I'm still not prepared - Tim

Jeu 23 Sep 2021 - 2:12

12 juin - tôt le matin

Se glisser en douce hors du grand lit double sans réveiller la petite endormie au centre des draps. Régulièrement, la jeune femme craignait de provoquer un drame… et puis l’habitude l’emportait tout autant que la fatigue. Ainsi, la jeune femme s’extirpait de sa bulle de douceur après être restée un moment avec sa fille.

Toute la nuit.

Elle avait pleuré
Toute
La
Nuit.

Bordel de merde.

Sovahnn n’avait simplement pas compris. Chaque fois qu’elle s’endormait, Liyana se réveillait de nouveau en grommelant de ses petites lèvres pointées vers elle, comme si elle l’accusait de quelque chose. La petite n’avait fini de s’assoupir que sur le petit matin, sa mère recroquevillée le dos contre le mur, la berçant de droite à gauche sans trop comprendre la raison de ces bougonnements incessants. Avait-elle pu prendre froid ? Mal au ventre ? Impossible de bien téter ? Elle n’en savait rien, vraiment rien… Alors si parfois, il lui semblait être en phase avec sa fille, apte à comprendre les messages que celle-ci cherchait à lui faire passer à grand cris… cette fois, elle n’avait pas trouvé. Alors Liya ne hurlait pas, non, mais elle s’énervait, s’agaçait, chouinait, grognait…. Et sa mère aussi. C’était sans doute l’une des raisons de cette mauvaise nuit, d’ailleurs. Pas réceptive, pas le temps, pas l’envie ; alors voilà c’était aujourd’hui. C’est toujours quand on n’est pas émotionnellement disponible qu’il faudrait y être disposé non ? Dos au mur, donc, elle était restée là à la bercer, épuisée, agacée… mais s’apaisant elle-même au fur et à mesure du temps.

A ses côtés, une musique avait tourné en douceur, la berçant tout autant que sa fille.

'Cause I don't care when I'm with my baby, yeah
All the bad things disappear
Yeah you're making me feel like maybe I am somebody
I can deal with the bad nights…

Alors elle avait fini par s’endormir ainsi une première fois, assise contre le mur entre ses oreillers, dans le silence d’une chambre où manquait une silhouette pour la soutenir. Le visage dans le vide, le téléphone clignotant des textos d’Enzo avec qui elle avait papoté tout en tentant de calmer sa fille. Pas d’épaule, donc, pas de Zach, mais si une larme avait coulé cette nuit là, c’était pourtant avec un petit sourire aux lèvres qu’elle avait fini par se réveiller, réussissant à les décaler jusqu’au centre du lit pour s’y allonger toutes les deux, la petite accrochée au sein.

Pourquoi ?
Pourquoi sourire quand elle venait de passer une nuit de merde avec un bébé qu’elle ne comprenait pas sans le père et sans venir paniquer ou appeler à l’aide ses amis qui étaient pourtant parfaitement disponibles pour venir l’empêcher de péter un câble si besoin ?

Ecoutez bien.
Le silence, le calme, l’apaisement.
Seule, comme une grande. Tous les parents du monde sont des warriors, on ne leur dit pas assez. Alors oui, elle était heureuse et fière d’elle-même. Donc non, pas la peine d’appeler à l’aide pour une mauvaise nuit. Les mauvaises nuits, ça arrive.

Lorsque Sovahnn quittait la pièce ce matin là, c’était après avoir vérifié huit fois qu’elle n’avait pas étouffé sa fille avec son sein en dormant dans une connerie absolument pas préconisée, après avoir vérifier douze fois qu’au beau milieu d’un lit entourée de coussin, sa fille ne pouvait ni tomber ni s’étouffer puisqu’elle ne savait se retourner… et s’être habillée en se souvenant au dernier moment de sa présence de Tim.

Une brassière de sport, un jogging et elle sortait de la petite chambre dans le brouillard de son esprit mal éveillé… pour s’emplafonner Tim.

« Hm ! » Un gémissement en titubant, écarquillant les yeux l’air de dire ‘oui mon enfant, mais si tu apprenais à les ouvrir plutôt que de marcher au radar, ça aiderait.

Jeu 23 Sep 2021 - 9:32

Dimanche 12 juin le matin,

Portable qui vibre Tim, tu dors ?. Grognant il étendit sa main jusqu'à son téléphone pour regarder qui lui envoyait un message en pleine nuit. Il se sentait totalement vaseux mais le sommeil avait du mal à le prendre quand même. Il ne tarda pas à taper avec quelques difficultés. J'essaye. Tu m'aides pas trop là xD. Y'a un truc de grave ? Sinon on peut voir demain? Autrement dit : laisse ma putain de nuit tranquille si ce n'est pas hyper important, et il connaissait déjà la réponse, les cachets pour dormir et le calmer, lui donnaient déjà assez l'impression de lutter, de l'assommer sans en plus essayer de lutter pour ne pas dire pour s'envoyer 3 SMS dans l'heure à Lewis. Et la réponse ne tarda à se faire entendre Non, j'arrive juste pas à dormir. TKT petit chat, j'vais mater une série, et promis demain j'te spoile pour me venger <3. Il hésita à répondre quelque chose dans le même ton, mais s'ils commençaient dans deux ou trois heures ils étaient capables de toujours y être et il était vraiment trop fatigué pour essayer de faire ça. Même si le lendemain c'était dimanche, il fallait qu'il ait au moins quelques neurones de branchés avec les révisions et compagnie. Dernière réponse pour la nuit Tu fais ça, j'te maudis sur dix générations. Bon, juste mentalement, vu que je peux pas faire autrement. Mais quand même, l'intention sera là ! A d'main, sale traître de spoileur ! Oui, avec Lewis, il pouvait preuve d'auto-dérision. Comme quoi tout arrive, mais son meilleur ami était probablement la personne qui le connaissait le mieux, et avec qui il se sentait le plus à l'aise ; même si avec Sovahnn, c'était bien parti pour le concurrencer très rapidement. Dernier SMS de l'autre garçon avec quelques smileys bien explicatifs sur son état d'esprit.

Il soupira doucement, avant de reposer l'appareil sur la table de nuit avant de refermer les yeux. Il détestait quand Lewis lui faisait ça, à chaque fois il avait l'impression qu'il y avait une urgence, quelque chose de dramatique qui lui donnait juste envie d'aller chez son meilleur ami pour voir si tout était OK, surtout depuis toute cette histoire avec les Inquisiteurs, il serait si simple de se venger sur lui. Un Moldu, qui ne pourrait pas faire grand chose contre un groupe cette envergure. Et les mêmes questions se posaient : à quel point le groupe était dissous ? Est-ce qu'il ne restait pas deux-trois têtes pensantes là-dedans ? Ou alors, des gens qui voulaient juste se venger des possibles traîtres ? Qui seraient en première ligne de mire dans ce cas-là ? La réponse lui paraissait assez simple, lui forcément vu son intégration et comment on le voyait ; mais lui lorsqu'il était chez Sovahnn était hors de portée. Et après ce qui s'était passé en réunion, probablement Naveen & Ruben et quelques autres qui pensaient comme le premier même s'ils n'étaient pas légions.
Alors à qui s'attaqueraient-ils ? A un gamin « innocent » qu'était Lewis pour le faire payer lui ? Possible. Mais la probabilité qu'ils s'attaquent à deux généraux (ex-généraux?) était quand même quelque chose de plus logique dans son esprit, ou du moins, il essayait de s'en convaincre. C'était plus rassurant dans un sens de se dire qu'il ne serait pas forcément le premier sur une éventuelle liste qui n'existait même pas...

C'est avec quelques avec quelques difficultés qu'il était arrivé à s'endormir pour se réveiller quelques heures plus tard avec l'impression toujours d'être un peu nauséeux, comme la plupart des matins, la mise en service neuronales semblait longue. Très longues. Comme si les informations avaient du mal à passer, à se transmettre correctement. Il était donc parti rapidement à la douche, bien froide, pour essayer de se réveiller et une fois un peu plus frais – et habillé-, il était sorti de la pièce, écoutant un peu les bruits qu'il y avait autour pour savoir si Sovahnn était réveillée. Pour commencer – ou pas- à préparer un petit-déjeuner des champions. D'ailleurs, la voilà sa nouvelle question qui lui prenait tout l'esprit : qu'est-ce qu'il allait pouvoir leur faire ? Il faudrait qu'il aille faire quelques courses dans la semaine... et donc commencer à faire une liste. Il venait de dégainer son portable pour commencer la dite liste quand soudain.
BOUM. Ouais Boum, ça sonne quand même un peu plus doux que PLAC. Ou même BAM. Ce bruit, donc était celui qu'avait fait le corps de Sovhann contre le sien lorsqu'elle l'avait percuté. Il se retourna un peu pour l'observé étonné ? En même temps Timtim, t'es en plein milieu du passage là.

« Heu, tout va bien Sova ?» demanda-t-il en entendant le petit bruit qu'elle avait fait, quand même un peu inquiet. »Fais voir ? Tu t'es pas cassée le nez ? Sur quoi elle se le serait pétée ? Mystère et boule de gomme, mais on dira que c'est parti d'une bonne intention, n'est-ce pas … Il l'observa avant de dire « Non, ça a l'air d'aller.» Et maintenant qu'il était rassuré, il pouvait voir la tenue qu'elle avait en haut. Léger bug. Gros bug. Non, mais c'est comme une tenue de sport on se calme. « Jolie brassière.»

Oui, il avait dit ça, le rouge aux joues, mais elle avait évité de justesse le « whaow t'es pas trop habillée » gêné. Pas sûr que cette remarque soit franchement pire que celle qu'il avait dite à voix haute ceci dit. Tiens, qu'est-ce qu'il était en train de faire d'ailleurs avant qu'elle interrompre le fil de ses pensées ?

«Déso, j'étais en plein milieu je... réfléchissais à la liste de course et savoir ce que je pouvais faire pour le petit dej' ! Tu veux quoi du coup ? Plus simple de vive voix, quand même.»

Ven 24 Sep 2021 - 19:56

« Heu, tout va bien Sova ?»
« Hmmm » Répondait-elle une main sur le visage, la gueule enfarinée, les yeux brumeux. Dur dur le réveil après cette nuit agitée.
« Fais voir ? Tu t'es pas cassée le nez ? » L’inquiétude immédiate dans son regard, bien sûr, s’allumait comme une lumière qu’on active au moindre bruit. Déjà Tim se penchait sur elle – fut un temps où elle était plus grande que lui, damnation.. – pour vérifier qu’elle n’était pas blessée. Un œil fermé, le second le fixant l’air de dire « oh ça va, je ne suis pas en sucre non plus », elle pinçait des lèvres dans une petite moue sans pour autant le repousser. Sans communiquer non plus cela dit. Matin difficile, les mots peinaient à trouver le chemin de ses lèvres. « Non, ça a l'air d'aller.» « Evidemment que ça va, t’es pas assez musclé pour que je me pète le nez sur tes biceps non plus ! » M’enfin il est con celui-là ! Et tout à fait naturellement pour le faire chier, elle lui palpait le muscle en question, OUAIS. Parce que chiante, hein ! Parce qu’à force de vivre avec des gens qui agissaient avec le naturel d’une famille, ça finirait peut-être par déteindre ! Déteindre, détendre, assonance. « Ah merde si quand même ! » Léger bug, légère envie aussi lors de la réalisation. Conclusion : bordel, il va falloir baiser mon enfant, ça ne va pas du tout. Aucun rapport avec Tim en lui-même d’ailleurs, qu’on soit clairs avec ça. Juste un manque profond qui semble peut-être absurde mais qui s’affirme. Un manque humain.

« Jolie brassière.»
« Hein ?! »

Elle suivait son regard vers ses seins, le remontait vers ses joues rougies et ces yeux qui se détournaient comme ceux d’un enfant. Oui, non, aucun rapport avec Tim, c’était clair.

«Déso, j'étais en plein milieu je... réfléchissais à la liste de course et savoir ce que je pouvais faire pour le petit dej' ! Tu veux quoi du coup ? Plus simple de vive voix, quand même.»
« En plein milieu de mater mes seins oui… » Alors là si tu crois y échapper, ça ne risque pas. Les pieds dans le plat, un regard moqueur et ce coup de l’arrière des doigts décoché sur son cul parfaitement assumé alors qu’elle le dépassait pour se tourner vers la cuisine. « … Faut reprendre du lait ! … Pour nous j’veux dire. Des œufs, du riz.. » Un petit rire alors qu’elle passait de l’autre côté de la table pour allumer la bouilloire. « … d’un peu tout en fait. » Pas toujours bien prévoyante la jeune femme, sans doute un peu trop tête en l’air pour ça. Conclusion ? Plus ça allait, plus Tim gérait. Ecrasant un bâillement, elle sortait deux tasses par réflexe. « Tu comptes vraiment prendre en charge la gestion des placards avoue ? » D’un petit sourire en coin, c’était plus elle qu’elle moquait que son ami. Sovahnn essayait, vraiment. Pourtant le plus organisé des deux, c’était clairement lui. A ses yeux, bien des choses pouvaient traîner, être repoussées, décalées, oubliées. Seule dans la maison, la jeune femme avait réussi à garder le rythme malgré l’arrivée de sa fille mais à présent… oui, elle lâchait bien plus. Elle se reposait sur lui, à vrai dire. Le gosse à peine majeur qui se trouvait soudainement à gérer une baraque. Bon, ok, pas exactement, c’était exagéré. Mais oui, pour ce qui était du frigo, Tim gérait sans doute bien plus qu’elle.

En passant une main dans sa crinière blonde totalement bordélique, la jeune femme sortait une boule à thé qu’elle remplissait, posant sa tasse sur la table le temps que l’eau chauffe. D’un geste, elle dégainait son téléphone, écrasait un nouveau bâillement sur son poing serré, ouvrait une appli, payait les factures.

« Eau, électricité payées. » Le loyer en automatique. Coup d’œil sur son compte. Short, mais passable. Avoir cumulé deux emplois lui permettait de tenir la distance à présent sans être tout à fait à l’aise.

Un grognement et elle laissait sa tête retomber vers la table. « Elle a chougné toute la nuit et maintenant elle pionce comme une buche, j’le crois pas… »

Petit clic de la bouilloire, elle se redressait. « Et toi, ta nuit ? » T’es pas mieux que ma fille, je le vois, je le sais.

« On a du pain ?! »

Bonjour je m’appelle Sovahnn et je n’habite pas ici.
Des œufs. Du bacon. Des haricots. Putain ouais.

Sam 25 Sep 2021 - 18:57

« oh ça va, je ne suis pas en sucre non plus »
« Ouais, ouais, je sais. Mais on ne sait jamais !»
Si elle croyait qu'il allait s'éloignait par ce qu'elle disait cela, c'était totalement raté ! Il avait donc continué de vérifier jusqu'à lui donner son verdict : OK. RAS.
« Evidemment que ça va, t’es pas assez musclé pour que je me pète le nez sur tes biceps non plus ! «

Il allait hausser les épaules, lorsqu'elle avait palpé ses fesses. Il la regarda la bouche grande ouverte, interloqué, peut-être un peu choqué même, mais il ne fit aucun commentaire. A quoi bon ? Plus il râlerait, plus ça l'amuserait et en vrai, au final comme c'était Sovahnn, ça ne le gênait pas plus que ça... avec une autre personne, moins de confiance, les autres auraient probablement étaient différentes !

« Ah merde si quand même ! »

Hm ? Sourire en coin pour seule réponse. Non, tu ne crois quand même pas que je vais répondre à ça en plus ?! Là, elle pouvait rêver ! Ca lui ferait bien trop plaisir, alors il décida d'ignorer tout ça jusqu'au moment où il réalisa sa tenue. Oui la brassière. Oui, c'était quand même un poil gênant... enfin du moins pour quelqu'un qui était pudique comme lui.

« Hein ?! »

Pas la peine de regarder tes seins, Sova, ma question était claire... et pas la peine de me regarder comme ça, je sais que je suis trop rouge. Mais là non, il n'avait rien dit de tout cela. Juste le silence. Le grand silence... avant qu'il ne reprenne comme si de rien n'était avec une question beaucoup plus terre à terre sur la bouffe. Ouais de suite, là, il a retrouvé sa langue.

« En plein milieu de mater mes seins oui… »
« Tu ne sauras si c'est vrai ou pas.» Oui, il avait dit ça avec un petit sourire timide, même s'il sentait quand même toujours ses joues un peu en feu.
« … Faut reprendre du lait ! … Pour nous j’veux dire. Des œufs, du riz.. » Il acquieça se notant tout mentalement, jusqu'à là ça allait c'étzit du basique. « … d’un peu tout en fait. »

Ah bah là, ça lui simplifiait pas la tâche, il allait devoir regarder ça un peu plus en détails, essayer de voir aussi ce qu'ils pourraient manger/avoir envie histoire de ne pas faire des achats inutiles. Dans ses pensées, il ne l'avait même pas vu prendre deux tasses, si bien que lorsqu'elle reprit la parole, il sursauta légèrement avant de lui faire un doux sourire et d'aller lui plaquer un gros bisou sur la joue.

« Tu comptes vraiment prendre en charge la gestion des placards avoue ? »
« Ouais, j'vais gérer, ne t'inquiètes, je ferai le tour tout à l'heure et j'ferai les courses après mes cours, demain !»

Dès qu'il serait en vacances, il aurait plus de temps pour vraiment cuisiner sur mesure, deux fois par jours, mais pour l'instant même s'il essayait, il avait encore un peu de mal à bien tout adapter. Il attendait d'ailleurs la réponse pour un petit boulot pendant ses vacances, histoire de gagner un peu plus d'argent qu'actuellement avec ses quelques gardes de chiens/animaux qu'il faisait ci et là ; et en plus ça ne le changerait pas trop vu qu'il avait vu un CDD à temps – très partiel- pendant l'été pour bosser dans une sorte de SPA. Et il avait prévu également de voir au jour le jour d'autres petits boulots divers et variés, mais pour l'instant avant de s'engager dans trop de choses il voulait aussi pouvoir être sûr de tout assurer surtout si c'était quelque chose de physique. En soi, il pouvait tenir, mais parfois il avait l'impression que ses cachetons l’assommaient plus qu'autre chose, sans compter tout le reste. Se lever tous les jours restaient parfois un énorme défi et il savait qu'il fallait qu'il profite aussi de ses vacances pour se reposer, réellement et prendre soin de lui. Trouver le juste compromis entre gagner de l'argent et se reposer était une notion un peu plus compliquée pour lui, pour ne pas dire que ça le faisait un poil paniqué même s'il n'osait pas le dire. Pourtant, il avait déjà tout calculé plusieurs fois, avec les dogs/cat-sitting qu'il faisait régulièrement dans l'année + le petit boulot à temps partiel, il n'avait pas besoin techniquement d'aide financière de sa mère pour partager tous les frais avec son amie.

« Eau, électricité payées. «
« J'suis presque déçu, je t'avais préparé plein de post-it à coller partout, où j'avais dessiné des choses différentes sur chaque.» Il se tut quelques instants avant de reprendre « Bon, dis-moi, j'ai envie de tenter de faire des sushis & co maison, t'en dis quoi ? J'sais pas si ça sera réussi... MAIS ; ça pourrait être drôle, je doute que ce soit mauvais, ça sera juste moche. T'auras même le droit d'envoyer des photos à Enzo pour lui dire que j'suis une tarte pour faire ça si j'me chie ! » Quelques instants avant de reprendre « Je pensais nous faire aussi une pizza ! Et acheter de quoi faire des burgers, ça pourra nous faire des chouettes soirées TV comme ça ?» Des légumes aussi. Une tarte à la tomate par exemple. « Envie particulière, M'dame ? »

Par ce que oui, il commençait à noter rapidement des choses sur son téléphone pour ne rien oublier, ou du moins le moins possible. Comment ça c'était des demandes trop précises, compliquées pour le matin ? Oops. Il s'en rendit malheureusement compte que trop tard lorsqu'elle se mit à grogner et à laisser sa tête retomber sur la table.

« Elle a chougné toute la nuit et maintenant elle pionce comme une buche, j’le crois pas… » Il bailla à son tour, pourtant attentif à ce qu'elle disait. « Et toi, ta nuit ? »
« Tu veux aller dormir un peu, j'm'en occupe si elle réveille si t'es fatiguée.» il se tut quelques instants avant de soupirer « Pas beaucoup dormi, mais ça va le faire ne t'inquiètes pas ! C'rien d'grave.»

Et soudain.

« On a du pain ?! »
«Sous ton nez juste à ta droite ! Mais tu veux pas que j'te fasse des œufs et du bacon ? C'est que j'allais probablement prendre de toute façon. »

Bon peut-être, pas, il n'en savait rien. C'était plus pour qu'elle ne dise pas « non » juste pour qu'il ne s'ennuie pas à cuisiner pour elle en sachant qu'il était crevé. Comme ça, il jugeait qu'elle aurait probablement moins de regrets.

« Tu penses qu'on pourra sortir se balader cet aprem ? J't'aurai bien emmené faire du roller... mais j'sais pas comment on peut faire avec Liya. A moins que je prenne la poussette et qu'on fasse le même parcours assez court que je puisse avoir un œil sur vous deux en même temps... mais si tu tombes ou que tu te fais mal, ça risque d'être compliqué. Je doute pouvoir te ramener sur mon dos et gérer la poussette, même si t'es un petit poids plume, m'dame.»

Promis, un jour, il apprendrait à juste proposer d'aller se balader, faire du roller, sans penser à toutes les problématiques et à les dire à voix hautes. Un jour, mais visiblement ce n'était pas pour aujourd'hui. Dommage.

Mar 28 Sep 2021 - 19:37

« Ouais, j'vais gérer, ne t'inquiètes pas, je ferai le tour tout à l'heure et j'ferai les courses après mes cours, demain !»

Il lui claquait un baiser sur la joue, ignorant royalement le palpage de biceps ou la claque au cul assénées un peu plus tôt. Stressé de ces mises hors de sa zone de confort ? Evidemment. Mais il prenait sur lui, apprenant doucement à prendre ça pour ce que c’était : des petites piques pour l’embêter et l’amener à justement accepter la légèreté des contacts qu’il pouvait avoir avec autrui. Pas simple pour lui, englué dans une profonde dépression latente. Difficile, tout ce qu’il faisait et vivait, comme s’il devait lutter contre tout ce qu’il était, chaque acte et chaque part de sa vie. Elle le voyait faire, bien sûr, mais quelle aide donner ?

« Je déconne hein, je peux le faire, t’en fais pas ! »

Pas envie de faire peser ça sur ses épaules, d’alourdir celui qui semblait déjà tant lutter pour chaque pas. Et en même temps, il lui fallait avancer, se relever, bouger. Et ça passait par le fait de se forcer, oui. Se forcer dans la vie de tous les jours, forcer les contacts sociaux, forcer le bonheur aussi. Ça n’était simple pour personne, bien sûr, mais elle voyait tous les efforts qu’il pouvait faire. Pas simple, bien sûr. Pas simple non plus de s’ouvrir. Depuis qu’ils avaient parlé, un mois plus tôt, Tim n’avait pas abordé le sujet de nouveau, comme s’il avait été forcé de s’ouvrir et profitait à présent de la possibilité de se fermer pour fuir ses émotions. Etait-il ainsi avant ? A enterrer tout ce qu’il pouvait ressentir sous des montagnes de portes fermées comme si le fait de les cacher et les nier suffirait à les faire disparaitre ? A ses yeux autant qu’à ceux des autres. Sauf que faire parler ses émotions, leur laisser la possibilité d’exister, de vivre, d’exploser un temps était la seule façon de leur donner la chance de s’apaiser. Pourtant elle ne forçait pas, n’imposait rien. Elle lui avait offert un refuge et s’y tenait, heureuse de sa présence. Tout le monde faisait au mieux, pas toujours avec succès mais toujours avec humanité.

« J'suis presque déçu, je t'avais préparé plein de post-it à coller partout, où j'avais dessiné des choses différentes sur chaque.» Tim fan de l’étiqueteuse. Elle ne répondit qu’avec une onomatopée grimaçante alors qu’il enchaînait. « Bon, dis-moi, j'ai envie de tenter de faire des sushis & co maison, t'en dis quoi ? J'sais pas si ça sera réussi... MAIS ; ça pourrait être drôle, je doute que ce soit mauvais, ça sera juste moche. T'auras même le droit d'envoyer des photos à Enzo pour lui dire que j'suis une tarte pour faire ça si j'me chie ! » Un petit rire la tête dans son thé tandis qu’il continuait. « Je pensais nous faire aussi une pizza ! Et acheter de quoi faire des burgers, ça pourra nous faire des chouettes soirées TV comme ça ?» Touillant la tasse dans laquelle elle avait fait couler un peu de lait qui dessinait à présent des volutes dans l’eau ambrée, la jeune femme redressait le regard vers lui. « Envie particulière, M'dame ? »
« Ouais : tout ça ! » Normal. Je sais pas pourquoi tu poses la question.

Très honnêtement, la jeune femme n’avait pas spécialement faim ces derniers temps. Ou plus exactement elle n’avait aucune envie de s’en soucier, ne tendait pas vers quoi que ce soit. Lorsque c’était là, très bien, mais sinon Sovahnn n’avait aucune envie d’y réfléchir. Pas d’envie spécifique ni de réflexions à ce sujet. Alors oui, lorsque Tim gérait ce genre de choses, elle se sentait déchargée du besoin d’y réfléchir.
Pas envie d’y penser ou de prendre quelque décision que ce soit : elle étalait sa tête sur ses bras posés sur la table en grognant. Gérer sa fille et la maison, c’était sans doute beaucoup depuis qu’elle avait quitté le confort du manoir de Duncan où elle ne gérait finalement pas grand-chose. Alors oui Tim, prend tes décisions, fait ce que tu veux, tout fera plaisir !

« Tu veux aller dormir un peu, j'm'en occupe si elle réveille si t'es fatiguée.»
« Nan, je suis bien réveillée maintenant mais c’est gentil. » Plus tard peut-être. D’ailleurs elle lui posait bientôt la question concernant sa propre nuit.
« Pas beaucoup dormi, mais ça va le faire ne t'inquiètes pas ! C'rien d'grave.»

Same as always. Ce n’est jamais rien chez cet enfant d’ailleurs tient.

BON ! Manger !

«Sous ton nez juste à ta droite ! Mais tu veux pas que j'te fasse des œufs et du bacon ? C'est que j'allais probablement prendre de toute façon. »
« Etant donné qu’on n’a ni bacon ni… enfin si il reste un œuf qui traîne… disons qu’à deux ça va être compliqué. »

Elle se redressait un peu, lui adressant un petit sourire en coin, l’air de dire « tu suis ou tu lambine chouchou ?! »
Quelques gorgées de thé et elle attrapait le sachet de pain qui traînait pour en prendre une tranche.

« Tu penses qu'on pourra sortir se balader cet aprem ? J't'aurai bien emmené faire du roller... mais j'sais pas comment on peut faire avec Liya. A moins que je prenne la poussette et qu'on fasse le même parcours assez court que je puisse avoir un œil sur vous deux en même temps... mais si tu tombes ou que tu te fais mal, ça risque d'être compliqué. Je doute pouvoir te ramener sur mon dos et gérer la poussette, même si t'es un petit poids plume, m'dame.»

Regard en biais.

« T’arrives à faire l’exploit d’avoir un cerveau encore plus bordélique que le mien, tu le sais ça ? » Il n’y avait ni agacement ni lassitude dans sa voix, juste un fait énoncé sans jugement.
« Layla m’a envoyé un message hier pour me demander quand elle aurait sa nièce. Donc si elle est dispo aujourd’hui, je peux la lui filer. » Nous parlons d’un sac à patate, donc, manifestement.
Cette enfant passe de bras en bras sans cesse. Si elle devient asociale, il faudra m’expliquer cette sorcellerie.
« Eh puis, le balai d’Enzo dans un sac et roule, blessée ou pas, je rentre sans problème ! » Elle se redressait avec son petit sourire un peu trop fier et trop avide de voler.

Et la problématique de ne pas être repérée par des moldus là dedans ? Bof…

« J’te vois vachement à l’arrière, tient. » Un regard vers lui comme elle aurait pu évoquer de partir en balade en moto. Bien sûr que c’était toucher au monde magique mais voilà, il y avait des parts de sa vie qui y étaient reliées et malgré l’angoisse de son ami, elle n’y renonçait pas. Elle les faisait simplement entrer par petites touches légères à impacts modérés.

« En vrai une aprem roller ça me va. Les sensations de glisse me manquent. »

Mar 28 Sep 2021 - 21:40

« Je déconne hein, je peux le faire, t’en fais pas ! »
[b] « Toi tu te reposes, je m'en occuperai sans souci. Puis avec la petite ça serait de toute façon pas franchement pratique.»

Le ton n'était pas sec, bien au contraire, il était toujours très doux, mais il laissait quand même entendre que c'était comme ça et pas autrement, pas la peine qu'elle renchérisse, il irait les faire les courses. Ca semblait débile, mais c'était important pour lui d'avoir l'impression de servir à quelque chose, de pouvoir lui enlever un peu de charge mentale. Ca n'était pas grand chose, mais déjà si elle n'avait pas à penser aux courses, à la plupart des repas ça serait toujours ça de pris. Il se doutait qu'il lui en restait beaucoup trop pour une jeune femme de son âge, des tas de responsabilités assez folles, dont la plus importante : sa fille. C'est aussi pour cela qu'il la poussait à sortir régulièrement qu'elle puisse de vider la tête pendant que lui ou un des proches de son amie garde la petite. Il n'y connaissait pas grand chose, mais il était certain qu'elle avait besoin de ça, du temps à elle. Du vrai temps, à ne penser qu'à elle, à pouvoir s'amuser sans craindre quelque chose.
Est-ce que c'était compliqué pour lui de se voir attribuer ce genre de responsabilités. A la fois oui et non. Par ce qu'il savait qu'il avait parfois du mal à se gérer lui-même, alors faire attention à un être sans défense lui paraissait parfois insurmontable dans ses mauvais jours. Tout comme aider Sovahnn tout court, mais il faisait de son mieux, même si ça pouvait sembler peu à certains yeux. Chaque chose en son temps, qu'il essayait de se rappeler pour ne passe sentir trop coupable de ne pas évoluer favorablement comme il le souhaiterait.
Il se passa une main dans les cheveux et se contenta de lui faire un nouveau sourire. Juste comme ça. Juste par ce qu'il était content d'être avec elle, de partager plein de moments ensembles.

Et il avait bientôt plaisanté avant de repartir sur le sujet des courses, voulant vérifier que ses idées – ses envies à lui- soient cohérentes et aillent à celle de la jeune femme. Ils avaient pas mal de goûts similaires, mais c'était quand même important à ses yeux de vérifier que hamburger/pizza la tentait pour la semaine. « Ouais : tout ça ! » Et il opina du chef ! Parfait ! Au moins il savait quoi faire maintenant, il n'y avait plus qu'à acheter tous ces ingrédients, sans oublier de quoi faire deux-trois salades sympas ou pâtes aux légumes et compagnie. Il fallait bien avouer qu'il aimait bien ça cuisiner de temps en temps, peut-être qu'il devrait investir dans quelques livres de recettes supplémentaires mais il était certain qu'il continuerait d'utiliser plus internet que lesdits livres. Vu qu'elle semblait fatiguée, il n'avait pas tarder à lui proposer de retourner dormir pendant qu'il pourrait s'occuper de la petite si jamais elle se réveillait « Nan, je suis bien réveillée maintenant mais c’est gentil. » Pas sûr de cette information à 100 % mais comme elle lui retournait la question, il n'osa pas trop insister sur son cas. C'était un peu tendre le bâton pour se faire battre par ce qu'il serait obligé de dire que c'était peut-être plus compliqué qu'il le sous-entendait.

« Etant donné qu’on n’a ni bacon ni… enfin si il reste un œuf qui traîne… disons qu’à deux ça va être compliqué. »
« J'te fais l'oeuf alors ? Et je me prendrais des céréales ?»
Note à lui-même ; vraiment vérifier le frigo plus souvent, il n'avait pas encore cette habitude mais il allait falloir qu'il s'y astreigne un peu mieux avant qu'ils puissent toujours se faire ce dont ils avaient envie.... « A ton avis avec un œuf, on peut faire combien de pancakes ? On a du sirop d'érable quelque part...» Avec un œuf tu vas pas loin mon grand, mais essaye toujours. Concentré dans son flux de pensé il n'avait même pas vu qu'elle avait pris un bout de pain et lorsqu'il le réalisa il eut une petite grimace. « C'est bien aussi le pain.»

Pour sa part, il s'attrapa un paquet de céréales et bientôt il avait repris la parole pour lui proposer de sortir un peu cet après-midi histoire qu'ils prennent l'air et qu'ils puissent refaire du roller comme lorsqu'ils étaient plus jeunes. La seule question qui se posait à ses yeux c'était toujours Liya.

« T’arrives à faire l’exploit d’avoir un cerveau encore plus bordélique que le mien, tu le sais ça ? » Boh, non, pourquoi est-ce qu'elle disait ça ? Il eut un léger sourire en coin comme seule réponse.« Layla m’a envoyé un message hier pour me demander quand elle aurait sa nièce. Donc si elle est dispo aujourd’hui, je peux la lui filer. » Parfait, ça avait quelque chose de rassurant, au moins s'ils se faisaient mal ça serait plus simple de rentrer....« Eh puis, le balai d’Enzo dans un sac et roule, blessée ou pas, je rentre sans problème ! » Il se retourna doucement vers elle en lui faisant les gros yeux, pas en mode parle pas de ça, mais plus en mode « si t'es blessée tu ne fais pas ça c'est trop dangereux ». Tim on se calme rappelle-toi que les Moldus pourraient peut-être vous voir si elle faisait ça. Alors on se calme c'est une blague... même s'il devait il y avoir un fond d'envie très puissant là-dedans. « J’te vois vachement à l’arrière, tient. »
« Pardon ?!» avait-il soudain balbutié, heureusement qu'il n'avait pas encore mis de céréales dans la bouche. «En fait c'est ça, tu veux me tuer de peur, ou alors me jeter du balais ? Tu sais que je rebondis pas au sol, hein ? » tenta-t-il de plaisanter. Par ec que ouais, ça lui faisait vraiment peur. « Sérieusement, il est certainement pas arrivé le jour où tu arrives à me faire monter là-dedans. » Pourtant, il voyait au moins une option où elle y arriverait sans souci... si c'était la merde, la guerre, et qu'elle disait qu'elle ne partirait pas sans lui avec le seul moyen de fuite : le balais. Pour ne pas qu'elle risque sa vie, oui, il le ferait probablement.
« En vrai une aprem roller ça me va. Les sensations de glisse me manquent. »
« Tu vas te renseigner quand, pour le Quidditch ?» Il lui fit son plus grand sourire qu'il avait en stock, et il ne tarda pas à reprendre « Bon, alors j'espère que t'es en forme, par ce que je pense que je serai un professeur exécrable ! Vaut mieux que tu gères toute seule, la seule chose pour laquelle j'pense pas être trop mauvais c'est pouvoir te rattraper si tu tombes et encore faut pas que ce soit trop rapide.» par ce que oui, du coup, il était hyper enjoué de pouvoir faire ça avec elle. « Du coup, t'me diras quand t'auras la réponse de Layla ?»

Dim 3 Oct 2021 - 19:46

« Toi tu te reposes, je m'en occuperai sans souci. Puis avec la petite ça serait de toute façon pas franchement pratique.»
« Oui oui j’me repose oui… »

Il y avait une part de moquerie dans sa voix, essentiellement dirigée vers elle-même. Se reposer… oui, ça avait été le cas les premières semaines mais déjà, la jeune femme retrouvait ce besoin de mouvement, d’action, de bouffer le monde. Mais là ce qui l’amusait le plus, mis à part ce non-sens, c’était la façon dont le jeune homme essayait de s’imposer avec douceur mais fermeté. Elle n’en ferait aucune remarque, n’irait pas à l’encontre mais notait surtout qu’il cherchait à affirmer sa présence, prenant doucement un peu d’assurance. Bien sûr qu’il l’aidait. La jeune femme était par moment dépassée et prenait la vie avec à la fois tellement de douceur et de fougue qu’elle n’était pas toujours assez centrée sur la gestion de la maison pour réussir à vraiment la tenir. Normal. Ils n’étaient dans le fond que deux adolescents apprenant à vivre comme des adultes. Poudlard avait eu ce mérite pour elle de faire tampon du point de vue des responsabilités, lui apprenant à grandir sans avoir à gérer quoi que ce soit de plus… qu’un bordel incommensurable basé sur une guerre ethnique. Certes. Alors oui, Sovahnn était une branque pour penser aux factures, aux courses, aux rendez-vous et aux vaccins de la petite. Pas simple, c’était certain. Alors oui, elle séparait… quitte à ce que le frigo soit vide. Ça n’avait dans le fond pas tant d’importance à ses yeux, à vrai dire. Ce qui l’inquiétait plus, c’était de faire peser sur les épaules de Timothy des pressions qui n’étaient pas celles de son âge… cependant, ça, il l’avait déjà fait tout seul comme un grand. Alors il assumait.

Et elle venait de réussir à installer une box internet dans une maison paumée et sécurisée par des sortilèges en pagaille ! Pardon mais c’est un exploit. Peu à peu, ils mettaient en place ce qui serait bientôt le simple quotidien basique de jeunes adultes en devenir. Mine de rien, Timothy avait vécu plus de temps en contact avec des adultes lui permettant d’apprendre ce genre de choses. Ainsi, elle regardait souvent par-dessus son épaule, le regardant faire le repas et apprenant de ses gestes en silence, par mimétisme, comme une enfant. Si elle avait d’ordinaire une certaine tendance à faire des gâteaux bien plus que des plats…ça n’était pas pour rien. Il restait dans ses gestes, ses habitudes et ses habiletés les traces de manques dans l’enfance.

« J'te fais l'oeuf alors ? Et je me prendrais des céréales ?»
Trop d’interrogations dans ce cerveau bordel de merde.
« A ton avis avec un œuf, on peut faire combien de pancakes ? On a du sirop d'érable quelque part...»
« Oui, on a du sirop d’érable dans le placard en haut à droite des plaques. J’ai pas la moindre idée du nombre de pancakes qu’on peut faire avec et tu te fais ce que tu veux. »

Trop de questions quand elle faisait simplement sans s’interroger ainsi. D’ailleurs pendant son déluge de questionnements, elle s’était mise à grignoter un morceau de pain de mie en le fixant d’un air dépité. « C'est bien aussi le pain.»
« Ouais c’est bien aussi le pain. » Surtout… agir avec naturel sans attendre sans cesse l’accord, la validation ou l’avis de l’autre : ça, c’est bien aussi.

Il avait donc fini par se servir ces céréales consommées en Angleterre au petit déjeuner, qui terminaient souvent en porridge tandis qu’ils parlaient. A le voir bloquer sur l’évocation du balai, la jeune femme ne peut s’empêcher un grand sourire, fière de son effet.

« Pardon ?!» Sourire d’autant plus grand. «En fait c'est ça, tu veux me tuer de peur, ou alors me jeter du balais ? Tu sais que je rebondies pas au sol, hein ? » « Pas plus que moi à priori. » Répondait-elle en se levait, partie faire chauffer une poêle. Oh il n’imaginait sans doute pas les taules qu’elle avait pu se prendre lors des entraînements ou des matchs de Quidditch, ses os se trouvant brisés plus d’une fois, sans parler de toutes ces cicatrices de sales égratignures qu’elle avait pu récolter au fil des années.
Quel kiff !!
« Sérieusement, il est certainement pas arrivé le jour où tu arrives à me faire monter là-dedans. »
« Moh j’comprends pas pourquoi, c’est parfaitement sécurisé ! » lâchait-elle avec un petit rire tout en cassant son œuf dans la poêle.

« Tu vas te renseigner quand, pour le Quidditch ?»
« J’ai déjà pris contact, j’attends un retour. »

Elle retouchait la température du feu tout en répondant, observant bientôt le blanc de l’œuf se soulever de petites bulles. « Bon, alors j'espère que t'es en forme, par ce que je pense que je serai un professeur exécrable ! Vaut mieux que tu gères toute seule, la seule chose pour laquelle j'pense pas être trop mauvais c'est pouvoir te rattraper si tu tombes et encore faut pas que ce soit trop rapide.»
Un petit rire passait sur ses lèvres. « T’es conscient que c’est moi qui t’ai mis sur des roulettes la première fois et que tu me parles de me rattraper maintenant ? » Un coup d’œil en arrière et elle lui adressait un petit sourire plein de défit. « C’est presque vexant franchement ! »

Sovahnn détachait l’œuf au plat du bout d’une spatule tout en songeant avec nostalgie aux courses dans les couloirs de Poudlard avec Enzo. Pas de roller, en effet, elle n’était pas montée là-dessus depuis des années et la sensation risquait d’être très étrange dans ce corps qui avait bien changé depuis. Alors oui, elle risquait en effet de se rétamer, c’était un fait. Mais hey, question d’égo !

« Du coup, t'me diras quand t'auras la réponse de Layla ?»
« Nan, j’attendrais que tu meurs d’angoisse ! » Cynisme, oui… ce qui ne donnait pas de réponse réelle quant au fait qu’elle l’en informerait réellement ou pas.

Déjà, elle revenait avec l’œuf au plat et déposait une assiette sur la table dans lequel elle le déposait. « Tu sais que j’ai attendu la fin du deuxième mois pour me rendre compte de la grossesse de Liya ? » Une pointe de douleur dans le fond du bide s’inquiétait de la santé d’Adrianna qui l’avait amenée à comprendre ce qu’il se passait. Mais elle continua. « J’ai continué à voler jusque là. C’est une amie qui m’a fait réaliser ce qu’il se passait : J’étais sur le terrain d’entraînement et je venais de salement me rétamer. » Ils n’avaient jamais vraiment parlé de Poudlard, l’évocation de ce moment semblait alors presqu’étrange entre ses lèvres. « Cette gosse est solide quand on sait qu’une chute peut mettre fin à une grossesse. » Pas d’escaliers chez elle, seulement une chute de balai. Dans le monde magique, les accidents n’avaient pas la même mesure, c’était certain.

Se laissant retomber sur son siège après avoir posé la poêle, la jeune femme repris quelques gorgées de thé.

Lun 4 Oct 2021 - 18:26

« Oui oui j’me repose oui… »

Est-ce que tu le vois, là, le regard suspicieux ? Non, il 'n'y croyait pas qu'elle se reposait réellement. Il la voyait plutôt comme quelqu'un de toujours remonter sur les ressors, à toujours faire quelque chose plutôt que de se poser tranquillement... mais.... il ne savait pas quoi répondre alors il jugea que le regard était largement suffisant. De toute manière, ils auraient pu passer une heure à en parler sans forcément tomber d'accord, que ce soit au fait qu'elle doive se reposer et lui ne pas faire les courses par ce qu'elle pouvait s'en charger. Il espérait juste qu'elle ne prenait pas trop mal le fait qu'il essayait de prendre les choses en mains comme il le pouvait. Mais ça lui semblait visiblement quelque chose de plus naturel que pour Sovahnn, tout comme ce qui était l'administratif. Probablement par qu'il avait vu sa mère faire, possible aussi que c'était une simple logique pour lui. Telles dates telles factures, chaque semaine les courses. La plupart de ces choses semblaient bien intégrer pour l'adolescent. Tout comme faire la cuisine, il avait toujours adoré aider sa mère pour ce genre de tâche, alors oui, il se débrouillait pas trop mal sur pas mal de choses, même s'il avait encore beaucoup de progrès à faire. Il se passa une main dans les cheveux... d'ailleurs en parlant de bouffe, il était peut-être l'heure de faire à manger.

« Oui, on a du sirop d’érable dans le placard en haut à droite des plaques. J’ai pas la moindre idée du nombre de pancakes qu’on peut faire avec et tu te fais ce que tu veux. »

Bon, il ne restait probablement plus qu'à regarder ladite recette du pancake qu'il n'avait plus vraiment en tête et c'est en la voyant grignoter un peu de pain qu'il se dit que ça serait aussi bien. Ce que confirma bientôt son amie. Mais lui avait préféré opter pour les céréales tandis que Sovahnn était en train de parler de balais. Blocage de la part du plus jeune, surtout lorsqu'elle lui fit comprendre qu'elle l’emmènerait peut-être dessus. NIET ! Hors de questions !

« Moh j’comprends pas pourquoi, c’est parfaitement sécurisé ! »
« Humhum. Bien sûr, on ne peut faire aucune chute facilement... elle est où ta ceinture de sécurité ?» demanda-t-il un sourire en coin. Non par ce qu'il n'était jamais monté dessus mais ça ne lui faisait pas du tout envie. Et pour rester dans le sujet, il lui avait posé une nouvelle question sur le quidditch.
« J’ai déjà pris contact, j’attends un retour. »
«D'accord, j'espère que tu pourras bientôt remonter ! »

Tandis qu'elle finissait de faire cuire son œuf, ils étaient passés au nouveau sujet du jour : les rollers et la séance qu'ils allaient bientôt faire dans quelques heures. Est-ce qu'il paniquait à l'idée qu'elle puisse se faire mal ? Affirmatif... si bien qu'il essayait d'imaginer le pire de façon à pouvoir la ramener plus facilement, en paniquant moins sur le moment.

« T’es conscient que c’est moi qui t’ai mis sur des roulettes la première fois et que tu me parles de me rattraper maintenant ? C’est presque vexant franchement ! »
Il eut un petit rire amusé avant de répliquer
« Ouais, mais toi tu étais plus du genre à me pousser doucement pour que j'avance ou aller vite pour que j'te suive, plutôt que de me donner des cours ! AH ! Vas-y, laisse moi mon instant de gloire pour une fois ou j'peux t'apprendre – réapprendre- quelque chose ! Tu casses tout, t'es vraiment vilaine. »

Il avait voulu faire une mine boudeuse, mais il fallait bien avouer qu'il avait du mal par ce qu'il était beaucoup plus amusé qu'autre chose... et vu qu'il lui tardait, il voulait être certain que quelqu'un pourrait garder la petite.

« Nan, j’attendrais que tu meurs d’angoisse ! »
« La crise d'ulcère aurait été plus crédible, quand même. »[b]

Oui, il pouvait blaguer sur ça. Parfois. De temps en temps. Visiblement là, il était d'assez bon mood pour arriver à ne pas tout prendre mal ou comme des critiques.

« Tu sais que j’ai attendu la fin du deuxième mois pour me rendre compte de la grossesse de Liya ? »

Il fronça un peu les sourcils en se demandant en quoi c'était si anormal que ça, beaucoup ne s'en rendaient-elles pas compte au bout d'un mois et demi voire deux mois ? En tout cas, il avait toujours eu cette impression, mais il est vrai que si l'on est réglée comme une horloge c'était sûrement plus simple de s'en rendre compte... Enfin, il le supposait. On ne pouvait pas dire qu'il s'y connaissait beaucoup...

« J’ai continué à voler jusque là. C’est une amie qui m’a fait réaliser ce qu’il se passait : J’étais sur le terrain d’entraînement et je venais de salement me rétamer. » Il fronça les sourcils, un peu ébahi. Pauvre bébé..... et... ET BINGO. Tu la vois la sécurité tu viens de dire que tu t'es salement rétamée !! Pardon, on revient sur elle ? « Cette gosse est solide quand on sait qu’une chute peut mettre fin à une grossesse. »
[b] « T'as eu aucune séquelle de ta chute ? T'as le cul bordé de nouilles, tu m'excuseras l'expression. J'suis sûr que t'as menti, en fait t'es une super-héroïne qui rebondit au sol !» Il la regarda quelques instants, bougeant un peu de façon à ce qu'ils soient une miette plus face à face. « Le principal c'est qu'aujourd'hui elle aille bien, mais... fin du deuxième c'est si énorme que ça ? » Oui, c'était une question tout à fait sérieuse, il préférait avoir l'air con.... qu'elle le trouve naïf et compagnie. Forcément, avec les menstruations, c'était probablement simple à voir.... « Hey Sova, tu feras attention quand tu reprendras le sport, hein ? Faut que tu prennes soin de toi.»

Par ce que oui, il s'inquiétait pour elle, il savait qu'elle pouvait être un peu tête brûlée, brutasse et compagnie parfois, ou alors qu'elle ne voyait pas toujours certaines limites du danger -là ou lui au contraire les voyaient bien trop tôt-. Et il ne voulait pas qu'il lui arrive des bricoles, quelque part peut-être qu'il craignait qu'elle reprenne un coup sur la tête et qu'elle retombe dans le coma.

Mar 12 Oct 2021 - 2:06

Peut-être aurait-elle été différente si les circonstances avaient été différentes, mais oui, Sovahnn était parfois dépassée sur certains sujets ménagers. Il s’agissait d’habitudes à prendre, de compétences à développer, de choses qu’elle ne possédait pas toujours instinctivement. Car si, elle avait aidé elle aussi, bien sûr… simplement elle n’avait pas eu autant de temps que Tim pour apprendre à faire ces gestes aussi simples soient-ils. Peut-être tout ça aurait-il été plus naturel pour elle dans un univers parallèle mais pour l’heure, la jeune femme apprenait depuis des mois à être autonome sur tous les plans. Et si ses parents étaient passés une fois depuis la naissance de la petite… le nombre s’élevait toujours tristement à une visite. Aucune depuis l’arrivée de Timothy. La situation jouait, bien entendu, expliquant pourquoi la petite blonde était plus efficace sur un balai qu’avec un balai.

« Humhum. Bien sûr, on ne peut faire aucune chute facilement... elle est où ta ceinture de sécurité ?»
« Dans ma tête et entre mes cuisses. »

Tout naturellement. La notion de la sécurité dans le monde magique n’était clairement pas la leur, c’était un fait. Toujours à prendre plus de risques que les moldus, les sorciers estimaient que bien des pans de leur univers étaient normaux quand ils constituaient des dangers évidents aux yeux des ‘gens normaux’ aurait-elle été tentée de dire à son réveil. L’impression d’étrangeté avait fini par passer, l’intégrant dans cet univers qui n’était pourtant pas tout à fait le sien.

« En même temps le balai m’a jusque là mieux réussi que la voiture, donc bon, en partant de ce concept… J’estime que c’est sécure’ ! »

Il y a peut-être moins d’accidents de balai que de voiture hein, t’en sais rien ! Et puis il y avait cette possibilité de virevolter, de prendre le large, de contrôler la trajectoire avec une vitesse inégalable dans n’importe quel moyen de transport moldu. Et pourtant, elle en avait pris des taules ! Un paquet qu’elle avait rapidement cessé de dénombrer.

« Ouais, mais toi tu étais plus du genre à me pousser doucement pour que j'avance ou aller vite pour que j'te suive, plutôt que de me donner des cours ! AH ! Vas-y, laisse moi mon instant de gloire pour une fois ou j'peux t'apprendre – réapprendre- quelque chose ! Tu casses tout, t'es vraiment vilaine. »
« Navrée, j’ai trop de cordes à mon arc, que veux tu ! … C’est là que je me rétame complet sans arrêt tout à l’heure tu sais. Ce qui est pas complètement impossible non plus cela dit. »

Quoi qu’elle possédait déjà un très bon équilibre grâce au balai et au skateboard, sans compter ses tentatives pas tout à fait fructueuses de glisse en milieu marin… ou lacustre.
Monde magique, cherchez pas.

Et pour ce qui était de Timothy, il s’angoissait sur un besoin évident de contrôle. Pas vraiment le genre à lâcher prise et à accepter l’ensemble des imprévus qui pouvaient leur tomber dessus. Un lien avec son enfermement de deux ans à Poudlard ? Possible. Probable même.

« La crise d'ulcère aurait été plus crédible, quand même. »
« Ah c’est pas faux, tu marques un point ! »

Bientôt en train de manger, Sovahnn lui racontait une anecdote sur le vol, les entraînements en Quidditch et sa grossesse, s’amusant des yeux ronds de surprise et d’inquiétude de son ami. Le fait de le dégouter de la possibilité de monter sur un balai ?! Mais soyez objectifs deux minutes, jamais il n’y serait monté de toute manière !

« T'as eu aucune séquelle de ta chute ? T'as le cul bordé de nouilles, tu m'excuseras l'expression. J'suis sûr que t'as menti, en fait t'es une super-héroïne qui rebondit au sol !»
« Oh non, crois-moi, j’ai rarement rebondit… » Sûre de ça ? « Je reformule. J’ai souvent rebondit avec l’élan d’une chute beaucoup trop rapide pour qu’il en soit autrement, mais rarement sans impact. Jamais sans impact. J’me suis pris des gadins de fou ! » Elle riait en s’amusant de la gradation de ses déclarations. Oh qu’elle aimait ça, le quidditch et que l’idée de se brêler avec ses seins parfois douloureux as fuck ne l’enchantait pas plus que ça. Le fait de n’être entourée que d’un moldu non plus cela dit. Mais elle ne tarderait pas à craquer, c’était évident. Elle se renseignait déjà sur la hauteur d’action des sorts lancés sur la maison pour savoir jusqu’où elle pouvait se permettre de voler sans être vue, c’était dire.

« Mais ça va, ce jour là j’avais été prise de nausées à force de faire des loopings disons. Le retour sur terre a été… un poil précipité. » Sacrément précipité. Violemment précipité. Elle avait déjà fait mieux côté atterrissage en douceur, il fallait l’admettre.

« Le principal c'est qu'aujourd'hui elle aille bien, mais... fin du deuxième mois c'est si énorme que ça ? »
« Ben j’ai réussi à louper deux fois mes règles quand même donc en soit c’est pas mal. » répondait-elle en riant en douceur. « Ma gerbe et ma fatigue, aussi. Mais bon, vu la situation avec le stress que … enfin bref, c’est pas particulièrement déconnant. »

Le stress de se faire buter au détour d’un couloir, sur un coup de tête. La gestion de l’angoisse pour les proches à l’extérieur dont ils n’avaient pas forcément eu de nouvelles immédiates, les découvertes d’informations angoissantes concernant certains sans compter les évènements au sein du château. Elle y était encore quelques mois plus tôt et ni Tim ni elle n’en avaient jamais vraiment parlé. A vrai dire, c’était même la première fois qu’elle évoquait Poudlard avec un peu plus de détails, un peu hésitante à évoquer son propre passé ou à parler de celui de Tim.

« Hey Sova, tu feras attention quand tu reprendras le sport, hein ? Faut que tu prennes soin de toi.»
« Mais oui t’en fais pas ! J’suis quand même pas du genre à ne pas faire gaffe ! » Répondait-elle parfaitement sérieusement, les yeux rivés vers son assiette, un petit sourire se dessinant au coin de ses lèvres alors qu’elle aurait presque pu voir Enzo et Riley se retourner vers elle avec un air moqueur.

Franchement c’est absolument pas le genre.

« Ja-mais foutu le nez dans un hôpital de ma vie !» Jamais.

Mer 13 Oct 2021 - 16:36

Oui le balai c'est dangereux, le premier qui fait une blague avec le balai coincé dans le derge...
Reprenons, donc, le balai c'était dangereux, il en était totalement conscience, mais parfois il se demandait qu'ils parlaient du même sport, ou de la même activité tant ils la voyaient différemment. En même temps, elle avait l'air passionné sur ce sport et lui pas du tout ; il n'avait jamais essayé de monter sur ce foutu engin, il ne pouvait pas non plus comprendre l'engouement de son amie et il en avait conscience. Néanmoins, il aurait bien aimé qu'elle comprenne que ce n'était pas sans risque, et surtout maintenant qu'elle était maman, il fallait peut-être faire plus attention ? Trop prévoyant ? Possible, mais ne s'en portait pas trop mal sur ce coup-là.

« Dans ma tête et entre mes cuisses. »

Il la regarda un peu perplexe de cette réponse. Il espéra qu'elle ne voulait pas le convaincre avec cette réponse qui était juste vraie. Tim fit une petite moue, ne sachant pas trop quoi répondre. Heureusement qu'elle avait bientôt pris la parole histoire qu'un blanc ne s'installe pas.

« En même temps le balai m’a jusque là mieux réussi que la voiture, donc bon, en partant de ce concept… J’estime que c’est sécure’ ! »
« Ouais vu comme ça... c'est sûr.»

Merci Tim de ton avis, on est content que tu es ouvert la bouche, sinon dire quelque chose d'un peu plus loquace ça ne serait pas possible ? En soi, il aurait voulu que le dialogue là-dessus puisse continuer de façon fluide, mais il avait du mal, non pas que ce soit un sujet sensible pour lui ou autres, mais c'était surtout qu'il n'avait plus d'arguments et que ceux de son amie était bon, qu'elle était plus au courant que lui sur cela... alors à quoi bon la faire chier avec ses inquiétudes qu'elle se blesse ? Peut-être par ce qu'il se disait aussi que c'était son rôle d'ami de lui rappeler ce genre de chose.

« Bon ben j'espère qu'il continuera à te porter chance et que tu deviendras une super-star !» Du Quidditch bien entendu ! Il pointa le doigt vers elle d'un air faussement menaçant – enfin aussi menaçant que celui d'un chaton qui essaye de faire peur-. « MAIS... n'essaye pas de me faire monter sur cet enfin de malheur, sauf si je le demande. Ca me prendra ptet un jour.... Ptet bien bourré.»

Donne lui des idées en plus, c'est sûr que c'est intelligent... Le pire c'est que pour l'instant il ne s'était pas rendu compte qu'il lui avait peut-être donné un indice pour le faire craquer. Et les deux amis étaient bientôt repartis sur le roller et les souvenirs d'enfance, toujours de façon bon enfant. Est-ce qu'il les aimait ces souvenirs ? Tout à fait !

« Navrée, j’ai trop de cordes à mon arc, que veux tu ! … C’est là que je me rétame complet sans arrêt tout à l’heure tu sais. Ce qui est pas complètement impossible non plus cela dit. »
« Ouais un caillou va comme par miracle atterrir pile sous tes roues.» dit-il avec son air le plus angélique, et bien sûr qu'il serait incapable de faire ça, même s'il le sous-entendait, bien trop flippé qu'elle puisse se faire mal. « J'suis sûre que tu auras gardé un minimum l'équilibre, c'est comme le vélo, ça ne s'oublie, tu seras juste plus hésitante au départ puis après ça repartira !»

Alors oui, comme à son habitude, il essayait de tout contrôler au mieux pour que tout se passe bien ! C'était compliqué pour lui d'essayer de lâcher prise et il n'était probablement pas encore prêt à tout ça. Alors oui, il en plaisantait comme il pouvait de ce stress.

« Ah c’est pas faux, tu marques un point ! »
«Ouais ! Je sais. Faut bien que ça arrive de temps en temps ! »

Il haussa un peu les épaules avec un vague sourire en coin. En attendant, elle avait chuté enceinte et il ne pouvait s'empêcher de l'embêter un peu sur ça pour lui montrer qu'il avait de nouveau raison vu qu'elle aurait pu se faire mal – surtout en étant enceinte, même si elle ne le savait pas à l'époque-.

« Oh non, crois-moi, j’ai rarement rebondit… Je reformule. J’ai souvent rebondit avec l’élan d’une chute beaucoup trop rapide pour qu’il en soit autrement, mais rarement sans impact. Jamais sans impact. J’me suis pris des gadins de fou ! »
« Hm ? Et après ton truc c'est safe ! Tu viens de le faire j'ai pris des gadins de fou !»

AH !!! Bon ceci dit, ça avait aussi un caractère rassurant, étrangement, ça lui montrait qu'elle s'en sortait toujours par ce qu'elle devait bien savoir tomber, comme à roller, c'était quelque chose d'important ! Alors au final, c'était peut-être l'essentiel, si cette base là, elle l'avait...le reste importait sûrement peu ? Peut-être. Pas sûr.

« Mais ça va, ce jour là j’avais été prise de nausées à force de faire des loopings disons. Le retour sur terre a été… un poil précipité. »
« Donc pas de manèges à sensations fortes ? Ca te rend aussi malade ?»

Oui, il avait dévié du sujet, mais c'était bien de s'informer sur ça... Non le fait qu'elle soit enceinte n'avait rien à voir...

« Ben j’ai réussi à louper deux fois mes règles quand même donc en soit c’est pas mal. Ma gerbe et ma fatigue, aussi. Mais bon, vu la situation avec le stress que … enfin bref, c’est pas particulièrement déconnant. »

Il se gratta un peu la joue avant d'acquiescer doucement. Vu comme ça, ça s'expliquait effectivement assez facilement et il n'avait pas trop envie de s'étendre sur le sujet. Et cette fois, non pas par ce que cela concernait Poudlard, mais surtout par ce qu'il ne savait pas quoi répondre et qu'il se sentait con de poser des questions que ce genre de choses qui au final ne le concernait pas vraiment.
Il avait donc préféré reprendre tout naturellement, avec une nouvelle demande : celle de faire attention à elle lorsqu'elle reprendrait le sport.

« Mais oui t’en fais pas ! J’suis quand même pas du genre à ne pas faire gaffe ! » Et la marmotte, elle met le chocolat dans le papier alu ! Bizarrement, il n'arrivait pas du tout à la croire. Vas-y Sovahnn, regarde bien sa moue suspicieuse ! « Ja-mais foutu le nez dans un hôpital de ma vie !»
« Je sais qu'on peut parfois me faire avaler une couleuvre... mais là quand même faut pas pousser mémé ! J'suis naïf et crédule mais quand même !» Il aurait voulu paraître indigné, mais au final il n'y arrivait pas. « Non sérieux, t'es pas du tout crédible. Je dirais plutôt... que tu mets que de très vague distance et limites avec le danger. Tu vois la scène du cimetière des éléphants dans le Roi Lion, j'te vois tout à fait y aller toi aussi.» Bien sûr que c'est un exemple tout à fait acceptable ! « Mais allez, j'vais être un bon Prince et faire comme si j'te croyais et que j'te prenais au mot ! T'as de la chance d'y avoir jamais foutu le nez à l'hosto ! T'as quand même le cul bordé de nouilles de ne t'être jamais fait mal pendant toutes ces années et avec toutes ces chutes.» Petit sourire en coin. « Bon c'pas que j'veux me débarrasser de ta fille ! Mais faudrait pas prévenir le Gardien au dernier moment.» gardien était synonyme de nounou aucun lien avec la garde, promis. Oui Monsieur était impatient et vraiment ravi de pouvoir faire une activité en tête à tête avec son amie... alors il était peut-être un peu brusque, mais au final c'était pour du « vrai » entrain.

Dim 31 Oct 2021 - 15:18

« Hm ? Et après ton truc c'est safe ! Tu viens de le faire j'ai pris des gadins de fou !»
« Ouais… quand on n’échappe pas à des psychopathes, des balles ensorcelées ou qu’on n’a pas une petite chose dans le bide qui nique un peu le game, avec moi aux commandes c’est parfaitement safe ! … Globalement ! »

Elle répondait avec une petite moue moqueuse, un truc un peu piquant dans le regard. Oui, elle aimait ça. Elle aimait avoir pris le vol pour la première fois aux côtés d’Enzo, échappant tous les deux à un connard qui leur aurait certainement fait passer un sacré mauvais quart d’heure s’il les avait trouvés là tous les deux. Elle aimait, oui, avoir vécu ça. Avoir fait face, décidé de faire de ce monde quelque chose qui avait un sens. Avoir crevé d’angoisse ou de colère, avoir frôlé l’horreur, s’en être pris des éclats d’ombres dans la gueule aussi. Simplement car au final, elle en avait fait quelque chose. Ils en avaient fait quelque chose. Ils avaient réussi ça, rendu ça possible. Mais faire ça devant lui, s’acharner à voir le positif… elle ne l’assumait qu’à moitié. Culpabilisant de chaque bon moment, elle tentait de les évoquer parfois mais l’ensemble lui donnait l’impression d’être une insulte qu’elle lui faisait. Alors bien sûr, Sovahnn aurait pu décrire ce qui n’allait pas. L’horreur car elle avait bien été présente. Les larmes, l’angoisse, les moments de doute et de crainte, ces passages où elle avait cru ne pas s’en sortir, où des choix avaient été faits avec lesquels elle devait toujours vivre. Oui, car c’était son cas aussi, malgré tout. Mais décrire les évènements ainsi… ça aurait peut être été minimiser ceux d’autrui. Ça aurait été … déconstruire ce qu’elle avait construit. Sa façon d’encaisser et d’accepter ce quotidien qui avait été le sien. Tentative, donc, bientôt avortée.

« Donc pas de manèges à sensations fortes ? Ca te rend aussi malade ?»
« Je ne suis plus enceinte donc à priori non. » J’entends le « ah » dans ton cerveau là c’est grave ou c’est que je te connais trop bien ? « Cela dit je valide l’idée. J’en ai jamais fait. »

Après tout, c’était quelque part un peu comme de voler non ? Des sensations plus ou moins similaires. Et pour ce qui était de son affirmation concernant l’absence total d’hôpital dans sa vie ?

« Je sais qu'on peut parfois me faire avaler une couleuvre... mais là quand même faut pas pousser mémé ! J'suis naïf et crédule mais quand même !» S’il s’était contenté de ça, la connivence à propos de la vanne de son coma aurait sans doute fonctionné mais manifestement il n’était pas prêt à en parler. « Non sérieux, t'es pas du tout crédible. Je dirais plutôt... que tu mets que de très vague distance et limites avec le danger. Tu vois la scène du cimetière des éléphants dans le Roi Lion, j'te vois tout à fait y aller toi aussi.» « ça pour être vagues… » La scène du cimetière des éléphants ? Oh oui, tout à fait son genre oui. « Mais allez, j'vais être un bon Prince et faire comme si j'te croyais et que j'te prenais au mot ! T'as de la chance d'y avoir jamais foutu le nez à l'hosto ! T'as quand même le cul bordé de nouilles de ne t'être jamais fait mal pendant toutes ces années et avec toutes ces chutes.» Frustré de cette porte fermée ? Oui. Mais c’était ainsi. « Bon c'pas que j'veux me débarrasser de ta fille ! Mais faudrait pas prévenir le Gardien au dernier moment.»

Un regard sur son assiette, puis sur sa montre. « Ben disons que tout le monde ne vit pas avec un bébé à la maison et n’a pas quarante insomnies par semaine, donc je vais attendre un peu avant, au cas où elle n’soit pas sous silencieux. On est dimanche quand même. Je sais qu’on a tendance à ‘pas avoir du mal à intégrer ce genre de trucs dans le groupe mais quand même. D’autant qu’elle avait aussi ses exams. »

Est-ce qu’elle avait tiqué sur le mot « gardien », songeant que Layla pouvait en effet en être une ? Et donc risquait de suivre le chemin de son frère ? Oui, totalement. Est-ce qu’elle envisageait de l’énoncer à voix haute ? Absolument pas. « Et j’te confirme que le coup du cimetière du roi lion, c’est complètement mon genre. Eeeet… c’est même complètement ce que j’ai fait plusieurs fois. » Droit dans la gueule du loup et sans rapport avec Enzo. Quoi que foncer vers la forêt interdite en entendant deux lycans se battre était particulièrement stupide comme décision. Merci les Rivers.

« En tout cas ton enthousiasme fait plaisir ! T’as hâte de me voir me rétamer c’est ça ? »

Quoi qu’elle doutait assez de son manque d’équilibre potentiel mais bon. Après tout, malgré le skate, balai et autre, elle n’avait toujours pas réussi à se relever sur une planche de surf alors bon, entre la technique et la pratique, il y a un monde.

Dès que la conversation arriva à son terme, la jeune femme lui demanda de s’occuper de Liya si celle-ci se réveillait, la petite toujours endormie sur le dos au centre du matelas encerclé de coussins bloqués faisant barrage si besoin. Disparaissant bientôt sous la douche, elle en ressortait bientôt en short, le corps perdu dans un grand t-shirt bien trop large, frictionnant ses cheveux d’une serviette bleue.

« ça va elle… ah si. »

Le visage tordu de mécontentement, la petite donnait des coups de pieds dans le vide dans les bras d’un Timothy désemparé par le refus de l’enfant de se calmer.

Un baiser sur sa joue, une main abandonnée sur son bras un instant. « Merci de t’en être occupé. Je récupère la chair de ma chair. » A peine celle-ci retrouvait-elle ses bras que Layla rappelait la jeune femme suite au message envoyé un peu plus tôt en sortant de la douche.

« Oh si, c’est une perle aujourd’hui, non vraiment, un amour ! Calme ! Et puis souriante, pas embêtante tu vois… » Plaidait-elle tandis que la petite se mettait à hurler dans ses bras, déclenchant le rire de sa tante au téléphone. « … » Tout en berçant l’enfant, elle faisait signe à Tim de lui passer son mug afin de terminer le thé précédemment entamé, le téléphone coincé entre son épaule et son oreille. « Ouais ? Ok super ! Merci Layla ! Bah écoute passe la choper quand tu veux hein. C’est tellement reposant sa compagnie en ce moment, franchement je m’en voudrais de te priver de ces moments de calme. » Bientôt, Sovahnn raccrochait en riant.

« C’est bon elle arrive bientôt. » Et son téléphone tombait au sol dans un bruit sonore. « Mierdeuh ! » reposant le mug après une gorgée sans ramasser le mobile, la jeune maman faisait pivoter sa filler de ses bras à ses mains, les glissant sous ses aisselles, ses doigts stabilisant sa tête. « Dis ? T’as pas l’impression d’abuser un chouïa là ? La conversation a duré quoi ? Deux minutes. Et tu ne pleurais pas dans les bras de tontonTim. Donc t’es en train de dire que ses bras sont mieux que les miens c’est ça ? Oui, non, je sais, j’ai pas essayé mais quand même jeune fille ! Alors vous me ferez le plaisir d’arrêter de hurler à la mort ou je serais obligée de vous renvoyer au fournisseur ! » Pas moins de pleurs de l’enfant qui fronçait des sourcils dans une mimique de circonstance. Coïncidence, bien sûr. Un mois les gars hein ! Tonus aléatoire, aucune vision à plus d’un mètre et tentatives musculaires hasardeuses. « Non ? Ok, ben j’te mange alors, je vois que ça !! » Si souffler sur son petit ventre gonflé pouvait déclencher habituellement des rires, pour l’heure, la maman faisait chou blanc sur ses tentatives de dédramatisation souriante.

« Ok, ça va ! Tortionnaire de l’allaitement va ! »

Quelques instants plus tard, Sovahnn s’asseyait en douceur dans le canapé, sa fille sous son t-shirt, chopant déjà un sein, les pleurs s’arrêtant net.

« Putain j’te jure, l’appel des boobs.. ! »

Et le chat les rejoignaient, se laissant tomber d’un bloc contre sa jambe, la pate contre le canapé, la tête dans le vide, des ronronnements plein la poitrine.

Lun 1 Nov 2021 - 8:39

« Ouais… quand on n’échappe pas à des psychopathes, des balles ensorcelées ou qu’on n’a pas une petite chose dans le bide qui nique un peu le game, avec moi aux commandes c’est parfaitement safe ! … Globalement ! »

Il pencha la tête sur le côté dans une petite mimique qui voulait bien dire « tu te fouts de ma gueule, là ». Ce n'est jamais safe. Disons que c'était probablement moins dangereux que certains autres sports, mais les cognards pouvaient faire mal désarçonner et compagnie et c'était sans compter que certains joueurs aimaient aller au contact... alors non, il ne considérait pas comme quelque chose de safe, c'était risqué... surtout avec elle qui avait quand même des limites assez vagues du danger. Alors, il ne pouvait pas s'empêcher de garder un regard un peu perplexe face à elle.
Et concernant les sensations fortes ? Il voulait si ça la rendait toujours malade les manèges ou pas en prévision d'une prochaine sortie.

« Je ne suis plus enceinte donc à priori non. » ok.. ca semblait à peu près logique avec tout ce qu'il avait lu, et ça avait peut-être quelque chose de rassurant par e qu'il ne voyait pas la jeune femme souffrir de maux d'estomac avec les sensations fortes. Il ne s'était donc pas trop trompé... « Cela dit je valide l’idée. J’en ai jamais fait. »
« Parfait, j'étudierai ça plus en détails du coup !»

Si elle en avait jamais fait, il ne fallait pas qu'elle commence avec quelque chose de merdique, non, connaissant Sovahnn, il lui fallait quelque chose de « haut niveau » et donc ça impliquerait quelques recherches. Et bientôt il lui avait d'ailleurs fait remarquer qu'elle ne connaissait pas bien les limites, qu'elles étaient un peu floues avec le danger.

ça pour être vagues…

Hein, ouais. On est bien d'accord là-dessus, au moins c'était bien, elle l'avouait sans trop de souci. C'était probablement déjà bien de ne pas être en total déni sur la question. Un bon pour toi, petit rayon de soleil.

« Ben disons que tout le monde ne vit pas avec un bébé à la maison et n’a pas quarante insomnies par semaine, donc je vais attendre un peu avant, au cas où elle n’soit pas sous silencieux. On est dimanche quand même. Je sais qu’on a tendance à ‘pas avoir du mal à intégrer ce genre de trucs dans le groupe mais quand même. D’autant qu’elle avait aussi ses exams. »

Ouais, ouais, ouais, c'est vrai. Il avait tendance à oublier ça, d'autant plus qu'il n'était jamais du genre à se lever trop tard sauf quand les cachets l'assommaient un peu trop. Petite grimace désolée, confuse. Il était vraiment con d'oublier ce genre de détails. Possible que c'était dû au fait qu'une des seules personnes avec qui il parlait beaucoup – tout le temps- c'était Lewis et que généralement ils s'écrivaient à peu près à n'importe quelle heure du jour et de la nuit... ça n'aidait pas à avoir ce genre de considération, et puis, pour une fois il fallait qu'il était motivé à faire quelque chose.

« Et j’te confirme que le coup du cimetière du roi lion, c’est complètement mon genre. Eeeet… c’est même complètement ce que j’ai fait plusieurs fois. »
« Hmm ?!» avait-il soufflé en fronçant les sourcils, pas certain de vraiment vouloir savoir ce qu'elle voulait dire par là, mais en même temps, c'était peut-être une anecdote qui était assez drôle, et puis, savoir ce genre de choses était toujours intéressant pour combler le vide de toutes ces années. « C'est à dire ? » avait-il finalement ajouté avant de reprendre encore une fois « Et ouais, c'est vrai j'ai tendance à oublier cette question d'heure à force de me lever tôt... tout le monde ne fait pas forcément pareil.» Nouvelle courte grimace. « Déso'...»

Bon en soi, il n'y avait rien de dramatique vu qu'il n'y avait aucun appel de passé, personne n'avait été dérangé... mais il se sentait quand même un peu con. S'ils avaient réveillé cette pauvre Layla, il se serait senti si mal.

« En tout cas ton enthousiasme fait plaisir ! T’as hâte de me voir me rétamer c’est ça ? »

Oui, c'était rare. Il en avait conscience, peut-être qu'il était plus motivée que d'habitude par ce que c'était quelque chose qui le rendait aussi un peu nostalgique des années d'enfance innocente. Peut-être aussi, par ce qu'il avait l'air de tardé à Sovahnn et que c'était un moyen qu'ils se rapprochent, qu'ils forment des liens un peu plus forts. Il avait même eu un rire léger à cette phrase.

« Ouais, c'est ça. Je suis si horrible que ça... je veux vérifier ma théorie que tu rebondis quand tu tombes.»

Et Sovahnn était partie à la douche et pendant ce temps là, il avait la garde de Liya et forcément maman avait disparu depuis quelques minutes seulement qu'elle s'était réveillée. Il l'avait pris délicatement dans les bras en espérant la calmer et qu'elle puisse se rendormir un peu... mais c'était visiblement peine perdue, elle donnait des coups de pieds dans le vide sans qu'il n'arrive à comprendre pourquoi ou ce qui n'allait pas exactement. Vu qu'elle ne pleurait pas c'était quoi la raison ? Il avait vérifié plusieurs fois qu'il la tenait bien, que rien ne la gênait – la couche n'était pas trop odorante- ; il avait même changé de position mais rien n'y faisait. Et c'est ainsi que bientôt Lockwood était réapparue

« ça va elle… ah si. »
« J'sais pas ce qu'elle a... mais elle n'a pas encore pleuré. Sa couche a l'air d'être OK.»

Turner au rapport ! Et son amie s'était approché de lui pour lui déposer un baiser sur la joue qui le fit doucement sourire et bientôt elle récupérait l'enfant tout en appelant Layla.

« Oh si, c’est une perle aujourd’hui, non vraiment, un amour ! Calme ! Et puis souriante, pas embêtante tu vois… » Si Layla ne sentait pas le traquenard à trois kilomètres, elle aurait de la chance.... et d'ailleurs Lilya décida de mettre encore plus de fils à retorde à sa mère lorsqu'elle se mit à pleurer. Ouais un véritable ange, c'est sûr. Même lui ne put s'empêcher d'avoir un petit rire amusé. Et il avait apporté son mug à la jeune mère lorsqu'elle lui désigna. « Ouais ? Ok super ! Merci Layla ! Bah écoute passe la choper quand tu veux hein. C’est tellement reposant sa compagnie en ce moment, franchement je m’en voudrais de te priver de ces moments de calme. » OOOUHHHH la menteuse !!! Il secoua la tête plus amusé qu'autre chose. Pas besoin d'entendre les réponses de Layla pour comprendre qu'elle allait bientôt passer. Parfait ! Ils allaient comme ça pouvoir passer un petit moment sympa !

C’est bon elle arrive bientôt. »

Juste après cela, le téléphone tomba des mains de la jeune femme et il bougea pour le ramasser tandis qu'elle parlait à sa fille, pour le remettre sur la table avant qu'ils ne l'écrabouillent ! Et ouais ! Elle ne pleurait pas dans ses bras, un miracle d'ailleurs. Où alors par ce qu'il était de caractère plus calme ? Non, ça ne tenait pas la route, il était beaucoup trop stressé pour que ce soit valable, c'était juste me pure hasard ! Mais il avait quand même envie de s'excuser auprès de son amie, par ce que ce n'était pas cool pour elle cet état de fait, même si elle ne semblait pas mal le prendre et clairement, lui, il n'y pouvait rien. Et bientôt le constat fut évident qu'elle avait sûrement surtout faim ;

« Ok, ça va ! Tortionnaire de l’allaitement va ! » Et les pleurs s'étaient instantanément arrêtés lorsqu'elle l'avait mis à la têtée. « Putain j’te jure, l’appel des boobs.. ! »
« Elle sera peut-être aussi gourmande que ça maman et morfale !»

Dire ça après « l'appel des boobs » Tim, ; est-ce que tu es sûr ? Il n'avait même pas capté qu'il pouvait il y avoir un éventuel sous-entendu là-dedans.

« Bon ben écoute, je file aussi à la douche le temps que tu la nourris ! Et s'il t'ennuie tu le vires hein ?» dit-il tandis qu'il grattouillait la tête de son chat.

Ca allait pour l'instant l'imposant animal n'avait juste eu la bonne idée de se coucher sur l'enfant pour lui faire un câlin, il restait généralement à côté ce qui était quand même assez rassurant. Il se leva avant d'aller chercher ses affaires pour se changer et d'aller à la douche. Ce ne fut que lorsque cette dernière fut terminée qu'il se rendit compte qu'il avait oublié son sweat qui avait dû tomber en chemin. Il s'habilla avec ce qu'il avait sous la main, pas franchement enchanté de sortir torse nu. Tu as conscience que c'est bientôt l'été mon grand et que si vous allez vous baigner elle te verra en maillot ? Rien de grave là-dedans, il en avait conscience.
Il allait essayer de rejoindre sa chambre le plus discrètement possible mais alors qu'il sortait de la salle de bain, il entendit un bruit sûr, sûrement quelque chose qui venait de tomber – rien de grave donc-, mais quand même inquiet il s'était précipité vers le salon.

« Tout va bien ?» voulut-il vérifier pour savoir si elle n'avait pas besoin d'aide, si ça se trouve le mug était tombé et elle n'osait plus se lever de peur de se blesser...

Lun 8 Nov 2021 - 18:47

Aucun second degré, on ne le referait pas. Bien sûr que le Quidditch était dangereux. Le concept seul l’amenait à être un jeu brutal, risqué où tout pouvait déraper à tout instant. Le seul fait de ne pas se connaître, de ne pas gérer parfaitement son balai pouvait vous emmener à l’hôpital ou vous tuer. Sans doute Sovahnn aurait-elle dû savoir qu’en tant que maman célibataire, elle n’aurait pas dû ressentir ce manque affreux dans ses veines qu’être clouée au sol lui procurait. Et pourtant l’idée de ne plus jamais filer dan le ciel lui semblait totalement inconcevable. Bien entendu, elle connaissait les risques et si ses mots étaient décomplexés, la réalité transparaissait : ce frisson lui manquait. Cette impression que plus rien ne comptait, qu’elle faisait corps avec elle-même, que toute sensation lui explosait simplement à la gueule. Un condensé de tout ce qu’elle recherchait dans son existence. Sentir la vie pulser dans son corps avec autant de violence qu’une cascade s’élançant en haut d’un à-pic. Vivre, plus que tout au monde. Juste vivre.

« C'est à dire ? »

C’est quoi Sovahnn, ton cimetière d’éléphants ?

« Et ouais, c'est vrai j'ai tendance à oublier cette question d'heure à force de me lever tôt... tout le monde ne fait pas forcément pareil… Déso'...»

La jeune femme haussait seulement des épaules, balayant ses excuses d’un signe sans s’y attarder. Il fallait dire qu’après son coma, la jeune femme n’avait évolué qu’entourée de dizaine de jeunes, sans cesse depuis quatre ans. De quoi lui faire penser à ce genre de choses.

Alors ? Ce cimetière ?

« Oh j’ai eu une certaine capacité à chercher la merde ces dernières années… » Elle haussait de nouveau les épaules, un petit sourire aux lèvres.

« Fouiller les bureaux des Supérieurs.. me retrouver enfermée dedans avec l’un d’eux en espérant ne pas me faire griller ; Sauter d’une de leurs fenêtres avant leur retour en espérant savoir voler avec un balai alors que j’ai jamais réussi à pondre le moindre sort… Littéralement foncer droit vers un combat de loups-garous - dans le genre gueule du loup on est pas mal – ou faire chier involontairement le bibliothécaire totalement taré qu’on nous avait refourgué. Créer un grand feu de joie lors d’un événement des Suppos de Satan là. Refuser ostensiblement de jouer pour eux aussi. … Ou même y retourner alors que j’étais sortie ; Ah ! j’ai engueulé Logan Rivers aussi, dans le genre décision un poil risquée on est pas mal. » Oh comme elle en avait des anecdotes sur Poudlard. Comme certaines personnes ou certaines choses pouvaient lui manquer. Voilà tout ce qu’elle aurait pu lui répondre, pensant réussir à doser ses mots ; de ne pas présenter les choses avec une vision extrêmement positive comme elle en avait tendance, comme si elle craignait sa réaction. Une forme de gêne, de pudeur ou de honte restait en elle quand, face à Tim, elle voulait aborder ces sujets-là alors peut-être qu’ainsi, son histoire pouvait être abordée ? Du reste, affirmer qu’il n’y avait que du positif aurait été particulièrement mensonger. Oh elle aussi avait souffert de la situation, bien entendu. Sovahnn avait traversé des choses compliquées, des évènements douloureux et lourds à dépasser, seulement elle ne souhaitait pas s’attarder là-dessus afin de laisser la part belle à ce que son passé avait de joyeux. Car il y avait de la beauté là-dedans. Il suffisait d’accepter de l’observer à sa juste valeur.

Mais les lui exposer ? Là était tout le problème. Alors les mots se mourraient sur ses lèvres sans jamais en sortir, emportés dans le courant d’une forme de honte dont elle ne savait que faire face à Timothy. Pour les autres, c’était différent, ils avaient vécu les choses du même côté de la barrière. Et lorsque ce n’était pas le cas, ils avaient évolué dans son cercle. Dehors pour la plupart, évoluant entre les cachots et les dortoirs ou les passages secrets, aidés par les uns et les autres, risquant leur peau pour reprendre possession de leur captivité, en un sens. Ceux-là étaient restés à la libération du château, cherchant la vengeance ou une certaine forme de réponse, de sens à ce qu’il s’était passé. Mais ça n’était pas son cas. Alors le sourire s’arrêtait là, emporté avec les mots qu’elle ne prononçait pas, soudainement de nouveau consciente qu’elle ne pouvait pas faire ça. Pourtant Sovahnn aurait aimé, vraiment, aborder tout ça avec lui, développer ce qu’ils avaient cessé de savoir l’un sur l’autre, combler les vides, partager celle qu’elle était. Car oui, tout ça faisait partie d’elle et l’ancienne Poufsouffle refusait l’idée même d’en être honteuse. Pourtant c’était le cas. Elle était celle qui avait su être heureuse – car oui, l’être, c’était une force, un effort et non quelque chose qui aurait pu aller de soi – quand lui en sortait traumatisé. Avoir ri quand il ne faisait que trembler. Alors la volonté de partager s’était fanée, d’assumer l’intégralité de ce qu’elle était, de l’inclure dans sa vie et de s’inclure dans la sienne, d’être soi… tout s’était soudainement coupé, incapable de passer le pas. Phrase bateau donc : ‘ça fait plaisir de te voir enthousiaste de faire du roller’ quand quelque chose craquelait dans son cœur. Avait-il, du reste, réellement envie d’en savoir plus ? De savoir qui elle était depuis qu’ils s’étaient quittés bien des années auparavant ? Timothy était invité à partager son quotidien, il la voyait au fil des jours, en dessinait les contours mais tout lui restait inconnu. Avait-il réellement envie de savoir ? De la connaître ? Ou était-il comme ses parents qui coupaient court et s’acharnaient à essayer de la replacer dans le contexte de l’enfant qu’elle était hier ? Et lui, accepterait-il un jour d’évoquer son passé avec elle ? Voudrait-il un jour enfin partager ce qui manquait, construire son identité, ses plaies et ses failles avec elle ? Ou Will. Ou quelqu’un ?

« Ouais, c'est ça. Je suis si horrible que ça... je veux vérifier ma théorie que tu rebondis quand tu tombes.»
« ‘Pas le cul assez rebondi j’te dis ! »

Elle lui balançait ça avant de s’esquiver à la douche, le cœur emplis de cette sensation très ambigu, coincée entre deux ressentis très légitimes et bouffée d’une certaine sensation de vide. Sous l’eau, Sovahnn la vivait pleinement, cette sensation douloureuse, laissant se noyer une larme ou deux sous le jet brûlant, puis bientôt, ça passait, laissant la part belle a ce qui était et non ce qui se refusait à elle. Ce qu’ils étaient l’un pour l’autre, ce qu’elle avait vécu, ailleurs, sans le refuser ou le nier, ce qui serait, sans doute. Ils finiraient bien par aborder ces sujets, il le fallait pour vivre pleinement. Peut-être n’était-ce simplement pas pour aujourd’hui ?

Ainsi lorsqu’elle sortait de là, la jeune maman était de nouveau apaisée, reboostée, ne tardant pas à le rejoindre lui et la petite qui décidait de râler. Réveil difficile ? Elle qui restait encore majoritairement roulée en boule se tendait, donnant des coups de pied dans le vide en grimaçant, mécontente.

« Ben alors.. »

Définitivement, quelque chose la gênait.

« J'sais pas ce qu'elle a... mais elle n'a pas encore pleuré. Sa couche a l'air d'être OK.»

Ah, donc c’est sans doute ce qui gêne. Un bébé d’un mois n’ayant rien fait de toute la nuit ? Même pas pipi ? Un baiser sur la joue de Tim et Sovahnn récupérait sa fille, le bébé entre ses doigts pour la soulever et la sentir, ne tardant pas à lui changer sa couche – humide, si ! Ouf ! – sans réussir à lui décrocher un sourire. Pas de craintes spécifiques, peut-être la digestion de la petite était-elle un peu bloquée. C’était déjà arrivé, donc Sovahnn n’enclenchait pas encore le mode maman ventouse qui s’en faisait pour un rien.

Bientôt Layla était prévenue sous le regard amusé d’un Tim qui suivait la conversation avec attention et Sovahnn ne tardait pas à rejoindre le canapé avec sa fille. Rien que le quotidien. Un quotidien qui lui plaisait, emplissant son petit cœur guimauve d’une joie vive. Amusant non ? Comme une conversation au téléphone, quelques regards en coin échangés avec complicité ou les mimiques d’un bébé mécontent pouvaient l’emplir de quelque chose d’aussi pur qu’un bonheur non feint. Le vide n’avait pas duré, donc, déjà remplacé par quelque chose de bien plus prenant, de bien plus nécessaire.

« Elle sera peut-être aussi gourmande que sa maman et morfale !»
« J’espère pas ! Sinon elle va me couter un rein cette enfant ! »
« Bon ben écoute, je file aussi à la douche le temps que tu la nourris ! Et s'il t'ennuie tu le vires hein ?»
« ça roule ! »

Une gratouille au chat et déjà il filait, laissant mère et fille accompagnées du chat qui se roulait déjà sur le dos pour attirer son attention. Déposant ses jambes sur la table, jetant un coup d’œil en arrière, Sovahnn tirait sur son haut avec une moue concentrée. Peut-être, un jour, envisagerait-elle d’avoir des fringues plus pratiques pour nourrir son enfant qu’un t-shirt de son meilleur ami. Effet tente validé ! Et si la petite passait sans soucis au dessous, le col, lui, restait un peu trop serré pour voir ce qu’elle faisait. Alors oui, elle tirait dessus comme une sagouin, plaçant mieux son enfant qui semblait bien plus jouer avec son téton que réellement se décider à se nourrir. Pendant longtemps, ça avait été la croix et la bannière pour l’y mettre et il lui semblait qu’à chaque fois qu’elle laissait l’enfant avec le biberon, les tétées se compliquaient ensuite.

Syndrome de confusion sein-tétine ?! Jamais entendu parler.

Pourtant après un moment, la voilà au sein, blottie contre sa maman qui bénissait la magie qui s’était mise à pulluler dans son armoire à pharmacie – oui, parce que madame a une armoire à pharmacie maintenant, ça t’la coupe hein ?! – et qui caressait de sa main droite le chat demandeur d’attention. Coussin sous le bras gauche, elle observait avec tendresse la petite dont les doigts se refermaient sur son sein, le pinçant en douceur. Si petits. Si fins. L’un de ses ongles, mal coupé et encore trop mou formait une pointe sur le côté, s’accrochant à sa peau sur laquelle il se retournait sans que la petite n’en sente rien, continuant ce petit geste sans doute réflexe lui rappelant fort la gestuelle des chatons. Un instant, il n’y eu plus qu’elles deux et ce moment qui redevenait douceur pure. Un moment rien qu’à elles, hors du monde. Lâchant le chat, Sovahnn glissait un doigt sur le visage calme de sa fille, dessinant en douceur des vagues sur son front qui se plissait et se détendait en rythme tandis qu’elle observait avec un petit sourire cet air concentré, ces paupières qui s’ouvraient tout à l’heure et qui devenaient lourdes à présent, comme si elle avait dans son lait un somnifère naturel. Et ces petites lèvres qui s’arrondissaient parfois jusqu’à former un pli qui claquait en douceur pour revenir à leur position initiale…

« Tu es beaucoup trop belle ma fille… »

Ses doigts traçaient la bordure de ses cheveux qu’elle ne tardait pas à ramener en arrière, ne faisant qu’effleurer la fontanelle qui palpitait au rythme des succions. L’idée qu’il y avait son petit cerveau à battre là sous l’épiderme la fit grimacer, éloignant ses doigts par précaution, déjà partis lui retirer une petite peau coincée entre deux mèches brunes qui pointaient en boucle vers le haut. La gravité ? Oulah, entre la mère et le père, il s’agissait là d’une notion assez peu respectée dans la famille.

Sovahnn ne su pas si elle avait gêné sa fille avec ses caresses ou si la faim n’était simplement pas au rendez-vous mais celle-ci refusait finalement de poursuivre la tétée, grognant contre son sein sans ouvrir les paupières pour autant. « Ok, ça va j’ai compris.. » Et bientôt elle la sortait de là, s’étalait plus encore dans le canapé pour l’allonger entre ses seins, ses bras autour d’elle pour la bloquer dans un petit cocon de douceur tandis que la petite semblait déjà emportée au pays des rêves, laissant sa maman… toute seule.

« Hm… bon. »

Soif.

Une main sous les fesses pointées vers le ciel de sa fille – sérieusement, tu veux vraiment passer tes jambes sous toi comme ça ? Non parce que.. oui, bon, fait comme tu veux – et elle se redressait comme elle pouvait, se rendant soudainement compte que le chat avait disparu. La petite lâchait ce qui ressemblait presque à un miaulement, arrêtant dans l’œuf la volonté de sa mère de se mettre debout, laissant donc une Sovahnn fixant sa tasse au loin avec une bouille dépitée.

…

Main levée, paupières plissées. « Accio tasse ! » Quoi ? Ouais, sans baguette alors même qu’avec elle n’y arrivait pas. Tout à fait. Sans grande surprise, il n’y eu aucun mouvement.
Alors elle recommençait. Encore
Et encore.
Jusqu’à ce que soudainement, la tasse ne se décale et tombe de la table pour s’exploser au sol sous l’air sidéré de la sorcière.

« Euh…. » Really ?

La petite avait sursauté sur elle, hurlant soudainement alors que Sovahnn se relevait pour la calmer, la berçant en lui chuchotant doucement que tout allait bien… le regard planté sur cette tasse cassée.

Et alors même que Timothy apparaissait, elle vit une petite patoune tenter d’attraper le couteau qui traînait sur la table à côté de feu la tasse brisée.

« Ah… » Compris.

Lèvres pincées dans une mimique désillusionnée, la jeune femme levait les yeux au ciel un instant…

« Tout va bien ?»

… et les reposait sur son ami… sur lequel elle bloquait totalement un instant.

« Ouais ouais ça va, juste ton chat qui me fait croire que je m’appelle Mathilda. » chose pas complètement débile vu ce qu’elle était capable de faire en cas d’émotions forte, mais là n’était pas la question.
A vrai dire, là elle bloquait bien plus sur le dessin improbable des muscles sur ce corps qu’elle voyait toujours comme celui d’un petit garçon… et qui ne l’était plus du tout.

« Woh la vache, mais depuis quand t’es foutu comme ça toi ?! » La… finesse ? ‘Connait pas. Les hormones, en revanche, bien plus. Car oui, si l’un et l’autre n’étaient pas reliés intrinsèquement, une pinte de désir perçait dans son bas ventre, symptôme d’un manque plus général.

« Tu verras, après avoir accouché, tu seras off et plus rien ne te fera d’effet. » Ouaiiiis ouais ouais ouais. Ouais. Ouais.
Ouais ?
Ouais.
Non.

Influence de la magie, tendance naturelle, volonté de vivre, marques d’un présent et d’un passé parfois difficiles et impactant ses ressentis ? Qu’importe, c’était là.

Déso ? Pas déso. Et arrête de bloquer sur son torse, je te jure, c’est malaisant. Et dissonant surtout. Entre l’air clairement enfantin dans ses actes, ses paroles, sa manière d’aborder le monde et la projection soudaine d’un corps d’homme… oui, non, ça ne collait pas et la jeune femme clignait un instant des paupières en fronçant les sourcils.

« C’est pas possible ça depuis quand tu soulèves de la fonte toi ?! »

Mais quel est le phoque ?!

Jeu 11 Nov 2021 - 12:48

« Oh j’ai eu une certaine capacité à chercher la merde ces dernières années… »

Est-ce qu'il s'attendait à ce qu'elle développe un peu plus ? Tout à fait. Par ce qu'il était curieux de savoir de quoi elle parlait, et ils auraient pu plaisanter de certaines de ses anecdotes. Seulement, comme elle ne semblait pas vouloir en dise plus, il se dit « ou pas ». Peut-être que ce n'était pas des choses drôles comme il aurait pu le penser au premier abord. Et si elle n'en disait pas c'est qu'il y avait probablement qu'une raison : c'était des choses qui se passaient à Poudlard et elle n'était pas certaine de pouvoir échanger sur ça avec lui. Est-ce qu'elle avait raison ? Probablement. Ou pas. Il n'en savait trop rien, peut-être que la conversation aurait très bien pu se faire ; mais ils le savaient l'un comme l'autre que le moindre mot de travers pouvaient déclencher des angoisses qu'il ne pourrait pas forcer cacher ni gérer. Pendant un instant, il hésita. Peut-être que lui reposer la question en lui disant que c'était Ok, ce qu'il avait envie de faire, l'aiderait à la faire parler... Mais si tout ne se passait pas comme il le voulait ? Si des angoisses se déclenchaient ? Il n'avait pas envie non plus d'imposer ça à son ami, tout comme bien souvent, il s'empêchait de parler de choses avec William pour la même raison. Par ce que suivant les jours, les mots utilisés, les thèmes beaucoup de choses pouvaient être déclenchées sans forcément qu'il ne le voit venir.
Il se mordilla un peu la lèvre, pensif, ne sachant pas trop ce qui était le mieux pour les deux. Il ne voulait pas risquer de la blesser, ou qu'elle se sente mal pour X ou Y raison. Il n'avait pas envie qu'elle passe un temps fou à tenter de le calmer, elle avait déjà à faire avec sa fille... D'un autre côté il avait envie d'en savoir plus. Quelle merde, il avait espéré que la situation s'arrangerait, que certaines choses pourraient être évoquées plus facilement avec beaucoup moins de tabou, mais il avait eu trop d'espoir. Si la pente semblait aller vers le haut, c'était une très vague montée si bien qu'il avait l'impression de stagner. Que rien n'évoluait alors qu'il aurait juste voulu profiter de ce genre de moments. Un jour, peut-être que ça serait possible... mais en attendant … il ne savait quand même pas quoi faire, comment réagir à cela.
Quoiqu'il en soit, s'il devait dire quelque chose c'était maintenant, elle avait déjà dû voir qu'il avait totalement bugué et probablement qu'il réfléchissait alors...

« Whoaw, c'est un peu vague tout ça ….»

Oui c'était une demi-invitation à en dire plus, si elle le souhaitait...Même s'il n'osait pas lui dire franchement que ça irait... de peur de lui mentir. Encore fallait-il qu'elle l'entende de la sorte... Il eut quelque chose qui aurait dû ressembler à un sourire mais qui était juste au final quelque chose d'un peu gêné – d'avoir pris autant de temps à répondre, de réfléchir à quelque chose d'aussi basique, d'être aussi nul-.

« …. mais ça ne m'étonne pas que tu t'attires des ennuis, j'sais pas, j'trouve que... j'allais dire que ça te va bien, mais c'est franchement merdique. Alors, je vais plus opter pour le « ça te ressemble ». »

Et oui, ça aussi c'était un compliment. Il est vrai qu'on ne le dirait pas forcément de prime abord, et pourtant ça en était un, en espérant qu'elle le comprenne de la sorte.
Ils avaient finalement bientôt changé de sujets pour retourner à quelque chose de beaucoup plus amusant : comme le fait qu'elle rebondissait.

« ‘Pas le cul assez rebondi j’te dis ! »
« C'est ce qu'on verra... tu veux qu'on te mette un coussin sur les fesses comme protection ?» tenta-t-il de plaisanter.

Et bientôt, elle s'était esquivée à la douche... et pendant ce temps-là, il essayait de gérer la petite mais n'arrivait pas franchement à la calmer. Lorsqu'elle revint, un petit moment plus tard, elle lui déposa un baiser sur la joue avant de changer la couche. Et de bientôt continuer une conversation un peu plus joyeuse sur le fait que la gamine allait peut-être être vorace et c'est tout naturellement qu'il lui avait sorti un petit

« Si c'est qu'un ça va, tu peux vivre normalement, les deux par contre tu serais bien emmerdée.»

Tentative d'humour... encore une fois à revoir... mais il avait déjà fait pire, disons qu'il y avait quand même un peu de mieux. Et suite à cela il lui indiqua qu'il allait aller à la douche à son tour... comme ça, ils seraient prêts à partir quand Laïla arriverait même s'il si ce n'était que dans quelques heures. Alors qu'il venait de sortir de la salle de bain en pestant un peu sur le fait qu'il ait oublié son tee-shirt dans la chambre, il entendit un grand bruit... et tout aussi pudique qu'il soit, il ne réfléchit pas et voulut aller directement vérifier que tout allait bien pour son amie et sa fille...
Elle posa alors un regard sur lui sans qu'il n'arrive à définir ce dernier. Il bloqua un peu sur ça et fronça légèrement les sourcils.

« Ouais ouais ça va, juste ton chat qui me fait croire que je m’appelle Mathilda. »
« Oh, merde, j'suis désolé.» dit-il en grimaçant un peu. « Attends bouge pas, j'vais chercher de quoi ramasser... »
Est-ce qu'il était gêné de ce petit incident ? Tout à fait. D'habitude l'animal ne faisait pas trop ce genre de conneries alors il se demandait ce qui lui avait pris.
« Woh la vache, mais depuis quand t’es foutu comme ça toi ?! »
« Hein ? Quoi ?»

Non Timmy tu as très bien compris ce qu'elle a dit, la preuve, le rouge qui était directement monté sur ses joues, gêné par cette remarque qu'il ne comprenait qu'à moitié. Qu'est-ce qui clochait ? Et le pire c'est qu'il voyait bien qu'elle avait vraiment totalement planté sur ça.

« C’est pas possible ça depuis quand tu soulèves de la fonte toi ?! »
« C'est une vraie question, ou genre quelque chose de plus rhétorique ?» Silence... ; avant de quand même répondre à la question sans être certain que ça en soit vraiment une « Depuis que j'suis revenu en gros.» Il haussa les épaules. « C'est si choquant que ça ?j'sais pas Lewis avait pas l'air choqué.» main dans les cheveux avant qu'il ne rajoute « T'es sûre que ça va ? » Il pencha la tête un peu sur le côté, s'inquiétant de l'état de la jeune femme – oui réellement- « Bouge pas, j'vais chercher mon tee-shirt et j'ramasse après, surtout tu ne le fais pas, faudrait pas que tu te blesses.»

Il fila sans un mot de plus jusque dans la chambre presque au pas de course avant de revenir quelques instants après et se saisit du balais et de la pelle en passant pour ramasser les morceaux qui traînaient.

« A jeter, ou tu veux essayer de réparer ? J'suis bon aux puzzles mais ce n'est pas le meilleure option ici.»

Autrement dit, il pouvait essayer de recoller les morceau si elle le souhaitait, mais ça serait moche alors que la magie pouvait faire des miracles... après si elle n'y tenait pas, ils pouvaient tout aussi bien la jeter. Il se posa bientôt à côté d'elle, main dans les cheveux toujours au final un peu gêné. Il se rongea d'ailleurs pendant quelques instants un ongle avant de rajouter.

« Et j'vais à une salle de sport assez sympa... s'tu veux venir avec moi, à l'occasion.»

Par ce qu'il ne savait vraiment pas ce qu'il pourrait bien dire d'autres. Il ne s'était pas attendu à ce genre de réaction de la part de la jeune femme, d'ailleurs à vrai dire qu'il ne s'était pas attendu à une quelconque réaction.... alors il se mordillait la lèvre en espérant qu'il avait retrouvé un teint un peu plus naturel mais il se sentait toujours extrêmement gêné.

Dim 14 Nov 2021 - 20:43

Oui, les souvenirs s’écrasaient aux portes de ses lèvres et se perdaient dans un silence qui la rattrapait soudainement. Simplement parce qu’elle refusait d’assumer d’être celle qui enchaînait tant d’anecdotes positives quand il n’avait de son côté que l’horreur et la poussière à lui conter. Ses joies, à l’instant, elle en avait honte quand ses plaies, elle les gardait pour elle. Non pas de la même façon que Tim puisqu’elles ne l’envahissaient pas, ne la meurtrissait pas ou ne la modelaient comme les siennes le faisaient pour lui. Bien au contraire, si elle les taisait, c’était pour leur refuser cet impact qu’elle leur interdisait. Oh non, elle ne serait pas ce que ces types lui avaient infligé, à aucun moment. C’était sa résilience et son besoin de vie qui parlaient et l’amenaient à aller de l’avant, simplement.
Une part de déni ? Peut-être. Sans doute même. Une façon de ne pas être tributaire de cette part de son passé. De ne pas y être enchaînée, de lui refuser tout impact sur son quotidien. Mais là où elle réussissait à faire la part des choses, c’était les plaies de son ami d’enfance qui la rattrapaient. Est-ce qu’elle se faisait ça ? Arriver à nier une part d’elle-même, à refuser d’exprimer ce qui faisait d’elle une belle personne par crainte ? A avoir honte d’être heureuse ? Il y avait quelque chose de profondément dérangeant là-dedans qu’elle ne savait défaire. Un truc sur lequel elle n’arrivait pas à avoir le recul de l’intelligence.

« Whoaw, c'est un peu vague tout ça ….»

Bien vu.
Ça veut dire quoi, que tu veux que je te raconte tout ça ? Ou que ça te va, que je dois garder ça pour moi. Que tout ça te fait mal ou pire, ne t’intéresse pas ?
Non, elle ne savait qu’en penser, faisant face à ses propres biais émotionnels, ses craintes trouvant accroche dans ce silence qui s’installait entre eux.

« …. mais ça ne m'étonne pas que tu t'attires des ennuis, j'sais pas, j'trouve que... j'allais dire que ça te va bien, mais c'est franchement merdique. Alors, je vais plus opter pour le « ça te ressemble ». »

Cette fois elle claquait un rire clair dans l’air pour répondre. « Ah nan mais tu peux le dire. Ça me ressemble ET ça me va bien. » Car oui, elle aimait ça. De là à dire que ces dérapages lui manquaient, il n’y avait qu’un pas. Quelque part, peut-être. Non pas les risques réels, bien sûr, consciente de la violence qu’ils pouvaient encaisser. Mais les fou-rires avec ses amis à avoir réussi à tromper l’ennemi ou lui avoir échappé de justesse. Ça oui. Les bras emmêlés en pleine nuit, parce qu’à deux on est plus forts, parce que c’est ainsi qu’on apprend à combattre le mal. Ça oui. Le fait de pouvoir craquer et se retourner pour trouver quelqu’un déjà prêt à vous rattraper sans même l’avoir appelé… ça aussi.
Non pas de l’horreur, donc, mais de ce qu’ils en avaient fait : un prétexte pour vivre.

Alors oui, ça lui ressemblait. Et ça lui allait bien. Réellement.

***

Et bientôt voilà qu’elle le laissait. Douche, bébé, couches, bébé. Et la voilà sur le canapé, jambes sur la table basse et Liyana étalée sur elle, à essayer de faire s’envoler sa tasse posée sur la table de la cuisine.
Quel intérêt d’être une sorcière incapable de faire ce genre de choses sincèrement ?! Pas de baguette, bien sûr, la sienne était reléguée quelque part dans sa chambre, attendant qu’elle achète une table de chevet dans laquelle elle la glisserait avant de l’oublier pour un temps non défini. Pas de magie non plus cela dit. Alors oui, ça lui arrivait de perdre le contrôle, surtout avec les hormones qui lui faisaient par moment faire quelques montagnes russes, mais étrangement depuis l’arrivée de Tim ici, la jeune femme n’en avait quasiment pas fait. Et aucune devant lui. Une façon instinctive de le protéger et d’éviter de plaquer l’évidence de sa condition de sorcière sur sa conscience ? Probablement oui. Toujours était-il qu’à l’instant, même si elle avait voulu, la chute de la tasse provenait de l’action du chat et non de sa magie.

« Oh, merde, j'suis désolé ! Attends bouge pas, j'vais chercher de quoi ramasser... »

Tim qui venait d’arriver et semblait trouver dramatique l’idée que son chat ai eu l’idée soudaine de faire tomber ce mug. Elle aurait pu lui répondre qu’on s’en foutait – tant qu’il ne s’agissait pas de la tasse de Zach, chasse gardée, céramique précieuse – qu’il n’y avait pas à faire un drame d’un peu de vaisselle brisée… mais pour le coup Sovahnn était bloquée sur autre chose. A savoir : son physique. Le visage légèrement de biais, le corps légèrement tourné vers lui en remontant la petite contre elle et en poussant de son pied droit sur la table basse, elle le fixait avec étonnement. Sa gêne ? Hola, rien à foutre. Va falloir s’y habituer à un moment donné mon ami, elle ne pourra pas se censurer H24, ta colloc !

« C'est une vraie question, ou genre quelque chose de plus rhétorique ?»
« Quand je découvre que t’es foutu comme un BG dans une série pour ado, OUI, c’est une vraie question, oui ! »
M’enfin !
« Depuis que j'suis revenu en gros.»

Ça se tient. Pas simple de trouver de la fonte en cellule. Quoi qu’il pouvait toujours lever certains de ses petits camarades.
…
Quoiiiiiiiiii ? Elle est bonne ! Si je vous jure elle est bonne. Regardez, on en parle, du camarade visé en plus :
« C'est si choquant que ça ?j'sais pas Lewis avait pas l'air choqué.»
Un rire sonore passait ses lèvres en claquant joyeusement. « Ouais ! Parce qu’il te voit à poil régulièrement, pardon de pas te mater sous la douche ! »
« T'es sûre que ça va ? »
Toujours le rire sur les lèvres. « Bah nan, ça va pas : j’suis en train d’envisager de te mater sous la douche maintenant ! » Partait-elle en fou-rire ? Oui, tout à fait. Ce physique – ou le simple fait de le mater, car oui, c’était très exactement ce qu’elle avait fait – semblait tellement dissonant de l’image qu’elle avait gardé de lui que cette incohérence lui pétait simplement à la gueule. L’instant d’avant, il avait ce statut d’enfant et le suivant, elle lui découvrait un physique qui donnait envie de mordre dedans : avouez que c’est perturbant merde !

« Bouge pas, j'vais chercher mon tee-shirt et j'ramasse après, surtout tu ne le fais pas, faudrait pas que tu te blesses.»
« Ah ben non, j’fais comment pour mater moi maintenant !?! »

Le… féminisme ? Connait pas.

Et la couillonne continuait de se marrer en le regardant filer. « Merci hein ! » Pour le fait de ramasser, hein, pas pour le booty en ligne de mire. Ça va, elle a ses limites à la connerie.

Et laissée seule avec ses rires joyeux qui refusaient de se calmer aussi sec, elle ramenait sa fille sur sa poitrine pour y laisser un baiser entrecoupé d’éclats amusés. Lèvres étirées dans un sourire posé sur son front, elle ajoutait dans le vide :

« Merde alors… maman chope ses amis dans une agence de mannequin, tu le savais pas ça hein ?... et ça fait sugar dady cette phrase.. ! » Voilà qu’elle riait toute seule comme une gourde devant l’air sceptique de sa fille qui devait se demander ce qu’elle baragouinait. « Tu juges toi ! Si tu juges. Regarde moi ça comme elle juuuuuge ! »

Bonjour, je suis une maman et j’ai quinze ans dans ma tête, laissez-moi être idiote parfois, ça fait du bien, je vous jure !
Et il revenait, tout sérieux qu’il était face à celle qui n’en comportait pas l’ombre du début d’un commencement de cette gravité qu’il arborait souvent.

« A jeter, ou tu veux essayer de réparer ? J'suis bon aux puzzles mais ce n'est pas le meilleure option ici.» Les débris. Pelle et balayette en main.
« Oh non, jette on s’en fout. Celle là je m’en tape. » Un petit sourire aux lèvres, consciente qu’elle aurait été capable de péter un plomb complet sans raison si ça avait été celle de Zach. Pas de raisons, ce n’est que du matériel, c’est con. Mais c’est vrai, et ça fait mal quand même.

« Et j'vais à une salle de sport assez sympa... s'tu veux venir avec moi, à l'occasion.»
« Voilà, bon plan, comme ça non seulement j’aurais quelqu’un d’autre à mater qu’mes potes. » Moqueuse envers elle-même, oui tout à fait. Non mais vous avez vu la brochette de beaux gosses aussi ?! Pardon hein mais c’est un fait ! C’est comme ça qu’on dérape sur un Rivers et qu’on s’en veut… mais qu’on y retourne. Pourquoi Alec poppait comme ça dans son esprit ? Sans doute le seul appartenant à cette catégorie avec qui elle pouvait réellement envisager de déraper de nouveau.
Sans parler de la conception du petit ange sur sa poitrine. « Nan pis du coup faut que j’me mette à niveau quoi. Parce que j’avais déjà Enzo, … Oui, c’est le premier signalé comme beau mec, elle ne nierait pas l’attirance évidente à leur rencontre même si celle-ci n’avait plus sa place entre eux. Riley… sacrément bonnasse aussi Riley, déso pas déso ! Oui, non, le féminisme est mort. Lui en voudrait-elle ? Mais non ! Keza .. Ouais, grave, Keza aussi. … en fait ils sont tous BG, c’est dramatique. On va pas faire toute la liste non plus. Mais si en plus tu te mets à être foutu comme une statue grecque, moi j’suis pas opé hein ! On va retourner à la salle ! » Pourquoi « retourner » ? T’as jamais foutu un pied en salle de sport !

Encore une fois, aucune trace de sérieux ni de mal-être, rien que des rires et de la dérision.

Ven 19 Nov 2021 - 10:31

Et même lorsqu'il avait tenté d'essayer de lui faire comprendre qu'elle pouvait y aller, raconter quelques anecdotes de façon assez sous-entendu, certes... elle ne sembla pas saisir ou ne voulu tout simplement pas saisir la perche tendue. Et il n'osa pas le dire de façon plus franche, par ce que si c'était volontaire pour X ou Y raison, cela ferait le mec qui insiste à tort et elle n'avait pas forcément besoin de ça ? Ou si ? Il n'en savait trop rien... mais il faudrait qu'il essaye de réaborder le sujet un peu plus tard. Un jour où il le sentirait bien de façon à ne pas gâcher comme un con ce moment. Par ce que c'est exactement comme ça qu'il se sentait à chaque fois « comme un con », à ne pas réussir à se contenir, à ne pas réussir à relativiser, à mettre les barrières là où il ne fallait pas, ainsi que les angoisse... et il avait conscience que dans la réalité c'était juste beaucoup plus compliqué que ça, et que ce n'était pas en se dévalorisant sans cesse que ça aiderait, mais il ne savait qu'agir comme ça. Et du coup après un court temps de silence, il avait continué sa phrase comme si de rien n'était. Comme s'il n'avait pas vu ce blanc, ou comme s'il l'acceptait. Et il avait essayé de continuer à plaisanter avec elle sur ce sujet-là. Alors, quelques rires étaient bientôt nés dans la pièce, comme si cela suffisait à balayer tout les non-dits d'un revers de main.

* * *

Et à son retour de la douche, il avait dû faire une interruption inattendue dans le salon pour vérifier que son amie allait bien et c'est là... qu'il vécut un petit moment de solitude, car il ne semblait pas comprendre pourquoi est-ce qu'elle semblait tant buguer. Il avait même cligné des yeux plusieurs fois quand elle avait posé la première question, comme s'il ne saisissait pas bien tout ça. Comme s'il se sentait totalement à l'écart.

« Quand je découvre que t’es foutu comme un BG dans une série pour ado, OUI, c’est une vraie question, oui ! »

Ah ! C'est donc comme ça qu'elle le percevrait ? Intéressant ? Non, plutôt gênant, d'ailleurs, il avait l'impression qu'il était devenu à présent un peu cramoisi et ne savait encore moins où se mettre. Comment est-ce qu'il était censé réagir à ça ? Dans les films et séries les mecs avaient plutôt l'air de bomber le torse, genre ils sont fiers, mais il trouvait tellement cette réaction ridicule qu'il n'osa pas mimer quelque chose comme ça. Il inspira un coup et se contenta donc de répondre à la question suivante à savoir depuis quand est-ce qu'il faisait de la muscu... et n'y revenant toujours pas, il avait essayé de comprendre pourquoi est-ce qu'elle semblait si choquée. Ce qui sembla l'amusée grandement vu le rire qui s'en était échappé de sa bouche, il pencha la tête de nouveau sur le côté, un peu perplexe.

« Ouais ! Parce qu’il te voit à poil régulièrement, pardon de pas te mater sous la douche ! »

Ca va, il ne pouvait ps rougir plus de toute façon... et puis c'était quand même une certaine vérité pour Lewis, pour le reste par contre...

« Ouais, c'est vraiment très généreux de ta part.» tenta-t-il de plaisanter, mais sa voix devait surtout toujours sembler totalement perplexe. Et comme elle lui paraissait très bizarre qu'elle soit soudain dans ce mood... pour pas grand chose au final il s'en inquiéta et voulu vérifier qu'elle allait bien.
« Bah nan, ça va pas : j’suis en train d’envisager de te mater sous la douche maintenant ! »
« Heu ….» fut la chose qui arriva à sortir de son gosier tandis que son amie d'enfance, elle partait en fou rire. Vraiment, il avait l'impression d'être passé à côté de quelque chose qu'il ne comprenait absolument pas... et s'il aurait probablement pris une telle attitude de quelqu'un comme une véritablement moquerie, il la connaissait assez bien pour discerner que ce n'était pas du tout ça ici. Et comme il la perturbait visiblement... il décida d'aller chercher son tee-shirt.
« Ah ben non, j’fais comment pour mater moi maintenant !?! »
Il s'était retourné et cette fois, il avait une idée exacte de quoi dire il lui fit même un petit clin d'oeil avant de dire, sourire aux lèvres.
« On a internet, tu devrais trouver ton bonheur.»

Entre youtube, instagram et les photos mannequins – pour ne pas parler de certains sites pour adultes-... Cette fois, il l'avait le petit sourire de branleur sur les lèvres. Oui, cette réplique, elle n'avait pas dû s'y attendre et à vrai dire il était lui-même étonné que ça lui soit venu presque instinctivement. Et tandis qu'il s'eclipser pour remettre une tenue un peu plus adéquate elle le remercia... pour quoi ? Il hésitait pour le fou rire qu'elle avait eu, ou alors par ce qu'il allait ramasser les débris en revenant... au final, ça n'avait pas une grande importance et bientôt, il était réapparu avec le tee-shirt, le balais et la pelle. Le principal c'était probablement qu'elle aille bien, qu'elle arrive à rire de tout... même s'il se demandait si ce n'était pas quelque chose pour laquelle il devait s'inquiéter un prémice d'une chute d'hormones ou autres si ça n'était pas fait et si bientôt elle n'allait pas s’effondrer... et s'il pouvait l'aider comment est-ce qu'il devait faire ça ? Respire Tim, tout va bien. Regarde-là, est-ce qu'elle a l'air d'aller mal ? Vous plaisantez depuis ce matin, c'est juste toi qui n'a aucun humour et qui n'est pas du tout collé dans ce moule-là de la normalité. Et tu auras beau agir par mimétisme... tu ne pourras jamais reproduire ce genre de réaction spontanée.

« Oh non, jette on s’en fout. Celle là je m’en tape. »

Ok. Direction la poubelle donc... Il avait d'ores et déjà bientôt repris la parole en lui proposant de venir à la salle de sport avec lui. Pourquoi ? Oui, pourquoi avoir fait ça ? Il n'en avait aucune idée, mais ça lui semblait assez approprié.

« Voilà, bon plan, comme ça non seulement j’aurais quelqu’un d’autre à mater qu’mes potes. » A ce stade-là, ce genre de réponse ne l'étonnait même plus et à vrai dire, quelque part elle l'arrangeait bien. Oui voilà, regarde d'autres beaux mecs, c'est parfait comme ça. « Nan pis du coup faut que j’me mette à niveau quoi. Parce que j’avais déjà Enzo, …Riley… sacrément bonnasse aussi Riley, déso pas déso ! Keza .. en fait ils sont tous BG, c’est dramatique. Mais si en plus tu te mets à être foutu comme une statue grecque, moi j’suis pas opé hein ! On va retourner à la salle !
Et si elle plaisantait, lui grogna un petit coup, comme s'il n'aimait pas trop ce qu'elle venait de dire.
« Tu es parfaite comme tu es. Pas besoin d'être bien bâti, ou je ne sais quoi.» il planta son regard toujours sérieux dans celui de sa meilleure amie et continua toujours très sérieusement «Tu es magnifique Sovahnn … » Ne sors pas une phrase sur la dévalorisation de soi, Tim, par ce que ça serait l'hôpital qui se foutrait de la charité « Alors que tu viennes pour mater, ou pour t'amuser, c'est super cool... pour te mettre à niveau ça l'est déjà beaucoup moins.» Silence, puis il essaya de détendre l'ambiance qu'il avait du un poil plomber en voulant être certain qu'elle sache qu'elle était belle... « Et y retourner ? Pourquoi t'y es déjà allée ?» Et il essaya de retrouver un petit sourire de con, il arriva même à rajouter. « Promis, j't'y amènerai à l'heure ou t'es sure d'y trouver des beaux spécimens.» Oui, lui aussi, il a des yeux et il voit les gens qui l'entourent... surtout quand il y a des beaux mecs en pleine séance qui l'entourent. « Je ne peux que parler du physique par contre, j'leur ai pas trop parlé pour la plupart.»J'me dédouane pour leur caractère. T'es prévenue, Sova.

Mar 30 Nov 2021 - 17:49

Le drame de la vie c’est qu’on devient vieux trop tôt mais sage trop tard.

Elle n’était ni sage ni vieille, juste une gosse qui parfois aimait seulement profiter de la vie sans vraiment de filtres, à simplement rire bêtement de conneries sans s’en faire de l’avenir ou du passé. Voilà ce qui la distinguait sans doute de Timothy. Profondément ancrée dans le présent quand ce dernier s’égarait souvent dans les tourments du passé ou les angoisses de l’avenir, elle restait à simplement profiter de l’instant sans se laisser enchaîner au reste. Alors elle riait, tout bêtement, recouvrant la frustration des paroles passées pour ne plus s’en faire que ce ça.

« On a internet, tu devrais trouver ton bonheur.»

Il l’achevait et son rire s’amplifiait, la petite essayant de relever la tête sans véritablement de succès montant et descendant sur sa poitrine emplie de spasmes joyeux.

« C’est ça ouais, j’te demanderai l’adresse de tes meilleurs sites.. » Moqueuse du coin de l’œil, un sourire toujours amusé sur les lèvres.
Mais on se calme, jeune enfant car monsieur est bien moins d’une ambiance connerie indéfectible que toi, saches-le. Toujours un peu morose cet enfant, c’est certain. Mais elle gardait ce grand sourire qui appelait celui des autres, espérant qu’un jour elle n’aurait plus à compenser cette sensation douloureuse d’être seule à être légère. Elle aurait aimé l’éclabousser d’un peu de ces trucs lumineux qui brillaient en elle et lui faisaient porter sur le monde un regard moins sombre. Moins systématiquement angoissé ou douloureux. Juste présent. Regarde autour de toi Tim, les choses sont belles, elles méritent d’être vécues. Sors de son corps, observe le reste. Le monde est beau, il mérite que tu t’y attardes.

« Tu es parfaite comme tu es. Pas besoin d'être bien bâti, ou je ne sais quoi.»

T’as un truc avec le premier degré toi non ?
Me tron-je ?

«Tu es magnifique Sovahnn … »
« Dit-il avec ses abdos reluisants. Merci BG. »

Parce que non, elle ne se dévalorisait pas. Ou plus exactement, si, c’était le cas parfois et il y avait certes des difficultés chez elle à accepter son corps déformé et la nouvelle façon de se percevoir mais pour le coup, ces réflexions lui semblaient parfaitement hors contexte.

« Alors que tu viennes pour mater, ou pour t'amuser, c'est super cool... pour te mettre à niveau ça l'est déjà beaucoup moins.»
« C’était du second degré bichon. »

Le concept de degré qui n’est pas qu’une température, pas toujours totalement intégré dans cette baraque. Ou comment faire tomber à plat une blague après l’autre pour en revenir au sérieux, encore et toujours. Ce qui lui faisait passer à huit miles les compliments qu’il pouvait lui faire. Il y a le moment et le lieu pou ce genre de choses, sinon ça n’est pas intégré et ça ne fait que ressembler à une réponse réflexe et hors propos, donc peu sincère. Pourtant il l’était, elle le savait. Ça ne l’atteignait pas, c’était tout. Pas une mauvaise chose, rien en elle n’était triste, il n’y avait simplement rien à réparer à l’instant, donc tout le miel versé ne trouvait rien à cicatriser, tout bêtement.

« Et y retourner ? Pourquoi t'y es déjà allée ?»
« Right ! » D’un geste du doigt, elle montrait qu’il était pertinent dans sa réflexion, un demi sourire aux lèvres. « Tu marques un point. »
« Promis, j't'y amènerai à l'heure ou t'es sure d'y trouver des beaux spécimens.»
« Grand seigneur ! »
« Je ne peux que parler du physique par contre, j'leur ai pas trop parlé pour la plupart.»

Etonnant de sa part tient.

En riant, Sovahnn se redressait avec sa fille dans les bras, allant allumer son téléphone maintenant qu’elle pouvait de nouveau se déplacer sans le faire hurler alors que la pièce était assez grande pour éviter de se blesser. Et voilà qu’elle allumait la musique, emportant Tim dans un instant musical et danse totalement débile qui eu le mérite de décoincer la petite qui grognassait depuis l’épisode de la tasse brisée.

Bientôt, Layla passait et Sovahnn l’entraînait avec eux, tout naturellement et facilement. Car rien de tout ça n’avait à l’être, compliqué. C’était donc après moult câlins, baisers et grimaces qu’elle finissait par voir sa fille partir bien avant le début d’après midi prévu initialement.

« Allez go ! Tu voulais me faire glisser non ? » annonçait-elle sur un ton dé défi lorsque sa belle sœur fut partie.

Ven 10 Déc 2021 - 18:46

Au moins il avait réussi à la faire rire avec sa blague. Et ça lui faisait plaisir d'entendre ce rire si joyeux.

« C’est ça ouais, j’te demanderai l’adresse de tes meilleurs sites.. »
« Fais comme si tu ne savais pas chercher !» plaisanta-t-il « Je sais qu'avec toi tes grands doigts agiles tu feras des merveilles sur le clavier.»

Oui, il arrivait à trouver une ambiance bonne enfant. Il arrivait de temps en temps à avoir une once d'humour même si ce n'était pas forcément quelque de simple ou même de régulier. C'était toujours mieux que rien et il fallait avouer que la jeune femme face à lui y était quand même pour beaucoup pour tout ce qu'elle représentait. Et forcément, bientôt le naturel était revenu au galop et il avait pris sa nouvelle phrase au premier degré. Et il n'avait plus qu'une envie : la rassurer, lui faire comprendre à quel point il l'aimait, à quel point est-ce qu'elle était magnifique.

« Dit-il avec ses abdos reluisants. Merci BG. »

Ah, heu ? On peut répondre quoi à ce genre de choses ? Il la regarda et décida de ne rien dire sur le sujet. C'était bien comme ça... ouais, c'était même mieux. Parfait... mais il avait encore, très vite, réitérer.

« C’était du second degré bichon. »

Ah. Bah... hein.

« Promis, si je trouve un manuel, je me l'achèterai pour mieux le décrypter.»

Par ce qu'il n'y arrivait pas, il ne le voyait pas... ou pas souvent. C'était gênant pour lui, pour les autres... mais au final il se pénalisait lui-même de ne pas arriver à saisir les perches. Et puis, c'était une manière comme une autre d'essayer d'avoir de l'auto-dérision, d'essayer de nouveau d'être un peu drôle. Pas sûr que ce soit son meilleur essai ceci dit.
Et si on continuait avec cette histoire de salle de sport, n'est-ce pas ? C'est une bonne idée, et ça peut permettre pas mal de dérives... Il eut un sourire en coin, d'ailleurs, lorsqu'elle lui dit qu'il marquait un point avant d'avoir un nouveau sourire à sa réplique suivante.
L'instant d'après, elle se redressait, mit de la musique et se mit à danser... d'une façon totalement débile avant qu'il se mette à suivre le mouvement, essayant de se laisser porter pour la musique, faisant juste l'idiot pour la faire rire : par ce que faire n'importe quoi c'était au final si simple et face à elle, il savait qu'il pouvait se lâcher, ce qu'il ne ferait pas avec tout le monde.

Bientôt Layla était arrivée, et elle était également entrée dans la danse – bien que lui se soit instinctivement un peu calmé-... et après un nouveau petit temps, la jeune femme s'éloignait avec l'enfant le laissant en tête à tête avec son amie d'enfance.

« Allez go ! Tu voulais me faire glisser non ? »
« Tout à fait, je pense savoir où on va aller que tu reprennes un peu la main.» Il la main sur le cœur avant de rajouter « Promis, c'est un terrain à peu près plat, mais pas loin, il y a des pentes et co', si tu te sens de suite à l'aise.» Petit sourire en coin « J'te prends la trousse de premier secours si jamais tu te vautres ou est-ce que tu juges que c'est pas la peine ? J'ai mis des pansements dinosaures comme quand on était petits dedans.» C'était une petite moquerie gentille peinte avec des très bons souvenirs. « J'allais dire, allez viens, mauvaise troupe... mais ça ne marche pas bien, vu que t'es seule.»

Et c'est ainsi qu'il l’entraînait un peu plus loin sacs sur le dos avant de lui montrer le terrain qui lui semblait le mieux. Il y avait quelques petits cailloux ça et là qui pourraient être casse gueules, mais au final pas tant que ça. Le sol était relativement plat, le goudron pas trop « rocailleux ». Il posa ses fesses sur une petite murette pour bien enfiler les engins et protections. Avant de regarder Sovahnn faire, est-ce qu'elle avait perdu la main pour ça ou est-ce que ça allait ?

« Prête ? Faut que tu vois ce dont tu te rappelles. Que tu retrouves l'équilibre.... et y aller en dou-ceur.»

Il avait essayé de bien décomposer ce mot, un sourire taquin aux lèvres par ce qu'il savait qu'elle était capable de vouloir brûler les étapes !

Lun 13 Déc 2021 - 16:35

« Fais comme si tu ne savais pas chercher !»

A vrai dire entre son coma et Poudlard, on ne pouvait pas réellement dire que Sovahnn avait eu le temps d’utiliser un ordinateur comme une adulte digne de ce nom. Elle n’avait alors appris à faire des recherches internet que lors des derniers mois et les débuts furent épiques. Vous voyez une NEE MOLDUE appeler son meilleur ami SANG PUR pour qu’il l’aide avec un ORDINATEUR ? Non ? Parce qu’il y a deux trois problèmes dans l’équation. Raison pour laquelle elle terminait avec Will au téléphone.
Mais de quoi ? C’est quoi un navigateur ?!
Merci Sovahnn.

« Je sais qu'avec toi tes grands doigts agiles tu feras des merveilles sur le clavier.»
« Ya que moi qui trouve ça très porno comme réflexion ou c’était voulu ? » Non, c’est pas voulu, tu connais Tim. Evidemment que c’est pas voulu.

Tout un problème de second degré, encore une fois, très probablement. A propos..

« Promis, si je trouve un manuel, je me l'achèterai pour mieux le décrypter.»
« Tient ça c’est un bon plan, j’te prendrai ça pour Noel ! »

Peut-être pourrait-elle d’ailleurs vivre un Noel semble-t-il globalement normal la prochaine fois, d’ailleurs. Et non à peine sortie d’une zone de guerre à faire comme si de rien n’était et à apprendre à sa famille qu’elle portait en son giron l’enfant d’un ami. Un sorcier, oui, pas de bol les parents, la problématique de la sorcellerie n’était pas prête de se tarir dans la famille.
Mais pour l’heure il n’y avait de famille que celle de Zach et c’était sa sœur qui arrivait là, échangeait quelques mots joyeux avec elle, la complicité des deux femmes se mettant en place jours après jours, percluses des mêmes manques. Bientôt Sovahnn voyait donc sa petite disparaitre dans les bras de sa marraine et observait du coin de l’œil Tim n’avoir aucune réaction spécifique sur la présence de la sorcière. Des tensions et un mutisme certain, certes, mais il y avait du mieux. Et un calme retrouvé, comme s’il ne pouvait se lâcher qu’avec elle. Mais hey, pas de recul brusque, c’est bien déjà !

« Tout à fait, je pense savoir où on va aller que tu reprennes un peu la main.» Après ses glissades folles avec Enzo le long des rambardes courbes des escaliers en mouvement de Poudlard, l’idée de ‘reprendre la main’ l’agaçait un peu, il fallait l’avouer. Disons que ça pinçait un peu son égo de fan de la glisse un peu trop sûre d’elle. « Promis, c'est un terrain à peu près plat, mais pas loin, il y a des pentes et co', si tu te sens de suite à l'aise. J'te prends la trousse de premier secours si jamais tu te vautres ou est-ce que tu juges que c'est pas la peine ? J'ai mis des pansements dinosaures comme quand on était petits dedans.» Lâchant un rire clair, Sovahnn grimaçait d’une langue dédaigneuse, comme s’il n’y avait aucun risque, en vérité, pour qu’elle ne chute. « J'allais dire, allez viens, mauvaise troupe... mais ça ne marche pas bien, vu que t'es seule.»
« J’ai des tas de gens dans le crâne et assez d’énergie pour te mettre à genoux, vas pour la troupe ! »

Ainsi les deux jeunes gens embarquaient finalement leurs affaires, balançant les rollers dans un sac avant de sortir sur le chemin de terre qui menait à la grande maison isolée sur son bout de falaise. Un instant, Sovahnn se fit la réflexion que si elle n’avait pas encore le permis, une voiture ne serait pas de trop ici. Après tout, ils étaient tellement perdus au milieu de nulle part que de toute manière, la probabilité qu’ils soient arrêtés se mesuraient en infinitésimales. Mais pour l’heure, ils avaient marchés, ne serait-ce que pour atteindre une route bitumée.

Se perdant dans l’air vif du bord de mer, les embruns lui fouettant les sens, Sovahnn aimait ces moments réservés sur les falaises, à écumer les sommets d’herbes courtes où les clameurs du petit village en contrebas ne les atteignaient qu’à peine, portés par le vent du large et engloutis par le bruit des vagues. Tout autour d’eux, la végétation était basse, sèche presque, grasse par endroit et pliée par les vents à d’autres. C’était là qu’elle s’était remise à courir toutes les semaines, en contrordre total face aux recommandations du médecin. Mais l’espace l’appelait, sauvage et brut, appelant son besoin d’évasion.

Bientôt tous deux rejoignaient une des nombreuses petites routes de bitume qui perçaient ça et là l’herbe des hauts plateaux. Le genre de lieux où personne jamais ne passait. C’était bien là tout l’intérêt de cette maison dont personne ne voulait vraiment dans sa famille. Paumée au milieu de rien, le lieu parfait pour des gosses recherchés. Car c’était bien tout ce qu’elle était à l’instant : une gosse.

A se lancer sur le muret ainsi, elle avait l’air de l’adolescente qu’elle n’avait jamais véritablement été. Comme un petit air de la préadolescente qui commençait à peine à prendre ses aises dans un comportement moins enfantin. Oui, elle lui ressemblait, à la gamine hier plus grande que les copines, aux cheveux lisses et plus foncés qui aurait pu, si on lui avait laissé quelques années, se poser sur un muret pour discuter de tout et de rien comme n’importe quelle ado. Mais la vie ne lui en avait pas laissé le luxe. Alors elle restait entre ces âges parfois mouvants, la jeune maman qui dégainait les rollers pour y passer un pied puis l’autre. A l’instant, il lui semblait qu’ils n’étaient pas si aberrants, les pansements d’enfants.

Passant les gants à ses mains et dédaignant les genouillères, elle se redressait, posant un regard tendre sur Timothy, comme si elle pouvait se revoir des années en arrière, à dévaler les rues du quartier en lui disant de rester solide sur ses pieds. Quoi que ça veuille dire.

« Prête ? Faut que tu vois ce dont tu te rappelles. Que tu retrouves l'équilibre.... et y aller en dou-ceur.»
« Nia nia nia… » Finie la tendresse, elle faisait mine de lui décocher une gifle au ralentis, caressant sa joue d’un geste comique. Terminé l’air de l’adulte, elle grimaçait avec ses cheveux blonds en foutoir, lui dressant autour du visage comme une auréole d’or brillant sous le soleil d’Ecosse.

D’un bond, elle se remettait sur ses pieds, projetant de ses mains son corps fin hors du muret… dans un atterrissage moins stable que prévu. Légèrement ondulant sur place, il lui sembla ne plus être pourvue du même corps, comme si quelque chose avait changé.

Oui, toi. Ça fait plus de 10 ans que tu n’as pas fait ça.

Retrouvant son équilibre précaire, la jeune femme se frottait les mains pour en faire tomber les petits grains de roches du muret érodé, passant un coup sur ses cuisses sans y songer avant de fixer la route comme si elle devenait un objectif à atteindre ou une rampe de skate.

« Va demander à Riley si j’ai l’air douce tient. » Brusque et toujours prête à prendre des risques serait une définition plus adaptée. Complètement con par moment, même, soyons honnêtes.

Et elle partait, un peu hésitante au début sur cette vitesse qu’elle prenait sans y prendre gare, toujours à tester ses limites et son corps, à s’accroupir et à se relever pour tenter de retrouver l’équilibre qu’elle avait perdu tandis que son corps changeait. Plusieurs fois la jeune femme oscillait, les réflexes difficiles à retrouver et le bitume se joignant à la gravité pour l’y attirer sans qu’elle ne chute vraiment. Pas à l’aise, sa planche de skate lui manquait, son balai encore plus. Agaçant, donc, pour elle qui aimait trop la glisse. Alors elle accélérait, traçait le long de la route, ravie de sentir les grains de l’asphalte vibrer sous ses roues.
Ah, une voiture au loin. Demi-tour engagé !

D’une jambe elle pivotait le talon, l’autre se soulevait, prête à engager le tournant.

L’instant suivant elle se rétamait dans le fossé.
Un cri de surprise, les quelques mètres dévalés, le jean éraflé, quelques gouttelettes de sang perçant l’épiderme et un rire sourd dans la gorge.

Mar 14 Déc 2021 - 22:15

« Ya que moi qui trouve ça très porno comme réflexion ou c’était voulu ? »

Hum ? De quoi qu'il s'agit ? Non, il voyait clairement ce qu'elle voulait dire par là, mais c'était quoi cet esprit foutrement mal placé ? Comme si on ne pouvait plus rien dire sans qu'il y ait un second degré au point que ça en devenait épuisant. Il avait du mal à définir quand les gens plaisantaient ou qu'ils étaient sérieux... et ses propres phrases n'étaient pas toujours bien interprétées et si ici, il l'avait peut-être un poil cherché.... en même temps... des doigts sur un clavier c'était quand même le propre de l'informatique. Il se passa une main dans les cheveux, quand même un poil gêné. Pas bien grave en soit, il essaya d'en plaisanter un peu avec les moyens du bord, aka, le fait qu'il allait falloir qu'il s'achète un bouquin sur le second degré.... ce à quoi elle avait répondu qu'elle lui en prendrait un.

« Ca existe vraiment ?» demanda-t-il un peu perplexe... en pensant que c'était vraiment le genre de truc qui ne pouvait pas forcément s'acheter. Il fronça un peu les sourcils avant de continuer « C'est du second degré ?»

Par ce que oui, il n'arrivait franchement pas à définir ce genre de choses. Elle semblait sérieuse et ça serait un achat utile... mais quand on disait ça c'était plus pour plaisanter normalement non ? Merde. Il n'en avait aucune foutue idée. Nouvelle légère grimace devant cet état de fait. Il se fatiguait d'être aussi à côté de la plaque alors qu'il aurait juste voulu se fondre dans la masse, pouvoir plaisanter avec son amie normalement sans essayer de comprendre les sous-textes possibles. Il avait envie de s'excuser de sa gaucherie, mais ça serait probablement pire qu'autre chose... alors, il fallait rester sur la bonne humeur, les plaisanteries, même si quelques questions sans réponses demeuraient.
On s'en fout de ce cadeau, c'est de toute façon l'attention qui compte. On s'en fout de savoir si c'est du second degré ou pas, le tout était qu'il trouve ça mignon, voire même d'une certaine manière un peu drôle - malgré le sujet un peu douloureux-. On s'en fout de ça, le principal était de profiter du moment présent, essayer de déconnecter de tout le reste. C'était Sovahnn. C'était la gentillesse incarnée, il ne pouvait pas lui arriver grand chose avec elle, et s'il se plantait dans son interprétation au pire elle se moquerait gentiment. Rien de bien grave.

Un peu plus tard, ils étaient donc « partis » pour faire du roller, et il essayait de lui montrer qu'il avait essayer de penser à tout pour qu'elle reprenne la main en douceur, avec le terrain le plus adapté.... assez plat, mais un peu plus loin avec quelques pentes pour qu'elle ne soit pas trop frustrée. Par ce qu'il la connaissait, il s'en rappelait et il le voyait même tous les jours comment elle agissait parfois : pas franchement en douceur. Il avait même continué en plaisantant sur quelque chose qu'ils faisaient gosses : les pansements dino' lorsqu'ils se faisaient mal, ce qui arrivait parfois. Parce qu'il la suivait dans ses délires, dans sa folie de la glisse, pas toujours rassuré de ce que ça pouvait donner, mais il l'écoutait sa grande sœur de cœur et si elle disait que c'était OK. C'est que ça l'était. Aujourd'hui, les rôles étaient vaguement plus inversés. Pour lui, elle saurait rapidement se reprendre en main, même si les débuts seraient tâtonnaient une fois l'équilibre bien trouvé, une fois que les geste automatiques pour freiner, tomber sans se faire mal, tourner et compagnie seraient revenus, tout irait pour le mieux et ils pourraient vraiment s'éclater.
Il avait de nouveau réussi à la faire rire et répondit rapidement en lui tirant également la langue. Hey, lui aussi il savait le faire !

[colo=tomato]« J’ai des tas de gens dans le crâne et assez d’énergie pour te mettre à genoux, vas pour la troupe ! »[/color]

Humhum. Il secoua un peu la tête avant d'acquiescer doucement. C'est sûr qu'elle avait beaucoup plus d'énergie que lui ce qui n'était pas franchement compliqué soit dit en passant vu son état. Néanmoins, il releva un peu la tête et tenta une nouvelle plaisanterie... Il ouvrit la bouche avant de la refermer presque aussitôt. Ouais, non, elle était bien pourrie sa vanne en fait mieux valait l'avaler.

Les deux amis étaient donc partis à l'aventure un peu plus loin... jusqu'au point qu'il avait repéré là où une route goudronnée naissait contrastant avec le calme végétal autour. Comme il s'y attendait, il n'y avait personne – comme d'habitude- véritable trou perdu, ils pouvaient se permettre de sortir tranquillement sans craindre de se faire repérer. Et si lui avait bien mis toutes ses protections -genoux, coudes, mains- même celles contraignantes des mains, il regarda son amie qui allait semblait croire que son amie préférait sentir des genoux à l'air, il grimaça mais après tout elle savait ce qu'elle faisait, elle était assez grande pour savoir les risques encourus si elle se cassait la gueule sans ça : ça serait beaucoup plus douloureux. Elle se redressait tandis qu'il lui faisait un petit sourire en coin, il savait que dès qu'ils commenceraient il essayerait de visualiser sa position pour essayer d'anticiper une possible chute, pour essayer de la rattraper s'il en avait le temps. Il ne put s'empêcher de plaisanter sur la situation en lui rappelant qu'il fallait y aller en douceur, décomposant bien le mot pour ennuyer son amie.

« Nia nia nia… »
« Niahniahnne autant que tu veux... Espèce de fille violente !» dit-il en rigolant tandis qu'elle faisait mine de lui décocher une gifle au ralenti mais pour caresser doucement sa joue. Il lui envoya en réponse un baiser dan l'air.

Elle s'était remise sur ses pied assez brusquement et il lui sembla qu'elle avait manqué de tomber. DOU CE MENT, Sovahnn, c'est ce qu'il a préconisé ! Ce n'est pas pour rien, ça roule vite ces machins quand on a pas l'habitude ! Elle avait néanmoins retrouvé un équilibre...

« Va demander à Riley si j’ai l’air douce tient. »
«Humhum. Tu es la douceur incarnée... mais juste dans le caractère .. niveau geste c'est un peu à revoir quand même.» plaisanta-t-il sur le fait qu'elle était parfois un peu brute, et speed. Non aucun commentaire sur Riley, même si rien que l'évocation de son prénom avait tendance à le stresser.

Et elle avait commencé à rouler tandis qu'il la suivait derrière pour la rattraper si le besoin était... mais pour l'instant si la chute n'était pas loin elle était restait sur ses gambettes... jusqu'à moment où en voyant une voiture elle avait fait un demi-tour... raté tandis qu'elle tombait sur le fossé sur le regard inquiet si garçon... et si elle s'était mise à rire après avoir poussé un cri de surprise ; lui avait filé jusqu'à elle freinant à la fin du bitume pour descendre doucement

« Sovvvaaaa, ça va ?»

Est-ce qu'il avait manqué de se casser la gueule à son tour en essayant de descendre dans le fossé ? D'ailleurs, il avait fini de la rejoindre à quatre pattes pour plus de sécurité, il y avait trop de cailloux qui entravaient ses roues même s'il essayait de les bloquer en descendant.

« Tu peux te relever ? Ou j'dois appeler quelqu'un … Bon tu vois tu vas avoir droit un joli pansement en tout cas... j'ai même pris deux ou trois sucettes, si t'es une fille courageuse. »

Est-ce qu'il avait pris un spray pour désinfecter les plaies aussi ? Tout à fait. On sait pas ce qui traine par terre quand on tombe, c'est toujours plus prudent. Il lui tendit la main pour l'aider à se relever.

« T'as vu, j'suis sympa, j't'ai pas dit que j'avais eu raison de te conseiller d'y aller en douceur.» ajouta-t-il en prenant son air l plus angélique, mais le sourire taquin qu'il avait sur le visage montrait bien qu'il disait pour l'embêter de nouveau, la taquiner un peu plus. Vu qu'elle semblait allait bien... il pouvait se le permettre. Et plus sérieusement il avait quand même repris. « J'te soigne ou pas ?» Oui pour une petite écorchure... alors qu'il serait le premier à dire sur lui que ce n'était pas bien grave

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Lun 20 Déc 2021 - 12:03

Le grain de la route sous ses roues, les vibrations grésillant sous la plante de son pied, grimpant dans sa cheville enserrée par le plastique montant, vibrant dans ses tibias jusqu’à ses genoux, les muscles bandés de ses mollets et ses cuisses, le buste contracté, les bras battant à mesure de chaque impulsion de part et d’autre pour se stabiliser, tout en elle appelait les souvenirs d’enfance. Elle y était, les cheveux mal attachés, la mèche qui claque dans l’œil et qu’elle repoussait d’un geste vif, glissant du haut de l’impasse dans laquelle elle habitait. La prise de vitesse, les lampadaires qui défilaient autour d’elle. Sa mère qui sortait pour râler, son père qui observait la scène avec un petit sourire en coin heureux, dans le fond, que sa fille s’exprime enfin. La tête de son frère à travers la fenêtre de l’étage qui lui rappellerait toujours ce jour où, se trouvant enfermé, il avait décidé qu’il était concevable d’essayer de descendre sur le toit de cette avancée architecturale typique de Londres qui terminait le rez-de-chaussée en un hexagone vitrifié donc les rideaux cachaient l’intérieur de la bâtisse. Il avait fallu appeler les pompiers tant il était resté bloqué comme un con dans l’entre deux étages, incapable d’aller plus loin et les voisins avaient cru à un cambriolage.

Tout remontait, oui, le goût des bonbons gélifiés échangés en tailleur avec les copines, les cheveux un peu trop longs du petit bout de chou qu’était Tim, les rires quand elle se plaignait à mi-voix d’une chose ou d’autre, les débuts du social, les visages qu’elle avait oublié au fil du temps, les voix qu’elle n’entendrait plus jamais, les bracelets de fils sur ses poignets, l’envie de se faire des mèches et le refus catégorique de sa mère qui détournait le regard l’air de ne rien comprendre à ce début d’adolescence dans laquelle sa fille menaçait d’entrer. L’enfance, tout bêtement, vibrait sous ses roues et dans son cœur.

Doucement, Sovahnn avait pris de la vitesse, le sourire aux lèvres, le vent frais de bord de mer ciglant par moment la côte, rafraichissant sa nuque brûlante sous l’effort nouveau et l’excitation toute enfantine du moment. Autour d’elle, la végétation basse et les landes qui se perdaient loin hors de sa vue quand elle fixait le bitume inégal qui défilait devant elle. Quelle était la probabilité qu’une voiture apparaisse finalement dans les étendues vertes et sauvages de cette région paumée ? Faible. Tout comme celle de croiser deux adultes aux allures de gosses qui tâtaient l’asphalte comme s’ils avaient de nouveau treize ans.

D’un autre côté, ses treize ans, Sovahnn ne les avaient jamais vécus.

Ainsi c’était morte de rire qu’elle s’écrasait dans le petit ravin, les herbes grasses ne suffisant pas à réduire l’impact que la caillasse rendait douloureux. Griffée, écorchée, endolorie, oui. Rien de bien important pour celle que l’habitude des chutes brutales et dangereuses amenait à mal considérer ce genre d’éraflures comme sans gravité. Etalée, les cheveux en allo autour d’elle, elle restait étalée là, les bras nus éraflés, une main sur le front secoué des secousses de son rire joyeux alors que Tim la rejoignait, ralentissant à la limite entre le bitume et la terre percée d’herbes éparses qui bordait la route avant de laisser place à la verdure.

« Sovvvaaaa, ça va ?»
« Au top ! »

Evidemment que ça va. Tant que je ne hurle pas à la mort pour un os pété, tout va bien.

Oh oui, tout allait bien. Que c’était plaisant de pouvoir agir comme ça, inconsidérément, avec son corps. De ne pas avoir peur qu’une broutille provoque des conséquences absolues et ingérables. De n’être responsable que d’elle-même, dans le fond.

« Tu peux te relever ? Ou j'dois appeler quelqu'un … Bon tu vois tu vas avoir droit un joli pansement en tout cas... j'ai même pris deux ou trois sucettes, si t'es une fille courageuse. »

La voiture était passée depuis bien longtemps alors que Tim descendait la rejoindre, délogeant quelques petits cailloux qui roulaient dans le petit fossé tandis qu’il avançait, prudent. Elle avait ralentit un instant pour s’assurer que tout allait bien avant d’accélérer de nouveau et de disparaitre, quelque part à sa droite.

Pas de réponse de sa part, juste ce rire qui n’en finissait pas, grimpait dans l’air pour se joindre aux cris des mouettes qui fusait non loin, crachés quelque part dans l’air sauvage du bord de mer.

« T'as vu, j'suis sympa, j't'ai pas dit que j'avais eu raison de te conseiller d'y aller en douceur.»
« C’est vrai tu l’as pas dit ! »

Un amusement plus calme apaisait son rire tandis qu’elle se redressait, attrapant la main tendue pour se remettre debout, entendant une petite branche craquer quelque part auprès de son oreille.

« J'te soigne ou pas ?»
« Donne ! »

Retrouvant son équilibre, la jeune femme gardait un instant sa main dans la sienne avant de la lâcher pour s’ébrouer les cheveux. La crinière blonde retrouvait son désordre, toute hirsute dans le vent venu du large. Poussière et petits cailloux en tombaient plus ou moins alors que Sovahnn tentait de se débarrasser des petites branches et feuilles accrochées quelque part parmi le bordel de ses cheveux clairs.
Et bientôt, voilà qu’elle prenait le petit pansement – réellement dino, hein, il l’avait fait ! – pour le défaire des petits papiers qui en protégeaient la colle avant de le planter sur le front de Tim dans un grand sourire de sale gosse.

Les papiers fourrés dans sa poche, voilà qu’elle passait une main vive sur ses égratignures, étalait quelques gouttelettes de sang sur les marques de terre qu’elle balayait sans y songer. Et déjà la voilà se servant de l’amorti d’un de ses rollers pour grimper sur la route de nouveau d’une jambe, s’y asseyant un instant avant de se relever l’air de savoir gérer. Quelques ondulations mal maîtrisées de corps plus tard voilà qu’elle était repartie sur la route, retrouvant peu à peu ses marques et appréciant simplement la journée ensoleillée et la sensation de pouvoir bouffer la route à présent, avalant la distance, le vent sifflant parfois à ses oreilles appelant en elle l’envie d’appeler Riley pour se perdre dans les airs.

Dim 26 Déc 2021 - 10:06

Il n'était pas très rassuré de la voir prendre la vitesse. Elle ne re-maitrisait pas encore tous les gestes basiques même si ça reviendrait assez rapidement d'après ce qu'il venait de voir et s'il n'avait pas pensé à la voiture qui pouvait arriver, il était plus dans l'optique que le moindre petit caillou qui se trouverait sur son passage risquait de bloquer le rouage et c'était la chute presque assurée. Mais il savait qu'elle ne l'écouterait pas franchement s'il lui disait d'aller plus doucement, ce n'était pas dans son caractère, il l'avait bien compris... Et alors qu'elle s'écrasait dans le fossé, lui s'inquiétait pour elle et avait essayé de la rejoindre le plus vite possible, et même si elle rigolait et que c'était plutôt bon signe, il craignait quand même une grosse blessure.

« Au top ! »

Malgré cette information il était rapidement allé la rejoindre pour au moins l'aider à se relever, l'examiner un peu, pour ne pas qu'elle risque de se faire plus mal... Est-ce que c'était possible de se tordre la cheville et ne le sentir qu'au moment de poser le pied par terre ? La réponse logique voudrait que oui selon lui, mais il n'en était franchement pas certain. Avant de descendre à ses côtés, il avait repris la parole essayant quand même de plaisanter un peu à tout ça, elle ne s'était pas fait mal donc ça n'était que drôle. Et pour toute réponse il ne reçut que le rire de son amie qui visiblement n'arrivait pas à se finir, le genre de choses incontrôlable, de rassurant aussi vu la situation. Une nouvelle fois, il tenta de blaguer en espérant que c'était compréhensible qu'il plaisantait, et que ce n'était absolument pas un reproche caché : le ton et la formulation lui semblaient bons cependant.

« C’est vrai tu l’as pas dit ! »

Ouais, il y avait du progrès ! Et l'instant d'après elle se redressait avant de lui prendre la main pour se relever.

« Donne ! »

Il fronça un peu les sourcils tandis qu'elle secouait ses longs cheveux blonds, mais il obtempéra rapidement en lui sortant un des pansements dinosaures qu'il avait acheté un peu plus tôt dans la semaine. Oui, c'était drôle, les mêmes que lorsqu'ils étaient gosses, il avait conscience que c'était ridicule et donc logiquement c'est ça qui était amusant. Elle défit les petits papiers et au lieu de se le mettre sur sa blessure elle lui colla sur le front... Il ouvrit la bouche en moque offusqué qui ne savait pas quoi dire, mais elle devait pouvoir dire dans ses yeux qu'il était au final plus amusé qu'autre chose. Une plaisanterie entre amis, rien de plus.
Il n'avait pas eu le temps de répondre quoi que ce soit que déjà elle commençait à repartir vers le bitume... il la suivit avant de lui dire d'un ton très sérieux mais toujours avec le sourire en coin, le ton qui se voulait un peu taquin -même s'il n'était pas certain d'avoir réussi cette étape là-

« Comme t'es vilaine, t'auras pas le droit à la sucette, d'être même si t'avais eu l'air d'être un ange tu l'aurais bouffer la sucette en roulant et ça c'est vraiment trop dangereux, donc ça aurait été pour ton goûter.» Grand sourire innocent, un peu con. Plutôt content de sa vanne. « Tu sais qu'avec ses branches dans tes cheveux, on dirait les poils de Flocon quand il sortait et revenait les poils tout emmêlés avec des branches et d'la mousse. » Silence... est-ce que tu sens la connerie arriver ? - Il hésita quand même à la faire n'étant pas certain que ça se faisait, si c'était vraiment drôle ou pas, mais tenta au final quand même- « Hey Rayponce, tu voudras que j't''aide à les brosser pour t'enlever tout ça ?»

Grimace. Finalement, ça sonnait beaucoup mieux dans sa tête. Tout en parlant, ils étaient repartis sur la route, il la suivait d près pour tenter de pouvoir la rattraper cette fois si jamais elle risquait de retomber... vu qu'elle semblait vouloir juste de la vitesse, il ne voyait pas d'autres solutions. Elle s'amusait beaucoup trop pour qu'il aie de nouveau envie de lui souffler qu'il fallait qu'elle se calme sur la vitesse. Non, il ne pouvait pas lui faire ça alors qu'elle semblait être détendue et penser pour une fois totalement à elle. Pourtant l'inquiétude qu'elle se fasse mal avec une chute était toujours bien présente, d'un geste plus automatique qu'autre chose il passa une main dans une poche pour vérifier que son téléphone était bien là en cas de souci. Et il savait d'ores et déjà que suivant la blessure, s'il ne pouvait pas la rapatrier seul à l'appartement, il appelait probablement Enzo, Takuma voire même Maxence. Schéma clair dans sa tête qui l'aidait un peu à se détendre et à profiter lui aussi de cette sortie.

Mar 28 Déc 2021 - 23:19

« Comme t'es vilaine, t'auras pas le droit à la sucette, d'être même si t'avais eu l'air d'être un ange tu l'aurais bouffer la sucette en roulant et ça c'est vraiment trop dangereux, donc ça aurait été pour ton goûter.»

La voix raisonnait derrière elle quand sa roue dérapait dans le fossé tandis qu’elle tentait de remonter le long du ravin. Et derrière lui, Tim lui dédiait son sourire un peu con, totalement innocent, sans doute parfaitement … eh ben, innocent justement, de ce qu’elle entendait, elle.

J’ai l’esprit mal placé et je traine avec des gens à l’esprit mal placé, définitivement. Mais parce qu’elle sentait qu’elle avait déjà trop insisté sur ce type de blagues précédemment, Sovahnn passait sous silence celle qui lui grésillait dans les neurones, craignant que son amusement ne puisse être mal pris.

« Tu sais qu'avec ses branches dans tes cheveux, on dirait les poils de Flocon quand il sortait et revenait les poils tout emmêlés avec des branches et d'la mousse. »
« Tout à fait moi ! .. enfin lui. Mais moi. Enfin on s’comprends. » Un air sceptique sur les traits tandis qu’elle réussissait enfin à atteindre le goudron, Sovahnn retrouvait son équilibre, ne cherchant même pas à virer les différents bordels qui sortaient ici et là de ses cheveux en vrac. Parce que dans le fond, elle aimait ça le désordre. Elle aimait ne pas être la petite fille propre sur elle que sa mère voulait, être bordélique et naturelle, spontanée, trop vive et parfois lourde. Etre ce truc qui dépasse d’une vie toute propre et droite. Parce qu’elle ne l’était pas, elle. Elle était toute cabossée, mal fichue et montée à l’envers. Et vous savez quoi ? Le monde aussi. Alors finalement l’un dans l’autre, ça s’assemble bien.
« Hey Rayponce, tu voudras que j't''aide à les brosser pour t'enlever tout ça ?»
« Uniquement si tu m’fais des cookies et qu’tu mets une robe, Pascal ! » Quoi ? Comme dans le film, pour faire une peinture.

Et déjà elle repartait à toute balle, le bitume crachotant sous ses roues, le paysage défilant et ses poumons s’emplissant du vent sauvage de la vieille Ecosse. Non, elle ne réfléchissait pas, elle ne possédait pas une once de prudence en elle et il y avait dans ses veines quelque chose qui appelait à l’enfance. Oui, elle aurait roulé une sucette dans la bouche, quitte à se brêler et se l’empaler jusqu’au cerveau. Et non, elle n’avait sur elle aucune protection autre que celles des mains… uniquement parce que le style appelait à une certaine star de la pop et qu’elle aimait bien le rendu. Et parce qu’elle était une adulte en carton : elle s’éclatait.

Les cheveux claquant dans le vent qui sifflait sa joie aigue en caressant vivement ses joues, Sovahnn lâchait un cri à la face du monde comme une gamine dévalant une colline le plus vite possible. A chaque instant ses pieds percutaient l’asphalte avec plus de force, prenant de la vitesse jusqu’à dévaler la route en lacés qui se présentait à elle. Genoux pliés, l’un plus que l’autre, elle amorçait les virages comme si elle avait fait ça toute sa vie. Comme s’il n’y avait pas eu de coupure à lui écraser les côtes, qu’elle n’avait pas de petite cicatrice sur le côté du cou pour lui rappeler que les vitres, ça pète, ou sur le flan là où la taule s’était tordue sur elle. Comme si, jamais, elle n’avait dû mettre sa vie sur pause. Les roues en diagonale sur le bitume, elle engloutissait le virage à toute vitesse et en faisait de même avec chacun des autres qui se présentaient.

« Allez viens !! »

Car en effet, c’était bien ainsi qu’elle était. A ne jamais ralentir en emportant les autres dans son sillage.
A rappeler ce qui vaut la peine d’être vécu.

A rugir de joie face au vent, comme une foutue mise au défi de la foutre à terre à nouveau.

- Fini pour moi -