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Touch me so I'll know I'm not crazy - Tim

 :: Autour du monde :: Grande Bretagne :: — Ecosse :: Logement de Sovahnn Lockwood et Tim Turner
Ven 9 Juil 2021 - 1:50
8 Juin - 23h et des chouettes
« Ah ok d’accord. »

Un verre à la main, la jeune femme se retournait pour faire face au vide, découvrant la solitude dans laquelle le type qui l’avait pourtant branchée quelques minutes plus tôt venait de la laisser. Le troisième de la soirée. Le putain de troisième de la soirée.

Sans vraiment le chercher du regard, la jeune maman s’adossait au bar, serrait les mâchoires et observait en silence le monde tourner sans elle. Ils s’éclataient, ces gens en qui elle ne se reconnaissait pas. Ils riaient, dansaient, chantaient. Et elle n’avait pas la moindre foutue idée de ce qui lui avait pris. Un départ brutal, comme un besoin d’air, de respirer… oui, mais de respirer l’odeur acre et saturée de parfums d’un bar, d’une boite, de n’importe quoi où les humains s’entassaient. Comme si elle était soudainement arrivée à saturation de sa solitude. A saturation de sa fille ? Ça avait quelque chose d’immonde à dire, et ça n’était pas tout à fait vrai. Mais un besoin de contact humain, de présence d’inconnus, de renouer avec quelque chose de … de supperficiel l’avait prise. Comme une envie de pisser, un hoquet soudain, un besoin d’ouvrir la fenêtre pour se prendre autre chose que le calme et les embruns. Se prendre la musique saturée, les corps en sueur et l’activité brusque et exaltée de la nuit. Le besoin d’être une jeune adulte en soirée, de s’engouffrer dans un truc sans lendemain, sans conséquences, sans responsabilité. Un truc à sa hauteur quand, parfois, le monde semblait trop gros. Quand parfois, l’avenir avec cette enfant paraissait intenable. Parce qu’elle encaissait, elle aimait ces moments autant que cette enfant et chaque sourire, chaque mouvement de ce petit corps frêle tout en étant brusque. Elle aimait ça. Mais il lui semblait par moment n’être que ça. Que celle qui faisait ce qui devait être fait. Qui pliait des fringues, qui devenait repas, nourrice, soignante. Celle qui parfois s’oubliait un peu. Qui oubliait surtout qu’un an plus tôt à peine, c’était dans les soirées qu’elle s’oubliait. Dans les fou-rires et l’inconstance. Dans les bras d’un ami, parce qu’au fond, tu sais quoi, les codes on s’en fout. Et de crises en crises, de grossesse en maternage, il lui semblait soudainement avoir un besoin urgent d’autre chose. D’un truc du passé. D’un truc où elle ne serait pas… le centre du monde. Celle qui peut s’écrouler et tout envoyer valser pour une petite fille qui n’avait rien demandé. Celle qui était forte et qui savait faire sans trop savoir comment ni pourquoi, mais qui faisait, se rangeant dans quelque chose d’aussi bien plié que cette pile de body dans cette jolie chambre qu’elle arrivait à garder en l’état. Comme si elle essayait de ressembler à une page de magasine, à une vision obscure qu’elle pouvait avoir de la maternité. Mais elle n’était pas seulement mère, elle était aussi et surtout une jeune fille de vingt-deux ans qu’on avait privé de vivre. Quoi de bien étonnant, après tout, d’essayer de retrouver des codes de vie qu’elle avait forgé à Poudlard. Forcé même. Quoi d’étonnant, quand on la connaissait, d’imaginer qu’elle ne pourrait rester plus d’un mois au calme, à pouponner. Besoin de vivre, brusquement, intensément. Pourtant, c’était là ce qu’elle faisait tous les jours, se prenant des bulles d’existence en pleine gueule à chaque cri, chaque rire.

Est-ce immonde d’avoir l’impression que ça ne suffit pas, après seulement un mois ?

Qui fait ça ? Qui fait un enfant et se retrouve dans un bar un mois plus tard, à regarder le monde tourner sans avoir plus l’impression d’appartenir à tout ce foutoir ?

Je sais pas. Je peux pas. J’y arrive pas.
C’est pas moi tout ça.

Ta gueule. C’est les hormones qui parlent, tu diminues la potion, c’est normal. Tu le sais, c’est normal. C’est pas toi qui parle. C’est l’angoisse d’avoir fait une énorme connerie, angoisse qui n’a rien de légitime car tu sais parfaitement ce que tu ressens pour cette enfant. Il faut juste le temps que tout s’équilibre. Que les planètes se réalignent, comme dirait Enzo.


Oui, mais voilà. Elle était seule face à ce statut complètement déconnant. Sovahnn, balancée dans un état sans âge, intermittente de l’existence, frappée par la maternité comme si ce coup de foudre qui cramait ses cellules d’une joie sourde la bloquait aussi sur place. Voilà pourquoi elle était là. Pour faire des rencontres, faire des trucs cons, faire autre chose qu’être adulte et responsable.

Et pourtant, il n’y a pas d’alcool dans ton verre parce que tu n’as pas osé, et tous les mecs se barrent dès que tu évoques à mi-mot ce que tu es. Alors ne dit rien. Laisse venir. Laisse couler. Eclates toi, tu ne les reverras pas.

Oui. Mais tout ça sonne creux.

Adossée au bar, le pantalon trop serré, le t-shirt trop ample, elle fixait les gens allers et venir, sourire et rire, comme si tout ça n’existait pas vraiment. Etrange de penser qu’en cet instant, Poudlard lui manquait. Là-bas, quand ils coupaient tout, laissaient alcool et musique envahir l’atmosphère, elle ne pouvait pas poser son regard sur un visage inconnu. Elle avait partagé quelque chose avec chacun d’eux, sans concession, sans fausse note. Rien que par leur présence ici, même avec le plus abject, ils étaient reliés par quelque chose de beau et de fort qu’elle ne saurait définir. Et ici, les regards qu’elle croisait n’avaient pas de sens. Finalement, ce quelque chose grésillait comme un disque rayé en elle. Non. Sovahnn n’avait plus envie de séduire. Elle n’avait plus envie d’être là, ni même d’échanger avec qui que ce soit. L’envie d’être désirée, de cramer quelque chose d’éteint s’était éteinte brusquement, comme une mèche qu’on asperge d’eau. Sans doute parce que les rejets successifs ne faisaient que souligner celui qu’elle n’avait plus à ses côtés. Ou bien parce qu’elle se rendait compte qu’il y avait là quelque chose de profondément triste et banal.

Et surtout qu’elle n’y avait pas sa place.

Qu’est-ce que tu fous là, sérieusement ?
J’ai vingt-deux ans. Je devrais être là. Je devrais aimer être là.
Mais c’est pas le cas.


Parce que rien de tout ça n’a de sens. Car les regards se détournent dès qu’ils comprennent. Car le bruit et le monde ne comblent rien. Car il te manque et que ça t’éclate toujours à la gueule à des moments que tu n’imaginais pas. Car tu te manques. Et que c’est peut-être pas le meilleur endroit pour retrouver la petite boule d’énergie avide d’émotions fortes.

C’est un jour sans dans tes montagnes russes.

Une soirée à te demander comment va ta fille, si Tim s’en sort, si ton téléphone reçoit bien le réseau et qu’il n’y a aucun problème. Une soirée à te dire que tu aurais dû la déposer chez Ismaelle. C’est con. Ce n’est que quelques heures. Respire !

Alors pourquoi elle me manque comme ça ?
Pourquoi j’angoisse autant ?


Croisant son regard dans la glace derrière elle, la jeune femme voyait une femme au visage trop fin, aux traits finalement bien jeunes que le maquillage soulignait habillement. Le noir autour des yeux traçait un regard franc, droit, étrangement dur et doux à la fois quand le rose de ses lèvres adoucissait la fatigue qu’on pouvait deviner malgré le fond de teint. Comme une belle façade qui cachait la réalité. Elle avait mal au dos, l’impression de vide au creux du ventre, les seins gonflés et les paupières lourdes. Et l’esprit comme une enclume. Pourtant, ici, elle aurait dû s’extirper de tout ce qui leur était tombé dessus ces derniers jours. Ça aurait dû être plus simple, elle aurait dû y être plus détachée. Pourtant étrangement, c’était là que ça lui semblait lourd. Sans raison particulière. Juste parce que parfois on compense mais qu’une petite chose perce et laisse sortir le mal. Ici, c’était ceux qui l’avaient laissé en plan, lui apprenant brusquement toute la réalité de ce qu’elle craignait pourtant : Hey, ta jeunesse est finie et t’as pas eu trois secondes pour en profiter.

Levant les yeux au ciel, une boule dans la gorge, la jeune femme s’était extirpée de là, passant droit devant un type qui s’approchait pourtant après avoir hésité toute la soirée. Sans le voir. Elle saturait, en cet instant. De ce qui était et ce qui n’était pas. De l’allégresse qu’elle perdait brusquement sans que ça n’ait de sens. De la fatigue qui lui coupait les jambes et de la déception qui lui enserrait la poitrine.

T’aurais dû venir avec quelqu’un. Une soirée entre amis, voilà ce qu’il faut.
Ouais, mais tout le monde en chie et ce monde craint. Bienvenue Liya, maman est ravie de te présenter ton chez toi.


T'aurais dû venir avec Riley.

Lâchant un soupir rauque en perçant l’air frais du soir, la jeune femme ne s’arrêtait pas une seconde pour sentir la brise lui rafraichir la peau. Elle avançait, disparaissait dans les rues londoniennes, observait du coin de l’œil les passants, étonnée de sentir son cœur se charger d’angoisse quand elle fendait la nuit jusqu’à chez elle. Un retour au cocon nécessaire aujourd’hui. Un truc qui vous cisaille jusque dans les dents, qui vous prend aux tripes et vous laisse las, blessée et seule. C’est con. C’est comme ça. C’est un jour sans. Ça arrive.

Le cœur dans la gorge, elle fermait la porte derrière elle. Trop brusque, trop sec ce geste. Personne, bien évidemment, Liya comme Tim étaient là-bas, en Ecosse. Et dans quelques secondes, elle serait là. Pourtant la jeune femme restait un instant contre sa porte d’entrée, envahie par le vide et le froid d’un appartement qu’elle avait trouvé avec Zach, déconnant comme deux cons sur tout ce qui n’allait pas ici. Cette conversation, ces craintes sous jacentes, ce fou-rire claquant dans l’air, sa main percutant son torse, ses grands bras la tournant brusquement pour lui expliquer qu’ils feraient des soirées chamallow dès l’hiver prochain… ouais, tout lui manquait.

Ça. Ça ça avait du sens. Ça avait un putain de sens beaucoup trop douloureux.

Alors dans une bourrasque d’émotion, la porte, elle la rouvrait et la refermait brusquement, violemment. Inutile et puérile réaction. Ridicule même.

Mais putain qu’il me manque…
Je sais pas faire. Je sais pas faire sans toi.

Tu sais que c’est faux. T’es juste crevée, frustrée et blessée. Alors tout prend de l’ampleur, parce que tu sais pas faire autrement. Et parce qu’on est le huit du mois.


Qu’aujourd’hui Liya a un mois, qu’il ne t’ai pas venu à l’esprit de fêter ça, parce que demain, ça fera aussi deux mois. Et que tu t’en veux, d’être comme ça le jour où tu devrais être heureuse auprès de ta fille. Alors tu t’éloignes, comme dans un réflexe éculé. Juste pour quelques heures qui t’enfoncent plus encore.

Le dos contre le bois de la porte, elle était restée là un moment, finissant par poser le regard sur la sphère de verre décorative qui donnait pourtant directement sur l’Ecosse et permettant de surveiller l’appartement de Londres. Alors, finalement, elle lâchait un soupir, fermait la porte à clef, balançait son manteau sur le canapé londonien avant de traverser la cheminée pour apparaitre dans la maison écossaise. Epaules basses, expression lasse, la jeune femme se dirigeait immédiatement vers la chambre de sa fille, une petite tempête dans la poitrine à l’idée de la retrouver tout autant qu’à celle qu’il ait pu y avoir le moindre souci. Mais ça n’était pas le cas. Elle était très précisément là où elle l’avait laissée.

Tim aussi.

Un demi-sourire sur les lèvres, l’épaule contre le cadre de la porte comme Enzo le faisait si souvent, elle observait un instant en silence le jeune homme avait d’ajouter.

« Tu sais qu’elle peut survivre même quand on ne la regarde pas ? »

Une main dans la poche de son jean, l’autre pendant contre le bois, elle le quittait pourtant du regard pour retrouver le chemin de sa fille. Petite luciole capable d’éclairer la plus sombre des nuits.

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Sovahnn Dawn Lockwood
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Sovahnn Dawn Lockwood
Mer 14 Juil 2021 - 12:50
Mercredi 8 Juin - 23h et quelques

Comment est-ce que se passait cette « nouvelle » vie ? Probablement un peu trop trop tôt pour le dire réellement, d'autant plus qu'il était toujours plongé dans ses cours. Mais déjà, qu'il n'y ait pas plus de nouvelles, d'informations des Inquisiteurs que ça avait quelque chose de rassurant et d’apaisant. Mais pour combien de temps ? Il avait du mal à se dire que c'était réellement terminé, que c'était du passé. De toute manière, ce n'était pas comme si la culpabilité pouvait s'envoler de cette manière, pas après tout ce qu'il avait fait ou vu là-bas. Leur disparition n'enlevait en rien le passé, alors probablement qu'il aurait pu demander à William de lui effacer une partie de la mémoire pour que ce soit plus simple à vivre, pour qu'il puisse se reconstruire. Mais c'était pas quelque chose d'envisageable pour lui, ne pas savoir, oublier c'était un risque de commettre de nouveau l'erreur, même si dans son cas, avec le retour de Sovahnn dans sa vie – de William- et de quelques autres sorciers, les choses étaient différentes d'il y a quelques mois. Même si ce qui s'était passé à Poudlard, dans l'adolescence, ou avec ses sœurs était toujours bien trop présent dans sa mémoire, il arrivait probablement à prendre vaguement plus de recul. Très peu, mais c'était un pas un avant.
Il avait toujours peur des Sorciers, les traumatismes ne se terminaient pas comme ça. Il essayait parfois de garder un maximum de distance avec eux lorsqu'ils se trouvaient dans la maison, mais il ne s'enfuyait pas, parfois même il parlait un peu. Suivant les jours, les humeurs, de qui c'était. Suivant beaucoup trop de choses qu'il n'arrivait pas à définir et la route serait encore longue avant de pouvoir prétendre à un semblant de vie normale.

Ce soir-là, Sovahnn était partie pour se détendre un petit peu, il avait essayé de la rassurer en lui disant qu'il pouvait gérer sans souci la petite, puisque de toute façon elle allait probablement dormir toute la nuit ou une grande partie. Il pouvait le faire, n'est-ce pas ? Il l'avait déjà assez prise dans les bras, il avait déjà assez vu son amie faire pour savoir comment faire, pour savoir gérer le vital : miam, changer la couche si gros désastre et compagnie. On ne pouvait pas dire qu'il était rassuré, néanmoins il essaya de le cacher un maximum à son amie afin qu'elle puisse au mieux profiter de la soirée, et puis, de toute manière... il y avait toujours la téléphone en cas de gros souci. Et si vraiment, il y avait une catastrophe, il pouvait toujours appeler un sorcier qui pouvait transplaner. Mais cela n'arriverait pas. Il gérerait. Sovahnn devait pouvoir lui faire confiance.

Lorsqu'elle était partie, il se trouvait avec Liya pour vérifier qu'elle dormait bien. Il était sorti de la chambre pour aller bosser un petit peu ses cours mais au bout de 5 minutes, il l'avait pas pu s'empêcher de retourner vérifier que tout allait bien pour elle. La panique, l'avait un peu saisie : et si elle s'arrêtait de respirer ? Ca arrivait aux bébés ça, il devait être là, vérifier que tout allait bien. Il n'avait pas cet instinct maternel pour savoir si elle allait mal ou pas, alors rester à ses côtés semblaient la meilleure des choses à faire. Comme cela, il y aurait moins de risque de problèmes. Il serait là, il pourrait réagir plus vite. Bordel, et si elle vomissait et s'étouffait avec ce dernier ? On se calme. On se calme... Elle n'avait jamais fait ça jusque-là, pourquoi est-ce que ça arriverait ce soir ? C'était stupide, il le savait. Il en avait totalement conscience que c'était une peur débile, mais il ne pouvait s'en empêcher. Elle était si petite, si fragile, si dépendante des autres, il n'avait pas envie qu'il lui arrive quelque chose par ce qu'il aurait été négligeant. Encore une fois, les limites qu'il percevait n'étaient pas forcément les plus vraies, les plus judicieuses, sa façon d'appréhender le monde, différente de celles des autres se voyait probablement là. Que des amis des parents n'osent pas quitter une enfant d'un mois d'un iota alors qu'elle dormait, qui agissait comme ça ? Lui.

Il espérait que sa blonde préférée s'amusait bien et pouvait enfin profiter de la vie. Pour sa part, au final, ce n'était pas le genre de soirée qui le gênait. Il aimait bien regarder la gamine dormir, elle qui semblait si innocente, et qui n'avait pas conscience que ce monde était vraiment composé en grande majorité de pourris. Il avait juste envie de la protéger, qu'une au moins, dans son entourage ne soit pas touchée par toute cette merde. Mais ce n'était pas vraiment son drôle, il le savait. Il n'était pas certain qu'il pouvait dire quelque chose comme ça à son amie, elle risquait de croire qu'il avait perdu la notion des réalités.

Plongé dans ses pensées, dans sa surveillance accrue, il n'avait même pas entendu le bruit non loin de lui, si bien que lorsqu'une voix retentit dans la maison, il sursauta légèrement, avant de se tourner vers celle-ci

« Tu sais qu’elle peut survivre même quand on ne la regarde pas ? »

Pris en flagrant délit d'absurdités ! Il la regarda alors avant d'hausser un peu les épaules avec un air innocent, ne voulant pas lui expliquer pourquoi il était-là. Et s'il lui mettait ses doutes et ses peurs dans la tête ?

 « Ouais, il paraît, mais comme si ça si elle se réveillait, j'étais juste à côté prêt à intervenir.» dit-il, ce qui était également la vérité, il avait juste oublié une grande partie de son « problème » et d'ailleurs, histoire de passer à autre chose, il avait vite rajouter  « Mais tu rentres tôt, toi ? Comment ça se fait, est-ce que tout va bien ?»

Il la regarda quelques instants avant de se lever pour l'observer, la regardant dans les yeux, essayant d'y détecter quelque chose pour pouvoir agir au mieux. Est-ce que c'était juste que sa fille lui manquait, ou alors est-ce qu'il s'était passé quelque chose qui vaudrait un gros câlin ? Il préférait dans un premier temps attendre un peu avant d'agir comme tel... peut-être qu'elle n'avait pas envie qu'il entre trop dans son espace personnel !
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Timothy Turner
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Timothy Turner
Jeu 22 Juil 2021 - 20:02
Humeur grisâtre. Sovahnn était pourtant douée pour chasser les nuages, réveiller les feux follets dans la tempête et éclairer les ombres de lueurs chaudes. Mais là, elle n’y arrivait simplement pas. Les merdes s’étaient enchainées, le deuil claquait dans ses synapses, les douleurs raclaient sur ses nerfs sans qu’elle y donne réellement du sens. C’était là, ça fatiguait, certains jours, c’était seulement plus dur à porter que d’autres. Les doutes, les interrogations, la fatigue. Non, elle ne doutait pas de sa maternité, seulement de ce qu’il adviendrait à présent. Elle crevait d’un besoin de normalité brusque, intense, impossible à ignorer. De la légèreté, pitié ! Cesser d’être sans arrêt confrontée aux responsabilités d’un monde en guerre où elle n’entrait dans aucune case réellement protégée. Elle vivait le poids des opinions et des actes, abominables, d’une frange de la population qui lui semblait parfois énorme. Et puis elle sortait, croisait le monde, et cessait de penser ainsi, refusant de céder à la parano et la haine. Refusant de jouer leur jeu. Mais ça pesait, bien évidemment. Comment imposer sa place quand sa vie complète se trouvait transformée, que les règles étaient rebattues ? Comment se positionner dans l’existence quand sa présence gênait à ce point, une évidence qui lui claquait à la gueule sans cesse, jusqu’à être relayée par ses proches. Tim voulait éviter qu’elle vive ‘toutes ces merdes’ ? Mais ces merdes lui avaient pété à la poire depuis bien longtemps, elle n’avait pas attendu ses allégeances infâmes pour en être éclaboussée. Alors oui, ça pesait. Malgré ses sourires, son acceptation, son honnêteté réelle face à tout ça, ce soir-là, tout se mêlait, se confondait pour la laisser dans une sensation malsaine, rauque. Un mal-être qui cristallisait sur quelque chose de bien simple : quel serait son avenir ? Comment se positionner en tant que jeune maman à son âge ? Comment profiter d’une jeunesse qu’on n’avait eu de cesse que de lui voler ? Elle était fatiguée, bien sûr. Fatiguée de se prendre la vie dans la gueule comme un putain de camion dans le coin de la vitre avant qu’on perçoit au dernier moment juste avant l’impact. Fatiguée d’avoir à se battre pour ce qui devrait être simple et naturel. Vivre, rire, profiter de ses proches, fonder une vie de famille, mettre chaque pas dans un avenir qu’il fallait construire en jouant des coudes, rude, sans jamais céder. Fatiguée de ne pas avoir atteint le quart de siècle et de sembler hors d’atteinte d’une vie simple et vive telle qu’elle la réclamait. Fatiguée de la fabriquer sans cesse sur un sol instable.

« Ouais, il paraît, mais comme si ça si elle se réveillait, j'étais juste à côté prêt à intervenir.»

Un petit sourire sur les lèvres, la jeune femme sentait une bouffée de tendresse l’inonder sans chercher à la contrer. Petits bonheurs chassera les gros chagrin disait sa mère. Dommage qu’elle appartienne plus souvent à la seconde catégorie qu’à la première.

« Mais tu rentres tôt, toi ? Comment ça se fait, est-ce que tout va bien ?»

L’épaule contre le cadre de porte se soulevait comme sa jumelle. J’en sais rien. Non, ça ne va pas, mais ça doit aller.

« J’ai une envie absolument irrépressible de la prendre contre moi, mais elle dort et d’après Friends c’est pas la meilleure idée qui soit. Alors je vais résister hein. Mais là j’aurais bien besoin d’elle. »

De ces petits sourires qui déchiraient le voile, éloignaient la tempête. De ce petit son cristallin qui chassait les orages. Du poids chaud et tendre de ce corps contre le sien. C’était elle, son petit éclat de simplicité.
Faux. Totalement faux, elle n’était pas la seule, bien entendu. Pourtant en cet instant, c’était ce qui lui semblait, consciente que c’était le mal-être, la déception, le deuil, la fatigue, l’inquiétude, la frustration qui parlaient.

Se penchant sur le berceau, la jeune femme déposait un baiser sur le front de sa fille, s’imprégnait de sa chaleur, de son odeur, de ce petit couinement qui faisait chanter son cœur alors qu’elle la dérangeait dans son sommeil sans pour autant en sortir.
« P’tit cœur.. »

Et le sien se gonflait d’une dose d’amour qu’elle n’imaginait pas ressentir quelques mois auparavant.
Se détournant après un long moment, c’était sur la joue de Tim qu’elle déposait un baiser, sa main s’attardant une seconde sur son bras. « Merci d’avoir veillé sur elle ce soir. »

S’éloignant de la chambre, la jeune femme allait se servir un verre d’eau, croisait son regard dans l reflet. Différente et semblable. Etrange comme le maquillage lui renvoyait une impression différente alors qu’elle n’en avait pas mis depuis un moment. Les boucles d’oreilles tintaient alors qu’elle les enlevait, tout comme le collier qu’elle portait, posant le tout sur le plan de travail avant de s’y laisser tomber, le bas de son dos le cognant doucement. La main droite glissait dans ses cheveux, les ébouriffant, redonnant ce mouvement qui faisait de la cascade blonde une crinière qu’elle aimait bien. Son petit côté sauvage, un truc qui lui rappelait la gamine surexcitée, le retour des entraînements de Quidditch, les courses folles dans les bois. Un truc naturel, loin des artifices et des carcans. Pourtant un soupir lourd passait ses lèvres.

« J’ai pas passé une super soirée. Je suis une jeune maman de vingt-deux ans. Mon bide bloblote, mon cœur fait des ravages et je suis à peu près aussi crevée que je suis surexcitée. J’ai pas l’impression d’être ce qu’on voit de moi quand je dis qu’il y a quatre semaines, j’ai mis au monde un petit rayon de soleil. Et ça me fait chier d’être réduite à … des contraintes. Parce que c’est ni ce que je suis, ni ce qu’elle est. Et putain, je voulais juste une soirée simple à profiter, pas de devoir affronter les regards inquisiteurs de quarante inconnus quoi. »

Ok, j’exagère sur le nombre. Et le terme inquisiteur est comique en en parlant à Tim, certes.
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Sovahnn Dawn Lockwood
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Dim 25 Juil 2021 - 18:18
Quelque chose clochait, il en était certain. Ce n'était pas normal qu'elle soit déjà là alors qu'elle aurait dû pouvoir profiter de sa soirée. Alors la question à mille livres, c'était est-ce que ça c'était mal passé – et pourquoi- ou est-ce qu'elle avait préféré rentrer par ce qu'elle n'était au final pas prête à laisser sa fille ? Il devait il y avoir d'autres solutions, mais il ne voyait pas bien quoi. Après tout, en même temps, on ne pouvait pas dire qu'il connaissait bien les réactions humaines, il avait rarement les mêmes que d'autres, souvent les siennes étaient bien trop exacerbées par beaucoup de choses. C'était difficile pour lui de définir tout cela pour l'instant. Compliqué, mais pas impossible, il voulait détailler son visage, essayer de trouver le détail qui lui donnerait un indice. Est-ce qu'elle voudrait en parler ou pas ? Est-ce qu'il pouvait se permettre de poser la question sans tomber à pied joints et de toute ses forces dans le plat ? Qu'est-ce qui était le mieux pour elle ? Est-ce, qu'encore une fois, il n'était pas en train de s'inquiéter à outrance, que son angoisse de faire une bêtise avec la petite était en train de déteindre sur la perception qu'il avait de son amie et de sa soirée.

« J’ai une envie absolument irrépressible de la prendre contre moi, mais elle dort et d’après Friends c’est pas la meilleure idée qui soit. Alors je vais résister hein. Mais là j’aurais bien besoin d’elle. »

La première partie avait plutôt quelque chose de rassurant, c'était peut-être que juste que quitter sa fille pour toute une soirée était un peu trop pour l'instant, qu'il fallait qu'ils fassent ça de façon un peu plus graduée ? Ca en serait pas illogique après tout... même s'il avait conscience qu'il ne comprenait probablement pas ce genre de sentiments, qu'il n'avait pas cet instinct. Pourtant la fin de ce qu'elle disait avait quelque chose de beaucoup plus alarmant. Pourquoi est-ce qu'elle aurait besoin d'elle ? Cela voulait dire, probablement, que tout ce n'était pas passé exactement comme elle l'entendait. Il se gratta un peu la joue, sans rien dire, pour l'instant se contentant de la regarder, de voir ce qu'elle pourrait bien dire, continuer. Est-ce qu'elle allait parler d'elle-même ou est-ce qu'il allait devoir tâtonner avec quelques questions ? Préférence pour la première solution, mais ce n'était pas à lui de décider, il était seulement tributaire.
Sovahnn s'était penchée sur le berceau et avait déposé un baiser le front de sa fille ?

« P’tit cœur.. »

Silence, plutôt long, tandis qu'il essayait du coup à trouver les termes exacts pour sa question, pour essayer de comprendre, de voir si elle avait besoin de réconfort ou plus d'avoir la paix, d'être tranquille en tête à tête avec sa fille. Ainsi, il fut assez surpris de se rendre compte qu'elle avait bougé de position et qu'elle s'était rapprochée de lui, qu'elle lui avait déposé un baiser sur la joue, ce qui le fit sourire, très légèrement ; tandis que la main de la jeune femme avait laissé un instant de plus sa main sur le bras. Signal qu'il pouvait la prendre dans ses bras, qu'elle avait besoin d'un contact ? Possible. Il allait se lancer mais il fut coupé dans son élan par la nouvelle phrase de la jeune femme

« Merci d’avoir veillé sur elle ce soir. »
 « C'est la moindre des choses, tu... heu... enfin tu m'héberges et tout, c'est vraiment le minimum que je puisse faire, et puis c'est aussi fait pour ça les amis. T'as envie de sortir, pas moi autant que je serve à quelque chose.»

C'était juste un fait de son point de vue. De la logique. De toute manière, elle le savait c'était pas nouveau, il aimait rendre tout simplement service. Même s'il avait eu quelque chose à faire il aurait été capable de dire oui.
Un instant, il la regarda s'éloigner de la chambre et ne tarda pas à aller la rejoindre, se calant dans un coin où était certain de ne pas la gêner, d'où il pourrait disparaître rapidement si elle le souhaitait, ou au contraire fondre sur elle pour la prendre sans ses bras si c'était nécessaire. Parce qu'au final, il ne savait toujours pas très bien comment se placer, réagir.
Et enfin, elle se confiait. Doutes envolés.

« J’ai pas passé une super soirée. Je suis une jeune maman de vingt-deux ans. Mon bide bloblote, mon cœur fait des ravages et je suis à peu près aussi crevée que je suis surexcitée. J’ai pas l’impression d’être ce qu’on voit de moi quand je dis qu’il y a quatre semaines, j’ai mis au monde un petit rayon de soleil. Et ça me fait chier d’être réduite à … des contraintes. Parce que c’est ni ce que je suis, ni ce qu’elle est. Et putain, je voulais juste une soirée simple à profiter, pas de devoir affronter les regards inquisiteurs de quarante inconnus quoi. »

Est-ce qu'il s'était un peu raidi instinctivement en entendant le « mot » ? Tout à fait. Il ne s'en était même pas rendu compte. Il fronça ensuite un peu les sourcils, comme s'il ne comprenait pas bien tout ce qu'elle venait de dire là, alors qu'il avait bien capté et intégré tous les termes. Mais c'était tellement... incompréhensible à ses yeux qu'il avait l'impression qu'il avait raté une information capitale. Il se passa une main dans les cheveux avant de se diriger vers la jeune femme pour la serrer doucement contre lui, comme si cela pouvait changer les choses, comme si ça pouvait enlever les doutes, les questions, le pessimisme de la jeune femme. Il fallait qu'il réponde quelque chose. Il le savait, mais il avait peur de merder, encore une fois de mal s'exprimer, de mal se faire comprendre et d'être juste maladroit, de remuer le couteau dans la plaie. Laisse juste parler ton cœur. C'est la seule chose à faire, même si ça ne sera peut-être pas si réconfortant que tu le souhaites. Laisse-le parler. Et il se disait ça, probablement, par ce qu'il l'aimait assez pour avoir des mots positifs.
Il planta son regard dans celui de la jeune femme, s'arrangeant pour qu'elle puisse le regarder bien e face.

 « Alors, ils sont tous stupides. Par ce qu'ils ne savent pas ce qu'ils ratent et ils ne pourront jamais découvrir à quel point tu es une fille formidable. C'est eux les perdants au final pas toi, même si pour l'instant, c'est normal que tu ne vois pas ça sous cet aspect. Tu... ils sont juste étroits d'esprit, pour la plupart probablement, alors c'est mieux si tu ne t’embarrasses pas de ce genre de personnes.» Il se tut quelques instants.  « Ils veulent probablement juste s'amuser et ont peur du mot « bébé » et de tout ce que ça apporte... ou alors, ils voient à quel point t'es rayonnante et ils ont peur de s'attacher à toi mais ne veulent pas du « bébé » ?» Il haussa un peu les épaules avant de continuer  «Quoiqu'il en soit, tu es une fille... femme ? Heu, magnifique. On s'en fout de ton ventre, tu viens d'accoucher... quelle femme peut se targuer d'avoir retrouvé son ventre d’antan après un mois ? Et puis, même, si tu avais des formes, tu en as, c'est quoi le souci exactement ?  Il n'y en a pas, juste dans leur tête. Ok ?»
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Timothy Turner
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Timothy Turner
Mar 27 Juil 2021 - 20:24
Evidemment, quelque chose clochait. Expressive, la jeune femme apaisait ses propres douleurs mais ne cherchait pas spécialement à les cacher. Ils vivaient ensembles, traversaient par moment des instants douloureux, elle n’en masquerait pas les effets. Il y avait là quelque chose de profondément honnête dans ses actes. Ils avaient trop vécu pour sans cesse garder pour eux ce qui, parfois, débordait. Sovahnn savait comme il pouvait sembler loin des autres, un peu en décalage, trop submergé par ses émotions et ses interrogations sans réussir à tout retranscrire dans la réalité, comme si la tempête intérieure qui l’agitait n’avait pas toujours moyen de trouver la sortie. Ça n’était pas son cas. Elle vivait tout, profondément et très justement, avec la violence ou la retenue nécessaire et chaque émotion, chaque épreuve était un cadeau à vivre. Alors oui, en cet instant, elle allait mal. Ça n’est rien d’aller mal, c’est nécessaire pour traverser ce qui, parfois, lui prend à la gorge et nous attire sous la surface. Là, oui, la jeune femme rentrait dans le creux de la vague. Après avoir tout encaissé de front, elle soufflait un peu sur ses propres capacités de résistance, cessait un peu d’être adulte et mesurée et souffrait comme une ado en crise. Non, bien sûr, il n’y avait rien dans ses actes de la virulence d’une complainte adolescente. Mais il y avait la fatigue de l’adulte qui ne peut toujours esquiver les coups et qui parfois ne peut pas prendre le recul. Ne peut pas encaisser sans broncher et a besoin d’en souffrir un peu brusquement, un peu intensément avant de reprendre le contrôle sur ses propres pensées. Oh, elle savait quelles raisons faisaient que ce qui aurait pu être insignifiant un autre jour la pesait à présent, bien entendu. Mais voilà, ça la noyait en cet instant, sans réelle raison extérieures, comme la fameuse goutte d’eau qui fait déborder le vase.

Sans doute s’il n’y avait pas eu sa fille, la jeune femme aurait explosé. Sans doute l’aurait-elle fait tout autant si Tim n’avait pas été présent ce jour-là. Mais voilà, la bouille de l’une, l’inquiétude de l’autre venaient la prendre en plein cœur, l’emplissant d’affection jusqu’à faire grossir cette petite bulle de lumière qu’elle gardait au chaud, au creux de sa poitrine. Alors la tempête s’apaisait, se changent en simple souffle d’air un peu trop turbulent. Mais les débris, eux, restaient. Ainsi, si la jeune femme s’éloignait, les mots vinrent déborder de ses lèvres comme une rivière en crue, s’épanchant sans même y songer, évoquant l’avenir plutôt que le passé, le présent s’érigeant en plaie vive et absurde.

Le regard dans le lointain, posé quelque part auprès de la porte de la chambre de sa fille, elle sentait le bois lustrée du plan de travail sous ses mains, la fraicheur du lino sous ses pieds nus. Les larmes étaient là, pas tout à fait asséchées, à attendre leur heure sous la surface. Sovahnn ne voyait qu’à peine Tim à ses côtés, loin sur sa droite, appuyé au mur, il écoutait avec attention, comme il le faisait toujours, chaque mot prononcé. Ainsi, si elle l’avait vu se raidir, elle n’y avait pas prêté attention, laissant ses pensées dériver et résumer de manière particulièrement trop centrée les tourments qui la bousculaient. Bien sûr, il n’y avait pas que ça, évidemment. Il était certain que les derniers événements lui pesaient bien plus que cette simple soirée et que les refus répétés de ces types dont elle se foutait parfaitement ne faisaient que remuer quelque chose de plus profond et douloureux qui, à force de cogner, faisait le plus de dégâts en sous-marin.

Elle ne détacha le regard de son point fixe et virtuel qu’une fois que l’autre se mit en mouvement, réduisant rapidement la distance pour la retrouver. Tim se détachait donc du mur à sa droite, contournait la grande table de bois peinte en blanc par elle ne savait quel obscure grand oncle et arrivait à sa hauteur. Déjà, ces bras trop grands pour le souvenir qu’elle en avait passaient en douceur autour d’elle, l’attirant à lui en douceur. Abdiquant sans la moindre forme de refus, elle s’y laissait couler sans se faire prier. Un instant, elle se fit la réflexion qu’il y avait quelque chose d’étrange là-dedans. Non pas par le geste ou ce qui les reliait mais par le fait que des années auparavant, ce corps qu’elle enlaçait si souvent était plus petit, toujours plus frêle que le sien. Quelques jours plus tôt, il s’écroulait tant que cette impression ne l’avait pas frappée. Pourtant, en cet instant, c’était elle qui semblait toute petite. Bien moins qu’entre les bras d’Enzo, c’était une évidence, mais ça sautait tout de même aux yeux. Petite de taille, frêle malgré ses tentatives acharnées à se muscler et retrouver un minimum de solidité après ses années de coma, la jeune femme se laissait glisser contre lui, passant ses bras dans son dos et déposant le visage contre son torse. Un instant à se perdre dans la sensation d’apaisement qui l’enveloppait en même temps que lui. C’était là, ça grondait toujours quelque part, mais la chaleur humaine venait calmer ses nerfs à vif.

« Alors ils sont tous stupides… »

Doucement, Tim se redressait légèrement, lui intimant qu’il souhaitait lui parler. Prenant assez de recul pour l’observer sans sembler mille fois trop proche de son visage pour une discussion, Sovahnn le laissait continuer sans le couper.

« … Parce qu’ils ne savent pas ce qu’ils ratent et ils ne pourront jamais découvrir à quel point tu es une fille formidable. » Gênée autant de touchée, la jeune femme pinçait légèrement les lèvres en détournant le regard. « C’est eux les perdants au final, as toi. Même si pour l’instant, c’est normal que tu ne vois pas ça sous cet aspect. » Bien entendu, elle le savait… mais une part de son égo appréciait ce rappel. Car dans le fond, l’inquiétude qui ressortait était sans doute bien plus vive et profonde que ce qu’elle laissait paraitre… ou ce qu’elle pensait elle-même ressentir. « Tu… ils sont juste étroits d’esprit pour la plupart probablement ! Alors que c’est mieux si tu ne t’embarrasse pas de ce genre de personnes. »

Bien sûr que c’est mieux. Mais ça blesse. Ça renvoie à des choses douloureuses qui ne se dépassent pas si facilement.  

« Ils veulent probablement juste s’amuser et ont peur du mot « bébé » et de tout ce que ça apporte…. » Pourquoi en avait-elle parlé au juste ? Alors qu’elle-même ne voulait justement que ça. S‘amuser. Rien de spécifique, pas de grands projets et certainement pas d’avenir. Bien sûr, à présent, elle s’interrogeait. Mais à l’origine, il n’y avait dans sa démarche qu’une envie de profiter du moment présent. De s’évader dans quelque chose de simple, de fun, d’illusoire. Quelque chose qui n’avait ni impact ni conséquences, rien qu’une soirée comme elle pouvait en vivre à Poudlard. Retrouver cette simplicité propre à ce simulacre d’adolescence qu’elle auraiti aimé pouvoir réellement vivre intensément. Elle ne cherchait personne, n’avait aucune intention de développer quoi que ce soit. Profiter seulement du moment présent.
Oui mais dans ce type de soirées, ce que l’on entendait par l’expression ‘profiter du moment présent’ amenait sans doute à quelque chose de plus physique… qu’elle n’était pas tout à fait certaine de pouvoir assumer à l’instant avec un parfait inconnu. C’était si simple pourtant à Poudlard ! Pourquoi cette idée la mettait à présent si mal à l’aise ? Peut être parce qu’elle fantasmait ses propres aventures, bien moins nombreuses que ce qu’elle semblait se souvenir. Peut-être surtout parce qu’il y avait un manque, là, dans ses possibilités actuelles, qui lui sciait les nerfs et appelait à un deuil qu’elle n’avait pas envie d’intellectualiser. Parce que passer à autre chose n’était pas si simple. Et peut-être parce que les douleurs qu’elle craignait ne pouvaient être assumées comme faiblesses face à un inconnu en qui elle n’avait qu’une confiance modérée. Alors oui, dans le fond, en réalité, peut-être se sabotait-elle, se mettant face à une réalité sur laquelle elle aurait pu fermer les yeux un moment si elle s’était simplement contentée de… profiter du moment présent. «  Ou alors ils voient à quel point tu es rayonnante et ont peur de s’attacher à toi mais ne veulent pas du « bébé » ? » Un petit rire passait ses lèvres, quelque peu étranglé. Face à elle, Tim haussait des épaules avant de continuer. « Quoi qu’il en soit, tu es une fille… femme ?.. » Eh oui Tim. Je suis pas certaine de correspondre à ce titre mais oui. < « … euh, magnifique. » Cette fois, elle levait les yeux au ciel en soufflant, à la fois touchée et gênée par ces propos. Jamais elle ne s’était définie comme quelqu’un de ‘beau’ et n’appelait par ces mots pas aux compliments. Pour autant, ils venaient la cueillir, traçant sur ses lèvres un petit sourire réflexe. « On s’en fout de ton ventre, tu viens d’accoucher… quelle femme peut se targuer… » ‘se targuer’, vraiment ? « …d’avoir retrouvé on ventre d’antan après un mois ? Et puis, même si tu avais des formes, tu en as, c’est quoi le souci exactement ? Il n’y en a pas, juste dans leur tête, ok ? » Juste dans la mienne, surtout.

De nouveau, elle soupirait, lâchant une légère grimace avant d’enfouir de nouveau son visage contre lui, se recroquevillant dans ses bras car, pour une fois, elle avait simplement besoin d’être vulnérable et de se laisser porter un peu.

« Je sais… » Deux mots marmonnés contre son t-shirt alors qu’elle se redressait sans se défaire de son étreinte. Doucement, elle passait une main à l’avant, comme pour s’y recroqueviller plus encore, accrochant son haut de quelques doigts crispés. Un instant, elle était restée là silencieuse, à simplement profiter de cette chaleur qui lui manquait tant en cet instant. Et puis, doucement, les mots avaient repris. « Je sais qu’on s’en fout, et je sais que ces cons ne sont pas le problème. Je sais juste pas où je vais et si ça me va, ya des moments où je m’interroge. Je voulais pas de cette grossesse, ça m’est tombé sur le coin de la gueule et sans Zach… j’en sais rien, pourtant ça ne change pas grand-chose en soit. Mais ouais, j’avais juste envie d’insouciance, de retrouver le rôle d’une ado quelques heures et j’ai encore et toujours l’impression que ça m’est simplement pas accordé. » A son tour, elle haussait les épaules. « J’suis fière de mon corps. Il m’a permis de survivre à un accident, de traverser les années à Poudlard et de me barrer de là alors que ça pétait dans tous les sens. Et malgré tout ça, il a tenu le choc pour faire grandir et mettre au monde une petite fille sublime, en bonne santé. C’est un warrior mon corps, et pour ça je l’adore… » Cette fois, elle riait tout en ajoutant : « .. Mais j’le qualifierai pas de magnifique. » Non, il ne lui plaisait pas, pour un tas de raisons, essentiellement parce qu’il la ramenait à ce corps squelettique sur un lit d’hôpital. Et parce qu’il lui rappelait que d’adolescence elle avait été privée. Or ça hurlait toujours en elle, ce besoin de tout flamber, tout prendre au jour le jour et de vivre plus que n’importe qui. Mais en cet instant, le pouvait-elle encore réellement ?

Une voix en elle soufflait l’évidence : bien sûr, bougre d’âne…. Pas de doute, dans le fond. Et pourtant c’était bien ça qui passait en cet instant en elle, le doute.

« Cela dit merci pour le compliment. »

Les compliments.
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Sovahnn Dawn Lockwood
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Sovahnn Dawn Lockwood
Ven 30 Juil 2021 - 20:35
Il avait parlé, probablement beaucoup trop, mais il s'en fichait d'un côté. Il voulait juste la rassurer, qu'elle entende ses arguments, qu'elle voit comment lui la voyait. Et s'il disait ça, il était certain que tous les amis de la blonde serait d'accord avec lui, d'ailleurs pourquoi en pas lui avoir sorti un « appelle Enzo, il te dira que j'ai raison ». Il n'était pas du genre à dire qu'il avait raison, alors cela aurait voulu tout dire, pour ça, il avait de l'assurance. Et oui, Sovahnn, il croyait totalement en toi. Il voulait dédramatiser un peu le tout, sans qu'elle ne se sente rabaissée, sans qu'elle ne croit/qu'il ne dise que ce qu'elle ressentait était stupide, ou illégitime, par ce que ce n'était pas le cas. Par ce que toutes les douleurs étaient valables, même si on ne les comprenait pas... Et le rejet, il ne pouvait que le comprenne, ça faisait bien écho en lui. Il voulait l'aider, il voulait qu'elle soit heureuse mais il savait aussi qu'il n'était pas forcément le plus doué pour réconforter les gens même en y mettant toutes ses tripes. Il trouvait son argumentaire un peu pâle, pourri par rapport à ce qu'il pouvait ressentir, par rapport à l'injustice de la situation pour la jeune mère. Pourquoi la repousser ou l'ignorer ?

Il y avait quand même eu quelques sourires, des soupirs aussi avant qu'elle fasse une légère grimace avant d'enfouir son visage contre lui et il se contenta de la serrer doucement en lui caressant un peu le dos. Il ne savait plus quoi dire, plus quoi ajouter par ce qu'il n'avait plus aucune idée de comment faire pour la faire sourire. Bien sûr, il aurait pu faire l'idiot, sortir une connerie, mais il jugeait qu'elle avait plus besoin d'une oreille attentive,  de pouvoir parler plutôt que de dire des conneries. Il ne fallait pas qu'elle fasse comme lui, qu'elle intériorise tout. Elle méritait qu'on l'écoute, qu'on soit là pour elle, et une chance, ça c'était à sa portée. Bien entendu, il y avait beaucoup de choses qu'il ne comprenait pas forcément, il n'avait pas le même mode d'emploi, de fonctionnements que la plupart des personnes de son âge, mais il essayait et apprenait. Il s'améliorait, probablement, même.

« Je sais… » Et elle était restée contre lui, accrochant de ses doigts un peu plus le tee-shirt du garçon. Silence, qu'il n'osa pas couper. Si elle avait quelque chose à ajouter, elle le ferait sans aucun problème, il en était certain. « Je sais qu’on s’en fout, et je sais que ces cons ne sont pas le problème. Je sais juste pas où je vais et si ça me va, ya des moments où je m’interroge. Je voulais pas de cette grossesse, ça m’est tombé sur le coin de la gueule et sans Zach… j’en sais rien, pourtant ça ne change pas grand-chose en soit. Mais ouais, j’avais juste envie d’insouciance, de retrouver le rôle d’une ado quelques heures et j’ai encore et toujours l’impression que ça m’est simplement pas accordé. » Ah. Merde.  Comment est-ce qu'il pouvait répondre à cela ? Aussi bien sur ses interrogations que sur la grossesse... Il devait choisir avec ses mots avec précautions pour l'aider et non pas la fustiger, ou la blesser. Il se mordilla un peu la lèvre tandis qu'elle haussait les épaules. «  J’suis fière de mon corps. Il m’a permis de survivre à un accident, de traverser les années à Poudlard et de me barrer de là alors que ça pétait dans tous les sens. Et malgré tout ça, il a tenu le choc pour faire grandir et mettre au monde une petite fille sublime, en bonne santé. C’est un warrior mon corps, et pour ça je l’adore… » Bon, ça c'était probablement un bon point. Elle avait quand même une note positive envers elle-même, ce qui devait montrer aussi qu'il n'y avait pas que du négatif en elle, qu'elle restait malgré tout assez lucide. Il n'avait pas encore eu le temps de répondre que déjà, elle riait en ajoutant « .. Mais j’le qualifierai pas de magnifique. » hum... c'était quand même pas totalement gagné. Mais au moins il pouvait prendre en considération tout ce qu'elle venait de dire pour essayer d'adapter  sa réponse au mieux, même si c'était loin d'être gagné. Il avait l'impression que son cerveau était juste en train de lui dire « merde, débrouille toi tout seul », ce qui n'était pas forcément très évident. Il allait pourtant devoir y aller, trouver quelque chose ! «  Cela dit merci pour le compliment. »
 « Après je crois que tout est une question de point de vue. Tu es probablement mieux placée que n'importe qui pour en connaître les qualités et défauts de ton corps ; mais par contre tu n'es pas assez vaniteuse, c'est même tout le contraire, tu n'es donc pas impartiale sur... disons comment on peut te percevoir. Par ce que j'suis certain que beaucoup utiliseraient le même mot que moi. C'est ce qui se dégage de toi, tout simplement.» Il inspira un petit coup, il espérait ne pas s'être encore trop mal débrouillé.  « Et c'est normal de douter.. après tout ce qui s'est passé ces derniers mois, pour ne pas dire années. On va peut-être tous pouvoir souffler un peu et prendre nos marques.» Ou pas du tout... c'était quand même un vilain mensonge.  « Quant à ta fille, tu ne la voulais pas, mais tu l'as gardée, non ? C'est que quelque chose en toi a dû te souffler qu'il fallait que tu le gardes... Et cette décision, tu ne la regrettes pas.. ; C'est peut-être juste difficile, mais tu n'as pas de regrets.» Il se tut quelques instants, se poussa un peu afin qu'ils se regardent de nouveau dans les yeux.  « Ose me soutenir le contraire ? Ta fille, c'est ton diamant, ton joyau, ta joie de vivre, tu t'illumines quand tu la vois... Alors, ne fais pas attention à ces cons. Ne les laisse pas te faire croire d'une manière ou d'une autre que c'est peut-être une mauvaise chose. Tu n'as plus Zach, mais tu n'es pas seule Sova. Tu as Enzo qui a toujours été là pour toi, toutes tes amis, et je suis là. On ne te laissera pas tomber.» Bon dieu, est-ce qu'il n'était pas en train de s'enfoncer tout seul là ? Il ne savait plus du tout comment mener la marque, alors il sortait un peu les rames du cafouillages.  « On va aller passer une soirée devant la télé, tu vas te reposer et dans deux ou trois jours, je garderai de nouveau Liya et toi tu sortiras. Et cette fois tu t'éclateras. Ok ? Je ne suis pas Zack, je ne le serai jamais, par contre je peux être une bonne nounou, c'est toujours mieux que rien, surtout que je suis sur place. » tenta-t-il de plaisanter, mais quelque part ça l'inquiétait cette phrase sur cette grossesse et sur Zach. Le mal semblait plus profond, plus ancré et il ne savait pas comment faire pour bien tâter le terrain, alors, il essayait de lui montrer qu'elle n'était pas seule. Un peu stupide, vu qu'elle n'avait jamais dit qu'elle se sentait seule, délaissée, mais il n'avait pas eu vraiment d'autres idées.
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Timothy Turner
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Sam 7 Aoû 2021 - 22:06
C’est vrai, il aurait pu appeler Enzo pour lui demander son avis, chose qui aurait probablement été particulièrement étrange, mais admettons. Après tout, son opinion pouvait au moins comporter un détail non négligeable : il avait été attiré par elle au moins une fois dans sa vie. Ce qui, à priori, n’était pas le cas de Timothy. Est-ce que ça rendait sa parole moins valable ? Sans doute pas. D’ailleurs si elle bloquait là-dessus, ça n’avait rien à voir avec le fond du problème en réalité. C’était seulement ce sur quoi son mal-être cristallisait. Quelque chose de plus simple à exprimer que ce qui tournait en arrière plan. Alors en cet instant, elle n’avait qu’une envie, c’était rester là, contre lui, dans la chaleur protectrice d’un ami. Si le rejet s’ancrait violemment en elle, rester là, callée au creux de bras qui lui semblaient en cet instant étrangement… grands. Assez pour s’y cacher du monde et de ses émotions un instant. Oui, la sensation était étrange car si depuis deux semaines ces gestes devenaient plus naturels, avant ça, c’était elle qui le prenait contre elle. Rectification, c’était elle, presque adolescente, qui prenait un enfant dans ses bras, qui le protégeait de ses angoisses et de ses manques. Qu’elle s’y sente soudainement si frêle, disparaissant contre un corps qui semblait trop grand à présent… semblait dissonant. Une sensation qui mettait en exergue le temps passé à s’ignorer, évoluant dans des mondes différents ou s’éloignant sciemment. Dix ans. Il lui semblait avoir manqué une part de sa vie si importante qu’elle la prenait par moment à la gorge comme un manque insoutenable. Comme si on n’avait fait que lui arracher son existence et qu’elle la gagnait à présent, jour après jour, à l’encontre de ce que le destin semblait avoir prévu pour elle. Alors oui, elle restait contre lui, en manque d’humanité, en manque de soutien, en manque d’un homme qui ne serait plus jamais là. Dans le fond, il n’y avait rien besoin de plus. C’était de chaleur humaine dont elle manquait, alors contre lui, c’était ce qu’elle retrouvait, les doigts enroulés autour du tissu de son haut, callée contre un corps qui semblait plus solide que celui qui se recroquevillait sous le poids de sa culpabilité quelques jours plus tôt.

« Après je crois que tout est une question de point de vue. Tu es probablement mieux placée que n'importe qui pour en connaître les qualités et défauts de ton corps ; mais par contre tu n'es pas assez vaniteuse, c'est même tout le contraire, tu n'es donc pas impartiale sur... disons comment on peut te percevoir. Par ce que j'suis certain que beaucoup utiliseraient le même mot que moi. C'est ce qui se dégage de toi, tout simplement.»

Cette fois, si elle tournait le visage pour l’enfouir contre lui, le front contre son torse… c’était parce qu’elle rougissait, cherchant à cacher le petit sourire flatté qui naissait sur ses lèvres et qu’elle n’arrivait pas à retenir malgré ses efforts. Non, elle n’était pas vaniteuse et si par moment, oui, elle prenait confiance en ce corps qu’elle avait tant de mal à appréhender… ces instants ne duraient pas. Il y avait un décalage entre ce qu’elle était et la façon dont elle se percevait, toujours bloquée des années en arrière, et la réalité. C’était certain, et très probablement lié aux années qu’elle avait passé dans le coma. Difficile d’appréhender celle qu’on est lorsqu’on s’éveille dans un organisme qui a grandit sans qu’on puisse le voir faire. Un organisme trop faible pour la porter, qui n’était porté que par la magie, s’avérait si maigre et flasque qu’elle en avait la nausée… un organisme qu’elle avait apprit à pousser, à découvrir, à comprendre et à aimer.. un peu. Elle avait cherché à se rassurer, à déclencher du désir chez les autres, et la sensation était passée… pour revenir à présent que son corps ne se ressemblait de nouveau plus, ravivant les plaies passées, jamais véritablement fermées.

« Et c'est normal de douter.. après tout ce qui s'est passé ces derniers mois, pour ne pas dire années. On va peut-être tous pouvoir souffler un peu et prendre nos marques.»

Cette fois, elle lâchait un rire profondément cynique. Non, ils ne souffleraient pas longtemps, la jeune femme le savait, les épreuves n’avaient jamais cessé de pleuvoir et Sovahnn savait qu’il ne fallait pas trop compter avec le fait que la vie leur épargne les suivantes. Il n’y avait là qu’un mensonge auquel il cherchait sans doute à se raccrocher… et elle pouvait comprendre ça, lasse qu’elle était ce soir-là.

« Quant à ta fille, tu ne la voulais pas, mais tu l'as gardée, non ? C'est que quelque chose en toi a dû te souffler qu'il fallait que tu le gardes... Et cette décision, tu ne la regrettes pas.. ; C'est peut-être juste difficile, mais tu n'as pas de regrets.»
« Evidemment. »

Ce mot était lâché avec un léger quelque chose de l’ordre de l’agressif qu’elle n’avait pas eu l’intension d’exprimer. Ça n’avait rien à voir avec lui ou ce qu’il disait pourtant, c’était ancré profondément en elle, comme un loup qui sortirait les crocs à l’idée qu’elle puisse réellement regretter d’avoir eu ce petit brin de soleil qui illuminait ses courtes nuits. C’était la Mère, en elle, qui s’exprimait et rugissait par avance.

« Ose me soutenir le contraire ? » Jamais. « Ta fille, c'est ton diamant, ton joyau, ta joie de vivre, tu t'illumines quand tu la vois... » Si juste. Si profondément juste que ça la touchait en plein cœur comme un feu brûlant dans ses entrailles. « Alors, ne fais pas attention à ces cons. » Etrange comme il lui semblait que la première partie était déconnectée de la seconde, comme si une part de son cerveau refusait de faire les liens entre ses propres sensations. Comme si elle n’acceptait pas qu’elle ait pu ressentir ça. Alors ces mots, oui, ils étaient nécessaires, ne serait-ce que pour lui rappeler l’évidence et faire taire le déni. « Ne les laisse pas te faire croire d'une manière ou d'une autre que c'est peut-être une mauvaise chose. » Quelque chose rugissait en elle, remuait d’émotions à entendre ces mots. « Tu n'as plus Zach, mais tu n'es pas seule Sova. » Et ce qui remuait d’émotion se cabrait brusquement, lui étreignant le cœur comme pour l’arracher de sa poitrine. Alors cette fois, ça n’était pas son sourire qu’elle cachait contre son torse… mais les larmes qui montaient brusquement. Voilà, elle est là la plaie qui fait véritablement mal. « Tu as Enzo qui a toujours été là pour toi, tous tes amis, et je suis là. On ne te laissera pas tomber.» La gorge étranglée d’émotions qu’elle pensait maîtriser, la jeune femme ne bougeait pas, se serrant seulement plus encore contre lui. Comme s’il retenait en cet instant les morceaux de son âme de se disloquer.

« On va aller passer une soirée devant la télé, tu vas te reposer et dans deux ou trois jours, je garderai de nouveau Liya et toi tu sortiras. Et cette fois tu t'éclateras. Ok ? Je ne suis pas Zack, je ne le serai jamais, par contre je peux être une bonne nounou, c'est toujours mieux que rien, surtout que je suis sur place. »

Le petit rire qui passait sa gorge était étranglé. Elle aurait dû rire franchement et passer à autre chose, mais voilà, il y avait bien des sanglots qu’elle avait retenu depuis des semaines, bien des épreuves encaissées qui demandaient à ressortir. Alors ce petit rire s’était changé doucement en larmes, s’enfouissant contre lui plus encore, les deux bras contre lui, les sanglots ressortant par marées sans qu’elle ne puisse rien y faire. Elle était restée là un moment, lovée contre lui, le cœur au bord des lèvres, les émotions en vrac et l’impression de se disloquer l’emportant un moment. Brusquement, elle était seulement noyée par ce qu’elle avait repoussé trop longtemps. Submergée… rien que le temps que la vague passe.

C’était ainsi, elle s’était effondrée après le décès de Zach, la colère l’avait ramenée, la forçant à surfer sur ces vagues de chagrin, les dompter jour après jour depuis qu’elle avait senti Enzo en train de sombrer à son tour. Parfois, elle trébuchait, perdait l’équilibre, et les vagues l’emportaient un instant avant qu’elle ne retrouve la surface. C’était ainsi, c’était normal, ça n’avait rien de grave et constituait sa façon de gérer la perte, voilà tout. Il y avait dans son esprit un brouillon d’émotions, comme si un peintre s’était amusé à jeter ses sentiments sur une toile se chargeant de couleurs vives et brouillées qui s’accumulaient pour donner un entrelas sensitif opaque. Illisible.

Retrouvant peu à peu contenance, elle était restée là encore un temps, comme si ces bras pouvaient la protéger de ce que la vie leur réservait encore. Tout lui manquait en cet instant, les autres lui manquaient et elle aurait aimé se réfugier tour à tour contre chacun de ses proches, comme si leur unité pouvait contrer les manques qui s’accumulaient.

Inspirant profondément, elle s’était remise en mouvement, s’écartant doucement sans oser poser le regard sur lui, fixant d’un air bête les larmes incrustées dans les mailles du tissu.

« Désolée.. »

Rien qu’un souffle.
La tempête s’était apaisée en elle, le peintre fou avait cessé de jeter ses couleurs, et les envolées de son cœur se calmaient comme elles étaient venues, dessinant doucement un petit sourire amusé sur ses lèvres. Les hormones, la fatigue, les épreuves accumulées, les violences encaissées et les émotions repoussées s’étaient toutes assemblées d’un coup, la submergeant un moment avant de la laisser à nouveau plus calme, moins tordue de douleurs qu’elle ne savait démêler. Ça passait, tout simplement.

« T’es content d’avoir emménagé ici hein ? » Des mots prononcés avec humour et autodérision sans qu’ils ne pèsent véritablement. Il venait pour respirer un peu, se poser et s’éloigner un peu de ses propres emmerdes et c’était elle qui finissait en larmes. Oui. Et c’est ok. Du moins elle-même n’en tirait aucune honte. Chacun vivait les assauts de la vie et ils savaient tous que s’ils encaissaient avec maturité, parfois ils arrivaient à saturation. C’était son cas. C’était passé. Next.

S’essuyant le visage de son avant-bras, un peu gênée, la jeune femme relevait doucement le regard vers lui. « T’as le droit de changer de t-shirt je crois avant la soirée télé. »
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Sovahnn Dawn Lockwood
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Dim 8 Aoû 2021 - 13:37
S'il était logique et qu'il ne faisait qu'écouter son cœur, est-ce que cela ne serait pas suffisant ? Est-ce qu'il n'allait pas merder ? Il n'en savait strictement rien, mais de toute manière il n'avait pas vraiment le choix, il ne pouvait pas la laisser dans cet état déplorable , et il savait d'ores et déjà qu'il n'était pas spécialement doué pour réconforter les gens en général. Avec Sovahnn cependant, vu comme il la voyait, peut-être que les mots pourraient marcher, par ce qu'ils venaient du cœur, par ce que ça serait forcément quelque chose d'assez positif. Il ne pouvait pas en être autrement vu comme il la considérait. Après les premiers mots, elle avait tourné la tête pour enfouir son front contre son torse comme si elle voulait un peu se cacher, ou alors peut-être qu'elle recherchait un peu plus de chaleur humaine ? Cela pouvait être encore autre chose. Et s'il ne réussissait pas, vu la réaction qu'elle avait il n'avait rien du dire de réellement vexant ce qui était déjà un bon point. Il n'avait pas fini, et il devait continuer, il avait provoqué un rire cynique chez la femme, et oui il savait qu'ils n'auraient que peu de temps pour souffler, mais ils avaient le droit d'avoir quand même un peu d'espoir. Alors il préféra ne faire comme s'il n'avait rien entendu et il avait continué, cette fois en reprenant certaines paroles prononcées par rapport à sa fille.

« Evidemment. »

Le ton avait-il quelque chose d'un peu agressif ? Possible, mais là encore il essayait de ne pas trop se questionner, il n'avait rien dit de mal... et aucune de ses paroles ne semblait vouloir vraiment le faire taire... mais il savait qu'il n'avait pas non plus le droit à l'erreur concernant Lyia, sinon elle risquait vraiment de sortir les crocs. Et il avait continué sur sa lancée, sur la façon – possiblement un peu naïve- dont il voyait les choses. Alors il avait continué d'essayer, encore et encore de toutes ces forces espérant que ce qu'il disait c'était ce qu'elle souhaitait entendre même si certaines parties étaient peut-être un peu difficiles à continuer d'assimiler comme la mort de Zach, le fait qu'il ne reviendrait pas. Bien sûr, elle l'avait compris, intégré, mais c'était sûrement encore un point sensible chez elle, et elle avait besoin de savoir ou plutôt d'entendre qu'elle n'était pas seule. Qu'il comprenait (ainsi que la plupart de ses camarades) qu'il ne remplacerait pas l'homme qui était le père de sa famille, que personne ne prétendait vouloir prendre cette place. Juste présent pour elles, et à défaut d'être le père, il pouvait être une nounou ce qui laissait un peu de repos de temps libre à son amie. Bon, il l'avait fait pleurer un peu plus et il n'arrivait pas à bien définir si c'était par ce qu'il l'avait touchée ou alors blessée... mais vu qu'elle restait blotti toujours contre lui – voire même un peu plus- il se dit que c'était probablement plus la première solution et qu'il n'avait donc pas à s'excuser d'une quelconque manière. Il chercha des yeux un mouchoir qu'elle puisse s'essuyer un peu les yeux … et ne trouvant rien à sa convenance il avait finalement simplement continuer  de parler, de meubler. D'ailleurs, il avait réussi à la faire rire un peu, ce n'était pas grand chose mais c'était déjà mieux que les larmes, il s'en contenterait surtout qu'il n'avait pas dit ça pour être spécialement drôle.... et soudain ce nouveau des larmes. Merde ! Mayday !!! Qu'est-ce qu'il pouvait faire pour la faire rire ? Qu'est-ce qu'il avait dit pour la mettre dans cet état ? Ne sachant pas trop comment réagir il se contenta de la prendre contre lui et de continuer à la serrer un peu. Il fallait peut-être attendre que ça passe, en tout cas pour lui c'était comme ça. Ca finissait toujours par se calmer, il le faisait très bien lui-même une fois qu'il était soulagé de ne plus refouler certaines émotions, ou lorsqu'il était trop crevé. Et peu à peu, elle avait fini par retrouver un peu de contenance, mais il ne l'avait pas lâché pour autant, pour montrer qu'il était toujours là et que même s'il était un peu trempé à certains endroits, il ne comptait pas la laisser. Et enfin, elle s'était un peu écartée....

« Désolée.. »
 « Tu n'as pas à l'être, je sais à quel point ça peut faire du bien. Et puis bon, t'as vu j'suis tellement mauvais pour remonter le moral que j'tai fait pleurer. C'est pas super glorieux.» tenta-t-il de plaisanter en espérant qu'elle le prendrait comme tel.
« T’es content d’avoir emménagé ici hein ? »

Attention, humour. Il avait réussi à le déceler dans son ton... mais le souci, c'est qu'il ne savait pas vraiment ce qu'on pouvait répondre à ça. Il se concentra un peu quelques instants, comme s'il voulait trouver de l'inspiration, une répartie un peu sympa et qui ne fasse pas trop paumée pour une fois.

 «Ouais, je trouvais qu'un déprimé c'était pas assez. Après plus on est de fous, plus on rit... Je suis certain qu'on pourrait trouver un autre adage pour notre situation, non ? »

Oui c'était merdique. C'était un essai un peu raté, mais des fois elle était bon public, donc avec un peu de chance, ça passerait bien.
Elle avait fini par s'essuyer le visage et se tourner vers lui en le regardant un peu plus.

« T’as le droit de changer de t-shirt je crois avant la soirée télé. »
 « Ca va, il ne fait pas si froid que ça, ça séchera tranquillement...» il haussa les épaules  « Au pire j'le changerai après c'est rapide à enlever...»

Dans sa chambre., probablement, il se sentait quand même un peu trop pudique pour se désaper devant elle. Ceci dit, bientôt, lorsqu'ils iraient se baigner... et bien il serait en maillot.... ce qui équivalait à enlever le tee-shirt. Merde, rien qu d'y penser, il y avait une part de lui qui était assez gênée. Pourtant chez sa mère, ce n'était pas le genre de chose qui l'avait vraiment dérangé.

 « Allez viens. T'as des glaces ou des gâteaux, je crois que ça serait parfait pour ce que tu as. Plein de sucre devant une bonne série.... comique ou pas d'ailleurs.»

Il l'avait pris doucement par la main pour l'emmener jusqu'au salon, qu'elle décide de quitter la chambre pour s'installer dans l'espace commun.
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Timothy Turner
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Mar 10 Aoû 2021 - 11:09
Oh comme elle était bien à se perdre dans ses bras. A arrêter d’encaisser deux minutes, à lâcher la pression et pleurer comme une gamine qu’elle était. Beaucoup de changements, beaucoup d’épreuves, de nouveautés, de découvertes à engranger sur un fond de deuil qui lui déliait les tripes. Alors oui, elle pleurait… et si elle s’en excusait, à vrai dire, la jeune femme n’en avait pas véritablement honte. C’était ainsi ; vivre. Les hauts et les bas, les creux et les vagues. C’était ce qui faisait que la vie valait d’être vécue et elle n’en démordrait pas. Mais oui, là, maintenant, en cet instant précis, elle  n’en pouvait plus. Le temps de quelques sanglots, elle s’enfonçait dans le creux, fermait les yeux et laissait les flots l’engloutir. Juste le temps de se laisser emporter par les courants de fonds, de glisser, de virevolter sous l’eau … et de se laisser retrouver la surface. Sans vraiment luter, y penser ou se forcer. Ça allait mieux, tout bêtement, parce qu’il y avait des moments où il ne servait à rien de lutter contre les lames de fond. Des temps dans la vie où il fallait seulement accepter d’aller mal pour repartir ensuite.

« Tu n'as pas à l'être, je sais à quel point ça peut faire du bien. Et puis bon, t'as vu j'suis tellement mauvais pour remonter le moral que j'tai fait pleurer. C'est pas super glorieux.»
Un petit rire un peu étranglé passait ses lèvres. « T’en fais pas, ça avait juste besoin de sortir. Si c’était pas là, ça serait venu plus tard. »

Sans doute plus tard, dans son lit, quand tout finirait par retomber. Car ça viendrait, bien sûr, c’était certain. Alors oui, il y avait dans ces mots ironiques une réalité qu’elle n’énonçait pas forcément : elle, elle était heureuse qu’il soit là. Ne serait-ce que pour la réceptionner avant la crise de larmes en solo, manifestement. Définitivement, la présence était nécessaire, les mouvements chez elle comme dans un moulin, les portes grandes ouvertes pour laisser entrer le plus d’humanité possible.

«Ouais, je trouvais qu'un déprimé c'était pas assez. Après plus on est de fous, plus on rit... Je suis certain qu'on pourrait trouver un autre adage pour notre situation, non ? »
« ça fait un bon slogan.. »

Un petit sourire, pas tout à fait convaincu par sa vanne, consciente, surtout, qu’il cherchait à meubler pour l’apaiser, probablement peu à l’aise avec ses larmes.

« Ca va, il ne fait pas si froid que ça, ça séchera tranquillement…  Au pire j'le changerai après c'est rapide à enlever...»

Essuyant ses larmes, elle émit un petit souffle amusé en se détachant enfin véritablement de lui.

« Allez viens. T'as des glaces ou des gâteaux, je crois que ça serait parfait pour ce que tu as. Plein de sucre devant une bonne série.... comique ou pas d'ailleurs.»
« ça marche, allume la télé et sort ça, moi je vais me changer, je suis trop en … tentative d’être bonasse pour une soirée télé chez moi. Je reviens. »

Lui claquant un nouveau baiser sur la joue, elle s’esquivait pour se démaquiller et passer le t-shirt d’Enzo et un leggins court. Moins sexy ? En effet. Mais beaucoup mieux pour la situation.

Ainsi, elle ne tardait pas à s’assoir sur le canapé, une jambe sous elle, l’autre détendue, à taper dans les friandises sorties pour se remplir le ventre tout en commentant les programmes que Tim proposait. Callée contre lui, l’esprit plus léger, l’amusement plus facile, elle retrouvait son comportement habituel.

- End ? -
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Sovahnn Dawn Lockwood
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Jeu 12 Aoû 2021 - 17:21
Est-ce qu'il s'en voulait de la faire pleurer ? Clairement. Il n'arrivait pas à savoir si c'était à cause de ce qu'il avait pu dire, ou alors ce qui s'était passé juste avant. En soi, cela ne changeait pas grand chose, il devait la réconforter, la faire de nouveau sourire... mais, il se sentait quand même un peu coupable de la mettre dans cet état. Il avait donc essayé de plaisanter un petit peu, comme il savait si mal le faire - il n'était pas doué pour ça.

« T’en fais pas, ça avait juste besoin de sortir. Si c’était pas là, ça serait venu plus tard. »

Il la serra un peu plus fort contre lui, à court de mots. C'est vrai que lorsqu'on se retenait ça venait forcément plus tard et généralement c'était encore plus sur, comme si le corps voulait se venger de ne pas l'avoir laissé faire comme il le voulait. En tout cas pour lui, c'était plutôt comme ça que ça avait tendance à se passer. Et oui, il était un peu rassuré de comprendre qu'il n'était pas la cause de ces pleurs. Une nouvelle fois, il avait tenté de plaisanter un petit, de nouveau pour essayer de la faire sourire, même si ce n'était qu'un petit peu, qu'elle puisse se changer les idées. C'était maladroit, comme toujours.... mais il avait au moins en parti réussi.

« ça fait un bon slogan.. »
 « Ouais, mais pas assez bon pour se faire un tee-shirt avec ! Et puis, toi t'es trop rayonnante...» Pour quoi ? Pour avoir le droit de déprimer ? Tu t'entends, là, Tim ? C'était à la base un compliment et il s'était coupé net en se rendant compte qu'il allait sûrement dire une connerie. Quelques instants plus tard, il essayait de compléter la phrase d'une façon plus raisonnable  « Pour avoir les larmes à l’œil trop souvent. T'es trop généreuse pour le mériter.»

Voilà, mériter n'était pas un bon terme, mais au moins il n'y avait aucun sous-entendu de près ou de loin que par ce qu'elle était joyeuse d'habitude, elle ne devait pas déprimer, pleurer, ou qu'elle était trop belle, que cela gâchait quelque chose. Elle devait pouvoir faire agir comme elle le souhaitait, quand elle le souhaitait. Pleurer, c'était ok et elle le savait pertinemment vu l'échange qu'ils avaient eu auparavant.
Et cette histoire de tee-shirt ? Plaisanterie oblige, avant de redevenir un peu sérieux en lui proposant une petite série avec de la bouffe

« ça marche, allume la télé et sort ça, moi je vais me changer, je suis trop en … tentative d’être bonasse pour une soirée télé chez moi. Je reviens. »
 « T'es toujours bonasse, tu n'as pas besoin de tous ces artifices.» dit-il avant de faire une petite grimace.  « C'est vraiment très moche ce mot quand même et hyper réducteur, non ?»

mais ce n'était qu'un détail, il avait pris de la glace à la vanille et au chocolat, deux cuillères, des cookies, de la pâte à tartiner, le tout qu'il avait installé sur un grand plateau pour ne pas qu'ils risquent de trop salir les meubles et il avait allumé la Télé essayant de trouver un programme adéquat... dur, dur vu que tout semblait assez nul.
Installé contre elle il vérifiait de de temps en temps qu'elle ne semblait pas se remettre à pleurer, qu'elle retrouvait le moral, du moins un minimum en apparence, et comme ce n'était pas l'expérience la plus réussi qui soit, à un moment donné, il poussa doucement le plateau à un ou deux mètres d'eux, avant de regarder Sovahnn avec son regard le plus innocent, avec qu'un vague sourire taquin ne le prenne. L'air de rien, il s'était réapproché d'elle pour la chatouiller, prêt à esquiver les coups qu'elle risquait de donner.
C'est aussi fait pour cela les amis.
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Jeu 19 Aoû 2021 - 10:23
C’était un passage à vide, un moment où le deuil et les différents coups enchaînés lui tombaient sur le coin de la gueule et demandaient à être expurgés afin de laisser la possibilité à la joie de reprendre le dessus. C’était ainsi, par moment, les émotions se devaient de sortir par flot pour laisser au reste la possibilité d’exister, tout aussi bêtement que ça. Il n’y avait donc rien d’inquiétant à la voir pleurer ainsi, bien au contraire, c’était sans doute plus sain que de retenir les larmes de manque, d’inquiétude et de douleur qui suivaient la disparition d’une personne si proche que Zach pouvait l’être pour elle. Martelée par ses hormones, chavirée par la vie, elle avait beau être solide et joyeuse, solaire et légère, Sovahnn avait ses passages à vide, ces moments où elle ne tenait pas et où elle se noyait un instant. Comme une gamine emportée par le courant qui était consciente qu’il n’y avait qu’un moyen pour elle d’atteindre le bord de l’autre côté des eaux : se laisser emporter par les courants sous-marins. Se laisser glisser sous l’eau, aspirée par les lames de fond, virevolter dans le courant sans lutter, seulement se laisser faire jusqu’à ce que finalement, l’eau furieuse ne la ramène vers la surface, près du bord. Ainsi, Sovahnn séchait ses larmes, retrouvait un petit sourire, délestée d’un poids qu’elle n’avait pas réellement eu l’impression de porter mais qui était devenu intenable durant les dernières heures jusqu’à faire peser ce qui n’aurait pas dû avoir d’impact.

« Ouais, mais pas assez bon pour se faire un tee-shirt avec ! Et puis, toi t'es trop rayonnante...» Elle ne s’était pas arrêtée sur la formulation, sur la façon dont il aurait pu terminer cette phrase ou sur les injonctions qui pouvaient s’y accrocher. Non, la jeune femme avait seulement entendu le compliment, aussi bête que ce soit. Rayonnante. « Pour avoir les larmes à l’œil trop souvent. T'es trop généreuse pour le mériter.» Rayonnante et généreuse.

Un petit sourire touché sur les lèvres, elle détournait le regard, toujours un peu étonnée d’entendre ce genre de compliments à son encontre. Petite fille, elle était sérieuse, effacée et têtue, n’était mignonne que parce qu’elle était silencieuse, ne posait pas problème et se faisait oublier. A présent, elle n’était plus rien de tout ça, étonnant jusqu’à ses parents qui ne reconnaissaient plus en cette femme sûre d’elle, vive et bruyante la petite fille aux cheveux cendrés d’hier. Les compliments, on ne lui en faisait que peu, ou détournés, entourés d’humour. Lui était direct, les enchaînait sans détours… et ça la prenait totalement de court, tout en faisant un sacré bien à son égo malmené du soir. Après tout, c’était ainsi que ça avait commencé, par une sensation de rejet abjecte qu’elle avait du mal à gérer, hormones et deuil obligent. Alors oui, ces quelques mots allégeaient son âme et soulageaient sa sensibilité égratignée, il fallait bien l’avouer.

« T'es toujours bonasse, tu n'as pas besoin de tous ces artifices.» Rebelote, son sourire s’étirait un peu plus. Déjà parce que le compliment sous-jacent faisait plaisir et surtout parce que… autant entre ses lèvres, le « bonasse » passait bien, autant sur les siennes, il en ressortait une certaine dissonance, comme s’il était trop poli pour ça. Ou pas assez concerné. Ou juste beaucoup trop gentil et bien élevé pour un tel vocabulaire. Lui-même s’en rendait manifestement compte car il se rattrapait déjà.  « C'est vraiment très moche ce mot quand même et hyper réducteur, non ?» Alors elle riait de bon cœur à le voir se reprendre comme une bonne sœur venant de laisser échapper un juron. « C’est ce qu’on appelle de la réappropriation mon bichon. Donc ça l’est pas tant que ça vient à l’origine d’une nana. » Ou quelque chose comme ça. Toujours était-il que lorsqu’elle le disait, ça ne l’était pas… lorsqu’un type dans la rue le faisait… il risquait fort de s’en manger une, soyons honnêtes. « Mais merci, je retiens que je suis bonasse au réveil, du coup. » Chose dont elle doutait, estimant son corps déformé, ses membres trop fins et frêles, pas assez formés, son nez trop pointu, ses mâchoires trop marquées, son menton trop long. Mais sans doute d’autres pouvaient y voir autre chose.
En s’éloignant, la jeune femme jetait un regard dans le miroir, y voyait ses yeux rouges, son air fatigué, ses joues un peu trop rouges d’avoir pleuré ainsi… mais bercée de compliments, apaisée, elle esquissait un sourire, s’y trouvant finalement relativement mignonne avec son air ébouriffé.

Bientôt, voilà qu’elle revenait habillée pour le confort de la soirée et se callait contre lui, piochant déjà dans un des paquets qu’il avait apporté, ingérant un cookie en observant du coin de l’œil le zapping dépité de son ami. Rapidement, elle glissait, d’épaules à épaules, elle terminait contre son torse, clairement en quête de chaleur humaine, grignotant paradoxalement une glace dans un cliché parfaitement assumé de la femme triste. De mauvais programme en mauvais programme, ils terminaient sur un dessin animé et bientôt elle souriait de nouveau amusée par les conneries qui pouvaient s’y mettre en scène.

« T’as qu’à mettre Raiponce, comme ça je verrais bien si elle me ressemble ! »

Disait-elle, un gâteau entre les incisives se faisait bientôt ingérer sans autre forme de procès, piochant autre chose en rapprochant le plateau du bout du pied. La jeune femme avait conscience qu’il l’observait du coin de l’œil, régulièrement, comme s’il vérifiait que les larmes ne s’invitaient pas de nouveau dans la soirée. Mais non, elles s’étaient asséchées et ne menaçaient plus. L’humeur n’était même plus tout à fait morose même si une part d’elle ressassait toujours un peu ce qui macérait sous la surface.
Alors que Tim se redressait, Sovahnn faisait de même, lui permettant d’avoir accès aux victuailles, comme elle l’imaginait. Pourtant, il repoussait le plateau, traçant alors un air interrogateur sur les traits de la jeune femme alors qu’il se retournait vers elle avec une parfaite innocence affichée sur le visage. Donc feinte, hein, soyons-en parfaitement conscients… du moins, elle, l’était. Pour autant, elle n’imaginait pas l’attaque qui n’avait pas tardé, ses doigts volant vers ses cotes, la prenant par surprise, effaçant soudainement les années passées à vieillir loin l’un de l’autre. Le rire l’avait pris à la gorge, sonnant étrange en elle, mais claquant hors des ombres, prompt à s’éveiller, son corps entier se tendant immédiatement sous l’attaque chatouillesque. Oui, elle n’était qu’une gosse, dans le fond. N’est-ce pas tout ce que nous sommes, chacun d’entre nous ? Parfois trop engourdis par notre statut d’adulte, on a parfois du mal à leur laisser la place, à ces gamins oubliés. Mais ça n’était pas son cas, surprise, elle rejetait les premières attaques avant de perdre du terrain, le dos en arrière près des coussins, une jambe sur le bord du canapé pour se maintenir, et un coussin dans les mains qu’elle finissait par lui balancer à la tronche en riant. D’une jambe, elle usait de son genou pour le bloquer, consciente qu’à moitié allongée comme elle était, elle n’était pas tout à fait dans la meilleure des positions, mais la gosse lui rendait ses attaques, les abdos contractés, les bras tendus, prête à tenter de le repousser s’il revenait à la charge.
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Sovahnn Dawn Lockwood
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Sam 21 Aoû 2021 - 17:42
Non, vraiment, il devait arrêter de dire ce genre de phrase avec les mots « bonasse » et compagnie, il trouvait ça assez vulgaire et ça lui donnait l'impression de s’arracher la gueule. C'était trop rabaissant de toute manière pour qu'il se permettre de dire quelque chose comme cela à une inconnue, ou même une simple camarade. Il s'était mis tout seul mal à l'aise à un tel point qu'il s'était bientôt excusé, comme si ces quelques mots allaient comme laver sa bouche. Elle s'était mise à rire, il fronça un peu les sourcils en se demandant ce qui était si drôle mais ne le prit pas forcément mal, il préférait ça qu'elle lui jette un regard noir par ce qu'il l'avait vexé ou blessé. « C’est ce qu’on appelle de la réappropriation mon bichon. Donc ça l’est pas tant que ça vient à l’origine d’une nana. » STOP. Deux minutes le temps qu'il analyse et comprenne la phrase qu'elle venait de prononcer. Il comprenait bien tous les mots, ce n'était pas le souci, c'était juste s'imprégner du fait qu'une nana qui disait ça à une autre, c'était ok, mais si c'était un mec ça ne l'était pas. Il comprenait tout à fait ce concept, et de toute manière comme il ne comptait pas spécialement le refaire, ce n'était pas quelque chose qu'il allait forcément bien retenir. «  Mais merci, je retiens que je suis bonasse au réveil, du coup. » Il aurait probablement pu dire que tout le monde l'était,  vu que dans sa vision des choses, le physique ne comptait pas spécialement... Mais il se retint, déjà par ce que ça avait eu l'air de faire plaisir à son amie et c'était un vrai compliment tout droit sorti du cœur, et après par ce qu'il sentait bien que ça aurait pu partir dans un terrain glissant dont il n'aurait pas forcément su s'extirper ! Il n'aurait pas sû expliquer réellement cette façon de voir les choses... C'était juste comme ça.
Bien sûr que si, elle était belle Sovahnn. Elle ne se voyait juste pas avec les bons yeux, par exemple, là où elle aurait pu voir ses yeux rouges, lui voyait surtout que c'était un cœur tendre, la beauté de son regard malgré cette rougeur.

Ils avaient donc fini sur le canapé, tandis qu'elle se changeait, lui avait apporté les victuailles et cherchait quelque chose à regard de potable. Elle s'était bientôt glissé contre son épaule avant de finir sur son torse tandis qu'il s'amusait un peu avec ses cheveux. Il grignotait un peu de cookie, mettant parfois un peu de glace sur ce dernier. Si c'est bon, promis, il faut essayer !


« T’as qu’à mettre Raiponce, comme ça je verrais bien si elle me ressemble ! »
 « Oulà, ça sent l'achat d'une poêle après ça....» plaisanta-t-il tout  en s'exécutant.

Il espérait que le dessin animé lui plairait, mais surtout que ça lui changerait les idées. Pour l'instant, elle ne semblait plus trop dans le mood « pleur », mais il préférait rester attentif pour essayer d'agir en conséquence si elle avait de nouveau un gros coup de blues. Bien sûr, elle n'allait toujours pas bien, mais elle avait l'air d'être de ceux qui pouvait avoir un changement d'humeur brutal vers le bas avant de remonter aussi rapidement une fois quelques larmes versées.
Elle s'était finalement un peu redressée tandis qu'il avait posé le plateau de sucreries un peu plus loin. Et oui, c'est ça, regarde moi avec ce regard d'incompréhension... Et il avait attaqué : quelques chatouilles par ci par là, parfaitement conscient qu'il pouvait très bien se prendre un coup perdu alors qu'elle gesticulait un peu. Et voilà, c'était comme qu'il voulait l'entendre rire. Qu'ils oublient leurs soucis, leurs devoirs, tout le reste. Qu'il n'y ait plus qu'eux deux, que leurs souvenirs d'enfance, que ce lien si particulier qui les reliait. Coup de coussin dans tête, il lui tira la langue pour lui montrer qu'il s'en fichait totalement et tenta de continuer ses petites attaques, et il le savait qu'elle finirait par se venger à un moment donné... Le film ? Il attendrait un peu, il n'était même pas encore démarré.

Il essayait de nouveau de l'attaquer, mais cette fois elle avait l'air de mieux réussir à se défendre, en voulant changer de tactique, d'endroit à « attaquer, il glissa connement et se cassa la gueule au sol, dans un nouveau fou rire.  « Ok, c'est la loose, totale, t'as gagné.» Il continuait de bien la fixer, il était même prêt à se défendre si elle se décidait à se venger d'ores et déjà... sinon c'était peut-être le signe qu'il était temps d'aller se mettre sagement devant le film comme deux grands enfants qu'ils étaient.

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Timothy Turner
Jeu 26 Aoû 2021 - 10:20
Pas de changements d’humeur en tant que tel. Le drame et les difficultés ne la quitteraient pas immédiatement, c’était certain, il lui fallait le temps d’engranger le deuil, de le digérer, de le vomir aussi parfois, de s’étouffer avec et de le faire passer. Certains jours sont plus faciles que d’autres, certains moments plus simples à encaisser et parfois, certaines plaies mettent du temps à devenir douloureuses. Elle avait besoin d’évacuer, besoin de pleurer ce qui méritait de l’être, besoin de chérir ce qui devait l’être, de sentir le manque, si douloureux soit-il. La jeune femme ne se cachait pas, n’enterrait pas ses émotions, elle les accueillait, aussi étrange que ça puisse paraître pour certains. Et oui, ça faisait mal, bien sûr, et bien sûr qu’il y avait encore bien des bouillons de douleur sous la surface. Mais souffrir n’empêche pas le bonheur, comme elle ne tarderait pas à le dire à Riley. Alors oui, elle semblait peut-être faire les montagnes russes mais, eh… c’est plutôt chouette les montagnes russes non ?

Libérée, allégée, la jeune femme laissait couler la douleur, sentait les remous d’un deuil évident, de fatigues et de frustrations accumulées en elle rester et onduler sans jamais vraiment prendre de force. Alors elle laissait glisser ces émotions-là, permettait à d’autres de s’éveiller, retrouvant un petit sourire devant la télévision tout en avalait quelques cochonneries. Sans vraiment y penser, le premier repas ainsi posés ensembles, entrelacés comme deux gamins, le premier jour de son retour, lui était remonté à la mémoire. Elle trouvait un apaisement tout simple dans ces instants qui valaient tant, dans le souffle régulier d’un ami, la chaleur de son corps, les rires dans sa gorge. Cette complicité était essentielle, vitale et sans doute n’y avait-il finalement que ça qui comptait, dans le fond. Les rires de gamins. Plus ou moins grands, sans doute.

Elle ne s’attendait pas à ce que Tim suive ainsi ses pensées, se redressant pour venir correspondre très exactement à cette pensée fugace. Un gosse. Grandit-on jamais vraiment, de toute manière ? On encaisse, on feint de savoir faire, on avance au radar, au hasard, on essaye et on se foire, on recommence, on tâtonne. Mais l’image de l’adulte qui sait ce qu’il fait, où il va, comment le faire… elle n’existe que dans les yeux des enfants. Dans le fond, on est tous paumés et avides de seulement rire comme des gosses sans penser au lendemain. Alors voilà bien ce qu’elle se décidait à faire.
Son corps s’écrasait derrière elle, dans les coussins du canapé, se défendait comme elle pouvait tout en laissant s’échapper les méandres de ses manques et ses doutes. Ils s’évadaient au loin  quand les rires reprenaient leur place, mimétiques, mécaniques d’abord puis plus réels. L’esprit se concentrait sur des tâches simples, enfantines : bloquer les paumes de ses mains, les repousser, tenter de le bloquer, se tortiller pour lui échapper. Des choses toutes bêtes, toutes nécessaires peut-être. Rendre, se défendre, accepter la proximité, l’apprécier.

Et une seconde, elle se dit que ça, un corps contre le sien, prenant un instant tout l’espace, effaçant tout le reste… ça lui manquait. Vraiment. Et cette pensée, pour le coup, n’avait plus rien d’enfantine.

Elle n’y cédait pas, bien sûr, parce qu’elle n’avait pas grand-chose à foutre ici, maintenant, avec lui, cette pensée. Pourtant elle ne la quitta pas réellement alors qu’elle se contractait plus férocement, se défendait mieux jusqu’à le voir déraper et s’écrouler sur le côté. Cette fois, le rire qui éclatait dans sa gorge à le voir étalé au sol, une jambe entre coincée sur le canapé, à moitié bloquée contre elle, l’autre manquant de passer sur la table basse tout comme le bras qui le protégeait comme il pouvait….
A moitié penchée par-dessus le canapé, les yeux humides de rire, elle se retenait au dossier tout en le défiant un instant du regard, le sien y répondant fixement. A sa merci ? Peut-être !

« Ok, c'est la loose, totale, t'as gagné.»
« Bah évidemment qu’j’ai gagné enfin ! Tu fais pas l’poids microbe ! » Dit celle qui fait la moitié de son poids et une tête de moins…
D’ailleurs d’un geste, elle lui écrasait un coussin en pleine face, lâchant un éclat de rire au passage.
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Sovahnn Dawn Lockwood
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Sovahnn Dawn Lockwood
Jeu 26 Aoû 2021 - 21:27
Comment est-ce qu'ils en étaient arrivés à être si proche l'un de l'autre à jouer ainsi ? Il n'aurait sû le dire exactement par ce qu'il l'avait juste senti qu'il fallait faire comme ça. Comme deux bons vieux amis qui se cherchent, qui titillent certains points sensibles. Or, les chatouilles c'était quelque chose qui marchait plutôt bien pour détendre un peu l'atmosphère, pour faire rire, pour se chamailler gentiment. Et il jugeait que c'était tout ce dont elle avait besoin : de pouvoir rire, sans se souvenir de tout ça, de toutes ces merdes qui les entourait. Et surtout oublier ces mécréants ignorants qui ne voyaient pas à quel point elle pouvait être géniale, qui ne se souciaient que du fait qu'elle avait parlé de bébé. Lui ne comprenait pas bien pourquoi ils fuyaient, ces gens-là, alors qu'elle voulait juste passer une bonne soirée, qu'elle n'attendait pas grand chose d'eux à prendre une fois du bon temps.

Ils riaient, comme les deux gamins qu'ils étaient jusqu'à un geste malencontreux, qui fit tomber Tim... qui perdit donc son avantage et ce qui avait accentué encore son rire. Il avait perdu. Elle avait gagné.

« Bah évidemment qu’j’ai gagné enfin ! Tu fais pas l’poids microbe ! »

Promis, il ne rentra pas dans son jeu en se désapant à moitié pour lui montrer qu'il était loin d'être un microbe. Pas d'accès d'égo, au contraire, il trouvait ça marrant... et surtout il ne se voyait pas comme on pouvait le percevoir. Alors ce genre d'idées ne lui venait même pas à l'esprit.
Quelques instants plus tard il se recevait un coussin en face avec de nouveaux éclats de rire. Heureusement pour eux, Bébé semblait bien dormir. Histoire d'accentuer un peu le côté défaite, il se contenta de rester au sol, faisant le mort, les bras en crois sur le torse, la tête penchée un peu sur le côté et faisant ressortir un peu la langue comme … comme quoi d'ailleurs ? Comme un chien ? Merde, d'où ça lui venait cette idée de sortir la langue comme ça ? L'air de rien et ne bougeant pas de position, il l'avait finalement rentrer.

Et si la soirée avait été en partie pourrie pour la jeune femme, il espérait sincèrement que ce petit moment passé tous les deux adoucirait un peu ses douleurs, ses peurs. Bien sûr ce qui s'était passé ce soir-là resterait quelque part gravé dans la mémoire de son amie, mais avec un peu de chance, les choses positives qui entourerait cet « événement » aiderait à faire passer un maximum la pilule. Timothy savait qu'il n'était pas forcément doué pour juger ce genre de choses, qu'il avait du mal à comprendre les autres, alors il priait pour agir vraiment de la bonne façon. Il voulait être un bon ami, un bon « petit frère » pour une fois.

- Terminé pour moi -
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