Ana reconnaissait bien là l’assurance de son collaborateur avocat. Nombreux étaient ceux qui lui reprochaient le statut de son sang, qui ne comprenaient pas comment quelqu’un qui ne faisait pas parti de cette caste sacrée, avait pu être nommé Général. Un recruteur, qui pouvait sensiblement se montrer moins sévère dans sa sélection de candidats. Bien sûr, en temps normal, la sous-directrice se préoccupait de ces questions, mais actuellement elle avait fait venir Maître Kolyovski pour une raison, elle avait besoin de lui et de lui seul dans cette affaire. La stratégie d’organiser la défense du Ministère devait être faite par quelqu’un de l’extérieur, et il était la recrue idéale. Alors ce n’était pas le moment de se demander si il avait vraiment sa place au sein des Supérieurs. Shura prétendait que trois semaines seraient suffisantes pour rassembler toutes les informations utiles à cette affaire. Ana, quant à elle, trouvait au contraire le délais assez court, comparativement au temps que mettaient habituellement les avocats du département de la justice. Il fallait bien que le russe au sang-mêlé s’est démarque d’une manière ou d’une autre, et il était quelque part obligé d’être plus performant. Peu importe son statut de sang en cet instant, l’assurance du grand brun était fort appréciée par la directrice adjointe, qui était aussitôt rentrée dans un bref jeu de séduction. Mais visiblement, elle n’avait guère besoin d’aller plus loin pour le moment, Shura ne semblait que peu réactif à ses avances. En apparence du moins, qui savait ce qu’il se passait réellement dans sa tête. De plus, Ana avait vaguement entendu parler de la froideur légendaire des russes. L’opposition au sang chaud des femmes brésiliennes dont la brune faisait partie.
Une fois de plus, Maître Kolyovski prouvait sa droiture, il ne réagit pas non plus aux piques envoyées par rapport à son statut de sang. Dommage, d’autres hommes y étaient beaucoup plus sensibles, tant leur ego était démesuré. Augustus par exemple, était typiquement le genre qu’Ana adorait séduire et rabaisser en même temps. Tel était son jeu, se rendre détestable et désirable en même temps. Lorsqu’elle redevint sérieuse, la sous-directrice haussa les épaules, Shura était si sûr de lui que l’échec lui coûterait très cher si cela arrivait. Même si il paraissait insensible à toutes les badineries de sa collaboratrice, il lui adressa tout de même une touche humoristique. Ah, peut-être commençait-il à se décoincer un peu. Hélas, l’entrevue touchait à sa fin. Le russe se redressa de son fauteuil, peut-être un tantinet agacé par la remarque d’Ana sur sa carte de visite trop « moldue ». Elle ne fît aucun autre commentaire à ce sujet, si ce n’était l’esquisse d’un léger sourire. Pour terminer, Maître Kolyovski lui signala qu’il la recontacterait peut-être avant l’audience, afin de peaufiner les derniers détails de la stratégie. La brune acquiesça, alors.
« Très bien. »
Elle hocha simplement la tête et se redressa à son tour, elle passa à côté de lui, son épaule venant frôler le bras de l’avocat, et son regard intense rencontra une dernière fois le sien.
« J’aurais peut-être encore deux ou trois petits points à évoquer avec toi. » Un sourire se dessina de nouveau sur les lèvres de la sulfureuse brune, elle murmura : « Mais nous verrons cela plus tard, dans un cadre un peu plus…Privé. »
Ana laissa planer le doute, elle n’en dit pas plus pour le moment. Elle se détourna de Shura et l’accompagna jusqu’à la porte de son bureau.
« J’insiste, Shura. Je ne tolérerai pas l’échec, sur cette affaire. J’ai misé gros sur toi, malgré que beaucoup de nos collègues Supérieurs n’apprécient guère ton statut de sang, et n’ont de ce fait aucune confiance en toi. »
Elle avait insisté sur ces derniers mots, puis elle lui ouvrit la porte.
« Alors tu as plutôt intérêt à ce que tes tarifs exorbitants soient à la hauteur de tes prestations. »
Dure et sévère, Ana pouvait se montrer aussi dangereuse que séductrice si jamais l’on venait à la décevoir. En conclusion de ces quelques mots, elle adressa un dernier sourire à son collaborateur.