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Jeu 18 Aoû 2022 - 11:20
Lundi 5 Septembre 2016






Département de la justice magique







    La reprise de ce début de mois de septembre n’était pas de tout repos, Rivers père le directeur du département et sa sous-directrice Oliveira n’avaient laissé aucun répit aux employés suite à la trêve du mois d’août, chacun avait repris son poste et planchait sur ses dossiers. Ana ne faisait pas exception à la règle, mais suite à ses récents voyages au Brésil et en Biélorussie, le retour au Ministère avait été difficile. Tant de pression relâchée après tant d’événements et de révélations. Jouer les gentilles femmes ne lui réussissait guère.
    Adossée contre son imposant fauteuil de bureau, la brunette ressassait, laissant le bout de sa plume lui chatouiller lentement le menton tandis qu’un épais dossier encore fermé était posé sur le dit bureau. Un dossier épineux sur lequel était écrit « Lycanthropes », car l’affaire était loin d’être réglée. Et le département de régulation des créatures magiques n’avait pas encore rempli leur part du contrat, suite à la demande de la sous-directrice de la justice magique en juillet dernier, qui s’attendait en ce début de mois à recevoir plus de dossiers individuels sur des lycanthropes non déclarés. Il semblerait que ses menaces déguisées n’aient nullement impressionnées l’employée concernée, mais Oliveira ne donnait pas plusieurs avertissements, elle sévissait bien plus tôt. Et elle avait décidé, que si Wilson et son stupide attachement à ces créatures répugnantes, ne lui rendaient pas des comptes aujourd’hui, elle finirait par mettre à exécution ses menaces. Toutefois, Ana n’avait pas le choix que de laisser au moins une dernière chance à Wilson de s’expliquer, même si elle était certaine d’avance qu’elle la piègerait.

    Elle n’avait pas oublié ce qu’il s’était passé la nuit de pleine lune du 18 août, même si elle avait mis cette information entre parenthèse le temps de régler ses affaires au Brésil et en Biélorussie. L’affaire lui était retombée dessus. Emportée par la descente de la pression, la fatigue à cause du manque de sommeil, et la colère à cause de ce dossier qui n’avançait toujours pas, la brésilienne était sur les nerfs, alors cette garce de protectrice de sacs à puces avait plutôt intérêt à coopérer. Le contact d’Ana lui avait rapporté la présence de deux femmes, cette nuit-là de pleine lune, dont une qui s’avérait être Wilson il en était persuadé, qui tentaient d’aider un être tout juste mordu par un lycanthrope, une bête sauvage en devenir donc, que Wilson aurait très bien pû lâcher dans la nature après avoir transplané. Typiquement le genre d’agissement inconsidéré dont pourrait faire preuve un membre de la Garde, mais l’accusation d’Oliveira n’irait pas jusque là dans un premier temps. Elle voulait simplement s’entretenir avec la concernée, une nouvelle fois, prétextant vouloir faire le point sur l’avancée de sa mission pour le département de la justice magique.

    Tout d’abord, la sous-directrice du département prît soin d’avertir le responsable de la commission d’examen des Lycanthropes, en d’autres termes le supérieur hiérarchique de Wilson avant de la recevoir directement. Elle rédigea une note de service sur laquelle était écrit :

    « À l’intention de Mr Hartford, responsable de la commission d’examen des Lycanthropes, département de contrôle et régulation des créatures magiques.

    À la mi-juillet, la justice magique avait fait part de sa coopération avec votre département afin d’avancer sur les attaques répétées commises par les créatures noctambules. À ce jour, nous n’avons reçu aucun dossier ni aucune coopération de votre part, aussi je souhaite m’entretenir avec la personne responsable du contrôle des lycanthropes. Envoyez-la le plus rapidement possible, puis j’aurais l’immense plaisir de m’entretenir avec vous par la suite.

    De : Ana S. Oliveira, directrice adjointe du département de la justice magique. »


    D’un bref coup de baguette, la petite lettre se mît à léviter au-dessus du bureau et se plia pour former une sorte d’avion en papier, qui commença vivement son vol vers le département de contrôle et régulation des créatures magiques. Ana n’avait plus qu’à attendre à présent, elle n’était pas le genre de femme que l’on faisait attendre, alors elle espérait qu’Hartford s’exécuterait dans l’heure, qu’importe si ils travaillent sur autre chose.

    Bientôt, la secrétaire du bureau administratif annonça à la sous-directrice l’arrivée de Jane Wilson, qu’elle prît soin de faire patienter une bonne dizaine de minutes, avant d’annoncer, sèchement :

    « Faites-la entrer. »

    La porte s’entrouvrît alors, la responsable des lycanthropes n’avait plus qu’à entrer. Bien sûr, le contraste de leurs deux bureaux était frappant. Celui d’Ana était déjà bien plus spacieux, un bureau et des meubles en bois vernis noir, un grand fauteuil de cuir pour la Dame, et d’autres simples petits fauteuils pour les personnes qu’elle recevait en face d’elle. La décoration était assez sobre, aucun objet personnel, absolument rien n’évoquait ses origines brésiliennes bien entendu. Chic et austère, voilà qui rappelait la personnalité distinguée et à la fois autoritaire de la sous-directrice. Assise au fond de son imposant fauteuil, le regard dur, Ana toisa Wilson. Elle la détaillait de haut en bas, les bras croisés sur sa poitrine.

    « Asseyez-vous. »

    Un ordre, donné tout aussi durement que ce regard qu’elle lui portait. Oliveira n’était certainement pas le genre à aimer qu’on lui cache des choses. Surtout qu’elle était prête à parier que cette garce de Jane allait nier, de bout en bout.
    La brune poussa légèrement de devant elle l’épais dossier sur lequel était écrit « Lycanthropes », afin de se pencher sur son bureau, les bras décroisés de sa poitrine pour venir se poser devant elle. Elle amorça la conversation sans menaces, ni animosité, simplement une autorité et une dureté que Wilson connaissait déjà.

    « Je vous ai fait venir pour parler de l’avancée de mes dossiers. » Elle marqua une pause, elle était beaucoup moins diplomate que la dernière fois. « Je les veux, aujourd’hui. »

    La raison de la présence de Jane ici était posée, sans détournement. Le ton de la conversation, également.




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Ana S. Oliveira
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Ana S. Oliveira
Jeu 25 Aoû 2022 - 14:47
« Oliveira veut te voir dans son bureau. »

Une journée qui commençait bien pourtant mais dès l’instant où Jeremiah prononce ces mots Jane sait que tout ne va sans doute pas se dérouler comme prévu. Elle ne tremble pas, si son cœur accélère ses battements ça ne se voit pas. Cette femme ne lui fait pas peur, c’est la violence qu’elle fait naitre en elle qui la prend de court à chaque fois car ça n’est pas son genre de perdre ainsi le contrôle de ses émotions. Wilson a toujours été un être serein, bien dans ses pompes, depuis que son chemin a croisé celui d’Oliveira c’est comme si elle perdait certains repères vis-à-vis d’elle-même. Et par Morgane qu’elle déteste ça.
Son supérieur s’avance un peu plus dans la pièce et dépose sur son bureau la convocation qu’il vient sans doute de recevoir. Jane regarde l’homme dans les yeux un instant puis tend le bras jusqu’à poser ses doigts sur le parchemin qu’elle fait glisser jusqu’à elle. Une note de service en bonne et due forme qui a tracé son chemin dans les couloirs comme un lien invisible entre les deux femmes.

« À l’intention de Mr Hartford, responsable de la commission d’examen des Lycanthropes, département de contrôle et régulation des créatures magiques.

À la mi-juillet, la justice magique avait fait part de sa coopération avec votre département afin d’avancer sur les attaques répétées commises par les créatures noctambules. À ce jour, nous n’avons reçu aucun dossier ni aucune coopération de votre part, aussi je souhaite m’entretenir avec la personne responsable du contrôle des lycanthropes. Envoyez-la le plus rapidement possible, puis j’aurais l’immense plaisir de m’entretenir avec vous par la suite.

De : Ana S. Oliveira, directrice adjointe du département de la justice magique. »


A mesure que ses yeux suivent les lignes d’encre les muscles et les nerfs de l’Anglaise se tendent, les traits de son visage se crispent, un rictus de dégoût vient le traverser. Le temps a passé et de plus en plus ses convictions se sont enflammées jusqu’à sentir un poids toujours plus oppressant dès lors qu’elle franchissait les portes du Ministère. Voilà des années qu’elle y travaille, qu’elle aime cet endroit, mais derrière le miroir de son âme le déni n’est sans doute plus si puissant pour occuper l’espace. Elle fait claquer ses ongles sur le bois, son regard dévie une seconde sur la photo d’Amalia qu’Oliveira a souillé de ses doigts voilà quelques semaines « Qu’est-ce que tu as fait Jane ? » Lorsqu’elle relève les yeux vers lui elle peut lire dans les siens l’inquiétude plus que le jugement aussi lui adresse-t-elle un large sourire tout en ramassant le dossier ouvert devant elle. La plume qui était en train de rédiger un rapport se range d’elle-même dans le pot orné de fer noir et doré qui lui sert de reposoir « Rien qui ne vaille la peine que tu t’inquiètes Jeremiah. » Jane se lève et contourne son bureau sans se défaire de son sourire mais à l’intérieur elle brûle. D’inquiétude, de colère, de pensées qu’elle sécurise une par une. Des visages, essentiellement. Son frère, Osborne, Dagwood qu’elle n’a pas oublié malgré les semaines qui s’écoulent, Rain également. Dans son esprit se sont comme des portes blindées qui se ferment les unes après les autres dans un fracas trahissant leur lourdeur « Puisque l’Impératrice requière ma présence je ne vais pas la faire attendre. » Plantée devant son Supérieur et ami un éclair de défit qui traverse son regard, il ne lui est pas adressé. L’instant d’après ses talons claque sur le sol, le menton haut et le port presque altier elle se rend dans l’antre de Belzebuth.  

¥

« Faites-la entrer. »

Voilà dix minutes que Jane est assise dans l’espace d’attente attenant au bureau d’Oliveira, dix minutes pendant lesquels la tension n’a eu de cesse de monter en elle et plus encore lorsqu’elle se disait que c’était là précisément le but. La porte s’ouvre, l’Anglaise se lève et passe ses paumes sur son tailleur pour en lisser les plis bien qu’il soit impeccable. Un soin qu’elle a toujours pris, de même qu’elle ne sort que rarement de chez elle sans une touche de maquillage et nombreux bijou. Vêtements assortis, coiffure qui l’est tout autant, aujourd’hui elle porte les tresses qu’elle a fait faire dans le petit salon non loin de chez elle.
Jane inspire, affiche sa poker face et enfin entre dans le bureau sans baisser ni le menton ni le regard. Le pouvoir est affiché jusque dans la facture des meubles, dans un luxueux et confortable fauteuil Ana se tient les bras croisés sur la poitrine. Position de fermeture, les deux femmes se toisent et Jane accepte en silence d’être passée au crible. Au fond d’elle quelque chose gronde, elle n’est pas un Lycanthrope et pourtant c’est comme si une bête rôdait en son sein « Asseyez-vous. » Et cette bête, c’est Oliveira qui la nourrit. Son attitude, son regard, son être tout entier qu’une partie d’elle rêverait de voir souffrir sur le sol démise de son piédestal.
Mais Jane ne perd pas son calme ni sa stature, elle se contente de s’assoir avec élégance face à sa Nemesis. Jambes croisées, une pochette posée sur les cuisses, elle noie son regard dans le sien. L’inscription « Lycanthrope » sur le dossier ne lui a pas échappé, si la panique n’est pas de mise c’est à sa famille qu’elle pense. Famille qu’elle a mise à l’abris depuis un moment maintenant en protégeant leurs lieux de vie de multiples sortilèges et autres potions. Kendrick est prévenu, au moindre signal lui sa femme et Amalia disparaissent sans laisser de trace. Si Oliveira pouvait entendre battre son cœur elle en serait probablement satisfaite.

« Je vous ai fait venir pour parler de l’avancée de mes dossiers. » Ses dossiers. Comme si elle en avait réellement quoi que ce soit à foutre songe Jane. Tout ça est devenu personnel, n’est-ce pas ? Ou bien s’accorde-t-elle trop de valeur peut être « Je les veux, aujourd’hui. » Le ton est dur, reflet exact de la position de supériorité dans laquelle elle se trouve. Dans la hiérarchie du Ministère pour le moins.
L’esprit de Jane continue de travailler en fond mais elle fait tourner plus vite encore sa réflexion pour apporter la meilleure réponse possible. Pendant des semaines elle a joué au jeu du chat et de la souris, fournissant suffisamment de données pour qu’on lui foute la paix mais pas assez pour mettre qui que ce soit en danger. Balancer Dagwood ? Oui, elle y a pensé, après tout qu’a-t-il encore à perdre vu son état ? Mais elle n’est pas faite de ce bois-là. Impossible, impensable, autant devenir l’un des leurs.

Ça gronde toujours et de plus en plus fort, Jane pourrait presque sentir sa Magie se cabrer dans ses veines. Le bruit des coffres forts qui se referment les uns après les autres continue de faire vibrer son esprit « Sauf erreur de ma part votre Département a déjà toutes les données dont il a besoin. » et c’est sans doute sa propre fin qu’elle signe alors qu’elle lui répond sur le même ton, avec la même attitude.

Vous n'aurez pas plus, souffle son regard.
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Jane I. Wilson
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Jane I. Wilson
Sam 17 Sep 2022 - 10:15
Lundi 5 Septembre 2016





Département de la justice magique







    Les yeux noirs plantés dans ceux de son interlocutrice, Ana ne décrochait pas le regard, bien décidée à avoir et garder le dessus lors de cette conversation, et elle n’en aurait aucun mal car elle possédait des informations au sujet des agissements de Jane, qui ne pouvaient jouer qu’en sa défaveur. Cela ne faisait aucun doute qu’elle allait nier, malheureusement pour elle, Ana n’avait guère beaucoup de morale. Sans aucune hésitation, elle la menacerait et en avertirait le supérieur de Wilson si cette dernière continuer de s’enfoncer et se complaire dans ses mensonges et cachotteries.

    À peine la concernée avait franchi le seuil du bureau de la sous-directrice, que cette dernière avait tout de suite dressé le tableau de l’entrevue à venir, ce qui n’avait rien à voir avec la précédente. Ana ne perdait rien de sa dureté, aussi elle avait parié que Jane lui mentirait, et était fermement décidée à ne pas chercher à tourner autour du pot très longtemps. La diplomatie était loin d’être son fort envers les autres employés, en particulier lorsqu’ils jouaient trop longtemps avec ses nerfs, et c’était le cas de Wilson. Depuis la pleine lune d’août, la brésilienne attendait patiemment les explications de son interlocutrice au sujet de ses agissements, de nombreux jours durant lesquels Ana fulminait en silence. Et l’attitude de la métisse, qui adoptait un air et une position presque supérieure face à la sous-directrice, n’avait fait qu’accentuer l’agacement et l’exaspération de celle-ci. Pour qui se prenait-elle, celle-là, alors qu’elle n’avait pas de quoi être fière. Elle allait bientôt atterrir, cela ne faisait aucun doute.

    La brune répondit aussitôt, tranchante et dure, un rictus au coin des lèvres.

    « Sale menteuse. »

    Elle n’avait pas hésité à user de familiarité, elle se fichait pas mal de la bienséance face à cette femme, horripilante protectrice de ces abjectes créatures nocturnes, qui terrorisaient leur monde les nuits de pleine lune, et rajoutaient beaucoup de travail au département de la justice qui était déjà débordé par plusieurs enquêtes simultanées.

    Ana se leva lentement, alors, de son imposant fauteuil luxueux, sans lâcher Wilson de son regard noir et dur. Les talons de ses escarpins claquèrent sur le sol de la pièce tandis qu’elle contournait son bureau pour venir faire face à Jane, sans sourciller et aucune gêne. La sous-directrice était loin de s’adoucir, elle savait que Wilson ne pourrait pas nier ses agissements, elle en avait la preuve. Menaçante, la sulfureuse siffla entre ses dents :

    « Vous avez caché un lycanthrope au Ministère, lors de la dernière nuit de Pleine Lune. »

    Inutile de préciser que la brésilienne l’avait fait suivre, mais elle n’hésiterait pas à le lui dire si Jane s’obstinait à lui mentir effrontément. Ana comptait bien la menacer pour qu’elle lui révèle l’identité de cette dangereuse créature. Ainsi que l’identité de sa complice par la même occasion, que les sbires du département de la justice n’avaient pas pu identifiés. Afin d’appuyer plus sèchement son propos, elle leva le doigt vers son interlocutrice, toujours aussi sèche et menaçante.

    « N’essayez pas de le nier. »

    La sous-directrice n’était pas du genre à passer par Quatre Chemins pour régler une situation qui ne lui plaisait guère, surtout, se montrer complaisante à l’égard des employés comme Wilson ne faisait pas partie de ses habitudes, et ce même avec les employés de son propre département. Sauf si, évidemment, les employés en question lui léchaient les bottes et acceptaient d’accomplir bon nombre de basses besognes. Quant aux autres, ils n’avaient pas sa clémence.
    Maintenant, elle était bien curieuse de savoir quelles explications Jane était en mesure de lui fournir, sauf si elle décidait de s’embourber de nouveau dans des mensonges dont elle ne pourrait pas se sortir.

    « C’est une infraction grave, en plus d’être une entrave aux enquêtes de mon département, et du vôtre concernant le recensement des Lycanthropes. »

    Là encore, inutile de préciser que la jeune femme s’était mise dans une situation dangereuse et compliquée pour elle, car ni Ana ni le département de la justice n’étaient prêts à lâcher Wilson de sitôt, et celle-ci n’avait pas l’air du genre à coopérer. Mais cela valait la peine d’essayer d’obtenir des informations, même si ce genre d’agissement pouvait mener la responsable de la commission d’examen des Lycanthropes à une expulsion du Ministère sans préavis. Du moins, la brésilienne ferait tout pour.
    Elle baissa le doigt et esquissa un léger sourire narquois, bien que la menace et la dureté du regard étaient toujours bien présentes sur son visage.

    « Cependant, si vous me révélez l’identité de cette créature et de votre complice, nous pouvons nous arranger… »

    S’arranger pour que tout soit oublié et que tout se passe pour le mieux pour Wilson…




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Ana S. Oliveira
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Ana S. Oliveira
Mer 5 Oct 2022 - 13:12
« Sale menteuse. »

Les dés sont jetés. Plus de retour en arrière et pourtant ça n’est pas la peur qui anime Jane mais bien le soulagement. Celui de crever enfin l’abcès, de mettre un terme à ces chimères au sein desquelles elle ne parvient plus à respirer convenablement. Ô par Morgane qu’elle a aimé cette institution, qu’elle lui a donné son temps et son engagement, qu’elle y a cru … mais elle le sait la fracture est nette cette fois.
Au-delà de ce soulagement doux amer se cache une émotion bien plus sournoise, sinueuse, quelque chose qui ne lui ressemble pas et qu’elle n’apprécie pas ressentir : La satisfaction. Celle d’avoir sorti Oliveira de ses gonds. Si en apparence elle reste droite, stoïque, si ses gestes se font lent alors qu’elle se lève et contourne le bureau pour venir lui faire face, Jane n’a aucun doute sur l’accélération du rythme cardiaque de celle qui la toise désormais. Les mots étaient bruts, instantanés, bien trop pour ne pas trahir la vague de colère qui ondule sous sa peau d’albâtre.

Le regard d’Ana plonge au cœur de son âme, elle ne tremble pas si ce n’est de cette rage qu’elle provoque en elle par sa simple existence « Vous avez caché un lycanthrope au Ministère, lors de la dernière nuit de Pleine Lune. » Les mots sont les sifflements de la vipère, la menace du crotale prêt à mordre mais attendant le bon moment. Le cœur de Jane rate un battement, malgré tout. Comment le sait-elle ? Surtout, qui d’autre est impliqué ? L’Anglaise se concentre pour barricader son esprit dans l’unique but de protéger ceux qu’elle a entraîné avec elle. Rain, Benjamin, sans doute d’autres par extension. Il suffit que la brune lève son doigt vers elle dans un geste infantilisant pour que son sang devienne magma en fusion « N’essayez pas de le nier. » Droite, fière, elle ne baisse pas le regard et son corps tout entier se tend comme celui de son patronus prêt à bondir. Pourtant en cet instant Jane tient plus du léopard que de l’impala et dans un recoin de ses pensées la mère garde précieusement son enfant. Ici est en train de se jouer quelque chose qui bousculera sa vie entière elle le sait, le sent, et même si elle a tout fait pour protéger sa famille au mieux elle garde la crainte au creux du ventre qu’il leur arrive quelque chose.

Mais a-t-elle l’intention de nier pour autant ? Pas une seule seconde.

« C’est une infraction grave, en plus d’être une entrave aux enquêtes de mon département, et du vôtre concernant le recensement des Lycanthropes. »

Des faits, rien que des faits, une réalité que Jane ne nie pas alors qu’elle a décidé d’aller contre ces règles qu’elle a pourtant suivi des années durant. Dès l’instant où elles ont commencé à sentir la privation de liberté elle s’en est détaché petit à petit. Aujourd’hui, elle atteint sa limite et dans sa poitrine rôde un fauve qui retient son envie de hurler. Elle trahit un système pour ses propres croyances, consciente qu’elle risque sa peau dans le processus. Un choix à la fois égoïste et courageux mais qu’elle ne regrette pas une seconde lorsqu’elle voit ce sourire étirer les lèvres d’Oliveira.

« Cependant, si vous me révélez l’identité de cette créature et de votre complice, nous pouvons nous arranger… »

Amalia. C’est elle qui ne quitte pas les pensées de Jane. S’il devait y avoir une raison, une seule pour qu’elle abandonne ce pourquoi elle se bat au péril de son existence c’est bien sa fille. Prendre le risque de la forcer à grandir sans mère vaut il vraiment le coup ? Un nouveau baraque s’érige dans son esprit et la petite fille de 6 ans ne disparaît pas mais se trouve entourée de son père, sa belle-mère, ses grands-parents et bientôt son petit frère ou sa petite sœur. Ne pas s’y méprendre, l’Anglaise a confiance en ses capacités et luttera pour sa vie de la plus féroce des manières si cela doit en arriver là mais elle accueille l’autre possibilité avec réalisme.
Quant à Rain, un léger frisson lui électrise la colonne vertébrale du bas jusqu'en haut mais elle ne laisse rien paraitre. ils faudra qu'ils aillent plonger loin dans son esprit pour obtenir cette information or personne ne sait que la sorcière pratique l'Occlumencie depuis des années et à un niveau expert aujourd'hui.

Alors dans un souffle franc les mots tranchent le silence « Il n’a pas survécu. Savoir qui il était n’a donc aucune importance pour le Ministère. » Sans jamais faillir, sans jamais ciller, sans jamais baisser le regard « Quant à mon complice, vos chiens ont du se méprendre j'en ai bien peur. » Elle se doutait être suivi et ce depuis un moment maintenant et déjà cherche un moyen de prévenir Rain même si connaissant l'Ambassadrice cette dernière a déjà dû prendre mille et une précautions.

Mâchoires crispées elle a le port altier malgré sa petite taille, face à elle Oliveira n’est de toute façon pas beaucoup plus grande « Ces hommes et ces femmes ne méritent pas le sort que le Ministère leur faire subir, le monde magique devrait les aider et non l'inverse. » Un discours que la femme qui se tient à quelques centimètres d’elle n’écoutera pas. Pire, elle risque d’en rire et Jane s’y prépare mais elle ne se taira pas, un sourire vient même étirer le coin de ses lèvres à son tour « Mes valeurs ne sont plus en adéquation avec le vôtre fonctionnement, Miss Oliveira. Je crois qu’il est temps d’accepter que nos chemins se séparent ici. » Une pointe d’insolence qu’elle devrait sans doute retenir mais la vague qui ondoie en elle est sombre, elle réclame l’explosion.
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Jane I. Wilson
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Jane I. Wilson
Ven 28 Oct 2022 - 14:46
Lundi 5 Septembre 2016





Département de la justice magique






    Insolence et désinvolture, deux qualificatifs qui allaient parfaitement à Jane en cet instant, mais qui ne plaisaient guère à Ana. Chaque mot de plus que son interlocutrice prononçait la rapprochait incontestablement de ses derniers instants au Ministère, mais la sous-directrice l’ignorait encore. Pour elle, Wilson n’était ni plus ni moins que l’une de ces exaltées d’humaniste à la bien-pensanse exacerbée, pour qui la défense des droits de ces êtres était primordial, au même titre que le droit humain. Tandis que pour Oliveira ils n’étaient que de bêtes créatures magiques, dangereuses, qui menaçait la communauté sorcière, qu’il fallait annihiler, enfermer, réduire en esclavage pour les plus forts d’entre eux, pour qu’au moins ils soient utiles à la Cause. Et cette femme qui se tenait droit devant elle, avec son petit sourire arrogant, ne faisait qu’amplifier la haine qu’Ana ressentait à l’égard de tous ceux qui lui résistaient. Ne tenait-t-elle donc pas à la vie ou à celle de ses proches pour défier ainsi l’une des figures les plus respectées, pour l’instant, des Supérieurs ? Qui détestait qu’on lui résiste.


    Wilson finit par ouvrir la bouche, l’accusation de la brésilienne était fondée, l’autre ne pourrait pas le nier. Et pourtant…après avoir annoncé la mort de la bête qu’elle avait tenté de protéger, elle nia en bloc qu’elle avait un complice, qualifiant les espions d’Ana de chiens. Celle-ci fronça légèrement les sourcils, ce n’était pas le qualificatif utilisé pour ces employés qui l’agaçait, mais bel et bien ce refus évident d’obtempérer. Elle ne pouvait que se féliciter à l’inverse de la mort de la bête. Bien fait pour lui. Si l’anglaise avait laissé le Ministère s’en charger, il aurait peut-être survécu, mais dans des conditions qui n’auraient pas plu à Jane. Mais de toute évidence, le lycanthrope n’était pas assez robuste et puissant, il n’aurait été d’aucune utilité au Ministère. Ou alors, il était possible que tout cela était un mensonge de plus de la part de Wilson, pour protéger d’avantage la créature. Ana n’avait aucune confiance en Jane, alors elle imaginait tous les scenarii possibles. Comment convaincre cette garce qu’elle avait tout intérêt à se soumettre, si ce n’est en la menaçant, de nouveau ? Il n’était pas rare pour la brune d’en arriver là, mais aujourd’hui elle se sentait davantage sur les nerfs, et lorsqu’elle arrivait à ce point d’exaspération, il lui était toujours difficile de se contrôler. La sous-directrice n’était pas latine pour rien, un sang déjà chaud bouillait dans ses veines et lui montait à la tête, ainsi qu’une envie violente et sanguinaire.

    Mais elle devait encore se contrôler, et heureusement les paroles de Wilson qui suivirent, la firent redescendre, un tant soit peu. Ana prit une lente inspiration, tandis que l’autre femme déblatérait sur ses valeurs et sa vision des droits de lycanthropes, dont la brésilienne se fichait pas mal, à vrai dire. Tandis qu’elle inspirait, elle leva légèrement le regard, puis soupira. Jane marquait un point ceci dit, elles ne seront jamais en adéquation. Mais Ana n’avait pas l’intention de la laisser s’en tirer, aussi facilement. Elle commença, plus calmement que tout à l’heure, mais tout en restant froide, le regard planté dans celui de son interlocutrice.

    « Je me fiche pas mal de vos valeurs. Et vous ne vous en tirerez pas aussi facilement, car je ne fermerai pas les yeux sur vos agissements. »

    Comment pouvait-elle faire confiance à cette femme qui n’avait cessé de lui mentir dès le début ? Qu’elle s’embourbe dans ses mensonges, cela n’y changerait rien. Elle qui était convaincue que le Ministère ferait automatiquement du mal à ses amis Lycanthropes, alors qu’ils n’étaient ni plus ni moins que des bêtes sauvages. Ana n’y alla pas de main morte, elle se fichait des convenances de vocabulaire, elle voulait simplement pousser Wilson dans ses retranchements, jusqu’à la faire craquer. Elle s’assît à moitié sur son bureau, et toisa de nouveau sa très chère interlocutrice.

    « Oh mais nous les aidons, bien sûr ! Pour les empêcher de nuire… »

    Un sourire narquois passa sur ses lèvres. La sous-directrice ne faisait pas partie des exécutants, mais elle suivait de très près ce qu’il se tramait dans les sombres souterrains du Ministère. Des personnes comme Jane étaient sûrement à mille lieux de s’imaginer ce qu’il s’y tramait réellement.
    Ana replaça ses cheveux en arrière et fit alors semblant de soupirer.

    « Pourquoi vous acharnez-vous à vous embourber dans vos mensonges ? Vous savez que j’ai raison. Et puis, pourquoi prenez-vous autant de risques à couvrir et protéger cette race ? » Elle esquissa un nouveau sourire. « Ce ne sont que des bêtes, sauvages et dangereuses, leur sort ne devrait pas avoir autant d’importance… »

    Elle marqua une courte pause, suffisamment pour ne pas laisser son interlocutrice répondre entre temps. La brune avait finalement décidé de ne pas réagir à la soit-disante mort de la bête, puisque Wilson lui avait déjà menti, elle était capable de lui dire ça uniquement pour que le département de la justice ne perde pas son temps à traquer le lycanthrope en question.
    Ana reprit alors aussitôt, d’un sifflement perfide et menaçant :

    « À moins que vous ne teniez pas plus que cela à votre famille… »

    Sous-entendu, la petite fille qu’elle avait vu encadrée dans le modeste bureau de Jane, quelques semaines plus tôt. Cependant, la sous-directrice tenait à lui laisser une ultime chance de lui dire la vérité, sans quoi elle serait probablement obligée de faire intervenir les autorités. Et elle se fichait complètement du sort de cette exaltée de la lycanthropie.

    « Alors Miss Wilson, je vous laisse une dernière chance de tout me dire. »






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Ana S. Oliveira
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Ana S. Oliveira
Jeu 3 Nov 2022 - 9:19
« Pourquoi vous acharnez-vous à vous embourber dans vos mensonges ? Vous savez que j’ai raison. Et puis, pourquoi prenez-vous autant de risques à couvrir et protéger cette race ? » Le point de non-retour est atteint, la violence crispe les nerfs de Jane et tend ses muscles à lui en faire mal. Elle est comme un léopard tapis dans l’ombre, le corps bandé, retenu, prêt à bondir sur sa proie pour déchirer sa peau de ses griffes et de ses crocs. Son Patronus prend la forme d’une antilope, une Impala plus précisément, pourtant en cet instant elle s’attendrait presque à la voir changer pour une autre forme. Celle d’un fauve, d’un félin aux armes acérés qui ne fuit pas mais bien au contraire accule. Et face à elle l’autre femme n’a rien d’une proie bien au contraire … Sont-elles à armes égales ? L’Anglaise ne saurait le dire car si elle se connaît, si elle a pleine confiance en ses capacités, elle ne peut que supposer des aptitudes de sa Nemesis. En son sang circule et brûle un complexe de supériorité qu’elle tente d’atténuer, sachant les probabilités de faire une erreur dans ce cas de figure bien trop élevées.

Cette race.

Les mots cette fois lui glisse dessus, la traverse dans la heurter, elle ne les écoute plus. C’est presque comme si les Lycans disparaissaient du décor, comme s’ils n’avaient été tout ce temps qu’une excuse pour haïr cette femme de tout son être. La petite lumière qui se manifeste dans ses ombres n’est autre que la présence chimérique de son frère, celui pour qui elle se bat depuis le tout début avant même d’élargir ses convictions et ses combats à d’autres. L’injustice à toujours fait vibrer sa corde sensible et ce depuis son plus jeune âge mais en cet instant où ses pensées les plus obscures se manifestent elle se demande si elle serait prête à vendre l’un d’eux pour sauver Leroy « Ce ne sont que des bêtes, sauvages et dangereuses, leur sort ne devrait pas avoir autant d’importance… » La flamme s’envole vers les cieux et crame tout sur son passage mais elle serre les dents, elle serre les poings. Son corps entier souffre en silence d’être si malmené malgré son immobilité. Et là encore ces pensées qui la parasite, par Merlin qu’elle aimerait que l’un d’eux détruise la porte de ce bureau pour venir planter ses crocs dans la chair d’Oliveira. Un rire mauvais passe ses lèvres alors qu’elle se dit qu’Ana n’y survivrait sûrement pas. Une réaction puérile et dans le fond elle n’y croit même pas car malgré toute la haine et le mépris qu’elle ressent pour la Brésilienne elle ne peut pas nier sa puissance.
Personne n’arrive si haut par hasard et si sa force ne tient pas dans le physique alors elle vient d’ailleurs. Pernicieuse et vicieuse, elle la devine prête à tout pour parvenir à ses fins sans prêter la moindre attention à ceux qu’elle écrase pour y arriver. Le sommet, voilà ce qu’elle vise. Les autre, des dommages collatéraux pour peu qu’elle ait seulement conscience de leur existence. Reine de son échiquier elle déplace ses pions sans avoir peur de les voir se faire massacrer tant qu’il lui ouvre le chemin.

Et Jane en a assez d’être de ceux-là.

« À moins que vous ne teniez pas plus que cela à votre famille… » Son sang ne fait qu’un tour et claque contre ses veines à lui en faire mal. La brûlure des mots lèche son être, elle prend feu, ses pupilles se dilatent sous l’effet de la rage. Grandissante, violente, même le visage d’Amalia ne parvient pas à l’apaiser et d’autant moins quand des images insupportables pour une mère viennent envahir son esprit. Par Morgane qu’elle voudrait toucher du doigt les faiblesses d’Oliveira, la briser, la faire tomber plus bas que terre. La détruire et la jeter en pâture aux loups, qu’ils en fassent ce qu’ils veulent mais qu’elle souffre. Une pensée peu glorieuse qui les instrumentalise, qu’elle n’aurait pas si son esprit n’était pas si chauffé à blanc par la haine. Son cœur bat si fort qu’il lui donne le sentiment de vouloir s’échapper de sa poitrine « Alors Miss Wilson, je vous laisse une dernière chance de tout me dire. » Jane craque, elle se fissure, un rire malsain lui échappe. Celui d’une folle ayant perdu tout contrôle d’elle-même alors qu’elle fait un pas vers Olivera « Me pensez-vous si naïve ? » Une des premières choses qu’elle a fait dès qu’elle a commencé à sentir le vent tourner a été de les mettre tous à l’abri et sa confiance aveugle envers le père de sa fille lui permet de garder l’espoir que tout ira bien. Il réussira là où elle a échoué, il la préservera, la protégera, la dissimulera aux yeux de ce monde qu’importe ce qu’il lui en coûte. A elle. Prête à disparaître dans les cendres pour sauver la chair de sa chair « Je n’ai que faire de votre dernière chance Oliveira, c’est terminé, je ne m’écraserai plus devant ce système. » Ni devant vous, voilà le sous-titre.

Elle le sait, autour d’elle les murs se referment comme une cage s’apprêterait à l’enfermer et déjà son esprit se recentre pour visualiser chaque faille, chaque issue.

« Vous tomberez, tous. N’en doutez pas. »

Le croit-elle réellement ? A quoi bon continuer si ça n’est pas le cas.
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Mer 16 Nov 2022 - 15:12
Lundi 5 Septembre 2016





Département de la justice magique








    L’exaspération et la frustration commençaient réellement à grimper dans l’esprit d’Ana, devant le comportement de son interlocutrice, qu’elle n’arrivait pas à impressionner, de toute évidence. Ce genre d’attitude à son égard, malgré son statut et sa réputation au Ministère, avait le don de l’énerver au plus haut point, elle qui d’ordinaire n’avait aucun mal à manipuler et à écraser quiconque lui résistait. Aujourd’hui, pour la première fois depuis bien longtemps, la sous-directrice du département de la justice se frottait littéralement à un mur effronté. Loin d’être impressionnée, Wilson avait osé faire un pas vers elle, sans sourciller ni baisser le regard. Pourtant, Ana n’avait aucun mal à déceler toute la colère qui s’était emparée de son interlocutrice, elle aurait sûrement pu se brûler au contact de sa peau, tant elle sentait son sang bouillir dans ses veines.

    Aussitôt que Jane ouvrit la bouche, la pernicieuse brune en face d’elle se sentit immédiatement défiée. Ses menaces n’avaient pas eu l’effet escompté sur l’exaltée des Lycanthropes, peut-être qu’elle avait d’ors et déjà pris les précautions nécessaires envers sa famille, sentant cette confrontation arriver, ainsi que les ennuis qui l’accompagnant. Aucune importance, car le Ministère disposait des moyens nécessaires si il s’agissait de la faire chanter. Il y avait bien dans leurs rangs des sous-fifres suffisamment dangereux pour ne pas faire preuve de la moindre once de pitié envers un enfant ou personne fragile. Wilson était apparemment prête à prendre le risque, et elle avait face à elle une Ana qui aimait le jeu. Ainsi, malgré le rapprochement de son interlocutrice, la brésilienne ne perdit rien de son sourire. Sans redescendre complètement, la colère et la frustration se tassèrent un tant soit peu, laissant place à une excitation certaine.

    Naïve…Oui, bien sûr que Jane l’était. De penser que la sous-directrice n’avait pas les moyens d’obtenir ce qu’elle voulait d’elle. Elle lui répondit par son habituel sourire narquois, qu’elle n’avait pas quitté depuis le début de cette entrevue. Puis, un rire grave et grinçant s’échappa des lèvres de la sous-directrice, qu’on aurait presque pu entendre résonner partout au département de la justice. Non seulement Wilson refusa catégoriquement la dernière chance qu’Ana lui avait offert pour défaire le tissu de mensonges qu’elle lui servait depuis le début, mais en plus elle refusa de s’écraser contre ce système, disait-elle, alors qu’elle était simplement hors-la-loi. Mais que croyait-elle, cette pauvre insouciante ? Qu’elle échapperait à la justice, qu’elle allait « les » faire tomber, sous-entendant probablement les Supérieurs, qu’elle prétention. Jane n’était absolument pas en position de force face à Ana, et pourtant elle avait tellement l’air sûre d’elle que la brésilienne pensa juste qu’elle avait rendue son interlocutrice folle et suicidaire.

    « Bien sûr, oui. Ne me confondez pas avec vous. »

    Car aujourd’hui ce serait Jane, qui tomberait. Tant pis pour elle, elle avait suffisamment joué avec la patience de la sous-directrice, qui n’avait désormais plus le choix. Wilson devait payer pour son insolence, son imprudence et les dommages collatéraux qu’elle avait probablement déclenché en venant en aide à ce lycanthrope. La brune autoritaire ne serait d’ailleurs pas surprise si elle apprenait d’autres méfaits du même genre, commis par cette femme exaltée des créatures noctambules.
    Son rire malfaisant résonnait de plus belle, tandis qu’Ana retourna de l’autre côté de son bureau, après avoir fait soigneusement glissé sa baguette magique de l’un des pans intérieurs de sa veste. Un léger mouvement de poignet suffît à envoyer une note de service au bureau de police. Puis, elle revint défier Wilson, le regard luisant de noirceur, le sourire perfide, si près d’elle qu’elle aurait presque senti son souffle.

    « Personne ne se dresse contre moi, ou la justice. Et certainement pas vous, ou l’une de ces erreurs de la nature. »

    Son sourire s’élargit sur ses lèvres. Elle n’a pas l’intention d’attaquer son interlocutrice, ce n’est pas son rôle ici. La menace, toujours, suffit. Car maintenant que la note de service était en route vers le bureau de police situé non loin de celui d’Ana, Wilson vivait ses derniers instants de « liberté ».

    « Wilson, je vous arrête pour avoir dissimulé des informations au Ministère, pour mise en danger de la vie d’autrui, et outrage à l’une de vos supérieures. »

    La pointe de la baguette de la sous-directrice glisse contre la gorge de Jane, et la brune autoritaire siffle alors entre ses dents :

    « Soyez heureuse, vous allez rejoindre vos amis, ces bêtes immondes, croupir dans les abysses d’une cellule pendant très longtemps… »

    Le Magenmagot tout aussi corrompu que le reste, ne l’a laisserait certainement pas s’en tirer aussi facilement. Ensuite, les sbires les plus dangereux et cruels de leurs rangs se feraient un plaisir de soutirer les informations manquantes à Wilson, quelques séances auxquelles Ana se ferait d’ailleurs une joie de participer…





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Ana S. Oliveira
Dim 27 Nov 2022 - 17:05
« Personne ne se dresse contre moi, ou la justice. Et certainement pas vous, ou l’une de ces erreurs de la nature. » Face à elle, si proche, c’est le regard d’un serpent venimeux qui plonge droit dans le sien. Pourtant Jane ne tremble pas, quelque chose semblable à de l’impatience sillonne dans ses veines alors que son sourire vient répondre à celui d’Oliveira. Il suffisait d’un seul geste pour la détruire, elle qui a fait cette erreur de s’approcher si près. Et ce qu’elle vient de faire n’a pas la moindre importance pour Wilson qui n’a d’yeux que pour sa Nemesis « Wilson, je vous arrête pour avoir dissimulé des informations au Ministère, pour mise en danger de la vie d’autrui, et outrage à l’une de vos supérieures. » Au fond d’elle quelque chose se brise, comme un morceau d’elle même qui se décrocherait pour aller se briser sur le sol. Par Morgane qu’elle l’a aimé et respecté ce Ministère, elle lui a tant donné. Elle croyait en ses valeurs mais le goût de la trahison et de la déceptions teinte sa gorge comme celui du sang. Métallique, amer et agressif. Entêtant.
Elle s’en détache, le mépris qu’elle ressent à l’égard de ceux l’ayant souillé s’étendant jusqu’à l’institution. Alors ces menaces qui planent sur elle, cette sentence prononcée par Ana, elle n’en a que faire. Arrêtée comme une criminelle elle sait qu’elle n’en est pas une, sa conscience intacte elle redresse le menton plus haut encore sans l’ombre d’une crainte dans le fond de son regard d’ambre sombre.

Même lorsque la pointe de la baguette de l’autre femme vient glisser contre sa gorge rien ne change dans sa stature. La haine s’échauffe, gagne en puissance « Soyez heureuse, vous allez rejoindre vos amis, ces bêtes immondes, croupir dans les abysses d’une cellule pendant très longtemps… » Du venin craché, un sifflement entre les mâchoires serrées d’Oliveira, Jane déglutit sous la pression du contact contre sa trachée. Là encore, le geste qu’elle semblait attendre pour riposter et dans un sortilège informulé alors que ses doigts enserrent sa propre baguette elle repousse violemment l’autre femme.

Un geste qui en aurait amené un autre si une voix de l’avait pas arrêté dans son élan, un pas déjà fait en avant « Jane. Stop. » Une voix qu’elle reconnaît entre toute, l’une des seules capables de la stopper en un tel instant. Jeremiah Hartford, son supérieur et ami, l’un de ses derniers alliés au sein de ce Gouvernement gangrené jusqu’à la moelle et dont le cœur a pourri au fil des ans.  Elle n’a pas le temps de réagir, de réaliser qu’il n’est pas seul, que derrière lui un corps gît au sol. Inconscient. Et si la baguette d’Hartford se braque droit vers elles ça n’est pas pour poursuivre ce que Jane a commencé « Nebulus. » Déjà des bruits de pas résonnent dans les couloirs, ils sont rapides. Un épais brouillard envahit les lieux, séparent les deux femmes, Wilson se sent attraper par le bras et tirée en arrière.
L’envie de luter est là, celle de retourner vers Oliveira qu’elle ne voit plus désormais mais c’est comme si la raison venait la frapper. Alors elle suit le mouvement, enjambe le corps au sol en se demandant s’il est mort ou simplement inconscient, autour d’eux le brouillard s’étend « Tu dois t’en aller immédiatement. » Les couloirs deviennent dédales, son cœur bat à tout rompre et enfin la peur s’infiltre dans ses veines. Comme sortie d’elle même l’espace de quelques instants elle reprend contact avec la réalité, cette réalité où deux hommes la guident le pas pressé sans qu’elle ne reconnaisse vraiment le second. L’un d’eux, c’est ce qu’elle a toujours pensé quand elle croise son regard pendant qu’ils franchissent un passage secret au travers les bureaux. L’alerte n’a pas encore été donnée, ça n’est qu’une question de temps « Suis le, il va te faire sortir. » Elle s’arrête, plonge son regard dans celui de son ami « Jeremiah. » Quelque chose ne va pas. Pourquoi se séparer ? Pourquoi ne pas partir avec elle ?

« Partis Temporus. »

Ce sont les mots qui résonnent derrière elle juste avant que la Magie œuvre et déjà Jeremiah s’éloigne à reculons, une idée derrière la tête. Il a sur le visage un sourire qu’elle ne lui a jamais vu, comme si lui aussi toutes ces années avait attendu ce moment précis « Je serai juste derrière toi. » Mais il ne le sera pas, elle l’a compris instantanément. Quoi qu’il fasse, qu’il cherche à la protéger ou détruire leurs ennemis, quelques informations importantes, au plus profond d’elle c’est comme si elle ressentait que leur regards ne se croiseront plus jamais « Mlle Wilson, il est plus que temps d’y aller. » Elle se détourne un instant, l’attention attirée par l’homme aux yeux de fouine qui les accompagne. Derrière lui une ouverture magique dans les protections les plus fines du Ministère. Tout va si vite elle ne comprend pas mais alors qu’elle revient à son ami il n’est plus là.

Et elle se sent une nouvelle fois tirée en arrière, projetée dans cet arc de Magie qui lui brûle l’être dans un cri étouffé.
Son corps bascule en arrière, s’étale contre le pavé humide. L’arrière de sa tête cogne contre le sol et la laisse sonnée un instant, elle reconnaît néanmoins la petite allée où elle a trouvé Dagwood quelques semaines plus tôt. Rien n’a de sens « Non ! » Mais la Magie n’est plus, tout ce qu’elle peut frapper n’est autre que le mur de brique à travers lequel on l’a fait passer de force « Non, non, non ... » Un élan de culpabilité qui annihile la colère mais lorsqu’un sortilège l’atteint brutalement en plein flanc droit elle transplane.

▬ FINI POUR MOI ▬

Nebulus
Sortilège spécifique au film Les Animaux fantastiques : Les Crimes de Grindelwald.
Il permet de créer du brouillard. Utilisé par Albus Dumbledore pour masquer son rendez-vous à Londres avec Norbert Dragonneau.

Partis Temporus
Sortilège spécifique au film Harry Potter et le Prince de Sang-Mêlé.
Crée un passage temporaire au milieu d'une barrière de protection magique. Ce sort est utilisé par Albus Dumbledore dans la caverne pour s'échapper de l'anneau de feu qui les protège des Inferi et ainsi rejoindre la sortie.

Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_sortil%C3%A8ges_du_monde_des_sorciers_de_J._K._Rowling
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Jeu 1 Déc 2022 - 17:20
Lundi 5 Septembre 2016





Département de la justice magique









    La sentence était tombée à présent, Wilson avait eu suffisamment de chance de se justifier, il était trop tard, l’ordre avait été transmis à la brigade de police qui était d’ors et déjà en route, et ne tarderait pas à arriver. Ana quant à elle prenait un malin plaisir à cracher son venin sur Jane, ainsi que tout le mépris qu’elle pouvait ressentir envers les Lycanthropes et leur existence controversée, quitte à exacerber ses propos afin de faire grimper la colère de son interlocutrice intentionnellement.
    Ainsi, la sous-directrice se retrouva violemment projetée en arrière en une fraction de seconde, sa baguette magique vola à quelques mètres tandis qu’elle fut balancée par dessus son bureau, entraînant dans sa chute tous les lourds dossiers exposés dessus. Principalement prise au dépourvu que réellement blessée, Ana laissa échapper un râle d’agacement en repoussant les dossiers et diverses affaires qui lui étaient tombées dessus, puis elle fit revenir sa baguette à elle a l’aide d’un accio informulé. Elle était persuadée que Wilson ne s’arrêterait pas là, ainsi un sourire narquois passa sur les lèvres de la brésilienne tandis qu’elle se relevait. Maintenant que la garce l’avait agressée en premier, elle pouvait répliquer sans danger pour sa légitimité, prétextant simplement la légitime défense. Elle avait enfin l’opportunité de s’accorder un peu d’action. Seulement, elle n’avait pas prévu que quelqu’un vienne en aide à Wilson, à peine Ana eut-elle le temps de se redresser, qu’une épais nuage de fumée vint envahir la pièce. Des éclats de voix résonnèrent dans le brouillard, la sous-directrice ne parvenait pas à en reconnaître certaines, mis à part celles de ses collègues de la brigade de police magique, qui venaient apparemment d’arriver sur place.
    Certains sortilèges fusèrent de part en part, après qu’une voix grave et masculine ne se soit fait entendre.

    « Traîtres ! »

    Tandis que le brouillard se dissipait, Ana sentit une poigne forte lui attraper le bras pour la relever complètement. Il s’agissait de l’un des employés de la brigade de police qui était à l’origine venu arrêter Wilson. Il demanda à la sous-directrice si tout allait bien. Mis à part quelques égratignures superficielles dûes à la chute derrière le bureau, la brune n’avait rien. D’ailleurs, elle ne répondit pas tout de suite, scrutant la pièce du regard, sens dessus dessous. Ignorant superbement la question de son employé, elle déclara :

    « Où est Wilson ? Vous l’avez arrêtée ? »
    « Elle s’est enfuie…la brigade est à ses trousses, mais elle a des complices… »

    Telle fut la réponse de l’employé de police, qui savait pertinemment que cela n’allait pas du tout plaire à sa sous-directrice. En effet, à ces mots, la rage s’empara d’elle. Ainsi, elle s’empressa d’envoyer des notes de service partout où elles le pouvaient, elle était bien décidée à ne pas laisser Jane s’enfuir, et l’alerte fut donnée pour surveiller toutes les sorties du Ministère, et empêcher quiconque d’entrer ou sortir pour le moment. Tout se passa si vite, qu’une fois de plus Ana en oublia sa bienséance professionnelle, ce qui ne faisait aucune importance puisque ses employés y étaient tous plus ou moins habitués.

    « Retrouvez-la, enfermez-la, arrêtez ou tuez tous ceux qui essayeront de l’aider ! »

    Bien entendu la brigade n’avait pas réellement attendu cet ordre pour passer à l’action, un corps gisait déjà dans le couloir du département, et ce ne serait probablement pas le dernier. L’employé sortit du bureau d’Ana pour aller aider ses collègues, même si ils ne tarderaient pas à savoir que Jane avait déjà filé, aidée notamment de son directeur de département. Jeremiah Hartford…Lui non plus ne s’en sortirait sûrement pas. Se sacrifier pour l’une de ses simples employées était tout à son honneur, hélas l’homme n’avait pas choisi la bonne personne à protéger.

    Peu de temps après, une autre voix se fit entendre dans le couloir du département, féminine cette fois, mais impossible de savoir de qui il s’agissait, et Ana s’en fichait. Seuls les mots étaient importants. Wilson avait réussi à s’enfuir.
    Oliveira grinça des dents, et frappa d’un coup de poing fort sur la table. Seule dans son bureau, elle siffla pour elle-même.

    « Ce n’est pas fini, Wilson… »

    Même si le Ministère ne parvenait pas à la retrouver, la brésilienne se faisait le serment de le faire. Cette histoire devenait personnelle, elle ne pardonnerait pas à cette fugitive de s’être dressée contre elle, de l’avoir agressée et de l’avoir humiliée en lui filant entre les doigts. Elle comptait bien se venger, peu importe combien de temps cela lui prendrait.

    Tandis qu’elle ressassait, la silhouette de Leeroy Rivers, le directeur du département apparut dans l’embrasure de la porte du bureau. Maintenant, c’est à lui qu’Ana devait rendre des comptes sur ce qu’il s’était passé. Avant que son supérieur n’ait pu ouvrir la bouche, la brune commença d’ors et déjà à se justifier, l’air désolée.

    « Je suis désolée, Leeroy. Cette garce de Wilson m’a lâchement agressée avant de s’enfuir et nous n’avons pas pu l’arrêter… » Elle marqua une pause, lâchant un soupire. « Il va falloir prendre de nouvelles mesures, plus sévères, pour protéger le Ministère de la gangrène hors-la-loi… »

    Cela ne faisait aucun doute, le Ministère devait se montrer encore plus impitoyable et autoritaire que jamais. Ils ne pouvaient se permettre qu’un nouvel attentat se produise, d’ailleurs…







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