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I can see clearly, now the rain is gone [OS Enzo/Riley]

 :: Autour du monde :: Grande Bretagne :: — Ecosse :: Logement de Sovahnn Lockwood et Tim Turner
Mar 14 Déc 2021 - 19:04


Samedi 25 juin 2016, dans la matinée

« Alors on se la joue loup solitaire ? »

Etrange comme il ne l’a pas entendu arriver, il n’a pas sursauté pourtant. Sur son visage s’étire un fin sourire et s’il ne se retourne pas ses sens sont désormais focalisé sur la présence de la jeune femme.
Samedi matin … midi peut être … L’esprit un peu englué par un réveil non pas difficile mais long, qui s’étire encore malgré les minutes et les heures qui passent. La tête dans le brouillard, c’est ce qu’on dit, au pied des falaises vient s’éclater la mer et son écume. Il ne fait pas vraiment froid, pas tellement chaud non plus, assis sur un rocher, les pieds dans le vide, il observe l’horizon sans réellement le voir alors que sur sa tête trône cette éternelle capuche qui le coupe du reste du monde.

Il ne se serait pas attendu à elle.

« Ouais. »

Un regard alors qu’il tourne la tête légèrement, le sourire s’élargit. Les yeux sont fatigués, le corps un peu lourd. Lendemain de soirée, matinée silencieuse au fin fond de l’Ecosse. Non loin de là la vie continue de grouiller dans la petite maison, certains sont partis dans la nuit d’autres sont restés. Lui est resté, elle aussi.

« C’est pour me donner un style mystérieux. »

Elle rit, il réalise qu’elle a elle aussi une capuche sur la tête. Quelques mèches rebelles en dépassent et sont ballotés par le vent, à son annulaire gauche brille une bague sur laquelle son regard glisse un instant. Sur le devant de son sweat il distingue les couleurs d’une équipe de Quidditch, sur le sien est écrit Sea Sheperd. Ça aussi, ça le fait sourire.

« Ça va ? »
« Ça va. »

Timide, en quelque sorte, mais pas faux. C’est autre chose qui flotte dans l’air, ça ne représente pas un mal-être. Pas vraiment. Sans doute un peu.

« Et toi ? »
« Ça va. »

Même chose de son côté à elle, d’où cette envie de faire quelques pas après avoir passé la porte de la maison sans se douter qu’elle trouverait une autre âme sur son chemin solitaire. Elle aurait pu le laisser, vouloir rester seule elle aussi, ça n’est pas ce qu’elle a fait.

« Tu cherches un truc en particulier dans l’écume ? »

Le regard du garçon quitte les traits de la jeune femme et se portent en contre bas où l’écume vole dans les airs à chaque impact d’une vague contre la roche. Est-ce qu’elle l’a observé avant de s’annoncer ? Sans doute un peu, ainsi elle a pu le voir pensif, ailleurs. Rien de très étonnant quand on le connait, il a toujours eu besoin de moment à lui après l’effusion et les autres.

« Je crois que oui, mais j’arrive pas tellement à déterminer quoi. »

Un sens à quelque chose qui lui échappe sans doute, un chemin qu’il pourrait suivre dans l’évidence mais qu’il ne semble pas trouver. Rien de grave, simplement la vie qui décide de s’arrêter un instant avant de reprendre sa route. Sur certains aspects, en tout cas, pour d’autres tout est limpide.

« J’vois bien le genre. »

Vêtus d’un épais pantalon en coton elle vient s’assoir près de lui sur le rocher alors qu’il se décale pour lui faire une place, ses jambes rejoignent les siennes dans le vide et son regard s’y plonge de nouveau. Figures géométriques, ils ont tous les deux les mains rentrées dans la poche ventrale de leur sweat respectif et le silence s’invite quelques instants. C’est elle qui le brise de nouveau alors qu’elle sent sa chaleur irradier à travers le tissu de son vêtement. La même que Benjamin, une chaleur rassurante et familière.

« Prêt pour le grand saut ? »

Il comprend tout de suite, décide d’en jouer un peu pourtant. Le buste légèrement penché en avant il scrute l’endroit où la mer vient se jeter contre le grès sans avoir peur de perdre l’équilibre.

« Hum. Ça risque d’être le dernier là, j’avais pas tellement prévu ça tout de suite. »

Elle, elle lève les yeux ciel, amusée, retenant un geste alors qu’elle aurait voulu claquer le revers de ses doigts contre son épaule. Trop froid pour ça.

« Imbécile. »

Elle sourit, presque tendrement. Des années qu’ils se suivent, se côtoient, se construisent. Ils n’ont jamais été les plus proches et pourtant, il a toujours existé ce lien particulier alimenté par les autres en grande partie. Derek, Cameron, Mateo, Kezabel bien sûr et puis William. Ils se sont compris sans se parler, on partager des moments de rire, de larmes, d’inquiétude, se sont soutenus sans jamais vraiment le réaliser. L’un et l’autre ont grandi, évolué, en suivant ce qui se passait du côté de l’autre sans jamais vraiment en faire le personnage principal de l’histoire.

« Oui. J’ai hâte même. D’ailleurs c’est long. »

Pas une plainte, un simple constat. Il l’a dit, après tout, ne plus vouloir passer une nuit sans lui. Et puis cette impression de ne pas savoir où aller, quoi faire de soi, sera sûrement apaisée quand cet entre-deux se terminera par un nouveau départ. Un nouvel endroit où construire quelque chose, le faire perdurer, se poser. Enfin.

« Tu sais ce que tu feras là-bas ? »
« Pas vraiment. »

Beaucoup d’idées, d’options, aucune sur laquelle il s’est réellement arrêté jusqu’ici alors que tant d’autres choses viennent envahir ses pensées pour ne lui laisser que peu de répit finalement. Il y parvient, pourtant, à atteindre la sérénité, ces instant précieux où le cerveau se concentre uniquement sur les sensations les plus pures. Comme cette nuit où les rires ont chassé les ombres, pour eux tous. Heureux de se retrouver, de retrouver un peu de ce à quoi ressemblait ces soirées infernales qui faisaient vibrer les salles communes les unes après les autres dans un grand château de pierre. Pas simple de trouver sa voie une fois dehors, qui l’aurait cru ? Lui, elle, tant d’autres. Ils ne voient pas forcément le chemin parcouru pourtant il est bel et bien là. Et il n’est pas un mirage.

« J’crois que j’suis dans une phase où … j’sais pas ce que je vais faire de manière générale. Qui suis-je, où vais-je … Tu vois le genre. »
« Dans quelle étagère. »
« Ça aussi. »

Un rire grave mais bref secoue ses épaules.

« Pour un meuble de salon c’est plutôt logique si on y pense. »

Un souvenir, une private joke qui a fait le tour de ces amitiés parfois improbables qui se sont tissées les unes après les autres. Des gosses d’un peu partout sur le globe que la vie n’aurait probablement jamais mélangé si la Magie ne s’en était pas mêlé. Entre autres. Ils ont su faire du beau sur les gravats laissés par l’horreur, quelque chose de précieux et qui brille encore.

« Vu comme ça. »

Et pourquoi pas ? Tout n’a pas à être toujours compliqué et lorsqu’on est pas capable de le voir soi même certains regards sont là pour prendre le relai. Elle pour lui, ici, lui pour elle peut être plus tard. Les uns pour les autres.

« T’es Enzo Ryans, tu vas vivre en Californie – même si les vagues sont moins cool qu’en Australie ... »

Elle se moque, il claque sa langue contre son palais, le sourire est là. Il fait remonter les pommettes et réchauffe le cœur ce sourire, l’éveil en douceur. Une conversation inattendue, ceux qui les observent peut être de loin doivent se demander ce qu’ils peuvent bien se raconter avant de passer à autre chose.

« … et trouver ta place dans le monde tu verras. »

Il y a de la tendresse dans ces mots, des mots sincères et qui viennent enrouler de chaleur ce grand corps tassé sur lui même. Des mots qu’il a déjà entendus, qui font toujours autant de bien même si parfois on n’a pas ce qu’il faut sur l’instant pour y croire. Si son regard se perd sur ses chaussures le fin sourire sur le coin des lèvres atteste la gratitude. Il est touché, tout simplement, reprend contenance quand elle vient pousser son épaule de la sienne.
Pourquoi ce vide alors qu’il a tout pour être heureux ? Au fond il le sait, tout ça n’est qu’une question de temps. Un mantra qu’il se répète même si parfois le découragement l’emporte. L’humain est ainsi et ça n’est pas grave.

« Au pire tu pourras toujours partir écumer les mers avec Mateo pendant que Will et moi on fait la tournée des bars en attendant nos pirates de maris. »

Et à vrai dire, elle est belle cette image. Presque tentante. Ça se produira, l’évidence est là, inutile d’aller saborder d’autres bateaux pour ça évidement.

« L’idée est plutôt bonne. »
« Bien sûr qu’elle est bonne, j’ai toujours de bonnes idées. »

Désinvolte, fière, mais sous cet attitude souvent effronté se cache un cœur tout aussi éprouvé. On ne voit pas les larmes quand elles coulent à l’intérieur, n’est ce pas ? Aucun d’eux n’est dupe et c’est aussi ça leur force à tous, être là les uns pour les autres. Non, il n’est pas celui vers qui elle viendrait spontanément et réciproquement mais ils savent se lire. Et puis c’est simple, une question. Juste quelques mots qui peuvent faire une énorme différence.

« Et toi ? »

Toi dont le sourire s’affaisse un peu, juste un peu, prise par surprise. Parce qu’elle sait elle aussi à quoi il fait référence. A quoi ils font tous références et à quoi ils pensent quand ils posent leurs yeux sur elle. Elle est où, l’autre moitié ? Est ce qu’ils savent seulement que ça n’est pas l’absence qui brûle le plus ? Sans doute.

« Moi j’vais aller cuver mon manque de sommeil à la Gay Pride, danser comme une cinglée toute la journée et pleurer de fatigue quand il faudra que je prenne mon service ce soir parce que j’ai pas dormi depuis 48h. »

Elle n’est pas fébrile mais ses mains sont de retour dans leur écrin de velours. Cachées, mêlées l’une à l’autre comme pour trouver le réconfort dans sa propre présence. Tout ça fait mal bien sûr, dans son intégralité, mais quelque chose a changé. Elle ne saurait dire quoi exactement, elle le ressent c’est tout. Ça pèse moins lourd, ça cogne moins fort, comme une sorte d’apaisement qu’elle n’identifie pas encore à 100 % mais qui est bien là quelque part dans les contreforts de son esprits, son cœur et son âme.

« Je prends les jours les uns après les autres et les choses comme elles viennent, j’attends plus vraiment quoi que ce soit … Je fais en sorte de me trouver ma petite place dans l’univers moi aussi. »

Il lui sourit avec douceur, avec la bienveillance de celui qui ne mettra pas les pieds plus loin dans ce sanctuaire si elle ne l’y invite pas. Ils ont partagé des douleurs similaires tous les deux, se sont retrouvés dans le même rôle ingrat, chacun a passé la vague à sa façon. Comme il a pu, surtout.

« T’es bien dans ton studio ? »
« Oui, il est génial. Je m’y sens vraiment bien et savoir Ben à côté me fait beaucoup de bien. »

Est ce qu’elle sait les tourments qui hantent celui qu’elle considère comme le grand frère qu’elle n’a jamais eu ? En partie, sans doute, à travers William peut être à qui lui ne cache rien. Est ce que Benjamin lui parle de tout ça ? Il ne sait pas mais ce qu’il voit c’est une jeune femme qui reprend sa vie en main et y mets toutes ses forces.

« Tu crois que ça ira pour elle ? »

D’abord elle ose à peine le regarder, ensuite ses deux grands yeux verts viennent se poser dans celui du jeune homme. Ce regard il le soutient, si les battements de son cœur marquent une accélération ça n’est pas par crainte de répondre à cette question mais par réaction en chaîne. Lui aussi tremble pour leur amie, évidemment, alors quoi répondre à cette question ? Il est pourtant l’un des seuls à la comprendre si bien, simplement parce qu’il a vécu les mêmes horreurs et c’est sans doute ça qu’elle cherche dans le fond de son regard. Un exemple, une promesse, quelque chose pour se rassurer.

« J’en sais rien. »

A quoi bon lui mentir ?

« Parfois on ne se pense plus capable de rien et pour je ne sais quelle raison quelques instants après tout semble évident. »

C’est un peu ce que lui a ressenti, expérimenté. Est ce qu’il existe vraiment des mots pour rassurer celui ou celle qui a peur de perdre l’un des êtres les plus chers à son existence ? Sans doute pas. Il voit aussi à travers ce regard cette volonté farouche de vivre, d’avancer, la culpabilité contre laquelle elle doit luter parfois de ressentir ça. Ce regard il quitte le sien et revient se poser sur la mer agitée, bientôt caché sous deux paupières closes. Un rayon de soleil vient caresser leur nuque, quelques oiseaux passent au dessus de leur tête en criant leur joie de pouvoir voler. Ô comme elle connaît cette sensation, comme elle l’aime, comme elle se surprend à sourire en relevant le menton et en ouvrant les yeux pour les regarder fendre le ciel. Des goélands, de simples goélands, mais les rois du ciel s’ils le décident. Le frisson est bien présent, un frisson de vie que lui ressent en observant la mer danser.

« J’ai fait danser Warren hier soir. »
« Pardon ? »

Le retour sur terre n’est pas brutal, si les sourcils du garçon se froncent et la surprise est évidente il a sur le coin des lèvres un nouveau sourire. Une diversion ? Non, une main tendue vers autre chose et d’ici quelques heures la liesse les envahira dans les rues de Londres. La joie et l’amour, voilà tout ce qui existera.

Non, ça n’a pas à être toujours compliqué.
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Enzo S. Ryans
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