AccueilAccueil  FAQFAQ  RechercherRechercher  MembresMembres  GroupesGroupes  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le Deal du moment :
Funko POP! Jumbo One Piece Kaido Dragon Form : ...
Voir le deal

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
Ven 11 Fév 2022 - 14:45

Jeudi 14 Juillet 2016
Mélange d'Australie, d’Écosse et d’États Unis
Un peu la veille, un peu le lendemain, histoire qu'il dorme un peu le gamin

« Donc si je récapitule t’as même pas 20 ans et t’es déjà propriétaire de deux maisons et un voilier. »

Ce qui me passe sur le visage actuellement n’est rien d’autre qu’un rictus proche du dégoût. Et le dégoût de soi, c’est pas terrible.

« Dis comme ça j’suis pas ultra fan de l’image que ça renvoi de moi là tout de suite. »

L’impression d’être tout ce que je ne suis pas ou plutôt tout ce que je n’assume pas être. Y a du mieux, mais y a des rechutes. Alors que je suis en train de d’attacher les fixations de mon snow, le cul posé dans la poudreuse, c’est une rechute. J’ai jamais aimé exposer mon argent, argent pour lequel je n’ai par ailleurs aucun mérite. Je n’ai jamais aimé l’utiliser non plus si ce n’est pour le donner à des causes qui me sont chères ou des proches qui en ont bien plus besoin que moi – même s’ils n’en veulent pas la plus part du temps et je peux le comprendre. Cette image de gosse de riche, de petit bourgeois, de Sang-Pur, me gêne plus qu’autre chose tant elle est aux antipodes de celui que je suis. Un type débraillé qui traine pieds nus et les cheveux en vrac, bien plus à l’aise dans la simplicité que les conventions sociales.

« Mais … Oui. Factuellement, oui. »

Deux comptes en banque, l’un aussi rempli que l’autre et sans cesse alimentés que ce soit par l’Angleterre ou l’Australie – trois si on compte celui que j’ai ouvert pour et par moi-même côté Non-Magique, le bien moins approvisionné de tous. Faire des planches et nettoyer des bateaux ça rapporte pas autant qu’être héritier, c’est clair, pourtant c’est l’argent dont je suis le plus fier. Celui dont j’ai le moins honte en tout cas parce que la fierté n’entre pas vraiment en ligne de compte pour les deux autres sources. Tout ça me met mal à l’aise, un jour je passerai peut-être au-dessus mais pour le moment c’est pas encore le cas. Still in process. Ça ne m’a pas empêché de signer les papiers hier, c’est plutôt bon signe non ?

« Putain mais t’es si blindé que ça ?! »
« Mia … »

Joff me connait depuis toujours, il a connu mes parents, il sait d’où je viens. Mia a débarqué dans ma vie il y a seulement quelques … mois ? Je ne sais plus vraiment à vrai dire tant j’ai l’impression parfois qu’elle a toujours été là elle aussi. Et ces deux couillons vont me manquer dans mon quotidien, la dynamique qu’on a tous les trois, cette manie qu’on a de débarquer sans prévenir chez les uns et les autres pour aller squatter ensemble les meilleurs spots de glisse de notre île.
Notre île. Je sais que ça devrait pas me mettre dans cet état mais même si je suis heureux de ce qui se profile l’échéance hyper rapide soudainement me fait plonger dans une espèce d’angoisse pleine de nostalgie.

De la mélancolie, voilà, c’est ça.

Pas de doute, non, mais si je n’ai jamais eu envie de quitter l’Australie c’est plus flagrant encore maintenant. J’ai fait un choix que je ne regrette pas, que je ne remets pas en question, ça ne veut pas dire que c’est facile pour autant.

« Oui ? »

Pas de jugement dans ses paroles, dans la façon de dire les choses, pas plus dans son regard. J’le sais, ici je suis le seul à me juger en vérité. Comme si ça avait déconné sur mon acte de naissance, que la cigogne s’était planté d’adresse, tout ça en jonglant avec l’assurance d’être bien le fils de mes parents. Donc à la bonne place. On ne choisit pas sa famille ni ce qui va avec et ils seraient tellement nombreux ceux qui rêveraient d’avoir tout c’que j’ai. Moi j’suis dans la position facile de celui qui se permet de dire que l’argent ne fait pas le bonheur.

« Mais hey, la première maison je l’ai pas acheté – et j’aurai préféré soit dit en passant. »

L’amertume qu’on lâche sans y prendre gare …

« Désolée … »

… et qu’on regrette instantanément. Un « pardon » adressé à l’autre dans un regard désolé.

« La deuxième on l’achète à deux et le voilier, t’as vu l’état dans lequel il était quand je l’ai récupéré ? Ok ça m’a coûté un peu d’argent en matos mais … »

Ensemble de gestes mécaniques, je réajuste mon bonnet sur mes oreilles et roule des épaules comme pour débloquer le haut de mon corps. Manteau ouvert, gants accrochés aux manches, fixations vérifiés je laisse courir mon regard sur le dessin qui orne ma planche. Une forêt dans la nuit, maculée du reflet de la neige qui brille sous la lune. On y revient toujours, presque comme si je posais des indices un peu partout y compris sur la propre peau. Il est tout aussi mécanique ce geste, celui que je fais en laissant glisser mes doigts contre mon tout premier tatouage. La pleine Lune est proche, plus que quelques jours, une pensée pour les autres, pour tout le reste. Focus.

« Pourquoi j’me justifie moi en fait. »
« Ben ouais. »

Elle rit, notre pote silencieux aussi, je suis le mouvement et Mia vient passer ses bras autour de moi en m’enlaçant par derrière.

« Ça va te manquer tout ça hein. »

Un bisou sur ma joue, le poids de tout son corps sur le mien.

« T’es sûr de toi ? Non parce que franchement Los Angeles c’est carrément surcoté et c’est plein de touristes ou de fils à papa. »

L’éclat de rire est plus franc cette fois, sans doute en partie parce que je vois précisément l’image qu’elle s’en fait – j’ai la même. Sorry not sorry. On est plus roots ici, c’est ainsi.

« Pardon William. »

Heeeey pardon Bébé mais t’es un peu un fils à papa faut l’dire.

« Bon, tu nous la montre quand cette baraque ? »
« On verra si t’arrive à me rattraper déjà. »
« Hey ! »

Cette fois le cul dans la poudreuse c’est le sien, pire encore c’est de tout son long qu’elle s’étale en arrière quand je me lève sans prévenir et la dégage de mon dos auquel elle s’accrochait comme un koala. Sur mon visage le sourire triomphant du sale con fier de son cou et déjà je pousse sur mon pied d’appel pour faire glisser mon board sur le blanc immaculé de la poudreuse.
Vous connaissez un des nombreux avantages du transplanage ? Atterrir directement là où personne ne va, sur les plus hauts sommets et les meilleures pentes enneigées en un claquement de doigts. C’est ce qu’on fait depuis qu’on est gosses, en ça que réside notre sensation extrême de liberté parce que dès que le vent fouette nos visages et que la descente s’amorce on sait qu’on en a pour des kilomètres de kiff avant de croiser la moindre âme qui vive. Carver dans les descentes, éviter les arbres, se servir de tremplins naturels pour tenter un backflip et s’éclater la gueule dans la poudreuse quelques mètres plus bas. C’est à celui qui ira le plus vite, qui prendra le plus de risque, qui sautera le plus haut ou esquivera l’obstacle au dernier moment. Le plus de grabs, celui qui fera le plus long lipslide sur un tronc couché ou n’importe quelle autre surface le permettant, le plus beau 360. Tout ce qu’on fait sur l’eau on le temps sur la neige ou sur le bitume, ça a toujours été comme ça, ça le sera toujours. Qu’importe si je pars vivre à l’autre bout de la planète, rien ne changera ça.

Certains prennent leur pied dans les airs moi je flirte avec la vitesse sur la terre ferme ou l’océan. Lancé à pleine vitesse dans la descente je sais que Mia me colle au train et que Joff est pas loin dans une même parallèle. Le danger est partout on le sait, est ce que ça nous arrête ? Jamais. Pas quand l’adrénaline pulse si férocement dans les veines qu’elle vous apporte autant de sensation. N’importe qui de censé claquerait des genoux ou n’oserait peut être même pas regarder tant parfois on passe à deux doigts de la catastrophe mais le kiffe est à la hauteur de la prise de risque … Et ce sont tous les muscles qui chialent d’être autant maltraités c’est vrai, chauffés à blanc d’être autant sollicités. Le cœur cogne, le sang pulse dans les veines, on teste son équilibre, on repousse ses limites. Les articulations en prennent un coup et le froid tire la peau du visage mais ça non plus ça ne nous arrêtera pas.

Les cris l’emportent sur le silence, les rires résonnent dans la quiétude de la montagne.

¥

Il s’écourte encore le souffle, celui que je perds contre sa peau dans les premières lueurs du matin. Ces minutes précieuses, habituelles oui mais dont on ne se lasse pas, les premiers éclats du jour qui percent par les stores entrouverts. De baisers en caresses, de ses doigts qui glissent sur mes flancs à mes lèvres qui s’égarent contre son cou. Le bordel des corps qui s’emmêlent, des draps qu’on accroche dans une course folle aux allures de ralentis. L’esprit se vide à mesure que le cœur se rempli, jusqu’à cette sensation de le sentir exploser dans la poitrine. On s’enivre de l’autre comme on se soule de ses gestes, des marques qu’on laisse sur la peau, de la fièvre qui fait perler l’humidité comme la rosée juste avant que le jour se lève. Je suis en vie quand je ressens et la douceur de tes doigts qui tracent leur chemin sur les courbes de mon dos me fait exister plus fort encore. Encore. Comme ton murmure à mon oreille. Comme la chaleur de tes soupirs. Comme la communion de ton corps et le mien.

Encore.
Comme les minutes s’égrènent à plonger dans le regard de l’autre.
Comme ton corps blottis contre le mien.

Le calme sans la tempête.
L’évidence sans le doute.

L’esprit léger et le sourire aux lèvres quand mes pieds foulent l’étendue d’herbe Ecossaise, là juste au-dessus des falaises. L’existence semble si simple parfois, ces moments où on oublie les ombres, où on ne leur laisse aucune place. Aucune chance. Parce qu’il y a des personnes avec qui l’obscurité ne perce pas. Elle, elle est de ceux-là.

Et lui aussi.

« Ah, t’as un nouveau coloc ? »

Takuma, en train de fouiller pour trouver je ne sais quoi.
Moi j’ai déjà la p’tite dans les bras.
Revenir en haut Aller en bas
Enzo S. Ryans
Chaton. Le seul et l'unique
Enzo S. Ryans
Enzo S. Ryans
https://impero.superforum.fr/t6883-enzo-tant-que-je-ne-suis-pas-
Âge personnage : 20 ans - 18.01.1997
Hiboux postés. : 22478
Date d'inscription : 13/09/2009
Crédits : JunkieMouse ▬ Gif Tumblr
Double Compte : Jane & Alcyone
Enzo S. Ryans
Lun 14 Fév 2022 - 12:09
Bien des choses dans la tête qui se dilapident pourtant, écrasée, dilapidées dans une journée normale. La petite que l’on lave, les coups de pieds dans l’eau, les petits poings qui tentent de se refermer sur la surface liquide lui passant entre les doigts, les cris suraigus de joie pour lui démonter les tympans. Les premiers vrais sourires qui vous dissolvent le cœur, les éclats d’eau chaude sur les vêtements qui ne tardent pas à être gelés mais auxquels on ne fait pas véritablement attention. La nuque plus raide la rassurait à présent, permettant à la petite de se tenir mieux entre ses mains lorsqu’elle la manipulait. Il lui semblait qu’à chaque fois qu’elle clignait des yeux, Liya changeait, le petit bébé potelé avait à présent une tignasse sur le dessus tandis qu’à l’arrière, les cheveux se faisaient courts voir absents. Normal ; il parait. Un peu moins d’avoir autant d’épaisseur et de longueur mais dès la naissance la petite était ainsi. Il fallait dire qu’avec ses parents cette enfant était génétiquement bien pourvue. Amusant donc. Ça lui donnait une bouille en décalage, comme si elle était plus vieille qu’elle ne le devrait avec sa touffe sur la tête et ses bouclettes prêtes à défier le soleil.
Lorsqu’elle lui coupa les ongles, les cris d’exclamations –espèce de gyrophare ! – se changèrent vite en réelles expressions de colère. Rien à faire, elle râlait systématiquement sous l’air calme de sa mère qui l’encourageait presque de sa voix posée quand pourtant, dans la petite salle de bain, les cris se réverbéraient dans une cacophonie sourde.

Contre la porte fermée, quelques coups se firent entendre. « Tout va bien ici ? »Takuma. Son ami était passé pour voir si elle n’avait pas des sacs en rab, elle qui avait dû s’en procurer à force de se balader avec un bébé et son attirail d’équipe de foot. Il en profitait pour passer un peu de temps à jouer de la guitare avec Tim. « Oui oui, je lui coupe les ongles ! » « Tu vois ! » La voix de Tim résonnait d’un peu plus loin. Au début lui aussi paniquait et puis il s’y était fait. Ils s’y étaient faits à vrai dire car la première fois, son colocataire et ami d’enfance était là, tout aussi désemparé qu’elle, tremblante qu’elle était de faire une bêtise. Conclusion ils avaient mis une heure pour faire une main. Lorsque la grand-mère de la petite était arrivée, elle avait fait la seconde en dix minutes top chronos sous leur air dépité.

Lorsqu’il fallu la moucher, Sovahnn avait appelé Mme. Dissemba au bout de vingt minutes de hurlements incessants.

Et pour l’amas de petits boutons rouges qui étaient apparus une semaine plus tôt, c’est Ismaelle que Sovahnn avait appelé en visio.

Doucement, elle apprenait à lâcher du lest, à comprendre qu’elle avait besoin de l’aide des autres, que ça n’était pas grave de ne pas savoir et qu’une sorte de sororité finissait par lier les femmes de différents horizons étant toutes passées, un jour ou l’autre, par cette impression de ne simplement pas comprendre, pas savoir, pas connaître. Cette impression d’être minable face aux besoins d’un petit être qu’on devrait comprendre instinctivement après l’avoir porté neuf mois. Mais c’est faux, ça s’apprend.

« Tient ! Toi qui voulais aider ! » La porte s’ouvrait à la volée sur une Sovahnn un peu trempée, une petite griffure sur la joue, les cheveux en vrac et la petite aux yeux encore rougis dans les bras, quelques hoquets de mécontentement dans la gorge. Petite qui passait déjà dans les bras d’un Takuma laissé sceptique. « Faut que j’me douche, Enzo arrive bientôt ! »
« Pourquoi t’as pas fait ça plus tôt ? » Qu’il répondait ce couillon avec les lèvres plissées et le front interrogateur. « Parce que j’ai UNE FILLE. » Répondait-elle, les mains levées, sans avoir vu passer la journée. « Couillon ! » Et déjà la porte se refermait, laissant Takuma con sous le rire franc de Tim derrière lui, posé sur le canapé.

Qu’elle aimait cet enfant, profondément. Pourtant la douche lui fit du bien. Seule avec elle-même, sans petite sangsue adorable à fusionner avec son bras droit ou l’un de ses seins. De l’autre côté, les cris s’étaient arrêtés, remplacés par de la musique. Confiance ? Confiance. En Tim surtout, plus habitué à s’occuper de la petite que ne l’était Takuma. Shampooing donc, et transe sous l’eau chaude.

Lorsque Sovahnn sortit, ce fut pour trouver Tim en train de filmer Takuma qui, la petite allongée sur la guitare du premier, chantait une balade douce, l’enfant manifestement captivée par le son de l’instrument ou celle de son ami. Lâchant tout, la jeune maman les avaient rejoint, s’asseyant en tailleur sur la table basse pour s’emplir tout à fait de cette scène d’une douceur parfaite.

« J’avais vu une vidéo d’un mec qui a fait ça avec sa fille. » Se justifia-t-il, l’ai un peu benêt. « Continue.. » Sa voix tremblait un peu, roulant d’émotions.

Alors il continua un moment, jusqu’à ce que les sons de la guitare se fassent ténus et que la voix seule ne porte encore la petite fille jusqu’aux songes sous l’œil humide de sa mère que deux bras étaient déjà venus entourer. Réaction immédiate de Tim face au besoin évident.

« Tu la récupère ? »

Les doigts enroulés autour du bras de Timothy, Sovahnn refusa d’un signe de tête. « Non, j’essaye d’apprendre à la poser un peu plus souvent, sinon je serais devenue barge avant ses six mois. Attend.. » D’un tapotement, elle fut libérée de l’étreinte salvatrice, laissant un baiser sur le front des deux garçons avant d’aller chercher la nacelle de la poussette pour la poser au sol, près du canapé.

Bientôt, la petite y fut glissée à son tour, totalement emportée dans son sommeil.

Les deux garçons partirent bientôt dans une conversation musicale qui lui échappa totalement et la vie reprit son cours. Tim partit chercher elle ne savait quoi dans sa chambre, Takuma reprit ses recherches et elle fila dans sa chambre pour poser ses affaires et mettre des boucles d’oreilles. Perçage récent. Grosse connerie avec un bébé.

Lorsqu’elle revint, Enzo était arrivé. Assis en tailleur dans son bordel de sacs – va falloir arrêter d’accepter tout ce qu’on te file quand tu demandes UN truc, Sovahnn. T’as l’impression que cette maison est grande mais elle ne le sera pas assez d’ici trois mois hein ! – Takuma le saluait d’un signe de main.

« Ah, t’as un nouveau coloc ? »

Et il avait déjà la petite dans les bras qui s’étirait dans un chuintement adorable avant d’enfouir son visage contre lui sous le regard tendre de sa mère qui revenait dans la pièce. « C’est que ça va vite avec ces bêtes-là. Ça a la reproduction facile ! » Dans son coin, Takuma explosait de rire en lui jetant un regard en coin. Non, elle ne savait pas ce qu’il s’était passé avec Dakota quand il était parti au Tibet – contrairement à Enzo – mais vu la réaction immédiate, Sovahnn le devina sans mal.

L’instant suivant, c’était la joue de son meilleur ami qu’elle embrassait. « Bon, j’suis à la bourre moi.. » « Comme d’hab’ ! » « ça va toi oui ?! » Un baiser donc, la main posée sur son bras et le corps tourné vers Takuma. A ça s’ajoutait vite un regard vers Enzo, l’air d’anticiper sa réplique.

Avec trois hommes à la maison, tu vas vite être en sous nombre ma Soso…

Rejoignant la table de la cuisine sur laquelle un grand sac était ouvert, Sovahnn en vérifiait le contenu, plissant du front et des lèvres, cherchant ce qui manquait.

« Tu peux m’amener la crème dans la salle de bain s’t’euplais ? » A celui qui n’avait pas de bébé dans les bras. Celui qui se retournait d’un air dépité vers son ami. « Tu te souviens quand on lui donnait des cours pour lui apprendre ce genre de trucs et qu’elle faisait semblant d’écouter ? » Un rire franc. « ça va ta gueule toi ! » Ton langage Sovahnn, ya un bébé dans la pièce. Oui oh, j’ai le temps encore. D’un sort, Takuma faisait venir la crème qu’il attrapait et lui envoyait, déjà rattrapé d’un geste vif lui rappelant les phases de jeux aériens avec Riley.

« Où est-ce que j’ai foutu son body… »
« Côté droit du sac. » D’un geste, elle soulevait le battant de tissu noir et rêche qui révélait le petit vêtement. « Ok..  Le chauffe bib’…» Pourquoi Tim range-t-il toujours tout ?! « Placard de droite. » Ah ? Ah oui. Où a-t-il l'espace pour stocker autant d'infos lui ? Will, ça doit être les cheveux, c'est sûr, mais lui... ? « Les bibs.. » « Placard de gauche. » D’un souffle elle soupirait en se retournant vers Tim qui entrait de nouveau sous le rire des garçons. « ça va vous, j’habite ici hein.. Cela dit je sais pas où j’ai foutu le bleu… » Sur les lèvres de Tim et Takuma, un petit sourire.

Elle se retourna pour voir Enzo lui tendre le dit biberon.

« Moi j’crois que vous devriez habiter ici, tous… » La tronche dépitée d’une maman qui n’a sans doute pas assez dormi mais qui prend la moquerie avec une autodérision évidente. Voilà donc que ses yeux se levaient au ciel tout en rejoignant Enzo pour récupérer le biberon et terminer le sac pour la petite qui devait partir côté Dissemba d’ici le début de soirée. « J’suis parfois pas tout à fait sûre d’être la proprio, moi.. » Lèvres pincées dans un rictus moqueur et joyeux elle ferma le sac  d’un mouvement sec mais léger.

« En vrai si t’as besoin t’hésites pas hein. Il reste son lit ! » Tout en désignant Enzo d’un geste du pouce. « Me fait pas des propositions indécentes comme ça, j’ai toujours rêvé de partager son lit, moi ! » Un mouvement de sourcils, faussement lascif, destiné directement à Enzo et le rire claquait déjà quand Takuma se relevait, un sac à la main. « J’te le pique ! »

Et Tim en arrière, probablement dépité de la dynamique sans doute fatigante de ces trois-là, naturelle et sans pression, teintée d’humour et d’affection.
Revenir en haut Aller en bas
Sovahnn Dawn Lockwood
Sovahnn Dawn Lockwood
Sovahnn Dawn Lockwood
https://impero.superforum.fr/t6880-sovahnn-dawn-lockwood-cover-m
Âge personnage : 22
Hiboux postés. : 4354
Date d'inscription : 13/12/2009
Crédits : joemaw's
Double Compte : Logan, Takuma, Maxence, Alec, Jordane, Oliver
Sovahnn Dawn Lockwood
Jeu 24 Fév 2022 - 21:18
« C’est que ça va vite avec ces bêtes-là. Ça a la reproduction facile ! »

La reproduction hein ? Moui, on est dans le thème. Le regard en coin de Takuma et mon sourire qui l’est tout autant sont des indices mais faudra me passer sur le corps pour que je trahisse le Bro Code. Ce qui se passe à Vegas reste à Vegas, doit bien y avoir un truc en -as au Tibet.

« Bon, j’suis à la bourre moi.. »
« Comme d’hab’ ! »
« Ça va toi oui ?! »

Vous savez à quoi on reconnaît une famille ? A ça. Spécifiquement ça.

« Tu peux m’amener la crème dans la salle de bain s’t’euplais ? »
« Tu l’envoie en camp scoup pendant 1 mois et demi ? J’demande juste, vu la taille du sac. Sérieux, comment un truc si p’tit peut avoir besoin d’autant de bordel ? »
« Tu te souviens quand on lui donnait des cours pour lui apprendre ce genre de trucs et qu’elle faisait semblant d’écouter ? »
« Ça va ta gueule toi ! »

Une famille je vous ai dit.

« Où est-ce que j’ai foutu son body… »
« Côté droit du sac. »
« Ok..  Le chauffe bib’… »
« Placard de droite. »
« Les bibs.. »
« Placard de gauche. »
« Ça va vous, j’habite ici hein.. Cela dit je sais pas où j’ai foutu le bleu… »

Liya dans un bras, le dit biberon dans l’autre main que je tends à la demoiselle après l’avoir chopé sur un meuble au passage. Contre-moi la chaleur de Liya, ses petits bruits de bébé, son odeur si familière dont je me shoote chaque fois que je la vois – sauf quand sa couche est pleine et je vous mets au défis d’en changer une avec des sens comme les miens. Vous voyez Koh Lanta ? C’est pire. A ce stade j’ai l’immunité à vie. D’ailleurs il est où mon totem ?

« Moi j’crois que vous devriez habiter ici, tous… »

Quel beau et joyeux bordel ça aurait été, une réminiscence de Poudlard, un truc naturel et évident j’en suis certain. Ils auraient tellement aimé m’entendre chanter sous la douche tous les jours, c’est sûr. J’en connais un qui va kiffer avoir un showcase de la Castafiore tous les jours mais c’est pas comme s’il n’avait pas déjà l’habitude.

« J’suis parfois pas tout à fait sûre d’être la proprio, moi.. »

Et pourtant. C’est de ta faute aussi, tu laisses rentrer n’importe qui chez toi. Regarde moi ça, ce panel de cas spéciaux dont deux emmerdeurs de compet et un spécialiste du 1er degré.

« En vrai si t’as besoin t’hésites pas hein. Il reste son lit ! »
« Me fait pas des propositions indécentes comme ça, j’ai toujours rêvé de partager son lit, moi ! »

Haussement de sourcils de sa part, baisé mimé de la mienne.

« Désolé chéri, t’as eu ta chance c’est trop tard. »

Ce truc-là ne s’arrêtera jamais, c’est comme ça.

« J’te le pique ! »

Un sac, pour aller je ne sais où, je poserai la question plus tard.

« Et moi c’est toi que j’pique. »

Sovahnn. Que je chope au vol et à qui je passe le bras autour des épaules tout en tenant toujours parfaitement la petite. Juste le temps de poser un baiser sur la joue de sa mère et de me diriger vers les gars.

« Les zicos, vous gérez l’enfant ? Tiens, cadeau. »

A celui qui voudra, même si je sais que la maitresse des lieux va venir la reprendre pour lui dire au revoir. Normal. C’est comme si on me demandait de m’éloigner de ma planche de surf préférée, j’aurai besoin de lui faire un câlin avant de partir. Comment ça c’est pas pareil ?

« Votre tour viendra mais elle passe en premier. Fallait avoir des boobs. »

Les femmes et les enfants d’abord, tout ça. J’aurai embarqué Liya sans problème si elle n’avait pas d’autres plans pour elle. Elle ne marche pas encore, pas de risque qu’elle aille cavaler jusqu’à la piscine … J’aurai jamais cru prononcer – penser, je sais – une phrase pareille un jour putain.

Un sourire, une once de mystère, je lui tends la main une fois qu’elle a pris le temps de dire au revoir à sa fille et nous fait transplaner jusqu’au Portoloin le plus proche. Une vielle roue de vélo posée sur le sommet d’une petite colline Ecossaise d’où on aperçoit encore la mer. Quelques vaches de l’autre côté, un vent frais mais le soleil qui chauffe la nuque et l’excitation qui m’envahit petit à petit. La sensation désagréable est toujours là même, c’est comme si un crochet venait vous attraper quelque part derrière le nombril. On s’habitue, bien sûr, tout comme à l’atterrissage qui après toutes ces années de pratique devient une formalité pour la plupart d’entre nous mais le déséquilibre la nausée peuvent persister. Ressentis qui passent rapidement quand la chaleur de la Californie vient nous saisir et que le décor s’offre à nos yeux. Troquer une colline pour une autre, je ne m’attendais pas à trouver autant de verdure par ici et pourtant je me vois déjà balader les chiens ou courir dans le coin. Rien d’autre que le calme, l’océan en contre bas, la ville importante mais pas trop, Los Angeles qu’on devine sans trop de problème à quelques dizaines de kilomètres de là. Est-ce que je me sens déjà chez moi ? Non, pas entièrement, mais je me dis que ça n’aura sans doute pas trop de mal à venir. J’oublie pas l’Australie pour autant, elle restera mon île, chez moi, l’endroit où j’ai mes racines et ma famille.

Une partie de ma famille.

« Ok, ferme les yeux. »

J’imagine qu’elle perçoit l’étincelle dans le fond de mon regard, qu’elle comprend ce qu’on fait là, ce qui l’attend ou presque. Pour quelle raison autre que celle-ci je la trainerai ici, au juste ? En réalité il pourrait y en avoir quelques-unes mais je sais qu’elle a compris ce qui se trame. Alors j’attends pas, je pose mes mains devant ses yeux ce qui me sert de contact pour nous faire transplaner de nouveau. Directement sur le terrain cette fois. Notre terrain. Et notre maison. Encore bien vide malgré quelques cartons et deux ou trois meubles posés à quelques endroits.
Le soleil tape mais ne brûle pas, les quelques arbres qui entourent la maison apporte l’ombre qu’il faut. J’attends pas très longtemps avant de lui rendre la possibilité de voir et recule d’un pas comme je l’ai fait le jour où j’ai présenté Ohana à Will. Je suis nerveux mais dans le bon sens du terme, parfaitement conscient du côté un peu démesuré du truc. La maison n’est pas énorme mais le terrain l’est, une étendue d’herbe, d’arbre et de plantes, de fleurs, tout ça sur une petite colline qui donne directement sur l’océan qu’on entend sans aucun mal. Pas de voisin direct, pas pour le moment, juste cette maison en partie en bois comme celle des parents.

J’entends son rythme cardiaque accélérer, sans trop savoir pourquoi la nervosité monte d’un cran de mon côté.

« On a un peu craqué notre calbut sur ce coup-là. »

Mais … pourquoi pas, après tout ? Cet endroit à tout ce qu’on voulait ou presque, l’argent n’était pas un problème, un jour j’arrêterai peut être d’avoir « honte » de mon compte en banque. Est-ce qu’on parle de celui de mon mec qui se rempli de zéro supplémentaires grâce à une totale inconnue qui lui fait faire des trucs probablement pas tellement légaux ? Pas la peine.
Revenir en haut Aller en bas
Enzo S. Ryans
Chaton. Le seul et l'unique
Enzo S. Ryans
Enzo S. Ryans
https://impero.superforum.fr/t6883-enzo-tant-que-je-ne-suis-pas-
Âge personnage : 20 ans - 18.01.1997
Hiboux postés. : 22478
Date d'inscription : 13/09/2009
Crédits : JunkieMouse ▬ Gif Tumblr
Double Compte : Jane & Alcyone
Enzo S. Ryans
Lun 28 Fév 2022 - 14:46
Qu’il est beau ce bordel mal organisé. Qu’il est tendre dans ces rires vifs et ces injures qui fusent de-ci-de-là. C’est un joyeux foutoir et c’est ainsi qu’elle envisage la vie, celle qui est restée trop longtemps dans le silence et l’immobilité. C’est que ce bordel correspond à une boule d’amour en spray. Entre les deux garçons qui se charrient l’un l’autre et rient comme des cons, l’ensemble des trois couillons en train de la faire tourner en bourrique – ou plus exactement de se foutre d’elle tandis qu’elle se faisait tourner en bourrique toute seule comme une grande – et sa fille parfaitement peu concernée par le bruit et l’agitation. Naturellement l’enfant dormait profondément y compris quand sa mère se mettait à courir dans tous les sens avec la musique allumée et les gestes trop vifs. Recroquevillée dans les bras de son parrain, elle réagissait à peine aux bruits ambiants, dormant du sommeil du juste, tranquille et apaisée dans les grands bras qui l’entouraient. A tel point qu’elle ne frémi même pas de l’embardée d’Enzo lorsqu’il attrapa sa meilleure amie au vol, bientôt écrasée dans une grimace amusée contre lui, un baiser déjà posé sur sa bouille renfrognée.

« Et moi c’est toi que j’pique. »
« Ah ouais ? Quel nirvana cette fois ? » Le groupe, la référence à la rave, au septième ciel, à leur relation ou à un certain running gag, qu’importe, de toute manière il garderait le mystère pour lui ; comme à chaque fois. Et ce simple fait l’amusait. Peu à peu, de nouvelles habitudes s’installaient.

Une main posée sur son torse dans un mouvement réflexe, l’odeur de sa fille vint chatouiller ses sens un instant quand Enzo se détachait déjà pour rejoindre les garçons. Tim avait rejoint Takuma quelques instants plus tôt et très étonnamment ce fut ce dernier qui se mit en avant pour récupérer Liya. Jusqu’ici le nippon était resté en retrait de la petite, semblant totalement pris de court à l’idée de la prendre. Il fallait croire qu’à parler le langage de la musique, ils avaient fini par s’entendre. Ainsi il capta sans un mot le regard que Sovahnn posait sur lui, un petit sourire aux lèvres.

Est-ce que cette enfant passait sa vie à transiter de bras en bras ? Oui tout à fait. Hey, il faut un village pour élever un gosse. Sovahnn avait le sien.

« Votre tour viendra mais elle passe en premier. Fallait avoir des boobs. »
« Je SAVAIS que j’avais foiré quelque chose à un moment donné. » Est-ce qu’elle s’attendait presque à le retrouvé vêtu d’une robe décolleté en revenant ? Oui. Signe que Takuma retrouvait au fil du temps la vivacité à laquelle il les avait habitués à Poudlard.

« Hey ouais, édition limitée, boobs à accès privé, collection automne-hiver, grenelle environnement et prix Politzer. » Qu’est-ce qu’elle raconte ? Oh vous savez on a arrêté d’écouter nous quand elle est comme ça. « On dirait que t’as fait ça toute ta vie.. » Un petit sourire, bien plus tendre, envers son ami qui récupérait la puce avec bien plus de maladresse qu’Enzo.  Un autre envers Tim qui était devenu aussi rouge qu’une tomate, détail auquel elle ne faisait plus attention puisqu’il s’enclenchait à chaque fois que sa poitrine ou autre partie féminine et sexualisée de son organisme apparaissait dans la discussion. Un instant, elle s’enrubannait de tendresse et de douceur, le bout de nez sur celui de sa fille, toute emplie de sa présence comme une junkie obligée de prendre sa dose avant de partir. Les paupières closes, les lèvres posées sur le front bombé de la petite où quelques mèches se trouvaient collées par elle ne savait quoi et déjà, la maman se redressait, retrouvant son caractère de pile électrique. « Lait au congel’, j’ai décidé de me foutre du stérilisateur, et le premier qui lui file la tétine de la grand-mère, je l’empale sur la cheminée ! », le tout en claquant un baiser sur la mâchoire de Takuma qui, la tête baissée, la redressait brusquement, pris de court sous le rire vif de son amie. La même pour Tim, ses cheveux ébouriffés en cours de route et déjà elle chopait la main tendue d’Enzo pour disparaitre dans un claquement familier.

Le vent de l’Ecosse vint la fouetter, emplir ses poumons des embruns et bientôt, c’est celui de la Californie qui le remplaçait. Dans un sourire franc, elle étendit ses bras face au soleil, notant la simplicité évidente du trajet comparé à celui pour l’Australie, un peu plus long. Peut-être faudrait-il réellement qu’elle apprenne à transplaner, maintenant qu’elle n’avait plus un fœtus dans le ventre risquant de se trouver coupé en deux si elle se foirait. Pour autant, au vu de ses capacités en magie, la possibilité d’y perdre un membre ne la réjouissait pas plus que ça. Le vertige grésilla un instant dans son cerveau sans que la nausée ne s’installe. Les premiers portoloin que la jeune femme avait pris, Sovahnn l’avait fait enceinte. Ainsi, systématiquement, elle se retrouvait à respirer posément au mieux, à quatre pates ou  appuyée sur un muret au pire. Pourtant dès la naissance de sa fille, tous ces symptômes avaient sauté. Du jour au lendemain quand d’autres souffraient des nausées et des vertiges toute leur vite. Elle était là, cette sensation sous ses pieds que le sol prenait une texture étrange, plus molle et instable, comme si sous ses pieds, les plaques tectoniques se mettaient à tanguer comme la coque d’un bateau. Pourtant les paupières closes une seconde, un léger sourire venu flotter sur ses lèvres, la jeune femme se dit une nouvelle fois que ça ne la dérangeait pas. Comme le flottement suave d’une soirée trop arrosée.

Mais après tout, qu’en savait-elle ? Peut-être étaient-ils sur les côtes des philippines ! Sauf qu’elle le connait, son grand dadet tout drapé de mystères, celui vers qui elle porte un regard en coin pour y observer le petit sourire venu étiré ses lèvres en douceur. Elle le connait assez pour savoir l’excitation dans sa poitrine, les frissons sur sa peau, l’appréhension et le manque de sa terre natale aussi, quelque part au fond de ses os. Mais la joie pure d’avancer, de tracer quelque chose de nouveau, de beau et manifestement d’ensoleillé auprès de celui qu’il lui avait semblé être sorti de nulle part et qui était vite devenu l’homme de sa vie. A peine Enzo rejoignait son regard qu’elle le détournait ostensiblement dans un ressort comique pour poser les yeux sur les lieux environnants. L’océan, jamais bien loin en fond de décors quand il s’agissait de Ryans. La verdure qui s’étendait le long des collines, comme un rappel à celle qu’ils quittaient. Les couleurs étaient plus vives ici, le soleil plus éclatant, le vent moins vif aussi, moins humide peut-être également. Les rayons dardaient de plus haut, caressaient les nuances de vert jusqu’à couler sur la ville qu’elle devinait non loin. A l’horizon, les touches de gris laissaient deviner la métropole, le bruit, la folie d’une vie qu’elle n’imaginait pas car trop étrangère à tout ça. Ce sentiment l’accompagnait si souvent, celui d’avoir un monde à explorer, un univers complet dont il fallait se charger, qui ne devait pas rester ignorer. Une vie à vivre, à capturer, comme si elle pouvait dégringoler de cette colline, courir comme une enfant assez vite pour réussir à se saisir du vent, se charger d’électricité statique et ne faire qu’un avec tout ça. Tout ce dont elle aurait dû être privée.
Devant l’immensité de cet inconnu qu’elle devinait en passe de devenir une part de sa normalité, une pensée s’invita, sans vraiment de sens ou de but, celle d’un autre état, sans doute tout autant ensoleillé, d’un ranch et de chevaux, d’une vie qu’elle ne pouvait que supposer mais qui attisait cette flamme de curiosité toujours vive quand il s’agissait de découvrir  chaque nuances de la palette dont l’univers était fait.

Elle sourit au paysage, une boule de joie grésillant dans sa poitrine bien avant qu’il ne prononce ces quelques mots.

« Ok, ferme les yeux. »

Les yeux levés vers lui, un sourire qu’on contient mal et qui s’étire malgré lui jusqu’à découvrir ses mâchoires entrouvertes d’où pointe un bout de langue mutine, c’est avec toute l’excitation d’une gosse au matin de Noël que Sovahnn se tournait vers son meilleur ami. Etincelle partagée, le scintillement passa entre eux sans besoin d’une explication supplémentaire. Passant derrière elle, Enzo referma bientôt ses mains sur ses yeux, masquant la vue et… transplannant. Ok, elle aurait dû l’anticiper, certes, pourtant ce ne fut pas le cas. Le cri fut happé par leur disparition, avalé dans le claquement vif, achevé ailleurs, dans le noir de sa vision obstruée. Sans vraiment savoir à quel moment elle avait projeté ses mains, Sovahnn se découvrait agrippée à son bras, les ongles ripant sur sa peau, le dos cognant contre son meilleur ami dont elle sentit le souffle s’arrêter une seconde, imaginant bien la réalisation de la peur instinctive que venait de lui faire son transplannage. Elle devina ses yeux s’arrondir, la bouche pincée dans une moue comique. La seconde suivante, c’était une petite tape qu’elle lui décochait sur l’avant bras, le fou-rire la prenant sans prévenir, toujours les yeux fermés dans ses paumes.

Un doigt en l’air, menaçant le vide d’un manque total de conviction. « Toi… j’te r’tiens ! » Mais l’amusement ne tarda pas à s’effacer pour laisser place à autre chose, l’excitation grandissante de la découverte. Elle devinait le contact moelleux et inégal de la terre sous ses pieds. Un terrain, sans doute couvert d’herbe et de végétation. L’odeur riche de fleurs, d’herbe ou d’argile. Le bruissement des feuilles dans les arbres, celui des vagues qui roulent sur les galets ou contre les rochers. Chez lui. Chez eux. Leur petit coin à eux, protégé des autres, de quoi s’épanouir et s’installer. Sovahnn devinait, cherchait à imaginer, à poser ses sens là où ses yeux ne pouvaient le faire. Pulsait alors dans sa poitrine l’excitation de la découverte à venir, l’envie d’en savoir plus, l’impression d’un nouvel éclat juste là, à portée de main ; celui de l’avenir d’un ami. Son dos s’était décollé de lui elle ne su réellement quand, sentant la pointe de ses pieds s’enfoncer davantage dans l’herbe.
Enzo ne la laissa pas mariner bien longtemps, libérant enfin sa vision pour la laisser cligner une ou deux fois des yeux avant de tout à fait faire l’appoint de la lumière environnante. Devant elle, un grand terrain arboré entourait la maison que les ombres des végétaux nappait de nuances de nacre. Les façades en bois élargirent son sourire, étrangement touchée des liens qu’elle faisait entre la maison qu’elle connaissait en Australie et celle qui se dressait à présent devant elle. Le lien avec ses parents, ses racines, ses besoins, Sovahnn le faisait en silence, traçant le paysage du regard. Elle laissait couler ça et là ses yeux, s’arrêtait sur les ombres détachées des végétaux, les couleurs que quelques fleurs plaquaient ci-et-là, les nuances plus claires des jeunes pousses et la couleur bleue douce de l’océan là derrière. La bâtisse, était percée de fenêtres, ouverte vers le monde, mais isolée. Un coton de verdure, en contact avec les éléments, un lieu de quiétude.

Un putain de sacré lieu de quiétude même.

« Wow ! » Lâchait-elle dans un souffle entrecoupé de rire.
« On a un peu craqué notre calbut sur ce coup-là. »
« Faut dire qu’il est sacrément bien rempli… » Quoi ? Le compte en banque, pas le calbut ! Hey, laissez-la se foutre d’eux, elle a dans les yeux des paillettes blindées de tendresse, il faut bien contrebalancer ça d’un peu d’idiotie. La jalousie ? Aucune. Sa maison, on la lui a offerte, perchée sur les falaises, celle-ci lui semble déjà énorme pour ce petit bout de femme qui n’a jamais vraiment fait grand-chose pour la mériter. Et lui ? Lui sa tune est héritée de ceux qui l’aimaient le plus au monde.

En soit pas honteux Enzo. Il y a là un morceau de toi, dissimulé au travers de chaque choix, des fragments de tes parents dans les scintillements de l’eau au loin, dans chaque parcelle de ce qui émane de ce lieu dans lequel tu seras bien. L’argent ne sert qu’à refléter ce qui fait qui tu es. Les grandes ouvertures vers les autres, parce qu’ils t’ont enseigné à écouter. Le calme et les vagues pour celui qui a besoin de sa quiétude, parce qu’il est né de la terre et de l’eau. L’atelier parce qu’on lui a appris à travailler de ses mains, produire les choses, faire corps avec ce qu’il fait et ce qu’il est. L’espace, parce qu’ « il en faut pour épuiser un gosse comme toi », je suis sûre qu’ils le disaient souvent. Et parce qu’il y en a, des bêtes à poil qui prévoient de gambader-là, qu’il y en aura, des gens à transiter par ici. Parce qu’il aime les gens, ce grand môme un peu stressé, et que cette colline sera aussi calme que bruyante, pleine et sereine. Parce qu’ils t’ont transmis tout ça, qu’ils sont ici et en toi et que c’est ça qu’elle voit au travers des dépenses, pas la tune qu’il y a derrière.

Et le lieu, symbole même de tout l’amour qu’il a pour celui qui partage sa vie.

« Putain c’que ça claque… »

Le sourire en coin s’élargit à mesure que les secondes s’égrènent. Et brusquement c’était d’une poussée du plat de la main qu’elle délogeait son ami, plaquant sur lui ses grands yeux bleus pétillants sous la lumière vive du soleil californien. « Bah alors ?! Reste pas planté-là, j’veux en voir plus moi !! » Si tu bouges pas, elle part en courant pour fouiller les lieux, je préviens. D’ici qu’elle voit la piscine, dans deux minutes elle est à la flotte…
Revenir en haut Aller en bas
Sovahnn Dawn Lockwood
Sovahnn Dawn Lockwood
Sovahnn Dawn Lockwood
https://impero.superforum.fr/t6880-sovahnn-dawn-lockwood-cover-m
Âge personnage : 22
Hiboux postés. : 4354
Date d'inscription : 13/12/2009
Crédits : joemaw's
Double Compte : Logan, Takuma, Maxence, Alec, Jordane, Oliver
Sovahnn Dawn Lockwood
Ven 18 Mar 2022 - 14:32
« Faut dire qu’il est sacrément bien rempli… »

Sourire en coin, de celui qui essaie de garder son sérieux sans vraiment y parvenir. On parle du compte en banque ou du calbut ? A vrai dire …

« Et encore, j’ai grandi depuis. »

Éclats de rire et coup d’épaules, juste deux mômes qui flottent dans un univers rien qu’à eux. Un truc blindé d’autodérision, un regard amusé sur la manière dont on a fait connaissance et qui me semble parfois tellement abstraite quand je vois où en est notre relation aujourd’hui. Sovahnn c’est ma famille, ma vie je ne l’envisage pas sans elle et qu’importe qu’on soit chacun à un bout différent de la planète. Ça ne change rien, ça n’a jamais rien changé. Ça n’a jamais rien empêché. L’amitié, la présence, il suffit d’un coup de fil pour que l’autre débarque, parfois d’un rien juste parce qu’on a envie. Puis Liya, bien sûr, que j’imagine déjà en train de cavaler ici dans quelques années. Les yeux de son père, la vivacité de sa mère. Parfois ça fait juste du bien de se projeter.

« Putain c’que ça claque… »

Ouais ? J’le sais, bien sûr, faudrait être aveugle pour ne pas le réaliser mais c’est important pour moi que cet endroit plaise aussi à mes proches. Je ne serai pas là s’il ne me plaisait pas à moi, pas plus s’il ne plaisait pas à Will, mais parce que nos familles et nos amis trouveront toujours la porte ouverte c’est primordial qu’ils s’y sentent bien aussi. Quand je laisse mes yeux se perdre sur ce lieu j’ai cette petite bulle de chaleur dans le ventre, assez certain que mes parents auraient adoré. Ça ressemble un peu à la maison par certains côtés, beaucoup même à vrai dire, mais ça va au-delà de ça. C’est une sensation, un sentiment, quelque chose qui effleure le cœur et le réchauffe de manière spontanée et évidente.

Tout ça bousculé par le geste et les mots de ma meilleure amie.

« Bah alors ?! Reste pas planté-là, j’veux en voir plus moi !! »

La pudeur s’efface dans un rire et je me transforme en agent immobilier – métier que je ne pourrais jamais faire, au demeurant, et ce pour des raisons évidentes. Si on avait pas eu Eleanor et ses contacts je pense que j’en aurai envoyé quelques-uns dans le mur mais ça n’est qu’un détail, un truc sans importance déjà oublié.
J’entraine Sovahnn avec moi dans chacune des pièces, dans certaines quelques cartons déjà ou bien un meuble en attendant d’être monté. Des choses qui restent dans la maison, aussi. La pièce de vie est immense parce qu’elle fait quasiment l’entièreté du rez de chaussé et quand je pose mon regard sur la cheminé j’ai presque hâte d’être en hiver pour m’en servir – un hiver californien, je sais, mais quand même. Sans parler du fait qu’elle servira de moyen de communication, tout simplement. Salon, salle à manger, cuisine, des grandes ouvertures de tous les côtés avec une vue sur l’océan et les quelques petites îles qu’il y a dans le coin. La piscine, évidemment, mais pas tout de suite. L’étage d’abord. Les chambres, le bureau, la vue magnifique encore et toujours. L’extérieur. Je lui détaille nos projets, ce qu’on envisage de mettre où, nos hésitations, puis enfin ce qu’elle attend depuis qu’elle l’a vu – comme une réminiscence de la salle de bain des Préfets et tous les souvenirs qui vont avec.

« Ça c’est le bonus pas du tout écolo maaiiiis qui fait bien plaisir quand même j’avoue. En plus parait que c’est une obligation ici, t’es pas vraiment un Californien si t’as pas de piscine. »

C’est faux, les Jackson n’en ont pas si je ne devais citer qu’un exemple, mais c’est un truc assez récurent ici c’est vrai. Un truc auquel je n’avais jamais pensé à vrai dire, tant que j’ai l’océan près de moi pourquoi m’encombrer de ça ? Mais elle était là, la perspective de faire les lézards ou de piquer une tête au réveil m’a acheté quasiment directement.

« Me fais pas dire ce que j’ai pas dit, j’suis pas Californien. »

Index accusateur pointé dans sa direction mais sourire sur le coin des lèvres, elle sait très bien que j’ai la fierté chatouilleuse à ce sujet. Chauvin le gamin, j’ai l’Australie dans les veines et ça sera toujours le cas. Une attache à laquelle je tiens énormément, mes racines tout simplement.
Mains dans les poches à présent je laisse mes yeux se balader sur tout ce que je vois, m’imprègne des lieux tout en me demandant combien de temps elle tiendra avant de sauter dans la piscine. Je ne réalise pas encore totalement qu’ici ça sera bientôt chez moi. J’y passerai mes journées, mes nuits, j’y trouverai mes repères et surtout je partagerai tout ça avec un type que j’ai profondément dans la peau. Mes yeux se ferment, je capte les odeurs alentours et me laisse porter sous les rayons du soleil. En ce moment les ombres me semblent bien loin.

Mes paupières papillonnent une seconde alors que je rouvre les yeux, juste le temps de s'habituer de nouveau à la luminosité.

« Elle sera babyproof, évidemment. »

Je sors finalement ma main droite de ma poche et enroule ses épaules de mon bras, me penchant jusqu'à pouvoir murmurer ces quelques mots à son oreille.

« On fait comment, j'te pousse ou t'y vas toute seule ? »

Parce qu'on sait tous ici comment ça va se finir.
Revenir en haut Aller en bas
Enzo S. Ryans
Chaton. Le seul et l'unique
Enzo S. Ryans
Enzo S. Ryans
https://impero.superforum.fr/t6883-enzo-tant-que-je-ne-suis-pas-
Âge personnage : 20 ans - 18.01.1997
Hiboux postés. : 22478
Date d'inscription : 13/09/2009
Crédits : JunkieMouse ▬ Gif Tumblr
Double Compte : Jane & Alcyone
Enzo S. Ryans
Sam 2 Avr 2022 - 21:48


« Et encore, j’ai grandi depuis. »

Le rire vint la choper aussi vivement que son épaule tapant contre la sienne. « Oh je n’veux pas savoir ! » Tout bête, mais ça faisait toujours du bien d’avoir cette dérision-là entre eux, preuve qu’il n’y avait là-dedans ni tabou ni sentiments ambigus ou étranges. Juste un fait dont ils se moquaient bien volontiers. Un truc noyé dans le reste de leur monde fait de confiance et de complicité. Dans lequel ils pouvaient être aussi honnêtes que directs et où qu’importe la distance, ils se retrouvaient toujours. Petit monde d’oisillons égarés. Un petit monde qui avait bien changé depuis tant d’années. Des liens s’y étaient resserrés, les oisillons avaient grandis, leur nid, ils le reconstruisaient branches après branches. C’était bête sans doute, car elle n’en disait pas grand-chose, de cette nouvelle habitation. Ça claque. Comme si ça suffisait. Parce que dans ses yeux, une douceur infinie se posait sur le domaine, y observait des choses que tous ne verraient pas et qu’elle ne saurait sans doute exprimer réellement à haute voix dans faire dans un sentimentalisme exacerbé. Mais oui, ça lui plaisait. Et oui, c’était beaucoup. Mais hey, ils avaient assez vécu pour se le permettre non ? Qui trouverait ça déplacé ? Il investissait des petites parcelles de ce qu’on lui avait légué dans un avenir qu’ils construiraient tous deux. En couple mais pas que. Car si elle était là, ce jour-là, ça n’était pas pour rien.

Tous deux avaient fait une sacrée chute, du haut de leur branche. Mais à présent, dans les brindilles mal alignées de leur nouveau foyer, c’était un ensemble bien multiple qui se tissait. Une présence familiale forte et assumée. Les absents, les vivants, tous trouvaient leur place au fil des pièces et des grains de sables. Elle y compris. Alors oui, elle était belle cette baraque, dans un endroit des plus prisés peut-être, un joli coin au détour d’un paradis qu’il leur fallait pourtant construire. Ça paraît peut-être simple pour certains d’aligner un chèque, de débarquer dans une nouvelle maison, d’investir les lieux, de meubler, de se poser. Ça l’est pas toujours. Ça l’est pas quand on sait les vides, quand on connaît les doutes, quand on sait que ça ne coût pas toujours que de l’argent. Ça faisait des mois, des années, qu’ils bossaient tous pour le construire, leur paradis. Qu’ils travaillaient pour ne pas peindre les murs de regrets mais de promesses. Alors elle serait là bien sûr, comme il avait été là pour elle, le rouleau à la main et les rires aux lèvres. Dans les bons et les mauvais moments, attachés à les rendre meilleurs qu’importe la situation. Elle est belle, cette baraque. Non parce qu’elle coûte très probablement une blinde mais parce qu’elle vaut beaucoup. Elle veut leurs rires, leurs souvenirs, leurs amours et leurs pertes. Elle vaut ceux qu’elle ne verra pas passer et ce qu’elle entendra exister. Elle vaut les fous rires, les barbecues, les silences et les râles. Elle vaut les larmes et les manques, les expériences de vie et les premières fois. Elle vaut, déjà, toute une vie promise en filigrane.

Alors déjà elle l’arrachait à ses réflexions, le poussait, le malmenait un peu, son branleur préféré, pour se retrouver embarquée dans le jardin d’abord, la future terrasse ensuite, et la porte d’entrée finalement. C’est toujours une chose, de passer la porte d’entrée d’une nouvelle demeure. Étrangement, Sovahnn n’avait pas le souvenir de la sienne, comme si tous les souvenirs rattachés aux premiers jours suivant la mort de Zach se noyaient dans un océan de brumes floues dont elle n’extrayait que de vagues extraits. Mais pour celle-ci, elle était là, belle et bien consciente de passer un monde nouveau. Ses yeux se posaient alors sur le carrelage, le parquet, les murs, la cheminée. Elle engramnait les différentes idées, les meubles qui viendraient se poser, les folies à venir, les projections encore idylliques qui deviendraient bientôt réalité puis souvenirs accumulés. Elle suivait, d’éclats de rires en moqueries, d’idées nouvelles en suggestions, de piques en tout genre et de projections déjà effective. Elle les voyait déjà manger ici ou là, entrer et sortir lors d’une soirée, foncer vers la piscine qu’elle n’avait qu’une envie : aller voir ! Mais Enzo la rattrapait à chaque fois par la hanche comme un gosse qu’on chope en pleine course  : direction une nouvelle pièce.  Son regard se perdait ici et là au travers des grandes baies vitrées, absorbée par le monde d’océan qui s’y étirait à perte de vue. Les îles éveillaient chez elle des envies de nouveauté, de voyage, de découverte. L’envie de voir le monde, de découvrir ce qu’elle ignorait. D’avoir cette ouverture sur l’univers. D’écouter les vagues Puis l’étage. Les chambres donc, la vue sublime. Le bureau. Des parcelles si bien établies d’une vie adulte pourtant teintée d’enfance quand, au travers de leurs mots, c’était d’impatience qu’ils se fendaient.

L’extérieur, de nouveau, plus sérieusement et sans se précipiter comme des chiens fous à l’intérieur des murs. Les lieux, les projets, les idées, les avis. Et enfin, la piscine.

« Ça c’est le bonus pas du tout écolo maaiiiis qui fait bien plaisir quand même j’avoue. En plus parait que c’est une obligation ici, t’es pas vraiment un Californien si t’as pas de piscine. »
« Hmhm... » La moquerie, bien sûr, évidente et facile, glissée sans un mot entre ses lèvres amusées.  
« Me fais pas dire ce que j’ai pas dit, j’suis pas Californien. »

Comme quoi, pas besoin de dire quoi que ce soit qu’il comprenait déjà la teneur de ses propos. « Oh j’oserai pas !! » Menteuse !

Et elle explosait de rire à le voir pointer un index accusateur vers elle.
Les lieux ne tarderaient pas à s’emplir de ces rires un peu idiots, venus chatouiller ce qui ne compte pas réellement. Elle l’embêtait, rien de plus, consciente d’à quel point il pouvait être chauvin et amusée de toucher à ce point sensible sans jamais aller trop loin. Jamais sérieusement surtout.

Du coin de l’oeil, elle le vit observer les lieux avec cette sorte de douceur dans le regard. Ce n’était pas encore tout à fait chez lui mais ça ne tarderait pas à le devenir. Les promesses deviendraient réalité. L’espoir se ferait tangible. Les songeries se peindraient jour après jours aux couleurs du présent et petit à petit, ce lieu apprendrait à porter le nom de foyer.

« Elle sera babyproof, évidemment. »

Un sourire franc vint se dessiner sur ses lèvres, imaginant déjà sa puce courir dans les herbes, grimper sur la  future terrasse, jouer dans l’eau, éclabousser ceux qu’elle identifierait au fil des ans comme faisant partie des siens. Elle grandirait, sa petite fille. Bronzerait un jour sur les bords de l’eau, s’y ferait attraper par son parrain en hurlant, plongerait dans l’eau dans un hoquet de stupeur et ressortirait de rires et de râles agacés selon l’âge auquel le rituel prendrait vie. Elle y alignerait peut-être des jouets d’ici peu, ferait flotter des poupées ou remplirait des bouteilles pour les poursuivre sous les arbres de la propriété avant de s’étaler dans le sable après avoir pris la tasse pour la énième fois en apprenant à surfer ou supplierait Will de lui trouver tel ou tel film, ce que ses trop sorciers d’autres « parents » ne sauraient réellement faire.

Un brin d’humidité fut chassé de quelques battements de paupières quand, à son tour, c’est Enzo qui la tira de ses rêveries d’un bras passé autour de ses épaules.

« On fait comment, j'te pousse ou t'y vas toute seule ? »
Passé, le temps où elle se glissait à – moitié à ? - poil dans la flotte sans prendre conscience de sa présence. Venu, celui où elle s’offusquait de la baignade à venir.

Et voilà que comme deux gosses qu’ils étaient, ils se chamaillaient, se bousculaient, se bataillaient, se coursaient. Tentative de le faire tomber plutôt qu'elle ? Echouée, évidemment : vous avez vu la carcasse ? Glissée hors de sa portée, rattrapée avant d’être balancée à la flotte dans un exact effet miroir avec l’idée qu’elle avait d’une Liya plus âgée, Sovahnn ne tarda pas à être suivie, la joie emportée dans les éclaboussures d’une piscine finalement inaugurée.

- Topic Fini -
Revenir en haut Aller en bas
Sovahnn Dawn Lockwood
Sovahnn Dawn Lockwood
Sovahnn Dawn Lockwood
https://impero.superforum.fr/t6880-sovahnn-dawn-lockwood-cover-m
Âge personnage : 22
Hiboux postés. : 4354
Date d'inscription : 13/12/2009
Crédits : joemaw's
Double Compte : Logan, Takuma, Maxence, Alec, Jordane, Oliver
Sovahnn Dawn Lockwood
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
Contenu sponsorisé
Contenu sponsorisé
Page 1 sur 1
Sauter vers: