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Addiction - Shanelle

 :: Londres :: Nord de Londres :: ─ Camden Town.
Dim 29 Nov 2020 - 13:36
25 avril- matinée - une boutique à la devanture moldue qui cache un sous-sol adapté aux sorciers. Sorte de halles de produits de toute sorte, accessible uniquement aux professionnels

Putain de sachet. Takuma se trouvait assis en tailleur dans une chambre d’hôtel quelconque, l’ongle du pouce et de l’index bloqués entre ses incisives, faisant tourner le petit sachet de poudre blanche entre les doigts de sa main libre. Quelques semaines plus tôt, pourtant, il balançait tout, se refusait à craquer une nouvelle fois. Et pourtant, la tentation revenait, dévorant tout son être, grignotant les parcelles de sa volonté, percutant ses nerfs à vif.

« Ça fait des années, t’es plus ce mec-là, t’as pas le droit de craquer et d’envoyer chier tout ça. »

Un mantra, un truc répété depuis des jours, des semaines, des années même. Un truc qui n’avait pourtant pas réellement d’impact dans son cerveau noyé d’envies. Ses nerfs flottaient dans une boue acide, refusant l’action autant que l’immobilité.

« Quelques mois de liberté et t’en es là, t’es sérieux ? »

La voix qui sortait de sa gorge ne semblait pas être tout à fait la sienne, arrivant à ses oreilles comme à travers une masse d’eau informe, griffant à peine sa conscience.

Rappelle-toi du sevrage. Souviens-toi. T’as pas le droit. Fait pas ça.

Et pourtant au dessus de son épaule, l’ombre qui le surplombait était la sienne, avide de l’entraîner plus loin encore dans les ombres. Merde, pourtant il s’en arrachait, sans cesse, se forçait à avancer, se forçait à rester, se forçait à être quelqu’un d’autre que ce gosse qui harpentait les rues des années plus tôt. Ce grand sourire qu’il arborait un an plus tôt seulement, ce gosse qui faisait semblant d’être parfaitement stupide, où était-il ? Le bouffon haut en couleur lui manquait quand il semblait se perdre dans la boue terne de son existence. Qu’importe, après tout, non ? Qu’importe sa vie, qu’importe les autres, qu’importe puisque, de toute manière, il n’avait pas réellement d’importance. Et s’il en avait, s’il avait des responsabilités, elles pesaient trop lourd encore aujourd’hui.

Tu veux craquer.

« Tu te cherches des excuses pour ne pas affronter. »

Et pourtant.

« Ta gueule. »

S’arrachant à l’attrait du matelas, Takuma retrouvait le sol, balançait le sachet dans les toilettes… sans réussir à tirer la chasse d’eau.

« Putain. »

Le visage de Dakota, sa déception, son absence se traçaient un chemin dans son cerveau, rapidement remplacés par celui d’Aileen, l’oubli qui sévissait dans ses synapses depuis que Logan lui avait arraché certains souvenirs.
Et évidemment, Caitlyn. Son corps contre le sien, l’opale de son regard, dévorant le sien et, finalement, la distance, froide et gênée, lorsqu’elle découvrait les stupéfiants.

Alors Takuma disparaissait sans aller plus loin dans sa démarche, sans prendre de douche, comme pour fuir le plus rapidement possible de cette foutue chambre.

T’as un problème mon gars.
Oui,  ça s’appelle l’addiction.


Inspirant profondément, le nippon se matérialisait de nouveau dans un craquement sonore dans la boutique de la rue de Traverse. Fuir les responsabilités en les affrontant ? Ou affronter les responsabilités en se fuyant soi-même ? Dilemme. Tremblant, le jeune homme s’accrochant au comptoir, les mâchoires serrées, les doigts crispés sur le bois du meuble, la nausée au bord des lèvres.

Respire.

Tu n’as rien pris depuis des années. Tu peux continuer. Tu vaux plus que ça. Tu peux y résister. Tu ne veux pas céder. Tu vas réussir à laisser tout ça derrière toi. Ce n’est qu’une mauvaise passe, un moment de faiblesse, un retour des démons. Mais ça passera, il suffit de tenir. Tu veux tenir.

Non.


Le jeune homme manquait d’air, n’avait qu’une envie : disparaitre, fuir. Mais rien ne permet jamais de se fuir soi-même. Rien ne permet de s’oublier assez pour faire enfin disparaitre les peurs et les faiblesses, les angoisses et l’abandon.
Enfin, si. Justement.

Paupières closes, refus d’être.

« Bouge. » Ne reste pas immobile à bouffer ton mal-être. Agit et ça passera. Le pire c’est de faire face sans agir. Bouge.

Accrochant un liste délaissée sur le bureau depuis quelques jours, Takuma frappait sa poche d’un geste vif, vérifiant que son portefeuille s’y trouvait toujours et sortait de la boutique, avalant les rues comme si le mouvement pouvait faire fuir son mal-être.

Être herboriste quand on est accro aux drogues dures ? Bon plan ? Non.

Et pourtant, à le voir ainsi, débarquant dans une boutique dans le Nord de Londres où il se fournissait, comme bien des collègues, Takuma ne semblait pas à bout de nerfs. Il ne ressemblait pas à celui qu’il était intérieurement. Nerveux, oui, mais sans plus. Et pourtant, dans ses veines, c’était la débâcle. L’envie de tout lâcher cramait tout, dévastait ses nerfs, arrachait tout self control de son organisme. Mais là, dehors, personne ne le voyait. Personne ne remarquait ce jeune adulte qui faisait le plein de produits, dans une pièce où seuls les membres du monde magique pouvaient entrer. Il n’était qu’un anonyme parmi d’autres.

Et pourtant, une nouvelle fois, Takuma approchait du point de rupture.
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Takuma Ishida Hayato
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Takuma Ishida Hayato
Dim 31 Jan 2021 - 16:59
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Point de vue de Shanelle


Mais dans quelle galère je me suis encore embarquée ? Le matin ? Non mais on peut se rappeler le petit concept de l’aurore avec ma condition ? Est-ce un suicide ? Non, ne vous inquiétez pas pour moi c’est juste moi et ma fameuse bourde du mois, je n’ai pas bien calculer remplie la fiche d’inscription avec mon marchand d’herbes et de plantes. Donc je me retrouve à chercher une manière de ne pas finir enflammée au contact d’un petit rayon de soleil. Quelle cruche, je vous jure.

Bon faisons les choses par étape. Un, où est ma commande ? Sur le panneau en liège dans le couloir de l’entrée de mon appartement avec les clés. Bonne initiative d’avoir créer ce petit endroit où je jète tout et n’importe quoi sans pour autant les perdre. Je te donne un bon point, Shanelle. Merci à toi aussi, Shanelle. Oh seigneur, le stress me rend folle.. dingue! Deux, ma tenue en cette belle matinée suicidaire ? On va tenter une recouvrante totale. Avril à Londres, si je mets un Trench ça passera inaperçu. Et les lunettes de soleil ? Juste passer pour une snob, mais ça j’adore ! Trois, trouver un passage magique qui m’amène de l’est au nord de Londres. Je me dirige vers la carte qu’on m’a donné le premier jour de mon arrivée à la Garde de Myrddin. Elle est magique, elle me montre les différents passages magiques pour arriver au si vite que l’éclair dans un ciel sombre. Pourquoi vous vous demandez ? Au vue de ma situation vampirique, je pourrais très bien utiliser ma rapidité, mais ce qui serait encore mieux c’est d’éviter que je me fasses remarquer pour rien. Donc utilisation d’un passage, c’est préférable.

Oh quelle chance de cul ! En ce moment, je suis de plus en plus vulgaire. Est-ce que… c’est un avertissement de mon esprit pour m’inciter à faire attention à mon appétit ? Sûrement, j’avoue avoir un petit creux, mais ça peut quand même attendre jusqu’à ce soir. Je prends un stylo et note un rendez vous pour les beaux quartiers des quartiers underground. Un petit tour en boîte, un petit collé-serré et une belle jugulaire… Une belle soirée en perspective. Revenons à notre troisième point avant le grand départ, il y a effectivement un passage dans la cabine téléphonique en bas de mon immeuble à moins de dix mètres sur le trottoir d’en face.

En même temps que j’en file mon jean slim troué vers les genoux et le haut de la cuisse, j’attrape mes escarpins noir avec les talons pailletés. Enfilant mes beaux souliers comme le prince Charmant les mets à Cendrillon, je réfléchis à ma tenue de ce soir. Une robe moulante bordeaux avec le milieu transparent en tuile de la même couleur me semble des plus appropriés. En la prenant dans mon dressing et la plaçant sur mon lit avec une paire de cuissarde noir en daim, je pense qu’il me faut en plus d’une petite gourmandise écarlate une bonne partie de jambe en l’air vu la tenue choisie. J’attrape mon manteau et un chapeau pour protéger ma peau des rayons du soleil. Avant de mettre mes lunettes de soleil sur mon nez, j’habille mes lèvres d’un rouge foncé proche du marron. Une fois appliqué à la perfection, je presse mes lèvres l’une contre l’autre en envoyant un baiser à mon reflet. J’attrape ma liste d’inventaire, mes clés et mon sac à main avec tout le nécessaire à l’intérieur. Avant de franchir mon lieu de protection envers mon ennemi juré, je protège mes mains par des gants et je réajuste mon col pour cacher mon cou.

C’est parti, un , deux , trois… Suicide ! Go, go, go! D’un pas rapide je longe à l’ombre la rue pour atteindre le passage magique. Sauvée et pas brûlée!

En ajoutant les pièces non moldues à l’endroit spécifique, j’utilise les touches pour donner ma destination. Aussi rapide qu’un transplante mais moins qu’une course de vampires, je me retrouve dans la rue en face de la boutique où j’en rendez-vous pour combler l’inventaire de HAPPY ROOTS. Je regarde le ciel, un nuage est entrain de cacher les rayons, j’attends encore quelques minutes avant de quitter la cabine. Un homme rentre d’un pas dansant dans la boutique. En voyant la porte se fermer derrière lui, je décide de le rejoindre.

En rentrant, je lorgne le dos de l’homme. Il sifflote en attendant que quelqu’un de la boutique l’accoste, mais personne ne se trouve encore derrière le comptoir. Où sont-ils ? Je prends une grande inspiration. Et là ça tilte! Cet homme, il se donne un petit air comme si de rien n’était mais sa peau pue le rat mort. On sent une note acide trainant encore sur lui. Ça pique le nez! Je m’avance vers lui, lui tapote l’épaule gentiment. Il se tourne vers moi. Bel homme dis donc! Seigneur, Shanelle on se calme là. J’enlève mes lunettes de soleil tout en offrant mon plus beau sourire.Salut, dis-moi, tu attends depuis longtemps quelqu’un ou… ils sont occupés ?


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Dim 14 Fév 2021 - 22:06
Ça lui cramait les veines, ça saturait ses nerfs, faisait vriller son esprit à chaque instant. Pourquoi maintenant plutôt qu’un autre jour ? Pourquoi depuis quelques temps alors qu’il avait réussi à laisser tout ça de côté pendant des mois ? Pas qu’il n’y pensait pas, mais la situation était sous contrôle. A présent, elle n’avait strictement plus rien de contrôlé. Il repoussait, encore et encore l’échéance, mais il semblait clair qu’il finirait par craquer, un jour où la tentation se ferait trop forte. Non, Takuma n’y résisterait pas indéfiniment, qu’importe s’il fuyait, que ce soit sa chambre miteuse londonienne ou simplement le pays. Le manque était là,  il incendiait ses nerfs, comme réveillé par des années d’abstinence. Et ça, ça n’avait pas le moindre putain de sens. Pourquoi maintenant ? Pourquoi sans raison, pourquoi après tant de temps à avoir si bien résisté ? Ça n’avait pas de sens, non, et pourtant, il implosait totalement lorsque le besoin en était là, cognant dans ses tempes, agitant ses mains, réveillant la nausée, la douleur du manque alors que celui-ci, physiologiquement, ne pouvait pas avoir lieu. Et pourtant, c’était là, comme un fantôme qui reprenait le contrôle, s’éveillant soudainement pour tout emporter avec lui.

Pourtant, il était là, sa volonté vacillante encore assez solide pour l’empêcher de retomber dans ses travers. Là. Dans une putain d’herboristerie, à devoir envisager de réapprovisionner certains stocks. Mais là quand même.. et pas défoncé dans sa chambre merdique.
L’apparence calme du jeune homme n’était entachée que par quelques détails, insignifiants pour la majorité des gens. Des mains qui tremblent doucement, les muscles agités, l’esprit nerveux, le sang qui pulse dans les veines, se crashe sur ses parois, avide de ressentir bien des vices. Mâchoires serrées, il ne faisait pourtant qu’y penser, encore et encore, posait sa respiration, cherchait l’échappatoire. Non, il ne sifflotait pas. Dans ses pensées, il tapotait sa cuisse en rythme, passait des musiques en boucle, s’accrochait à des rythmes, répétait des mélodies qui effleuraient à peine ses lèvres, emportées dans les ténèbres de l’ignorance. Peut-être était-ce la solution ? Reprendre la musique comme il l’avait fait à l’époque. Changer une addiction par une autre, ou plusieurs autres, même. Peut-être était-ce l’absence de Dakota qui était le déclencheur de sa déchéance. Peut-être pas. A vrai dire, ça ne changeait strictement rien.

Une main sur son épaule le faisait sursauter, brisant son image d’inconnu calme et serein.

Salut, dis-moi, tu attends depuis longtemps quelqu’un ou… ils sont occupés ?
« Ah non, j’ai encore eu personne. Mais si t’es pressée, tu peux passer devant, c’est pas un souci. »

Autre moyen de repousser. Chercher le contact, la civilisation, la présence des autres, même si ça n’était que des inconnus au sein d’une boutique.
La jeune femme, il semblait s’en désintéresser, n’y avait pas réellement fait attention, son regard glissant sur elle sans vraiment la voir, s’attardant en revanche sur un petit sachet d’herbes derrière elle. Il le savait, à l’aide de quelques transformations, réduit en poudre et coupé avec de la racine de mandragore, ces feuilles inoffensives pouvaient se changer en drogue douce.

Rien qu’un peu. Ce n’est rien. Trop léger pour faire quoi que ce soit.
Juste un premier pas.

Comme mu par sa propre volonté, son bras amorçait un mouvement vers le sachet avant de se raviser brutalement, ses mains s’enfonçant profondément dans ses poches. Un refus, complet. Non, il n’irait pas vers ça non plus. Même pas ça. Un rien suffisait pour pencher la balance et il en avait parfaitement conscience.

Alors il s’arrachait à cette contemplation, posant de nouveau les yeux sur la femme qui l’avait abordé. Beauté rare, étrangement douce et vorace à la fois. Belle étrangeté, étonnamment fascinante. Voilà, bloque là-dessus jeune homme. Eloignes-toi de l’idée de sombrer, éloignes-toi du manque. Eloignes-toi aussi de l’envie, mise en sourdine, pas véritablement admise, qui murmure pourtant au fond de tes neurones, d’aller te réfugier auprès d’une certaine Caitlyn.

« Désolé, j’suis dans la lune. Je sais pas ce qu’ils foutent, mais il me semble qu’il y a un autre client qui est passé dans l’arrière boutique, du côté des stocks. Il y a peut-être une inspection, un audit ou je sais pas quoi. » Détaillant son visage, il raccrochait soudainement à l’impression de déjà vue. « On s’est déjà vu je crois. Tu n’as pas une boutique sur le chemin de traverse ? »

Les poings qui se serrent contre le tissu, le cœur qui accélère, les pensées qui tentent de s’arracher à la conversation pour faire cogner contre ses tempes l’envie irrésistible de tout envoyer chier et d’aller ailleurs, là où il pourrait racheter ce qu’il venait pourtant de jeter.
Takuma se battait, il n’arrêtait pas, à chaque foutue seconde.
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Takuma Ishida Hayato
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Mer 7 Avr 2021 - 21:23
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Point de vue omniscient


Le sourire ravageur de notre sublime Shanelle ne fait aucun effet à l’homme. C’est une première pour elle, à la limite de s’effondrer sur place. Blague à part, vous l’aurez compris, Shanelle est une comédienne née. Voulant un peu s’amuser avec cet humain et surtout oublier qu’elle doit patienter. La lenteur des vivants est vraiment l’un des pires défauts de cette humanité. D’un clin d’oeil assuré, elle répond : Non t’inquiète, premier arrivé, premier servi comme on dit. Et puis le paysage est des plus attrayants. Excusez-moi, peut-on aller chercher un extincteur, s’il vous plait ? Pourquoi ? Tout simplement pour calmer le feu de notre Shanelle! C’est plus que provoquant ce rentre dedans, surtout quand on a une faim… de loup. Notre vampire le regarde intensément dans l’espoir d’avoir la moindre esquisse de sourire.

1, 2, 3 secondes.

Rien.

Rien, nada, quetsche comme on dit ! L’homme fronce les sourcils, pince ses lèvres et il se retourne pour regarder le comptoir. Shanelle, main sur le coeur, joue l’offense avec théâtralité. Avec un léger sourire face à ce râteau des plus emblématiques, elle utilise son ouïe pour surprendre le rythme cardiaque du bel inconnu. En croisant les doigts, elle espère lui avoir fait perdre au moins un ou deux battements. Vous vous en doutez peut-être pas ? Mais c’est un zéro pointé ! Zéro effet, zéro changement… C’était une première pour notre sublime vampire, son charme légendaire ne fait aucun effet ! Secouée par cette nouvelle, elle retrousse les manches de son habit et se caresse le menton tel un enquêteur. Son nouveau but de la journée : réussir à avoir un sourire de cet homme. Ça promet d’être des plus loufoques.

Comme on dit qui ne tente à rien n’a rien ! Délicatement, Shanelle de son index tapote à nouveau l’épaule du client devant elle. Il se retourne, fixe quelque chose derrière elle. Ce n’est pas la première fois qu’il se focalise sur les herbes à côté d’elle. Pour Shanelle ça semble des plus normales vu dans quel endroit ils se trouvent tout les deux. Avec un aplomb des plus téméraire, notre femme balance une réplique magique. Je t’ai peut-être offensé, mais c’est un compliment. Tu as un joli postérieur,  il fallait que tu le saches. Elle finit sa phrase avec l’inclination de la main, un bonus dans sa vérité. Cette fois, l’homme la regarde intensément, peut-être même un peu trop… Enfin c’est toujours mieux qu’un vent, n’est-ce pas ? Désolé, j’suis dans la lune, L’esprit du vampire ne bloque que sur cette phrase, une explication rationnelle se dit-il. mais il me semble qu’il y a un autre client qui est passé dans l’arrière boutique, du côté des stocks. Il y a peut-être une inspection, un audit ou je sais pas quoi. L’homme termine par une question de déjà vu et d’une certaine boutique sur le chemin de traverse. Shanelle émerveillée par cet homme, d’un naturel silencieux voir rêveur, il devient bavard comme les deux faces d’une pièce de monnaie, si différent.

Notre vampire se détache du regard de l’inconnu si sombre et envoûtant, pour se focaliser vers l’arrière de la boutique. Elle prend une grande inspiration pour hausser la voix et qu’on puisse l’entendre de loin. Hellooooo ! C’est Shanelle de la boutique HAPPY ROOTS, on a rendez-vous ! En décrochant un petit sourire à l’homme, elle s’excuse de son intervention. Désolé ! Chemin de traverse ? Non, c’est pas moi. Comme je viens de le dévoiler, je suis la propriétaire de HAPPY ROOTS vers le Covent Garden à Soho… Shanelle n’a pas le temps de continuer sa discussion et sûrement son potentiel plan de drague qu’une voix lointaine la coupe. Shanelle c’est toi ! Ramène ton petit cul dans l’arrière boutique illico presto, jeune femme ! Un ordre que notre vampire ne peut refuser. Eh bien c’était rapide, en tout cas au plaisir de te revoir, moi c’est Shanelle, si un jour tu veux passer dans ma boutique pour.. je ne sais quoi. Aussi rapide que l’éclair, elle lui claque un baiser sur la joue, digne d’un au revoir à la française et elle s’empresse de gagner d’arrière boutique.


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Dim 11 Avr 2021 - 8:46
Il aurait pu, en d’autres temps, d’autres idées. Si, elle avait accroché son regard. Si, elle lui plaisait. Si, la réflexion passait parfois comme un flash dans son cerveau trop saturé de bien d’autres considérations. Il aurait pu, oui, s’il avait réussi à figer son esprit sur cette seule donnée. Mais les phrases prononcées par l’inconnue, elles valsaient dans son cerveau sans s’y fixer, un comble pour quelqu’un comme lui qui accrochait d’ordinaire tous les détails, réussissait à les engranger les uns après les autres sans qu’il ne semble jamais saturé. Et pourtant, là, c’était le cas. Tout bourdonnait en lui, tout flambait dans ses veines, son cœur emballé en attente d’autre chose, d’un poison bien plus destructeur qu’une quelconque attirance passagère envers une inconnue. Alors il n’intégrait pas, ou seulement avec un temps de latence assez dément. Il sursautait, surtout, quand elle criait à l’arrivée d’un type, là-bas, au fond de la boutique. Son timbre, la force de la voix, la soudaineté de l’intervention, tout s’était mis à crisser à ses tympans, comme une agression ultime sur un organisme déjà mis au supplice.

Désolé ! Chemin de traverse ? Non, c’est pas moi. Comme je viens de le dévoiler, je suis la propriétaire de HAPPY ROOTS vers le Covent Garden à Soho…
« J’dois confondre.. »

Un comble pour lui, d’autant qu’il possédait effectivement, lui, une boutique sur le chemin de traverse.

Shanelle c’est toi ! Ramène ton petit cul dans l’arrière boutique illico presto, jeune femme !
Eh bien c’était rapide, en tout cas au plaisir de te revoir, moi c’est Shanelle, si un jour tu veux passer dans ma boutique pour.. je ne sais quoi.

Ni une ni deux, elle lui claquait un baiser sur la joue sous son regard étonné, intégrant soudainement les réflexions précédentes.
Baiser + compliments sur le fessier + « je ne sais quoi ». Finement observé Takuma, tu avais une ouverture.

« Je… n’y manquerai pas… Salut. »

Un peu déconcerté l’enfant. Mais pas autant que le type à côté de lui qui, les paumes vers le ciel, le fixait avec un air éberlué. L’air de dire ‘t’es sérieux de louper un coup pareil toi ?!’.

« Ouais je … sais pas. »

A qui tu te justifie là au juste ? Aucune idée.

Dans tous les cas, il n’avait pas cherché plus longtemps, ses bras tremblant brusquement, les nerfs à vif, les envies exacerbées, oui, mais pas celles que la jeune femme cherchaient. Un jour, peut-être, regretterait-il. Mais le poison était trop fort, l’appel des sirènes l’emportait. Et s’il était sorti de la boutique, c’était les mains vides… ses pas claquant bientôt vivement sur le pavé, emporté loin, dans une ruelle plus sombre où il croisait le regard d’un type l’attirant étrangement bien plus de part ce qu’il possédait.

Et pourtant, si un petit sachet était venu rejoindre sa poche ce jour-là, Takuma n’avait pas tardé à apparaitre loin d’ici, au détour d’une place vide de monde d’où il rejoignait un terrain de sport et larguait ses affaires au sol.

Deux heures plus tard, il s’effondrait sur le terrain synthétique, le cœur devenu brasier, son sang devenu lave, chaque membre de son organisme mis à l’épreuve, épuisé, éreinté de l’effort maintenu sans pause jusqu’à dégouliner de sueur.

Non loin, un type lui piquait le sachet, partait en courant sous le regard indifférent de l’asiatique qui fermait les paupières avec un petit sourire.

« C’est ça, casses-toi avec. Fais-toi plais’ … »

Et seulement, son esprit se posait sur les événements passés, l’opportunité loupée… et d’autres souvenirs tout aussi éphémères.

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