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Jeu 14 Oct 2021 - 1:04
Environs du 28 Juin 2016

Les épaisses semelles de ses chaussures rencontraient le marbre du manoir Rivers, laissant de grosses traces de boue et de sang dans le hall. Une cigarette coincée entre l’index et le majeur, l’héritier des Rivers laissait des marques derrière lui à chacun de ses pas. Quelques gouttelettes de sang tachaient plus encore le pavé alors qu’il portait la clope à ses lèvres, un regard amusé posé sur la grande bâtisse morne. Les grandes arches séparaient les différentes pièces de vies et Alec distinguait au travers de l’une d’elle la tablée que les Rivers avaient fait préparer pour une quelconque réception du soir. En silence il soufflait une volute de fumée dans l’air parfumé, arrondissant son sourire amusé. La journée était lourde à porter, en témoignaient les marques de sang sur ses vêtements, rougissant quelques mèches de ses cheveux et salissant ses mains tant au figuré qu’au propre. Quoi que non, rien n’était propre là-dedans. Ni ce qui coulait de ses doigts pour percuter le marbre en petites gerbes brunâtres, ni ce qui marquait sa joue droite ou l’éclat dans ses prunelles. Depuis quand fumait-il de nouveau ? Depuis qu’il avait vu sa sœur. Depuis quand souriait-il de nouveau ? Depuis qu’il avait vu sa sœur.

Ses pas ensanglantés l’amenaient jusqu’à cette carafe de cristal dans lequel un whisky aux couleurs chatoyantes reposait, attirant l’œil même du non initié. L’or de Rivers senior, un met qu’il était bien entendu absolument interdit de boire sans autorisation. Un alcool auquel il avait donc bien évidemment touché il y avait bien des années avec Janie, se délectant de l’affront bien plus que de la boisson. La trempe qu’ils avaient pris ce jour là était toujours gravée dans leur chair… ce fut donc avec un petit sourire satisfait qu’Alec en fit sauter le bouchon de cristal, le laissant tomber au sol pour y exploser en morceaux.

« A ta santé frangine ! »

Il suffira d’un doute Alec.

« Et à la tienne connasse. »

Un mois et demi. Il avait fait profil bas – à sa façon – un mois et demi. Ça lui semblait être une véritable éternité. Comment Warren faisait-il, cela resterait un mystère à ses yeux. Alec n’était pas du genre à se laisser faire, il était le con qui se débattait plus fort on tirait sur la laisse, quitte à finir étrangler. Et ça ne changeait pas.

Portant la bouteille à ses lèvres, le jeune homme en bu le contenu comme dans l’enfance : en savourant bien autre chose que le goût de l’alcool. Alors bien sûr, le jeune homme ne ferait rien, n’irait pas à l’encontre des termes du contrat ni même de la volonté de celle qui s’amusait jour après jour à le torturer avec la plus grande des joies. La plaie à son côté ? Il n’en parlerait pas. Le sang ? Oh, pitié, ne faites pas les étonnés ! La boue ? Oh il n’en pouvait plus non plus de la boue. La carafe toujours en main, le jeune homme s’étalait sur le canapé qu’il tachait de sang, laissant une jambe sur les coussins du dossier, la seconde sur l’assise et restant là un instant, à fixer le haut plafond mangé par l’ombre de l’étage.

Allongé, rapidement happé par les ténèbres du sommeil, il fini par lâcher la carafe qui s’écrasait au sol en milliers de petits éclats.
Alec ne broncha pas.

Ce fut sa mère qui le sorti de ses limbes, abattant sa main sur lui, l’arrachant brusquement au sommeil, redressé d’un mouvement brusque sur les coussins du sofa, les yeux papillonnant.

« Wah, tu soignes toujours tes réveils toi.. »

Aurait-il moyen de se réveiller avec les cuisses ou les lèvres d’une femme autour de soi… ahem. Pas devant les enfants.
Une blague sur cette réflexion au vu de ce que cette baraque maudite avait pu abriter ? Nous nous abstiendrons.

« Tu vas te lever et nettoyer ces déchets que tu as.. »
« C’est moi l’déchet. Et tu sais quoi ? Ton canapé, ton fils, ta décision. Ta merde. Demande aux pygmées de gérer. »

La joueuse s’excuse officiellement pour les saloperies de son personnage.

Oh elle lui en avait dit des choses à cette attaque. Pas de part ses lèvres, bien entendu, mais ses prunelles meurtrières, elles, lui crachaient en plein visage. Combien de fois avait-il affronté ce regard brutal où perçait dédain et violence ? Combien de fois depuis l’enfance avait-il refusé de baisser les yeux ? Lâchant un petit rire amusé, Alec fermait les siens sans bouger pour autant.

« Debout ! Il faut croire que la remise sur les rails n’est pas aussi efficace que ce qu’on pensait ! » Soulevé par magie, Alec se mettait en effet en marche, se redressant et esquissant quelques pas, tiré du bras par sa mère qui plantait ses ongles dans sa peau. Et puis, soudainement, il s’arrêta net, le regard calme braqué sur elle et cette rage bouillonnante qu’elle tentait de cacher comme une bonne aristocrate bien élevée. De nouveau, elle tira, levant sa baguette de l’autre main… et cette fois, son poing s’abattit sur son poignet, lui faisant lâcher prise alors qu’il refermait sa grande main sur son fin poignet. D’un geste en avant, sa mère fut happée par la force soudaine de son enfant qui la surplombait.

« En effet, la thérapie de conversion présente des traces d’inefficacité, je le crains.. » Répondait-il avec un phrasé qui n’était pas le sien, posant sur elle les iris paternels au bleu de givre. « N’oublies pas que je n’ai plus douze ans. Vous arrivez à court d’option, mère. »

Warren avait joué le jeu. Lui jouait son rôle. Celui qu’il avait prit dès l’enfance. C’était amusant non ? S’ils avaient fait preuve de plus de souplesse, jamais Alec ne serait entré ainsi en résistance. Mais pour l’heure, flambait dans ses prunelles des flammes de glace qui plantaient sa mère de part en part. Tous les jours ou presque, il avait été maté par celle qui en faisait trembler plus d’un dans le milieu sang pur. Tous les jours. Il lui obéissait. Au doigt et à l’œil. Tous les jours. Et tous les jours, il esquivait ses parents, ne décrochant pas un mot, ne répondant ni aux demandes ni aux obligations. C’était la première fois qu’il faisait face, réellement.

Et à l’instant, elle comprit qu’ils ne faisaient que le nourrir et qu’il leur échappait un peu plus à chaque instant.

« Allez… sans rancune. »

Il lâchait sa main pour la poser sur son visage, espérant y déposer quelques traces de sang… avec succès. Faisant claquer sa langue comme elle le faisait si bien d’ordinaire, Alec l’imitait avec un petit sourire mesquin. « Il va falloir reprendre tout ça, ce n’est vraiment pas présentable. »

En s’éloignant, il marchait sur sa baguette en espérant la briser. Cette fois, elle tint bon et Alec ne s’arrêta pas, rejoignant calmement la salle de bain du haut.

Oh, comme ça cognait. Depuis des semaines, la rage pulsait dans ses veines, appelant chaque instant d’horreur comme s’il s’agissait de carburant.

De quelques gestes, il fermait la porte, faisait couler l’eau, se défaisait de ses fringues trempées de sang avant de se couler dans l’eau brûlante. Là, Alec observait seulement en silence les volutes vermeilles se former dans le liquide transparent.

Durant des semaines, il était resté passif, encaissant en silence les uns et les autres, sa famille pensant peut-être qu’il avait fini par s’assagir ainsi poussé dans ses retranchements. En cet instant, il atteignait une autre étape, comme celles d’un deuil qu’il faudrait franchir pas à pas.
Entendant la voix de son père là au dehors, Alec lâchait un sourire froid face à son reflet taché d’ocre avant de se laisser couler en arrière, observant les contours de la salle de bain onduler dans l’eau rosée.

La colère cessait d’être passive.
Sa saloperie de doute, il n’en permettrait simplement pas la morsure.  Le prisonnier retrouverai pas à pas sa liberté.
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Alec Kaleb Rivers
Break Me If You Can
Alec Kaleb Rivers
Alec Kaleb Rivers
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