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Only true faith survives [Timothy]

 :: Londres :: Ouest de Londres :: ─ Kensington. :: • Hyde Park
Sam 8 Jan 2022 - 22:07
Date à déterminer

Le plan était scellé. Il était difficile de reculer maintenant. La perspective d’aller emmerder un gosse de 18 ans avec une santé mentale en carton-pâte ne lui plaisait pas. Mais il ne pouvait pas laisser les choses comme ça. Peut-être était-ce égoïste, peut-être qu’il était motivé uniquement par le poids sur sa conscience. Peut-être qu’il voulait juste être rassuré, savoir qu’il allait bien, espéré qu’il s’en soit un peu sorti. Il avait déjà rencontré d’autres inquisiteurs au fil des derniers mois. Il les avait simplement cherché puis recontacté. Mais ils ne se souvenaient plus comment ils s’étaient connus, ou l’avaient carrément oublié. Ruben n’était pas débile : y’avait eu du ménage. Mais il semblerait que lui, comme Naveen, étaient passés entre les mailles du filet. Pourquoi ? Il n’en savait rien. Mais il espérait retrouver d’anciens membres qui avaient gardé l’intégrité de leur mémoire. Cependant, il avait finit par faire sa petite théorie sur l’évènement. William avait été récupéré par la Garde qui s’était occupé de les rendre inoffensifs. Parce que selon lui, si c’était les Supérieurs, il ne serait pas là à vivre sa petite vie tranquille.
En bref, il s’inquiétait pour le jeune homme, à qui il n’avait pas reparlé depuis l’anéantissement de l’organisation. Il l’avait seulement vu en cours et en partiel, ce qui au moins prouvait qu’il était en vie. Timothy avait tendance à fuir le plus vite possible pour l’éviter, ce qu’il comprenait. Mais cela le frustrait car il n’aimait pas laisser les choses en suspens. Alors désormais qu’il lui avait laissé du temps, il devait déclencher sa chance. Alors il avait décidé d’aller vers les lieux que fréquentaient Timothy, notamment le parc où il allait faire du roller. Facile quand on savait qu’il avait une certaine routine et qu’il s’y tenait.
Il avait enfilé sa tenue de running, composée d’un T-shirt et d’un cycliste, pour faire du sport avec sa chienne. Il faut dire que la demoiselle demandait beaucoup de temps et de l’activité. C’était faire d’une pierre, deux coups.
Il fit sa course comme à son habitude jusqu’à ce que l’objectif soit en vue. Il avait calculé juste. Soudainement, il ne sentit pas très à l’aise. Il ne savait pas comment l’aborder, il avait peur de le brusquer. Puis il jeta un oeil à la chienne, qui couinait car elle avait reconnu Tim. Il eut alors une idée. Il enleva la laisse du harnais puis encouragea Jazz :

- Allez, va voir Timothy. Allez, allez !

Le missile à tête chercheuse le plus mignon de Londres s’élança vers sa cible.

- Bonne fifille, murmura le prof dans sa barbe. Puis il comprit  (trop tard) qu’il avait oublié un truc : elle restait un jeune canidé du haut de ses deux ans et pouvait avoir parfois l’amour brusque. Il eut juste le temps de se dire «Merde !» avant que Timothy ne rencontre le sol, poussé par Jazz qui essayait de lui faire la fête. Le maître accouru avec une mine sincèrement désolée, car son intention n’était pas qu’il se fasse mal. Juste d’avoir une occasion de l’aborder sans qu’il ait trop envie de fuir.

- Jazz, au pied ! Ordonna-t’il alors que la chienne avait entreprit de faire des bisous en couinant de joie. Elle releva la tête, hésita, puis revint vers son maitre vu que celui-ci insistait. Ruben s’approcha de Timothy et entreprit de s’excuser.

- Désolé... Tu.. tu vas bien ?

Il raccrocha la laisse au harnais. Il n’était pas très à l’aise. Il ne savait pas trop quoi lui dire.

- Elle t’a reconnu. Je crois que ce chien t’aime beaucoup trop, tenta-t’il.
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Ruben H. Shadwell
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Ruben H. Shadwell
Dim 9 Jan 2022 - 14:32
Une journée comme une autre probablement, il faisait beau, les vacances étaient belle est bien là alors il comptait en profiter en maximum. Il vérifia l'heure à laquelle il était censé embaucher et les jours de travail cette semaine histoire de se rassurer mais aujourd'hui, normalement il était tranquille. Prenant un sac sur ses épaules avec ses rollers, il se dirigea vers le monde moldu histoire de faire un petit tour dans le parc avant d'aller probablement passer une partie de la fin de journée avec sa mère. Il inspira un bon coup et espéra que tout se passerait pas : pas de crise de panique, pas de stress inutiles, pas de rencontres qu'il voulait absolument éviter. Pitié une journée normale. Voilà tout ce qu'il espérait, pouvoir se détendre pendant ses vacances, ce n'était pas trop demandé normalement. Est-ce qu'il allait mieux ? Grande question, c'était loin, très loin d'être au top mais il se faisait très bien à la nouvelle vie offerte par Sovahnn – et son rôle ponctuel de baby-sitter-. Il y avait néanmoins du mieux et c'était tout ce qui importait.


Il entamait son deuxième tour du parc tranquillement lorsque soudain, il se rendit compte qu'un chien était en train de courir droit vers lui. Réflexe de freiner autant qu'il le pouvait ce qui n'était pas très réussi vu la hâte à laquelle il essayait de le faire et bientôt l'animal lui sauta dessus et il tomba à la renverse en arrière – merci les protections- et il ferma les yeux tout en sachant que ça ne changerait rien... Aucun danger que la chienne l'attaque au contraire, elle était en train de couvrir son visage de sa langue rugueuse et baveuse il rouvrit rapidement un oeil pour se rendre compte qu'il connaissait le canidé en question. Il passa sa main dans le pelage de l'animal pas bien rassuré cependant : par ce qu'il reconnaissait Jazz pour l'avoir assez promenée et si elle était là Ruben ne devait pas être loin. Il avait tenté de l'éviter un maximum ces dernières semaines... mais là il était visiblement coincé. L'angoisse remonta d'un coup. Qu'est-ce qu'il allait dire ou faire ? Est-ce qu'il allait pouvoir tenir la distance face à Shadwell ? Quelle était la bonne option ? Qu'est-ce qui allait se passer si jamais il répondait mal à quelque chose ou s'il fuyait -même question s'il restait d'ailleurs- ? Par ce que les Inquisiteurs n'étaient probablement plus, mais cela ne voulait pas dire que les représailles ne pouvaient pas avoir lieu ou qu'un nouveau groupe n'avait pas pu le jour... Il n'en savait rien. Il n'avait aucune idée de ce que pouvait lui vouloir l'homme... par ce que cette coïncidence, il n'y croyait pas vraiment. Tache de t'en rappeler et de garder tes neurones connectés même s'il te sourit et te sors ou deux trois banalités mignonnes.

Et déjà le palpitant battait fort tandis que Ruben venait de rappeler la chienne tandis que lui était toujours au sol avec un foutu mal au coccyx. L'ex Général s'approcha et il se retint tout juste de grogner, de feuler comme l'aurait fait un chat mécontent... inutile, inconvenant et en plus pour l'instant il ne pouvait pas fuir. Il préféra donc garder le regard river au sol et rester le cul par terre.

« Désolé... Tu.. tu vas bien ? »
 « Je crois que je n'ai rien de cassé.» dit-il doucement
Elle t’as reconnu. Je crois que ce chien t’aime beaucoup trop.
 «Je crois, surtout qu'elle était censée être attachée comme tu le fais d'habitude dans un lieu aussi public. »

Cette fois il planta quelques instants son regard pas spécialement content sur l'homme, avant d'essayer de se relever en grimaçant en peu. Rien de casser, mais bordel, il avait quand même mal.

 « Qu'est-ce que tu veux ?»

Rien. Pitié rien. Qu'il se casse. Qu'il me foute la paix. Que ce soit réellement une coïncidence. Et son cœur continuait de battre beaucoup trop fort... Qu'est-ce qui allait se passer ? Il se rongea nerveusement un ongle et jeta un vague coup d'oeil autour d'eux. Il y avait pas mal de témoins, Ruben n'était pas vraiment violent d'après ce qu'il avait pu comprendre donc il ne devait pas risquer grand chose.
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Timothy Turner
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Timothy Turner
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Timothy Turner
Sam 15 Jan 2022 - 19:13
Bien sûr que le jeune homme n’était pas très heureux de le voir. Leurs discussions ne s’étaient jamais bien terminées, c’était comme s’il existait une sorte de vitre entre eux et que les choses se déformaient au travers. Déjà que lui-même n’était pas forcément très patient et doué pour communiquer, rajouter les difficultés sociales de l’adolescent n’arrangeaient rien. Ce n’était pas de sa faute, mais c’était compliqué. Surtout, il y avait l’affaire William. Et c’était justifié s’il voulait lui coller une beigne dès qu’il apparaissait dans son chant de vision.

- Qu’est-ce que tu veux ? Questionna le jeune homme. Inutile de mentir, il savait que leur rencontre était intentionnelle.

Il révisa mentalement la liste des réponses possibles à cette question. Il avait éliminé le fait de faire une blague. Timothy ne comprendrait peut-être pas ou ce n’était pas le moment. Mais Ruben se dit qu’il ne savait pas vraiment quand était le moment de faire des blagues et quand ce n’était pas le moment, alors par défaut, il valait mieux rester sérieux. Il n’allait pas l’appâter avec la boutique de glaces pas loin, il allait avoir l’impression que c’était pour l’emmener dans l’arrière de sa camionnette. À sa place, il aurait pensé pareil. Il ne pouvait pas lui dire énigmatiquement «Nous devons discuter de choses importantes» car il allait imaginer le pire à cause de son anxiété. Il en conclut qu’il valait mieux entrer vite dans le coeur du sujet. Ce qui arrangeait sa nature impulsive. S’il faisait parfois autant de détours, c’est parce qu’on lui avait longtemps reproché de ne pas mettre les formes et d’être blessant sans faire exprès. En vrai, avec du recul, les conventions sociales ne s’appliquaient pas avec Timothy. Ajoutons à cela que lui-même n’était parfois pas très au fait de ce qui se faisait ou ne se faisait pas. Il se rendit compte que Tim avait toujours le cul par terre. Il lui propose alors de l’aider à se relever en lui tendant la main.

- J’avoue que je m’inquiétais pour toi et je voulais savoir si tu allais bien, s’enquit-il avec douceur et sincérité. Il songea qu’il faisait toujours trop énigmatique. Peut-être même qu’il éveillait ses soupçons. Ou peut-être qu’il faisait son Naveen : il se prenait trop la tête.

- Il s’est passé beaucoup de choses et très rapidement. Gregory a été retrouvé mort et pour le moment, je ne connais que Naveen et toi qui ont échappé à l’étrange épidémie d’amnésie.

Il n’avait pas besoin de lui demander s’il avait été touché. L’hostilité de Timothy à son égard et sa tendance à le fuir était une preuve suffisante que sa mémoire était intègre. Était-ce lui qui était à l’origine de la fuite des noms ? Qu’importe, il n’arriverait pas à lui en tenir. Il est trop facile de faire cracher ce qu’on veut à un gamin traumatisé, sûrement terrifié au milieu de sorciers. Jazz battait vivement de la queue alors qu’elle cherchait les caresses de Timothy. Ruben se dit que c’était sûrement le bon moment d’aborder les choses plus difficiles. Bonne fifille, c’est bien, distrait un peu Timothy car il ne va peut-être pas aimer la suite.

- Tout ce que je veux, c’est savoir si tu es bien en sécurité et si tu prends soin de toi.

Le ton était presque paternel. Il ne développa pas : l’organisation n’existait plus mais il y avait les autres, dont il préférait éviter de rappeler leur existence. La psychiatre qui s’occupait de lui ne se souvenait plus de rien et ne pourrait pas l’aider comme avant. Il tenait quand même la distance avec Timothy, il ne voulait pas se montrer envahissant. C’était déjà assez difficile comme ça. Le jeune homme devait douter de ses intentions. Après tout, pourquoi son ancien supérieur hiérarchique viendrait le voir juste pour des nouvelles ? Ruben s’avouait vaincu d’avance par l’anxiété de Timothy. Il ne pouvait pas réfléchir d’avance à tous les arguments qu’il pouvait opposer pour le rassurer. Il soupira. Il avait aussi conscience que sa santé était fragile et qu’il ne pouvait pas se permettre de se montrer trop insistant non plus.

- Tu as des raisons très justifiées de vouloir me pousser sous le prochain bus, alors si jamais tu veux que je parte, je m’en irais.

Après tout, il n’était pas lié à des choses heureuses pour Timothy malgré toute sa bonne volonté.
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Ruben H. Shadwell
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Ruben H. Shadwell
Dim 16 Jan 2022 - 9:57
Dégage. Dégage, dégage de là de suite ! Voilà ce que lui criait sa conscience. Ca sentait vraiment le roussi et il n'était pas franchement rassuré face au professeur... surtout lorsque l'homme avait réussi à "prévoir" un tel schéma. Alors qu'est-ce qu'il lui voulait ? Tandis que Ruben lui tendait la main pour se relever, il préféra l'ignorer pour se remettre sur pied seul, toujours pas franchement rassuré.

- J’avoue que je m’inquiétais pour toi et je voulais savoir si tu allais bien.
- On s'est vus en cours, il y a quelques jours. répondit-il simplement, de façon le plus factuelle possible.

Quelque chose continuait de clocher là-dessus, c'était beaucoup trop simple comme ça, s'il avait vraiment voulu de ses nouvelles, il aurait pu lui demander de rester après la fin d'un cours et il n'aurait pas pu refuser, alors pourquoi maintenant ? Qu'est-ce que cela impliquait ? Est-ce qu'il s'était passé quelque chose qu'il ignorait ? Possible, si bien qu'il déglutit doucement tandis que le professeur enchainait

- Il s’est passé beaucoup de choses et très rapidement. Gregory a été retrouvé mort et pour le moment, je ne connais que Naveen et toi qui ont échappé à l’étrange épidémie d’amnésie.

Est-ce qu'il se rendait compte de l'information primordiale qu'il venait de donner là ? Il se souvenait de tout et il n'était pas le seul. Donc, est-ce qu'il n'y avait vraiment que eux trois qui se souvenaient et pourquoi ? Probablement que d'autres simulaient, par ce que c'était plus simple comme ça. Il était intrigué par cela, et surtout que l'autre lui sorte ça comme ça. Il avait froncé les sourcils avant de se passer une main dans les cheveux. Bordel, on est censé répondre quoi à ça ? Par ce que a vérité c'était "je m'en fouts, casse-toi".

 « Et alors ?»

Une façon beaucoup plus polie de dire la même chose. Par ce que ça ne lui disait pas toujours ce qu'il foutait là, pourquoi est-ce qu'il lui causait... Instinctivement, il passa sa main dans le poil de la chienne, qui elle n'avait pas demandé à avoir une querelle quelconque entre les deux.

- Tout ce que je veux, c’est savoir si tu es bien en sécurité et si tu prends soin de toi.
 « Pour que tu puisses donner l'information à quelqu'un ? Si tu t'en étais soucié, c'était avant qu'il fallait agir.»

Lorsqu'il était embourbé jusqu'au cou dans la merde des Inquisiteurs, lorsque Ruben préférait lui mentir, trahir sa confiance et compagnie plutôt que de vraiment l'aider. En tout cas, c'est comme ça qu'il le vivait... et d'autant plus depuis qu'il y avait William dans le tableau. Il déglutit difficilement, essayant de calmer toutes les idées, les peurs, angoisses, les déceptions  et la haine qui lui traversaient l'esprit.

- Tu as des raisons très justifiées de vouloir me pousser sous le prochain bus, alors si jamais tu veux que je parte, je m’en irais.
 « Comment est-ce que tu as pu faire ça à William ? Comment est-ce que tu as pu toucher à un seul de ses cheveux et lui faire vivre ça et après venir le bouche en cœur me demander comment je vais ?»

La colère sonnait dans sa voix, cognait dans ses tempes. Il avait fait du mal à sa famille, et ça, il ne pouvait probablement pas lui pardonner. Du moins, pas avec ce genre de de discours qui était juste risible. Est-ce qu'il était injuste ? Peut-être un peu, pas vraiment. Ruben avait merdé dans les grandeurs. Mais il y avait là-dessous également le fait qu'il avait mal au cœur de savoir quel genre de personne est-ce qu'il pouvait être réellement : quel menteur, quel traître, quel fourbe, dont on ne pouvait pas se fier à la moindre parole.

 « Je te faisais confiance.»

BIP. Faux. Pas vraiment, il ne faisait que réellement confiance qu'en quelques personnes, mais disons qu'il avait quand même partiellement confiance en l'homme qui se tenait face à elle, suffisamment pour lui sortir là comme ça.

 « Qu'est-ce que tu veux vraiment savoir.»

Le cœur battant, la peur au ventre de ce qu'il allait pouvoir répondre, du fait que ce soit un guet-apens, mais il ne pouvait pas passer outre ce qui s'était passé avec William, il ne pouvait pas oublier qu'il avait provoqué cette rencontre pour d'obscures raisons.
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Timothy Turner
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Timothy Turner
Mer 9 Fév 2022 - 23:34
Le jeune homme refusa sa main tendue pour marquer qu’il n’était pas le bienvenue. Ruben s’attendait clairement à ne pas être accueilli à bras ouverts, mais il n’avait pas anticipé que ça lui pinçait le coeur. Jazz, sentant la tension monter auprès de Timothy, alla coller son museau contre lui pour demander des caresses. Ruben lui demanda s’il allait bien. Encore une fois, une question sincère. Mais qui pouvait être interprétée.

- On s'est vus en cours, il y a quelques jours.


Façon de lui écarter la réponse et sa présence au passage. Mais il s’y attendait. Ce serait exactement ce qu’il aurait répondu si jamais il aurait voulu écarter quelqu’un tout en lui faisant comprendre que sa présence n’était pas bienvenue. Il soupira et nia de la tête.

- T’imposer de me voir à la fac ça aurait été te laisser aucune chance de me rembarrer vu que je suis ton prof.


Quelle noblesse de ta part, ironisa t’il intérieurement. À coup sûr cela sonnait faux pour son élève, même si c’était sincère, il se dit que ça sonnait maladroit. C’était son problème, il était rarement méchant mais parfois n’arrivait pas à savoir de quelle manière dire les choses. Il voulait juste lui transmettre qu’il s’inquiétait pour lui, qu’il aimerait le savoir en sécurité. Il savait qu’il avait merdé. Mais il avait eu plusieurs mois pour se faire des scénarios dans sa tête : et s’il avait agi plutôt comme ça ? Et s’il avait plutôt choisi cette solution ? Il en venait à la même conclusion : il aurait pris le même chemin. Ce n’était peut-être pas le meilleur. Il avait empaqueté des regrets sur la route, et était avachi par le poids de la culpabilité. Il aimerait le dire à Timothy, pouvoir ouvrir son coeur, lui expliquer ses choix. Peut-être pour se libérer de son fardeau, peut-être pour se dire que tout ça n’était pas pour rien. Parce qu’il aurait pu céder et se servir de lui. Il aurait pu lui faire faire bien pire que de ramener des journaux sans même qu’il en ai conscience. Il aurait pu le mettre sur la piste de son propre cousin sans qu’il ne le sache. Mais il ne s’agissait que d’un gamin paumé qu’on lui avait collé dans les pattes. Alors il avait tenté de le protéger du pire. Il s’était interposé entre lui et les Inquisiteurs. La difficulté avait été alors de ne pas se compromettre lui-même.

Il encaissait les reproches du jeune homme sans broncher. Il voulait lui dire que non, il ne vivait pas bien d’avoir enfermé un gamin durant un mois. Cependant, il ne pouvait pas défaire ce qui avait été fait. Surtout, il ne savait pas comment introduire tout ça.

- Je te faisais confiance.
- Ça n’a jamais été vraiment le cas, rétorqua-t’il dans un soupir. Ou peut-être Timothy parlait-il du peu de confiance qu’il pouvait accorder à un inconnu ?

- Qu'est-ce que tu veux vraiment savoir ?

Il combattit son envie de pondre une blague nulle comme «Est-ce que les zèbres sont rayés noir sur blanc ou blanc sur noir ?» ou alors «Est-ce qu’un lièvre peut poser un lapin ?». C’était sa façon d’esquiver son stress. Mais il eut la sagesse de se raviser car la situation ne s’y prêtait pas du tout.

- Il n’y a rien Timothy, rien de plus. Je suis plus rien maintenant. Je ne suis plus ton supérieur, je ne suis même plus ton prof désormais que tu as validé ton année. Tu ne me dois rien, que dalle, nada.

Il haussa les épaules. Et de toutes façons, s’il voulait savoir quelque chose, il finirait par trouver l’information. Ça lui prendrait du temps, mais il finirait par savoir. Tout se sait, c’est quelque chose qu’il avait appris en tant que général informateur.
]
- En revanche il y a des choses dont je peux parler désormais. Dont ce qui s’est passé avec William. Si tu penses que je me lève tous les matins avec insouciance, tu te trompes.

Il inspira.

- Peut-être que c’est plutôt toi qui veux savoir certaines choses. Mais je ne veux pas t’importuner si ce n’est pas le bon moment. Comme je l’ai te dit, tu es libre de m'exorciser vers ma grotte.

Il se rendit compte que c’était la seule chose qu’il souhaitait lui dire. Il était ouvert à la conversation. Cependant, il ne souhaitait pas l’y obliger. Timothy pouvait prendre le temps de réfléchir. Il pouvait décider de ne plus le revoir. Il était libre de ses choix et il les accepterait.
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Ruben H. Shadwell
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Ruben H. Shadwell
Jeu 10 Fév 2022 - 19:01
Tenir bon. Surtout tenir bon. Ne pas fuir. Écouter, et surtout essayer de répondre correctement de la façon la plus intelligente qu'il avait à sa disposition.. C'est à dire vu la situation pas beaucoup. Ses sentiments pour le professeurs s’affrontaient avec la colère et la rancune qu'il avait à son égard et il était encore plus perdu.  Mais surtout, il était inquiet : pourquoi est-ce que l'homme  voulait tant lui parler pour lui tendre ce piège. Il nota qu'il connaissait ses habitudes et qu'il serait bon de les changer encore plus. Pourtant, il avait fait attention à ces détails, un maximum, mais il est vrai que pendant ces mois ils avaient parlé tous les deux, alors c'était beaucoup plus difficile de passer inaperçu.

 « T’imposer de me voir à la fac ça aurait été te laisser aucune chance de me rembarrer vu que je suis ton prof. »

Ou éviter de le rendre hystérique et risquer d'avoir des ennuis s'il lui provoquait une crise d'angoisse ? Possible aussi. Il voulait bien lui laisser le bénéfice du doute, mais d'un autre côté c'était la moindre des choses après tout ce qui s'était passé de lui foutre la paix à la FAC. Par ce que c'était simple de dire ça après tout ce qui s'était passé. Simple de lui foutre la paix après tous ces mensonges, le temps de le laisser décolérer un peu. Est-ce qu'il espérait qu'il allait recevoir une médaille pour ça ? Peut-être était-il injuste, à ce moment-là, mais il y avait eu cette trahison ultime – celle avec William- et il ne pouvait décemment plus simplement le croire la bouche en cœur.

- Ça n’a jamais été vraiment le cas.

Pas la confiance qu'il a avec Sovahnn, William ou même Lewis, par ce que ce n'était pas possible. Mais d'une certaine, il lui confiance. Assez pour avoir des sentiments pour lui. Assez pour lui obéir autant qu'il le pouvait. Assez pour se confier sur certaines choses. Assez.
Le pire dans tout cela, c'est de savoir qu'il avait eu accès aux SMS de William – par ce que comment est-ce qu'il pouvait en être autrement- et qu'il en avait encore plus profité avec ses yeux doux, sa manière de parler pour qu'il accepte de faire ce qu'il voulait pour les missions. Et il était en colère, il bouillait intérieurement et pourtant une partie de sa cervelle continuait à l'aimer ce connard... sans qu'il n'arrive à rien y faire, sans qu'il sache se dépêtrer de la situation.

 « Tu sais pertinemment à quel point je pouvais te faire confiance.» souffla-t-il, amer.

Tenir. Ne pas créer. Ne pas lui donner raison. Avancer. Ne pas s'écrouler. Il pouvait lui tenir tête, un minimum. Il le devait, même. Alors, il avait posé une autre question, plus « simple », lui signifiant qu'il voulait la vérité et pas cet essai minable.

- Il n’y a rien Timothy, rien de plus. Je suis plus rien maintenant. Je ne suis plus ton supérieur, je ne suis même plus ton prof désormais que tu as validé ton année. Tu ne me dois rien, que dalle, nada. Et tu sais très bien à quel point c'est faux, par ce qu'il y a certaines choses que l'on ne pas changer et ce qui s'est passé lui donnait toujours un certain pouvoir. Qui lui disait qu'un nouveau groupe n'était pas en train de se monter et qu'il allait essayer, non pas de le recruter, mais de le couillonner. Facile de dire qu'il ne lui devait rien... mais ce n'était que des mots, la réalité les relierait toujours.

- En revanche il y a des choses dont je peux parler désormais. Dont ce qui s’est passé avec William. Si tu penses que je me lève tous les matins avec insouciance, tu te trompes.Peut-être que c’est plutôt toi qui veux savoir certaines choses. Mais je ne veux pas t’importuner si ce n’est pas le bon moment. Comme je l’ai te dit, tu es libre de m'exorciser vers ma grotte.

Et il eut, ce rire amer sortit d'on ne sait où. Il secoua la tête ne sachant même plus quelle émotion est-ce qu'il ressentait à présent : du dégoût ? De la perplexité ? De l'incompréhension ? L'impression qu'il se foutait totalement d sa gueule tellement sa phrase était facile et malhonnête ?

 « Et tu veux des applaudissements par ce que tu as des remords ? Encore heureux que tu en as. Mais Ruben, je me rappelle parfaitement ce qui s'est passé pendant la dernière réunion et tes paroles. Il n'y a qu'une personne, une seule qui a un tant soit et qui semblait vraiment que les choses/manières de faire changent et spoiler. C'est pas toi. Tu regrettes, mais tu recommencerais certaines choses sans hésiter. Tu n'as même pas su t'imposer correctement. Tu n'as pris aucun risque, comme d'habitude, Maeve a même dit quelque chose du genre « si tu n'avais pas aussi peur pour ta peau ». Voilà ce que tu es.»

De la déception. Voilà, ce qui le mordait tant. Par ce qu'il aurait voulu que ce soit Ruben qui sorte les mêmes choses que Naveen, et non pas qu'il approuve certaines choses de son meilleur ami tout en faisant comprendre que la magie c'mal. Et même si certains propos d'Evans lui avaient paru... ridiculement facile comme il l'annonçait, au moins lui, il avait pris des risques.
Et il avait envie de s'étouffer avec cette information, pourquoi est-ce que tu n'avais pas été capable de faire ça aussi Ruben ? Pourquoi est-ce que ces paroles, qui semblaient sincères, étaient justes fades et manquaient cruellement d'arguments ? « je me lève pas avec plein d’insouciance », c'était ça son excuse.

 « Pourquoi lui ? Tu as touché à l'une des personnes qui compte le plus pour moi. Tu.. Vous avez fait exactement la même chose que les Supérieurs.» Mais il y avait un autre pourquoi bien plus prenant, bien plus vrillant qui lui sciait les tripes.  « Pourquoi est-ce que tu as continué de me mentir, de jouer avec moi alors que tu avais lu ses textos. Ne me dis pas non, vous n'auriez pas laissé une source d'informations aussi précieuse. Et on sait tous les deux ce qu'il y avait dedans.»

Pourquoi? Pourquoi ? Pourquoi bordel est-ce que tu es le roi des connards ?
Mais, s'il pensait à lui quelque part au fond, il  voulait s'assurer qu'ils n'avaient plus trop de renseignements sur Enzo ou même Sovahnn. Surtout sur cette dernière d'ailleurs...  Ryans saurait se défendre et vivait loin d'ici. Et son amie d'enfance, il avait juste envie de la protéger, quoiqu'il en coûte. Il voulait tous les protéger.

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Timothy Turner
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Timothy Turner
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Timothy Turner
Mar 5 Avr 2022 - 23:45
La situation était tendue, mais il s’était déjà préparé à ça. Timothy était méfiant. Enfin méfiant était un euphémisme pour dire que sa confiance était presque inaccessible. Même si lu-même n’était pas vraiment mieux dans le sens où il ne s’étalait pas sur son ressenti. Peut-être parce qu’on lui avait toujours appris à ne montrer que le meilleur de sa personne. Il avait été un enfant pauvre, ayant sacrément pris des gènes de sa mère. C’était déjà trop pour certains qui le regardaient de haut. Mais il était brillant, bien qu’ayant son petit côté original. Pour faire bonne figure, il avait dû toujours montrer ce qui était le plus plaisant pour les gens. Il était aussi l’ainé et avait toujours protégé ses soeurs des merdes de la vie. Il avait dû être fort, toujours, tout le temps. Alors ses traumas, sa vulnérabilité étaient toujours compliqués à libérer. D’autant plus devant une personne avec laquelle il se posait en protecteur. Avec du recul, il avait réagit avec Timothy comme il l’avait fait avec Violet ou Esmeralada. Il fallait tenir l’illusion que tout allait bien. Qu’il pouvait tout porter. Que lui-même n’avait jamais peur.

La chienne sentait la nervosité de Timothy et revenait vers lui en couinant pour demander des caresses. Les chiens avaient cette capacité impressionnante de se souvenir de tous ceux qui s’étaient bien occupés d’eux. Bien sûr, personne ne battrait son maître dans son coeur, mais elle n’oublieraient jamais les heures passées avec son dog-sitter préféré. Timothy aimait plus les animaux que les humains, et les animaux sentaient toujours quand on leur voulait du bien.

- Tu sais pertinemment à quel point je pouvais te faire confiance.
- Non. Je voyais ça comme un début au mieux. Genre tu m’appréciais un peu plus que la moyenne.

Après il s’était basé sur des critères «normaux». Et le jeune homme ne rentrait pas dans les cases. Il finit par évidemment lancer le sujet William, tout en essayant le plus possible de ne pas lui imposer la conversation. Il était libre de partir s’il le souhaitait, il insistait d’ailleurs sur ce point. Au lieu de s’enfuir, des mois de bon-dits finirent par sortir. Même si c’était jamais agréable de s’en prendre plein la tronche, il préférait que Timothy le confronte. On avançait mieux ainsi. Il avait déjà beaucoup de choses à répondre. Oui, le plus jeune avait raison. Il ne changerait pas sa manière de faire, car il faudrait pour cela qu’il soit une tout autre personne. En effet, il lui avait menti, ou plus exactement, lui avait menti par dissimulation. Mais il avait ses raisons. Il avait jugé qu’il n’avait aucune garantie que Timothy ne se mette pas plus en danger qu’il ne l’était. Il n’avait aussi aucune garantie qu’il ne finisse pas par lui mettre un couteau dans le dos. Il avait quelques problèmes de confiance à cause d’Aurea, et il n’avait pas ressenti un lien de confiance suffisant. Une partie de lui aussi avait été convaincue un moment que William n’était qu’un sacrifice pour le bien général. Jusqu’au moment où il s’est retrouvé face à lui, où le numéro dans la liste avait pris visage humain.
Il chercha dans son esprit ce que Timothy voulait dire pas «on sait tout les deux ce qu’il y a dedans». Puis il lui revient l’histoire du crush sur son prof. Hum. Il n’avait pas envie de parler de ça. Il ne voulait pas savoir sur lequel de ses collègues (sûrement un doctorant qui faisait les TD) il avait jeté son dévolu. Et il écartait la tronche moqueuse de Naveen qui avait évoqué une possibilité qui le gênait beaucoup trop. Il reprit une fois que Timothy eut terminé de lâcher du leste. Il fit attention à rester discret. Il ne valait mieux pas que les oreilles trainent.

- Ses amis peuvent dormir sur leurs deux oreilles maintenant. Le pire que je peux leur faire vu leurs compétences c’est de leur raconter mes meilleures blagues. Au pire, ils mourront de consternation.


Il reprenait les mauvaises habitudes. Les mauvaises plaisanteries quand il était stressé. Quand il y repensait, il trouvait cela amusant que Maxence fasse de même. Ils ne partageaient pas le même sang, mais ils venaient bien de la même famille.

-  Ça n’avait rien de personnel. C’est sa propre indiscrétion qui a attiré l’attention sur lui. Puis il avait des compétences intéressantes... Mais on a pas assez fouillé sur sa famille éloignée. On aurait su, on aurait laissé tombé.

La faute à pas de bol. À la sienne un peu, en tant qu’ancien chef des informateurs de ne pas avoir cherché des proches en dehors des US. C’était d’autant plus con que sa tante avait suivi un américain pour se marier avec. Même s’il était trop tard pour se morfondre des ses erreurs, quelle avait été la probabilité que sur toutes les familles sorcières, ce soit celle d’un membre des Inquisiteurs ? Il n’avait pas apprécié l’ironie de la situation et ne l’aimait toujours pas.

- Je suis désolé d’avoir menti, mais... Qu’est-ce que tu aurais fait si je te l’avais dit ?

La question n’était pas uniquement réthorique. Il voulait savoir si jamais son flair avait été juste au sujet de son élève. Toujours en surveillant l’extérieur par simple prudence, il continua :

- Parce que pour moi, tu aurais tout mis en oeuvre pour le sortir de là, et tu aurais fini par t’attirer des problèmes. Pas parce que tu es idiot ou irréfléchi, au contraire, mais tu n’avais pas les bonnes cartes en main. Ils t’avaient encore plus à l’oeil en apprenant votre lien de parenté. Au moindre geste trop suspect, ils te l’auraient fait payé. Et je te promets que les menaces, ils les mettaient à exécution.

Il avait toujours le souvenir de ce qui était arrivé à Lex... Il avait l’impression de parler d’une secte, mais avec du recul, la comparaison se tenait complètement.

- La seule chose que je pouvais faire pour toi, c’était de t’éviter les ennuis en leur faisait miroiter que tu travaillais bien malgré tout. Je te collais le moins de... travail possible. Et de me porter garant que tu n’irais pas faire de conneries. À partir de là, je pouvais moins me mouiller. Ils ont compris que je t’aimais bien. Si je jouais trop au con...  C’est toi qui prenait. Et ça... Ça... Je ne pouvais pas me permettre qu’il t’arrive quelque chose...


L’émotion, pourtant contenue, transparaissait dans sa voix. Parce qu’il se mettait à la place de sa mère. Il n’y avait rien de pire pour un parent que quelqu’un qui frappe à la porte et vous annonce : «j’ai une mauvaise nouvelle à propos de votre enfant ». Il ne voulait pas être cette personne. Il ne voulait pas être celui qui sonnait à la porte, en train de se dire «j’aurais pu faire quelque chose». Ne plus voir ses enfants laissait un trou béant dans son coeur. Il voyait très bien à quel point le décès d’Abby avait dévoré Naveen. Il ne souhaitait ça à personne.
Et oui, il appréciait sincèrement Timothy. C’était la vérité, mais Timothy n’avait pas la capacité de le croire. Ruben voyait en lui un jeune homme brillant capable de faire de belles choses. Une belle personne aussi qui avait plus de résilience qu’il ne le pensait. Il avait également de la clairvoyance, celle qu’il n’avait pas eu. C’était un môme, certes, mais un môme diablement attachant. Un môme qu’il devrait sacrément remercier mais il ne savait pas comment s’y prendre. La conversation ne semblait pas s’y prêter, alors que c’était la chose qu’il aurait aimé le plus lui dire : «Merci Timothy de m’avoir mis un coup de pied au cul quand j’en avais eu besoin histoire de ne pas devenir un monstre».

- Et inversement. Tu faisais de la merde, c’est moi qui prenait, et je pense qu’ils auraient été... créatifs.

Il avait déjà pensé aux trente milles façons avec lesquelles ils pourraient le faire plier ou se venger. Il avait déjà eu quelques nuits courtes où son cerveau s’amusait à les classer de la plus probable à la moins probable. Puis celui-ci aimait bien lui rappeler tout ce qu’il avait fait de très contestable moralement. La culpabilité et l’anxiété étaient plus efficaces que le café pour vous tenir éveillé.

- Après soyons honnêtes. J’ai déjà frôlé la mort quand j’avais à peu près ton âge. Depuis j’apprécie le fait d’être en vie. Donc j’ai tendance à considérer la préservation de mon existence comme une priorité quitte à ce qu’on me traite de lâche. Je serais un lâche, mais un lâche qui aura une utilité sur le plus long terme car en vie.

Et il ajouterait bien que ce que disait Maeve à son sujet, il s’en brossait la cuisse avec une empanada. Enfin, tant que ça ne réduisait pas son influence. Il reconnaissait qu’il n’aimait ni jouer quand il n’était pas à peu près sûr de gagner, ni qu’on lui bouffe l’herbe de son terrain. Il avait l’esprit de compétition. Mais dans le style vieux serpent.

- Je ne cherche ni médaille, ni applaudissements, ni reconnaissance. J’ai jamais cherché à être un héros, j’ai fait ce que j’ai jugé être.le mieux. C’est pas réussi, je me suis planté même. L’héroïsme, je vais laisser ça à Naveen, il est plus beau que moi, il a un sourire digne d’une pub de dentifrice et une tête à lui donner le bon Dieu sans confession. Il a la tronche de l’emploi.


Des fois, son instinct avait eu diablement raison. Surtout, il s'était retrouvé plutôt seul, bloqué dans son rôle de cadre dans une organisation où partir aurait été pire que rester. il a fait des erreurs, surtout de jugement. Il avait été juste... profondément humain. Genre humain, dans le sens à la fois aussi con et brillant que les autres de son espèce.
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Ruben H. Shadwell
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Ruben H. Shadwell
Sam 9 Avr 2022 - 18:27
Oh, qu'il se sentait tendu et perdu face à Shadwell. Qu'il ne savait pas que dire ou que faire. Que la peur et la colère s'entremêlaient furieusement, ainsi que les sentiments qu'il pouvait avoir pour lui. Gamin perdu dans tout cela... et qui pourtant devait agir, réagir, dire quelque chose, faire quelque chose, c'était peut-être une occasion unique. Mais en même temps il ne devait pas oublier qu'il ne savait pas où en était Ruben, il ne devait pas oublier que l'ex Général pouvait être également dangereux et redoutable. Et surtout que c'était un menteur, un lâche. Il avait donc essayé de formuler les choses du mieux qu'il le pouvait avec les moyens du bord, avec son stress qui ne faisait qu'augmenter et qui parasitait pas mal le reste.

- Non. Je voyais ça comme un début au mieux. Genre tu m’appréciais un peu plus que la moyenne.

Sauf que s'il avait été un peu plus l'observateur l'homme, il aurait vu qu'il ne faisait pas confiance aux gens, ou très difficilement... Donc faire beaucoup plus que la moyenne c'était comme faire confiance presque totalement. Aveugle ? Stupide ? Ou bien est-ce que c'était plus simple de se trouver des excuses de la sorte ? Est-ce qu'il pensait qu'il serait un peu plus pardonnable par ce qu'il avait répondu non ? Peut-être que pour une fois, il était juste sincère... mais vu tous les beaux mots que Ruben pouvait débiter à la seconde c'était difficile d'en être certain. Il n'y avait même probablement aucun moyen de le savoir, d'en être certain. D'un côté, il aurait juste voulu que Shadwell se soit voilé la face, ça montrerait qu'il était « moins pire » qu'on pouvait le penser... mais c'était trop difficile à dire. Alors, il avait continué ce qu'il avait à dire....

- Ses amis peuvent dormir sur leurs deux oreilles maintenant. Le pire que je peux leur faire vu leurs compétences c’est de leur raconter mes meilleures blagues. Au pire, ils mourront de consternation.

Sérieusement ? Est-ce qu'il était vraiment en train de plaisanter sur le sujet avec des blagues même pas drôles ? Est-ce qu'il se rendait compte de ce que ce qu'il disait ? Est-ce qu'il était aussi stupide que ça, pour croire que maintenant « ils allaient pouvoir dormir sur leurs deux oreilles »... comme si c'était aussi simple. Comment est-ce que l'on pouvait être si diplômé et sans aucune empathie de la sorte ? Est-ce qu'il réfléchissait à un moment avant de parler ? Probablement que non, sinon des conneries pareilles, il ne les débiterait pas. Encore une fois Shadwell oubliait qu'on ne pouvait pas plaisanter sur tout et qu'il était enfin temps de rester sérieux ! Et puis d'ailleurs.... s'il faisait parti d'un nouveau groupe ou que les Inquisiteurs s'étaient reformés il n'allait pas le crier sur tous les toits. Invalidation totale de ce qui était dit là ! Et le pire c'est qu'il continuait à s'enfoncer « blablabla c'est pas personnel il avait qu'à être plus discret »... « blablabla si on avait su on aurait enlevé quelqu'un d'autre ».. ce n'était pas ce qu'il disait exactement, mais ça revenait à ça, ils auraient laissé tomber William pour en prendre un autre forcément ! A quel moment est-ce qu'il pouvait continuer à penser comme ça ? Quel genre de monstre est-ce qu'il était ? Dégoût le plus total. Et la colère continuait de monter chez Turner, et pas qu'un peu. Inspirer. Expirer.

 « Oui bien sûr. Les traumatismes c'est connu, ça part d'un claquement de doigts.» le railla-t-il.  « Ravi de savoir que tu aurais préféré faire un autre choix de personne que mon cousin. Whoaw. Quel ange tu fais.»

La colère le faisait vriller. Le gamin timide disparaissait pour l'instant pour laisser apparaître celui qui voulait protéger son cousin. Celui qui était en colère contre ces injustices. Et il avait devant lui, quelqu'un qui le décevait de plus en plus dans ses réponses, qui n'avait pas l'air de se remettre en questions, qui utilisait des termes qui ne fallait pas, qui remettait la faute sur les autres. C'est toi le connard, Ruben, pas William. C'est toi qui l'a traumatisé, connard. Et ça, il ne pouvait pas lui pardonner. Pour son cousin, il aurait été prêt à mordre.

 « Bien sûr, tu es d'une si grandeur d'âme que tu as voulu me préserver... ou attends... vous préserver plutôt non ? Par ce que oui, j'aurais tout mis en œuvre pour le sauver... sauf que vous ne m'auriez peut-être pas pu m'avoir et on le sait tous les deux que j'aurais pu me planquer ailleurs. Que j'aurais pu trouver des contacts. Alors ne me fais pas croire que c'est QUE pour moi. Toi et tes amis vous avez menacé ma famille, mes amis pour que je me tienne sage. Et j'en ai rien à foutre de ce qui aurait pu m'arriver. C'est de mon cousin dont il s'agit, de ma famille. Si l'aider c'était faire pénitence de ma foutue appartenance à ce groupe ça aurait été avec le plus grand plaisir.» Il inspira un bon coup avant de continuer.  «Arrête de te trouver des excuses, tu me l'as dis tu avais peur. Ru as agis juste comme un couard, alors ne dis pas que c'est juste pour me protéger. Ca l'était, peut-être en parti, mais c'est surtout ton cul, ton égo, ton égoïsme et ta petite vie que tu cherchais à protéger. Aie au moins la décence de l'avouer.»

Désolé, Ruben, mais tu l'avais trop eu avec ce genre de mots, c'était beaucoup trop simple de dire des choses comme ça... alors qu'il faisait parti des gens les plus égocentriques qu'il connaissait. Ce que le plus âgé n'avait heureusement pas tardé à reconnaître en quelque sorte... mais ça venait beaucoup trop tard, comme pour faire passer la pilule. Toi d'abord, moi après par ce que j'aime la vie. William aussi, aimait sa vie. Et il déglutit avec difficulté essayant de se calmer autant qu'il le pouvait mais ce n'était pas simple. Ruben le mettait dans un tel état de nerf qu'il n'était plus lui-même, qu'il n'avait plus de contrôle, comme s'il partait en live complet, comme s'il était plus proche de l'hystérie qu'autre chose. Aux oreilles de Timothy, tout cela sonnait comme de faux mots, aucune excuse réelle sur ce qu'il avait fait. Aucun remord. Juste essayer de passer pour un « gentil » protecteur. Hypocrite.

- Je ne cherche ni médaille, ni applaudissements, ni reconnaissance. J’ai jamais cherché à être un héros, j’ai fait ce que j’ai jugé être.le mieux. C’est pas réussi, je me suis planté même. L’héroïsme, je vais laisser ça à Naveen, il est plus beau que moi, il a un sourire digne d’une pub de dentifrice et une tête à lui donner le bon Dieu sans confession. Il a la tronche de l’emploi.

Donc tu confirmes que tu es un connard qui préfère survivre, continuer à enlever des gosses par ce que la magie c'est mal.. que tu ne veux pas de distinction, que tu n'as aucun courage... Bon au moins, il avait quand même le mérite de dire que ce n'était pas réussi... mais … mais non, ça ne suffisait pas, par ce que ça sous-entendu qu'il trouvait le reste « juste », et ça, ça lui donnait juste envie de vomir. Facile de donner le beau rôle à Naveen par ce que machin-truc chose héroïsme. Facile de vanter le meilleur ami lorsqu'on ne se met pas en danger par ce qu'on a pas les couilles de le faire.

 « Donc si ça avait continué, comme tu es trop lâche pour trop te mettre en danger, que tu avais trop peur, tu aurais continué à faire du mal à des innocents. Pour te préserver. C'est certain, tu n'es pas un héro. Tu es juste une fraude. Une des plus énorme fraude que j'ai jamais rencontré. Tu es beaucoup de choses, mais certainement pas quelqu'un de bien. Même Maeve est meilleure que toi, par ce qu'au moins on savait à quoi s'attendre, elle était franche. Toi tu tournes autour du pot, tu mens, tu omets la vérité, tu tournes pour que ce soit en ta faveur. Pour bien te faire voir. Pour croire que tu n'es pas si affreux que cela, que tu as raison. Peu de personnes sont réels des héros, mais dire les choses, s'opposer comme l'a fait Naveen, c'est pas être un héros. C'est simplement s'assumer.»

Il inspira, essayant de calmer les tremblements de rage qui l'avaient pris.
Il pensait à Sovahnn, au danger qu'il l'avait fait courir.
Il pensait à Enzo et au fait qu'il avait souffert.
Il pensait surtout à William, à ce qu'il avait vécu.
Alors non Ruben. Ces paroles là ne passaient pas. Pas quand on touche aux gens qu'il aime le plus au monde.
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Timothy Turner
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Timothy Turner
Ven 22 Juil 2022 - 19:25
En effet, c’était sa vie qu’il cherchait à protéger. Mais parce que sinon, il ne verrait plus jamais ses enfants. Et pas de manière hypothétique, de manière certaine. Est-ce que Aurea pouvait vraiment assumer cela toute seule ? Est-ce que le gouvernement sorcier finirait par lui tomber dessus parce qu’elle avait épousé un moldu ? Combien de temps les petits stratagèmes de son ex-femme allaient fonctionner ? Et qui protégerait ses soeurs ? Qui serait là pour aider Maxence ? Qui donnerait de temps en temps de l’argent à ses parents pour qu’ils puissent avoir une fin de mois plus confortable ? Couard, peut-être. Il avait simplement d’autres priorités, aussi égoïstes soient-elles. Ou alors il s’était laissé dévorer par les milles possibilités dramatiques qui fleurissaient dans son esprit. Et si... Et si tout se passait mal, de manière affreuse, de cent façons différentes ? Alors que pouvait-il faire pour les éviter ? Qui agirait s’il n’était pas là ? A force de créer des scénarios et leur trouver des solutions en cas de problèmes, on avançait pas. On restait paralysé. Et les choses coulaient sans qu’on ne fasse rien.

La voix qui lui soufflait que peut-être, c’était mieux ainsi. Il serait plus raisonnable de le laisser penser qu’il n’était qu’une sombre merde. Il serait libre de tout lien avec les Inquisiteurs, il pourrait faire sa vie sans eux, sans rien qui lui rappelle cette période, ses erreurs, ses missions. De toutes façons, ils n’avaient pas de lien. Ou juste un début très fragile, tellement fragile qu’il a été brisé très vite. Il avait l’impression d’un décalage entre ce qu’il pensait avoir représenté pour lui - une figure paternelle, une figure protectrice, de grand-frère peut-être - et ce qui devait être la vérité. A force qu’on lui impose de s’occuper des plus jeunes que lui, de lui inculquer qu’il en était responsable, il se sentait obligé de prendre Timothy sous son aile. Et ce rejet, il ne pouvait pas s’empêcher de le projeter sur ses propres enfants. Il avait l’impression de vivre une nouvelle fois le déchirement de ne plus les voir. Sauf que le gosse en question était déjà bien grand, mais passons.

Et il y avait sa putain de fierté au milieu. Il n’était pas un ange, mais pas le Diable en personne non plus. Il se sentait anxieux, terrifié à l’idée que quelqu’un lui tournerait encore le dos. Il avait vraiment essayé de l’aider, de manière sincère. Mais il n’arrivait pas à communiquer avec lui, parce qu’il semblerait qu’il n’en ait pas la capacité.
Il s’efforçait de garder son calme, car sa maigre patience commençait à atteindre son maximum. Ce n’était pas la faute de Timothy, ni de ses propos. Son cerveau s’amusait à jouer au basket avec l’amas d’émotions contradictoires qu’il n’arrivait pas à démêler. Il savait qu’il risquait de déraper ou d’exploser. Comme avec Aurea. Alors la seule défense qu’il avait, c’était de mettre de tout mettre de côté, de rien laisser paraître au risque de sembler indifférent. On méprenait son self-control pour de la nonchalance, mais il ne pouvait pas blâmer les gens de ne pas avoir un «Shadwell : mode d’emploi» dans la poche. Si cette façon de fonctionner lui permettait de réfléchir au clair, socialement elle rendait les choses très compliquées. Alors il s’enfonçait de plus en plus, sans s’en rendre compte.

 « Oui bien sûr. Les traumatismes c'est connu, ça part d'un claquement de doigts. Ravi de savoir que tu aurais préféré faire un autre choix de personne que mon cousin. Whoaw. Quel ange tu fais.»


Touché, en plein dans le mille. C’est bien le genre de décision où sur le coup vous ne voyez pas les véritables conséquences mais une fois la connerie faite, elles vous reviennent dans la gueule. Comme il l’avait dit à William, il aurait préféré que ce soit un supérieur, un connard ou une garce qui l’aurait bien mérité. Cependant même cet argument ne satisferait pas Timothy. Il n’avait aucune once de vengeance en lui, juste l’envie de protéger les autres d’un destin aussi tragique que le sien. C’était une preuve de force. Lui-même ne l’avait pas. Il avait toujours en lui une rancune face aux injustices que causaient la magie. Il n’avait vu que le pire même s’il ne l’avait pas vécu directement. Au mieux, il se méfiait des sorciers.

Ruben était décontenancé. Qu’est-ce qu’il pouvait répondre à tout ce qu’il se prenait dans la tronche ? Il avait l’impression que quoi qu’il dise de plus, il s’enfoncerait. S’il essayait de s’expliquer, cela pourrait passer pour de la mauvaise foi ou une tentative d’apitoiement. Il avait ses raisons. Il savait que Timothy était psychorigide sur certains points moraux quand lui s’accommodait avec certaines zones grises tant que ça en valait la peine. Pourtant il avait espéré qu’il essaie un minimum de le comprendre.
Timothy avait raison en partie. Il n’avait pas fait les meilleurs choix, pourtant il ne voyait pas d’autres options. Il en devenait confus. Il ne savait pas quelle était la meilleure option. Conclure la conversation et lui foutre la paix ? Il ne reviendrait sûrement jamais vers lui, et laisser cette impression dégueulasse de lui-même le dérangeait sérieusement. Surtout, il voulait comprendre. De l’autre côté, continuer trop longtemps serait tirer sur la corde alors qu’il n’était pas du tout en position de le faire.
il avait déjà quelques arguments à lui rétorqué, comme le fait que Naveen était complètement au courant de l’opération autour de William et qu’il n’a rien dit non plus. Mais il aimait trop Naveen pour le pousser sous le bus. Par ailleurs, il avait l’impression qu’il existait un sacré décalage entre ce que Timothy attendait de lui, et ce qu’il était vraiment. Un fraude ? En quoi ? Oui, il lui avait caché des choses, mais peu étaient au courant de la capture de William. Ce n’était pas une information publique chez les Inquisiteurs. Au contraire, il lui en avait parfois plus dit sur ce qui se passait chez les Inquisiteurs que l’aurait dit quelqu’un d’autre. Oui, il aimait que les choses tournent en sa faveur, il faisait tout pour, mais qui aimerait volontairement faire tourner les choses au vinaigre ? Et assumer quoi ? Il avait suivi ses principes, comme les autres. Maeve était inflexible avec ses principes et ses objectifs, quand lui se posait des centaines de questions à chaque pas. Il n’était pas un téméraire comme Naveen qui fonçait d’un coup alimenté par l’adrénaline. Par contre il avait toujours eu cette volonté de protéger ceux qui étaient plus faibles, sur laquelle la vie avait roulé dessus d’une façon ou d’une autre. Peut-être qu’il s’y était mal pris, mais la volonté de protéger Timothy, de l’aider avait toujours été là. Il n’avait jamais menti quand il lui disait qu’il croyait en lui, que c’était quelqu’un qui avait les capacités d’aller loin, et qu’il était une bonne personne.
Ce qui lui faisait plus mal, c’était de mettre Maeve au dessus de lui. Une personne qui lui crachait dessus dès qu’elle en avait l’occasion et l’avait toujours rabaissé. En même temps ce ne serait pas étonnant que Timothy préfère croire les insultes que les compliments.

- Donc je suis une fraude, d’accord, tu as le droit de le percevoir comme ça. C’est vrai. Je n’ai pas été un homme bon moralement parlant
, soupira-t’il. Que pouvait-il faire à part accepter la vérité ? Celle qui tourmentait ses nuits avec ses regrets ?
 
- Je pensais que mes intentions étaient bonnes, que le sacrifice en valait la peine. Tous ceux qu’on a connu au sein de notre groupe voulaient rendre le monde meilleur pour ne pas voir se reproduire les horreurs qu’ils ont vues, entendues ou vécu. Nous étions en colère. Je suis toujours en colère. Mais ce n’est pas un bon sentiment à suivre, il aveugle. Mais personne parmi eux, voire moi-même, avons un sens moral aussi aiguisé et inflexible que le tien. Personne n’a ta volonté ou ta résilience.

Timothy voulait sauver tout le monde. Il ne mettrait pas sur la naïveté de la jeunesse, juste sur une conduite morale déjà très affirmée. Le problème est qu’il était impossible de sauver tout le monde et c’était une vérité très difficile à accepter. Le vécu de Naveen était le parfait exemple. Il essayait chaque jour de sauver des vies et certaines lui filaient entre les doigts. Comme on ne fait pas d’omelette sans casser des oeufs, on ne pouvait pas se défendre de la violence sans violence. La nature même de la violence est de s’approprier votre corps ou votre esprit pour vous plier à une volonté. Résister n’est jamais suffisant. Il faut répliquer pour faire plier l’autre.

- Le souci est que ma «petite vie» ne me concerne pas moi tout seul. J’ai aussi une famille qui dépend de mon existence, que ce soit pour des raisons financières ou de soutien. Je suis comme tout le monde, ce que je veux, c’est la protéger. C’est ce que je pensais faire, et je me suis planté.

Ses premières questions autour de sa propre mort étaient toujours : qu’adviendra-t’il d’Alice et d’Owen ? Est-ce que Aurea les a vraiment mis hors de danger ? Il savait très bien qu’il pouvait justifier ses actions en parlant de ses enfants, de cet amour inconditionnel et sacrificiel qui l’avait conduit aux portes de l’immoralité. Un sentiment purement égoïste, celui d’un homme veuf de sa paternité, d’un homme qui cherchait la chair de sa chair pour s’assurer qu’elle ne manquait de rien. Les Inquisiteurs lui permettaient d’avancer plus vite dans sa quête tout en cultivant son intérêt pour l’incompréhensible monde sorcier. C’était son réflexe quand il ne comprenait pas quelque chose ou si celle-ci l’inquiétait : l’étudier. Jusqu’à ce que ça devienne parfois une obsession malsaine. La magie était dans cette dernière catégorie.

- Au moins... Je peux te remercier d’une chose... Sans toi je pense que j’aurais totalement sombré, tiré par le fond par les autres Inquisiteurs.

Voilà, c’est bien Ruben. On a réussi à amorcer le début. Il hésitait. Il ne savait pas comment lui dire. Il avait peur de lui faire mal sans s’en apercevoir. Mais c’était la seule chose qu’il aimerait lui dire, sinon il le regretterait.

- Je suis une bille avec les émotions, donc je ne peux pas te dire exactement pourquoi...

Il regarda ses pieds, où s’était calée la chienne. Il n’était pas très à l’aise car il n’arrivait pas à sa voir si c’était le moment approprié ou pas. Il avait l’impression d’avoir acquis ses compétences sociales en regardant les autres mais en ne sachant jamais vraiment comment elles s’utilisaient. C’était comme jouer à un jeu de société mais en ayant compris que la moitié des règles. Il ne soutenait pas le regard de Timothy. De toutes façon, il n’y arriverait pas non plus.

- Mais ta présence m’a fait beaucoup de bien. Parce que ta droiture et ton intelligence te donnent le courage de te dresser contre l’injustice. Alors si tu te dis que tu n’as rien changé, c’est faux. C’est pour ça que quand je te dis que tu as des qualités, la seule chose que j’aimerais c’est que tu me crois un peu. Rien qu’un tout petit peu.


Après cela, il pourrait lui tourner le dos, le laisser tomber. Au moins il avait exprimé la seule chose qui lui importait.
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Ruben H. Shadwell
Lun 25 Juil 2022 - 21:59
Colère. Déception. Tout continuait à s’accumuler en lui et il avait l’impression de devenir une cocotte-minute prête à imploser. Et comme à chaque fois, plus Ruben parlait, plus il se sentait en colère, agressif et surtout qu’il était perplexe. Pourquoi ce type était si égoïste et ne pensait qu’à lui, pourquoi est-ce qu’il semblait toujours s’entendre parler ? - Pourquoi, est-ce que malgré tout, il le trouvait si attirant ?- Mais non, il devait juste écouter sa raison, celle qui était dans une fureur noire contre lui, contre ses propos, pour avoir osé toucher à William et sortir en plus une excuse si déplorable… qui équivalait à « bon si on avait su on aurait enlevé et séquestré quelqu’un d’autres que Will ». AAHAHAH !! Et il se pensait bon et gentil avec tout ça ? Mais quel con, quel enfoiré ! Les regrets, il les avait bouffés ou quoi ? Alors non, il ne comprenait pas et ne comprendrait probablement jamais les arguments de l’homme, quels qu’ils soient d’ailleurs. Pas quand on touchait les siens… pas quand on faisait une chose aussi horrible. Il avait un avis totalement biaisé sur la question de toute façon, mais il ne pouvait accepter que des innocents finissent dans des « prisons » comme il l’avait été. Ce n’était pas comme ça qu’on résoudrait le problème, pas en agissant comme les gens qui s’étaient mal comportés à la base. Normalement, un homme de son âge, avec son intelligence, sa soi-disant philosophie aurait dû s’en rendre compte. Il devait s’empêcher de grincer les dents. Il essayait donc, à sa manière, de lui faire comprendre sa vision des choses, de lui montrer qu’il n’était pas le Ruben angélique… seulement, il s’était un peu emporté. Beaucoup, même… mais on ne pouvait pas dire qu’il regrettait ses paroles. Ca lui avait fait beaucoup trop de bien de dire tout cela, il était toujours frustré, mais au moins il avait pu dire certaines choses à voix haute.

- Donc je suis une fraude, d’accord, tu as le droit de le percevoir comme ça. C’est vrai. Je n’ai pas été un homme bon moralement parlant.

Et c’était peu de le dire. Probablement qu’il éprouva une vague satisfaction de l’entendre le reconnaitre mais c’était loin d’être suffisant. Il se contenta donc de le regarder, sans un autre mot, préférant attendre la suite qui n’avait d’ailleurs pas tardé à arriver ; il haussa un sourcil perplexe lorsque le professeur expliqua qu’il pensait que ses intentions étaient bonnes et que ça en valait la peine. Il en avait presque envie de vomir. Il ne comprenait vraiment pas. Comment faire du mal à un innocent pouvait en valoir la peine ? Ce n’était tellement pas lui, tellement à l’encontre de sa vision du monde. Il se gratta un peu la tête. Il devait essayer de poser un peu plus son esprit mais c’était dur. Il avait l’impression de bouillonner. Sa volonté ? sa résilience ? Le plus jeune n’était pas certain de voir de quoi Ruben parler, il ne se voyait pas du tout comme ça.

Pour la famille, quelque part, il pouvait comprendre qu’il fasse ça pour sa famille… mais en connaissant les risques et compagnie, et le pouvoir des sorciers, c’était encore plus risqué, non, d’entrer dans ce genre de groupe qui se faisait toujours tôt ou tard disséminé, découvrir. Il eut un petit sourire sarcastique, goguenard et perplexe ; et secoua la tête avant de reprendre la parole.

« Donc maintenant qu’ils connaissent probablement ton identité, tu sens que tu peux toujours protéger ta famille ? Sérieusement, entrer dans ce genre de groupe alors que c’est super risqué pour ta vie et celle de ta famille ? Et t’es censé être un mec réfléchi ??» Non, vraiment, il ne comprenait pas, mais il y avait peut-être pire. « Et en voulant protéger ta famille, TU as touché à la mienne. Qu’est-ce que tu ferais à ma place ?» Personne, ne toucherait plus à William. Personne n’aurait dû pouvoir toucher un des cheveux de son cousin, surtout pour de telles conneries vomitives. Il se tut quelques instants avant de reprendre «Tu penses, tu penses… mais à part ta philosophie et tes pseudos-morales, tu t’arrêtes-là… Tu penses, mais tu rates à chaque fois. Comment un homme aussi intelligent que toi peut faire autant d’erreurs ? » Il inspira. Douloureusement. « La plupart d’entre vous, toi en premier n’a jamais réellement rien vu, ou rien vécu. Pour la plupart ce sont juste des jérémiades de gens qui ont peur. Et c’est cette peut qui vous ont fait agir comme des connards… Vous auriez pu comprendre vos erreurs, et essayer de vous rejoindre au Bien Commun. Mais non, toi, comme la plupart reste focalisé sur la Magie en général. Si tu es en colère, qu’est-ce que je devrais être ? Qu’est-ce que les Autres ayant aussi été à ma place devraient ressentir ? Qu’est-ce que mon cousin qui a souffert à cause des Supérieurs, et s’est ensuite fait capturer par vous devrait ressentir ? Tu ne sais rien de ces souffrances réelles engendrées par la magie, ou par l’enfermement, par être traité comme un cobaye ? Et c’est quoi votre prochain délire, vous allez faire enfermer tous les gens différents qui vous font peurs ?» Il pointa son doigt, accusateur vers Ruben. « Vous avez utilisé mes faiblesses, mon envie d’être accepté quelque part, de trouver un lieu où je pourrai parler. Et j’ai vraiment été assez con et naïf pour croire à votre bonne volonté.»

En boucle, il revenait toujours au même point… oui. Il s’en voulait toujours. Il n’avait voulu tout ça. Il ne voulait pas être affilié à ces types. Lui, il voulait juste la paix, que cela ne se reproduise pas mais sans violence et que les innocents soient épargnés. Il s’en voulait. Il en avait le cœur déchirer. Il se donnait envie de gerber, tout comme la vue de Ruben.

- Au moins... Je peux te remercier d’une chose... Sans toi je pense que j’aurais totalement sombré, tiré par le fond par les autres Inquisiteurs.

Il fronça un peu les sourcils, pencha la tête sur le côté pour essayer d’analyser cette nouvelle phrase. Comment est-ce qu’il devait l’interpréter ? Est-ce qu’il était sincère ou est-ce qu’il essayait encore de l’embobiner ? Il n’en savait rien. Il n’arrivait pas du tout à le définir et pendant ce temps là l’homme continuait, lui disant qu’il n’était pas doué avec les émotions : au moins, ils étaient deux.

- Mais ta présence m’a fait beaucoup de bien. Parce que ta droiture et ton intelligence te donnent le courage de te dresser contre l’injustice. Alors si tu te dis que tu n’as rien changé, c’est faux. C’est pour ça que quand je te dis que tu as des qualités, la seule chose que j’aimerais c’est que tu me crois un peu. Rien qu’un tout petit peu.

Ah… heu ? Il le regarda totalement perplexe, pendant quelques instants la colère s’était totalement évanouie de son visage, il ne semblait juste pas comprendre ce qui était en train de se passer, ces compliments qui avaient fini par faire rougir son teint. Il ne savait plus trop où se mettre, et avait recommencé à se triturer nerveusement les mains en cherchant ce qu’il pouvait bien répondre à ça. Quelque part, son côté « romantique », était fier, heureux et soulagé d’entendre ses mots ; mais sa raison tentait de faire taire cela. Ce n’était pas bien. Pas bien du tout. Ce n’était pas sain. Ce n’était pas un type bien. Il ne devait pas fondre à ce genre de propos… il se gratta ensuite nerveusement les cheveux, puis la nuque.

« Je… Je ne sais pas quoi dire, Ruben. Tu.. Tu ne devrais pas dire des choses comme ça…Pas bien. C’est pas bien.» Il se frappa nerveusement en rythme plusieurs fois la jambe avant de se mordiller la lèvre, cherchant à éviter Ruben du regard… Se calmer. Il inspira puis expira. « Je te crois quand tu dis que tu pensais bien faire, mais je maintiens que tu n’as pas beaucoup réfléchis… et que je ne comprends pas. Tout comme je ne comprends pas pourquoi tu me dis ça en dernier ?» il cligna des yeux, avant de souffler. « Pourquoi est-ce que tu me dis ça, alors que tu sais ce que je ressens pour toi, que je t’aime, je… je ne comprends, ce que je suis censé… heu… faire. S’il y a un sous-entendu ou pas ? Pourquoi tu me fais ça ?»

La dernière avait murmuré, faisant exploser doucement quelques larmes dans ses yeux, dans son esprit fatigué par cette bataille avec tout ça, dans cette lutte contre ses sentiments, souvent contradictoires. Il avait besoin de réponse. Il avait besoin de savoir ce que pouvait ressentir Ruben pourquoi tant de compliments, est-ce qu’il y avait un sous-entendu ou pas ? Est-ce qu’il n’était pas en train de se faire avoir ? Et il avait peur. Peur qui faisait palpiter follement son myocarde.
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Timothy Turner
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Timothy Turner
Dim 14 Aoû 2022 - 17:20
La colère de Timothy avait fini par le désemparer. Poussé sur ses retranchements, Ruben préféra essayer de reconnaître une partie de ses torts dans l’espoir de l’apaiser. Il senti que cela marchait, mais le jeune homme était toujours monté sur ses ressorts.

-Donc maintenant qu’ils connaissent probablement ton identité, tu sens que tu peux toujours protéger ta famille ? Sérieusement, entrer dans ce genre de groupe alors que c’est super risqué pour ta vie et celle de ta famille ? Et t’es censé être un mec réfléchi ?

- Déjà, je ne suis pas foncièrement réfléchi. Stratège, oui. Réfléchi... Demande à Naveen ce qu’il en pense et il va se marrer comme une baleine. Et ce groupe j’étais là au début... C’était une poignée qui rentrait autour d’une table de bar. Juste des gens qui cherchaient du soutien. Je ne pouvais pas prévoir ce qu’il avait devenir. Et je pense que tu sais très bien de comprendre à quel point on se sent seul face à un évènement complètement invraisemblable.

Timothy allait sûrement remettre sur le tapis la question du «mais alors pourquoi t’es pas parti ?» mais il n’avait pas envie de revenir dessus. Il jugeait que s’il partait, ça aurait été quelqu’un de pire à sa place. Parfois, il n’y avait pas de bonne solution. Il y avait juste la solution la moins pire. C’était comme lors des jeux de cartes, tu prenais ce qu’il y avait le mieux dans ta main à ce moment là. Tu ne pouvais pas avoir un carré d’as à chaque fois.

- Et en voulant protéger ta famille, TU as touché à la mienne. Qu’est-ce que tu ferais à ma place ?

Ruben pris le temps de réfléchir. Excellente question. Il doutait qu’il accepterait vraiment l’excuse du plus grand bien social ou équivalent, car il avait toujours été très protecteur envers elle. Il lui revenait toujours le problème du tramway : le sacrifice d’une personne aimée vaut-elle de sauver les personnes dans le tramway ? Cependant, quand il calculait les éléments, il y avait un léger détail : la magie.

- Aucune idée. Je sais juste que je ferais tout pour les retrouver et les mettre en sécurité.  Par ailleurs... Je savais que le temps que passerait William avec nous était compté. Je me doute qu’on peut retrouver une personne via leurs... compétences, et au bout d’un moment, quelqu’un irait le chercher par la peau des fesses en ne comprenant pas son attitude et aurait découvert le pot aux roses. Voilà la différence : je n’aurais personne pour m’aider et je serais sûrement bloqué de l’autre côté du mur.

La preuve, cela faisait des années qu’il recherchait Alice et Owen. Et sans pouvoir passer les portes du monde magique, cela lui semblait compliqué d’aller plus loin. Il fallait trouver quelqu’un qui puisse y aller à sa place. Il lui fallait un sorcier ou une sorcière. Il ne souhaitait plus mettre en danger Timothy pour ses affaires personnelles. Celui-ci continua. Comment pouvait-il faire des erreurs ? Parce qu’il était humain. Parce qu’il n’était pas infaillible. C’était en se trompant qu’on apprenait n’est-ce pas ? Les gens évoluent sans cesse. Ils changent. Et il avait changé au cours des mois.

Il leur reprocha globalement de ne pas avoir assez souffert pour pouvoir justifier leur attitude. Du moins, c’est comme ça que le pris le prof. Pour lui, il n’y avait pas de «bien commun» sans sacrifices, et donc sans souffrance. C’est dans ce genre de moment qu’il se rendait compte qu’il n’était qu’un jeune homme de 18 ans. Il était trop jeune pour voir les nuances, donc il savait déjà que c’était un peu perdu d’avance d’essayer d’argumenter.

- Je pense que tu juges peut-être un peu trop vite. Les gens ne sont pas tous disposés à t’ouvrir leurs blessures ou leur passé juste pour pouvoir te justifier leur point de vue. Et comme nous on ne peux pas comprendre pleinement ton trauma, il y a des choses que toi tu ne pourras pas comprendre chez eux. Mais ça ne veut pas dire que tu as le droit d’invalider la douleur des autres. Tout le monde est différent. Alors leur réponse à un évènement traumatique le sera aussi, évènement qui s’ajoute peut-être à un autre.  

Il était par exemple plus proche de l’expérience de la mère de Timothy qu’autre chose. Seul un parent pouvait comprendre l’angoisse terrible de ne pas savoir où sont ses enfants. Rien ne lui garantissait qu’ils étaient en sécurité. Rien ne lui garantissait qu’Aurea n’avait pas terminé en taule ou pire. Ajoutons à cela que toute sa vie, il avait vu et vécu des abus de pouvoir. Parce qu’il n’était pas blanc. Parce qu’il était bisexuel. Parce que sa soeur était une femme transgenre. Peut-être était-ce un raccourci complètement irrationnel, mais qu’est-ce qui était pire qu’un humain intolérant de manière insidieuse ? Le même mais avec une baguette magique.

- Et les gens changent, évoluent, en mieux ou en pire. Ils se trompent parce que tu vois, par défaut nous ne sommes pas rationnel. Et c’est typiquement une situation où on ne peut pas être rationnel.

Il n’était pas sûr d’avoir été clair. Parfois il était trop dans sa propre tête.

-Et c’est quoi votre prochain délire, vous allez faire enfermer tous les gens différents qui vous font peurs ?
- Il y aura rien. Il n’existe plus rien maintenant, voulait-il le rassurer. En était-il vraiment sûr ? Non. Pour lui, tant qu’il y aura des sorciers pour faire de la merde, il y aura des groupes comme les Inquisiteurs. Il était par contre un peu blessé qu’il l’inclus complètement avec ce «vous». C’était la preuve qu’il ne le différenciait pas des autres, alors que lui se considérait différent, plus modéré, plus sage.
Il comprenait ce qu’il lui reprochait. Oui, peut-être était-il trop focalisé sur la magie, pas assez sur les humains qui avaient le don. Mais bon, si on vous donnait une boite de chocolat en vous disant qu’il y en a un qui est empoisonné, vous ne toucheriez sûrement pas à la boite. Ou alors vous êtes super optimiste voire beaucoup trop téméraire.


Il sentit de plus en plus acculé par les accusations de Timothy, alors il se décida à lui avouer qu’il l’avait aidé alors qu’il était chez les Inquisiteurs. Il s’y attendait, Timothy était très perturbé par la sincérité de ses paroles et semblait ne plus savoir où se mettre. La couleur s’était évanouie pour laisser place à une grosse tomate. Bon ce n’était pas l’effet voulu puisque Ru s’attendait plus à voir son élève le poursuivre avec une fourche en le traitant de menteur.
Sa réponse sembla confuse. Quoi ? Quels sous-entendus ? C’était du premier degré à prendre au premier degré. Il voulu expliciter, cependant Timothy lâcha sa grosse bombe.

Je t’aime.
Attends, QUOI ?

L’esprit de Ruben avait soudainement fuit son corps, refusant plutôt catégoriquement ce qu’il venait d’entendre. Il se demanda d’abord s’il avait bien entendu. Et dans son esprit il entendait le ricanement de Naveen qui avait fait plusieurs fois cette suggestion. Tout devenait logique. Si logique. Voilà pourquoi Timothy était de plus en plus mal à l’aise devant lui. Voilà pourquoi il prenait mal toutes ses attentions. Il avait l’impression qu’il était juste en train de l’embobiner. Il ne dirait pas qu’il n’avait pas eu d’arrière-pensées quant à se servir un peu de lui pour avancer ses recherches sur le monde magique. Après tout une fois embarqué chez les Inquisiteurs, il était un élément de l’équipe et on lui exigeait un minimum d’investissement. Il ne pouvait pas le laisser seul à se tourner les pouces au risque qu’il ne paraisse trop suspect. Alors il se disait qu’en le poussant avec douceur il aurait un peu moins de mal. Cependant, il appréciait sincèrement ce gosse parce qu’il était terriblement attachant. Impossible de détester Timothy, à part si vous n’aviez pas de coeur.

Il était gêné. Très gêné. Il s’abaissa vers le chien pour la caresser, comme pour éviter l’instant présent. Il espérait que Timothy se corrige. En ajoutant «comme un grand frère» ou «comme un ami» ou n’importe quoi qui nuancerait ses propos. Mais il n’y eu qu’un silence qui rendait le tout encore plus embarrassant. Il sentait l’arrière de sa nuque suer alors qu’il essayait de trouver une réponse correct. Les mots s’embourbaient dans son embarras alors qu’il commençait à s’empourprer.

- Je suis désolé. Je n’avais pas compris. Je ne... savais pas.

C’était pas folichon. Mais c’était sincère. Pourtant il en avait déjà mis des râteaux dans sa vie, cependant pas à un de ses élèves. Il lui reconnaissait qu’il fallait quand même un certain courage

- Je ne suis pas très bon avec les émotions, répéta-t’il.

Il ne souhaitait pas remettre en question les sentiments de Timothy à son égard. Même si cela lui semblait incongru qu’il tombe amoureux d’un homme de vingt ans son aîné, il n’était pas à la place du jeune homme. Il se massa le coude nerveusement tandis qu’il n’arrivait pas toujours à croiser son regard.

- Enfin pour moi c’est que... J’ai presque l’âge d’être ton père, tu vois ? Genre.. hum... si je t’enlève un an... Tu es mineur. Enfin on a sûrement dû déjà te dire que 20 ans de plus c’est un peu trop. C’est pas que j’aime pas les hommes hein, mais ça tu... tu le savais j’imagine.

Vas-y, enfonce-toi encore Ru. On ne dira rien.
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Ruben H. Shadwell
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Ruben H. Shadwell
Lun 15 Aoû 2022 - 10:45
Bien sûr qu’il comprenait qu’au départ ça avait peut-être été nécessaire pour eux de se retrouver simplement pour parler des traumatismes et puis tout avait gravi des échelons… Ruben l’avait vu mais n’était quand même pas parti… voilà, tout ce qu’il voyait même si c’était un tronçon partiellement erroné et que la vérité était beaucoup plus complexe. Il n’empêchait que de ce qu’il avait vu, Shadwell se la fermait plus que Naveen pour être pour plus et ça, ça lui restait en travers. Il inspira un bon coup.

« Tu aurais pu partir quand tu avais encore l’occasion, avant que ça devienne une grosse organisation, non ? Et que tu te doutais qu’un jour tu pourrais mettre ta famille en danger. Par ce que c’était logique que ça finirait par se retourner votre vous.

Comment en aurait-il pu être autrement de toute manière ? la logique de l’homme lui échappait en grande partie ce qui lui posait encore plus de questions, il avait l’impression d’être à côté de la plaque de ne pas tout saisir. Qu’est-ce qu’il avait bien pu rater ? Il aurait voulu pouvoir rester calme, zen, mais c’était impossible, ses sens étaient à fleur de peau, exacerbés. Et il avait mal. Ruben avait touché à sa famille, à un des rares êtres qu’il aimait plus que tout. Et la réponse du professeur lui soutira un petit rire sarcastique.

« Heureusement qu’Arthur a été là, par ce que ta théorie n’a pas bien marché.» il le foudroya du regard. « C’est donc ça ton explication, quelqu’un l’aurait retrouvé un jour ? Whoaw, enfermé quelqu’un comme un vulgaire cobaye en se disant, c’bon, il ne va pas rester longtemps quelle belle philosophie. Quoiqu’il en soit, ça ne répond pas à ma question, pas vraiment. Tu te trouves, encore une fois des excuses. Je reprends ; Qu’est-ce que tu ferais, face au bourreau d’un membre ta famille ? »

Et qu’il ne lui dise pas aucune idée. Par ce qu’il était certain que ce n’était pas vrai et le mot bourreau était choisi avec soin. Par ce que, qu’il le veuille ou non, c’était ce qu’il était actuellement à ses yeux. Un des bourreaux de son cousin. Et il n’avait pas envie de revenir sur la dernière phrase qu’il n’y aurait personne pour l’aider de l’autre côté. Non, sans blague ? Qui a fait le malin en emprisonnant des innocents, des gamins sorciers ? Lui. Qui, lors de la réunion avait fait savoir que faire un pacte avec la Garde serait une bonne idée, qu’ils voulaient la même chose ? Pas lui. Quel étonnement, donc, qu’après on ne veuille pas l’aider.

La nouvelle explication de Ruben, le fit acquiescer doucement, c’est vrai qu’il avait raison… en grande partie. Seulement, vouloir haïr tous les sorciers par ce que tu as eu une mauvaise expérience avec un ou deux … c’était quand même un peu abusé à ses yeux et pour la plupart ça devait quand même être ça. Bien sûr, ça n’enlevait en rien la souffrance ce n’était pas ce qu’il avait voulu dire, mais il en restait pas moins des différences. De se faire lyncher par de nombreux sorciers pendant deux ans - ou moins par certains d’autres prisonniers-, emprisonnés, servant de cobaye…. En étant adolescent, ou jeune gens…. Qu’un adulte déjà assez « stable », qui a vécu une ou deux mauvaises expériences, un jour de sa vue… ou plusieurs mais par quelques rares personnes. Mais peut-être était-il injuste ? Il ne voulait pas se montrer insensible envers certains traumas qu’il ignorait, mais en même temps, c’était simple aussi de dire ça pour tout excuser.

« On est d’accord que certains se sont fait agresser une ou deux fois par l’un d’entre eux ? Que c’est aussi de ce genre de traumatisme dont on parle» dit-il en regardant un peu autour de lui. Personne ne semblait les écouter, et s’il cachait ses propos il préférait quand même faire attention. «Donc là, si on change une donnée, tu veux dire que par ce que plusieurs d’entre vous ce sont fait agresser car l’un d’entre eux, on a le droit de s’en prendre à tous ceux comme eux ? Si j’te disais… X s’est fait tabasser presque à mort par un, ou deux mecs latino, et que X enlève la sœur de Y; par ce que le trauma tout ça… Réponse au traumatisme. Réponse que tu as perpétré dans notre cas à nous. » il haussa les épaules, avant de continuer, tout en ayant choisi l’origine pour que Ruben puise mieux s’identifier, à tort ou à raison « Et si c’est également une réponse au traumatisme et compagnie, si je dis, maintenant X a été enlevé par ces mêmes mecs, sauf qu’ils étaient un grand groupe et qu’ils se sont acharnés pendant des mois et des mois sur lui. Pas un, pas deux. Mais de nombreuses personnes. Ca reste un traumatisme, d’accord. Ca n’excuse rien. D’accord. Je suppose que tu seras d’accord avec moi qu’aucun des deux traumatismes ne permet de faire du mal à innocent…» Ce que tu as fais. « Pourtant, ton inconscient, ne te dit-il pas dans un cas que c’est plus compréhensible que l’autre ? Tout simplement. Pas besoin de faire les faire Intervenir. Eux. Des agressions, et tu dois bien le savoir, il y en a tous les jours. Des moqueries. Des insultes, des humiliations… pourtant là, ça vous a fait réagir.»

Il ne voulait pas lui donner une leçon ou autres, juste lui montrer son raisonnement. Rien n’excusait ce qui s’était fait avec les Inquisiteurs… mais tous ceux qui avaient permis ces violences devaient aussi voir cette vérité en face à ses yeux… mais peut-être était-ce sa sensibilité qui le faisait dire de telles choses ? Ou alors son propre trauma qui biaisait les données ? Peu importait… ils échangeaient en quelque sorte. Et s’il avait toujours du mal avec beaucoup de sorciers - à quelques exceptions-, il n’était pas forcément des plus à l’aise avec les Moldus non plus. Il restait quelqu’un de globalement craintif, même si avec les deuxièmes, les choses se faisaient quand même plus facilement.

- Il y aura rien. Il n’existe plus rien maintenant.
- Tellement facile de détourner la phrase comme ça. Et si vous aviez continué ? C’était quoi votre prochain étape ? Quel embrigadement ?

Et la conversation avait fini par changer totalement de ton lorsque, pour une fois, Ruben avait semblé sincère, mais quelque chose continuait de le chiffonner… était-il aveugle ou le faisait-il exprès ? Il n’avait pas pu passer à côté de son sms à Will’, ou même de la façon dont il le regardait. Son ignorance était une forme de fouage de gueule complet. Et il se sentait encore plus perdu face aux mimiques de Ruben qu’il n’arrivait pas à interpréter ? Alors comment essayer de savoir si l’autre allait encore se foutre de sa gueule, lui briser un peu plus le cœur ? Et il le détestait pour ça, tout comme il se détestait de toujours tenir à lui de la sorte après tout ce qu’il avait fait. Pour ce qu’il représentait ? Comment pouvait-on aimer un type pareil ? Il ne voulait pas de ça. Il n’en voulait plus. Cela le rendait confus, encore plus con. Encore plus fragile face à l’homme.

- Je suis désolé. Je n’avais pas compris. Je ne... savais pas.
« Mon message à William était pourtant clair.» fut la seule chose qui réussit à franchir ses lèvres.

Et Ruben avait ajouté qu’il n’était pas très bon avec les émotions, comme ça ils étaient deux ? Seulement à présent ils allaient devoir avancer avec ça, et lui ne savait plus quoi dire et la nouvelle de Shadwell le laissa encore plus perplexe. Il le regarda plusieurs instants avec de grands yeux autant remplis d’incompréhension que de larmes, quelque part d’une grande tristesse, aussi.

« C’est qu’un âge.» tenta-t-il finalement de se défendre. « Il y a plein de couple de nos jours avec une grande différence d’âge.»

Et Turner était probablement bien un des seuls à ne pas voir le problème là-dedans qu’au final ce n’était pas que la différence d’âge, mais aussi qu’à tout juste 18 ans ou 19 ans, tu n’as pas la même mentalité qu’à 25 ans. Et qu’en plus l’homme avait toujours été un supérieur hiérarchique. D’un côté, au final, cela ne l’étonnait pas vraiment cette réponse, pourquoi est-ce que Ruben se serait intéressé à lui de toute manière ; il n’avait sûrement voulu que les informations qu’il pouvait donner le gamin. Néanmoins, il avait quand même dit, doucement, d’une voix blanche.

« Comment est-ce que tu me considères, alors ? »



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Timothy Turner
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Timothy Turner
Mer 19 Oct 2022 - 22:27
Ce jeune aimait se prendre la tête, songea-t-il. Ce n’était pas quelque chose qu’il considérait comme un défaut. Au contraire, c’était toujours bien de se poser des questions. C’était comme cela qu’on réfléchissait sur le fondement de ce qui nous entoure, sur le bien fondé des choses. Mais ces questions attendaient une réponse. Malgré tous les livres qu’il avait ingurgités, il n’était pas la science infuse. Parfois, il n’y avait pas de bonne réponse à une question. Parfois, il n’y avait pas de réponse tout court. Parfois, il y avait juste une réponse bateau, et rien de plus à ajouter.

- Tu aurais pu partir quand tu avais encore l’occasion, avant que ça devienne une grosse organisation, non ? Et que tu te doutais qu’un jour tu pourrais mettre ta famille en danger. Parce que c’était logique que ça finisse par se retourner votre vous.
- Je ne suis pas devin, Timothy, je ne pouvais pas savoir vers quoi ça évoluait. Et j’étais seul, très seul face à une situation improbable. La solitude, c’est le premier pas vers le désespoir. Et un homme désespéré ne se rend pas compte de ce qu’il fait. Je l’ai dit, nous sommes avant tout des êtres émotionnels. Il n’y a rien de logique à chercher dedans.

Il pourrait ajouter qu’il avait l’impression d’être utile, qu’on lui avait vendu un idéal de justice auquel il avait été abreuvé au point d’y croire dur comme fer. Il y avait le plaisir du contrôle, du pouvoir qu’on lui avait accordé en lui confiant les informateurs. Mais ce n’était pas quelque chose dont il avait pleinement conscience.
Il serait aussi plus facile de révéler ses vraies intentions : retrouver ses enfants. Peut-être que Timothy comprendrait mieux pourquoi il était aussi désespéré, mais il avait peur que la réaction du jeune homme soit encore plus négative et le frappe en pleines tripes. Il lui dirait sûrement qu’il était égoïste. Mais la paternité n’était pas une expérience qu’il pouvait vraiment comprendre. Le sentiment si spécial d’avoir un être humain à protéger, à faire grandir, à couvrir d’amour. C’était indescriptible. Et moins il parlait de ses enfants, plus ils étaient en sécurité.
La conversation continua, mais il avait un peu l’impression de tourner en rond. Que pouvaient-ils se dire à part qu’ils n’avaient juste pas la même vision du monde ? Il s’embourbait autour de l’affaire William. Autour de tout en fait. Ils n’évoluaient clairement pas sur le même spectre de la morale. Il pourrait tout mettre sur le compte de son jeune âge, mais ce n'était pas le cas. Il avait été victime d’atrocités inhumaines, peut-être était-ce une réaction plus saine de vouloir vivre loin de la violence que de chercher à prendre revanche. Et c’est exactement la réponse qui lui vint à l’esprit quand le jeune homme lui posa cette question :

- Qu’est-ce que tu ferais, face au bourreau d’un membre de ta famille ?

Est-ce qu’il y avait vraiment une réponse adéquate à cela ? Est-ce qu’il pourrait pardonner à quelqu’un qui oserait toucher à ses enfants ? Non, il s’était bien énervé pour plus que ça. Il prit le temps de réfléchir puis reprit la parole :

- C’est une question à laquelle il y a pas de vraie réponse. Est-ce que je peux vraiment le savoir ? Je me doute que j’aurais envie de le tuer. Mais avant tout, j’aimerais être auprès de la personne qui m’a été enlevée. Peut-être que je n’aurais pas le temps d' haïr, car j’aurais trop besoin de ce temps pour mon proche.

Ceci sûrement avant de planifier sur dix ans une longue descente aux enfers du dit bourreau et écraser tout bonheur dans son existence. Ce n’était pas le plus sage, mais il n’avait ni résilience ni la gentillesse naturelle de Timothy.
Il essaya de lui faire comprendre que les Inquisiteurs n’étaient pas un bloc haineux par nature. Ils étaient des gens que la magie avait traumatisés d’une façon ou d’une autre. Timothy arriva avec un raisonnement qui fit froncer les sourcils. Le prof écouta tout en se demandant s’il avait bien tout suivi. Cela lui semblait un peu confus.

- C’est... un peu malvenu comme exemple, commença-t’il. Il leva les yeux alors qu’il réfléchissait pour défaire et refaire le fil de ses mots.  Le raisonnement de Tim l’agaçait, mais il était incapable de trancher si c’était parce qu’il lui paraissait bancal, parce qu’il l’attaquait sur sa propre culpabilité ou si jamais il s’agissait d’une réaction épidermique à presque quarante années de micro-agressions racistes.

- Alors je ne suis pas sûr d’avoir vraiment compris ce que tu voulais m’expliquer,
reconnut-il. Il fronça les sourcils tout en se frottant la barbe de sa main gauche.

- Je vais inverser le problème. Toute ma vie je me suis pris des micro-agressions des personnes blanches. Pourtant, je ne les déteste pas. Mais ça veut pas dire que je ne me méfie pas un peu d’elles, car je ne sais jamais si la personne en face de moi dans le bus fait la tronche car c’est lundi matin ou si jamais elle n’aime pas ce que je représente à ses yeux. Bref... Si on reste dans le sujet... Imaginons... Je sais pas, un flic qui tue une personne racisée. Ensuite, il y a tout un système qui couvre le problème, la personne en tort ne sera jamais incriminée. Cependant c’est la énième fois que ce fait arrive : meurtre, blessures, agressions... Jamais condamnés, toujours maquillés. Et personne ne réagit.

Il essaya de bien poser ses termes, mais il n’était pas sûr que ce soit compréhensible. Il ajouta :

- Le problème ne vient pas vraiment des gens de manière individuelle, mais du système injuste dans lequel ils vivent. Cependant quand un système socio-culturel t’avantage, tu ne vas pas faire le moindre effort pour le changer. Cela exige une énorme remise en question. Quand il te désavantage, tu vas accumuler de la frustration et de la colère. Quand ce système aboutit à un crime inique, la colère et la frustration explosent. Cependant se battre contre tout un système qui de un, ne t'écoute pas, de deux, n’existe pas aux yeux du reste de l’humanité te plonge rapidement dans un abîme. Il y a aussi la peur, la réalisation que l’Impossible existe. Et dans cet Impossible, on y entrevoit le gouffre vertigineux du sadisme humain.

Il parlait de la magie, du monde magique et de leur tendance à sacrifier des gens pour le secret magique. Mais il ne pouvait pas prononcer ce mot explicitement.

- Je pense qu’il est facile d’assimiler sa colère avec une généralisation plus ou moins consciente. Alors que ce ne sont pas les personnes qu’ils haïssent. Juste le système qu’elles représentent.

Il s’arrêta, il se rendit compte que ça devenait trop théorique. Le souci est que s’il donnait des exemples concrets, il avait peur de heurter les traumatismes du jeune homme. C’était ce système qui avait fait qu’il s’était pris de la caillasse par d’autres gamins parce qu’il était Cracmol. C’était le même qui avait permis l’ascension des Supérieurs. Comment ne pas songer qu’il y avait déjà quelque chose de gangréné dedans depuis le départ ?

- Mais tu as raison, la loi du Talion n’apporte rien de bon, conclut-il sobrement, en esquivant de faire référence à William. Il savait très bien qu’ils camperaient sur leurs positions, Timothy ne comprendraient pas pourquoi il avait accepté de faire cela, et lui-même n’avait absolument aucun argument vraiment valable. Ou alors plutôt raisonnable pour ne pas aggraver son cas ? Il s’était quand même bien enterré. Et il ne savait pas comment il allait s’en sortir après ça :

- Tellement facile de détourner la phrase comme ça. Et si vous aviez continué ? C’était quoi votre prochaine étape ? Quel embrigadement ?

- Hé bah j’en sais rien, peut-être que quelqu’un aurait fini par cuisiner des biscuits à l’amande supplément arsenic pour se débarrasser des différends internes ? Mais si on se fie à l’instant T, hé bien il ne reste en effet plus rien.

Naveen et lui avaient discuté à la façon de dégager le chef de son trône pour éviter d’autres attentats et plans foireux. Ils avaient plaisanté sur la possibilité d’un étrange accident... Mais un peu à moitié. L’ironie, c’est que l’ancien chef des Inquisiteurs avait effectivement trouvé la mort dans un étrange accident. Il ne préférait pas penser aux circonstances de son décès, cela lui faisait froid dans le dos.

Poussé dans ses retranchements par la colère et l’amertume de Timothy, le prof s’ouvrit à lui. Il était sincère quand il lui dit qu’il l’appréciait. Mais ce qu’il n’avait pas anticipé, c’était ce que voyait vraiment son élève en lui. Si Ruben avait pensé être une sorte de guide, voire une pseudo figure paternelle, il était loin de se douter de la vraie nature de ses sentiments. Il l’aimait. Comme un amant. Très gêné, Ruben fut déstabilisé et s’entrava dans ses propres mots. Alors que l’évidence le frappait comme un train lancé comme à grande vitesse, il se rendit compte qu’il s’était simplement refusé de la voir. L’attitude de Timothy à son égard était beaucoup plus

- Je suis désolé. Je n’avais pas compris. Je ne... savais pas.
- Mon message à William était pourtant clair
-Je ne suis pas ton seul enseignant de genre masculin, rétorqua-t-il. Le SMS parlait simplement d’un prof et ne le nommait pas. Il le disait lui-même, décoder les émotions était parfois compliqué pour lui. Surtout, comme il avait maladroitement tenté de l’expliquer, au vu de leur différence d’âge c’était pas la première chose qu’il imaginait. Il n’aimait pas la perspective de lui briser le coeur.

- C’est qu’un âge. Il y a plein de couples de nos jours avec une grande différence d’âge.
- Ce n’est pas tellement une question d’âge... Plus une question d’expérience. Je dirais que c’est normal qu’un ou une jeune puisse avoir de l’attirance pour une personne plus âgée, ne te sens pas bizarre sur ça... Mais l’inverse... Comment dire... Ça ne me semble pas très sain. Tu es à une période de ta vie où tu apprends à te connaître, où ta personnalité s’affirme encore. Tu as encore des expériences à faire pour te découvrir, voir ce que tu apprécies, ce que tu n’apprécies pas... Et par-dessus tout, quelles sont tes limites. Et c’est facile d’outrepasser les limites de quelqu’un qui ne connait pas encore les siennes. Puis à mon âge on va avoir tendance à chercher quelqu’un qui est sûr de ce qu’il souhaite dans une relation, alors que tu n’as pas eu assez de temps pour explorer tout ça. Et on a sûrement pas les mêmes objectifs de vie. Pas sûr qu’à ton âge tu abordes d’office la question des enfants alors que c’est courant au mien.

Surtout qu’il ne le voyait pas comme un amant. Le véritable fond du problème n’était pas qu’il était jeune, c’est qu’il avait encore beaucoup de choses à apprendre sur les relations humaines. Il sentait qu’il n’aurait pas cette patience là avec un partenaire, parce qu’il était déjà difficile pour lui de jauger ses propres émotions.
Et surtout que feraient-ils ensemble ? Ne serait-il pas juste une incarnation de son trauma et de ses angoisses, comme lui soufflait l’entièreté de cette conversation ? N’était-il pas quelqu’un à la morale beaucoup trop grise pour un jeune homme aux fortes valeurs ?

- Comment est-ce que tu me considères, alors ?

Question très complexe. Il n’existait selon lui pas un seul mot assez précis pour définir ce qu’il ressentait à son égard. Qui était vraiment Timothy pour lui ? Pourquoi tenait-il autant à le voir alors qu’il aurait pu occuper son après-midi autrement ? Il ne pouvait pas être vraiment un enfant de substitution, même si cela tenait un peu de cala, car il était trop âgé pour. Plus comme…Ah, il venait de trouver

-Hum… C’est difficile à définir. Je dirais quelque chose comme un jeune cousin qui m’a été présenté sur le tard et que j’ai très vite adopté. Quelqu’un de ma famille.

L’ironie est qu’il avait un cousin du même âge, porté disparu. Le petit frère de Maxence, Thomas. Il sentait qu’il y avait de la magie là-dessus, mais que ce n’était pas vraiment lié à lui.

- J’ai eu une mauvaise passe quand j’avais 18 ans, presque 19 en fait. Je ne savais pas comment m’en sortir. Peut-être que je transfère des choses plus ou moins consciemment, avoua-t’il un peu mal à l aise.  
- Je suis vraiment désolé de ne pas pouvoir répondre à tes sentiments. ça ne me fera jamais plaisir de te voir malheureux.

C’était le signe qu’on appréciait quelqu’un. On aimait le voir rire, on aimait le voir heureux, et pas le coeur brisé en mille morceaux par un amour non réciproque.
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Ruben H. Shadwell
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Ruben H. Shadwell
Ven 21 Oct 2022 - 13:36
Des excuses. Encore et toujours. Voilà ce qu’il entendait dans la bouche de cet homme à chaque fois qu’ils se causaient. Ce n’était jamais - ou presque- de sa faute, il avait toujours une bonne raison, une bonne excuse. Comment est-ce qu’après tout ça il pouvait encore se regarder dans la glace, dire des choses comme ça ? Son discours était encore une fois à gerber. La solitude et le désespoir, il les connaissait bien Tim, c’était de très vieux amis à qui il était très lié et pourtant… pourtant, même s’il était plus jeune, plus naïf, si lui arrivait à faire la part des choses pourquoi l’autre rester focalisé sur ces arguments. Pour se dédouaner sans aucun doute. Rictus amer de la part du plus jeune, mais il préféra ne rien répondre là-dessus. Cela ne servirait à rien.

Ruben se voulait sage, soi-disant. Un prof respecté, qui réfléchissait, un bon philosophe. La bonne blague. Discrédit total. Personnage trompeur. Voilà tout ce qu’il voyait à présent. La totale désillusion. Il s’échappait, fuyait, éludait. Plutôt que de répondre franchement à sa question sur un « bourreau de sa famille », l’autre avait encore préféré jouer avec les mots. Les tourner de façon à… à quoi  d’ailleurs ? C’est toi le bourreau Ruben. Juste toi. Le seul coupable. Et pourtant tu continues de jouer, de vomir ces insanités, qui dans une autre discussion auraient pu trouver une toute autre signification. Il voulait au saint, croire qu’il en était en parti un. Genre comme s’il n’allait pas se venger, alors qu’il faisait parti d’un tel groupe, alors qu’il n’était qu’un poltron même pas capable d’assumer. La bonne blague.

- C’est... un peu malvenu comme exemple
« Moins que tes mensonges, tes mascarades et la façon de détourner tous les propos pour les tourner à ton avantage.»

Oh, il le haïssait, l’être infâme qu’il était. Il le haïssait, il avait touché à sa famille. Et Ruben avait recommencé ses longs discours.  Très longs. Agacé, le gamin, voilà ce qu’il était.

« Tu parles beaucoup, tu n’assumes rien, comme d’habitude. Tu tournes autour du pot pour dédouaner encore. Non, tu t’écoutes trop parler et tu fais tout pour noyer le poisson pour avoir le dernier mot. C’pas possible de discuter sincèrement avec toi, par ce qu’il n’y a rien de vrai dans ton être. Tu es juste faux.»

Il parlait. Comme il savait si bien le fait sauf, qu’aujourd’hui le plus jeune ne buvait plus ses paroles. Il essayait de fermer son cœur.  De ne plus l’écouter. Passer à autre chose. Ne plus penser à lui. Il ne le méritait pas, le scélérat. Il aurait voulu juste y laissait la haine envers lui, mais au fond c’était peine perdue. Mais malgré l’amertume. Il ne pouvait pas s’en empêcher. De ses sentiments. Il n’arrivait pas à les cloisonner face à l’homme. C’était incompréhensible et il se sentait totalement stupide.
Et justement, c’est ce sujet qui tomba rapidement.

-Je ne suis pas ton seul enseignant de genre masculin.
« Et tu es totalement aveugle, aussi ?»

Non, par ce que ce n’était pas comme s’il n’y avait que eut des cours entre eux. Là, il aurait pu comprendre que l’homme n’ait rien vu, mais il y avait eu les Inquisiteurs, les missions, la façon dont ils avaient parlé, et sans compter le dogsitting. Comment est-ce qu’il pouvait encore lui dire ça ? Et son argument sur la différence d’âge le laissait totalement de marbre, par ce que de son point de vue c’était un peu facile comme simple argument. Néanmoins, par la suite, il faut bien avouer que Ruben avait dit des choses qu’il pouvait comprendre un peu plus… Au moins, ça, c’était un vrai argumentaire ; il le comprenait, d’un côté il était même plutôt d’accord avec ce qu’il disait. L’homme avait certainement raison, mais cela ne lui plaisait pas vraiment, forcément il se prenait un vent. Un vent auquel il s’était attendu, mais qui aurait été un peu plus simple à assumer si l’autre avait fait les choses en bonnes et dues formes dès le départ, s’il n’avait pas été ambigu dans son comportement par moment ; lui laissant une forme d’espoir.
Il était déçu, mais quelque part aussi franchement soulagé. Cette réponse résolvait quand même beaucoup de choses sans le mettre dans un dilemme monstre. Néanmoins, il avait besoin, de comprendre… pourquoi est-ce qu’il l’avait si bien traité dans ce cas-là. Pourquoi est-ce qu’il lui avait paru si proche ? Il avait envie de croire qu’il n’y avait pas que de la manipulation là-dedans….  Alors la nouvelle question ne tarda pas à tomber. Nouveau silence de la part du plus âgé, comme s’il cherchait quoi dire, ou la véritable réponse. Est-ce que pour une fois, il allait recevoir une « vraie » réponse, quelque chose de sincère ? Ou est-ce que l’homme allait continuer avec ses phrases à rallonge qui retournaient le cerveau ?

« -Hum… C’est difficile à définir. Je dirais quelque chose comme un jeune cousin qui m’a été présenté sur le tard et que j’ai très vite adopté. Quelqu’un de ma famille. Un petit cousin donc … un peu comme lui et Will en quelque sorte. Il essayait de voir si la réponse lui convenait ou pas mais l’autre avait d’ores et déjà enchainé avec J’ai eu une mauvaise passe quand j’avais 18 ans, presque 19 en fait. Je ne savais pas comment m’en sortir. Peut-être que je transfère des choses plus ou moins consciemment.  Je suis vraiment désolé de ne pas pouvoir répondre à tes sentiments. ça ne me fera jamais plaisir de te voir malheureux. »

Ah…. Ok. Il acquiesça mais s’était déjà refermé depuis bien longtemps. Il laissa passer quelques instants de silence, les yeux rivés sur le sol.

« Ok ; C’bon ? T’as pu tout dire ? Je peux y aller sans que tu lâches ta chienne sur moi de nouveau ? On se reverra peut-être à la rentrée à l’Université. Bonnes vacances. » répliqua-t-il simplement vu que c’est quand même ce qu’il avait fait pour être certain de pouvoir lui causer. Et à vrai dire, il n’avait pas vraiment attendu que l’autre lui réponde lui tourner le dos et repartir comme il était venu… sauf qu’à présent il avait la rage au ventre.
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Timothy Turner
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Mar 8 Nov 2022 - 23:07
Timothy finit par lui demander s’il pouvait partir. Il acquiesça. Va, part et rentre chez toi, je t’ai assez fait chier pour dix générations. La conversation n’avait pas été agréable, mais elle lui avait semblé nécessaire. Timothy le détestait toujours, même plus que les autres. Il n’était pas seul responsable, mais celui qui l’avait pris sous son aile. Alors sûrement que son mépris était aussi grand que sa déception. Ruben pris conscience que le jeune homme avait attendu beaucoup de lui et il ne pouvait pas répondre à ses besoins. Il y avait cru, il pensait vraiment réussir à créer une relation spéciale. Pourquoi ? Il n’en savait rien. Il n’avait pas la réponse. Il mettait toujours du temps à comprendre ce que son cerveau lui envoyait à son propre sujet. Il était juste sûre d’une chose : il y avait une réelle affection. Le souci c’est qu’il y avait mille façon d’aimer. Et il n’était jamais sûr tant que ça ne se voyait pas comme le nez au milieu de la figure. Puis aimer ne suffisait pas. Aimer, c’était un mélange d’admiration, de confiance, de tendresse. Il n’y avait pas vraiment de confiance,enfin pas assez selon le plus âgé. Ils n’avaient pas du tout le même façon de voir les choses. Ce ne serait que sources de conflit.
Quelque chose lui disait que leurs chemins se séparaient sûrement ici.

Quand le jeune homme était vraiment éloigné, il fut soulagé. C’était fait. Il n’avait plus besoin de tenir son masque d’adulte responsable, et il pouvait être enfin un sac de chair avec un cerveau trop plein de choses. Il se baissa pour caresser sa chienne puis l’attacher. Jazz avait regardé Timothy partir en battant de la queue, couinant de voir son bienfaiteur partir au loin. Ruben se dit que ça lui rappelait pourquoi il aimait autant les chiens. Ils étaient bien trop bons pour les humains, si vous vous s’occupiez bien d’eux, ils vous aimeraient jusqu’à la fin de leur vie.
Parce que ça lui faisait prendre l’air autant qu’il était un maître responsable, il termina sa balade. Il l’écourta cependant par rapport à ses habitudes. Ses pensées le harcelaient, il peinait à maintenir le cap alors que sa cage thoracique se serrait. Le bruit des voitures, les cris des enfants, les parfums sucré des fleurs ou des épices des restaurants, la lumière du soleil d’été... Tout devenait trop fort, trop vif, au point de commencer à en être douloureux. Il était heureux de savoir qu’il n’était pas loin, il sentait déjà le trop plein l’écraser. Alors sa tête finissait juste par le conduire au plus vite dans un lieu où il se sentait mieux. Chez lui.

Passer le bip de l’interphone lui apporta un peu de joie. Il bénit d’être au rez-de-chaussée, il n’aurait pas eu la force de monter un étage. Dès que la porte claqua derrière lui, il ne sut vraiment ce qu’il se passa ensuite.Son corps se relâcha d’un coup, il se laisser tomber assis sur quelque chose, mais il ne su si c’était une chaise, un tabouret ou un fauteuil. À la place du bouillon émotionnel, il n’y avait qu’une immense fatigue. La confusion. Le vide. Tout avait disparu sur cet instant, sa propre âme comme son environnement.

Il se souvenait juste du chat qui vint se poser sur lui pour venir ronronner. Il leva gauchement la main pour sentir sa fourrure. Cela l’ancra un peu plus à la réalité. Il se sentait fatigué, si fatigué... La journée, quelque soit l’heure, s’arrêtait sûrement ici pour lui.

[FIN]
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Ruben H. Shadwell
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