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Tout change, pour mieux retrouver sa place | OS

 :: Londres :: Nord de Londres :: ─ Camden Town. :: • Logements :: Logement de Eireen C. Gallagher & Julian A. Neil
Dim 9 Avr 2023 - 0:20

Mardi 15 novembre 2016
Logement de Julian, Eireen & …, Camden, Londres

L’anneau de mes clés était passé autour de mon majeur et dans un geste répétitif, je balançais ces dernières dans un sens, puis dans l’autre. Lorsqu’elles revenaient dans ma main, je les serrais un court instant dans ma paume avant de recommencer. Je n’avais pas vraiment conscience du geste que je faisais, c’était un automatisme, un moyen pour mes doigts de s’occuper alors que mon esprit semblait se concentrer sur la fenêtre qui se tenait devant moi. Derrière la plaque de verre, rien de bien intéressant, si ce n’étaient les boyaux câblés de la capitale anglaise. De temps à autre, l’on passait à la lumière du jour, alors le câble ne ressortait que mieux sur les façades crades. Oui, la vue n’était pas des plus intéressantes, mais de tout de manière, je ne regardais pas réellement non plus. Non, j’avais les yeux dans le vague et une conversation qui se repassait sans cesse dans mon esprit. Les mots n’avaient pas été compliqués, le sens avait été clair, pourtant, je ne comprenais pas encore tout. Je ne mesurais pas encore ce qui se déroulait actuellement dans ma propre tête. J’avais bien pris la nouvelle, trop bien peut-être lorsque je réfléchissais à ce qui m’avait poussé à franchir les portes du commissariat quelques mois plus tôt. J’avais remué ciel et terre pour le retrouver, mettre un visage sur son nom, mettre une identité sur les gènes que j’avais hérités. J’avais fait ça alors que j’avais su m’en passé pendant des années. Je me surprenais moi-même d’avoir cette envie de le connaître, mais j’étais allé jusqu’au bout. Rencontre malaisante, contacte difficile. Face à lui, je me retrouvais muette, mais j’avais insisté, nous avions repris contact, nous nous étions rencontrés de nouveau. Sans vraiment savoir où nous allions, sans vraiment savoir si cela nous conduirait quelque part. Je ne savais pas ce que j’attendais de ces rencontres, de ses échanges, j’avais un père et je ne voulais pas le remplacer. Pourtant, une partie de moi tenait à en savoir plus sur cet homme à qui j’étais lié par le sang et qui ne vivait pas si loin que ça. En-tout-cas jusqu'à maintenant.

La rame s’arrête une fois de plus, la voix dans les haut-parleurs annonce un nouvel arrêt. Le mien, celui que j’attendais. Le mouvement de mes clés se stoppe, je les fourre dans ma poche tout en prenant la sortie du wagon. Polis, les gens sur le quai me laissent passer avant de rentrer à leur tour dans le compartiment. Mes pieds prennent automatiquement le couloir qui me mènera au plus près de mon nouvel appartement. Pour une fois, je ne prêtais pas vraiment attention à ce qui se passait autour de moi, je me contentais d’avancer, pressé de rejoindre un lieu familier, un lieu à moi, vide de monde, vide d’intrusion. Il me restait quelques maîtres à franchir lorsque l’idée de croiser un de mes nouveaux colocataires surgit à mon esprit. Je n'avais pas envie de leur parler, je n'avais pas envie de répondre à une quelconque question. Je voulais juste me réfugier dans ma chambre. Je décidais alors de la phrase que je leur lancerais, puis je poussais la porte de mon immeuble. Les deux étages à gravir me paraissaient plus longs que d’ordinaire, mais finalement, j'atteignis la porte de ce qui était chez moi depuis presque deux semaines. Les clés de nouveau dans la main, je déverrouillais la serrure pour entrer dans la pièce principale. Un rapide coup d’œil à cette dernière m’informait qu’il n'y avait personne. Parfait. Sans attendre plus longtemps, je me dirigeais vers ma chambre après avoir rempli une tasse d’eau dans la cuisine.

Une fois que j’avais franchi la porte de mon antre, je lançais les clefs sur le bureau avec mon sac avant de me jeter sur mon lit tout en faisant attention de ne pas renverser mon eau. Une gorgée ou deux, puis je posé la tasse sur le tabouret au bord du lit avant de regarder le plafond. Il partait. Il quittait la ville. Il n’y aurait pu de rencontre. Et étrangement, ça me convenait. Pourquoi ? Pourquoi je me faisais à cette situation alors qu’il y a quelques mois en arrière, je ne supportais pas vivre à quelque kilomètre de lui s’en savoir qui il était. Non, parce qu’aujourd’hui, je ne savais toujours pas. Bon, j’en savais un peu plus, mais non, je ne le connaissais pas. Nous n’avions toujours pas trouvé la place que chacun occupé dans la vie de l’autre. Je ne saurais pas non plus dire si quelque chose pourrait lui plaire ou non. En fait, je ne le connaissais qu’en surface et je n'allais pas mieux le connaître, mais étonnamment, ça ne me dérangeait pas. Nous avions convenu de garder contact grâce à la technologie. Et qui sait, un jour nos chemins se recroiserait peut-être, mais en attendant, nos routes étaient bel et bien séparées. Si je n’avais aucun problème à garder contact avec Cillian, ma mère ou mon père grâce au téléphone ou Internet, là, quelque chose me disait que nous n'aurions pas la même fréquence d’échange. Il faut dire, que généralement, je ne savais pas trop quoi lui dire. Pourtant, je voulais garder ce contact, aussi petit soit-il, je ne voulais pas y renoncer et en même temps, je n’étais pas gêné qu’il ne soit pas plus important. Finalement, ce départ nous faisait peut-être entrevoir l’équilibre que nous cherchions. Je sais qu’il existe, je sais qu’il est là quelque part. Des nouvelles de temps à autre, aux anniversaires, à d’autres occasions. C’était probablement juste ça qu’il me fallait. Savoir qu’il existe quelque part, qu’il était accessible. Le garder un peu dans ma vie, mais ne pas m'imposer lui -pas en continu, parce que je l'ai tout de même fait de base-. Chacun continuait sa vie, chacun menait l’existence qu’il voulait sans avoir à se soucier de l’impact sur l’autre, mais un lien existait, sans rien de plus. Tout comme nous partagions des gênes, nous savions que l’autre existait quelque part.

Je soupirais, agacé par nul autre que moi. La volonté de le rencontrer avait été comme viscéral à partir du moment où j’avais su qui il était, mais surtout qu’il vivait tout près. Et à présent, je me contentais contenté de savoir qu’il vivrait juste quelque part. Pourquoi ? J'aurais pu détruire sa vie, pour simplement ça ? Me retournant sur le ventre, je venais enfoncer ma tête dans l’oreiller pendant quelques secondes avants lever l’appui. Récupérant l’oreiller, je viens le mettre en boule entre mes bras pour me placer le menton au-dessus. Face à moi, une photo de Cillian, elle se trouvait au milieu d’autre, mais à cet instant, c’était celle qui accrochait mes yeux. Lui arriverait peut-être à m’aider à démêler le fils de nœuds et de question qu'occuper mon esprit. Non, il n’avait pas la solution, mais lui parler m’aurait certainement aidé. Il aurait probablement dit qu’un mot ou deux, mais ça aurait assurément étaient ceux qui me pousseraient à tout comprendre. Oui, je voudrais tellement lui en parler, mais je ne pouvais pas. Je pouvais lui parler de tout, mais sur ce point, il avait été catégorique, il ne voulait pas entendre le moindre mot à ce propos. Je respecterais son souhait, même si ça voulait dire me retrouver seule. Encore une fois… Bordel, il n’y avait pas à dire, ça faisait étrange de faire tout ça seule. Vivre seule -oui, oui, j’ai deux colocs, mais ils ne sont pas mon frère-, démêlé ses pensées seules, ne pas avoir juste à franchir une porte pour s’imposer sur son lit. J’y arrivais, mais oui, la présence de mon frère dans mon quotidien me manquait. Et ceux malgré tous les appels et les messages -qui fusionnait à en m’agacer dès que je ne répondais pas suffisamment vite-. Ce n’était pas pareil. Décidément, 2016 aura apporté bien des changements. Il restait quoi, un mois et demi… Y aurait-il encore des surprises ou ça attendrait l’année suivante ?
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Eireen C. Gallagher
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Eireen C. Gallagher
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Eireen C. Gallagher
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