Too old to die young - Warren

Ven 26 Nov 2021 - 20:12

Pourquoi changer de sujet ? A quoi bon essayer de parler de filles ? Si c'était pour reculer l’inéluctable est-ce que c'était vraiment un bon moyen ? Il n'en était pas certain. Lui, il aurait juste préféré en finir avec cette discussion une bonne fois pour toute, plutôt que d'y mettre des choses qui n'avaient rien à voir là-dedans en plein milieu. Néanmoins, il n'avait fait aucun commentaire là-dessus, d'une certaine manière il s'était même pris jeu, probablement plus pour préserver qu'Alec qu'autre chose. Ils auraient eu le temps de parler de tout ça après, c'est donc que Rivers avait sûrement besoin d'une pause. Et le seul gros truc qu'il avait à balancer était au final plus douloureux qu'autre chose, mais si c'est ce qui fallait pour le faire réagir, lui faire oublier le reste, qu'il en soit ainsi... Et effectivement, Alec avait bloqué, il le voyait bien. Ouais, ça t'en bouche un coin, n'est-ce pas ? Lui-même était toujours étonné d'avoir résisté... mais pour Nicholas qu'est-ce qu'on ne ferait pas – et d'un côté, peut-être aussi pour Mily-.

« Qu.. Quoi ?! T’es sérieux là ? »

Est-ce que tu penses vraiment qu'il va rigoler avec ça ? Il haussa un peu les épaules pour montrer que oui, il était sérieux avant de reprendre avec le sujet de Jordane qui était quand même beaucoup plus drôle, n'est-ce pas ?

« Elle me latte la gueule régulièrement, sache-le. J’fais pas l’poids. Mais c’est pas le sujet. On reprend : c’est récent ? »

Il eut un petit ricanement amusé. Ouais.... d'ailleurs lui aussi se ferait probablement latter la gueule par Jordane et il n'avait pas spécialement envie de s'y essayer. Il n'avait pas envie de lui faire mal ou autres de toute manière.

« Peut-être qu'à nous deux, on pourrait réussir à la vaincre ?» ricana-t-il de nouveau. « A ton avis, de nous lequel latte plus la gueule à l'autre ?»

Warren !! Voyons ! Vous venez de vous fighter, est-ce que ça ne te suffit pas ? Et puis à quoi ça servirait de savoir ça ? Tu as vraiment le don pour dire de la merdre et ce qui ne faut pas ! Il soupira

« Une dizaine de jours... Mais qu'est-ce que ça change ? J'ai été con pour répondre à son appel, probablement con de refuser ses avances... très... expressives...» Il eut un sourire triste. « Mais je ne pouvais pas faire ça, si ça c'était su, elle aurait été trop en danger, et je ne pouvais pas prendre ce risque pour Nicholas. Et vu le sort réservé à l'innocente là, c'est mieux comme ça.»

Mauvais raisonnement ? Possible.Mais ça avait été dur. Mais il le regrettait quelque part, même s'il se disait qu'il avait pris la bonne décision., que personne ne risquerait sa vie pour un moment ensemble. Et pourtant, il aurait donné cher pour pouvoir passer du temps avec elle, pour pouvoir laisser ses sentiments couler, qu'ils puissent évoluer, qu'elle puisse le comprendre, l'entendre. Mais ce n'était pas quelque chose à l'ordre du jour et ça ne le serait jamais probablement.

« Elle veut savoir autre chose, m'dame la commère ?» tenta-t-il de dire pour essayer de dédramatiser le truc.

Bientôt Tveit avait repris sur le sujet plus sérieux tout en essayant de redevenir positif. Déjà pour ne pas trop inquiéter Alec sur son état, la dernière remarque avait été un peu piquante, mais en plus – et surtout- par ce que Rivers avait plus besoin d'un peu de positif, qu'il montre qu'ils pouvaient malgré tout continuer à se battre. Qu'ils n'étaient de la vermine et qu'on ne la détruisait pas comme ça... et qu'Ils regretteraient de les avoir battis et modelés de la sorte

« Ouais, ça me va. »
« Parfait !»

Il allait rajouter quelque chose, mais il entendit Nicholas pleurer dans l'autre pièce et laissa sans un mot Alec en plan pour revenir avec le bébé dans les bras quelques instants plus tard – couche changée avec un petit sort-.

« Tu dis bonjour à Tonton Alec ? » Il sourit à l'enfant puis à son ami, avec juste l'envie de lui coller dans les bras pour l'emmerder. « Il a faim, j'crois. On en était où ? Ah ui, qu'on était d'accord sur la manière de procéder... du coup... On se fait une soirée au chaudron baveur quand ? Ou ailleurs, d'ailleurs.»

On arrête vraiment-là le sujet qui fache ? Visiblement oui... vu qu'ils étaient d'accord sur la manière de procéder, il n'y avait probablement pas à aller beaucoup plus loin, vu qu'ils ne pouvaient pas prévoir. Il suffirait qu'ils se voient régulièrement, ce qui ne serait pas compliqué.

« Tu veux que l'on mette en place un moyen spécifique et plus sûr pour communiquer en cas de grosse merde ?»

Malgré tout, on est jamais assez prudent. Tout en parlant, il s'était dirigé vers la cuisine et avec quelques nouveaux coups de baguette avait préparé le biberon. Il s'était tourné vers Alec un soudain sourire crétin sur la face.

« Tu veux lui donner ?»

Ven 3 Déc 2021 - 19:13

Pride goes before destruction

Pas envie d’y penser, ni au passé ni à l’avenir. Ni à hier ni à demain, d’ailleurs. Pas besoin de penser à long terme pour qu’il ait envie de nier le présent. Alors oui, se réfugier dans des discutions légères et particulièrement basique lui permettait d’oublier qu’il n’en pouvait plus, qu’il lui semblait courir un véritable marathon depuis maintenant quatre jours sans pause et qu’il y avait dans ses souvenirs des choses auxquelles il ne voulait simplement pas penser. Une façon de faire face, d’encaisser par omission, de laisser de côté ce qu’il ne pouvait gérer pour l’instant. Il fallait simplement tenir et continuer à avancer pour l’instant et Alec n’avait encore jamais eu l’occasion de sortir de cette phase de résistance. Pour l’heure, tout n’était que la suite directe des interrogatoires, comme s’il n’était jamais vraiment sorti de cette putain de pièce où Warren lui avait éclaté la gueule avant que Blackblood ne se charge de son esprit, qu’Azalea lui démonte le cœur et que Johan confirme le tout une bonne fois pour toute. Sa vie glissait simplement à partir de là sans qu’il n’y ait le moindre contrôle. Donc oui, débiter des conneries sans grand fondement sur les filles, c’était surtout une façon de mimer que tout ça n’était pas si loin.

« Peut-être qu'à nous deux, on pourrait réussir à la vaincre ?»
« Pour être honnête, j’en doute assez. »

Il avait écrasé un petit rire, la mâchoire douloureuse. Ça faisait des mois … voire même plus d’un an - Deux ? Bref, longtemps ! – qu’il s’entraînait par moment avec Jordane et avait pu découvrir au fil du temps qu’elle cachait bien des aptitudes qu’il n’imaginait pas. Alors oui, si le ton sonnait particulièrement ironique en réalité il n’en était rien. La propreté de ses coups, des clefs et des prises, la musculature… elle ne jouait pas à ça sans raison et il n’était pas aisé de se douter à quel point elle pouvait rouler sa bille sur le sujet mais Alec savait qu’elle ne déconnait pas lorsqu’il s’agissait de corps à corps. Ou autre, d’ailleurs. Il l’avait vue s’en sortir lors d’entraînements avec Logan alors qu’il ne l’imaginait pas apte à de telles capacités. Ça, son statut, son pragmatisme et ses envies de foncer dans le tas sans laisser court aux inégalités l’amenait à songer fort à son appartenance à la Garde. Le genre de détails qu’il avait réussi à garder sous clef malgré la violence des jours passés. Le genre de détails auxquels il devait se raccrocher pour ne pas sombrer. Et oui, cette pensée allégeait son ressenti, lui rappelant le but de tout ça. Et ses réussites.

« A ton avis, de nous lequel latte plus la gueule à l'autre ?»
« Tu cherches la merde bro. » Clairement. Quoi que le ton était léger et qu’il ne partait pas pour réellement se latter de nouveaux. « J’ai une meilleure droite, t’es plus rapide, j’irais pas plus loin dans l’analyse ou la provoc’. » Pas deux fois du moins. Et oui, Alec est plus musclé, c’est un fait, t’peux pas test +out+.

De toute manière, si la conversation avait dévié, c’était pour lui donner une info qu’il n’était pas prêt d’oublier. Warren avait une ouverture ? Keza lui avait fait des avances ? Vu la gueule qu’il tirait, l’histoire devait être récente, un détail qui l’intéressait, et non pas pour l’indiscrétion de cette conversation mais pour ce qu’il cherchait à en lire en arrière plan.

« Une dizaine de jours... Mais qu'est-ce que ça change ? J'ai été con pour répondre à son appel, probablement con de refuser ses avances... très... expressives...»

Très expressives hein ?

Pas d’images, d’envies ou de moqueries. Si si, je vous jure, il est apte à être plus mature que ça. En d’autres circonstances, oui, il aurait été le connard qui s’intéresse aux commérages, qui se fout de son pote pour avoir refusé une occasion pareille. Là, il n’y voyait que de la souffrance. Du côté de Warren parce qu’il n’avait pas besoin que celui-ci évoque ses sentiments pour les comprendre… mais aussi du côté de Kezabel parce qu’il s’interrogeait sur ce qui l’avait poussée à agir ainsi.
Un autre piège comme celui qu’il avait eu ? Pour quoi ? Voir si Warren pouvait être fidèle ? Comment auraient-ils su ? Ou alors elle vivait quelque chose de spécifique. Quelque chose qu’elle avait envie de fuir ou d’oublier. Car aller voir l’autre ainsi, après tout ce temps, alors qu’elle aurait pu agir ainsi avant si elle l’avait voulu ? Mouais. Il ne le sentait pas, mais alors là, pas du tout. Et si Warren n’évoquait en rien les raisons d’une telle façon d’agir, lui, elles lui sautaient à la gueule.

« Mais je ne pouvais pas faire ça, si ça c'était su, elle aurait été trop en danger, et je ne pouvais pas prendre ce risque pour Nicholas. Et vu le sort réservé à l'innocente là, c'est mieux comme ça.»

L’image elle aussi, lui sautait à la gorge, lui tirant une grimace, la nausée, et les paupières closes une seconde sans réussir à se défaire de cette horreur.

« Ouais… t’as bien fait. » A vrai dire, il n’en savait rien pour être honnête mais évoquer ses doutes ou ses inquiétudes n’amènerait rien d’autre qu’une souffrance de plus pour son ami. Alors il se taisait, posait un regard compatissant sur Warren et lui servait un verre et le faisait glisser sur le plan de travail jusqu’à lui sans rajouter quoi que ce soit de plus.

Non, Warren ne serait sans doute jamais avec elle, et certainement pas tant que la situation était ainsi bouchée. On le sait, Romeo et Juliette, ça ne fini par bien, alors l’encourager sur cette voie ? Certainement pas. Pour autant, Alec était aussi du genre à penser que les choix, ils les faisaient tous en connaissance de cause. Comme quoi, il n’avait peut être pas servi que des cracks lors de cet interrogatoire. Si Kezabel décidait de prendre des risques, c’était son choix et il n’aurait pas le paternalisme de les lui refuser. Pour autant, s’il aurait sans doute agit différemment, il comprenait l’opinion de Warren et ses positions.

« Elle veut savoir autre chose, m'dame la commère ?»
« J’aurais fait un bon barman tu crois ? » Aucun rapport. Enfin, si, les commérages et le glissé de verre. « J’suis désolé pour toi. » Et inquiet pour elle.

T’as l’âme lacérée et le cœur en quarantaine hein ? Je comprends ça.

De la pudeur, évidemment, lorsque certaines choses étaient évoquées. Pas son genre de s’étendre sur quoi que ce soit mais il apprenait doucement depuis bien des mois à accepter et évoquer certaines choses. Assez pour pouvoir comprendre à présent, et compatir.

Alors il concédait à revenir sur le sujet initial, conscient que si celui-ci lui lattait la gueule, ce qui portait sur Kezabel en faisait de même avec son ami. Et ils décidaient finalement de ne pas se lâcher. Après tout, ils auraient bien l’occasion de jouer au jeu de l’éloignement plus tard.

D’un soupir, Alec baissait légèrement la tête sur son verre brun, soulagé de ne pas avoir à résister sur un plan de plus de son existence. Incertain d’arriver à quoi que ce soit d’ailleurs.

C’était le moment qu’avait choisi le petit pour se mettre à brailler, amenant Warren à quitter les lieux pour aller voir son fils. Pas perturbé par sa gueule déglinguée ? C’est que ça arrivait plus souvent que ce qui était acceptable.
Laissé seul dans la cuisine, Alec perdait de sa stature, le regard perdu dans le vide, bloqué sur l’ambre de sa boisson, il songea un instant aux iris de la même couleur dont il avait été question plus tôt, un mauvais pressentiment lui collant à la peau, impossible à repousser. Alors l’image des interrogatoires lui revenaient, les larmes de la jeune femme, l’angoisse dans ses yeux, le craquement de ses os, les gargouillis dans sa gorge quand le sang s’en écoulait.

Et Warren revenait avec son machin braillard, le faisant sursauter en le ramenant brusquement à la réalité. Comprenant ses muscles tendus, les doigts crispés sur le plan de travail, Alec relâchait la pression dans un souffle inaudible, forçant l’artifice.

« Tu dis bonjour à Tonton Alec ? »

Un sourire pour le bébé dans ses bras qui avait gagné en posture, apte maintenant à se tenir à peu près et Warren lui en adressait un ensuite.

« Tonton Alec.. » Lâchait-il, sceptique, avec un brin d’humour tandis que Warren reprenait.
Pas demain la veille qu’il serait lui-même véritablement un oncle. Dénomination qui, raccrochée à l’image de Janie, le faisait frissonner en silence.
« Il a faim, j'crois. On en était où ? Ah ui, qu'on était d'accord sur la manière de procéder... du coup... On se fait une soirée au chaudron baveur quand ? Ou ailleurs, d'ailleurs.» Réveillé en soirée ? Mal barrée, la nuit à venir.
« Franchement, ya plus fun que le chaudron baveur. Mais sincèrement : dès qu’on peut. »

Quand ? Pas de réponses. Pas comme s’il était maître de son propre temps.

« Tu veux que l'on mette en place un moyen spécifique et plus sûr pour communiquer en cas de grosse merde ?»
« Ouais. » Réponse évidente. « J’vais y réfléchir. » Plus tard, là il ne pouvait pas. Ils ne reprendraient pas les dernières techniques, il préférait cloisonner l’avant et l’après pour éviter d’amener le regard vers ce qui avait pu se dire ou se faire dans le passé. Pas moyen, non plus, d’user du même stratagème qu’avec Kezabel puisqu’il ne prendrait pas un tel risque. La montre était toujours là, à son poignet, mais aucun signe depuis longtemps. Lui-même résistait à l’envie de proposer, tout de suite, de se voir pour s’assurer qu’elle allait bien. Mais il ne ferait pas une telle chose, certainement pas actuellement. Ok, Warren était Warren – il avait eu le réflexe de tester les lieux en arrivant – et savait que celui-ci ne risquerait rien concernant Kezabel. Mais tout de même.

Et justement, ce dernier qui avait l’art - partagé - de passer de la gravité à la crétinerie et inversement se retournait vers lui avec un sourire de con, fier de ce qu’il allait annoncer.

« Tu veux lui donner ?»
Bug.
« Pourquoi faire ? »

Ça, tu vois, c’est la raison pour laquelle c’est Mack la marraine et qu’il n’est que parrain par interim. Mariage oblige.

Une lèvre légèrement relevée dans une grimace de dépit, Alec se rendait compte qu’il n’avait sans doute pas pris le petit dans ses bras depuis sa naissance. Oops ? Oops.
Et de voir son père avec la gueule en vrac s’occuper du môme… rien n’est logique. Et pourtant, à présent, Warren retrouvait des couleurs, quelque chose pour briller au fond de ses prunelles et lui rendre les étincelles de vie qu’il lui manquait un peu plus tôt.

Fait chier.

Voilà bien ce qui le maintenait à flot.

Mer 8 Déc 2021 - 18:41

Ne pas penser au lendemain et préférait rester sur quelque chose de positif, sur Jordane par exemple, des sujets sur lesquels ils pouvaient plaisanter, rire. Alors, ils étaient partis sur le fait qu'ils pouvaient la battre ou non – même à deux. Qu'il était bon d'avoir un sujet un peu plus léger et que c'était bon de l'avoir, de pouvoir l'évoquer

« Pour être honnête, j’en doute assez. »

Il eut une petite moue. Hum. Dommage ; quoique peut-être que ça leur ferait du bien de se prendre une déverrouillée à deux comme elle, ça pourrait presque être drôle, remettre les choses un peu dans l'ordre. Est-ce que ça ne pourrait pas être leur prochain défi ? Voyez-vous, un objectif totalement débile à atteindre pour oublier les merdes quotidiennes. Il se mordilla la lèvre, hésitant sur la conduite à tenir pour la suite : mettre cette idée saugrenue dans l'esprit de son ami ou juste laisser tomber.

« Ca pourrait être drôle, cependant non ?» Silence pendant quelques instants. « Enfin, ça aurait pu l'être si on ne risquait pas de la mettre en danger. J'aurais bien vu ça en objectif de l'année 2017, vois-tu ?»

Et il avait bientôt changé de sujet – à moitié- vu que sa nouvelle question restait en mode « combat ». Ouais, lequel avait plus latté la gueule de l'autre ? On s'en foutait, mais c'était une question comme une autre, un rien pour ne pas revenir dans le vif du sujet, dans ce qui pouvait faire mal ; Ca au moins, ça restait juste stupide et inutile, sans grande importance.

« Tu cherches la merde bro. J’ai une meilleure droite, t’es plus rapide, j’irais pas plus loin dans l’analyse ou la provoc’. »

Il eut un sourire amusé. C'était plutôt vrai cette analyse et il n'irait pas comparer leurs blessures. Il préférait un maximum ignorer les siennes, et juste sentir ses muscles se tendre à certains gestes, la douleur ça et là suffisaient. Continuer comme si cette baston n'avait pas eu lieu, comme s'ils étaient en bon état physique juste un peu fatigué par un entraînement.

« Je suis un fouteur de merde, en même temps et un professionnel qui plus est. Mais j'aime ta logique. Ca me plait bien.»

Mais le sujet était au final vite revenu sur Kezabel. Quelque chose qui le piquait à vif, qui le brûlait toujours dans cette douleur. Et les questions restaient les mêmes : pourquoi avait-elle agi comme ça Et lui avait-il bien fait de la repousser ? D'une part il le regrettait amèrement, qu'est-ce qu'il avait raté ;.. L'occasion qu'il attendait tant. D'autre part, il l'avait fait pour la bonne cause, pas juste pour faire chier : pour protéger. Et il n'avait pas envie de repenser à tout cela : par ce que ça ne servirait à rien. C'était fait. Et il ne pourrait plus revenir en arrière. Le dernier pont avait probablement été coupé avec elle. Néanmoins, il avait répondu rapidement avec Alec lui donnant cependant très peu d'explications juste ce dont il avait besoin. Une sorte d'adieu qui n'avait pas vraiment été en bonne et due forme. Et qu'est-ce qu'elle devient aujourd'hui ? Comment est-ce qu'elle va? Pas le droit de le demander. Pas le droit de savoir. Moins il avait connaissance de la vie de son « amie », moins il serait apte à faire de conneries. Il ne devait pas prendre de risques inconsidérés. Et elle, qu'est-ce qu'elle éprouve pour toi ? Et elle, pourquoi est-ce qu'elle avait agi comme ça ? il suffit !

« Ouais… t’as bien fait. »

Il lui sortit quelque chose qui ressemblait à un sourire pas franchement convaincu. Par ce qu'au final, il n'était pas certain d'avoir bien fait. Peut-être que toute cette histoire aurait pu bien se goupiller. Peut-être qu'ils auraient pu être de nouveaux proches, par ce qu'elle lui manquait atrocement, peut-être qu'il aurait pu veiller sur elle à sa façon. Peut-être, ou alors vu qu'ils étaient tous sur son dos elle serait actuellement six pied sous terre. A se comporter comme le dernier des connards pour l'éloigner, il n'avait eu que ce qu'il méritait, que ce qu'il avait voulu : qu'elle coupe les ponts définitivement. Mais à quel prix . Arrête de penser à ça. Tu as ton fils. Tu ne dois penser qu'à lui. Qu'à son avenir. Si tu n'es plus là, pour lui, qui sait ce qui pourrait lui arriver ? Qui sait, comment est-ce qu'ils pourraient l'élever, quelle arme ils pourraient en faire. C'est ce qu'ils étaient des pions, des bras armés. Des soldats pas franchement formés pour ça. Les gamins échoués. Les gamins qui servaient d'exemple : voyez-vous, si vous trahissez la cause, vous mourrez et vos gosses finiront comme Nicholas entre nos mains. Voilà ce qu'il craignait qu'il se passe s'il allait hors du droit chemin de la Cause. Ils le tenaient et pas qu'un peu, mais dans cette noirceur il lui restait quand même l'espoir de pouvoir élever son fils dans des préceptes beaucoup plus soft que ce qu'il avait lui-même vécu, que le gamin soit heureux, un peu plus ouvert d'esprit – même si vu le milieu il ne pourrait pas faire de miracles sans se faire avoir-. Oui, ne pense plus qu'à ton fils, et pas à Elle. Pas à ce que tu peux bien ressentir pour elle par ce que cela n'a aucune importance, par ce que cela n'arrivera jamais de toute manière.
Et il avait tenté de finir le tout avec une note qui semblait un peu plus positive et drôle.

« J’aurais fait un bon barman tu crois ? J’suis désolé pour toi. »
« Tu te serais ruiné... tout cet alcool devant toi aurait été trop tentant.» Comme pour lui d'ailleurs. Par ce qu'ils étaient un peu trop portés sur la bouteille, probablement.

Et avant qu'ils ne retournent dans un sujet un peu trop tendu, ou mélancolique Nicholas s'était mis à brailler, Warren était vite allé le chercher pour revenir avec le gamin dans les bras. Sa petite merveille. Il avait tenté de remettre un sujet un peu plus joyeux au goût du jour. A savoir le Tonton Alec. Il se doutait que son meilleur ami détesterait ce nom là, mais c'est bien ça qui était marrant

« Tonton Alec.. »
« Bougonne autant que tu veux, il t’appellera comme ça...» Manque de délicatesse évident ? Peut-être, mais c'était surtout pour lui montrer qu'il lui faisait confiance, qu'il ferait parti de l'entourage proche du gamin. Une manière aussi de lui rappeler que sa femme avait un rôle primordial pour Nick.
« Franchement, ya plus fun que le chaudron baveur. Mais sincèrement : dès qu’on peut. »
« On peut ailleurs aussi, aucun souci. Mais c'est cool, ça nous fera du bien de sortir... boire un coup.»

Par ce que vous faites quoi là ? Hum ? Oui, mais dehors dans un bar c'est quand même une autre ambiance, il faut bien l'avouer ! Du coup nouvelle question pour savoir comment se contacter en cas d'urgences : de réelle urgence que personne ne devait savoir...

« Ouais. J’vais y réfléchir. »

Il acquiesça doucement. Lui aussi allait réfléchir, mais il n'avait pas trop d'idée pour l'instant ; et tout comme Alec, il ne pouvait pas reprendre ce qu'ils avaient fait avec Kezabel. Bon sujet « grave » terminé, maintenant il avait de nouveau envie de chercher son ami en lui présentant le biberon et lui proposant de lui donner. Voir sa tronche buguer valait tout l'or du monde -ou presque-.

« Pourquoi faire ? »
« Pourquoi est-ce que tu ne le ferais pas ? »

Oui c'était une réponse aussi bon que la question de départ. Allez Warren fouts-lui la paix, s'il n'a pas envie il a le droit de pas vouloir nourrir ton marmot. D'ailleurs, il ne tarda pas à avoir un léger rire en voyant la tronche de ton ami et sa grimace de dépit. Il s'installa tranquillement pour nourrir bébé, regardant le bambin comme la dernière des merveilles au monde. Son sang, sa vie, qu'est-ce qu'on ne ferait pas par amour ? Qu'est-ce qu'on ne ferait pas pour ce petit être innocent et son futur ? L'enfant était encore totalement dépendant, n'avait pas fait de choix bons ou mauvais, il ne ferait, pendant quelques longues années que subir celles de ses parents. Alors il devait bien se comporter.

« Tu sais que je peux communiquer, même si j'le nourris ? J'sais pas moi, t'as peur qu'il te morde ? Il ne bouffe pas encore les gens et tu ne risques pas de lui faire mal non plus.» tenta-t-il. « Après si c'est juste par ce que tu n'aimes pas les mioches, c'est encore aut'e chrose... mais tu sais que tu feras exactement comme moi le jour où tu auras le tien ? Tu en seras totalement gaga.»

Il lui fit un GRAND un très grand sourire de branleur sachant pertinemment que c'était un sujet dont son ami n'avait probablement pas du tout envie de causer. Dommage. Voir ses tronches gênées, septiques et compagnie et un Alec qui avait du mal à répondre c'était franchement trop drôle et une Bonne occasion de se marrer. Sans rancune, n'est-ce pas ? Et si vraiment il voyait que ça le mettait vraiment mal pour X ou Y raison, il arrêterait, le but n'était pas de lui faire du mal, juste de l'enquiquiner et de faire son chieur.

Dim 12 Déc 2021 - 3:17

Pride goes before destruction

Bien entendu, Alec n’irait pas lui dire ce qu’il avait pu partager avec Jordane. Les moments passés à la sentir faiblir sous ses sorts, à partir de là en claquant la porte, arguant que les siens étaient des tarés. Revenant les sourcils froncés, les mâchoires serrées. Oui, les miens sont des fous.
Alec taisait ce qu’il devinait d’elle, conscient qu’elle n’avait sans doute aucun besoin qu’il fasse part de ses soupçons ou de ses certitudes à qui que ce soit. Y compris Warren. Alors Alec faisait face à son ami, se demandant à quel point la liste de ce qu’il lui cachait pouvait être longue. Combien de données lui avait-il effacées, le laissant dans l’inconnu face à ses propres actions. Pour ce qui était de Kezabel, de Jordane ou même de Logan, Alec gardait tout pour lui, évitant de révéler ce qu’il savait devoir enterrer. Chaque entraînement avec Jordane n’existerait alors plus que dans leurs esprits à deux, cachées des regards d’autrui toutes ces nuits d’insomnies. Pourtant il aurait aimé blaguer là-dessus, se décrire écrasé par ce corps fin et haut qui cachait pourtant une musculature qui le surprenait à chaque fois qu’elle se dévêtait. Il ne décrirait pas les gamelles, les erreurs, les douleurs qu’elle lui avait déjà infligées, les rires qui s’écrasaient, les égos malmenés et les bières échangées. Il ne dirait pas qu’ils savaient probablement tous les deux qu’ils se feraient sans doute face un jour. Pas plus que Warren ne rappelait cette réalité qui existait entre lui et Kezabel. Une vérité qu’ils partageaient, malheureusement. Alec taisait bien des choses. S’il devait y avoir une tombe, il pariait sur le dédale des tombes de son esprit. Il parait sur celle qui pleurait hier dans le mausolée de son enfance. Celle qui avait fait de ses pensées des spirales, des traquenards, des impasses aux multiples pièges. Tout avait démarré avec Logan, tout s’était concrétisé avec elle. Et lui restait seul avec tous ses mensonges et ses non-dits, masqués d’un sourire face à son ami.

S’il avait été son ennemi, c’est sur Warren qu’il aurait misé pour le faire plier. Il aurait supposé qu’on ne peut survivre à l’horreur sans un ami et qu’à les savoir proches, il faudrait délier l’esprit qui n’avait pas un légimen de naissance pour cousin. Celui qui n’était pas venu de lui-même signer un contrat qui plaçait sa gorge droit sous les crocs d’un loup. Celui qui n’avait pas eu tant de temps pour monter sa réponse. Alors oui, il taisait ce qu’il savait, ce dont il se doutait, ce qu’il craignait et ce qu’il aurait voulu partager. Alec taisait jusqu’aux inquiétudes qu’il éprouvait pour Kezabel, semblait seulement centré sur les plaies de Warren quand celles de leur amie lui sautaient pourtant à la gueule. A quoi bon de toute manière ? Lui dire qu’il avait mal fait ? Quel intérêt ? D’ailleurs qui était-il pour avoir une idée de ce qu’il aurait fallu faire dans une telle situation ? Personne. Juste un ami désolé. Un ami inquiet. Un ami esseulé dont l’inutilité marquait sa chaire comme les traces des flammes et des coups d’un sale mardi soir. Pourquoi dire que là où Warren voyait des adieux loupés, Alec traçait un appel à l’aide viscéral ? Il ne ferait que le pousser brusquement vers elle à un moment où le danger était sans doute exacerbé. Alors il était désolé - rien d’autre à dire - et posait son regard sur ses mains dont quelques doigts avaient pris une teinte violacée après s’être faits brisés par Warren trois jours plus tôt, réparés à coup de potion et d’une patience qu’il n’avait pas. Dans ses côtes, la même douleur, sur sa peau, quelques traces brunâtres par endroit. Pour être honnête, il y avait pas mal de choses qu’il ne sentait plus, chimie et magie venant à son secours pour lui permettre d’avancer jour et nuit sans faillir.

Ouais. Il y a un sacré paquet de choses qu’on ne se dit pas aujourd’hui, finalement.

Se taire, donc, et s’arrêter sur des conneries car le reste vous pousse à la tombe.

« Tu te serais ruiné... tout cet alcool devant toi aurait été trop tentant.»
« ça c’est clair… T’as raison, on me virerait au bout d’une semaine. »

Et son boulot actuel ? Quelle était la probabilité qu’il puisse y retourner et qu’il y soit bien accueilli alors qu’il l’avait quitté aussi brutalement ? Mack était allée les avertir, bien sûr, mais ça ne changerait probablement rien à son retour impossible. Non, il n’était plus que l’enfant Rivers, chaque part de sa vie d’ailleurs lui serait arrachée morceau après morceau.

Voilà là où il s’était perdu tandis que Warren partait retrouver son fils. Paumé entre l’hier et l’aujourd’hui, écorché des jours à venir. Le regard perdu sur l’épiderme marqué, l’esprit dérivant comme une barque en pleine mer jusqu’aux morts de ces derniers jours, aux cris ensanglantés, aux tremblements incontrôlés, aux réactions fébriles et aux suppliques illusoires. Il partait aux confins de chocs issus de haine, prêts à le brûler sur place, l’enterrer d’une jouissance creuse. Il se noyait la sensation immonde de cet esprit malsain dans le sien, aux mains passées sur ses cuisses.
Et sursautait quand Warren revenait, le petit dans les bras. Arraché à son enfer, comme si chaque seconde de silence l’y emportait par essence.

Etait-ce profondément injuste et hypocrite de ressentir de la colère à le voir là, un sourire fier sur les lèvres ? Colère envers lui, car cette émotion l’agressait, envers cette femme aux pensées infâmes qui s’infiltrait dans le cœur de celui qu’il lui semblait pouvoir parfois appeler frère. Colère contre ce gosse qui l’enchaînait mieux que tout le reste à un avenir qu’il trouvait à vomir. Colère contre ce monde, qui blesserait bien plus profondément ce pauvre môme qui n’avait rien demandé.

« Bougonne autant que tu veux, il t’appellera comme ça...»
« C’est ça ouais… C’est pas forcé… ! » Répliquait-il en levant les yeux au ciel. Totalement dégouté par cette idée. Cette nausée, Alec la cachait. Mais elle était bien là et dévalait dans son estomac, glissait dans ses muscles jusque dans sa gorge où l’ensemble tombait comme un pierre dans une mare croupie. Sale, donc.

Notant une gouttelette de sang venue rebondir sur son avant bras pour s’écraser en brume sur le plan de travail clair, Alec ramenait le tissu du torchon, absorbait les fêlures rougies de sa lèvre ouverte tout en abordant la possibilité de sortir boire ensembles.

« On peut ailleurs aussi, aucun souci. Mais c'est cool, ça nous fera du bien de sortir... boire un coup.»
« ça va vite devenir nécessaire même. »

Comme les potes. Une pensée qu’il n’avait pas à ce moment-là mais qui ne tarderait pas à lui déchirer le cœur en deux. Une évidence contre laquelle il n’irait pas, laissant le choix aux uns et aux autres de prendre leurs décisions.

« Pourquoi est-ce que tu ne le ferais pas ? »
« Parce que j’suis pas chaud ? »

Ok, c’était vrai, il n’y voyait pas d’intérêt. C’était son môme, son problème, sa petite étoile dans une nuit trop noire. Lui n’avait rien à y foutre. Pas son histoire, tout bêtement. L’idée même d’un enfant le décontenançait totalement, comme un autre univers percutant le sien sans qu’il n’en comprenne l’impact. Ce gosse n’avait rien à foutre dans ses bras, encore moins là, maintenant, tout bouffé de rouille et l’alcool, de sang et de sel. Laissez ce gosse en dehors de tout ça, en dehors de la rage et des nausées. Voilà pourquoi il ne le voulait pas, parce que l’idée même lui semblait hors propos, déplacée, quelque chose de rebutant, comme s’il pouvait par un contact, amener ce petit être dans son univers à lui. Comme s’il pouvait le salir par sa seule présence ici. Le briser, d’un geste.

« Tu sais que je peux communiquer, même si j'le nourris ? J'sais pas moi, t'as peur qu'il te morde ? Il ne bouffe pas encore les gens et tu ne risques pas de lui faire mal non plus.»

D’une grimace, Alec se senti percé à jour. Oh si, il risquait de faire mal, bien entendu qu’il risquait de faire mal. Tout cet univers risquait de lui faire mal et lui n’en était que l’image paroxystique. Ce truc immonde qui n’avait pas de sens se cristallisait en lui, posant chaque jour les pieds dans les pires horreurs qui soient. Alors non, lui ne devait pas être en contact avec ce petit, c’était comme ça.

« Après si c'est juste par ce que tu n'aimes pas les mioches, c'est encore aut'e chrose... mais tu sais que tu feras exactement comme moi le jour où tu auras le tien ? Tu en seras totalement gaga.»
« C’est ça, marre toi, t’as du bol de te servir de ton mioche comme d’un bouclier. »

Pas moyen de lui balancer quoi que ce soit. Dommage.

« C’est pas vraiment prévu au programme. Et si c’était le cas, ça serait pas au moins avant mes trente piges. ‘L’est fou lui… » Barge. L’idée lui retournait le cœur et lui foutait des palpitations. « Et de toute manière, je bouffe des potions d’infertilité depuis mes quatorze piges, la probabilité que je tire à blanc risque de régler le problème. »

Et Mack dans la blague ?
C’était bien là que le bat blessait. Oui, elle en voulait, il suffisait de l’observer avec son filleul pour voir à quel point elle était à l’aise avec ça.

Dim 12 Déc 2021 - 12:44

Il n'y a aucune solution miracle surtout lorsqu'on doit prendre une décision au quart de tour. Surtout lorsqu'on ne peut pas réfléchir posément à ce qui était possible. Il avait dû agir vite, réfléchir dans un moment où il n'était pas en état lorsque sa famille l'avait enfermé. Oui, il aurait aussi pu rompre sa promesse, il aurait pu agir autrement, il pourrait toujours être en relation avec elle d'une manière ou d'une autre. Ils auraient pu trouver un moyen, mais à quel prix ? A prendre l'un et l'autre des risques inconsidérables ? Qu'il doive se retrouver à la torturer, à la tuer s'ils se faisaient prendre ? A se faire oublietter à chacune de leurs entrevues pour qu'il ne se rappelle de rien et que si on l'interrogeait il se puisse rien dire ? Non. Il n'avait pu se permettre ce genre de choix. Il préférait qu'elle le déteste, même si ça lui vrillait le cœur. Il préférait qu'elle soit ainsi en sécurité et que Nicholas soit toujours avec lui. Mais il y avait beaucoup de regrets, trop de non dits. Mais il y avait beaucoup trop de choses qui sommeillaient en lui et qu'il tâchait de faire faire, d'oublier. Au bord du déni pour certaines choses, beaucoup plus simples pour réussir à préserver le peu d'esprit qui lui restait. Pour ne pas sombrer au plus profond.

Mais expliquer plus en profondeur étaient inutiles. C'était son choix, pas forcément le meilleur, il en était conscient... mais l'autre n'aurait pas forcément été meilleur. L'autre aurait pu entrainer la mort de Hasting – ou pire-... comme il aurait pu simplifier les choses. Sa famille avait été tellement sur son dos que tout était inenvisageable, et ce n'était pas par ce qu'ils l'étaient moins qu'aujourd'hui il était plus libre, il se savait surveiller aussi bien par les Siens, que par les Supérieurs.
La rigueur était de mise. Aucun faux pas n'était toléré. Surtout avec Elle. Surtout vu la tension et la haine qu'il y avait toujours eu entre Mily et Kezabel. Surtout en sachant le lien qui unissait Jessen à sa femme. Trop de risques. Beaucoup trop, encore aujourd'hui, même s'il avait failli une fois. Une unique fois... et que la finalité avait été plutôt en faveur des Supérieurs vu qu'il n'avait pas cédé.
Et il se la mangeait encore aujourd'hui, cette haine envers lui-même de ne pas savoir s'exprimer correctement, de ne pas s'être laissé aller. De lui avoir fait du mal. Encore et toujours. Hey, mais au moins, elle te déteste encore plus, non ? C'est bien? Quand l'instant d'après sa conscience lui hurlait de demander à Alec, comment est-ce qu'elle allait, s'il avait des nouvelles, ou lui dire de transmettre qu'il était désolé. Si désolé. Mais la bouche restait fermée, close. Il tiendrait. Il ne commettrait rien qui puisse la faire espérer. Rien qui puisse la faire revenir à lui … pas après tout ce temps, pas avec tout ce que ça impliquait. Il n'avait pas le droit de faire ça à Kezabel – ni à Alec d'ailleurs – et probablement encore moins le droit de prendre ce risque par rapport à son fils. Il l'avait pas le droit de risquer la vie de qui que ce soit par ce qu'elle lui manquait, par ce qu'il était malheureux, par ce qu'il voulait avoir de ses nouvelles. Il ne devait pas se montrer égoïste. Souffre en silence, mon grand. Et laisse-là vivre sa vie, elle sera plus heureuse loin de toi. mais est-ce qu'il prenait le souci dans le bon sens ? Est-ce qu'il ne se trompait pas depuis le début dans sa façon de faire ou de pensée ? Aucune idée, il ne le savait pas, il essayait juste de faire au mieux avec toutes les données qu'il avait, et surtout avec toutes les contraintes – et sa propre paranoïa qu'il arrive quelque chose à son amie-. Mais là n'était pas le sujet n'est-ce pas ? Les regrets, les doutes, les remords on les laisse de côté, on les enfoui.
Tant pis si les autres ne comprennent pas. Tant pis s'ils nous prennent tous pour un connard.
Ca n'en fera que quelqu'uns de plus.
Mais toi, tu le sais pourquoi tu as agis comme ça. C'est le principal que tu sois droit dans tes bottes, même si ce n'était pas la manière de faire. L'intention avait été là, plus que maladroite cependant.
Le silence était salvateur.

Alors, ils en étaient revenus à ce qu'ils faisaient de mieux, plaisanter même quand l'ambiance et le contexte n'étaient pas très propices à cela. Il ne restait probablement que ça pour avancer sans flancher de toute manière. Alors allons-y.

« ça c’est clair… T’as raison, on me virerait au bout d’une semaine. »
« Et tu serais devenu l'exemple à ne pas suivre. Le mauvais élève.» ricana-t-il, alors qu'il n'y avait rien de drôle au final, mais qu'il valait mieux en plaisanter du fait que l'un comme de l'autre ils étaient un peu trop accro à la picole. Ne pas s'attarder sur un éventuel problème, sur une addiction qui pourrait montrer qu'ils étaient faibles. Non, ce n'était qu'une façon comme une autre de passer le temps, d'oublier les emmerdes. Ce n'était pas si grave que cela, n'est-ce pas ?
Boire pour oublier la noirceur des âmes qui les entourait, sur leur avenir incertain, sur ce qu'ils allaient devoir faire, se salir les mains.
Sur les restrictions. Les obligations. Les devoirs.
Sur la lassitude. La solitude. Les remords. Les regrets. Les conflits. Les rancunes.
Sur tout cela qui les animait aussi bien l'un que l'autre, même si c'était d'une manière différente.
Non, ce n'était pas bien grave, c'était juste pour décompresser. Voilà ce qu'il se disait pour ne pas voir l'éventuel souci.

« Je crois que tu aurais été viré en premier, mais que je t'aurais rejoins sur le banc des bonnets d'âne assez rapidement ceci dit. Pas très digne d'un Serdaigle.» continua-t-il toujours en plaisantant.

Vous sombrez les mecs... Est-ce que vous vous en rendez compte au moins ? Est-ce que vous savez à quel point vous êtes au fond ? Non pas par ce que vous ressentez mais par ce que vous dites et comment vous agissez. Vous pourriez cocher toutes les cases du Bingo de la déchéance, mis à celle où l'on dit qu'il n'y a plus d'espoir. Par ce qu'il vous le reste cet espoir, celui qui vous servira à vous venger.

Et il était bientôt parti chercher le bambin pour revenir avec le petit dans les bras, tendrement, voulant le protéger dans cette nuit. Sa lumière dans le monde obscur. Sa raison de vivre, clairement. A quel point est-ce qu'il obscurcissait son jugement ? A quel point est-ce qu'il n'arrivait plus à réfléchir comme avant de peur de le perdre, lui l'être innocent et totalement dépendant ? Par ce que jouer avec sa vie, celle d'autres adultes qui savaient à s'attendre il l'avait déjà fait... mais avec celle de son propre sang, de sa chair c'était autre chose. Et si Nicholas avait pas été là, est-ce que tu aurais tenté un peu plus pour Kezabel ? Est-ce que tu n'aurais pas essayé de trouver une quelconque échappatoire? Et la réponse, au fond, il la connaissait et tournait vers le oui. Mais il ne pouvait pas laisser son fils dans les mains de sa famille ou de celles de Mily. Il ne pouvait pas les laisser l'éduquer comme il l'avait été. Alors il était-là. Probablement que c'était la raison. Probablement. Trop compliqué, tout ça. Trop de paramètres imbriqués les uns dans les autres.
Et il avait essayé de nouveau de plaisanter.

« C’est ça ouais… C’est pas forcé… ! »
« Ok... ok. Il pourra te nommer comment, du coup ?»

Pas la peine d'insister sur un sujet sensible. Il avait essayé de lui montrer quelque chose mais s'était totalement vautré, alors il préférait rester dans quelque chose de plus simple et lui laisser le choix lui semblait une bonne idée bien qu'il y aurait forcément un véto. Retour donc à la discussion où ils pourraient aller boire un coup ensemble -comme si aujourd'hui n'était pas suffisant-. Ingurgitons-là, la boisson. Continuons de nous empoisonner avec si c'est pour mieux avancer par la suite, si c'est pour aider le cerveau à faire une pause avec toute cette merde.

« ça va vite devenir nécessaire même. »
« ca devrait être facilement faisable ! On se cale ça dans la semaine ?»

Et Tveit avait repris avec le bébé en comprenant pas bien pourquoi son ami semblait si récalcitrant à le prendre.

« Parce que j’suis pas chaud ? » Bonne réponse, effectivement c'était une bonne raison, mais pourquoi ? Et la réponse, il ne tarda pas à l'avoir en quelque sorte après encore une ou deux questions à son ami.

« C’est ça, marre toi, t’as du bol de te servir de ton mioche comme d’un bouclier. C’est pas vraiment prévu au programme. Et si c’était le cas, ça serait pas au moins avant mes trente piges. ‘L’est fou lui… Et de toute manière, je bouffe des potions d’infertilité depuis mes quatorze piges, la probabilité que je tire à blanc risque de régler le problème. »

Effectivement en prenant en note tout cela, il pouvait comprendre qu'il n'avait pas envie de tenir un bébé... surtout qu'il ne semblait pas les apprécier contrairement à Mack. Il allait ouvrir la bouche et la referma. Après tout, 30 ans, ce n'était que dans quelques années... de Très longues années.

« Effectivement c'est une bonne manière de ne pas avoir de progénitures. Et si je m'en servais pas de bouclier, qu'est-ce que tu ferais ? Tu me recollerais un pain ou deux ?» dit-il avec son sourire de petit con ancré au visage. Non, par ce qu'au final ça l'amusait plus qu'autre chose. Il reprit néanmoins bientôt son sérieux avant de lui demander. « Et Mack, elle le vit comment ça ? »

Réelle question, sans jugement, il valait probablement mieux qu'elle attendait plutôt qu'ils fassent un gosse et qu'il risque de se casser, ou qu'il agisse par obligation sans amour pour les enfants.... c'était un choix censé aux yeux de Warren, même s'il ne voyait plus franchement les choses de la même manière.

« Comment s'annoncent tes prochains jours sinon ?»

Non le but n'était pas de le déprimer ou de le faire retrouver la dure réalité juste pour savoir s'il allait devoir partir en urgences si Alec allait mal. S'il devait le surveiller ou plutôt veillait sur son ami. Pour ne pas qu'il fasse une connerie. Pour qu'il ait une oreille à qui parler qui comprendrait sa situation.

Ven 17 Déc 2021 - 19:29

Pride goes before destruction

« Et tu serais devenu l'exemple à ne pas suivre. Le mauvais élève.»

Un léger rire agitait les lèvres du jeune homme, tout autant amusé que teinté d’amertume. Rien de bien nouveau sous le soleil, se disait-il à songer à cette possibilité.

« Je crois que tu aurais été viré en premier, mais que je t'aurais rejoins sur le banc des bonnets d'âne assez rapidement ceci dit. Pas très digne d'un Serdaigle.»

A vrai dire il n’en savait rien. Les deux sangs purs ne se côtoyaient pas réellement à Poudlard. Tous deux se connaissaient d’avant, des réunions de leur rang, à bailler aux corneilles tout en observant ce monde auquel ils étaient censés appartenir. A vrai dire, Warren était meilleur que lui à ce petit jeu. Sans doute appréciait-il ça plus que lui. Ainsi, s’ils se connaissaient et s’appréciaient, le statut de réel ami n’avait jamais été acquis durant toutes ces années… Et il ne savait dans le fond pas réellement comment celui-ci pouvait se comporter dans le cadre d’un emploi ou de la scolarité. Mauvais élève ? Dans le comportement, sans doute un peu. Les notes, il en doutait. Peu digne de Serdaigle ? Warren savait s’adapter et trouver son rythme lorsqu’il le fallait. Curieux et malin, il l’était. De là à le juger scolaire, sans doute pas. Alors être employé dans un bar ? Ouais, ils auraient probablement autant bu l’un que l’autre, et dragué tout autant. Les Serdaigles étaient parfois moins coincés que leur maison pouvait le laisser supposer. Moins sérieux aussi. Il suffisait de regarder Jordane et Warren pour le comprendre. Étonnant, même, que ces deux-ci ne se soient pas plus plu à l’époque.

« J’ai toujours été l’exemple à ne pas suivre, ça changera pas trop de d’habitude ! »

Répondait-il, profondément cynique. De l’enfance à l’adolescence pour en arriver à l’âge adulte, Alec avait tout de même réussi l’exploit de n’être jamais là où on l’exigeait de lui. Oh oui, mauvais élève, il l’était. Toujours insolent, mauvais et piquant, l’enfant était devenu un adulte allergique à l’autorité, répondant systématiquement, braqué et buté quand il s’agissait de faire ce qu’on lui demande. Warren n’était pas autant dans l’opposition, loin de là. Ainsi cette réflexion lui fit remarquer qu’il n’agissait pas ainsi au boulot, celui que sa situation actuelle ne tarderait pas à lui faire perdre. Bien au contraire, les journées suivaient sans qu’il ne rechigne à aller s’activer sur des tâches que certains lui auraient jugées trop inférieures.

Lui ça n’était pas à sa maison qu’il était infidèle, mais à son rang social. Tout ce qui y était lié, de près ou de loin lui donnait finalement envie de gerber, voilà ce qu’il comprenait à l’instant. Et pourtant voilà qu’il avait agit pour y retourner, bouffant chaque jour les conséquences de cette décision. Et tout l’y ramenait inlassablement, jusqu’à la présence de ce gamin qui laissait supposer à la descendance nécessaire pour chaque sang pur qui se respecte. Et cette conversation qu’ils menaient donc, un peu plus tard. Il était sous-entendu qu’ils devaient se reproduire tôt, jeunes. Pourtant la multitude des enfants, elle, n’entrait étrangement pas en ligne de compte. Quitte à les prendre pour des animaux reproducteurs, autant aller au bout du concept non ?

« Ok... ok. Il pourra te nommer comment, du coup ?»
« A..lec ? C’est pas mal question dénomination, je te jure. C’est court, ça sonne bien et ça tombe bien c’est mon nom. Enfin c’est une proposition hein... » Moqueur ? Oui, clairement.
« ça se cris très bien en plein orgasme aussi. » Ah, ça faisait longtemps ! Une telle occasion, il ne pouvait décemment pas passer dessus et la laisser passer, soyons honnêtes. Mais ce qui l’aurait été, ça aurait sans doute été de s’accrocher aux véritables raisons de ce refus. Pas envie d’être lié à la vie de ce gamin simplement parce qu’il ne voulait être lié à aucun gosse. Et certainement pas en tant qu’oncle. Mais plus poussé que ça, la présence de ce gosse lui rappelait tout ce qu’ils étaient censés être, tout ce que ces gamins devraient vivre et subir alors non, il n’avait pas envie de faire partie de ça. De faire partie du système, y compris pour un gosse qui n’était pas le sien. Quelque part, c’était appartenir à tout ça, et c’était sans véritablement se rendre compte de ce qu’il rejetait en vérité que le Rivers rejetait le gosse.

« ca devrait être facilement faisable ! On se cale ça dans la semaine ?»

Entendait-il quand il parlait ? Ou avait-il frappé trop fort pour qu’il ne réussisse à intégrer ce qui avait été dit ? La proposition, toute plaisante qu’elle soit, ne faisait que lui rappeler à quel point il était loin d’imaginer ce qu’il vivait et à quel point l’ensemble était invivable. Soit.

« J’en doute Warren. Plus tard. »

S’il coupait court à cette réflexion-ci, l’autre reprenait le dessus, posant de nouveau entre eux la question lui semblait-il si ignoble d’une descendance possible. Il peinait même à comprendre comment une telle chose avait pu se faire chez eux. Comme quoi, de mauvais élève, Warren n’en était pas un. Il se pliait bien gentiment à ce qu’on attendait de lui, devenant le bon petit pion de toute cette mascarade pour prouver qu’il était docile et fiable. Détourner l’attention. Coller aux attentes et trouver, peut être un jour, une certaine forme de liberté. Voilà son plan. Viable et cohérent. Mais l’idée même de s’y soustraire lui filait des ulcère. Alors Alec refusait tout en bloc. Il obéirait à Azalea, ce serait déjà un miracle. De toute manière, depuis le temps passé à se shooter aux potions d’infertilité, il ne devait plus y avoir de réelle possibilité de descendance chez lui. Alors il essayait de retrouver le sourire, de balancer des conneries et de coller au mood plus léger que Warren essayait d’adopter depuis qu’il tenait son marmot dans ses bras.

« Effectivement c'est une bonne manière de ne pas avoir de progénitures. Et si je m'en servais pas de bouclier, qu'est-ce que tu ferais ? Tu me recollerais un pain ou deux ?»
« J’envisageais de te balancer une poêle mais un pain ça marche aussi. » Quoi ? L’ensemble reste cohérent dans une cuisine non ? Et Jayden lui manquait, pensée fugace et brutale venue tout droit de leurs petites chamailleries bien inutiles qu’ils ne partageraient pas avant un long moment.
« Et Mack, elle le vit comment ça ? »

Que Jayden me manque ? Eh bah écoute à priori plutôt bien.

La question le prenait de court, enfonçant ses avant-bras dans le plan de travail en reportant son regard sur lui, pressant un instant la pulpe de ses doigts sur la surface froide du verre qu’il tenait entre ses mains.

« J’en sais rien. Elle en voudrait, mais elle voudrait aussi une histoire simple avec un mec dont elle serait amoureuse et qui ne traîne pas autant de merdes que moi alors bon : pas gagné son histoire. » Ou peut-être était-ce lui qui désirait ça pour elle. Une vie calme et bien rangée, auprès de quelqu’un qui saurait l’aimer comme elle le méritait et non comme il le faisait, lui. Un amour maculé de rouille, d’hésitations et de sang. Mais voilà, ils étaient mariés à présent alors pourquoi le cacher encore ? Bien sûr qu’il l’aimait, ça faisait des années maintenant. Et s’il ne l’avait dit qu’une fois, c’était aussi parce que tout ça ne lui correspondait pas. Et le gamin encore moins. « Elle sait qui je suis, elle l’a toujours su. Et je crois qu’elle l’accepte comme ça. Pour l’instant la question ne se pose pas vraiment. Ça va, on a quand même le temps de voir venir, faut pas déconner. Mais ouais, ça posera problème un jour je suppose. »

Un jour elle comprendrait qu’elle voudrait plus, mieux, autrement. Qu’importe mais il savait qu’il ne correspondrait pas.

« Au pire elle ira faire un môme avec je sais pas qui. On est mariés sur papier, mais ça s’arrête là. » Etait-il simplement parfaitement naïf ou lâche à penser ainsi ? Peut-être, dans le fond. Ou un peu idiot…

Après un petit temps de silence, Warren reprenait, manifestement décidé à appuyer en plein sur ses plaies ouvertes.

« Comment s'annoncent tes prochains jours sinon ?»

Contre le verre, les phalanges blanchirent tandis que le regard du Rivers retrouvait l’ambre un instant comme si la couleur brune pouvait se changer en rouge en un instant. Durant quelques secondes, il ne répondit pas, pinçant les lèvres, ravalant la douleur des jours passés ou de ceux à venir. Ses mains étaient toujours marquées de bleu, signe des os que Warren avait brisé quelques jours plus tôt et dont il avait empiré l’état sans vraiment songer à ce qu’il faisait. Les potions faisaient toujours effet bien sûr, que ce soit celles qui lui permettaient de gérer la douleur ou celles qui soudaient de nouveau le calcaire des os de ses côtes ou de ses mains. Entre Warren, Blackblood et Walters, il se demandait comment il pouvait être toujours en vie pour être honnête. Carraway ? Physiquement, elle était la plus neutre de tous et ne pouvait, de toute manière, pas l’achever. Mais psychologiquement.. là c’était autre chose.

« J’en sais rien. L’autre timbrée me laisse dormir deux heures à tout péter avant de m’embarquer je ne sais où pour faire je ne sais quelles horreurs et c’est censé durer comme ça un moment. Donc pas de verre pour moi, certainement rien de prévu. Pour l’instant je suis son gentil petit chien qui mord ce qu’elle veut lui faire mordre. Je reste en vie. J’essaye d’esquiver mes parents. J’espère que Mack y arrive mieux que moi… Le reste importe peu. »

Un résumé froid et factuel de son enfer…. Du moins si l’enfer lui-même pouvait être froid. Or sous le ton affreusement factuel, il n’y avait que lave et cendres, tout devenant rage, d’une violence vive ou terriblement terne et fade.

« Elle ne me lâchera pas avant un moment tu sais, donc t’imagines pas trop faire des plans sortie avec moi avant quelques … j’en sais rien. Elle finira bien par se rappeler qu’elle a une vie aussi de toute manière. Enfin j’espère. Elle a une vie hein ? Genre un boulot, des potes, un mec… » Une grimace sur les traits, Alec se redressait pour poser de nouveau le regard sur son ami, quittant le plan de travail qui l’avait manifestement fasciné jusqu’ici. « En fait oublie, cette idée m’terrifie. Ça voudrait dire qu’il y en a plusieurs des comme ça dans le coin, et en fait j’ai pas envie de cette info. »

Dim 19 Déc 2021 - 11:25

Continuer de tout prendre à la légère, de plaisanter sur tout et rien pour sauver les apparences, pour ne pas s'engouffrer dans les sujets trop douloureux alors qu'ils n'étaient pas certains qu'ils puissent, l'un et l'autre les supporter. Ce n'était pas simple, par ce que la situation appelait aux cris de désespoirs plus qu'à autre chose. Ils pouvaient bien continuer à faire semblant, même l'un face à l'autre, même sans aucun autre témoin, mais les cris silencieux qui provenaient de leurs âmes torturées il pouvait presque les sentir. Mais à deux, ils s'en sortiraient, n'est-ce pas ? Ils ne seraient plus « seuls », chacun de leur côté, même si le côté solitude, Warren avait conscience que c'était surtout lui qui l'avait ressenti pendant quelques mois cette sensation d'être enfermée dans cette spirale infernale, sans pouvoir voir ses amis. Aujourd'hui, ça n'était pas forcément beaucoup mieux, mais au moins voir Alec serait à présent moins compliqué, au moins ils pourraient décompresser ensemble.

« J’ai toujours été l’exemple à ne pas suivre, ça changera pas trop de d’habitude ! »

C'était vrai, et pour lui ça avait été totalement différent : au départ, il avait été un gamin plutôt apprécié par sa famille, pour ne pas dire le petit favori : il avait la sociabilité qui manquait à Connor, il avait l'intelligence qui manquait à Melvin. Il avait beaucoup de choses, même si son côté « petit con » avait été là quand même assez tôt, et qu'il aimait chercher un peu les emmerdes, généralement pour tester les limites, par curiosité comme le font tous les enfants. Il n'en restait pas moins qu'il avait été, gamin, un très bon parti à prendre... jusqu'au jour où il était entré à Poudlard et où il avait compris que les choses ne se passaient pas forcément comme ses parents lui avaient fit, et la rébellion avait commencé. Probablement d'une façon totalement différente que celle d'Alec, mais il n'avait plus été l'exemple à suivre, il avait plus été dès lors celui qu'il fallait remettre dans le droit chemin, celui qu'il fallait dompter.

« A..lec ? C’est pas mal question dénomination, je te jure. C’est court, ça sonne bien et ça tombe bien c’est mon nom. Enfin c’est une proposition hein... ça se cris très bien en plein orgasme aussi. »
« Comme la plupart des prénoms, quoi. Mais c'est vrai que le tien est peut-être plus doux que le mien, les « rr » sont plus difficiles à prononcer... même si je n'ai jamais eu trop de souci avec mes partenaires.»

Il avait préféré rajouter la dernière phrase en prévision d'une éventuelle vanne de son ami. Comme ça, au moins, c'était clair. Quant à comment est-ce que le bébé allait l'appeler il avait préféré ne pas répondre pour clore le sujet, pour ne pas risquer de réveiller de vieux démons chez son camarade. Et il était loin de se douter que ce détachement qu'il avait envers le gamin c'était surtout pour ne pas « appartenir » à tout cela. Pour lui ce que devait avoir Alec c'était probablement plus le fils d'un ami, tout simplement ; pas forcément tout le côté package qui allait avec, même s'il est vrai on ne pouvait pas vraiment dissocier l'un avec l'autre.

« J’en doute Warren. Plus tard. »

Et il avait préféré ne rien répondre là-dessus et encore moins lui jeter un regard plein de sollicitude qui risquait de mettre son meilleur ami en rogne ou même mal à l'aise. Il se contenta de soupirer doucement, pas vraiment emballé de le laisser seul pendant tout ce temps là, mais il ne pouvait pas trop intervenir non plus dans ce qu'avait prévu Carraway & co. Ca serait mauvais pour eux deux. Alors, ça serait à un autre moment. Sa tentative de vouloir montrer qu'il était présent pour lui avait été plus que maladroite. On continue avec le sujet bébé, c'est moins problématique, n'est-ce pas ? Ainsi donc Rivers prenait des potions d'infertilité depuis des plombes... ce qui l'étonnait. Il faut bien l'avouer pourtant c'était un choix stratégique plutôt intéressant.

« J’envisageais de te balancer une poêle mais un pain ça marche aussi. »
« Le pain tu l'as plus à portée de main.»

Petit sourire taquin, il fallait bien le dire. Ca l'amusait d'essayer imaginer Alec utiliser une poele pour le frapper ! Mais il avait vite repris son sérieux pour poser une question qui ne serait pas forcément plus des agréables, il en avait conscience, mais la réponse l'intéressait néanmoins.

« J’en sais rien. Elle en voudrait, mais elle voudrait aussi une histoire simple avec un mec dont elle serait amoureuse et qui ne traîne pas autant de merdes que moi alors bon : pas gagné son histoire. » Ouais, ouais. C'était même plutôt vrai, on ne pouvait pas dire qu'Alec était le mec le plus safe de l'histoire et qu'il n'avait pas le don de s'attirer des ennuis, d'être dans des histoires compliquées. Mais vraisemblablement, elle l'aimait plus que ce genre de petit « détail ». Mais c'était triste pour elle si elle voulait une famille qu'Alec prenne les choses comme ça, d'une manière qui lui semblait presque détachée. Il n'en voulait pas, ça semblait s'arrêter là. [colo=tomato]« Elle sait qui je suis, elle l’a toujours su. Et je crois qu’elle l’accepte comme ça. Pour l’instant la question ne se pose pas vraiment. Ça va, on a quand même le temps de voir venir, faut pas déconner. Mais ouais, ça posera problème un jour je suppose. »[/color]

Vrai totalement vrai. Ils s'étaient « choisis », si on pouvait dire ça comme ça ; ils s'aimaient réellement, et là ce n'était pas quelque chose d'artificiel, de construit de fait pour se sauver, pour que la vie quotidienne soit moins compliquée, c'était un vrai amour de son point de vue. Elle savait, elle acceptait, elle semblait transiger sans que lui ne fasse la moindre concession. Et ça ne ressemblait pas à Alec. Il n'était pas égoïste avec les gens qu'il aimait, alors pourquoi vendait-il la chose comme ça ? Ou alors est-ce que c'était vraiment que le point des enfants qu'il agissait de la sorte ? Et il était d'accord avec cette dernière phrase : un jour ça poserait probablement problème. S'il n'en voulait toujours pas et qu'elle en vieillissant voulait réellement une famille. Tveit ne savait pas bien quoi répondre à tout ça, par ce qu'il pensait connaître le problème initial et qu'il ne pouvait donc pas répondre quelque chose de cohérent, il ne voulait pas blesser son ami, tout comme il ne voulait pas prendre parti dans toute cette histoire où certains points semblaient quand même obscur. Peut-être qu'il faudrait qu'il essaye aussi de parler avec la principale concernée, comprendre les deux points de vue ? Il n'y a que comme ça, qu'il pourrait aider son ami, un jour, si l'occasion se présentait. Il n'avait pas envie de prendre partie et pourtant mesurait-il la chance qu'il avait d'être avec une personne qu'il aimait ? Et le silence avait dû durer un peu trop longtemps

« Au pire elle ira faire un môme avec je sais pas qui. On est mariés sur papier, mais ça s’arrête là. »
« Bien sûr.» répondit-il en levant les yeux au ciel de façon plus théatrale qu'autre chose. « Tu l'aimes grand nigaud. Vous êtes fait l'un pour l'autre, alors je ne crois pas que ça s'arrête juste au mariage sur papier.» Quant au reste, allez, Warren ? Que vas-tu dire ? « Et, je suis certain sur es beaucoup plus attentionné avec elle que tes dires laissent le penser.» Court silence avant qu'il ne reprenne. « Ouais, vous avez le temps de voir venir ! Un jour ça te tentera peut-être, ou alors elle n'en voudra plus ! Qui sait ?» et il avait bien envie de rajouter quelque chose, mais il n'était pas certain que ce soit une très bonne idée, et pourtant la phrase lui brûlait presque les lèvres, ça lui semblait une nécessitait. Il fallait que quelqu'un le dise à son ami – même s'il ne serait pas le premier-. « Et si un jour, tu te décides, j'suis certain que tu seras un excellent père.... par ce que tu as un grand cœur qu déborde d'ammoouuuuurrr sous tes airs de gamins insolents.»

Grand sourire taquin. Il le pensait réellement, mais il avait choisi de détourner le propos en phrase comique, moqueuse pour que ce soit moins compliqué pour l'autre garçon de l'entendre, pour qu'il retienne surtout la tout dernière partie, pour qu'il puisse lui répondre là-dessus. Mais il était certain qu'Alec, au fond, comprendrait la démarche. N'aie pas peur, mon ami, tu ne feras pas les mêmes erreurs, tu n'es pas obligé d'être comme nos géniteurs, le reste de notre famille. Alors si c'est la raison qui te pousse à rejeter les enfants, tu peux être rassuré. Moi j'ai confiance en toi. Moi, je te laisserai mon fils, la personne que j'aime le plus au monde. Par ce que je sais que tu prendrais soin de lui ; alors ta propre chair, tu l'aimerais plus que n'importe quoi ou qui d'autres.

Et puis, il y avait eu un petit temps de silence avant qu'il ne reprenne avec un sujet qu'il savait plus tendu, mais qu'il jugeait nécessaire. Il devait savoir à quel point ça allait être galère pour son camarade pour pouvoir se libérer du temps si nécessaire, pour vérifier que tout allait bien. Pour tant de choses.

« J’en sais rien. L’autre timbrée me laisse dormir deux heures à tout péter avant de m’embarquer je ne sais où pour faire je ne sais quelles horreurs et c’est censé durer comme ça un moment. Donc pas de verre pour moi, certainement rien de prévu. Pour l’instant je suis son gentil petit chien qui mord ce qu’elle veut lui faire mordre. Je reste en vie. J’essaye d’esquiver mes parents. J’espère que Mack y arrive mieux que moi… Le reste importe peu. »

Il fronça les sourcils lorsqu'il parla de Mack. Il est vrai qu'il oubliait qu'elle était peut-être un dommage collatéral à tout cela et Alc ne pouvant rien prévoir, lui pouvait aider la femme de son ami. L'excuse était déjà toute trouvée en plus, et il la tenait dans ses bras. Instinctivement, il serra l'enfant un peu plus fort contre lui comme s'il craignait qu'il lui arrive quelque chose.
Mais Azalea n'était pas une ennemie pour le bébé, bien au contraire, elle était une protectrice.
Mais Jessen ne laisserait personne faire du mal à Nicholas sans que l'on subisse son courroux et personne n'avait envie de le voir en colère.
Les mots ne venaient pas pour rassurer son ami, il n'y avait probablement rien à dire d'ailleurs. Il se gratta un peu la joue tandis qu'Alec continuait.

« Elle ne me lâchera pas avant un moment tu sais, donc t’imagines pas trop faire des plans sortie avec moi avant quelques … j’en sais rien. Elle finira bien par se rappeler qu’elle a une vie aussi de toute manière. Enfin j’espère. Elle a une vie hein ? Genre un boulot, des potes, un mec… Il avait un peu bref rire. Azalea un mec ? Une vraie vie ? C'était vraiment très drôle et pourtant... « En fait oublie, cette idée m’terrifie. Ça voudrait dire qu’il y en a plusieurs des comme ça dans le coin, et en fait j’ai pas envie de cette info. »
« J'ai l'impression surtout qu'il n'y a que deux ou trois personnes qui sont vraiment ses amies, elle doit faire flipper les autres. Et puis un mec ? Sérieux ? Elle a l'air quand même super frigide tu ne trouves pas ?» Quelques semaines plus tard, il n'aurait pas pu dire la même chose... « J'essayerai de passer voir Mack dans la semaine, ça lui permettra en plus de voir Nicholas.» et pour moi de vérifier comment elle va avec tes parents sur le dos... « Et pour le reste, ben tu me sonnes quand t'as besoin, enfin quand t'es dispo quoi et on verra si je le suis aussi.» oops. Il avait glissé sur le mot besoin... qui reflétait le fond de sa pensée mais qu'il n'avait pas voulu prononcer. Il se racla un peu la gorge. « On peut essayer de la brancher avec quelqu'un, non ? Il faudrait juste trouver la bonne personne. Elle est du genre pas super fun comme Connor, mais il est marié... et... eurk, les deux ensemble, par Merlin, c'est une vision d'horreur.»

Non le sujet ne prêtait à rire... mais il essayait, comme il le pouvait de dédramatiser le truc. De tourner tout ça en « ridicule » si on peut dire ça comme ça que la pilule puisse mieux passer.

Ven 24 Déc 2021 - 18:11

Pride goes before destruction

A vrai dire Alec n’avait rien contre l’idée de parler de ce qui n’allait pas, bien au contraire. Rien contre le fait de se planter à sauver les apparences, celles-ci s’étaient déjà salement brisées le jour où, au détour des coups reçus, son pire cauchemar était apparu aux vu et au su de Warren. Rien contre, non, ce genre de choses devaient être abordées et c’était pour cette raison qu’il avait proposé une première ouverture un peu plus tôt, en arrivant à la cuisine. Mais si Warren changeait de sujet, alors Alec n’insistait pas, suppliant en revanche son ami à mi-mot d’arrêter de lui demander de réfléchir ou de prendre des décisions concrètes. Pour ce qui était de parler réellement entre eux des sujets difficiles… disons que ça n’était pas trop leur genre et qu’Alec avait plus facilement tendance à se laisser glisser aux révélations auprès de certaines amies féminines plus aptes à l’y pousser. Warren, lui, l’amenait sur des interrogations multiples, tout aussi sérieuses en soit mais sans doute moins … malsaines. Mack et ses désirs d’enfants, donc.

« Tu l'aimes grand nigaud. Vous êtes fait l'un pour l'autre, alors je ne crois pas que ça s'arrête juste au mariage sur papier.»

Blocage d’une seconde, paupières qui clignent et impression soudaine de s‘adresser à la grand-mère Blackburn. Tout le perturbait dans cette déclaration, de la forme au fond en passant par la manière dont c’était amené… et au fait que ce soit nécessaire. Il fallait croire que ses propos étaient réflexes alors même qu’il avait lui-même accepté ses propres sentiments. La preuve, Alec se revoyait parfaitement les exprimer clairement à Lex quelques mois plus tôt. Alors pourquoi là, non ? Pourquoi préciser les choses ainsi comme s’il ne savait pas parfaitement qu’ils étaient à présent en couple ? Les choses s’étant mises en place au fur et à mesure depuis des années maintenant. C’est qu’il est lent à la détente le garçon… et même une fois l’évidence acceptée, voilà qu’il trouvait encore moyen de l’esquiver au détour d’une conversation banale.

« Et, je suis certain sur es beaucoup plus attentionné avec elle que tes dires laissent le penser.»

Oui. Et il ne s’en cachait même pas.
En effet entre les vannes à la con du Rivers et la réalité, il y avait souvent un monde. Dans la réalité non seulement il était plus attentionné mais également plus doux, avec elle comme Jayden, capable d’agir seul quand elles s’étalaient dans le canapé – et de trouver ça normal – de penser uniquement à leur sécurité ou leur confort. En deux pauvres jours, ses deux parents étaient déjà restés interdits face à ses agissements, se gardant pour l’instant de tout commentaire.

« Ouais, vous avez le temps de voir venir ! Un jour ça te tentera peut-être, ou alors elle n'en voudra plus ! Qui sait ?»

Ah, changement de sujet : il aurait dû rebondir plus tôt. Merde.

« Et si un jour, tu te décides, j'suis certain que tu seras un excellent père.... par ce que tu as un grand cœur qui déborde d'ammoouuuuurrr sous tes airs de gamins insolents.»
« C’est ça ouais.. » Dit comme ça, l’idée le dégoutait plus violemment encore. Une grimace sur le visage, il lui semblait être intégralement pris pour un con. « J’préfères mon statut de connard insolent. » Et puis, soyons clairs… il ne le dirait pas à Warren mais s’il avait un enfant, il refusait que ce soit dans ces conditions-là. Dans celles dans lesquelles il avait enfanté si jeune. Hors de question d’être bloqué comme il l’était et de coincer son enfant dans cette merde folle qui cristallisait autour d’eux. « Et « grand nigaud » « faits l’un pour l’autre » ?! Sérieux tu t’es cru dans un Disney mec ? »Oui, je suis la honte des sangs purs et je l’assume. Ya quoi ? « Et je sais ce que je ressens pour Mack.. ou Jay. » Aveu à haute voix, étrange son à ses oreilles. « C’était pas… enfin c’est pas c’que je voulais dire. Je dis juste qu’en soit ça change pas grand-chose. Elle ira faire sa vie avec quelqu’un d’autre si elle en a envie c’est tout. » Pourquoi l’un empêcherait-il l’autre ? En quoi est-ce que cette manière de penser pourrait sous-entendre qu’il soit froid et distant envers Mack ? Aucune idée mais ça n’était pas le cas. Le seul problème qu’il y voyait était que… disons que ce serait mieux que cette personne accepte sa présence. A imaginer le cas contraire, Alec se sentait déjà se déliter de l’intérieur et partir en morceaux. Mais ils étaient tous très loin de cette possibilité et puisqu’il avait déjà largement de quoi partir en lambeau, le jeune homme laissait l’idée couler loin de lui sans s’y arrêter. Il faudrait voir en temps et en heure mais pour l’instant, il n’avait ni les trippes ni les épaules pour s’imaginer un monde sans Mack.

Pour l’heure, il lui fallait surtout gérer un monde avec Azalea. Et il y avait déjà beaucoup à faire. En silence, Warren fronçait les sourcils à l’évocation de l’ancienne Blackburn, comme s’il se rendait soudainement compte qu’elle devait, elle aussi, faire avec les décisions que son crétin de « mari » avait pu prendre pour elle. Avec elle, en réalité. Tout comme sa présence sur place était parfaitement mûrement réfléchie et qu’elle l’avait prise seule, sans la moindre de ses opinions. Alors elle assumait, bien sûr. Il n’empêchait qu’elle se retrouvait sous la coupe des parents Rivers et qu’Alec savait trop bien ce qu’une telle allégation signifiait. Quant à lui ? Warren ne réagissait pas, amenant son ami à se demander s’il imaginait réellement ce qu’il vivait depuis quelques jours. Pourtant il y avait bien une chose qui lui indiquait la chose : d’un léger geste, il serrait un peu plus fort son gosse contre lui. Un geste léger mais perceptible. Douloureux aussi.
Fait ça. Essaye de l’écarter de ce monde, de s’en protéger. Il est là pourtant. Alors ce n’est plus qu’une question de temps, d’opinions et de comportement pour qu’il ne se prenne la crasse de notre univers en pleine gueule.

« J'ai l'impression surtout qu'il n'y a que deux ou trois personnes qui sont vraiment ses amies, elle doit faire flipper les autres. Tu m’étonnes… « Et puis un mec ? Sérieux ? Elle a l'air quand même super frigide tu ne trouves pas ?»
« Méfies-toi de celles qui paraissent frigides… » Glissait-il rapidement. Parole de queutard.
« J'essayerai de passer voir Mack dans la semaine, ça lui permettra en plus de voir Nicholas.»
Un sourire pâle et reconnaissant se dessinait en silence sur ses lèvres abîmées. Bien sûr Alec pouvait voir ce qu’il essayait de faire et l’idée le soulageait soudainement bien plus qu’il n’aurait pu le dire. Qu’il y ait du monde avec elle, qu’elle puisse accéder doucement au retour de la liberté, avoir un rempart contre la présence du paternel Rivers quand lui-même se trouvait dans un autre enfer.
« Merci.. » Rien qu’un mot soufflé tandis que l’autre continuait.
« Et pour le reste, ben tu me sonnes quand t'as besoin, enfin quand t'es dispo quoi et on verra si je le suis aussi.»
L’autre se raclait la gorge, comme gêné d’avoir laissé échapper qu’Alec pouvait avoir besoin de ça, de voir des amis, de sortir, de se torcher – ou troncher d’ailleurs – la gueule pour penser à autre chose. Un sourire mince passait simplement sur ses traits à l’idée que le sang pur cherche ainsi à protéger ses potentielles susceptibilités. Reconnaissant, surtout, de le voir essayer d’être là.
« On peut essayer de la brancher avec quelqu'un, non ? Il faudrait juste trouver la bonne personne. Elle est du genre pas super fun comme Connor, mais il est marié... et... eurk, les deux ensemble, par Merlin, c'est une vision d'horreur.»
« Ouais ou pas, avec un peu de bol elle pourrait finir par crever d’ennui, ça règlerait pas mal de mes emmerdes… »

Pas très bavard le Rivers c’était vrai, mais les sourires fades étaient là tout de même, signe qu’il essayait, qu’il se maintenait à flot, qu’il refusait de sombrer.
Qu’il était inquiet, c’est certain, d’une part des dires de son ami, mais aussi reconnaissant. Moins avenant que d’ordinaire, c’est vrai, mais pas tout à fait seul, et ça faisait la différence.

- Fini ? -

Dim 26 Déc 2021 - 18:50

Il préférait essayer de tout prendre à la légère... ce n'était peut-être pas la meilleure solution mais actuellement c'était la seule chose façon pour lui de dédramatiser tout ce qui se passait, de pouvoir survivre, alors plaisanter sur son « amour » pour Mack était le bienvenu. Il trouvait ça drôle d'ailleurs la façon donc Alec avait bloqué ! Ouais, il savait que c'était une manière particulière d'avancer les choses. Rivers avait beau dire, c'était beaucoup plus que quelques mots sur un papier ! Il ne pouvait pas dire le contraire, enfin si, il pouvait probablement être de mauvaise foi. Cela ne serait probablement même pas étonnant... Il avait même continué dans cette voie sans vraiment se soucier de savoir s'il gênait son camarade ou pas, il essayait de faire attention à ses propos tout de même, l'embêter, le chambrer était une chose, le mettre vraiment mal à l'aise ou augmenter le mal être dont Alec était d'ores et déjà tapi ce n'était pas non plus le but. En bref, quelques taquineries entre amis, rien de plus.

« C’est ça ouais.. » Tiens donc, bizarrement Rivers ne semblait pas aimer ce qu'il disait et visiblement notamment le fait qu'il serait un bon père.... pourtant pour Warren c'était l'évidence même! « J’préfères mon statut de connard insolent. » C'est certain que c'est quelque chose de beaucoup plus simple à gérer de passer pour un connard insolent, il y a moins de répercussion, beaucoup moins de pression. On sait pourquoi les gens nous regardent de travers, ou pourquoi certains même nous méprisent. « Et « grand nigaud » « faits l’un pour l’autre » ?! Sérieux tu t’es cru dans un Disney mec ? » Il connaissait ses classiques, le bougre d'ailleurs cela fit rire Warren qui lui dédia son plus beau sourire, mode Prince Disney style puisqu'on était dans le sujet. « Et je sais ce que je ressens pour Mack.. ou Jay. » Quoi ? Stop ? On peut reprendre ?C’était pas… enfin c’est pas c’que je voulais dire. Je dis juste qu’en soit ça change pas grand-chose. Elle ira faire sa vie avec quelqu’un d’autre si elle en a envie c’est tout. »

Il fronça les sourcils. Hey, hey, hey, on peut rependre ce que tu ressens pour les deux femmes de ta vie plutôt que tu nous fasses une conclusion comme ça ? Il s'était un peu mordillé la lèvre, il voulait trouver une bonne réponse qui ne risquait pas de braquer son ami, il avait peut-être touché un peu trop un sujet sensible et le but c'était le faire rire ou râler... Est-ce qu'Alec le vivrait vraiment comme ça si elle se cassait ? Il n'en était pas certain, bien sûr qu'il la laisserait faire contrairement à ce que certains pouvaient penser il respectait quand même les femmes... mais lui ne le vivrait pas aussi bien qu'il semblait le sous-entendre.

« Mon passages préféré rester quand même ton lapsus sur Jay ou Mack, tu veux pas m'en dire un peu plus, promis ça sera motus et bouche cousue.» avait-il donc répliqué avec son plus grand sourire de crétin qu'il avait en stock.

Et puis, ils avaient fini par parler d'Azalea, et il essayait encore une fois de rester sur quelque chose de léger. Ne pas penser au pire. Ne pas penser à ce que pouvait vivre Alec ; ou ce qui-même vivrait lors de la prochaine mission. Rester sur le positif, sur la déconnade, même si avec certains propos il n'avait pas pu s'empêcher de serrer Nicholas un peu plus contre lui. Par ce qu'au fond de lui, il le savait, il ne pourrait pas le protéger comme il le voudrait de ce monde pourri... mais pour l'instant, il nourrissait encore cet espoir de pouvoir lui offrir une vie meilleure que celle qu'il avait eu enfant.

« Méfies-toi de celles qui paraissent frigides… »
«Il me tarde d'entendre ton anecdote à ce sujet-là !»

Nouveau sourire de con, avant qu'il reprenne plus sérieusement en disant qu'il irait voir Mack... le sous-entendu n'était pas dit clairement mais Alec le comprendrait, il vérifiait que tout allait bien pour elle, qu'elle n'avait besoin de rien... Et s'il avait bien entendu le merci de la bouche de son meilleur ami, il fit comme si de rien n'était. Pas besoin de le remercier c'était normal, ça se faisait entre amis de se serrer les coudes, d'être là pour les uns pour les autres d'autant plus qu'il appréciait sincèrement la jeune blonde. Tveit avait continué en faisant une légère boulette avant de se reprendre comme il le pouvait... en espérant ne pas heurter l'autre. Et pour finir sur une bonne note, il avait commencé à plaisanter de nouveau sur le compte d'Azalea... d'une manière plutôt lourde de qui l’emmènerait probablement à mourir si Carraway l'entendait mais le principal c'était de changer un peu les idées de Rivers avec des choses un pau saugrenues à son sujet.

« Ouais ou pas, avec un peu de bol elle pourrait finir par crever d’ennui, ça règlerait pas mal de mes emmerdes… »
« Ouais, ils pourraient s'ententre-tuer, fin de l'histoire. Pas cool pour Connor mais bon... On peut aussi lui en trouver un autre. Ou sinon, on lui fait le coup de Blanche Neige puisque Monsieur aime Disney... Hop pomme empoisonnée qui l'endormira et seul le premier vrai baiser d'amuuurrr je ne sais pas quoi pourra la réveiller, du coup, j'pense qu'on serra bon.»

Et il avait continué d'essayer de raconter de la merde pour changer les idées de son camarade quitte à être ridicule, il s'en fichait, le principal c'était d'arriver à le faire sourire un minimum le Rivers.