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Mer 20 Juil - 19:46
15 aout – Écosse

C’était totalement stupide, Takuma en avait conscience, mais il voulait garder pour lui ce qui s’était passé quelques jours plus tôt en Espagne. L’expérience lui avait pourtant appris qu’il lui fallait rester près de ses proches et prendre conscience que son esprit pouvait être totalement obnubilé au point de l’empêcher de penser correctement. Ainsi, s’il n’en parlait pas, il avait depuis cherché à être entouré tous les jours, se chargeant de la présence de chacun comme d’un frein à l’horreur qui lui bouffait les nerfs par à-coups. Il avait profondément craint que son escapade ne le pousse à replonger, éveillant chez lui ses anciennes addictions comme la pluie réveille la douleur d’anciennes blessures. Pourtant la fleur agissait chez lui en barrage et s’il était évident qu’il avait plané, le plaisir était resté étranger à son organisme.

Le circuit de la récompense. C’est ainsi qu’on le nomme en biologie. Une activation des neurones qui déchargent leur dopamine et, comme lui, réclament ensuite un nouveau shoot. Il s’active dans bien des situations. La nourriture, le sport, le jeu, le sexe, les sensations fortes ou la musique. Des choses anodines qui peuvent vite devenir le centre névralgique d’une existence. Et, bien sûr, l’alcool et la drogue.
Pas d’activation, pas de relance non ? Il n’en était pas certain. Ainsi le voilà collé alternativement à Caitlyn ou Sovahnn, Enzo une fois de temps en temps, le jeune homme cherchant tout à fait légitimement à s’installer tranquillement dans sa nouvelle vie avec son homme. Jordane également, dont il avait cherché la compagnie quelques fois en se prenant un franc et net vent assez magistral. Ash, aussi, lui indiquant que finalement, son cercle amical n’était pas tant étendu que cela. Dakota en visio, régulièrement. Et puis…

« Sérieux tu vas la voir ?! Tu veux pas m’y amener ?! J’serais pas contre un weekend en polynésie moi si vraiment c’est proposé gentiment ! »
« Bah… en vrai pourquoi pas ? »

Aileen. Sa meilleure amie qui n’avait de ce statut plus que le nom. Celle qui lui manquait bien plus qu’il ne l’avouait et qui refaisait sa vie au fin fond de l’océan Pacifique. Au vu de l’éclat qui noya le regard clair de Sovahnn, il semblait évident qu’il n’était pas le seul à être en manque de celle qui avait partagé leur quotidien pendant quatre ans.

« Merde, Liya. Attends j’arrive. »

C’était en lui faisant un signe du regard qu’elle s’esquiva, rejoignant tout à la fois sa fille que Tim qui, déjà sur le coup, avait quitté la cuisine où il oeuvrait pour rejoindre la chambre de la petite. Takuma, étranger au branle-bas de combat manifestement bien rodé qui se déroulait là-bas, en profita pour passer un coup de téléphone à la jeune femme dont il ne se souvenait plus de ses liens avec l’ancien directeur de Poudlard. Pas plus que lui, donc.

Lorsque Sovahnn revint, sa fille dans les bras, exposant sa réflexion à son colloc, Takuma venait de raccrocher.

« Sa famille y est là, donc ça serait bien d’éviter. Mais Septembre ou Octobre c’est bon pour elle ! »
« Devine qui va faire péter le maillot... » C’était bien sûr à Liya qu’elle s’adressait. Une annonce qui aurait sans doute eu bien plus d’impacts s’ils n’avaient pas tous fait trempette chez les gars quelques jours plus tôt.

En se laissant tomber sur l’une des chaises de la cuisine, Sovahnn claironnait déjà. « Pour info je déballe mes seins. Matte ou esquive qui veut. » Et Taku d’éclater de  rire, tant sur la déclaration décomplexée que sur la pirouette immédiate de Tim qui disparu dans la seconde.

« Eh putain mon téléphone.. » Assise, la petite sur le cœur, prête à se nourrir, Sovahnn se rendait soudainement compte – comme une fois sur deux – qu’elle avait abandonné son portable dans la chambre et qu’il lui faudrait se lever pour aller le récupérer.
« Bouges pas l’exhib’, j’y vais. Tout ça pour m’empêcher de mater...»
Ce fut, bien sûr, avec un grand sourire qu’elle lui répondit, bientôt assorti d’un jeu de sourcils l’air de dire qu’elle l’avait bien eu sur ce coup-là.

Lorsqu’il atteignit la chambre, elle fanfaronnait de nouveau. « C’est quand même pas mal, j’en ai un qui me fait la bouffe et l’autre qui m’évite de m’lever… Sois là plus souvent ça sera niquel ! »
« Oui ben d’ailleurs, vous seriez ok pour que je passe quelques nuits ici là dans les semaines qui viennent ? » C’était sorti comme ça, sur un ton joyeux qui se voulait envolé, léger, rien qui puisse masquer les angoisses qu’il nourrissait en silence et que seuls Caitlyn et Enzo connaissaient. Pourtant, aussi détaché qu’il ait pu se montrer, un léger temps de latence vint s’installer. Derrière lui, Sovahnn fronçait doucement les sourcils, le regard planté sur le dos de son ami tandis que sa fille lui chopait le téton, étrangères aux questions qui troublaient les plus âgés.

« Ouais pas de soucis. Tu viens quand tu veux et tu restes autant de temps que tu veux. C’est une auberge de jeunesse ici, la porte est toujours ouverte. »

***

23 aout – Écosse

Il n’avait pas compris. Il n’aurait pas pu comprendre d’ailleurs. Pas après toutes ces années à se cotôyer, pas après ce qu’il savait d’elle. Pas avec la manière dont ils se comportaient l’un avec l’autre. Impossible.
Alors non, il n’avait pas compris.

Il avait même intégralement figé, ses muscles se crispant, son cerveau refusant d’intégrer l’information lorsque les lèvres de son amie s’étaient jointes aux siennes et que ses paumes avaient touché sa peau. Sans doute était-ce la surprise qui l’avait empéché de réagir, rendant plus ou moins le baiser sans vraiment intégrer ce qu’il faisait tandis qu’elle le poussait au travers de la chambre jusqu’à ce que ses mollets ne percutent le lit et qu’il se retrouve assis. L’instant suivante, elle était sur lui.

Il avait fallu ça pour que son cerveau ne se décide à se rallumer, sortir du choc, et réagir. Les mains retombée sur ses hanches, un pouce coincé entre leurs deux bassins, il l’empêchait de s’accoler plus avant, reculait le visage, fronçait les sourcils et lâchait avec le plus de douceur dont sa surprise le laissait apte : « Attends je.. qu’est-ce que tu fais ? »
Il n’en fallu pas plus pour faire naître l’incertitude dans les yeux clairs de son amie. Sur sa gorge nue, Takuma vit les muscles se tendre avant qu’elle ne déglutisse.
« … J’en sais rien. » Et comment interpréter ça ?!
« So... » Impossible de croire qu’ils avaient cette conversation. « J’ai loupé un truc ou.. jsais pas ? J’avais pas imaginé que tu.. » La question sembla lui faire l’effet d’un électrochoc car elle se redressa légèrement, détournant le regard, les sourcils froncés.
« Nan ! Nan j’en sais rien j’te… prends pour Enzo. » Ok. Non, maintenant il ne pouvait pas croire qu’ils avaient cette conversation.
Enzo… Enzo ? Enzo ?! Enzo… ?

« En...zo ? T’as des sentiments pour Enzo ? » Rectification, , c’était un électrochoc. Sovahnn se tourna vivement vers lui, les sourcils tout à la fois froncés et relevés, les yeux arrondis d’une incompréhension profondément partagée.
« Quoi ?! Non ! » Puis plus vite encore. « Enfin si, amicaux quoi. » C’est moi ou rien n’a de foutu sens dans tout ce bordel ?!
Dans un souffle presque sec, Takuma détachait ses mains de ses hanches pour les passer sur son visage et les échouer sur ses bras, l’air de chercher à la cadrer, à remettre les choses en place. Il était clair que son amie marinait sous sa crinière blonde une douleur qu’il n’arrivait pas à saisir. Et qui.. apparemment… l’impliquaient physiquement, lui comme Enzo. Il ne suivait pas. Mais alors là, pas du tout.
« Ok, va falloir me la refaire plus clairement là Sova je suis paumé. Qu’est-ce qu’il y a ? »

Son timbre s’était adoucit tout à la fois au fil des mots prononcés que de l’attitude de la jeune femme. Sovahnn, le regard fuyant, avait fini par se glisser contre lui, fourrant le visage dans son épaule en le laissant tout à la fois perplexe et inquiet.
Là réfugiée, elle inspira profondément avant de se redresser, les lèvres pincées, à le fixer un moment sans rien dire.

« Sova.. » C’est moi.. Il aurait bien voulu se dire que s’ils ne pouvaient plus se parler, il y avait quelque chose de dérangeant mais lui-même n’était pas totu à fait honnête avec elle. La jeune femme détourna de nouveau les yeux, grimaça avant de lâcher un soupir retenu. « Expliques moi ce qui se passe.. »
« C’est rien, j’me sens con, oublie. » Oui, ça, il voulait bien la croire. Mais il était hors de question de la laisser partir ainsi alors tandis qu’elle initiait le mouvement pour se relever, Takuma la rattrapait de ses mains sur ses hanches et la rasseyait sur le bout de ses cuisses. « Nope ! On restera dans cette position gênante jusqu’à ce que tu parles ; j’te laisse pas faire genre tout va bien. J’te plais ? » D’ordinaire, le début aurait dû la faire rire, désamorçant l’impact de la seconde question. Mais elle n’eut qu’un regard dur.
« Moi, j’te plais pas surtout. »
« Je... » C’était véritablement ce qui posait problème ? L’attirance ? Soudainement, la position avait effectivement quelque chose de plus gênant encore. « … ne t’envisage pas comme ça, à vrai dire. Tu attendais que.. ? »
« Non non t’en fais pas. » Dans un soupir en se re-laissant tomber contre lui, Sovahnn passait une main dans son dos, s’y accrochant comme une gamine en mal d’amour. En tournant légèrement le visage il posa sur elle un ton plus doux, quasiment changé en chuchottement. « J’comprends rien, c’est quoi le lien avec Enzo ? »
« J’peux te confier des trucs un peu persos ? » Elle n’avait pas quitté son épaule, le dos arrondi, la voix mal assurée.
Depuis quand t’as besoin de poser la question ?
« Ben disons qu’on est déjà pas si mal côté intimité, donc autant faire les choses bien.. » L’humour, doux, sans une once de moquerie.
« Oui, c’était un peu l’idée initiale.. »

A peine redressée, la jeune femme lui offrit un regard en coin. Sans toujours trop savoir où se situer, le jeune homme ne su que lui offrir une légère moue qui la fit sourire malgré tout. Un sourire bien pâle mais un sourire quand même. Ainsi amassée sur elle-même, les lèvres fines pincées l’une contre l’autre, la luminosité faible des lieux ternissant son tein habituellement lumineux, son amie lui semblait être une  enfant complètement perdue. Une sensation qu’il connaissait que trop bien lui même.
Sans chercher plus loin, Takuma la soulevait, initiant le mouvement pour l’amener à se poser contre le mur, entre les oreillers en vrac de son lit mal fait. Bientôt assis de même, épaule contre la sienne, il n’insista pas autrement qu’au travers d’un simple regard. D’un soupire profond, comme s’il débloquait certaines choses en elle, Sovahnn baissa la tête le menton sur sa poitrine.

« Ok, ça va, j’ai juste… enfin j’espère rien, ni de toi ni d’Enzo, juste que... » Le regard porté quelque part entre les mollets de Sovahnn et les draps, Takuma l’écoutait sans pour autant la dévisaffer. «… juste que ça me manque. » Pas sûr de comprendre. « J’sais pas si tu sais comment on s’est connus lui et moi.. » Globalement, oui. « Vaguement. »Takuma ne comprenait toujours pas réellement ce qui se passait dans le crâne de son amie ni le lien plus ou moins ddirect avec lui et Ryans mais la jeune femme semblait à présent disposée à éclaircir sa lenterne. Relevant doucement le visage, elle s’arrachait à sa prison de chevelure pour fixer le mur, une légère rougeur aux joues. La gêne, la honte ou le sensitment qu’il y avait quelque chose de trop ambigu pour véritablement l’assumer ? Hayato hésitait sur l’interprétation à en avoir. « Quelques regards, un coup de désir, la connerie adolescente et l’esprit de compétition comme excuse parfaite pour des hormones qui partent en live. » Donc c’était réellement ce qu’elle cherchait ? A ce qu’il agisse comme Enzo l’avait fait à l’époque ? « J’ai pas envie de « ça » spécifiquement. Juste de la simplicité que ça a été. J’en sais rien, j’étais ma première fois et j’me suis pas posée mille questions, c’était simple, limite animal tant c’était instinctif et c’était super comme ça. Sans m’interroger sur la manière dont on pouvait me percevoir ou m’apprécier ou non. J’étais en confiance avec un parfait inconnu, tout a été fluide et je me suis pas réellement inquiétée tant ça .. enfin, bref, j’te passe les détails, mais.. ça ça me manque. » Effectivement, elle se perdait, la langue déliée. Mais cette fois, Takuma saisissait. Ça n’était pas la personne, c’était la manière de faire. « Faut croire que j’avais plus confiance en moi à la sortie d’un coma et dans un corps qui s’était pris cinq piges que dans un corps post-partum et ça me fait chier. » A ces mots, ceux qu’elle venait de prononcer lui revinrent. La manière dont on pouvait, ou non, la percevoir. C’était ça qui n’allait pas ? Le rapport au corps ? Rien d’anormal, sans doute, pour une jeune maman. Mais son amie lui faisait mal à laisser entrevoir ça à sa manière.

D’un sourire pincé, le nippon vint chercher son regard mais cette dernière le lui refusa, les yeux plantés droit devant sans vouloir créer de nouvelle connexion. Une manière d’être qu’il ne lui connaissait pas. Ça aurait pu être un stop complet, la marque d’un besoin d’espace mais son ami paria sur autre chose, passant un bras autour de ses épaules avant de poser un baiser dans ses cheveux. « T’es belle, Sovahnn. En doute pas. »
« Pas assez pour t’attirer manifestement.. » … … Okaaay, malaise.
La fixant d’une grimace marquée, il ne trouva rien d’autre à répondre qu’un honnête : « Tu veux vraiment que je te présente mes excuses pour te voir comme une amie là ? » Un demi sourire aux lèvres, Takuma refusait de se laisser affecter par la mauvaise humeur de celle qui ne l’est jamais.
En se glissant les doigts dans les cheveux, les doigts de la main opposée jouant avec le tissu de son haut, Sovahnn lui répondit d’un soupir plus proche de l’agacement que de la reddition. « Nan, surtout pas, désolée, j’ai juste.. »
« Je sais Sova, j’ai compris t’en fais pas. » Pas besoin de partir dans milles explications, elle avait simplement le droit d’aller mal, le droit de mal le vivre, le droit d’avoir besoin d’un regard sur elle qu’il ne serait pas apte à lui donner. Pas plus qu’Enzo ne l’aurait fait, raison sans doute pour laquelle elle n’y était pas allée.

Sans plus y réfléchir, il lui prit la main et les gestes nerveux de ses doigts sur le tissu se changèrent en pression affectée contre sa paume. Là, le silence s’installa un moment avant qu’elle ne lâche d’un ton sec : « Donc Aileen est plus sexy que moi ? » Oh putain, il ne l’avait pas attendu celle-là. C’était un fait, il y avait eu rapprochement avec deux de ses amies. Trois. Voire même quatre si on comptait Caitlyn dans le lot, ce qui aurait été totalement absurde.
« Mais... » Les prunelles arrondies, une grimace sur les lèvres, Takuma se retourna vers elle avant de repérer dans son regard clair les éclats de l’amusement. Elle se foutait de lui. « …. »Lèvres pincées, l’ancien Serdaigle cessa de chercher à polémiquer et la fixa simplement avec un regard mi-dépité, mi moqueur. « Les filles ça parle entre elles, c’est ça l’idée ? » Oui, car à priori, il ne s’était pas amusé à en parler spécifiquement. Pas plus d’Aileen que d’autres. Mais Aileen avait manifestement été moins discrète sur le sujet.
« Globalement ouais. » Elle lui sourit, amusée, et si le sujet aurait pu se trouver glissant, Takuma retrouvait dans le regard de son amie quelque chose de plus tranquille. La douleur s’apaisait. « J’imaginais assez que vous vous mettiez ensemble quand ça a capoté avec Dakota. Vous viviez ensemble et tout. Il n’y a rien eu ? » Apparemment le moment était de fuir le sujet pour se rabattre sur un autre. Sans doute chercherait-elle à en parler plus tard, sûrement avec Enzo ou Riley. Mais un premier abcès était percé. Parfois, il lui fallait un petit temps avant de faire le chemin, Takuma en avait conscient alors il n’insista pas et se plia au jeu qui consistait à étaler sa propre vie pour lui donner un os à ronger.
« Nope. Désolé de casser tes certitudes. Faut croire que quand j’ai quelqu’un dans la peau, j’ai du mal à laisser une place aux autres. » Trop dit ?
« Donc t’as quelqu’un dans la peau. » Trop dit.
Mais regardez-là, avec son petit regard de biais, un sourire en coin au bord des lèvres et plus la moindre trace de mal-être dans les prunelles…
Alors au regard, il y répondait de même, comme s’il refusait de lui répondre.
« Hey, j’vais vraiment le prendre mal si tu réponds que non alors que ça se voit comme le balai dans l’cul d’un hypogriffe ! »
« Dans… » Bug intégral, le visage qui se tourne comme un automate mal réglé, à moitié rouillé sur son axe, par à coup, bloqué de surprise. « .. QUOI ?! » On la retient celle là.
Il avait fallu ça pour qu’ils explosent tous deux de rire, lui de la vanne, elle de la gueule qu’il venait de tirer.
Et puis, doucement, Takuma retrouva son sérieux. « Si tu le sais, pourquoi tu poses la question.. » D’un petit sourire, il posait un regard doux sur elle, assuré. « ça va revenir. T’es restée qu’avec Zach pendant un moment je me trompe ? » Du coin de l’oeil, il vit le sourire se faner, le menton s’abaisser. «  Il y a eu Liya, l’accouchement. C’est normal que ça prenne du temps. T’es pas du genre patiente, je sais, mais laisse toi du temps sans forcer. »
« Hm. »
Oui, bon.  Etonnamment, la jeune femme repris. « J’ai juste aucune envie de me mettre dans cet état-là pendant six mois tu vois. » D’un geste elle balaya le sujet, lui indiquant sans vraiment le faire que le sujet était clos, qu’ils allaient trop loin sur cette pente et qu’elle avait besoin de temps, justement, avant d’assumer d’en discuter davantage. La réalité, la connaissant, c’était qu’elle commençait à déblayer le terrain et qu’il lui faudrait un moment pour entendre quoi que ce soit. Et sans doute serait-ce auprès d’un autre qu’elle serait apte à entendre ça. Au hasard, son meilleur ami.
« D’où l’idée de te faire un ami. » Finalement, ça faisait sens. Mauvais choix, mais choix censé.
« D’où l’idée d’me faire un ami.. »
« .. Désolé. » Rien qu’une moue pour lui répondre.
« Toujours pas chaud ? » Le sourire dans les prunelles, la légèreté retrouvée faisait plaisir à voir. Rien de plus qu’une mimique, fronçant le nez, un léger coup de menton sur le côté pour renouveller la négation et sans plus prendre les choses personnellement, Sovahnn ne répondit que par un rire léger auquel il se joignit d’un coup d’épaule moqueur.

Mais puisque les temps de pause avec elle ne duraient en règle générale pas tant, la jeune femme se redressa d’un bond. « Bon, ben on va pas y passer la journée alors. » Sujet clos entre eux, pas la moindree gêne, retour à la normale.
Pourtant..
« Sova… T’as quelqu’un en vue ? » Il tentait, s’interrogeant sur le point d’origine d’une telle réaction. Mais Sovahnn était déjà partie, ouvrant la porte à la volée et joignant la pièce principale, ignorant frontalement la question.

« Tu saurais faire seven nation army à la gratte ?! »
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Takuma Ishida Hayato
Génie de supérette
Takuma Ishida Hayato
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Takuma Ishida Hayato
Lun 25 Juil - 23:03
27 Aout


Les cheveux en vrac, la marque de l’oreiller imprimé sur la gueule, Sovahnn marchait au radar. Dur la nuit, dur la journée d’avant, dur la petite main qui s’agrippait à ses cheveux et tirait dessus. C’était récent et mignon. Mais douloureux.
Ainsi mal réveillée, les pas mal-assurés et les bâillements à la chaîne, Sovahnn se rendit à la cuisine, lança l’eau à chauffer dans la bouilloire, la petite coincée contre elle, un peu de lait coulant au coin des lèvres de la petite qui eut un rejet que la mère ne vit pas, trop occupée à sortir du pain du congélateur. Tout en replaçant la petite, c’est d’un coup de tête qu’elle referma la porte en question, posa les tranches de pain en se pliant en deux, mis une tranche à sauter, sortit un pot. Puis, la petite dans les bras, chercha à ouvrir le fameux pot, tentant de le coincer du coin du coude en le faisant pivoter. Impossible, il glissait. Nouvelle tentative en le bloquant à l’aide d’un dessous-de-plat en caoutchouc. Pas mieux. Et la petite faisait mine de pleurer à chaque fois qu’elle tentait de la poser. Une de plus, donc, à se contorsionner. Puis une nouvelle et enfin, la jeune femme fixa le pot avec l’air contrarié, les lèvres pincées, un bouillonnement interne ronflant dans ses organes de ces ondes qu’elle connaissait bien. La magie sortit hors de son épiderme, agrippa le verre et la capsule de métal sous l’air concentré de la sorcière. Sovahnn se concentrait, cherchait à trouver un sens dans le flux qui grésillait dans ses veines et projetait à l’extérieur avec la vivacité d’une tempête. D’autres apprenaient à s’en servir sans baguette. Alors pourquoi pas ?

Le pot se fendit. Elle stopper net, la lèvre coincée entre ses lèvres.

Lorsque le pain sauta, grillé, hors de l’appareil, Sovahnn avait tout laissé en plan et Timothy la retrouverait étalée sur son matelas, face dans l’oreiller, endormie. Liya coincée contre son bras replié, gazouillant joyeusement en frappant du talon l’épaule de sa mère, encore tachée de son dégluti.

***

Quelques heures plus tard, Liya frappait l’air de ses petites cuisses potelées, les bouclettes de ses cheveux écrasées contre le coussin du landau détachable dans lequel Sovahnn l’avait laissée. Le regard absorbé par le mobile accroché à l’anse de portage, Liya se berçait aux sons des roues sur le bitume. Au dessus d’elle tournaient les petits objets aux couleurs vives offertes par Riley, qu’elle tentait d’attraper avec obstination dans l’ombre du rabat.

Sovahnn, sans jamais la quitter des yeux, roulait. Le lendemain, elle volerait. Mais pour l’heure, le béton était son terrain de jeu. En haut d’une structure de bois, elle s’élançait d’un geste, encaissait le changement de gravité, avalait les virages, survolait les creux et les bosses en augmentant toujours plus la vitesse qui lui pulsait dans les veines. Le cœur à vif, bondissant dans sa poitrine d’une joie sauvage, elle remontait les structures du skate parc, glissant le long d’une rampe avant de se jeter de nouveau dans la pente. Ça lui manquait. Bordel ce que ça lui avait manqué. Une casquette vissée sur le crâne, un t-shirt court et un short pour seules protections si le sol venait à sa rencontre, la jeune femme engageait son poids pour bouffer la remontée, faire vriller le skate arrivée en l’air, le réceptionner sous son talon et repartir. Plusieurs fois, elle s’était vautrée avec violence, chaque fois avec le sourire aux lèvres. Les épaules sur le bois, le fou rire dans le ventre, sa fille à lâcher des petits cris à portée de regard. Les regards de jugement, Sovahnn s’en foutait. Là, tout de suite, la lave qui coulait en elle crépitait de bonheur.
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Sovahnn Dawn Lockwood
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