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OS - it's fucked up, but I'm falling I feel it every day now

 :: Londres :: QG et lieux associés :: Côté Garde :: QG : bateau amarré dans l'Est
Sam 16 Jan 2021 - 21:18
La porte close. Il y était, à faire les cents pas sans véritablement la distinguer. Et là où aurait dû se tenir le vide sous ses pieds, prêts à l’engloutir, c’était la lave qui grignotait du terrain petit à petit. Mains dans les potes, mâchoires serrées, Jordane le regardait encore quelques instants, cherchant autant le courage que le calme en elle de faire ce qui devait l’être. Elle avait été interrogée puis briefée par la Garde. Les infos, elles tournaient. Honnête, elle l’avait été, bien sûr, jusqu’à un certain point, protégeant la position d’Alec, ne l’évoquant pas. Mais là Alec et ses emmerdes était bien loin de son cerveau. Même Enzo l’était, malgré ce qu’elle avait appris depuis. Et Zach… ne faisait qu’effleurer la surface. Seuls quelques échanges avec Kezabel et Riley à propos de Lex restaient là, en surface, à lui cramer l’âme. Elle se repliait sur elle-même, se taisait, effaçait les informations comme si le fait de les nier pouvait supprimer la douleur et l’oppression de ces quelques jours passés à ses côtés. L’oppression de l’affection. L’oppression de la trahison. Car là, c’était bien ce qui flambait ses prunelles, violentait ses nerfs, serrait sa gorge. Et sa poitrine ? Elle oscillait entre une sensation de vide sidéral et de cyclone ingérable.

Qui es-tu ?

Ne suis-je rien d’autre qu’une pauvre conne de plus à saigner sur l’autel de la trahison ? Naïve pauvre enfant qui lâche du lest quand il ne le faut pas. Pauvre petite fille abandonnée incapable de gérer ses propres sentiments qui fini par parler d’un gars, un type qu’elle aime bien, qui frôle doucement avec la normalité.
Et qui se la bouffe en pleine gueule. Une fois de plus.


Alors elle s’était tue, n’avait plus abordé le sujet.
Mis à part lors d’une soirée alcoolisé. Ça aussi ça a un goût de normalité. Une saveur de vengeance aussi, comme avec Naveen, sans doute. Mais un relan de rédemption, surtout. Un relan de liberté, d’amusement, de légèreté. Ce truc qui lui manquait de nouveau tant en cet instant où même l’air semblait avoir gagné en densité à chaque fois qu’il passait dans ses poumons, lui enflammant la trachée.

L’envie de repartir avec Kezabel aurait pu s’engouffrer si ça n’était pas la rage qui l’enveloppait à présent. Une fureur qui devenait glaciale ou incendiaire selon les instants. Alors elle ouvrait la porte et lui faisait face, s’accrochait aux flammes en elle. Car la colère est salutaire, elle est la seule qui permet de garder la tête hors de l’eau quand plus rien ne vous y force.

« Salut. »

Moins assuré qu’elle l’aurait voulu. Vibrant d’émotions difficiles à définir autant que d’une sécheresse qui claquait dans l’air.

« Euh.. salut. »

Le regard qui se posait sur elle. Tant de chose et si peu à la fois. L’interrogation, la détresse, l’analyse, et une certaine attirance.. Jordane lisait tout ça. Et c’était la nausée qui grimpait dans ses cellules.

« T’es vraiment qu’un putain de connard. »
« Ok, ça fait toujours plaisir. Ecoute, je comprends rien à ce qui m’arrive. »
« Tu comprends jamais rien à ce qui t’arrive, ça change pas vraiment ça. Assieds-toi. »

L’ordre claquait dans l’air, son regard clair accrochant le sien, se faisant acier, tranchant, perforant son âme. Et elle sentait le trouble, le doute, l’incertitude en lui. Et sa tête de chien battu qui envisage les réactions violentes pour toute réponse ne l’attendrissait pas, bien au contraire. Il hésitait, elle s’impatientait, l’envie de le laisser là, avec ses emmerdes grandissait et saturait déjà ses nerfs. Il aurait fallu être calme, tendre, elle l’entendait… mais la fulgurance des émotions, elle, l’empêchait d’agir comme elle le devrait. C’était l’instinct qui parlait, la nécessité de se protéger, de réagir comme un animal sauvage, de ne pas lui laisser la possibilité de la contrôler encore.

Parce que c’est ce que tu faisais, hein Lex ? Tu me contrôlais. Tu me disais exactement ce qu’il fallait pour que j’agisse comme je l’ai fait. Pour que je te laisse entrer, pour que je parle, que je t’apprenne des choses sur moi alors même que ça n’est simplement pas quelque chose que je fais.

Qui es-tu ?


« Ecoute, j’ai vraiment pas envie de m’en prendre plein la gueule là, je me réveille là, je sais pas ce que j’y fous, je suis paumé, je sais plus qui je suis, je.. »

Oh putain, arrête de tout ramener à toi !

Elle s’était rapprochée, chaque instant de leur relation naissante claquant dans ses veines. Ça n’était plus du poison, c’était un ouragan qui frappait avec force la paroi de son système veineux, emporté par la rage du parjure.

Tout était calculé ? Depuis l’attaque, l’intervention d’Alec, ta survie ? Ou est-ce bien tombé ?
Es-tu un ennemi, Lex ?


La tendresse qui menaçait pourtant par instant se faisait tordre, violenter.

Qu’aurais-je pu dire ? Si tu es l’un d’eux. Qu’aurais-je pu te donner comme arme contre nous ?
QUI ES TU ?


Le coup était parti, brutal, s’abatant contre sa mâchoire, le forçant au recul, surpris par la force de la jeune femme, par la précision de l’impact, la secousse du choc.

RESSAISIS-TOI JORDANE !

« Je t’avais dit que tu aurais pu te faire tuer ! Tu étais en sécurité, tu avais la possibilité de vivre, bordel t’es vraiment qu’un abruti ! J’étais inquiète pour toi, salopard ! »

En un instant, elle l’avait rejoint, plaqué contre le mur, l’avant bras sous sa gorge, le visage proche du sien. Trop proche bordel, beaucoup trop proche. Oui, Jordane faisait dans le cliché, parce qu’elle savait qu’il y était réceptif, parce qu’il semblait plus simple de jouer avec ces schémas simples pour un esprit dont les connaissances s’étaient effacées. Alors elle jouait avec ce trouble, réel, qui sciait ses nerfs, s’arrêtait proche de lui, semblait hésiter puis raffermissait sa prise, le regard dans le sien, laissant planer ce flottement entre eux. Et il prenait, bien sûr qu’il prenait. Parce que son propre attachement venait jouer avec ses nerfs. Agir ainsi, de façon crédible, l’amener à parler par la confiance et l’affection. Réveiller des choses. Et ce cœur qui cognait sous son épiderme, elle le sentait, ne pouvait l’ignorer. Elle le tenait, oui, mais elle se violentait également dans le même temps, incapable de trop savoir où elle en était, là, à quelques centimètres tout au plus de ses lèvres.

« Tu peux pas faire ça. Enfouir tous tes souvenirs et me laisser comme ça, sans rien, avec juste mes interrogations. »

Un souffle, le regard dans le sien, l’émotion qui fait vibrer la voix, forcée.. en partie. C’était bien parce qu’elle était feinte, d’ailleurs, qu’elle pouvait agir ainsi.

Sans vraiment le lâcher, son bras perdait en force, jusqu’à laisser couler sa main contre son torse, chaque geste calculé, l’attirant à elle, jouant sur des sentiments qu’elle interrogeait autant pour elle-même que pour la Garde.

Si tu as joué avec moi, je peux te rendre la pareil, Lex.

« Pourquoi tu ne m’as pas rappelée ? »

Rien qu’un souffle, bourrée d’une émotion qui n’était pas tout à fait la sienne.
Détourner la question de ce qui les intéressait tous, réellement. Détourner le propos pour lui faire sentir qu’il s’agissait d’une question personnelle.. juste pour délier ses craintes éventuelles, pour éloigner le recul éventuelle de la Garde. L’attaquer par un nouvel angle, en soit. Alors elle laissait fleurir un sourire tremblant sur ses lèvres, fronçant légèrement les sourcils.

Et lui ? Lui, il ne se départait pas de son air surpris, cherchant manifestement à reformer le puzzle… pourtant, le doute ne faisait que se creuser encore et encore dans l’esprit de la jeune femme. Réel ou feint ? Etait-il juste très bon acteur ?
Non, Sanae l’avait sondé, sans doute. Il n’aurait pu leur cacher quoi que ce soit.

« On était ensembles, c’est ça ? »

Mentir ?

Fermant les paupières une seconde, la jeune femme lâchait un soupir aussi amusé que blessé, posant son front contre son torse quelques instants. « ça aurait pu. » Et l’aveu crashait dans ses veines comme l’envie de le retrouver, là, maintenant.

Alors elle s’éloignait, incapable de jouer plus avant avec ses propres émotions. Prendre du recul pour mieux savoir manipuler. Respirer pour reprendre contenance, garder l’esprit clair. Ne pas oublier, surtout. La rage, le rejet, la solitude, l’enfermement, les accusations, la culpabilité.

Ne pas oublier que tu t’en foutais.
Ou que tu m’aimais.
Aucune des deux réponses n’est la bonne. Pire, les deux sont sans doute justes.


Alors elle reculait, ses doigts glissant le long de son torse avant de s’éloigner de quelques pas.

Tu penses qu’on est faits pour ça ? Manipuler ? Amener l’autre là où on le souhaite. C’est ça que tu as fait ? Tu as simplement eu une urgence, un besoin d’accélérer les choses, donc tu as tenté un mouvement qui m’a fait fuir, c’est ça ?

« On s’est engueulés. T’as merdé, j’me suis braquée, tu m’as pas laissé le temps de digérer et tu t’es enfuis. Je veux savoir pourquoi. »

Elle se plantait face à lui, le regard franc, droit, encaissait celui qu’il portait sur elle, qui la perçait à son tour, comme la première fois. Ce truc qui trouvait un écho imprévu… dans celui d’une autre. Celui auquel elle se raccrochait en cet instant pour lui arracher le pouvoir, pour garder le contrôle. Pour ne pas se laisser emporter.

« J’ai manifestement été un idiot. »
« Je te le confirme oui. »

Le regard qui se décroche du sien comme avec difficulté, se pose au sol. Vulnérabilité feinte. Un homme aime se poser en sauveur, en protecteur. Alors vas-y, tombe dans le piège de la femme fragile. La véritable vulnérabilité, le véritable aveu, le véritable pas en avant de la jeune femme cachée derrière la surface, tu l’as gâché, tu es passé à côté. Tu n’as pas vu. Mais tu semble bien mieux voir ce qui n’existe pas. Tu sembles bien plus facilement marcher dans l’attendu, l’évident, le prévisible…. Car oui, elle le voyait dans sa posture, dans ses muscles, dans le timbre de sa voix.

Et derrière elle, bien masqués aux yeux du moldu, elle savait qu’on les observait. Et qu’on notait ce changement de comportement subtile.

« Je suis désolé… je ne me souviens pas. »

Comptons cela comme une semi victoire.
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Jordane Suzie Brooks
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