[OS / Event 03.12.16] And they said....

Mi-décembre 2016,

La peur était là, sous-jacente, à chaque fois qu’elle franchissait les portes du Ministère. Et si la prochaine c’était Elle. Et si les Supérieurs finissaient par découvrir sa couverture d’une façon ou d’une autre ? Le risque avait toujours là, elle avait toujours dealé avec. Elle faisait attention. Elle ne faisait pas parti des membres connus de la Garde. Elle avait son caractère mais n’était pas forcément soupçonnable pour autant. Elle avait toujours fait attention aux discussions, à ses fréquentations à ne pas favoriser certaines plus que d’autres, à se lier à des Supérieurs – ou plutôt faire ami-ami- mais pas trop non plus. Bref, comme si elle était une jeune femme lambda qui n’avait pas vraiment trop d’avis sur la question. Bien sûr, les injustices la faisait réagir, mais il était connu qu’elle avait pouvait aussi bien s’énerver sur les nés-moldus qu’un sang-pur si injustice il y avait.

Et si Galaad aussi se faisait prendre, et tous ceux qui étaient encore au Ministère ? Comment allaient finir la Garde ? Combien disparaitraient réellement ? Comment être certain des mesures prises envers eux ? Elle devait se calmer. Absolument, mais elle n’y arrivait pas. Paniquer ne servirait à rien, surtout lorsqu’il n’y avait pas de soupçon sur elle. Et si elle arrivait à prendre sur elle la journée, à faire comme si tout était normal – ou presque- la nuit, dès qu’elle sortait du boulot la pression qu’elle se donnait se relâchait. Et elle était là, à se tourner dans ses draps sans arriver à trouver le sommeil. Cœur battant à mille à l’heure. Elle ressassait les évènements de la journée, essayait de comprendre à quel moment la situation avait pu merder à ce point. Est-ce que c’était pour leur faire peur ? Pour leur montrer qu’ils auraient toujours le pouvoir ? Est-ce que c’était annonciateur de quelque chose de plus gros ? Elle n’en savait rien. Dors et vous verrez bien, il n’y a pas le choix de toute façon.

Comment allait être la journée du lendemain ? Est-ce que l’ambiance serait aussi pourrie, pour ne pas dire dans un certain sens délétère ?  Les rumeurs courraient. Vraies et Fausses. Les bruits de couloirs qui ne faisaient que s’amplifier et si quelqu’un n’en appréciait pas une autre ça serait le bon moment de la dénoncer pour X ou Y raison avec des arguments plus ou moins valides. Connerie. Paranoïa. Et pourtant, c’était le propre de l’être humain d’utiliser un tel climat à son avantage si l’on à un ennemi juré, quelqu’un dont on veut se débarrasser sans trop se mouiller.

Neolina se releva à moitié et prit son téléphone entre ses mains, elle écrivit un message à Maxence mais l’effaça avant de l’envoyer à son petit ami. Elle ne voulait pas l’alarmer juste par ce qu’elle était stressée et qu’elle avait un peu trop les nerfs à vif. Tu ne risques rien. Elle se le répétait. C’était vrai, mais il y avait tellement plus en jeu qu’elle-même que son cerveau ne pouvait pas s’empêcher de frémir. D’être en boucle. Elle avait alors fini par se lever et cogna doucement à la porte de Gary qui devait à cette heure-ci dormir tranquillement. Un grognement lui répondit. « J’peux venir un peu avec toi ? J’ai fait un cauchemar.» Comme une gosse, elle était venue se blottir contre son ami. Ce n’était pas la meilleure des solutions, mais mieux que rien. Beaucoup mieux que Max risque de lâcher tout ce qu’il faisait pour venir la rejoindre même si c’était important. Elle ne pouvait pas lui faire ça pour si peu. Malgré tout, elle ne put s’empêcher de lui envoyer un dernier message Je t’aime, Max.


Dormir. Être en forme. Faire illusion au boulot. Lâcher prise ensuite.
Recommencer.
Jusqu’à ce que la situation passe, se tasse. Jusqu’à ce que les Supérieurs aient une nouvelle lubi et que tout le monde oublie la dernière.
Attendre qu’ils passent tous à autre chose.