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If I lose myself tonight It'll be by your side ▬ Sovahnn

 :: Autour du monde :: Grande Bretagne :: — Ecosse :: Logement de Sovahnn Lockwood et Tim Turner
Mar 31 Aoû 2021 - 15:43
Tête sous l'eau, étouffé dans le marécage, j'respire plus. Pris au piège dans la cage. C'est dur, plus j'avance plus je ressens le vide sous mes pieds. L'eau est trouble, les pensées partent dans tous les sens.
Lombre

Ça devrait pas. Ça devrait pas être comme ça, dans ma tête c’est uniquement des pensées de joie que je devrais avoir. Je devrais me projeter, faire des plans sur la comète pour une fois, visualiser ce que sera ma vie, notre vie, dans sans doute pas si longtemps que ça. Pourtant le tic tac incessant de l’horloge qui tourne dans ma tête m’empêche de dormir, il crispe mes nerfs, bande mes muscles, et la liste s’allonge. Celle remplie de visages, de noms ou d’ombres, de chimères, de fantômes du passé et de monstre du présent. La violence de ce monde vient ricocher à nouveau contre mes côtes, elle s’éclate contre les parois intérieures de mon crane qui va finir par exploser. Elle effleure la mienne, celle qui m’est propre. Elle la nourrie et s’entremêle à mes angoisses, mes crises existentielles.
Je fixe le plafond, j’essaie de me sortir de cet état d’esprit, de chasser tout ça de mes songes. Difficile de faire la part des choses les émotions à fleur de peau, y a des jours comme ça. Pourtant je le sais que cette fois c’est pas mon histoire, pas pour rien que je suis ici et pas là-bas. Ça ne me pèse pas, j’ai les idées à la bonne place et une parfaite conscience de ce qui est juste de faire ou pas mais je le sens, aujourd’hui ne sera pas un jour avec.

A moins de le prendre à revers.

« Yo. »
« 3S. »
« Aujourd’hui ? »
« Ouais. »
« Ok. T’as prévenu Mia ? »
« Pas encore, j’passe la chercher et on te rejoint chez toi ça t’va ? »
« Parfait Mate, à toute. »

3S ? Surf. Skate. Snow. Snowboard. Thérapie par la glisse, l’essence même de mon existence, presque un prolongement de moi-même. Un besoin de raccrocher mes racines, de les mettre en lumière, de partager ça avec ceux qui font partis de ma vie depuis toujours ou presque et d’être celui que j’étais avant de finir dans le fond d’un ravin. Celui que je suis toujours, évidemment, parfois camouflé par les marques du tourbillon qu’est cette existence depuis 4 ans, 3 mois et 2 jours.

1 555 jours.
52 Pleines Lunes.

Sac à dos remplis de trucs essentiels : une trousse de premiers secours, des barres de céréales, de l’eau, des fruits, une serviette, mes affaires de montagne parce que j’compte pas repasser ici. Mon skate, mon snow, le téléphone dans une des poches, une combinaison de rechange au cas où et des fringues. Des pompes aussi, pour le skate. Ensorcelé le sac, évidemment et j’me fais la réflexion que c’était ça ou partir en mer mais j’ai besoin de bouger, de faire souffrir mon corps sous l’effort pour empêcher ma tête de penser.
Et la Magie opère, l’apaisement s’invite quand les muscles sont fourbus. Une session de 4h de surf ce matin, des figures dans tous les sens parce que la marée et le temps le permettaient. Les vagues sont toujours importantes et imposantes en hiver … Et je confesse avoir puisé dans mes souvenirs et dans les bouquins de cours de mon ancienne école que j’ai rouverts récemment pour les rendre plus puissantes encore. Une envie de me faire malmener, de me confronter aux éléments, pas un truc malsain juste une envie de me battre et faire ressortir ce qu’il y a de plus fort chez moi. Du skate à la pause du midi, la compétition qui s’installe et les rires qui résonnent dans le skate park, un truc simple qui fait du bien et que j’avais pas fait depuis des lustres. Puis la montagne, la neige, son silence, cette quiétude que je n’avais pas encore vraiment été chatouiller cette année pour une raison étrange. Pas pris le temps, trop de trucs dans la tête et ce repos forcé qui m’a gardé tranquillement à la maison ces dernières semaines.

« Putain j’suis éclatée, mais bordel que c’est bon ! »

Mia se laisse tomber dans la poudreuse après une énième descente et on la regarde sans rien dire, sourire aux lèvres. Joff est beaucoup moins bavard, c’est le gars tranquille qui consolide cette dynamique. On se connait depuis toujours, je le regarde et je me dis que ça me fait bizarre de savoir que bientôt mon quotidien sera différent.

Ailleurs.
Et tout ou presque à recommencer.
A commencer.

« J’voudrai que ma vie ressemble à ça pour toujours. Spoiler alert : ça sera le cas. »

Sur mon visage un sourire silencieux, les yeux rivés sur ce décor que je côtoie lui aussi depuis mon enfance. Ils ne savent pas encore, aujourd’hui j’avais pas le cœur à ça. Juste un au revoir, pas des adieux, mais je réalise que ça me fait quelque chose malgré tout.

« Le dernier en haut est un Botruc en string. »

Elle est déjà debout avant qu’on ait pu dire ouf, évidemment, et dans mon esprit se balade une autre pile électrique que je décide de rejoindre après avoir dormi quelques heures.

#

21h à Lakes, environ midi au Royaume Unis

« J’peux entrer ? T’es pas tout nu Tim, c’est bon ? »

Entrer, et frapper ensuite. La notion d’intimité me parle et je ne ferai pas ça si c’était chez quelqu’un d’autre mais j’ai le diable au corps. Plus ou moins.

« Si t’as un aussi joli cul que ton cousin c’est pas la peine de te rhabiller, pas de pudeur entre nous va. »

Plutôt plus que moins, possiblement. Faut croire que la journée … ces dernières heures m’ont fait du bien, que ça m’a permis de mettre sur pause les rouages qui s’emballaient dans ma tête depuis la veille.

« Elle est où la plus belle ? Elle dort ? »

La première phrase qui m’échappe quand j’entre dans la maison et croise le regard de Sovahnn.

« L’autre plus belle, la version miniature quoi. »

Sourire de sale gosse sur les lèvres, un bisou claqué sur sa joue et j’écoute pas ce qu’elle me dit. Je veux voir Liya, ça résonne dans ma cage thoracique alors quand mes yeux se posent sur elle je passe 5 minutes dans le silence et l’obscurité à la regarder dormir comme un p’tit ange. Les bras croisés sur son berceau, la joue posée sur l’un de mes avants bras, je laisse tomber le reste du monde l’espace de quelques instants en me calant sur sa respiration et son rythme cardiaque qui ressemble à un petit oiseau – Gaga ? Ouais. Lady Gaga. C’est moi. Ça se voit pas ? Même que mon Alejandro à moi il s’appelle Mateo.

« Si j’te dis que Riley est ok pour la garder si jamais Tim peut pas et qu’elle attend ton coup de fil, tu sors avec moi ? »

De retour dans une des autres pièces, les mains glissées dans les poches de mon short, je sors mon regard et mon sourire à la Simba quand il a envie d’aller se créer des problèmes avec sa pote. Est-ce que c’est précisément ce qui est en train de se passer ? Possible. J’ai simplement besoin de casser ma routine encore un peu et de la retrouver comme on s’est pas retrouvés depuis longtemps. Qu’on arrête un peu d’être des adultes, qu’on fasse taire les obligations et le pragmatisme. Qu'on éclate la gueule aux angoisses et qu'on les fasse taire.

« S’il te plait. »

Tu peux pas dire non à mon regard de Chaton, tu le sais.

« J’en ai besoin et je sais de source sure que t’as moyen de te mettre la tête à l’envers tout en préservant la sobriété de ta fille. »

Takuma is the new balance et moi j’ai envie d’être jeune et con, de me soucier d’environ absolument rien. Au pire, tu me porteras ! Parait qu'on a toujours besoin d'un Sam alors sois mon Sam si l'appel de l'éthanol ne se manifeste pas mais viens avec moi.
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Enzo S. Ryans
Chaton. Le seul et l'unique
Enzo S. Ryans
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Enzo S. Ryans
Lun 6 Sep 2021 - 18:40
La position était retrouvée. Allongée au sol, les jambes sur le canapé, le téléphone au dessus des yeux, la jeune femme semblait concentrée sur le mobile de Timothy.
 
« Bouge pas j’te parie que j’te trouve ça en deux minutes et toiii tu t’inclineras devant ma haute supériorité… » On voit que tu ne sais pas où tu vas là ma biche. « … numérique. »
 
Dit-elle en agitant un pied sur l’autre, son talon gauche cognant par intervalles réguliers le coussin bariolé de couleurs froides posé sur le sofa. Ce qu’elle cherchait ? Oh une folle histoire d’application qui ne voulait pas s’installer. En tant que née moldue, on aurait pu penser que Sovahnn faisait partie des mieux lotis pour savoir faire marcher les appareils en tout genre… en tant qu’ancienne patiente ayant passé plusieurs années dans le coma en revanche beaucoup moins. Mais ce genre de choses lui revenaient vite.
Son égo aussi. Pas réellement, bien sûr, seulement pour l’amusement. Mais oui ! Elle trouverait, évidemment !
 
Mais peut être pas aujourd’hui.
Son visage s’était retourné en même temps que celui de Tim, assis sur le canapé à ses côtés, alors qu’Enzo entrait dans la pièce, toquant ensuite à la porte qu’il avait ouvert avec l’énergie de… ben : de lui-même.
 
« J’peux entrer ? T’es pas tout nu Tim, c’est bon ? »
 
 Bonne ou mauvaise chose ? Pour être honnête Sovahnn hésitait, connaissant trop la situation autant que le bestiau pour se faire avoir par ses grands sourires. Pour autant, parfois, se couper des emmerdes et faire comme si tout était simple était seulement la seule chose rationnelle à faire. Soyons honnêtes : c’était bien là sa manière d’affronter ses propres difficultés.
 
Pour l’heure, donc, elle explosait de rire, entrevoyant la tête que tirait Tim à ses côtés. Lui s’était redressé, évidemment, tandis qu’elle ne voyait là qu’une agréable normalité. Que ses amis vont et viennent pouvait sembler à d’autres une forme d’intrusion. Pour elle c’était un gage de confiance, de légèreté. Une impression réelle d’appartenir à quelque chose mais aussi d’offrir. Il y avait une notion très essentielle dans l’ambiance que prenait cette maison au fil des semaines. Les lieux devenaient un refuge, tout simplement. Et il y avait dans ce concept une force qu’elle dessinait jour après jour dans l’apaisement qu’elle y trouvait.
Quand chacun allait et venait, justement.
Librement.
 
« Si t’as un aussi joli cul que ton cousin c’est pas la peine de te rhabiller, pas de pudeur entre nous va. »
 
Il aurait pu se retrouver à poil devant tout un amphi qu’il n’aurait sans doute pas tiré une tronche moins gênée. Et elle… eh bien, toute amie qu’elle soit, c’était évidemment sans aucune ombre de soutien qu’elle riait plus encore, repliant une jambe contre elle-même tandis qu’Enzo entrait dans la pièce.
 
« Ouh, après le baiser, quelle déclaration les gars ! On gagne en intimité dans cette baraque ! »
 
Aucun soutien, donc, nous disions ! Bien au contraire, Sovahnn enfonçait le clou, souriant déjà de voir Tim rougit plus encore et lançait un œil complice à son meilleur ami de toujours.
 
« Elle est où la plus belle ? Elle dort ? »
 
Déjà, il croisait son regard dans lequel s’esquissait déjà un éclat piquant, presque outré d’avance de la connerie qu’il s’apprêtait à sortir tandis qu’elle se relevait.
 
« L’autre plus belle, la version miniature quoi. »
 
Une grimace faussement agacée d’un côté, un baiser claqué sur sa joue de l’autre, elle laissait sa main traîner contre son bras ou son dos tandis qu’il s’effaçait déjà, direction la chambre de sa filleule.
 
Et qu’un coussin atterrissait non loin sur le mur.
 
« C’est ça ouais, cette gosse m’éclipse déjà, je note ! J’en serais pas fière à ta place ! … » Les lèvres pincées dans un air faussement dépité, elle l’observait disparaitre auprès de sa fille. « Et je pourrais dire que j’me suis branlée avec une théière qui crache des paillettes que tu ‘m’écouterai pas plus… » L’air dépité se chargeait pourtant de tendresse, laissant la punchline se perdre dans les airs alors qu’elle observait la porte entrebâillée derrière laquelle il avait disparu. Elle pouvait bien balancer toutes les conneries du monde ou faire semblant d’être vexée, la réalité se lisait pourtant sur ses traits adoucis d’un amour évident pour ce grand couillon qui venait de disparaitre auprès de son enfant. Un moment rien que tous les deux. Un besoin de se raccrocher à ce petit rayon de soleil qu’elle avait faisait naitre, peut-être. A quelque chose de simple, tout simplement.
De beau. Sans bavures.
 
Du moins presque.
 
Retournant son regard vers Tim, elle captait son regard, explosait de nouveau de rire à le voir bloquer plus encore sur la phrase qu’elle avait pu balancer avec l’aisance de la sale gosse.
Ah mon coco il va falloir t’y habituer ! Entre Enzo, Riley ou Keza, t’as pas fini ! Ou Jo. Si je vous jure, je vais l’appeler. Bientôt.
 
« Bon, à défaut de théière, je vais finir de m’occuper de toi ! »
 
Avait-il bredouillé ? Evidemment, quelle question ! Hey, à force, monsieur premier degré au seuil d’angoisse beaucoup trop élevée pour son amie d’enfance…. Finirait sans doute par se détendre un peu.
Agitant son téléphone, la jeune femme lui rappelait avec un petit sourire en coin qu’elle parlait de son application et déjà, elle se hissait sur le plan de travail où elle s’asseyait en tailleur, de nouveau absorbée par sa tâche.
Sovahnn et les positions improbables. Besoin de bouger, besoin de grimper, besoin de voler. Bref, une jeune maman cache toujours une casse-couille, regardez des deux côtés avant de traverser.
 
Ou un casse-couille. Enfin, choisissez votre interprétation puisqu’Enzo revenait dans la cuisine, manifestement le diable au corps.
 
Courage Tim, t’en as deux pour le prix d’un.
 
« Si j’te dis que Riley est ok pour la garder si jamais Tim peut pas et qu’elle attend ton coup de fil, tu sors avec moi ? »
 
La tronche concentrée sur l’écran, un bout de langue entre ses dents, la jeune femme le lâchait pourtant brusquement des yeux pour les poser de nouveau sur Enzo. Pouvait-on imaginer à les voir ainsi qu’il y aurait pu y avoir la moindre tension entre eux ? Non. Et oui, il y avait des conclusions essentielles à en tirer.
 
Il y est de choses que rien ne peut défaire.
 
« Attends, quoi ?! »
« S’il te plait. »
 
Ce sourire de chaton, le seul et unique, en est un.
 
« J’en ai besoin et je sais de source sure que t’as moyen de te mettre la tête à l’envers tout en préservant la sobriété de ta fille. »
 

 
Le dos arrondi, toujours assise en tailleur sur le plan de travail de la cuisine, elle rassemblait ses lèvres en cul de poule, passait d’Enzo à Tim, de Tim à Enzo, craquait sur le regard suppliant de l’un et notait l’angoisse à venir de l’autre… puis elle posait de nouveau le regard sur le portable de Tim, le tripotait un instant – le portable, hein ! – sans vraiment répondre… avant de sauter au bas du plan de travail d’un bloc.
 
Le téléphone avait déjà sauté jusque dans les mains de son colocataire.
 
« J’t’ai ajouté le numéro de Riley. Elle est à ‘speedy bombasse’, tu peux pas la louper. Ya du lait au congel pour deux jours, les numéros d’urgence au frigo. J’embrasse ma fille et tu te démerdes avec ça ! Merci je t’aime ! »
 
Du point de vue de Timothy… il y avait sans aucun doute face à lui deux abrutis au sourire similaire de grands couillons qui le fixaient. Et l’un des deux lui avait déjà claqué un baiser sur la joue avant d’attraper une potion enfermée dans un flacon d’alcool – étrange ce gin – dans le placard de droite.
 
« T’as toujours le mode d’emploi bib, couches et tout le toutim sur le meuble à côté du berceau et.. enfin bref, démerdes-toi. »
 
Déjà, elle avait rejoint la chambre de sa fille …. Et en ressortait la tête. « Et le numéro en rouge pétant avec des flèches partout, c’est celui d’Ismaelle, t’hésite pas ! » Est-ce qu’il savait qui était Isma ? Non, sans doute pas. Clairement pas. Heureusement pas. Pas conceptuellement du moins. « Et en violet t’as Layla, en orange sa mère et..» Elle croisait le regard d’Enzo. «.. Oui ça va j’arrive ! » Traite moi de folle toi !
 
Déjà, elle disparaissait dans la chambre de son petit rayon de soleil endormi.
 
Bien sûr, elle était passée embrasser la petite, s’apaisant brusquement en laissant toute la tendresse qu’elle éprouvait pour sa fille l’envahir et bouffer quelques instants volés de sa vie. Un moment de douceur totale avant de ressortir de là… et de sauter sur le dos – trop grand – de son ami.
 
« On va où ?! »
 
Et le sourire de branleur avait atteint ses lèvres, comme un truc viral tandis qu’elle chopait le petit sac ensorcelé qui l’avait accompagné durant sa fuite de Poudlard. Ce jour-là, il avait contenu un balai, un sweat et un pauvre bouquin qu’elle ne rendrait sans doute jamais à son propriétaire.
Aujourd’hui, il contenait une bouteille de gin contenant une potion lui permettant d’oublier quelques temps qu’elle était censée se comporter en adulte responsable.
 
Les temps changent hein !
Mais pas trop.
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Sovahnn Dawn Lockwood
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Sovahnn Dawn Lockwood
Mer 22 Sep 2021 - 10:26
« J’t’ai ajouté le numéro de Riley. Elle est à ‘speedy bombasse’, tu peux pas la louper. Ya du lait au congel pour deux jours, les numéros d’urgence au frigo. J’embrasse ma fille et tu te démerdes avec ça ! Merci je t’aime ! »
« Yes ! »

Vous le voyez le cri du coeur ? Avec le geste du bras en prime, poing fermé et coude ramené vers le bas. Pas de sourire triomphant, non, juste un sourire de gosse content.

« Merci je t’aime ! »

Lancé à Tim, bien sûr, parce que quand je suis content je ne vomis pas mais je deviens insupportablement insupportable. Et ce type là, pardon mais je crois que c’est devenu mal nouvelle victime attitrée. Pas bien Enzo, vilain Enzo, tu vas te faire taper sur les doigts Enzo. Ou pas. D’une parce que Will est pareil avec lui j’en ai bien l’impression, de deux parce que Sova le secoue aussi. Tu voulais du naturel ? Tu pourrais pas avoir mieux que ça. Aller, bisous.

« T’as toujours le mode d’emploi bib, couches et tout le toutim sur le meuble à côté du berceau et.. enfin bref, démerdes-toi. »

Est ce que je me marre ? Oui, sans me retenir pour la simple et bonne raison que je suis certain d’une chose : Sovahnn ne laisserait pas Liya à Tim si elle n’était pas sûre à 100 % qu’elle sera entre de bonnes mains. P.S : Moi non plus. On s’est compris.

« Et le numéro en rouge pétant avec des flèches partout, c’est celui d’Ismaelle, t’hésite pas ! »
« Fais gaffe elle mord. »

Est ce que je viens de mimer une morsure en claquant des mâchoires tout en le regardant droit dans les yeux ? Oui. Enzo ! Je sais. Je serai raisonnable un autre jour. Je tiendrai compte des traumatismes des autres un autre jour. J’ai 19 ans, je suis un ado débile, laissez moi être un ado débile. Au moins ce soir. Matin. Nuit. Je sais plus. Aujourd’hui.

« Et en violet t’as Layla, en orange sa mère et.. Oui ça va j’arrive ! »

Regard insistant pour la demoiselle, qui se termine par un nouveau rire parce qu’elle peut bien prendre le temps qu’elle veut je m’en fous. Surtout quand c’est pour dire au revoir à sa fille, parce que je sais que ça lui coûte autant que ça lui fait du bien. Voir autre chose mais ressentir le manque d’un prolongement d’elle-même. C’est ça, non ? Un truc que je ne peux pas comprendre ou sentir mais imaginer.

« En bleu pervenche c’est la Reine d’Angleterre mais à priori ça devrait aller. »

Faut pas me laisser tout seul avec lui. Et passage en mode koala/eucalyptus dans trois … deux … un … Boom !

« On va où ?! »
« Dans les étoiles. »

Mes bras passés sous ses cuisses pour la tenir mieux je tourne sur moi-même et les étoiles je crois qu’elles sont un peu dans mes yeux. Poétique hein ? Ouais. Citation de Titanic ? Absolument. Je commence par appeler mon mec Rose Dawson sur le pont d’un voilier et je finis par proposer à ma meilleure amie d’aller dans les étoiles. Deux choses. Faut pas me laisser seul avec Tim ni me laisser regarder des films. Comment et pourquoi celui là en particulier d’ailleurs ? Aucune idée. Belle histoire mais un peu foirée pour un paquet de personne quand même … Et y a même pas de requins en eau froide.

« Will sera ravi qu’on fasse de la buée sur les vitres d’une bagnole toi et moi. »

Tu me laisseras mettre ma main sur le carreau pour faire une trace, hein, dis ?

« On va en teuf ma biche ! En rave sur la plage pour être complètement exact. »

D’où ça vient ? On s’en fout. Aussi bien le « ma biche » que la teuf/rave. On y va, c’est tout.

« Prête ? »

J’attends pas, naturellement, en une seconde plus de trace ni d’elle ni de moi dans la cuisine et son poids plume toujours accroché au dos on atterri près d’un Portoloin qui nous emmène sur une plage d’Indonésie. Ici le soleil se couche gentiment et à quelques centaines de mètres de nous les basses claque déjà dans la douceur du soir. De la musique, des gens partout, des couleurs et de rires, une course poursuite sur le sable pour deux gamins qui retrouvent enfin la normalité qui devrait être la leur. Cette nuit le drame et les traumatismes n’ont pas leur place, on va demander au vigile de pas les laisser entrer. Ok ? Ok.
Plus on se rapproche plus j’ai le cœur qui cogne dans la poitrine et si mon souffle est court à cause de la pointe de vitesse le sourire ne se déloge pas de mes lèvres. Jean remonté sur les mollets, chaussures balancées dans un sac ensorcelé lui même planqué dans ma poche, ça prend à peine trois minutes avant que quelqu’un nous passe un collier de fleurs autour du cou ou des bracelets fluos autour du poignet.

« Me demande pas depuis quand j’aime les endroits pleins de monde et de décibels. »

Depuis que j’ai eu besoin de lâcher prise si fort et que j’ai compris que ça pouvait être un bon moyen pour ça. Vous inquiétez pas, pas de cacheton ce soir. Pas besoin. J’suis paumé, j’ai des angoisses et parfois une bête en colère dans les veines, mais j’ai plus besoin de m’envoler. Pas pour ça.

« Viens. »

J’attrape sa main et l’entraîne avec moi dans la masse en mouvement où les corps s’effleurent et bougent au rythme d’une musique balancé directement par des types qui mixent sur place. Un mur d’enceintes, deux murs d’enceintes, je sais très bien que mes sens vont grimacer mais ils s’adapteront. Et parce que j’ai un radar pour ce genre de truc c’est vers un bar que je nous dirige. A peine deux minutes pour lâcher sa main et revenir avec un verre vide pour elle ...

« Pour ta potion magique. »

… et un rempli pour moi. Ce qu’il y a dedans ? De la bière mais entre mes cinq autres doigts des shooters. Que je descends d’une traite en fermant les yeux comme pour mieux apprécier la brûlure de l’alcool dans mon œsophage. C’est un rire qui m’échappe alors que je secoue la tête avant de me pencher vers elle.

« J’vais déménager. »

Juste ça, posé là comme ça avant de mordre dans un quart de citron.
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Enzo S. Ryans
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Enzo S. Ryans
Jeu 23 Sep 2021 - 12:02
« Merci je t’aime ! »

Elle lâchait un rire clair à entendre son meilleur ami reprendre ses paroles derrière elle.
Oh tu vas t’y faire mon p’tit père ! De gré ou de force, tu vas te détendre, mon petit chat !

Oui, petit. Thème récurent concernant Tim alors même qu’il n’y avait pas de raison spécifique. Ou plus exactement, comparé à Enzo, il l’était bien sûr. Mais aux yeux du petit bout de femme qui s’agitait à présent, une boule de joie dans le cœur… clairement, il restait grand. Sauf qu’elle était celle qui le protégeait et le choyait comme un enfant, alors oui « petit ». Affectueusement petit.

« Fais gaffe elle mord. »

Un coussin dans la face de son meilleur ami et un regard vers celui d’enfance, l’air de dire « meuh non ! ». « Seulement son chien. » Oui bon. Soutien mitigé, hein. Et toi tu n’as pas intérêt à te taper un stress pour un truc aussi con, à un moment c’est ridicule ! Tellement même qu’elle disparaissait de là, apaiser les flammes de sa connerie réveillée pour s’isoler un moment. Juste un temps où elle cessait d’être un peu cette pile électrique que tout le monde connaissait pour n’être plus qu’une maman au cœur pincé de laisser un peu son enfant. Mais tout comme il aurait été ridicule de criser pour une blague, ça l’aurait été de mal vivre quelques heures de séparation. Oui, l’angoisse était là, complètement déconnante et irrationnelle, oui, le besoin de fusionner avec ce petit être et de s’emplir de son odeur aussi.

Mais pour l’heure, ce serait l’odeur iodée de la plage, la sensation du sable qui crisse sous les pieds et les basses poussées à fond dans les oreilles. Alors oui, elle troquait cette tendresse douce de la maman pour celle, plus vive, de l’amie.

Et comment avait-elle réussi à grimper là-haut ? Oulah, des années d’expérience !

« Dans les étoiles. »
« Déjà fait, ‘faut changer ! » C’était orienté sous la ceinture, oui, tout à fait. Que les puritains se la ferment, cette famille est en vrac mais qu’elle est belle ainsi !
Et il tournait à lui donner le tournis, se resserrant autour de lui dans un reflexe qui appelait directement ses envies de Quidditch.
« Will sera ravi qu’on fasse de la buée sur les vitres d’une bagnole toi et moi. » Sous la ceinture aussi, tout naturellement et reçu avec un éclat de rire clair.
« On va en teuf ma biche ! En rave sur la plage pour être complètement exact. »
« Ouuuuh, je valide ! »

Parce que dans le fond, ils ne sont que deux gosses qui ont parfois besoin de n’être que ça. De larguer le reste derrière eux et de s’accorder le droit d’oublier le fracas d’un quotidien parfois trop lourd à porter.

« Prête ? »
« Toujours ! »

Sa réponse s’était perdue quelque part entre sa baraque et leur destination, sans vraiment le temps de s’enfermer de nouveau dans des recommandations, des informations ou des réflexions adressées à son colocataire. Un téléphone dans la poche, c’était tout ce qui lui fallait pour les heures à venir et le reste, elle le laissait là. Déposé au pas de la porte sans aucune envie de se retourner en arrière. Allez, fait confiance un peu. Débranche !

Elle aussi lâchait les drames, les difficultés et les révélations en arrière. La nuit la happait, tout comme le vent dans ses bras nus, ses cheveux claquant sur ses joues rougies d’une émotion pure. Ce truc bête que d’autres ne comprennent sans doute pas mais qui les agrippait par le nombril pour les envoyer courir là-bas, droit vers les projecteurs aux lueurs épileptiques. Droit vers les sons, les rires et les bracelets fluos.

Les talons plantaient le sable comme si en le repoussant ainsi, ils pourraient finalement s’envoler. Deux gamins dont les éclats de rire fusaient vers ces étoiles cachées par les assauts de lumière.

« Me demande pas depuis quand j’aime les endroits pleins de monde et de décibels. »

Un grand sourire accueillait cette réflexion tout en replaçant le magnifique collier de fleurs qui avait atterri autour de son cou sans vraiment savoir par qui, comment, pourquoi.

« Depuis qu’on en a besoin. »

On. Parce qu’elle non plus ne s’attendait pas forcément à avoir envie de ce genre de choses et pourtant tel était bien le cas. Besoin de bruit, de gens, d’oubli et de légèreté. Besoin d’être une ado débile, tout simplement. Qu’ils soient ça, un peu, tous les deux. Deux crétins à courir dans le sable, se rétamer dans les vagues ou s’emplir de monde, de bruit et d’alcool.
Enivrez-vous, disait Baudelaire. Ce ne serait ni de vin, de poésie ou de vertu mais l’idée restait similaire.

Elle savait la bête en colère, les angoisses et les travers. Elle savait aussi ce qu’il valait et toute la beauté de cette âme trop souvent malmenée.

« Viens. »
« Hiah ! » Emportée d’une main dans la sienne, Sovahnn décollait dans un petit rire, s’emplissant tout autant de cette sensation toute naturelle de deux amis ensembles que de la scène là-bas, de la foule ici, des rires ça et là et de ces corps qu’ils frôlaient et dépassaient jusqu’à se rapprocher du bar. Bien sûr, ses sens devaient être à l’épreuve, agressés par le brouhaha ambiant. Mais Sovahnn comprenait tant cette sensation. Ce besoin de s’emplir d’un truc plus violent que le reste, de laisser couler le bruit par-dessus les pensées internes, de se noyer dans le présent tant et tant que le reste disparaissait un moment.
Et parce que ces corps en mouvement qui se frôlaient, s’impactaient parfois, s’enlaçaient souvent éveillaient le sien de ce besoin social de s’emplir de l’autre, de ses rires et sa présence, Sovahnn souriait comme une vraie gosse lorsqu’il revint avec deux verres… et tirait la gueule à voir le sien vide.

« Pour ta potion magique. »
Ah putain oui ! Merci d’avoir un cerveau pour deux.
« Ah tu me rassures là parce que j’étais à ça d’être vexée, tu le sais ça ?! »

Elle la dégainait en souriant, la versait dans le gobelet de carton alors même qu’Enzo déposait les shoots et s’en faisait un. Sovahnn sniffait d’un air sceptique le liquide étrangement rouge qui siégeait dans le verre qui ne l’était pas moins tandis que son ami se penchait vers elle et lui balançait tout naturellement son scoop.

« J’vais déménager. »

Juste comme ça, posé-là comme le grand con qu’il ne cesserait jamais d’être. Et elle, elle redressait soudainement son nez dubitatif de sa potion pour poser un regard surpris autant que réjouis sur celui qui constituait l’essentiel de ce qu’elle considérait comme une famille.

« Tu.. QUOI ?! Non mais super ! Attend, où ?! Quand ?! Avec Will ?! » Oui, parce qu’il n’y avait que lui qui pouvait le déloger de chez lui. Parce qu’ils avaient besoin de changer d’air, de nouveauté, de reposer leurs carcasses sur des bases plus saines et qu’être ensemble devenait un besoin vital. Et parce que ce besoin primait même sur celui de rester dans la maison qui l’avait vu grandir avec tout ce qu’elle comportait de douloureusement beau et d’intensément essentiel. Non, il n’avait pas besoin de lui dire pour qu’elle l’entende, bien sûr. « Mais.. Wah, c’est génial ! Je m’y attendais pas ! » Car oui, ça l’était. C’était une façon de consolider ce qui avait parfois tremblé, une certitude qu’elle avait gardé quand il doutait à son tour. Ils auraient leur bulle. Leur petit havre à eux pour prolonger ce que les escales en mer avaient pu leur offrir. Et elle, entre deux phrases, elle avait évidemment repoussé son verre pour passer ses bras autour de lui, profondément joyeuse de cette annonce.
Ouais hein. Il aime trop fort ce cœur, ça change pas vraiment.

« Félicitations les gars ! »

Oui parce que même s’il ne lui répondait pas ou qu’il lui débitait des conneries, son seul regard suffisait à lui donner les informations dont elle avait besoin. Un baiser sur sa joue, quelques doigts dans ses cheveux et elle les ramenait sur sa mâchoire qu’elle chopait soudainement pour le tourner vers elle dans une petite grimace moqueuse. « Et toi t’attends précisément le moment où on s’entends pas pour me parler de ça ?! Sale gosse ! Tu ‘perds rien pour attendre ! » Une fausse baffe et elle se reculait, chopant son verre sans quitter Enzo d’un doigt accusateur avant d’en boire le contenu d’un ai sérieux… et de s’étouffer avec.

« AH BORDEL !! » ça… même avec les basses poussées à fond, il pourrait l’entendre – surtout lui – même si elle n’avait pas été à côté. Une grimace sur la gueule, l’impression de se retrouver avec des aiguilles dans la langue, la bouche et jusqu’à l’œsophage. « Ah mais putain cest quoi ce truc ?! » Et soudainement ça devenait froid. Non mais ! MAIS ! Mais putain !

Le verre vide, elle l’avait posé d’un bloc en agitant la main dans un air joyeusement paniqué qu’elle adressait à un Enzo sans doute plié de rire. L’instant suivant elle vidait un premier shooter. Et un second, faisant claquer le petit verre sur la surface du bar en arrondissant sa bouche un peu calmée. « Ah putain… On est sûrs de la fiabilité de Takuma hein rassure moi ? »

La grimace sur son visage n’était pas feinte, les larmes aux yeux non plus d’ailleurs. Comme une impression d’avoir bouffé dix piments d’un bloc.

« ça m’apprendra à te menacer tient. Ya coalition là les gars !! » Toujours à agiter sa main dans le vide. « Ah la vache… »
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Sovahnn Dawn Lockwood
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Sovahnn Dawn Lockwood
Sam 2 Oct 2021 - 14:44
« Tu.. QUOI ?! Non mais super ! Attend, où ?! Quand ?! Avec Will ?! »

Voilà ce qui se passe quand le bonheur ricoche d’une cage thoracique à une autre, quand on voit dans les yeux de sa meilleure amie les mêmes étoiles qu’on a dans les siens. Oui, j’ai des putains d’étoiles dans les yeux parce que tout ça j’y pensais pas, je l’espérais pas, mais ça me rend heureux. Ça me rend heureux de me dire que d’ici quelques temps je me réveillerai chaque matin à côté de celui que j’aime. Bien sûr que ça fait flipper, aussi, mais on a ce truc tous les deux qui s’explique pas tellement. C’est simple, c’est tout, alors pourquoi s’en faire ?
Ce qui se joue ici est le reflet de tout ça, j’ai même pas besoin de lui dire quoi que ce soit qu’elle devine déjà. Je vois la surprise de l’annonce mais elle s’estompe rapidement alors si même pour les autres c’est une évidence ...

« Mais.. Wah, c’est génial ! Je m’y attendais pas ! »

Moi non plus.

Sincèrement, c’était pas le plan, pas vraiment à l’ordre du jour même si avec le recul je me dis que ça devait couver depuis quelques temps. Ce besoin d’être ensemble, cette envie de passer chaque jour l’un avec l’autre, ces avants goûts qu’on a expérimenté sur le bateau, chez l’un, chez l’autre. Ces derniers temps ont été relativement éloquent : Elles ont été rares les nuits passées l’un sans l’autre.

« Félicitations les gars ! »

Ses petits bras autour de moi, mon menton posé sur le sommet de son crane alors que je la serre d’un bras tout en gardant mon verre dans l’autre, c’est un soupir de bien être qui m’échappe. Je ferme les yeux et laisse les effets de ce moment m’envahir, détendre mes muscles, tranquilliser mes nerfs. J’irai pas jusqu’à dire que le monde pourrait bien s’écrouler j’en aurai rien à foutre ça fait simplement du bien de se dire que malgré tout ce bordel permanent, malgré l’obscurité ambiante, on est encore capable de ça. D’être heureux, de l’être les uns pour les autres aussi, puis d’avancer. De construire, de s’aimer, sans trop s’arrêter sur les incertitudes. Sans les laisser nous arrêter, en tout cas.

« Merci beaucoup. »

Un baiser sur son crane, une douce chaleur dans le cœur, ses doigts dans mes cheveux et un baiser sur ma joue.

« Et toi t’attends précisément le moment où on s’entends pas pour me parler de ça ?! Sale gosse ! Tu ‘perds rien pour attendre ! »

Je me retrouve avec la mâchoire coincée entre ses doigts et j’éclate de rire parce que oui, clairement, j’ai attendu le moment où elle pourrait le moins entendre ce que j’ai à dire. Pourquoi ? Je sais pas trop. Pour le fun en grande partie, sans doute un peu de pudeur malgré tout derrière ça. On ne se refait pas.

Alors vas-y, menace moi je le mérite ...

« AH BORDEL !! »

… Et moi je vais partir en fou rire si ça dérange personne.

« Ah mais putain cest quoi ce truc ?! »

Payback is a bitch, darling.

« Ah putain… On est sûrs de la fiabilité de Takuma hein rassure moi ? »

Et moi comme je suis un p’tit con je me contente de hausser les épaules en buvant une gorgée de bière l’air de rien. Évidemment que je suis pas si détaché de tout ça, évidemment que je sais qu’il y a aucun danger surtout. Ni pour elle, ni pour Liya.

« Ça m’apprendra à te menacer tient. Ya coalition là les gars !! »
« Solidarité masculine bébé. »

Sur ma gueule un air suffisant, presque hautain, tout ça c’est du putain de flan évidemment mais je continue de me marrer comme un connard de la voir s’étouffer comme ça. Ce qu’il a mis de dans exactement j’en sais rien mais c’est bien joué, vraiment bien joué. Bravo camarade.

« Ah la vache… »
« Aller viens danser ! »

Lui laisser un peu de répit ? Non. C’est pas au programme alors je finis mon verre cul sec, choppe un autre shooter dans la foulée et l’entraîne avec moi dans la foule. Depuis quand j’aime danser ? Non, attendez, depuis quand je sais danser ? Depuis jamais, je sais pas mais ce soir je m’en fous. J’ai pas le sens du rythme – et encore, je vous jure qu’à côté de mon mec je m’en sors pas trop mal à ce niveau – mais c’est pas tellement important quand il suffit de se laisser emporter par les basses, fermer les yeux et se laisser flotter dans la masse.
Combien de temps comme ça ? A rire, bouger, partir dans des songes qui ne sont synonymes de rien d’autre que de l’instant présent. Ça fait du bien parce que plus rien n’a d’importance et sans prévenir, poussé par les émotions qui m’enveloppent d’un truc chaud, j’attrape ma meilleure amie et la soulève pour la serrer contre moi. Qu’on reste comme ça un moment, l’un contre l’autre, noyé dans la masse et à la fois seuls au monde. Ce soir il est joli le chaos, il fait cogner le cœur plus fort et d’une manière qui fait exploser le taux d’endorphine.

C’est comme ça que quelques temps plus tard tu te retrouves assis dans le sable pas très loin de l’eau à dévorer de la nourriture locale pour reprendre des forces – ou parce que tu manges comme 15 pour des raisons évidentes. Ouais, j’suis enceinte, y a quoi ?

« T’aurais pu le croire toi, que … deux ans ? Non, trois. Putain trois ans déjà. »

Trois ans que nos chemins se sont croisés.

« Que trois ans plus tard tu serais Maman et que j’irai vivre en Californie pour m’installer avec mon copain. »

Je nous revois à faire les cons dans ce parc, à se percuter dans ce couloir, à se promettre de foutre le feu à cette baraque de cinglés. On aurait pu mourir 100 fois, on aurait pu ne jamais se remettre de tout ce qu’on a encaissé mais on l’a fait. Regarde nous … Je sais pas toi mais moi j’suis fier. Fier de nous.
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Enzo S. Ryans
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Enzo S. Ryans
Ven 8 Oct 2021 - 21:10
Une évidence, voilà ce qui ressort de ces mots qui la prennent pourtant par surprise. Car si la situation autant que leur passé et l’intensité de leur relation donne à ces mots des accents de flagrance, si elle n’a jamais vu que ça pour eux, avec netteté et sans douter, le sol n’a cessé de trembler ces derniers temps. Les soubresauts les ont violentés, épuisés, éloignés. Et rapproché. C’est ainsi que ça devait se passer, ainsi qu’elle espérait voir les vides se combler et les brèches se souder. Pour autant la situation aurait pu les malmener encore, leur demander du temps. Ce temps auquel elle avait préparé son ami, conscients tous deux qu’il ne serait pas simple de se remettre de telles épreuves. Et pourtant les voilà là, quelques semaines plus tard à passer un nouveau cap dont l’essence se fait sentir par chaque pore de leur peau. Vous êtes beaux les gars. Beaux dans vos fêlures et vos combats.

Beaux, simplement, car votre humanité l’emporte sur leurs plaies, et qu’au lieu de prendre temps et espace, c’est ensemble que vous consolidés vos acquis. Ensembles que vous soudez de nouveau ce qui a tant tremblé.

Ses bras l’entouraient, enlacés l’un contre l’autre, menton sur le haut du crâne, dans une posture qui semble bien récurrente. Un soupir de bien-être sur chaque lèvres. C’est drôle non ? On pourrait faire cette photo et la dupliquer encore et encore, y placer maints décors pour en tracer les grands évènements de votre existence. Et les faire défiler. Vient, on ne garde que ça. On ne garde que la douceur de ces instants, la force de ce bonheur qui crève les ténèbres. Que ce truc dans l’air qui nous fait nous dire « c’est encore possible ». De vivre, d’espérer, de rire, de crier. De construire. D’en faire quelque chose de beau malgré tout. C’est précieux tout ça. Ce souffle échappé de tendresse quand les basses crachent des sons sourds et endiablés. Ce truc qui gueule toute la force de l’existence et qui se mêle seulement entre deux corps enlacés pour aller rejoindre d’autres esprits, ici et ailleurs. Un beau réseau d’humanité.

« Merci beaucoup. »

Elle ne répondait que d’un sourire à en tomber les murs de morosité.

Et bientôt la douceur de la tendresse était remplacée par la tendresse de la rudesse, s’agaçant de cette façon qu’il avait de lui annoncer ça maintenant, ici, alors que les enceintes lui gueulaient dans une oreille et que la foule se chargeait de l’autre. Et lui ? Il éclate de rire, bien sûr. Et putain qu’il fait du bien ce rire, ce moment, ce truc partagé qui vous gonfle les poumons et leur rappelle ce que c’est de simplement vivre sans boulets aux pieds.

Un truc qui ne fait pas du bien, en revanche, c’est cette potion que la jeune femme avait absorbé dans une parfaite confiance pour leur ami commun et qui, soudainement, lui arrachait chaque papille gustative au chalumeau. Et l’autre part en fou-rire ! Takuma aussi d’ailleurs, dans son coin, sachez-le.

Parce qu’on aime passer de la tendresse au rire et inversement.

« Solidarité masculine bébé. »
« J’vais vous la faire bouffer votre solidarité à la con ! »  L’énervement est aussi feint – ok, presque – que son dédain de la situation. Aucun risque, elle a trop confiance en chacun d’eux pour le craindre. Déjà parce que Takuma est trop malin – c’est bon, t’es cramé, assume maintenant – pour lui filer un truc qui ne serait pas sans risques et enfin parce que si son corps réagissait, Enzo le sentirait immédiatement. C’est bon, il y a assez de drames dans la vie pour s’inquiéter pour des conneries imaginaires. Et putain ça brûle cette merde !

Alors elle vidait un shot, puis un deuxième, continuant de râler entre deux fous-rires qu’elle partageait avec son meilleur ami. Oui, parce que cette gueule qu’elle devait tirer, la jeune femme l’imaginait tout à fait. Liya ? Ta mère est dévouée, sache-le. Un jour, à l’adolescence, elle te fera boire du Tabasco au petit dej par pure vengeance.

« Aller viens danser ! »

Et il finissait son verre d’un bloc, l’entraînant au passage non sans avoir chopé un nouveau shooter au passage. Tout comme elle d’ailleurs. Ou pas, j’ai perdu le compte. On s’en fout, déjà avalé.

« Tu danses toi ?! »

Répondait-elle sur le ton de la provoc’, un petit rire dans la gorge. Et elle, est-ce qu’elle dansait ? Comme une gamine qui se laisser porter par le rythme, fait des trucs étranges mais se contrefout bien que ça ait une gueule tant qu’elle kiffe l’instant. Pas le temps pour les complexes, pas l’envie pour les emmerdes inutiles. Simplement se laisser couler dans la foule, se faire porter par les chambardements d’une marrée humaine qui bouge au rythme de la musique. Tous emportés par les mêmes notes, par la même joie futile, par les mêmes mouvements débridés. Et soudainement il l’attrapait, la soulevait dans un petit cri que la musique écrasait pour le rendre inaudible, l’emportant contre lui dans une étreinte soudaine. Evidente et naturelle, elle aussi. Seuls et entourés, noyés de foule autant que de ce bonheur si pur, si brusque qu’il cogne et englouti le reste.  Callée contre lui, elle lâchait un rire clair qui s’écrasait dans les fibres de son haut ou contre son épiderme, qu’importe. Qu’importe ouais, ça cogne, ça pulse, c’est beau et ça fait du bien. Et ces paupières, elles repoussaient l’humidité qui faisait briller ses yeux d’un bonheur si simple que cette définition même lui donnait envie d’en chialer de joie. C’est vrai qu’il est beau ce chaos.  Il fait du bien ce chaos.
Le cœur cogne, les veines se chargent d’endorphine, le tout valse dans les neurones déjà embourbés d’alcool – on l’avait dit que ça monterait vite – c’est bon, c’est tout. C’est bon de vivre ça.

La musique cognait toujours, plus lointaine, vibrant sur sa peau avec l’air marin et les fracas des vagues tandis qu’elle mordait à pleines dents dans un truc parfaitement inconnu mais particulièrement bon. Lui, il dévorait et elle… aussi. Pas de jaloux, grande carcasse et petit gabarit, même combat. L’eau mordait le sable devant eux, allant et venant sous le premier croissant de la lune qui scintillant bien étrangère aux folies musicales largués sur cette plage.

« T’aurais pu le croire toi, que … deux ans ? Non, trois. Putain trois ans déjà. »

Elle se retournait, un bout de langue sur les lèvres, le pouce au coin pour effacer un surplus de sauce, posant le regard sur lui, un sourire dans les prunelles. Ouais, trois ans. Pas besoin de le dire, elle suivait ses pensées.

« Que trois ans plus tard tu serais Maman et que j’irai vivre en Californie pour m’installer avec mon copain. »

Le contraste est violent, lui arrache un rire qui s’écrase au loin, dans les flots. Les deux gamins survoltés de l’époque n’avaient pas disparus mais les imaginer ainsi ici… Oui, ils auraient pu mourir cent fois, auraient dû s’écrouler mille et pourtant les embruns de la mer crachaient sur eux une joie vive qui ne s’éteignait pas.

« ça aurait été con non ? De pas se plaire ce jour-là. » C’est con la vie non ? Deux regards qui se croisent, les hormones qui vrillent et les corps qui se trouvent. Comme ça, sans raison. T’étais là, je l’étais aussi, ça s’est fait, c’était simple, c’était bon et unique. Essentiel, là aussi, non pas pour ce jour mais pour tous ceux qui ont suivi.   Attrapant sa bière derrière elle, avec un rire clair, la jeune femme lui balançait avec tout le naturel du monde. « Allez non, fait pas cette tête là, tu me plait toujours voyons ! »Quoi ? J’suis bourrée, laissez moi être bourrée sans sous-entendus. Le rire se poursuivait, l’accompagnait, crachait aux ténèbres au loin qu’elles n’avaient simplement pas le monopole, qu’ils choisissaient de vivre, tout simplement.

Moi aussi je suis fière de nous.
Il y a de la tendresse dans ce regard, du vécu, des souvenirs. Il y a tant de liens qui se resserrent à chaque instants et sont à eux seuls un pied de nez à ceux qui n’ont cessé de vouloir les scinder.

Du chemin parcouru, des épreuves vécues, des sourires et des larmes, mais surtout de ces rires qui aujourd’hui se parent d’évidence. Fière d’être en vie, t’as pas idée, après avoir tant failli crever. Si t’as idée en fait. Un pied de nez au destin, l’envie de dire merde, d’être plus douée que les augures. Une anguille à passer entre les lames en riant face aux drames.

Avec un petit sourire, elle posait sa tempe sur son épaule en avalant quelques nouvelles gorgées.

« On se serait rencontrés comment sinon tu penses ? » Elle se redressait pour poser le regard dans le sien. « Bon, je vais estimer que ça se serait quand même terminé sur un mur quelconque parce que sinon ça signifierait que mon premier c’est Alec… et vu que je suis ASSEZ fière ET du choix du mec ET de la performance pour une première… on va estimer que même en hypothèse, on garde cette version à un moment ou un autre.. » C’est clair ce que je dis ? Pas certaine. « Je paries que je t’aurais piqué ton stake… ton SKATE. … Je ne suis pas bourrée c’est faux. » Dit-elle en se marrant joyeusement. « Cela dit ton steak c’est une idée aussi. » Avait-elle l’image de la couillonne lui piquant sa bouffe en pleine Grande salle pour partir avec la viande plantée sur sa fourchette, à courir comme une dératée entre les tables ? Oui. Est-ce que ça la faisait rire ? Evidemment.

Un regard de biais, le sourire aux lèvres. « J’avoue que j’aurais pas parié sur la Californie là comme ça…. Tu sais qu’il y a du poeple là-bas ? Avoue t’as déjà trouvé toutes les plages tranquilles du coin pour vous y poser ? »

Est-ce qu’elle aurait imaginé ça ? Certainement plus que d’être maman pour être honnête. Mais c’était là. Parfois les plus beaux cadeaux d’une vie sont ceux qu’on n’attend pas.

D’ailleurs, toi, j’t’attendais pas non plus.
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Sovahnn Dawn Lockwood
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Mar 12 Oct 2021 - 10:50
« Ça aurait été con non ? De pas se plaire ce jour-là. »

Tout ça me parait presque abstrait, ce côté attirance qui me parait à la limite de l’improbable aujourd’hui. Pas parce que je ne la trouve pas jolie – sérieusement, regardez la – mais bien parce qu’on a passé ce stade tellement rapidement pour construire quelque chose de tellement plus fort. On aurait pu en rester là et cette simple idée je la chasse bien rapidement de mon esprit. Ce qu’on a aujourd’hui, ce qu’on a construit durant toutes ces années, y a pas grand-chose de plus beau à mes yeux.

« Allez non, fait pas cette tête là, tu me plait toujours voyons ! »
« J’espère bien. »

Dit-il, un sourcil arqué, replongeant ses doigts dans la barquette de spécialités locales.

« On se serait rencontrés comment sinon tu penses ? »
« Hum, bonne question. »

Geste suspendu, regard porté vers l’avant, la réflexion est réelle et amusée. Sa tête contre mon épaule j’ai que des scenarii tous plus loufoque les uns que les autres qui viennent, des trucs qui n’ont pas le moindre sens et pourtant quand on nous connait ça parait pas si improbable. Alors j’ai le sourire sur les lèvres, large.

« Bon, je vais estimer que ça se serait quand même terminé sur un mur quelconque parce que sinon ça signifierait que mon premier c’est Alec… et vu que je suis ASSEZ fière ET du choix du mec ET de la performance pour une première… on va estimer que même en hypothèse, on garde cette version à un moment ou un autre.. »

Le rire est franc, l’égo caressé dans le sens du poil on ne va pas se mentir. Hey, c’est comme ça, on a un problème avec cette notion de performance nous les hommes qu’est ce que vous voulez que je vous dise.

« Ça me va aussi. »

Un rapport avec Alec ? Aucun, à vrai dire. Je crois qu’on a dépassé ce stade même si … Ouais, aller, peut être un soupçon de plaisir sournois d’être passé avant – on frôle l’incorrection vis-à-vis de Sova là, ouais, mais on la frôle seulement. TMTC.

« Je paries que je t’aurais piqué ton stake… ton SKATE. … Je ne suis pas bourrée c’est faux. Cela dit ton steak c’est une idée aussi. »
« Ouais … J’suis sûr qu’en cherchant un peu on se souviendra que c’est déjà arrivé. Ou alors c’est peut-être l’inverse … C’qui serait plus probable ceci-dit. »

Parce que des souvenirs, des bons souvenirs, on en a à la pelle. C’était notre prison, on y a vécu l’Enfer mais on a su lui donner des airs de Paradis parfois. Des éclats de rire, des rencontres qui changent la vie, qui vous aident à vous construire, des gens qu’on perd de vue et d’autres qu’on sait être présent pour le reste de notre vie.

Cette précieuse famille qu’on s’est choisi, qui nous a choisi.

« J’avoue que j’aurais pas parié sur la Californie là comme ça…. Tu sais qu’il y a du poeple là-bas ? Avoue t’as déjà trouvé toutes les plages tranquilles du coin pour vous y poser ? »

Un rire de chaque côté, le regard qui se fait plus fuyant par habitude, l’attitude qui expose une certaine pudeur. Presque de la timidité face à ces faits nouveaux, face à des sentiments évoqués.

« Je sais. »

Moi non plus. Je suis attaché à l’Australie parce que j’y suis né et qu’elle m’a façonné, qu’elle me rappellera toujours mes parents, toutes ces choses qui font de moi celui que je suis aujourd’hui. Ma famille, aussi, celle de sang. La Norvège a une part de moi aussi pour des raisons relativement similaires même si plus récentes. Le Royaume-Unis, j’y ai jamais trouvé un truc susceptible de m’attirer et sans mes amis, une partie de ma famille également, j’y aurai probablement jamais autant mis les pieds. Mais la Californie ? Même en ayant parfaitement conscience qu’il s’agissait pour Liam de son équivalent à l’Australie j’avais jusqu’ici jamais envisagé que ça puisse devenir mon chez moi. En réalité, je crois que ça n’est toujours pas le cas. Ça viendra mais pour le moment je ne m’y projette pas vraiment, c’est encore trop abstrait.

« En fait, ça m’est pas venu à l’esprit d'envisager de l’éloigner de sa famille. »

Alors que toi oui ? Si mes parents étaient encore en vie les choses seraient sûrement différentes mais c’est justement parce qu’ils ne le sont plus que j’ai vécu les choses de cette façon. Impensable pour moi de le priver de ce qu’il a encore la chance d’avoir, pas tout de suite en tout cas. Je sais pas à quel âge on part de chez soi, tout ça est complètement abstrait pour moi étant donné ma vie depuis quelques années et Sovahnn est l’une des mieux placées pour comprendre mon cheminement de pensées.

« Et puis à la base j’étais pas parti là-dessus, j’voulais juste me rapprocher, au moins être sur le même fuseau horaire pour qu’on galère moins à se voir et à se joindre. Me trouver un truc je sais pas où, je sais pas quoi, j’avais pas tellement poussé la réflexion plus loin quand on en a parlé et c’est lui qui a posé l’idée de s’installer ensemble sur la table. »

Des mots qui ont fait résonner d’évidence ce qu’on vit depuis quelques semaines, à vrai dire. Là-bas, sur le bateau, c’était si facile, si normal, si … Oui, évident.

« J’peux m’éloigner de Derek, de ma Grand-Mère aussi, je sais que je retournerai les voir probablement toutes les semaines de toute façon. Lui je sais qu’il a besoin d’avoir ses parents pas loin, chose que je comprends complètement. Idem pour Macy, ils ont grandi ensemble c’est plus sa sœur qu’une amie. Maxime aussi va probablement s’installer là-bas d’ailleurs. »

Qu’on ne se méprenne pas, c’est pas un sacrifice que je fais. J’agis à l’instinct sans m’imposer quoi que ce soit et on est tous les deux d’accord sur ce qu’on veut ou pas, les concessions qu’on devra faire ou pas. Ça va, y a pire que la Californie sur terre non ? Surtout quand l’un de mes meilleurs potes, quasiment un frère, va venir s’y installer aussi. Je ne serai pas perdu et surtout, la Magie. Tout simplement. Je vis déjà à l’autre bout de la planète, ça ne changera rien dans les faits. Ça sera même plus pratique à vrai dire.

« Et ouais, l’aspect plages tranquilles est une condition sur laquelle j’suis pas prêt à négocier. En plus on a deux chiens, et un chat, donc il leur faut de l’espace à eux aussi. Un espace sécurisé. »

Retrouver Lune écrasée par une voiture ? Nope, non merci.

« Ça a un p’tit côté flippant. J’suis sûr de moi mais ouais, c’est quand même un grand pas en avant, qui vient avec des questions à la con. »

La première étant : Est-ce qu’on va se supporter au quotidien ? Un truc légitime j’imagine, tout comme c’est sûrement une bonne chose de se la poser cette question. Tout ça ne remet pas en cause mon envie de vivre avec lui, c’est juste des aspects à prendre en compte mais c’est tellement fluide entre nous que je ne m’inquiète pas plus que ça. Pas quand on a cette facilité à communiquer ouvertement l’un avec l’autre.

« Tu te rends compte, si on réalise que ça tue notre libido ? J’peux pas vivre sans cul moi c’est pas possible, j’irai m’installer dans la cabane au fond du jardin histoire de raviver la flamme par l’absence. »

Rien de sérieux dans tout ça ? C’est dit sur le ton de la connerie, bien sûr, mais sans aller jusqu’à être une angoisse sous-jacente qu’on repousse sous le déni c’est une chose à prendre en compte je crois. Lui et moi c’est comme ça depuis le début, un truc qui nous pousse l’un vers l’autre, une passion qui nous enflamme et nous dévore depuis qu’on a posé les mains l’un sur l’autre. Et j’ai pas envie que ça s’estompe. Pas tout de suite.

« La chambre d’amis fait partie des conditions non négociables. »

Cette fois le sourire se fait plus tendre, plus tranquille, le regard glissé vers elle alors que je lui pousse gentiment l’épaule de la mienne. Avoir un chez moi sans envisager que ma famille, celle du cœur, soit toujours la bienvenue ? Impossible. Inenvisageable. Tout comme Liam ne veut pas s’éloigner de Macy je veux pouvoir ouvrir la porte à ma meilleure amie à n’importe quelle heure du jour et de la nuit. Et là-dessus aussi on s’entend parfaitement.
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Enzo S. Ryans
Dim 17 Oct 2021 - 20:10
Comment ça se serait passé si on avait fait les choses autrement ? La question la prenait comme ça, soudainement. Oh il y avait des tas de possibilité de se voir, se croiser, se rencontrer. Se percuter peut-être, d’une façon comme une autre, les corps liés ou seulement deux engins de glisse, deux gosses fuyant ennemis ou amis. Rires ou larmes, il y aurait forcément eu une occasion. Mais pour être honnête, elle pariait sur l’amusement. Sur l’heure de retenue, la fuite dans les couloirs, le gag partagé sans avoir été prévu, les regards amusés qui se croisaient quand un connard s’énervait pour x raison, la partie de foot à l’extérieur partagée avec Maxence ou un cours auprès d’Ismaelle. Une créature échappée, un fou rire en pleine forêt, une bouteille partagée lors d’une soirée. Qu’importe. Ça serait arrivé ! Et cette certitude là la faisait sourire comme une idiote. Car rien de tout ça n’était impossible, une bonne part étaient même arrivés, les bons moments disséminés au fil des années, à s’accrocher les uns aux autres ils avaient forgés eux-mêmes le bonheur dans l’horreur. Et ce qu’elle aimait avoir cette fierté-là. Ils en étaient victorieux, après tout ce qu’ils avaient vécu. Triomphants d’avoir vécu et non survécu sans cesse. Glorieux de sourire à présents, tous les deux de la même expression, le regard posé au loin, quelque chose de beau les reliant en silence.

« Ça me va aussi. »

Qu’il ait été le premier. Ok c’est peut-être con d’y attacher de l’importance mais à ce moment-là ça l’était. Parce qu’elle passait au dessus de ses peurs, qu’elle se réappropriait son corps et qu’en le faisant avec lui elle avait simplement été en sécurité auprès de quelqu’un qui ne tarderait pas à l’aider à s’approprier autre chose : l’univers complet dans lequel elle était tombée. Il avait été une entrée bien plus saine dans ce monde qui lui était étranger. Alors oui, au-delà du fait qu’en effet, il y avait eu de l’attirance et que ce moment fut fort agréable, il les avait lié pour une première fois d’une façon un peu particulière. Un lien qui se faisait évidence et qui n’avait cessé de croitre ensuite.
Et admettons-le, s’il s’était s’agit d’Alec… ça aurait été très différent. Déso pas déso. Sans rancune. Restons bons amis.

« Ouais … J’suis sûr qu’en cherchant un peu on se souviendra que c’est déjà arrivé. Ou alors c’est peut-être l’inverse … C’qui serait plus probable ceci-dit. »
« Oh ça c’est certain ! »

Elle riait en douceur, se redressant pour glisser une jambe sous elle et prendre un morceau du plat qui trônait toujours en équilibre sur sa cuisse. Oh qu’ils en avaient des bons souvenirs, ensembles ou non, mais que de belles rencontres. Des contacts qui se perdaient parfois, d’autres sur lesquels ils se construisaient réellement. Les piliers de leur existence. De sacrés beaux piliers.

Et l’un de ceux-là, il allait le rejoindre, démarrer une vie à ses côtés. Eux qui craignaient se séparer en ressortaient plus soudés encore, comprenant l’évidence et ce besoin assuré de vouloir passer plus de temps l’un auprès de l’autre.
A vrai dire, Sovahnn s’était souvent dit qu’ils tenaient plus que ce qu’elle aurait imaginé avec ce décalage si difficile à gérer. L’éveil pour l’un, le sommeil pour l’autre, leur relation cantonnée aux éclats miroitants d’un soleil entre le jour et la nuit. C’est là que la lumière est la plus belle non ?

C’était avec le sourire aux lèvres qu’elle évoquait donc la Californie et cette nouvelle étape qu’ils franchissaient ensemble.

« Je sais. »

Un rire de part et d’autre, le regard fuyant ailleurs, emprunt de cette pudeur naturelle qu’elle avait appris à connaître et à respecter. Oh bien sûr, elle devinait les contours de ce qu’il se passait dans cette caboche, le rapport à la famille, à la terre, aux absents autant qu’aux présents. Et puis des questionnements plus actuels, sans doute. Des choses légères ou lourdes, des parts, simplement, de leur réalité à tous les deux.

Un nouveau morceau en bouche, une gorgée pour le faire passer et elle observait les lueurs multicolores qui scintillaient sur les flots au rythme de la musique qui leur parvenait en fond.

Je crois qu’on a fait d’un enfer notre maison. Qu’on a réussi… et le répète pas trop fort parce que j’en ai un qui va faire une attaque s’il entendait un truc pareil. Mais je crois que quelque part on en a fait un truc beau. Par brides hein. Mais c’était des belles brides. Et que si on est capables de faire ça, alors ça veut dire que la Californie, ça sera forcément super.

Le monde entier c’est déjà ta maison. T’as assez l’habitude de le sillonner de partout que la distance n’est plus vraiment un problème. Tout ira bien Enzo.


« En fait, ça m’est pas venu à l’esprit d'envisager de l’éloigner de sa famille. »

En silence, elle posait un regard doux sur lui, esquissant un petit sourire tendre. Non, bien sûr que ça ne t’a pas traversé.

C’est normal, tu crois, ce timing pour ‘partir de chez soi’ ? Elle n’en savait rien, faisait à l’instinct. Pour autant, à ses yeux, Poudlard ressemblait plus à une maison que celle où elle avait grandit alors très sincèrement, elle n’était pas tout à fait apte à décidé de ce qui était normal ou non. Naturel, ça l’était. Ils le méritaient, tous deux et si les débuts pouvaient être destabilisant… hey, ils avaient tous vécu avec 500 péquins dans une école occupée par des tarés. Côté cohabitation, c’est bon, l’apprentissage est fait.

« Et puis à la base j’étais pas parti là-dessus, j’voulais juste me rapprocher, au moins être sur le même fuseau horaire pour qu’on galère moins à se voir et à se joindre. Me trouver un truc je sais pas où, je sais pas quoi, j’avais pas tellement poussé la réflexion plus loin quand on en a parlé et c’est lui qui a posé l’idée de s’installer ensemble sur la table. »

Elle le regardait avec un sourire en coin, la joie pétillant dans le regard. Oh oui, Sovahnn imaginait sans mal la situation. L’idée de se rapprocher était bonne, celle de vivre ensemble encore plus. Que voulez-vous ? Elle les sentait bien sur le long terme ces deux là, voilà tout.

« J’peux m’éloigner de Derek, de ma Grand-Mère aussi, je sais que je retournerai les voir probablement toutes les semaines de toute façon. Lui je sais qu’il a besoin d’avoir ses parents pas loin, chose que je comprends complètement. Idem pour Macy, ils ont grandi ensemble c’est plus sa sœur qu’une amie. Maxime aussi va probablement s’installer là-bas d’ailleurs. »

Opinant du chef, Sovahnn intégrait les informations que son ami lui donnait. C’était sans doute bête mais il lui semblait que pour eux, les vrais sorciers aptes à faire fonctionner correctement ce truc qu’ils avaient dans les veines… la distance n’était pas un problème. Sur les chemins qu’Enzo connaissait, là où il pouvait transplanner sans problème, la jeune femme était toujours fascinée de voir la rapidité avec laquelle il parcourait continents et océans à priori sans problème particulier. Elle qui était totalement réduite à ses deux pieds, ne s’éloignant finalement que très peu de la maison en Ecosse où tout semblait immensément loin de chez elle… oui, ça lui semblait… eh bien, vous savez ? Magique. C’est quand même un comble d’être une pro en vol et de ne pas avoir le droit de dégainer le balai pour aller ailleurs non ? Kiki la p’tite sorcière grosse menteuse. Mais c’est pas du tout le sujet. Le sujet c’est qu’en soit la distance n’est pas un problème en soi et que l’ensemble de ce qu’il lui expliquait lui plaisait bien. Ça sentait la nouvelle vie, comme si tout se mettait en place doucement et s’orientait vers un avenir plus… stable ? Familial ? Quelque chose comme ça. Agréable, tout du moins.

« Et ouais, l’aspect plages tranquilles est une condition sur laquelle j’suis pas prêt à négocier. En plus on a deux chiens, et un chat, donc il leur faut de l’espace à eux aussi. Un espace sécurisé. »
« C’est sûr que t’as besoin d’un grand espace sécurisé… » Quoi ? Pour te dégourdir les pates ! Et oui, elle aurait tout aussi bien dit ça s’il n’avait pas été lycan. Un petit sourire moqueur qui ne l’était pas tant que ça puisqu’elle s’estimait issue du même type de moule. Ou bien était-ce simplement lui qui déteignait.

« Ça a un p’tit côté flippant. J’suis sûr de moi mais ouais, c’est quand même un grand pas en avant, qui vient avec des questions à la con. »

Cette fois, le sourire se fait plus tendre, plus sérieux aussi, posé avec toute la douceur de ses yeux clairs.

« Tu te rends compte, si on réalise que ça tue notre libido ? J’peux pas vivre sans cul moi c’est pas possible, j’irai m’installer dans la cabane au fond du jardin histoire de raviver la flamme par l’absence. »

Et voilà qu’elle riait de nouveau, éclatant d’amusement, un morceau d’un quelconque truc frit coincé entre ses incisives. Aucun sérieux dans ces paroles même si elle pouvait déceler de véritables inquiétudes. Celles de n’importe qui se décidant à aller vivre avec quelqu’un. S’accorder, apprendre à vivre au rythme de l’autre, équilibrer les envies, les besoins, l’espace ou les habitudes, ce n’est pas quelque chose d’inné, ça s’apprend et ça fait partie d’une relation. C’est une belle aventure, et oui, il y aura des incompréhensions, mais c’est ainsi, ce n’est un problème que si on ne se laisse pas le temps, à chacun, de vibrer au même diapason.

Et la sienne, d’angoisse ? Soufflée d’un souffle sur la flamme avant même d’en percevoir la chaleur.

« La chambre d’amis fait partie des conditions non négociables. »

Le sourire qui passait sur ses lèvres ressemblait trait pour trait au sien, son épaule venue pousser la sienne alors qu’elle souriait plus franchement, le remerciant en silence. Il est con ce petit geste, que ce soit les mots ou le mouvement, mais l’ensemble explosait comme un feu de Bengale dans sa poitrine.

« Et la mienne est toujours ouverte pour faire remonter votre libido… » Répondait-elle d’un ton moqueur. Pas tout à fait une bêtise puisque l’un comme l’autre y étaient les bienvenus à tout moment, et inversement. De quoi alterner les weekends et prendre l’air ailleurs que chez soi. Par envie ou surdose, par besoin ou coup de tête, qu’importe. « Mais j’avoue que la cabane au fond du jardin, c’est plus proche.. »

Il faut admettre.

Si la réflexion est humoristique, le fond n’est pas idiot : vivre ensemble et penser en « nous » ne veut pas dire fusionner. Prendre de l’espace, parfois, est simplement nécessaire et sain, rien de plus ni de moins.

Le sourire, plus doux de nouveau, une poussée d’épaule en retour. « ça se passera bien… Vous aurez besoin de vous faire au rythme de l’autre, comme n’importe qui mais avoir vécu une plombe dans un château blindé et sans aucune intimité … ya un avantage technique sur la majorité des autres couples, soyons honnêtes. » Même pour elle, cette expérience était d’une certaine aide pour apprendre à vivre sa vie d’aujourd’hui. Quoi que parfois un elfe ou deux ne seraient pas de trop. Gros avantage : avoir une Ismaelle dans son tel. Après avoir géré un château au complet, les conseils administratifs, ça lui connaissait. « Quoi que les planques derrière les tableaux, ça a un charme… » Ok, pas foutue de rester sérieuse deux minutes. Et oui c’était Kyle, déso mais vous, je ne vous ai jamais surpris encore. Et ceci n’est pas une invitation.

La vie en communauté, donc.

« J’ai l’impression que vous y avez bien réfléchis. » Non pas à l’idée en elle-même mais au lieu, à ce dont chacun a besoin, ce qu’il veut, ce qu’il refuse. « Vous avez commencé à regarder ? » Elle piochait un truc à grignoter dans son carton à lui avant d’ajouter : « D’autres non négociables à part un espace pour les deux duchesses ? » Lune et moi, oui.
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Jeu 21 Oct 2021 - 12:07
« Et la mienne est toujours ouverte pour faire remonter votre libido… »

Est-ce que je lui tire la langue dans un geste débordant de maturité ? Absolument. Comme toujours, geste noyé dans un sourire et un bonheur teinté d’une certaine forme de pudeur qui n’a pas tellement lieux d’être. On est là l’un pour l’autre et ça ne changera pas, qu’importe ce qui se passe dans nos vies, qu’importe qui passe dans nos vies.

« Mais j’avoue que la cabane au fond du jardin, c’est plus proche... »
« Mais moins confortable. »

J’suis pas très regardant mais quand même, à choisir je préfère dormir dans un lit. Faut pas croire, j’suis précieuse !

« Ça se passera bien… Vous aurez besoin de vous faire au rythme de l’autre, comme n’importe qui mais avoir vécu une plombe dans un château blindé et sans aucune intimité … y a un avantage technique sur la majorité des autres couples, soyons honnêtes. »

Pas faux. J’en oublie qu’on a un précédent, qu’avant d’être de retour chez nous on passait nos journées dans le même endroit et bien souvent nos nuits dans le même lit. Et ça n’a jamais posé le moindre problème si ce n’est à ceux qui nous tombaient dessus quand la pudeur avait été rangée dans le fond d’un placard. Y avait sans doute d’ailleurs un côté grisant à ça, on ne va pas se mentir …

« Quoi que les planques derrière les tableaux, ça a un charme… »
« Ah ! »

Ouais, comme Denis Brognart et parce qu’elle lit dans mes pensées. Et qu’on ne parle pas du même mec. Je ne veux pas manquer de tact mais quelque chose me dit que c’est sans doute mieux pour tes yeux d’ailleurs. Est-ce que j’ai envie de repenser à cette fois où je l’ai surpris avec Alec dans le même genre de configuration ? Pas tellement non.

« J’ai l’impression que vous y avez bien réfléchis. »

Est-ce qu’on a vraiment fait ça ? J’en sais trop rien, à vrai dire. Pas que ce soit un sentiment d’urgence qui nous ait poussé à aborder le sujet mais le déclencheur a été un drame de plus. Un truc dont je ne me sens pas libre de lui parler parce que ça implique trop de choses pour lui. Son passé, ses secrets, ses douleurs. Un jour peut-être, peut-être même qu’il lui en fera la confidence lui-même. Je partage tout ce que je peux partager avec elle mais ça, non, je ne m’en sens pas le droit et je sais qu’elle comprendrait.

« Vous avez commencé à regarder ? D’autres non négociables à part un espace pour les deux duchesses ? »

A mon tour de piocher un truc à manger, puis une gorgée d’alcool les yeux rivés sur les vagues qu’on devine sous les lumières de la fête.

« On a parlé de ça hier, ou avant-hier, donc la liste est pas encore tout à fait en cours … Là comme ça je dirai un espace pour chacun, c’est assez évident qu’il aura besoin d’un bureau, moi d’un atelier où bricoler par exemple. »

Factuel. Et putain j’ai l’impression de me prendre un coup de vieux. Oh ça ne me fera pas reculer ni hésiter, en réalité ça me fait même sourire. Y a rien qui est raccord dans cette vie, j’ai grandi beaucoup trop vite et tout fait en accéléré depuis. Je vis « seul » depuis un moment déjà et tout ça c’est simplement la suite logique, surtout une envie partagée. Alors autant se mettre bien, non ? Surtout quand on peut se le permettre. S’il y a bien une chose pour laquelle je pourrais enfin assumer tout le fric que j’ai c’est ça, pour qu’on se construise un endroit qui nous ressemble, qu’on y soit bien sans avoir à s’inquiéter de rien.

« Et un lit King Size. »

Aucune allusion au sexe là-dedans, c’est 100% garanti j’ai un corps qui prend de la place. Ça n’empêche pas un sourire de naitre sur le coin de mes lèvres, évidemment. Ok on s’est contenté des lits minuscules de Poudlard au début mais hey, c’est pas pour ça qu’on devrait se priver maintenant.

« Et non, on n’a pas encore regardé non. J’pense qu’on fera ça tranquillement quand on se verra histoire de se donner un ordre d’idées de ce que ça représente, ce qu’on veut ou pas, etc … »

Tu le sens ton cœur qui palpite ? Entre l’angoisse d’un truc que t’as du mal à assumer à cause d’une certaine forme de fierté à la con et simplement l’impatience, l’envie d’y être, de te réveiller chaque matin à côté de ce type que t’as aussi profondément dans la peau que dans le cœur. C’est pas donné à tout le monde de tomber sur celui qui est fait pour soi, surtout pas aussi facilement. On le sait que sans des tas d’horreurs on ne se serait pas croisés mais ça n’empêche pas de se dire que ça serait arrivé quand même. D’une manière ou d’une autre.

Comme toi et moi.

« Je sais pas si on y a tant réfléchis que ça, c’est … »

Sourcil arqué, froncé, un genou ramené contre le torse et le regard concentré.

« J’ai l’impression que c’est comme quand on s’est mis ensemble. Officiellement j’veux dire. On en a pas parlé, on y a pas vraiment pensé non plus, jusqu’à ce que ça sorte comme ça. Comme si ça moulinait en sourdine dans un coin de sa tête et/ou de la mienne sans qu’on y fasse trop attention alors du coup quand ça s’exprime c’est assez évident en fait. »

Je nous revois dans la bibliothèque de Poudlard assis l’un plus ou moins face à l’autre, son sérieux qui me surprenait, l’angoisse l’espace d’une seconde c’est vrai mais surtout l’évidence de tout ce qu’on partageait déjà. Et ça faisait quoi ? Un mois qu’on avait commencé à passer du temps ensemble ? A peine. Du temps à baiser, oui, je sais, mais pas seulement justement.

« Je t’aime bien, genre vraiment beaucoup. Moi aussi. On officialise ? Ouais. Ok, cool. »

On baise ? Aller !

Un résumé qui me fait rire et que je noie dans une nouvelle gorgée d’alcool, un peu euphorique c’est vrai. C’est grisant de se repasser le film de tout ce qu’on a pu vivre parce que là tout de suite il n’y a que le positif, le léger, le normal. Juste deux gars qui se jettent l’un sur l’autre sans prévenir et se rendent compte au fur et à mesure qu’ils sont en train de tomber amoureux. C’était pas prévu, c’est jamais prévu, mais on ne s’attendait pas à ça lui comme moi. Et quand je nous vois aujourd’hui y a juste rien qui cloche, avec une notion du temps qui n’a pas la moindre importance.

Un an à s’aimer comme des fous et c’est que le début.

« On a passé beaucoup de temps ensemble depuis qu’il est rentré, que ça soit chez lui ou chez moi. Ou sur le bateau. A l’époque c’était pareil, on se comportait comme un couple sans avoir posé de mots dessus et on était probablement les seuls à pas se dire qu’en fait on l’était déjà. »

Et là encore ça me fait rire, j’ai aucun mal à revoir Mateo et Caem me faire chier jusqu’à ce que je réalise qu’ils avaient fait un pari sur le sujet ces sales cons – oui, j’aurai fait pareil à leur place.

« Un peu long à la détente les garçons … »

Et ma grimace répond à son air moqueur, un nouveau coup d’épaule, une soirée hors du temps qui fait du bien. Comme si tout reprenait enfin sa place et si je me fais silencieux quelques instants c’est parce que je plonge plus loin encore. Pas avec nostalgie, non, simplement avec un regard différent sur ce qu’ont été les choses.

« J’ai vraiment aimé Kyle, ce qu’on avait je ne l’oublierai jamais mais avec Will c’est … J’sais pas, c’est ce que ça doit être. »

Y a pas de comparaison à faire tout comme il ne compare pas notre histoire à celle qu’il a vécu avec Jude mais c’est quelque chose qu’on fait quand même un peu malgré tout. Pas par désobligeance, pas pour graduer ce qu’on ressent ou ce qu’on a ressenti, juste … pour se rendre compte à quel point on a évolué aussi d’un point de vue personnel. Je ne pense pas m’avancer en disant que j’ai plus vraiment grand-chose à voir avec le gamin que j’étais à l’époque, sur certains aspects en tout cas.

Y a des tas de tempêtes qui se sont calmées en moi.

« Rah ! »

Pourquoi cette réaction ? Ce corps qui se laisse tomber en arrière et ce T-shirt que je remonte sur mon visage pour le cacher ? Parce que je suis un putain de sentimental à peine assumé, voilà pourquoi, et qu’elle le sait très bien. Alors quand je me redresse dans un rire amusé de moi-même c’est pour la bousculer de nouveau, la pincer, la chatouiller jusqu’à ce qu’elle me supplie d’arrêter et qu’on se batte sur le sable comme deux sales mômes qu’on est.

Deux oisillons qui ont su se construire un nouveau nid ou sont en train de le faire. Deux oisillons qui se retrouveront toujours sur la même branche quoi qu’il arrive, prêt à prendre leur envol ensemble.

Comme cette fois par une fenêtre du haut d’une tour, sans être certain de pas s’écraser en contrebas. On a fait confiance à la vie j’crois et on a bien fait. T’imagine pas toute la lumière que t’as mis dans mon existence.

Et quand on se pose enfin j’ai ce geste de replacer une mèche de ses cheveux derrière son oreille sans y prendre garde, une douceur naturelle.

« Toi. Comment tu vas ? »

Comment tu vas vraiment.
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Enzo S. Ryans
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Enzo S. Ryans
Ven 29 Oct 2021 - 23:01
Est-ce qu’elle répondait à sa langue tirée en miroir, comme deux gosses se chamaillant sur la plage, non loin d’envisager les châteaux de sables qu’ils écraseraient en riant et se défiant l’un l’autre ? Totalement. Parce que c’est bon de n’être qu’un gosse parfois, surtout quand les sujets abordés sont parfois trop adultes. Voilà ce qu’ils faisaient, ils équilibraient à leur façon, jouant sur les deux plans comme les ados qu’ils étaient encore parfois. Un peu dans chaque monde, à cheval entre chaque univers et prêts à basculer dans les étoiles pour échapper à la morsure de la gravité.

« Mais moins confortable. »
« Point non négligeable ! »

Non, c’est vrai, il faut l’admettre.

Et qu’elle la faisait rire, cette conversation qui évoquait à mi-mot leurs taules, leurs dérapages, leurs galères et leurs bons moments. Car oui, s’il y avait de la gêne dans certaines réactions, elle n’en tirait qu’une certaine joie pas tout à fait nostalgique. Simplement heureuse de noter ces souvenirs qui passaient dans son esprit sans vraiment s’y arrêter, partagés par moment sans vraiment attarder la conversation là-dessus. Ils se comprenaient, n’épiloguait pas mais elle se nourrissait de tout ça. De ces expériences en vrac qu’elle gardait au fond de son sac, dessinant un sourire presque vorace sur ses lèvres. Avide de vivre, avide de savoir qu’en quelques années, oui, elle avait rattrapé ce que d’autres ne font jamais. Ouais, parfois c’était foireux, honteux ou poussif. Parfois ça n’avait aucun sens, parfois c’était parfaitement idiot ou improbable mais qu’elle aimait poser le regard sur chaque moment d’idiotie, d’égarement, de gêne ou de rires. Pour d’autres, ça n’avait pas la même saveur, Sovahnn le savait parfaitement. Pour d’autres ce serait un moment gênant mettant en scène des amis qui voudraient sans doute oublier ça. Navrée, mais pas elle. Pour la jeune femme c’était des tranches de vie, des trucs qui cramaient en elle avec autant de force que des feux de Bengale dans la nuit. La preuve qu’elle était en vie, qu’elle vivait des choses, intenses ou non, qui créaient des souvenirs là où durant trop longtemps il n’y en avait pas eu. Qu’importe si certains lui pétaient la gueule au passage, les avoir était un trésor. Et bordel ce que c’était bon. Tout bêtement.

« On a parlé de ça hier, ou avant-hier, donc la liste est pas encore tout à fait en cours … Là comme ça je dirai un espace pour chacun, c’est assez évident qu’il aura besoin d’un bureau, moi d’un atelier où bricoler par exemple. »

Se tordant de côté, le coude dans sa cuisse pliée pour l’écouter parler, adaptant sa position pour éviter de faire tomber le carton de polystyrène – so 2016 – Sovahnn notait les informations en se faisant la réflexion qu’elle avait eu un bol pas possible de se retrouver avec autant d’espace à présent.
Merci Zach.
Un coup au cœur ? Toujours.

L’ensemble, dans le fond, la faisait rire. Parce qu’elle avait toujours plus ou moins l’impression d’avoir à la fois treize et trente ans et que rien ne semblait tout à fait cohérent dans la timeline de son existence. Comme s’ils grandissaient tous deux trop vite et à la fois restaient solidement ancrés dans cette volonté de profiter d’une existence sans contraindre qui ne leur était pas accordée. Mais qu’ils prenaient quand même.

« Et un lit King Size. »

Nouveau rire franc. Hey, outre ce qui se passait là et qui ne la regardait pas… Sovahnn avait bien assez souvent dormi avec lui dans sa vie –et de la part d’une personne qui avait littéralement passé un quart de son existence à roupiller, il y avait là une pirouette technique – pour savoir qu’il lui arrivait régulièrement d’avoir les pieds à dépasser de la couette. A vrai dire, le lit de Londres était clairement trop petit, par exemple. Sans parler de ceux de Poudlard.

« Et non, on n’a pas encore regardé non. J’pense qu’on fera ça tranquillement quand on se verra histoire de se donner un ordre d’idées de ce que ça représente, ce qu’on veut ou pas, etc … »

Un hochement de tête de son côté, totalement inconsciente des prix ou des biens qu’il pouvait y avoir sur la cote Ouest des états unis mais quelque chose lui soufflait que les prix de Londres qui lui avaient déjà semblé exorbitant étaient parfaitement hors jeu. De la jalousie face à l’argent qu’il avait de côté ? Pas la moindre, l’idée ne l’effleurait même pas, seulement soulagée qu’ils puissent simplement se permettre de s’installer dans quelque chose lui leur corresponde et réponde à leurs attentes. Peut-être la recherche poserait-elle des soucis, sans doute devraient-ils faire des concessions, bien sûr, mais ils trouveraient !

« Je sais pas si on y a tant réfléchis que ça, c’est … » Il se concentrait, se plongeait dans ses souvenirs, un genou contre son torse, comme souvent quand il se protégeait d’une certaine façon. « J’ai l’impression que c’est comme quand on s’est mis ensemble. Officiellement j’veux dire. On en a pas parlé, on y a pas vraiment pensé non plus, jusqu’à ce que ça sorte comme ça. Comme si ça moulinait en sourdine dans un coin de sa tête et/ou de la mienne sans qu’on y fasse trop attention alors du coup quand ça s’exprime c’est assez évident en fait. » Il y a des choses qui n’ont pas besoin d’être réfléchies quarante ans pour être actées. Parfois c’est simplement comme si elle ne faisaient qu’être révélées, qu’elles étaient simplement faites pour exister. « Je t’aime bien, genre vraiment beaucoup. Moi aussi. On officialise ? Ouais. Ok, cool. » Nouveau rire face à ce résumé qui correspondait sans doute fort à ce qu’ils avaient vécu.
« On a passé beaucoup de temps ensemble depuis qu’il est rentré, que ça soit chez lui ou chez moi. Ou sur le bateau. A l’époque c’était pareil, on se comportait comme un couple sans avoir posé de mots dessus et on était probablement les seuls à pas se dire qu’en fait on l’était déjà. »

Un brin de moquerie tendre dans le regard, les lèvres qui ne forment qu’un sourire qui flottait depuis un moment déjà, observant les étoiles miroiter dans ses prunelles tandis qu’elle se redressait de nouveau.
« Un peu long à la détente les garçons … »

Pas besoin de dire quoi que ce soit et il répondait déjà à sa moquerie, son épaule revenant impacter la sienne avec un humour évident envers lui-même.

« Si peu ! » Le sourire parlait de lui-même, décrivant en silence toute l’affection qu’elle nourrissait pour ces deux couillons qui avançaient sans même s’en rendre compte. Est-ce qu’elle lui servirait du ‘j’te l’avais dit’ ? Certainement pas, évidemment. Simplement, ils étaient beaux, les deux couillons. Voilà. Beaux. Dans leur naïveté, leurs hésitations et leurs évidences. Beaux dans leur brusquerie et leurs décisions englouties d’un quotidien surchargé.
S’il se taisait, la jeune femme le laissait voyager dans les mers de son passé, posant le regard sur celle qui allait et venait, emportée un instant dans le sien, le leur parfois.

« J’ai vraiment aimé Kyle » retour au présent. Enfin, au passé pour le coup. Et Sovahnn ramenait le regard sur le visage de son ami, ses traits apaisés, son regard fixé sur ses souvenirs passés qui nous font avancer pas à pas. « ce qu’on avait je ne l’oublierai jamais mais avec Will c’est … J’sais pas, c’est ce que ça doit être. »

Un petit sourire sur les lèvres de la jeune femme. « Sacrée belle définition de l’amour. »

C’est ce que ça doit être. Y avait-il seulement plus clair ? Plus évident ?

Et soudainement Enzo se laissait retomber en arrière dans un « Rah ! » pudique. Le t-shirt sur la tronche, se cachant de ses propres réflexions sous les rires légers de sa meilleure amie. « C’est ça, planques-toi ! » balançait-elle avec sa bière quasiment terminée à la main. Alors elle ne s’étonnait pas vraiment de le voir se redresser en riant tant de lui-même que de la situation sans doute, les veines injectés d’une joie légère… pour lui tomber dessus. Tentative de fuite, avortée, et bientôt ils se chamaillaient comme des gamins, elle perdant le semblant de résistance qu’elle pouvait encore avoir, son énergie écrasée par les chatouilles autant que ses fous-rires ou l’alcool qui planait dans son sang. Des gosses roulés dans le sable dont les rires claquaient dans l’air nocturne, s’évadant au son de la musique et des vagues.

C’est vrai. On a fait confiance à la vie. On s’est fait confiance. Et je crois que je sauterai de n’importe quelle branche avec toi. Ensemble, on a appris à voler. Et tu sais quoi ? Je crois qu’on fait ça plutôt bien.
Même si parfois, on vit à contre-sens, je sais qu’on vit avec l’essence d’une flamme que rien ne saurait vraiment étouffer.


Nous marcherons mille autres lunes
Milles autres jours avant demain
Avant que demain ne nous prenne
Les copeaux d'espoir que l'on tient
Traverserons mille autres dunes
Avec nos défauts, nos faux pas
Avec nos semelles de brume, qui que l'on soit

Noé Preszow

Lorsqu’enfin, ils s’apaisaient, les grains de sable dans les cheveux, engouffrés dans les tissus de leurs vêtements ou entre leurs orteils, les dos au sol, le regard planté dans ces étoiles disparues, pâlissant sous les radars des lumières projetées au ciel. Une main abandonnée sur un torse, un ventre ou un bras, qu’importe, seul le sourire aux lèvres comptait. Des gosses. Des oisillons prêts à sauter encore et encore.

Doucement ils se redressaient, se posaient et d’un doigt, Enzo replaçait une mèche de ces cheveux qui avaient sans doute retrouvé leur état de crinière à l’éclat de leur lutte d’enfant. Ou même plus tôt, dans celle des danses d’adolescents perdus dans la foule.

Je t’aime.
J’aime ça, ce bordel d’une nuit hors du temps.
Je nous aime, nous, les oisillons pour qui personne n’aurait parié.



Je t'aime comme à la victoire quand nous étions deux ouragans
Orphelins contre les remparts d'une époque où nous étions grands

Noé Preszow

« Toi. Comment tu vas ? »

Un sourire doux accueillait la question autant que la tendresse du geste et de la pensée, entendant la précision sous-jacente. « Il me manque. » Cette fois, ces mots ne provoquaient ni larmes ni lames de fond. Il y avait de la peine dans ses prunelles, de l’amour étranglé,  une blessure acceptée appelant la nostalgie autant que le vide de l’absence. Doucement, les sourires se faisaient plus facilement véritables, douloureux, mais plus acceptables. « Mais elle… tu sais, c’est un truc comme « c’est comme ça doit être ». » Une moquerie qui n’en est pas une. Les mots sont justes, vrais, ils sonnent fort, exacts, pleins. « J’avais peur d’être perdue, de pas savoir faire. D’être face à mes lacunes, mes manques dévorants d’une vie pas vraiment vécue… et c’est parfois le cas. Mais c’est pas grave. J’me planterai, comme n’importe quel parent. Mais c’est parce que c’est infiniment tremblant que c’est sacrément beau. » Elle baissait le regard, lâchait un petit rire qui n’avait rien de lourd malgré ce qui était évoqué. « J’ai l’impression de passer mon temps à inventer une vie que personne n’a vécu. Une façon de faire qui n’a de sens que pour moi. De cramer les étapes autant que je reviens en arrière. De jamais correspondre à ce qu’on attend de celle que je suis. Et franchement… ça me va. C’est vrai. Je suis perdue, je vis à contre temps et j’ai pas la moindre idée de ce que je fais. Mais j’crois qu’on fait tous ça en fait. » Je crois que les adultes qu’on regardait quand on était mômes, persuadés qu’ils avaient le mode d’emploi sont pas plus doués qu’on l’est. « Je suis fière de nous. Je suis fière de moi. Et j’trouve qu’on est bons à ce jeu-là tous les deux. A vivre à contre temps. »

A vivre contre le temps qui emporte et balaye ce que nous, on ramène.

« Donc ouais. Je vais bien. Ce qui veut pas dire que je vais bien tout le temps ou que je vais pas me taper un sacré creux un de ces quatre mais là.. ouais, j’vais bien. » Malgré les chocs, malgré cette sorte de culpabilité qui apparaissait parfois à ressentir quelque chose de ce genre là. Un instant, la jeune femme se taisait, laissant le silence remporter un peu la partie, s’étonnant d’être fière de ces trois mots. Je vais bien.
Je m’en sors.
Je suis vivante.

« Je dis pas que parfois j’ai pas l’impression que ce monde et ses… putains de coups de pute Quoi, c’est pas mal désigné non ? risquent de m’engloutir totalement. » ça aurait été hypocrite de dire l’inverse et ce n’était pas ce qu’elle était, encore moins auprès d’Enzo. « Mais au final c’est pas le cas. J’sais pas comment c’est possible mais malgré tout ça on est toujours là. On avance. On vit des trucs… » Les mots se perdaient dans un petit rire joyeux, attrapant le visage de son ami. « Je suis MAMAN ! Nan mais sérieux ?! » Le lâchant pour se laisser retomber dans le sable, c’était de nouveau un rire franc qui la prenait, secouant sa poitrine d’une onde joyeuse. « Non mais d’où ?! » Quel est le phoque ?!
Et son rire se perdait à son tour dans la mer, une main glissant jusqu’à son propre cou pour y planter ses doigts un instant.

« Ouais j’trouve qu’on est beaux à ce jeu-là. »

Forts. Respectables. Bien des adjectifs se trouvaient dans ce mot qui avait changé d’un ton.

Bien sûr, ça pourrait être l’alcool qui parlait… ça jouait d’ailleurs sans doute en partie. Ça, la musique, la mer, la possibilité de s’extirper du quotidien de maman pour vivre une vie d’ado, la joie immature qui pulsait dans leurs veines à alterner ainsi entre monde adulte et éclats d’enfants. Mais dans le fond, c’était parfaitement juste.

Vous êtes beaux à ce jeu-là.
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Sovahnn Dawn Lockwood
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Sovahnn Dawn Lockwood
Ven 5 Nov 2021 - 11:33
« Il me manque. »

Je sais. Je le sais parce qu’il est ce qu’aucun de nous ne pourra jamais être et que le vide qu’il a laissé ne sera jamais totalement comblé. Un ami, un amant, un confident sans doute, le père de Liya, tant de cases cochées pour une seule personne.

« Mais elle… tu sais, c’est un truc comme « c’est comme ça doit être ». »

Ce qui étire mes lèvres c’est un sourire pleins de tendresse, écho à ce rire qui secoue à peine ses épaules. Le plus beau cadeau qu’il aurait pu te faire, c’est elle. Ce petit bout de toi, ce petit bout de lui, ce prolongement de ton être que tu as aimé plus que n’importe qui d’autre dès l’instant où elle a commencé à imposer sa présence en toi. Une émotion qui a explosé pour prendre toute son ampleur dès l’instant où tu as posé tes yeux sur elle, je l’ai vu tu sais. Je l’ai ressenti.

Oui, c’est comme ça doit être.

« J’avais peur d’être perdue, de pas savoir faire. D’être face à mes lacunes, mes manques dévorants d’une vie pas vraiment vécue… et c’est parfois le cas. Mais c’est pas grave. J’me planterai, comme n’importe quel parent. Mais c’est parce que c’est infiniment tremblant que c’est sacrément beau. »

Des fois on se dit qu’à nos âges on ne devrait pas avoir à vivre tout ce qu’on vit, tout ce qu’on gère, et puis d’autres … C’est comme si c’était normal, ok, la suite logique ou une évidence qu’on ne perçoit qu’à peine parce qu’on ne s’arrête pas dessus. Il n’y a absolument rien qui me choque dans le fait que ma meilleure amie soit Maman, comme si c’était … oui, une évidence. Pourtant je ne crois pas l’avoir jamais imaginé, pas plus que j’ai imaginé quitter la maison de mes parents pour rejoindre l’homme que j’aime et partager chacun de mes jours avec lui. Et malgré tout, là encore, une évidence. Une simple et douce évidence. Avec des lacunes, des manques, des incompréhensions, des heurts mais rien d’insurmontable.

« J’ai l’impression de passer mon temps à inventer une vie que personne n’a vécu. Une façon de faire qui n’a de sens que pour moi. De cramer les étapes autant que je reviens en arrière. De jamais correspondre à ce qu’on attend de celle que je suis. Et franchement… ça me va. C’est vrai. Je suis perdue, je vis à contre temps et j’ai pas la moindre idée de ce que je fais. Mais j’crois qu’on fait tous ça en fait. »

Tu crois ? Tu crois que c’est ce qu’ils font ces gens qui donnent l’impression de tout gérer tout le temps ? Tu crois que c’est ce que vivent les parents alors qu’ils donnent l’impression de ne jamais trembler pour rien ? Sans doute. Le contraire serait étonnant quand on regarde finalement tout ça avec nos yeux de jeunes adultes. Et ça me fait porter un regard différent sur mes parents, sans pincement au cœur cette fois.

« Je suis fière de nous. Je suis fière de moi. Et j’trouve qu’on est bons à ce jeu-là tous les deux. A vivre à contre temps. »

C’est vrai.
Et moi aussi je suis fier de toi t’as pas idée.

« Donc ouais. Je vais bien. Ce qui veut pas dire que je vais bien tout le temps ou que je vais pas me taper un sacré creux un de ces quatre mais là.. ouais, j’vais bien. »

Alors si tu vas bien je vais bien aussi. Une utopie, bien sûr, mais elle a une part de vrai tout de même. J’ai pas toujours pu être là à 100% ces derniers temps mais j’ai vu, j’ai perçu, je t’ai regardé t’en sortir comme une chef malgré les hauts et les bas. Un virage à 90°, des rêves de gosse qui volent en éclat, une nouvelle trajectoire qu’on apprend à apprivoiser et c’est une nouvelle vie qui démarre, qu’on se façonne. Parfois ça fait peur, c’est clair, mais au final on s’en sort. Et on va bien. Surtout, on ne se laisse pas tomber.

« Je dis pas que parfois j’ai pas l’impression que ce monde et ses… putains de coups de pute Quoi, c’est pas mal désigné non ? risquent de m’engloutir totalement. »

Dingue ce que ça sonne familier mais dans le fond ça n’a rien d’étonnant.

« Mais au final c’est pas le cas. J’sais pas comment c’est possible mais malgré tout ça on est toujours là. On avance. On vit des trucs… »

Ça pour vivre des trucs on en vit, avec cette manie qu’on a de tout vivre à 100 à l’heure sans même le réaliser parfois. Ou parce qu’on n’a pas le choix, tout simplement. Quand la vague arrive vous savez que vous ne pouvez pas la contrer donc deux options : Se laisser emporter tout en sachant que même en lutant vous ne parviendrez pas à avoir le dessus et que lâcher prise est la seule solution qu’importe le résultat. Ou bien plonger en plein dedans, anticiper et ramer fort pour passer par-dessus, se faire un putain de ride quitte à se casser la gueule. On a failli se noyer des tas de fois, surprise on est encore là.

Et mon visage entre ses mains, je ne l’ai pas vu venir.

« Je suis MAMAN ! Nan mais sérieux ?! »

Ma paume effleure son poignet un instant, elle se laisse retomber sur le sable. Ce sont nos deux corps qui sont secoués par le même rire.

« Non mais d’où ?! »
« Alors j’ai bien une idée mais j’suis pas certain de vouloir glisser sur ce terrain-là. »

Une fausse grimace avant de lui tirer la langue et de me laisser retomber à côté d’elle, les yeux rivés sur le ciel sombre. Un bras sous la tête, l’autre sur le ventre, une jambe repliée, un soupir d’aise qui vide mes poumons. Je me sens léger, je me sens heureux. Heureux de tout ce qu’on a vécu de beau, de tout ce qu’on vivra encore.

« Ouais j’trouve qu’on est beaux à ce jeu-là. »

Le sourire, là, il est autant sur le visage que dans le cœur et on n’a pas besoin de se regarder pour savoir qu’ils battent tous les deux à l’unisson.

« J’trouve aussi. »

Fini ?
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Enzo S. Ryans
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