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Sujet libre PNJ

 :: Londres :: Ouest de Londres :: ─ Mayfair.
Sam 8 Avr 2023 - 20:53
Sujet One Shot ou Sujet libre
-> si d'autres veulent jouer à introduire des PNJs, reprendre celui-ci, prolonger ou expliciter l'histoire... C'est fait pour !



Nadine. 22 ans. Étudiante en Lettres
2 Décembre 2016

Ça recommence. Les craquements résonnent dans les canalisations, le bruit palpite dans les murs, frissonne jusque dans ses nerfs et cogne ses tempes. C’est un claquement d’abord, puis il se prolonge, il chuinte et empli l’espace. Elle sait ce que c’est. C’est quelque part, coincé dans son esprit, bloqué parmi des souvenirs qui lui échappent pourtant comme l’eau qui file entre ses doigts. Sous la douche, Nadine lève le regard, passe ses mains pleines de shampooing dans ses cheveux épais pourtant déjà gonflés de mousse. Plus rien ne vient d’autre dans son esprit que ce truc lancinant, ce craquement qui lui vrille les tympans et brûle ses pensées. Elle en est à ne pas faire attention à ses gestes, rincer au lieu de passer l’après shampooing, oublier qu’elle ne s’est pas lavé le corps, passer à la trappe l’idée de l’épilation ou des dents à laver. Son mec doit arriver ce soir ? Ça s’est effacé de ses pensées. Sa mère doit appeler en face-time et voudra voir le nouveau canapé ? Complètement zappée,  l’inquiétude pourtant bien présente de montrer à ce parent maniaque l’état de cet appartement dans lequel elle a emménagé quelques mois plus tôt. C’est qu’il reste encore des cartons ici et là. Pas beaucoup hein, trois ou quatre grand maximum. Vous savez ces quelques petites bricoles dont on n’a pas vraiment besoin et qu’on affirme “ranger d’ici peu”. Celles qui seront encore là quand, l’année prochaine, les paquets de Noël s’accumuleront et qu’il faudra les empaqueter.

En sortant de la douche, l’esprit brumeux, les mâchoires serrées, Nadine n’est plus apte à penser à tout ça. A peine serait-elle capable de donner le nom de jeune fille de sa mère. Elle tremble. Elle n’en fini plus de trembler. Son cœur fracasse ses côtes, une sensation de vertige se distille dans ses muscles, tout tangue, tout valse, jusqu’à ses yeux qui passent le long des murs sans plus réussir à s’arrêter. C’est là, quelque part. Ça risque de venir à elle. Le danger va s’approcher, elle le sait, il s’approche toujours.
Alors elle tremble encore, ne se souvient plus de ce qu’elle faisait, ne cesse de suivre le son. Est-il de l’autre côté de la paroi de la douche ? Se cache-t-il dans la brume qui envahi doucement sa salle de bain ? C’est là, caché, à portée. C’est certain. Alors Nadine attrape son téléphone, le déverrouille…. Non, il ne réagi pas. Ça frappe plus fort sous ses côtes. Mais non, se raisonne-t-elle; le problème est mécanique. Ses mains sont trempées, elles interfèrent avec les courants électriques. Ce n’est que ça. Alors pourquoi ça s’agite plus fort encore dans sa poitrine ? Pourquoi sent-elle qu’elle manque d’air ?
D’un geste vif, la jeune femme pose le mobile en équilibre sur le lavabo et s’essuie les mains sur la serviette qu’elle passe autour de son corps. Le téléphone tombe, la serviette se défait ; elle inspire, bloque, reprend. Les mains donc, le téléphone… déverrouillage.

Impossible. Le téléphone s’allume et grésille avant de s’éteindre de nouveau. Alors Nadine rage et grogne ; elle le balancerait sur le mur si ses muscles ne lui semblaient pas aussi mous et volatiles que de la barbe à papa. Prête à se dissoudre dans l’atmosphère humide des lieux. L’appareil était neuf ; le troisième ce mois-ci.
Sans véritablement comprendre pourquoi, c’est dans un gémissement grinçant que la moldue se précipite hors de la salle de bain, balance un regard circulaire dans le petit appartement. Elle ne voit ni le canapé, ni les cartons, ni la télé encore allumée sur une télé-réalité stupide. Même les quelques colis récupérés le matin même qui attendent sa sortie de la douche pour essayer de nouveaux ensembles sont survolés sans une attention. C’est la lueur rouge et verte qui s’échappe du conduit d’aération qu’elle voit et qui lui noue les tripes. Ça n’a aucun sens, ça ne veut rien dire, ça ne ressemble même à rien de connu et pourtant, l’angoisse qui se noue en elle lui serre les poumons et lui tord le ventre. L’oxygène passe de moins en moins dans sa gorge, il siffle au travers de ses lèvres, se rompt à chaque respiration.

Alors Nadine comprend qu’il y a urgence. Une robe, d’abord, passée sur son corps encore trempé. La serviette est abandonnée au sol et les affaires sont renversées pour trouver quelque part dans ce fatras devenu flou par dame l’angoisse dans ses veines… un inhalateur. Mais rien. Non pas qu’il ne soit pas là, mais que son regard passe d’une chose à l’autre sans jamais s’arrêter sur quoi que ce soit. Tout va, vient, ne correspond plus qu’à de vagues formes sans réelle signification.

C’est pourquoi Nadine abandonne, ouverte la porte et émerge dans le couloir. Mais là l’angoisse la frappe plus fort encore et l’étouffe comme une liane autour de sa gorge. La porte d’à côté vient de s’ouvrir sur la forme allongée et sombre d’un homme portant une longue robe noire.
Le monde bascule. Ses pieds se dérobent.

“C’est la voisine qui recommence ses conneries !”
“Bah oui mais vous faites chier aussi, je vous avait dit de protéger les lieux !”

Et puis un dernier mot : “obliviate”, et soudainement tout la recouverte d’un oubli ouaté.


- Sova -
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