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Hot Blood - Dorofei

 :: Autour du monde :: Grande Bretagne
Ven 23 Juil - 23:10
Si quelques jours plus tôt, sa jambe s’enroulait autour d’une corde, poussant et tirant pour l’emmener plus haut, aujourd’hui ses ongles cognaient contre le calcaire. Le vent sifflait à ses oreilles, emportait au loin chaque pensée brusque qui s’insinuait pourtant longuement en elle. Le souffle court s’écrasait sur son épiderme quand on cœur cognait brusque contre sa cage thoracique. Les bras nus accrochaient le sable de la roche érodée quand elle repoussait une mèche humide d’un coup vif d’avant-bras. Margo lui dirait sans doute qu’elle en faisait trop. Les entraînements s’enchaînaient, avec elle ou Sanae, se poursuivaient côté moldu depuis bien des semaines déjà. Et si elle s’arrêtait quelques secondes pour reprendre son souffle, son front touchant la roche blanche, la jeune femme repartait de plus belle, insensible à la fatigue qui perçait pourtant ses muscles. Les missions auprès de la Garde avaient repris doucement depuis la semaine passée, s’enchaînant pourtant. Peu de face à face au début, des choses un peu légères, faciles, juste de quoi remettre le pied à l’étrier à présent qu’elle savait ne plus être…. Apte à en égorger un si elle se trouvait en leur présence. Car cette rage sombre, sans limite, elle avait grossit en elle brusquement en début de mois, retrouvait le chemin qu’elle avait déjà parcouru. Mais elle l’apaisait. Non. Elle la dressait. Elle l’asservissait pour s’en servir, pour s’assurer d’être encore capable de voir clair et de faire preuve de discernement. Une entreprise compliquée quand bien des émotions claquaient dans ses synapses à tout moment.

D’une nouvelle poussée, Jordane se propulsait plus haut ouvrant la remontée, gardant toujours une conscience muette de la présence de Dorofei en aval. En dessous. Jamais au dessus. C’était elle qui assurait, elle qui ouvrait le chemin. Elle qui traçait, retrouvant des sensations oubliées de ses anciens voyages. Le corps à l’effort permettait d’enterrer les émotions contraires qui s’accumulaient pourtant. Lentement, elle avait compris être de trop dans cette grande maison vide, disparaissant ci et là sans vraiment s’en expliquer. Pourtant elle restait, à sa manière, en attente d’un signe, d’un besoin de sa part. Ils étaient là, tous les vendredi, à faire ce qui n’était pourtant à la base qu’une vanne idiote. Voilà pourquoi elle était là, malgré la nuit passée avec la Garde et la matinée à s’écrouler dans la chambre chez Dorofei, sans pour autant le croiser. L’après-midi se passait sans à-coup au fin fond de l’Irlande, le baudrier lui enserrant les cotes, faisant remonter le tissu de son haut à chaque mouvement trop ample, laissant apparaitre les muscles tracés en action. L’air sec crachait à travers ses poumons, soufflant dans ses bronches. Il y avait là une sensation d’abandon, de retour aux sources. Un truc qui lui rappelait ce qu’elle vivait quand elle parcourait le monde, des années auparavant, oubliant jusqu’à sa nationalité, se découvrant un autre ‘elle’ pour compenser les manques de l’enfance. Le vide bourdonnait sous eux, la corde râpait contre son épaule et son cou, y dessinant de petites traces rougeâtres.

Abolie, l’angoisse de l’humain.
Honnie, la sensation de perdition.

Elle grimpait seulement. En arrivant presque à oublier comme il était dur pour ses amis de se remettre des évènements du mois précédent. Quatre petites semaines, voilà tout ce qui les séparaient du cataclysme. Quatre petites semaines durant lesquelles elle s’était pris les poings fermés de celui qui évoluait pourtant à ses côtés, encordé à sa ligne de vie. Quatre petites semaines durant lesquelles elle avait été présente d’une façon qu’elle n’attendait pas. Ni pour lui, ni pour elle. Perdue dans ses propres actes, comme si elle s’était seulement observée faire, à postériori, découvrant les actions étrange, les prises de positions inconnues. L’étrangeté des émotions. Et leur brutalité.

Ouais. Elle grimpait. Elle grimpait, elle s’entraînait, elle baisait et elle buvait, juste pour ne pas faire face. Juste parce qu’elle avait conscience que ce qui ressortait de ces moments qu’elle semblait se voler à elle-même… était beau. Et tout ce qui est beau fini souvent avec la gueule calcinée dans le caniveau. Peut-être était-ce aussi pour ça qu’elle passait moins de temps chez Dorofei. Engoncée dans une sensation de rejet, elle fuyait tout autant, cherchant à s’éloigner de ce qui prenait trop de sens. Ses cheveux plus courts, roux, claquaient dans l’air autour d’elle. Il y avait dans ces changements de coiffure la preuve d’une stabilité bien malmenée, mais aussi un besoin pratique. Elle était celle qu’elle avait été cette nuit, le visage modifié, grimé, comme trouvant dans l’habitude de se réinventer à l’adolescence une nouvelle fonction, celle de servir la Garde. Elle changerait ça dès son retour à Londres, n’apparaissant pas en public ainsi. Mais là, l’air faisait claquer les mèches rousses, ondulant dans l’air, lui fouettant les joues par moment alors qu’elle grimpait plus haut encore.

T’as peur.
Bien sûr que j’ai peur, je suis à huit kilomètre du sol.
Non, t’angoisse d’être là. T’angoisse d’aimer. T’angoisse de rester. T’angoisse de la chute.
Ouais. J’angoisse de la chute. Il faudrait être con pour ne pas y penser.
T’angoisse de t’enfermer, de t’enchaîner aux autres. T’angoisses de t’y perdre.
Tais-toi. Grimpe.


Alors elle grimpait.
Hier, elle débranchait, devenant instrument, logistique, simple pion.
La veille encore, ses poings s’écrasaient, ses avant-bras encaissaient ceux de Margo, son dos frappait le sol, emportée dans son élan.
Et la veille d’avant, c’était contre Sanae que s’échouaient ses frappes.

Aujourd’hui, elle était fatiguée. Mais elle grimpait. Parce qu’il n’y avait que ça à faire. Parce que ses sentiments la poussaient à agir ainsi, que des liens la reliaient à d’autres et qu’elle ne savait pas gérer ça autrement qu’en forçant une distance hypocrite. Pas réelle. Elle n’existait pour l’heure que dans son esprit.

Ça s’appelle le déni. Et ça permet parfois de mieux respirer face à l’affection.

Car si les autres se prenaient des obus en pleine gueule, elle s’en prenait les éclats. Et elle le niait. Elle fonçait, droit devant, sans s’en soucier, juste pour les rejoindre. Sans sembler se souvenir à quel point les plaies font mal. Comme les gens disparaissent.

Et comme je suis mauvaise pour faire face à tout ça.
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Jordane Suzie Brooks
Jordane Suzie Brooks
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Jordane Suzie Brooks
Lun 26 Juil - 19:16
Vendredi 3 juin 2016,

Les muscles encore endoloris de son entraînement de la veille avec Margo, il montait cette foutue pente à la suite de Jordane, sans un mot. Il tentait de juste se concentrer sur l'effort physique. De sentir chaque parcelle de son corps crisser sous l'effort. Douleur bienfaitrice qui faisait oublier pas mal d'autres choses. Par ce que son esprit ne pouvait pas être partout, par ce qu'il ne pouvait pas chercher ses futures prises, sentir ses muscles se tendre et réfléchir à beaucoup d'autres choses, d'autant plus qu'il suivait avec soin la progression de Jordane, prêt à agir si elle en avait besoin.

Esprit fatigué mais toujours aux aguets.
Esprit qui essayait de combattre avec plus ou moins de réussite ses démons intérieurs.
Esprit qui ne parvenait pas à se pardonner son « lâcher-prise », sa perte de sang-froid, de contrôle du mois dernier.
Esprit qui se demandait quand est-ce que ça se repasserait. Par ce que même s'il se sentait plus stable, il y avait toujours ce petit quelque chose qui continuait de bouillir au fond de lui. Beaucoup plus loin que quelques semaines auparavant, mais il était là, tapi. Prêt à agir, à sortir s'il se laissait trop aller. Alors il essayait de se maîtriser à chaque instant. Il ne devait plus rien laisser au hasard et il était toujours inquiet aussi bien pour Adam que pour Jordane.

Mais oui, il allait « mieux », comme il l'avait dit à Beaumont la veille. Il devait continuer de se battre contre lui-même pour avancer, pour arriver à retrouver une vie plus normale.
Mais la culpabilité demeurerait quoiqu'il arrive, par ce que ce n'était pas son genre de devenir incontrôlable. Par ce que ce n'était son genre de s'imaginer des choses, de perde un tel contrôle de lui-même que de « voir » des illusions, que la paranoïa atteigne son paroxysme. Et ceux qui disaient que c'était pas anormal après ce qui s'était passé par deux fois lors de ces séquestrations avaient probablement raison, mais ce n'était pas une excuse. Comment se fier à lui-même, à son instinct si ce dernier le lâchait pour sombrer dans la paranoïa, dans l'irréel, à ne plus discerner le vrai du faux ? Comment savoir s'il avait le bon jugement ? Est-ce que même lorsqu'il serait « prêt » à retourner auprès de la Garde, est-ce que même avec des tests, ces failles-là pourraient réellement être vues s'il arrivait à les colmater comme il le pouvait ?
Mais il voulait croire en cet avenir. Il avait besoin de savoir qu'il pourrait de nouveau être utile à la Cause de la Garde. Tout comme il voulait croire qu'un jour, il pourrait être un vrai bon père, pas juste cette espèce de figurant qui galérait avec l'enfant malgré tout son amour pour lui. Ce n'était pas sa place, ce n'était pas quelque chose dans lequel il était à l'aise. Et il voulait juste rendre son fils heureux, mais comment faire ? Comment réellement faire ? Les intentions sont une choses, mais ne suffisent pas. Pour l'instant le petit était probablement encore trop jeune pour voir à quel point il était minable comme père mais dans l'avenir ? Adam ne méritait pas ça. Si Prune avait été là tout aurait été si simple, beaucoup plus simple. Elle avait toujours les bons mots, la bonne attitude. Elle aurait probablement pu, elle le guider réellement pour qu'il soit un père au moins convenable, dans un sens il ne demandait que ça. Mais elle n'était plus là. Elle ne le serait plus jamais. Et il se sentait perdu et dépassé, ayant l'impression de ne pas comprendre les besoins du gamin. Les réels besoins. Et il essayait de tout allier : son besoin irrépressible de pouvoir être seul par moment. Celui de l'enfant d'avoir un père un minimum présent, de sortir avec lui – et Jordane ou quelqu'un de sa famille-, au parc ; faire des sorties diverses et variées. Vivre, tout simplement, dans le plus de normalité qu'il pouvait lui apporter à l'heure actuelle.


Et ils montaient, tous les deux. Jordane et lui. Essayant de retrouver peut-être leur complicité d'antan celle où tout semblait beaucoup plus simple, beaucoup plus vrai. Il n'y avait plus de mots,  pour lui demander pardon. Pour sa part, il y avait probablement plus l'inquiétude qu'autre chose la concernant de la voir agir de la sorte. Il avait l'impression qu'elle s'enfermait dans un mutisme, dans un certain déni de ce qui s'était passé, qu'elle aussi quelque chose palpitait au fond d'elle et cette chose n'était ni amicale, ni positive et que ça risquait de lui péter au coin du nez un jour. Il avait peur pour elle, mais ne savait pas comment l'exprimer. Par ce qu'elle ne lui devait aucune explication, aucune réponse.

Tu peux le faire. Renouer un vrai dialogue n'est quand même pas si compliqué que ça ! Et ça sera beaucoup mieux que cette superficialité, qu'il y a entre vous en ce moment. Ces après-midis à se tuer de fatigue juste pour faire une activité ensemble, juste pour retrouver un semblant de normalité... Et pourtant tu le vois, la confiance est en partie morte sinon elle aurait pu être derrière, en dessous. Sinon...

 «Allez Jo, tu ralentis, est-ce que tu te ramollis déjà ? » lui demanda-t-il plus sur un ton plaisantin mais où il y avait du défi également, par ce qu'il n'y avait que comme ça qu'il avait l'impression de pouvoir communiquer. Mais dans le fond, la vérité qu'il fallait y lire c'était aussi un « tu es sûre que tout va bien » ?  « Regarde à ta droite, un peu plus haut, il y a un petit plateau pour qu'on se pose quelques instants si tu veux.»

Par ce qu'ils n'étaient pas forcément si proches du sommet et qu'il ne voulait pas qu'elle aille au-dessus de ses forces pour se prouver quelque chose... mais il lui laissait le choix. De toute manière, si parler sérieusement ils devaient, ça ne serait pas avant d'être arrivés en haut pour plus de sécurité...
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Dorofei Cooper
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Dorofei Cooper
Mer 28 Juil - 9:51
La confiance et la complicité s’étaient-elles rompues ? Non, sans doute pas, pas de l’opinion de la jeune femme mais peut être était-elle entrée dans une phase de déni et de refus de faire face. Ça n’était pas nouveau, elle n’aimait pas ça, contrairement à ce qu’il semblait, la jeune femme n’aimait pas le conflit. Elle le provoquait pourtant, rentrait dans le lard des uns et des autres sans problème s’il le fallait… mais lorsqu’il s’agissait d’une personne qu’elle appréciait, les choses étaient différentes. Profondément consciente qu’elle n’avait pas la capacité de recul pour exprimer les choses, elle passait à côté de l’essentiel, s’enfermait dans ce qui n’avait pas de sens… pour finalement se braquer et tout foutre en l’air. Voilà pourquoi elle ne faisait pas face. Voilà pourquoi elle fuyait et voilà pourquoi elle préfèrerait taire ce qu’elle vivait mal plutôt que de risquer de réellement entrer dans une dynamique qui amènerait à la dissolution complète de la relation. Et voilà pourquoi elle fuyait avant que ça n’arrive. Ainsi, elle ne porterait pas sur ses épaules le poids de l’échec social, car de fautes en fautes, elle en arriverait alors à tant se haïr qu’elle ne pourrait plus le supporter. Mécanisme de défense… tout comme celui qui l’amenait à présent à éviter de dire les choses clairement, s’ajoutant au reste, il y avait toujours eu cette crainte de l’autre, du danger qu’une personne plus forte puisse présenter. Adolescente, elle avait eu tendance à foncer droit vers le danger, comme si traverser les épreuves pouvait lui permettre de se dire qu’elle en était capable, que si elle pouvait survivre à telle et telle violences, alors elle pourrait faire face à n’importe quoi. Mais ça n’était pas vrai, elle ne faisait pas face, elle avait peur, comme une enfant qui se recroqueville quand son père se mettait à gueuler. Peut-être tout cela venait-il de là après tout ? Avait-elle seulement de vrais souvenirs de sa petite enfance, avant que son père ne s’en aille ? Ou peut être intégrait-elle seulement les risques issus d’autres familles, les transposant aux siennes sans qu’il y ait de réel danger. Toujours était-il qu’il y avait dans son comportement quelque chose de profondément ancré.
Ainsi, elle prenait de la distance pour trois choses. En premier lieu, par amour et respect, parce qu’elle entendait ce qu’il avait exprimé comme besoin et essayait de le respecter du mieux qu’elle pouvait sans réellement savoir se situer. Alors elle se taisait.
En second, parce qu’elle n’avait aucune confiance en sa propre capacité à gérer les émotions et les conflits, consciente qu’elle n’était seulement… pas à la hauteur d’une telle relation. Aucune, d’ailleurs. Mais en l’instant, c’était celle-ci qu’elle jouait chaque jour, à le voir combattre ses démons chaque jour, à tenter de jouer la normalité car, sans doute, c’était là une étape pour l’atteindre finalement réellement à un moment ou un autre. Et elle… il lui semblait qu’elle restait sur la sellette, capable, en tout instant, de dire ou faire ce qui ne fallait pas. Capable de prendre la mauvaise décision une nouvelle fois, amenant par des gestes qui, pourtant, lui semblaient plein de recul et de maturité… l’implosion totale d’un lien qui comptait pourtant énormément pour elle. Alors elle se taisait.
Enfin, il y avait, oui, une peur latente. Elle avait explosé en elle à la mort de sa mère mais il lui semblait qu’il s’agissait d’un bagage qu’elle avait toujours baladé où qu’elle aille. Un point d’ancrage, même, de toute son existence. L’angoisse de l’autre, de la violence, de n’être qu’une victime de plus, un simple bâton qu’on brise, elle avait fait de son mieux pour l’apprivoiser, la dompter même. La forcer à ployer, à se taire face à ses certitudes. Il n’y avait qu’ainsi qu’elle réussissait à la contrer, à la soustraire jusqu’à ce qu’elle ne devienne rien d’autre qu’un murmure à peine audible. Mais toujours là. Jamais il n’acceptait d’être réellement réduit au silence… jusqu’à trouver son heure, poussé par la preuve que, non, elle ne survivrait pas, qu’importe ses efforts. C’était là, ça soufflait un peu plus brusquement, mais elle le gérait, compensant seulement par quelques techniques sans doute un peu bêtes. L’instinct de survie parlait sans doute, tout simplement, se mêlant au souffle putride de ses démons. Mais ça n’était pas un manque de confiance. Ou si. En elle-même.
Et de nouveau, elle se taisait, envoyant seulement ses membres sur la paroi rocheuse, crachant dans ses veines l’acide de l’effort afin de se concentrer sur ça, sur la douleur qui irradiait dans ses muscles plutôt que d’affronter ce qui la suivait un peu plus bas. Plus que l’homme, la relation humaine et les tourments qui en découlaient.

En souffraient-ils ? Sans doute ? Serait-elle la première à mettre les pieds dans le plat ? Sans doute pas. Pour autant, ce qui pouvait passer pour un triste éloignement correspondait en réalité à une maladresse évidente de chacun d’entre eux. Un malaise général qui se basait sur une volonté réelle d’aider l’autre et de lui apporter un peu de soulagement. L’amour, finalement, comme seul vent de proue, ils cherchaient une façon de donner à l’autre l’espace dont il avait besoin sans vraiment réaliser qu’ils pouvaient se retrouver tout en parcourant ce chemin. Du moins elle ne voyait comment concilier les deux. Marchant sur des œufs, la jeune femme essayait d’être là sans l’être, de donner de l’espace sans être absente, présente sans être étouffante, d’être un soutien sans prendre une place qui n’était pas la sienne. Et elle ne savait pas faire. C’était une évidence. Ainsi il y avait chez chacun d’eux quelque chose de profondément vulnérable et bienveillant dans leur façon d’agir. Quelque chose qui transpirait d’une affection qu’ils n’étaient pas doués pour exprimer. Car oui, l’amour peut se chuchoter dans la distance, se murmurer dans l’effacement. C’était ce qu’elle essayait de faire, avec toute l’insécurité qui était la sienne, totalement incapable de savoir ce qui allait de ce qu’elle faisait de mal.

« Allez Jo, tu ralentis ! Est-ce que tu ramollis déjà ?! » La voix perçait sa conscience, mettant un moment à traverser le brouillard de ses pensées.

Se concentrer sur la douleur et l’effort et ne pas penser… tu parles ! Et tu faisais quoi là, ma grande au juste ? Du tricot ?!

Sachant qu’ils grimpaient depuis assez longtemps pour que le sol sembla sacrément loin, la réflexion toute aussi piquante soit-elle était marquée d’un humour qui la fit lâcher un grand rire sec qui claquait sur la paroi rocheuse. « Je ramollis de rien du tout ! J’observe le paysage. Tu penseras à mater ce caillou, là, justement. Je le trouve… particulièrement saillant ! »  Mais quel jeu de mot mon enfant… !
En réalité, elle cherchait surtout par où passer, ayant l’impression d’être arrivée dans une impasse. Oui, ses muscles tiraient et commençaient à demander grâce, exigent une pause. Non, elle n’était pas partie pour les écouter.

« Regarde là haut à droite, il y a une saillie où on peut se poser un peu si tu veux. »

Ça va, c’est bon, ne me prends pas pour plus fatiguée que je ne le suis… Ou bien peut-être était-ce lui qui l’était, après tout ? Une façon de demander les choses plutôt que de les assumer ? D’ailleurs, miss, tes muscles demandent grâce et tu as besoin d’eau.

Passant le cordage dans un cercle de fer, la jeune femme s’assurait de sa solidité avant de se laisser retomber prudemment à l’arrière, les pieds ancrés dans la paroi, étirant son dos, puis lâchant un bras après l’autre pour les défaire de leur tétanie.

Rappelles-toi des mots de Margo..

« Ok, tu sais quoi, une pause serait pas de trop ! On fait ça. »

Agitant une seconde sa main, elle se tirait de nouveau vers la paroi rocheuse d’un mouvement, ne tardant pas à résoudre son problème de trajet quand, d’une poussée brusque, elle décollait de quelques centimètres pour accrocher habilement une saillie rocheuse hors d’atteinte jusque là. Débloquant ainsi sa trajectoire, la jeune femme n’avait pas tardé à atteindre le plateau que Dorofei lui désignait un peu plus tôt.

« Ah la vache, j’ai plus de bras.. » Assurant les cordages, vérifiant leur sécurité, elle l’observait terminer son ascension pour la retrouver. « Besoin d’aide ? » Une main tendue vers lui.

L’escalade, elle en avait fait enfant, avant Beaubâton, s’y était remise ensuite, bien plus tard lors de ses escapades de baroudeuse, acceptant de suivre des inconnus ou des amis, fascinée par la sensation de liberté qui la prenait là haut, quand les cimes des pins lui semblait n’être plus qu’un point éloigné. Plusieurs fois, elle s’était fait des frayeurs, à suivre plus fort qu’elle ainsi. Mais finalement, il ne restait que le meilleur à ses souvenirs. La mémoire de grands moments de folie, de fou-rire et d’amitié éphémère. Et avec cet homme, partageaient-ils en cet instant l’éphémère ? D’ordinaire, elle n’aurait déjà plus été là… alors il y avait dans ses relations actuelle quelque chose de bien plus durable qu’avec d’autres. Un point qui n’était pas pour déclencher quelques palpitations dans sa poitrine, retardant le temps passé à retrouver un souffle un peu plus apaisé suite à l‘effort.

« Moi je maintien que tes arbres se laissaient vachement moins faire qu’une falaise, okay ! Le problème vient d’eux, et non de ma capacité gracieuse à escalader qui se laissera faire ! Et oui c’est une vanne de cul déguisée, mais étant donné que tu viens de passer quarante minutes à mater mon cul, j’estime que j’ai le droit. »

C’était avec un grand sourire et les vannes habituelles qu’elle l’accueillait donc. Non, si discussion sérieuse il devait y avoir, ça ne viendrait pas d’elle.
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Jordane Suzie Brooks
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Jordane Suzie Brooks
Dim 1 Aoû - 10:43
« Je ramollis de rien du tout ! J’observe le paysage. Tu penseras à mater ce caillou, là, justement. Je le trouve… particulièrement saillant ! »  
 «Je crois que tu m'as rarement fait une excuse aussi merdique ces dernières semaines. » tenta-t-il de plaisanter.  « La dernière phrase est vraiment de trop pour faire crédible.»

Oui voilà, un peu de ton décontracté ne pouvait pas faire de mal, et puis, il ne faisait que dire un petit ressenti ! En attendant, il avait rapidement pris la parole : il fallait qu'ils se préservent, aussi bien l'un que l'autre, mais c'était généralement plus facile à dire, à penser qu'à faire, c'est ainsi qu'il lui avait proposé de se caler dans un coin où ils pourraient se reposer un peu si elle le souhaitait. Aucune obligation, elle restait le maître à bord pour leur petite sortie, il n'y avait probablement que comme ça qu'ils arriveraient à renouer les liens forts d'antan, qu'un jour elle arriverait à lui faire de nouveau confiance, qu'elle n'hésiterait plus à le laisser devant (au-dessus dans ce cas précis).

« Ok, tu sais quoi, une pause serait pas de trop ! On fait ça. »

Etrange qu'elle accepte aussi facilement. Pourtant, il ne pensait pas avoir été si convainquant que cela, ce qui signifiait qu'elle faisait soit ça par ce qu'elle était crevée, ou alors par ce qu'elle le pensait crevé. La vérité c'est qu'ils devaient en chier un peu tous les deux avec leurs entraînements de la veille pour les deux ; et lui avec les cachets qu'il prenait toujours et qui le rendaient un peu plus mou. Cette pause serait bien méritée et ferait du bien à leurs bras courbaturés – et à leurs mains- qui n'allaient sûrement pas tarder à ressembler à des choses rouges – plus ou moins parsemées de cloques-. Il la suivit donc quelques instants du regard, le temps qu'elle rejoigne la paroi où ils allaient pouvoir s'installer.

« Ah la vache, j’ai plus de bras.. »
 « T'es pas la seule.» souffla-t-il tendit qu'il arrivait vers la sacro-sainte plateforme lorsqu'elle lui tendit la main... en lui demandant s'il avait besoin d'aide. L'espace d'un instant, il avait hésité à la saisir, quelque chose en lui hurlait qu'il n'avait pas besoin d'aide, qu'il pouvait monter tout seul comme un grand. Ce qui était vrai. Il aurait pu le faire, mais il avait choisi de lui prendre la main tendue, ne serait-ce que pour le geste. Pour qu'elle se sente en mesure de le dominer même si ce n'était qu'un instant, que c'était elle qui avait en quelque sorte son destin dans les mains. Il ne voulait pas que ça fasse rejet, qu'elle le prenne comme tel. Il avait mis une partie de son envie de se débrouiller seule au coin de son crâne.  « Merci.» glissa-t-il une fois qu'il fut à son tour assis sur la plateforme. Il fit bouger une peu ses bras pour tenter de les décontracter. C'est fou quand même comme on perd vite ses capacités sportives/physiques, mais justement c'était bon de reprendre de bonnes habitudes.

« Moi je maintien que tes arbres se laissaient vachement moins faire qu’une falaise, okay ! Le problème vient d’eux, et non de ma capacité gracieuse à escalader qui se laissera faire ! Et oui c’est une vanne de cul déguisée, mais étant donné que tu viens de passer quarante minutes à mater mon cul, j’estime que j’ai le droit. »
Il haussa un sourcil perplexe à la fin de sa phrase, avant d'avoir un petit sourire qui se voulait un poil sarcastique et c'est donc tout naturellement qu'il sortit un petit
 « Les arbres recouvrent une surface importante du monde... et oui, enfin le gracieux était peut-être de trop dans ta phrase. Ca ne l'était pas du tout si tu veux mon avis.» Il sortit un petit gâteau qu'il coupa en deux et en donna une partie à Jordane.  « Tu veux de l'eau ?» il fit une moue hésitante avant de rajouter  « Et imagine ce que ta vanne aurait pu être si tu avais glissé ou que tu n'arrivais plus à monter et que j'aurais dû te pousser par les fesses pour que tu arrives à monter. Ca aurait fait quoi de moi, exactement ? Fais gaffe, si ça arrive après ce que je viens de te dire je pourrais me faire des idées. Ca serait dommage... Si do-mma-ge.» Sourire en coin avant de rebouger un peu les bras.  « Et j'ai conscience que t'as seule envie actuellement c'est de me pousser  pour que j'me casse la gueule pour te venger. J'adore ça... »  On ne dira pas ce qu'il adore non plus à toi de déchiffrer ça Jo. Démerde toi avec ça !
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Dorofei Cooper
Dim 8 Aoû - 10:46
« T'es pas la seule.»

Il y avait dans ces mots, dans ces gestes une façon d’aller l’un vers l’autre. Il y avait des mains tendues, des ponts construits avec hésitations sans trop oser les franchir. Un besoin, une envie, mais une pudeur qui se trouvait difficile à dépasser. Oui, il y avait des craintes, ravivées par les évènements passés, c’était vrai et il serait hypocrite de prétendre le contraire. Et pourtant, si elle passait outre, c’était parce qu’il y avait en elle une affection toute particulière pour cet homme. Sans celle-ci, elle ne s’inquièterait pas en silence de son état, aurait sans doute fuit les lieux depuis longtemps et ne serait pas là, jour après jour, entraînements après entraînements. Pourtant ce lien aurait dû peser, l’angoisser, la faire fuir. C’était le cas, du moins, quelque part au fond d’elle, comme d’autres, elle se trouvait écartelée par des émotions qu’elle ne savait gérer. Mais l’amitié et les valeurs l’emportaient.

« Merci.»

Les muscles bandés apparaissant sur ses bras, elle le tirait, prêtant main forte à sa remontée. Ainsi, bientôt, la jeune femme se posait sur la plateforme rocheuse à ses côtés. Là, à l’orée des cieux, il lui semblait contempler le monde aux côtés d’un ami. Un instant, sa gorge se serrait à l’idée qu’à peu de choses près, elle avait failli perdre à la fois Dorofei et Kezabel. Combien de temps faudrait-il pour qu’Enzo s’éloigne définitivement, d’ailleurs ? Et Riley, était-ce déjà trop tard ?
Inspirant doucement, résistant à l’envie de dégager l’enclume dans sa poitrine d’un grand soupire, la jeune femme s’empêchait tout autant de ramener les jambes sur elle comme une enfant apeurée. Bien au contraire, elle en laissait couler la droite en dehors de la saillie de rocs. Alors elle débitait ses conneries plutôt que de s’enfoncer dans le mutisme, consciente que tout en elle ne faisait que se battre contre ce que son instinct lui hurlait pourtant si fort.

« Les arbres recouvrent une surface importante du monde... et oui, enfin le gracieux était peut-être de trop dans ta phrase. Ca ne l'était pas du tout si tu veux mon avis.»

Ce petit rire, pourtant, n’était pas feint. Il faisait du bien, à vrai dire.

« Oh tout de suite ! Je me trouve d’une grâce à toute épreuve ! La féminité incarnée. »

Le mouvement à sa droite captait son attention et Jordane tournait le regard pour le voir briser un biscuit en deux et lui en tendre une part.

« Tu veux de l'eau ?»
« Euh.. ouais, merci. »

C’était con, ça n’aurait pas dû la toucher et pourtant une part d’elle vibrait bêtement face au fait qu’on pense à un truc aussi idiot que de lui proposer à boire et à manger en pleine escalade. Qu’est-ce que ça pourrait bien dire sur elle, si ce n’était quelque chose de profondément triste ?

« Et imagine ce que ta vanne aurait pu être si tu avais glissé ou que tu n'arrivais plus à monter et que j'aurais dû te pousser par les fesses pour que tu arrives à monter. Ca aurait fait quoi de moi, exactement ? Fais gaffe, si ça arrive après ce que je viens de te dire je pourrais me faire des idées. Ca serait dommage... Si do-mma-ge.»

Voilà qui débloquait son trouble et la faisait exploser de rire. Merci Dorofei ! Vraiment. C’était nécessaire, là. Rien de mieux que de sous-entendre des choses qui ne se passeraient jamais entre deux personnes que ça n’effleurait même pas vraiment pour débloquer les choses. Un tremplin constitué d’habitudes absurdes, voilà ce que c’était.

« Genre c’est pas déjà le cas ! »
« Et j'ai conscience que t'as seule envie actuellement c'est de me pousser  pour que j'me casse la gueule pour te venger. J'adore ça... »
« Ah j’peux essayer alors du coup ?! »

D’un geste, elle pivotait sur son fessier comme une toupie et lui plantait le talon dans le buste, comme prête à le pousser hors du rocher. Chose qu’elle ne faisait pas.

« T’as raison, c’est pas mal comme sensation. »

Pas d’agressivité dans son attitude, seul un grand sourire un peu trop heureux de ces pics balancés entre eux. De cette sorte de normalité.
Et non, elle ne cherchait pas l’impression de pouvoir le larguer dans le vide si elle le voulait, le besoin de domination ne cueillant ses veines que par à-coup.
D’un geste, elle dégageait sa jambe, la passant au dessus de la sienne comme quelques jours plus tôt. Et elle saisissait la bouteille d’eau pour en prendre une gorgée.

« C’est quoi que t’adore comme ça, l’idée de me toucher le cul, que je veuille que tu le fasses ou que j’ai envie de te balancer par-dessus bord ? »
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Jordane Suzie Brooks
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Jordane Suzie Brooks
Dim 8 Aoû - 22:10
Ils avaient fini par arriver sur une petite plateforme sur laquelle ils avaient pu s'installer pour souffler un peu. Est-ce qu'ils en avaient vraiment besoin ? Peut-être pas, mais c'était un moyen comme un autre de faire une petite pause, d'essayer de profiter de l'instant présent... alors ils essayaient de plaisanter, notamment sur leur dernière virée en Russie et de leur essai plus que raté de monter à un arbre. Alors oui, ils en rigolaient par ce que ça restait quand même drôle avec du recul.  Il avait même réussi à la faire rire une première fois.

« Oh tout de suite ! Je me trouve d’une grâce à toute épreuve ! La féminité incarnée. »
 « Ouais, t'as juste pas vu ce que j'ai vu, moi.» enchaîna-t-il un rictus amusé sur les lèvres pour la chambrer un peu.

Ce n'était pas réellement une remarque désobligeante, il voulait juste l'embêter un peu et elle le savait pertinemment. Ce n'était pas quelque chose qu'il se serait permis avec une inconnue, ou quelqu'un qui ne le connaissait pas trop, lui et son humour. Avec Neolina et Margo, il ne se serait pas gênée, probablement qu'il aurait osé avec Sanae et donc avec Jordane aussi, mais sinon il n'y avait que très peu de personnes. En attendant, il voulait profiter de cette pause pour qu'ils reprennent un peu de force, il n'avait pas pris grand chose à grignoter si bien qu'il préféra couper un biscuit en deux pour qu'ils en gardent aussi un peu pour la suite avant de lui proposer également de l'eau.

« Euh.. ouais, merci. »

Il resta l'espace de quelques infimes secondes perplexe du ton qu'il lui avait semblé entendre, mais il fit comme si tout était normal et lui tendit donc sa part. Et cette part de lui protectrice, s'était réveillée. Qu'est-ce qui n'allait pas ? Ou plutôt est-ce qu'il y avait autre chose que ce qui s'était passé entre eux le mois dernier ? Il était inquiet pour elle, mais ne savait pas bien comment le montrer. Il savait également qu'il ne devait pas trop lui montrer sinon elle risquait de fuir, alors... le seul moyen d'essayer de lui faire retrouver une bonne humeur, ou de trouver un moment plus propice aux questions c'était de continuer à plaisanter. Alors, il en avait rajouté une couche supplémentaire, se foutant clairement de leur tronche à tous les deux. Oui, imaginer cette situation était drôle, s'ils l'avaient vécu, ça aurait été certainement beaucoup plus épique et surtout tellement gênant. Et il avait eu raison d'en faire des caisses car elle avait explosé de rire. Parfait !

« Genre c’est pas déjà le cas ! »
 «Il nous reste encore quelques mètres à monter ceci dit. Tu verras si ça arrive si c'est déjà le cas ou pas. »

Mais non, il n'avait pas dit ça sur un air de défi, promis – ou presque-. Il n'avait  surtout pas envie de se retrouver dans ce genre de situation. Déjà par ce qu'en réalité c'était dangereux... et puis par ce que. Oui, juste par ce que en deuxième argument. Ca suffisait largement comme explication, n'est-ce pas ? Il avait bientôt repris la parole, cette fois pour sortir une nouvelle connerie sur la vengeance.

« Ah j’peux essayer alors du coup ?! » Il avait eu un sourire amusé et n'avait pas bougé lorsqu'elle avait pivoté pour le mettre dans uen situation des plus inconfortable où il était clairement à sa merci. Un geste de sa part et il finissait dans le vide. Confiance. Peut-être dirait-elle un aveu intéressant, ou pas.« T’as raison, c’est pas mal comme sensation. » Silence, alors qu'il avait envie de dire qu'il avait trop souvent raison, malheureusement, mais ici que l'on entende pas le timbre de sa voix semblait quand même un peu plus préconisé, il espérait toujours qu'elle allait dire quelque chose qui pourrait l'aider à connaître un peu mieux son état réel. Pas celui qu'elle essayait de montrer.
Bientôt elle l'avait libéré de son emprise pour saisir la bouteille d'eau et en prendre une gorgée ou deux ?

« C’est quoi que t’adore comme ça, l’idée de me toucher le cul, que je veuille que tu le fasses ou que j’ai envie de te balancer par-dessus bord ? »
 « J'adore l'idée que j'ai eu de mettre de l'eau dans la bouteille et rien d'alcoolisé, sinon tu aurais été moins précise et je crois qu'actuellement je ressemblerais à une crêpe.» Il se racla un peu la gorge avant de continuer  « C'est presque un choix cornélien que tu me proposes là. Mais si je te dis plus la dernière proposition, tu en dis quoi, toi en retour ?»

Et en attendant la réponse, il avait pris la bouteille à son tour pour prendre une gorgée d'eau.
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Dorofei Cooper
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Dorofei Cooper
Mar 17 Aoû - 23:26
« Ouais, t'as juste pas vu ce que j'ai vu, moi.»

Oh oui, elle riait, bien entendu. C’était bien là ce qu’elle faisait de mieux : déconner et rire, baiser et sembler se foutre de toute la merde qui pleuvait à flot. L’atmosphère avec laquelle elle était à l’aise, qui permettait d’avancer sans s’enfoncer dans la boue d’émotions qu’elle ne savait gérer. Il lui semblait parfois être inadaptée, comme s’il lui manquait des choses, des codes, des armes. Sociales. Elle qui avait passé sa vie à s’assurer d’être solide, d’être apte à la survie, de posséder assez de puissance pour rester stoïque face aux dangers se retrouvait vulnérable face à des petites choses bien idiotes. Un silence, un regard, un baiser, un secret. Voilà ce qui la faisait flancher si violemment qu’il lui semblait n’être qu’une idiote dans une petite barque larguée dans une mer déchainée. Il n’y avait que dans la réalité, aux côtés d’Enzo, que le bateau semblait assez gros pour résister aux coups que pouvaient donner les baleines sous la surface. De son côté, elle avait été assez idiote pour prendre une barque au fond troué… en laquelle elle n’avait qu’une confiance très modérée. Assez trouée pour être perturbée par le simple fait de se voir offrir un morceau de biscuit. Alors oui, elle se retranchait dans les réflexions humoristiques, s’engouffrait dans un double discours qui n’avait rien de véridique. Dorofei était-il attiré par elle ? Sans doute pas. Etait-elle attirée par lui ? La question ne passait pas vraiment son esprit. La problématique était ailleurs, bien plus profonde que ça. C’était un radeau, une voie de secours, une façon de rallier à l’autre sans heurts. Lui qui n’était pas toujours à l’aise avec ce genre de liens usait de cet artifice comme d’une main tendue et Jordane ne s’y faisait aucune illusion. Voilà pourquoi il n’y avait pas le doute qui s’était insinué brusquement le jour de la serviette, voilà pourquoi elle riait, voilà pourquoi elle répondait, parce qu’elle n’ignorait pas ces chemins parfois tremblants qu’il traçait vers elle.

«Il nous reste encore quelques mètres à monter ceci dit. Tu verras si ça arrive si c'est déjà le cas ou pas. »

Le sourire qui lui était adressé était un poil trop tendre pour ce qu’elle aurait pu assumer, mais la jeune femme ne s’en rendait pas compte. Ou peut-être niait-elle seulement l’intégralité de ses interactions avec les autres ces derniers temps. Peut-être était-ce alors une façon bien naïve d’essayer, tout simplement. De faire ce qu’elle souhaitait, dans le fond, comme si regarder ailleurs, rendait ses prises de décisions moins importantes. Moins tangibles. Comme si elle pouvait en nier sa responsabilité et leurs implications à venir. Peut-être alors ces coups atterrissaient sur le visage d’un fantôme. Peut-être ses bras ne se refermaient pas tout à fait autour d’une femme qu’un rien rendait trop important.

Peut-être.
Peut-être pourrait-elle seulement nier ses faiblesses et ses tors à venir.

Alors si elle pivotait, menaçant faussement de le faire chuter, c’était de nouveau une façon de tisser du lien, de réparer les trous, de combler les manques. C’était une façon de poser la main sur lui, de sentir son organisme quelque part contre le sien, s’assurant à sa manière qu’il était toujours là. Jouant, comme une ado qui chercherait à se rapprocher d’un autre. Il fallait l’avouer, c’était sans doute la seule option qu’elle connaissait. Pas un instant, ses gestes n’étaient réellement menaçants, seulement précis et abrupts, mais aucunement sérieux. Alors elle se redressait, le claquait d’un coup d’épaule et prenait le délestait de sa bouteille pour en prendre deux grandes lampées alors qu’il reprenait la parole.

« J'adore l'idée que j'ai eu de mettre de l'eau dans la bouteille et rien d'alcoolisé, sinon tu aurais été moins précise et je crois qu'actuellement je ressemblerais à une crêpe.»
« Oh toi tu sous-estimes ma capacité à tenir l’alcool. »

Une adolescente seule, à traîner avec des jeunes, à faire la fête et visiter le monde, échouant jusqu’aux fins fonds de la Russie, consciente que si elle n’était pas apte à se défendre et à garder les idées claires, elle risquait le pire ? Un foie en acier, je vous l’affirme.

Il se raclait la gorge avant de continuer : « C'est presque un choix cornélien que tu me proposes là. Mais si je te dis plus la dernière proposition, tu en dis quoi, toi en retour ?»
« J’en dis que ta propension à envisager que je te bute me rassure pas des masses. »

Tu penses que c’est ce dont j’ai besoin ? Reprendre un contrôle physique sur toi ? Si la pensée n’était pas tout à fait dénuée de vérité, elle la mettait pourtant mal à l’aise, consciente qu’il n’y avait là rien de bien sain. Et pourtant, quelque part, l’image des coups était là et derrière elle, celle d’autres formes plus sombres. Certaines avaient un nom, comme celui de Lex, d’autres non et se dessinaient sans même qu’elle sache encore les identifier. Ils étaient passés, avaient marqué sa vie de cendres vermeilles et avaient fuit. Ou bien avait-elle fuit. Elle les avait évaporé dans les ombres, leur avait arraché leur substances, les avait défaits de leur pouvoir. Mais certaines marques étaient toujours là, comme des fossiles imprimés dans sa mémoire.
Le laissant récupérer sa bouteille, elle posait un regard en coin sur lui, hésitant un instant avant de se retourner un peu plus, lui offrant un regard plus droit où une certaine franchise admettait une part de tendresse.

« Comment tu vas ? »
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Jordane Suzie Brooks
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Jordane Suzie Brooks
Ven 20 Aoû - 18:24
Ce n'était pas forcément la meilleure approche qu'il avait et il en avait totalement conscience mais en même temps, il ne savait pas comment agir autrement, comment est-ce qu'il pouvait arranger les choses. Alors il essayait le genre de choses qui pourraient l'amuser à sa coloc, même s'il était loin d'être doué là-dedans... mais au moins il avait pu le faire décocher un sourire et c'était suffisant pour lui. C'était un début, mieux que rien, même si ce n'était pas grand chose dans la réalité. Le tout était de pouvoir continuer à s'en rendre compte.

Alors ils en jouaient, aussi bien l'un que l'autre, par ce que la suite ou elle menaçait de la faire chuter n'était pas crédible et ils étaient plus amusés qu'autre chose avec ce concept, avec cette manière de faire. Ca évitait de faire trop de chichi, ou même de parler de quelque chose de trop sensible, au moins, comme ça, il était à peu près certain de ne pas dire trop de conneries, de ne pas lui faire de nouveau du mal. Il lui laissait le contrôle de la situation, lui montrait qu'ici et maintenant c'était elle qui dominait. Petit jeu terminé, il avait pu lui proposer de quoi boire et s'éloigner aussi légèrement du bord, le tout en essayant de toujours avoir un mot ou deux légers. Que tout cela ne soit pas trop sérieux, qu'ils puissent juste se détendre, se réapprivoiser. Recréer des liens pas à pas, même s'ils étaient déjà attachés l'un à l'autre.

« Oh toi tu sous-estimes ma capacité à tenir l’alcool. »
 « Possible... Tu sous-estimes mon potentiel à avoir envie de te... comment tu dirais ça, toi ? Troller ?»

Sourire en coin. Bien sûr c'était plutôt elle qui avait raison. Pour être sincère, il ne la sous-estimait pas pour ça, mais disons que s'il avait pris en compte qu'elle tenait bien l'alcool, la blague n'aurait jamais pu se faire. Alors autant continuer dans ce schéma là vu que la méfiance ainsi que la défiance semblaient un peu moins à l'ordre du jour dans ces moments-là... Humour très noir qu'il avait fait-là, mais en même temps cela montrait que c'était bien sa patte, que ça sortait quand même un peu du cœur, que ce n'était pas juste du surfait.

« J’en dis que ta propension à envisager que je te bute me rassure pas des masses. »

Mais cette phrase lui fit bien comprendre qu'il ne s'y prenait pas forcément de la bonne façon avec elle. Elle ne lui reprochait rien à ce sujet-là, il l'avait bien compris, mais l'idée qu'il ne la rassurait pas était ennuyant ; il allait devoir trouver autre chose à dire, à faire, à agir. Mais quoi ? Qu'est-ce qu'il pouvait faire pour ne pas réveiller les traumatismes de la jeune femme ? Comment faire pour qu'elle lui fasse de nouveau confiance ? Le temps ? Possible, mais ce n'était pas suffisant, par ce que le temps effaçait bien des choses, mais pas tout. Tout comme le fait de passer du temps ensemble sans parler de tout ça était comme de coller du plâtre sur les blessures, ou de les maquiller pour qu'elles ne apparaissent plus. Ce n'était pas forcément très efficace. Dis quelque chose. Exprime-toi. Sans dire, encore une foi qu'il était désolé, par ce qu'elle le savait, ça et ça ne ferait pas avancer les choses. Ce n'était quand même pas compliqué de dire quelques mots, le vocabulaire, il l'avait... Non  ce n'était pas ça le problème. Non, c'était juste qu'il avait peur de la décevoir de nouveau, de lui faire du mal. De la perdre. A cette idée, ses tripes auraient pu de nouveau se tordre. Il n'était pas doué là-dedans, elle ne savait probablement pas à quel point il pouvait être désolé, désœuvré par ce qu'il lui avait fait.

« Comment tu vas ? »
Et oui, grand malin... tu ne réponds pas à ce qu'elle dit, alors que ça devient sérieux, tu devais bien t'attendre à ce qu'elle dise quelque chose comme ça. Alors il inspira doucement.
 « Comme ça peut aller dans une telle situation. Ca va mieux, réellement... mais ce n'est pas encore ça.» Voilà, il ne pouvait sûrement faire guère mieux, elle savait que ça le rendait fou de ne pas se souvenir de ce qui s'était passé là-bas, d'être plus « mou » ; alors qu'est-ce qu'il pouvait dire d'autres.  « Mais je m'inquiète pour toi.» C'était dit, et il avait eu tôt fait d'ajouter.  « On va pas en faire des caisses, ni de chichis, mais s'il te plaît, Jordane ne fuit pas après ce que je viens de te dire.» Tu comprends, il s'inquiète plus pour toi que pour lui ma grande. Et s'il n'avait pas vraiment voulu lui dire c'est par ce qu'il craignait qu'elle prenne son envol. Alors il n''insisterait pas, il ne se justifierait pas, il ne la prendrait pas trop dans ses bras. Rien qui soit pour elle invasif. Il laissait ça là. Histoire de faire passer la pilule, il avait même réussi à ajouter un petit  «Et ne crois pas que je dis ça par ce que tu encaisses visiblement mieux les chocs que moi.» Le ton était celui de la plaisanterie. Ils avaient vécu deux traumatismes totalement différents, mais lui était le coupable pour l'un d'eux.
Certes, il avait perdu le contrôle.
Certes, il l'avait avait au préalable.
Certes, il avait voulu la protéger dans son moment de folie en croyant qu'elle était en danger.
Certes, il y avait des explications, mais ce n'était des excuses. Ce n'était pas pardonnable ; Alors tant qu'il ne serait pas certain qu'elle allait réellement bien et pas juste en apparence, la culpabilité continuerait d'être là... après elle serait toujours présente mais beaucoup plus facile à faire taire.

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Dorofei Cooper
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Dorofei Cooper
Mar 24 Aoû - 2:20
« Possible... Tu sous-estimes mon potentiel à avoir envie de te... comment tu dirais ça, toi ? Troller ?»

Un petit rire sur les lèvres, un regard en coin. « Ouais, j’ai cru comprendre. » Comme elle préférait ça à la suite. Comme elle était capable de s’enfouir là-dedans, dans ce cocon de connerie, d’une légèreté qu’elle était loin de ressentir. Dans ces petits touts qui lui permettaient d’approcher les autres sans se dévoiler.

Tu sais ma fille, à force de créer des murs pour se protéger, on perd le contact du monde. Et si on n’en sort pas la tête une fois de temps en temps… les remparts deviennent murs de prison.

Alors elle tentait, à mi-mot, d’exprimer une réalité qui l’angoissait : à travers ses paroles, il exprimait une certaine volonté de se laisser écraser par elle. Etait-ce ce qu’elle voulait ? Ce dont elle avait besoin ? Oui, possible. Possible aussi qu’elle agisse ainsi sans même s’en rendre compte, partagée entre l’envie de le protéger et le besoin de se préserver. La réalité, c’était que sans s’en apercevoir, elle faisait exactement ce que Riley évitait en s’écoutant, en s’accordant l’essentiel. Elle restait… à s’en épuiser. Mais ainsi, la jeune femme sortait de ce qui était devenu au fil des années une bulle de confort illusoire.

« Comme ça peut aller dans une telle situation. Ca va mieux, réellement... mais ce n'est pas encore ça.»
« Ouais.. » Je vois.
Il lui semblait entendre ce qui se disait entre les lignes. Mieux, assez pour ne plus être sans cesse sur la brèche, mais pas ‘bien’. Comment pourrait-il aller ‘bien’ ? Elle-même en était loin alors qu’elle n’avait pas tant à affronter.

« Mais je m'inquiète pour toi.»  

Ces mots, elle ne les attendait pas, les prenait comme on se prendrait une giflée d’un bouquet d’orties, tressaillant sous le choc, fronçant des sourcils sur ses grands yeux un brin plus sombre soudainement. Presque immédiatement, comme piquée par une bête, la jeune femme esquissait un mouvement pour se lever… mais déjà, Dorofei reprenait.

« On va pas en faire des caisses, ni de chichis, mais s'il te plaît, Jordane ne fuit pas après ce que je viens de te dire.»

Mouvement arrêté, elle suspendait son geste, en mordant sa lèvre supérieure comme une enfant qui aurait fait une connerie. Prise sur le fait, fauchée par ses habitudes de fuite évidente. Combien de fois déjà balayait-elle les inquiétudes du plat de la main, comme si elle n’était pas celle qui avait terminé en sang, la gueule dans la terre. Celle qui faisait comme si les bleus venus fleurir sur sa peau n’avaient pas d’importance, qu’ils ne lui appartenaient pas tout à fait.
Elle se rasseyait.
Pourtant, les larmes dans les oreillers de Naveen, ce bras qu’elle passait autour de lui pour se rassurer, pour sentir un rien de chaleur humaine pour la protéger de l’océan de glace qui grandissait en elle… il serait difficile à nier.

Elle détournait son regard de lui, le posait sur les arbres au loin, les monts noyés de lumière, la palette de couleurs pastelles que le halo du soleil semblait tout à la fois délaver et sublimer.

On pourrait croire qu’à dominer le monde ainsi perchée, elle pourrait s’y sentir forte, libre, si violemment existante qu’elle pourrait hurler sa vie à la face de l’univers.
Jordane se sentait petite, démunie, écrasée.

«Et ne crois pas que je dis ça par ce que tu encaisses visiblement mieux les chocs que moi.»

Un souffle amusé s’écrasait entre ses lèvres closes… et closes, elles restaient, le regard perdu sur l’immensité. Il n’y eu qu’un mouvement de tête, l’air de dire « t’es con ! » et déjà, elle s’enfermait dans son mutisme, dans une sorte de protection lointaine d’une enfant qui ne savait pas réellement quoi répondre à ça. A part Naveen, personne n’avait osé poser la question. Elle avait vu le regard de Kezabel pourtant, l’avait balayé d’un revers de manche, centrant l’attention sur elle, ses besoins, sa fuite, son…
Un soupir sur les lèvres, elle balayait de même le souvenir de cette journée, incapable, déjà, de gérer le présent sans avoir l’imbécilité de chercher à se charger du passé. Comme il était aisé de seulement fermer les yeux sur la réalité, la chasser d’un souffle et cesser de s’en soucier. Pourtant elle était là, sans jamais cesser de cogner aux portes de sa conscience comme si à force d’acharnement, elle pourrait la forcer. Un instant, elle eu envie de se réfugier loin de ces tremblements. De fuir au détour d’une cascade, de se perdre sous le soleil couchant, de parcourir les étendues gelées du Groenland, de remonter plus loin, dans une tente abandonnée au fin fond de la Russie, callée entre les jambes d’un type dont elle ne se souvenait plus ni du prénom, ni du visage, un verre d’alcool entre les doigts, les larmes d’un fou rire au coin des yeux.

Tu as fait des choix dans la vie. Des choix bien étranges, mon enfant.

T’as décidé de morceler ta vie. D’en faire un puzzle, une vitrine, une arnaque. T’as voulu faire croire au monde que rien n’avait d’importance, que tu pourrais naviguer entre les gens sans jamais vraiment t’arrêter, prétextant parfois une tempête, te laissant emporter par les flots.

Mais ces visages, tu n’es pas résolue à les oublier à leur tour. Ces noms font naître affection, amour, inquiétude, déférence, allégeance. Ces noms dansent, chancellent, se mêlent, s’embrasent. Ils se revêtent d’importance et tu cesses de feindre l’urgence, de te perdre en mer.

Faut-il vraiment en parler ?

Le silence avait été long, mais elle fini par le briser, sans s’enfuir, d’une voix un peu rauque, comme si elle luttait contre elle-même, ne pouvait s’empêcher d’essayer de rattraper chaque mot qui cherchaient à sortir.

« Ecoute… tu m’as savaté la gueule, j’ai été nulle, c’est bon.. c’est ok, d’accord ? Je t’en veux pas. » Elle passait un bout de langue sur ses lèvres sèches et pincées, déglutissait en détournant le regard. « J’ai pas vraiment l’habitude que qui que ce soit s’inquiète pour moi. » Ou seulement d’accepter qu’on m’apprécie..
Elle passait une main sur l’arrière de sa nuque, la ramenait vers l’avant, longeait la ligne dure de sa mâchoire, y égarait son auriculaire qui effleurait un instant sa joue là où quelqu’un d’autre y avait laissé une marque indélébile…. Et reposait le regard sur lui. « C’était une sacrée branlée, c’est clair. Mais ni la première, ni la dernière. » Un instant, une brise légère emportait ses mèches rousses qui dansaient devant ses yeux, lui rappelait les brumes rougeâtres qui enclavaient son regard alors même qu’elle se prenait coups sur coups, ses os craquant sous la violence des impacts. « Tu sais.. je prends mes risques, parfois je vais trop loin et je me foire, j’en assume les conséquences, c’est aussi con que ça. » Voilà exactement la raison qui faisait qu’elle n’en était pas à sa « première branlée ». « C’est jamais super agréable, mais je refuse de.. » Laisser la peur s’infiltrer entre nous.

Les mots n’étaient pas sortis, ne sortiraient pas.
Trop cul-cul, trop idiots, trop simples. Trop justes peut-être aussi.

« Bref. Ça va. »

Un pas en avant, un en arrière, comme une valse dans laquelle elle ne savait que s’enterrer. Oh oui, il y avait de la peur au fond de ces prunelles, mais elle brillait bien plus fort pour des raisons que les autres ne comprenaient pas que pour de simples coups perdus. Elle tremblait, pourtant, dans son fort intérieur, de perdre de nouveau du terrain, d’être terrassée, éliminée, décimée… et pourtant, en cet instant, il y avait surtout une petite fille qui ne savait trop gérer l’affection d’autrui. Une gamine qui observait, tentait, tâtonnait, avait l’impression de se fracasser la gueule contre l’humanité des autres.

Sans le regarder, perdant cette habitude qu’elle avait pris de toujours l’avoir à l’œil, elle posait une main en arrière sur son avant bras, fixant obstinément le paysage comme si elle pouvait y trouver une échappatoire. « ça ira. » Une réponse sans doute plus juste que la précédente. Non, ça n’allait pas, pas vraiment. Mais ça finirait bien par passer un jour.

Elle retirait sa main en lui décochant une claque brusque sur le torse. « Enfin ça ira le jour où t’arrêtera d’envisager de te foutre en l’air. » Et ça vaut pour toi comme pour Keza. Pour Enzo ou pour Naveen aussi. Pour Riley et pour Sovahnn.

Moi aussi je m’inquiète.
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Jordane Suzie Brooks
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Jordane Suzie Brooks
Mar 24 Aoû - 18:27
Il fallait avancer. Il fallait probablement qu'ils puissent parler à cœur ouvert, alors ici, à cette hauteur ce n'était pas le meilleur moment qui soit. Elle pouvait fuir, il le savait bien, il en avait totalement conscience, mais c'était le moment où jamais. Il fallait qu'il lâche le morceau.... alors qu'il l'avait fait et il avait pris quelques précautions juste après pour lui demander de ne pas fuir. Quelques mots, aucune obligation, aucun réel ordre. Elle avait le champs pour libre pour transplaner si c'était ce qu'elle souhaitait. Elle avait arrêté son mouvement et il pouvait lire une sorte de gêne sur le visage de la rouquine après ses paroles ; et oui c'était vraiment à prévoir que tu réagisses comme ça mon amie. Silence,  hésitation certainement pour Brooks, mais elle avait fait le choix de se rasseoir, de se réinstaller à ses côtés. La discussion était donc là, ils allaient peut-être pouvoir crever  l'abcès qui gangrenait entre eux. Ils s'appréciaient toujours, cela se voyait dans leur façon de se comporter, il ne pouvait pas douter d'elle à niveau-là, mais niveau psychologie, il y avait quelque chose de beaucoup plus insidieux. A quel point est-ce que cela avait pu germer dans leur esprit ? A quel point , était-ce réellement grave ? Là était la question par ce s'il arrivait à savoir ce qu'il pouvait ressentir même si ce n'était pas simple à qualifier ; il ne savait pas du tout ce qu'il en était pour Jordane.

Tandis qu'elle détournait le regard, lui se demandait ce qui se passait dans la tête de la jeune femme et si au final est-ce qu'il avait bien fait de revenir sur tout ça, de lui faire cet aveu. Une petite blague pour tenter de détendre un peu l'atmosphère était alors de mise selon lui. Il s'y tenta dans un registre qui ferait certainement au moins sourire sa camarade. Le souffle amusé, le petit haussement d'épaules n'était pas une grosse réaction, mais elle était suffisante, largement suffisante par ce qu'il voyait bien ce qu'elle voulait dire-là.

Le silence s'en était suivi. Lourd Pesant. Long, surtout. C'était à se demander si elle allait reprendre la parole ou si elle allait continuer dans le mutisme. Il aurait pu hésiter à reprendre la parole, mais il avait choisi de continuer dans cette voix. Lorsqu'elle se sentirait prête, elle le ferait savoir et tant pis si ce n'était pas maintenant, voire même aujourd'hui. Elle avait peut-être besoin de temps pour encaisser tout ça, pour y réfléchir plus en détails. Le temps, au final il l'avait, et il fallait bien avouer que plus la réponse serait rapide mieux ça serait pour ses nerfs. Mais là encore ce n'est pas le moment que de penser à soi !

« Ecoute… tu m’as savaté la gueule, j’ai été nulle, c’est bon.. c’est ok, d’accord ? Je t’en veux pas. » Ah oui, carrément, elle commençait comme ça ! Au moins c'était clair net et précis. Quelque part, le fait qu'elle lui dise clairement qu'elle ne lui en voulait pas le rassurait... mais les peurs profondes, les inquiétudes demeuraient et étaient beaucoup plus compliquées. « J’ai pas vraiment l’habitude que qui que ce soit s’inquiète pour moi. » Et bien tu vois les choses changent, qu'il avait eu envie de dire. Il pouvait comprendre que ce n'était pas un sentiment très agréable ; mais il restait quand même un peu étonné de ce qu'elle disait là. Et ses amis, ceux de Poudlard, alors ?  « C’était une sacrée branlée, c’est clair. Mais ni la première, ni la dernière. » Pour sûr, et la prochaine fois ça serait peut-être avec un Supérieur, ou un type armé chez les Moldu, qui sait ? Il essayait de ne pas trop la regarder pour rester concentrer seulement sur ses dires. « Tu sais.. je prends mes risques, parfois je vais trop loin et je me foire, j’en assume les conséquences, c’est aussi con que ça. » Oui bien sûr. Mais elle lui faisait confiance, même s'il savait qu'il était sur la ligne de la défaillance, elle lui faisait  confiance et lui l'avait trahi. Involontairement, certes, mais le résultat demeurait le même.  « C’est jamais super agréable, mais je refuse de.. De quoi, Jordane ? Cette fois, il avait de nouveau tourné le regard vers elle ; Il avait l'impression de comprendre ce qu'elle voulait dire par là, le sens était clair dans sa tête mais il aurait eu besoin d'entendre ces quelques mots. Pour en être certain. « Bref. Ça va. »

Veux-tu, vraiment qu'il croit à ce mensonge ? Par ce que là, ce n'est qu'à moitié crédible, et d'ailleurs, regard son visage dubitatif et son haussement de sourcil, Jordane.  Il avait eu envie de prendre la parole, mais il s'était encore retenu : ce n'était pas le moment. « ça ira. » Voilà, quelque chose de mieux, de plus réaliste.  « Oui, ça ira mieux. Il suffit d'un peu de temps parait-il.»

Un peu de temps ? Qu'est-ce que ça signifiait ? Quelques jours, quelques mois ? Cette phrase ne voulait en réalité dire peu de choses. On peut dire en combien de temps se répare généralement un corps, mais l'esprit, les épreuves, ce genre de choses cassées c'était beaucoup plus complexe. A quel point l'es-tu Jordane sous tes facades? Elle avait posé une main sur son bras, pour l'y laisser un temps certain par rapport à ce qu'elle faisait d'habitude et elle lui décocha ensuite une claque sur le torse, surpris, il sursauta légèrement mais faire de commentaire

« Enfin ça ira le jour où t’arrêtera d’envisager de te foutre en l’air. »

Ah. On en était donc là. Il eut une petite grimace en ne sachant à son tour pas quoi répondre. Est-ce qu'il comptait réellement se foutre en l'air ? Non. Ou peut-être pas dans le sens dans lequel elle l'entendait. Mais la culpabilité bouillonnait toujours dans ses tripes. Pour Jordane, pour la Garde. Pour ses souvenirs perdus, sans pouvoir dire s'il avait mis quelqu'un en danger. Pour Adam pour il n'était pas un bon père.

 « Je ne compte pas laisser mon fils orphelin...» dit-il doucement, en ne sachant pas trop s'il avait visé juste ou pas.  « … mais je suis comme toi. J'ai besoin d'action, et je prends aussi des risques.» Mais elle ne parlait pas de se foutre en l'air en se tuant, n'est-ce pas ? Sauf que cette option était beaucoup plus simple à répondre. Tout comme il ne pouvait dire le genre de connerie « si tu vas bien, alors je vais bien ». Faux. Hors de propos. Totalement débile.  « Je fais mon possible pour... disons reprendre pied. Ce n'est pas évident tous les jours, je le sais. Mais c'est la réalité.» Il planta son regard dans celui de la jeune femme avant de lui passer une main sur la joue, mais pas avec la douceur ambiguë, juste celle du frère qui voulait rassurer la sœur.  « Je te le promets, Jo. Ce n'est pas ce que tu crois, c'est juste compliqué de ne pas savoir ce qui s'est passé là-bas. Et ça me rend dingue de me demander si des informations n'ont pas pu filtré, dont des noms.» Silence. Il avait, quelques instants avant, donné un coup de baguette pour que personne ne puisse entendre après sa promesse.  «Sanae. Niall. Neolina. Rain. Toi. Tous les autres. Tous ceux qui ne sont pas connus. Est-ce que vous n'êtes pas en danger à cause de nous ? Est-ce que l'on ne se fera pas infiltré à cause de ça ? On ne sait pas, on ne peut rien prévoir. Rien.» Silence de nouveau.  « Je refuse l'idée de te mettre en danger.» Même si elle savait se défendre. Il y a certaines choses que même le plus grand des combattants ne pouvait vaincre. Et s'il la perdait, elle, qui était comme une sœur ? Alors oui, ça le rendait dingue, tout comme ce qui s'était passé après la capture, mais fallait-il revenir là-dessus ?
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Dorofei Cooper
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Dorofei Cooper
Jeu 26 Aoû - 19:34
Avancer. Parler à cœur ouvert. Oh comme elle pouvait être mauvaise avec ce genre de concept. Comme il lui semblait être une enfant de quatre ans chargée pour la première fois d’aller acheter du pain et de s’adresser à la boulangère. Ridicule. Puéril. Achète-toi une maturité mon enfant. Oui, elle faisait peser le silence. Pire, elle le faisait durer. Et non, elle n’était pas tout à fait certaine de le briser dans le fond. Une part d’elle, sans doute, aurait aimé savoir communiquer comme d’autres le faisaient, s’ouvrir, rassurer, tendre la main. Mais Jo, là, elle se figeait seulement. Ça va. Une rengaine répétée sans cesse depuis l’adolescence.

Comment tu vas Jordane ?
Ça va.
Tu sais, tu peux en parler.
Les gens meurent, c’est comme ça.
Certes, enfin t’es trop jeune pour penser comme ça… mais si tu veux de l’aide…
Ça va.

Quatre lettres, deux mots qui lui filaient la gerbe.

Et comment ça se fait qu’une si jolie jeune femme comme toi soit aussi loin de chez elle ?

Hey, ça va ? T’as l’air ailleurs ? Ça a été avec Philippe ?
Ça va.
Ça va.
Ça va.

Et comment va la petite depuis le départ de son père ?
Ça va.

T’as vraiment fait tout ce chemin à pied ? Mais t’as dormi où ? Oh toi t’es pas du pays, t’as un pied à terre ? Ça fait longtemps que j’ai pas de nouvelles, comment tu vas ? T’es couverte de bleus, ça va ? Qu’est-ce qu’il s’est passé ? Comment tu vas depuis la mort de Zach ? Avec Lex, ça va ? Hey, qu’est-ce qui t’arrive, ça a été là-haut ? Ça va avec ta sœur ? Et ton père, le retour ça se passe comment ? Tu sais j’ai pas de nouvelles de ta tante, t’en as pas non plus.. ah ; bon ; et de ton côté ? Hey, ça fait longtemps qu’on t’a pas vue, comment va ? …

« Oui, ça ira mieux. Il suffit d'un peu de temps parait-il.»
« Il parait ouais. »

Ça ira. Un jour ça ira. La variante était sans doute plus honnête, il fallait l’avouer. Le temps guérissait bien des blessures, en laissait suppurer d’autres, provoquait la gangrène ou la cicatrisation.

Elle ne l’avait pas regardé, fuyant ses propres faux semblants, éloignant son regard du sien comme si elle voulait préserver les miroirs de son âme d’une percée trop violente. Ça allait. Ça irait. Mantra mental auquel elle s’accrochait, en oubliait de faire face à ses propres fêlures à force d’observer celles des autres.
Il était amusant de noter comme elle pouvait être tactile, jouer du physique, s’approcher de l’autre et bouffer son espace lorsque rien ne comptait vraiment… pour détourner le regard et trouver difficile le moindre petit geste lorsqu’on faisait entrer d’autres considérations dans une relation. Alors cette main posée sur son avant bras, cette ces mots teintés d’humour prononcés d’un ton presque sec… c’était seulement une façon pour elle de faire le chemin qu’elle se refusait autrement.

« Je ne compte pas laisser mon fils orphelin...»

Orphelin. Un mot qui sciait son cœur et résonnait plus fort qu’elle n’aurait su l’avouer. Sans doute y avait-il dans ces simples huit pauvres petites lettres l’explication d’une angoisse profondément ancrée … mais aussi d’une implication sans doute trop importante. Elle avait pris du recul, s’était effacée, avait entendu le sous-texte et décidé de laisser la place à d’autres de s’occuper de ce petit garçon auquel elle s’attachait un peu trop. Parce que son père ne pouvait pas gérer sa présence actuellement.
Ouais. Certes plaies ne guérissent pas avec le temps. Elles gangrènent.

« … mais je suis comme toi. J'ai besoin d'action, et je prends aussi des risques.» Un regard en arrière, accrochant ses prunelles azur. Qu’ils étaient bleus ces iris.. « Je sais. »
« Je fais mon possible pour... disons reprendre pied. Ce n'est pas évident tous les jours, je le sais. Mais c'est la réalité.»
« Je sais. »

Tu te répètes, Jo.
Je sais.

Les gens meurent, c’est comme ça.

T’as peur de ça ? Qu’il parte ? Qu’il t’emporte ? Quelles ombres ondulent sous tes affirmations péremptoires ?

Les gens vont et viennent. C’est pas une science exacte l’amour. Juste un truc passager qui t’agrippe et s’oublie, se nie.

Il accrochait son regard, le bleu si pur, presque froid, de ses iris accrochant les lueurs du soleil d’été t tendait la main pour la poser sur sa joue.

Un instant, ses muscles se tendaient, des violons désaccordés crissant dans ses tympans. Un éclair blanc dans ses prunelles. Et quelques doigts qui étaient restés là quelques jours plus tôt s’abandonnant là comme on caresse les graminées dans un champ. Comme pour retrouver contact avec quelque chose de vrai.

Jordane dégluti sans vraiment se rendre compte que sa respiration accélérait d’un cran.

« Je te le promets, Jo. Ce n'est pas ce que tu crois, c'est juste compliqué de ne pas savoir ce qui s'est passé là-bas. Et ça me rend dingue de me demander si des informations n'ont pas pu filtrer, dont des noms.»
« Je sais bien. »

Oh comme le son de sa voix devenait rauque, un rien tremblant tandis qu’elle s’éclaircissait la gorge. Déjà la jeune femme détournait le regard, passait une main sur sa nuque, dans ses cheveux courts dont elle accrochait maladroitement quelques mèches entre ses doigts trop longs. Son cœur battait trop fort alors, perturbé de ces gestes tendres qui semblaient pleuvoir depuis quelques jours.

Un parapluie, quelqu’un a ?

Coup de baguette.

«Sanae. Niall. Neolina. Rain. Toi. Tous les autres. Tous ceux qui ne sont pas connus. Est-ce que vous n'êtes pas en danger à cause de nous ? Est-ce que l'on ne se fera pas infiltrés à cause de ça ? On ne sait pas, on ne peut rien prévoir. Rien.»
Il était particulièrement paradoxal de comprendre qu’elle trouvait plus apaisant de parler de leur infiltration prochaine amenant sans doute à un massacre potentiel qu’à ce petit geste si simple qui éveillait tant d’éclats en miroir. L’ancienne Serdaigle reniflait en repoussant ses cheveux d’un geste de tête. Pas de commentaires sur la baguette, ils n’en étaient plus là.

Je refuse l’idée…
« Je refuse l'idée de te mettre en danger.»

Ouais, c’était un peu ce que je voulais dire plus tôt.

C’est peu de choses pourtant, juste quelques mots qui expriment une affection évidente, une inquiétude profonde, une culpabilité nette. Pourtant il fallu un moment à la jeune femme pour comprendre qu’elle avait cessé de respirer depuis un moment. La main sur la joue ? Sans doute. Elle ne notait pas non plus comme ses doigts s’étaient resserrés sur son bras, plantant ses ongles dans la trace noire qui s’effaçait enfin, semblant enfin cicatriser. Il resterait une marque, très probablement, mais de toute évidence le feu sorcier avait cessé de brûler, la laissant enfin tranquille.

Fuite des pensées ? Pensez-vous..

Passant une jambe sous elle, la seconde sans le vide, la jeune femme posait une main sur sa baguette, en délimitant le pommeau rugueux un instant pour s’assurer qu’elle était toujours là. Pour hésiter à disparaitre, surtout. Un instant, elle revoyait ses larmes suite à la mort de Zach, Dorofei entrant dans la pièce pour lui demander comment elle allait, le craquement sonore qui n’avait pas tardé à suivre.

Mal.

Ça allait toujours mal, laissant dans sa poitrine un cratère empli de gravier contre lequel elle ne cessait de se couper.

Mal.

Là-bas, au loin, un coup de vent faisait tanguer les arbres, provoquant une vague dans les cymes qui se tordaient sous la bourrasque soudaine. Et Jo ne quittait pas ce spectacle des yeux.

« Tu sais… c’est fait. T’y es pour rien et t’as aucun contrôle là-dessus. Tu peux pas rattraper ce qui t’a déjà échappé, juste laisser couler… » Doucement, tournait le regard pour trouver de nouveau le sien. « Ce qui est fait est fait. Mais je comprends que ça te pèse. » Pour la capture, mais aussi pour le reste qu’il n’évoquait qu’en sous-texte. « S’ils avaient des informations, on aurait sans doute déjà pris une offensive. Ou l’un d’entre nous ne serait plus qui il prétend être. Et étant à la croisée des chemins entre toi et Keza… vu que je suis moi-même, je trouve ça plutôt encourageant. »

Ça vaut ce que ça vaut.

Où est-elle ?! La voix crachait, grésillait, se faisait enterrer, balayer, étouffer.
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Jordane Suzie Brooks
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Sam 28 Aoû - 9:57
« Il parait ouais. » Bien ! Parfait ! Ils allaient à coup sûr pouvoir gagner le pris du dialogue le plus éloquent à ce rythme là. Mais, plaisanterie mis à part  à cette façon de répondre, cela se voyait qu'ils devaient être plus ou moins sur la même longueur d'onde. Cette notion de temps semblait aussi avoir disparu chez sa camarade,  elle semblait autant dans le doute que lui, comme si la guérison par le temps ne pouvait être qu'une rumeur, que des mots soufflés. Il aurait pu se taire là, ne pas vouloir en dire plus, mais après ce qu'elle lui avait dit il sentit qu'il lui devait des explications. De vraies explications, celles qui venaient du cœur, celles qui la ferait peut-être fuir. C'était un risque à prendre, par ce qu'elle reviendrait probablement si elle arrivait à l'écouter jusqu'au bout. Le temps de digérer. Il espérait néanmoins qu'elle garderait le cul contre la roche, qu'ils pourraient en discuter un peu plus. Pas longtemps, ils n'étaient pas dans cette optique là, ce n'était même pas leur genre. Il essayait d'y aller point par point, de commettre le moins d'erreur et ce n'était pas simple pour lui. S'ouvrir aux autres, ce n'était pas vraiment son genre, surtout pour ce genre de choses. Autant lui expliquer que lui aussi avait besoin d'action et compagnie, ça passait toujours crème... autant tout ce qui concernait les ressentis c'était déjà quelque chose de beaucoup plus compliqué pour lui. Je sais. Voilà ce qu'elle lui répondait à chaque fois comme une sempiternelle boucle, comme un automate ne connaissant que quelques mots. Bien sûr, qu'elle savait et il en avait conscience, mais il fallait faire le point en entier et pas que sur deux ou trois choses, alors ces banalités il fallait les dire. Peut-être que quelque part il en avait aussi besoin. A voix haute, les dires prenaient parfois une autre forme. Elle savait tout ça, mais elle ne devait pas se douter à quel point il tenait à elle. Il ne lui disait pas, il ne lui montrait même pas plus que ça, par ce que ça n'avait pas une réelle importance jusqu'ici. Mais pour comprendre sa déchéance, il fallait qu'elle sache tout cela. Alors oui, il lui avait même posé sa main sur la joue avant d'entrer dans le cœur du problème, dans ce qui le taraudait. Et voilà qu'elle utilisait encore ce verbe savoir. Oui, elle savait. Oui, mais elle ne pouvait pas imaginer à quel point ça tournait en boucle dans sa tête à quel point c'était le bordel et douloureux. S'il ne l'avait pas vécu, lui-même n'aurait pas pu savoir à quel point ça pouvait amoindrir. Est-ce qu'il l'avait vu détourner le regard ? Affirmatif. Attends, je n'ai pas encore fini... Et il s'enfonçait, dans l'engrenage infernal, dans la peur viscérale, d'avoir causé du tort aux têtes non connue de la Garde. Mais surtout à une. Devine qui c'est ? Par ce que non. Non ; il ne pouvait pas se faire à l'idée qu'elle puisse être en danger à cause de lui. En danger tout court d'ailleurs.

Et elle avait changé de position, prenant sa baguette tandis que lui s'était tu. La vérité était dite, maintenant il restait à savoir comment elle était reçue. Fuite ou pas ? Il n'aurait pas forcément fait un bon joueur de poker à cet instant là ! Il essayait de déterminer par ces expression, par ses gestes ce qu'elle allait bientôt faire. Indécise, voilà comment il la sentait. Perdue. Un peu comme une gosse que l'on aurait lâché en pleine forêt sans lui comment s'en sortir, sauf qu'ici, la foret c'était des sentiments. Juste fraternels, certes. Mais des sentiments quand même, elle qui fuyait dès qu'on tenait trop à elle. Alors, comment te sens-tu Jordane ?

« Tu sais… c’est fait. T’y es pour rien et t’as aucun contrôle là-dessus. Tu peux pas rattraper ce qui t’a déjà échappé, juste laisser couler… » oui, il le savait ; il en était totalement conscient et c'était d'autant plus frustrant. Et enfin, elle tournait de nouveau son visage vers le sien « Ce qui est fait est fait. Mais je comprends que ça te pèse. » Il avait failli répondre à son tour « je sais », mais il s'était finalement abstenu, pas la peine de rentrer de nouveau dans cette boucle .« S’ils avaient des informations, on aurait sans doute déjà pris une offensive. Ou l’un d’entre nous ne serait plus qui il prétend être. Et étant à la croisée des chemins entre toi et Keza… vu que je suis moi-même, je trouve ça plutôt encourageant. »
 « Je sais.»

Oui, il l'avait dit à son tour, ces foutus mots, mais il ne fallait pas y voir une quelconque forme de moquerie  ou de sarcasme. C'était juste ce qu'il pensait. Il savait qu'elle étai déjà en danger, mais l'entendre prononcer le fait qu'elle était si proche d'elle, réveilla en lui l'inquiétude profonde. Dans la théorie, elle avait raison. Les Supérieurs auraient attaqué rapidement s'ils avaient appris quelque chose avant qu'ils changent quoi que ce soit dans leur manière de procéder chez la Garde... en même temps, attendre, c'était aussi faire retomber les tensions et taper à un moment où on les attendrait le moins. Mais fallait-il que ce soit les Supérieurs qui les aient capturé. Et si c'est pas eux, qui ça peut t'être? Il ne voyait pas d'autres réponses, et pourtant, il en avait cherché des points  communs entre lui et Hasting. Or, il n'y avait aucune réelle  connexion, si ce n'est celle avec la Garde/les Supérieurs. Mais ils avaient pu rater quelque chose, mais quoi ?

 «Bien sûr, mais il ne faut pas lâcher la vigilance pour autant. Ils nous attendent peu-être au tournant. Peut-être également que ça n'a rien à voir avec les Supérieurs... mais rien ne nous relie réellement avec Kezabel, alors cela reste quand même la meilleure hypothèse.» Il soupira et se passa une main dans les cheveux, de nouveau l'air fatigué sur ses traits.  « Par ce que si c'est eux pourquoi nous avoir laissé en vie ? Pourquoi ne pas avoir profité des renforts pour capturer ces derniers ? Il y a tellement d'incohérence avec ce manque de souvenir... ça me donne l'impression qu'on est tous en train de passer à côté de quelque chose ; mais c'est peut-être juste de la paranoïa.»

Mais quoi qu'il en soit, je t'en prie, Jordane, fais attention à tout ça. Ne prends pas comme du passé, comme un fait qui n'aura pas lieu. Ils sont fourbes, ces gens-là, et tu as beau être douée, apte à te défendre même en cas d'attaque surprise. Tu as beau avoir l'art du combat dans les veines, savoir te débrouiller seule... ils ont quelque chose dont tu manques. Un manque d'empathie, un mauvais fond pour la plupart, la peur des conséquences s'ils n'obéissent pas. Et, pour la plupart ils ont, comme nous, foi en ce qu'ils font. Voilà ce qu'il aurait voulu lui dire, mais là encore il s'était tu pour lui lancer juste un regard lourd de sens.




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Dorofei Cooper
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Sam 28 Aoû - 22:43
Tendue, elle sentait son regard sur elle. Il était amusant de noter comme la jeune femme pouvait se sentir exposée à présent, mise à nue, bien plus que lorsqu’elle l’était, du moins. Là au contraire, elle se sentait forte, conquérante, invulnérable même, comme si à force de batailles, elle avait fini par dominer ce qui aurait dû être une faiblesse. Mais là, harnachée à contempler le monde, apte à pousser son corps jusqu’à des retranchements qu’elle n’aurait pensé possible quelques années plus tôt… elle se sentait fragile. Criblée de mots. Transparente.

Pourtant c’était ridicule, la jeune femme le savait parfaitement, il ne savait finalement rien d’elle ou si peu. Elle n’était pas à découvert, même avec les quelques aveux qu’elle avait pu lui faire. Tant d’inconnues masquées, de secrets enfouis, tant de pans de son existence gardés sous scellés… et malgré tout, ça ne suffisait pas, la sensation restait.

Alors oui, elle communiquait par bi-syllabes. Non, elle ne rebondissait pas sur ce qui importait le plus.
Et oui, cette phrase resterait incomplète. Parce qu’elle ne pouvait pas faire mieux. Elle pouvait parler de lui en revanche, le rassurer, se mettre à sa place, l’apaiser. Essayer, même si ses mots n’étaient pas toujours les bons, même si par moments, elle s’égarait ou ils cessaient de se comprendre. Même si ça n’était pas fluide et que ça n’était pas ce qu’il attendait. Car non, elle ne dirait pas qu’elle s’inquiétait, qu’elle cauchemardait parfois, qu’elle montait en tension toute seule, sans raison, qu’elle avait par moment des flashs, qu’elle se sentait glisser ailleurs quand elle songeait trop aux pertes et aux épreuves. Qu’elle avait peur. Qu’elle était triste et parfois perdue. Qu’elle avait une rage immuable, meurtrière, dévastatrice. Qu’elle voulait par moment se planter les bras si fort que la douleur pourrait peut-être la ramener à un présent plus simple. Que des gens lui manquaient tant qu’elle en sentait perdre son souffle dans ses poumons et qu’à l’idée de perdre ceux qui prenaient à présent de la place, elle se sentait crever plus encore. De culpabilité, de traitrise, d’angoisse, d’appréhension. Et qu’elle savait que rien de tout ça n’était profondément sain. Ou même normal. Et pourtant, elle essayait. Par Morgane ce qu’elle faisait de son mieux.

« Je sais. »

Elle ne pu s’empêcher un petit rire en baissant le regard, consciente de l’ironie de la situation. Consciente, surtout, d’être mauvaise à ce petit jeu. Consciente d’être celle qui parlait à mi-mots, évitait royalement le sujet de l’affection, de l’inquiétude, d’une relation, quelle qu’elle soit. Car non, il n’y avait pas non plus d’ambigüité de son côté, seulement des difficultés étendues à la notion d’affection et non de couple. De relation, dès que celle-ci devenait importante, dès lorsqu’elle pourrait envisager de se battre pour celle-ci. La guerrière qu’elle semblait être parfois n’avait alors plus d’armes, plus de mots, plus de forces pour faire face. Elle s’effondrait comme un château de carte, fuyait le regard, essayait d’oublier qu’un jour, elle avait été celle qui avait aimé trop fort, dépendu de quelqu’un, été laissée seule. Encore et encore. Alors elle laissait les autres, comme une punition à retardement. Une protection anticipée.

C’était sans doute pour ça qu’elle voyait les efforts qu’il faisait, en cet instant. Une attitude qu’elle ne lui avait vue avec personne d’autre et dont la tendresse la rendait nerveuse. Pas parce qu’elle craignait qu’il se fasse des idées, seulement parce qu’elle … savait qu’il n’était pas juste ‘le type chez qui elle créchait’. Pourtant, il y en avait eu, des tas, payés en nature ou non, manipulés ou non, dangereux ou non, appréciés ou non. Elle avait switché si souvent que les noms se mêlaient, se brouillaient. Sauf qu’il était important. Et il n’y avait pas d’idées à se faire là-dessus. De jour en jour, de semaines en semaines, d’entraînements en entraînements, la complicité s’était installée naturellement, entre deux couillons connus pour ne pas savoir communiquer sur leurs émotions. Deux cons qui, aujourd’hui, essayaient timidement.

Et quitte à être revancharde : il y arrivait mieux qu’elle… et ceci est un constat particulièrement agaçant.

«Bien sûr, mais il ne faut pas lâcher la vigilance pour autant. Ils nous attendent peut-être au tournant. Peut-être également que ça n'a rien à voir avec les Supérieurs... mais rien ne nous relie réellement avec Kezabel, alors cela reste quand même la meilleure hypothèse.»

Si… techniquement… moi.

La pensée avait été furtive, plantant une stalactite de glace dans son organisme alors qu’elle déglutissait. Comment pouvait-elle en arriver à cette conclusion ? Comment en deux mois, les sillons de l’affection avaient-ils pu se tracer aussi violemment en elle ? Comment pouvait-elle porter le poids de tant d’absences et tant de présences mêlées ? Elle ne dirait rien, bien sûr. Evoquer ça serait donner trop d’importance à ces liens qu’elle essayait à grand peine de nier. « Par ce que si c'est eux pourquoi nous avoir laissé en vie ? Pourquoi ne pas avoir profité des renforts pour capturer ces derniers ? Il y a tellement d'incohérence avec ce manque de souvenir... ça me donne l'impression qu'on est tous en train de passer à côté de quelque chose ; mais c'est peut-être juste de la paranoïa.»

Cette fois, la jeune femme grimaçait en encaissant chaque mot tournoyant dans son esprit. Des mots qu’elle avait déjà tiré encore et encore pour les dénouer, leur donner un sens. Mais les pelotes de laine n’avaient pas plus de sens quand on tirait dessus.

Un instant, elle fermait les paupières, resserrait une jambe sous elle, laissait claquer son talon contre la paroi rocheuse. Un instant, elle soulignait les courbes de sa baguette sous son pouce et envisageait la désertion. Non pas de la gueule dans laquelle elle s’était impliquée… mais des relations humaines qui la tiraillaient avec tant d’insistance. Peur. Peur de ne pas savoir faire, de ne pas être à la hauteur, de se prendre les pieds et de s’effondrer. Peur de les perdre, peur d’en être la cause, peur de rester, peur d’aimer, peur d’être trahie.

Peur.
Comment peut-on passer ainsi sa vie à toujours être effrayée d’un rien et sembler si rude au premier abord ? Si détachée. Si joyeuse. Si abordable.

Elle était tout ce qu’elle refusait pourtant si on creusait de trop.

Soupirant, elle lâchait le toucher rassurant du bois pour poser la paume de sa main sur la pierre, pousser sur son avant bras, se retournant vers son ami et colocataire tout en passant la jambe hors du vide, la posant à côté de lui. Sa main droite venait alors se poser sur la corde qu’elle avait elle-même planté dans la roche un peu plus tôt, la gauche se posait sur son genou plié. Et le regard faisait face aux étendues glacées du pacifique que semblaient être les iris de son ami. Pas si mal retranscrit le second. Il y avait de l’inquiétude, de la tendresse, de la patience dans ce regard… alors elle détournait de nouveau le sien une seconde, le baissait, revenait.

« J’suis pas bonne à ça hein ? Te rassurer. » Ne mord pas ta lèvre comme ça, on voit ta nervosité, répétait sa mère dans ses souvenirs. « J’baisse pas ma garde. » Un silence, une déglutition, un nouveau coup d’œil sur la paroi. « J’baisse d’ailleurs rarement ma garde, c’est un souci chez moi. » Un sourire amusé, dérisoire. et quand tu le fais, tu enlaces une amie et tu l’emportes dans un univers coloré et chatoyant, tu l’emmènes au calme, la protège, l’étreint loin du monde. Et quand tu le fais tu t’écroules dans le bras d’un ami sans jamais assumer les larmes qui trempent ses draps, le sang qui perle, les pensées qui s’effondrent. Elle soupirait, passait sa langue sur ses lèvres sèches, comme si chaque mot pouvait l’emporter dans le désert. « Ces questions j’me les pose aussi, t’imagines pas le contraire. Et elles m’empêchent aussi de dormir. » Non, c’est toi qu’elles empêchent de dormir. Ne crois pas qu’elle ne te voit pas, te battre contre tes songes nuit après nuit. « Je ne comprends pas plus que toi. Peut-être… peut-être qu’ils ont posé des questions dont vous n’aviez vraiment pas de réponse. Peut-être que vous avez tenu et qu’ils veulent maintenant vous pousser à bout pour voir ce qui peut en ressortir. Les gens font des conneries quand ils ont peur. Quand ils sont brisés. Quand ils n’ont plus la force ou qu’ils ont la rage. Ça pousse les autres à frapper alors qu’ils devraient rester dans les ombres et attendre. » Le jour où Zach est mort, je suis allée sur le chemin de traverse, j’ai regardé chaque visage, serré ma baguette à m’en fendre les os, j’ai envisagé de rejoindre le ministère. J’avais juste envie d’un massacre. Tu crois que j’ai envie de faire quoi encore aujourd’hui ? « Ils ont tué, ils ont capturé, et maintenant ils jouent…. Vous laisser, c’est nous piquer tous. C’est jouer avec nos nerfs, les vôtres en premier. Alors oui, bien sûr, ils ont peut-être des infos et attendent la bonne opportunité. Mais peut-être qu’ils attendent juste qu’on soit les connards à la créer, leur opportunité. »
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Jordane Suzie Brooks
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Jordane Suzie Brooks
Dim 29 Aoû - 8:36
Pour un regard extérieur la conversation semblait s'enliser alors qu'il n'en était rien. Tous les êtres humains n'avaient pas forcément besoin de s'exprimer à outrance. Quelques mots pouvaient bien suffire. Pourquoi est-ce qu'une flopée de mieux serait plus saine, plus normale que des phrases bi ou trisyllabiques ? On pouvait se comprendre comme ça, la preuve. D'autres auraient peut-être pris les « je sais » de la jeune femme comme un « ta gueule », mais elle n'était de toute manière pas avec quelqu'un d'autres. De toute manière, elle savait aussi bien s'adapter à différentes situations, aux gens face à qui elle se trouvait, avec plus ou moins de brio, mais il était certain que dans la plupart des cas cela pouvait bien se passer. Et à son tour, il avait prononcé ces deux petits mots laissant échapper un petit rire à l'actuelle rousse.

Et il essayait, loin d'être parfait dans une démarche qui lui correspondait si peu. Et il essayait de recoller un peu les morceaux comme il le pouvait... mais au final parler de ses sentiments c'était vraiment très peu pour lui alors ils étaient tout naturellement retournés vers un chemin qu'ils maîtrisaient tous les deux beaucoup mieux : la stratégie, le terrain pur et dur et assaisonné d'un peu de psychologie. Il avait bien compris qu'il y avait un point commun entre Kezabel et lui et que c'était Jordane, mais ce n'était pas forcément quelque chose qu'il voulait prendre en compte, par ce que ça faisait encore moins de sens que tout le reste. Brooks n'était même pas une tête connue de la Garde ! Il se passa une main dans les cheveux, même là ce n'était pas simple de dire tout cela, par ce que ça le mettait en danger permanent et s'il ne voulait pas la rendre aussi parano qu'il était, il préférait qu'elle ait son point de vue... Prudente, elle était, elle n'avait pas besoin de lui, de ses conseils pour l'être, il en avait conscience, mais des fois dire les choses à haute voix ça concrétisait un peu plus certains détails, voire certaines peurs. Maintenant il était clair que pour lui le pire n'était pas forcément passé, bien au contraire, ils allaient peut-être se le prendre de plein fouet à un moment donné. Ils avaient peut-être été avec Kezabel, comme un cheval de Troie, pour mieux pouvoir accès à la Garde un jour où l'autre.
Et il avait continué de parler, de lui montrer sa vision des choses, la possible stratégie de leurs ennemis, si ces derniers étaient les supérieurs, ce qui n'était toujours pas sûr. C'était un peut-être virant plus vers le sûrement qu'autre chose, mais ils ne pouvaient pas le confirmer. Peut-être qu'un nouvel ennemi était là... Le Groupe de Moldu ? Là, il en doutait fortement mais tout restait possible, par ce que rien ne prouvait qu'il n'y avait pas de sorciers là-dedans. Hypothèse peu probable cependant, mais qu'il ne fallait pas totalement écarter tant qu'ils n'étaient pas sûr. De toute manière cela pouvait aussi bien être d'autres personnes : pourquoi pas des gens que la Garde auraient recalé pour X ou Y raison et qui se sentaient en danger, qui avaient eu des pertes à cause d'Eux. Les choix étaient au final assez vastes... Mais les Supérieurs restaient quand même le prix numéro 1, le grand gagnant dans sa tête, à tort possiblement.

Après ce grand « discours », elle avait un peu bougé, semblant de nouveau toucher sa baguette.Mais il se contenta de la regarder sans poser de questions, la laissant agir comme bon lui semblait. Par ce que ce n'était pas simple pour elle, par ce qu'il savait qu'il y avait un attachement avec « trop » de personnes pour elle et qu'elle n'aimait probablement pas ça. Mais, ce qu'elle pouvait voir peut-être comme un faiblesse était aussi quelque part une force si on l'utilisait comme il fallait. Oui, il y avait des choses qui faisaient mal, qui brisaient. Des disparitions, des morts, des abandons voire même des trahisons. Oui, vivre seul, par soi-même, dans la totale indépendance c'était, pour des gens comme eux, quelque chose de beaucoup plus simple. On ne peut compter que réellement sur soi même. Mais avoir quelques vraies personnes que l'on peut compter.
Et enfin, après le silence presque assourdissant, où l'on aurait pu entendre leurs méninges fonctionner, elle avait repris la parole :


« J’suis pas bonne à ça hein ? Te rassurer. » Il eut une petite moue plus comique qu'autre chose, qui valait toutes les réponses et signifiant certainement dire « Joli essai, mais effectivement ce n'était pas très bon » « J’baisse pas ma garde. J’baisse d’ailleurs rarement ma garde, c’est un souci chez moi. » Un souci ? Pourquoi un souci ? Certes, c'était quelque chose d'épuisant à la longue aussi bien pour elle que pour ceux qui l'entourent au quotidien, mai ça restait probablement même la plupart du temps une bonne chose vu le monde dans lequel ils vivaient, vu le rôle qu'ils avaient là-dedans. On est jamais assez prudents.
« Ces questions j’me les pose aussi, t’imagines pas le contraire. Et elles m’empêchent aussi de dormir. » D'où ton teint qui n'est pas celui d'une jolie rose ? Mais plus on est fatigué, plus la vigilance peut-être tronquée, étrange, imprévisible, par ce que la paranoïa peut faire encore plus son œuvre, s'immiscer avec plus de profond. Un bruit, vigilance aux aguets mais l'esprit fatigué qui peut extrapoler. Dangereux. Très dangereux, il en savait quelque chose. Par ce que oui, il l'avait pris au mot, tout en voyant bien que son « aussi » l'incluait clairement, qu'elle pointait du doigt sa fatigue qui se lisait sur son visage tirailler. « Je ne comprends pas plus que toi. Peut-être… peut-être qu’ils ont posé des questions dont vous n’aviez vraiment pas de réponse. Peut-être que vous avez tenu et qu’ils veulent maintenant vous pousser à bout pour voir ce qui peut en ressortir. Les gens font des conneries quand ils ont peur. Quand ils sont brisés. Quand ils n’ont plus la force ou qu’ils ont la rage. Ça pousse les autres à frapper alors qu’ils devraient rester dans les ombres et attendre. » Peut-être. Peut-être que c'était tout simplement ça. Mais comme tout ce qu'il avait dit, ne c'était que des hypothèses. « Ils ont tué, ils ont capturé, et maintenant ils jouent…. Vous laisser, c’est nous piquer tous. C’est jouer avec nos nerfs, les vôtres en premier. Alors oui, bien sûr, ils ont peut-être des infos et attendent la bonne opportunité. Mais peut-être qu’ils attendent juste qu’on soit les connards à la créer, leur opportunité. »

Et c'était bien là son soucis également. Beaucoup étaient des brutes, aimant juste la violence. Jouer de la sorte ne pouvait pas être attribué à tout le monde. Lesquels aimaient s'amuser avec l'esprit ? Bien sûr, les noms on ne les aurait pas. Et ils continuaient, avec ces hypothèses qui étaient assez terre à terre mais n'en restait pas moins des théories.

 « Tu en connais toi, des gens qui auraient bien voulu entrer dans la Garde ou être protégés par eux et qui ne sont pas dans le groupe ; Certains qui soient doués en magie j'entends.» Si Duncan avait été attaqué, le cas de McKiddle aurait pu revenir à la surface, mais ce n'était pas arrivé, du moins de ce qu'ils savaient.  « Mais je suis, sinon, assez d'accord avec toi. Ils jouent probablement si ce sont les Supérieurs pour attendre que l'on fasse la moindre erreur, ou voir en combien de temps les Autres interviennent si l'un de nous est capturé, à combien l'on vient, si l'on a des formations précises. Quelles nouvelles têtes peuvent apparaître. Mais si ce sont pas les Supérieurs, la question qui reste c'est qui ? » Soupir.  « C'était bien avant la révélation de la magie, donc même si ça n'enlève pas le groupe des autres Tordus, ça élimine des possibilités. A peu près toutes celles Moldues.»
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Dorofei Cooper
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Dim 5 Sep - 23:58
Oh comme ils essayaient. Ni Dorofei ni Jordane n’avaient jamais été particulièrement doués pour communiquer sur leurs inquiétudes, leurs émotions. C’était sans doute ce qui rendait les choses aussi naturelles entre eux depuis leur première rencontre et son arrivée chez lui. Ils fonctionnaient de façon similaire et la majorité du temps, il ne leur fallait pas grand-chose pour se comprendre. Bien sûr, il y avait par moment des tensions et le mois dernier, après l’incident, ils n’avaient su s’entendre, en règle générale, ils se comprenaient. C’était ainsi que Jordane avait fini par entendre ce qu’il lui disait, par comprendre l’espace dont il avait besoin.
 
Entendre qu’on est de trop n’est jamais chose aisée, pas plus que l’est le sentiment de rejet qui s’insinue alors, fort de bien des blessures du passé. Elle ne comprenait pas, non. Pas ce besoin d’être seul, celui-là était ancré dans ses gênes… mais l’impression qu’elle n’était pas seule à ne pas avoir tout à fait sa place dans cette maison. Sauf qu’elle n’était ni mère ni père et qu’elle n’avait aucun jugement à y apporter. Elle n’avait en elle que les blessures d’une enfant remplacée. Rejetée par les uns, oubliée par sa sœur, elle avait cessé d’être l’adulte référente. Normal… « Jordie » n’avait rien d’une adulte. Elle n’était qu’une gamine, qu’une ado qui ne faisait que singer sa mère, prendre un espace qui lui pesait pourtant trop lourd. Etre là. Agir. Prendre en charge. Comme ce qu’elle avait fait depuis un mois. Et comme à l’époque, la jeune femme s’était fourvoyée. Or si ça n’était pas son rôle… quel était-ce ?
 
Les personnes sensibles attachent une importance énorme aux détails les plus insignifiants du comportement des autres ; ceux qui échappent généralement aux gens normaux.
Sigmund Freud
 
La citation lui revenait à l’esprit alors même qu’elle captait le regard de Dorofei sur ce petit geste si innocent qu’elle réalisait sans même y songer. Poser les doigts sur le pommeau de sa baguette. Effleurer la liberté. Endeuiller la violence.
Il ne disait rien.
Il n’en disait pas plus alors qu’elle se taisait, qu’elle se contentait de répondre de deux simples mots expédiés entre ses lèvres serrées.
Il voyait.
Il sentait.
Il savait.
 
Sans un mot, sans un jugement, sans même qu’ils en aient parlé, Dorofei l’avait assez bien cernée pour comprendre ce qui la faisait dérailler. Sans doute lui ressemblait-il assez pour entendre ce qu’elle taisait. Car il était riche ce silence. Il était faillé, défaillant même, troublé autant que trouble. Mais riche. Si riche qu’il la pesait depuis tant d’années qu’elle en avait finit par l’oublier. Mais il la respectait assez pour la laisser approcher à son rythme.
Alors malgré tout ce qui pouvait l’amener à fuir, la jeune femme détachait ses doigts fins du bois flotté qui constituait sa baguette… et reprenait la parole.  Elle aurait pu rester muette,  bien sûr ; elle l’était, d’ailleurs, sur les sujets trop personnels qu’il abordait. Pour le reste, Jordane se reprenait, imposait dans ses petits geste une réalité qu’elle niait pourtant.
 
Voyaient-ils ? Ces gestes glissés vers eux. Cette façon de ne pas tout à fait s’en détourner, d’être là, de tendre un effleurement si léger qu’on pourrait bien vite l’oublier.
 
Oubliaient-ils ? Ces gestes qu’elle n’assumait pas tout à fait, qu’elle laissait aller presque à regret, presque contre elle-même, qui faisaient trembler toutes ses habitudes, ses certitudes. Ceux qui lui faisaient entrevoir quelque chose qu’elle jugeait toujours hors de portée. Indécent presque.
 
Oublieraient-ils ?
 
Pas elle. Jamais.
Ces gestes qu’elle voyait, qu’elle prenait comme de la lave sur son épiderme et qui, jamais, ne s’en iraient.
 
Je décèle ce qu’on ne me dit pas. Je respecte le silence, car je le parle couramment.
Cyrielle Soares
 
« Tu en connais toi, des gens qui auraient bien voulu entrer dans la Garde ou être protégés par eux et qui ne sont pas dans le groupe ; Certains qui soient doués en magie j'entends.»
 
Une jambe pliée contre elle, la seconde au bord du gouffre, la jeune femme sentait la pierre froide à travers le tissu de coton épais.
 
Y pensait-elle ? Bien sûr. Toujours.
 
  « Mais je suis, sinon, assez d'accord avec toi. Ils jouent probablement si ce sont les Supérieurs pour attendre que l'on fasse la moindre erreur, ou voir en combien de temps les Autres interviennent si l'un de nous est capturé, à combien l'on vient, si l'on a des formations précises. Quelles nouvelles têtes peuvent apparaître. Mais si ce sont pas les Supérieurs, la question qui reste c'est qui ? »
 
Il soupirait, elle haussait des épaules, consciente qu’il bloquait là-dessus, sur la possibilité qu’il puisse y avoir une autre explication. Pourtant si la vie trouve toujours un chemin, elle respecte aussi le principe du moindre effort. La voie la plus simple est parfois tout bêtement la bonne.
 
« C'était bien avant la révélation de la magie, donc même si ça n'enlève pas le groupe des autres Tordus, ça élimine des possibilités. A peu près toutes celles Moldues.»
« Un moldu ne vous aurait pas effacé la mémoire. » M’enfin.  « Ce sont des sorciers. Et pas qu’un, sinon la situation aurait été vite réglée. Ou alors ils sont sacrément préparés. »
 
Est-ce qu’elle avait oublié la question qu’il lui avait posée ? Non. Evidemment que non. Mais elle ne pouvait la laisser passer sans vérifier. Ainsi, par acquis de conscience, elle révélait de nouveau tous les sortilèges, chose qu’elle avait déjà fait lorsqu’ils s’étaient retrouvés. Ni potion, ni rune, ni sort. C’était lui, évidemment, elle le savait. Tout comme elle le voyait à sa façon d’y réagir.
Simplement.. n’ayant pas suivi son chemin de réflexion, l’interrogation dénotait tant qu’elle lui apparaissait comme un point rouge sur la neige immaculée. Un truc qui n’allait pas, qui pouvait s’avérer être un danger. Un truc qu’elle associait immédiatement aux Supérieurs.
 
Après tout, qui de mieux qu’eux pour se demander qui avait pu être trahi par la Garde ? Qui pouvait leur en vouloir ? A part la Garde elle-même, bien sûr. Mais pouvait-on sérieusement lui reprocher ses réflexes au vu de la situation ? Sans doute pas.
Bouffez ma parano, c’est cadeau.
 
Bref, rien en vue, baguette rangée.
 
« Désolée. Parano passagère. » Déso pas déso. « J’en vois quelques uns, c’est vrai, qui pourraient coller à ta description. Un surtout. Mais je sais que c’est pas lui donc on oublie. »
 
Parce qu’il ne lui aurait pas fait ça.
Parce qu’il l’estime sans doute au moins autant que je le fais.
Et parce que lui, aussi étonnamment qu’inconsciemment, sait aimer.
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Jordane Suzie Brooks
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Lun 6 Sep - 23:35
Il y en avait tant des possibilités, des solutions. Il y en avait tant, qu'on ne savait pas spécialement où donner de la tête, alors ce qu'il disait-là c'était simplement une des probabilités. Oui, ça pouvait être une vengeance de quelqu'un qui n'avait pas intégré la Garde, comme ça pouvait être beaucoup d'autres choses, innombrables, mêmes. Malgré tout, il croyait plus que c'était les Supérieurs qui étaient coupables, c'était ce qui restait quand même le plus logique.... et d'ailleurs ils attendaient peut-être juste le bon moment pour mettre à profit certaines informations collectées. Qui sait ? Rien n'était fiable, tout était friable, surtout le futur avec les temps actuels qui courraient. Tout pouvait changer en un claquement de doigts, leur Destinée entière reposait dans la confiance des uns des autres, dans leur loyauté. Sauf que dans ce cas précis, s'ils l'étaient loyaux, Dorofei ne pouvait pas assurer que Kezabel ou lui ait dit quelque chose de compromettant. Et c'était là que le bat blesse.

« Un moldu ne vous aurait pas effacé la mémoire. Ce sont des sorciers. Et pas qu’un, sinon la situation aurait été vite réglée. Ou alors ils sont sacrément préparés. »
 « Un sorcier qui ne supporte plus ce qu'il est par ce qu'il a trop perdu, trop souffert, ou par simple vengeance peut très bien s'allier avec des Moldus. Il a pu servir de larbin à la fin.» Il se tut quelques instants avant de soupirer doucement  « Mais ce sont probablement, effectivement que des sorciers, un groupe plus ou moins grand. Cela semble le plus logique dans nos esprits, mais peut-être était-ce aussi pour nous induire en erreur. Deux ou trois personnes peuvent suffire pour monter un plan comme celui-là. Peut-être même une seule, si elle est très douée. Ca ne ferait, en personne armée qu'une contre qu'une. Ca reste quelque chose de faisable... »

Vu qu'après ils n'avaient plus eu – en toute logique- à leur baguette et qu'il était à peu près certain de ne pas avoir été avec Kezabel juste avant l'enlèvement. Ce n'était plus des probabilités, même s'il en restait une infime partie ici, c'était plus quelque chose que lui trouvait logique. Pas sûr, qu'elle ait le même point de vue là-dessus. De toute manière, il était clair qu'ils pouvaient débattre des heures durant, rien ne changerait. Tout serait toujours immuable, par ce qu'il n'y avait aucun indice, aucun souvenir. Alors continue d'imaginer, d'essayer de comprendre. La Vérité, n'éclatera probablement jamais.

« Désolée. Parano passagère. »

Il fronça quelques instants les sourcils, comme s'il n'avait pas rien compris ce qu'elle voulait dire par là, le temps que l'information arrive à se transmettre correctement jusqu'au cerveau. Elle avait la main sur sa baguette tout simplement. Ca devait être ça. Il n'y avait que vaguement fait attention, par ce qu'il savait que ce n'était pas d'elle dont il fallait se méfier, mais plus du monde extérieur. Désolé, si je t'ai transmis cette paranoïa. Mais au fond, il savait qu'il n'était pas le fautif, ou si peu. Jordane avait toujours eu ce côté peu confiant envers les autres, toujours aux aguets ce qui avait été agréable en entraînements, même s'il fallait qu'elle travaille encore quelques mois... Du moins il y a quelques mois encore.

« J’en vois quelques uns, c’est vrai, qui pourraient coller à ta description. Un surtout. Mais je sais que c’est pas lui donc on oublie. »

Bien sûr qu'il aurait pu la questionner un peu plus, ou lui donner les noms qu'il avait en tête, mais au final à quoi bon ? C'était stupide, une piste minime qui ne mènerait à rien et il en avait conscience, quelque part seulement son esprit avait besoin de se raccrocher à cela, à démonter les hypothèses une par une. Juste au cas où. Sait-on jamais si l'on pouvait trouver la lumière, le trésor des souvenirs au fin fond de nulle part. Si jamais les coupables étaient attrapés, alors il pourrait avoir ses réponses. N'y pense plus. Cela ne doit pas être ton crédo. Tu ne ferais que te perdre encore plus là-dedans.

Inspiration. Expiration.
On se concentre sur son amie. Sur sa sœur de cœur.
On oublie les bourdonnements des idées qui fusaient, l'envie d'ouvrir la bouche pour lui demander le nom. On oublie tout ça et on essaye de passer à autre chose.
Il se passa lentement la langue sur les lèvres, l’œil valide planté un instant dans le vide avant de le braquer de nouveau sur la rousse.

 « D'accord. Je te fais confiance.»

Comme une promesse qu'il croyait en elle.
Comme une promesse qu'il ne poserait pas plus de question, que l'on oublierait.
Mais qui est-ce ? Elle était-là, pourtant, derrière ces lèvres la question. Elle restait, elle tournait, elle virevoltait presque.

 « On devrait peut-être se remettre à monter Jo, et après on pourra rentrer.»

Tous les deux, si tu le souhaites, vers cette vie imparfaite qu'il avait tant de mal à gérer en ce moment. Mais sous ces quelques mots si simple s'y cachait un sous-entendu bien plus grand. Tu sais que tu es toujours la bienvenue, que tu n'as pas besoin de fuir autant. Oui, il avait besoin d'espace, de pouvoir être seul. Tranquille. Juste lui face à lui. Oui, c'était un fait qui ne changerait pas, mais au final, il avait également besoin de sa présence à elle.
Alors qu'en penses-tu de cet aveu à demi-mot ?
]
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Dorofei Cooper
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Jeu 16 Sep - 1:03
« Un sorcier qui ne supporte plus ce qu'il est par ce qu'il a trop perdu, trop souffert, ou par simple vengeance peut très bien s'allier avec des Moldus. Il a pu servir de larbin à la fin.»

S’il s’agissait de ça, il n’empêchait que les moldus en question n’étaient pas seuls et qu’un sorcier solitaire n’aurait sans doute pas mis si vite en déroute ses deux amis. Assez rapidement pour qu’aucun des deux n’arrive à prévenir qui que ce soit.

« Mais ce sont probablement, effectivement que des sorciers, un groupe plus ou moins grand. Cela semble le plus logique dans nos esprits, mais peut-être était-ce aussi pour nous induire en erreur. Deux ou trois personnes peuvent suffire pour monter un plan comme celui-là. Peut-être même une seule, si elle est très douée. Ca ne ferait, en personne armée qu'une contre qu'une. Ca reste quelque chose de faisable... »

Une contre une, oui. Dont un auror. La jeune femme n’en dit rien mais la pensée restait : n’importe qui ne pouvait faire face à Dorofei, elle en était – presque atrocement – consciente. Certes, ça restait faisable, bien sûr, alors la jeune femme se contenta de hocher de la tête. Si deux ou trois personnes pouvaient suffire, il fallait tout de même réussir à les attraper ensembles ou séparément, plus ou moins en même temps. Connaître leurs emplois du temps, savoir où frapper et quand le faire. Ça ne lui semblait pas être la chose la plus simple qui soit.  D’autant que si Kezabel était entraînée, lui s’élevait à un autre niveau. Le fait qu’il s’agisse d’eux, en tant que binôme et qu’anciens captifs l’amenait clairement à penser qu’il y avait là un rapport avec ces anciennes captures.

Alors oui, bien sûr qu’elle y réfléchissait Dorofei. Ne la prends pas pour une enfant inconséquente, ce n’est pas son genre. Si elle était si irréfléchie et impulsive, sans doute n’accepterait-elle pas les ordres et les conséquences de ses actes. Pourtant elle plie, celle qui s’y refusait. Elle grandit. Comprend. Accepte. Elle ne panique pas à te voir poser une question étrange, se refuse à l’inconséquence, s’affirme et se noie tout à la fois. Elle vérifie, en bon soldat, qu’elle ne fait pas face à l’ennemi. Ça, Doro, c’est sans doute très symptomatique.

Car malgré tout, tu ne l’es pas.
L’ennemi.


Non, Jordane n’avait jamais été confiante envers qui que ce soit. Les autres s’étaient toujours dressés contre elle et si ça n’était pas le cas, elle leur avait donné ce rôle. Elle l’avait grimé pour qu’il corresponde à ce qu’elle savait gérer. Car après tout, un ennemi était plus facile à saisir qu’un ami à ses yeux. Alors cette paranoïa ne venait pas de lui, elle lui appartenait tout à fait. Pas innée, non. Acquise. Salement acquise.

Alors pourquoi tu le protèges si tu ne fais pas confiance ?
Il y a là quelque chose de profondément aberrant mon enfant. Tu en connais un qui a été rejeté par la Garde, qui serait capable d’atrocités si on l’y poussait. Tu te pense profondément séparée des autres car depuis trop longtemps retranchée derrière tes remparts. Mais perchée là-haut tu as observé, tu t’es tue, mais tu as vu.
Tu as noté la profonde affection qu’il peut développer pour les uns et les autres. Tu as noté la violence de ses réactions dès qu’on touchait à ses proches. Tu as senti comme il pouvait s’oublier lorsque les autres étaient concernés. Blottie dans ses bras, une nuit au gout de sel, tu y as déjà trouvé refuge, toi qui affirme tant ne pas dépendre des autres. ‘Faut croire qu’après tant d’années on se comprend, hein ? Alors tu affirmes. Tu prends position.
Jamais Alec n’aurait fait ça à Kezabel. Pas une seconde il n’aurait pu y penser ou l’accepter. Dorofei sans doute. Mais il n’aurait pas trahi son amie.


Le regard de la jeune femme se faisait droit, franc, soutenant celui de Dorofei qui inspirait profondément, soufflant de même. Chercher la contenance, apaiser ses craintes, maîtriser ses besoins. Oh, elle le voyait faire, bien sûr. Et oui, des images de violence se superposaient par moment devant ses prunelles, tendaient en douceur ses muscles, excitaient ses neurones d’adrénaline, la rendant apte à réagir au quart de tour. Mais elle ne bougeait pas. Elle observait en silence le bout de sa langue passer sur sa lèvre, trahissant comme le reste de son langage corporel les difficultés qui se présentaient à lui. Le regard dans le vide un instant, il laissait au silence le temps de faire son office, d’emporter les interrogations …

« D'accord. Je te fais confiance.»

…Pour lui laisser, à elle, la possibilité d’assurer ses certitudes.
Bien sûr, il y avait là un engagement qu’elle prenait et Jordane n’était pas certaine d’être à l’aise avec celui-ci. Pourtant Alec avait été avec Jayden et Mackensie une part réelle et essentielle de son existence à Poudlard. En outre, Jayden restait son amie d’enfance et… elle se faisait assez confiance pour savoir qu’elle n’avait pas été abusée par ce qu’elle avait vu chez le jeune Rivers. D’ailleurs alors qu’elle lui demandait de lui montrer les violences dont les siens étaient capables, il n’en avait jamais profité. Pas plus qu’il n’avait posé de questions à Kezabel sur la Garde. Or il connaissait bien assez leurs positions et leur caractère pour en comprendre les fins.

Hochant en douceur la tête, la jeune femme y esquissa un sourire, posant sur lui un regard doux où perçait la reconnaissance.

« Merci. »

Etait-elle prête à prendre ce risque ? Faire confiance en Alec Rivers plutôt qu’en Dorofei ? Faire passer le sang pur avant ses frères et sœurs d’arme ?
Quatre ans qu’elle le côtoyait, qu’elle nouait un lien avec lui. Un lien assez fort pour accepter qu’il voit et comprenne en silence des choses qu’elle n’exprimait pourtant pas. Des choses assez intimes pour concerner Lex. Alors oui, elle prenait ce risque.

Sans doute parce qu’elle avait toujours été douée pour fermer les yeux sur ce qui la reliait réellement aux Hommes qui croisaient sa route.

Il lui fallait le temps pour comprendre, pour entendre, pour analyser l’affection et poser un regard plus honnête sur celle-ci. Si on l’avait interrogée, sans doute n’aurait-elle cité que Zach. Elle aurait probablement ajouté Jayden immédiatement ensuite, comprenant qu’elle ne citait Zachary que parce qu’il ne serait plus jamais là pour entendre cet aveux… puis sans doute aurait-elle ajouté quelques noms par-ci par-là. Comme des ‘potes’, ignorant totalement les inflexions de ses affections profondes.

De même, elle mit un temps à entendre ce qu’elle remerciait pourtant sans y songer vraiment. Alors la douceur de son regard se chargea d’une chose plus profonde, qui lui serra la gorge un instant. Il lui faisait confiance, oui.  Vraiment. Pour quelqu’un en recherche de réponses, elle se présentait comme un mur infranchissable dont il acceptait de rester à l’écart. Et il y avait de l’amour dans cette manière de faire. De l’amour, oui, pas de la soumission ou de la peur. Et cette confiance lui tombait comme une enclume tout droit dans l’estomac.

« On devrait peut-être se remettre à monter Jo, et après on pourra rentrer.»

On.

Ses paupières papillonnèrent loin de son regard, dans un réflexe essentiel, une fuite immédiate qu’elle niait l’instant suivant. Peut-être pour se nier elle-même, pour oublier tout ce qui s’agitait avec violence, oui. Mais sans doute aussi et surtout pour y lire ce qu’elle cherchait : les sous-titres. Alors les prunelles d’azur se percutaient pour se décrypter en silence. Car oui, il disait exactement ce qu’elle entendait : qu’elle y était toujours la bienvenue. Pas toujours, sans doute, ses réflexions précédentes restaient ancrées dans sa chair et elle ne les oublierait pas, ne cesserait sans doute pas tout à fait de s’effacer au profit du silence… mais il y avait une main tendue vers elle, un pont qu’elle ne reniait pas.

Mais qu’elle ne fixait pas trop longtemps non plus.

« Ok.. »

Elle était un peu plus rauque cette voix, tentant de masquer les émotions qu’elle gérait si mal. Elles se chargeaient de soulagement, ces prunelles aux accents d’océans, marquaient l’affection comme la peau se marque d’hématomes.

Et puis, le doute. Etait-ce une façon de marquer la pitié, de l’inviter chez lui par bienséance ? Non, ça n’était pas son genre. Mais cette évidence, ce qu’elle avait entendu en premier, lu dans ses silences… cette façon de dire qu’il avait aussi besoin de sa présence, elle se sentait presque idiote d’y croire.

J’ai besoin de toi Jordie, on a besoin de toi ! Avait dit la voix d’une petite fille qui, pourtant, n’avait pas tardé à retourner sa veste.

Lorsqu’elle se leva, ce fut sans rajouter quoi que ce soit. La jeune femme vérifia le matériel, l’harnachement… puis posa une main sur l’épaule de son ami et ajouta, sobre : « J’te suis. » A peine deux syllabes qui cachaient pourtant un message plus général qui n’y paraissait. D’ailleurs la signification littérale et primaire n’aurait eu aucun sens réel puisque, bientôt, Jordane s’élançait de nouveau sur la paroi rocheuse, s’élevant au dessus de lui, la peau de ses doigts agrippant la surface rugueuse pour s’éloigner de lui, de plus en plus haut contre la roche.

Elle aurait pu être en paix à cet instant, apaisée par cette discussion. Ce fut d’ailleurs le cas, quelques minutes. Et pourtant ces mots échangés firent ressurgir autre chose, comme si en apaisant une couche de ses pensées, elle laissait à la strate inférieure la possibilité de se révéler.

Poussant sur ses jambes sans vraiment prêter attention au petit craquement de son genou, la jeune femme grimpait plus haut tandis que ses pensées se trouvaient happées par ses pensées.

Dorofei était hanté par l’insécurité de l’ignorance, celle-ci s’étendait comme un démon dans ses pensées, se répandait jusque dans ses veines comme un poison acide qui s’étalait à chaque instant en lui. Et elle… elle faisait semblant de ne pas souffrir du même mal. Pourtant quand son souffle s’écrasait sur la roche, il lui sembla qu’il en faisait de même sur des lèvres qu’elle avait bien trop embrassé quelques semaines plus tôt et dont elle s’était rapprochée presque par réflexe. Des lèvres dont elle attendait à présent autre chose qu’un baiser, quelques mots, du silence ou du mépris. Mais seulement la vérité.

***

« J’voudrais comprendre ce qu’il se passe au juste ici, avec moi. » Avait-il dit.
« Ouais… vouloir. » Avait-elle répondu en ricanant, rendue mauvaise par la sensation de trahison. « C’est là toute la question. Moi j’voudrais savoir pourquoi j’t’en veux. La vraie raison, sans mensonges. Celle qui explique que le « ici, avec moi » … soit si merdique.»

***

Les bégaiements, les réflexions vides, les discours creux, elle les connaissait sans s’en souvenir précisément. Pour autant, ces quelques  mots, elle s’en rappelait parfaitement. Comme au premier jour. « J’en sais rien. »
Il n’en savait rien. Margo avait vérifié.
Et elle, elle n’en saurait pas plus. Ils l’avaient relâché. Loin, ailleurs, là où elle n’existerait plus jamais à ses yeux. Pourtant, ses doigts se serraient contre le granite altéré, rappelant à son palpitant que l’érosion ne l’avait pas laissé indemne. Ainsi, une main se substituait à l’autre dans ses souvenirs, et son cœur cognait plus fort contre la cage de son thorax, amenant dans sa gorge une boule qu’elle n’arrivait à avaler et dans ses yeux l’humidité chargée du sel de la trahison.

Elle ne saurait pas. Elle resterait seule juge de leurs souvenirs communs, seule détentrice d’une passade qu’elle cherchait pourtant à effacer de sa mémoire. C’était ça n’est-ce pas ? Elle avait été l’idiote une fois de plus, la fois de trop après tant de temps à se protéger des autres. Il avait été l’inquisiteur caché par les sorciers, aimé même, aidé quitte à s’en faire défoncer la gueule à coup de talons. Alec avait été abusé autant qu’elle l’avait été, mais il n’en saurait rien, Jordane garderait ça pour elle. Ça et le reste. Evidemment. Mais pourquoi ? Quelle avait été la réalité de ces événements ? Qu’est-ce qui l’avait poussé là, auprès d’eux ? Qu’est-ce qui l’avait amené à être attaqué ensuite ? Pourquoi ?

Juste… pourquoi ?

Et la question réelle, celle qui la concernait, elle, ne sortait pas. Même pas dans ses pensées : trop étranglée qu’elle était par un élan de préservation bien tremblottant pour le permettre.

Alors Jordane grimpait, le vent effaçant l’humidité de ses yeux au profit d’une détermination sans failles. Elle grimpait, s’accrochait à la roche autant qu’à ses convictions pour effacer les plaies, l’incertitude, le doute et le sel.

Et lorsqu’elle arrivait en haut, elle posait sur Dorofei un petit sourire tendre en lui tendant la main pour l’aider à retrouver la terre ferme. Direction « chez eux », puisqu’il l’y acceptait.

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Jordane Suzie Brooks
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