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Sentiments, choses perverses - Alec

 :: Autour du monde :: Grande Bretagne :: — Angleterre :: - Manoir des Rivers
Ven 7 Jan 2022 - 9:55
Jeudi 7 juillet 2016, fin d'après-midi

Il était repassé chez lui, après le travail, pour vérifier que Mily n'avait pas besoin d'aide avec Nicholas. Tout semblait totalement maîtrisé alors il savait qu'il pouvait passer chez Alec pour prendre des nouvelles sans trop s'en faire. Et la prochaine fois, ça serait lui qui garderait bébé pendant que sa femme sortirait. Jusque-là, cet arrangement marchait plutôt bien et leur permettait de ne pas trop rentrer dans un train-train quotidien trop banal, même s'il fallait avouer que pour lui train-train avec les missions supérieures et tout ce qui s'en suit ce n'était pas forcément le terme le plus approprié. Il n'en restait pas moins que les jeunes parents avaient besoin de garder un pied dans le monde social, dans les fêtes, les sorties entre amis. De temps en temps, ils laissaient Nicholas à leurs familles, et s'il avait confiance en Jey lorsqu'il lui confiait le marmot, il l'était beaucoup moins avec sa propre famille : non pas qu'ils allaient le maltraiter, mais il avait toujours peur qu'ils lui mettent des choses en tête avant de se rappeler que pour l'instant, Nicholas était de toute façon trop petit pour comprendre quoi que ce soit. L'angoisse était quand même, prisonnière de ses tripes. Il ne voulait pas que son fils vivent les mêmes choses que lui, le fort endoctrinement... même s'il y en aurait forcément un pour sauver les apparences, le tout était d'arriver à y implanter des nuances sans que cela ne se voit trop pour que l'enfant puisse se faire sa propre idée des choses, qu'il comprenne que tout n'était pas blanc ou noir... et surtout qu'il sache que ses parents – car même Mily l'aimerait quoiqu'il arrive, il en était certain- ne l'abandonneraient pas s'il ne suivait pas tous les préceptes totalement débiles de la cause. Il ne savait toujours pas quelle serait sa réelle marge de manœuvre et au final, même ça était angoissant pour lui, il voulait le meilleur pour l'enfant et trouver un juste milieu pour qu'il soit accepté par la famille, sans être stigmatisé, sans qu'on veuille le redresser... et le fait que Nicholas puisse penser librement, ce juste milieu était plus que compliqué. Fine limite dont il ne voyait pas encore trop les contours. Par ailleurs, il savait que lui-même en tant que jeune adulte, il était toujours surveillé et épié et que les doutes sur lui pourraient vite revenir et que cela mettrait aussi beaucoup de gens en danger. Voilà ce qui traversait son esprit par moment -bien trop souvent- lorsqu'il regardait son fils dans son berceau, et il avait envie de le prendre dans ses bras, de le serrer fort contre lui et de lui promettre que rien ne lui arriverait, qu'il ferait tout pour le protéger. Ce qui était vrai, il le pensait le plus sincèrement au monde, mais il y a certaines promesses que l'on ne pouvait pas forcément tenir et qu'il valait donc mieux s'abstenir de faire réellement.


Il avait finalement décollé de chez lui pour transplaner jusqu'à la demeure de Rivers avant de se diriger vers la petite dépendance où logeait Mack et Alec. Il frappa à la porte plutôt que de transplaner directement dans la maison. Il n'appréciait pas toujours quand son meilleur ami faisait ça alors il préférait s'abstenir de faire la même chose... Par contre, la chose à laquelle il ne s'était pas franchement attendu c'était de voir une belle jeune femme ouvrir la porte et partir de la dépendance en lui disant un petit bonjour. Bug total de Tveit pendant quelques instants qui suivi la femme du regard quelques instants... pourtant pas franchement de doute sur ce qui venait de se passer-là. Ok ? Bon... cette fois, il ouvrit la porte et clama :

 « Eh bah mon cochon, tu te fais pas chier ! Par contre tu devrais aérer un peu !»

Une belle façon de le saluer, n'est-ce pas ? Il aimait bien l'emmerder en faisant des caisses mais dans le fond quelque chose le titillait un peu plus, par rapport à ce qu'ils s'étaient dit des semaines auparavant par rapport à Mack. Comme si quelque chose clochait là-dedans. Il eut un petit sourire pour Rivers lorsqu'il apparut dans son champs de vision.

 « Comment tu vas ?»

Simple, sobre, efficace. Pour l'instant du moins, par ce que maintenant, il savait qu'il risquait d'aborder un sujet un peu plus sensible mais il ne pouvait pas vraiment faire autrement, n'est-ce pas ? Il avait besoin de comprendre ce qui se passait dans la tête de son ami. Mais un peu plus tard.
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Warren Tveit-Odair
Poupinou
Warren Tveit-Odair
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Warren Tveit-Odair
Dim 9 Jan 2022 - 15:22
Le désir, celui qui t’arrache la gueule, qui écrase tout le reste et fuse dans tes veines à la vitesse de l’éclair. Ce putain de désir qui pulsait et se déchainait quand l’homme, lui, ne pouvait que sentir la morsure des chaînes. Et elles lui plantaient la chair, lui lacéraient l’épiderme, lui sciait les nerfs tant qu’il n’y avait par moment que ça pour lui indiquer le chemin de l’oubli. Ça n’avait pas de sens bien sûr, ça n’en avait jamais eu d’ailleurs. Mais c’était là, à cracher dans ses poumons quand son souffle se faisait court, que les peaux se percutaient, que le plaisir explosait brutalement et que les gémissements rauques lui vrillaient les sens. Elle explosait au paroxysme et lui avec, oubliant l’espace de quelques instants qu’il y avait encore du sang pour coller ses cheveux et des fringues immondes balancées dans un coin de la pièce. Oublier que quelques minutes plus tôt il se trouvait à la merci de tous les désirs d’Azalea et que ceux-là tressaient d’horreur ses jours et ses nuits. Oublier, oui, dans l’intense pulsation de satisfaction qui faisait frémir la chute de reins d’une femme qui se cambrait encore quelques instants, le souffle suspendu. Oublier, une main sous elle, la seconde glissant le long du dos qui lui faisait face. Et si son souffle s’écrasait sur l’épiderme humide, les pensées s’y accrochant encore un moment le temps que le calme se fasse et que les corps ne s’affaissent, fauchés d’endorphines. Elle parlait, étouffait un rire le visage plongé dans un coussin, lui demandait il ne savait trop quoi. Et sans doute sa réponse était elle un peu dissonante quand le Rivers n’aspirait qu’à une chose : se laisser couler dans les ombres sans émerger de nouveau. Ne rien entendre, ne rien sentir, ne rien voir. Juste se plonger dans la torpeur douce qui suivait le sexe. Ou la prendre encore. Qu’importe l’option tant qu’il n’avait pas à réaliser la journée qui venait de se dérouler. Ne pas poser les yeux sur les ongles rougis mais seulement sur ces longs cheveux noirs qui s’y emmêlaient, arrachés lors de l’étreinte. Se souvenir de ce corps qui se cambre sous ses impacts, non de celui qui tombait plus tôt, lacéré sous les crocs. Les cris des deux côtés, mais ne pas entendre ceux de l’agonie. Rester sourd et aveugle.

« Alec ? »
« Hm ? »

Le matelas frappait son dos lorsqu’il s’y laissait tomber, allongé aux côtés d’Elin. Paupières clauses, seulement attentif au vrombissement qui se calmait, Alec laissait couler. Le présent, les pensées, le plaisir, les horreurs. Qu’importe.

« Pourquoi t’es revenu en vrai ? »
« ça change quoi ? » Voix rauque, paupières clauses.
« J’en sais rien… ça expliquerait peut-être ce que j’viens de faire. »

Sans plus ouvrir les paupières, il la revoyait poser le regard sur lui, la tension montant à chaque instant d’un nouveau cran à mesure que la soirée chez les Stones s’éternisait. Son mari n’ayant d’yeux que pour la bourse promise par le père Rivers ne remarquant pas une seconde ce qui brûlait sa femme de désir. De regards en effleurements, d’effleurement en touchers francs, les cœurs qui s’affolent, l’envie qui fuse et les sourires entendus au dessus de la table. Presque innocents. Et lui, étreint de cette chose assez malsaine de faucher ainsi l’épouse d’un des chiens  de ses parents. Pas que, bien sûr. Mais c’était là, cette impression malvenue de retrouver une part de domination, de réussite là où chaque jour durant il se devait de se laisser écraser. Retrouver sa place au travers de ce désir brusque qui lui avait fait trembler les cuisses d’envie. La lui prendre, juste devant ses yeux. Mais aussi briser ce monologue qu’elle lui avait fait des années plus tôt. Sans doute s’aimaient-ils bien à l’époque, Elin et lui. La belle suédoise au regard de braise et à l’ambition aussi tranchante que de l’acier.

« Parce que tu peux pas blairer ton mec, très éventuellement. »
« Et quoi, j’te préfèrerai toi ? » Agressive, la nordique. Elle se redressait sur ses coudes, ses seins se décollant légèrement du matelas sous le regard de son amant qui se retournait vers elle, un léger sourire aux lèvres sans aucune retenue pour ce vers quoi ces yeux glissaient.
« Fort heureusement l’un n’implique pas forcément l’autre. » Et elle râlait, mi-agacée mi-amusée, sublime quand elle repoussait ses cheveux en arrière, une mèche accrochée à la lèvre mettant un temps infini à s’en libérer.
« Sérieusement, pourquoi t’es revenu ? »
« Tu me manquais. » Un rire aigre seul passait ses lèvres tandis que la belle suédoise se redressait, les cuisses enroulées autour d’un replis de couette quand son buste se dépliait de tout son long. Et qu’elle pouvait être grande, le ventre creusé sous ses côtes, la cascade brune dégringolant entre ses seins. « Pourquoi tu les as teint ? » Les cheveux. Elle arborait un blond cendré lorsqu’il l’avait connue.
« Il les aime comme ça. T’en penses quoi ? »
« Toi tu préfères quoi ? » La question eu l’air de la prendre de court, lui arrachant un claquement de langue agacée tandis qu’elle se redressait à mi-cuisses.
« J’peux prendre ta douche ? »
« Dis comme ça j’serais presque jaloux de cette douche… » Le regard rieur, le sourire en coin, l’air de sale gosse retrouvé lui était coupé net tandis qu’elle se penchait sur lui, une main à plat sur son torse qu’elle plaquait assez violemment pour l’arrêter en plein souffle. « Dis ça à ta femme.. » « Dit-elle de sa mauvaise foi légendaire. J’dois en comprendre quoi, que ton mec nous mattes à travers la serrure et se branle dans l’entrée ? » Ce qui aurait pu être vécu comme une invective brusque lui arrachait pourtant un rire joyeux qui l’accompagna tandis qu’elle quittait le lit pour se fondre sous la douche, le laissant seul avec ses sombres pensées. Et sombres elles furent, dérivant sur l’amas de vêtements rougis et poisseux balancés dans un coin de la pièce un peu plus tôt, sur les marques qui ceignaient ses poings puis fermant les paupières à les fendre. Quoi qu’il se passe en ce moment du côté des Supérieurs, il y avait de quoi rendre Azalea exécrable. Du moins il lui semblait qu’elle se vengeait sur lui pour il ne savait qu’elle obscure raison. A moins qu’elle ne cherche seulement à rattraper le temps perdu lors de son absence dix jours plus tôt.

Qu’importe, s’il devait y survivre, ça ne serait pas en lui accordant le pouvoir de s’infiltrer jusque dans ses vides. Epuisé de n’avoir dormi, il flottait un peu lorsqu’Elin sorti de la pièce embuée, dégageant une légère brume jusque lui.
Un   sous-vêtement passé et Alec faisait mine de l’accompagner, n’obtenant qu’une moquerie légère. Et voilà qu’elle partait, le laissant retomber brusquement dos au matelas. Mais non, le sommeil devrait attendre et vu les pensées putrides qui restaient fixées à sa gorge, mieux valait qu’il en soit ainsi.

« Eh bah mon cochon, tu te fais pas chier ! Par contre tu devrais aérer un peu !»

Paupières rouvertes, le corps toujours étalé au travers du lit, Alec se redressait, surpris.

« Pardon d’y mettre de l’énergie ! » Un sourire se branleur se dessinait sur ses lèvres à voir son ami débarquer, se redressant non sans un regard vers le tas de merdes ensanglantées. Plus facilement perturbé par ça que par sa presque nudité.

« Comment tu vas ?»
Pas ouf.
« Comme un mec qui s’fait pas chier. » Pourquoi le ferait-il ?

En réalité, pour être tout à fait honnête il n’avait eu que deux incartades à son mariage depuis sa chute un mois et demi plus tôt et il fallait dire que le concernant, c’était peu. Vraiment peu. Irraisonnablement peu.

« J’en déduis que tu as croisé Elin. » Sans vraiment s’en formaliser, il était déjà debout, cherchant du regard sa baguette.

« Et toi ? »
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Alec Kaleb Rivers
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Alec Kaleb Rivers
Dim 9 Jan 2022 - 21:51
Non, il ne s'était pas vraiment attendu à voir une femme sortir de là. Où est-ce qu'était Mack ? Est-ce qu'elle allait bien ? Est-ce qu'il s'était passé quelque chose avec sa femme ? Pas ses oignons ? C'est vrai d'un côté, mais il appréciait les deux et n'avait pas franchement envie qu'ils se soient fachés ou autres. Mais pour l'instant, c'était surtout l'heure de la vanne. Visiblement son ami ne l'avait pas entendu arrivé car il s'était redressé avec l'air surpris encré sur la tronche. Hey, lui au moins était passé par la porte contrairement à d'autres... heureusement ceci dit, sinon, il aurait pu tomber au mauvais moment et il ne tenait pas avoir jusqu'à la fin des temps la vision d'un Alec à poil imprimé dans ses rétines.

« Pardon d’y mettre de l’énergie ! » 
 « Tu vois l'utilité de rentrer par la porte, sinon, j'aurais pu te casser ton coup.» répondit-il avec le même sourire branleur.

Tu comprends, la prochaine fois, à part urgences vitale tu sonnes, tu toques, tu ne transplanes pas, poto. Tveit ne tenait franchement pas à ce qu'il voit Mily trop dévêtue, cela pourrait lui donner des envies absolument pas catholiques même s'il la détestait. Le plus âgé avait rapidement enchaîné sur une question un peu plus banale... même s'il connaissait la réponse. Comment est-ce qu'il pourrait aller bien avec tout ce qui se passait avec Azalea ?

« Comme un mec qui s’fait pas chier. »
 « Ouais, j'vois ça.  Super choix...»

La question sur Mack ? Oui, elle allait arriver. Bientôt, mais pas de suite quand même, de toute façon Alec avait bientôt repris.

« J’en déduis que tu as croisé Elin. »

Il allait répondre au tac au tac une connerie, mais son regard était tombé sur le tas de vêtements plein de sang. Il bugua quelques instants dessus, avant d'arriver à se renconcentrer sur son ami. Et il ne lui ferait pas l'affront de lui poser la question sur ce qui s'était passé, qui il avait tué ou bien torturé, ou peu importe ce qui s'était passé. A moins que ce soit son sang à lui, mais il semblait un peu trop en forme pour en avoir perdu autant. Et vu les missions qu'il faisait, l'ami, Warren se doutait que c'était celui des victimes de chasse d'Azalea, ça lui était déjà arrivé de ne pas rester totalement propre. Pourtant, l'inquiétude était quand même là même s'il ne devait pas montrer ce genre de sollicitude pour ne pas l'enfoncer un peu plus. Il ne savait pas trop comment agir : Alec avait peut-être besoin de se confier et donc du feu vert de Tveit... mais d'un autre côté, les trucs d'émotions ce n'était pas trop le genre de Rivers non plus. Il se mordilla un peu la lèvre, essayant par la même occasion d'oublier le jour où il avait ramassé les restes de la fausse Keza à mains nues, tout ce sang sur les habits lui rappelaient ce moment-là au point où il en eut presque la nausée.
La réponse se fit certainement trop longue, car déjà, Alec avait repris.

« Et toi ? »
 « Boh, la routine.» avait-il dit en haussant un peu les épaules d'un air désinvolte.  « Ouais, ouais, j'l'ai croisé. Super canon d'ailleurs.»

Court temps de silence. Est-ce que c'était vraiment le moment de l'emmerder avec Mack ? Oui ? Non ? Il n'allait pas bien, c'était clair et précis ; même s'il ne voulait pas se l'avouer ou lui avouer. Partir sur un sujet léger semblait donc de mise ; mais le laisser déconner c'était aussi prendre le parti que Mackensie de lasse, se fâche, soit blessée ou autres et déguerpisse... et là, il irait encore plus mal. Un mal pour un bien, donc, d'essayer d'aller dans le sujet ? Là encore, c'était plein d'incertitudes, et il n'aimait pas ça. Alors en attendant de se décider, il avait montré le tas de fringues plein de sang d'un coup de tête.

 « Eau froide, et j'ai un super sort qui marche pas mal tu récupères tes vêtements généralement à peu près comme neufs, enfin disons au moins avec leur teinte habituelle.»

Est-ce que c'était une ouverture ? Oui, même si ça ne ressemblait pas, si tu as envie de parler de quelque chose, c'est le moment, Alec. Il est prêt à t'écouter ou bien à t'épauler. Nouvelle hésitation, avant qu'il ne se lance.

 « Mack le sait pour … tu l'as appelée comment déjà Eirin ? Elin, plutôt !» Il se gratta un peu la joue d'un air songeur  « Tu t'es engueulée avec elle ?»

Diplomatie ? Toujours portée disparue... et pourtant son ton se voulait inquiet. Il n'était pas là pour juger, ou même pour se moquer. Juste savoir comment ça allait lui, elle. Eux. Il se passa ensuite une main dans les cheveux avant de soupirer.

 « Et merde. J'suis inquiet pour toi, mec. Vous... Vous avez quelque chose de rare tous les deux et c'est un de tes piliers, c'est... enfin voilà...» Que c'était compliqué d'expliquer les choses comme ça avec lui, il avait l'impression qu'il allait envenimer encore plus les choses.  «... je, je tiens à vous. » Et pour faire passer le tout, mieux que toutes ces paroles dégoulinantes de bons sentiments, et gênantes, comme si ça pouvait arranger les choses, il rajouter un petit sourire taquin aux lèvres.  « En plus vous êtes trop meeeuugnons ensemble.»
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Warren Tveit-Odair
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Dim 16 Jan 2022 - 11:49
« Tu vois l'utilité de rentrer par la porte, sinon, j'aurais pu te casser ton coup.»

Oh bien sûr, il voyait où Warren voulait en venir mais entre cette minuscule dépendance et la demeure de son ami, il y avait une différence notable. Et puis il y avait d’autres points bien sûr. Il y avait le fait qu’à aller et venir ainsi ça lui rappelait la colloc et la safe zone, évoquant alors ce sentiment d’appartenance qui lui manquait tant. Ça lui donnait l’impression qu’ils formaient tous un ensemble commun, uni, qui pouvait aller et venir en toute liberté sans que rien ne l’ébrèche, amenant donc la sensation d’une cohésion totale et inébranlable dont il avait si fortement besoin. Et il y avait le truc bien moins éthique ou moral qui dans un fond de ses neurones lui faisait se dire qu’au moins, à débarquer ainsi sans prévenir, il ne faisait pas qu’encrer leur amitié dans quelque chose de bêtement tangible mais aussi de terriblement hostile. L’assurance que ce putain de rôle que Warren jouait et pour lequel il l’avait prévenu bien des mois plus tôt ne lui monte pas trop à la tête.

De son amitié il ne doutait pas pourtant : il n’y avait qu’à voir l’inquiétude qui grésillait là, dans le fond de son regard et qui l’agaçait profondément. Il n’y avait qu’à noter ce coup d’œil au tas de fringues poisseuses de sang et l’arrêt sur image qui le bloquait soudainement.

Oh je sais à quoi tu penses…
Et lui aussi, ça lui flambait les neurones bien trop souvent, l’image d’autant plus présente dans son crâne depuis qu’il avait revu Kezabel. Un détail qu’il n’avait pas évoqué avec Warren, non seulement pour protéger leur amie mais aussi lui-même… et enfin pour le protéger, lui, de ce qu’il se permettait et qu’il s‘interdisait. Sans doute une forme de lâcheté car Alec savait toute la jalousie qu’il y aurait s’il le savait.

« Boh, la routine.» Qu’est-ce que « la routine » dans ce monde ? « Ouais, ouais, j'l'ai croisé. Super canon d'ailleurs.»
« Hm » Seulement un grognement d’assentiment lorsqu’il se levait, abandonnant son lit pour amorcer le chemin vers l’extérieur de la chambre. Oui, canon, c’était certain. Une femme de forte ambition qu’il avait appris à reconnaitre à travers ses besoins exacerbés. Une part de lui l’appréciait, une autre éprouvait de l’empathie pour elle mais une dernière ne comprenait rien à sa logique. Ou plutôt si, sans la valider. Une femme intéressante, finalement, dans sa rugosité.

« Eau froide, et j'ai un super sort qui marche pas mal tu récupères tes vêtements généralement à peu près comme neufs, enfin disons au moins avec leur teinte habituelle.»

Durant une seconde seulement, Alec bloqua, notant le fait que cette fois, Warren ne fermait pas les yeux sur cette réalité et au contraire, jouait la carte de la normalité. Et pour être honnête, ça lui faisait un bien fou. Ne pas fuir les sujets, ne pas les étouffer et les ignorer, simplement dealer avec et les accepter.

« ça marche. Bah fait ma lessive alors.. » Sourire de petit con le retour, un air amusé bien que rauque sur les traits.

Et sortant de la chambre après avoir ouvert une fenêtre, il rejoignait la cuisine, Warren sur ses talons, s’arrêtant un instant devant le plan de travail. « ça manque d’une bouilloire ici sérieusement.. » Quelques mots marmonnés pour lui-même, une offense que de faire référence à la technologie moldue ici, au cœur même de la propriété Rivers, dynastie de sangs purs établie depuis bien des siècles. Mais en attendant, cliquer sur un bouton pour que ça chauffe lui semblait bien plus simple que de prendre la vieille bouilloire à l’ancienne, la remplir d’eau et la poser sur le feu.

« Mack le sait pour … tu l'as appelée comment déjà Eirin ? Elin, plutôt !» Une seconde, Alec bloquait tout en allumant l’eau, jetant un coup d’œil en coin à son ami qui se grattait la joue d'un air songeur « Elin. » « Tu t'es engueulée avec elle ?»

Sans répondre, il allumait le feu et plaçait la bouilloire au centre des pates en fonte qui formaient un x sur les flammes. Quelle connerie ce monde sang pur parfaitement fermé à la nouveauté…

« Et merde. J'suis inquiet pour toi, mec. Vous... Vous avez quelque chose de rare tous les deux et c'est un de tes piliers, c'est » … pas faux. Perturbant à entendre, surtout. « ... enfin voilà...» Très bien. T’as fini ?
Non.
«... je, je tiens à vous. » Froncement de sourcils perplexe. Ok.

En réalité, il voyait parfaitement ce que Warren voulait dire, conscient que son attitude pouvait perturber. Mais que cette réflexion vienne de lui le prenait de court. Avait-il tellement adopté un mode de vie auquel il n’adhérait pas au point de ne plus comprendre le sien ? La manipulation arrivait-elle à ce point là ?

« En plus vous êtes trop meeeuugnons ensemble.» Et si jusque là, le questionnement l’intriguait bien plus qu’il ne l’agaçait, cette sortie-là en revanche piqua ses nerfs.

« Toi si tu veux pas te prendre une bouilloire de grand-mère en fonte en travers de la poire, ravale tes « trop meugnons ensembles » ! Mais direct, quoi.. »

Et toi t’es trop susceptible sur le sujet, boy.

La joue pincée dans une mimique ironique, Alec se laissait retomber le dos contre le plan de travail, la douce chaleur des flammes irradiant contre sa peau nue.

« On s’est pas engueulés, tout… » passant une main dans ses cheveux, il s’arrêtait dans une grimace, bloquant de dégout sur la sensation poisseuse qui râpait contre la pulpe de ses doigts. « … va bien. » Que dalle oui.
« J’reviens, j’vais me doucher. Sers-toi à boire. »

Etrangement, à présent que l’excitation avait cessé de le griser, l’idée de garder le sang d’un type sur lui lui devenait ingérable. Ainsi bientôt Alec s’esquivait, disparaissant à la faveur d’une douche brûlante venue lui cramer l’épiderme comme si à force d’augmenter la température il pouvait simplement se purger de ce qu’Azalea lui avait fait vivre dans la matinée. Comme s’il pouvait se mettre à bouillir pour se désinfecter lui aussi, en plus des tissus portés durant la matinée. Comme s’il pouvait détourner le regard des traînées rosées qui marquaient la faïence lorsqu’il lavait ses cheveux.

La douche dura un moment, assez pour qu’il en ressorte rougi. Un sous-vêtement passé ainsi qu’un jean et Alec attrapait sa baguette pour faire s’envoler ses fringues jusqu’à une bassine. Et lorsque Warren pointait son nez à l’orée de la chambre, Alec changeait les draps.

« C’est quoi l’idée de ta réflexion réelle concernant Mack ? »
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Alec Kaleb Rivers
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Alec Kaleb Rivers
Mar 18 Jan 2022 - 19:32
Comment ça, à peine arrivé il mettait déjà les pieds dans le plat ? Non. Pas du tout, on ne voit pas du tout de quoi il s'agit. Oui, il était vraiment inquiet pour son couple d'amis mais comme à son habitude, il ne savait pas correctement l'exprimer. Il n'était même pas sûr d'ailleurs qu'il ait le droit de ressentir ce genre de choses. Après tout, ça ne le regardait absolument pas...

« Hm »
 « Hm, quoi ? J'suis pas certain d'le comprendre celui-là dans le contexte !» dit-il en lui faisant un petit sourire en coin.

A vrai, cela n'avait pas beaucoup d'importance en soi, c'était plus pour faire la discussion, le chercher un peu. Et puis, c'était vrai cette femme était canon... il venait même à se demander comment est-ce qu'Alec l'avait rencontrée ; mais là non plus ce n'était pas des questions à poser... De toute manière son regard s'était retrouvé absorbé par le tas de vêtements plein de sang qui le replongeaient dans ses souvenirs qu'il essayait pourtant de mettre sous clefs. Dans les missions pourtant, il s'était retrouvé avec des habits en piteux états. Il avait envie de le questionner là-dessus, être certain que tout allait pour lui, s'il pouvait ou pas l'aider d'une quelconque manière mais il s'était tû. Alec n'aurait probablement pas aimé cela, et il ne savait pas trop comment se placer là-dedans, c'était compliqué... alors il avait choisi d'en « plaisanter », de faire comme si tout était normal. Après tout, ça serait d'une certaine manière leur avenir. S'apensantir là-dessus n'était pas dans leur caractère ni à l'un ni à l'autre. Plaisanter dessus était beaucoup mieux, de toute manière cela ne changerait rien.

« ça marche. Bah fait ma lessive alors.. » 
 « S'tu me prends pour un elfe de Maison, je crois que tu as bien besoin de lunettes Rivers.»

Bien sûr, il se doutait qu'il n'en avait pas. C'était plus une blague qu'autre chose. Lui trouvait que c'était pas trop utile en temps normal, il aimait s'occuper de ses affaires lui-même, surtout qu'avec la magie c'était assez facile... mais il fallait bien avouer que pour la cuisine c'était quand même parfois utile.

« ça manque d’une bouilloire ici sérieusement.. »
 « C'est vrai que c'est bien pratique cette connerie, ils auront beau dire... ils ont quand même doués pour pas mal de technologie les moldus.»

Néanmoins, il avait vite changé de sujet pour revenir à quelque chose d'un peu plus sérieux, cette nana... Qu'est-ce qu'il en était pour Mack ? Est-ce que c'était malin d'aborder ce sujet alors qu'Alec avait une main juste à côté d'une arme potentielle qui serait très douloureuse ? Non. Mais il s'en fichait, il préférait finir de dire ce qu'il avait sur le cœur, c'était beaucoup plus important à ses yeux. Et il avait fini par faire ce qu'il redoutait : être un poil trop sentimental... et ça se voyait en plus qu'il n'était pas du tout à l'aise avec ça.... et il finit en disant une connerie, comme si cela pouvait amoindrir tout le reste, le faire passer un peu mieux

« Toi si tu veux pas te prendre une bouilloire de grand-mère en fonte en travers de la poire, ravale tes « trop meugnons ensembles » ! Mais direct, quoi.. »

Pour seule réponse, Warren eut un rire franc, amusé. Et lui fit son plus beau sourire de faux cul qui voulait dire « oui, oui bien sûr ». Voilà ! Parfait ! Ça c'était son Alec. Il avait réussi à le piquer un peu, mais pas trop, juste ce qu'il fallait. Juste une image du temps ancien d'il y a quelques mois ou tout était beaucoup plus simple.

« On s’est pas engueulés, tout… » Hmhm ?  « … va bien. »  mensonge ou vérité ? Il avait un petit doute là-dessus quand même. Il allait répondre, mais Alec lui coupa l'herbe sous le pied en reprenant la parole « J’reviens, j’vais me doucher. Sers-toi à boire. »

Il aurait pu faire une plaisanterie, un commentaire déplacé, mais vu la mimique dégoûtée que son meilleur ami avait eu en se passant une main dans les cheveux, il jugea qu'il valait mieux se taire, cette connerie ne franchirait pas ses lèvres... une autre par contre.

 « Ca roule ! Sois pas trop long, sinon je risque d'être bien pompette quand tu seras-là. Boire tout seul, c'est boire plus vite.»

Sans gêne, il s'était donc servi un ou deux verres, tout en réfléchissant à la situation. Il entendit l'autre sortir de la salle de bain pour aller dans la chambre et il leva son cul pour le rejoindre. Rivers était en train de changer les draps.

« C’est quoi l’idée de ta réflexion réelle concernant Mack ? »
 « Vous vous aimez. Elle veut des gosses, tu n'en veux pas. Elle vit ici et supporte ta famille... J'ai peur que tu la fasses fuir et que tu t'en mordes les doigts le reste de ta vie Alec.» Diplomatie ? Toujours pas là. Ce n'était pas le moment de toute façon. Il fallait qu'il entende que la patiente de Mack avait peut-être des limites.  « Je ne sais pas trop comment le dire, mais elle pourrait voir ça comme tirer encore plus la corde, tu vois ? J'veux dire, jusqu'ici, ok la fidélité, c'était probablement pas ce qui comptait et c'est pas moi qui vais juger. Je comprends ce besoin... surtout après une mission...» Il se tut quelques instants, essayant de trouver les termes les plus justes. Ce que vivait Alec était affreux, sans nom, et le but n'était pas de le culpabiliser et de monter Mackensie sur un piedestal.  « … probablement que je ferai comme toi dans le cas inverse. Par ce que... par ce que c'est un putain d'exutoire. Je veux juste que tu ais conscience des conséquences, qu'un jour ça sera peut-être la fois de trop et tu perdras ton âme sœur, Alec. Tu peux supporter tout ce que tu vis en ce moment, par ce que t'es un putain de combattant, mais ça, je ne suis pas sûr que tu y arrives.... par ce que tout ce qui est sentiments ça nous dépasse totalement. »

Gérer des missions, des atrocités, c'était faisable. Des sentiments, comprendre tout ça, c'était déjà beaucoup plus compliqué à ses yeux pour des gens comme eux. Il avait foi en la force de son ami, mais il fallait être réaliste. Mack pouvait être un de ses points de rupture.
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Sam 29 Jan 2022 - 19:57
« S'tu me prends pour un elfe de Maison, je crois que tu as bien besoin de lunettes Rivers.»
« Aurais-je confondu ?! » Un regard piquant en coin, un demi sourire moqueur et l’amusement de l’échange pour alléger la présence de cet amas de tissus rendus poisseux et rigides par le sang.

En réalité, ici, Alec avait bien un elfe de maison. Comme il en était coutume chez les sangs purs, notamment de riches naissances, il y avait ici deux elfes dans son enfance. Il en restait un : Kreep, renommé Kreed depuis quelques années déjà. Un elfe qu’il avait frappé à lui en briser les os un jour où, à peine entré dans l’adolescence, il pétait tout simplement un plomb. Janie était partie depuis plusieurs semaines ce jour-là et ils devaient se rendre à un repas de famille. Toute la famille Rivers et Gibbs réunie ensemble autour d’une table. Tous. Et si la vie était un enfer depuis le départ de sa sœur, l’idée de se retrouver en face du frère de son père le glaçait… mais toujours moins que celle de devoir supporter la présence du frère de sa mère. Déjà petit, Alec était persuadé que Jethro faisait peur à son petit frère. Mais Harold ? Lui, personne ne s’en méfiait. Il était facile d’accès, joyeux, avenant. Il était tout ce que les Rivers ne sont pas. Tactile aussi. Putain d’horriblement tactile. Alors il en avait hurler ce jour là, il en avait gerbé, s’était lacéré les poings sur le mur pour fracasser les sanglots d’angoisse qui ne sortaient pas. Et quand l’elfe était entré, c’est lui qu’il avait massacré. Parce qu’il était là, parce qu’il lui était inférieur, parce que c’était son rôle d’encaisser ce que ses maîtres voulaient qu’il fasse. Parce qu’il avait besoin de faire mal à quelqu’un, à quelque chose, d’être moche à son tour, de matérialiser la culpabilisé qu’il ressentait bien autant que cette impression immonde d’être profondément sale et laid de l’intérieur. Alors il s’y conformait. Comme la pire des merdes. Il avait fallu bien des années pour que son comportement envers l’elfe ne se calme et que le sale con qu’il était ne se calme un peu. Et à présent de retour chez lui, Alec faisait face au fossé qu’il y avait entre lui et sa famille. Lui et le connard de gosse blessé qui, à l’époque, passait ses nerfs sur les autres.
Et pour être honnête, le jeune homme supposait que c’était là très exactement le mécanisme de ses parents.  

Il se retrouvait donc à râler seul ou avec Mack lorsque Kreed s’occupait des lieux, les forçant donc tous deux à anticiper la moindre des choses qui puisse traîner ou nécessiter un entretien pour l’empêcher de se plier en quatre pour eux. Ainsi, plus il passait du temps ici, plus il se rendait compte de l’écart monumental qui le séparait à présent de sa famille de sang.

Et oui, l’électricité c’est pratique. Ça évite d’avoir besoin de réduire en esclavage une autre espèce, PAR EXEMPLE.

Comment ça les moldus ont fait ça aussi ? De leur propre espèce ?! Nan ?! Sérieux ?! Putain ça craint. C’est récent ça ?!

Mais pour l’heure, il avait assez à faire avec sa propre culpabilité de sous race d’enfoirés au sang bleu pour en avoir quoi que ce soit à cirer des exactions des autres. Une douche, donc, s’imposait d’urgence.

« Ca roule ! Sois pas trop long, sinon je risque d'être bien pompette quand tu seras-là. Boire tout seul, c'est boire plus vite.»

« Pompette » ? Sérieux ? Tu t’es pris pour une midinette ?

Un geste d’un doigt braqué sur lui en arrière, lâchant un rire comme pour le saluer de sa connerie et Alec s’esquivait dans la salle de bain, moins enjoué qu’il n’y semblait.

En sortant, c’était aux draps qu’il s’attaquait après avoir balancé ses fringues poisseuses dans une bassine de métal d’un coup de baguette. Non pour cacher son infidélité – s’il était possible d’appeler ça ainsi – mais pour virer les traces rougeâtres qui maculaient les draps ci-et-là. La couette – oui, une couette et non des couvertures, un pied de nez récent que d’insérer ici des objets tout simples du quotidien moldu dans une des plus grandes maisons de sangs purs d’Angleterre – roulée au bout du lit, Alec faisait sauter les bordures du drap house d’un coup de baguette avant de la poser pour terminer à la main, entamant la discussion avec Warren qu’il entendait se planter derrière lui.

« Vous vous aimez. Elle veut des gosses, tu n'en veux pas. Elle vit ici et supporte ta famille... J'ai peur que tu la fasses fuir et que tu t'en mordes les doigts le reste de ta vie Alec.» Ou comment lui claquer à la gueule l’une de ses pires angoisses, bien plus vivace actuellement que quelques mois plus tôt. En virant les taies d’oreiller, il l’écoutait poursuivre. « Je ne sais pas trop comment le dire, mais elle pourrait voir ça comme tirer encore plus la corde, tu vois ? J'veux dire, jusqu'ici, ok la fidélité, c'était probablement pas ce qui comptait et c'est pas moi qui vais juger. Je comprends ce besoin... surtout après une mission...» Le fameux « nan mais je comprends mais c’est pas bien ». C’est fou comme il avait l’impression que ce pauvre rapport, si jouissif eut-il été, prenait à présent des airs d’affaire d’état. «  … probablement que je ferai comme toi dans le cas inverse. Par ce que... par ce que c'est un putain d'exutoire. » Oh il aurait bien aimé pouvoir dire que c’était plus que ça et, pour être honnête, il l’appréciait, Eilin, outre son regard perçant, ses pommettes hautes, ses lèvres épaisses et ses cris rauques de désir je veux dire. Sans être une amie, elle avait été bien des années plus tôt une connaissance avec qui il s’entendait bien et qui allégeait les journées passées dans l’enfer des sangs purs. Alors n’y avait-il là qu’un simple exutoire ? Peut-être. Sans doute. Disons que formulé ainsi, la situation semblait en effet plus problématique. «  Je veux juste que tu ais conscience des conséquences, qu'un jour ça sera peut-être la fois de trop et tu perdras ton âme sœur, Alec. » Il fut un temps, il en aurait eu la nausée de l’entendre appeler ainsi. A présent, même si l’idée n’avait pas réellement de sens à ses yeux, disons que ça… cessait de sonner comme une absurdité. « Tu peux supporter tout ce que tu vis en ce moment, par ce que t'es un putain de combattant… » Le dernier oreiller défait, il s’arrêtait une seconde sur le terme, surpris d’entendre son ami le complimenter ainsi. « …mais ça, je ne suis pas sûr que tu y arrives.... par ce que tout ce qui est sentiments ça nous dépasse totalement. » « Nous. » Tu évoques Mily sans vraiment le faire.

« C’est pas un truc magique, les sentiments, c’est même extrêmement pragmatique. » Pourquoi dire ça ? Sans doute parce que cette façon d’aborder les choses était bien plus viable que l’idée d’une puissance dévorante impossible à gérer que semblait évoquer Warren. Balançant alors les deux oreillers dans un coin du lit, il lâchait un léger soupir en défaisant la couette, de nouveau à la main simplement parce qu’il n’était pas assez entraîné à la magie domestique pour avoir la précision de faire glisser le drap autour de la couette avec les classiques wingardium leviosa. Et oui, il s’occupait donc du linge sans magie et ce depuis la collocation. Un problème ? Le tout assumé devant un homme sang pur, oui. « Ecoute j’vois pas… » ça bloquait dans son crâne, ça chargeait même, comme un animal en furie, embourbant ses neurones de blocages dont il ne savait se défaire. « J’vois pas en quoi ça pose problème. Si elle me dit qu’elle est ok, je suis qui – et tu es qui – pour décider que non, finalement elle ne l’est pas, elle ne peut pas gérer, elle va fuir ou « ne pas le supporter » ?l » La question était sans doute rhétorique mais méritait d’être posée, surtout après toutes les taloches qu’il avait pu se prendre par les femmes de son entourage. Sans vraiment s’en rendre compte, en galérant à défaire les draps, il y décochait un coup, agacé, accompagné d’un souffle sec. « Elle est assez grande nan ? C’est elle qui a décidé de cette situation, si ça lui convient plus, elle est capable d’en parler non ? Plutôt que d’entrer dans les scenarios catastrophes ? E-et j’pense que si on peut pas se faire confiance là-dessus c’est pas… enfin ça craint. »

Comme quoi il écoute cet enfant. Il intègre, parfois difficilement, mais ça vient, ça prend forme, années après années.
Dans le fond il y avait là le même mécanisme que face à Azalea, la confiance comme arme ultime.
Et si ça ne marchait pas ? S’il se plantait ? Si ce qu’il pensait solide ne l’était pas ? Il en mourrait, probablement, de faire subir l’horreur à celle qui était tout pour lui, de la meilleure amie à la confidente, de la sœur à la mère, celle avec qui il avait grandit et s’était construit. Celle qui l’avait empêché d’être exactement comme Logan. Mais si son cousin taisait ses angoisses et se murait dans un océan de mutisme, Alec n’était plus le même. Des coups d’Elwynn, Tallulah ou Julian, de Caitlyn, Kezabel ou Jordane jusqu’au quotidien avec Mack et Jayden, c’était un autre point de vue qu’il avait fini par entendre, une autre façon de faire lui semblait-il bien plus saine. Ainsi si quelques années auparavant, Alec ne parlait pas mais gérait les merdes que Mackensie lui confiait sans même le lui révéler, à présent c’était soudés qu’ils avançaient, sans prendre de décisions l’un pour l’autre. Du moins c’était ainsi qu’il en avait l’impression. Alors ? Plus sain ou seulement utopique ?

Roulant le drap sale contre ses bras nus, il le balançait dans une autre cuve, laissée dans la salle de bain. Un regard posé sur son torse nu, la réflexion qu’il venait peut-être de récupérer du sang sur sa peau et, finalement, la décision sans doute illusoire que, non, il n’y avait rien.

Et, toujours plongé dans sa pensée, la laissant se dérouler au fil de ses réflexions, Alec rajoutait en retrouvant son calme - sans être interrompu :

« Et pour les gosses… C’est sans doute du déni mais c’est peut-être pas nécessaire de se prendre la tête maintenant. Après tout t’en sais rien, d’ici cinq ans elle en aura peut-être fait ailleurs et ça m’ira sans doute très bien. Pourquoi pas ? » Un regard en arrière, planté dans son chantier ménagé.

« C’est quoi ton sort ? » Sorti de nulle part. Car oui, t’y réchapperas pas à la lessive mon grand.
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Dim 30 Jan 2022 - 14:28
« Aurais-je confondu ?! »

Non mais quelle tête de con -ou de scrout à pétard- quand il faisait ça, avec son petit sourire de merdeux moqueur qui plus est ! Et pourtant, Warren était franchement amusé de ce qui se disait-là. Il secoua un peu la tête en réfléchissant à ce qu'il pourrait bien répliqué mais sa répartie -chérie- semblait pile à ce moment-là faire un petit somme si bien que le plus âgé se contenta d'hausser un peu les épaules avant de finir par dire

 « C'est bien ce que je dis, tu aurais besoin de lunettes. En plus ça te donnera peut-être un petit air intello sexy. »

Et comme Alec semblait vouloir prendre une douche, ce qu'il pouvait tout à fait comprendre, il ne put s'empêcher de faire une blague sur le fait qu'il devait donc se dépêcher un peu, par ce que le laissait seul avec une bouteille trop longtemps c'était prendre le risque qu'il boive un peu trop et ne plus tenir le moindre discours cohérent après. Et, en vérité, il n'avait presque pas touché la boisson. Rivers aurait peu-être besoin de parler de choses et d'autres et donc il fallait qu'il aie un maximum l'esprit clair. Il y avait un autre point, qu'il avait envie d'aborder avec lui : ce qu'il faisait avec cette nana alors qu'il y avait Mack, qu'ils s'aimaient tous les deux, mais qu'il avait l'impression qu'un fossé se creusait entre eux sur certains points. Et il s'inquiétait pour ses amis... mais entre son ressenti, la vérité, les mots qui pouvaient bien sortir de sa bouche, il y avait bien souvent une grosse différence. Lorsque son ami était sorti de la douche, pour aller sa chambre pour changer les draps, Warren s'était de nouveau levé pour reprendre la parole et essayait de voir au moins ces points-là avec son ami. Alors, il avait essayé. Sincèrement essayé avec toute la maladresse dont il était capable dans ces moment-là, par ce qu'il avait conscience que ce n'était pas quelque chose que son ami avait envie d'entendre... mais il préférait enfoncer le couteau maintenant et que les choses ne risquent pas d'empirer -éventuellement-, il ne voulait pas que le principal pilier d'Alec, s'en aille et que l'autre le regrette tout sa vie. Alors bien sûr, il n'avait pas tous les tenants et aboutissants, il pouvait très bien se tromper, mais ça faisait plusieurs choses, plus fois que cela le faisait tiquer lorsque Rivers parlait de Mack, de leurs situations, de leurs points de vues divergents. Obligée de vivre chez cette famille, espionnée, pas d'enfants alors qu'elle en souhaitait, pas d'intimité etc etc etc.

« C’est pas un truc magique, les sentiments, c’est même extrêmement pragmatique. » Ou pas. Sans parler de magie, il y avait des choses qui étaient parfois inexplicables, des ressentis que l'on ne pouvait contrôler et qui étaient presque en contradiction avec ce que l'on voudrait. Alors non, ce n'était pas juste être pragmatique. Cela ressemblait à l'excuse de quelqu'un qui ne voulait pas voir les choses en face et qui essayait de se rassurer comme il le pouvait, même s'il y avait en partie raison. « Ecoute j’vois pas… »  Cette fois, Tveit, fronça un peu les sourcils, mais ne reprit quand même pas la parole, laissant son ami trouver les mots les plus appropriés même si c'était pour l'insulter. Tant pis. Il préférait prendre le risque et qu'Alec tienne le coup, qu'il ne se retrouve pas démuni... qu'il puisse éventuellement faire changer les choses, s'il y avait quelque chose à changer. « J’vois pas en quoi ça pose problème. Si elle me dit qu’elle est ok, je suis qui – et tu es qui – pour décider que non, finalement elle ne l’est pas, elle ne peut pas gérer, elle va fuir ou « ne pas le supporter » Et est-ce qu'il pensait, vu la situation, qu'elle disait peut-être ça, pour ne pas qu'il se sente encore plus prisonnier ? Pour qu'il puisse vivre encore le peu de liberté qu'il avait comme il le souhaitait, même si ça lui faisait du mal à elle ? Ce n'était pas aussi simple que ça. Peut-être qu'en disant oui, elle craignait d’engendrer d'une crise, d’aggraver la situation ? Ou alors, put-être que lui était trop inquiet pour Alec et qu'il les choses beaucoup trop en noir ? Possible aussi. Il n'y avait probablement pas de recettes miracles de toute manière et s'il s'était adressé à Mack, il n'était pas certain qu'elle lui aurait répondu franchement. Il préférait donc voir ça avec son meilleur ami... même si visiblement, actuellement il était plus en train de le braquer qu'autre chose. Il avait néanmoins raison, lui n'était personne pour juger comment fonctionnait le couple. Ce n'était pas son intention de juger qui que ce soit d'ailleurs. Il ne voulait juste pas le voir s’effondrer, assister encore plus à sa déchéance sans pouvoir rien y faire, sans retour en arrière possible. « Elle est assez grande nan ? C’est elle qui a décidé de cette situation, si ça lui convient plus, elle est capable d’en parler non ? Plutôt que d’entrer dans les scenarios catastrophes ? E-et j’pense que si on peut pas se faire confiance là-dessus c’est pas… enfin ça craint. »

Et il essayait de chercher les mots les adéquats... sans pouvoir arriver pour l'instant à les mettre réellement en forme. Il fallait qu'il arrive à trouver des mots rassurants mais lui montrer aussi sa façon de penser et pour l'instant les termes ne venaient pas dans le bon ordre. Il se passa alors une main dans les cheveux tandis qu'Alec roulait le drap sale dans ses bras avant de l'envoyer dans... un truc à linge sale.

« Et pour les gosses… C’est sans doute du déni mais c’est peut-être pas nécessaire de se prendre la tête maintenant. Après tout t’en sais rien, d’ici cinq ans elle en aura peut-être fait ailleurs et ça m’ira sans doute très bien. Pourquoi pas ? »

Ah bah là, qu'est-ce qu'il pouvait répondre à cela ? Qu'il n'en savait rien pour l'instant, mais qu'il serait peu-être jaloux au final ? C'est ce qu'il espérait, lui, à un moment que Mily aille ailleurs, quitte à faire des gosses à quelqu'un d'autres... mais aujourd'hui, c'était quelque chose qui lui était presque insupportable. Et il l'aimait beaucoup moins qu'Alec pouvait aimer Mack. Peut-être que son ami n'était juste simplement pas jaloux ? Possible. Mais des fois, lorsqu'on se retrouve devant des faits accomplis, de « nouveaux » traits de caractères peuvent ponctuels apparaître, nous surprenant nous-même.

« C’est quoi ton sort ? »

Warren sortit sa baguette, et jeta le sort en faisant bien attention à bien détacher aussi bien ses syllabes que les gestes faits. Alec saurait le reproduire sans aucun effort, il en était certain. Et maintenant, il devait répondre à tout cela, et il ne savait plus bien comment faire. De nouveau, un petit temps de silence, avant qu'il ne reprenne la parole.

 «J'avoue que je ne sais pas bien quoi te dire de plus, Alec. J'espère que tu as raison... Oui, bien sûr qu'elle est assez grande pour dire les choses. Ce n'est pas une question de confiance, elle souhaite peut-être, je dis bien peut-être, te protéger, te laisser le plus de liberté possible en ce moment. Peut-être qu'elle ne veut pas t'empêcher ces moments, par ce qu'elle sait que tu en as besoin, mais ce n'est pas pour autant que ça ne lui fait pas de mal. Mais tu as raison, je n'en sais rien, ça ne me regarde pas.» Il se tut quelques instants avant de reprendre  « Les gens sont capables de beaucoup pour protéger leurs proches... c'tout. » Nouveau temps de silence, quelques instants. Quant aux gosses ; et bien … peut-être que oui ça t'ira très bien qui sait ?

Il haussa les épaules. Pas la peine d'insister vu qu'effectivement, ils n'en savaient rien, ni l'un ni l'autre. Alec ne semblait pas prêt à pouvoir en entendre plus sur le sujet pour l'instant et ce n'était pas en le remontant comme un coucou que les choses allaient pouvoir s'arranger. Après tout, Alec savait mieux que quiconque, comment il réagirait, n'est-ce pas ? Alors se taire semblait le plus judicieux pour l'instant, il lui avait glissé deux ou trois choses et cela ferait son chemin dans l'esprit de son ami- ou pas du tout, d'ailleurs-. Mais au moins, il aurait essayé quelque chose, même s'il était possible que Tveit se trompe sur toute la ligne et que tout était vraiment aussi simple que l'annonçait Rivers.
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Warren Tveit-Odair
Mar 1 Fév 2022 - 0:03
Les draps lui semblaient étrangement rêches sous ses doigts, pressés contre ses paumes. Roulés en boule loin de son regard, Alec tentait d’en oublier les traces rougeâtres, concentré sur la présence de son ami, les endorphines qui fusaient toujours dans son organisme suite au passage d’Eilin et non sur la crasse de la matinée. Celle-ci, il se devait de dealer avec sans pouvoir s’en défaire. La douche brûlante rougissait encore sa peau, le jean capté par l’humidité de ses jambes, le torse nu irradiant de chaleur dans la fraicheur de la pièce à la fenêtre ouverte. Qu’importe la chaleur à vrai dire ; il pourrait bien se flamber l’épiderme que la sensation de crasse qui l’emplissait tout entier resterait malgré tout. Il pouvait s’emplir des gémissements de femmes que d‘autres n’en résonneraient pas moins à ses oreilles.
Ceux de victimes. De bourreaux..

Le regard posé sur la bassine, il lui fallu un moment avant de s’en extraire pour noter le mouvement de baguette et les syllabes aux consonances latines prononcées par son ami. Qu’importe la raison, Carraway était d’une humeur de chien ou du moins avait-elle besoin de faire passer certaines frustrations. Ou bien voulait-elle simplement lui faire payer sa semaine de relative tranquillité du mois dernier ? Qu’importe, Alec essayait de séparer, et si ça n’était pas auprès de Mack qu’il compensait ces moments-là ça n’était pas pour rien. Il y avait là un comportement qu’elle connaissait parfaitement puisqu’il l’avait mis en place depuis très jeune. Un comportement sur lequel Warren le mettait en garde.

Un comportement dont il se savait profondément coupable, indécent, vicieux, fautif. Depuis des années.
Détournant le regard, il posait alors un genou au sol auprès d’une commode pour en sortir des draps propres.

«J'avoue que je ne sais pas bien quoi te dire de plus, Alec. J'espère que tu as raison... Oui, bien sûr qu'elle est assez grande pour dire les choses. Ce n'est pas une question de confiance, elle souhaite peut-être, je dis bien peut-être, te protéger, te laisser le plus de liberté possible en ce moment. Peut-être qu'elle ne veut pas t'empêcher ces moments, par ce qu'elle sait que tu en as besoin, mais ce n'est pas pour autant que ça ne lui fait pas de mal. Mais tu as raison, je n'en sais rien, ça ne me regarde pas.»

Les gestes lents, le regard sombre et brumeux, le Rivers sentait ses doigts devenir lourds sur le tissus, une profonde envie de s’évader de cette conversation venue lui cramer le fond des trippes. Bien sûr qu’il y pensait et bien sûr qu’il s’inquiétait de savoir la façon dont Mack pouvait vivre ça. Il s’agissait bien là d’une constante dans leur relation.  La constante macabre qui enchaînait la belle blonde au type toxique.
Un instant, la voix d’Azalea résonna à ses tympans, le forçant à serrer les mâchoires, se redressant brusquement, les draps à la main qu’il ne tardait pas à balancer sur le lit défait tandis que Warren reprenait.

« Les gens sont capables de beaucoup pour protéger leurs proches... c'tout. »

Un regard de biais, pas de réponse ; seulement l’ironie de la situation gravée dans les pupilles.

Sans blague champion. T’oublies « qui » dit ça à « qui » là dans la blague ?

« Quant aux gosses ; et bien … peut-être que oui ça t'ira très bien qui sait ? » Nul besoin d’expliquer à quel point cette phrase puait le scepticisme à plein nez. Tout ça lui semblait de toute manière profondément lointain. Pas moyen qu’il ait des enfants et même Mackensie refusait de se lancer dans ce type de réflexions pour l’instant. Bien trop jeunes, bien trop embourbés. Pour être honnête, Alec ne comprenait absolument pas la décision de son ami d’avoir un petit et ce en comptant les pressions exercées par sa famille. A voir comment ceux-ci se servaient de Nick comme d’une pression, le Rivers n’en était que davantage conforté dans son opinion. Il en était de même pour sa femme.

Mais là où, plus tôt, ce statut matrimonial commençait à avoir une véritable valeur aux yeux du Rivers, implantant jours après jours l’acceptation des sentiments qu’il éprouvait pour Mack depuis toujours, Warren venait tout remettre en question de part ses quelques mots. Là où Tveit voulait le pousser à la fidélité, c’était vers la pente de la rupture et de l’autodestruction qu’il l’attirait.

Le regard planté sur le matelas, Alec défit les draps, les agitant d’un geste vif qui fit exploser un claquement sec dans l’air ambiant.

« Je sais tout ça. »

Le regard fixe, la voix blanche, les traits tendus.

« Donc dans tous les cas, elle est niquée ; si je résumes. » Comme le drap un instant plus tôt, les mots frappaient l’atmosphère. « Je sais que je fais ça par égoïsme Warren, pas besoin de me rappeler quel connard je suis, j’en ai conscience. » Un instant, il eu envie de le planter là, de retourner se faire Eilin ou de repartir mettre son âme à vif dans l’enfer de Carraway plutôt que de songer à quitter Mack.

« Pourquoi me faire ces réflexions-là maintenant Warren ? On s’est plus ou moins mis ensembles en novembre. Ça fait des mois que je baise ailleurs. Ya quelques semaines, ma baise avec ma vampire te faisait encore bien marrer. Alors pourquoi maintenant ? Sérieusement, tu roulerais pour Carraway que tu trouverais sans doute pas meilleur discours pour me démonter.. » Ni agression ni accusation dans ses mots, seulement un truc profondément grinçant qui lui défonçait la poitrine. Le drap à la main, toujours planté au bout du lit, il s’engageait pourtant pas de geste pour en couvrir le matelas. « J’voulais pas qu’elle vienne. Je lui ai jamais demandé et on avait envisagé son départ pour pas qu’elle soit mêlée à tout ça. Jamais on n’aurait été mariés si on n’y avait pas été contraints. Et jamais je saurai être quelqu’un d’autre que l’enculé que j’ai toujours été. »

Enculé. Le terme n’était pas innocent et sans vraiment s’en rendre compte, Alec posait le doigt sur les exactes blessures qui l’avaient poussé à se protéger ainsi depuis bien des années.

Le regard se décrochait du matelas pour tomber sur Warren, profondément violent et méprisant envers lui-même.

« Alors je fais quoi ? Je la quitte pour la préserver ? C’est le discours que j’ai depuis mes quatorze piges et que j’ai compris que l’amitié entre nous, ça serait jamais vraiment très honnête. » Car non, l’idée de ne plus aller voir ailleurs n’était simplement pas envisageable. La raison dépassait largement une question de sentiments ou de désirs. Il en allait de sa construction profonde, de la façon dont il pouvait évacuer, accepter, encaisser. Il en allait d’un besoin bien plus essentiel que le sexe et Mack en était sans doute la plus consciente de tous ses proches. De lui-même, d’ailleurs, sans doute. « Et d’ailleurs t’en fais quoi de Jayden, dans l’histoire ? Tu la perçois comment ? »

La réponse, il la connaissait pourtant parfaitement : Comme celle que tu dois oublier. Celle pour qui les sentiments ne compteraient jamais puisque tu ne la reverras plus. Une idée qui le mordait atrocement.

Il n’y a que Mack, il n’y aura que Mack.

Et si, dans le fond, cette phrase avait une part de vérité, il crèverait sur place qu’il fallait la respecter physiquement et à la lettre.
Mais jouer au chevalier servent, la quitter pour la préserver de ce qu'il était ?
Pas mieux. Que le monde l'engloutisse dès maintenant, rien n'aurait alors vraiment plus d'importance.

Everybody knows
That you cradle the sun
Living in remorse
Sky is over

Don't you want to hold me, baby?
Disappointed, going crazy

I don't want to see you go
The sky is over
Even though we can't afford
The sky is over
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Alec Kaleb Rivers
Break Me If You Can
Alec Kaleb Rivers
Alec Kaleb Rivers
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Alec Kaleb Rivers
Mer 2 Fév 2022 - 18:53
Et il essayait de faire au mieux. Vraiment. Il y mettait toute sa bonne volonté pour qu'Alec ne sombre pas et ne se rendait pas compte à quel point il rendait les choses encore plus difficiles.

« Je sais tout ça. »

Warren eut une courte grimace. Vu le ton utilisait il comprenait qu'il y avait probablement une couille dans le potage quelque part. Regardant toujours son meilleur ami, il ne reprit pas la parole et attendait qu'Alec continue sur ce qu'il avait compris ou sur sa façon de voir les choses.

« Donc dans tous les cas, elle est niquée ; si je résumes. Je sais que je fais ça par égoïsme Warren, pas besoin de me rappeler quel connard je suis, j’en ai conscience. »

Ah. ce n'était pas du tout ce qu'il avait voulu dire et il se demandait même comment est-ce qu'Alec avait pu interpréter les choses comme ça et il se maudissait de ne pas avoir été assez clair. Se passant une main dans les cheveux, il cherchait déjà ses mots pour essayer de rassurer l'autre garçon tandis que l'autre continuait

« Pourquoi me faire ces réflexions-là maintenant Warren ? On s’est plus ou moins mis ensembles en novembre. Ça fait des mois que je baise ailleurs. Ya quelques semaines, ma baise avec ma vampire te faisait encore bien marrer. Alors pourquoi maintenant ? Sérieusement, tu roulerais pour Carraway que tu trouverais sans doute pas meilleur discours pour me démonter.. »

Peut-être par ce qu'aujourd'hui elle était cloîtrée dans la dépendance de chez tes parents, mec, avec ces derniers sur le dos... Peut-être par ce qu'elle te voyait te détruire à petit feu, entre autres, maintenant que tu étais entre les griffes de Carraway. Et que ça, en plus de tout le reste ça faisait peut-être beaucoup... même s'il n'avait rien pour le démontrer. Seulement, lors d'une de leurs dernières discussion, Alec avait tenu certains propos qui l'avaient un peu alerté. Peut-être qu'il en faisait trop... Il se passa une main sur le visage, cette fois n'observant plus son ami et se contentant de l'écouter. Merde, comment est-ce qu'il pouvait arranger ça à présent sans mettre la situation encore plus en péril, sans qu'Alec ne se sente plus mal ?

 « J’voulais pas qu’elle vienne. Je lui ai jamais demandé et on avait envisagé son départ pour pas qu’elle soit mêlée à tout ça. Jamais on n’aurait été mariés si on n’y avait pas été contraints. Et jamais je saurai être quelqu’un d’autre que l’enculé que j’ai toujours été. »

Il avait envie de l’interrompre pour lui faire comprendre qu'il était en train de faire fausse route, mais il aurait bien voulu trouver les bons mots, pour ne pas commettre d'autres erreurs et en attendant, Alec continuait d’enchaîner ;.. au moins ça lui faisait sortir certaines choses de son sac.

« Alors je fais quoi ? Je la quitte pour la préserver ? C’est le discours que j’ai depuis mes quatorze piges et que j’ai compris que l’amitié entre nous, ça serait jamais vraiment très honnête. Et d’ailleurs t’en fais quoi de Jayden, dans l’histoire ? Tu la perçois comment ? »

Bonne question. Très bonne question. Jayden avait toujours fait parti de l'équation, alors... Alors quoi.

 « Whoaw, t'as vachement extrapolé là mec. Je … suis désolé, je ne voulais pas te mettre dans ces états, juste te montrer … comment dire ça. De faire attention à toi, à vous.» tenta-t-il. Et maintenant Tveit ? Comment est-ce que tu te dépatouilles de tout ça.  « Bien sûr que non, j'te dis pas de la quitter pour la préserver, juste de faire attention à certaines choses qui pourraient la blesser tout simplement. Bien sûr que tu as toujours été comme ça... mais depuis quelques semaines la donne a quand même beaucoup changé aussi. La dernière ne m'as tu pas dis que tu faisais le maximum pour éviter tes parents et que tu espérais qu'elle puisse faire la même chose ?» il lui aurait bien dit aussi que le voir après les missions, plus taciturne et compagnie devait être aussi compliqué à gérer mais... non. Il ne pouvait pas lui faire ça.  « Et je n'ai jamais dit que tu étais un connard égoïste, je veux juste que tout aille le mieux pour vous, par Merlin !  Est-ce que …. Est-ce tu te rends comptes que des fois tu sors des choses comme quoi tu t'inquiètes pour elle sur comment elle vie tout ça et compagnie... par ce que des choses ont changé et qu'après tu me dis « ben je fais ça depuis novembre ». Les choses ont changé. Énormément pour toi, mais aussi pour elle. Ce qui ne la blessait pas autrefois, peut la blesser aujourd'hui... comme pas du tout. J'en sais foutre rien. Mais sincèrement, tes propos de la dernière fois m'ont alerté ; tout simplement.»

Il se passa une main dans les cheveux, ayant plus l'impression de s'enfoncer que de faire du bien … mais il ne pouvait pas s'arrêter là. Il soupira.

 « Je ne sais pas, Alec. Je ne sais vraiment pas. »

Il était désemparé, anxieux, inquiet pour son ami. Il ne savait pas gérer ça. Il avait voulu bien faire et avait encore fait plus de mal. Main dans les cheveux, gêné.

 « Je n'ai aucune réponse à te fournir, j'suis pas foutu de gérer ma propre vie sentimentale alors je suis bien mal placer pour ce genre de choses. Mais il y a certaines choses qu'un naze comme moi voit, par ce que c'est un peu comme le nez au milieu d'la figure... Et comme ça te concerne, forcément, toi tu le vois alors, mon rôle d'meilleur ami c'est de te le signaler... Juste au cas où.»

Ouais, c'était pas encore génial tout ça... mais au moins ça sortait vraiment des tripes, pour le fond du moins... par ce qu'il avait essayé d'y mettre la forme mais n'était pas sûr que ce soit probant.
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Warren Tveit-Odair
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Warren Tveit-Odair
Mer 9 Fév 2022 - 16:09
Ces mots perçaient sa gorge, le foutaient à terre en quelques instants. Il y avait dans les craintes de Warren ce qui l’avait sans cesse fait ployer pendant des années. Combien de temps à se haïr profondément ? Combien de temps à repousser les unes et les autres, à se considérer comme un amas de chairs qui n’aspirait qu’à en trouver un autre pour résonner, vibrer, cramer les draps, faire trembler un mur puis disparaitre. Alec n’avait jamais douté d’être un enfoiré, répétant sans cesse à Mackensie ce qui se passerait s’ils se mettaient ensembles. Qu’il irait ailleurs, sans même le lui cacher. Qu’elle mériterait mieux, aspirait à mieux. Qu’elle finirait par en souffrir tant il la détruirait. Or il l’aimait trop pour ça. Car oui, refuser de se mettre en couple avec celle qu’il avait toujours aimé était une preuve de cette même affection. Refuser ce que leurs familles avaient pourtant décidé pour eux revenait à la protéger, elle.. de lui. D’eux aussi. De ce putain de nom entaché de sang, de la position politique, du regard médiatique, des responsabilités et autre concerto d’hypocrisie qui lui foutaient la gerbe. Et pourtant éloignés de tout ça, isolés de ce monde de merde, les iris se trouvaient, les peaux se frôlaient, les rires se joignaient. Pendant des années, ils l’avaient nié jusqu’à ce que l’évidence vole à ses prunelles lorsqu’elle avait manqué d’y passer. Et pourtant même là, l’idée était refusée, noyée, annihilée sans lui laisser seulement une chance. Car elle cherchait un homme, un vrai, le prince charmant tout maculé de fleurs bleues. Le genre de choses qu’il n’était pas et ne serait jamais.

Et puis il y avait eu Isaac. Il y avait eu les coups. Il y avait eu la détresse.

Lui, donc. Plutôt que la violence et la mort.

Lui qui y était lié pourtant, d’une chaîne concrète, les ondulations de la fausse Kezabel toujours bien ancrées sous son épiderme. Lié à la violence et la mort. Mais lié à Mackensie Blackburn par le sacro saint plus vieux carcan du monde. Le mariage.
Alors oui, sans ça la question ne se poserait pas. Mais avec ce contrat, il y avait eu la mise au pied du mur, les discussions qu’ils esquivaient depuis des années, la mise à plat. L’autorisation, donc.

Et cette fois Alec s’était senti libéré, accepté pour ce qu’il était. La possibilité d’obtenir quelque chose qui lui permettait de l’aimer, réellement, ouvertement sans pour autant se blesser à chaque seconde, oppressé d’une cacophonie de violences faites à lui-même se mettait en place. Ainsi s’il était libre d’être lui-même, naturellement les barrières construites depuis des années s’étaient érodées jusqu’à s’écrouler jours après  jours. Baisers après baisers, de gestes tendres en caresses assumées.

Et de quelques mots, Warren brisait cette seule part de liberté dans son existence.

« Whoaw, t'as vachement extrapolé là mec. Je … suis désolé, je ne voulais pas te mettre dans ces états, juste te montrer … comment dire ça. De faire attention à toi, à vous.»

Et c’était exactement ce qu’ils faisaient jusque-là.
Alors de quel droit tu fais ça ? De quel droit tu n’entends pas quand on te dit que c’est ok entre eux, que c’est déjà réfléchi, abordé, parlé ?

« Bien sûr que non, j'te dis pas de la quitter pour la préserver, juste de faire attention à certaines choses qui pourraient la blesser tout simplement. Bien sûr que tu as toujours été comme ça... mais depuis quelques semaines la donne a quand même beaucoup changé aussi. La dernière ne m'as tu pas dis que tu faisais le maximum pour éviter tes parents et que tu espérais qu'elle puisse faire la même chose ?» Les serres de l’angoisse pressant son cœur.

Bien sûr que c’était compliqué. Bien sûr qu’ils faisaient tous deux ce qu’ils pouvaient pour esquiver au mieux la situation de merde dans laquelle ils se trouvaient, qu’elle fuyait au mieux la belle famille qu’on lui imposait. Bien sûr qu’il encaissait au mieux ce qu’on lui imposait et qu’elle en faisait de même. Bien sûr qu’elle avait à gérer l’après, ces moments où il rentrait épuisé, prenait encore sur lui, essayait de l’impacter le moins possible sans pour autant se montrer malhonnête. Bien sûr que c’était dur. Et bien sûr qu’il se savait fautif. Alors quoi ? ça change quoi ?

« Et je n'ai jamais dit que tu étais un connard égoïste, C’est pourtant vrai. «  je veux juste que tout aille le mieux pour vous, par Merlin !    On fait au mieux avec ce qu’on a, mec.
Est-ce que …. Est-ce tu te rends comptes que des fois tu sors des choses comme quoi tu t'inquiètes pour elle sur comment elle vie tout ça et compagnie... par ce que des choses ont changé et qu'après tu me dis « ben je fais ça depuis novembre ». Les choses ont changé. Énormément pour toi, mais aussi pour elle. Ce qui ne la blessait pas autrefois, peut la blesser aujourd'hui... comme pas du tout. J'en sais foutre rien. Mais sincèrement, tes propos de la dernière fois m'ont alerté ; tout simplement.» Il entrouvrait les lèvres, prêt à contre-argumenter sans trouver la moindre parade.
Ce qui l’énervait d’autant plus.

Alors les lèvres pincées, Alec détournait le regard dans une grimace à peine retenue.

« Je ne sais pas, Alec. Je ne sais vraiment pas. »
Bah ferme-la.

« Je n'ai aucune réponse à te fournir, j'suis pas foutu de gérer ma propre vie sentimentale alors je suis bien mal placer pour ce genre de choses. Mais il y a certaines choses qu'un naze comme moi voit, par ce que c'est un peu comme le nez au milieu d'la figure... Et comme ça te concerne, forcément, toi tu le vois alors, mon rôle d'meilleur ami c'est de te le signaler... Juste au cas où.»

Il était sur le point de lui répondre un brusque « eh bah ferme ta gueule alors, par défaut. » mais deux mots l’avaient arrêtés. Meilleur. Ami. C’est con. Bordel que c’est con. Ça sonne même comme une réflexion de midinette de quinze piges à qui on aurait offert un collier en forme de moitié de cœur. Ridicule donc. Un truc de jeune fille en fleurs. Bleues les fleurs. Et roses les pensées. Et pourtant il s’arrêtait, comme un con donc. Simplement parce qu’il restait ce truc en lui qui disait que d’ordinaire, la majorité des mecs avaient tendance à vouloir lui réduire le portrait. Un truc assez ancré en lui pour qu’il s’en étonne encore, alors même qu’ils traversaient pourtant l’horreur ensemble depuis des semaines.

Alors étrangement, la colère se changeait en lassitude, d’une sorte de reddition étrange dont l’origine lui échappait.

« J’suis pas toi Warren. » Un souffle passait ses lèvres en changeant les draps qu’il tenait comme un con depuis un moment.

« C’est pas juste un défouloir. J’suis en effet comme ça et ça changera pas. Elle le sait parce qu’elle me connait jusqu’au bout des doigt ; et pour une fois c’est dit sans sous-entendus.. Elle… J’ai… » Les mâchoires qui se serrent, les lèvres qui se vissent. Il y a dans ce corps des tourments qui ne s’en iraient pas. « Elle sait qu’il y a une différence entre ces nanas là et elle. Ou Jayden. Et même entre les deux c’est pas la même chose. » Il s’arrêtait une seconde, lâchant les draps pour passer ses doigts dans ses cheveux. Un tressaillement pourtant au cœur de ce geste rassurant. Et puis le cerveau qui remet les choses en place : ce n’est que de l’eau. Rien d’autre ne poissait l’épaisseur brunissant au fil des années. « Putain j’ai l’impression de parler de bétail c’est pas du tout ce que je veux dire. » Oui, mais les mots te manquent et c’est normal. « De un, c’est en effet comme ça que je suis. J’aime ça, si ça compte ne serait-ce qu’un peu dans l’équation, et elle peut faire très exactement la même chose que c’est ok. Et je sais pas à combien de Mauriciens Jayden en est depuis un mois et quelque mais c’est pareil, ça me passe à huit mille. » ‘Je sais pas’. 51 jours et quatorze heures. « Mais c’est pas juste… un caprice ou un mode de vie. C’est pas seulement un exutoire. Tu peux t’en passer, c’est cool, mais c’est pas mon cas. Ça fait peut-être de moi quelqu’un de dégueulasse mais je ne pourrais pas faire autrement. Mack le sait. Elle m’a toujours connu et sait comment je fonctionne. Ce mariage ne change rien. C’est qu’une bague ; ok ? Juste un anneau de fer. Il symbolise en effet à quel point je peux aimer cette femme mais c’est fait de la pire des manières qui soit. Et c’est pas à eux de décider quoi que ce soit nous concernant. Pas plus que toi… »

Le regard qui se baisse, pas réellement d’agressivité là-dedans, sans doute une fatigue plus nette que ce qu’il le voudrait.

« Je m’inquiète pour elle, oui, parce que je suis un connard et que c’est pas nouveau. Ça fait dix piges que je lui répète, t’inventes pas l’eau chaude mec. Mais j’suis surtout inquiet parce qu’elle encaisse des merdes qui devraient pas la concerner. Parce qu’elle s’est fait démonter la gueule par un enfoiré que je suis censé croiser dans leurs gentilles petites réceptions de connards à paillettes et parce qu’elle vit maintenant dans une maison dont elle connait les dérives. Elle sait, Warren - mieux que toi – ce que mon père peut faire. Ce que mon « oncle » est capable. » ‘Ce dont’, Alec. Mais vu la personne évoquée, on te pardonnera tes fautes de syntaxe. « Elle a pas besoin que je sois fidèle… elle a besoin que j’aille bien. Elle a besoin d’aller bien. Et pas d’avoir face à elle une timpe avide de pouvoir, un connard violent incapable de gérer sa colère, une sous-merde capable de démonter sa femme et un putain de pédophile. » La voix grondait à mesure qu’il décrivait les membres de sa famille.

Et au mot pédophile, la première fois qu’il passait ses lèvres ; la fenêtre à sa droite claqua, provoquant chez lui un sursaut violent. L’enfant prêt à encaisse toutes les violences parentales n’était jamais bien loin, en témoignant ces réactions bien instinctives. Pourtant là, ni père ni mère, certainement pas d’oncle ou même de garce le tenant par les couilles. Car s’il n’avait pas évoqué Azalea, elle était sans doute non loin dans la liste des menaces à… éliminer. Une conclusion à laquelle il n’osait pas encore réellement penser mais qui pulsait pourtant dans son aorte. Non, nul Rivers donc. Seulement un être aux oreilles trop longues, l’une pendant anormalement comme le ferait celle d’un lapin bélier, en partie arrachée.  Les bras maigres, une taie d’oreiller crasseuse pour seule tenue, un museau de souris et de grands yeux tombants.

« Merde putain.. ! Creed ! Fais pas un truc pareil bordel ! »
« Monsieur devrait prendre gare à ce qu’il dit.. » Dit simplement l’elfe en le dévisageant. Âgé, il l’avait vu grandir. Pourtant son visage reflétait toujours cette sorte de candeur qu’Alec lui savait pourtant étrangère. Si le Rivers aurait dû s’en foutre, l’idée d’avoir été entendu par sa famille lui creusa la poitrine d’angoisse un instant. Les représailles pouvaient faire mal et il était le mieux placé pour le savoir. L’avantage c’est que sa diarrhée verbale soudaine, teintée du rouge de son enfance, fut bloquée dans son élan.

« Y’avait quelqu’un ? »
« Non… Mais monsieur sait qu’il est dangereux de porter de tels propos. »
L’agacement tintait dans ses cellules, clochettes véloces à lui percer les tympans.
« Ouais. Tout est dangereux dans le coin. »
« Monsieur sait que.. »
« ARRETE de m’appeler ‘monsieur’, Creed. Je te l’ai déjà dit. » A vrai dire, si l’appellation l’agaçait déjà enfant, il n’avait pas toujours eu la même opinion sur l’elfe.
« Monsieur devrait me laisser.. » Les yeux de l’elfe passaient sur Warren, baissaient le regard, angoissé de ce qu’il tentait de faire. Ça n’était peut-être pas évident pour eux mais il y avait du courage dans son opiniâtreté. De l’affection, étrangement, pour ce gamin qui l’avait pourri hier et qui devenait un homme bien plus respectable.
Mais à peine l’elfe levait-il le bras vers les draps qu’Alec lui décochait une taloche de deux doigts sur le poignet. « Réponse inchangée : tu rêves. C’est ni tes draps ni ton foutre, donc certainement pas à toi de changer quoi que ce soit. Laisse-nous Creed, s’il te plait. »

Il y eu quelques tremblements dans ses bras décharnés, n’osant plus regarder ni l’un ni l’autre des deux sangs purs. Et pourtant le petit être tenta une nouvelle fois.

« Monsieur devrait arrêter de.. » Regard noir. «…. …. Parlez moins fort. S’il vous plait. »

Et il disparu. Laissant un Alec qui se laissait tomber le cul sur son matelas défait, l’arrête du nez pincée entre deux doigts. « Merci Creed.. » Je sais que tu m’entends.
Les remerciements n’étaient jamais innés chez lui. Il lui fallait le temps de réaliser, de comprendre.

« J’arriverai à les faire plier. On arrivera à changer de baraque. A partir de là elle respirera mieux déjà… » Une promesse, autant à Warren qu’à lui-même.
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Alec Kaleb Rivers
Break Me If You Can
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Mer 9 Fév 2022 - 19:29
Pourquoi est-ce qu'il avait fallu qu'il l'ouvre au départ ? Pourquoi est-ce qu'il n'avait juste pas pu taire ses appréhensions à la con ? Probablement par ce que c'était trop lui demander face à un Alec au bord d'une de la rupture (psychologique) et qu'il ne voulait pas le voir risquer de s'enfoncer encore plus. Alors, il tentait de montrer les choses telle qu'il les voyait en essayant de prendre de plus en plus de précautions dans ses mots en voyant dans l'état son ami... seulement, ce coup-ci, ils n'étaient pas du tout sur la même longueur d'onde et les arguments de Rivers lui paraissaient un peu centré sur certaines choses. Il avait tenté d'amoindrir les choses en lui faisant bien comprendre que c'était aussi le rôle de meilleurs amis de s'inquiéter l'un pour l'autre, de signaler ce genre de choses même si ce n'était pas agréable. Ici, il le faisait vraiment avec les meilleurs intentions du monde, sans rien attendre en retour, sans aucune idée derrière la tête. Il voulait juste qu'ils aillent bien so couple d'amis. Tout simplement.

« J’suis pas toi Warren. »

Oh, ça il le savait bien. S'ils avaient des points communs, des façons de faire similaires pour certaines choses pour beaucoup d'autres ils étaient totalement différents.

« C’est pas juste un défouloir. J’suis en effet comme ça et ça changera pas. Elle le sait parce qu’elle me connait jusqu’au bout des doigt ; et pour une fois c’est dit sans sous-entendus.. Elle… J’ai… »  Il fronça les sourcils, attentif à ce qu'il disait, essayant de comprendre ce qu'il voulait dire là « Elle sait qu’il y a une différence entre ces nanas là et elle. Ou Jayden. Et même entre les deux c’est pas la même chose. »

Tout comme il y avait bien souvent eu une différence entre Cassie et les autres filles. Ou Kezabel et les Autres si y avait pu avoir quelque chose entre eux. Il acquiesça doucement pour montrer qu'il comprenait bien ce qu'il lui disait. Dit comme ça, déjà, il y avait des choses beaucoup plus claires.

« Putain j’ai l’impression de parler de bétail c’est pas du tout ce que je veux dire.De un, c’est en effet comme ça que je suis. J’aime ça, si ça compte ne serait-ce qu’un peu dans l’équation, et elle peut faire très exactement la même chose que c’est ok. Et je sais pas à combien de Mauriciens Jayden en est depuis un mois et quelque mais c’est pareil, ça me passe à huit mille. Et là, il ne savait absolument quoi répondre...probablement par ce qu'il n'y avait rien à dire non plus.  « Mais c’est pas juste… un caprice ou un mode de vie. C’est pas seulement un exutoire. Tu peux t’en passer, c’est cool, mais c’est pas mon cas. Ça fait peut-être de moi quelqu’un de dégueulasse mais je ne pourrais pas faire autrement. Mack le sait. Elle m’a toujours connu et sait comment je fonctionne. Ce mariage ne change rien. C’est qu’une bague ; ok ? Juste un anneau de fer. Il symbolise en effet à quel point je peux aimer cette femme mais c’est fait de la pire des manières qui soit. Et c’est pas à eux de décider quoi que ce soit nous concernant. Pas plus que toi… »

Qui a dit qu'il pouvait s'en passer ? Ce n'était pas franchement vrai. C'était même plutôt faux et ses histoires d'un soir lui manquaient, réellement, sans qu'il puisse dire exactement pourquoi. Il avait l'air d'oublier que lui n'était pas marié avec quelqu'un qu'il aimait à la base, quelqu'un d'aussi sympa et tolérante. Il serra un peu les mâchoires mais après tout, c'était un juste retour de bâton. Et il l'enviait. Il l'enviait presque à en crever lorsqu'il disait des choses comme ça, par ce qu'il aurait voulu, lui aussi, pourvoir se dire « c'est juste qu'un anneau » on fait comme a toujours fait, comme ils faisaient à Poudlard ? Mais cette option là, pour l'un comme pour l'autre semblait plus qu'une lointaine perspective à laquelle ils n'avaient plus franchement droit. Et il soupira. Il lui avait juste donné son impression, il avait voulu l'avertir pas lui dire ce qu'il devait absolument faire.


« Je m’inquiète pour elle, oui, parce que je suis un connard et que c’est pas nouveau. Ça fait dix piges que je lui répète, t’inventes pas l’eau chaude mec. Mais j’suis surtout inquiet parce qu’elle encaisse des merdes qui devraient pas la concerner. Parce qu’elle s’est fait démonter la gueule par un enfoiré que je suis censé croiser dans leurs gentilles petites réceptions de connards à paillettes et parce qu’elle vit maintenant dans une maison dont elle connait les dérives. Elle sait, Warren - mieux que toi – ce que mon père peut faire. Ce que mon « oncle » est capable. »  Et c'est bien par ce qu'elle encaisse ces merdes, qu'il fallait peut-être faire plus attention, mais effectivement si ça faisait partie de lui ses aventures, c'était déjà plus compliqué. Et là encore il ne savait pas quoi dire. Surtout avec cette dernière phrase, vu qu'il avait conscience de ce que l'homme avait pu lui faire et qu'il n'y avait toujours pas de mots à tout cela. « Elle a pas besoin que je sois fidèle… elle a besoin que j’aille bien. Elle a besoin d’aller bien. Et pas d’avoir face à elle une timpe avide de pouvoir, un connard violent incapable de gérer sa colère, une sous-merde capable de démonter sa femme et un putain de pédophile. »

Ce qui était vrai, elle avait probablement besoin qu'il aille bien en premier lieu. Elle avait besoin d'aller bien, mais malgré tout, est-ce qu'il était certain à 100% que ça lui allait vraiment, actuellement cette façon de faire et que ça ne la rendait pas malheureuse. Pas tes affaires ? Pas tes affaires Warren, mais il restait dans cette angoisse sourde qui continuait de sonner. Par ce qu'il l'impression d'après les dires d'Alec, que le couple avait parlé de beaucoup de choses, mais que ça remontait à quelques mois, à avant toute cette merde. Ta gueule, Tveit, tu en as déjà trop fait.

Heureusement, il y avait eu l'intervention de Creed qui l'empêcha de répondre une connerie ou pire laisser une gros blanc. Et il essayai de réfléchir le plus rapidement possible sur la réponse à fournir face à la souffrance énoncée par Alec, face à ce que cela semblait lui évoquer, tous ces traumatismes. Et il regrettait d'avoir abordé le sujet, en pensant bien faire, il avait sûrement empiré les choses. Ecoutant toujours d'une oreille ce qui se tramait entre les deux autres, il se disait qu'au final, il ne pouvait probablement qu'abdiquer... et que Creed avait en parti raison, il y a certaines choses qui devaient se dire à voix beaucoup moins haute ? L'elfe de maison avait fini par partir, les laissant de nouveau seuls avec un Alec qui semblait encore plus désarmé qu'auparavant, et c'était d'autant plus fort que Rives avait remercié la créature ce qui n'était pas dans ses habitudes.

« J’arriverai à les faire plier. On arrivera à changer de baraque. A partir de là elle respirera mieux déjà… » 
 « C'est sûr que ça changera totalement la donne...»

Et il le pensait sincèrement, ce n'était aucunement ironique, par ce qu'il approuvait ce que Alec disait là ; par ce qu'elle n'aurait pas les parents sur le dos, par ce qu'il y avait une « nouvelle liberté toute relative ». Il soupira doucement avant de reprendre la parole, doucement, ne sachant absolument pas comment est-ce qu'il devait s'exprimer, ce qu'il pouvait dire ou pas. Pour lui aussi, il y avait une grande part de lassitude, par ce qu'il se sentait totalement dépassé, et qu'en voulant bien faire, il avait tout foutu en l'air et qu'il n'avait aucune idée de comment se rattraper à présent.

 « Je comprends... J'avoue que je ne sais pas quoi dire d'autres là... mais maintenant que j'ai des explications plus fournies, je vois tout à fait ce que tu veux dire. Et, je suis navré d'avoir remué la merde... ce n'était pas du tout le but.»

Il laissa passer ensuite quelques instants de silence, observant toujours son ami qui semblait vraiment mal. Et il avait une idée qui lui trottait dans la tête, ils avaient la chance d'être dans un monde magique où ils pouvait faire en sorte d'améliorer certaines choses. Au moins, ça lui avait voir quelques choses plus claires et que potentiellement cette façon de faire était une manière comme une autre de « s'éloigner » de certains traumatismes passés. Ou peut-être pas, d'ailleurs.. ; mais il avait parlé plusieurs fois de son oncle alors qu'ils causaient de base de Mack et lui. Tout simplement. Alors... est-ce qu'il devait prendre ça comme un aveu à demi-mots ? Est-ce que c'était autre chose ? Il n'en savait rien, mais la détresse de son ami le touchait au plus profond de son être.

 « Alec... Est-ce que je peux t'effacer la mémoire de cette discussion ? Pas besoin que tu continues de tergiverser sur ça et que tu tournes en rond ; alors que c'est moi qui avait tort.»

Oui, cela pouvait sembler sorti de nulle part et pourtant c'était la vraie seule solution. Une sorte de rédemption, d'excuses. Lui montrer qu'il tenait vraiment à lui, qu'il se sente soutenu, qu'il voit qu'il avait raison et que Tveit regrettait sincèrement cette prise de parole. Qu'il ne voulait que le meilleur... Lui montrer surtout qu'il voyait sa détresse et qu'il ne savait pas quoi en faire....

 «Rivers ? Tu sais que je serai toujours là si tu en as besoin... même si c'est pour parler de certaines choses. Même si c'est pour vomir ta haine ou ton mal-être... et que tu ne veux pas en causer avec Mack ou Jay pour les préserver. »

Est-ce que c'était ça qu'il fallait dire ? Est-ce que ce n'était pas juste bizarre ou hors de propos ? Il ne pensait pas, mais il n'en était pas non plus certain. Il voulait juste qu'Alec sache qu'il puisse se confier à lui qu'importe les circonstances.
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Warren Tveit-Odair
Dim 13 Fév 2022 - 13:17
Oh si Warren, tu peux faire autrement. Ça te pèse, ça te fait du mal, mais tu n’es pas en train de te détruire avec fureur. Tu n’es pas déchiré ou défoncé à longueur de temps, tu ne te blesses pas, tu n’es pas en train de provoquer les coups ou la déchéance des uns et des autres. Tu n’es pas en train de blesser tes proches pour la simple fureur de te sentir haïs, coupable, violenté. Tu n’es pas en train de chercher à te faire repérer, à appeler la mort et la destruction. T’es pas en train de te péter les os pour la seule rage de te sentir te disloquer. Pas en train de foutre en l’air tout ce qui importe, tes plus proches en ligne de mire. T’as pas été chercher du sexe quand t’étais qu’un gosse à peine rentré dans l’adolescence parce que ton rapport à ce truc c’était un besoin urgent de conquête, de contrôle et sans doute de te faire du mal au passage ; si ? T’as été te faire des femmes plus âgées à peine entré dans l’adolescence non par excitation ou envie mais parce qu’une part de toi en avait besoin alors même que ça te foutait en vrac ?
Si Alec exprimait cette chose sale en lui, ça allait bien au-delà d’une part de lui qui n’était pas comblée ce qui lui aurait fait mal mais sans le détruire. Lorsqu’il avait tenté d’être fidèle à Mack, c’était alcoolisé du soir au matin et le reste de la journée qu’il avançait. Systématiquement dans les bars, le poison dans les veines, il avait blessé Caitlyn avec rage dans le seul but de montrer qu’il allait mal. Lorsque le besoin était comblé, le monde de vie accepté, ce qui bouillait en son sein se calmait, devenait gérable. Il y avait là un besoin compensatoire énorme, de ceux qu’on met en place pour nous protéger, exprimer les émotions ou les encaisser. Sans son existence d’enfance, sans doute aurait-il seulement aimé ça. Sans doute aurait-il seulement vécu cela comme un mode de vie, mais il y avait sous ses actes quelque chose de profondément ancré, quelque chose de malsain qu’il avait besoin d’endiguer ainsi. Une addiction. Mack l’avait compris. Du moins c’était ce qu’il lui semblait. Elle savait qu’il compensait énormément de cette façon, que le sexe débridé voire violent devenait un besoin d’expression, un exutoire. Qu’il y avait des choses qui ne la concernaient pas car justement la relation était saine avec elle et qu’il ne cherchait pas à la ternir, ce qu’il aurait fait s’il n’avait pu larguer ce qui le blesser. Et qu’il se haïssait. Qu’il y avait une forme de haine de soi mordante dans sa manière d’être et de rechercher ces contacts-là. Tout comme un manque d’amour et de considération qu’aucun humain ne pourrait combler puisqu’il se le devait seulement à lui-même.

Ainsi, si le sujet concernait son couple à l’origine, il n’y avait finalement là-dedans pas grand-chose à voir avec Mack. C’était lui que ça concernait. Lui seul. Or exprimer ce qu’il y avait en sous-texte reviendrait à mettre le doigt sur des choses qu’il ne pouvait réaliser sous peine de leur donner trop d’importance. S’il ne plongeait pas dans une spirale particulièrement violente d’autodestruction comme il l’avait déjà fait, oui, c’était grâce à ça et sa pire angoisse consistait à ce qu’Azalea le comprenne et vienne lui pourrir cette bouée de sauvetage. Contre-productif cela dit… car la pire des tortures était bien celle-là. Lui rappeler à quel point il pouvait ainsi blesser la femme qu’il aimait le plus au monde, insister malgré ses affirmations, briser le peu de certitudes que Mackensie avait réussi à forger en lui au fil des années. Dix ans pour accepter tant de choses. Dix ans pour glisser ses doigts dans les siens, ses prunelles dans son âme. Dix ans pour laisser la tendresse s’imposer. Dix ans pour l’aimer, de plus en plus naturellement. Quelques mois à peine pour faire de ça une normalité, apprendre ce qui semble évident pour tant de monde y compris Warren qui semblait plus prompt à aimer qu’il ne l’aurait imaginé.

Quelques mois, déjà fanés.

L’Homme est idiot : il croit ce qu’il craint ou ce qu’il espère. Lui, donc, entendait des lèvres d’un ami ses pires angoisses. Ainsi la lassitude le prit brusquement lui qui, quelques temps plus tôt avait l’énergie de la lutte. Il tombait donc sur le matelas, éreinté par la nuit d’horreur, l’interlude de sexe, la suite à venir mais surtout cette discussion qui percutait ses nerfs de plein fouet.

« C'est sûr que ça changera totalement la donne...»
Pas un coup d’œil. Contrairement aux apparences, il entendit l’honnêteté dans le timbre de son ami. « Ma famille est une plaie. N’importe qui virerait barge ici. Mais jsuis bien plus teigneux, ils lâcheront avant moi. » Une affirmation balancée avec bien moins de hargne qu’il l’aurait dû. Comme le baratin réflexe qu’on sert trop souvent et qui perd au fur et à mesure de sa substance. Le truc qu’on balance sans y penser, réponse immédiate sans même laisser à l’autre possibilité de parler, sans même écouter ce qui venait ensuite. Il raccrocha donc en cours de discours.

«… J'avoue que je ne sais pas quoi dire d'autres là... mais maintenant que j'ai des explications plus fournies, je vois tout à fait ce que tu veux dire. Et, je suis navré d'avoir remué la merde... ce n'était pas du tout le but.»

La gorge s’écrasait mais l’idée que le propos soit entendu lui fit du bien. Sans y répondre, l’autre laissait passer quelques temps de silence lui permettant de se ressaisir. Le dos qui se redresse, un truc réflexe face à la vulnérabilité. Les mains qui passent sur son visage, terminent de nouveau dans ses cheveux humides et les agitent dans une manière de raccrocher à quelque chose de physique, de réel. Alors qu’il se mettait de nouveau debout sans un regard, prêt à finir de faire ce foutu lit, Warren reprit la parole.

« Alec... Est-ce que je peux t'effacer la mémoire de cette discussion ? Pas besoin que tu continues de tergiverser sur ça et que tu tournes en rond ; alors que c'est moi qui avait tort.»

Ces mots l’arrêtèrent un instant avant qu’il ne reprenne ses gestes, terminant de faire le lit sans qu’à aucun moment Warren ne l’ai aidé. S’il le notait ? Etrangement, oui, comme une chose apprise difficilement au fil des ans et à mesure d’habiter avec des personnes issues d’un autre monde que celui des sangs purs. Entre Jayden, Takuma, Aileen, Jordane et Lex il s’était au fil des semaines confronté à des manières de vivre et de pensées parfois totalement opposées à sa normalité. On l’engueulait pour des choses qui avaient toujours été naturelles. Ainsi cette pensée était symptomatique d’une chose acquise finalement récemment. Pas qu’il lui en veuille, seulement ce détail l’amusait… et lui permettait d’échapper une seconde à cette proposition.

« J’en sais rien. » A réfléchir. Car après tout, c’était juste : ça n’apporterait rien. Pour autant, Alec avait besoin de se faire à cette idée, se rebiffant de base, presque pour la forme.

«Rivers ? Tu sais que je serai toujours là si tu en as besoin... même si c'est pour parler de certaines choses. Même si c'est pour vomir ta haine ou ton mal-être... et que tu ne veux pas en causer avec Mack ou Jay pour les préserver. »

La dernière taie d’oreiller recouvrait à présent le coussin alors qu’il relevait enfin ses yeux clairs dans ceux de son ami et dans ses yeux, bien des fumeroles. Il lui fallu un moment à décider d’une réaction, parfaitement conscient qu’il y avait derrière ces mots des sujets qui dépassaient la violence de ses parents ou les tortures engendrées par Azalea ou un autre sbire envoyé par les Rivers. Ou quelqu’un d’autre. Alec perdait parfois le fil. Alors, finalement, ce petit sourire en coin habituel vint étirer une part de ses lèvres, lâchant un souffle sec et cynique. Amusé sans doute,

« Quoi, t’envisage sérieusement de foutre les pieds dans le plat du sujet tabou entre nous depuis ce grand moment d’amusement mutuel à base de coup dans la gueule, de boyaux et de pires angoisses ? »

Balançant le dernier oreiller sur la tête de lit, Alec eu conscience de la sécheresse de ses mots.

« La dernière fois que je me suis décidé à en parler, j’ai obtenu un silence complet et mal à l’aise. T’es vraiment sûr de tenter l’coup ? » Rien d’agressif pourtant là dedans, seulement la lassitude du savoir. Non, il n’était pas certain de vouloir en parler et pour être honnête, ça le rendait dingue que Warren sache. Pour autant… le besoin était là, opposé au refus de l’évoquer. Dans le fond l’explication était simple : difficile pour lui d’évoquer le sujet, mais nécessaire. Or la réaction de Caitlyn l’avait arrêté. Plusieurs fois il avait tâté le terrain, évoquant d’ailleurs une fois le comportement d’Elwynn vis-à-vis de lui. Pour autant, ces mots faisaient du bien. Car il n’y irait pas comme ça et quelque part, entendre que la possibilité restait ouverte soulageait. Jusqu’ici, il n’y avait eu qu’une seule personne à évoquer le sujet frontalement, posant ses gonades sur la table sans faiblir face à la monstruosité de la situation, se dressant forte et engagée, froide face à l’horreur mais profondément humaine pour le garçon blessé.

Kezabel.

En cet instant, il aurait tout donné pour passer un peu de temps avec elle.
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Alec Kaleb Rivers
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Alec Kaleb Rivers
Dim 13 Fév 2022 - 18:50
« Ma famille est une plaie. N’importe qui virerait barge ici. Mais jsuis bien plus teigneux, ils lâcheront avant moi. »
 « C'est vrai, teigneux c'est bien un mot qui peux te qualifier. Des fois tu es un peu comme ces petits roquets, tu vois ?»

Oui, c'était censé détendre l'atmosphère, même si c'était totalement stupide. Mais il ne pouvait que comprendre Alec sur le fait que sa famille était une plaie. Le temps où avait habité avec la sienne, il avait cru devenir dingue, heureusement, maintenant qu'ils un peu plus éloignés, ça allait déjà beaucoup mieux... même si ça ne restait pas transcendant. Mais, il avait vote retrouver son sérieux en essayant de s'excuser le plus platement possible voulant lui faire comprendre qu'il avait juste voulu l'aider au départ et qu'il s'était planté comme une grosse merde. Il n'avait pas eu de réponse, mais au final connaissant Alec c'était plutôt une bonne chose, sinon il s'en serait pris une ou alors se serait pris une nouvelle réflexion. Pas besoin d'en faire des tonnes sur tout cela, donc. Et d'ailleurs, ce fut bien Tveit qui avait repris la parole avec une nouvelle idée, pas forcément très bonne mais qui avait le mérite d'exister, d'être proposée. Après, ça serait à lui de faire son choix.

« J’en sais rien. » 

Réponse pas forcément inattendue, au contraire même, il s'était attendu à cela. Forcément, que ça devait être réfléchi, tout comme lui, Alec ne devait pas apprécier que l'on touche à la mémoire. Un banal sort, pour eux au final surtout pour enlever ce genre de choses minimes. Mais peut-être que dans quelques minutes Rivers aurait aussi vu les avantages de cette proposition, peut-être qu'il se dirait qu'il avait déjà assez à penser sans en rajouter en plus. Peut-être plus qu'il préférerait s'en souvenir pour d'autres raisons. Qui sait ? Il n'était pas à sa place et c'était de sa mémoire dont il s'agissait... mais si son ami pétait vraiment un câble, qu'est-ce qui se passerait ? Comment est-ce que lui réagirait ? Il n'en savait rien. Absolument rien.

Alors il avait bientôt repris la parole avec d'autres propos pour être certain que son camarade sache qu'il pouvait compter sur lui quelque soit le sujet. Et il y en avait un, qu'il ne saurait pas comment « traiter », comment en parler de peur de dire une connerie, mais Rivers avait peut-être besoin de ça, alors il devait faire son maximum pour l'aider. C'était un rôle de meilleur ami après tout, en espérant qu'il arrive à ne pas dire des choses déplacées sans s'en rendre compte... vu que ça restait suivant les sujets quand même une spécialité.

« Quoi, t’envisage sérieusement de foutre les pieds dans le plat du sujet tabou entre nous depuis ce grand moment d’amusement mutuel à base de coup dans la gueule, de boyaux et de pires angoisses ? »

Il eut un rire amer. Bordel dans quoi est-ce qu'il venait de s'embarquer, là ? Mais, néanmoins il choisit de répondre sérieusement et sincèrement. D'agir un peu plus en adulte responsable qu'en petit con qui essayait de faire comme si tout allait bien, si tout était OK, qu'en ignorant le problème c'est comme s'il n'existait pas. Il le referait peut-être plus tard, mais pas aujourd'hui.

« La dernière fois que je me suis décidé à en parler, j’ai obtenu un silence complet et mal à l’aise. T’es vraiment sûr de tenter l’coup ? »
 « On sait tous les deux qu'on est pas très doués avec ces sujets-là, les sensibles, et que l'on peut se montrer très maladroits. Mais je crois sincèrement que oui, je suis prêt à tenter le coup si TU en as besoin. Par ce que les meilleurs amis c'est fait pour ça et qu'il est hors de question que j'te laisse tomber seul dans ta merde …. ça reste quand même mieux que les boyaux frais et chauds.»

Et il le regarda bien dans les yeux pour lui dire ça, qu'il comprenne qu'il était sérieux, même s'il n'était pas certain de vouloir le faire... Mais on ne fait pas toujours des choses qui nous plaise, et c'était la moindre des choses d'aider Alec si c'était en son pouvoir. Ils devaient se soutenir pour tenir dans ce « nouveau » monde toujours plus horrible.

 « Et puis, tu sais rien que mettre les pieds dans le plat, c'est ma spécialité et de ne pas savoir comment m'en dépêtrer aussi... » Il soupira.  « Enfin, bref, comme tu le sens poto quoi. Que ce soit pour parler ou l'oubliette.»

Petite piqûre de rappelle pour ce dernier point qu'il jugeait quand même encore un peu important. Lui montrait qu'il se rappelait que l'autre avait dit qu'il n'avait pas l'air sûr. Maintenant, il préférait de rajouter rien d'autres et voir ce que l'on pourrait tirer de toute cette discussion, de ce que Alec avait à lui dire, ou pas. Lui laisser totalement le choix, le maître de la barque, voilà ce qui lui semblait le mieux, mais là encore il n'était pas sûr de son coup.
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Warren Tveit-Odair
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Warren Tveit-Odair
Mer 2 Mar 2022 - 8:28
Le rire amer de Warren grésilla à ses nerfs, un frisson sur la peau à vif. Amusant comme il n’y avait qu’avec les femmes qu’il s’était jamais permis de parler. Pourtant s’il y en avait bien une pour qui la froideur appelait au silence, c’était sa mère. Un mur. Un mur foutrement changeant quand, en société, elle pouvait se parer de velours et de sourires. Une hypocrite derrière laquelle se cachait une porte de prison. Lentement au fil des ans, elle avait déteint sur son père et l’homme social qu’il était avait changé de mode d’action. Parfois, pourtant, entre les coups, il avait tenté de parler à son fils. Et puis ses essais s’étaient étiolés au fil du temps. Non, Alec ne parlait pas. Pas aux hommes du moins. Il écoutait pourtant, sans doute plus que ce que Warren pouvait imaginer.

« On sait tous les deux qu'on est pas très doués avec ces sujets-là, les sensibles, et que l'on peut se montrer très maladroits. Mais je crois sincèrement que oui, je suis prêt à tenter le coup si TU en as besoin. Par ce que les meilleurs amis c'est fait pour ça et qu'il est hors de question que j'te laisse tomber seul dans ta merde …. »

Il ne dirait pas, bien sûr, avec qui il avait parlé de ces choses-là. Il tairait les échanges avec Kezabel, ces moments passés à comprendre l’autre, ce premier regard échangé, posé avec honnêteté l’un sur l’autre, les secrets qu’elle lui avait confié et qu’il taisait à présent jusqu’aux oreilles de celui qui ne cessait de se nommer son meilleur ami. Comment le pourrait-il d’ailleurs ? Jamais les deux ne s’étaient vraiment montrés ensemble. Non, cette amitié-là reposait sur des choses qui demeurent dans les ombres, qu’on ne porte ni au regard ni aux oreilles de ceux qui ne comprendraient pas. Ces choses-là restaient entre eux et il était des confiances qu’il ne trahirait pas. Des traumas qu’il n’évoquerait pas quand les siens lui échappaient trop souvent à son goût. Mack, Warren, il n’avait pas choisi d’en parler, ne l’aurait sans doute pas fait s’il l’avait pu. Auprès de Kezabel non plus du reste. Mais elle l’avait vu, caché dans ses prunelles, noyé dans sa colère, évident par chacun de ses gestes, la fureur de ses mots. Elle avait su. Et elle avait posé les choses, immédiatement, sans s’interroger de quoi dire ou quoi faire. Pas d’inquiétudes sur le fait d’être maladroit ou non. En un battement de cil, ils passaient du statut un peu méprisant d’inconnus à celui d’amis liés par ce monstre affreux dans leurs cellules dont ils avaient fait quelque chose de beau.

« … ça reste quand même mieux que les boyaux frais et chauds.» Un truc qu’on essayait de détruire à grand renfort d’horreur.

Détournant le regard dans une grimace franche, Alec mima une nausée.

En réalité, derrière l’humour, il pâlissait légèrement, encore marqué des épreuves de la matinée. Ça aussi il le taisait, refusant de s’épancher sur ce qu’Azalea faisait ou lui faisait vivre. Bien entendu, il n’irait jamais dire qui était impliqué ou ce qui se passait précisément mais certains mots auraient pu être posés là-dessus. Pour autant ses lèvres demeuraient closes, ne s’ouvrant qu’à Mack si elle le lui demandait. Envers elle, Alec jouait la carte de la franchise claire. Carraway ne les auraient pas là-dessus. Si Mack se mettait à le haïr, ça ne serait pas par manipulation mais pour quelque chose de réel. Auquel cas, il le mériterait.

« Et puis, tu sais rien que mettre les pieds dans le plat, c'est ma spécialité et de ne pas savoir comment m'en dépêtrer aussi... » Un souffle amusé et sec face au dépit de son ami. Pour sûr, il était doué dans ce domaine. « Enfin, bref, comme tu le sens poto quoi. Que ce soit pour parler ou l'oubliette.» Ouais, l’oubliette. Ça faisait son chemin. Dans tous les cas, autant attendre que la conversation avance pour ça.

« J’avoue que si l’idée c’était de me laisser un peu de temps pour respirer, l’épouvantard c’était pas tout à fait la meilleure option. » Il aurait préféré en crever plutôt que de faire face à cette ordure. Sans le dire, Alec sentait ses sens se brouiller et son cœur palpiter un peu plus fort au souvenir que cette bestiole lui avait imposé.  Il ne su même pas comment ils en étaient arrivés là dans la conversation. Pourquoi rebondir sur cette part de sa vie à l’évocation de la possibilité de parler ? Comment ces liens-là avaient-ils pu se faire ?

Le monstre de son enfance, l’engeance de ses pensées, l’horreur cachée sous le lit. Cette chose immonde qui l’avait poussé depuis tout jeune à chercher un équilibre que les autres semblaient trouver naturellement. Ce truc ignoble à poisser ses veines et lacérer ses nerfs. Comme une couche sale qui ne le quittait jamais tout à fait. Ou seulement quand, peaux à peaux, l’autre se cambrait, respirait mieux. Qu’on posait sur lui un regard chargé d’un tout qui déliait les nœuds de son âme.

Non, définitivement, il y avait des liens qu’il refusait de faire.

Ne le laisse pas gagner. Ne le laisse plus rien te prendre. Il n’en a pas le droit et il ne l’a jamais eu. Il ne mérite rien d’autre que ton mépris. Disait Kezabel. Ses mots n’avaient jamais cessé de résonner en lui.

Tu as été abandonné par ceux qui auraient dû te protéger. Ceux-là non plus, bien plus vieux.

« J’ai b’soin d’un verre. »

D’un geste il s’était debout, un coup balancé à l’oreiller par… Hm. Dépit peut-être.

Le regard qui se détourne, les lèvres qui se scellent, les gestes qui se font secs, centrés sur le nettoyage du tas de vêtements. Alec changeait l’eau, lançait un sort pour étendre ce qui pouvait l’être et relancer le lavage de ses fringues encore chargées de sang. Pas un regard envers son ami. Non, car il y a là un enfant qui a toujours honte. Un gosse qui se rétracte dès qu’il s’agit de prononcer certains mots, qui refuse d’évoquer à haute voix ce qui n’a jamais cessé de le salir. Un gosse qui ne sait pas toujours … se détacher de l’enfant qui a laissé faire. Qui n’a rien dit, lui non plus. Qui se sent fautif, sans vraiment savoir pourquoi. Qui refuse d’aborder le sujet s’il peut le fuir ou l’effacer.

Un putain de gosse qui envisage de balancer l’oubliette non sur lui mais sur celui qui proposait cette option. Car savoir que Warren avait eu l’information, pire encore sans son consentement, alors même qu’il savait parfaitement que ça sortirait.. oui, ça le rendait dingue.

D’un geste, Alec rouvrit la fenêtre d’un geste sec et dépassa Warren pour rejoindre la cuisine où il but trois longues gorgées au goulot du pur feu. Le culot de la bouteille frappa la surface de marbre et d’un geste il fermait par magie la porte de sa chambre.

« Tu vois pour le coup c’est moi qui mets les pieds dans le plat et qui sait pas m’en dépêtrer. » C’était con, mais il avait envie de frapper, de lui balancer une bombe, de lui faire mal sans vraiment comprendre d’où l’envie venait. Et puis il enchaîna, refusant d’entrer dans ce truc de merde qu’il faisait sans cesse. Blesser pour se sentir moins mal. « Oh au fait, j’ai un pur feu piqué dans la cave parentale. Le truc doit couter trois fois ton salaire. Un verre ? »
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Alec Kaleb Rivers
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Mar 15 Mar 2022 - 12:18
Il voulait essayer le plus sincèrement du monde d'être présent pour son meilleur ami quelque soit le sujet, même si c'était quelque chose qui lui le mettait profondément mal à l'aise. Qu'est-ce qu'on s'en fout, au final, de ce qu'il pouvait ressentir si ça faisait du bien à Alec, si l'autre garçon en avait besoin. Est-ce qu'il était maladroit ? C'était une forte probabilité et pourtant, il essayait de faire attention à ne pas être blesser, à essayer de trouver les meilleurs mots possibles... avant de faire une plaisanterie qui relevait peut-être un peu trop encore de l'humour noir. Les souvenirs étaient encore un peu trop frais... Malgré tout Alec avait mimé une nausée... put-être que cela signifiait qu'il ne s'était peut-être pas tant foiré que ça. Est-ce que Tveit avait laissé un court silence ? Possible, mais il avait quand même bientôt enchaîné avec de l'auto-dérision. Warren savait que bien souvent quand il essayait de bien faire, il mettait les pieds dans le plat avant de s'enfoncer encore et encore... un spécialité chez lui de ramer et d'avoir du mal à trouver une issue pour s'en dépêtrer.

« J’avoue que si l’idée c’était de me laisser un peu de temps pour respirer, l’épouvantard c’était pas tout à fait la meilleure option. »

L'idée de départ lui avait semblé plutôt bonne pourtant... seulement il n'avait pas connu cet aspect du passé d'Alec... Alors forcément le rendu n'avait pas du tout était celui auquel il avait pensé. Son nez retroussa. Il était désolé de ça, mais il était trop tard pour revenir en arrière de toute façon. Il se mordilla un peu la lèvre en se demandant ce qu'il pouvait bien répondre à cela. Il ne voulait pas merder une nouvelle fois sur le sujet...

 « Je... heu ….»  Tu te sens comme un crétin, Tveit.  « … suis désolé, j'pensais pas du tout à ce genre de choses, mais plus quelque chose lié à la peur de perdre ta liberté... Rien de compromettant.»

C'est pour cela aussi, qu'il avait fait en sorte de le « prévenir » de ce qu'il allait faire, pour qu'il se fasse à cette idée... pour qu'il fasse quoi d'ailleurs ? S'y prépare. Pense à autre chose qu'à leurs amis pour ne pas être pris en traître ? Il n'en était plus tellement sûr. Nouvelle petite grimace, donc.

 « Mais ouais, c'est un bon exemple de foirage complet de ma part, j'avoue.»

Voilà, le prendre comme ça c'était peut-être ça que Alec voulait ? Ou pas ? Aucune idée à cet instant et il ne pouvait pas s'empêcher de regarder toutes les mimiques de son ami pour essayer de voir s'il laissait trahir une quelconque émotion qui pourrait l'aiguiller.

« J’ai b’soin d’un verre. »

Silence, tandis qu'Alec se mettait à laver ses affaires et que lui ne savait absolument plus comment se comporter. S'il devait partir ou pas. L'aider ou pas ? Se faire oublier ou se mettre à parler pour raconter quelque chose, n'importe quoi, une connerie si possible. Non, il se sentait totalement pris au dépourvu et aller lui faire une accolade ou autre serait sûrement mal pris. Alec n'était pas dû genre à aimer à ce que l'on voit ses blessures, les ignorer au maximum semblait donc la meilleure des choses à faire pour ne pas faire empirer la situation. Mais est-ce que l'on était vraiment dans  ce temps normal ?
Silence, encore et encore. Tveit n'osait même pas bouger comme si stagner sur lui-même lui conférait le pouvoir d'être invisible, alors qu'il n'en était bien sûr rien.
Nouveau geste de Rivers pour ouvrir la fenêtre avant qu'il passe devant lui et se mette à boire plusieurs gorges de pur feu au goulot.
Ok.
heu ? Merde.
Le culot de la bouteille frappa soudainement  le bar, Tveit sursauta à peine avant qu'Alc ne ferme d'un coup de baguette la porte de sa chambre.
Bon ? Il pouvait dire quoi, là ? T'es vraiment mauvais là-dedans Warren...

« Tu vois pour le coup c’est moi qui mets les pieds dans le plat et qui sait pas m’en dépêtrer. » Cette fois Warren fronça les sourcils en se demandant de quoi est-ce qu'il causait exactement ? Il avait l'impression, du coup d'avoir raté quelque chose... mais quoi ?  Pas le temps de lui poser la question que déjà son ami avait enchaîné . « Oh au fait, j’ai un pur feu piqué dans la cave parentale. Le truc doit couter trois fois ton salaire. Un verre ? »
 « Ouais, vas-y, je suis curieux.» Silence.  « Ne me dis pas que tu as remplacé leur bouteille... par une mixture à ta façon ?»

Regard un peu amusé, suspicieux quand même... et pourtant ce qu'il lui avait dit juste avant lui trottait toujours dans l'esprit. Il hésita à poser la question, il n'aimerait sûrement pas la réponse, si Alec avait expédié le sujet aussi vite c'est probablement qu'il ne voulait pas en parler au final... Mais Warren était curieux. Alors il se racla la gorge, tergiversant toujours avec lui-même sur l'attitude à adopter. Silence pendant quelques instants avant qu'il ne cherche quelque chose dans sa poche.

 « Avant que j'oublie, tu pourras donner ça à Mack ? J'avais ça sur mon téléphone, je l'ai fait développer... j'sais pas si ça lui fera plaisir cependant, il paraît que ça se fait alors bon.»

La chose en question était une photo de la demoiselle avec Nicholas, quelques semaines auparavant. Comme elle était marraine du petit... paraissait-il qu'elles aimaient bien avoir des souvenirs, en tout cas Mily lui avait suggéré cette idée. Que les parents en aient plein partout, ça lui paraissait logique... mais les parrains/marraines ? Il restait quand même un peu plus perplexe.
Oui, il avait fait le choix de ne pas rebondir sur les propos de son ami et pourtant l'envie le piquer grandement, il fallait juste espérer qu'il tienne encore un peu, ou qu'Alec ne lise pas trop cette curiosité dans ses yeux.
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Warren Tveit-Odair
Lun 21 Mar 2022 - 7:58
Quel rapport ? Quel foutu rapport entre le premier sujet et le second ? Comment en était-il arrivé là ? C’était à n’y rien comprendre. Alec voyait que le déroulé lui avait échappé sans vraiment comprendre pourquoi il faisait des associations qui lui foutaient pourtant une gerbe à lui en décoller la plèvre. L’ombre de son oncle planait sans cesse autour de lui comme un aigle prêt à planter ses serres acérées dans son dos. C’était monté jusqu’à ses lèvres, bloqué dans sa gorge comme une enclume prête à rattraper chacun des maux qui lui sciaient les reins. Conscient de ce qu’on disait sur lui, Alec savait tout autant comme ceux qui connaissaient sa famille pouvaient le rapprocher de l’homme qu’il exécrait le plus au monde. Harold était l’homme sociable, joueur, rieur, celui qui faisait le con et rire les enfants. Celui dont la famille semblait avoir désespérément besoin dans le prisme morose de ses exigences et de sa rigidité maladive. La mère d’Alec pouvait changer du tout au tout selon les besoins, profondément stricte et insensible dans le privé elle se parait de fausse chaleur et d’attention en public. Et lui… se chargeait de bien des masques à son tour. Sauf qu’accessible, souriant et drôle il l’était. Fêtard, dragueur et joueur aussi. Il était celui qui amenait de la joie dans cette famille trop autoritaire, qui déridait tout le monde, parlait franc, sans noyer ses mots dans mille précautions. Sa présence faisait du bien d’un regard extérieur, horripilant pourtant sa mère autant que ses grands parents de trop de familiarité. Souvent, on avait dit à Alec qu’il avait pris ce qu’il y avait de pire chez Harold. Cette phrase lui glaçait les sangs. Comme lui, Harold refusait de se caser. Comme lui, il avait l’alcool fêtard et le rire facile. Comme lui, il allait facilement vers les belles femmes, embrassait les nuques, faisait frémir les épidermes. Comme lui, il parlait dru et fort, balayait les sujets sérieux et facilitait les soirées légères. Comme lui. Pourtant Alec ne pouvait que vomir la suffisance de ces affirmations quand il ne s’agissait que de l’ombre du pire. Le pire avait salit sa sœur, l’avait éclaboussé, leur avait coupé le souffle et flétri les pensées. Le pire se cachait dans ses sourires et la facilité avec laquelle il allait vers les mômes et les faisait rire de son esprit joueur. Le pire l’amenait à se méfier de chaque homme, dans un réflexe profondément ancré. Le pire le rendait violent à l’idée que l’un d’eux ne pose un regard envieux sur lui. Le pire lui sciait les os depuis ses cinq ans.

Le pire, ce serait de véritablement lui ressembler. Ou d’amener un gamin dans ce monde-là.

Alec fuyait, mal à l’aise avec ce qui menaçait dans les silences de la conversation. Conscient qu’il ne savait comment aborder ce qui lui fouettait la colonne autant qu’inconscient de vouloir ou non, l’évoquer. Il aurait aimé être face à Kezabel, voir dans ses prunelles qu’elle comprenait chacun de ses non dits, faisait ses propres déductions, attrapait ses silences pour leur donner un sens. S’il n’en avait parlé qu’à des femmes, ce n’était pas pour rien. Pourtant, depuis que Warren s’était trouvé face à ça sans qu’il ne puisse rien y faire, Alec savait que ce sujet devrait ressurgir. Il planait lui aussi, un bruit blanc dans le fond de son crâne qui ne se décidait jamais à s’apaiser. Et lui, lui effacer la mémoire ? Le goulot de la bouteille sur ses lèvres, Alec déglutissait son mal-être, frappant la table pour se redonner un coup de fouet, refuser de se laisser happer par ce qui le bouffait. L’idée, elle, semblait plus gérable que d’en parler. Pourtant le besoin était là, ne serait-ce que pour faire cesser le bruit blanc. Ne serait-ce que pour le prévenir, éveiller les consciences, se dégager de la sensation sale des serres dans sa peau. Alec revoyait ces grands doigts se planter dans son épaule pendant que l’autre riait en l’attirant près de lui. Ne lui donne pas ce pouvoir, répétait Kezabel dans sa tête. Et toi, à qui tu donnes du pouvoir ? Lui répondait-il, le cœur broyé d’angoisses. Faiblissaient-ils tous deux face à leurs démons intérieurs ? Fatiguaient-ils des luttes intestines et des coups mal encaissés ? Les effluves d’éthanol et de vieux fut dans le fond de la gorge Alec battit des paupières pour poser de nouveau les yeux sur son ami. Mal à l’aise. Tout puait le malaise dans sa posture. Le recul, l’incertitude. La curiosité peut-être ? Y avait-il réellement de l’intérêt ou de l’inquiétude pour ce qu’il avait pu vivre ou seulement ce truc malsain tourné vers une curiosité mal placée ou une réponse à un besoin jamais véritablement exprimé ?  Un soupir entre ses lèvres humides de Whisky. Définitivement, Alec ne savait qu’en foutre, de cette conversation dont il ne savait se dépêtrer mais donc il avait autant besoin de parler que de la fuir. Comment Warren saurait quelle attitude adopter quand lui-même se savait ce qu’il souhaitait ?

« Ouais, vas-y, je suis curieux… Ne me dis pas que tu as remplacé leur bouteille... par une mixture à ta façon ?»
« Evidemment que si. Ya même de quoi leur filer la chiasse dedans, j’ai fait les choses bien. »

Sans doute Warren ne comprendrait-il pas cette haine sans limite qu’il vouait à sa famille. L’idée lui échappait, ne faisait pas sens, Alec pouvait l’entendre. Pourtant les siens étaient durs, le dirigeaient, l’amenaient sur des voies qu’il ne comprenait pas. Mais sans l’impact de son oncle, Alec aurait-il été plus doux ? Sa résistance sans limite n’avait-elle pas pris naissance dès qu’un homme s’était servi de son influence et de son âge pour se servir de lui ? N’avait-il pas nourri de colère envers lui-même dès cet instant, haïssant tout autant les autres de ne jamais l’aider de quelque manière que ce soit. Sans doute ne serait-il pas lui-même, si Harold n’avait jamais existé. Dans ce cas, lui laissait-il un pouvoir affreux sur sa propre existence ? Sans doute. Putain de sans doute.

Relevant les yeux en voyant Warren racler sa gorge et sortir quelque chose de sa poche, Alec fronça un instant des sourcils.

« Avant que j'oublie, tu pourras donner ça à Mack ? J'avais ça sur mon téléphone, je l'ai fait développer... j'sais pas si ça lui fera plaisir cependant, il paraît que ça se fait alors bon.»

La jeune femme était là, le petit dans les bras chez Warren. Le canapé se détachait en arrière plan, laissant toute la place à la belle blonde qui, le dos contre l’accoudoir, berçait le petit au visage apaisé. Qu’elle était belle avec son visage éclairé ainsi, penchée vers l’enfant endormi, un petit sourire tendre flottant sur les lèvres. Entre elles se devinaient sans un bruit quelques paroles apaisantes, son corps allant de droite à gauche dans un mouvement de balancer doux.

« Evidemment que ça lui fera plaisir. Merci. » Le morceau de papier glacer en mouvement entre les doigts, Alec l’observa un instant en silence, se demandant s’il s’agissait là d’une nouvelle attaque concernant son refus d’avoir des gosses. Oui, elle paraissait heureuse avec ce môme contre elle, c’était certain. Qui était-il pour refuser ça ?

« Elle l’aime beaucoup ton môme tu sais. Ça lui fera toujours plaisir. »

Un gosse qui connait trop bien les dangers d’évoluer ici.

« Promets moi de ne jamais laisser le frère de ma mère seul avec lui ne serait-ce que quelques minutes. » Pour prononcer ces mots, il n’avait pas lever les yeux de la photo.
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Alec Kaleb Rivers
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Alec Kaleb Rivers
Jeu 24 Mar 2022 - 17:39
Il essayait, avec toute la bonne volonté du monde. Mais ses paroles maladroites ne devaient pas aider à rassurer à Alec, à lui donner envie de se confier, d'en parler -pour peu qu'il ait envie de le faire-. Et il en savait pas comment gérer la situation. Il ne savait pas les mots que l'on pouvait dire, ou ceux qui étaient à proscrire. Il se sentait comme un gamin devant une difficulté qu'il ne se connaissait pas alors qu'il n'avait pas le droit à l'erreur, il aurait presque pu sentir ses jambes flageoler à l'idée de mettre les pieds encore une fois dans le mal, et de faire plonger encore plus profond son ami dans un puits sans fond, tandis que lui voulait juste l'aider à s'en extraire ! Quel boulet tu fais, Tveit. qu'il se glissa doucement...

Heureusement par, ce que l'on appellera une adroite pirouette, faite de mieux. Alec avait réussi à lancer le sujet beaucoup plus drôle qui permettait de lâcher du lest, du moins un peu... enfin du moins c'est ce qu'il croyait jusqu'à la réponse de son ami.

« Evidemment que si. Ya même de quoi leur filer la chiasse dedans, j’ai fait les choses bien. »

Et ce n'était pas une réponse anodine, juste pour faire rire, pour plaisanter – même si c'était vrai-. C'était beaucoup plus viscéral, c'était de la Haine pur. Le mot avec la Grande Majuscule, qu'il flamboyer dans le regard de son ami. Avec ce qu'il pouvait comprendre ? Tout à fait. Il ne pouvait que le concevoir, mais lui était juste différent. Ce n'était pas la même sorte de haine qui les animait. Celle de Rivers était beaucoup plus violente, plus virulente, plus « vraie », en quelque sorte, tandis que la sienne, était moins visibles, elle était là, toujours derrière lui, comme son ombre. Elle le suivait, elle lui soufflait souvent des mots doux à l'oreille. Mais la vengeance est un plat qui se mange froid, voire même glacial... Et il s'adaptait un peu trop pour son propre bien-être, et il se lovait au creux de tout ça, jusqu'à l'intégrer, jusqu'à vivre avec. Se rebeller de temps en temps. Faire le con. Mais rester quand toujours en parti dans le cadre... Il savait qu'il y avait des limites à ne pas dépasser, et s'il avait toujours filtré avec, s'il avait abusé dans certaines situations, s'il s'était amusé à les défier, il n'avait jamais fait aucun en dehors de ses limites. Quelque part, peut-être par la peur, par la conscience de ce qui pouvait se passer, non pas forcément pour lui, mais pour ses proches. Et aujourd'hui, c'était encore plus vrai que jamais.
Quelque part, oui, il pouvait le comprendre ? Ils restaient juste différents. Alors comment est-ce que l'on peut réagir à ce genre de paroles ? Est-ce qu'il devait plaisanter ? Essayer de l'emmener à se confier ? Qu'est-ce qui serait le mieux pour Alec, telle était la question ? La réponse, quelque part semblait évidente, lui laisser le choix. Mais comment laisse-t-on ce choix, y répond-on, lorsqu'on est deux couillons comme eux ? Ils n'étaient pas programmés pour ça. Ils n'étaient pas doués. Aussi bien l'un que l'autre. Ne fais pas une putain d'erreur, ne fais pas ça à ton meilleur ami.

 « J'suis intéressé par la recette, qui sait, ça pourra toujours me servir.» dit-il finalement dans un petit sourire.

Si c'était surtout pour mettre un peu de joie dans la conversation, il se disait qu'avec un peu de chance, il arriverait à amener Alec à en parler plus s'il le souhaitait. D'ailleurs il lui lança en regard en coin, comme s'il avait besoin de son approbation pour cette vanne de merde.
Changement de sujet ? Ouais, ça paraissait un excellent moment pour ça ! Et c'est ainsi qu'il se retrouva à donner une photo de son fils et Mack à son ami, pensant que ça lui ferait plaisir – à la jolie blonde-, Alec ne devait rien avoir à en carrer ce que Tveit comprenait totalement.

« Evidemment que ça lui fera plaisir. Merci. » Il lui fit un petit sourire en coin « Elle l’aime beaucoup ton môme tu sais. Ça lui fera toujours plaisir. » Oh oui, bien sûr qu'il le savait, bien sûr qu'il le voyait dans les yeux de la jeune femme. Et il ne s'était pas rendu compte qu'Alec pouvait prendre ça comme une attaque personnelle, pour lui c'était juste une photo, un souvenir quelconque. « Promets moi de ne jamais laisser le frère de ma mère seul avec lui ne serait-ce que quelques minutes. »

Cette fois, ses traits se durcirent, il aurait bien répondu quelque chose sur ce qu'il avait dit avant, mais les derniers mots restaient coincés dans sa tête, dans sa gorge. La colère, la rage sourde du père qui avait peur pour son enfant était de nouveau présente. Elle était-là, puissante, il la sentait couler le long de ses veines, faisant frémir son être jusque dans sa colonne vertébrale. Il ne pouvait pas dire, promettre que ce genre de choses n'arriverait pas, par ce qu'ils n'étaient à l’abri de rien, par ce que ne sait pas toujours qui est réellement sa famille, ses voisins. Est-ce qu'il pensait à son frère à cet instant précis ? Peut-être. Jusqu'où pouvait aller cette haine fraternelle ? Jusqu'où Douglas était prêt à aller ? Il inspira, essayant de se calmer, il se rendit compte que ses poings s'étaient serrés si fort qu'il allait les marques d'ongles au creux de sa pomme de main.

 « Je ne le laisserai pas s'approcher. Et le premier qui fait du mal à mon fils, d'une quelconque manière que ce soit, regrettera le jour où il est né et souhaitera que son agonie soit brève. Mais elle ne le sera pas. Même si cela me coûte ma liberté et un aller direct à Azkaban.» Et il était sincère. Il n'y avait qu'à voir à poing il avait vrillé quand l'autre abruti avait touché Mily en plein chemin de Traverse. Il inspira un bon coup, essaya de retrouver une voix plus normale, moins chargée de colère, de violence pure... par ce que bien sûr, ce n'était pas dirigé envers son ami. Il finit par lui souffler  « Et j'espère ne pas foirer toute mon éducation, et qu'il me considère comme quelqu'un de confiance à qui parler si quelque chose lui arrivait.»

Ce qu'on ne leur avait pas donné mais qui était essentiel à ses yeux. Pouvoir vraiment communiquer, poser des questions, qu'il n'y ait pas trente six protocoles, règles et compagnie. Bref, que malgré son sang, il puisse vivre au maximum une vie d'enfant « normal ». Voilà ce à quoi il aspirait pour Nicholas. Voilà pour quoi il se battrait. Il avait encore de l'espoir, mais il était lucide, réussir serait plus compliqué que ce fil de pensée.
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Warren Tveit-Odair
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Warren Tveit-Odair
Jeu 24 Mar 2022 - 22:27
Trop de maux se glissaient sous sa peau à lui déchirer les veines sans la moindre mesure. Trop de plaies dont il ne savait que faire, trop de mal-être d’une situation dont il cherchait à se détacher sans en être la victime mais contre laquelle Alec ne savait comment lutter. Le jeune Rivers soupçonnait fort que les siens aient pu être plus violents que la famille de Warren tout autant que son ami n’ait pas été amené à gérer l’horreur à laquelle il avait été confronté. Harold l’avait privé de sa sœur, de l’unique personne en qui il pouvait se fier et s’accrocher avant que le lien avec Mack ne se développe réellement. Et Alec était resté seul, interdit même de ce qui avait permis au jeune Warren de se construire en dehors de ce monde pollué : Poudlard. Non, Alec était resté, même lorsque Mackenzie avait rejoint l’école. Il était demeuré là, couvert de la mélasse familiale. Rester, qu’importe le sens que ce mot puisse avoir. Être seul à présent, face à l’homme dont le regard seul pouvait le faire chavirer en plein cauchemar. Sans Janie pour amoindrir les risques, il n’avait plus que sa propre résistance. Ces plaies étaient toujours là, à crachoter sous son épiderme malgré toute la détermination à s’en défaire. Alec avait pris du recul, cru cesser d’avoir peur. Pourtant de nouveau ici, cette question ne le quittait plus et lui fusillait les artères. Voilà sa pensée à voir une n-ième fois le môme de Warren, parangon des reproches qu’on pouvait lui faire. Est-ce que Mack lui en voudrait de lui refuser ça ? Ils n’y étaient pas mais oui, bien sûr, ce type de ressentiments pourraient apparaître, Alec en avait conscience. Mais pourquoi se torturer là-dessus quand d’autres avaient déjà largement de quoi le soumettre à l’horreur ? Conscient qu’il y avait dans ces conversations quelque chose de profondément blessant, le jeune homme ne savait s’en défaire. Tout semblait tourner autour de ses propres échecs, de ses écarts, de ses incompétences. Mais à voir ce môme-là, l’idée aurait pu le foutre en l’air et il savait que Mack partageait ce sentiment. Amener un enfant à la vie dans ce milieu lui semblait être la pire des choses à faire. L’égoïsme absolu, la faiblesse ultime. Ces mots, Alec les gardait pour lui mais la vérité c’était qu’une part de lui en voulait à son ami pour avoir eu la lâcheté d’y céder. Le tout pour protéger ses proches ? Mais ce serait un bien pour un mal, leur donnant d’autant plus de leviers pour le manipuler tout ça pour entraîner un môme dans sa chute. Un gamin qui n’avait rien demandé et qui ne pourrait qu’être noyé par des immondices qui n’étaient simplement… pas sa guerre. Punchine d’un film moldu d’une génération passée adaptée à la simple existence d’un petit être incapable de tenir debout. L’idée lui foutait la nausée, voilà ce qu’il en pensait. Alors ces mots, c’était vrai, ils concernaient Nick. Sans doute Alec se sentait-il bien plus concerné par ce marmot qu’il ne voulait pourtant même pas prendre dans ses bras. Mais  voilà, ces mots, sans ça, Alec ne les auraient pas prononcés. Sans doute sans toutes ces circonstances malheureuses n’aurait-il jamais accepté que Warren connaisse cette chose de lui, cette horreur qu’il préférait chercher à oublier et non se définir au travers d’elle. Mais elle devenait à présent une part de ce qui le maintenait en vie. De gré ou de force, c’était ainsi. De force.

Et de force fut également la réaction de Warren. Brutalement, Alec vit se peindre la colère vive dans ses prunelles, notant le ton devenu rauque de rage et le frémissement de sa peau. Poings serrés, mâchoires tendues. Tu peux gueuler, mon grand, la réalité est celle-ci…

 « Je ne le laisserai pas s'approcher. Et le premier qui fait du mal à mon fils, d'une quelconque manière que ce soit, regrettera le jour où il est né et souhaitera que son agonie soit brève. Mais elle ne le sera pas. Même si cela me coûte ma liberté et un aller direct à Azkaban.»

Alec demeura muet, calme, une part sans doute de mépris dans son attitude nonchalante face à la colère de son ami. Inappropriée même. Bien sûr, sans doute aurait-il dû être heureux de voir son ami réagir ainsi. Sans doute fallait-il ce type d’actes de foi. Mais voilà tout ce que ça faisait résonner en lui. Un acte de foi vain et puéril. Pensée morose, jalouse. Parce que personne ne s’était battu pour lui à part une gosse à peine plus vieille que lui qui avait fini par l’abandonner à son sort. Jalouse parce qu’une parcelle de lui aurait aimé avoir cette réaction-là, justement, pour lui. Non pour ce gosse à qui il n’était rien arrivé. Jaloux d’affection, une histoire vieille comme le monde. Jaloux d’abandon et de sécurité. Ce gosse, il le haïssait pour ce qu’il était, un enfant baigné d’amour.. Autant qu’il le plaignait d’une manière que, sans doute, personne d’autre n’aurait pu faire. N’y avait-il que des tarés ici à penser à se reproduire quand ils savaient pourtant l’impact à venir ? Non Warren, tu ne seras pas cet homme-là. Tu failliras. Comme tous les autres avant toi.

 « Et j'espère ne pas foirer toute mon éducation, et qu'il me considère comme quelqu'un de confiance à qui parler si quelque chose lui arrivait.»
Toute « son » éducation. C’est lui qu’il faut éduquer, pas toi. Lui à qui il faudra apprendre des trucs que ni toi ni moi n’honorons, pourtant. Lui à qui il faudra donner des codes que le monde entier lui refusera. Lui qu’on nommera ‘héritier’, grand destinataire d’un destin familial tout tracé. Il n’héritera que de la merde et des coups, ton mômes, c’est ainsi que le monde est fait. Alors il se vengera à son tour, comme on l’a tous faits. Parce qu’après tout, si, faudrait t’éduquer, toi, avant ton gosse. Parce que personne ne l’a jamais vraiment bien fait.

Mutique, encore. Mutique parce que ses réflexions étaient acides et blessantes et qu’il ne se permettrait pas de les claquer à la gueule de son ami. Car de tout ça il en avait tout autant conscience que lui et que cette opinion acariâtre n’avait aucun sens véritable autre que de déverser l’amertume plutôt que de la garder pour ça. Alors Alec taisait plutôt que de blesser. Sans doute l’une des premières fois de sa vie. Mutique, aussi, parce qu’il y avait dans ces mots un reproche qui lui sciait les os. Ne pas avoir parlé. C’est vrai, il ne l’avait jamais fait. Une fois ou deux Alec avait tenté d’ouvrir les vannes, de prévenir et de refuser. D’agir plutôt que de laisser faire. De s’extraire du statut de victime. D’arrêter de s’en vouloir de son manque de prise en main. Quoi qu’il y avait autre chose qu’il avait pris en main auquel il se refusait à penser. Impossible pourtant, arrêté à chaque tentative maladroite. Frappé, même, d’avoir osé avancer des choses qui trahiraient sa famille. Être un père à qui on puisse faire confiance hein ?

’T’as été abandonné par ceux qui auraient dû te protéger..’ La voix de Kezabel résonnait toujours à ses oreilles comme la première fois où l’un et l’autre s’étaient véritablement vus. Cette fois, elle lui avait simplement dit une chose que personne ne lui avait jamais dite. Sous-entendait qu’il n’était pas le responsable. Que non, il n’aurait pas dû avoir à parler puisque d’autres auraient dû voir, réagir, agir. Pire encore, ce qu’il n’avait pas dit, que nombre de fois ses parents à l’image brusque de sa mère l’avaient bloqué dans son entreprise, coupant son courage dans l’œuf pour le réduire à l’état de culpabilité.

Le poison dans ses veines, celui des Rivers.

« J’espère pour lui. »

Que diraient-ils, ces types qui avaient fait son éducation, s’ils comprenaient l’amour qu’il portait à celles qui lui avaient transmis des valeurs qui n’avaient pas leur place ici ? Alec eut presque envie de sourire et de se battre avec ces armes-là, celles que personne dans cette putain de baraque de merde n’avait jamais songé à lui apprendre. Parce qu’ils ne les avaient pas non plus. Et Warren ? Les avaient-il ? Savait-il écouter, lui qui se targuait ainsi de vouloir apprendre à son enfant qu’il pouvait venir lui parler de tout, même d’une sous-merde lui faisant vivre les pires choses ? A le voir ainsi, aujourd’hui… tristement, Alec n’en était pas tout à fait sûr.

Tu failliras. Comme tous les autres hommes avant toi.
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Alec Kaleb Rivers
Mar 29 Mar 2022 - 19:00
Il sentait cette colère suintait dans chacun de ses pores. Et il y croyait à chacun des mots prononcés : oui, il voulait protéger son fils plus fort que n'importe quoi et il avait conscience que ça ne serait pas simple, surtout pas dans ce monde barge, surtout pas avec toute ces contraintes. Mais il ferait tout ce qui serait en son pouvoir pour que le gamin ait la plus belle vie possible et que son enfance ne ressemble pas à la sienne ou à celle de Rivers et de tant d'autres. Est-ce qu'il avait une chance de réussir ? Peut-être ; mais il fallait pour ça qu'il continue de gagner encore de bonnes cartes histoire d'avoir un maximum le champs libre pour l'éducation.

Mais alors qu'il pensait susciter une réaction de son meilleur ami, ce dernier resta étrangement mutique. Et il n'arrivait pas à comprendre s'il avait dit une connerie, ou si c'était autre chose, genre qu'Alec n'avait pas envie de répondre. Les questions s'accumulaient et il avait du mal à se calmer. L’attitude de son ami était dérangeante plus par ce qu'elle l'inquiétait qu'autre chose d'ailleurs.
Tu le sais pourtant que tu as tort, Warren. Qu'il n'y a aucun espoir, que tu te bats contre des chimères. Malgré tout ce que tu feras, malgré toute ta bonne volonté, ton gosse ne pourra pas être heureux. Pas dans ta famille. Pas dans vos familles, celle de Mily compte aussi. Vous le savez tous les deux. Vous le sentez au fond de vous que la situation va bientôt vous échapper et pourtant vous voulez y croire.
Inspiration. Expiration.
Non !
Ils pouvaient réussir dans cette mission parentale, déjà ne serait-ce qu'en l'aimant et si on ne pouvait pas leur reprocher quelque chose c'était vraiment ça. Et pour le reste, ils se battraient becs et ongles.
Mais vous n'êtes pas tout à fait du même avis sur comment faire, sur ce qui serait le mieux pour lui, sur le fond de son éducation... même si Mily s'était nettement ramollie sur les préceptes sang-purs à inculquer à l'enfant. Elle y croit toujours, mais il y a ce mais, il y a cette différence que tu sens dans son attitude. Comme si elle avait peur de faire le mauvais choix ; comme si était consciente que beaucoup de choses étaient encore envisageable, changeables, dans le monde Sorcier et qu'il fallait que Nick ait toutes les chances de bien s'intégrer.
Inspiration. Expiration.
Panique à bord.
Peurs profondes qui resurgissaient tandis que le silence était toujours de mise. Il avait presque envie de secouer son ami, de lui demander de dire quelque chose -n'importe quoi- mais une putain de parole !

Esprit qui se débattait contre lui-même, qui luttait, en vain.
Alec avait raison, même sans rien dire.
Alec avait bigrement raison, c'était la merde.
Et ça le rendait malade, tout cette histoire.
Crois-y de toute tes forces, tu peux encore y arriver. Vous pouvez réussir. Vous serez loin d'être la famille parfaite, très loin même... mais peut-être que si tous les jeunes de leurs générations s'y mettaient, s'ils tous voulaient un changement, l'avenir de Nicholas, des autres pourrait être meilleur. Qui sait ?
Oui Crois-y, il ne te reste plus que ça de toute façon.


« J’espère pour lui. »

Comment est-ce qu'il devait prendre ça ?
Il vrillait. Paniquait.
Il ouvrit la bouche, la referma plusieurs fois comme s'il n'arrivait pas à parler, alors que c'est juste qu'il n'y avait aucun mot pour exprimer ce qu'il ressentait.
Il allait échouer. Ces mots voulaient dire ça. Il allait lamentablement échouer et il était encore dans le déni le plus complet sur ce point.
Mais tu vas continuer à te battre, à te débattre désespérément pour lui, n'est-ce pas ?
Détresse. Comme s'il aurait juste eu besoin au moins d'une bonne nouvelle à ce sujet, pas un « j'ai confiance en toi », par ce que cette confiance ne changerait rien... mais plut, au moins « je sais que tu feras tout ton possible même si ce n'est pas sûr que tu réussisses ». Du positif. Est-ce que c'était vraiment positif ? Surcharge mentale. Il cligna des yeux avec cette désagréable impression de ne plus gérer. Ne plus savoir où il en était.
Ils vont arriver à te faire sombrer, tu le sais ça. Tu as beau te battre. Te débattre. Tu te sens couler peu à peu. Tu remontes, mais ils continuent vers t'attirer vers le bas. Et tu t'épuises. Tu uses toute ton énergie. Combien de temps peux tu tenir, Warren, avant d'être comme Eux ? Combien de temps avant de céder à cette facilité jusque dans l'éducation de ton fils ?
Terrifié. Blâmé. Coincé. Muet à son tour.
Éloquence partie faire un tour bien loin.
Raclement de gorge.
Freezing.
Clignement d'yeux.
[i]Ne pose pas la question qui te brûle les lèvres, par ce que tu sais que tu regretteras la réponse et qu'elle te fera mal, te fera encore tomber plus bas. Trop bas. Pourras-tu t'en relever?[/b]
Déglutir. Continuer. Avancer.

Quand le « Qu'est-ce que tu veux dire par là ? » se mua en un  « Je l'espère aussi. Je ferai tout pour. Vraiment, Alec.» Crois-moi, bordel, crois-moi.  « Et tu peux m'en coller autant que tu veux si tu vois que je dérive. T'aimes bien me latter la gueule en plus !»

Par ce ne qu'on ne voit pas toujours ses propres erreurs, ses propres failles et qu'un extérieur ça peut toujours aider à revenir dans le droit chemin. Et oui, il avait essayé de reprendre un ton un peu plus détendu.

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Mer 6 Avr 2022 - 18:01
Le silence est d’or.
Le silence pourtant, vous mord.
De fait ; le silence a tort.

Alec se refermait derrière la muraille mutique qui avait construit ses remparts durant toute son enfance. Sans ses lèvres scellées, sa colère ancrée, ses muscles tendus et ses prunelles aux couleurs d’orage il y avait des mots avortés, les maux lacérés, des cris incapables qui n’avaient jamais trouvé ni oreilles ni voies de sortie. Alec n’avait jamais oublié et portait l’acide de sa bile au haut de sa gorge. Les bulles crevées, la rage ravalée jamais n’avait disparue et c’était à présent sur les choix de son meilleur ami qu’il posait ses yeux acerbes. Warren, alors, figeait face à la violence de ces yeux-là. Tellement emplis d’horreurs qu’ils en étaient devenus tranchants, accusateurs, immondes même. Il aurait aimé être meilleur que ça. Plus honnête, moins accusateur. Mais Alec plaquait sur lui toutes les erreurs des adultes qui, pour lui, n’avaient jamais agit. Pire, certains avaient sans doute vu, su. Son père n’avait pas eu une réaction, pas un mouvement de recul, pas un mot depuis que Mack l’avait confronté. Et cette immobilité lui retournait les tripes d’une nausée brusque et acide. Warren avait appris, comme les autres, à se taire et agir. Nick était déjà au bout de la laisse, et lui, avait cessé d’aboyer pour éviter la moindre réaction. Jusqu’où pourrait-il être le bon toutou ? Jusqu’où apprendrait-il à se taire une fois que les lacérations seraient devenue si profondes qu’elles lui en couperaient les cordes vocales ? Quand lui-même avait-il appris la même leçon ? Alec avait beau être profondément plus révolté que Warren, réagissant comme un adolescent piqué au vif, il n’empêchait qu’il n’y avait dans son comportement la moindre solution apportée à un monde en flammes. Alec crachait, mais demeurait. Fusillait sans jamais réellement toucher sa cible.

Bien au contraire, c’était dans ses propres rangs qu’il faisait des dégâts.

Warren tremblait, non physiquement mais mentalement. Son silence frappait l’âme d’un père en souffrance, bien plus profondément angoissé pour son fils qu’Alec pourrait sans doute jamais le comprendre. Pire encore, il en ressentait une forme de satisfaction immonde, un truc injuste qui vous frappe les côtes. Monstrueux. Malsain. L’envie, sans doute, de faire réagir quelqu’un. L’égoïsme dans sa plus pure expression. La projection aussi, d’un père qui en perdait les pédales face à un autre donc les seuls dérapages s’étaient faits de marques rouges sur son épiderme épaissi au fil des années. Ou des coups.

Comment serait Warren ? Le jour où il faudrait prendre des décisions, le jour où il faudrait réellement aimer, s’imposer, s’identifier comme réfractaire, désobéissant, indestructible ; dissident. De quelle manière tiendrait-il, lui qui apprenait depuis toujours à accepter, à entendre, à comprendre. Pouvait-il être infranchissable pour un enfant que déjà, les vagues de goudron menaçaient la tendre gorge.

Alors face au mal-être d’un père dont l’âme entière appelait à être rassurée, Alec restait muet. Immanquablement mut. Insolemment muet. Intolérablement muet…

C’est vrai, ne pose pas la question à celui que tous ont lâché. Ne demande pas la solution, il n’en a pas. Il n’a eu que ses larmes pour pleurer, son sang à verser, sa rage pour ne pas sombrer. N’interroge pas celui que tu ne sembles pas plus voir, détournant l’attention vers l’enfant qui n’a rien vécu sans prendre en compte celui dont les molaires baignent dans la merde. Après tout, si tu sais rien dire pour l’adulte, quelles armes trouveras-tu pour ton enfant ? Ne vois-tu pas que tu détournes, toi-aussi, déjà.

Tu trembles. Tu vacilles. Putain t’imagines pas ce que c’était que d’être enfant, noyé dans la masse, ses mains sur ta cuisse. T’imagines pas ce que c’est que d’être ignoré, oublié, laissé seul face à l’horreur. T’imagines pas. T’imagines pas la gerbe de voir sa sœur partir, le lâcher. Ne jamais revenir sur le sujet. Ne jamais demander ce qu’il s’est passé ensuite. T’imagines pas. T’imagines pas la violence du choc que c’est, toujours, d’être face au mutisme des autres.

Sous sa peau, ses muscles roulèrent, ses doigts crispés sur le bord du plan de travail si fort que l’alcool d’en son verre en fut secoué d’une onde silencieuse. Le souffle devint si fin que plus rien ne semblait faire vibrer sa gorge. Immobile. Le prédateur avant l’attaque. Voilà bien ce que la proie était devenue, choc après choc, une épreuve après l’autre, noyé de solitude et tendu d’un besoin instinctif de serrer les poings pour rendre les assauts. Voilà comment on créer des monstres, disait Carraway.

‘C’est juste.’ Tout ce qu’il aurait à répondre.

« Je l’espère aussi. Je ferai tout pour. Vraiment, Alec. » L’affirmation ne sonnait pas comme une lutte mais comme une supplique. Crois-moi. Mais l’enfant a cessé de croire. Depuis longtemps la confiance s’est asséchée. « Et tu peux m’en coller autant que tu veux si tu vois que je dérive. T’aimes bien me latter la gueule en plus ! » Pas un sourire. Pas un souffle. Seulement cet œil acéré, brutal, sourd.

Demande l’indécent si tu l’oses.

A force de frapper la pierre, Alec était devenu silex. Et à le presser contre sa paume, Warren s’entaillait.

Un long moment encore, il le fixait de cet éclat vif sans avoir conscience qu’ainsi, ces prunelles prenaient les mêmes reflets que celles d’un homme qui avait un jour, semblé être apte à contrer une armée entière à lui seul. Un homme que la folie confinait à la force, solide, immuable, si profondément forgé de marbre qu’il en avait sans doute un jour cessé d’exister. L’humanité balayée pour ne laisser que le soldat. Alec était ce tranchant-là en cet instant. Face au destin d’un enfant, face au sien, au mutisme, à l’incapacité, il devenait tout autre et dans ses yeux, l’orage grondait.

Mais d’autres, un jour, ne s’étaient pas enfermées dans le confort du silence. D’autres avaient affronté. Loin de ce monde, écartées des aiguilles qui semblaient avoir percé les lèvres de ces jeunes devenus sel, elles avaient trouvé les mots qu’ici, Warren n’aurait pas et qui plus tard, lui manqueraient.

A lui faire face ainsi, le tonnerre dévalait sous sa peau, inondait ses veines, perfusait ses muscles.

L’échec, à venir. La solitude, l’immobilité, l’inaptitude. Voilà ce qu’ils étaient. Tous foutrement inaptes face à l’horreur. Incapables de faire les pas qu’il faudrait pourtant assumer. Incapables de porter les mots, de tendre la main, de refuser le mutisme. Incapables d’être solides, ballottés, isolés, perdus et érodés.

Comment ne pas prendre l’eau ?
Comment lui l’avait fait ?

« J’le ferais. »

Parce qu’une femme, un jour, l’avait rattrapé, comblé, réveillé. Qu’une autre en avait fait de même. Et une autre après elles.

Les femmes de ce monde apprenaient à vivre les lèvres percées de fil, cousues de coups. Pourtant c’était bien elles qui avaient posé les mots sur les siens. Elles, qui luttaient contre le monstre en lui. Contre celui qui aurait aujourd’hui, voulu faire mal et laisser un ami pourtant, payer pour les exactions d’un oncle. D’un père. Des autres.

« Warren ; mon oncle m’a violé. » Les mots roulèrent comme le tonnerre, tremblant jusque dans la terre d’une onde sourde perçant comme une lance les silences accumulés. Jamais ces mots n’étaient sortis. En vingt ans. Jamais. Pas même à Kezabel, pas même quand il avait tenté de dire les choses à Caitlyn, pas même quand Mack avait affronté son père et manqué de sombrer. Jamais ces lettres n’avaient passé ses lèvres, crachées dans atmosphère d’une baraque qu’il exécrait autant que son nom. Là où Warren détournait, où Alec taisait, où le monde niait, brutalement une chose en lui venait de se renverser avec toute la violence d’une haine viscérale. Retourné. Ces mots n’étaient ni un aveu, ni un appel à l’aide. Ils étaient une agression, une revendication, une secousse. Solide. Salement solide. « Arrête ça. Tu fuis les conversations sérieuses en espérant que tout aille mieux après. N’ai pas peur des mots ou c’est eux qui te domineront. Si tu veux que ton fils ai confiance, il faudra prouver que qu’importe celui qu’il y aura en face, tu seras là. » D’une manière ou d’une autre.

Peut-on réellement élever un gosse dans ce monde ? Seul ?

Les prunelles de givre des Rivers se posèrent, rudes et tranchantes, sur le papier glacé ; sèches dans leurs mouvements brusques.

Mack y avait les traits apaisés, un léger sourire sur les lèvres. Le petit garçon levait la main vers elle, tentait d’attraper de ses petits doigts boudinés l’une des mèches blondes, ses boucles brunes plaquées contre le tissu clair du haut de sa femme. Ce sourire lui lacérait le cœur.

Ce monde doit brûler pour enfin renaître.
Des cendres pour nourrir la terre lessivée.
Balayer. Pour leur donner une chance d’exister.


« Je refuse de faire partie du problème. » Pas d’enfant, donc. « Et c’est pourtant ce que je fais. »Je détourne les yeux. Comme toi, comme les autres. Qui sait, exactement, ce que tu as vécu derrière les hauts murs des Tveit ? Qui sait ce que ce manoir de malheur a abrité comme horreurs ? « Ils recrutent dans ton taff ? »

Les gosses de ce monde méritent qu’on se battent contre eux.

« Ton fils mérite qu’on se batte pour lui. »

Sur la photo, les prunelles de Mackensie brillaient d’un éclat qu’il avait vu la première fois quand elle avait compris, cachée sous le lit, quel traitement lui était réservé.

Elle méritait de ne plus être seule dans cette bataille perdue d’avance.

Dans ses veines, la foudre tonnait.
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Alec Kaleb Rivers
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Dim 10 Avr 2022 - 15:45
Silence. Encore et toujours ce silence.
Lourd. Douloureux. Pesant.

Même après ce qu'il avait dit, même après qu'il ait essayé de lui montrer sa bonne foi, sa volonté et il avait juste besoin que quelqu'un croit un minimum qu'il pourrait réussir sa mission de père d'une manière ou d'une autre. Il avait besoin de quelqu'un qui connaissait les dessous des familles sang-purs, des Supérieurs, lui assure que tout se passerait bien pour Nicholas. Bien sûr, il ne pourrait pas le sortir totalement de là, son fils, mais il pouvait l'inonder d'amour, il pouvait l'écouter autant que possible même s'il n'avait jamais appris à le faire.

Silence, encore, mais différemment. On se plaint pas. On ne parle pas. Secrets familiaux. Tabous.
Il ne voulait pas de ça pour Nicky. Il voulait voir un enfant enjoué, il voulait qu'il grandisse normalement, qu'il puisse respecter les autres, qu'il puisse s'exprimer sans avoir peur, sans se sentir rejeté. Il voulait qu'il puisse faire ses propres choix, choisisse lui-même sa propre voie. Qu'il ne soit pas vu comme un rebelle, un petit con, comme un rebut de la société par ce qu'il serait comme Alec ou comme lui. Il ne voulait, pour rien au monde, que son enfant vive ce qu'ils avaient pu vivre. Crois-moi, Alec. Je ne veux pas être comme Eux. qu'il semblait toujours vouloir lui crier tandis que Rivers semblait sourd à ses suppliques. (Silence). Mais au fond, Warren, tu le sais bien. Au fond, le souci c'est que l'on ne t'a pas appris, on ne pas montré le bon chemin, alors quelles seront tes réactions ? Est-ce que tu sais comme,nt on doit vraiment élever un enfant, comment le commun des mortels agissent ? C'est une illusion, tu as juste entendu des bribes de conversations. Tu ne peux que l'imaginer. Mais ton modèle, ton imaginaire ne fait pas tout,n'est pas forcément juste. Alors, Warren, que comptes-tu faire ? Et il n'en savait rien.  Rien du tout. Par ce qu'il n'y avait pas encore été confronté. Qu'il avait besoin d'aide probablement. Une vraie aide. Quelqu'un qui saurait y faire. Quelqu'un qui comprendrait. Quelqu'un qui saurait le remettre dans le droit chemin. Nicholas le méritait tellement. Il l'aimait tellement son fils. Est-ce qu'Alec pouvait au moins s'imaginer une seule seconde à quel point cet amour était débordant, violent ? A quel point il pourrait étriper n'importe qui, tuer de sang froid pour le bambin ? Est-ce qu'il pouvait entendre à quel point son cœur battait pour le petit ? Ou est-ce qu'il l'ignorait, trop campé dans sa position, dans cette possible jalousie, ou cette façon de croire que tout se passerait mal, que l'enfant serait malheureux. Laisse-moi une chance, Alec. Laisse moi y croire. A ta façon tu pourras même m'aider. Nous, on ne peut plus nous sauver, on est des cas perdus. Echoués. Cloués sur le pilori, mais mon fils a encore une petite chance de s'en sortir mieux.
Aidez-moi. Bordel, aidez-moi. Et Alec était une des personnes les mieux placées pour ça.
Appel à l'aide muet. (Silence).
Dis quelque chose. Réponds-moi, poto. Même un merde.
Dis quelque chose. N'importe quoi.
Dis quelque chose, ne me regarde pas comme si j'étais le responsable de tous nos malheurs.
Bien sur qu'ils étaient coupables, qu'ils étaient loin d'être innocents et sur beaucoup de points. Mais ils étaient surtout des victimes collatérales de ce système qu'ils vomissaient. Ils étaient les ex-électrons libres que l'on faisait tout pour contenir. Ils étaient dans une boite et se débattaient tant qu'ils le pouvaient. Ils étaient les renégats. Ils étaient ….

« J’le ferais. »
 « Hein ?»

Trop de silence. Il s'était perdu là-dedans. Il se noyait. Il étouffait. Qu'est-ce que tu feras Alec ? Le remettre dans le droit chemin ou autre chose ? Il cligna des yeux ;

« Warren ; mon oncle m’a violé. » Je suis désolé, navré. Voilà ce qu'il aurait voulu lui dire, mais ce n'était pas approprié, n'est-ce pas ? Pourquoi est-ce qu'il lui disait ça, comme ça ? Il n'était pas certain de comprendre. Ca ne ressemblait pas à un appel à l'aide... alors ? « Arrête ça. Tu fuis les conversations sérieuses en espérant que tout aille mieux après. N’ai pas peur des mots ou c’est eux qui te domineront. Si tu veux que ton fils ai confiance, il faudra prouver que qu’importe celui qu’il y aura en face, tu seras là. » Par ce qu'il ne savait pas comment faire autrement. Par ce qu'on ne lui avait pas appris autrement. Et il ne fuyait pas toutes les conversations sérieuses... celle-là, effectivement, il ne voulait pas peiner son ami, mal agir alors il ne savait pas comment réagir même s'il essayait. Néanmoins, il comprenait ce que voulait dire son meilleur ami et il acquiesça doucement.« Je refuse de faire partie du problème. Et c’est pourtant ce que je fais» Qu'on le veuille ou non, tous les gamins élevés comme eux faisaient parti du problème. Par ce qu'il resterait toujours quelque part soit l'endoctrinement, soit tellement de rage qu'elle pourrait faire tout exploser. Rien de bien sain. Chacun portait son fardeau, ses secrets ? Des tabous à n'en plus finir. Des choses qui ne sortiraient jamais de sa bouche, de leur bouche. Comment faire pour changer les choses quand on a pas de bonnes bases ? Tous les livres lus ne suffiraient pas. L'Amour non plus. Tout ce foutu monde, était un problème à vrai. Tous, les bons comme les mauvais. « Ils recrutent dans ton taff ? »« Ton fils mérite qu’on se batte pour lui. »


 « Tu es conscient que je tuerai de mes propres mains le premier qui lui fera du mal... Peut importe que ce soit quelqu'un d'important ou pas. Rien à battre. Personne ne lui fera du mal.»

Les bonnes intentions étaient là. Ce qu'il disait pour l'instant, il croyait dur comme fer. Il le voulait réellement... mais dans les faits, ils savaient tous les deux que les choses étaient plus compliquées. Alors Tveit soupira en se passant une main dans son épaisse tignasse.

 « Je ferai toujours en sorte de l'écouter, de le croire, de le protéger du mieux que je peux... même si ça ne sera pas toujours de la manière la plus attendue à l'instant même. La vengeance, c'est un plat qui se mange froid. Chaque nom, sur sa liste, paiera un jour ou l'autre. Au moment opportun.»

Et si quelqu'un faisait comme l'oncle d'Alec bien sûr qu'il ne vivrait pas. Tout dépendrait de beaucoup de choses. Mais rien ne resterait impuni. Il secoua ensuite la tête avant de dire, plus doucement

 « Je ne veux pas me planter... mais je... on a pas d'exemples. Toutes les bonnes intentions du mal peuvent aussi mal se transformer... et... je suis … mort de peur, Alec. De ne pas être à la hauteur.» Il déglutit difficilement avant de reprendre  «Je ne sais pas comment prouver ce genre de choses, les mots ne suffiront jamais.»

Et l'amour qu'il lui porterait, suffirait-il ? Il n'en savait rien, il n'avait pas eu cet exemple et il savait qu'Alec non plus. Il n'y avait probablement pas de réponse unanime, chaque être était différent. Les yeux d'Ale avaient dérivé de nouveau sur la photo qu'il lui avait donné un peu plus tôt. Et Tveit s'était tu, l'observant tout simplement, essayant de détecter ce à quoi il pouvait à ce moment-là, son ami.

 « Je crois que oui, certains nés-moldus sont partis ou sont en voie de partir, pas forcément dans mon service ou dans mon cercle d'amis... et puis avec les attentats, il manque encore de personnel.»

Pourquoi, qu'il aurait envie de lui demander. Pourquoi est-ce que ça t'intéresse ? Ne va pas la dedans Alec, ne les fréquente pas comme je le fais, sinon on sera peut-être perdu tous les deux. Et pourtant. Pourtant, les explications, il les attendait. Pourtant, il avait plusieurs idées du pourquoi du comment. Faire exploser le système de l'intérieur. Poser doucement les pions au bon endroit. Lentement, sûrement. Ils avaient des idées similaires à ce niveau-là.


 « Je me battrai jusqu'à la mort, pour lui. Mily aussi.» Quoiqu'on puisse lui reprocher, il le pensait sincèrement.  « Nicholas est bien entouré.» Mackensie se battrait pour lui aussi, Alex vu ses propos aussi. Tout comme Jessen, il l'espérait. Les parrain/marraine avaient essayé d'être choisi avec soin.  «Il n'est pas le seul qui mérite pour qu'on se batte pour lui. Tous le mérite.» Il jeta un regard à Alec qui voulait clairement dire qu'ils pouvaient le faire ensemble, qu'il suivrait les idées de son  ami, qu'il ferait tout ce qui est en son pouvoir pour l'aider. Pour toutes les âmes innocentes qui pouvaient encore être sauvées, Nicholas compris.  « Merci, mec.»

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Warren Tveit-Odair
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Mar 12 Avr 2022 - 17:23
Oh bien sûr que Warren avait besoin qu’on lui dise que tout irait bien. Qu’on lui assure qu’il pouvait gérer. Quel intérêt y avait-il à l’enfoncer ? Un autre qu’Alec en aurait eu conscience, l’aurait protégé de lui-même, l’aurait encouragé pour le pousser dans le bon chemin et non dans celui qui entrainerait sa perte. Après tout, à le désigner comme en échec, tout ce qu’il risquait de provoquer, c’était sans doute ça. La chute plutôt que la lute. Warren se présentait exactement comme son père. Sans doute comme le sien aussi d’ailleurs. Des hommes qui s’étaient laissés dépassés par la posture de rejet que leurs jeunes avaient fini par adopter. Alec bien plus tôt, sa colère venant de tout autre chose que celle de Warren. Mais n’y avait-il pas dans la violence paternelle une volonté de les faire filer droit pour les forcer à rejoindre les rangs, à s’apaiser, à être ignoré pour qu’eux, au moins, passent l’enfance sans encombre. Un sombre échec, mais un échec prévisible. Entendre que son père avait été des rebelles, des éternels insatisfaits par ce monde et ses valeurs, Alec s’interrogeait à présent sur ce qui avait poussé un homme finalement pas tant éloigné de celui qu’il était depuis quelques années à devenir le type qu’il était à présent. Parfaitement ancré dans le système, une belle pièce dans la machine, une roue de plus pour faire tourner le mécanisme. Ne faisaient-ils que reproduire sans cesse les mêmes schémas ? Son père s’était-il montré ainsi parce qu’il avait peur d’amener les regards sur lui et sur son fils ? Warren ferait-il les mêmes erreurs ? A espérer que son fils passe entre les mailles du filet, il forcerait ses opinions et l’encadrerait dans une norme qui ne lui correspondrait pas nécessairement. Et si celui-ci s’avérait différent ? On n’est pas le fruit de la volonté de ses parents. On est soit. Forgé du sang parental mais également de ses propres expériences, ses valeurs empruntées aux uns et aux autres. Alors que ferait-il, s’il héritait d’un gosse comme lui ? Un dissident violent, cynique, brutal dans son essence même. Etait-ce ainsi que son père avait vrillé la première fois ? A se sentir perdre le contrôle, il avait tenté presque désespérément de faire rentrer l’âne de bat dans les rangs. Mais plus il avait frappé, plus l’âne était devenu buté.

Warren était-il le reflet de Leeroy Rivers, apte à devenir fou de ne pouvoir protéger la chair de sa chair ? En silence, Alec s’interrogeait de ce que cette pensée indiquait de lui. Le désir, profond et dévorant, de satisfaire un père sans pourtant jamais essayer de se conformer à ses attendre, semblait toujours là. Parfaitement stupide, donc, puisqu’il n’avait jamais suivi cette voie. Quand à Warren, sa détresse devenait palpable, bien autant que la fureur nourrie dans l’âme malmené d’un ami si profondément injuste.

Tu échoueras. Des mots qu’il taisait mais qui passaient pourtant la barrière de son mutisme. Oh oui, Alec entendait l’amour, lisait sa violence, martelait les cordes d’une jalousie jamais vraiment soignée. Celui dont on appelle sans cesse le silence, même lorsqu’il faisait l’effort de se dresser contre celui-là même. Pas un mot de Warren à ses propres douleurs. Pas un regard, trop porté vers son fils, obnubilé par un rejeton qui n’avait encore rien eu à subir. N’y avait-il pas une dissonance totale dans les décisions et les ressentiments qui s’entrechoquaient au centre de la conscience d’un homme laissé de côté par un ami pourtant sincère ? Haïr ce gosse pour ce qu’on lui apportait. L’aimer, pourtant, pour ce qu’il n’aurait pas. Un père apte à faire face. A assumer des mots qu’il refusait à présent d’entendre. Que serait Warren, s’il continuait de penser que c’était en se fondant dans la masse qu’il apprendrait à son enfant à penser différemment ? Autant l’idée en tant que véritable mine vivante, voulant être au bon endroit au bon moment pour agir lui parlait. Autant comment un enfant saurait faire la part des choses si son père, parfois, n’en était plus capable. Qui aimer et qui haïr, si le père trouvait des excuses aux uns comme aux autres ? En silence, Alec s’interrogeait sur ce qui était et ce qui serait. Ce qu’il avait vécu, les raisons de son propre silence, la fulgurance du tonnerre dans ses veines à sentir qu’encore une fois, son propre vécu était ignoré. Etait-ce ça qu’il fallait réinventer ?
Le souvenir de Kezabel, tenace dans son esprit, posant avec colère des mots qu’il n’avait jamais entendu, s’accrochait à ses pensées. Il avait fallu quelqu’un d’extérieur pour planter au fer rouge ces valeurs là dans sa gorge, le secouant de l’intérieur plus qu’il ne l’aurait jamais imaginé. Qui, ici, aurait eu un tel discours ? Qui, ici, faisait en sorte de plaquer ce qu’elle lui avait foutu dans la gueule dans celles des mômes en pleine déchéance. Qui se battait pour eux, réellement, et non pour leurs propres intérêts ? Qui apprenait à leur dire que leurs ressentis étaient légitimes et que oui, ils devraient le flamber, ce monde qui se moquait bien d’eux et de ce qu’ils vivaient au quotidien, plutôt que de sourire et se taire comme des moutons décérébrés ? La décision frappait son cœur plus que celui-ci ne l’envoyait pulser dans ses synapses.

Ces mots-là avaient changé sa vie, sans exagération aucune. Ces mots, il devait les transmettre.

« Tu es conscient que je tuerai de mes propres mains le premier qui lui fera du mal... Peut importe que ce soit quelqu'un d'important ou pas. Rien à battre. Personne ne lui fera du mal.»

Et fracasser la gueule des uns et des autres ne suffirait pas. Les deux, peut-être, pourraient avoir un sens.
Un boulet dans la gorge, Alec se contenta de hocher du chef, conscient que s’il croisait de nouveau Isaac ou une autre de ces sous-merdes, il n’était pas certain de savoir se contenir. Et son oncle alors ? Figerait-il face au monstre ou deviendrait-il sa future Némésis ? Harold allait et venait en fonction de son travail. Mais un jour ils finiraient par se croiser de nouveau. Et Alec n’était plus ni l’enfant figé, ni l’adolescent terrifié.  

« Je ferai toujours en sorte de l'écouter, de le croire, de le protéger du mieux que je peux... même si ça ne sera pas toujours de la manière la plus attendue à l'instant même. La vengeance, c'est un plat qui se mange froid. Chaque nom, sur sa liste, paiera un jour ou l'autre. Au moment opportun.»

Et que fera ton fils si tu lui apprends qu’il faut se taire face à ces gens, tous plus dangereux les uns que les autres ? Parlera-t-il, si l’un d’eux lui fait du mal, alors que tu lui as appris à les craindre ? Et s’il croit en toi, ne craindra-t-il pas les risques que tu pourrais prendre pour lui ?
Apprendre le silence à un enfant, n’est-ce pas accepter le risque qu’il s’y conforme ?

« Je ne veux pas me planter... mais je... on a pas d'exemples. Toutes les bonnes intentions du mal peuvent aussi mal se transformer... et... je suis … mort de peur, Alec. De ne pas être à la hauteur.» En silence, Alec songea à ce gosse que tous semblaient avoir complètement oublié dans l’histoire. Le sien, sans doute, celui de Sovahnn. Elle saurait faire, elle. Elle et ses grands sourires, sa fougue et sa douceur. A elle et à tout ce petit univers qui gravitait autour d’elle, on oserait parler. «Je ne sais pas comment prouver ce genre de choses, les mots ne suffiront jamais.» En montrant l’exemple, Warren. En montrant l’exemple.

Mais peut-être fallait-il plusieurs exemples ? Peut-être avait-il eu lui-même besoin de celui de sa sœur, forte et fière qui jamais n’avait laissé le monstre prendre véritablement le dessus tant elle avait semblé prendre des décisions au fil des épreuves. Même si fuir avait été une option douloureuse qu’il lui reprochait les sales jours dans le mutisme de son mal-être, Alec la respectait pour avoir su agir quand lui était resté immobile. Pire, avait prit part, non par choix mais par abrutissement, à ce qui le débectait pourtant profondément. Mack, ensuite, à poser les premiers mots que lui ne savait exprimer. Montrer le dégout, la colère, montrer qu’ils étaient légitimes, qu’ils ne devaient se diriger contre lui-même. Enfin, Kezabel et sa propre philosophie, son aptitude à poser les mots, à refuser le contrôle, à dire les choses sans craindre l’impact de ceux-ci sur le monde. Sans compter ce qui n’avait aucun rapport avec tout ça. Mois après mois, des exemples empruntés aux uns et aux autres, loin de ce monde de fou, pour trouver un nouvel équilibre, une nouvelle manière d’être. Peut-être était-ce ça la solution. Montrer que d’autres voies étaient possibles. Que le silence et la parole pouvaient se compléter. Avoir une place, finalement, dans la vie de ce môme ?

De nouveau, ses yeux tombèrent sur le papier glacé où l’enfant demeurait bercé dans les bras de la femme qu’il aimait. Un jour Sovahnn lui avait dit que se battre pour ses valeurs, c’était aussi parfois aimer et pardonner dans un monde qui prônait la haine et l’acharnement. Jusqu’ici, ces mots n’avaient pas eu de sens. Pas qu’il accepte de pardonner à qui que ce soit. Mais l’idée de rester fidèle et fiable pour le regard d’un gosse en plein apprentissage, lui, lui parlait. Ne pas être de ceux qui cédaient à la corruption de ce monde de merdes engoncées dans leur crasse.

Si Warren montrait l’exemple du silence et de la manipulation, lui serait celui de l’insurrection. Celui qui crache la merde à la face des hypocrites sans s’en détourner. Celui qui, peut-être, pourrait dire les choses. Qui pourrait avoir les épaules pour agir là où trop détournaient les yeux. Peut-être que ce nom porté comme un boulet à son pied pourrait finalement lui être utile un jour. Peut-être pouvait-il avoir ce cran, de refuser aux autres ce qu’eux avaient subi. Comme à entendre les mots dans ses silences, Warren revint sur le sujet, répondant à sa question concernant les postes disponibles non sans poser un regard inquiet sur lui.

« Je crois que oui, certains nés-moldus sont partis ou sont en voie de partir, pas forcément dans mon service ou dans mon cercle d'amis... et puis avec les attentats, il manque encore de personnel.»
« Cool. » Rien de plus que ça. Pas de justifications non plus à l’idée qui germait, presque intrusive dans ses pensées. Le problème était celui-ci. Celui d’une institution que personne ne remettait jamais en question. Normal, qui irait à l’encontre des grands noms à la tête du gouvernement ?
D’autres grands noms, voulait lui souffler sa conscience.
A lui il fallait un but. Aux gosses, une oreille. Et sa chair avait assez morflé pour reconnaître les cris de ceux qui pleurent en silence.

« Je me battrai jusqu'à la mort, pour lui. Mily aussi.» Je sais. « Nicholas est bien entouré.» « Je sais. » Injuste, la colère répondait toujours.

«Il n'est pas le seul qui mérite pour qu'on se batte pour lui. Tous le méritent.» Relevant ses yeux de givre dans ceux de son ami, Alec compris qu’il suivait ses pensées sans réellement l’exprimer. En silence, Rivers acquiesça. Ses pensées dérivèrent vers ces enseignants qui s’étaient placés en travers de l’horreur, face au danger, à défendre ce en quoi ils croyaient. Lui s’en était moqué, cynique, de les voir tomber tous comme des mouches, abandonner, disparaitre, perdre la foi. Pourtant dans cette cuisine trop petite pour deux héritiers dignes de ce nom, Alec se dit qu’il y avait un peu de Stoneheaven dans cette décision. De ces gens qu’il avait observé de loin, pas assez intéressant pour être l’un de ces gosses qu’ils avaient choyé et protégé. Mais assez malin, sans doute, pour voir en quoi c’était important. Un peu de chacun d’eux donc, dans l’idée de se placer à son tour, en travers. De prendre les coups et de tendre la main. De s’assoir avec les blessés et engager la conversation.

Le mimétisme comme voie d’apprentissage.

Là-bas, Alec était arrivé ambitieux.
A présent l’ambition se peignait de loyauté. Envers lui-même. Envers ce gosse qui, un jour, avait appris à encaisser en silence.

« Merci, mec.»

De nouveau, un hochement de tête. « Il vivra pas dans un monde à l’unilatéral, ton chiard. »Si toi, tu sais pas quoi dire. Moi j’trouverai. Mack trouvera. Ne serait-ce que parce que ton mutisme me met hors de moi. Parce que ce qui passait pour un manque d’intérêt lui lacérait les sens, parce qu’il savait trop ce que c’était pour continuer à faire de même. Une leçon donc, douloureusement apprise, qui enclenchait une volonté inébranlable d’être là où trop se défilaient. « Tu sais quoi ? J’ai été con avec ce mioche. Et donc avec toi. » Comment en arriver là malgré la rage qui bouillonnait dans ses veines ? Alec n’avait aucune explication à ça. C’était là, c’est tout. Sans doute parce qu’un jour, il avait eu une sœur pour assumer ce que personne d’autre ne faisait et que l’égoïste qu’il était n’avait jamais consenti à agir de même pour quiconque. « Je sais pas mieux comment t’es censé l’élever. Mais il pourra compter sur moi. »

D’autres.. pourront compter sur moi.
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Alec Kaleb Rivers
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Alec Kaleb Rivers
Dim 17 Avr 2022 - 11:43
Pourquoi est-ce qu'Alec ne semblait pas voir, entendre ou même comprendre ses signaux de détresse ? Pourquoi est-ce que son meilleur ami semblait ignorer juste ces quelques mots à dire pour le rassurer, pour calmer la tempête qu'il courrait en lui ? C'était simple pourtant, il avait juste besoin d'être rassuré, que quelqu'un croit en lui un minimum pour lui donner un peu de force de continuer de se battre, d'y croire. Par ce qu'il luttait continuellement contre ses angoisses, pour restait quelqu'un de décent, pour ne pas juste penser comme Eux. Et pourtant ça serait plus simple, tellement plus simple. On lui ferait confiance, il aurait plus la paix, on le testerait moins. Ils auraient réussi. Mais non, il luttait contre vents et marrées et après quelques mois seulement, il se sentait juste exténué, alors sur le point de son fils, oui, il avait besoin d'entendre ces mots, qu'il pouvait mieux se débrouiller que les générations précédentes, qu'il pouvait faire une petite différence ; que son fils pourrait être heureux même si lui-même n'avait pas tous codes (aucun code?) pour être un bon père, que le bambin pourrait devenir quelqu'un de bien, arrivant à voir ses propres idées, sa propre vision des choses, pouvant naviguer dans les différents mondes sans aucun souci. Utopie, que lui criait sa conscience. Ce n'était pas possible, et pourtant, il voulait y croire. Les choses pouvaient changer en quelques années et il pouvait y participer. Qu'est-ce qu'on ne ferait pas pour l'amour d'un enfant ? Qu'est-ce qu'on ne ferait pas pour la chair de sa chair ? C'était cette force que lui donnait Nicholas qui lui donnait l'envie de se battre corps et âme ; le souci, c'est qu'il n'était pas certain de s'y prendre de la bonne manière. Comment le saurait-il de toute manière vu qu'on ne l'avait jamais été avec lui, vu qu'il comptait être différent de ses parents dans son approche ? Comment savoir comment bien faire sans mettre son fils, son bébé son ange en péril ? Alors, il essayait, il écoutait, il se fondait dans la masse, essayait de comprendre comment on pouvait le percevoir, comment les autres faisaient des familles de sang-purs aux familles Moldues. Il en avait lu des bouquins aussi... mais... mais ce n'était pas pareil. 


Alors, il tentait encore une fois de s'expliquer de lui montrer qu'il était sincère, à quel point il aimait son fils, à quel point il voulait bien faire. Pourquoi au juste cette approbation d'Alec était si importante alors qu'il détestait sa famille ? Pourquoi semblait-elle si importante, si vitale ? Mack aurait été peut-être d'une meilleure aide, elle aurait eu des conseils plus judicieux, moins dans la colère. Peut-être. Qui sait ? Mais c'est son meilleur ami tout simplement qu'il voulait entendre sur le sujet. Rien que lui. Aussi stupide que cela puisse paraître. Et il parlait, le Warren, il s'expliquait du mieux qu'il le pouvait, même si ce n'était peut-être pas des plus clairs pour son camarade. Est-ce qu'il n'était pas un poil en train de s'embrouiller ? Et il était perdu le père de famille, il était totalement dépassé et il avait peur de mal faire. Il avait peur de ne pas le rendre heureux, de refaire les mêmes erreurs que les générations d'avant, par ce qu'il avait été programmé de la sorte qu'on le veuille ou non, qu'il n'avait que ces exemples là partout où se posaient ses yeux. Alors, comment faire, comment être certain qu'on est sur la bonne voie ? Tous avaient des sensibilités différents, sur des sujets différents, tous avaient des visions des choses qui n'étaient pas les mêmes... alors comment savoir, comment prendre le meilleur ? Il essayait, il réfléchissait sans cesse. Cerveau en ébullition. Tu auras une belle vie, mon fils. Voilà, ce qu'il aurait voulu pouvoir lui assurer, mais pour l'instant, il pouvait surtout dire qu'il me manquerait jamais d'argent... vu la fortune familiale... mais qu'est-ce que c'était cet fric au final ?

Se recentrer, au final sur la question de son ami, dire que oui, il y avait probablement des places vacantes là où il bossait, sans trop savoir le pourquoi du comment  son ami lui posait cette question. Mais il n'osa pas lui poser directement. Il saurait en temps et en heures, il en était certain.« Cool. » Et ce temps n'était visiblement pas encore aujourd'hui. Il ne rajouta donc rien sur le sujet bien que sa curiosité était toujours piquée à vif. Quelle idée Alec pouvais-tu avoir en tête ? Il savait à quel Rivers pouvait être retors, manipulateur lorsqu'il s'y mettait. Il savait que son esprit était parfois tordu. Alors quel plan est-ce qu'il était en train d'imaginer ? Il avait envie de lui dire de faire attention, réelle inquiétude, par ce qu'il savait à quel point c'était compliqué de vivre H24 avec ces abrutis du Ministère... Alors Tveit hésita encore quelques instants, et finalement il se décida, à rajouter doucement

 « Fais attention, l'ami. Je ne sais pas ce que tu comptes faire mais tu pourrais bien finir par te noyer encore plus là-bas.»

Tu le sais que je le vis chaque jour cette expérience. Tu sais que je ne veux pas devenir comme eux. Tu sais que moi, je m'adapte beaucoup à ces situations et que toi tu risques en plus de t'attirer encore plus d'ennuis par ce que tu hurleras, tu frapperas. On le sait tous les deux. Et Warren avait bientôt repris comme quoi son fils était quand même bien entouré.

 « Je sais. »

Oh, elle grondait la colère de son ami. A moins que ce soit une forme de jalousie, par ce que lui (eux) n'avaient pas eu cette chance. Il n'était pas certain, mais au moins il confirmait que l'enfant était bien entouré et c'était déjà beaucoup aux oreilles de Warren. Il avait alors continué, quelque chose pour lequel il croyait. Son fils, oui était bien entouré et mérité qu'on se batte pour lui, mais il n'y avait pas que lui. Il y avait tous les autres, les autres gamins en dérive, ceux qu'ils avaient été. Se qui se rebelleraient et finiraient comme eux, ceux qui se tairaient et feraient comme la plupart de leurs « camarades », perpétueraient cette barbarie. Tous les gamins méritaient mieux, d'être écoutés, qu'on les croit enfin, qu'on leur fasse comprendre que non cette violence n'était pas normale, pas obligatoire. Qu'ils pouvaient penser librement, pleurer. Que ce n'était pas pour autant qu'ils étaient faibles. Qu'ils avaient le droit d'être différents, sensibles. Que chacun était différent. Et c'était quelque part peut-être un peu l'hôpital qui se foutait de la charité alors que lui avait bien intégré que certaines blessures même graves ne nécessitaient pas à aller à Ste Mangouste, que les onguents suffiraient, qu'on devait continuer d'avancer, de continuer de travailler, même en souffrant. Qu'il ne fallait pas se plaindre, que les blessures et la douleur rendait plus fort. Oui, pour lui, il l'avait acquis mais il se refusait que son fils rentre dans ce schéma que d'autres gamins croient cela aussi par ce que c'était faux et qu'il n'avait pas à se déconstruire sur sa propre personne... Mais sur les autres c'était différent. Et pour finir, il l'avait remercié, le plus sincèrement du monde d'ailleurs. Un vrai merci, quelque chose qui sortait des tripes, du cœur.

« Il vivra pas dans un monde à l’unilatéral, ton chiard. » Cette fois, il leva un comprend un peu d'incompréhension à ces mots. Qu'est-ce qu'il voulait dire par là ? Il pensait le savoir mais c'était peut-être un peu trop beau pour être vrai. Souffle coupé, tandis que son cœur semblait avoir ralentit l'espace d'un instant, juste le temps que Rivers continue sur sa lancée « Tu sais quoi ? J’ai été con avec ce mioche. Et donc avec toi. »  Oh putain. Voilà sa seule pensée à ce moment-là, avant d'un net soulagement se fasse ressentir dans tout son organisme.  « Je sais pas mieux comment t’es censé l’élever. Mais il pourra compter sur moi. »

Il aurait pu il y avoir des feux d'artifices dans sa tête que ça aurait été la même chose. Emu. Sincèrement. Il se rendit compte que ces paroles réchauffaient son âme, lui enlevaient un poids énorme. Il ne serait pas seul, s'il merdait quelqu'un saurait le remettre sur sa route pour assurer un avenir plus radieux à Nicholas. Et c'est en sentant un liquide sur sa joue, qu'il se rendit compte que quelques larmes coulaient de ses joues. Il les essuyant, un peu honteux. Heureusement il ne reniflait pas, il aurait été totalement ridicule, mais le regard plein de gratitude qu'il posait sur son meilleur ami valait bien n'importe quel mot. Il ouvrit la bouche, mais ne sur pas quoi dire. Il n'y avait probablement rien à dire, alors il s'avança vers son ami pour le prendre dans ses bras dans une petite accolade. Alec avait réussi à lui couper totalement le sifflet et à faire vriller beaucoup de choses en lui. Il n'arrivait plus à articuler le moindre mot, son cerveau était à la fois heureux, et inquiet. Il aurait tant voulu trouver les mots juste pour le remercier, à quel point est-ce qu'il pouvait lui être reconnaissant... mais la seule chose qu'il réussit à dire ce fut un petit Merci. Probablement un des plus sincères qu'il ait pu dire jusque-là, par ce que ce n'était pas un merci qu'il aurait voulu dire, c'était tellement plus, mais il s'en sentait incapable. Il inspira. Expira. Essayant de faire reprendre à son cœur qui battait à présent la chamade un rythme plus normal. Maintenant que les sujets les plus compliqués étaient passés... ils allaient pouvoir parler de tout et de rien comme les deux meilleurs amis qu'ils étaient.

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