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Lun 22 Nov 2021 - 23:50
24 au soir

Si le manque lui claquait par moment comme un obus dans la poitrine, Takuma trouvait pourtant une échappatoire. Comme si rien n’était vraiment sous son contrôle, le jeune homme se laissait porter sans trop chercher à lutter, gardant ses forces pour ses véritables crises. Là, il n’avait plus d’autre choix que se castagner jusqu’à ce qu’enfin, il obtienne le répit tant demandé. Pour l’heure c’était bien le calme qui s’invitait enfin dans ses veines alors qu’il s’enfonçait dans les ruelles d’un petit village d’écosse sans chercher à se presser. Au dessus, le ciel encore clair cachait les étoiles et il profitait seulement de cet apaisement si proprement essentiel en lui. Etrange comme il pouvait basculer parfois, sans y trouver réellement de raisons. Mais pour l’heure, il n’y avait rien. Il n’était plus rien d’autre qu’un jeune homme à peine sorti de l’adolescence à marcher sur les pavés, à claquer les talons dans les flaques d’eau restant de l’après midi. Une averse passagère qui s’était bien vite dissipée mais laissait quelques traces ci et là. Lui ne faisait que profiter de la présence des éléments comme s’ils claquaient plus fort ici, dans l’air vif de l’Ecosse où la seconde partie de l’habitation de Sovahnn se trouvait. Loin encore, mais il savourait simplement un peu de solitude avant de se plonger dans cette foule qu’il attendait pourtant de toute son âme. Voir des amis, être simplement une bande de cons à boire et raconter de la merde. Être ensembles, simplement. Le genre de choses qui n’arrivaient plus si souvent à présent alors oui, c’était essentiel. Autant que de s’accorder un petit moment avant tout, pour faire le point, connaître ses sensations et simplement découvrir du pays. Après tout, il allait la voir régulièrement maintenant, retrouvant peu à peu sa sociabilité habituelle et une humeur plus stable. Les étoiles se réalignaient doucement, comme dirait Enzo.
Une pensée vers lui, évidemment. Comment faire autrement quand il entendait la mer se déchainer quelque part à sa droite ? Etrange les associations qu’on fait parfois.

« Oh Pétard ! » Un cri près de lui et Takuma se retournait vers l’homme qui dévalait les marches du port avec derrière lui, une bande de dix illuminés. Ramenant ses cheveux en arrière, le jeune homme se retournait vers la procession étonnante qui beuglait des histoires d’ovnis ou il ne savait quoi, le regard porté vers les cieux. Fans d’Ufologie ?  Il fallait croire. Une grimace sur les lèvres, le jeune homme restait là un moment à les écouter raconter des trucs qui lui semblaient ressembler fort à un sacré lot d’absurdité… mais de la part d’un sorcier sous couverture, ça reviendrait sans doute à une ironie plus grosse que lui. Qu’importe, il quittait bientôt les lieux, traînant un instant sur le sable d’une plage déserte avant de transplaner à l’abri des regards pour arriver droit sur le sentier amenant à la maison de la petite blonde. Personne, évidemment. Non seulement le coin était protégé par maints sortilèges mais les lieux isolés qu’il s’agisse du petit village de pécheur en contrebas ou de l’unique maison en surplomb de la falaise n’attiraient pas grand monde.

Enfin sauf eux.

« Jill !! »

Ça, il ne l’attendait pas et déjà, le corps bien trop apathique de celui qui retrouvait doucement son énergie et sa force vive se mettait en mouvement, avalant la distance pour sauter dans les bras de celle qui avait été l’une de ses meilleures amies. Ça n’était pas un salut qu’ils échangeaient, c’était un véritable impact, riant aux éclats de la surprise de la trouver là. Petit sourire mutin aux lèvres, Sovahnn les observait dans l’encadrement de la porte, manifestement très fière d’elle. Voilà qu’elle échangeait un clin d’œil avec son meilleur ami, déjà dans les environs mais pour l’heure, il n’avait d’yeux que pour celle qu’il n’avait pas vue en physique depuis des mois. Plus que ça même ? Possible. Désolé Caitlyn ! La jeune femme dans les bras, Takuma la serrait contre lui, le visage illuminé, les veines flambant d’une chaleur qu’il n’avait pas prévue. Etre ensemble. N’être que des ados ordinaires ayant largué leurs emmerdes quelque part sur le pallier, ça, ça valait tout l’or du monde. C’était une main autour des hanches de son amie qu’il avait achevé le reste du chemin, ne la quittant que pour embrasser les autres invités. Kyle, oui, logique. Un regard vers Enzo, vers Will : tout est ok. Great ! En vérité, je vous admire, sachez-le les gars.
Pas de traitement différent envers Caitlyn, incapable pourtant de retenir ses pensées vers l’absence de son mec, ne cherchant même pas à retenir la question qui lui brûlait les lèvres. Si, il arrivait.
Ah.

Et voilà qu’ils partaient pour se poser dans la grande pièce à vivre, les meubles poussés, l’alcool sorti et la petite disparue chez ses grands parents. Enlaçant longuement Sovahnn contre lui, il lui glissait à l’oreille quelques messes basses, jouant la carte du dealer à fond – toute ironie gardée – pour lui mettre dans la main une nouvelle fiole d’une certaine potion. Et en passant près d’Enzo, il lui claquait une main sur l’épaule, balançant un « Ravitaillement ! » amusé compte tenu du fait qu’il lui avait déjà fait le coup concernant une potion ou des composants du tue-loup un jour lointain semblant appartenir à une autre vie.

Une soirée simple, donc, lors de laquelle tout le monde retrouvait sa place de simple jeunes gens profitant de la présence des uns et des autres, des rires d’autrui, de la légèreté que ce lieu pouvait parfois receler comme un secret si peu jalousement gardé. La preuve, Jake était là. On en parle après ? On en parle après.
Pour l’heure, chacun riait, parfois déjà sacrément éméché tandis que Takuma percevait quelques conversations absurdes ci et là.

« Nan mais c’est parce qu’il est péremptoire à la table. »
« C’est pas parallélépipède plutôt ? »

Et chacun se marrait sans trop savoir pourquoi.

Sans doute simplement parce que ça fait du bien de raconter de la merde sans s’accrocher à ce qui faisait mal en parallèle-lépipède, azy j’ai galéré pour celui là donc j’te le remets, je suis comme ça ! – et sur ce sujet, ils étaient beaucoup à agir ainsi. Se laissant tomber dans un canapé à côté de Jill, il discutait pour rattraper le temps perdu alors que le fameux Jake arrivant, découvrant ces lieux qu’il oublierait dès qu’il sortirait d’ici. Suspendant une de ses phrases, il posait le regard sur Caitlyn qui s’était absentée le temps de le guider jusqu’ici, s’arrêtant sur les regards échangés, la proximité des corps, les peaux qui se frôlaient sans trop en faire. Pudique à sa manière, toujours. Et lui, respectueux de ses limites. C’est bien. Bonne chose. Bon gars.
Un instant, il les revoyait tous deux dans la boutique, la poussière qui entourait d’argent son visage clair alors qu’elle éclatait de rire pour il ne savait plus quelle connerie. La concentration sur ses traits qui rendaient à son visage une sorte de gravité teintée d’assurance alors que ses doigts volaient sur les touches blanches et noires et qu’ils frôlaient les siens, leurs cuisses en contact sur le petit tabouret.  Et l’esprit volage dérivait vers d’autres plages, d’autres sourires, d’autres souffles. Un corps dessiné en contre jour dans la lumière argentée de la lune, celle-ci en épousant les formes comme sa semblable. Lui avait-elle dit ? Avait-elle évoqué avec Jake cette nuit passée ensemble ou celle-ci restait un secret bien gardé entre eux. Une autre vie. Un moment hors du temps dans une bulle qui n’appartenait à personne d’autre.

Les lâchant du regard après un temps infini, Takuma décalait les yeux pour les poser… sur Enzo qui le fixait avec un air équivoque, son petit sourire de branleur déployé dans un échange muet. Cramé. Et lui, il grimaçait presque, fuyant son regard pour le ramener vers son interlocutrice initiale… qui le fixait avec un air fort semblable à celui de leur ami commun. En avaient-ils échangé, un regard entendu avant tout ça ? Probable. Dans tous les cas, elle s’apprêtait à parler, de cet air d’ado prêt à cuisiner l’un de ces potes dont l’ignorance l’amenait à vous penser stupide.

Tu la regardes pas comme ça elle, pourtant vos corps aussi se sont entrechoqués.
Réflexion pertinente.

Mais avant qu’elle ne parle, il lui plaquait une main sur la bouche, son front sur le sien, les yeux rieurs se percutant sans heurts, les se plantant dans les siens dans une complicité évidente que le temps n’effaçait pas. Les quelques mots qu’il lui adressait à ce moment-là se perdaient dans le brouhaha de la foule. Rien de bien important. D’ailleurs rien ne l’était vraiment à présent, la simple proximité des uns et des autres suffisaient largement à son bonheur.
Car non, il n’irait pas nous faire le couplet de l’amoureux désespéré, ce n’était ni son genre ni l’ambiance et Takuma avait assez ruminé pour vouloir développer le négatif à propos de quelque chose qui n’en valait pas la peine. Pas que Caitlyn n’en soit pas à la hauteur, ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit. Lui en revanche, si. Car le nippon apprenait simplement à profiter de cette sensation qui grandissait, prenait son temps, dessinait doucement les contours d’une femme dont il apprenait à en désirer chaque détail. Non, la présence de Jake ne lui labourait pas le cœur, celui-ci se faisait seulement à tâtons à l’idée de laisser le passé derrière lui pour enfin aller capter d’autres lagons.

Parti discuter avec les uns et les autres, s’arrêtant pour proposer un temps de musique à Tim, lui demander comment il allait et s’il avait besoin de quelque chose, se retrouvant avec un verre dans la main sans vraiment savoir d’où il venait, l’ancien Serdaigle rejoignait finalement Sovahnn un moment. Puis Caitlyn, canalisant ses réactions, brusquement agacé de l’absence de certains regards, certaines évidences. Car il savait ne pas les avoir rêvé, et si la différence était minime, elle existait tout de même en la présence du nouvel arrivant. Auquel il parlait. Comme un mec pas totalement arriéré et à priori social et réellement intéressé par celui qui avait su capter l’attention de celle qui cramait la sienne, l’ancien de Poudlard échangeait un moment avec eux avant de se retrouver avec à la main un verre mystérieusement vide.

Direction le bar (comprendre le plan de travail, l’ilot central et la table collée au mur sur lesquels avaient été abandonnés en vrac de quoi se servir. Rien de présenté, juste ce que les gens avaient ramené), donc, où Sovahnn riait avec Enzo s’il ne savait trop quoi, son front cognant le bras de son meilleur ami.

« Oh t’es bourrée toi.. ! » Un petit sourire moqueur sur les lèvres alors qu’il la voyait se retourner vers lui, toujours une main sur le bras d’Enzo.
« Oui mon bon monsieur ! Grace à toi ! » Et elle passait un bras autour de lui pour laisser un baiser sur sa joue avant de s’esquiver, recevant semble-t-il des nouvelles de Riley qui devait pouvoir se ramener dès la fin de son service.

Hey je suis z’avez vus !

Et voilà qu’elle s’arrêtait en cours de route auprès de Kyle.

Ton téléphone sonne toujours choupette.

« Tu vois j’crois que j’ai un grand avenir en tant que dealer de potions ! » Et lui-même se servait un nouveau verre d’un obscur cocktail – goûteux, voilà bien tout ce qui l’intéressait – et proposer de servir Enzo d’un signe de tête avant de se retourner, dos au plan de travail.

Pas le temps d’enchaîner sur une quelconque connerie que son regard se posait de nouveau sur le couple, une main d’homme venue traîner dans le dos de la jeune femme pour attirer son attention sur il ne savait trop quoi. Elle plissait le tissu, s’imprégnait de sa chaleur… et bouffait la brusque morsure de la jalousie dans le creux de son ventre. Pas d’air mauvais, bien sûr, ni de colère – pas vraiment son genre – seulement la réalisation soudaine que, clairement, il voulait être ce mec.

Conscient, aussi, d’Enzo près de lui, sans doute parfaitement au fait de ses pensées, Takuma prenait la parole d’un air tout à fait naturel et fluide, le sourire aux lèvres.

« Nan mais il est bien hein ! Beau gosse, sympa, respectueux. Il est drôle en plus ! Il s’intègre bieeen, s’intéresse aux gens. Franchement bien hein... » Sans un regard de bien, les yeux toujours portés sur le couple au travers de leurs amis, Takuma rajoutait dans la foulée, d’un naturel parfait : « … Je DETESTE ce type-là. » le tout dans un rire franc et amusé. Et voilà qu’il portait l’alcool à ses lèvres pour une gorgée ou deux.

Pas d’agressivité malgré ces mots, juste un rire, une moquerie claire non pour le couple mais évidemment pour lui-même. Tout ce temps pour se rendre à l’évidence, pour accepter officiellement que définitivement, le sentiment ne passerait pas et que l’autre, là, il voulait le dégager de l’équation.  
Trop tard Takuma, t’as loupé ta chance.
Alors ça, ya que les cons qui se pensent perdant avant de tenter quoi que ce soit.

Interceptant Adrianna qui passait par là, Sovahnn l’entraînait à l’écart pour lui parler en encadrant ses épaules de ses mains. Grande discussion féminine semble-t-il.

Et lui, il arrachait enfin son regard de Caitlyn pour le poser sur celui qui ne manquerait pas de se foutre de lui.

« Tu m’rappelle qui lui as présenté déjà ? »

Toujours pas la moindre trace de lourdeur en lui. Si les sentiments se développaient, la jalousie avec eux, il n’y avait pas de réelle blessure en lui, seulement une prise de conscience grandissante qui l’amenait à reconsidérer bien des choses.
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Takuma Ishida Hayato
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Takuma Ishida Hayato
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Takuma Ishida Hayato
Ven 26 Nov 2021 - 12:02
« T’as encore grandi toi. »

Pourtant, là entre ses bras, je me sens presque comme un p’tit garçon. Un truc doux, apaisant, une sensation pas oubliée mais mise de côté par … la vie, tout simplement. J’passe quasiment plus sur Londres, ma vie a pas mal changé ces derniers mois, c’est comme ça parfois on s’éloigne de certaines personnes. Pas émotionnellement mais physiquement et c’est précisément ce qui s’est passé avec Jill. Depuis combien de temps on ne s’est pas vu ? Je ne serai même pas foutu de m’en rappeler mais quand elle pose ses deux mains sur mes épaules comme ça et me regarde avec son air qui m’est si familier je sais que rien n’a changé.

« Ou alors c’est ta connerie. »
« Ça doit être ça. »

Ni pour elle, ni pour moi.

« J’suis content de te voir. »

Et j’y retourne. Une autre étreinte, jusqu’à la faire décoller du sol et la reposer avant de saluer Kyle. Lui aussi je suis content de le revoir et si l’étreinte est plus rapide, plus pudique, elle apporte avec elle son flot d’émotions. Pas les mêmes, rien d’ambigu, juste quelque chose qui ravive un peu non pas les flammes mais l’affection qu’on a toujours l’un pour l’autre. Nous deux ça ne s’est pas terminé dans les cris et le drame, c’était simplement comme ça. Le bout du chemin. Aussi y a pas de gêne ni de rancœur quand je lui « présente » Will et qu’ils se serrent la main.
La soirée se déroule, les discussions s’enchainent, les gens se mélangent, on retrouve ici une normalité et une ambiance qu’on a trop mis de côté ces derniers temps. Chacun dans son coin à encaisser les drames les uns après les autres on n’a pas suffisamment pris le temps de se retrouver et même s’il manque des visages, même si certains ne sont pas près pour ça ou pas suffisamment proches des uns ou des autres pour être là, ça fait du bien. Tout comme voir Will au milieu de mes potes ou discuter avec Kyle de Tristan tout en sachant que Caitlyn entend probablement ce qu’il se dit. Et tant mieux.

Et griller Takuma environ 20 fois en 50 minutes, on en parle ?

J’en suis là, à me marrer avec Sovahnn un verre à la main, les picotements de l’alcool qui se font sentir dans le regard, les mots et les gestes. On se marre comme des gamins en observant tout le monde dans l’assemblée et j’ai l’impression de retourner à Poudlard.

« Donc t’as eu au moins un contact physique avec chacun des mecs présents dans cette pièce. »
« Non, pas Jake. »
« Ah bah t’attends quoi ?! »
« J’sais pas, que sa meuf roule une pelle à mon mec pour que ça passe crème. »

Mais oui, pardi, quelle bonne idée ! Rien de sérieux dans tout ça évidemment mais les éclats de rire sont sincères et font crépiter le cœur.

« Oh t’es bourrée toi.. ! »
« Oui mon bon monsieur ! Grace à toi ! »

Et déjà elle s’en va, glisse entre les gens, s’arrête ici, puis là. Je la vois irradier de bonheur de se sentir entourée et ça me fait tellement plaisir de la voir comme ça. Comme si, enfin, ces putains de planètes se réalignaient de nouveau.

« Tu vois j’crois que j’ai un grand avenir en tant que dealer de potions ! »
« En tant que client régulier j’en ai jamais douté mon poussin. »

Large sourire et signe de tête pour acquiescer quand il me propose de remplir mon verre. Encore plein. Que je vide d’une traite pour faire de la place. Takuma lui quitte la terre de nouveau et je ne dis rien, m’amuse de la situation, laisse aller mon regard entre Caitlyn et Jake puis lui que j’observe du coin de l’œil.

« Nan mais il est bien hein ! Beau gosse, sympa, respectueux. Il est drôle en plus ! Il s’intègre bieeen, s’intéresse aux gens. Franchement bien hein... »
« Hum hum. »

T’as l’air tellement convaincant, surtout convaincu, et je sais pas ce que tu m’as servi mais c’est chelou. Mes yeux glissent un instant sur le reste des personnes présentes, ne s’y arrête pas vraiment, jusqu’à Liam. On traverse tellement de tempêtes que parfois un simple instant de normalité comme celui-ci devient si … J’en sais rien. Ça exacerbe un peu les ressentis et surtout ça me fait regarder la vie d’une manière un peu différente. C’est plus vraiment l’ado couillon mais plutôt le jeune adulte qui prend la place, qui se dit qu’il a simplement hâte de continuer à construire sa vie avec ce type. J’ai laissé les angoisses au placard ce soir, mon esprit est calme et ça fait du bien.

« … Je DETESTE ce type-là. »

L’éclat de rire est franc et s’étire pendant plusieurs secondes. Évidemment qu’il le déteste, pour la simplement bonne raison qu’il voudrait être à sa place et que sur le papier, faut le dire, c’est clairement la description de Monsieur Parfait qu’il vient de faire. Hey, pas de jugement, j’ai aucun avis sur Jake mais s’il fallait choisir une team … TMTC. Les potos d’abord. Ouais, enfin on va tacher de pas oublier celle qui dans l’histoire à la place la plus centrale du truc. On se comprend.

« Tu m’rappelle qui lui as présenté déjà ? »

C’est l’instant où j’affiche l’air le plus innocent et coupable à la fois que je puisse avoir en stock, le tout planqué derrière mon verre dont je descends une gorgée l’air de rien. Pas vraiment furax le Takuma, j’le sais, mais faut dire que la situation à quelque chose de risible. Il est joyeusement en train de se rendre compte qu’il craque pour cette nana et moi … Ouais, je l’ai poussé dans les bras d’un autre. oops.

« Franchement, aucune idée. Des fois le hasard, tout ça … »

Ça tient une seconde avant un nouveau rire et je me tourne de biais vers lui en posant une main sur le plan de travail.

« C’était une question de vie ou de mort Dude, elle voulait me faire danser ! Y a des choses qui passent avant les potes, désolé. »

Et j’arrive pas à arrêter de rire. En fait, j’essaie même pas c’est surtout ça. Pourquoi je le ferai ? Je sais que ça le fait chier qu’elle soit avec lui, qu’il l’a touche, c’est gentiment difficile de passer à côté de l’évidence mais je connais Takuma. Je connais son ouverture sur les autres, je sais qu’il est pas en train de vraiment mal vivre la situation. Pas au stade d’en souffrir, en tout cas. Non, on en est pas là, on en est au stade où l’homme de Cro-Magnon se réveille parce qu’il veut la femelle et supporte pas qu’elle soit entre les bras d’un autre. A divers degrés, évidemment, on n’a pas tous la même maturité émotionnelle.

« Mais toi aussi t’es beau gosse, sympa, respectueux et drôle. Franchement si c’était moi j’hésiterai pas une seconde. »

Ben voyons.

« T’es mignon quand t’es jaloux. »

Vous le voyez ce rire que je tente de retenir tant bien que mal ?
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Enzo S. Ryans
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Enzo S. Ryans
Ven 3 Déc 2021 - 17:23
Qu’elle faisait du bien cette soirée. A l’instant, tous les uns avec les autres à rire de conneries, à boire comme des jeunes lambdas et à sourire d’un rien, il lui semblait qu’ils n’étaient rien d’autre que ça : des jeunes comme les autres. Et cette petite blonde qui encerclait son corps une seconde avant de lui lâcher un baiser sur la joue avant de s’esquiver auprès d’autres invités, elle lui faisait plaisir. Malgré les épreuves elle retrouvait sa fougue de vivre et peu à peu, ses yeux s’éclaircissaient de nouveau. Bien sûr la douleur était là, mais la résilience aussi. Celle-là même qu’il l’avait vue développer chaque jour au château. Celle dont il avait fait preuve aussi et qui l’avait apparemment quittée pendant trop longtemps. Avait-elle été une illusion ou existait-elle vraiment en lui ? Les jours à venir le lui diraient. Mais il allait mieux. Et ce type de moments y participaient, lui permettant de se rendre compte qu’à vivre reclus, il s’était aussi privé de ce qui pourtant lui semblait essentiel à l’instant.

« En tant que client régulier j’en ai jamais douté mon poussin. »

Ça, ça l’était.

« Ah là tu m’rassures mon lapin ! Faudrait pas qu’je déçoive la clientèle ! »

Ces derniers temps, Takuma s’était mis en tête de partir en mission botanique en vue de certaines régions du monde particulièrement peu propice au tourisme mais qui regorgeaient de certaines essences dont il avait besoin pour certaines potions de moins en moins simples d’accès. Une pensée pour Ashlyn agitait ses pensées tout autant que pour le tue-loup pour lequel il craignait un impact à venir des évènements actuels. Mais puis que le sujet n’était certainement pas là, qu’ils n’y étaient pas et qu’angoisser sur l’avenir plutôt que de profiter du présent n’a aucun intérêt, pour l’heure, il était à cette soirée. Spéculer sur l’avenir et envisager d’être apte à être autonome sur certains sujets, notamment le tue-loup au vu de la situation actuelle et de son amitié avec Enzo lui semblait une idée relativement maline, voilà tout.

Une vérité qui s’avérait plus juste encore du fait de la lycanthropie de celle qu’il observait à présent sans vraiment s’en cacher. Simplement parce qu’il se savait déjà grillé, qu’il en avait envie, et qu’il avait assez d’autodérision pour bien se moquer de dont il avait l’air. Un type qui a craqué sur une amie maquée, tout simplement. Et s’il y avait quelque chose à assumer, il le faisait sans y songer. Certaines réalités étaient toujours là, Takuma en avait conscience et n’avait pas l’intension de faire reposer ses addictions sur une autre. Ça, il l’avait déjà fait et savait comme il n’y avait là rien de bien sain. Pourtant, l’évidence se faisait, à ce moment précis, le regard posé sur elle et sur le mec qui l’accompagnait. Un mec semble-t-il tout à fait bien, ce qui l’agaçait d’autant plus, pour être honnête. Car oui, il l’aimait bien, c’était bien ça le pire. Mais la jalousie était là, sans blesser qui que ce soit ou se montrer possessive, elle venait seulement pincer ses côtes pour s’infiltrer en lui sans aucune violence ou ressentiment. Juste pour lui indiquer qu’il avait passé un stade et que ce type-là, ça aurait dû être lui. Alors il tenterait sa chance – Jake ou pas Jake – dans un futur proche. Il s’en voudrait s’il ne le faisait pas. Pourquoi mal vivre quelque chose sur lequel non seulement on n’a aucun contrôle mais alors même que rejet il n’y avait pas eu ? Ils avaient fait leur vie, chacun de leur côté, sans envisager une seconde que cette nuit au Japon pouvait très bien se poursuivre. Ça avait été une bulle, une bulle précieuse mais dont ils ne re-parlaient pas. Et puisqu’il savait ne pas avoir halluciné, Takuma se rendait simplement compte à présent qu’il n’avait pas envie de la quitter ad vitam eternam, cette bulle. Voilà tout.

Alors oui, cette réflexion brusque qui sortait de ses lèvres était purement humoristique et l’éclat de rire d’Enzo se suivait dans sa gorge, réellement amusé par son propre et réel agacement. Pas tout à fait faux, pas tout à fait juste non plus, tout en lui tendait juste vers ce couple, envieux de se glisser entre eux, de passer un bras contre elle à son tour et de se saisir de ses lèvres. Un élan qui soufflait en lui comme une tempête endiguée et qui ne faisait naître chez lui qu’une réalisation amusée tandis qu’en miroir, son ton certes vif se teintait d’un humour évident.

Enzo, lui, se parait de son air des plus innocents – et des plus coupables, prouesse technique ! – alors qu’il lui demandait QUI, au juste, lui avait fait le rencontrer. Lui, bien sûr. De nouveau pas la moindre trace de ressentiment, juste de l’amusement chez lui tandis qu’il riait  joyeusement de cette bouille si peu crédible.

« Franchement, aucune idée. Des fois le hasard, tout ça … »

Le rire se poursuivait de son côté, finissait par rattraper Enzo à son tour pour qu’ils se marrent tous deux comme des cons de cette situation pour le moins risible. On pense toujours à celui ou celle qui se fait la nana ou le mec de son ou sa meilleur(e) pote. Mais personne ne songe au meilleur pote qui case la nana avec un autre. Nouveau type de comédie romantique à développer, je dépose le brevet.
Et Enzo se retournait vers lui au travers de son rire, une main sur le plan de travail tandis que Takuma se calmait, lui, pour mimer un faux air inquisiteur. Comment as-tu OSE, bourge d’âne ?!

Ouais, lapin, âne et loup, il est multiculturel cet enfant.

« C’était une question de vie ou de mort Dude, elle voulait me faire danser ! Y a des choses qui passent avant les potes, désolé. »

Et le rire se poursuivait, léger et libérateur, s’envolant dans la bonne ambiance générale.
Pas sûr que ce soit dans le pot’code ça mon gars ! Mais compréhensible !
Ni l’un ni l’autre n’avaient envie d’autre chose que d’en rire de toute manière alors pourquoi faire autrement ? D’ailleurs il mimait là l’air outré de celui qui est choqué par la demande qui fut manifestement celle de Lyn. Danser, non mais quelle idée !

Le premier qui recherche les clips de Moeru, je l’épingle !

« Ouais nan, j’comprends… ya des priorités dans la vie c’est clair… »

Pas la moindre trace de sérieux, évidemment.

« Mais toi aussi t’es beau gosse, sympa, respectueux et drôle. Franchement si c’était moi j’hésiterai pas une seconde. »

Et naturellement, tourné vers lui, c’était un regard et un sourire lubrique qu’il lui adressait. Super combo. L’air d’être bien fier de lui, ce grand couillon. Les deux, d’ailleurs, probablement. Et bordel ce qu’elle faisait plaisir cette conversation débile !

« T’es mignon quand t’es jaloux. »
« Ah ben VOILA ! Merci d’le dire ! Tant d’efforts pour que ce soit enfin remarqué ! »

Si Enzo se retenait, lui en revanche se marrait franchement.

« T’as repéré ma stratégie de drague, je suis repéré les gars ! Pas sûr que ça marche sur elle cela dit... » Sceptique, disons... « .... mais si ça marche sur toi, j’aurais pas tout perdu écoute ! »

Quoi ? J’ai aimé notre contact physique dude.
Et soudainement, il tiltait ce qu’Enzo avait dit avant, non par rapport à lui-même – meilleur baiser de ma vie dans des cachots ! - mais son regard passait dans l’assistance et s’arrêtait un instant.

« Wait, autant contact physique avec Will, Kyle et moi je vois… enfin je vois, façon de parler. » Non, je ne vous ai pas matés, à priori. Enfin j’ai pas souvenir… « Mais…  Timothy ?! » Wait for it… what ?!

La tronche bloquée sur cette idée, figée dans une grimace dubitative.
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Takuma Ishida Hayato
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Takuma Ishida Hayato
Ven 3 Déc 2021 - 20:48
« Ah ben VOILA ! Merci d’le dire ! Tant d’efforts pour que ce soit enfin remarqué ! »

Ça fait du bien de rire pour des choses comme celles-là. Je pourrais dire des conneries mais ça n’en est pas à 100 %, pas sur le fond en tout cas. Se marrer de la situation en faisant les cons, oui, clairement ça fait du bien. Tout fait du bien dans cette soirée. Revoir des visages qu’on a pas croisé depuis longtemps, se retrouver, être là avec mon petit ami et le voir évoluer parmi mes potes, observer ma meilleure amie se laisser aller à l’alcool qui circule gentiment dans ses veines, débrancher de ce quotidien un peu lourd et des angoisses qui vont avec. Et si ce soir je regarde Caitlyn avec les yeux du pote qui s’amuse de ces histoires de cœur, cul, tout ce que vous voulez, je la regardai hier avec ceux de l’ami – plus que ça en réalité – qui s’inquiète. Et qui serait prêt à sortir les crocs et les griffes pour défendre les siens. Tout ça n’a pas sa place ici ce soir et en faire abstraction ne demande pas tant d’efforts, on a encore cette capacité là.

« T’as repéré ma stratégie de drague, je suis repéré les gars ! Pas sûr que ça marche sur elle cela dit... » 

Alors là, sincèrement, j’en ai pas la moindre idée. Je peux pas te dire à quel point je la connais pour des raisons évidentes, elles le sont pour le moment en tout cas, mais je dois avouer que cet aspect là d’elle m’échappe totalement.

« .... mais si ça marche sur toi, j’aurais pas tout perdu écoute ! »

Ébauche de sourire lubrique, qui s’évanouit bien rapidement. Pourquoi tu me regardes comme ça au juste ? C’est flippant.

« Wait, autant contact physique avec Will, Kyle et moi je vois… enfin je vois, façon de parler. » 

Hein ? Écoute, je t’adore, vraiment, mais envisager un plan à 4 avec toi, mon mec et mon ex, comment dire … J’me sens pas encore prêt. Tu me laisses un peu de temps pour y réfléchir ?

« Mais…  Timothy ?! » 

Je vous jure, vous n’avez pas sa gueule face à vous sinon vous seriez dans le même état que moi. C’est à dire en plein fou rire à l’idée qu’il soit en train de s’imaginer des trucs qui en réalité me foutent carrément dans le malaise quand Sova à la bonne idée de me dire qu’elle a des capotes dans sa table de chevet. Je développe pas, faut suivre l’histoire dans son intégralité les enfants et ce sur tous les canaux. Merci, bonsoir.

« Alors déjà, on t’as déjà dit que ça s’faisait pas d’écouter aux portes ? »

Wesh c’était privé comme conversation !!!
Non.

« Hey ouais, que veux tu. J’suis un homme pleins de mystère et lui, meilleur coup de ma vie. Répète pas ça à son cousin y aura conflit d’intérêt. »

Dit il avec insolence en se reposant contre le plan de travail, les bras croisés sur le torse en portant un regard circulaire sur l’assemblée. La trouille que Will entende ça ? Pas une seconde. D’une parce qu’il sait qu’il n’y a rien de sérieux, de deux parce qu’il commence à s’habituer à ma chute drastique d’âge mental quand je suis avec mes potes. C’est lui le mature de l’histoire, c’est ainsi. Mon Father I Like to Fuck. Pardon chéri, je commence à avoir la tête qui tourne à cause de l’alcool – ou pas. Bref ! Revenons en à nos accidents de voiture. L.O.L ! Hum.

« True story. J’me suis fait renverser par une voiture pendant le black out en avril et Tim m’a sauvé les miches en m’évitant de finir branché de partout avec des tubes dans un hôpital Moldu. »

On a dit pas de ça ce soir, les allusions entre la lassitude, l’amertume et la haine on les garde sous clé mon ami. C’est pas comme ça que tu vas finir ni aucun des autres, ok ? Alors on se détend. Ce soir tout va bien, tout ça n’existe pas.

« Eeeeeet … Je sais pas pourquoi, le premier truc qui lui ait venu à l’esprit pour que les gens n’appellent pas les secours c’est de m’embrasser en balançant que j’étais son mec et que j’avais le sida mais qu’on avait pas de mutuelle. »

J’suis là, comme à chaque fois que je raconte ça, entre l’envie de rire et celle de chialer. Tout ça en posant mon regard sur Tim, peut être histoire d’être sûr qu’il entend pas. Il a pas besoin de ça, je sais qu’il voulait bien faire alors entendre un branleur parler comme ça de ce qui s’est passé je suis pas certain que ça aidera.

« J’sais pas c’qui est le pire, l’idée en elle même ou que ça ait fonctionné. »

Qu’est ce qui les a fait fuir ? Deux garçons qui s’embrassent ? La maladie ? C’est pas la première fois que je me prends ce genre de truc dans la gueule, le premier étant mon frangin qui m’a balancé une belle horreur lui aussi. Bref, pas le sujet là encore.

« M’enfin depuis j’le fais chier avec ça et Will s’y est mis aussi donc tout va bien. Pas de drame familial en approche, aimons nous les uns les autres et toi change pas de sujet d’ailleurs. »

Est ce qu’il se prend un revers de phalange dans le ventre ?

« C’est quoi le plan ? »
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Enzo S. Ryans
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Ven 10 Déc 2021 - 22:11
Se marrer comme des cons, rires de ses propres erreurs, d’une situation qui aurait pu être compliquée s’ils n’étaient pas rôdés à bien pire et qu’il n’y avait alors ici dans le fond qu’une réalisation douce que la jalousie venait pincer d’un désir d’action brusque. Bouger, avancer, aller de l’avant. Takuma n’était pas dans une dynamique d’apitoiement mais bien dans quelque chose de plus vif. Il y avait dans les derniers jours quelque chose qui le surprenait dans le bon sens du terme. Malgré certaines épreuves qu’il n’avait pourtant à s’attribuer qu’à lui seul, le jeune homme se sentait de nouveau plus solide, moins instable. Loin d’être tout à fait remis, il se découvrait moins apte à s’effondrer à chaque coup du sort, comme si une simple pichenette pouvait briser ce qu’il tentait de solidifier au fil des jours. Peut-être la musique y était-elle pour quelque chose, peut-être lui fallait-il simplement du temps sans attaches pour se retrouver, formuler peu à peu de nouveaux projets, de nouvelles envies auxquelles il s’accrochait de nouveau et retrouver de l’intérêt pour ce qui lui échappait pourtant sans raison quelques mois plus tôt. Doucement, pas à pas et semaines après semaines, Takuma s’arrachait au mal-être. Il se rendait alors compte qu’il ne flanchait pas face au désespoir d’une autre junkie, ne perdait pas confiance en ses proches et ne se laissait pas porter par la mélancolie d’une relation impossible. Non, il l’observait avec une flamme nouvelle s’allumant dans ses prunelles d’encre. Prêt à se battre de nouveau pour ce qui comptait, tout simplement. Et tout ça, ça comptait. Elle, bien évidemment, mais tout était précieux ici. Ces rires joyeux qu’ils échangeaient ensembles, les amis, la légèreté et le manque d’importance de ces instants qu’ils semblaient voler aux difficultés actuelles. Comme une revanche sur le présent, les rires étaient plus clairs, plus joyeux et plus vifs, brusques mêmes, avides de vie.

« Alors déjà, on t’as déjà dit que ça s’faisait pas d’écouter aux portes ? »

Tout en haussant des épaules, le nippon retenait un rire, les mains en l’air, une grimace aux coins des lèvres.

« Si mais elles étaient accueillantes, j’ai pas résisté.. » Oui, je fais régulièrement des câlins aux portes, c’est un problème ?!

Et en attendant, il restait la gueule choquée de l’idée qu’il ait pu se passer un truc avec Timothy et Enzo, ça le faisait bien rire ; voilà ce qu’on pouvait retenir de tout ça.

« Hey ouais, que veux tu. J’suis un homme plein de mystère et lui, meilleur coup de ma vie. Répète pas ça à son cousin y aura conflit d’intérêt. »

Si Takuma s’arrêtait de rire, il bloquait surtout dans une grimace figée, parfaitement exagérée, tout à fait conscient qu’Enzo parlait au millième degré.
Un peu sale ce conflit d’intérêt dites-moi…

« True story. J’me suis fait renverser par une voiture pendant le black out en avril et Tim m’a sauvé les miches en m’évitant de finir branché de partout avec des tubes dans un hôpital Moldu. »

S’il avait jusque là des raisons de bloquer, son visage dégageait les traces de grimace comique pour en peindre une un poil plus sérieuse, la lèvre supérieure légèrement relevée, conscient de la réalité qu’il y avait derrière l’humour. Le verre à la main, la hanche contre le plan de travail, il était tout à son écoute, un peu surpris du déroulement de cette conversation.

Idée comme ça : toi et la petite blonde restez très loin de la circulation routière tant que vous aurez toujours cette poisse à vous coller au cul.

« Eeeeeet … Je sais pas pourquoi, le premier truc qui lui ait venu à l’esprit pour que les gens n’appellent pas les secours c’est de m’embrasser en balançant que j’étais son mec et que j’avais le sida mais qu’on avait pas de mutuelle. »

Cette fois, c’était les sourcils qui se fronçaient, écrasant un soupir en levant les yeux au ciel sans vraiment insister sur la mimique. Le ton était humoristique, l’agacement et les  émotions plus profondes en arrière plan, Takuma ne faisait que les deviner.

« Ah ben oui évidemment, c’est logique.. »

Les sourcils relevés, cette fois, appuyant sa circonspection en se mordant la lèvre inférieure avant de les joindre en une bouche en cul de poule.
Dubitatif je suis.
Il ne savait s’il fallait en rire ou en pleurer, restant bloqué dans cet état d’incrédulité sceptique en attente de la suite.

« J’sais pas c’qui est le pire, l’idée en elle même ou que ça ait fonctionné. »

Both, boy, both.

L’ensemble lui semblait toujours aussi déconnant et il s’était lui-même pris un certain nombre de coups – y compris de certains potes de Derek à une certaine époque – de part son appartenance très relative à la communauté LGBT. Laquelle ? Aucune idée, laissez-les parler, si c’est pour faire chier les cons, Takuma était toujours opérationnel.

« M’enfin depuis j’le fais chier avec ça et Will s’y est mis aussi donc tout va bien. Pas de drame familial en approche, aimons nous les uns les autres et toi change pas de sujet d’ailleurs. »

Et soudainement, le nippon explosait de rire à se prendre un coup de phalange dans les cotes, le torse secoué d’ondes brusques, coiffé au poteau par la réflexion soudaine d’Enzo qui le ramenait droit sur le sujet initial.

Quoi ? C’était pas subtil comme réorientation de sujet ?!

« C’est quoi le plan ? »

Le rire mettait un moment à se calmer, ondulant encore un peu dans ses poumons, grisant ses cellules d’une joie toute simple que de faire le con avec un ami. Sans doute celui dont il était le plus proche, d’ailleurs, mais ça n’était pas la question.

« Moi ?! Tu oses dire que diriger l’attention sur tes baisers fougueux échangés avec toutes les âmes masculines et chastes ici présentes aurait été parfaitement manipulatoire de ma part ?! Je suis OUTRE ! »

Est-il une âme masculine chaste ? Nous ne répondrons pas à cette question.

« Alors le mieux d’ici… c’est qu’on débarque chez un producteur véreux, toi tu le fais flipper et moi j’explique des trucs fumeux sur le fait que tu sois ‘un d’mes gars’ – parce que j’ai beaucoup de gars… apparemment... – et on le plume ! … Ah nan attend, ça on a déjà fait. »

Ça me dit vaguement quelque chose…

Ça semblait tellement aberrant dit comme ça qu’il ne pouvait s’empêcher d’en rire. Joyeux, surtout, de voir ces expériences qui pouvaient se tracer entre eux, traverser les galères et rassembler les gens. Voilà ce qu’il était, joyeux. Pour autant il y avait dans cette question quelque chose de plus complexe qui appelait au passage des questions qu’il n’avait encore jamais abordé avec… qui que ce soit volontairement. Pour autant, Enzo était le seul qu’il avait envisagé de prévenir, d’appeler à l’aide même. Le seul avec qui il avait voulu partager ça. Mais par lâcheté, par faiblesse et par facilité, il s’était laissé emporter par le temps, avait voulu gérer ça seul et s’était simplement tu. Au fil des jours, il retrouvait ce qu’il fallait de force et de stabilité pour ne plus appeler à l’aise mais simplement envisager d’en discuter. Non comme l’ancien junkie acculé, mais l’homme qui savait faire face. Car oui, le ‘plan’, était salement mêlé à ça et si Takuma s’arrêtait de rire, il portait son verre à ses lèvres pour y prélever quelques gorgées, s’interrogeant réellement sur ce qu’il allait faire.

Le choper et le séquestrer jusqu’à avoir réglé la question ? Blague non acceptée au vu du passif de son interlocuteur.

« Je propose de monter un plan diabolique pour le faire passer pour un connard et récupérer la fille comme dans une sit-com ? » Sourire de petit con, rire réellement léger, Takuma se rendait surtout compte que rien de tout ça n’était feint. Il avançait, ces derniers jours le lui prouvaient.

Et finalement, c’était vers elle qu’il avançait.

« En vrai… J’en sais rien… » Sans doute plus honnête, ça, comme réflexion. Toujours pas de lourdeur dans sa voix, juste un petit air pincé de réflexion, le corps s’appuyant un peu plus sur le plan de travail, ses lèvres se pressant l’une sur l’autre tandis qu’il l’observait du coin du regard. La question, il ne l’avait jamais véritablement abordée sous cet angle, ne faisait que se rendre compte que la situation, il ne l’accepterait pas aussi facilement et qu’il était hors de question qu’il laisse filer sans tenter sa chance. Mais quelque chose le retenait, là tout de suite, d’aller lui parler.

Après un moment de silence, Takuma soupirait en passant les doigts dans ses cheveux, coinçant un bout de langue entre ses lèvres et portant de nouveau un regard plus sérieux sur son ami.

« En fait je crois que j’ai encore des trucs à régler, parce que j’ai pas envie de faire ça sans m’être posé sur certains points. Choses dont je veux te parler depuis un moment mais que j’ai jamais eu vraiment le courage de faire d’ailleurs. Bref, c’est pas le sujet, et de toute manière j’en parlerai pas ici. » Entouré d’une foule de monde et alors que l’ambiance était plus au fun qu’à la dope. « Mais j’vais pas attendre six mois ça c’est certain. » Une certitude qui lui frappait entre les cotes et le tirait déjà vers elle, pour être honnête. « Par contre je sais pas… j’ai l’impression qu’il y a aussi des trucs sur lesquels j’ai pas tiré un trait et peut-être que ça pourrait être pas mal de revoir Dakota. On s’est remis à parler un peu – timidement – ces dernières semaines, mais jamais de ‘nous’. Et je sais pas, après deux ans ensembles je crois que ça serait pas mal qu’on se pose elle et moi. » L’idée ne lui avait jusque là jamais traversé l’esprit et pourtant, à l’instant, elle faisait sens. « C’est que j’ai trop bu ou que je cherche la fuite ou ce que je raconte a un sens à ton avis ? » Pas d’humour cette fois, il s’interrogeait réellement.
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Takuma Ishida Hayato
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Takuma Ishida Hayato
Mer 15 Déc 2021 - 15:48
« Moi ?! Tu oses dire que diriger l’attention sur tes baisers fougueux échangés avec toutes les âmes masculines et chastes ici présentes aurait été parfaitement manipulatoire de ma part ?! Je suis OUTRE ! »
« Drama queen. »

L’air de rien, sourire en coin, verres entre les mains. Pas de regard vers les autres pour m’assurer que personne n’entende ça, pas de panique dans le fond des yeux ni de cœur qui palpite. Rien de sérieux là dedans alors pourquoi stresser ? Ce stade là est dépassé, depuis des années. Y a plus qu’un type qui assume a peu près tout ce qu’il fait, tout ce qu’il dit, qui ne tremble pas quand il n’y a aucune raison pour ça.

« Alors le mieux d’ici… c’est qu’on débarque chez un producteur véreux, toi tu le fais flipper et moi j’explique des trucs fumeux sur le fait que tu sois ‘un d’mes gars’ – parce que j’ai beaucoup de gars… apparemment... – et on le plume ! … Ah nan attend, ça on a déjà fait. »

Des fois tu te dis que ta vie, même un écrivain ou un scénariste aurait jamais eu le quart des idées de tout ce qui a pu t’arriver pour en faire un bouquin ou un film. Une série, pourquoi pas, vous savez le truc devant lequel je m’endors quasiment systématiquement. Ça, c’est improbable et si on en rit aujourd’hui, si on en a rit 5 minutes après, sur l’instant on était pas tellement certain d’en sortir entier. Moi je foutais les pieds dans un monde complètement inconnu, inquiétant il faut bien le dire, lui oscillait entre l’adulte frondeur et le gosse effrayé qu’il a pu être. C’était bancal, blindé de bluff, l’arrête du nez pincée entre le pouce et l’index je secoue la tête avec un demi sourire sur les lèvres.

« Tout ça n’a pas le moindre putain de sens. »

Non ça n’en a pas mais c’est ce qui forge des amitiés si solides et quand mes yeux se posent sur la petite blonde qui a décidé d’organiser cette soirée je sais que tout ce qu’on a vécu ensemble de pire à bâti les fondations les plus solides qui soient. Celle d’une amitié qui va même au-delà de ça. Lui, Takuma, c’est la même chose. Chacun à leur manière et pas la peine de faire la liste en ce qui concerne l’homme sur qui glisse mon regard à présent. Un Californien aux yeux bleus qui me fait régulièrement perdre les pédales. Lui et moi on en a bavé ces derniers mois et c’est peu de le dire mais on a jamais été aussi solides. Et aussi beaux. Elle n’a pas d’égal cette sensation d’être exactement là où tu dois être sans te poser la moindre question.

« Je propose de monter un plan diabolique pour le faire passer pour un connard et récupérer la fille comme dans une sit-com ? » 
« Meilleur idée de la soirée ! »

C’est vrai que c’est tellement notre genre de faire ça.

« Par contre j’te préviens, zéro solidarité quand elle viendra te pourrir. J’étais pas là, j’ai rien vu, j’sais pas de quoi on parle. »

Évidemment qu’aucun de nous deux ferait un truc pareil et j’irai pas foutre les pieds dans un truc qui ne me regarde pas, pas comme ça. J’encourage pas le fait d’aller foutre la merde entre deux personnes même quand ça concerne un ami proche, surtout pas quand ça concerne aussi une amie proche. Mais le formuler, en rire, raconter de la merde à ce sujet, c’est aussi mettre en évidence que ça n’arrivera pas. Pas d’une manière qui fera du mal à qui que ce soit. Pas sciemment en tout cas. J’le connais pas vraiment, Jake, mais je sais que personne ici a envie de le pourrir.  Maintenant … Demandez moi si j’aurai rien tenté si Liam était resté « avec » Drew … La réponse est claire comme de l’eau de roche en ce qui me concerne alors ne comptez pas sur moi pour juger.

« En vrai… J’en sais rien… » 

C’est pas simple, hein ? Non ça n’a rien de simple d’être tiraillé entre l’envie d’être avec une personne et celle de ne pas foutre le bordel dans un truc déjà établi. Parce qu’il n’est pas comme ça. Takuma c’est le type que vous ne voyez pas forcément mais qui sera là pour vous sans que vous n’ayez rien demandé. Il aime les gens, ça se voit, y a pas une once de mauvais en ce gars là et j’suis pas en train d’édulcorer la réalité. Je dis juste que parfois la conscience ça pèse lourd et que ceux qui s’en foutent ont l’air de vivre bien plus facilement. Ici, pas que les sourires et la légèreté ont disparu mais le sérieux s’invite tant dans les attitudes que les pensées. Si mes sens se promènent dans l’assemblée mon attention se focalise sur lui.

« En fait je crois que j’ai encore des trucs à régler, parce que j’ai pas envie de faire ça sans m’être posé sur certains points. Choses dont je veux te parler depuis un moment mais que j’ai jamais eu vraiment le courage de faire d’ailleurs. Bref, c’est pas le sujet, et de toute manière j’en parlerai pas ici. » 

Ou comment entrouvrir une porte pour la refermer aussitôt. Je lui en veux mais faut pas m’en vouloir non plus si j’écoute un peu moins le reste. C’est pas question de graduer l’intérêt et l’importance des sujets abordés, surtout qu’en réalité je ne sais pas de quoi il veut parler, mais une chose est sûre son histoire avec Caitlyn passe au second plan pour moi. Je ne panique pas, après tout il est là devant moi et il va bien, mais c’est clairement pas le truc à faire s’il veut que je reste focus sur sa vie sentimentale et nos plans machiavéliques pour faire tomber l’ennemi.

« Mais j’vais pas attendre six mois ça c’est certain. » 

Un rire bref m’échappe, je crois que j’ai jamais vraiment douté de ça. On a pas survécu à toutes ces merdes pour perdre du temps aujourd’hui, à vrai dire.

« Par contre je sais pas… j’ai l’impression qu’il y a aussi des trucs sur lesquels j’ai pas tiré un trait et peut-être que ça pourrait être pas mal de revoir Dakota. On s’est remis à parler un peu – timidement – ces dernières semaines, mais jamais de ‘nous’. Et je sais pas, après deux ans ensembles je crois que ça serait pas mal qu’on se pose elle et moi. » 

Et le sourire se fait tranquille, affectueux sans doute. J’ai presque l’impression que là devant moi il est en train de faire le point sur pas mal d’aspects de sa vie et si je ne m’attendais pas spécialement à l’entendre me parler de Dakota ça sonne finalement comme une évidence. Après tout c’est compliqué d’avancer quand on traîne derrière soi ce que je ne pourrais pas qualifier de boulet parce que le terme est pas très joli pour ce qu’il représente.

« C’est que j’ai trop bu ou que je cherche la fuite ou ce que je raconte a un sens à ton avis ? »

Un peu des trois ? Même pas. J’pense pas.

« J’trouve ça pleins de sens. »

Le regard est bienveillant sans trop en faire, un peu amusé aussi, il transmet surtout une compréhension évidente elle aussi. Passer à autre chose, à quelqu’un d’autre, je sais ce que c’est. Je sais aussi qu’on peut pas vraiment le faire si on a pas réglé ce qu’on doit régler en refermant vraiment le livre qui raconte l’histoire précédente. Qu’on le jette ou qu’on le garde dans une étagère parce qu’après tout, c’est pas forcément un truc dont on veut se débarrasser. J’ai qu’à regarder Kyle pour ça, on a la chance tous les deux d’avoir terminé notre histoire sans haine et quand on le connaît ça n’a rien d’étonnant. Jamais il ne m’en a voulu, pas son genre, pourtant je sais que je lui ai brisé le cœur. Je sais aussi que j’aurai pas été capable de me lancer à corps perdus comme je l’ai fait dans ce truc avec William si j’avais pas clos le chapitre précédent. Rapide ou pas, ça devait couver depuis un moment sans que j’en ai réellement conscience c’est tout et on avance tous à notre rythme. Nul besoin de comparer.

« C’est même plutôt sain de procéder comme ça. »

Refermer une porte avant d’en ouvrir une autre, vous savez, histoire d’éviter les courants d’air.

« Par contre j’espère que t’as conscience du truc de merde que tu viens de me faire en mode … j’ai un truc à te dire, j’fais bien planer le mystère avec mon air sérieux mais je t’en parlerai pas maintenant. »

Le regard est aussi franc que le rire alors que je penche légèrement la tête vers lui pour que mes yeux soient à la même hauteur que les siens. Juste une seconde, peut être deux, avant de me redresser et de jeter un coup d’œil sur la pièce et les autres sans vraiment les voir.

« Enfin, pas ici t’as dit. »

Ce qui n’est pas la même chose.

« Tu veux aller faire un tour ? »

J’insisterai pas si pour lui c’est pas le moment, il le sait, mais ne pas tendre la perche est inenvisageable pour moi.

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Enzo S. Ryans
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Enzo S. Ryans
Mar 21 Déc 2021 - 18:55
« Tout ça n’a pas le moindre putain de sens. »

Si, ça a celui des amis l’un pour l’autre sans vraiment que la question ne soit véritablement posée. Un truc qui se partage et ne se réfléchi pas, qui se rit à présent quand hier, ils faisaient moins les fiers à coup de bluff et d’incertitudes en faisant face à ce qui était trop gros pour eux. Mais après tout, n’était-ce pas ce qu’ils faisaient maintenant depuis des années ? Des gamins un peu paumés, peut-être trop téméraires qui avançaient là où ils auraient dû reculer, qui s’acharnaient à exister, à revendiquer quand on leur demandait de se taire et de s’écraser. Et dans le fond, ce qu’il aimait ça ! Observer ce qu’ils pouvaient réaliser, eux les petits gamins paumés qu’on voulait écraser. Ensembles et vivants, à se marrer comme des cons des prises de décision sans doute stupides ou trop audacieuses. Mais victorieux dans le fond. Tellement victorieux à rire ensembles à présent.

Takuma ne l’exprimait pas mais il y avait une profonde affection et reconnaissance pour cet ami qui était apte à tout larguer comme ça sur un coup de tête pour prendre des risques pour lui. Sans même qu’il ne demande quoi que ce soit, alors même qu’il n’allait pas bien lui-même. Juste parce que c’est comme ça, que ça coule de source pour un mec comme lui.

« Je propose de monter un plan diabolique pour le faire passer pour un connard et récupérer la fille comme dans une sit-com ? »
« Meilleur idée de la soirée ! »

On les imagine tout à fait non ?
Tout à fait crédible.

« Par contre j’te préviens, zéro solidarité quand elle viendra te pourrir. J’étais pas là, j’ai rien vu, j’sais pas de quoi on parle. »
« Oh ce lâcheur quoi ! » Franchement t’aurais le droit.

Et ils se marraient sur ces conneries-là car, en effet, elles n’arriveraient jamais. Pas son genre bien entendu et s’il sentait ses côtes lui écraser le cœur à l’idée de, peut-être, ne jamais être à la hauteur de mister beau gosse qui passait la main dans le dos de Lyn au fond de la salle, jamais il n’imaginerait agir de la sorte. Il n’y avait là qu’un amusement bien puéril et léger autant qu’une façon d’exorciser les choses. Une manière de gagner du temps aussi, sans doute, dans sa réflexion. Car dans le fond il n’en savait rien. C’est quoi le plan ? La mettre dans une situation délicate alors qu’il aurait eu le temps, avant leur rencontre, de confirmer ce qui s’était passé au Japon, de clarifier des émotions qui ne l’étaient pas à ce moment-là ? Mauvais timing, voilà tout. Car moins il agirait plus elle se rapprocherait de lui et plus il serait injuste de débarquer comme ça, comme une fleur pour lui balancer une bombe. Alors là où Takuma était passif dans certaines de ses luttes, avançant pourtant de mois en mois vers un retour à la normal, il lui semblait qu’il lui faudrait s’emparer de certains sujets douloureux. Dakota en premier. Ses addictions en second. Et ensuite seulement il lui faudrait réellement prendre en comte… ça. Ce couple qui s’épanouissait sous ses yeux, dont elle lui racontait certaines choses parfois. Cette affection grandissante qui lui perçait les cotes et pourrait l’amener à se demander qui il était, au juste, pour vouloir y mettre son grain de sel.

Le type qui la dévore des yeux. Réponse évidente, qu’il savait insuffisante.

Rien d’étonnant, donc, qu’il se confie à celui qui lui faisait face. Rien d’étonnant non plus à ce que son regard le suive un instant jusqu’à Kyle. Bien entendu, en évoquant Dakota, Takuma songeait à cette relation-ci, à la facilité avec laquelle ils évoluaient à présent tous deux. La question n’était donc pas anodine et la réponse, sans doute tronquée par le choix de l’interlocuteur. Une manière, probablement, de s’assurer d’être rassuré là où il espérait peut-être trouver une excuse pour faire machine arrière. Ne pas assumer ça, cette discussion qui clôturerait une histoire de deux ans. Tourner la page n’est jamais simple et si une part de lui hésitait, c’est bien parce qu’il souffrait de poser un point final à cette part de leur relation passée. De crever l’espoir et d’aller de l’avant.

« J’trouve ça pleins de sens. »

Alors ces mots faisaient simplement du bien, tout autant que le regard porté sur lui, bardé d’une bienveillance et de l’empathie de celui qui est passé par là. Ce qu’il ressentait, Takuma ne le savait plus véritablement, l’ensemble cognant en lui sans le démonter. Au contraire, chaque impact, si douloureux soit-il, remettait le tout dans l’ordre. La sensation, simple, qu’il est temps.

Et ça fait mal putain. Mais ça soulage aussi.

« C’est même plutôt sain de procéder comme ça. »

Pudique sur les émotions qu’il savait pourtant accessibles pour son ami, Takuma se contentait d’acquiescer, un léger sourire grimaçant sur les lèvres. Douloureux mais reconnaissant, car dans le fond, tout ça, il avait besoin d’y arriver, de l’exprimer et d’y être encouragé.
Une main sur la nuque, il inspirait seulement profondément pour toute réponse, acceptant simplement en silence d’aller de l’avant, de clore certains chapitres de sa vie et sans s’en défaire, de passer simplement à autre chose.

« Par contre Retour vers Enzo, sortant de ses pensées pour raccrocher à ses mots. j’espère que t’as conscience du truc de merde que tu viens de me faire en mode … j’ai un truc à te dire, j’fais bien planer le mystère avec mon air sérieux mais je t’en parlerai pas maintenant. » En référence à des merdes affreusement lourdes de sa vie, Takuma n’aurait pas dû le regarder comme ça, avec ses yeux ronds avant de se marrer comme un con pris sur le fait. Mais son ami avait le don de présenter les choses avec un comique de situation parfait qui allégeait tant le propos de fond qui aurait dû lui sauter à la gorge qu’il ne pouvait que lui en être reconnaissant.

Le regard franc, le rire, pas de malaise donc entre eux, juste quelque chose de fluide qui se passait de mots. Car non, ça n’était pas ce qu’il avait dit et l’ancien Serdaigle aurait pu voir cet instant exact où Enzo s’en rendait compte.

« Enfin, pas ici t’as dit. »
« Exact. »

Un mot affirmé, le regard posé sur lui, une angoisse sans doute idiote dans la poitrine. Pourtant la décision était là, dans ce simple mot, dans cette phrase qu’il avait eue plus tôt et la proposition qu’elle amenait.

« Tu veux aller faire un tour ? »

Question attendue, comme le grésillement d’une peur absurde sous ses cotes.

Pas ici, non, parce qu’il cloisonnait et qu’il n’en parlait pas pour ne pas laisser ce mal infiltrer jusque dans un quotidien qu’il voulait préserver. Peut-être qu’à nier tout ça, Takuma espérait simplement le laisser hors de sa propre portée, ne pas le voir apparaitre dans les prunelles des autres. Un instant silencieux, il hochait seulement, se souvenant des mots de l’inconnue de la ruelle. Sanae. Comme quoi leur pays n’était pas tendre avec ses enfants.
La décision était prise depuis plusieurs mois en réalité… mais entre le savoir et passer le pas, il y avait un monde qui cognait à présent sous ses cotes.

Ils seront déçus.
Ils s’en iront.


Voilà ce qui frappait, alors même qu’en ces phrases, il n’y croyait pas, trop conscient de qui étaient ses proches.
Pas ses parents, donc.

Mais il y avait un gamin, au fond, qui pleurait de peur. Et un adulte qui posait une main sur ses cheveux d’ébène pour le calmer. Voilà contre quoi il se battait, bien avant l’addiction chimique. Contre ses plaies d’enfant.

« Ouais. »

Un instant, son regard cherchait Caitlyn, celle qui avait découvert sans disparaitre, qui en parlait ouvertement sans en sembler réellement affectée. Mais elle ne le voyait pas, ne le regardait pas, n’entendait pas la prière muette de partager ne serait-ce qu’un regard avant de franchir cette barrière qu’il n’avait jamais dépassé. Mais Caitlyn n’avait d’yeux que pour Jake. Et quelque chose en lui se fracassait sur ses cotes. Alors sans un mot, Takuma vidait son verre, le posait sur le plan de travail et se mettait en marche.

C’est complètement con. D’être stressé comme ça. Complètement con quand on a pourtant toute confiance en l’autre, qu’on sait que l’information ne sera pas prétexte à l’abandon. Idiot. Irrationnel. Mais présent. Là à bourdonner dans ses oreilles quand il contournait la grande table, trébuchait sur une chaussure laissée près de la porte d’entrée et, enfin, posait la main sur la poignée. Nouveau regard vers Caitlyn, toujours dos à lui, prêt à s’esquiver avec Enzo sans avoir obtenu ce truc très con dont il avait pourtant besoin. Et sans que ça n’ai de sens, comme si elle l’avait entendu ou par une simple coïncidence, elle lâchait son mec du regard pour se retourner et le poser sur lui.  Qu’elle est bien trop interprétée, cette image, pour apaiser l’incendie dans sa poitrine. Et pourtant le sourire léger qui étirait ses lèvres quand son regard se chargeait de compréhension, lui, calmait le trouble, l’angoisse et la jalousie. Il soufflait sur les flammes et le temps de quelques battements de cils, il n’y eu que le calme de ce regard assuré.

Bien sûr que ça irait, il le savait.
Ça n’est juste pas si évident que ça de faire entrer l’autre, qu’importe qui il est, au cœur de ses insécurités, ses doutes et ses plaies. Nécessaire, mais pas si simple.

Alors résistant à l’envie de se raccrocher encore à ces yeux d’eau qui trouvaient enfin les siens, occultant la présence de celui qu’il aurait voulu simplement effacer, Takuma lui offrait un simple sourire un peu gauche avant de passer la porte.

L’atmosphère était plus fraiche, plus douce, plus calme là au dehors, refermant derrière eux les bruits étouffés de la soirée pour les laisser seuls dans le terrain qui jouxtait la maison Lockwood. Pas de bois ici pourtant, juste la mer non loin qui crachait contre les rochers en contrebas. Amusant comme ils pouvaient avoir leurs conversations délicates sans cesse face aux éléments, l’eau jamais bien loin. Une habitude qui lui parvenait sans véritablement s’y accrocher, seulement noyé dans le chantier de ses pensées. Comment résumer ça ?

Je suis un Junky Harry.

Alors un moment, Takuma ne faisait que les amener à s’éloigner, inspirant profondément les embruns salés qui diffusaient autour d’eux dans la lumière déclinante du soir. Derrière eux, la végétation basse, les herbes qui courraient sur la rocaille, à leur gauche, la maisonnette, à la droite, disparaissant derrière eux, le chemin de terre qui montait là. En bas, le petit village, le port et quelques bateaux à onduler sous l’eau, à peine discernables. Et devant, l’eau toute peinte de rose et d’orange qui scintillait doucement, poussée par les vents.

Sans y songer, Takuma passait une main au creux de son coude, grattait de ses ongles trop longs la peau décorée de noir là où d’autres aiguilles piquaient avant celles des tatouages. Une histoire de vie tracée sur l’épiderme, un combat pour la conquérir.

« Je l’ai jamais dit à personne volontairement. Seule Lyn est tombée dessus. »

Pas Dakota, pas Aileen, pas Sovahnn, aucun de ses proches n’était au fait de tout ça.
La voix lui semblait rauque, cette seule phrase suffisant à comprendre cette retenue qui l’étreignait sans qu’il ne veuille lui faire gagner le débat de ses pensées brouillées.

Quelques pas encore en silence, une volonté de s’éloigner de la maison pleine de vie, de s’isoler, de s’assurer de prononcer ces mots sans pression aucune, juste parce qu’il l’avait décidé. Sous ses semelles les cailloux roulaient et les herbes s’écrasaient.

« J’ai failli t’envoyer un texto quand je m’étais isolé au Japon. Il était écrit. J’ai jamais eu le courage de passer le pas de l’envoyer. »

C’est con non ? Lâche aussi.

‘Si au contraire tu les sais être des personnes de valeur que tu respectes… bah il serait peut-être temps de leur faire un peu plus confiance. Parce qu’à penser ça d’eux, c’est pas eux que tu insultes ? avant même de te dénigrer, toi. ‘  Voilà les mots qu’il avait eu pour Sanae. Voilà une pensée très honnête qu’il n’appliquait pourtant pas jusque là. A aucun moment il ne doutait des réactions de ses proches. Et pourtant il s’était tu.

« Je t’ai un peu raconté les conditions familiales de mon enfance et mon histoire de début de carrière dans la musique, aussi fulgurant qu’un peu foireux… bah j’ai jamais vraiment complété le trou entre les deux. » Des mots difficiles, jamais vraiment prononcés. « Pas certain de savoir tout à fait ce que je faisais à l’époque, mais j’ai un antécédent d’addictions un peu sévère. Et depuis que je suis sorti de Poudlard…. Bah j’ai plus la sécurité des murs du château pour m’empêcher d’en avoir envie. » Bien là tout le problème, la raison du premier basculement, des premières tentations. « J’ai rien pris… mais tous les jours sont pas de bonnes journées disons. Et j’ai besoin de me stabiliser, pour moi et pas pour les autres. »

Ne pas l'entraîner là-dedans.

A aucun moment il ne l’avait regardé, fixant obstinément la mer face à lui, le grésillement d’angoisse planté sur les scintillements chatoyants de l’océan. Un temps de lâcheté avant d’en détourner les yeux, trouvant ceux de son ami sans rien ajouter de plus.

C’était dit.
Pas si pire, dirait l’autre.
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Takuma Ishida Hayato
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Takuma Ishida Hayato
Jeu 23 Déc 2021 - 14:29
Qu’est ce qui peut peser si lourd ? Ça fait quelques années qu’on se connaît maintenant, qu’il m’a vu dans les pires états, qu’on partage une amitié solide et je n’ai pas le souvenir de l’avoir vu si grave. Sérieux, inquiet, fébrile même. J’y mêle pas mes propres émotions, ne cède pas à la panique, contient cette envie de savoir ce qui se passe en me tenant tranquille par instinct. Je me dis que c’est sans doute de ça dont il a besoin, quelqu’un de stable, de posé, quelqu’un qui ne le presse pas et ne l’envahi pas avec ce qu’il pourrait ressentir. Évidemment que l’inquiétude est là, la curiosité aussi, mais il ne s’agit pas de moi. Autour de nous la vie poursuit son cour l’air de rien mais je n’entends plus vraiment les autres, ni même les regarde. Pas intrusif pour autant je garde le regard posé tantôt sur lui, tantôt sur des silhouettes que je ne vois pas vraiment. Ils sont là, je les perçois mais mes sens sont focalisés sur Takuma. Ce que son organisme exprime et que nul autre ici peut ressentir en dehors de Caitlyn trop absorbée dans une discussion un peu plus loin.

Ici la main est tendue, la décision est la sienne.

« Ouais. »

Je le vois ce regard que tu cherches, que tu ne trouves pas. Je vois le trouble dans le fond de tes yeux, dans chacun de tes gestes. J’entends ton cœur qui cogne plus fort encore, perçois tes muscles qui se tendent, tes nerfs qui crissent à l’intérieur … Si tu savais toutes les infos que ton être me donne sans que tu prononce le moindre mot de plus. J’suis pas serein, j’en ai peut être l’air mais ces réactions me percutent de pleins fouet et viennent effleurer mon propre organisme qui y réagit comme la peau se recouvrirait de chair de poule au passage d’un courant d’air. Présent mais lointain pour toi, pas certain de comprendre ce qui se joue réellement ici ni le rôle qu’elle tient là dedans, je me contente de suivre le mouvement. Verre terminé, posé, un coup d’œil vers Liam quand je passe la porte et en tient le tranchant entre mes doigts au dessus de moi un instant. Un sourire, un clin d’œil, je trouve l’extérieur quand il retourne à sa conversation.

Et toi, est ce que tes épaules sont moins lourdes maintenant que tu as croisé son regard à elle ?

Le froid se teinte de silence et je me contente de suivre le mouvement sans rien dire, sans rien faire. Mains dans les poches, le pas est lent alors que dehors le jour décline pour laisser place à des couleurs annonçant l’arrivée de la nuit. La mer s’écrase contre les falaises dans un mouvement apaisant, il l’est pour moi en tout cas. Il l’a toujours été. Une sorte de mécanisme, un va et vient incessant qui met dans un état méditatif lorsqu’on s’y laisse happer. Les éléments peuvent avoir un impact si importants quand on leur laisse leur chance. Est ce que vous avez déjà fixé des flammes ? Beau, dangereux, synonyme de mort comme de renaissance, voilà ce qu’est le feu mais lorsque vous laissez votre regard se perdre sur des flammes qui dansent l’effet est semblable aux vagues qui vont et viennent inlassablement. Le vent dans les branches d’un arbre, sur le dessus d’un champ de céréales, sur une plage pour faire onduler les grains de sables les plus légers. J’ai grandi en posant mes yeux sur tous ces mouvements, ils ne remplacent pas la présence d’un être cher et sa main sur votre peau mais ils le complètent et vous prouvent que vous avez partout autour de vous des choses qui ne relèvent pourtant pas de la Magie mais en ont presque les effets. Elles ont le pouvoir de calmer l’âme, ce qu’il doit être en train de chercher alors que nos pas continuent de nous éloigner des autres sans un bruit autre que ceux de la nature alentour et la terre qui roule sous la semelle de nos chaussures.

Jusqu’à ce qu’il le brise, ce silence, alors que mes yeux se perdaient sur le village en contrebas.

« Je l’ai jamais dit à personne volontairement. Seule Lyn est tombée dessus. »

Alors elle est là la raison de ce regard cherché, puis échangé. Un soutien, une présence, un encouragement silencieux peut être. A l’intérieur de ma cage thoracique mon cœur bat plus fort d’appréhension à mesure que le dénouement approche. Pas d’indice, pas la moindre idée de ce que pourrait être ce secret alors le cerveau passe en mode compulsif pour s’inventer des raisons. Des suppositions. Qu’est ce qui prend autant de place sans que les plus proches personnes de ta vie ne soient au courant ? Ou en tout cas pas volontairement.

« J’ai failli t’envoyer un texto quand je m’étais isolé au Japon. Il était écrit. J’ai jamais eu le courage de passer le pas de l’envoyer. »

Cette fois l’esprit passe en mode pragmatique, se lance dans des calculs pour essayer de se resituer dans l’espace temps. Quand le chaos va et vient on perd facilement le fil, c’est déjà compliqué de fixer sa propre existence alors celle des autres … Rien d’égoïste, évidemment. Et qu’ils semblent difficiles à laisser échapper ces mots. Ça n’a pas d’importance, la patience est là et ne partira pas alors ce temps qu’il le prenne s’il en a besoin. Mon regard se pose sur le côté de son visage puis se porte à nouveau sur l’horizon que je ne vois pas vraiment, un léger frisson ébranle mes avants bras nus.

« Je t’ai un peu raconté les conditions familiales de mon enfance et mon histoire de début de carrière dans la musique, aussi fulgurant qu’un peu foireux… bah j’ai jamais vraiment complété le trou entre les deux. »

Certes. Et je n’ai pas cherché à creuser plus loin je crois. Le champ des possibles se réduit face à ses quelques autres mots. Le passé, voilà de quoi on parle. Quelque chose qui a un rapport avec en tout cas.

« Pas certain de savoir tout à fait ce que je faisais à l’époque, mais j’ai un antécédent d’addictions un peu sévère. Et depuis que je suis sorti de Poudlard…. Bah j’ai plus la sécurité des murs du château pour m’empêcher d’en avoir envie. »

Le choc n’est pas brutal, non pas parce que je m’attendais à un tel aveux mais parce que l’espèce de préparation mentale dans laquelle je me suis plongé fait barrière. Elle n’empêche pas l’information de passer, elle ne m’empêche pas de l’intégrer mais elle tempère mes ressentis. Bien sûr les questions affluent, je revis le fil des moments qu’on a passé ensemble – bien trop nombreux pour en faire le tour même si moindre ces derniers mois pour une raison que je comprends plus clairement encore maintenant. Je ne connais pas les effets de l’addiction, je ne suis même pas certain de ce dont il parle exactement mais instinctivement pense à la drogue – vu le contexte, c’est la logique qui me vient quand bien même là encore je n’ai pas toutes les clés. Loin de là. Je me demande aussi comment j’ai fait pour passer à côté de tout ça, si j’ai vraiment été un bon ami pour rater des signes qui ont forcément du se présenter. Depuis Poudlard. Un an, donc. Un an a trimé, se battre contre soi même, le faire seul.

« J’ai rien pris… mais tous les jours sont pas de bonnes journées disons. Et j’ai besoin de me stabiliser, pour moi et pas pour les autres. »

Qu’est ce qu’on dit après tout ça ? Qu’est ce qu’on dit quand celui qui vous offre sa confiance n’ose pas vous regarder ? J’encaisse, laisser l’information circuler, les yeux posés sur lui qui fini par trouver mon regard. J’imagine pas et ne pourrais jamais imaginer ce qu’il a enduré et endure encore mais il y a une chose que je peux faire désormais c’est être là.
Je viens prendre alors une profonde inspiration, bloque l’air un instant et le relâche en regardant le ciel et ses dernières couleurs quelques secondes. Juste de quoi reprendre mes esprits, terminer le processus d’intégration, être suffisamment sûr de moi pour trouver ce que je pense être les bons mots.

Et lui offrir un sourire.

« Ça te fait du bien de me l’avoir dit ? »

Je ne sais pas, je suppose, j’interprète. Quand c’est sur lui que je suis tombé dans cette ruelle il y a quelques mois, en pleine crise, quand j’ai déversé sur lui tout ce qui me rongeait jusqu’à l’os, c’est bien du soulagement que j’ai ressenti. C’est ce qu’on ressent en général, au moins un peu, quand on n’est plus seul à porter un poids aussi lourd. Quand un peu de ce poids est pris par d’autres pour nous aider à le porter. C’est tellement précieux l’entourage, tellement essentiel, la chance qu’on a dans notre malheur c’est que même sans pouvoir compter sur nos parents pour diverses raisons on peut compter sur cette autre famille qu’on s’est choisi et construit. Je serai le frère dont t’as besoin les jours où t’y arrivera plus tout seul, les jours où t’auras plus envie d’être seul pour affronter ça.

« Moi j’suis content que tu l’aies fait, t’as pas à porter ça tout seul même si c’est ton combat. »

Personne ne pourra l’en sortir à sa place, il est le mieux placé pour le savoir et je ne suis pas là pour lui apprendre quoi que ce soit sur le sujet. Enfance fracassée laisse des plaies, celle d’un gosse qui a fait les mauvais choix parce que personne n’était là pour le guider. Est ce qu’il se sent coupable ? Honteux ? Il ne devrait pas, bien sûr qu’il ne devrait pas, mais ça prend du temps d’arriver à se détacher de tout ça je le sais. Pas pour les mêmes raisons mais je le sais.

« Je serai là si t’as besoin de moi, ok ? Si tu sens que ça va pas, que t’as besoin de pas être seul pour passer le cap t’appelle, tu passes, peu importe. N’hésite jamais. »

J’aurai sans doute pas toujours les bons mots, peut être pas toujours la bonne attitude ou les bons réflexes. Il y aura peut être des jours où moi non plus je ne pourrais pas, bien sûr, mais on fera comme on pourra. Je détournerai ton attention de ce mal qui te ronge jusqu’à ce que le jour sans laisse place à un jour avec. Ok ? On fera au mieux, on fera ensemble.

« J’veux pas parler pour elle mais je suis certain que c’est pareil pour Lyn. »

D’ailleurs elle le fait sûrement déjà et la teneur de leur lien prend une nouvelle dimension dans mon esprit.

« Et si t’as besoin d’aide pour trouver ce qui pourrait t’aider à te stabiliser c’est pareil, on est là. T’as une idée de ce qui te faudrait ? »

A part du temps, je suppose, mais sans doute pas que. Un suivi ? Probablement. Du soutien, assurément.
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Enzo S. Ryans
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Enzo S. Ryans
Mar 28 Déc 2021 - 3:11
Les mots ne lui échappaient pas, ne lui étaient pas arrachés, ils se posaient là, comme un souffle qu’on perd dans le vent, un brin de poussière qui s’envole et se disperse, qu’on lâche en pleine conscience de ses actes. Pour une fois cette décision était la sienne, de A à Z, sans qu’on le lui impose, sans que la vie ne le mette dos au mur. Il aurait pu esquiver ce sujet, le taire, le passer sous silence. Il aurait pu simplement passer outre et rester sur le sujet initial, conscient pourtant que les deux étaient fort entremêlés. Mais s’il avait placé là ces mots, c’est que Takuma en assumait la portée. C’est qu’ils étaient réfléchis et servaient tout autant de porte d’entrée à Enzo que de sas de sécurité pour lui-même. Car si ces mots étaient volontaires, ils n’en étaient pas moins difficiles et douloureux. En confiance, Takuma notait bien le silence et la distance que son ami lui offrait pour laisser le temps à ce qui restait coincé dans sa gorge de se frayer un chemin. Il notait le regard perdu sur les flots, les falaises ou le village, les traits neutres nappés de calme et les encouragements silencieux. Le jeune homme voyait bien tout ce qui se tissait ici dans le silence des vagues pour lui permettre d’avancer s’il le souhaitait et de faire marche arrière s’il en avait besoin. Alors ces mots-là ne sortaient finalement pas sous couvert d’obligation mais bien par désir. L’envie de se confier là où jusqu’ici il était resté muet, sur un sujet qu’il préférait ignorer ou nier plutôt que le voir se peindre dans les yeux des autres lorsqu’ils poseraient sur lui le regard de ceux qui savent.

Oui, cette amitié était forte et elle l’était tout autant pour lui qu’aux yeux d’Enzo, il n’y avait rien à douter de ça. S’il ne parlait pas, ce n’était ni par manque de confiance, ni par défaut de respect. Mais simplement par lâcheté. Dans l’angoisse d’un garçon qui n’avait jamais fait autrement qu’en séparant parfaitement ses différents univers, lui donnant l’impression de vivre mille vies en une. Comme s’il avançait de tableaux en tableaux, de cases en cases sans jamais vraiment se retourner ni en mêler les contours. Ce qui était vrai à la vie d’avant ne l’était plus ensuite et inversement. Alors la drogue, elle ne pouvait appartenir qu’à l’un de ces tableaux. Auprès de gens dont il ne se souvenait plus réellement bien à présent, comme si tous ses souvenirs étaient tordus ou embrumés, que les noms et les traits se mêlaient pour donner une bouillie infâme dont il ne pouvait rien extraire de très concret. Et dans cette bouillabaisse indigeste, il y avait deux noms, deux visages un peu plus nets. Un frère et une sœur qu’il avait aimés profondément de son petit cœur malmenés. Qui l’avaient quittés, qu’il avait quitté, qui s’étaient tues ou qu’il avait coupé. Finalement il ne savait plus bien. Mais là étaient les seuls qui avaient véritablement gravité entre l’amitié véritable et l’horreur de la désintoxication. Le nippon ne savait même plus bien comment il les avait connus. Sans doute dans les ruelles, le premier monde donnant finalement naissance au second. Depuis plus rien. Aucune évocation de ses problèmes-là, aucun sous-entendu, aucune confession. Depuis des années, Takuma se taisait, comme si l’idée simple de séparer le passé du présent pourrait lui faire perdre de la force.

Mais ce qui avait marché hier n’avait plus corps aujourd’hui et il perdait pied. Alors si une fois, le premier monde donnait naissance au second, cette fois c’était le nouveau monde qui se penchait simplement sur l’ancien, en découvrait les failles, la poussière accumulée et les rues crasseuse. Les yeux azurs et noisettes se posaient et glissaient le long des crevasses, investissaient les fossés, se heurtaient aux échecs d’une enfance brisée et d’une adolescence malmenée.

Et l’un comme l’autre posaient dans le présent un regard doux et un sourire franc. Car aucun ne le crucifiaient de jugements. Alors le nippon songeait à ces yeux d’encre dans une ruelle plus actuelle, à qui il avait dit de se délester de ceux qui la plomberaient ou l’abandonneraient si elle leur en donnait l’occasion pour laisser leur chance à ceux qui ne méritaient pas de ployer sous les coups de ses peurs assassines. Celle à qui il avait dit de ne se servir des autres comme excuse pour plonger et de les accepter avec leurs forces et leur faiblesses car ils avaient sans doute plus à lui offrir que la peur de l’abandon.

Et posé là, en haut de cette falaise aux bordures tranchantes et au sourd bouillonnement à son pied, Takuma observait un ami qui, une nouvelle fois, lui prouvait qu’il avait raison de croire en l’humain.

« Ça te fait du bien de me l’avoir dit ? »

Un léger sourire sur ses traits de porcelaine. « J’te dirais ça dans quelques jours. »

Elle est con cette sensation. Le soulagement était là de trouver dans le regard d’un ami quelque chose de doux lorsqu’il n’avait jamais obtenu en famille que le tranchant des échecs. Mais le bien restait toujours bêtement nuancé d’angoisses enfantines. Idiotes, puisqu’il savait et voyait qu’elles n’étaient pas justifiées, mais sans doute avait-il simplement besoin de temps pour s’y faire, pour intégrer l’information et la rendre plus réelle à son esprit. Si la réponse était nuancée pourtant, le sourire, lui, remerciait son ami en silence. Car dans le fond celui-ci n’avait pas besoin de reprendre la parole pour que l’ancien Serdaigle ne sache de quoi il était fait, ce sourire qui soulage.

« Moi j’suis content que tu l’aies fait, t’as pas à porter ça tout seul même si c’est ton combat. »

En quelques mots, Enzo se situait dans la barque, y embarquait sans s’y imposer. Quelques mots tout bêtes pour dire qu’il avait eu raison de parler, qu’il ne le plombait pas de s’être confié, qu’il ne lui en voulait pas. Quelques mots semble-t-il absurdes mais qui désamorçaient bien des angoisses dans l’esprit de l’ex Serdaigle. Et enfin quelques mots pour figer l’évidence. Son combat. Mais il n’avait pas à être seul pour le mener.
Si pour ce qui était d’un contrat à récupérer, Takuma trouvait l’idée d’être accompagné d’une logique implacable, pour la situation actuelle, il avait pourtant du mal. Parce qu’il n’y avait rien d’amusant là-dedans, parce qu’il y était plus vulnérable qu’emporte où ailleurs, parce que ce qui était abordé aujourd’hui cristallisait l’intégralité de ses faiblesses. Il y avait là un enfant malade qui ne croyait ni dans les autres ni dans le monde. Là un adolescent replié qui ne trouvait à travers ses amitiés volées qu’un poison dont il ne savait se défaire, comme une addiction aux joies éphémères et aux attachements illusoires qui se révélait-là, dans les angoisses d’un garçon en manque de l’Autre.

Et l’Autre, justement, se rappelait à lui.

« Je serai là si t’as besoin de moi, ok ? Si tu sens que ça va pas, que t’as besoin de pas être seul pour passer le cap t’appelle, tu passes, peu importe. N’hésite jamais. »

Quelques mots de nouveau. Rien que ça. Des lettres qui s’alignaient sur papier et des sons qui parvenaient à son oreille, déformant l’air et ondulant sur la surface de ses tympans. Et pourtant c’était droit dans ces côtes qu’ils perçaient ces mots-là.

Peu importe. N’hésite jamais..

Dans sa cage thoracique donc, un rebond brusque tandis que son cœur se serrait de concert avec sa gorge. Ses traits ne se tordaient pas pourtant, seules ses lèvres se pinçaient dans un mince sourire, la peau pâle de son visage rendant quelque chose de finalement bien frêle en cet instant où Enzo lui rappelait sans vraiment le faire qu’il n’y avait là aucun échec mais seulement une part de lui qui ne nécessitait pas d’être cachée.

Juste soignée.

« J’veux pas parler pour elle mais je suis certain que c’est pareil pour Lyn. »
« ça l’est. » Une réponse murmurée, pas tout à fait assumée et sans doute un peu trop rapide, preuve que ça importait et qu’il l’intégrait au fil des jours depuis des mois maintenant. Pourtant jamais il ne l’avait appelée en cas de crise, conscient qu’entre son discours et la réalité, il avait encore bien des fossés à franchir.

« Et si t’as besoin d’aide pour trouver ce qui pourrait t’aider à te stabiliser c’est pareil, on est là. T’as une idée de ce qui te faudrait ? »

Un instant de silence reconnaissant flotta entre eux, porté par les embruns. Un sourire doux et sérieux sur les lèvres, de ceux qui n’apparaissent pas si souvent. Un simple instant avant de lâcher un souffle et de passer une main dans ses cheveux bleutés qui accrochaient les lueurs de la lune.

« J’ai acheté du pavot des Andes. Ça aide un peu. Et repris la musique.. qui aide beaucoup. Pour le reste.. j’en sais rien. Du temps je suppose. »

Sans doute était-ce là tout ce qu’il fallait. Se stabiliser, reprendre ses habitudes, cesser de trouver dans ses vieux démons une façon de gérer ses incertitudes tourmentées.

« J’ai commencé à déconner après le départ de Dakota, en résistant sans l’admettre. Maintenant que c’est fait, je suppose qu’il faut… être patient. » Cette fois, entrant trop dans les détails de ce qu’il considérait comme profondément intime, Takuma détournait le regard, peu à l’aise de développer ainsi. Alors il n’allait simplement pas plus loin, s’abîmant un instant dans la contemplation de la masse scintillante au loin.

« C’est marrant parce qu’il y a quelques jours j’ai fait un couplet là-dessus à une nana sur qui je suis tombé… qui est tombé sur moi – je sais pas, l’un des deux – à un moment pourri. Bref. J’lui disais qu’il y avait peut-être des gens autour d’elle qui seraient là malgré tout ça et que les penser capable de la larguer en cours de route parce qu’elle est pas capable de se débarrasser de cette merde.. c’était sans doute profondément insultant pour ces gens-là. J’ai mis des plombes à me rendre compte d’à quel point je pouvais être salement hypocrite de lui sortir ça quand j’avais littéralement choisi de ne jamais en parler à qui que ce soit. »

Un demi-sourire passait sur ses lèvres, posant sans doute un regard sur Enzo plus perçant qu’auparavant. Plus doux aussi, très paradoxalement. « Merci. » Pour ne pas juger, être là, ne pas m’en vouloir, m’accepter, me laisser l’espace autant que la présence, me soutenir sans me pointer, me voir sans m’enterrer.

Car il y avait là, au fond, un petit garçon qui s’éloignait de chez ses parents, foutu à la porte et incapable de comprendre que, sans doute, ses géniteurs voulaient le faire réagir sans imaginer qu’il s’éloignerait. Pourtant c’était ce qu’il avait fait, de lourdes larmes coulant de ses yeux, la colère électrique vrillant tout son corps quand son âme insultait cette nuit au ciel dégagé. Pas de pluie pour appuyer le drame du moment et laver ses larmes.

Pas de pluie non plus, aujourd’hui, mais cette fois, en posant le regard vers les cieux, Takuma pouvait y dénombrer des centaines d’étoiles que chez lui, la ville voilait de ses lumières trop vives.

C’est amusant non ?

Un enfant qui ne sait s’émerveiller des beautés du monde, qui en broie la crasse sans savoir qu’en faire. Et l’adulte qui, dans la nuit sombre souriait simplement de cette beauté vive et infinie.
Une nouvelle fois, le jeune homme faisait tout dans le désordre, remontait le fils d’une vie qui lui avait échappée bien trop vite. Mais là, dans la nuit piquetée d’éclats lactés, il se dit qu’il avait peut-être fini par trouver cette place qu’on cherche tous depuis le premier instant. Celle qui vaut le coup.
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Takuma Ishida Hayato
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Takuma Ishida Hayato
Mer 5 Jan 2022 - 15:31
« J’ai acheté du pavot des Andes. Ça aide un peu. Et repris la musique.. qui aide beaucoup. Pour le reste.. j’en sais rien. Du temps je suppose. »

Du temps. Pour se reconstruire, pour chasser ses démons, repousser les ombres, se sortir de tout ce qui nous attire vers le fond, les abysses. On y passe tous, chacun à notre façon, l’espace d’un instant c’est à Caem que je pense et son combat contre l’alcool. Un truc qu’il gère à présent mais qui lui a demandé tant d’efforts. Et puis du temps, oui, comme pour tout le reste. On a du mal à imprimer qu’un truc qui fait sombrer si rapidement soit si compliqué à vaincre et pourtant, c’est bien le cas n’est ce pas ? Une autre pensée pour Leiv qui a du traverser ça aussi et m’a expliqué que ce combat on le mène toute sa vie.

« J’ai commencé à déconner après le départ de Dakota, en résistant sans l’admettre. Maintenant que c’est fait, je suppose qu’il faut… être patient. »

Je la connais cette douleur, celle de son être qui se déchire quand l’autre prend le large. Combien de nuit j’ai passé à boire pour oublier ? Sur combien de joins j’ai tiré alors que ça n’a jamais été mon truc ? Et cette pilule, juste une, pour m’envoler. Je voulais qu’il sorte de ma tête, que les voix se taisent enfin, que mes sentiments se mettent en sourdine juste un instant. Chacun sa manière de gérer, de réagir, j’essaie pas de comparer ni même de faire celui qui capte tout ce que ça implique mais oui je comprends à quel point ça te fout en l’air quand on t’arrache le cœur.

« C’est marrant parce qu’il y a quelques jours j’ai fait un couplet là-dessus à une nana sur qui je suis tombé… qui est tombé sur moi – je sais pas, l’un des deux – à un moment pourri. Bref. J’lui disais qu’il y avait peut-être des gens autour d’elle qui seraient là malgré tout ça et que les penser capable de la larguer en cours de route parce qu’elle est pas capable de se débarrasser de cette merde.. c’était sans doute profondément insultant pour ces gens-là. J’ai mis des plombes à me rendre compte d’à quel point je pouvais être salement hypocrite de lui sortir ça quand j’avais littéralement choisi de ne jamais en parler à qui que ce soit. »

Dingue ce qu’on est meilleur juge quand ça concerne les autres, à croire qu’on porte des œillères. Champions pour trouver les bons mots quand ça implique une lutte qui n’est pas la notre mais incapable d’appliquer ça sur nous même, un truc purement humain j’crois. Même si je me dis que là encore c’est peut être « juste » une question de temps. Du temps pour accepter de se faire face, du temps pour pouvoir affronter ce qui nous dépasse.

« C’est que t’étais pas prêt c’est tout. »

Rien qu’un sourire et le regard va se perdre sur l’obscurité qui s’installe de plus en plus alors que les dernières couleurs du jour s’évaporent lentement. L’air est doux, il effleure la peau comme une caresse et l’espace d’un instant je ferme à nouveau les yeux. J’inspire, analyse chaque odeur que je perçois, chaque son, chaque toucher. Les fibres de l’intérieur de mes poches sous la pulpe de mes doigts, les petits cailloux qui roulent sous les semelles de mes chaussures et crissent sur la terre, les vagues qui s’écrasent sur les falaises et les embruns, quelques oiseaux qui prennent la direction de leur zone dortoir. Un lapin pas bien loin et tout le reste de sa famille, si Wax était là il s’éclaterait et l’image me fait sourire.

« Merci. »

Ce que je croise quand j’ouvre de nouveau mes paupières c’est un regard qui vient plonger dans le mien cette fois sans détour, il y brûle une certaine intensité qui me fait sourire plus fort encore. J’dis rien. J’dis rien parce que ça sert à rien de lui balancer que c’est rien, que c’est normal. Oui ça l’est à mes yeux mais c’est important pour lui de le dire et je le comprends. Je pense avoir prononcé le même genre de « merci » quand c’était lui qui m’écoutait sur d’autres falaises du Royaume-Unis, non ? Alors j’étire mes lèvres sur un coin, arbore cet air de p’tit con que je maîtrise à la perfection.

« Oh me remercie pas. Pourquoi tu crois que je récolte les secrets de tout le monde ? C’est pour avoir un moyen de vous faire chanter au cas où. »

Évidemment. Pourquoi d’autre sinon ? Tellement mon genre.

Une brise plus fraîche que les précédentes vient effleurer ma nuque dévoilée désormais et fait frissonner ma peau, se dresser les fins cheveux qui se trouvent à cet endroit. La pudeur s’étiole gentiment et la discussion se poursuit de la même manière. Juste d’autres portes que je me permets de pousser et qu’il refermera quand il le voudra.

« Si ta rupture avec Dakota a été le déclencheur effectivement c’est sûrement une bonne idée de commencer par là. »

Panser une plaie pour de bon, surtout de l’ampleur de celle-ci. On a beau rafistoler si c’est pas fait correctement est ce que ça ne risque pas de se rouvrir à chaque fois ?

« Elle est pas censée passer ce soir d’ailleurs ? »
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Enzo S. Ryans
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Enzo S. Ryans
Jeu 6 Jan 2022 - 0:36
Du temps. Ça semble bête à dire quand pourtant, il n’avait pas touché à ces merdes depuis des années. Du temps, mais du temps libre, à contempler la possibilité les dents serrées, à retrouver équilibre et sérénité. A ne pas se laisser entraîner dans ce qui lui flambait les veines. Du temps, si bêtement que ça. Et de la présence… ça, cette possibilité là, il l’évoquait, en parlait, la présentait comme une parade et pourtant Takuma n’y songeait pas réellement. Du moins pas comme une possibilité véritable. L’enfant d’hier était toujours là, celui qui n’avait jamais revu le regard de ses parents, celui qui n’avait pas été à la hauteur et qu’on avait repoussé, rejeté, avilie. Celui qui, surtout, n’avait jamais eu l’humilité de se présenter pour s’excuser. Bien au contraire, il avait disparu avant de s’afficher, attirant une part des jeunes de la nation mais déclenchant l’incompréhension des plus âgés. Il était ainsi, à rompre avec bien des traditions et des valeurs du pays qui l’avait vu naître. A déshonorer les idées de ses géniteurs, très à cheval sur les sacro saintes notions de valeurs morales, d’honneur et d’apparences. Lui parlait fort, bougeait vite, entrait dans les cercles personnels des uns et des autres, portait des tatouages sur tout son corps et s’affichait sans craindre le regard d’autrui. Il n’était pas ce qu’on attendait de lui, mais peu à peu, le jeune homme apprenait surtout à accepter celui qu’il était. Pour lui-même et non par contradiction puérile.

Le départ de Dakota l’avait fauché et s’il avait tenu le cap longtemps, la résistance avait fini par se rompre, le brisant en milles miettes de lui-même. Or lui qui n’avait fait qu’enchaîner les vies, pensant sans doute qu’il pouvait systématiquement effacer la personne d’avant pour donner naissance à une autre version de lui-même ne savait plus alors réellement qui il était. C’est bête non ? Se remettre ainsi en question quand l’autre s’en va. C’était pourtant bien lui qu’elle avait aimé. Mais lui qu’elle avait quitté. Alors lequel ? Quelle part de lui méritait d’être ainsi choyée et laquelle était à jeter dans le cœur de l’autre ? L’idée avait fait son chemin en sourdine, crissant dans ses nerfs sans vraiment affleurer à la surface. Loin de le submerger, elle avait pourtant tracé bien des plaies sous sa peau, creusant sillons et galeries souterraines jusqu’à ce qu’il n’y ait plus rien de véritablement solide dans ses fondations. Jusqu’à ce qu’il se barre, plusieurs semaines après que quelqu’un, dans une posture similaire, à observer les vagues s’échouer quelque part en contrebas, lui dise qu’il lui fallait penser à lui.

Et il ne l’avait pas fait.
Car penser à lui, ça aurait voulu dire s’effondrer. Faire face et se faire engloutir.
Pourtant c’était arrivé, bien sûr, car à force de nier ce qui n’allait pas, il n’avait simplement pas été apte à entendre les grincements de ce qui se brisait en lui. Alors quand la vague était arrivée… il ne l’avait simplement pas vue.
Et s’était noyé.

Bien sûr Enzo aurait pu le lui rappeler, il aurait pu s’étonner qu’il ne lui ait rien dit, ce jour-là, sur les falaises anglaises, ou plus tard autour d’un café, sur les rives d’un port, au détour d’une conversation lambda, chez Sovahnn ou au Japon. Il y avait eu des tas d’occasion et jamais il n’avait passé le pas. Parfois par crainte, par pudeur, par lâcheté. Parfois par respect aussi, pour ne pas en rajouter.
Ce n’était sans doute pas la marche à suivre ni la meilleure chose à faire mais c’était ainsi qu’il avait choisi d’agir. C’était à vrai dire, sans doute une bonne excuse mais c’est ainsi. En parler, c’était aussi admettre que la page n’était pas tournée et il lui avait fallu des mois pour s’en rendre réellement compte.

« C’est que t’étais pas prêt c’est tout. »

Pas un mot de son côté, simplement un léger sourire à intégrer l’information si profondément déculpabilisante. Un sourire surtout à observer cet ami auquel il pensait quand il sortait tout son discours à Sanae. Parfois, Takuma songeait à leurs âges respectifs, à tous, n’interrogeant alors sur tous ces événements qui les avaient amenés, les uns et les autres, à évoluer ainsi. Ils étaient fous, à avoir ce recul si profond par moment, grignotés par les épreuves de la vie, se découvrant une certaine sagesse qui n’aurait probablement jamais existé sans tout ça. Hors du temps, ils l’étaient tous à leur façon, des gamins ballotés dans la violence d’une guerre qui les avait pris en tenaille sans qu’ils puissent en réchapper. Mais bien avant ça, pour certains, il y avait eu autre chose. Le manque de parents, la vie qui s’abat brusquement et vous démonte sur place, vous laisse comme l’ombre de vous-même, désincarné du passé, toujours en quête de retrouver ce qui vous a été si violemment arraché. Combien d’années philosophes gagne-t-on à chaque nouveau deuil ? A chaque obus vous percutant en pleine gueule ? Ce n’était pas seulement lui, c’était l’ensemble de tous ceux qui, à quelques pas de là, faisaient comme s’ils avaient seulement la vingtaine et que rien d’autre ne comptait.

Une pensée plus acide glissait alors : et Jake ? Pourrait-il jamais comprendre ce fil élimé qui les reliaient tous ? Sovahnn lui en avait parlé un jour et cette image lui avait semblé très juste. Alors ? Pouvait-il véritablement s’insérer dans la toile ?

Ou son rival mal-assumé trouvait-il simplement toutes les maigres raisons de se rassurer ?

Pour l’heure, Takuma repoussait la question, se contentant de remercier profondément cet ami dont il connaissait …. Eh bien, justement, ce dont parlait son père à l’époque. Valeurs et honneur. Fidèle à lui-même, faillible bien sûr, mais toujours apte à distinguer ce qui compte même lorsque le monde le force à naviguer à vue. Qu’importe la brume, qu’importe le cap ou les récifs, le capitaine en avait toujours sous le pied. Sans doute plus que ce qu’il imaginait lui-même. Ça faisait quoi ? Quatre semaines depuis leur dernière discussion, la fatigue dans son regard, l’impression d’avoir du mal à raccrocher aux autres et au présent. Et pourtant s’il y avait bien quelque chose de constant chez lui c’était ça. La capacité à s’amarrer à l’autre, qui qu’il soit. Les yeux fermés, il percevait le monde autour de lui. Peut-être savait-il aussi percer les brumes, après tout.

« Oh me remercie pas. Pourquoi tu crois que je récolte les secrets de tout le monde ? C’est pour avoir un moyen de vous faire chanter au cas où. »

Un rire léger claqua alors dans l’air, distillé au gré de l’iode marin.

« C’est vrai j’suis con. » Tellement son genre. « Du coup je ne sais pas si tu es particulièrement bon en manipulation ou profondément mauvais… » J’hésite…

Une brise fraiche, les embruns sur ses bras nus et Takuma senti un léger frisson se diffuser le long de son épiderme. Etrange, cette tendance à toujours se défaire des vestes sans vraiment se soucier de la température extérieure.

« Si ta rupture avec Dakota a été le déclencheur effectivement c’est sûrement une bonne idée de commencer par là. » La retenue s’étiolait donc, les amenant sur les terrains par moment délicats mais sans la moindre once de rejet.

Commencer là donc. En silence, Takuma hochait son assentiment, suivant le chemin de pensée de son ami. Voilà bien un sentier qu’il avait maintes fois parcouru, conscient qu’il y avait là des pages qu’il avait besoin de réellement tourner. Le lien entre addiction et relation à tenter pouvait sembler ténu mais se faisait pourtant sans qu’il n’ait besoin de revenir dessus.

« Elle est pas censée passer ce soir d’ailleurs ? »

Le genre d’info qui tournait dans son crâne en boucle depuis que Sovahnn l’avait évoqué la semaine précédente.

« Sova m’a demandé si j’étais ok. Elle est invitée, oui, mais elle n’a pas confirmé. Je l’ai appelée avant-hier sans réponses donc j’en sais pas plus. » Surprise surprise. Un suspens qui débusquait trop d’émotions à son goût, révélant des parts d’affection qu’il aurait aimé enterrer tout à fait. Mais ça n’est sans doute pas ainsi que ça marche.

« On s’est revus quelques minutes à l’enterrement. » Zach, évidemment. « Mais bon c’était… enfin tu sais ; ni le lieu ni le moment. Elle est repartie tout de suite après. J’avoue que je ne sais pas trop comment me positionner à l’idée de la revoir. » Un soupir entre ses lèvres. « Enfin ça doit être plus ou moins normal. » Nerveux, oui, il l’était. Nerveux de faire pire, de provoquer des émotions qu’il ne gérait pas du tout, d’enterrer des sentiments naissant au profit de ceux qui n’avaient plus le droit d’exister. Inquiet donc, de ce face à face qu’il attendait pourtant plus qu’un gosse au matin de Noël.

« Deux ans… Et elle sort à peine quelques semaines qu’elle se barre déjà sans un coup de téléphone. T’y crois-toi ? Parce que moi j’ai beau avoir entendu ses excuses et ses justifications, j’ai toujours du mal à l’intégrer, même des mois après. » Que ce soit trop dur, qu’il y ait eu besoin de faire une coupure, de passer à autre chose, de se retrouver, il pouvait l’entendre. Mais dans le fond il restait dans son cœur un fond de quelque chose d’affreusement mitigé. Entre rancœur et sentiments, l’impression de n’être pas assez bien à ses yeux dès lors que le monde s’offrait à elle lui sciait toujours les nerfs. Le gosse facilement abandonné la bouffait bien douloureusement, cette sensation de rejet. « J’crois qu’il a fallu te voir après le « départ » de Will pour percuter que j’avais le droit d’aller mal. » Avait-il fait quoi que ce soit à l’époque ? Pris un verre avec un ami, parlé du manque ou de l’absence, évoqué le mal-être et l’incompréhension ? Non, pas une seconde. Alors oui, tout venait sans doute de là, de plaies finalement bien profondes qu’ignorer n’avait pas permis d’oublier.

« On a pas mal parlé depuis quelques semaines. Mais sans doute pas assez pour savoir si elle vient ou pas. Je suppose qu’elle est un peu comme moi. Des coups de fils, c’est dématérialisé. Venir ici … c’est autre chose. »
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Takuma Ishida Hayato
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Takuma Ishida Hayato
Jeu 6 Jan 2022 - 16:27
« Sova m’a demandé si j’étais ok. Elle est invitée, oui, mais elle n’a pas confirmé. Je l’ai appelée avant-hier sans réponses donc j’en sais pas plus. »

Le rictus qui me traverse le visage n’est rien d’autre que l’expression de l’empathie que je ressens à son égard. Le doute, l’attente, ces trucs foireux détestables à ressentir qui donnent un peu envie de secouer l’autre parfois faut bien le dire – mais on se retient, on est des mecs civilisés, on ne laisse pas du tout 50 messages sur le répondeur de son ex jusqu’à se faire envoyer chier. Si je l’ai fait ? Un peu, mais c’est pas le sujet.

« On s’est revus quelques minutes à l’enterrement. »

Pas de douleur vive mais un pincement au cœur. J’ai pas perdu un proche, non, mais un membre de ma « famille » néanmoins. Tout ça sans parler du passif qu’on avait, teinté de bon comme de mauvais, de rires comme d’agacement. Bientôt trois mois, putain ce que le temps passe vite.

« Mais bon c’était… enfin tu sais ; ni le lieu ni le moment. Elle est repartie tout de suite après. J’avoue que je ne sais pas trop comment me positionner à l’idée de la revoir. »

Et là encore, dingue ce que ça sonne familier. Est-ce que je me revois en train de me ronger les ongles et taper nerveusement du pied sur le sol il y a de ça un peu plus de deux mois en Argentine ? Absolument. Entre le stress, le besoin et le rejet.

« Enfin ça doit être plus ou moins normal. »
« Ouais. »

Rien qu’un murmure qui s’échappe dans le soir, sans doute plus pour moi que pour lui. Il y a toujours cette petite voix dans ma tête qui me souffle que tout ce que j’ai expérimenté n’avait pas lieu d’être, parce que c’est vrai, mais il ne s’agit que de faits. J’ai vécu tout ce qu’on peut vivre après une rupture aussi brutale, y compris l’impatience mêlée d’angoisse à l’idée de le revoir et surtout la déception immense quand j’ai compris qu’il ne se pointerait pas. Oui, tout ça c’est normal. Je ne vois pas tellement comment on peut réagir autrement mais si certains y parviennent tant mieux pour eux.

« Deux ans… Et elle sort à peine quelques semaines qu’elle se barre déjà sans un coup de téléphone. T’y crois-toi ? Parce que moi j’ai beau avoir entendu ses excuses et ses justifications, j’ai toujours du mal à l’intégrer, même des mois après. »

Et là encore, comment est-ce qu’on peut réagir autrement ? Je le regarde légèrement de biais, le laisse poursuivre sur sa lancée pendant que les pensées prennent forme dans mon esprit. Elles s’exprimeront plus tard.

« J’crois qu’il a fallu te voir après le « départ » de Will pour percuter que j’avais le droit d’aller mal. »

Cette fois le pincement au cœur est un peu plus violent et si un sourire rempli de pudeur nait sur le coin de mes lèvres je ne peux que me voir détourner le regard et baisser la tête une seconde. Rien qu’une seconde, le temps d’encaisser ce qui n’est pas vraiment un choc pourtant avant de relever les yeux vers l’horizon. Même si mes sens amplifiés rendent ma vue plus affutées que la normale je commence à de moins en moins distinguer les choses les plus éloignées. Elles se fondent dans l’obscurité tandis que je ressens l’envie de sentir la présence de Will contre moi. Là encore, rien qu’une seconde, comme si maintenant encore j’avais besoin d’être rassurée, de me dire que tout ça c’est bien terminé. Ou plutôt, ça ne l’est plus.

« On a pas mal parlé depuis quelques semaines. Mais sans doute pas assez pour savoir si elle vient ou pas. Je suppose qu’elle est un peu comme moi. Des coups de fils, c’est dématérialisé. Venir ici … c’est autre chose. »

Rien qu’un hochement de tête et mon esprit qui dérive légèrement d’une personne à l’autre, d’un ressenti hypothétique à l’autre. Lui, elle, mes propres fêlures. Des blessures cicatrisées désormais mais qui s’éveillent parfois, juste un instant, comme si elles n’étaient pas encore 100% prêtes à se faire oublier. S’en suit un soupir, j’ébouriffe mes cheveux sous ma capuche dans un geste machinal avant de laisser retomber lourdement mon bras le long de mon corps. Ma main glisse de nouveau dans ma poche, mes doigts attrapent un fil qui traine dans le fond de celle-ci et jouent avec.

« Jusqu’à la dernière seconde j’ai espéré qu’il vienne au mariage de Mateo et Riley, pourtant je savais que c’était à double tranchant mais … »

Mais je voulais le voir, j’en avais besoin c’était viscérale. Pour avoir des réponses, parce qu’il me manquait à en crever, parce que ma fierté me laissait croire que j’aurai été capable de supporter de l’avoir sous les yeux et d’en rester détaché. Voilà ce qu’il signifie ce haussement d’épaules et j’ai toujours dans la gorge ce truc qui coince un peu, qui me rappelle que tout ça c’était faux, tout ce que ça implique vraiment. Mon cœur brisé c’était pas grand-chose à côté de ce qu’il a réellement vécu mais la douleur n’était pas fantôme. Ni pour lui ni pour moi, parce que j’imagine pas ce que ça a dû lui coûter de faire ça.

« Tout ça c’était bidon mais dans le fond ça restait plausible et malgré toute la rancœur que j’éprouvais je sais que j’ai toujours accepté … en tout cas compris les raisons qui étaient évoquées pour ce départ. »

Je crois que je lui ai dit, d’ailleurs, dans les nombreux messages que j’ai envoyé ou que j’ai laissé sur son répondeur. Le parallèle que je suis en train de faire n’est pas compliqué à capter, mon regard cherche de nouveau celui de Takuma et je me désolidarise de ma douleur, mon histoire, pour recoller à la sienne.

« C’est pas bien de planter quelqu’un comme ça, clairement, mais je crois qu’on gère tous nos trauma comme on peut et quelque part, même si je valide pas la manière, même si j’ai vraiment de la compassion pour toi, j’crois que je peux … ouais, comprendre qu’elle ait ressenti ce besoin de couper les ponts et partir. »

Vous savez … quand on tire d’un coup sec sur le pansement ça fait pas moins mal mais ça fait mal moins longtemps.

Je sais aussi que c’est pas ce qu’on a envie d’entendre mais je le connais suffisamment pour ne pas avoir peur d’exprimer les choses comme je les ressens et comme je les perçois. Je me plante peut-être complètement mais c’est ma façon de voir les choses, de les supposer en tout cas.

« Je sais qu’y a eu un moment où j’ai considéré Kyle comme une « source » de ce qui allait pas, ou plutôt notre relation. Clairement j’avais pas l’esprit clair à 100% à ce moment-là mais j’peux pas non plus nier le fait qu’en forçant comme on a fait pour être ensemble on s’est rajouté une couche d’emmerdes sur le dos. Lui comme moi. »

Ça n’a pas duré longtemps mais c’était là, au moins quelques instants, avec une véracité qui m’a fait culpabiliser quand j’ai repris mes esprits après une énième merde à encaisser. Je crois qu’on a tendance à regretter Poudlard pour toutes les bonnes choses que cette école nous a apporté en oubliant sans doute un peu – et tant mieux – toute l’horreur et toute la violence qu’on a subi là-bas.

« Et quand je vois un gars comme Tim par exemple je me dis que certains n’ont pas la chance d’en avoir tiré du positif comme on est nombreux à le faire, ou en tout cas ça pèse pas suffisamment lourd dans la balance. »

J’vais pas dire que j’ai oublié ce que j’ai vécu là-bas parce que c’est faux mais j’ai pas eu à me battre plus que de raison pour m’extirper de tout ça pour avancer. Ou alors j’ai oublié, c’est possible, mais j’crois pas. Sans doute parce que la majeure partie du taf avait été amorcée là-bas déjà mais est ce que le fait de rompre avec Kyle une fois libre ça n'était pas aussi une façon de tirer un trait sur tout ça ? Est-ce que c’est ce qui s’est passé pour Dakota ? J’en sais rien, j’ai certainement pas toutes les cartes en main.

« C’est injuste pour toi, ça t’a bouffé des années d’existence et tout ce que tu ressens est légitime, mais tu vas peut être pouvoir clore ce chapitre une bonne fois pour toute maintenant. C’est ce que je te souhaite en tout cas et elle, elle avait peut-être besoin de temps aussi. »

Est-ce qu’on n’a pas tous déjà été le dommage collatéral des maux d’un ou d’une autre ? Est-ce qu’on n’a pas déjà tous fait souffrir quelqu’un qui tient à nous et à qui on tient pourtant en retour ?

« Moi je serai jamais parti mais bon, t’as préféré faire le mauvais choix t’assume maintenant. »

Parce que faudrait pas rester sérieux trop longtemps quand même …
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Sam 8 Jan 2022 - 11:25
C’est sans doute parfaitement con mais il fait du bien ce rictus d’empathie. Ça restait bien présent en lui, cette impression qu’il n’avait pas tout à fait le droit de mal vivre les choses. Qu’il se devait d’être raisonnable et droit, qu’il ne pouvait être injuste, qu’il comprenait et que ce n’était pas grave, après tout, si elle en avait eu besoin. Ça restait parce qu’il était ainsi, à toujours se mettre à la place de l’autre pour le comprendre, à ne pas accuser, à laisser faire. Un peu trop gentil sans doute dans le fond. Alors non il ne se l’était pas autorisé. Il avait laissé couler, avait sourit, avait dit que ça n’était pas grave, l’avait exprimé aux uns et aux autres, avait dit qu’il comprenait et souhaitait qu’elle soit heureuse. Et tout ça était foutrement vrai. Mais à aucun moment il n’avait exprimé que oui, elle venait de démonter son cœur à coup de dynamite, qu’il était triste et en colère et avait l’impression de se noyer dans la culpabilité de ne pas avoir été à la hauteur d’une relation qui était pourtant devenu le centre de sa vie. A partir avant les autres et  à rester à Londres, Takuma n’avait été qu’avec elle pendant quelques temps. Leur petite vie à deux, les précurseurs d’une vie future, la possibilité de se projeter, de faire des projets, d’imaginer ce qui ne lui était jamais venu à l’esprit. Et puis brusquement le centre de son univers se faisait la malle et il restait là comme un con, avec une Aileen dépressive et un Alec… très Rivers. Tenter de maintenir l’ensemble à flot, sourire et re-booster les troupes, ne pas se laisser plonger. Dans le fond peut-être aurait-il mieux fait d’exploser, de se couler dans le canapé et de laisser cours à sa peine. D’ « appeler une pute », comme l’avait si bien balancé l’autre con un jour sans sans doute imaginer qu’il n’avait pas coucher avec qui que ce soit depuis Aileen plus de deux ans plus tôt. Bref, de laisser vivre ses émotions plutôt que de les mettre sous cape pendant des mois sous couvert d’intelligence. C’est vrai, c’est fou ce double ressenti. A la fois réellement compréhensif, à vouloir que la rupture se fasse à deux, sans faire d’esclandre, sans exploser de partout sans raison. Etre adultes et bienveillants l’un envers l’autre. Et à contrario… avoir l’impression d’imploser tout à fait en silence, de sombrer jour après jour un peu plus profondément sans réussir à s’extraire de ce qui, à mesure que le temps passait, prenait de la puissance en lui. Pas moyen de s’en détacher et toute l’intelligence du monde n’empêchait pas ce qui bouillait en lui, appelant comme par réflexe à ces besoins primaires qui avaient fait le fil directeur de son adolescence.

Va voir une pute et arrête d’y penser.

Sans vraiment savoir pourquoi, un léger sourire se dessina sur ses lèvres quand, brutalement, au cours d’une conversation sans rapport, il réalisait. Alec était pareil. Seule la drogue différait. La réflexion pleine de mépris et d’intolérance prenait soudainement un tour nouveau.

« Jusqu’à la dernière seconde j’ai espéré qu’il vienne au mariage de Mateo et Riley, pourtant je savais que c’était à double tranchant mais … »

Mais ça ne te quittait pas.

Tout comme ça grésillait en lui à présent. L’envi de la revoir, le calme pourtant mêlé à une part de colère qui, doucement, acceptait d’exister. Et cette peine, cette peine immense qui mettait des mois à s’apaiser et se muait enfin en quelque chose… de totalement ambigu qu’il n’arrivait pas à réellement définir ou comprendre. Le problème était sans doute là d’ailleurs. Depuis toujours Takuma aimait comprendre, rationnaliser, internaliser la logique de tout ce qu’il croisait et découvrait. Ça allait de la curiosité de comprendre l’autre à la fascination d’une nouvelle passion. La science, la musique, la magie, chaque fois il fonctionnait de la même manière, une figure de proue dans les ténèbres : comprendre. Or actuellement, ce qu’il vivait ne faisait pas toujours sens. Ça n’était d’ailleurs que depuis qu’il trouvait moyen de rationnaliser les besoins de son addiction qu’elle devenait de nouveau plus ou moins sous contrôle. Comme si l’inconnu et l’incompréhensible risquaient, eux, de le faire totalement plonger. Comme s’ils remettaient en question tout ce qu’il était.

Dans le fond, une façon d’être particulièrement contradictoire avec ce mec qu’il affichait à ses débuts à Poudlard. Un lâcher prise qu’il essayait d’apprendre au travers d’un mimétisme sans doute absurde.

« Tout ça c’était bidon mais dans le fond ça restait plausible et malgré toute la rancœur que j’éprouvais je sais que j’ai toujours accepté … en tout cas compris les raisons qui étaient évoquées pour ce départ. »

Oh il voyait parfaitement où il voulait en venir et de nouveau, dans son cœur,  quelque chose d’écartelé entre les ressentis et la compréhension. Quelque chose dont il ne savait que faire et qu’il essayait d’accepter tant bien que mal.

« C’est pas bien de planter quelqu’un comme ça, clairement, mais je crois qu’on gère tous nos trauma comme on peut et quelque part, même si je valide pas la manière, même si j’ai vraiment de la compassion pour toi, j’crois que je peux … ouais, comprendre qu’elle ait ressenti ce besoin de couper les ponts et partir. »
« Je sais… moi aussi je comprends. »

C’est con. Ça lui fracasse la gueule de comprendre.

« Je sais qu’y a eu un moment où j’ai considéré Kyle comme une « source » de ce qui allait pas, ou plutôt notre relation. Clairement j’avais pas l’esprit clair à 100% à ce moment-là mais j’peux pas non plus nier le fait qu’en forçant comme on a fait pour être ensemble on s’est rajouté une couche d’emmerdes sur le dos. Lui comme moi. »

Ça lui parlait bien sûr. La tension qui monte au quotidien, les trucs qui pètent sans qu’on les ais vus venir, pour un rien, centre névralgique de quelque chose qui va mal et qu’on passe sous silence. Mais on force, car on s’aime, car on voudrait que ça marche. Mais on attend autre chose, que ça n’est pas discutable, qu’il faut l’accepter et l’évoquer, enfin. Et on force, on force, et ça pète encore et encore. On ne comprend pas, on s’accuse, on s’interroge, on se remet en question et on se blesse sans doute. Pas que ça ait réellement explosé mais les heurts étaient là, les chemins se séparant pas à pas, difficiles à accepter. Et c’est vrai, ils s’étaient rajoutés des emmerdes sur le dos. Elle avait peur, elle avait besoin de laisser tout ça en arrière, d’aller vivre pour elle-même pour une fois. Qui était-il pour lui refuser une évidence pareille ? Il voulait être là pour ses proches, être là pour réceptionner sa meilleure amie. Etre là ; tout court. Ne pas fuir et vivre là où imposer la tolérance est essentiel. Peut-être avait-il choisi Aileen à Dakota, finalement. Mais c’est ainsi, les chemins se croisent et se défont parfois, il faut l’accepter et laisser vivre. C’est juste ingérable lorsqu’on a l’impression que l’autre part avec un petit morceau de soi.

« Et quand je vois un gars comme Tim par exemple je me dis que certains n’ont pas la chance d’en avoir tiré du positif comme on est nombreux à le faire, ou en tout cas ça pèse pas suffisamment lourd dans la balance. »

Lèvres pincées, il acquiesçait en silence. Bien sûr toute la problématique était là et le jeune homme le savait parfaitement. Depuis la mort de son père, emporté par Alec quand il avait essayé jusqu’à la fin de la protéger sans en arriver à cette extrémité. Ce connard de Sup qui l’avait gardée sous clef, cherchant sans doute tout à la fois à s’en débarrasser, à lui faire payer ce qu’elle était sans véritablement d’assumer de la balancer avec les autres moldus du fond des geôles. Mais jusqu’au bout Takuma avait espéré pouvoir calmer les choses, discuter, le forcer à l’accepter, à comprendre, à changer. Jusqu’au bout. Mais on ne change pas les gens pour les plier à ses opinions ou ses valeurs et elle avait besoin de grandir à présent, loin de cette influence profondément néfaste. Il le savait. Et non, il ne pesait pas suffisamment lourd dans la balance face à tout ça.

« C’est injuste pour toi, ça t’a bouffé des années d’existence et tout ce que tu ressens est légitime, mais tu vas peut être pouvoir clore ce chapitre une bonne fois pour toute maintenant. C’est ce que je te souhaite en tout cas et elle, elle avait peut-être besoin de temps aussi. »

L’écrasement dans la poitrine était là, il n’aurait pu le nier. Malgré tout ce qui s’enclenchait en lui pour Caitlyn, il y avait toujours ça, cette douleur vive à l’idée de clore le chapitre, de passer à autre chose, d’abandonner cette idée. Tirer un trait pour cet avenir qui n’existerait jamais et qui lui apaisait pourtant à présent comme une image bien floue d’une idylle qui ne lui parlait plus vraiment. Les fantasmes, les projections, tout ça s’était apaisé. Mais l’affection qui souffre de l’angoisse de la perdre à jamais, elle ne s’efface pas. Sans doute parce qu’elle était partie, justement, parce qu’elle avait coupé les ponts, parce qu’il avait un sale vécu d’enfant profondément blessé par l’abandon à soigner. Sans doute parce qu’ils n’en avaient jamais vraiment reparlé, parce qu’ils tentaient d’être amis et de faire comme si le reste n’avait pas existé. Sans doute parce que ça n’avait pas de sens et qu’ils avaient tout deux besoin d’évoquer ça ensemble. D’être honnêtes un peu, d’arrêter de fuir. D’exister de nouveau l’un pour l’autre. Ou du moins d’admettre que ça a été le cas. C’est ainsi. Le premier chagrin d’amour, ça vous démonte en mille morceaux éparpillés, on ne sait pas bien gérer, on ne sait qu’en faire. Et puis un jour, ça passe.

Les paupières s’étaient détournées d’Enzo depuis un moment, braquées sur l’immensité assombrie, finissant par se clore un instant. Comme pour murer autre chose.

« Moi je serai jamais parti mais bon, t’as préféré faire le mauvais choix t’assume maintenant. »

C’est le rire qui le sortait de cet état de réflexion profonde, posant un regard amusé sur son ami à ses côtés.

« Je saiiis, j’regrette t’as pas idée ! » Les mains dans les poches, le visage qui se tourne vers le bas une seconde avant de choper son regard de nouveau.

Etrange comme dans le fond, il y avait quelque chose de profondément doux en lui à l’instant. Une sensation confuse qui diffusait des soubresauts de sa poitrine qui se soulevait encore de quelques rires plus légers.

« On aurait été si beaux… ah ces occasions gâchées, c’est moche. » T’es con.
Oui je sais. Mais c’est bon d’être con.

« Je l’ai toujours défendue tu sais ? » Dakota. « J’ai toujours compris et pensé qu’elle avait bien fait, en vrai, de partir. Elle a besoin de s’éloigner de tout ça, de digérer ses deuils aussi et avec la présence d’Alec ça aurait été compliqué. De démêler tout ce qui est sans doute très ambigu pour elle à propos de tout ça. Vivre pour elle et en sécurité, se réaliser, avancer et laisser tout ça en arrière sans dépendre de qui que ce soit, se prouver qu’elle peut le faire. J’le comprends, vraiment. Et si elle peut le faire je suis heureux pour elle. » Pas la moindre trace de mensonge là-dedans, rien n’est moins vrai. « J’ai juste… tu sais, jamais été le connard d’ex injuste qui se lamente, bouffe sa peine et sa colère quoi. » Ex. C’est con mais il n’avait jamais prononcé ce mot. « On a voulu gérer ça de manière très adulte et responsable. Bienveillante quoi.. et en même temps.. j’suis pas sûr que ça soit parfaitement abouti dans les faits. »

Non Takuma, t’as juste nié ta souffrance pour être le plus compréhensif possible. T’as juste tait tes émotions sans les accepter parce que t’avais pas envie d’être ‘le connard d’ex’ justement. T’as juste peur d’être une mauvaise personne si tu laisses vivre ce qui t’animes sans penser à l’autre et tu ne sais pas faire ça parce que tu as peur que si tu étais injuste, on te laisserait de côté.

Et c’est pourtant ce qu’elle a fait.

Donc ça te fait vriller… or vu que tu ne t’autorises pas à vriller, l’autodestruction de l’addiction n’est jamais bien loin pour faire vivre et taire ce qui te déchire de l’intérieur.
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Takuma Ishida Hayato
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Takuma Ishida Hayato
Mer 12 Jan 2022 - 17:30
« Je saiiis, j’regrette t’as pas idée ! »

Est ce qu’on arrêtera un jour avec ça ? J’pense pas. J’vois pas tellement de raison pour ça tant que ça continue de nous faire rire tous les deux.

« On aurait été si beaux… ah ces occasions gâchées, c’est moche. »
« Je sais. »

J’expose mon faux air le plus triste, le plus déçu, riant intérieurement de repenser au gamin mal luné que j’étais et qui aurait pu lui foutre une droite le jour où il m’a embrassé devant tout le monde dans la cour de l’école. Pour lui c’était un jeu, pour moi un cataclysme. Pas le baiser en lui même – désolé mon chat – mais plutôt les conséquences que je m’étais imaginée. Mon frère, ses potes, globalement le regard des autres. C’est con mais je me sens fier d’avoir fait tout ce chemin depuis. En fait non, ça n’a rien de con du tout.

« Je l’ai toujours défendue tu sais ? »

Retour au sérieux sans trop en faire, l’attention de nouveau focalisée sur lui, sur elle, cette histoire et la façon dont ils ont géré cette cassure.

« J’ai toujours compris et pensé qu’elle avait bien fait, en vrai, de partir. Elle a besoin de s’éloigner de tout ça, de digérer ses deuils aussi et avec la présence d’Alec ça aurait été compliqué. De démêler tout ce qui est sans doute très ambigu pour elle à propos de tout ça. Vivre pour elle et en sécurité, se réaliser, avancer et laisser tout ça en arrière sans dépendre de qui que ce soit, se prouver qu’elle peut le faire. J’le comprends, vraiment. Et si elle peut le faire je suis heureux pour elle. »

Il y a des choses que je sais, d’autres pas, ça ne change rien aux faits dans leur globalité. Surtout, ça ne change rien au fait que je n’ai jamais douté de ça. Là où beaucoup voyait le clown excentrique qui cachait ses capacités et son véritable tempérament derrière des conneries et des rires j’ai rapidement eu la chance de faire face à celui qu’il est réellement. Une personne qui fait passer les autres avant lui, un ami fiable, un type a qui je confierai tout sans la moindre hésitation y compris ma vie.

« J’ai juste… tu sais, jamais été le connard d’ex injuste qui se lamente, bouffe sa peine et sa colère quoi. »

C’est pas fait pour, ça devrait pas, pourtant j’me prends une pichenette dans le plexus en entendant ces mots. Pas littéralement, non, mais ça me fait claquer la langue contre le palais en secouant la tête de gauche à droite. Sur mes lèvres un sourire pourtant, pas tellement d’amertume, juste la réalité qui revient s’éclater contre ma petite gueule. Parce que moi je l’ai été ce connard d’ex, par deux fois, et par deux fois j’ai cramer mon espérance de vie dans le fond d’un paquet de bouteilles ou entre les cuisses de nanas dont je ne connaissais pas le prénom pour la plus part. Toute dignité jetée dans un coin, écrasée du plat de la semelle, j’en avais plus rien à foutre et si j’ai pas tellement détesté Kyle vu les circonstances j’ai proprement haït Will de m’avoir planté comme une merde. Ma peine et ma colère elles ont été bouffées, digérées et recrachées.

« On a voulu gérer ça de manière très adulte et responsable. Bienveillante quoi.. et en même temps.. j’suis pas sûr que ça soit parfaitement abouti dans les faits. »

Dans un geste à peine conscient je roule des épaules et me racle la gorge, revient sur terre une nouvelle fois, prend le temps d’intégrer ces mots là aussi parce qu’ils sont ceux qui ont le plus d’importance de toute façon. Adulte et responsable, bienveillant … Je crois qu’on s’idéalise un peu trop ce qu’ils sont ces « adultes » parce que je me dis qu’il n’y a pas vraiment d’âge pour pourrir l’autre quand vous souffrez suite à l’une de ses décisions. J’en sais rien. Comment aurait géré les parents si ça leur était arrivé ? Difficile à dire, d’une parce que j’arrive pas à envisager que ça ait pu arriver et surtout ils n’ont jamais vraiment eu un statut différent dans mon esprit que celui de parents justement. Pas un homme qui aime une femme et réciproquement mais un couple parental.

« Il pique un peu ton « connard d’ex injuste qui se lamente » ... »

Je reviens là dessus dans un rire, quelque chose de franc et de réellement amusé cette fois. Le pincement de l’instant passé, la propre claque que je me suis foutu estompée, oui ça me fait rire. Il s’est passé ce qu’il s’est passé et la vérité c’est que je ne regrette pas. J’étais sincère avec Will en lui disant que si j’avais pu effacer tout ça je l’aurai fait, sans la moindre hésitation, mais je ne regrette pas ce que j’ai fait. Ma douleur était réelle même s’il n’y est pour rien, j’avais besoin d’en passer par là pour guérir. Ça ne dure qu’un temps tout ça, juste ou pas je sais que pour moi ça a été un passage nécessaire mais on est tous différents. J’suis aussi passé par la phase où on s’éloigne des autres, ceux qui tiennent à nous, ceux qui nous rappellent malgré eux ce qu’on a perdu, ceux qui sont mal à l’aise parce que l’autre est leur pote aussi. Puis j’ai fait le chemin inverse, j’me suis calmé, j’ai repris contact en douceur.

Et le show s’est arrêté, la vérité est tombée. C’était pas forcément plus simple à gérer.

« Ça rend pas fier clairement mais je crois que c’est un bon catharsis effectivement. »

Mais toi non plus tu referas pas le passé, qu’il date d’hier ou d’il y a des mois.

« J’te proposerai bien de le faire maintenant mais si elle passe ce soir et que vous avez l’occasion de discuter pour mettre tout ça enfin à plat ça serait sans doute un poil contre-productif. »

No shit.

« Donc je vois qu’une chose : Diriger tout ça contre Jake. »

Désolé mec, rien de personnel, les potes ça passe avant – et on sait très bien qu’il ne se passera absolument rien. Parce que j’ai peut être été un connard d’ex injuste et lui un camé qui n’a pas eu la chance de décrocher correctement de la sienne mais on est des types bien.
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Enzo S. Ryans
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Enzo S. Ryans
Sam 22 Jan 2022 - 22:00
Ça en devient presque étrange de parler finalement. Planté là, à faire face à la masse libre et vive face à eux, devenue plus sombre à mesure que le temps passait, Takuma se faisait la réflexion qu’il n’avait finalement pas tant parlé de lui. Ou pas du tout. Etrange non, quand on le voyait accessible, rieur et facile. La fameuse histoire du clown triste sans doute. Doucement, il déliait ce qui s’était noué durant l’enfance, resserré au fil des ans. Là, face à l’obscurité mouvante des vagues en contrebas le jeune homme se rendait compte qu’il ne s’était pas ouvert. Pas même à Aileen, pas même à … Dakota. Ils avaient passé des mois à chercher à déterrer les débris d’un passé dont elle ne se souvenait pas quand à aucun moment il n’avait véritablement songé à lui expliquer certains des gros évènements de son existence. Comme s’il pouvait en faire table rase, comme s’il pouvait ne plus être ce type-là. Et il savait à quel point il pouvait avoir ce type de sentiments en commun avec Enzo. Sans doute ce manque d’honnêteté quand, pourtant, il se revoyait avec elle étalés sur les toits de l’école à rire de tout et de rien, à se raconter le passé, le présent, à entrevoir un avenir qu’ils ne vivraient finalement pas ensemble. C’est con, on fait toujours ça. Une tendance commune pour chaque premier grand amour, chaque histoire qui vous explose dans les veines et trace des évidences qui ne dureraient pourtant pas. Il fallait croire que leur histoire ne pouvait se faire qu’entre les murs de Poudlard et pour ça, Takuma était amer. Et pourtant il comprenait, réellement. Le besoin de liberté, de s’échapper de tout ça, d’exister autrement qu’au travers de toutes ces merdes qui lui étaient tombées dessus sans cesse, le besoin de se réaliser, d’accomplir des choses, de se prouver qu’elle était plus que ça. Plus que la petite moldue qui se planquait derrière eux quand c’était nécessaire. Seule et forte, indépendante et autonome dans un monde qu’enfin, elle pourrait bouffer plutôt que de vivre retranchée derrière les autres et bouffées par un passé qu’on ne lui avait jamais vraiment accordé. Oui, il comprenait. Et il aimait celle qu’elle devenait, pour être tout à fait honnête. Ça ne changerait rien, bien entendu, mais l’affection était toujours là et ne s’en irait pas de ci-tôt. Sans doute flotterait-elle toujours entre eux malgré la distance et les âges comme un lien indéfectible.

Qu’ils avaient tenté. De se sourire, de se dire que ça n’avait pas d’importance, qu’ils avanceraient, qu’ils remerciaient l’autre pour ces moments passés, ces temps accordés, ces regards, ces découvertes, ces « premiers » qui prenaient plus de sens à présent que l’amour s’affirmait. Ces angoisses, surtout, ces choses qu’elle n’avait jamais dénoué, face auxquelles il se sentait toujours si violemment impuissant, profondément rejeté, affreusement incapable d’aider. Là non plus rien n’avait été dit, laissé au centre du couple, du moins de son côté. Alors la frustration se mêlait à la culpabilité, et les maux se taisaient toujours, trop respectueux pour évoquer ça avec quiconque, et encore moins un homme. Tout ça les concernaient tous deux et oui, il était important de revenir là-dessus. Après tout une histoire de deux ans pouvait-elle passer ainsi en s’ignorant du jour au lendemain ? Maintenant faire peser sur cette rupture le déclenchement de ce manque infâme qui lui sciait les veines depuis des mois… était injuste. Tant pour elle que pour lui. Et pourtant nier qu’il y avait un lien était purement stupide. Depuis son départ il n’avait fait que couler de plus en plus dans le désir de lâcher le combat et sentir la douleur d’une aiguille sous sa peau. Peu à peu, il mêlait le gamin d’hier à celui qui, à Poudlard, faisait semblait d’être un parfait crétin.

De quelques battements de paupières, Takuma se débarrassait de ces images, posant pourtant les yeux sur la voie lactée qui se faisait plus vive ici qu'en ville, attendu d’y retrouver ces deux jeunes gens posés à rire sur les toits de l’école. Et pourtant une autre image s’imposait, un corps découpé par les étoiles et la lueur diaphane de la lune que l’eau reflétait sur la peau claire d’un corps surchauffé qui se contractait pourtant sous la morsure du froid. Oui, il était temps de passer à autre chose, et qu’importe l’affection passée, une autre prenait de la force, le poussait vers l’avant, griffait ses veines d’autres envies qu’aucune aiguille ne pouvait lui offrir. Ça venait, doucement, le processus en cours malgré les retours réguliers en arrière. Difficile, oui, et de n’avoir jamais réellement accepté d’être en colère ou triste ou simplement déçu par tout ça ne devait en rien améliorer les choses. Rien de blessant là-dedans, à vrai dire c’est sans doute sain de lâcher son sac, de péter un plomb et d’être simplement mal, vraiment mal pour pouvoir ensuite se remettre. Plutôt que d’affirmer comme un con pendant des mois que tout va bien, qu’elle prend la bonne décision et que oui, on comprend tout à fait qu’en deux semaines on soit passé de centre de son existence à parfait inconnu qui ne mériterait même pas une réponse à un seul putain de texto. Qu’elle doit avoir du mal elle aussi, que ça n’est pas juste de lui en vouloir de ne pas savoir quoi dire ou quoi faire. Qu’ok, ça fait deux mois mais HEY en voyageant on a pas mal de choses à faire, et qu’ok, il était mort de trouille que ça n’aille pas mais APRES TOUT HEY elle sait ce qu’elle fait non ? Elle aurait donné sa destination si elle voulait de l’aide. Et après tout elle en a peut-être. D’un autre type, un type mieux en tous points, qui, lui, saurait l’aider à avancer là où lui-même avait échoué. Oh oui, il y en avait eu des pensées douloureuses pendant ces mois-ci et sans doute gueuler réellement, se lamenter, en faire trop peut-être parfois, laisser simplement s’exprimer le mal-être, les blessures, l’impression affreuse de n’avoir jamais compté autant qu’on le pensait… tout ça aurait sans doute été plus sain que le comportement de déni dans lequel il s’était enfermé tout seul comme un grand. Pour ça, pour le manque, pour bien des choses en vérité, manquant d’honnêteté comme de courage pour faire face à ce qui le chamboulait plus lourdement que ce qu’il laissait paraitre.

Parler, donc, comme un premier pas réel vers la guérison. Parler avec un ami, un concept qu’il avait étrangement bien plus facilement pour les autres que pour lui-même. Et pourtant finalement, les mots sortaient, parfois un peu brouillon ou malhabiles, ne comprenant qu’à retardement qu’en s’exprimant mal il venait peut-être de blesser son ami. Pourtant aucun jugement de valeur non, quelque chose de bien plus proche d’une forme d’admiration à vrai dire. Car Enzo savait accepter ce qui vivait en lui et lui donner le droit d’exister sans le faucher en cours de route. D’autant plus que d’injustice, à l’époque, il n’y avait que sa position qui était concernée. Alors bien sûr, la situation était loin d’être ce qu’elle paraissait, mais les émotions, elles, n’avaient rien d’irréelles. C’était en réalité à ses yeux courageux de simplement… s’accepter, avec ses moments d’effondrement autant que le reste. Les moments où on n’a pas la force de, les moments où on ne peut plus voir clair, les moments où on a simplement le droit d’être blessé, en colère, gêné, déçu, désespéré. Et s’il était honnête quelques minutes envers lui-même lui aussi comprendrait qu’il avait des raisons d’être mal, réellement. Parce qu’elle aurait pu tenir compte de son inquiétude, expliquer ses intensions ou ses besoins plutôt que de le laisser face à un mur imperméable de doutes et de suppositions. Et oui, il aurait eu toute légitimité à exprimer le mal-être qui lui cognait le crâne plutôt que de l’internaliser pour paraitre calme et compréhensif au point de se dévorer de l’intérieur. Mais oui, à présent, il fallait mettre les choses à plat et accepter ce qui avait été et ce qui ne serait pas. Dire le mal, accepter le beau, et avancer. Au fur et à mesure, il espérait simplement que l’emprise qu’il sentait toujours en lui finirait par lâcher du lest.

« Il pique un peu ton « connard d’ex injuste qui se lamente » ... »

La poitrine serrée un instant Takuma se retournait vers son ami, rapidement soulagé d’entendre un rire clair et franc s’évader de sa gorge. Piquant, mais pas mal vécu, manifestement, bien heureusement. Une grimace désolée qui s’achetait un sourire, un soupir et le menton qui part vers le bas un instant, les épaules basses et un petit rire navré passaient à leurs tours sur ses traits. « Oui nan, désolé… c’est pas ce que je voulais dire. Et en plus j’pense pas que t’ai été injuste... » Connard ? Mah hey, faut bien que j’te charrie un peu sinon on rentrerait dans le pathos et on n’est déjà pas bien loin.

En réalité, il pensait qu’il avait gérer une situation absolument impossible du mieux possible au vu des circonstances. Réellement. D’autant plus que le retour à la vie réel, tous les deux, ils l’avaient assuré d’une manière qui l’impressionnait toujours autant à l’heure actuelle. Ça ne faisait pas longtemps et malgré tout les garçons semblaient retomber sur leurs pieds, aller de l’avant, plus forts ensembles malgré les fêlures des semaines passées. Sincèrement, il en était impressionné. Et sincèrement, il se sentait d’autant plus con d’être à ce point ébranlé et toujours à deux doigts de s’effondrer quand comparé à eux, sa situation était bien banale. Alors bien sûr, il ne sert à rien de se comparer aux autres et ça n’est rien d’autre qu’une réaction bien humaine mais profondément toxique… il le savait.

« Ça rend pas fier clairement mais je crois que c’est un bon catharsis effectivement. »

Mais c’est plus le moment.  

« J’te proposerai bien de le faire maintenant mais si elle passe ce soir et que vous avez l’occasion de discuter pour mettre tout ça enfin à plat ça serait sans doute un poil contre-productif. »

Un petit rire passait ses lèvres, posant le regard sur son ami. Rien n’était humoristique là-dedans pourtant et au contraire, c’était la justesse de cette réflexion qui le faisait sourire à présent. En effet, il fallait laisser le passé au passé et dans le fond, peut-être avait-il simplement du mal à agir ainsi. Un défaut qu’avec humour, Enzo mettait mine de rien en avant, poussant son ami à se remettre en question.

Et donc on en arrive à quelle solution ?

« Donc je vois qu’une chose : Diriger tout ça contre Jake. »

De nouveau, un rire franc et sonore, le cœur devenant de plus en plus léger au fil de la conversation. Tout ça partait d’un aveu difficile qui passait pourtant comme s’il avait annoncé être fan de la pizza à l’ananas. Pas génial, mais rien d’ingérable dans une amitié. Des années plus tôt, c’était Enzo qui se démenait avec ses secrets et la façon dont il fallait les gérer quand ils explosaient à la face du monde. A présent c’était lui qui, bien hésitant, finissait par les mettre sur la table. Et ils finissaient par simplement se marrer d’une conversation qui n’aurait pas été différente s’il n’avait pas balancé sa bombe quelques minutes plus tôt. Non pas comme si ça ne comptait pas, mais simplement parce que ça n’avait pas à entacher quoi que ce soit. Et que ça ne changerait rien, preuve en était faite. C’était d’ailleurs justement la preuve que ça comptait. Qu’il comptait. Et au travers du rire clair et amusé, un élan de tendresse évident pour ce que la vie avait fini par lui offrir. Ceux que la vie avait fini par lui offrir.

« On en revient donc finalement à mon plan diabolique de sitcom. J’sais pas pourquoi on a dérivé à la base au final… » à la base ou au final ? T’es pas clair mon enfant.

Un regard en coin, un sourire doux, quelque chose de profondément reconnaissant dans le fond des prunelles.
Non, bien sûr, ils ne feraient rien. Et d’ailleurs, lorsqu’il serait apte à se sentir plus stable pour ne pas embarquer Caitlyn dans ses histoires de merde, alors là il pouvait encore se dire qu’il fallait la respecter, cette relation de merde qui lui sciait les cotes. Ne pas interférer dans ce qu’elle construisait et qui, oui, semblait beau. Car dans le fond, ça n’était pas tant ce qu’il voulait qui importait mais bien l’idée d’arriver à exister sans l’envie salement cynique de s’autodétruire à coup de désir chimiques. Le mieux arriverait, avec ou sans Jake. C’était certain. Mais hey, sincèrement… sans c’est bien aussi non ?

Quelle était la probabilité qu’il tienne sa langue dans les semaines à venir ? Sincèrement ? Faible.

« Zo ? » Surnom habituellement prononcé par Sovahnn et non par lui. Cherchez pas, proximité soudaine, reconnaissance véritable, affection réelle… surnom plus intimiste, voilà c’est comme ça, certaines choses sont des petits indices évidents. « J’suis vachement content de t’avoir emballé ce jour-là. » Eh voilà ça recommence, pas foutus de rester sérieux deux minutes ! Et qu’il se marre, cet enfant, de ces conneries qui sortaient de nulle part et qui, finalement, amenaient à une belle histoire. Car en vérité, il n’en avait pas tant, des amitiés qui avaient perduré au fil des années. Bien au contraire, entre ceux qui disparaissaient pour de sales raisons dans son adolescence et lui-même qui n’avait cessé de tirer un trait sur chaque pan de sa vie il fallait l’avouer : les amitiés durables et réelles n’étaient finalement pas légion. Donc oui, sous l’humour, il y avait une réelle reconnaissance. « Allez amènes-toi, t’as peut-être une chaudière intégrée mais moi je caille. » Dit le type aux bras toujours à l’air qui n’a pas réellement froid.

Une main claquait un instant dans son dos avant de retomber le long de son corps. « Et ça serait con de louper l’arrivée de mon… ex .. » Les mots et les concepts rentrent, la machine est en marche.  

« Bon alors Jake ! Si on prévoit un kidnapping d’ici le mois prochain ? ‘Parait que j’ai un gars pour ça. Ou le prendre en flagrant délit de tromperie ? » Elle serait blessée, et ça ne serait donc jamais un truc que vous valideriez ni l’un ni l’autre, mais allez-y les gars, déconnez sur le sujet, ça n’engage à rien. « Nan et franchement, il est surestimé ce type, ça s’oublie vite les beaux bruns ténébreux non ? » Non ?

Des rires, deux gosses de retour vers la lumière d’une fête où – si si, je vous jure – ils ne sont que des jeunes gens à profiter de leur vingtaine, avec ses joies et ses tracas. Du moins le temps d’une soirée.

Et ouais, je t’aime poto, au cas où c’était pas clair.
Et merci. Vraiment.
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Takuma Ishida Hayato
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Ven 28 Jan 2022 - 16:51
« On en revient donc finalement à mon plan diabolique de sitcom. J’sais pas pourquoi on a dérivé à la base au final… »
« Ouais franchement, aucune idée. »

Ça sent l’ironie à peine planquée derrière les sourire, quelque chose d’une compréhension mutuelle façonnée par des années à s’apprendre, s’écouter, s’entraider. Pour l’un comme pour l’autre un mécanisme évident, une vision semblable de l’amitié sans avoir à analyser la chose. Pas besoin, c’est juste l’instinct. Celui qui vous pousse à avoir la réaction la plus juste en fonction de qui vous êtes, de qui est l’autre, de l’état de chacun aussi. Et parce qu’il sait que ce détachement apparent ne blessera en aucun cas son amis il continue sur cette lancée, réciproquement d’ailleurs. Ça ne l’empêchera pas d’être attentif à l’avenir, de s’interroger, de s’éduquer aussi sur la question. Certaines habitudes sont déjà ancrées depuis quelques temps parce qu’il a soutenu Caem dans sa démarche et le soutien encore mais même si le fond demeure similaire, même s’il s’agit d’une addiction, il n’endormira pas sa méfiance et son attention par un excès de confiance.

Derrière le sourire de l’ancien Serdaigle on devine une douceur pleine de reconnaissance, dans l’attitude nonchalante de l’Australien un réceptacle solide à la confidence. Une illustration supplémentaire de cette amitié forgée avec le temps, les épreuves et simplement le naturel de deux tempéraments compatibles.

« Zo ? »

L’attention est captée de nouveau à 100% et c’est un étonnement teinté de tendresse qui se manifeste tant dans le regard que dans le sourire. Les sourcils légèrement froncés, un réflexe du corps, ils ne sont pas nombreux à l’appeler comme ça. En réalité, une seule personne l’appelle comme ça. Ça ne le choque pas, il comprend l’aspect confidence rempli de pudeur qui s’annonce par deux simples lettres représentant son être tout entier. Zozo, c’est léger, à la base une moquerie de la part de son frère quand ils étaient gamins mais aujourd’hui un surnom que ses amis prononcent sans y penser. Le frangin aussi, à vrai dire, il n’y a plus d’arrière-pensées désormais. Loup, louveteau, le Kangourou, Mate, Dude, Captain Ryans dirait Mateo … Mais « Zo » sonne tout autrement. Non pas quand il s’agit de Sovahnn mais ici, en cet instant précis, avec lui.

« J’suis vachement content de t’avoir emballé ce jour-là. »

L’éclat de rire est franc une nouvelle fois, le corps tout entier se laisse happer par le mouvement et s’y abandonne. Encore un rappel au passé, un instant tourné en dérision comme pour rendre celui du présent plus léger. La pudeur, encore et toujours, résistante et présente malgré l’aisance qu’ils ont à communiquer. C’est ainsi quand on se livre réellement et même s’il s’en amuse le message sous-jacent vient l’atteindre en plein cœur. Il sait ce que veulent réellement dire ces quelques mots et si le moment passe comme il est venu il n’en reste pas moins impactant.

« Allez amènes-toi, t’as peut-être une chaudière intégrée mais moi je caille. »

La main de Takuma vient lui claquer dans le dos comme une clôture à cette discussion à cœur ouvert.

« Et ça serait con de louper l’arrivée de mon… ex .. »

Et là encore, deux simples lettres ayant un tel impact. Pas la peine de faire le moindre parallèle ou la moindre association entre les deux, vraiment pas. Pour « Zo » l’ « Ex » c’est du passé … les deux compères s’en reviennent tranquillement vers la petite maison éclairée qui tranche avec l’obscurité de la nuit désormais bien installée.

« Bon alors Jake ! Si on prévoit un kidnapping d’ici le mois prochain ? ‘Parait que j’ai un gars pour ça. Ou le prendre en flagrant délit de tromperie ? »

C’est vrai, après tout, ils ne sont plus à ça près.

« Nan et franchement, il est surestimé ce type, ça s’oublie vite les beaux bruns ténébreux non ? »
« Ah ça, ça dépend lesquels mon bichon. »

Dit-il en levant le menton haut et en bombant le torse, se rangeant lui-même dans ladite catégorie avec toute la dérision qui s’exprime par le rire qu’il laisse d’échapper en relâchant l’ensemble de son corps. L’instant d’après son bras vient enrouler les épaules de son ami, il en serre une entre ses doigts.

« Aller pleure pas, toi aussi t’es un beau brun ténébreux. »

L’Australien lui claque un baiser sur les cheveux l’air de rien et le pousse de l’épaule pour l’écarter de son étreinte, les deux jeunes hommes sérieux redeviennent deux gamins à mesure que leurs pas les ramènent auprès des autres. A l’intérieur de la petite bâtisse résonnent les rires et la musique, les premiers visages qu’ils croisent en arrivant sont ceux de Riley – fraichement arrivée, sa veste encore sur les épaules et une bouteille à la main – et William, dont le regard et le sourire en coin trouvent écho en lui.

« J’dois m’inquiéter de t’voir revenir de je sais pas où avec un autre mec ? »
« Tu pourrais t’inquiéter si j’étais pas revenu du tout. J’avoue j’ai hésité. »

Ça taille aussi fort que ça s’aime chez ces deux-là et s’il embrasse la joue de l’Écossaise Enzo ne tarde pas à glisser ses mains sur la taille de l’Américain. Un léger impact de ses lèvres sur les siennes, le sourire est toujours là, si les deux autres discutent il ne les écoute pas vraiment.

« Tu rentres ? »
« J’rejoins les autres chez Kirsten. »
« Ça marche. J’suis content que tu sois passé. »

Ce genre de choses, ça compte pour lui.

« Prêt pour demain ? »
« Peut-être que j’vais me défiler au dernier moment j’sais pas. »

Le rire meurt dans un nouveau baiser, les deux garçons échangent une étreinte pleine de tendresse pour se dire au revoir.

« A demain. »

Non, il ne se défilera pas.

Ça compte pour William, beaucoup, il le sait et sera là pour partager ce moment avec lui. Dans le fond, ça compte sans doute aussi pour lui malgré tout le reste et le fait qu’il ne soit jamais réellement senti pleinement concerné.

« Sois sage. »
« Oui Papa. »

Un dernier baiser, les doigts glissent les uns contre les autres jusqu’à ce lâcher, encore un sourire …

« Bonne nuit. »

… et le Californien disparait dans un « ploc » familier après avoir salué les deux autres.

Quand Enzo se retourne il croise le regard de Riley, un regard moqueur qui lui fait lever les yeux au ciel. La jeune femme éclate de rire et entre dans la maison, laissant la porte ouverte pour que les deux garçons entrent à leur tour.

« J’te laisse trois secondes pour te foutre de ma gueule, pas plus. »

Moi aussi je t'aime mon pote, et moi aussi j'suis content que tu m'aies emballé ce jour là grand fou.
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Enzo S. Ryans
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Enzo S. Ryans
Dim 6 Fév 2022 - 17:19
Au japon, les prénoms sont rarement utilisés, ne s’adressant qu’aux amis très proches, à la famille ou au cadre plus intime. Les surnoms tels qu’envisagés en Europe n’étaient alors simplement pas développés chez lui. Jamais. Ainsi s’il captait la surprise teintée de tendresse chez son ami, il y avait la même douceur dans cette simple syllabe. Les règles et la bienséance difficilement implantées dans son esprit de petit garçon avaient bien vite laissé place à un naturel plus vif, moins corseté. Un naturel qui le poussait à aller vers l’autre, à clamer l’affection de deux simples lettres. Amusant parce qu’il agissait de la manière exacte qui aurait rendu ses parents totalement barges s’ils l’avaient vu faire. Pourtant il n’y avait là rien de meilleur que d’afficher clairement cette complicité affectueuse. Rien de mieux quand il balançait quelques instants plus tôt le pire secret qu’il puisse porter, cette chose qui lui tordait les veines et lui pétait les méninges, cette horreur qu’il se refusait à partager alors même qu’il savait sur Enzo bien des épreuves qu’il ne lui reprochait aucunement. A aucun moment il n’avait douté de lui et pourtant ces mots avaient mis des années à sortir. Bien sûr, il aurait pu lui en vouloir et pourtant il n’y avait que ça à passer entre eux. Que les rires complices, les corps qui s’accrochent ou se repoussent, l’amitié exprimée par ces gestes aussi simples que les mots. Pas besoin d’explications de texte pour comprendre qu’il n’y avait pas de plus beau cadeau que cette normalité complice. Pas plus qu’il en fallait pour entendre ce qui se taisait entre eux. L’affection et les remerciements n’avaient pas à être véritablement énoncés pour parcourir l’espace et atteindre l’autre. S’ils riaient, l’éclat tendre ne passait pourtant pas inaperçu.

« Ah ça, ça dépend lesquels mon bichon. » Le torse gonflé d’un côté, un rire qui claque dans l’air de l’autre entre amusement et moquerie, jamais vraiment sérieux dans leurs conneries. C’est vrai, qui aurait pu croire qu’à partir de cette rencontre fortuite et ce baiser volé, ils se retrouvent et développent ainsi, d’épreuves en épreuves et d’absurdes situations en fou rires assumés une amitié aussi sincère et profonde ? Sans doute pas lui, si bêtement cynique sur la nature humaine à son arrivée et qui se trouvait maintenant pris à son propre jeu. Ils avancent, ces garçons. A leur rythme, pas après pas et chutes après chutes, mais ils avancent. Et l’instant suivant, il basculait contre lui, son épaule ramenée par le bras d’Enzo dans un rire sonore.

« Aller pleure pas, toi aussi t’es un beau brun ténébreux. » Et l’autre qui lui claquait un baiser dans les cheveux, non mais j’vous jure ! « Ah ben quand même, merci d’le r’marquer ! »

Lequel avait repoussé lequel ? Les deux de concert, à vrai dire, le rire mêlé, le menton vers le bras dans des éclats joyeux. A droite, Enzo manquant de peu une taloche à l’arrière du crâne. Les adultes régressent de nouveau, les gosses les remplacent pour rejoindre la bâtisse où les rires résonnent, la musique claque. Une normalité là aussi, comme de tomber nez à nez sur Riley et William, les sourires se répondant, les tacles échangées sans le moindre trouble.

« J’dois m’inquiéter de t’voir revenir de je sais pas où avec un autre mec ? »
« Tu pourrais t’inquiéter si j’étais pas revenu du tout. J’avoue j’ai hésité. » Un rire franc côté Takuma. Définitivement, les étoiles s’étaient remises dans le bon axe et ce qui restait douloureux quelques semaines plus tôt se remettait en place.
« Des années que j’essaye sans succès, j’me suis fait une raison ! » Pas la moindre note de sérieux, pas d’hésitation non plus dans le contact bref de sa main sur son épaule. Trop de confiance et d’honnêteté dans ce petit groupe. Et puis, sincèrement… la porte se fermait à peine que Takuma cherchait durant cette fraction de seconde le regard d’eau vive de celle qui attendait, il le savait, qu’il reparaisse. Rien qu’un bout de visage tourné vers lui et déjà le battant obstruait sa vision. Retour sur les gars qui s’embrassaient et Riley qui avait probablement cramé son intérêt marqué pour une autre qu’Enzo. Déso bro.
Amusant comme finalement ils ne se croisaient que peu tout en évoluant pourtant dans les mêmes cercles. Ainsi bientôt le nippon saluait Riley, lui demandant si le boulot s’était bien passé tandis qu’à leur gauche Will prévenait Enzo qu’il repartait. Un instant, il manqua de faussement s’offusquer du départ du ricain pour un after ailleurs mais Takuma notait la tendresse du moment et ne s’y imposa pas, préférant prévenir Riley qu’elle aurait sans doute dû faire les cocktails elle-même au vu de son métier. Sovahnn étant moins bonne à ce jeu-là. Jordane aurait sans doute assuré, ou Alec. Mais avouons-le, là ça n’était pas parfait. Normal pour une première d’ailleurs, mais il connaissait assez Sovahnn pour savoir qu’il pouvait se moquer sans problème. Derrière eux, ça se retrouve pour s’éloigner en douceur.

« Tu rentres ? »
« J’rejoins les autres chez Kirsten. »
« Ça marche. J’suis content que tu sois passé. »

A vrai dire, lui aussi. Ce genre de moments où les routes des uns et des autres se mêlaient réellement manquait. Surtout en ce moment où ils affrontaient par moment seuls des épreuves douloureuses. Content, donc, de croiser ces gens qu’il ne voyait finalement qu’à de rares occasions. Un comble au vu de l’amitié qu’il partageait avec Enzo et Sovahnn !

« Prêt pour demain ? »
« Peut-être que j’vais me défiler au dernier moment j’sais pas. »

Il note, ne dit rien mais intègre.

« A demain. »
« Sois sage. »
« Oui Papa. »

Elle semble loin, cette période entre eux, comme s’ils se faisaient à présent la lune de miel des retrouvailles, leur lien plus solidement harnaché ; impossible de les séparer. « Bonne nuit. »

Un mot et un geste pour le saluer et déjà Will disparaissait, laissant Enzo face au regard moqueur de Riley qui levait déjà les yeux au ciel pour rentrer dans la baraque.

« J’te laisse trois secondes pour te foutre de ma gueule, pas plus. »
« C’est ça ouais, rentre avant que j’te prenne au mot. Espèce d’étaleur d’amour là ! » Voilà qu’il le poussait du plat de la main en riant. « Y’en a qui sont seuls et qui veulent boire ! »

Comme si c’était l’important.

Alors déjà ils retrouvaient la petite foule des amis amassés dans la grande maison écossaise. Difficile de croire que ces lieux étaient restés inhabités durant des années ou qu’une grande part de la baraque était encore inhabitable ou en friche tant l’ensemble respirait la vie à plein poumons. Là des rires, des brides de conversations captées par à-coup et une petite blonde qui filait déjà un verre dans la main de son amie, un grand sourire aux lèvres. Naturellement, Takuma passait derrière Riley à l’instant où elle en buvait une gorgée. « Ah tu vois que c’est pas fou.. » Et dans ses yeux, l’évidence : en effet, Sovahnn pouvait s’améliorer. Sovahnn qui s’arrêtait, les yeux plissés. « C’est quoi ces messes basses ?! » « Hein ?! » Les yeux ronds de l’innocence. « Non rien ! T’as entendu un truc toi ?! » Vers Riley. « Nan hein ? » Vers Enzo. Et un grand rire quand Sovahnn plantait sur lui un doigt menaçant. « Toi fais gaffe ! » Et l’instant suivant elle éclatait suite à une connerie de l’un ou de l’autre, ne tardant pas à le pourchasser, amenant Takuma à filer avec cette impression étrange d’être revenu à Poudlard à se taper des courses poursuites dans les couloirs. Sprinter, esquiver, glisser, disparaitre hors du regard des Supérieurs sans leur laisser la possibilité de les choper. En filant, Takuma frôlait Caitlyn, la contournant d’un pivot du torse, le regard braqué dans le sien, un léger sourire aux lèvres. Oui, tout allait bien, voilà ce qui passait entre eux. S’il n’y avait que ça, sans doute Sovahnn n’aurait-elle pas échangé un regard avec son meilleur ami.
Et oui, l’espace d’une seconde, il occultait Jake.

En attendant, Caitlyn devenait barrière entre Sovahnn et lui. Des gosses en somme. Rien de nouveau sous le soleil quoi que la joie simple de s'amuser sans pression allégeait les poumons de chacun.

Lorsqu’il retrouva Enzo, l’éclat amusé et moqueur dans ses yeux était prévisible.

« Quoi ? J’teste. » Content de lui ? Possible. Encore une fois, pas besoin de faire un drame d’un refus jamais formulé.

Bientôt le jeune homme sortait des bières du frigo pour les rapporter sur la table, en fourrant quelques unes dans les bras de son ami pour faire les quelques pas qui les séparaient de la zone à attendre. En les posant, le nippon en tendit une à Riley qui passait là, l’attrapait au passage, et s'éloignait déjà vers il ne savait qui.
Comme s’il était chez lui. Quelque part, c’était d’ailleurs le cas pour chaque personne invitée aujourd’hui.

Jake excepté.
Ouh qu’il est mal-aimable cet enfant !!

Le dos callé contre la table, Takuma se retourna de nouveau vers son ami.

« Ya quoi demain ? »

Et il débouchait une bière.
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Takuma Ishida Hayato
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Takuma Ishida Hayato
Mer 9 Fév 2022 - 13:32
« C’est ça ouais, rentre avant que j’te prenne au mot. Espèce d’étaleur d’amour là ! Y’en a qui sont seuls et qui veulent boire ! »

Ces mots là il est presque certains de les avoir prononcé il y a quelques mois de ça. Des mois, déjà ?  Pas du genre à s’arrêter sciemment sur les dates il se souvient pourtant parfaitement de celle à laquelle il a touché sa peau à nouveau. Le 30 avril, un jour baigné d’incertitudes tout comme les suivants à vrai dire. Presque deux mois donc et ce sentiment d’avoir face à lui celui avec il envisage et construit sa vie presque chaque matin depuis, n’a de cesse de prendre de l’ampleur. Il en a descendu des shots, des pintes, des bouteilles entières. Quelques joins fumés, une pilule solitaire avalé, des corps contre lesquels il s’est échoué. Des mots qu’il comprend, des mots qui viennent faire un tour complet de son organisme en s’attardant sur son esprit puis son cœur dont les failles bien que colmatées restent existantes. Comme un mirage, un souvenir, quelque chose qui rappelle une sensation de danger expérimentée dans le passé.
Ça vient frapper sa mémoire sans qu’il n’y prête réellement attention ou bien pas plus d’une seconde, son sourire et ses pensées rapidement happés par la légèreté de son ami et plus généralement de la situation. La chaleur à l’intérieur prend bien des formes, y compris et surtout celles d’amis qui se charrient comme si le monde n’était pas prêt chaque semaine ou presque à leur péter à la gueule.

« Ah tu vois que c’est pas fou.. »
« C’est quoi ces messes basses ?! »
« Hein ?! Non rien ! T’as entendu un truc toi ?! »

Solidarité féminine ou pas ?

« Nan hein ? »

Solidarité masculine ou pas ? La lâcheté est tellement tentante ...

« Toi fais gaffe ! »

S’en suit une course poursuite entre deux gamins qui planquent un monde plein de noirceur derrière leur sourire. Un accident, un coma, une famille étiolée ou absente des radars, de l’addiction … et pourtant elle est belle la vie qui éclate dans leurs rires. Lui reste spectateur et comme chacun d’entre eux se retrouve catapulté quelques mois en arrière, là-bas dans les couloirs d’une grande bâtisse de pierre qui a vu les pires comme les meilleurs de leurs souvenirs. Ici ils s’en créent des nouveaux et ils sont nombreux les messages silencieux à passer par des regards entendus. Entre Takuma et Caitlyn puis entre Sovahnn et Enzo. Enfin entre Takuma et Enzo, ce dernier laissant clairement apparaitre tant dans son regard que sur ses lèvres la moquerie évidente adressée à son ami.

« Quoi ? J’teste. »
« Ah mais teste, je t’en prie. Teste. »

Teste tant que tu voudras, t’es foutu et tu le sais.

Est-ce que tout ça se terminera dans un drame ? Même si ça n’est pas à l’ordre du jour, même si chacun gère en bon intelligence, ça n’est pas à exclure. Qu’est ce qui se passera si la douleur de la voir avec un autre s’invite et s’accroche à ses os jusqu’à lui faire ressentir le besoin violent de replonger ? Qu’est ce qui se passera pour Jake ? Pour Caitlyn, possiblement tiraillée entre deux êtres qu’elle affectionne ? Ils ne savent pas l’animalité qui coule dans son sang désormais, celle qui peut vous faire ressentir les choses tellement plus fort. Tellement trop fort. Pas qu’il s’inquiète ni qu’il envisage directement le pire, c’est simplement le pragmatisme qui vient l’effleurer alors qu’il s’agit d’au moins deux personnes à qui il tient. Simple spectateur qu’il est, détenteur de secrets partagés ou non, son regard glissant alors jusqu’à Kezabel.

« Ya quoi demain ? »

Pour finalement capter de nouveau Takuma.

Demain. Une source de stress ? Pas vraiment. L’implication est large pourtant, pour l’un comme pour l’autre. Est-ce bien prudent d’aller déambuler dans les rues de Londres ? Sans doute pas. Ce qui motive l’Australien est multiple et si l’envie d’être là pour l’homme qu’il aime et partager ce moment avec lui prend plus de place que le reste il ne peut nier la volonté d’en profiter pour laisser trainer ses sens. Qu’est ce qui se passera si son odorat vient à capter l’odeur de celui qui sème l’horreur et la mort derrière lui en faisant peser un poids bien trop lourd sur les Lycans ? La réponse à cette question est limpide aussi s’affrontent deux idées, deux envies. Traquer cet être pour enfin mettre un terme à ce qui se trame ou bien passer une journée belle et tranquille pour consolider plus encore ce lien si fort qu’il chérit tant. Il sait que pour William il ne s’agit pas simplement d’aller défiler pour affirmer la fierté d’être qui il est, c’est aussi une revanche sur son passé, sur la libération de ceux qui lui ont arraché un bout de lui-même il y a quelques années, sans doute aussi une volonté de briser les angoisses qui lui font encore faire des cauchemars aujourd’hui malgré les semaines qui passent et l’éloignent de son calvaire. Il ne peut gâcher ça, il n’en a pas le droit mais il ne peut pas non plus mettre de côté l’autre partie de lui-même et ceux que cela concernent. Dualité constante, n’est-ce pas ? Pas vraiment d’autre choix, comme quelque chose d’inhérent à ce qu’il est.

« Mon baptême. »

Rien ne transparait quand il esquisse un sourire après avoir avalé une gorgée de bière. Pas parce qu’il désire cacher quoi que ce soit à son ami mais simplement parce qu’il n’a pas envie d’y plonger ce soir.

« Que dis-je, mon intronisation. »

Si le ton est un peu moqueur la réalité est tout autre, plutôt elle est teinté d’autodérision.

« La Gay Pride. »

Tout un symbole. Un symbole qu’il respecte et comprend mais qui lui semble presque étranger. Ce sentiment d’adhésion, de communauté, s’il le connait c’est sous une autre forme.

« Est ce que j’ai le syndrome de l’imposteur ? Absolument. »

Le rire qui vient secouer ses épaules et faire vibrer sa cage thoracique est remplie d’une pudeur discrète. Pourquoi est-ce qu’il ne s’est jamais vraiment senti concerné ? Il a envoyé chier tellement de gens et de conventions pour être librement celui qu’il est mais malgré ça c’est comme s’il se voyait uniquement comme un spectateur. Une façon bien à lui d’appréhender les choses alors qu’il voit l’humain plus que le genre. Il pourrait clamer fièrement qu’il emmerde ceux qui, le cul un peu trop serré, voient un problème dans chaque chose différente – selon leurs propres codes. Il pourrait vouloir faire un doigt d’honneur à tous ceux qui l’ont humilié, insulté, exposé et bien pire encore mais rien ne compte vraiment à ses yeux que la simplicité avec laquelle il aime. Instinctif, inné, comme respirer. Pas de question à se poser. Sans doute parce qu’il a oublié celles qui ont rongé l’esprit tourmenté de l’adolescent qu’il a été. Peut-être parce qu’il a oublié la haine au profit de ce sentiment bien plus puissant qu’il embrasse de tout son être.
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Enzo S. Ryans
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Enzo S. Ryans
Sam 12 Fév 2022 - 0:00
« Ah mais teste, je t’en prie. Teste. »

Il teste, oui. Par un regard, un frôlement, une chose qui passe et se tait entre deux êtres qui ne devraient pas se voir de cette façon. Un éclat dans le regard qui bloque l’attention, efface Jake le temps de quelques secondes. Juste savoir s’il avait une chance, voilà tout ce qu’il avait à l’esprit. Peut-être était-ce naïf de penser que c’était le cas, d’espérer trouver des indices qu’il sur interprétait peut-être, de penser que, qu’importe, il saurait encaisser. A vrai dire, quelque part, peut-être le parfait imbécile heureux qu’il avait feint d’être à Poudlard existait-il. Car il n’en doutait pas, de cette fameuse chance. Saisie ou non, validée ou non, il y avait quelque chose, il en aurait mis sa main à couper. Peut-être la chute serait-elle plus violente encore, mêlant la peine de la rupture à celle de l’échec. Peut-être serait-ce trop et s’engageait-il dans une voie qui ne ferait que l’amener sur des pentes plus glissantes encore. Mais voilà bien ce pourquoi il n’engageait rien avec Caitlyn pour le moment. Qu’importe ce qui arrivait et qu’importent ses sentiments, lui-même se devait d’être plus stable afin de passer le moindre pas. Encore une fois, elle n’avait pas à porter la responsabilité de ce qu’il vivait dans le tréfonds de ses veines. Pour l’heure, cette possibilité, cette gouvernance de la dope dans son système nerveux, Takuma la reléguait à des moments de fatigue, d’ingérence. Pour l’heure, il refusait de laisser ça s’insinuer. Pour l’heure surtout, ça le laissait tranquille, incapable de réellement comprendre quand les coups finissaient par tomber ou non mais savourant la légère simplicité d’un moment dénué de martellements. La réalité c’était que s’il avait parlé, c’est que la pente était de nouveau la bonne, l’amenant une nouvelle fois sur le chemin de la guérison. Un chemin qui ne serait pas linéaire et dans lequel il chuterait sans doute de nombreuses fois. Mais pour l’heure, le nippon gardait à son palmarès plus de victoires que d’échec. Un constat dont il n’avait pas conscience avant de l’évoquer à voix haute. Cinq ans. Tu craqueras pas quand le manque est devenu plus psychologique que physique. Tu ne te feras pas ça. Bien des mantras et bien des pensées tues. Mais pour l’heure aucune n’avait réellement corps, comme s’il régnait ici cette chose qui appelle à laisser un peu tout ce qui foudroie de côté pour seulement profiter du moment présent.

Un regard échangé, de ceux qui ont un sens et qui vous emplissent un moment.
Un rire entre deux amis, ces bêtises toutes simples qui suffisent à remettre certaines pensées dans le bon ordre.
Une bière entre amis.

« Mon baptême. »

S’il s’interrogeait toujours plus ou moins sur ce que son ami pouvait vivre et qu’il ne partageait pas toujours de prime abord, l’idée ne perça pas ses pensées, le laissait simplement interrogateur quant à ce qu’Enzo pouvait sous-entendre avec cette réponse lacunaire.

« Que dis-je, mon intronisation. »

Les sourcils qui se froncent un peu plus, la joue qui se plisse avec les lèvres, d’un air de chercher ce qu’il voulait dire par là.

T’as rejoint une secte ?

« La Gay Pride. »

Ah, CE genre de secte ?! Ceci est une vanne purement rhétorique et sans fondement, ne sortez pas les fourches.

En vérité un sourire se faisait sur ses lèvres, conscient de ce que ça pouvait vouloir dire pour l’un ou pour l’autre. Conscient, surtout, du danger sous-jacent à une telle prise de risque. Bien sûr, il pouvait s’agir d’une autre ville mais EH pourquoi ne pas défiler à la gueule de gros connards suprématistes et intolérants ?! Pour être honnête il y avait là un pied de nez qu’il aimait beaucoup, lui qui avait si souvent joué l’idiot droit devant leurs yeux, s’en sortant car… pourquoi se méfier d’un tel crétin ? Et puis en cas de problème, ils pouvaient toujours transplaner dans un endroit plus sûr. Plus loin ou même directement chez Sovahnn ou dans l’arrière boutique du Veauldelune. Ou de manière totalement improbable chez Alec.

Un rire joyeux claquait néanmoins entre deux gorgées de bières.

« Est ce que j’ai le syndrome de l’imposteur ? Absolument. » Un nouveau rire, plus léger, répondait au sien.
« Ya rien à duper quand il s’agit juste de kiffer un bon moment et d’être soi. »  répondit-il simplement. « Après tout, t’y mets ce que tu veux, ni plus ni moins. » Juste un clin d’œil pour appuyer ses propos. Rien à lui apprendre, seulement des choses qu'il est bon d'entendre par moment pour ne pas les perdre de vue face à des insécurités plus sourdes. S’il y a bien un moment où il est important de se respecter sans rien s’imposer, c’est sans doute bien celui-là. « Après  si vraiment tu veux te la péter, j’ai de superbes tenues que j’ai porté sur scène c’tu veux, ça sera niquel ! » Vrai. Et oui il ira chercher sur internet. Pour le coup, bien évidemment Takuma ne les avaient plus mais là n’était pas la question. Et oui, il avait l’autodérision de s’afficher dans un sacré paquet de tenues. Virilité toxique du mascu hétéro ? Oulah : loin, très très loin. Suivez les rires, tournez à droite, suivez le lapin blanc, faites un 360, trois pas, un quart vers la deuxième étoile à droite, tout droit jusqu’au matin, dansez la carioca avec un œil fermé une carotte dans la bouche et normalement ils sont au bout.

Pour l’heure il en riait, conscient surtout qu’il s’agissait d’une chose profondément riche en symbole qu’il était beau de vivre en couple. Et parce que franchement, imaginer Enzo tenter de rentrer dans certaines tenues qu’il avait pu porter il y avait quelques années et quelques muscles en moins, rien que ça valait le détour.

Takuma vit l’information dans le regard d’Enzo avant de la voir, elle. L’attitude, le regard, quelque chose le poussait à se retourner vers l’entrée pour poser les yeux sur la petite blonde aux cheveux cendrés, le sourire aux lèvres, accueillie par Timothy. Son cœur se pinça un instant en devinant le moment de silence, les regards qui se percutent. Non par jalousie mais en parti inquiet par l’étrangeté de la rencontre, les non-dits et l’impact du passé qui résonnaient nécessairement contre les nerfs de Dakota. Fut un temps où il y serait allé, rapidement et sans hésiter ; aujourd’hui il laissait ça à d’autres. Aujourd’hui il la voyait défaire la glace, un sourire sur les lèvres, quelque chose de plus profond qu’il n’y semble, une main sur le bras de Tim, un baiser sur sa joue, un regard plus lourd qu’il ne devrait pour une soirée comme celle-là. Sans doute un type comme Jake, encore un peu détaché de ce qui s’était passé ne la voyait pas, cette intensité qui n’aurait pas dû exister. Peut-être était-il seul ici d’ailleurs à décrypter la tension de ses muscles, la latence de ses sourires, la douceur de son regard. Ou pas, à vrai dire, mais il était plaisant de le penser. Il la voyait moins tendue bien qu’affectée de revoir ces visages et sans doute surtout celui-là, qu’elle n’attendait sans doute pas. Sans avoir passé bien longtemps dans les cachots qui avaient enfermé nombre de moldus, Takuma voyait pourtant parfaitement que quelque chose la reliait à lui sans savoir réellement quel nom y donner. De même elle se rapprocherait un peu plus tard de Kyle sans l’avoir pourtant plus côtoyé que ça à l’époque de Poudlard ; preuve, s’il en fallait, que quelque chose se jouait entre eux, les liant d’une manière particulière qui dépassait celle des autres prisonniers. L’humain était-il ainsi, à posséder un tel besoin d’appartenance qu’il instaurait des bulles de personnes, des communautés concentriques liées les unes aux autres de leurs expériences communes ? Il comprenait bien sûr, devinait même le sentiment de malaise qui était le sien à avoir été ainsi isolée des autres par Takuma, Aileen et la clique. A la fois difficile de se situer en tant qu’outsider et de gérer sa propre culpabilité, un syndrome du survivant sans doute caché quelque part dans un coin de sa caboche.

Et puis il y avait le simple fait d’être de nouveau confrontée à ce qu’elle cherchait à éviter en quittant Londres. Ainsi en retrait, Takuma l’observait faire à son rythme, de loin, sans s’imposer. Il considéra Sovahnn qui, moins délicate que lui, fonçait déjà sur Dakota, la prenant dans ses bras dans un sourire franc, simple et lumineux. Pas de fioritures chez elle, pas de malaise, encore moins le fait que la dernière fois qu’elles s’étaient vues, c’était à l’enterrement de Zach. Comme à son habitude, elle écrasait tout ça d’un geste vif, ses bras se refermant autour de son amie baroudeuse un instant avant de la laisser. Bientôt alors, un sourire plus léger fleurissait sur les lèvres le la voyageuse, riant bientôt à une connerie que leur amie venait probablement de lui glisser. Un coup d’œil alentours sans le voir et elle posait déjà les yeux sur sa valise, un soupçon de déception sur les traits. Un soupçon qui suffit à lui défoncer le cœur.

« Et c’est là qu’on se rend vite compte que l’amitié par textos c’est plus simple qu’en vrai... »

« En vrai », on se comprend. Pas de notion de présenciel ou distanciel à cet époque, pardonnez l’abus de langage.

Les mots étaient prononcés à l’encontre d’Enzo, détachant difficilement son regard de la jeune femme que Timothy aidait avec ses bagages. Une valise et un sac... Une valise ?!

« ça veut dire qu’elle reste là ?! » Aucun filtre entre les pensées et les lèvres ou presque. Il fronçait une seconde les sourcils, étrangement nerveux à cette idée. Démonté, surtout, de ne pas avoir été mis au courant d’une chose pareille.

Un sourire doux sur les lèvres pourtant, il l’observa un instant de plus échanger avec Timothy sans noter le regard de Sovahnn qui le cherchait lui. Non, car sans vraiment y songer, ses yeux à lui étaient partis chercher quelqu’un d’autre. Une belle brune qui avait suspendu sa propre conversation pour poser le regard sur lui. L’azur et l’encre se percutaient alors sans se chercher, aimants que la foule ne gênait pas et il ne pu s’empêcher d’esquisser un sourire. L’inquiétude de voir la douleur dans son regard, oui, mais il pensait y deviner autre chose. Peut-être le voulait-il seulement. Peut-être. Qu’importe.

Et si Jake se retournait pour chercher des yeux ce qui retenait ainsi son attention, Takuma soutint on regard sans agressivité, l’observant passer de lui à Dakota tandis que Caitlyn lui expliquait probablement la situation. Incapable de lire autre chose que le mouvement sur ses lèvres, il s’y accrocha, fasciné, une seconde avant de revenir lui-même sur la nouvelle arrivante qui, justement, se détournait de ses hôtes pour poser les yeux sur l’assistance. Et sur lui.
L’onde de choc sous la peau, le grésillement dans son myocarde, la douceur dans son regard et pourtant l’acide dans ses veines. Injuste envie invitée sans prévenir, rien qu’un remous, rien de plus, mais il la savait non loin, susurrant à ses pires démons qu’il n’avait pas sa place ici, qu’il ne serait jamais guéri, que le besoin était physique et non mental. Pourtant dans le silence de l’échange, un sourire vint se glisser, apaisant brusquement le manque infime qu’il sentait poindre.

« T’as un mode d’emploi d’urgence « premières réelles retrouvailles avec son.. ex » ? Parce que si c’est le cas c’est le moment. »
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Takuma Ishida Hayato
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Takuma Ishida Hayato
Mar 15 Fév 2022 - 14:23
« Ya rien à duper quand il s’agit juste de kiffer un bon moment et d’être soi. Après tout, t’y mets ce que tu veux, ni plus ni moins. »

Son clin d’œil trouve un écho, une réponse, dans le sourire silencieux que je lui adresse. Bien plus tranquille, rempli de pudeur d’une certaine façon, mais ces mots là j’y trouve un sens qui me fait du bien. Après tout c’est vrai, j’y mets ce que je veux. Pas besoin d’entrer dans une case, de me définir en fonction de qui m’attire le plus ou de quelle manière. Je suis juste un type fou amoureux d’un autre, qui a cette sensation douce d’avoir trouvé une personne qui le complète et avec qui il se sent bien. Je crois que c’est pas donné à tout le monde ça, n’est ce pas ? D’avoir ce sentiment plein de chaleur d’être exactement où on doit être quand l’autre vous regarde ou vous tient dans ses bras. Tout ce qu’on construit ensemble me semble d’un naturel presque désarmant alors moi c’est ça que j’ai envie d’y mettre je crois. Ce que je ressens pour lui et qui me donne envie d’être là, de partager ce moment en sachant ce que ça représente pour lui.

« Après  si vraiment tu veux te la péter, j’ai de superbes tenues que j’ai porté sur scène c’tu veux, ça sera niquel ! »

L’éclat de rire est franc et les images affluent sans aucun problème dans mon imagination. Qu’est ce qu’ils ont tous à vouloir me rhabiller ? Vous ne me ferez pas lâcher mes shorts à fleurs, ni pour une tenue de scène ni pour un costume ou je ne sais trop quoi, pas quand ma façon de m’habiller est une partie de mon identité. Ça reflète celui que je suis, je crois, comme un peu tout le monde finalement même s’il n’a jamais été réellement question d’enfiler les sapes de Takuma. Celles de son passé, en tout cas.
Et son passé, pas si lointain celui là, c’est lui qui vient exploser contre son plexus quand il comprend ce que mes yeux ont vu avant les siens. Si lui la regarde elle, je ne le quitte pas des yeux. Pas jusqu’à en être intrusif, ce sont simplement tous les mots qu’il ne dit pas que je capte, que j’interprète en faisant un parallèle avec ce que j’ai pu vivre d’une manière ou d’une autre. Ça n’a rien de simple de se retrouver face à quelqu’un qu’on a aimé, pas quand la porte n’est pas complètement refermée en tout cas.

« Et c’est là qu’on se rend vite compte que l’amitié par textos c’est plus simple qu’en vrai... »

Est-ce que j’aurai réussi ? Avec Kyle on n’a pas procédé comme ça, j’étais à Poudlard et lui non alors la cassure a sans doute été plus nette, plus simple. Mais avec Liam, est ce que j’aurai réussi ? Certains jours je le croyais, j’aurai donné n’importe quoi pour avoir de ses nouvelles, puis le lendemain je me disais que ça fonctionnerait jamais, qu’en plus de le perdre lui j’allais perdre une partie de mes potes puisqu’on a les mêmes. C’est sans doute bizarre de se projeter dans un truc qui n’a jamais vraiment eu lieu d’être mais les marques laissées par la douleur ont toujours été réelles. Tout comme les questions qui m’ont traversé le crâne et vrillé le cœur.

« Ça veut dire qu’elle reste là ?! »

Les valises.
Les échanges de regards.
Son cœur qui se débat, comme il peut, comme il trinque.

« T’as un mode d’emploi d’urgence « premières réelles retrouvailles avec son.. ex » ? Parce que si c’est le cas c’est le moment. »
« La première fois que j’ai revu Kyle après notre séparation Emily a pratiquement été obligée de me prendre la main pour y aller donc j’suis pas sûr d’être un bon exemple. »

Aujourd’hui j’en ris, sur le moment je ne faisais pas tellement le malin c’est vrai. Elle l’a senti, m’a accordé le répit dont j’avais besoin, pourtant c’était moi qui arrivait avec ma nouvelle vie, moi qui avait initié la rupture. Pas facile pour autant. Avec Will il m’a fallu 4 jours avant d’en être capable, 4 jours isolé pour encaisser toute la merde qu’il y avait autour, 4 jours après son message que je n’avais pas vu. Une fois face à lui j’ai pas reculé, j’en étais pas capable. A quoi bon chercher à comparer ? Pas la même histoire, pas les mêmes personnes, pas la même timeline. Une évidence à mes yeux, en revanche, sans doute plus facile qu’à faire.

« Va lui parler. »

Parce qu’il n’y a que comme ça que t’avanceras. Un truc que j’ai pas besoin de lui dire mais un encouragement peut être nécessaire.

« J’suis pas loin si t’as besoin. »

Jamais bien loin, ici ou ailleurs et c’est le regard de Kyle que je croise en laissant vagabonder le mien sur l’assemblée. Un sourire échangé, une envie de le rejoindre pour discuter. Si l’amour s’est estompé avec le temps il restera gravé quelque part. Sous la forme de souvenirs et d’une affection qui n’a pas disparu. Pas quand on a vécu tant de choses ensemble, toutes ces premières fois partagées qu’elles aient été belles ou chaotiques. On a vécu le pire comme le meilleur, au même titre que Will n’oubliera jamais Jude j’aurai toujours une place dans mon cœur pour ce garçon qui m’a appris tant de choses sur moi.

HRP:
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Enzo S. Ryans
Mer 16 Fév 2022 - 0:26
C’est un peu bête mais Enzo devenait une ancre à ses côtés. Le fil tenu qui le maintenait dans la réalité quand son esprit se heurtait, lui, au passé de plein fouet. Ça aurait dû être ténu pourtant, après tout ce temps. Ça aurait dû se calmer, il n’y aurait dû y avoir que nostalgie et affection apaisée. Pourtant le sang dans ses veines semblait s’épaissir, peiner à passer, frapper plus fort dans son cœur maltraité. Epaissies, les pensées brouillées qui s’emmêlaient les unes aux autres dans un nœud inextricable que seule la voix d’Enzo semblait percer véritablement.

« La première fois que j’ai revu Kyle après notre séparation Emily a pratiquement été obligée de me prendre la main pour y aller donc j’suis pas sûr d’être un bon exemple. »

Un temps à resituer Emily, comme s’il était perdu quelque part dans le méandre de ses pensées, bloqué par ces yeux couleur de ciel qui captaient les siens. Rendu con par le petit sourire que Dakota lui adressait, encore bien hésitant aussi de son côté. La jeune femme ne savait comment réellement se situer ici, Takuma le savait, il lui avait fallu du temps la première fois pour prendre ses aises au sein du petit groupe alors à présent ? En présence de quelques inconnus, avec la crainte sans doute présente bien qu’idiote d’être mal accueillie, qu’il y ait des ressentis. Parce qu’elle était partie, parce qu’elle l’avait quitté, parce qu’elle n’avait pas donné de nouvelles, parce qu’elle n’avait été là qu’une journée pour l’enterrement de Zach, ni avant ni après, ni pour l’accouchement de Sovahnn. Oh oui, les angoisses que la jeun femme pouvait avoir, Takuma pouvait les deviner. Comme il pouvait imaginer l’impression de ne pas avoir le droit de continuer, le droit d’être heureuse, le droit d’avancer quand d’autres ne le pouvaient pas. Mais Sovahnn était là pour écraser une première partie de ses angoisses sans vraiment y songer. Incluse comme l’étaient d’autres, sans s’impliquer dans ce qui n’était pas de son fait, prendre une place qui ne lui appartenait pas ou simplement reprocher ce qui aurait pu être légitime, Sovahnn gommait tout pour son amie. Car oui, avant d’être son ex, elle était aussi l’amie de nombreuses personnes ici.  
Un temps, donc, à rire de la situation évoquée par Enzo, qui semblait sans doute bien plus légère maintenant qu’auparavant.  Un temps pour détacher son regard de la situation sans vraiment noter l’échange muet entre la jaune et le rouge, un temps pour imaginer, ce que ce sera finalement tout ça, d’ici quelques temps. Après tout sans se confronter à ce qui fut, impossible d’entrevoir ce qui sera. Et si Will et Enzo étaient capables de le faire, pourquoi pas eux ?

« Va lui parler. »

En silence, Takuma posait de nouveau le regard sur son ami, hochant de la tête en douceur. « Ouais… » Il n’y a que comme ça que ça avancera. Ça n’était pourtant pas le manque de courage qui lui manquait en règle générale, mais là Takuma sentait ses jambes faites de plomb. Il ira pourtant, bien sûr qu’il ira. Le chemin est fait, la soirée des discussions difficile aussi et d’ailleurs, après ce qui a percé ses lèvres précédemment, ça, ce n’est rien non ? Pas après lui avoir si souvent parlé au téléphone. Oui mais au téléphone il est toujours possible d’imaginer qu’il s’agit de quelqu’un d’autre, de rester détaché, d’oublier…
« J’suis pas loin si t’as besoin. »
« Je sais. » Et si les prunelles d’encre s’accrochaient une seconde aux siennes, ce fut d’un regard franc et vif, qui marquait une réponse bien plus étendue que celle qu’on pourrait attendre. Oh oui, il sait. Il sait d’autant mieux maintenant à vrai dire, la soirée ayant planté des évidences profondes entre les deux jeunes hommes, ces choses qui lient de fer une amitié déjà solide.

Lorsqu’Enzo s’éloignait, c’est dans d’autres prunelles que le nippon s’arrêtait un instant, grinçant un peu, c’est vrai, de noter leur complicité par moments évidente. Un battement de cil finalement, une inspiration.

Un.
Deux.
Trois.

Comme pour monter sur scène.  Le vide dans les neurones comme un souffle qu’on balaye d’un geste. Et il y allait.

« Salut.. » Dakota le devança, faisant naître sur ses lèvres un souffle amusé, l’herbe coupée sous le pied et l’impression que le vide se répandait à présent assez dans ses neurones pour lui faire perdre ses mots avec le reste. Pourtant il y avait quelque chose d’autre, qui grésillait dans ses méninges autant que dans ses veines, un truc de merde qu’il se faisait force de ne pas écouter. Un bruit parasite, rien de véritablement plus fort, rien qui lui démonte la gueule, simplement un signal d’alarme lui rappelant qu’il y avait dans cette relation des chemins fort glissants qu’il se devait d’emprunter avec prudence au risque de chuter salement.
« Tu m’as piqué ma réplique.. » En soufflant un sourire au travers de ses lèvres, Dakota se trouvait à passer son poids d’une jambe à l’autre, levant puis rabaissant un bras sans trop savoir qu’en faire. Elle hésitait, plus que lui finalement, confirmant surtout ce qu’il savait de toutes ces inquiétudes qui perçaient presque la surface de sa peau. Elle qui était partie pour retrouver le contrôle de sa vie en semblait bien démunie soudainement et cette idée-là lui fit l’impression de s’être mangé la gifle de son existence. Ainsi, si une certaine forme de rancœur pouvait encore exister quelques dizaines de minutes plus tôt, elle s’écrasait dans sa poitrine avec le reste, ne laissant plus en lui que l’envie sourde de la prendre contre lui.

On avance. On fait comme on peut. On peut des décisions pour soi et parfois, on les regrette. On ne devrait pas.

La tirant à lui, c’est à son tour d’une étreinte que Takuma effaçait l’incertitude qui cognait trop fort chez son ex.

« J’suis content de te voir. »

Il n'y a pas à se sentir coupable d'avoir fait ce qu'il faut pour soi. Voilà ce qui le rattrapait et fauchait ses propres peines de cœur.


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