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Sam 25 Mar 2023 - 17:19
29 novembre 2016


“Non mais t’es sérieux ?!”
“Ch’ui à’la bouw’”

Les cheveux dégoulinant d’eau et de shampooing mêlé, le visage de Sovahnn avait émergé du rideau de douche. Ses doigts fins l’écrasaient au centre de sa paume pour l’empêcher de se tirer trop avant et de risquer de la dévoiler. La raison en était simple et presque prévisible : le bruit d’une porte qui s’ouvre et se referme sans véritablement rejoindre ses gongs l’avait alertée. Takuma se trouvait là, de la mousse affleurant déjà hors de ses lèvres, brosse à dent dans une main, t-shirt dans l’autre.

“Hey te’te’, c’est quelle brosse à dent que t’as pris là ?!”
“’a miegn’..” D’un geste, le garçon passa son haut en l’étirant au maximum pour éviter de toucher la dite brosse à dent.
“Ouais bah t’as intérêt !” Quelques mois plus tôt, lorsqu’il s’était échoué sur le canapé pour dormir à la maison, Takuma l’avait surprise à piquer la brosse à dent des deux colocs jusqu’au pugilat général et qu’elle lui en achète une en faisant les courses, signant officiellement le statut de colocataire temporaire de l’ancien Serdaigle. Au début, le garçon avait investi la chambre d’Enzo, point de chute officiel de l’australien. Peu à peu, l’étage était rénové et chacun y mettait du sien. Les trois colocataires et tout autre personne évoluant dans le coin. Ainsi ils avaient retapé le toit, sécurisé les planchers et assuré le plafond de la majorité de l’étage. Restait encore quelques pièces dans lesquelles le grenier apparaissait au travers du plafond percé, mais deux d’entre elles étaient dorénavant propres. Ainsi Takuma avait donc investi l’étage et la chambre remise en état. Seul le rez-de chaussé était tout à fait propre, Zach s’en était assuré, tout comme il s’était chargé - avec Morgane sait qui, même si Sovahnn n’en doutait pas une seconde - de relier la maison écossaise à l’appartement de Londres via le réseau de cheminette. Ainsi le rez-de-chaussé comprenait une grande pièce à vivre dont les murs étaient tombés par l’intervention d’un des cousins lointains de Sovahnn des années plus tôt lorsque celui-ci avait repris la maison. Etrange, cela dit en passant, de constater comme le père de sa fille ait pu réussir à nouer de meilleurs liens avec sa propre famille qu’elle-même. Toujours un coup dans sa manche celui-là. Pas assez, pourtant.
Ainsi aux abords de la cuisine ouverte, la porte donnait sur l’espace de vie. Face à l’entrée, les contours d’une ancienne cheminée donnaient un cachet vintage aux lieux, tandis qu’un poêle de métal noir trônait à sa droite dans un pied de nez parfait. Face à ces deux points de chaleur, un canapé d’angle en arrière d’une table basse, le tout posés sur un tapis noir épais. A sa droite se trouvait depuis quelques mois un tapis de jeu pour la petite, la malle décorée et réalisée par Kezabel et Enzo… ainsi qu’un sortilège qui illuminait parfois les lieux d’une lueur bleutée. Takuma l’avait “tissé” quelques semaines plus tôt, tandis que la petite s’était prise à ramper droit vers l’âtre. Les sorts tissés étant typiques de l’Asie, le garçon les avaient de nouveau surpris par ses capacités tues, protégeant les lieux pour empêcher Liya d’aller poser ses petites mains sur le métal chaud du poêle.

“’Ké mi’ionne pleigne de buyes…”

Son sourire de crétin - le dentifrice plein la bouche - s’effaça bien vite quand dans un hurlement, le sorcier se prit un jet d’eau balancé droit en plein visage.

Il y a des choses qui ne changent pas. Des dynamiques qu’on retrouve qu’importe le lieu. Ce genre de petits rien qu’un Tim alerté par les cris constata sans comprendre en rejoignant la salle de bain. Les yeux arrondis de surprise, c’est dans braillement sonore qu’il se joint à la cacophonie, découvrant un Takuma trempé et en fuite, une Sovahnn nue et mal couverte par son rideau de douche sautant déjà au bas de la baignoire pour arroser davantage son ami. S’en suivi une course poursuite au travers du salon, un Tim rouge comme une tomate d’avoir croisé le regard d’un sein en vadrouille et un Takuma mort de rire.

Une matinée normale dans la coloc. Ajoutez-y un Enzo de passage ou une Riley sur un balai et vous aurez idée du joyeux bordel habituel dans ces lieux.

“Tim ?! Tu peux gérer ma fille ?!”
“Oui mais attends, j’y vais là, j’ai cours !” Traduction : “non je ne peux pas, mais je répondrais ‘oui’ car je ne sais pas dire non.”
“Ah merde !!”
“J’y vais Sova !”
“T’étais pas à la bourre toi ?!” Si, mais qu’importe, le jeune homme était déjà avec la petite : la boulot attendrait, Caitlyn étant sans doute déjà au Veaudelune et tenant la boutique. Une manière de lui faire comprendre qu’il avait squatté la salle de bain essentiellement pour l’emmerder ; chose qui ne cessait de la faire rire. “Je vais chercher Julian, sinon elle ‘trouvera jamais l’appart !” Une chaussure à la main, le corps calé en équilibre contre le bord du plan de travail, Sovahnn passa ses pompes. Takuma émergea de l’étage, balançant quelques affaires sur le canapé, enjamba les quelques jouets de Liya et rejoint la petite qui pleurait dans sa chambre. En vérité, l’enfant n’investissait les lieux que la journée, sa mère l’emportant généralement avec elle la nuit. Cependant depuis peu, inquiète que la petite puisse lui échapper et tomber du lit, la maman tentait de l’habituer à la chambre. Ou de s’habituer elle à ne plus l’avoir contre elle. Infructueux, la majeure partie du temps.
A sa gauche, Tim disparu dans la cheminée, les saluant “Salut bonne journée !” généralisé tandis que les cris de la petite se taisaient à l’arrivée de Takuma qui, Sovahnn le devinait, avait déjà pris Liya dans les bras. Ou bien s’était-il accroupis près d’elle. Un instant seule avec ses pensées, Sovahnn s’arrêta. Un instant, elle s’imagina que Zach était là-bas, avec sa fille. L’image arrivait par moments, lorsque l’incessante présence de ses amis ne l’empêchait plus d’émerger du silence. Déglutissant, elle inspira profondément tandis qu’un léger murmure s’échappait de la chambre. Il avait fallu du temps au Serdaigle pour accepter de partager avec eux sa passion pour la musique, mais à présent lancé, il laissait aller ses habitudes de musicien. Ainsi une guitare était apparue dans le salon et Liya se calmait bien souvent au son des cordes ou de son chant. Naturellement, donc, plus un bruit n’accompagnait la demeure tandis que la ballade emplissait la chambre de la petite, sans doute fascinée par la mélodie entonnée d’une voix douce. Encore une fois, une image se superposa à l’autre et Sovahnn dû inspirer profondément avant de se décider à avaler un verre d’eau - bientôt abandonné sur le plan de travail - puis à rejoindre la cheminée. C’était idiot, la jeune femme en avait conscience, mais l’arrivée imminente de Julian évoquait en elle une forme de trac un peu stupide. L’ancienne Serpentard découvrirait aujourd’hui la fille de leur ami commun et…. Oui, c’était idiot, mais quelque part cette idée la stressait sans véritablement savoir pourquoi. Peut être simplement par anticipation des émotions qui ne manqueraient pas de suivre à évoquer leur ami disparu. A faire face à celles d’une autre, aussi. Une idée d’autant plus ridicule que Layla passait elle-même de nombreuses heures à la maison chaque semaine et que Sovahnn voyait bien davantage les Dissemba que sa propre famille. Malgré tout, la pointe d’appréhension demeurait, insensible à sa rationalisation mutique.
“J’reviens !” Fit-elle en disparaissait dans les flammes vertes. L’instant suivant, dorénavant habituée à évoluer entre les deux bâtisses, Sovahnn apparu entre le canapé et le plan de travail du petit appartement. L’endroit ne devait pas faire beaucoup plus de trente mètres carrés et maintenant qu’elle avait pris l’habitude de la grande maison au bord de l’océan, l’appartement londonien lui faisait l’impression d’une simple antichambre. Pourtant elle y tenait, tout autant qu’à tous ces souvenirs partagés avec Zach à tenter de faire entrer leur vie à venir entre ces quelques murs. Trop petit, certes, surtout sans être en couple, mais ils avaient fait au mieux dans l’urgence qu’avait été la leur.

Bientôt, Sovahnn fut dehors. La porte de l’appartement menait sur un petit espace emmuré, dissimulé à l’abri des regards. L’endroit parfait à ensorceler et dans lequel tous auraient pu transplaner sans mal. Voilà pourquoi ils avaient fait le choix de cette location. Sovahnn dévala donc le petit escalier de pierre pour rejoindre la cour aveugle dans laquelle l’appartement se tenait, passer le petit porche de briques et sortir dans la rue adjacente. Au loin, elle vit Tim s’éloigner, alerté sans doute par un bruit habituel, il se retourna pour lui faire signe de disparu au coin de l’avenue. Elle, en revanche, demeura un instant la main levée, le regard tombant sur une petite blonde qu’elle n’avait pas identifié immédiatement. Tenue au niveau d’un pub à l’angle de la rue, Julian fixait son téléphone les sourcils froncés, se demandant sans doute pourquoi Sovahnn lui avait donné rendez-vous ici et non directement à l’appartement. D’autant plus perturbée sans doute que sans connaître le chemin, elle ne devait voir de la petite rue qu’un cul de sac fermé de toute part. Bien des sorts avaient été jetés ici pour protéger leur sécurité durement acquise. Par Zach d’abord, Enzo ensuite, la Garde probablement, puis une ribambelle d’autres sorciers ajoutant ici comme en Ecosse leur grin de sel afin de préserver la tranquillité de chacun.

Yeux plissés, Sovahnn rejoint la sorcière, encore incertaine qu’il s’agissait bien d’elle. Naïvement sans doute, elle s’était attendue à la retrouver telle qu’elle était à Poudlard. Chevelure flamboyante et flegme revanchard. Bref, celle qu’elle avait si souvent vu traîner avec Alec et pour qui, avouons-le à présent, elle avait longtemps ressentit une pointe de jalousie. Tout comme pour Jordane, d’ailleurs. Privilège de rousses, sans doute.

“Eh bah si c’est bien toi…” Dans un petit sourire amusé, l’ancienne Poufsouffle fit vers Julian un petit coup de nez pour désigner ses cheveux. “Copieuse..” Et bientôt, elle fut à ses côtés. Les lunettes, la coloration. Sovahnn n’avait pas besoin d’explication de texte pour comprendre le changement d’apparence.
Elle aurait pu songer au Quidditch, aux moments de rires, à l’ancien Alec et ses changements d’humeur, aux beuveries ou aux cours. Un instant pourtant, comprenant les tentatives d’anonymat de l’ancienne Serpentard, Sovahnn revit les attaques, les regards des uns et des autres. Zach au sol, les colonnes manquant de s’effondrer sur lui. La poussière. Les cris. Les sorts balancés ici et là et les coups qui pleuvent. Rien qu’un instant, derrière ses prunelles souriantes, les flammes des émeutes surgirent de nouveau, puis Sovahnn les fit taire avec la violence qu’elle leur accordait chaque fois. Un sourire, donc, accueilli ces retrouvailles et elle se glissa contre elle pour l’enlacer un instant. Un geste sans doute étrange, dans la mesure où elles n’avaient jamais été proches. Pourtant c’est ainsi, certaines choses font taire toutes les autres. “Viens, on va se poser chez moi.” En sécurité.
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Sovahnn Dawn Lockwood
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Sam 1 Avr 2023 - 12:36
~ Mardi 29 novembre ~

Le bruit de la bouilloire fit sursauter Julian et elle réalisa alors que cela faisait plusieurs minutes qu’elle fixait le mur sans esquisser le moindre mouvement. Le clic de l’eau prête à faire infuser eut au moins le mérite de la pousser à se lever et à sortir de sa torpeur. La colocation était vide ce matin là et si elle appréciait sincèrement de passer du temps avec Eireen notamment, elle était contente d’avoir l’appartement pour elle un petit moment. La jeune femme se dirigea alors vers la partie cuisine et fit glisser l’eau chaude à travers un infuseur qu’elle avait rempli de thé noir quelques minutes auparavant. Elle sourit discrètement en contemplant son nouveau mug désormais rempli. Elle l’avait fait, elle avait acheté un mug et continuait ainsi par ces petites gestes à affirmer son installation dans cet appartement mais surtout, le fait qu’elle comptait rester à Londres pour le moment. De toute façon, les dernières semaines avaient été bien trop intenses pour que Julian envisage un déménagement ou quoi que ce soit d’autre. Il y avait encore bien trop de choses à régler ici, à élucider, à comprendre avant qu’elle ne puisse se projeter dans l’avenir. De toute façon, elle n’était pas prête à le faire, elle devait finir de se reconstruire et c’était pas gagné. La jeune femme resta accoudé au comptoir de la cuisine le temps que son thé infuse puis, après avoir soigneusement rincé et mis l’infuseur à sécher – elle prenait très au sérieux le fait de respecter la propreté pour ses colocataires – elle s’empara de sa tasse et se rendit dans sa chambre. Elle aurait pu rester dans le salon mais sa petite chambre était un lieu de repli qu’elle avait fini par apprivoiser, par voir comme son refuse. Elle posa alors sa tasse de thé sur la table basse et ouvrit son ordinateur. Elle avait un mail en attente de ses anciens colocataire du Canada et comptait bien leur répondre avant de filer à son rendez-vous du jour auquel elle avait encore du mal à penser.

Pourtant, lorsque son thé fut terminé et son mail envoyé, Julian dût se rendre à l’évidence qu’il était temps pour elle de filer. Une étrange boule se forma dans son estomac, étrange mais familière et la jeune femme dût se rendre à l’évidence qu’une part d’elle était terrifiée par ce qui allait suivre. Accepter la mort de Zachary était encore un processus en cours pour elle et apprendre l’existence de sa fille avait fait naitre une tonne d’émotions contradictoires en elle. Riley lui avait annoncé la chose avec un naturelle déconcertant, elle avait dû supposer, à raison, que vu sa proximité avec Zach elle aurait dû être au courant. Sauf qu’elle avait coupé les ponts en partant et n’avait donc jamais su même que Sovahnn était enceinte. La culpabilité l’avait alors tiraillé avec force mais aussi la colère, la colère de se dire que Zach avait trouvé le moyen de crever alors qu’il allait devenir papa et qu’il avait privé sa fille de le connaître. Elle avait peur aussi, de voir ce petit visage, d’y retrouver les traits de son ami. Et pourtant, à la minute où elle avait su, Julian avait compris qu’elle avait besoin de voir Sovahnn et la petite. Alors ce matin-là, aussi anxieuse qu’elle était, Julian attrapa son manteau et sortit dans le froid londonien.

Sovahnn lui avait donné en guise de rendez-vous l’adresse d’un pub tout en lui précisant de l’attendre devant. Julian avait facilement, grâce à son GPS – coucou Alec moi je sais l’utiliser – réussi à trouver l’adresse. Elle n’était pas certaine de comprendre pourquoi ce lieu de rendez-vous d’autant que la rue en question, comme elle put le constater une fois arrivée, donnait sur un cul-de-sac. Surprise, Julian attendit cependant docilement au point de rendez-vous bien que la boule dans son ventre l’empêchait de rester calmement en place et la poussait à agiter nerveusement les doigts ou à sortir son téléphone – réflexe très moldu – comme si cela pouvait lui donner une contenance. Elle commençait à comprendre que ses anciens camarades, comme elle, vivaient dans un monde de précautions intenses et elle ne put s’empêcher de se dire que, comme Alec, Sovahnn devait chercher à être la plus discrète possible. La boule était en train de remonter vers sa gorge et Julian se demandait si elle allait réussir à rester impassible face aux nouvelles émotions qui allaient l’assaillir lorsqu’une silhouette s’approchant d’elle attira son attention. Malgré le temps, la grossesse, les événements, Sovahnn n’avait pas changé. Il se dégageait toujours d’elle cette étrange énergie que Julian n’avait jamais su réellement définir. Un truc qui pouvait vous plaquer au sol tellement c’était intense et qui pourtant n’avait rien de désagréable. Sa camarade par contre avait apparemment eu un peu plus de mal à la reconnaître et Julian se rappela qu’elle avait oublié de préciser son petit changement d’apparence. Qu’importe, Sovahnn l’avait tout de même reconnue ce qui prouvait encore une fois que tout cela était bien plus symbolique qu’autre chose.

« Désolée, moi aussi je voulais qu’on me qualifie de belle blonde, un vieux fantasme sans doute. »

Julian avait affiché un mince sourire, ayant ressenti le besoin soudain de renouer un peu avec celle qu’elle était. Comme si se retrouver ainsi face à Sovahnn alors qu’elle s’apprêtait à rencontrer la fille de Zachary la poussait à faire ressortir une vieille partie d’elle-même. Comme si tout cela pouvait compenser le temps qu’elle avait perdu… Elle fut cependant surprise par le geste de son ancienne camarade qui la prit alors dans ses bras. Elle n’aurait pas pu prévoir ce geste, d’autant qu’il ne s’attachait à aucune habitudes qu’elles auraient pu avoir auparavant mais elle ne le refusa pas pour autant et glissa même une main dans le dos de Sovahnn avant que celle-ci ne s’écarte. Elle acquiesça ensuite d’un simple hochement de tête lorsque la jeune femme l’invita à la suivre. Elle lui emboîta alors le pas se concentrant du mieux qu’elle pouvait pour calmer les battements de son cœur. Elle ne put cependant retenir les mots qui filèrent.

« Je suis désolée de pas t’avoir contactée avant et d’arriver en plus les mains vides avec rien pour toi ou la petite. Tu me diras, si vous avez besoin de quoi que ce soit. »

C’était con comme remarque. Parce que Julian n’était pas au courant, parce qu’elle n’avait jamais été suffisamment proche de Sovahnn, parce que la jeune femme devait être déjà entourée et n’avait peut-être pas envie d’être prise en pitié. Du moins, Julian savait qu’elle elle aurait pu recevoir les mots comme ça, comme une prise en pitié et qu’elle aurait absolument détesté.

« Enfin j’imagine que tu te débrouilles très bien mais si jamais… Enfin bref, oublie. »

Elle était maladroite, autant dans ses mots que dans ses gestes et ça l’énervait. D’autant qu’il fallait bien l’admettre, Julian n’avait aucune idée de ce dont une jeune mère et son enfant pourraient avoir besoin. Pour elle, tout ça n’aurait jamais dû faire partie de leur présent, elle ne se posait pas ce genre de questions à l’époque de Poudlard, se contentant simplement d’être scrupuleuse sur la contraception. Alors son aide aurait pu être plus embrassante qu’autre chose. Elle soupira alors longuement.

« Excuse-moi, je suis un peu stressée aussi idiot que cela puisse paraître. »
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Julian A. Neil
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Julian A. Neil
Lun 10 Avr 2023 - 20:34
« Désolée, moi aussi je voulais qu’on me qualifie de belle blonde, un vieux fantasme sans doute. »
“J’en connais un qui ne louperait pas l’occasion de te dire que c’est du gâchis..”

Elle est toujours un peu étrange, cette impression d’avoir été liés par de nombreux amis sans jamais s’être vraiment rencontrées ou juste rapprochées ne serait-ce qu’une fois. Aujourd’hui, l’impression se renforce d’autant plus par la situation. Pour l’un, elle se ronge les sangs, se blâme de l’avoir éloigné après la mort du second… et pour ce dernier… Eh bien pour ce dernier ça donne ça. Cette impression de se retrouver après le drame comme des âmes égarées reliées par un deuil commun. Un peu paumés les uns par rapport aux autres. Largués. C’est un truc dont elle ne parle plus qu’à peine. Une perte avec laquelle il a fallu apprendre à vivre mais dont l’impact a été trop lourd pour avoir la possibilité d’être là pour les autres. Pour Riley, en premier lieu. Pour Kezabel. Pour Jo. Pour penser aux autres et envisager que, peut être, certains méritaient de savoir. Faire ce qu’on peut pour encaisser le séisme, voilà ce qu’ils ont tous fait, du plus proche au plus éloigné. A encaisser les secousses, les répercussions, les effondrements. C’était peut être pas assez, mais c’était le maximum. Chacun gère comme il le peut, d’autant plus lorsque d’autres crises se raccrochent à la première.
Alors oui, elle est un peu bizarre cette rencontre, elle fait ressurgir des trucs auxquels Sovahnn n’a pas forcément envie de faire face. Elle réveille, surtout, cette impression étrange qu’ils sont tous un peu des rescapés, qu’il y a un truc qui s’est noué, même sans se connaître, sans se parler. Si Julian ne semble pas pas du genre à chercher le contact avec des inconnus, pas de cette manière un peu émotionnelle ou solennelle du moins, avec laquelle elles se retrouvent, elle passe elle aussi une main dans mon dos.
Là encore, elles font ce qu’elles peuvent. Déconne sur une histoire de cheveux sans énoncer ce qu’elles savent tout deux bien présent en sous-texte. Les mêmes raisons pour lesquelles la Poufsouffle viens la chercher plutôt que de la laisser se pointer comme une personne normale chez une connaissance normale, dans un contexte normal. Car rien de tout ça ne l’est. Pas que ce soit grave. Pas que ce soit véritablement pesant. C’est juste ainsi, une normalité à la gueule bien chaotique avec laquelle ils apprennent tous à dealer. Malgré tout ça, malgré une forme de trac un peu étrange, la vérité reste bien simple : elle est  contente de la voir. Tout bêtement.

« Je suis désolée de pas t’avoir contactée avant et d’arriver en plus les mains vides avec rien pour toi ou la petite. Tu me diras, si vous avez besoin de quoi que ce soit. »

Alors un sourire se dessine lorsqu’elles engagent la marche vers le fond de l’impasse et que Julian reprend la parole, tente des trucs, s’enfonce, se raccroche aux branches. « Enfin j’imagine que tu te débrouilles très bien mais si jamais… Enfin bref, oublie. »

Pas si simple hein ? Ni pour l’une, ni pour l’autre et ce, sans qu’aucune raison véritablement justifiée ne vienne éclairer cette impression. « Excuse-moi, je suis un peu stressée aussi idiot que cela puisse paraître. »Alors lorsque Julian soupire, Sovahnn relève un regard en coin vers elle et se fend bientôt d’un rire tout simple qui fait du bien. Pas de jugement - pas son genre - seulement le moyen de larguer son propre trac qui racle dans ses nerfs depuis des heures maintenant.
“Comme ça on est deux ; aussi idiot que ça puisse paraître.

Julian n’est pas beaucoup plus grande qu’elle, ainsi le regard en coin l’atteint de biais, avec un petit sourire amusé. Ça aussi “c’est idiot”, mais de verbaliser les choses permet de les rendre plus simples à aborder. Ça met sur le même niveau de stress absurde, de normaliser un peu tout ça tandis qu’elles s’engagent au fond de la ruelle sous l’arche de pierre, dans la petite cour pavée. Celle qui ne semblait pas exister du fond de la rue.

“ça va, on s’en sort très bien t’en fais pas merci. J’suis pas vexée et j’entends le sous-texte, t’inquiète. Et à moi aussi ça fait bizarre tout ça.” Le sourire se fait plus aisé tandis que Sovahnn lui indique du menton le petit escalier qu’un muret masque et qui permet d’accéder au pallier couvert. Là où il est possible de transplanner sans être vu… et où - plus pragmatique encore - on peut se protéger de la pluie londonienne pour se défaire de ses sacs pour trouver la clef de l’appartement. La normalité, donc, là où elle se trouve. “Désolée, aussi, de ne pas avoir cherché non plus à te contacter pour te prévenir.” Dans un sourire, c’est avec l’impression de mettre les choses à plat que Sovahnn s’engage dans l’escalier, monte les quelques marches à la volée et pose la main sur la poignée en se retournant vers la sorcière. “Tu l’auras compris si besoin, mais les lieux sont secures.” Le sourire, avenant, est là, même si la pensée se fait plus obscure et tonne dans la poitrine. Ça n’aura pas suffit pour protéger Zach. Mais ça a le mérite d’exister malgré tout. Ainsi, tout en la faisant entrer, Sovahnn rajoute “Alors autant le stress je peux comprendre… mais pas un cadeau, vraiment ?! Même pas un chocolat ou une bière, pour une poufsouffle ?! Outrée je suis !” Trouze millième degré, bien sûr. Puis, d’une ton plus sérieux et une fois la porte close : “C’est le premier appart qu’on a pris ensembles… mais c’est pas exactement là où j’habite.” Déjà parce qu’il n’y a qu’une chambre et un cliclac, que donc avec le Griffondor, les choses étaient gérables sur le court terme, mais qu’en y rajoutant à minima un colocataire… les choses diffèrent. D’autant plus que les relations en questions n’ont rien de semblables. “Tu vois la cheminée ? Elle est reliée à une maison loin de Londres. Ça peut faire du bien parfois de se sentir loin de tout ça.” Pas de trace de lourdeur dans sa voix, le regard est droit et le sourire franc, dégagé de tout misérabilisme. “Mi casa es su casa, si t’avais pas compris le sous-texte.” Parce qu’elle est ainsi, qu’il est important de se serrer les coudes, et que l’amie de ses amis est son amie, point. Fin de l’histoire, pas davantage de check point avant d’entrer dans le cercle.

“Du coup si ça te dit de sortir de mon clavier de lapin - adoré mais quelque peu étroit - pour débouler à flan de falaise face à la mer et accessoirement là où j’ai largué ma fille, je t’en prie. Ya de la poudre de cheminette là, il faut dire “Liorah”.” Le nom qu’elle avait proposé à Zach pour Liyanna - avant… tout ça - qu’il a donc choisi comme mot de passe.
Dans son trente mètre carré, tout semblait trop proche. Ainsi en entrant dans la pièce, Sovahnn était passée derrière le canapé par réflexe, envoyant son regard droit vers la cheminée sur laquelle un petit bocal semblant contenir de l’encens se trouvait. Ici tout semblait entrer dans la catégorie “recup”. Il fallait dire que Zach comme elle avaient fait en urgence avec les moyens - limités - dont ils disposaient. Sans les Dissemba, sans doute en seraient-ils encore à visiter des apparts avec un air dépité, Sovahnn habitant chez un parfait inconnu et lui encore chez lui. Ou bien aurait-elle emménagé chez eux faute de mieux, probablement rongée par le sentiment de déranger. La vérité était que cette famille devenait peu à peu la sienne et qu’elle ne saurait trouver les mots pour les remercier de leur présence.
Il fallait dire, également, que lorsqu’elle avait sorti la tête de l’eau, si Sovahnn avait fait un effort d’aménagement, elle s’était concentrée sur la maison écossaise, non sur l’appartement londonien. “Quand je disais “on s’en sort”, c’est mieux de l’autre côté, promis..” Pas d’excuses dans le ton de sa voix, seulement de l’autodérision. Après tout, l’appartement de Londres servait davantage de hall d’entrée et de lieu de stockage - autant que de façade pour d’éventuels moldus… au hasard Naveen - que de véritable lieu de vie. Personne n’avait d’ailleurs dormi dans le lit d’ici depuis des mois… peut être devrait-elle d’ailleurs songer à en changer les draps. Très accessoirement.
Pas véritablement plus organisée maintenant qu’avant, si vous vous posiez la question.

Ps : Plan de l'appart et de la maison
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Sovahnn Dawn Lockwood
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Mer 12 Avr 2023 - 18:06
Julian ne s’était pas attendue à entendre ce rire. Pas plus qu’elle n’avait réussi à se figurer le visage de Sovahnn un sourire accroché aux lèvres alors que ce n’était que presque que comme ça qu’elle avait pu la croiser à Poudlard. Le drame qui pesait sur elle l’avait poussée à se la figurer avec un visage plus sombre et surtout, terriblement silencieux. C’était pourtant idiot. Parce que même quand tout s’effondre, il faut continuer à vivre. Parce que ce n’était pas parce qu’elle n’avait pas eu la force de regarder le monde en face et de l’accepter tel qu’il était que tous les autres avaient pris le même mur qu’elle. Alors oui, ce rire de Sovahnn la prit par surprise, elle cela dut se voir, l’espace de quelques secondes, sur les traits encore crispés de son visage. Pourtant, bien vite, ses pommettes se déridèrent et c’est un sourire qu’elle afficha en guise de réponse. La jeune femme venait de plus de lui confier qu’elle aussi ressentait une forme de stress face à leur petite rencontre. En même temps, cette scène était si improbable. Elles se connaissaient sans être proches, ayant en commun pourtant des amitiés très fortes. Et là, voilà qu’elles en étaient arrivés à se donner rendez-vous pour une raison qui était bien trop romanesque et dramatique au goût de l’ancienne rousse. Mais telle était leur histoire et au moins, elles pouvaient se targuer d’être dans le même bateau. Ce fut donc un peu moins raide que Julian se laissa guider dans une petite cour qu’elle n’avait pas remarquée du fond de la ruelle puis dans un escalier et sur un perron. Sovahnn répondait alors à ses craintes avec une douceur et une simplicité assez bluffante. Julian elle, ne put s’empêcher de lâcher une réponse dans un soupir.

« Tu avais d’autres choses à gérer… »

Oui, que de penser à prévenir celle qui à l’époque faisait des concours de coucheries avec le père de ta fille qu’il était décédé. C’était sincère. Julian avait été sidérée d’apprendre que Zachary était mort sans qu’elle ne le sache sans pour autant trouver quiconque à blâmer réellement. D’autant que c’était elle qui était partie sans laisser d’adresse, les proches du jeune homme n’avaient pas à jouer au détective pour elle. D’ailleurs, elle ne savait pas trop qui savait qu’ils étaient au final réellement proches. Qui avait compris, qu’au-delà des vannes qu’ils avaient pu s’envoyer pendant des années il y avait au fond, une vraie affection, des conversations bien plus sérieuses quand personne ne les voyait ? Difficile pour les autres de savoir et quelque part, Julian le comprenait. D’autant qu’ils avaient fait partie de camps bien distincts et ça… Ca elle préférait ne pas y penser tant ça lui tordait les boyaux. Elle mit donc toute son attention sur la porte qui venait de s’ouvrir devant elle, révélant un modeste appartement. Sovahnn lui précisa bien évidemment que les lieux étaient sécurisés et la jeune femme ne put s’empêcher de remarquer comme tous ses anciens camarades vivaient désormais avec ces précautions. Elle était ridicule avec sa couleur et ses fausses lunettes. Cela lui donnait une fois encore l’impression qu’elle était perdue face à tout ce que leur monde connaissait, qu’elle n’avait pas les bonnes armes… Mais non, elle n’avait pas envie de penser à ça et la légèreté de Sovahnn eut la mérite de la tirer de ses pensées.

« Les Serpentards ne se refont pas tu sais, être odieux c’est une seconde nature pour nous. »

Julian avait répondu sans réfléchir, usant de cette répartie sans filtre qui avait été son arme pendant de longues années à Poudlard. Elle aimait jouer de la réputation de sa maison, elle l’avait d’ailleurs longtemps porté comme un étendard. Aujourd’hui, elle se rendait bien compte qu’au fond d’elle, tout ça n’avait plus vraiment de sens ni d’importance mais quand c’était pour lancer une vanne alors, ça restait utile.
Julian s’était finalement lancée dans une observation des lieux lorsque Sovahnn lui expliqua qu’elle n’habitait pas réellement là. Elle lui lança alors un regard interrogateur qui trouva rapidement une réponse. L’appartement simple était relié à une maison à l’écart dans laquelle la jolie blonde lui faisait comprendre qu’elle serait toujours la bienvenue. Julian sentit son cœur se serrer. D’Alec s’était prévisible mais ça l’avait touchée en plein cœur. De Sovahnn c’était différent. Elle voyait toute la sincérité de la demoiselle et ne pouvait empêcher la culpabilité de grandir en elle. Elle, elle avait fuit parce qu’elle n’était pas capable de supporter le quart de ce que les autres avaient vécu. Elle, elle avait fuit laissant Alec, Mack, Zach et tous les autres en proie à des démons beaucoup plus puissants. Pourtant tous lui tendaient encore la main. Comment pouvaient-ils la juger digne de tout ça ?

« Merci. »

Parce qu’elle ne savait pas comment réagir autrement, parce qu’exprimer ses émotions aurait été non seulement égoïste mais aussi terriblement lâche. Parce que le sourire de Sovahnn et l’énergie qui se dégageait de cette jeune femme étaient toujours aussi doux. Ils réchauffaient sa peau et elle avait envie de se laisser aller à cette douceur encore un peu. Julian s’approcha donc de la cheminée non sans avoir laissé son regard se promener encore un peu sur le petit appartement, imaginant Zachary s’asseoir dans le canapé et sourire comme un idiot à l’idée d’être bientôt père… Comme pour chasser tout ça, elle s’approcha du bocal qui contenait le bol de poudre de cheminette alors que Sovahnn lui promettait que la suite serait plus belle. L’ancienne rousse haussa les épaules.

« Je trouve que c’est déjà pas mal. »

Après tout, tout ce qui était réellement un foyer, c’était pas mal. Même petit, il suffisait que s’y dégage cette impression, que les gens y avaient vécu, qu’ils avaient considéré ce lieu comme un refuge et alors, un foyer dégageait quelque chose… Mais trêve de sentimentalisme. Julian se plaça dans la cheminée, une poignée de poudre à la main et, alors qu’elle l’envoyait à ses pieds, prononça distinctement « Liorah ».
Cela faisait bien longtemps que Julian n’avait pas utilisé le réseau des cheminées mais le voyage se fit en douceur et elle atterrit sans difficulté dans la cheminée de la maison. Elle s’épousseta par réflexe avant d’avancer dans le salon, attendant que Sovahnn arrive à sa suite. L’attente ne fut pas difficile à combler, la pièce qui s’ouvrait devant elle était grande, spacieuse et invitait le regard. Par reflexe, elle s’approcha d’une fenêtre pour constater qu’elle se trouvait réellement désormais au bord d’une falaise. C’était beau et fascinant. Certes, ça avait plus de cachet que le petit appartement, indéniablement.

« C’est gigantesque, tu vis pas toute seule ici ? »

Julian était à peu près certaine de la réponse mais dans le doute. Elle s’était tournée vers la cheminée par laquelle Sovahnn faisait son entrée dans sa propre maison. C’est seulement à cet instant que Julian constata qu’elle entendait du bruit, une voix en réalité, quelqu’un était en train de chanter. Sans avoir reconnu la personne à l’origine de la mélodie, elle supposa que cette personne devait chanter pour la petite, la fille de Zach, et cette idée la troubla.

« Au moins, ça manque pas d’espace pour crapahuter pour un bébé. »
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Sam 15 Avr 2023 - 19:48
Ce sourire, c’est son arme face aux guerres que la vie lui impose. Il n’a pas toujours été là mais reprend bien souvent ses droits. Il est accompagné d’une forme de déni, parfois, de résilience, souvent. Il est surtout ce qu’elle a de mieux pour faire face. Pas qu’il ait toujours été là. A l’annonce de la mort de Zach, c’est enfermée durant deux semaines et le regard dans le vide que la jeune femme a passé ses journées, n’acceptant près d’elle qu’une seule et unique personne : Enzo. Pas qu’il soit porteur d’une joie de vivre inébranlable, donc, ou d’une bienveillance à toute épreuves. Sans ça sans doute n’aurait-elle pas été injuste envers d’autres. Simplement il y a des batailles pour lesquelles on ne se sent pas la force d’avancer. Lorsqu’on en sort, on serait bien incapables de dire comment on a pu traverser tout ça sans s’effondrer. Tel sera sans doute sa constatation dans plusieurs mois, plusieurs années. En attendant, Sovahnn fonctionne avec ce qu’elle a. Elle tait les bouffées d’angoisses qui la prennent parfois à laisser cette guerre emporter d’autres de ses proches. Tait la panique qui la ronge lorsqu’elle image ce que c’est, en vérité, d’avoir pour responsabilité la vie d’une enfant lorsqu’elle-même n’est rien d’autre qu’une môme un peu trop ballottée. Elle fait confiance, se laisse porter, accepte que dans les vagues, les remous risquent parfois de la recouvrir l’espace de quelques temps sans qu’elle n’y puisse rien mais que la surface n’est jamais très loin. Alors elle sourit, admet qu’il y avait effectivement d’autres choses à gérer, déconne avec la jeune femme et l’invite comme si elle était une amie de longue date.

Il y a ainsi des choses qui n’ont pas à être interrogées. Des choses simples qui s’invitent d’elles-mêmes et prennent leur place dans son quotidien. Ça n’a rien de facile de revenir dans la vie d’autrui, rien de simple d’affronter ses angoisses et de faire face à ses peurs. C’est sans doute parce qu’ils ont trop d’exemples dans leur entourage que ces jeunes pensent plus facilement à tout ça. Anticiper certaines choses, rassurer sur certains points. D’autres, pourtant, sont plus difficiles à mettre en place avec aisances lorsque leurs propres plaies sont mises à nu. Peut être alors aurait-il fallu anticiper l’impact de l’existence de Liyanna, la présence des collocs.. Mais en vérité, Sovahnn faisait déjà au mieux pour dealer avec l’absence de Zach. Ainsi ces sujets bourdonnaient-ils encore par moment dans son cerveau, éliminés sans condition pour laisser place au reste. Non à ce qui avait véritablement de l’importance car bien sûr, tout ça en avait, mais simplement à ce sur quoi la sorcière peut encore influer. Une chose après l’autre, une crise avant la seconde. Un pas ; on verra le prochain au moment venu.

Ainsi le sourire ne disparaît pas lorsqu’elle-même apparaît dans le large salon. Comme souvent, Sovahnn se prend les pieds dans le tapis, lui jette un regard faussement mauvais, pousse du pied quelques jouets abandonnés au côté du canapé. Mettre l’aire d’arrivée de la cheminée au niveau de l’espace de jeu de Liya n’est sans doute pas la chose la plus maline qui soit, mais ainsi la petite reste à proximité du canapé, de la salle de bain et de sa propre chambre. Des détails qui se sont imposés comme nécessaires au fil des semaines. Julian s’est rapprochée de la cuisine et observe au loin les falaises fouettées par les vents et marquées par les embruns. Le genre de paysages avec lesquels Sovahnn n’était pas familière mais qui sont devenus une force autant qu’un refuge. Pourtant les premiers jours, l’atmosphère ici lui avait semblé hostile, comme si la roche à nue, la végétation couchée ou les pierres piquetées de sel n’étaient là que pour lui rappeler la perte récente et souffler au loin la fierté que Zach aurait dû avoir à lui annoncer ses petites magouilles des jours précédent. Il lui aura fallu un moment avant d’apprendre à apprécier les lieux et les faire siens. Avant d’y voir sa présence, et non son absence.

« C’est gigantesque, tu vis pas toute seule ici ? »
“Nan j’ai…” En époussetant, Sovahnn perçoit la musique de l’autre côté du mur, là où gazouille par intermittence sa fille. Un sourire se fait alors, le pouce pointé vers l’origine du bruit. “.. Des collocs.”
« Au moins, ça manque pas d’espace pour crapahuter pour un bébé. »
“Attend qu’elle comprenne comment marche un balai et je serai foutue…”

Il n’en faut pas beaucoup plus, sans doute, pour que Takuma comprenne le coup d’envoi et délaisse son quart d’heure baby-sitting. Ainsi Sovahnn n’a le temps de ne rien rajouter qu’il débarque, gamine dans les bras, guitare calée dans le dos, couche sale à la main. Cette dernière vole et traverse la pièce, droit dans une poubelle tandis qu’il lâche d’un ton joyeux “Salut Julian !” surprenant du même coup les deux blondes par la normalité avec laquelle il accueille sa présence. Mais qu’importe dans le tourbillon trop vif que deviennent Takuma et Sovahnn lorsqu’ils interagissent. Ainsi le nippon se trouve déjà auprès d’elle, lui refile sa gamine et jette d’un nouveau geste un accio qui lui permet d’attraper un sac au vol. L’instant suivant, il lui a claqué un baiser sur la joue et enchaîne “La couche est propre, je l’ai changée, son machin était taché, j’y vais j’suis vraiment à la bourre, à ce soir !” Voilà, rien de plus.. Quoi que si, car après deux pas, Takuma s’arrête et jette un coup d’oeil à Sovahnn qui s’est immobilisée, un air perplexe placardé sur les traits rivés sur Julian. Une mimique qui a rattrapé Takuma en cours de route tandis qu’il lâche un : “Ça faisait très couple ça non ?” Les yeux roulent dans leurs orbites dans une moquerie affirmée.
“Carrément même. Hey ata ta ta !! Takuma, la vaisselle s’teu… ” A peine le temps d’acquiecer en riant, de le rappeler qu’il râle déjà en faisant marche arrière, une poignée de poudre de cheminette dans sa main gauche et sa baguette dans la droite. Quelques pas le font rejoindre la cuisine, jeter un sort dans l’évier, passer à côté de Julian et lui décocher une petite tape étrangement affectueuse sur l’épaule avant de prendre la poudre - littéralement - d’escampette. “Désolé Julian, j’avais pas prévu de te voir, mais on se prend un verre un jour s’tu veux, hésite pas à passer à la boutique !” Et il a déjà disparu, laissant les deux jeunes femmes soufflées. Et seules. Surtout : seules.
“Désolée… je disais donc : non, je vis pas seule et comme tu vois, ya des choses qui n’changent pas. Ma capacité à vivre dans le chaos et l’ambiance auberge de jeunesse ouverte à tous en fait partie.” Un petit rire passe dans sa gorge et claque dans l’atmosphère. La vérité, c’est qu’elle en a besoin. Qu’elle réclame à corps et à cri la présence d’autrui, leurs allers et venues, leurs passages impromptus. Tim, Taku, Enzo, Riley, la bande qui va avec, Layla et sa famille... C’est nécessaire à son équilibre. Nécessaire pour ne pas entendre le vide.

Seules, donc. Avec ce petit bout d’être niché dans ses bras qui est le point d’entrée de Julian ici. Liya a grandit et frappe l’air de ses petites jambes potelées tout en jetant son crâne en arrière pour quitter l’observation fascinée des flammes déjà disparues de la cheminée pour la ramener sur sa mère et la crinière de ses cheveux vers lesquels elle tend déjà un bras pour en attraper une mèche. La petite enchaîne une moue, un sourire, ses cheveux ondulent vers le ciel sans tenir compte de la notion même de gravité. La digne fille de ses parents. Pour ça, Sovahnn sait qu’il n’est pas si simple de s’y confronter.

“Tu veux… je t’offre un verre ?” Le sourire de la sorcière se tord et elle ramène Liya un peu plus haut sur son buste. Un bras la cale dos contre son ventre et la retient au niveau de l’épaule. Ses cheveux bruns chatouillent le menton de la maman qui, malgré quelques regards tendres envers sa fille, pose surtout les yeux sur Julian dont elle appréhende les réactions. Tout ça, c’est beaucoup, elle le sait pour être l’une des mieux placées pour ça. “C’est Liya. Réflexion con ; tu l’as deviné.”
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Sovahnn Dawn Lockwood
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Dim 23 Avr 2023 - 17:03
Une maison pleine de colocataires, c’était sans doute le mieux pour cette petite et pour sa mère. Bien mieux que d’êtres seules en permanence avec un deuil bien trop grand à porter. Julian n’osait pas imaginer ce que pouvait traverser Sovahnn et était plutôt incapable de se projeter dans sa situation sans ressentir une espèce de poids énorme sur la poitrine. Pourtant, elle était certaine que dans son cas, elle aurait eut envie de se réfugier dans la solitude, qu’elle se serait renfermée sur elle-même, du moins un temps, et que ça n’aurait rien eu de positif. Avoir un enfant ce n’était pas simple. Avoir un enfant jeune, avec quelqu’un qui n’était pas censé être son compagnon c’était difficile. Mais avoir un enfant alors que le monde dans lequel on vivait était en train de s’écrouler et se retrouver soudainement seule pour le faire… Non vraiment, ce n’était pas envisageable. Savoir que Sovahnn n’était pas seule au quotidien avait quelque chose de rassurant même si, sans doute, la jeune femme avait-elle besoin d’un peu de calme parfois. Quoi que… Dans ses souvenirs, la blonde était plutôt du genre tornade alors peut-être que la présence des autres était pour elle comme un souffle vital. En tout cas, elle n’était pas seule et Julian espérait que ça resterait un moment ainsi, et qu’elle aurait toujours des gens pour l’entourer, pour chacune des étapes de la vie de la petite, notamment lorsque celle-ci se déciderait à découvrir les affres de la magie et toutes les bêtises qu’elle pourrait faire avec.

« Surtout qu’avec son hérédité, elle risque de faire de vrais ravages sur un balai. »

Julian afficha un mince sourire. Entre Sovahnn et Zachary, forcément, la petite allait avoir quelques facilités sur un balai même s’il n’était pas dit qu’elle apprécierait. En tout cas, quand elle jetait un regard par la fenêtre, la Serpentarde elle ressentait l’envie de voler. Cela faisait longtemps qu’elle n’avait pas eu cette envie tant son rapport à la magie était complexe depuis son départ de Poudlard. Pourtant, voir ces falaises, la mer en contrebas… Elle avait envie de sauter sur un balais, de faire des piquets, de laisser le vent la faire dériver, de se battre contre lui…. Mais ce n’était pas le moment, clairement pas, et l’entrée fracassante de Takuma eut au moins le mérite de la ramener à l’instant présent. Elle ne s’était pas attendue à le voir là. C’était comme si, ce jeune homme avec qui au final, elle n’avait aucun lien, était toujours là dans des moments clés de sa vie. C’était lui qui l’avait aidée à la boutique le jour où elle avait retrouvé Alec. C’était lui qui débarquait comme une fleur avec la fille de Zachary dans les bras. Elle regarda alors le ménage qui se dessinait entre lui et Sovahnn, la façon qu’ils eurent de parler de la petite, de la vie de la maison, comme s’ils étaient tous les deux dans une routine rassurante. Mais Julian avait été aspirée par autre chose, trop concentrée pour faire la moindre remarque sur l’aspect petit couple qui se dégageait de cette conversation. Son regard s’était fixé sur la petite et elle sursauta presque en sentant la main de Takuma sur son épaule.

« Merci avec…. Plaisir. »

Le temps que Julian réagisse et remette ses idées en place, Takuma avait déjà disparu dans la cheminée… Il faudrait qu’elle lui paye un verre un jour, il lui avait tout de même rendu un sacré service la dernière fois. Elle réalisa cependant qu’entre lui et Sovahnn et la petite, la maison devait être passablement agitée. Cette idée l’amusa, ne sachant pas vraiment si elle, elle serait capable de vivre au quotidien avec des âmes aussi survoltées. Mais apparemment, la jeune maman elle était comme un poisson dans l’eau dans cette ambiance. Julian afficha un mince sourire tout en haussant les épaules.

« Du moment que ça te correspond et que tu y trouves ton équilibre franchement… Je crois pas que ce soit pire que de vivre comme un ermite, noyant son spleen dans des tisanes solitaires. »

Julian avait laissé un peu de second degré flotter dans ses paroles comme pour ne pas se laisser être trop sérieuse tout de suite. Mais une fois encore son regard fut absorbé par la petite qui s’agitait dans les bras de sa mère elle son visage changea. Elle ne pouvait pas le voir mais elle sentait bien que les muscles de son visage ne savaient plus trop quoi exprimer. La voix de Sovahnn parvint jusqu’à elle alors que celle-ci lui proposait un truc à boire même la Serpentarde s’était comme échappée de son corps l’espace de quelques secondes. Elle observait l’innocence et la joie de vivre. Elle avait l’air bien, dans les bras de sa mère Liyanna, à jouer avec ses cheveux, à découvrir le monde. Julian n’avait jamais douté que cette gamine se porte bien, elle connaissait peu Sovahnn et justement, jamais elle ne se serait permis de douter qu’elle puisse apporter à sa fille ce dont elle avait besoin. Mais le voir forcément c’était différent. Et alors, seulement, elle sourit doucement et reconnecta à l’instant présent alors que la Poufsouffle reprenait la parole.

« Elle vous ressemble… A tous les deux. Elle ne pouvait qu’être souriante. »

Parce que malgré la souffrance, malgré la colère, ce dont Julian se rappelait de Zachary en cet instant, c’était son sourire. Oh bien sûr, il lui arrivait parfois d’être plus sombre, distrait ou en colère. Mais le plus souvent, il sourirait, d’un sourire qui ne se contentait pas de faire fondre les nanas pour son plus grand plaisir. Non, un sourire qui réchauffait les cœurs. Exactement ce qu’elle avait ressenti en voyant Sovahnn. Exactement ce qui émanait de cette gamine : un rayon de soleil, une dose d’espoir.

« Et oui je veux bien boire un truc mais dis-moi où c’est, je peux faire le service, t’as les mains prises je crois. »

Julian souriait. Elle avait eu peur de cette rencontre et elle savait bien que les larmes viendraient quand elle rentrerait chez elle. La colère serait là aussi, de se dire que Zach n’avait même pas pu voir sa fille, qu’il avait manqué ça. Mais un poids s’était enlevé sans qu’elle puisse l’expliquer. En voyant ce bébé plein de vie. En voyant comme elle lui ressemblait. C’était aussi beau que douloureux.

« Ca fait quoi de devenir mère ? »

Oui c’était un peu soudain comme question et vaste mais Julian avait l’impression que d’un coup, elle voyait la situation différemment et qu’enfin, elle pouvait se concentrer sur ce qu’elle avait réellement devant les yeux : non pas le fantôme d’un ami mort mais une nana de son âge qui devait désormais être responsable de la vie d’un petit être.
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Julian A. Neil
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Jeu 4 Mai 2023 - 16:54
« Du moment que ça te correspond et que tu y trouves ton équilibre franchement… Je crois pas que ce soit pire que de vivre comme un ermite, noyant son spleen dans des tisanes solitaires. »

“Pas trop mon genre.”

C’est un petit sourire qui appuie l’affirmation et pourtant une légère latence, quelque chose de l’ordre de la mélancolie existe bien dans le fond de son regard clair. Pas de tristesse franche, rien de profondément négatif non plus. Simplement que vivre en ermite et noyer son spleen, elle connaît. Et si la réflexion sort ainsi des lèvres de Julian, c’est que cette dernière également. Il y a toujours un fond de vrai dans l’ironie non ? La belle rousse a disparu des radars depuis un an ; le vrai se situe sans doute dans la notion d’ermite, donc. Une décision qui l’aura privée des derniers jours d’un de ses proches amis. Au point de ne

L’œil brillant, Sovahnn la vit toute à son observation. C’est qu’elle attire les regards cette enfant. Elle n’ira pas lui dire que le doute a persisté un temps infini de connaître l’identité du père biologique. Un questionnement qui n’a plus eu aucun sens à partir du moment où Zach a pris un engagement auprès de cette enfant dont les traits à présent ne souffrent plus du poids de l’incertitude. Elle est la sienne, ça aurait été le cas même si son sang n’avait pas coulé dans ses veines, mais le doute n’est plus permis. De ses grands yeux bleus à ses mimiques, Liya ressemble à son père. Elle rit comme son père, elle boude comme son père, elle fronce des sourcils comme son père. Et ronfle comme son père - ok, taquet gratuit.

« Elle vous ressemble… A tous les deux. Elle ne pouvait qu’être souriante. »

Le sourire n’est pas terne, il n’arrive pourtant pas à se départir du spleen qui l’entoure à défaut de véritablement l’alourdir. Oui, elle leur ressemble. Elle est ce rayon de soleil qu’ils ont toujours été et dont Sovahnn a besoin depuis des mois. Sa petite luciole dans les ténèbres, celle pour laquelle elle a les épaules solide et le rire facile. Ça n’empêche pas le cœur d’être fragile face au deuil. Égoïste, même. Pas qu’elle le soit pourtant, mais son aptitude à partager et entendre les plaies des autres n’était plus la même à la mort de Zach. Pas sur son départ à lui, pas alors qu’elle avait cette impression atroce de ne plus pouvoir respirer maintenant que ce qui lui semblait être son seul repère pour l’éducation de ce bébé, venait de disparaître. Pas alors qu’un de ses plus proches amis, avec qui elle s’était mise à partager son quotidien, n’était plus. Pas alors qu’il était mort dans le secret, qu’elle avait été la dernière à l’apprendre et qu’elle savait devoir élever un enfant en portant dans ses silences ces terribles mots : “ton père a été tué.”
Par des gens qui veulent toujours notre mort.

Mais elle sourit, pourtant. Car si l’épreuve a été terrible, six mois plus tard, Sovahnn est bien debout. Il y a même de la férocité dans cette joie douce dont elle arrose chacun. De la reconnaissance, envers ces proches qui ont été là et l’ont soutenue quand sa propre flamme manquait de s’éteindre. Et surtout, une véritable fierté et un bonheur sans pareil de voir ce petit être grandir auprès d’elle.
Il y a quelque chose de beau, de grand même, à le savoir encore un peu là, au détours des mimiques de Liya, de son impatience ou de son air boudeur. Quelque chose dont elle est en quelque sorte dépositaire. Un présent qu’il lui a fait, rien qu’à elle, et dont elle prend soin avec l’impression étrange qu’il est encore un peu là parfois.

« Et oui je veux bien boire un truc mais dis-moi où c’est, je peux faire le service, t’as les mains prises je crois. »
“Ah ! Oui ça marche.. Ben attends.. c’est là..”

Tout en rejoignant Julian, Sovahnn jette quelques coups de menton vers les placards et désigne ici la réserve de thé, là de quoi se servir en d’autres boissons, et ici les verres. Par réflexe et une part d’incrédulité jamais véritablement assouvie, Sovahnn ne peut s’empêcher d’observer les casseroles qui se nettoient toutes seules dans l’évier. Si Tim savait, il serait sans doute dingue ; mais pour l’heure il est absent et la vaisselle sera terminée d’ici à son retour alors entre le lave vaisselle et les sortilèges de Takuma, Sovahnn profite de ce que les deux mondes offrent de plus utile.

« Ça fait quoi de devenir mère ? »

“ça fout l’bordel..”

Dans un sourire en coin, Sovahnn se hisse sur l’îlot central. La petite calée, un bras pour se stabiliser et une seconde plus tard, elle est assise en tailleur, sa fille au creux de ses jambes, le regard dirigé vers les placards de la cuisine. Un instant encore, elle dirige Julian et la remercie de faire le service puis en abaissant le menton, elle dépose un baiser sur le crâne bouclé de sa fille.
“Non ça.. Enfin, si, factuellement, si, ça fout l’bordel. Parce que là t’arrives après six mois de chantier donc ça parait un peu moins être un n’importe quoi colossal… mais ça reste un n’importe quoi colossal. Mais c’est notre n’importe quoi colossal. Elle vit dans une famille rafistolée de partout dont les membres habitent aux quatre coins de la planète et où personne ne vit sur les mêmes méridiens. Dès que j’ai l’impression que je commence UN TANT SOI PEU à gérer ce p’tit machin, elle invente des nouveaux trucs qu’il faut apprendre à gérer. Genre… ramper. Quelle idée aussi... Et j’crois que je me plante quatre-vingt dix pourcent du temps et que je ressemble plus à une gamine qu’elle-même mais… ouais ça m’plait bien. C’est pas simple à gérer et clairement ça sera fait à notre sauce parce que je crois que je sais pas faire autrement mais écoute, elle a encore deux pieds, deux mains, et une vingtaine de doigts donc c’est que ça doit aller. Hein c’est pas si pire.. Aïe lâche ça !”  Rejetée en arrière, un pied nu calé pour empêcher la petite de basculer de quelconque côté, Sovahnn défait les mèches de ses cheveux prises en otage et rassemble l’ensemble de sa crinière en arrière, coincée dans son t-shirt. “Conclusion j’ai l’impression d’avoir à la fois douze ans et trente quatre, j’ai pas la moindre idée de ce que je fais et on est clairement sur du feeling complet mais écoute : j’crois que je m’en sors pas si mal.” …au vu des circonstances.. ça, ce n’est pas dit, mais c’est là en sous texte. Personne n’a le mode d’emploi pour devenir parent, certainement pas si jeune, certainement pas sans la personne qui aurait dû vous accompagner, et certainement pas dans un tel contexte. Alors Zach est là, dans chaque geste, chaque décision. Il est même là dans cette manière légère et désinvolte avec laquelle Sovahnn s’exprime car à quelques mois de la naissance, c’était lui qui lui apprenait à relativiser. Elle qui avait toujours fait preuve d’une résilience à toute épreuve à Poudlard en avait soudainement été parfaitement incapable. Alors il a été l’adulte, le raisonné, celui qui parle calme et apaise les craintes. Qui relativise, surtout, et qui joue d’humour pour déjouer l’angoisse.
Alors oui, ça ne semble pas, mais il est là, à entourer Sovahnn et sa fille d’un lâcher prise qui lui est spontané mais pour lequel elle a eu besoin, un jour, qu’il lui en rappelle le naturel.
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Sovahnn Dawn Lockwood
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Lun 15 Mai 2023 - 8:50
Tout dans cette maison indiquait une vie de famille, bien qu’elle ne soit pas conventionnelle, bien que Sovahnn ait été dans l’obligation de construire quelque chose avec les rares morceaux que la vie avait décidé de lui laisser. Pourtant, cette grande maison, avec des jouets de bébés, respirait la vie de famille. Et ce fut ce simple détail de la vaisselle qui se faisait seule qui plongea quelques instants Julian dans une étrange retour en arrière. Depuis qu’elle vivait seule, elle faisait tout à la façon moldu et à Poudlard, la vaisselle ne faisait clairement pas partie de ses préoccupations. Mais à l’époque où elle vivait encore chez ses parents puis quand elle avait encore eu l’occasion de rentrer pendant les vacances scolaires, elle se souvenait de ça. De ses parents qui ensorcelaient toujours l’évier mais aussi les balais et les serpillières pour que leur maison demeure propre et bien rangé. Elle se souvenait avoir insisté auprès de son père pour qu’il la laisse jeter elle-même les sorts à une époque où elle n’avait pas le droit d’user de la magie en dehors de l’école. Elle se souvenait de cette impression douce, même quand la maison était vide, que ses parents étaient présents dans les sorts qu’ils avaient lancé. Pour elle, c’était idiot, mais une maison familiale se définissait par ça. Alors bien sûr, dans le monde moldu c’était un peu différent et elle avait appris à revoir ses standards mais cette simple image la plongeait dans beaucoup de souvenirs mais lui donnait aussi l’impression que Sovahnn avait réellement construit un foyer. C’était sans doute très superficiel mais c’était ça qui se dégageait de ce simple évier.

« Ah ! Oui ça marche.. Ben attends.. c’est là.. »

Julian quitta son observation stérile de l’évier pour suivre les indications de Sovahnn. Du thé ce serait très bien pour l’instant. La jeune femme ouvrit donc les placards suivant les instructions de sa camarade de classe et mit de l’eau à bouillir. Elle sélectionna ensuite un thé à l’odeur et le plaça dans l’infuseur. Elle sortir deux tasses puis attendit sagement que l’eau soit prête. Elle porta alors son regard sur sa camarade qui venait de se hisser sur l’ilot central de la cuisine pour s’y asseoir avec sa fille. Elle avait répondu avec cette spontanéité qui la caractérisait au sujet de son rôle de mère et Julian lui répondit avec un simple sourire, sans rien ajouter sentant bien que la demoiselle avait plus à dire que ça. Et ce fut le cas. Pendant quelques instants, Julian oublia l’eau qui allait bouillir pour écouter attentivement ce que Sovahnn lui racontait. Le grand bazar que cette petite chose avait amené dans sa vie. Comment elle avait dû apprendre à gérer avec les soutiens, la famille qu’elle avait mais légèrement dispersée. Julian voyait des visages plus ou moins nets défiler devant ses yeux, tout un écosystème de personnes, qu’elle connaissait plus ou moins, graviter autour de la petite et de sa mère. Tout un monde qui avait bel et bien continué de tourner alors qu’elle était resté figée dans le passé. Elle n’arrivait pas à imaginer ce qu’un enfant pouvait provoquer, oh bien sûr, elle en avait une idée faite de ce qu’elle entendait mais elle ne parvenait pas à concevoir le bouleversement que Sovahnn avait dû ressentir au fond de ses tripes maintenant qu’elle était responsable d’une autre vie que de la sienne. Le discours de la jeune maman fut interrompu par sa fille qui semblait trouver ses cheveux particulièrement amusant. Ju’ sourit et alla alors récupérer l’eau qu’elle fit couler dans la théière.

« Je me suis jamais spécialement intéressée au sujet de l’éducation des gamins, je dois bien l’avouer, mais je crois que ça a toujours été une grande partie de feeling, comme beaucoup de choses dans la vie. »

Merci Julian pour cette réflexion philosophique. Au-delà de l’apparence un peu creuse de sa réponse, Julian voulait surtout dire qu’elle pensait que Sovahnn ne pouvait de toute façon pas faire vraiment autrement que de faire de son mieux et de s’arranger avec sa situation. Aucun foyer, aucune famille n’était identique alors forcément, chacun devait bricoler à sa manière, essayer de trouver un équilibre avec les éléments à sa disposition et si ça devait ressembler à un joyeux bordel et bien… Tant pis ! Du moment que la mère et la petite arrivait à trouver la stabilité suffisante pour se sentir bien. C’était déjà assez difficile comme ça… Julian s’empara alors de la théière et versa un peu de son liquide fumant dans chacune des tasses se trouvant devant elle. Elle en rapprocha une légèrement de Sovahnn mais pas trop pour éviter que la gamine puisse l’atteindre et ait la bonne idée de mettre ses doigts dans le liquide bouillant.

« Puis si ça peut te rassurer, moi j’ai personne à éduquer, personne à ma charge et je sais plus non plus quel âge j’ai. Parfois j’ai l’impression d’être une enfant naïve et le lendemain, je me demande si je frôle pas les 90 ans. »

Julian afficha un sourire amusé, il y avait de l’humour mais aussi pas mal de vrai dans ce qu’elle disait. Il y avait des jours où elle se roulait en boule sur son lit et se rendait compte qu’elle ne rêvait que de sentir la présence de ses parents, d’être de nouveau leur petite fille, être câlinée, protégée. Et puis, à d’autres moments, c’était comme si le poids du monde s’effondrait soudainement sur ses épaules et qu’elle se sentait trop vieille, trop usée pour être en mesure de l’affronter. Et ça, pour le coup, elle n’avait aucun mal à se dire que ça devait être grandement accentué pour Sovahnn avec la petite.

« T’arrives à trouver un peu de temps pour toi quand même ? J’imagine que la petite est ta priorité et ça se comprend mais, tu trouves le moyen de faire des choses juste pour toi ? »

Julian avait conscience que sa question pouvait paraître un peu naïve, qu’elle était le reflet de sa situation à elle : une jeune femme du même âge, sans enfant, qui sentait bien qu’elle avait besoin encore de temps pour faire des choses, parfois futiles, mais qui avaient au moins le mérite de lui appartenir pleinement. Elle ne pouvait comprendre toutes les responsabilités qui pesaient sur les épaules de Sovahnn mais elle se disait que ça, ça devait être important. Elle se pencha alors vers la petite Liya qui s’agitait toujours entre les jambes de sa mère.

« Tu lui laisses encore un peu de temps libre à ta maman, petit tornade ? »

Et, dans un geste non calculé, elle vint poser son doigt sur le nez de petite. Cette dernière le regarda d’abord avec surprise, se demandant sans doute si elle devait avoir peur, rire ou pleurer pour finalement se décider à l’attraper et le prendre comme un hochet.

« Je sais pas pourquoi, je sens que le risque que mon doigt finisse tout baveux est assez élevé. »

Et elle se mit à rire, doucement.
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Sam 20 Mai 2023 - 13:12
Elle les voit, ces moments de latence, ces regards qui deviennent flou l’espace d’un instant, ces pensées qui s’égarent sans vraiment savoir où elles vont. Vers Zach ? Probablement vers Zach. Elle aussi y pense. Chaque jour. Chaque fois que Liya rit ou qu’elle fronce des sourcils. Chaque fois qu’elle a ce rictus lorsqu’elle n’arrive pas à réaliser quelque chose. Chaque fois.
Ou peut être pense-t-elle à d’autres choses. A Poudlard, aux évènements que Sovahnn balaye d’un revers de manche pour ne pas s’y attarder. A ces chocs qu’ils se sont pris sans raison. A toutes ces choses qu’elle ne sait pas sur elle. Changeraient-elles sa manière de la percevoir ?
Peut être à l’enfance. A la famille. Au rapport qu’elle entretient avec ce concept si simple qui varie pourtant si drastiquement selon les gens.
Elle-même a vu sa conception changer au fil des années. Lorsqu’il a fallu admettre qu’Adrianna avait raison à supposer une grossesse impromptue. Lorsqu’il a fallu en parler à Zach, puis envisager l’avenir. Admettre qu’ils n’y comprenaient rien, qu’ils n’étaient pas armés pour ça, qu’ils seraient paumés de bout en bout mais qu’ils s’en sortiraient. Puis faire sans. Faire sans lui, faire sans les Lockwood, faire sans. Mais faire avec malgré tout. Avec une famille bordélique mais présente. Recousue et rafistolée, étalée sur la planète entière mais qui le mérité, ce nom de famille. Soudée et loyale. Tout ça se ressent, bien sûr, au travers de ses mots et de l’éclat qui grésille dans les yeux gris de la petite Poufsouffle. Tout ça se voit, s’assume, se chérit.
Il n’y a pas d’apitoiement dans ses mots, pas d’anxiété dans son ton. Il n’y a même pas la lourdeur d’un deuil pourtant évident pour tout le monde. Zach est là malgré tout. Il imprègne les lieux. Du mug - le sien - laissé dans un placard et que par un accord silencieux, personne d’autre que Sova ne touche sans que le sujet n’ai jamais vraiment été abordé. Là sur certaines photos fournies par les Dissemba. Là dans le choix de certaines peintures pour la chambre de la petite, une peluche parmi les autres, les couverts dans les tiroirs qu’il aurait sans doute dû embarquer dans son premier appartement s’il l’avait pu. Là. Quoi qu’elle fasse. Et ça, c’est putain de rassurant.

« Je me suis jamais spécialement intéressée au sujet de l’éducation des gamins, je dois bien l’avouer, mais je crois que ça a toujours été une grande partie de feeling, comme beaucoup de choses dans la vie. »
“Le feeling c’est bien aussi…” Dit celle qui n’a jamais rien fait autrement depuis qu’elle a ouvert les yeux à Poudlard, découvert qu’elle était une sorcière et paniqué comme jamais dans sa vie. Depuis il n’y a eu que ça. Serait-elle seulement capable de faire les choses autrement ? Probablement pas. Alors c’est un grand sourire qu’elle adresse à Julian tandis que Liya, les lèvres pincées en coeur, frappe sa cuisse de ses petites fesse potelées pour se redresser davantage et tendre les doigts vers les cheveux inaccessibles de sa mère.

« Puis si ça peut te rassurer, moi j’ai personne à éduquer, personne à ma charge et je sais plus non plus quel âge j’ai. Parfois j’ai l’impression d’être une enfant naïve et le lendemain, je me demande si je frôle pas les 90 ans. »
“C’était ça les rides…” Un sourire en coin, le visage penché vers la petite, c’est pourtant Julian qu’elle observe d’un petit air non pas moqueur mais complice. Parce qu’elle comprend si fort cette sensation et la partage avec humour. Il faut dire qu’ils ont tous grandit beaucoup trop vite dans des circonstances bien trop ingérables. Alors oui, tous ces gosses sont paumés non pas entre deux méridiens mais dix périodes de vie. Tout à la fois des mômes et des guerriers, des vieillards et des ados. Un n’importe quoi qu’il leur faut gérer comme ils le peuvent.
Cette sensation d’être usée, Sovahnn l’entend donc, même si elle n’en dit rien. Elle la comprend, la voit régulièrement chez eux tous. Elle la perçoit chez Riley qui affronte des trucs dont elle ne parle pas. Enzo, qui s’épuise face à un truc trop grand pour lui. Takuma, qui ne dit pas ce qui le ronge de l’intérieur. Tim, dont la culpabilité l’érode. Elle le voit, parfois, lorsqu’elle courbe elle aussi, face au présent. C’est rare mais c’est là, et elle aussi a alors l’impression d’être effritée par le poids des années.

« T’arrives à trouver un peu de temps pour toi quand même ? J’imagine que la petite est ta priorité et ça se comprend mais, tu trouves le moyen de faire des choses juste pour toi ? »
“Du… temps ?” Le menton en avant, le pied qui se rabat naturellement sur les hanches de la petite quand elle oscille et un air moqueur dans le regard, Sovahnn se dit qu’enfant ou pas, du temps, elle n’en a jamais eu. Elle lui a toujours couru après jusqu’à le dépasser. C’est elle qui l’a rongé, bouffé. Elle qui flambe le présent et crame le temps qu’on lui offre depuis que l’immobilité d’un coma lui a imposé de voir chaque minute filer au loin sans retour possible.
Un bras autour de la petite, sa paume contre le ventre rebondit, la jeune mère se penche pour attraper la tasse pour laquelle elle remercie l’ancienne Serdaigle qui s’adresse à présent à la petite brunette. « Tu lui laisses encore un peu de temps libre à ta maman, petit tornade ? » Ce à quoi Liya rue et louche dans un gazouillis anarchique. Le doigt posé sur son nez ne tarde pas à être attrapé et tordu et cette fois, le rire ne passe pas les lèvres de la jeune mère. Il est dans sa gorge pourtant, dans ses yeux de galène, dans son sourire suspendu. Emprunt d’une tendresse vivace, elle l’observe tirer, tordre et agiter l’otage de chair.
« Je sais pas pourquoi, je sens que le risque que mon doigt finisse tout baveux est assez élevé. » Une gorgée brûlante avalée et tout en reprenant la parole, Sovahnn dépose à distance son mug fumant.
“Ecoute vu sa génétique faut bien qu’elle s’entraîne à se servir de sa langue…” Le rire éclate à peine la phrase prononcée. Ceci était un tacle gratuit envers l’absent, bien sûr. Ça, Sovahnn n’a pas réussi à le faire pendant des mois. Ça revient doucement, moins emprunt de colère. Juste une manière de lui permettre d’être là, d’exister malgré son absence.
Puis le sourire s’adoucit en posant le regard sur Julian. “Tu veux la prendre ?” Puis après une seconde. “Je sais que c’est bizarre tout ça. ” Le vide autant que l’existence de Liya. Sa manière de lui dire qu’elle peut refuser, accepter, rien ne sera mal pris. La possibilité est juste là. Que cette enfant représente des choses qu’elle ne devrait pas avoir à porter. Mais que chacun y pense en la regardant. Toujours au début, puis parfois plus tard, lorsque le deuil se fait plus brutal. Et ensuite ça passe. Et Liya redevient… juste Liya.

“Et donc pour te répondre…” Bloquant toujours la petite à coup de jeux de jambes devenus habituels, Sovahnn se défait de son gilet pour exposer ses bras nus. Sur le gauche, différents tatouages sont apparus depuis plusieurs mois. Un triangle avec un trait supplémentaire, un symbole astrologique et le signe de la féminité. “J’me suis réveillée avec ça sur le bras après une soirée passée dans une rave suite à une lubie soudaine d’Enzo. Pas prévu, on est juste partis sur un coup de tête.” Le sourire est éclatant, l’amusement avec. “J’crois que ça répond assez visuellement à ta question.” Elle ne serait jamais une mère posée, totalement dévouée à une tâche. Incapable de se poser véritablement, incapable de tirer un trait sur sa jeunesse, Sovahnn … fait à sa sauce. Tout bêtement.
“On a tous perdu un sacré paquet d’années d’innocence. Et j’en ai encore d’autres en rade.” ça pourrait être lourd entre ses lèvres. Ça l’est pas. “J’ai aucune envie d’être... Tu sais ? Juste sa mère. J’ai trop à vivre pour ça.” Une étincelle dans le regard éclate et fuse dans les prunelles grises. “DONC c’est le foutoir. Mais il y a toujours quelqu’un pour donner un coup de main. Les potes. Les Dissemba. Son parrain ou sa marraine. Dans l’ensemble on fini par choper un certain équilibre… Et j’ai la possibilité d’aller me torcher sur la plage avec les copains comme la crétine insouciante que je devrais être. Qu’on devrait êtres.” Tu veux aller te torcher sur la plage ? “J’ai intégré un club de Quidditch aussi. Depuis septembre. Opposé à Riley, juste pour faire chier le monde et nous retrouver de nouveau en face à face dans les airs.” Là encore, une main tendue vers une possibilité bien présente.
Et elle hausse des épaules. “Le temps je le trouverai toujours.” Et un jour, peut être, songerait-elle à dormir. “D’ailleurs… Si je change quatre fois de fuseau horaire, j’peux remonter le temps non ?” Ces mots-là sont moqueurs envers elle-même, consciente que ça ne marche pas comme ça, qu’elle finira par s’épuiser, qu’il faut reprendre le boulot et trouver un but à sa vie. Mais il est là son but. Il est dans le présent.

“D’ailleurs pour info..” D’un mouvement du menton vers la gauche, Sovahnn désigne l’équipement de Quidditch qui traîne dans l’entrée à côté de la grande baie vitrée, entre la cuisine et la table à manger. “C’est dispo si un jour ça te tente.” Deux balais croisés contre le mur, des protections, le bordel qui sèche depuis que deux jours plus tôt, c’est avec Riley qu’elle s’est entraînée. Pendant longtemps, Tim s’est battu pour qu’elle range… puis Takuma a sécurisé l’ensemble d’un sort afin que Liya ne se prenne rien sur le coin du nez.
Depuis, donc, ça traîne.
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Dim 28 Mai 2023 - 13:06
Des rides… A vrai dire, Julian n’aurait même pas été surprise d’en trouver sur son visage. Tout ce temps qu’elle avait passé, les sourcils froncés, le regard inquiet. Toutes ces larmes qu’elle avait versées, ces grimaces de peine et de douleur qui avaient déformé son visage. Toutes ces nuits d’insomnies et de cauchemars, oui, il y aurait eu mille raisons très sérieuses pour que son visage encore si jeune soit parcouru de rides. Pourtant la remarque de Sovahnn ne la ramena pas du tout à ces images, à ces souvenirs sombres, non, elle la fit rire doucement. Il était impossible de ne pas remarquer comme cette jeune mère que le destin avait durement frappé avait conservé une capacité à rire et à sourire à la vie assez phénoménal. Julian n’avait pas cette force, elle avait sombré pour bien moins que ça dans une espèce de torpeur qui l’engluait encore aujourd’hui. Alors elle admirait d’autant plus cette énergie solaire qui émanait de son ancienne camarade de classe, sa capacité à rendre à la vie toutes ses couleurs malgré ce qu’elle pouvait lui réserver. Et puis, il y avait aussi quelque chose de doux à se dire qu’elles pouvaient encore faire des vannes un peu idiotes, rire comme des jeunes femmes de leur âge devraient le faire. En revenant ici, Julian n’était pas certaine de ce qu’elle était venue chercher mais il y avait sans doute un peu de ça. Se remettre en selle, repartir en direction d’une vie plus normale, essayer de se dessiner un avenir qui ne soit pas qu’ombre. Et peut-être que cela passait aussi par apprendre à s’émerveiller devant des choses qu’elle n’avait pas envisagé comme le sourire d’un bébé. Elle avait laissé son doigt être emprisonné par la petite fille et elle fut surprise comme cela l’amusait sincèrement. Elle n’avait jamais été du genre à s’extasier particulièrement devant les enfants ou à rêver de bébés. Non vraiment pas, ce n’était pas son genre. Pourtant, quelque chose la poussait en cet instant à voir ce qu’un petit être tout potelé comme ça pouvait avoir de joyeux. Surtout quand la mère était elle aussi capable d’autant de traits d’humour. Julian se laissa aller à rire franchement quand Sovahnn évoqua la génétique de la gamine quand à l’utilisation de sa langue…

« Tu as terriblement raison mais c’est clairement incorrect de dire ça aux oreilles d’un être si innocent. »

Julian, grande préservatrice de la morale ? Vous trouvez ça convaincant vous ? Non mais bon fallait bien faire semblant d’avoir une conscience. L’ombre d’un sourire flottait toujours sur le visage de Julian lorsque son ancienne camarade de classe lui proposa de prendre le bébé. La jeune femme resta d’abord interdite, pas trop certaine de connaître la réponse à cette question, puis, portée par ce besoin de reprendre contact avec la vie et accepter ce qu’elle avait à lui offrir, elle acquiesça lentement et, guidée par Sovahnn, prit la petite dans ses bras qui semblait d’humour joueuse. Elle laissa son regard se perdre dans le visage souriant de la gamine. Oui, tout ça était bizarre, déstabilisant mais c’était leur réalité désormais et elle, qui était au final extérieur, devait juste l’accepter.
Sovahnn releva alors sa manche et lui montra un tatouage. Julian regarda d’abord intriguée, pas certaine de ce que cela signifiait avant d’ouvrir de grands yeux quand la demoiselle lui expliqua ce qui se cachait derrière ce tatouage. Une rave. Enzo. Tout ça n’avait absolument aucun sens mais une fois la surprise passée, elle rit de nouveau ce qui devait être contagieux puisque son rire provoqua celui de la petite qu’elle tenait toujours dans ses bras et qui avait entrepris de jouer avec ses cheveux, presque de la même couleur que ceux de sa mère. Sovahnn de son côté lui expliquait qu’elle essayait comme elle pouvait de continuer à profiter de la vie et d’être une femme autant qu’une mère. Julian acquiesça doucement et admira son courage. Parce que pour ne pas être envahie par les diktats de la société et trouver l’énergie, au-delà de la fatigue, pour faire tout ça, il fallait être une guerrière. Et c’était cool de voir une femme s’accomplir comme ça, sur les deux tableaux.

« T’as bien raison. Tu mérites de profiter de tout ça aussi et c’est pas parce que ton rôle de mère est important à tes yeux que tu n’es que ça. Franchement, je t’admire et j’espère que si un jour, même si c’est pas prévu, j’ai aussi des gosses, je saurais suivre ton exemple. »

Il ne s’agissait pas d’une flatterie déguisée, de toute façon, Julian n’avait pas spécialement d’intérêt à flatter l’égo de Sovahnn. Non, ce qu’elle disait était sincère. Encore une fois, la jeune femme ne se projetait pas spécialement dans la maternité et encore moins maintenant, sa vie n’était clairement pas dans cette lancée. Mais si ça devait faire partie de sa vie alors elle espérait qu’elle saurait trouver l’équilibre pour ne pas s’oublier et être une femme autant qu’une mère. Sovahnn lui expliqua alors qu’elle avait également repris le Quidditch et notamment avec Riley. Une étrange sensation l’envahit à l’évocation de la jeune femme mais elle ne dit rien. Comme quoi, Poudlard était encore bien lié. Elle sourit en imaginant les deux jeunes femmes s’affronter sans rien s’épargner. Son attention se porta alors sur la petite dans ses bras qui avait visiblement réussi à faire un merveilleux nœud entre plusieurs de ses mèches blondes. Julian ne s’en formalisa pas même si elle était incapable de dire comment elle allait démêler ça. Elle hocha la tête alors que Sovahnn lui disait qu’elle trouverait toujours le temps.

« Toi et Enzo vous avez l’air d’être des champions des décalages horaires, je sais pas comment vous faites. »

Tout en disant cela, Julian avait attrapée la petite Liya sous les aisselles et elle l’avait soulevée au-dessus de sa tête, comme pour faire l’avion. La petite la regarda d’abord perplexe puis se mit à rire de nouveau. Elle tenait vraiment de ses parents cette gamine et même l’ancienne Serpentard devait admettre que ça lui mettait du baume au cœur, ce sourire si innocent. Elle tourna alors son regard vers ce que Sovahnn lui montrait. Du matériel de Quidditch. Julian reprit la petite normalement dans ses bras et soupira doucement.

« Ca fait une éternité que j’ai plus fait de Quidditch, je suis pas sûre d’être encore au niveau. »

Julian s’approcha alors du comptoir pour essayer d’attraper sa tasse et de boire quelques gorgées tout en évitant soigneusement que les petits mains de Liya ne s’approchent trop de la tasse bien trop chaude pour sa peau délicate. Ce fut périlleux mais elle parvint à boire deux petites gorgées.

« Depuis que je suis partie je n’utilise plus la magie. Ca fait un an que je vis comme une parfaite moldue et que tout ça est étranger pour moi. »

Julian ne savait pas trop pourquoi elle s’était laissée aller à cette confession soudaine. Son regard se perdit alors de nouveau en direction du matériel de Quidditch. Elle avait adoré ce sport, sincèrement, elle avait aimé être combattive, guerrière. Cela lui paraissait si lointain. Elle essayait de se construire une nouvelle vie, cela signifiait-il réellement tirer un trait sur tout ce qu’elle avait été avant ? Oublier ou faire un joyeux mélange ?

« Peut-être qu’il faudrait que je réessaye… J’en sais rien. Mais pas contre toi et Riley, vous m’écraseriez en deux secondes chrono. »

Elle n’avait aucun doute là-dessus et son orgueil ne s’était même pas offensé de cet aveu de faiblesse.
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Ven 9 Juin 2023 - 23:15
« Tu as terriblement raison mais c’est clairement incorrect de dire ça aux oreilles d’un être si innocent. »
“Elle vit entourée d’ados à mi-temps, on va partir du principe qu’elle sera traumatisée avant ses cinq ans…”

Un sourire en coin, la jeune maman laissait couler ces sujets sur lesquels d’autres auraient sans doute pu faire milles histoires. Pas son cas, pas envie, pas le bon timing. Un jour peut être s’en voudrait-elle d’avoir manqué de sérieux. Peut être se dirait-elle alors que sa fille aurait dû avoir des modèles plus stables, des adultes plus.. Eh bien : adultes. Peut être. Mais Sovahnn connaissait le monde extérieur, ses plaies ouvertes et ses guerres intestines. A ses yeux, ce dont la petite avait besoin, c’était de ça et rien d’autre. Des rires, de la joie et des gens sur qui compter. C’est en cette période, ce qu’il y a de plus précieux. Le reste se ferait de lui-même.

Sourire aux lèvres, elle l’aida à prendre la petite dans ses bras et ne pu s’empêcher un air attendrit autant que contrit à la voir tenter de choper les cheveux devenus blonds de Julian. Petite bouille à connerie ne tardera pas à frapper. Six mois de vie et déjà Liya montrait quelques aptitudes à suivre les pas de ses parents. Si Sovahnn avait été de nature à s’inquiéter, sans doute aurait-elle visualisé toutes les idioties qu’ils avaient pu faire à Poudlard et aurait projeté l’image de l’adolescence de la petite vers un chaos des plus innommable. Mais un instant, elle ne vit qu’un Zach couvert de bulles, le dos contre les tuiles du château, et les yeux vers les étoiles, et se dit que ça irait.
Qu’il restait des petites parts de lui à portée.

Mais puisqu’elle se refusait à entrer dans le mélodramatique, c’est vers le souvenir d’une rave et d’un tatouage dont elle ne se souvenait de rien que Sovahnn orienta la conversation. Plus simple, pour l’une comme pour l’autre.

« T’as bien raison. Tu mérites de profiter de tout ça aussi et c’est pas parce que ton rôle de mère est important à tes yeux que tu n’es que ça. Franchement, je t’admire et j’espère que si un jour, même si c’est pas prévu, j’ai aussi des gosses, je saurais suivre ton exemple. »

Plus simple, certes, mais elle ne s’attendait pas à une telle réaction. Un coup à rester con, les lèvres entrouvertes dans un demi-sourire, et le rouge à lui monter aux joues.
“Wow” Touchée, véritablement. Avec son petit air incrédule et sa peau empourprée. “Si c’est moi ton exemple, tu finiras mal dans la vie jeune fille..” Un petit sourire en coin, pas tout à fait certaine de s’adresser à Julian ou à sa propre gamine. Peu ou prou une réflexion que sa mère lui avait fait récemment. Pas des plus plaisantes, mais Sovahnn passait au dessus. Pas moyen de communiquer avec elle, ‘pas l’énergie pour s’y forcer. Elle verrait ça plus tard, bien décidée à choisir ses batailles. Et parmi elles, il y avait l’amour de soi. Celui que Julian flattait ainsi, à aller à l’encontre de toutes les injonctions qu’une jeune mère ‘célibataire’ pouvait bien se prendre. Elle ? Un exemple ? “Vile flagorneuse !” Un petit rire dans la gorge et elle balaya l’ensemble du revers de la main, un éclat de remerciement dans le fond des prunelles.

Le Quidditch, donc, comme sujet de conversation. Amusant non ? Fut un temps, il se serait sans doute agit du seul et unique point commun qu’elles auraient pu trouver pour échanger. Ça, et Alec, très probablement. Lorsque Julian et lui se pavanaient à Poudlard, ce dernier enchaînait encore les réactions à la con vis à vis de Sovahnn. Un instant charmant, le second un véritable connard. Quelques baises en douce, quelques coups dans le dos - pas ceux là - et des réflexions mal senties au pire moment. Alec dans toute sa splendeur. A souffler le chaud et le froid jusqu’à ce qu’elle mette un terme à ce “jeu” et qu’à mesure du temps, une amitié plus équilibrée naisse entre eux. Et qu’il cesse de se réfugier derrière son attitude de sale con.

Bref. Quidditch, horaires, méridiens.

« Toi et Enzo vous avez l’air d’être des champions des décalages horaires, je sais pas comment vous faites. »
“Nous non plus.”

Un petit rire pour souligner ses propos, bientôt plus vif encore à la voir soulever sa fille et lui faire faire l’avion en douceur. “T’as raison, files lui le virus avant qu’elle sache marcher…” Ironique, bien sûr. La probabilité qu’elle la coince entre ses cuisses avant ses deux ans pour l’emporter faire un petit tour non loin du sol était grande. Sans compter que, bien sûr, Enzo était le premier pour soulever la petite hors du sol ainsi. Quant à leur aptitude à changer de méridiens ainsi ? L’habitude, la nécessité. Qu’ils aient chacun de quoi dormir chez l’un et l’autre n’était pas innocent. A la dernière soirée, elle avait achevé la nuit endormie dans les bras de Takuma à supposer que les gars lui avaient dessiné quelques conneries sur le visage. Anecdote qu’elle gardait pour plus tard afin de ne pas couper la jeune femme.

« Ca fait une éternité que j’ai plus fait de Quidditch, je suis pas sûre d’être encore au niveau. »

Profitant de ses mains libres, Sovahnn terminait sa tasse en l’observant se dépatouiller avec le bébé d’un côté et sa propre tisane de l’autre. Pas simple hein ? Oui, c’est un air moqueur qui flotte, tout à fait. A force de se retrouver en position délicate, incapable de gérer à la fois sa fille et le reste de son quotidien, Sovahnn trouvait effectivement un certain amusement à sentir une forme de normalité dans cette galère.

« Depuis que je suis partie je n’utilise plus la magie. Ca fait un an que je vis comme une parfaite moldue et que tout ça est étranger pour moi. »

Et elle qui la faisait passer par le réseau de cheminette et lui proposait la possibilité d’un petit vol tandis que la vaisselle se nettoyait seule dans le lavabo. Effectivement, les deux existences se trouvaient fort éloignées l’une de l’autre et ce, malgré un point commun d’une ironie folle : Sovahnn et la magie… deux choses aussi compatibles que… le chocolat blanc et les huîtres. Pas ouf.

« Peut-être qu’il faudrait que je réessaye… J’en sais rien. Mais pas contre toi et Riley, vous m’écraseriez en deux secondes chrono. »
“Oh, tout de suite ! … Moins que ça..” Sur ses lèvres, le sourire de la gamine bien trop prompte à s’amuser d’un rien et dont l’esprit de compétition n’était pas resté à Poudlard. Dans ses prunelles, il y a de l’affection pour ces souvenirs qui y sont liés. Une véritable appréciation qui s’oppose dans son fond profondément au ressenti de Julian. Un affect pour lequel, elle le sait, il y a quelque chose de dérangeant. Pourtant ça reste là, profondément ancré. “J’te fous Takuma sur un balai, t’inquiète que ça devrait équilibrer les charges.” Pas Enzo. Lui s’en sort mieux que ce qu’il peut dire.

Un sourire, doux, du haut de sa table, toujours en tailleur. “En tout cas la possibilité est là. On est loin de tout ici, le jardin est sécurisé.” Les épaules se redressent, s’abaissent. “Ya que nous ici. Donc si ça te dit de renouer avec cette partie de toi, c’est là.” Il y a quelque chose de moins vif chez elle, qui s’installe doucement. Pas moins joyeux, juste plus sérieux. “Moi, en tout cas, ça me fait du bien. Et on se connaît pas des masses, mais la magie et moi on n’est pas de grandes potes. ” Et puis, parce qu’elle n’est pas câblée pour rester sérieuse trop longtemps : “ A ton avis, pourquoi je garde Takuma en otage ? Faut bien quelqu’un pour faire ma vaisselle ! Il paye pour le patriarcat.” Un sourire, bien sûr. De couillonne, bien sûr.

Et puis en douceur, le retour au sérieux. “T’as envie d’en parler ?” De tout ça. Ce qui se cache sous tes mèches blondes et l’esquive de toute forme de ce que tu étais avant.
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Dim 30 Juil 2023 - 11:28
Julian vivait loin du monde de la parentalité, encore plus depuis qu’elle avait coupé tous les liens avec ses propres parents. Enfin, elle les avait coupés puis ils avaient disparus, soudainement, avalé par une machine bien plus grande qu’eux qui étaient en train de s’étendre à travers le monde. Alors l’éducation des enfants, l’obligation d’être multitâches, les injonctions, la culpabilité permanente… Pour elle, tout ça était assez lointain, assez flou. Pourtant, il restait en elle quelque chose de cette jeune femme féroce et engagée qui n’aimait pas laisser flotter des situations d’injustice. Quand bien même son curseur de la justice avait longtemps était mal positionné, la flamme elle était bien présente. Alors c’était plus fort qu’elle, soutenir Sovahnn dans ses choix et lui rappeler qu’elle était avant tout une femme, un être humain et que son existence ne pouvait être défini par une seule et unique chose dont sa maternité… Oui c’était une évidence, pas militante parce que Julian était trop loin de ces sujets pour prétendre un engagement, mais c’était naturel, évident et ça devait être dit à ses yeux. Alors elle l’avait fait, tout naturellement et malgré les plaisanteries de la jeune maman, elle avait bien vu que cela avait eu du sens pour elle. C’était sans doute éphémère mais Julian lui adressa tout de même un sourire franc comme pour lui dire qu’il n’y avait aucun masque dans ses mots et qu’elle pourrait s’en servir un jour si elle se mettait à douter.

« J’ai toujours constaté que la flatterie était un bon moyen de s’en sortir dans la vie. »

Julian avait réagit avec un peu plus de naturel que ce qu’elle avait fait jusque là à la petite remarque de Sovahnn. Peut-être qu’au final, l’ambiance de cette maison était en train de la gagner, de lui rappeler qu’autre chose était possible… ou alors c’était d’avoir entre les bras une petite chose pleine de vie et gigoteuse. Julian prit quelques instants pour regarder de nouveau la petite. Non, elle n’était pas que la fille de Zach, elle était quelque chose de plus. Un petit être encore vierge des horreurs de ce monde, un espoir. L’idée aussi, peut-être, qu’il n’était pas impossible de renaître. Qu’elle aussi aurait peut-être la possibilité d’être un peu comme cette enfant…

Parler Quidditch, en voilà une bonne idée pour ne pas aller trop loin dans des réflexions pseudo philosophiques et se perdre dans ses pensées. Renouer avec quelque chose qui avait fait partie de leur ADN à toutes les deux avant même qu’elles aient quoi que ce soit d’autres en commun. Est-ce que Julian changerait complètement sa vie à Poudlard si elle avait l’occasion de recommencer ? Sans doute puisqu’elle n’était plus la même mais un jour peut-être arriverait-elle à accepter que c’était cette personne et ses défauts gros comme des maisons qui avaient forgé en elle l’image de celle qu’elle espérait devenir un jour… Personne vers laquelle elle avait déjà fait un pas puisqu’elle lâcha un rire sec, plein d’autodérision quand Sovahnn enfonça le clou en soulignant qu’il leur faudrait moins de deux secondes, à elle et Riley pour l’écraser. Une lueur de défi qu’elle croyait perdue avait brillé dans ses yeux, l’espace de quelques secondes.

« Méfie-toi, je reste une Serpentarde pleine d’ambition et je pourrais en venir à te défier de vous écraser avec Takuma sur mon balai. »

Julian savait qu’elle n’avait pas encore la force mentale pour se lancer un tel défi, qu’il y avait déjà trop de démons qu’elle devait combattre avant d’envisager de s’attacher à ses performances. Mais le simple fait d’en plaisanter, de faire croire que tout pouvait être à peu près normal lui faisait en réalité du bien. Seule dans sa bulle elle était incapable de jouer ce petit jeu, de prétendre autre chose. La réalité la mangeait trop vite, assiégeait ses pensées. Et quand elle se décidait à se libérer du poids de ses ruminations, c’était toujours dans le monde moldu alors forcément, c’était un peu différent… Avalant une gorgée de tisane, tout en esquivant les mains aventurières de la petite Liya, Julian adressa un regard plein de remerciements à Sovahnn. Pour la proposition. Qu’importe si elle n’était pas encore prête à l’accepter, une main tendue c’était toujours agréable. D’autant plus quand elle n’était soumise à aucune pression, Julian sourit à la confession de la jolie blonde sur son rapport complexe à la magie et l’utilité que Takuma avait dans cette maison…

« L’homme-esclave, notre futur à toutes. »

Oui c’était du millième degré mais ça l’amusait. D’ailleurs, en lâchant ces quelques mots, Julian n’avait pas pu s’empêcher de penser à Alec et de se dire qu’elle aurait bien envie d’en faire son esclave. Elle se voyait bien en colocation avec lui, à le laisser tout gérer… C’était impossible vu la situation actuelle mais cette image lui avait soudain réchauffé le cœur. Elle réalisait chaque jour comme il lui avait manqué, il était le dernier de ses amis à être encore là et elle avait envie de passer du temps avec lui, de le retrouver pleinement. Putain, elle se faisait sentimentale, s’il apprenait ça… Son regard glissa alors vers Sovahnn et cette nouvelle porte qu’elle ouvrait devant elle. Julian prit le temps de la regarder un peu mieux. Est-ce qu’elle aussi pouvait devenir une amie ? Pas simplement une connaissance, pas simplement quelqu’un relié par des connaissances communes mais quelqu’un d’important ? Une part de Julian avait envie de ça, de tisser de nouveaux liens. L’autre était terrorisé.

« Comment malotru comme Alec fait pour être ami avec autant de nanas aussi chouettes, tu m’expliques ? »

Julina retrouvait un peu de légèreté, autant pour cacher ses vraies émotions que parce que Sovahnn avait réussi à la faire se sentir plus à l’aise alors qu’au début, c’était loin d’être gagné. Parce qu’au fond, ce qui les avait conduit dans la même pièce ce jour-là n’était autre que la mort. Et pourtant, pourtant, c’était comme si une jolie fleur était peu à peu en train d’éclore.

« Je crois que je suis pas encore prête à en parler. »

Le regard de Julian s’était alors perdu dans sa tasse. Il vagabonda ensuite sur le visage toujours aussi innocente de la fille de Zachary puis, sur Sovahnn.

« Mais merci, sincèrement. »

D’avoir encore la force et l’envie de t’intéresser aux autres alors que ton monde est aussi compliqué.

« Je suis pas la plus douée avec les gamins mais si parfois t’as besoin de la faire garder pour n’importe quelle raison tu peux m’ajouter à ta liste de baby sitters. »

Etrangement, Julian sentait qu’elle faisait cette proposition autant pour Sovahnn que pour elle-même. C’était comme se donner une nouvelle fonction dans ce monde, accepter d’y jouer un rôle et de se lier, de nouveau, à ceux qui l’entouraient.
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Sam 5 Aoû 2023 - 15:44
« J’ai toujours constaté que la flatterie était un bon moyen de s’en sortir dans la vie. »
“Hm, vile flatteuse.. !”

Ça devient plus fluide, à n’en pas douter. Un détail qui n’échappe pas à Sovahnn qui sourit plus franchement à son tour. L’instant n’est pas simple, le lien est lesté de bien des enclumes mais les sourires, pourtant, l’emportent. Et ça, quoi qu’ils en disent dans leurs réunions au congrès des Salopards, ça fait partie des belles victoires. Elles pourraient se déchirer, elles pourraient se craindre, s’éviter, s’accuser. Mais elles rient. Elles partagent. Elles vous emmerdent, putain. Vous avez pas idée.

Le Quidditch lui-même, vient jouer le rôle de lien. Sans doute ce dernier a-t-il soudé des nations et rassemblé des peuples dans un même élan de passion. Sans doute a-t-il provoqué bien des petites tensions, des frustrations, des échauffourée même. Mais il reste aux deux jeunes femmes deux moments sur le terrain qui résument à eux seuls ce que ces gens ont fait de cette seule part du monde magique dans laquelle Sovahnn se soit jamais sentie véritablement à l’aise. La domination. La main mise totale. Des attaques lors d’un match, la terreur, le Mal, simplement. Et puis l’autorité souveraine sur le dernier match. Celui lors duquel, comme d’autres, elle est restée figée à refuser de jouer.
Ce sport lui aura été moyen de libération, changé en arme d’oppression. Puis, sans un bruit, sans un mot plus haut que l’autre, il s’est insinué en douceur dans la conversation, glissé avec la légèreté opiniâtre d’une gosse qui se refuse à leur céder le moindre pouce de son existence.
Ça brille plus fort, donc, dans ses prunelles au bleu de l’Ecosse. Ça scintille, même, quand elle voit l’éclat lui répondre dans celle de l’ancienne Serpentard. Le défi. L’envie. Ce truc qui brûle et refuse de céder. Ce truc est là, même si elle n’en a pas conscience.
Là encore. Qu’importe l’horreur. À coup de sourires, il y a des gosses aux airs d’adultes… Qui résistent.

« Méfie-toi, je reste une Serpentarde pleine d’ambition et je pourrais en venir à te défier de vous écraser avec Takuma sur mon balai. »
“HA HA, j’te prends au mot ! Attention parce que tu sais pas dans quoi tu t’es engagée. Tu vas te retrouver avec un Takuma gueulard à te serrer les côtes jusqu’à les broyer à chaque virage un peu serré…” Le sourire lui éclate sur les lèvres et visualise avec force l’image qui se dessine sous ses yeux. Incertaine de plus apprécier l’idée d’un Takuma mort d’angoisse ou d’une Julian en galère.
Tout ça n’arrivera peut être pas. Sans doute pas même. Car derrière sa légèreté, Sovahnn ne se fait aucune illusion sur ce qui se dessine en creux chez la Serpentard. Mais on s’en fout : que ça se passe ou pas n’a pas d’importance. L’éclat dans son regard en a. Les liens tissés, l’assurance qui retrouve à son rythme certaines bases, la joie de créer des choses, ensembles, d’en surmonter d’autre ; d’avancer, simplement. Ne serait-ce que d’être ensembles quand tout pourrait les séparer, ça a de l’importance. Que cette image se réalise ou non, qu’importe. En parler compte.

« L’homme-esclave, notre futur à toutes. »

Même constat.

Takuma devenu faire-valoir de cette conversation. Sorry dude, ‘fallait pas te faire remarquer. Elles ont un côté un peu biatch quand elles le veulent, mais c’est pour la bonne cause.
“C’est pour la bonne cause..”
Le quatrième mur va bien, je vous remercie.

Le regard tourné vers sa fille occupée tout à la fois à tendre ses doigts pour agripper les lunettes de la sorcière et à entortiller ses jambes l’une sur l’autre - déjà à ne pas savoir faire un seul truc en même temps, ça promets.. - Sovahnn ne perçoit pas le regard qui s’attarde sur elle. Un ongle glisse sur la surface de l’émail de sa tasse lorsqu’elle jette un coup d’oeil en arrière, l’attention attirée par le passage du chat de Tim dans un coin de la pièce. Direction le canapé.
Retour en avant. Problèmes de concentration.

« Comment un malotru comme Alec fait pour être ami avec autant de nanas aussi chouettes, tu m’expliques ? »
“Hhhmm… Il nous a à l’usure.” Right.

Aucun sérieux, ni dans la question ni dans la réponse. La situation ne s’y prête pas … et ces hommes se prennent des balles perdues au passage. Bien méritées pour certaines. Une manière, comme souvent, d’alléger les choses face à un questionnement bien plus profond et austère.
Entre les rides de l’amusement, au creux du silence, se trouvent bien des choses qu’elles échangent. De la reconnaissance, de l’écoute, de l’espace. Rien n’est vraiment dit, mais tout passe dans les regards et les creux.

« Je crois que je suis pas encore prête à en parler. »
Un hochement de tête pourrait suffire, mais Sovahnn ajoute “Je comprends ça.”. Ça a longtemps été compliqué. Pas que ça le soit moins, mais à présent elle cesse de se noyer chaque fois que le sujet est abordé. Julian se perd, observe la petite, passe le regard de la fille à la mère. Il n’y a rien à dire, alors l’ex Poufsouffle n’insiste pas. Elle assiste, en revanche. Est là ; rien de plus que ça. Ce qui se vit en sous-texte, elle en partage la forme et le fond, bien qu’il existe sans aucun doute différemment. La mort d’un ami, aucun doute qu’elle en souffre les mêmes chagrins. Mais le reste ? Alec n’a jamais parlé, bien sûr, mais comme beaucoup, Sovahnn était là. Sans pouvoir deviner, ni projeter, derrière son air léger, la jeune femme n’a rien de naïf. Elle-même laisse certaines choses de côté.
Alors oui, la porte est ouverte. Juste ouverte.

« Mais merci, sincèrement. »

Sovahnn esquisse un sourire qui ne cache pas sa tendresse. Là aussi, ça suffit, pas besoin d’extrapoler.

« Je suis pas la plus douée avec les gamins mais si parfois t’as besoin de la faire garder pour n’importe quelle raison tu peux m’ajouter à ta liste de baby sitters. »

Un petit rire vole dans sa poitrine et égaille l’air de de la cuisine ouverte. “Fait gaffe parce que tu ‘sais pas dans quoi tu t’engages là ! T’es fichue maintenant, j’ai noté !” Le sourire franc fait pétiller ses prunelles et se partage sans concertation de la mère à la fille qui éclate d’un gazouillis joyeux. “Elle va t’faire tourner en bourrique, j’te préviens.” Parle-t-on de la mère ou de la fille ? Sans doute des deux. La sorcière, elle, esquisse une mimique de reconnaissance, plus douce et apaisée que sa légèreté le laissait entendre. “J’te remercie. Je garde la proposition en tête.”

L’instant se suspens une seconde, marquant le sérieux sous-jacent, avant que Sovahnn ne termine sa tisane et qu’avec une forme d’élan énergique, elle n’enchaîne. “Hm ! T’as re-croisé du monde du coup ? A part Riley je veux dire. Et Takuma… d’après ce que j’ai compris. Chose un peu étrange là  comme ça, il me semblait pas que vous vous connaissiez plus que ça..” Il a parlé de “la boutique”, n’a pas semblé plus surpris que ça de la voir, ni du changement de coupe. Encore une fois, certaines informations passent par le silence. Un petit froncement de sourcils ironiquement… interrogateur passe donc, avant qu’elle n’ajoute, un peu plus sérieuse. “Je pense notamment au.. Malotru sus-nommé. Dont j’ai pas des masses de nouvelles, parce que j’suis pas tant une si bonne amie et que j’me drape dans le déni pour pas trop y penser.” Le sourire se pince, navré mais sincère. La formule est légère, le fond l’est moins.
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Sovahnn Dawn Lockwood
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Lun 7 Aoû 2023 - 16:29
Elle ne savait pas dans quoi elle s’engageait ? Non clairement pas, Julian n’avait jamais vraiment été en charge d’un gamin, surtout aussi jeune mais au fond, ce n’était pas forcément quelque chose qui la terrorisait. Du moins en cet instant et surtout parce qu’il s’agissait de la fille de Sovahnn et de Zachary et que, par conséquent, elle savait qu’elle serait incapable de finir par la détester au point d’avoir envie de l’étrangler ou de la jeter par la fenêtre. Le minimum nécessaire quand on se décide à jouer la babysitter. Mais surtout, Julian ne pouvait nier que cette petite phrase résumait en réalité l’ensemble de son existence depuis plus d’un an déjà. Elle ne savait pas où elle allait, absolument pas, elle avait à l’aveuglette au milieu d’une existence qui la dépassait sans cesse. Dans un monde où les enjeux étaient devenus trop grands pour elle. Et au centre de tout ça, elle essayait encore de savoir qui elle était vraiment alors avoir la moindre idée de la direction à prendre… Non elle ne savait pas mais elle avait toujours été aventurière et si désormais son audace était bien moins flamboyante que par le passé, se lancer de petits défis comme réapprendre à aimer le Quidditch ou garder un enfant c’était peut-être une bonne chose. Ou pas. Elle changerait sans doute mille fois d’avis au cours d’une nuit difficile mais qu’importe. Le moment présent Ju’, concentre toi déjà sur le moment présent.

« Je ne doute pas une seule seconde qu’elle a toute les capacités pour me rendre folle »

Julian afficha un mince sourire qu’elle fit plus franc en réponse à Sovahnn qui lui confirmait qu’elle notait sérieusement sa proposition. Un pas de plus vers sa réinsertion dans ce monde qu’elle avait fuit avec tant de violence. Ca passait aussi et peut-être surtout par ça. Par ces liens qui se tissaient ou se renforçaient. Julian l’avait bien compris, ce qui rendait les choses si douloureuses c’étaient les sentiments si forts qu’ils avaient les uns pour les autres. Mais elle avait aussi bel et bien compris qu’il était absurde de penser pouvoir s’en défaire. Vivre avec, comme tout le reste et chercher un peu d’innocence, comme dans chaque mouvement de la petite pour qui chaque seconde était encore un jeu.
L’attention de la jeune femme se tourna alors vers Sovahnn qui la questionnait sur les personnes qu’elle avait pu croiser depuis son retour. Julian afficha un air amusé, quand elle y réfléchissait, en peu de temps, elle commençait à avoir croisé quelques têtes.

« Je te rassure, on ne se connaissait pas tant que ça avec Takuma. Mais je crois qu’il y a une capacité assez exceptionnelle à briser les codes distances sociales. »

C’était le moins qu’on pouvait dire ! Elle avait été la première surprise de la façon dont il l’avait accueillie quand elle était entrée dans la maison et en même temps, elle n’avait pas trouvé ça désagréable. Avant peut-être se serait-elle sentie obligée de se montrer outrée. Mais là c’était différent, elle avait été surprise, ce n’était clairement pas dans ses habitudes mais elle n’avait pas trouvé cela déplacé. Takuma quoi, pas besoin de le connaitre par cœur pour savoir qu’il était inclassable. Comme un autre. Alec. Que pour le coup, elle connaissait plutôt très bien même si les circonstances le menaient toujours à lui cacher une partie de sa vie. Julian laissa son regard scruter le visage de Sovahnn quelques instants, y percevant autre chose que sa légèreté habituelle, avant de se laisser happer par la vue offerte par les fenêtres.

« Oui je l’ai croisé, par hasard et je lui ai même mis une beigne. »

Oupsie. Même si le coup avait été dicté par les circonstances, Julian ne pouvait nier qu’il lui avait fait du bien sur le coup, avant qu’elle ne puisse mettre les choses au clair avec Alec mais surtout avec elle-même.

« Il ne change pas. Toujours une vie aussi compliquée, toujours à faire le pitre mais à se retrouver dans un merdier pas possible… Mais je crois que là, il tient le cap. »

Julian lâcha un soupir. Elle aurait aimé que les choses soient plus simples et qu’elle et son meilleur ami puissent se voir sans se poser de questions, sans devoir être prudents. Elle aimerait aussi parfois oublier qu’il était lié à des histoires bien trop grandes pour elle.

« Le déni c’est bien aussi parfois. On peut pas tout gérer. Je sais c’est immoral ce que je dis mais j’assume. Je crois. »

Le déni pouvait permettre de survivre. Ils ne pouvaient pas assumer tout ce qui se passait autour d’eux. Julian repensait à sa conversation avec Riley, à Enzo qu’elle avait croisé… Tous, tous portaient des bagages bien trop lourds pour eux et parfois il fallait peut-être fermer un peu les yeux pour se concentrer sur ce qu’on était capable d’affronter. Non Julian n’était pas une bonne samaritaine prête à sauver toutes les âmes et au moins, elle était lucide sur le fait de ne pas en avoir la force.

« Mais faut croire que Londres est petite parce que depuis mon retour j’ai croisé Enzo, Riley, le Malotru premier du nom mais aussi Warren et Caitlyn. »

Et non elle ne reviendrait pas sur cette dernière rencontre. Sujet trop sensible.

« Si y’avait eu moins de morts, Dieu seul sait combien de personnes j’aurais pu croiser en si peu de temps. »

Julian s’était laissé aller à son ancienne elle. A son ancien humour sombre et pas toujours très correct. Elle marqua un temps d’arrêt.

« Désolée, c’était pas très fin. »
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Mer 9 Aoû 2023 - 0:09
« Je ne doute pas une seule seconde qu’elle a toute les capacités pour me rendre folle »
“Tu fais bien..” Un sourire en coin souligne la réflexion sans l’alourdir. La certitude traîne depuis des mois, depuis l’annonce même : si cette enfant a récupéré un mixte du caractère de ses deux parents, force à ceux qui devront l’élever. Rien d’étonnant, donc, à ce qu’il faille tout un village pour s’occuper du petit brin de vie aux cheveux bouclés. Davantage qu’une personne de plus pour lui prêter main forte, Julian fait quelques pas vers le retour à une vie partagée. Vers la confiance accordée aux autres. A elle, du moins.
Elles auraient pu être amies, des années auparavant. Les gens en commun, les circonstances, les mentalités qui évoluent… La vie, finalement, rapproche ceux qui se sont loupés.
Assez pour que Sovahnn s’étonne de sa supposée connexion avec Takuma. Pas que ce dernier ait à lui dire tout ce qu’il fabrique de son côté, bien évidemment. Simplement la constatation l’étonne. Pour autant, la jeune femme n’ignore pas que si Julian souhaite la jouer discrète, amis ou pas, l’ancien Serdaigle n‘est pas du genre à divulguer ce qu’on souhaite garder secret. Il lui a même fallu, au fil des années, bien du temps pour comprendre certaines choses que tous deux gardaient pour eux sans vraiment de raisons. Il semble parfois tout à la fois enfantin et trop âgé, mais derrière ses approches légères et la bêtise facile, il y a un respect de l’autre qu’elle apprécie chez lui.

« Je te rassure, on ne se connaissait pas tant que ça avec Takuma. Mais je crois qu’il y a une capacité assez exceptionnelle à briser les codes distances sociales. »
“Ah ça.. C’est bien résumé le personnage ouais. Même moi il me perturbe parfois, c’est dire.” Pourtant elle-même facile d’accès, elle l’observe par moment avec étonnement mais sait, à force de le côtoyer, qu’il y a bien plus d’insécurités et de souffrances derrière sa légèreté que ce qu’il s’acharne à être. Il fait avec, il fait semblant, il fait malgré. Il déborde pourtant bien plus qu’il n’y semble. Sovahnn ne se fait aucune illusion, s’il vit ici, comme ça, sans préambule, après avoir vécu quelques temps chez Enzo, c’est qu’il a besoin de présence. Il n’en parle pas, mais rien n’est tout à fait innocent. Si son ami allège bien des choses, elle craint la lourdeur de ce qu’il tait.

Quant à Alec…

« Oui je l’ai croisé, par hasard et je lui ai même mis une beigne. » Un rire claque dans l’air et agite les quelques restes de tisane qui ondulent dans la tasse de la petite blonde.
“Il l’a mérité.” Le rire se prolonge, léger pour ce qu’il cache. “Au pire il l’a mérité à retardement, j’en ai quelques unes qui traînent depuis des années.” Le sourire en coin, un regard de biais. L’approche est bien plus simple que d’aborder l’inquiétude qu’elle ressent pour ce crétin embringué dans des histoires qui le dépasse. Ça et la conscience de l’avoir lâché, mis de côté, trop écrasée qu’elle était par le deuil d’un ami et une nouvelle vie à gérer. Pas qu’il s’agisse d’une histoire d’excuses ou de culpabilités. A l’époque elle ne pouvait pas, à présent certaines craintes dépassent sa petite personne. Alors oui, Alec est loin. Alec en chie. Et elle n’a pas de nouvelles.
Ainsi Sovahnn se découvre un pincement au cœur quand elle s’accroche à des nouvelles qu’elle n’a jamais pris le pli de demander à quoi que ce soit.

« Il ne change pas. Toujours une vie aussi compliquée, toujours à faire le pitre mais à se retrouver dans un merdier pas possible… Mais je crois que là, il tient le cap. »
Un silence lui répond. Sovahnn hoche du chef sans commenter. Le sous-texte, elle entend. Il tient. Qu’il tienne, il n’y a rien d’autre à faire. Mais ces mots la rassurent comme ils l’inquiètent.
Le soupir que lâche Julian a tout d’équivoque. « Le déni c’est bien aussi parfois. On peut pas tout gérer. Je sais c’est immoral ce que je dis mais j’assume. Je crois. »

Sovahnn hausse des épaules. De la culpabilité ? En partie. Ce n’est jamais aisé de se savoir absent face aux emmerdes d’un proche. Car Alec, quelque soit le chaos de leur début, lui reste un ami proche dont le sort lui importe. Malheureusement il… se trouve toujours dans un merdier pas possible. Les mots sont bons. Tout comme l’est l’assertion “On ne peut pas tout gérer”. C’est ainsi. Ça n’a rien de plaisant, mais c’est ainsi.

« Mais faut croire que Londres est petite parce que depuis mon retour j’ai croisé Enzo, Riley, le Malotru premier du nom mais aussi Warren et Caitlyn. »

Un sourire se fait quand les noms passent. Pour Riley, elle le savait. Deux autres gardent certaines infos par respect pour Julian, Sovahnn s’en doute. Et les deux derniers… elle évite Warren comme la peste depuis une conversation quelque peu houleuse et Caitlyn… n’aurait jamais été lui raconter quoi que ce soit, quand bien même elles se seraient vues en soirée entre temps.
Londres est petite ? Peut être. Ils se retrouvent, s’attirent, fonctionnent si ce n’est au même rythme, du moins à des fréquences similaires. Sovahnn n’a pas les mots, seulement un ressenti général : chacun d’eux est lié à l’autre d’une manière qui lui échappe. Qu’ils s’apprécient ou non, ne côtoient ou non, Poudlard a tissé des liens même chez de parfaits inconnus.

« Si y’avait eu moins de morts, Dieu seul sait combien de personnes j’aurais pu croiser en si peu de temps. »
Le bleu de ses yeux, la ferveur d’un sourire, l’éclat d’une voix. Ça passe comme le vide qui ne cesse de s’abattre depuis plusieurs mois.
Elle aurait pu penser à Doryan, à Megan, Elias et Charleen bien sûr. Mais lui seul lui scie les côtes par son absence.
« Désolée, c’était pas très fin. »
Pas trop.
“S’il y avait eu moins de morts, on ferait griller des chamallows en meute à l’heure actuelle.” L’image la traverse, ces soirées qu’ils passent déjà chez les gars, Enzo et Will comme fer de lance d’un groupe en manque de chaleur humaine. On pourrait y rajouter bien des visages, bien du passif aussi, mais pas moins de rires. S’il n’y a pas de légèreté dans le sourire qui passe, ce n’est pas une lourdeur acide et accusatrice qui le tord. Juste la mélancolie du manque d’un ami. Du deuil de ce qu’ils pourraient être, tous. Elle hausse des épaules et l’image se disloque derrière ses prunelles lorsqu’elle les pose sur une petite fille qui ne connaîtra jamais son père. “L’humour, c’est pas plus mal dans ces moments-là.” Même l’humour noir.
Elle redresse le gris de son regard dans celui de son invitée. “Tu l’as dit : on peut pas tout gérer. Faire ce qu’on peut, c’est déjà pas mal. Même si on est cons, absents, instables ou injustes par moment. Ça reste déjà beaucoup.” Avec ce qu’ils vivent, c’est indéniable. Se lever le matin, est parfois “déjà beaucoup”. Ils ne le disent pas, font avec, craquent parfois. Mais il n’empêche qu’ils “font”. Et ça reste énorme.
Il y a des cadavres, il y a des vides, des deuils, des abandons et des épreuves que personne ne devrait jamais vivre. Certains ont des barreaux imprimés devant les rétines, du sang sur les mains ou des cicatrices que rien ne délogera. Certains en sont à craindre le moindre bruit, un simple regard. Alors ouais. Ça reste énorme.

“D’ailleurs si tu croises Warren, lui aussi j’veux bien que tu lui files un pain. Par principe... et par soutien féminin.” Le genre de réflexion fait pour alléger les choses. Là encore un mec s’en prend une gratuitement, c’est un fait. Et nous saluons Enzo qui passe au travers des balles.“ J'vais rajouter "rancunier" dans les liste des comportements merdiques qu'il faut bien s'autoriser par moment...” Un sourire en coin passe. Rien n'est vraiment tout à fait sérieux là-dedans. Les mots précédents bien davantage.  
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Sovahnn Dawn Lockwood
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Dim 20 Aoû 2023 - 15:53
Peut-être que c’était ça le plus dur au fond. De devoir renoncer à cette spontanéité, cette légèreté qui la rendait capable de rire de tout et de n’importe quoi, de jouer avec les mots jusqu’à trouver le bon, celui qui allume des sourires, qui fait résonner des voix dans une pièce à en percer les murs. Julian avait toujours aimé ça, jouer avec le langage, parfois pour piquer, parfois simplement pour rire. Ce jeu du langage l’avait définie au point qu’à chaque fois qu’elle pensait à Jeroen, au seul qu’elle avait aimé et qu’elle aimait encore à s’en exploser la poitrine, elle revoyait cette première rencontre. Elle repensait à ce combat sans fin qu’ils avaient mené, simplement en parlant. Elle se souvenait que son identité était là et que ce qui la faisait fondre aussi. Alors oui, parfois, elle se disait que c’était sans doute ça qui pesait le plus lourd dans sa poitrine, qui lui faisait le plus mal. Se dire qu’elle n’était plus et ne pouvait plus être cette personne. Parce que même lorsque les verrous sautaient chez elle, les mots pouvaient être trop abruptes pour les autres. C’était sans doute aussi ce qui l’avait en partie poussée à s’isoler chez les moldus. Sans le passif, sans le contexte, ils pouvaient plus simplement accepter les blagues les plus sombres. Mais ça ne pouvait pas être suffisant. Alors parfois, malgré tout, Julian refaisait surface au milieu de tous les silences et les mots flottaient. Elle laissa son regard se perdre sur le visage de Sovahnn, ne sachant pas réellement ce qu’elle allait y trouver. Le signe qu’elle était allé trop loin ? La jeune femme gardait cependant le dessus et lâcha quelques mots qui arrachèrent un mince sourire à Julian. Oui elle avait sans doute raison, ils formeraient une immense meute, sans l’ombre d’un doute. Immense, bigarrée, mal assortie même. Mais ils seraient un tout malgré tout. Julian pencha la tête en avant, humant l’odeur qui s’échappait du petit crâne de Liya. L’odeur des bébés, remède à tous les maux du monde ? Peut-être. Peut-être que c’était ce qui apaisait l’ambiance aussi et qui permettait à Sovahnn de ne pas prendre ombrage de sa vanne mal placé.

« Ouais mais faudrait que je pense à demander l’autorisation parfois avant de laisser des blagues aussi vaseuses filer… »

Julian afficha un sourire qui pouvait être une forme d’excuse bien qu’elle ne soit pas elle-même certaine du comportement à adopter. Une partie d’elle avait tellement envie d’exploser de rire face à l’absurdité de leurs vies…

« Je suis souvent conne et instable pour ma part mais bon, mon meilleur ami mérite plus de baffes que le monde entier ne pourrait lui en donner alors… Je crois qu’au moins ça reste cohérent. »

Un bon résumé de la situation non ? Mais apparemment, Alec n’était pas le seul à avoir besoin de se faire tirer les oreilles. Sovahnn avait visiblement tiqué sur le nom de Warren. Bien que Julian ne soit pas certaine de croiser de nouveau le jeune homme elle nota soigneusement la commande la jolie blonde. Bah quoi ? Depuis quelques temps déjà, la solidarité féminine ça lui parlait sérieusement. D’autant plus que la jeune femme dégageait quelque chose qui lui donnait envie… D’être son amie ? C’était trop tôt pour le dire mais il se passait quelque chose, indéniablement alors oui, elle pouvait passer le message. Et puis, en repensant à la soirée qu’elle avait passé avec Warren, elle pouvait trouver le moyen d’amener ça en plus…

« C’est bien noté. Et même si j’en brûle d’envie, je te demanderai pas pourquoi. J’appliquerai. D’autant que la rancune, je connais bien. »

Cette fois, Julian afficha un grand sourire mais qui n’avait absolument rien d’engageant. Non à vrai dire il était même plutôt… carnassier. La rancune, elle connaissait bien. Cette part d’elle-même avait été gommée par le vide et la détresse mais, au fond, Julian le savait parfaitement bien. Le temps de la colère allait venir. Indéniablement, un moment allait venir où la rancune reviendrait, tenace, féroce et où la vengeance sonnerait comme un doux soulagement. Irait-elle jusqu’au bout ? Rien n’était moins sûr mais elle ne pouvait blâmer quelqu’un qui n’était pas capable de pardonner et d’oublier.

« T’as d’autres messages à passer ? Vu que j’ai un karma qui les attire tous en ce moment dis-moi, je serais ravie d’aider. »

Bah quoi ? On n’allait pas reprocher à Ju’ d’être serviable tout de même.

« Hésite pas à me mettre dehors si t’as un truc à faire, j’ai tendance à avoir une notion du temps un peu flou ces derniers temps. »
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Julian A. Neil
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Julian A. Neil
Sam 26 Aoû 2023 - 12:16
Trop loin, pas assez. Pas simple de se situer. Ce qui passe avec les uns ne passe pas avec d’autres. Ce qui passe avec l’un ne passe pas tous les jours. C’est comme ça. Ça sera le cas partout ailleurs. Il y a des sujets qui vous rattrapent. Vous pouvez les croire éteints, ils finiront par ressurgir. Sovahnn n’a ni le cynisme d’Alec, ni l’humour noir de Jordane, pourtant elle joue d’humour, encaisse et laisse couler bien des choses qui pourraient faire sursauter les entailles en elle. C’est là, sinon elle aurait renchéri, rit, enchaîné. Mais les morts pèsent et leur absence racle le quotidien. L’absence de rire chez Sovahnn suffit à lui-seul à indiquer certaines difficultés. La vanne tombée dans le silence de l’inquiétude pour un ami de plus mis au bord du précipice.

Par moment la mort s’annonce ; à d’autres, elle approche à pas feutrés.

Ceux qui restent tendent l’oreille et tentent d’oublier que ce goût de fer sur leur langue n’est autre que la peur.

« Ouais mais faudrait que je pense à demander l’autorisation parfois avant de laisser des blagues aussi vaseuses filer… »
“Mouais..” Ouais, ‘mouais’ ; pas mieux. Ni certaine de cette opinion, ni affirmée à l’idée de son contraire. Pas très sûre de vouloir que qui que ce soit prenne des pincettes avec elle. Encore moins faire la police des mœurs en imposant des tabous alors qu’elle-même a la palme de l’incivilité à ce jeu-là. Le fait est que la mort de Zach n’est pas digérée, malgré tout le calme et la retenue dont elle fait preuve. Toute résiliente qu’elle soit, le sujet reste difficile.

« Je suis souvent conne et instable pour ma part mais bon, mon meilleur ami mérite plus de baffes que le monde entier ne pourrait lui en donner alors… Je crois qu’au moins ça reste cohérent. » La réflexion enclenche sans mal un rire léger chez Sovahnn qui confirme l’idée d’un geste du menton sans cesser de s’en amuser. L’autodérision, la légèreté du propos et, d’une certaine manière, l’impression qu’Alec est toujours dans le coin, tout est plaisant. Un bon résumé des choses oui. Une sensation miroir, aussi, avec ce qu’elle partage avec Enzo. Et puis autre chose ; la joie toute bête de savoir qu’un ami qui se pense souvent à tors résolument seul, a retrouvé une part de son équilibre essentiel : Julian. Elle n’en sait rien sans doute, ou le devine sans qu’il le lui dise, mais ces derniers mois ont été compliqués et si Sovahnn sait qu’elle n’aide pas en l’évitant comme elle le fait pour protéger sa fille, imaginer leurs retrouvailles lui fait chaud au cœur. Connaître Julian n’est pas nécessaire. Elle connaît Alec, quoi qu’il en pense. Ça lui suffit. “On a une certaine thématique ouais.”
Lui et son crétin de pote. Que donnent Julian, Warren et Alec dans une même pièce ? Il y a de quoi se poser la question. Des barres de rire, sans doute. Et de cul. Les vannes, hein, pas les barres. Quoi que. Bref.

« C’est bien noté. Et même si j’en brûle d’envie, je te demanderai pas pourquoi. J’appliquerai. D’autant que la rancune, je connais bien. »

Le sourire devient carnassier et Julian parait parfaitement prête à en coller une à ce cher Warren qui n’a évidemment rien demandé. Quant au “pourquoi”, une sombre histoire de maladresse et d’impunité concernant la joyeuse drille qui se décide à tenter de déshabiller Julian en lui tirant sur le tissu du haut, inconsciente des questionnements que sa mère a eu concernant sa paternité. Sovahnn aurait pu se justifier, expliquer les choses, revenir sur son idée et empêcher Julian de coller un pain à un type qui en chie sans doute déjà largement assez dans son quotidien…. Pourtant c’est un fou rire qui la chope à la gorge et claque dans la cuisine avec légèreté tandis que Julian termine sa sentence. « T’as d’autres messages à passer ? Vu que j’ai un karma qui les attire tous en ce moment dis-moi, je serais ravie d’aider. »
“Ah putain, j’imagine tellement le gars qui te croise, tout content et naïf, s’en mange une comme ça, gratuit, et quand il te demande : “Ah nan, je sais pas pourquoi mais il parait que c’est mérité !”” Et elle se marre, couillonne qu’elle est. Parce qu’on n’arrête pas d’être des gosses, qu’importe les chocs de la vie, et que l’idée l’éclate par son absurdité. Elle mime la situation, imite les grimaces, le choc de Warren, l’ignorance de Julian, la déconvenue du gars et son dépit une fois le prénom de la jeune mère tombé sur le tapis. Il lui faut un moment pour se calmer, repoussant du dos de la main la réflexion de l’ex Serpentard quand cette dernière lui indique de la mettre dehors si besoin.
“Tu restes autant que tu veux. Ambiance moulin troué ici : j’aime pas le vide. Ah putain j’m’en remets pas. J’l’imagine tellement !” Un truc sérieux, un truc léger, pas besoin de choisir. Parce qu’un fou rire ne s’arrête pas comme ça, elle ricane encore, joyeuse. “Il s’est comporté comme un con après une baise fortuite, rien de dingue.” Qu’elle fait en toute irrévérence en sautant au bas de l’îlot central, sa tasse à la main. Ce lien déjà avorté avec Liya, Sovahnn n’en parlera pas. Pas par difficulté mais pour protéger sa fille. Qu’on évite de l’associé avec l’un ou l’autre de ses deux amis, coincés dans la gueule du loup ; elle n’en vivra que mieux. Et puis, dans le fond, elle ne ment pas. N’en fait pas cas, surtout. De ça, elle est guérie, bien que rancunière. “Rien de prévu non, mais si tu veux … mater un film, faire un tour sur la côte ou défoncer mes scores à Crash Bandicoot c’est une option possible !” Un sourire en coin, les deux tasses qu’elle prend pour les poser dans l’évier d’où une éponge saute pour se charger de l’affaire. Interceptée en cours de route, elle se prend un coup de Sovahnn et retombe en quelques gerbes de mousse sous le doigt inquisiteur de la jeune femme. ‘Pas la première fois que le sort de Takuma se déciderait à la laver, elle, plutôt que la vaisselle. “Teu teu toi..” Et retour vers Julian. “Tu feras gaffe, ma fille tente de te déshabiller.” Là aussi un petit rire passe dans un souffle et diffuse dans l’atmosphère. “Ou Mario, street fighter : ya pas que toi qui est sur une ambiance sorcière en carton.” Un clin d’œil ; esquiver le monde magique, elle connaît. Pas un pied foutu par là-bas depuis sa sortie, aucun désir de changer les choses et la conscience très nette de la fuite de Dakota et Aileen hors de leur petit groupe et loin de tous ces souvenirs. Julian n’est pas la seule à avoir pris le large. Et la simple existence de cette maison loin de tout en plein Écosse est un indicateur. “Et accessoirement je reprends ma perverse de fille quand tu veux.” Pas une demande, juste une info. Une manière de ne rien imposer de quelque manière que ce soit.
Jouer, faire les cons ; se rappeler que la vie, c’est aussi ça : la légèreté. Même ici, même auprès de ceux qui ont vécu Poudlard et ont perdu des proches. La séparation des mondes n’existe pas. Ce qui est possible ailleurs l’est aussi ici, et ce qu’on gagne ici, on l’emporte ailleurs.

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Sovahnn Dawn Lockwood
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