AccueilAccueil  FAQFAQ  RechercherRechercher  MembresMembres  GroupesGroupes  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
-29%
Le deal à ne pas rater :
PC portable – MEDION 15,6″ FHD Intel i7 – 16 Go / 512Go (CDAV : ...
499.99 € 699.99 €
Voir le deal

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas

"On a beau faire, la famille est toujours la famille" - Alec

 :: Autour du monde :: Grande Bretagne :: — Angleterre :: — Logement de Fenella A. Monarvant
Dim 15 Nov 2020 - 22:49
On a beau faire, la famille est toujours la famille
with Alec
25 avril - Dorking - Chez Fenella

La pointe du crayon glisse sur le papier, elle virevolte, s’arrête un instant, reprend son tracé avec frénésie avant de se suspendre dans les airs. Ma main vient saisir l’outil de dessin pour terminer sans l’aide de la magie. Mes pensées sont en désordre, je suis incapable de prendre une décision, inapte à me laisser porter par les évènements. J’ai besoin de savoir où je vais, de savoir exactement ce que je fais, de connaître les conséquences, les possibilités, de ne rien laisser au hasard. L’insouciance qui fut mienne et passagère un temps avait disparue. Aujourd’hui, je dois me décider et savoir si oui ou non continuer avec Benjamin peut être bénéfique pour nous deux. Sa présence me change, c’est indiscutable. La légèreté retrouve petit à petit une place dans mon quotidien, les tracas et soucis qui me rongeaient de l’intérieur semblent s’apaiser et depuis quelques semaines, la négativité qui me suivait comme une ombre s’était volatilisée. Pour autant, je ne pouvais dire s’il était sage de retourner ainsi auprès de cet homme qui avait tant compté pour moi et qui une fois de plus semblait me rendre vivante. Nous nous sommes revus plusieurs fois depuis nos retrouvailles, et à chaque fois, je me rends compte un peu plus que mes sentiments pour lui sont bien présents et ancrés en moi. Cependant, est-ce bien judicieux de vouloir retourner vers le passé, aussi doux et agréable soit-il ? Je n’ai pour l’instant pas la réponse à cette question mais cela me travaille et m’occupe l’esprit, un peu trop ces derniers temps.

Installée à l’abri des intempéries dans le box de Nyx, la Sombral avait été un peu perplexe en me voyant rentrer dans sa demeure mais ne s’en était plus formalisée une fois l'incompréhension passée. De temps en temps, mon regard quitte la feuille pour me poser sur le corps de l’animal. Sa convalescence est terminée, mais je la garde tout de même à mes côtés, étant à présent habituée à sa présence et elle à la mienne. Je ne me vois pas la confier à un inconnu et elle peut rester ici de toute façon, j’ai encore de la place après tout et ce n’est pas pour le temps qu’elle demande que cela va me mettre dans le jus. De toute façon, je suis déjà dans le jus au quotidien alors un peu plus ou un peu moins, quelle différence cela peut faire ?

Les questions ne cessent de se bousculer dans ma tête et il est impossible de faire le tri dans le chaos de mon esprit. Je pose mon crayon et regarde ce que j’ai dessiné, ce que mon esprit à voulu coucher sur le papier. Une scène que je connaissais par cœur, qui me donnait le sourire à chaque fois que je repensais à ce souvenir qui en soit n’était pas si incroyable pour un regard extérieur, une simple balade nocturne, un simple moment entre deux cœurs qui battaient à ce moment-là à l’unisson, entre un loup et une furette, un soir de pleine lune. Je me souviens de cet instant comme si c’était hier.  Je me suis levée, avant de m’étirer, mon corps bien ankylosée depuis que je suis installée ici. Un bref regard à l'heure et je réalise que j'ai dessiné une partie de l'après midi, bien plus longtemps que je ne l'avais imaginé. Ce dessin ne m’aidait en rien à avancer et à me décider. Je suis sortie du box de la Sombral, le papier en main, le regardant avant de soupirer.

« Alarte Ascendere »

La feuille prit de l’altitude avant qu’une pluie de cendre ne tombe sur le sol, vestige de ce dessin qui n’avait pas besoin de tomber sous des regards indiscrets. Mes souvenirs sont à l’abri dans mon esprit et il n’y a nul besoin de laisser des traces de mon passé et de ce qui peut éventuellement me blesser à des personnes mal intentionnées. Même si je me sens globalement en sécurité ici, à Dorking, je sais aussi que mes traces ne sont pas aussi invisibles que je peux le souhaiter, que mon refuge peut être trouvé, pour qui sait chercher et se renseigner un minimum.

Après un tour des extérieurs pour vérifier que tous avaient de l’eau et à manger, que chacun était en bonne santé et qu’il n’y avait pas de soin particulier à effectuer, je suis rentrée chez moi. Quelle ne fut pas ma surprise en ouvrant la porte de tomber nez à nez avec mon cousin. Après réflexion, je pense que je vais revenir sur mon impression de sécurité dans cette maison.

« Bonsoir Alec, je t’en prie, entre, fais comme chez toi. »

Mais à première vue, il n’a pas attendu ma permission pour entrer et je ne peux savoir si je me sens agacée ou amusée par la situation. Je lui ai dit effectivement qu’il savait où me trouver la dernière fois que nous nous sommes vus, c’est-à-dire ici même, chez moi, mais je pense qu’un petit message ou un sms même - maintenant que je suis équipée - pour prévenir est d’usage. Les manières se perdent à une vitesse folle semble-t-il.

« J’ai un portable si jamais, pour envoyer un message cela va définitivement plus vite qu’un hibou, mais tu dois déjà le savoir je suppose. »

Pour le téléphone ? Normalement non, mais pour son efficacité pour la communication, techniquement il est plus au fait que moi sur les objets Moldus, enfin je suppose, puisqu’il est semble-t-il plus proche que moi de non magiciens, comme celui qu’il a gentiment ramené chez moi la dernière fois par exemple.

« Que me vaux l’honneur de ta visite ? Je ne t’ai pas trop fait attendre j’espère ? »

Depuis combien de temps est-il là ? Comment est-il rentré et surtout pourquoi vient-il me voir ainsi à l’improviste ? Je n’avais pas assez de questions en tête pour aujourd’hui, j’avais véritablement besoin d’en avoir une couche supplémentaire. Même si mon premier réflexe est d’agir en étant sur la défensive et sans grand sourire, je ne peux m’empêcher de me demander sur une échelle de 1 à 10 à quel point la situation est grave pour qu’il vienne ainsi. Généralement, les surprises se situant plutôt entre le 7 et le 8, commençant à peine à connaître un peu plus Alec, j’envisage le 12 ou le 13 et j’espère surestimer la chose…

(c) princessecapricieuse
Revenir en haut Aller en bas
Fenella A. Monarvant
Fenella A. Monarvant
Fenella A. Monarvant
https://impero.superforum.fr/t5001-fenella-links-uc
Âge personnage : 29 ans
Hiboux postés. : 310
Date d'inscription : 14/07/2019
Crédits : Battery Fox- Bazzart
Double Compte : Ashlyn Gilbert-Mather
Fenella A. Monarvant
Ven 20 Nov 2020 - 21:46
Et si ?
Combien de temps ?
Jusqu’où ?

Des questions qu’Alec aurait pu décliner de tant de façons différentes. Des questions qui cramaient ses cellules, rampaient sous son épiderme, se traçaient un chemin glacé le long de son épiderme. Ce n’était pas la fin qui frappait à sa porte, c’était lui qui se décidait à la provoquer, à la devancer. Lui qui avait proposé de rencontrer celle-là même qui le traquait. Quand la proie réclame une entrevue avec le prédateur, que dire sur celle-ci ?

Et si… ? Donc. Et s’il avait mal joué son coup. Et si les pions sur l’échiquier n’étaient pas bien alignés. Et s’il se plantait ?

Et si. Quatre putains de lettres qui cherchent à vous gâcher l’existence.  Deux syllabes et le monde risque de basculer. Oh, pas l’univers, rien d’aussi prétentieux que ça. Juste lui, lui et son monde. Lui, au bord du vide, à jouer l’équilibriste, risquant à tout moment de basculer. Alors s’il pouvait se raccrocher à quelque chose, il le faisait. Nerveux, Alec finissait par n’avoir qu’une idée : en finir. Qu’on lui file une arme et il plongerait dans le champ de bataille simplement pour mettre fin à l’attente insupportable. Des mois que ça durait. Des mois qu’il attendait à tout instant que des griffes s’accrochent à sa chair, que la mort l’emporte sans prévenir. Des mois à penser à un regard croisé qui symboliserait sa fin. Et après ? La faucheuse ou juste l’horreur ? Lequel est le mieux ? Lequel est le pire pour ses proches ? Quels risques ? Quels échecs ? Quelles trahisons ?

Taisez-vous. Putains de questions insupportables qui martèlent mon âme.

Accrochées à sa déchéances à venir, une question percutait ses nerfs, se riait déjà de lui. Qui es-tu ? Ecartelé entre deux mondes étrangers, opposés. Quel équilibre ? Es-tu à ce point influençable ? Warren le savait, s’identifiait ainsi. Mais lui ?  Depuis toujours il avait refusé par principe les préceptes parentaux, réagissait en crétin rebelle, ne proposant qu’opposition par pur esprit de contradiction. Avait-il changé ? A quel point était-il un être facilement manipulable, lui qui avait fini par épouser Mackensie, agissant exactement comme son père s’y attendait, prouvant ainsi qu’on pouvait bien l’amener à agir comme une marionnette. Il suffisait de connaître les bonnes ficelles. Alors qu’allait donner la suite.

« Bordel, il faut que je m’aère moi. »

Le boulot, il continuait d’y aller. Boulot, maison. Maison, boulot. Deux lieux d’enfermement qu’il verrait bientôt que les vestiges d’une liberté abandonnée. Alors oui, il devait s’aérer. Il devait voir du monde, en réalité, bien avant toute chose. Se raccrocher. Non pas à quelque chose, mais aux gens. Parce qu’il le savait, c’était ce qui lui crevait le cœur, ce qui le tiraillait d’angoisse là, d’avance. Ce qui lui donnait envie de lâcher avant même d’avoir démarré l’affrontement.

Liberté sociale avortée.

Alors il faisait ce qu’il n’aurait pas imaginé faire. Mâchoires serrées, c’était chez Fenella qu’il se rendait, évitant la porte d’entrée, transplanant directement dehors, chez elle, à l’abris des regards, avant de disparaitre de nouveau, les protections désactivées, atterrissant dans son salon. Personne. Ni l’infirmier ni elle. Alors il avait attendu, étudiant les lieux, s’y déplaçant sans pour autant s’assoir où que ce soit, finissant par ouvrir un placard, puis deux, se servant un verre de pur feu. Hésitation entre impertinence et gêne. Entre un naturel insolent et une réelle affection qui l’empêchait d’entrer réellement dans l’intimité de sa cousine.

Alors il n’était pas assis dans le salon lorsqu’elle avait fini par faire son apparition. Il n’était pas maître des lieux, mais simplement adossé contre un mur, verre à la main. Deux attitudes opposées qui se faisaient face et se niaient. Et il lui souriait. Petit con.
Désolé, réflexe.

« Bonsoir Alec, je t’en prie, entre, fais comme chez toi. »
« Toi, moi, c’est presque pareil, un truc de famille. Tes protections ne voient pas la différence. »

Ou alors j’ai tellement étudié ces merdes que j’ai trouvé les failles de ta forteresse beaucoup trop rapidement.

Un truc d’homme traqué.

En portant le verre à ses lèvres, il s’amusait de cette apparence de glace que sa cousine lui opposait de nouveau. Combien de temps avant qu’il ne fonde, le permafrost ? Ou avant que la bombe n’explose ? On en est toujours là toi et moi ?

« J’ai un portable si jamais, pour envoyer un message cela va définitivement plus vite qu’un hibou, mais tu dois déjà le savoir je suppose. »
« J’admets qu’il sont doués pour ça. Il nous reste les patronus pour ne pas totalement passer pour des glands, heureusement. »

Le genre de trucs dont il était pourtant incapable.

Il se détachait doucement du mur, posait son verre, fourrait une main dans sa poche pour en retirer son téléphone, il sélectionnait l’option nouveau contact alors qu’elle continuait.

« Que me vaux l’honneur de ta visite ? Je ne t’ai pas trop fait attendre j’espère ? »

Le regard posé sur l’écran, le jeune homme haussait les épaules d’un air détaché, affichant un petit sourire en coin bardé de l’humour piquant dont il ne se séparait que rarement.

« J’ai envisagé de te ramener d’autres soupirants éperdus d’amour mais je les ai paumé en route. Tient. »

Là, il lui tendait l’appareil pour qu’elle entre son numéro. Une main tendue, littéralement. Oui, ça passait plus par le non verbal que par ce qu’il disait réellement. Et pourtant, il aurait pu la repousser, rien que par réflexe, rien que pour le ton mordant, rien que pour la glace de sa posture. Mais ils connaissaient trop bien leur monde pour s’arrêter à ce genre de détails qui peuvent parfois tant intimider ceux qui restaient étrangers à leur éducation si rude et froide.

« Il est pas là ton colloc ? Pas d’autre traitre à sauver ? »

Oui, il parlait de Doryan, parfaitement conscient que celui qui avait tenté de lui sauver la vie n’était autre que Maxence. Celui qui le maudirait sans doute s’il savait le temps qu’il avait mis avant d’envoyer un simple message. Celui qui n’en savait probablement rien. Ou si, après tout. Peut-être Duncan avait-il parlé ? Avait-il un peu plus enfoncé son cas auprès du monde sang pur en agissant ainsi ?

Oh, un peu plus un peu moins hein…

Un petit sourire léger se dessinait sur son visage pourtant. Comme si tout allait bien. Comme s’il venait enterrer la hache de guerre comme ça, sans raison.

« J’viens papoter. Ça m’a pris comme une envie de pisser. Comment tu vas ? »

Non, personne n’y croit. Et pourtant, dans le fond, c’était vrai. Se raccrocher aux gens, à tout ce qui importe dans le fond. C’était sa façon d’anticiper les chocs, d’apprendre, déjà, à les encaisser. Se raccrocher aux autres.

« Tu m'offres un verre ? »

Question con.
Revenir en haut Aller en bas
Alec Kaleb Rivers
Break Me If You Can
Alec Kaleb Rivers
Alec Kaleb Rivers
https://impero.superforum.fr/t6334-alec-kaleb-rivers
Âge personnage : 24
Hiboux postés. : 4483
Date d'inscription : 12/05/2011
Crédits : Renard ; [url=https://www.tumblr.com/ellaenys]Ellaenys[/url] & once upon a time & andtheireawoman & queenbrookdavis
Double Compte : Logan, Takuma, Sovahnn, Maxence, Jordane, Oliver
Alec Kaleb Rivers
Lun 23 Nov 2020 - 22:03
On a beau faire, la famille est toujours la famille
with Alec
25 avril - Dorking - Chez Fenella

« Toi, moi, c’est presque pareil, un truc de famille. Tes protections ne voient pas la différence. »

Excellente nouvelle. Il est mon cousin et passe sans aucun problème mes protections. Qu’en est-il de ma famille directe ? Mes frères et sœurs mais surtout mes parents ? J’ai retenu un soupire. Je vais sérieusement devoir travailler sur la question, pas seulement pour moi, mais aussi pour Maxence.

Ma contrariété face à cette visite surprise et au démantèlement de mes sorts de protection ne m’empêche pas de lui poser des questions mais surtout de lui faire part de mon mécontentement, tout en retenue, comme toujours, encore plus avec lui. Même si nos relations tendent à s’améliorer, je ne suis pas assez naïve pour me permettre d’être véritablement moi-même à ses côtés. Mon envie de renouer avec lui est plus forte que mon agacement naissant.

Il pose un verre tandis que je fronce légèrement les sourcils sans rien dire. Ma main à couper que c’est du Whiskey de ma réserve. Ne pas s’énerver, rester calme et maître de soi. C’est un véritable sport avec lui. Mais malgré toute ma retenue, je finis par attaquer, en douceur certes, mais mon affection à son égard ne peut le protéger éternellement.

« Que me vaux l’honneur de ta visite ? Je ne t’ai pas trop fait attendre j’espère ? »

Il hausse les épaules, avec ce petit sourire qui use mes nerfs un peu plus, avec ses airs qui me donnent envie de lui dire qu’il n’est plus un enfant, qu’il n’a plus à se comporter de la sorte mais je garde mes remarques pour moi. Elles ne feront en rien avancer les choses de toute façon.

« J’ai envisagé de te ramener d’autres soupirants éperdus d’amour mais je les ai paumé en route. Tient. »

Un regard noir pour seule réponse. Si le passage Lex pouvait être oublié, c’est avec plaisir que je dis oui. Surtout que c’est lui qui l’a amené chez moi. Même s’il n’est en rien responsable de la situation, s’amuser de cette dernière est déplacé de sa part, surtout en ce moment. Je ne suis pas certaine qu’il apprécierait que je me comporte avec lui de la sorte, que je lui parle comme lui me parlait. Mais au-delà des paroles, il y a ce téléphone tendu, une réponse à mon information lâchée à la volée peu de temps avant. J’avais un téléphone, je pouvais être contactée autrement que par hibou ou patronus et en réponse à cela, une demande muette de numéro, d’échange, de conserver un contact très certainement. Même si c’était à pas de fourmi, nous avancions, c’est ce que je voulais croire en tout cas.

Sans un mot je le saisis, entre mon numéro consciencieusement, avant de le regarder dans les yeux une fois de plus après ses paroles plutôt désobligeantes à l’égard de Maxence et de Doryan.

« Comme si cela t’intéressait vraiment. » Je marmonne, plus pour moi que pour réellement l'attaquer verbalement.

Je sais que ce n’est que pour la conversation, pour noyer le poisson, pour tourner autour du pot tout en faisant ce qu’il peut pour m’énerver. Mais je ne vais pas mordre à l’hameçon, pas aujourd’hui en tout cas.

« J’viens papoter. Ça m’a pris comme une envie de pisser. Comment tu vas ? »

Mais bien sûr. En toute innocence, il vient papoter ou s’écouter parler surtout ? Mais une fois de plus je garde ma réplique acerbe pour moi. Je ne vais pas le provoquer. Là où il prétend être simplement là pour parler, je sens que ce n’est pas une question de pluie et de beau temps. Il y a quelque chose de plus important derrière. Il ne prendrait pas la peine de venir ici si ce n’était pas le cas. Les visites de courtoisies n’existent pas chez nous, il n’allait pas me la faire à l’envers, pas à moi. Il y a toujours un but derrière chaque visite, qu’elle soit prévue ou surprise, rien n’est vraiment laissé au hasard.

Je lui tends son téléphone, mon numéro entré et enregistré dans l'appareil, comme Benjamin me l’a patiemment montré.

« Je vais bien, merci, contente de te voir en un seul morceau. »

Des banalités, des formules de politesse plutôt creuses, car je ne veux pas jouer, pas ce soir. J’ai autre chose à faire et à penser.

« Tu m'offres un verre ? »

Je lève les yeux au ciel, avant de lui sourire, presque gentiment.

« Je pensais que tu allais me proposer à boire, puisque tu sembles familier avec les lieux. Mais je vais faire comme chez moi, si ça ne te dérange pas. »

Je récupère son verre au passage, avant de me diriger vers le buffet où sont rangées certaines bouteilles. Je rempli de nouveau son verre de Whiskey avant de me servir un Xérès. Je lui rends son verre rempli aux deux tiers avant d’aller m’installer dans le salon. Un coup de baguette, une formule murmurée et le feu s’installe dans la cheminée. Je m’enfonce dans un fauteuil, avant de regarder mon invité.

« Je pense que la question à poser est surtout comment toi tu vas ? »

Parler ou continuer de jouer à l’imbécile ? Je n’ai pas envie de tourner autour du pot contrairement à lui. Je préfère mettre les pieds dans le plat mais je vais attendre un peu. Foncer tête baissée n’est pas la bonne solution, pas avec Alec.

Une gorgé de Xérès me rappelle que je cette boisson ne figure pas parmi mes préférées. Je n’en bois généralement que pour me donner du courage et inconsciemment, je savais que j’allais en avoir besoin. Mes pensées se sont totalement détournées de ma vie et de mes problèmes personnels pour se concentrer sur mon cousin, sur sa vie à lui et sur les problèmes qu’il traîne derrière lui au quotidien. Un nouveau problème s’est ajouté, un cas si conséquent qu’il ne peut le gérer seul très certainement mais ma préoccupation actuelle est aussi de savoir quelle est ma place dans cette histoire et ce qu’il attend réellement de moi.

Une seconde gorgée, tandis que je prends le temps de réfléchir à mes actes. Une fois de plus, j’envisage de laisser ma vie et mes ennuis de côté pour essayer d’être présente pour un de mes proches, Alec en l’occurrence mais vais-je un jour apprendre de mes erreurs ?

« Je sais que tu m’aimes d’un amour incommensurable, mais pour autant, tu n’es pas du genre à venir comme ça. Je suis contente que tu sois là, mais est-ce que tu veux parler ? »

Je marque une pause. Je ne veux pas l’agresser alors je tente de peser chacun de mes mots, de réfléchir aux potentielles interprétations biaisées qui peuvent en découler car je me doute qu’il ne me loupera pas.

« Je suppose que tu n’es pas venu ici parce que tu t’inquiètes de la santé de ton ancien Infirmier, que l’état de mes pensionnaires est le dernier de tes soucis et que la raison de ta venue n’est pas anodine. Je t’écoute, avec toute mon attention. »

Car je veux savoir. Je veux savoir ce qu’il se passe dans ta vie. Cette envie ne m’a pas quittée depuis nos retrouvailles chaotiques dans ce parc. Depuis cette conversation houleuse, mon envie de faire partie de sa vie est toujours bien ancrée en moi. Mais maladroite dans cette relation, je ne sais comment m’y prendre réellement, je ne sais quels sont les mots qu’il souhaite entendre. Je ne sais pas réellement où est ma place.

(c) princessecapricieuse
Revenir en haut Aller en bas
Fenella A. Monarvant
Fenella A. Monarvant
Fenella A. Monarvant
https://impero.superforum.fr/t5001-fenella-links-uc
Âge personnage : 29 ans
Hiboux postés. : 310
Date d'inscription : 14/07/2019
Crédits : Battery Fox- Bazzart
Double Compte : Ashlyn Gilbert-Mather
Fenella A. Monarvant
Mar 24 Nov 2020 - 12:55
Il la voyait frémir, se contenir, rebiffer. Il savait comme elle pouvait être digne représentante des femmes de sa famille. Forte, froide et détachée. Son besoin de contrôle le faisait sourire, l’amusait et il ne se gênait pas pour provoquer son agacement dans un comportement qui n’était rien d’autre qu’un naturel intégré depuis bien longtemps. C’était bien parce qu’il provoquait l’exaspération de ses parents avec sa nonchalance qu’il s’était construit ainsi. Désinvolte, provocateur. Il restait amusant de voir qu’elle continuait de se tendre face à cette attitude après tant d’années. Continuant de se sentir visée par moments. Et pourtant il savait comme elle pouvait se montrer acerbe et tranchante face à un tel comportement qu’elle jugeait comme déplacé… et qui l’était. Pour autant, ça n’était pas ainsi qu’elle réagissait, se contenant encore et toujours face à lui, cherchant à rattraper le temps perdu. Signe de leur relation plus profonde qu’il n’y paraissait. De l’attachement qui les reliait. Malgré toute sa rigueur, elle voyait les sous-textes, comprenait les mains tendues. Alors elle n’attaquait pas. Ou pas trop.

« Comme si cela t’intéressait vraiment. »
« Bon point : j’m’en fous. »

De Maxence, en tous cas, c’était en effet certain. Pour ce qui était de Doryan ? Alec se savait en partie responsable de sa mort et s’il ne l’évoquerait sans doute pas, il savait surtout ce qui découlait de cette situation. Elle pouvait bien croire qu’il s’attaquait à lui par des paroles acerbes, la réalité résidait surtout dans le fait qu’il se savait le prochain sur la liste.

« Je vais bien, merci, contente de te voir en un seul morceau. »

Un sourire amusé mais pas de réponses.

Plus pour longtemps sans doute.

Son numéro avait été entré dans son téléphone. La main tendue avait donc été saisie, sans doute un peu incrédule car malgré son attitude… classique pour lui, il était là, la cherchait, tissait des liens avec elle qu’il refusait jusque là. Les efforts, il les faisait, comme ça, soudainement, sans raison apparente, sans demandes de sa part. Alors bien sûr, elle se doutait que ça n’était pas totalement innocent, que son envie de pisser n’en était pas une et qu’il traînait une merde là, cachée derrière son sourire.

« Je pensais que tu allais me proposer à boire, puisque tu sembles familier avec les lieux. Mais je vais faire comme chez moi, si ça ne te dérange pas. »
« Ouais, tu devrais, c’est une chouette baraque, l’alcool y est pas dégueu. »

L’agacement laissait place à autre chose, un truc de l’ordre de la complicité.

Hey tu vois qu’on s’y fait à son comportement de merde.

Alec lâchait le mur qu’il n’avait jusque là pas réellement quitté pour suivre Fenella alors qu’elle emportait son verre ailleurs pour le remplir de nouveau. Une belle dose, sans doute parce qu’elle anticipait les raisons peu joyeuses de sa présente. Non, les visites de courtoisies n’existaient pas, certainement pas entre eux au vu des tensions qui les liaient encore. Et pourtant, il était là, chez elle, et cette fois, il n’y avait été guidé par personne. Aucun piège, aucun hasard, juste sa propre décision. Et Fenella n’était pas dupe : il y avait un loup.

Non, aucun rapport avec vous, Enzo et Cait, enfin…

« Je pense que la question à poser est surtout comment toi tu vas ? »

Un petit rire sous cape lui échappait à cette question. Pour autant, Alec n’y répondait pas, ne s’asseyant pas non plus, circulant dans la pièce de nouveau, comme pour chercher du regard des indices sur l’existence de la jeune femme… ou une échappatoire.

Quelques gorgées de chaque côté et elle enchaînait.

« Je sais que tu m’aimes d’un amour incommensurable, mais pour autant, tu n’es pas du genre à venir comme ça. Je suis contente que tu sois là, mais est-ce que tu veux parler ? »

Je suis donc un livre ouvert ? C’est problématique en cette période merdique.

« Je suppose que tu n’es pas venu ici parce que tu t’inquiètes de la santé de ton ancien Infirmier, que l’état de mes pensionnaires est le dernier de tes soucis et que la raison de ta venue n’est pas anodine. Je t’écoute, avec toute mon attention. »

De nouveau, c’était un léger rire qui passait ses lèvres. Levant les yeux au ciel, c’était en soupirant qu’Alec avait fini par se laisser tomber sur le canapé. Nouvelle avancée : la fois précédente, il était le seul à ne pas s’être assis, marquant dans sa gestuelle une certaine volonté de partir d’ici. Alors qu’est-ce qui avait changé ?
La peur, sans doute. Bien qu’un tel aveu en ferait jouir une certaine panthère bien trop fort pour qu’il soit avoué à voix haute. Les murs ont des oreilles.

« Mais que de sérieux ! T’en as une de ces capacités à péter l’ambiance toi. Mais quelle idée de tout ramener à moi franchement. »

L’humour comme point d’ancrage.
Ramenant une jambe sous lui, un bras sur le dossier du canapé, Alec accrochait son regard, un petit sourire au coin des lèvres avant de boire une gorgée ou deux de plus.

« Sérieusement, tu ne m’as pas répondu. Ou plutôt t’as fait semblant de me répondre et c’était une vraie question : comment tu vas ? Moi ça ‘sert à rien de demander, c’est grosso modo toujours plus ou moins la merde. Franchement ça n’a pas d’intérêt, ça vire chiant. Donc de ton côté, quoi de nouveau dans ta trépidante existence ? Mise à part un colloc particulièrement bandant, dixit une amie qui a tenté de se le faire pendant quatre ans. »

Jayden, évidemment. Qui d’autre, franchement ?
Revenir en haut Aller en bas
Alec Kaleb Rivers
Break Me If You Can
Alec Kaleb Rivers
Alec Kaleb Rivers
https://impero.superforum.fr/t6334-alec-kaleb-rivers
Âge personnage : 24
Hiboux postés. : 4483
Date d'inscription : 12/05/2011
Crédits : Renard ; [url=https://www.tumblr.com/ellaenys]Ellaenys[/url] & once upon a time & andtheireawoman & queenbrookdavis
Double Compte : Logan, Takuma, Sovahnn, Maxence, Jordane, Oliver
Alec Kaleb Rivers
Mar 24 Nov 2020 - 22:12
On a beau faire, la famille est toujours la famille
with Alec
25 avril - Dorking - Chez Fenella

« Ouais, tu devrais, c’est une chouette baraque, l’alcool y est pas dégueu. »

Encore heureuse. Mais sa réponse m’arrache un petit sourire amusé. Il veut jouer au plus malin, grand bien lui fasse. Je ne vais pas m’amuser à entrer dans son jeu, même si je reste attentive à ses signaux, je ne vais pas m’abaisser à une futile provocation. Cela ne m’intéresse pas et je vais perdre, c’est une certitude.

Une fois installée confortablement chez moi, je commence à attaquer, ou plutôt à gratter, doucement, sans trop insister pour le moment mais je suis un vrai furet quand je m’y mets. Je cherche la faille, je la trouve et je m’y glisse avec pour seul but, trouver ce que je recherche. Mais mon amour pour Alec m’empêche d’agir de la sorte et de me donner entièrement dans cette tâche, parce que je sais très bien qu’en agissant ainsi, je risque de le perdre. En réalité, il n’y a pas de risques, juste une certitude, si j’agis de la sorte, je Vais le perdre et je m’y refuse. Alors je cherche des moyens détournés, des techniques différentes pour le faire parler mais mes connaissances sont limitées et il est difficile de trouver une ouverture dans sa carapace qui semble si solide et épaisse. Que s’est-il passé dans sa vie pour qu’il décide à ce point de se rendre imperméable au monde qui l’entoure ? Cette question va rester sans réponse, j’en suis certaine mais j’espère un jour avoir le fin mot de cette histoire.

Je l’interroge, j’essaye de paraître légère, pas trop inquisitrice mais je veux savoir pour quelle raison il est là. Alors je lui demande, de but en blanc dans un premier temps, sans agressivité, j’essaye de l’interroger mais je me heurte à ce mur inébranlable.

« Mais que de sérieux ! T’en as une de ces capacités à péter l’ambiance toi. Mais quelle idée de tout ramener à moi franchement. »

Il semble que ce soit de famille. La plaisanterie n’est pas notre fort et il le sait. D’autant plus que pour "péter l’ambiance" comme il le dit, sa simple présence suffit à le faire. Si encore il était déjà venu ici juste pour prendre le café, cela n’aurait pas été suspicieux, mais sa présence à Dorking ne présage rien de bon à mes yeux. Nous ne sommes pas assez proches pour ce genre de visite de courtoisie improvisée. Surtout que dans la famille, cela n’existe pas. Chaque visite a un but, rien n’est laissé au hasard ni aux sentiments, et il le sait, tout comme je le sais.

« Sérieusement, tu ne m’as pas répondu. Ou plutôt t’as fait semblant de me répondre et c’était une vraie question : comment tu vas ? Moi ça ‘sert à rien de demander, c’est grosso modo toujours plus ou moins la merde. Franchement ça n’a pas d’intérêt, ça vire chiant. Donc de ton côté, quoi de nouveau dans ta trépidante existence ? Mise à part un colloc particulièrement bandant, dixit une amie qui a tenté de se le faire pendant quatre ans. »

Je reprends une gorgée. Ce mur est là, mais je pense pouvoir réussir à le contourner, si le temps m’est donné de le faire. Alors à moi de faire en sorte de gagner ce temps et le droit d’accéder à cette information. Parce qu’au final, c’est toujours là qu’on en est tous les deux. Je dois tout faire pour montrer que je veux être présente, que je peux essayer d’aider, et que je souhaite tout donner pour faire réellement partie de sa vie.

« Je n’ai pas fait semblant de répondre. Je vais bien, il n’y a pas grand-chose de plus à ajouter. Je n’ai pas subi de perte incommensurable contrairement à d’autres. La mort de Doryan m’a touchée, c’est vrai, surtout quand je pense que je l’ai vu le mois dernier, mais ce n’était pas un membre de la famille, ni un proche. Cela me touche, oui, mais ma vie ne s’arrête pas pour autant. »

Était-ce horrible de prononcer de telles paroles ? Pas à mon sens, et encore moins auprès de ces oreilles. C’était un fait. Oui cela m’avait attristé, mais cela ne m’empêche pas de vivre au quotidien. C’est un fait, parmi tant d’autres malheureusement. Ce qui m’a le plus affectée, c’est surtout la réaction de Maxence, mais quoi de plus normal. Là, on commence à toucher le personnel, à toucher mes proches et c’est totalement différent.

« Concernant Maxence, il sera ravi d’apprendre que tu as dit de lui qu’il est “particulièrement bandant“. Mais comme tu l’as souligné, c’est mon colocataire, fin de l’histoire, ne laisse pas ton esprit divaguer. »

Car je me doute qu’il est capable de laisser son imagination partir dans un autre univers en une fraction de seconde, surtout lorsque c’est pour débiter des absurdités pour noyer le poisson. Vais-je lui parler de Benjamin ? Certainement pas. Nous ne sommes pas assez proches pour que je lui donne une telle information concernant ma vie. Oui, je souhaite renouer avec lui, mais pas à n’importe quel prix. Surtout qu’à part se moquer de moi ou de me dire de penser avec le physique et non le cérébral, il ne va pas m’être d’une grande aide.

« Sinon les créatures que j’ai ici se portent bien. La Sombral que j’ai fini par recueillir se porte bien, je vais bientôt ramener le couple de Focifères que j’ai depuis peu et sinon, rien de neuf. La vie est plutôt calme, de mon côté en tout cas. »

Une remarque lancée à la volée. Les mots ne sont pas laissés au hasard, j’essaye de le faire rebondir sur mes propos, j’essaye de le faire parler, mais pour autant va-t-il accepter de m’en dire plus ou du moins, juste le début ? J’en doute, du moins pas pour le moment.

« Comment ça va chez toi ? »

A défaut de me parler de lui, peut-être va-t-il accepter de parler des autres ? De son entourage, de sa chère et tendre ? Je cherche en douceur pour le moment, du moins avec toute la délicatesse d’une Monarvant.

(c) princessecapricieuse
Revenir en haut Aller en bas
Fenella A. Monarvant
Fenella A. Monarvant
Fenella A. Monarvant
https://impero.superforum.fr/t5001-fenella-links-uc
Âge personnage : 29 ans
Hiboux postés. : 310
Date d'inscription : 14/07/2019
Crédits : Battery Fox- Bazzart
Double Compte : Ashlyn Gilbert-Mather
Fenella A. Monarvant
Dim 29 Nov 2020 - 23:55
Un sourire. Il lui avait arraché un sourire. C’était donc avec son petit sourie en coin de connard fier de lui qu’Alec avait fini par suivre le mouvement. Outre le fait d’aimer faire ça, briser la glace, titiller l’accro à l’ordre et à la perfection, aux bonnes manières, à la perfection… il aimait surtout ce truc léger qu’un autre ne percevrait sans doute pas. Ce truc, c’était l’affection. La connivence entre deux membres de la même famille qui s’étaient appuyés l’un sur l’autre pour survivre malgré leurs failles affectives. Ce truc, c’était ce qu’il appelait Famille. Un concept qui, pourtant, n’avait pas vraiment de sens à ses yeux. Ou plutôt, si, il en avait un. Et ce sens était là. Tenu, discret, presque invisible et pourtant bien présent. Ce truc, c’était ce qui expliquait qu’il était là ce jour-là et pas ailleurs. Et qu’elle ne l’envoyait pas chier avec toute la violence dont elle était pourtant capable. Ce truc, c’était aussi son refus plus que manifeste de le laisser déblatérer des conneries et emporter la conversation vers des sujets légers et sans grande importance. Parce que Fenella savait parfaitement que s’il se forçait à faire ce premier pas d’une manière aussi nette que ça… c’était parce que dans le fond, il crevait de trouille. Parce qu’il savait qu’il était au bord d’un précipice et qu’il ne savait pas ce qui l’attendait en bas.

La mort ? L’oubli ? Finir embroché vif ?
On tire son avenir aux cartes ?

« Je n’ai pas fait semblant de répondre. Je vais bien, il n’y a pas grand-chose de plus à ajouter. Je n’ai pas subi de perte incommensurable contrairement à d’autres. La mort de Doryan m’a touchée, c’est vrai, surtout quand je pense que je l’ai vu le mois dernier, mais ce n’était pas un membre de la famille, ni un proche. Cela me touche, oui, mais ma vie ne s’arrête pas pour autant. »
« Ah, parce qu’on est censés en faire un drame ? Ce type était une plaie, ça va, on a connu pire perte. »

Violente injustice ? Rejet caractérisé ?
Non, Alec ne l’appréciait pas et ce n’était pas nouveau. Certes, sa sexualité ne devait pas aider, je vous vois venir. Mais c’était surtout sa faiblesse affichée qui lui soulevait le cœur et avait toujours eu une tendance plus que nette à l’insupporter. Doryan avait toujours été du genre à geindre quand il ne supportait pas ce comportement et s’il ne s’était pas précipité sur son téléphone pour aider ce type, s’il n’avait pas même pensé à sortir sa baguette, ce n’était sans doute pas pour rien.
On n’aime pas les faibles chez les Rivers. Comme quoi, malgré son comportement de branleur, il y avait bien des choses qu’il avait fini par engranger.
Pour autant, la violence de ses paroles et de son dédain masquait une vérité plus triviale : il était là. Et n’avait rien fait.

Et au fond, il s’en voulait.

Alors non, il n’irait pas juger Fenella comme sans cœur car il était bien pire, manifestement. Ils avaient grandit ainsi, c’était construits sur un besoin de distancier leurs émotions, de rejeter la faiblesse des autres, de refuser ceux qui ne pouvaient encaisser ou qui ne se montraient pas à la hauteur de leurs valeurs.

« Concernant Maxence, il sera ravi d’apprendre que tu as dit de lui qu’il est “particulièrement bandant“. Mais comme tu l’as souligné, c’est mon colocataire, fin de l’histoire, ne laisse pas ton esprit divaguer. »
« Vaguer. »

Petit sourire de con, balancer par-dessus son verre.

« Je suis à peu près sûr qu’elle lui a déjà dit donc je pense qu’il le sait. »

D’un geste presque théâtral, il écartait les mains, le verre entre trois doigts, comme dans un geste de reddition. Okay, ce n’est qu’un colocataire.

« Sinon les créatures que j’ai ici se portent bien. La Sombral que j’ai fini par recueillir se porte bien, je vais bientôt ramener le couple de Focifères que j’ai depuis peu et sinon, rien de neuf. La vie est plutôt calme, de mon côté en tout cas. »

Fascinant.

Ramenant le verre à ses lèvres, il ne pouvait qu’esquisser un sourire de plus, avalant quelques gorgées tout en se traitant d’enfoiré dans son fort intérieur. Ne sois pas aussi vindicatif mon Alec, tu agis ainsi à cause des tensions qui vous séparent et parce que ces réactions très aristocrates déclenchent sans cesse chez toi des réactions d’auto-défense. Et donc d’attaque. Tu le sais, elle le sait aussi sans doute.

« Comment ça va chez toi ? »
« Oh, super. Lex s’est barré et ma femme m’encourage à baiser ailleurs. T’es sûre que tu veux partir dans cette direction là, parce que je sens que ça va te foutre un tantinet mal à l’aise. »

Ouh, comme c’est mal de chercher comme tu le fais.
Et pourtant, s’il savait qu’elle pouvait le voir comme agressif, ça n’était pas ce qu’il était. D’autres auraient ris sans chercher beaucoup plus loin. Les femmes qui l’entouraient rentraient d’ailleurs sans aucun problème dans ce genre de conversations. Mais Fenella ? Sans doute moins.

« Tu  sais que Lex m’en a cassé une autre avec son flegme naturel ? J’me savais pas entouré de si grands bourreaux des cœurs. » Le rire, moqueur… et puis arrive l’autre. Celui qui dispose de plus d’empathie que ce qu’on pourrait imaginer à première vue. « J’ai pas des masses de nouvelles. Il risque de se faire choper à tout moment. Je crois qu’il essaye de punir une amie avec qui il y a eu un… début de je sais pas quoi. » Le type est là, celui qui, en réalité, voudrait savoir comment va sa cousine. Celui qui est inquiet pour son pote. Celui qui lui en veut de faire souffrir une amie.

Celui qui se sert d’une conversation badine pour établir du lien.

« Elle lui en veut tu sais. » Retour de la tête de con. « A ton colloc sexy. » ça n’était pourtant qu’une discussion à la con, un truc pour s’amuser, pour, également, la faire entrer dans son univers. Dans celui qui n’était pas pourri jusqu’à la moelle. Dans celui qui ne lui retournait pas les tripes un peu plus chaque jour. « Ma ‘deuxième femme’. Ouais, apparemment ça devient son surnom officiel. Elle aurait préféré maîtresse mais que veux-tu ? Bref, une amie dont il a jugé l’état de ‘non urgent’ un jour de crise. Je pense qu’il est passé de l’état de mec bandant à celui de gros connard ce jour-là. Faudra lui dire de ne pas foutre en l’air les fantasmes des jeunes femmes comme ça, franchement c’est pas correct. »

Est-ce très pertinent comme conversation ? Non. Et il le voyait bien à son regard.

« Oh, sérieux, tu ne veux vraiment pas parler de conneries, de trucs sans importance ? Il faut vraiment que je t’embarque dans mes merdes personnelles ? Tu vas finir déprimée. Moi aussi. Nan, franchement, ça craint comme plan. »

Pourquoi faut-il toujours faire face dans cette putain de famille de maniaques du contrôle ?
Revenir en haut Aller en bas
Alec Kaleb Rivers
Break Me If You Can
Alec Kaleb Rivers
Alec Kaleb Rivers
https://impero.superforum.fr/t6334-alec-kaleb-rivers
Âge personnage : 24
Hiboux postés. : 4483
Date d'inscription : 12/05/2011
Crédits : Renard ; [url=https://www.tumblr.com/ellaenys]Ellaenys[/url] & once upon a time & andtheireawoman & queenbrookdavis
Double Compte : Logan, Takuma, Sovahnn, Maxence, Jordane, Oliver
Alec Kaleb Rivers
Ven 4 Déc 2020 - 22:46
On a beau faire, la famille est toujours la famille
with Alec
25 avril - Dorking - Chez Fenella

« Vaguer. »

Un moment de latence, le vide traverse mon regard. Le vide ou le désespoir qui l’espace d’un instant me frappe. Il n’a tout de même pas osé faire cette blague de gamin de maternelle ? D’un côté, est-ce vraiment surprenant de sa part ? Le sourire qui teinte son visage me conforte. Il a réellement fait exprès et semble tout simplement fier de lui. Il doit certainement me tester à l’heure actuelle mais pour autant je ne rentre pas dans son jeu, suivant le fil d’une conversation que je semble être la seule à suivre et à prendre au sérieux.

« Je suis à peu près sûr qu’elle lui a déjà dit donc je pense qu’il le sait. »

Moui. Mais bon, je ne me voyais pas non plus annoncer ça de but en blanc à Max. Son signe d’acceptation me laisse de marbre, même si une fois de plus j’ai envie de sourire. Avec Maxence il ne s’est rien passé, c’est effectivement mon colocataire mais je ne peux en dire autant de Benjamin. Pour autant, vais-je confier un pan aussi intime et personnel de ma vie à Alec ? Certainement pas dans ces conditions, certainement pas aujourd’hui.

Un échange sur des banalités, un énième sourire narquois venant de sa part et un soupire retenu de mon côté. Comment peut-il penser un seul instant que je peux avoir l’envie de partager des parties de ma vie plus intime si à chaque fois qu’il en sait un peu plus sur moi il s’en sert pour se moquer de moi ? La preuve en est avec Lex ou il n’a pu s’empêcher une remarque après à peine quelques mots échangés.

D’ailleurs, le voilà qui arrive sur le tapis. La question n’est pas posée pour savoir comment allait cet ingrat, mais plutôt comment allait mon cousin mais tout comme moi, il est maître dans l’art des pirouettes et des esquives des sujets déplaisant. Foutue famille.

« Oh, super. Lex s’est barré et ma femme m’encourage à baiser ailleurs. T’es sûre que tu veux partir dans cette direction là, parce que je sens que ça va te foutre un tantinet mal à l’aise. »

Les détails ne m’intéressent pas. Savoir que le couple d’Alec est aussi libéré ne me surprend pas, je trouve même que sa chère et tendre a bien du courage de le supporter au quotidien, l’encourager à aller voir ailleurs doit certainement lui laisser du répit, du moins je l’espère pour elle.

Quant à me mettre mal à l’aise, j’avoue que ce n’est pas mon sujet de prédilection, je n’ai pas envie de savoir tout ce qu’Alec fait de son corps, histoire de m’éviter tout un tas d’images plus déplaisantes les unes que les autres. Il le sait, mais il s’en amuse, une fois de plus à mes dépends. Une fâcheuse habitude qu’il commence à prendre et qui ne me plaît pas réellement.

« Tu  sais que Lex m’en a cassé une autre avec son flegme naturel ? J’me savais pas entouré de si grands bourreaux des cœurs. »

J’ai simplement levé les yeux au ciel, prenant une gorgée. Appuyer ainsi sur cette blessure est déplaisant et surtout déplacé. Déplaisant, Alec peut le comprendre, déplacé, j’en doute. Mais qu’il ne se méprenne pas, Lex ne m’a pas cassée. Il m’a juste ouvert les yeux, durement, mais il me les a ouverts, me permettant de voir qui il était réellement.

« J’ai pas des masses de nouvelles. Il risque de se faire choper à tout moment. Je crois qu’il essaye de punir une amie avec qui il y a eu un… début de je sais pas quoi. »
« Charmante histoire. Presque aussi intéressante que les selles d’un Eruptifs. »

Aussi intéressant qu’une montagne de merde ? Oui, c’est exactement ce que je viens de dire entre mes dents. La rancœur est présente. Parler de lui ou même de ce qu’il devient ne me plaît pas. Il a eu besoin d’aide, j’ai été là. Mais savoir qu’il risquait de se faire attraper au final ne m’intéresse plus. Il attirait seul ses ennuis, se débrouillait seul pour les affronter et m’avait bien fait comprendre que ma présence n’était pas nécessaire. Fin de l’histoire, pas besoin de parler de cet échec et de lui donner plus d’importance qu’il n’en mérite.

« Elle lui en veut tu sais. »

De qui parle-t-il ? Le retour de son sourire d’andouille ? Cela marque la fin du sérieux, à supposer que cette conversation ait été à un seul moment sérieuse et mature.

« A ton colloc sexy. »

Des précisions qui sont les bienvenues et qui marquent effectivement le retour des absurdités et d’une légèreté qui n’a rien à faire ici. Elle sert de masque, de cape, de bouclier, de ce qu’il souhaite pour se protéger, se cacher de ce sujet qu’il ne veut pas aborder, à moins qu’il ne soit réellement venu ici parce qu’il s’ennuyait à crever chez lui, ce qui n’est peut-être pas à écarter comme possibilité.

« Ma ‘deuxième femme’. Ouais, apparemment ça devient son surnom officiel. Elle aurait préféré maîtresse mais que veux-tu ? Bref, une amie dont il a jugé l’état de ‘non urgent’ un jour de crise. Je pense qu’il est passé de l’état de mec bandant à celui de gros connard ce jour-là. Faudra lui dire de ne pas foutre en l’air les fantasmes des jeunes femmes comme ça, franchement c’est pas correct. »

Mais je ne prends toujours pas à son jeu, je me demande lequel des deux abandonnera le premier, lequel des deux acceptera de jouer le jeu de l’autre. Mon absence de sourire perdure et finit par faire cracher une miette à Alec, pas un morceau, mais une dérisoire miette. Un début, certes, mais je ne suis pas sûre d’avoir la patience d’atteindre le morceau de steak.

« Oh, sérieux, tu ne veux vraiment pas parler de conneries, de trucs sans importance ? Il faut vraiment que je t’embarque dans mes merdes personnelles ? Tu vas finir déprimée. Moi aussi. Nan, franchement, ça craint comme plan. »

Un nouveau silence, presque maternel, ce même silence d’une personne représentant l’autorité qui tente de faire peser la culpabilité et la gêne sur les épaules de son interlocuteur. Cela ne marche pas avec Alec, mais cela me permet en tout cas de mettre mes idées en place.

« Je t’ai déjà parlé de choses sans importance. Ma vie est sans importance et tu ne peux dire le contraire. J’ai fait ma part de la conversation. Je ne vais certainement pas de parler de mes histoires de sexe, de mon boulot ou de Maxence puisque ces sujets t’ennuient profondément, nous le savons tous les deux. Quant à une hypothétique déprime, je peux gérer, ne t’inquiètes pas pour ça. Ou plutôt, ne t’en sers pas comme excuse. »

Il ne faut pas pousser, il n’est pas du genre à s’inquiéter de ma santé mentale, du moins pas durablement et sincèrement alors autant éviter d’être prise comme prétexte. Qu’il assume sa position sans m’utiliser comme armure. Est-ce que pour autant je me rends compte de la dureté de mes paroles qui arrivent ainsi sans aucun préavis ? Absolument pas. Avec le recul, en repensant plus tard à cette conversation, certainement que je me dirais que le choix des mots n'était pas optimal, mais à l'instant T, c'était ce qui avait franchi mes lèvres.

« Tu me dis, quand tu seras prêt à parler de ce qui t’amène. La vraie raison, j’entends. »

Dernier appel. Je ne vais pas plus insister, cela ne sert à rien. Il est assez grand pour vivre sa vie et pour savoir quand le moment est venu de demander de l’aide. Même s’il a effectué un premier pas en venant ici, il lui reste encore du chemin à parcourir. Nous le savons tous les deux.

Lasse d’être assise, je me relève, m’avançant vers la cheminée, regardant les flammes comme bien souvent lorsque je me perds dans mes pensées, occupée à réfléchir à tout un tas de problèmes. Il était à mes yeux une bûche. Il se croyait fort, solide, indestructible et il ne se rendait pas compte du feu qui le consumait, qui le faisait craquer et qui allait finir par le réduire en cendres avant qu’il ne s’en rende compte. Les secrets détruisent de l’intérieur et je n’allais pas lui apprendre cela, il le savait déjà.

« J’ai une question à te poser. Tu as déjà couché avec une de tes ex ? Juste par curiosité. »

Question sortie du néant, qui ne va pour autant pas le dérouter plus que ça, j’en suis convaincue. Il en faut plus pour ébranler le jeune homme, notre famille n’est pas pourvue de roseaux qui flanchent au moindre tracas, mais plutôt de chênes, là se trouve notre force et notre faiblesse. Nous restons solides et debout, jusqu’à ce que survienne la tempête de trop qui nous déracine. Cette simple question est simplement là pour lui montrer que je peux aussi parler de sujets plus légers avec lui, même si ce n’est pas mon domaine de prédilection, au contraire.

Une gorgée, un regard en coin, un sourire naissant, j’attends sa réponse avec une pointe d’impatience.

(c) princessecapricieuse
Revenir en haut Aller en bas
Fenella A. Monarvant
Fenella A. Monarvant
Fenella A. Monarvant
https://impero.superforum.fr/t5001-fenella-links-uc
Âge personnage : 29 ans
Hiboux postés. : 310
Date d'inscription : 14/07/2019
Crédits : Battery Fox- Bazzart
Double Compte : Ashlyn Gilbert-Mather
Fenella A. Monarvant
Sam 5 Déc 2020 - 10:31
Elle  était dans le refus, le rejet. Pas de sourire, pas réellement de gestes vers lui. Quelqu’un d’autre aurait sans doute abandonné, compris que le lien ne prenait pas, ne se créait pas et s’il s’était agit d’une toute autre personne qu’elle, sans doute Alec aurait-il pris son attitude de cette manière. Sans doute serait-il réellement rentré dans le conflit, devenant mesquin et cruel, s’amusant à ses dépends. Car non, contrairement à ce qu’elle pensait, ce n’était pas ce qu’il faisait. Dans le fond, à déblatérer comme il le faisait, il lui confiait surtout des brides réelles de son existence. Ce qu’il faisait n’était rien d’autre qu’une tentative de créer du lien, qu’un aveu final, qu’une envie d’appartenir à sa vie, de la retrouver. Parce qu’il avait besoin des autres en cet instant, désespérément besoin d’eux. Besoin de se raccrocher à ceux dont il serait sans doute coupé d’ici peu. Comment faisait Warren ? Il avait entendu sa détresse, compris ses mots quand il disait qu’il serait influencé, forcément, par ceux avec qui il devrait faire sa vie à présent. Et lui ? Après des années de résistance envers l’intégralité de ce que les sangs purs représentaient à ses yeux, avait-il changé ? Chercherait-il à faire profil bas à présent ou resterait-il dans cette confrontation incessante qu’il avait fait sienne plus par rébellion envers sa famille que par valeurs réelles. Alors oui, il avait besoin de faire du lien en cet instant. Et de parler d’autre chose. De choses qui, pourtant, revêtaient de l’importance à ses yeux. Et qui.. lui échappaient assez. Parce qu’au fond, le sujet Lex le préoccupait et qu’il ne savait quoi faire à ce propos. Et parce que les blessures autant de Fenella que de Jordane, il aurait voulu pouvoir y faire quelque chose. Voulu avoir des conseils, des données, des éclairages.

« Charmante histoire. Presque aussi intéressante que les selles d’un Eruptifs. »

Rien qu’un petit sourire pour toute réponse.
Mais il n’aurait rien de tout ça, manifestement. Elle refermait la tentative de communication d’un revers de la main. Non, elle n’en parlerait pas, ni d’elle-même, ni d’une autre permettant de faire un pont avec sa propre histoire. Car oui, s’il faisait détaché, s’il usait de cet humour qu’elle prenait pour une agression, c’était en réalité assez loin du compte. Oui, ses histoires de focifères lui passaient totalement au dessus. Mais en apprendre plus sur elle, sur ce qu’elle vivait, qui elle était à présent, ça, ça revêtait de l’importance à ses yeux. Pourtant, il continuait de déblatérer malgré le manque de réactions de sa cousine et sa froideur apparente. Parce qu’il la connaissait assez pour savoir que ce rejet n’en était pas un et qu’elle attendait simplement qu’il ait terminé d’aborder des dossiers sans importance pour s’attaquer au fond du problème. Un sujet qu’il voulait pourtant éviter. Pourquoi se torturer quand ça ne changerait rien à l’issue finale ? Il n’était pas là pour lui annoncer ce genre de conneries mais simplement pour la voir, elle, rien de plus.

« Je t’ai déjà parlé de choses sans importance. Ma vie est sans importance et tu ne peux dire le contraire. J’ai fait ma part de la conversation. Je ne vais certainement pas de parler de mes histoires de sexe, de mon boulot ou de Maxence puisque ces sujets t’ennuient profondément, nous le savons tous les deux. Quant à une hypothétique déprime, je peux gérer, ne t’inquiètes pas pour ça. Ou plutôt, ne t’en sers pas comme excuse. »

Ça c’est dit. Fenella et son tranchant habituel. Alors il levait les yeux au ciel, pas le moins du monde ébranlé mais sincèrement agacé par un simple détail, bien loin des réflexions à son égard. ‘Ma vie est sans importance et tu ne peux dire le contraire.’
C’est vraiment ce que tu penses de moi ?
C’est vraiment ce que tu penses de toi ?


« J’le dis pourtant. »

Comprendra, comprendra pas.

« Tu me dis, quand tu seras prêt à parler de ce qui t’amène. La vraie raison, j’entends. »

Un petit sourire cynique sur ses lèvres et il l’observait se lever tout en plongeant de nouveau ses lèvres dans l’alcool brun.

C’est si improbable que ça ? Que je vienne seulement parler ?

Ce qu’elle voulait entendre correspondait à l’élément déclencheur de sa venue, pas son but réel. Nuance.

« J’ai une question à te poser. Tu as déjà couché avec une de tes ex ? Juste par curiosité. »

Demande à Max, il est mieux placé pour répondre à cette question. Pardon, je laisse le quatrième mur tranquille.

Un sourcil relevé, Alec reposait son bras sur l’accoudoir, son verre délaissé au bout de sa main, un petit sourire naissant de nouveau au coin de ses lèvres, répondant à celui de sa cousine. On y vient finalement ? Aux conversations badines.

« J’ai jamais été très doué avec le concept de sentiments. Donc j’ai pas vraiment d’ex, partant de là c’est compliqué. » Hey, comme quoi, on communique finalement. Des données le concernant, réelles, personnelles aussi. Mais surtout : « Tu as couché avec un ex et te demande comment gérer ça ? »

Parce que oui, il s’intéressait à sa vie, quoi qu’elle en pense.
Revenir en haut Aller en bas
Alec Kaleb Rivers
Break Me If You Can
Alec Kaleb Rivers
Alec Kaleb Rivers
https://impero.superforum.fr/t6334-alec-kaleb-rivers
Âge personnage : 24
Hiboux postés. : 4483
Date d'inscription : 12/05/2011
Crédits : Renard ; [url=https://www.tumblr.com/ellaenys]Ellaenys[/url] & once upon a time & andtheireawoman & queenbrookdavis
Double Compte : Logan, Takuma, Sovahnn, Maxence, Jordane, Oliver
Alec Kaleb Rivers
Lun 14 Déc 2020 - 20:35
On a beau faire, la famille est toujours la famille
with Alec
25 avril - Dorking - Chez Fenella

« J’le dis pourtant. »

Après avoir levé les yeux au ciel, sympathique. Mais je n’avais pas envie de comprendre, ou plutôt, je n’étais pas en capacité de réfléchir convenablement. Alors j’ai préféré enchérir sur une autre conversation, parler d’autre chose, aborder un autre sujet. Mais l’attaquer de front ne servait à rien. Même si j’avais cette sensation de ne plus le connaître, je ne pouvais nier qu’il avait fait un pas en venant ici ce soir, il avait montré à sa manière qu’il souhaitait me parler, ou à défaut me chercher, essayant d'établir le contact mais je l’acceptais. L’enfant ne pouvait adopter un comportement adulte en une fraction de secondes, il montrait patte blanche à sa manière.

Alors je me suis décidée à l’embêter, à le chercher à mon tour, à attiser son intérêt pour déclencher une conversation, une vrai et non pas de simples échanges de balles. Et le petit sourire naissant sur son visage me montra que cela devrait fonctionner. Il avait l’impression d’avoir gagné, de m’avoir fait céder, ce qui était le cas, certainement, mais pour autant céder sur ce plan n’était pas un échec. Il fallait parfois laisser un peu de terrain pour mieux avancer.

Je ne prenais pas cette conversation pour un combat, mais plus comme une partie d’échecs. La stratégie était présente, ce qui montrait bel et bien à quel point nous étions frappés dans cette famille. Au lieu de laisser librement parler son cœur, il fallait tout mettre en œuvre pour faire parler l’autre, pour l’amener à se confier, sans lui donner l’impression d’avoir perdu la manche. Avec le recul, cela me dépitait presque, de voir à quel point j’avais été formatée bien contre moi.

« J’ai jamais été très doué avec le concept de sentiments. Donc j’ai pas vraiment d’ex, partant de là c’est compliqué. »

Qui parmi nous était doué avec les sentiments et encore plus pour en parler ? Ni l’un, ni l’autre, ni les nos proches. Les sentiments n’avaient pas de place dans toutes ces histoires. Ils ne faisaient pas partie de notre quotidien et de notre manière d’agir, même si j’avais voulu pendant un temps me convaincre du contraire, me convaincre que j’étais différente d’eux, mais ce n'était pas vrai. Comment reproduire ce qui n’a jamais été vu ou vécu ?

Laissons cette question pour plus tard.

« Tu as couché avec un ex et te demande comment gérer ça ? »

Un haussement d’épaules, une gorgée de prise, une courte pause amenant à la réflexion. Allais-je réellement lui parler de cela alors que cette partie de ma vie constituait réellement Mon jardin secret ? Allais-je d’une certaine manière me mettre en danger en lui livrant quelque chose qui me pesait réellement ? Mettre des mots sur cette reprise de relation était une épreuve pour moi qui n’avais pas l’habitude de me confier, de faire en sorte de m’ouvrir et de mettre des mots sur des sentiments ou des impressions, sur des craintes, des envies et des espoirs ? Avec une personne proche, un ou une véritable ami/amie oui, mais avec Alec ? Après réflexion, avais-je aussi réellement le choix ou n’étais-je pas tout simplement seule vis-à-vis de toutes ces conversations et de tous ces sujets ? Si. C’est certainement pour cela que je me suis ouverte, que j’ai commencé à lui en parler, pesant tout de même mes mots pour ne pas me mettre à nue non plus trop rapidement.

« Possible. Enfin gérer ça est un bien grand mot. Nous sommes des adultes tous les deux, non plus des enfants. La question étant surtout que je ne sais pas tellement ce que je dois faire à présent. Nous avions convenu d’arrêter, mais nous avons repris. »

Une pause, un refus de vouloir continuer de parler plus pour le moment, une difficulté de m’ouvrir, de savoir si c’était la bonne chose à faire, si le fait de confier des pans aussi intimes de ma vie m’effrayait, me faisait du bien ou si au contraire, mettre des mots sur tout cela ne m’amenait rien de plus que des doutes et des questions. Car c’était cela qui me travaillait, le fait de ne pas savoir comment je me sentais réellement dans cette situation. En parler avec Benjamin serait un millier de fois plus simple, mais je n’en avais pour l’instant pas le courage.

« Mais si tu n’as pas réellement eu d’ex, difficile pour toi de me conseiller sur la marche à suivre. Je vais me débrouiller avec mes questions, ne t’inquiètes pas, ça va le faire. »

Et je me suis refermée. Les simples phrases avaient en réalité été trop pour moi, trop d’informations lâchées en si peu de temps. Ce n’était qu’un simple filet d’informations, mais j’appréhendais la suite. Sans retenue, n’allais-je pas finir par libérer un torrent de doutes, de craintes et tout ce qui me tiraillait de l’intérieur ? Si, très certainement, alors le mutisme était plus sûr, plus sécurisant, moins effrayant. Car même si nous étions de la même famille, nous n’étions pas des proches inséparables pour autant. Avoir une relation fusionnel avec des membres de sa famille, cela se limitait pour moi aux contes pour enfants. La réalité était toute autre. Elle était plus dure et froide.

« Tu ne m’as pas dit ce que tu pensais du Whisky, il est à ton goût j’espère ? »

Parler d’un sujet qui était impersonnel, qui ne touchait ni l’un ni l’autre, qui n’était pas intrusif, mais en faisant cela, nous ne faisions rien de plus que de survoler les problèmes, trop handicapés pour réellement oser mettre des mots sur ce qu’il fallait, choisissant d’éviter plutôt que d’affronter. Changer de route au lieu de construire, car c’était ce que nous faisions depuis bien trop longtemps. Une gorgée pour le courage, une gorgée pour la fuite, une gorgée pour le manque de force dans le domaine de la famille et des sentiments.

(c) princessecapricieuse
Revenir en haut Aller en bas
Fenella A. Monarvant
Fenella A. Monarvant
Fenella A. Monarvant
https://impero.superforum.fr/t5001-fenella-links-uc
Âge personnage : 29 ans
Hiboux postés. : 310
Date d'inscription : 14/07/2019
Crédits : Battery Fox- Bazzart
Double Compte : Ashlyn Gilbert-Mather
Fenella A. Monarvant
Mar 15 Déc 2020 - 13:08
Il y avait quelque chose d’amusant à voir comme elle se battait, comme elle avançait prudemment avec lui, prenant chaque phrase comme une attaque, comme une stratégie élaborée. Peut-être l’étaient-elles après tout. Réfléchies. Peut-être les étudiait-elle par réflexe, par habitude. Pourtant, pour le coup, il n’y avait aucune agressivité dans ses paroles autant que dans ses gestes. S’il cherchait à créer du lien, c’était sans contre pensées. Juste un besoin d’humanité. Juste un cri d’un cœur cherchant quelque chose de simple, de chaleureux. Certes, la Monarvant n’était probablement pas la personne la plus adaptée pour ces besoins-ci, il en convenait. Peu importait. Car même si son attitude le lassait, sa démarche était sincère. Il voulait parler avec elle, pas réellement parler de lui. Le problème, c’était qu’elle ne pouvait se permettre d’agir ainsi, son attitude était trop ancrée dans la rigueur de son nom de famille. Et puis, soyons honnêtes, sans doute estimait-elle qu’en un sens, il restait un ennemi. Une pensée douloureuse de plus.
 
Après tout, elle vivait avec l’une des seules personnes lui semblant équilibrées qu’il avait jamais connu. Et Maxence le détestait. Sans doute n’était-ce pas anodin.
Alors il prenait les brides et s’en satisfaisait.
 
« Possible. Enfin gérer ça est un bien grand mot. Nous sommes des adultes tous les deux, non plus des enfants. La question étant surtout que je ne sais pas tellement ce que je dois faire à présent. Nous avions convenu d’arrêter, mais nous avons repris. »
 
Il l’observait du coin de l’œil, notait à quel point elle pesait ses mots, attentive à ne pas trop en laisser échapper. Que dire donc, de ce qu’il avait pu exprimer lors de leurs retrouvailles quand elle-même taisait tant sur sa vie personnelle ?
 
 Pour ce qui était de parler d’adultes… il entendait la pique mais ne la relevait pas.
 
« Mais si tu n’as pas réellement eu d’ex, difficile pour toi de me conseiller sur la marche à suivre. Je vais me débrouiller avec mes questions, ne t’inquiètes pas, ça va le faire. »
 
C’était un sourire quelque peu grimaçant qui lui avait répondu alors qu’il portait son verre à ses lèvres. Elle avait cette capacité à refermer la porte aussi vite qu’elle l’avait ouverte qui était tout de même assez phénoménale.
 
« Tu ne m’as pas dit ce que tu pensais du Whisky, il est à ton goût j’espère ? »
 
Un souffle amusé. « Ouais. » Arrête avec ta mondanité à la con, j’ai jamais aimé ça.
Une nouvelle gorgée.
 
« On a été sacrément esquintés hein. »

Pas une question, un simple constat. Qui sont ces gens ? Incapables de d’ouvrir, handicapés des sentiments, hésitants dès qu’il s’agit d’humanité. Qu’est-ce qu’on avait fait d’eux au juste ? Est-ce bien normal d’être un enfant ayant appris à haïr bien avant d’apprendre à aimer. Et pourtant c’était le cas, profondément. Il n’avait juste pas les mots pour l’exprimer, rien que les gestes. Mais aimait-il au point de disparaitre ? Définitivement pas.
 
« Vous êtes restés ensembles longtemps ? » Oui, il ignorait totalement et volontairement sa tentative de changement de sujet et s’accordait une seconde avant d’ajouter : « C’était en Roumanie ? » Mais il en devinait déjà la réponse.
Revenir en haut Aller en bas
Alec Kaleb Rivers
Break Me If You Can
Alec Kaleb Rivers
Alec Kaleb Rivers
https://impero.superforum.fr/t6334-alec-kaleb-rivers
Âge personnage : 24
Hiboux postés. : 4483
Date d'inscription : 12/05/2011
Crédits : Renard ; [url=https://www.tumblr.com/ellaenys]Ellaenys[/url] & once upon a time & andtheireawoman & queenbrookdavis
Double Compte : Logan, Takuma, Sovahnn, Maxence, Jordane, Oliver
Alec Kaleb Rivers
Mar 22 Déc 2020 - 23:57
On a beau faire, la famille est toujours la famille
with Alec
25 avril - Dorking - Chez Fenella

La brume prenait petit à petit place dans mon esprit, effet secondaire de l’alcool que j’absorbais trop rapidement additionné d’une fatigue non feinte. Les semaines étaient complexes, éreintantes et le quotidien n’était qu’une succession d’épreuves et de tracas, qu’un amoncèlement de difficultés, de question et n’était en somme en rien apaisant. Alors la fatigue commençait à attaquer mes nerfs. La présence d’Alec qui me laissait sur la réserve ne m’aidait nullement à calmer mes esprits, bien au contraire. Plus occupée à comprendre le pourquoi du comment de sa visite plutôt que de savourer tout simplement ce qui n’était peut-être rien de plus que des retrouvailles, je ne pouvais me satisfaire de la simplicité. Je voulais trouver la faille, la raison, l’explication, le sens de tout cela.

La conversation se déroulait à son rythme, tantôt abordant des sujets personnels, tantôt survolant la réalité à travers un échange de banalités sans équivalent, mais nous échangions, plus ou moins. L’espace de quelques phrases, je lui ai confié bon nombre de choses sur ma vie personnelle, sans pour autant mettre un énorme panneau lumineux au-dessus des informations, il n’était pas dans mes habitudes d’aborder les sentiments, encore moins avec lui. Alors la méfiance et ce besoin viscéral de sécurité me reprirent, me faisant cesser presque immédiatement mes confidences pour retourner aux banalités sécurisantes.

Une question sur la boisson, une attaque silencieuse puisqu’il n’avait de toute façon pas attendu que je le serve pour faire comme chez lui et prendre un verre de cette boisson typiquement de mon Ecosse natale. Malgré cette affection pour lui enfouie sous une barrière protectrice, je ne pouvais faire comme si de rien n’était, comme si nous étions proches car cette douloureuse sensation de marcher sur des œufs ne me quittait pas.

« Ouais. »

Un souffle amusé, je comprends aisément qu’il ne mord pas à l’hameçon, il est bien trop intelligent pour ça, bien trop habitué à cette technique je l’imagine pour se faire berner aussi simplement.

« On a été sacrément esquintés hein. »

A qui le dit-il ? Je ne peux qu’acquiescer. Oui, on a été sacrément esquintés, nous le sommes toujours à l’heure actuelle, en soient témoins les invités de la fête de fiançailles de ma sœur. Notre passé n’est pas que derrière nous, il nous colle aux bottes avec une force inégalable et lorsqu’on a le malheur de penser que nous nous en sommes défaits, il revient nous frapper le visage avec violence, du moins, pour ma part. Je ne peux m’avancer pour Alec que je ne connais finalement pas ou plutôt, que je ne connais plus, à cause de cette distance et des erreurs répétées.

« Vous êtes restés ensembles longtemps ? »

C’est très certainement à ce moment, devant son instance que le déclic se fit dans mon esprit. Si je veux le connaître, je dois le laisser me connaître. M’exposer pour l’inviter à descendre lui aussi ses barrières. Dans le pire des cas qu’est-ce que je risque ? Qu’il se moque de moi ? Il le fait déjà sans mon aide. Qu’il me rejette ? Déjà fait. Qu’on commence à se faire mutuellement confiance et à partager plus que de la rancœur ? Ce serait plutôt pas mal mine de rien.

« C’était en Roumanie ? »
« En Afrique. »

La réponse fuse mais s’arrête aussi vite. J’inspire, je le juge du regard, je cherche à évaluer si le fait de lui parler me causera plus de torts que de bénéfices, si c’est ou non une bonne idée. Si évoquer ma vie et mon quotidien, parler de mes craintes et de mes doutes ne me mettra pas à genoux devant lui. Parler de mes faiblesses ne fait pas partie de mon éducation, bien au contraire. Je notais cependant une forme d’intérêt cette fois ci, d’intérêt sincère, ou du moins c’était ce que je voulais croire.

Je passe ma main dans mes cheveux, cesse finalement de le regarder pour regarder les flammes de la cheminée. Je cherche mes mots, je cherche mes tournures pour ne pas me mettre en difficulté, mais le simple fait de parler ne me met pas à mon avantage. Pourtant, je commence à lui parler, parce que j’ai envie, peut-être naïvement de croire à un changement, que notre histoire n’est pas gravée dans le marbre et qu’elle n’est pas déjà toute tracée. Que nous pouvons être plus que deux étrangers dans la vie de l’autre.

« La Roumanie c’est terminé depuis longtemps. La page est tournée, Luke vit sa vie, moi la mienne et les choses sont mieux ainsi. On échange encore de temps en temps pour le boulot, mais là n’était pas ta question. »

Je ne vais pas m’épandre sur tous les sujets qui n’ont pas été partagés avec lui. Je préfère lui éviter des conversations ennuyeuses au risque de perdre le peu d’attention qu’il m’accorde et afin de l’aider à ne pas extrapoler. Concentration

« J’ai revu l’homme avec lequel j’ai vécu durant un temps en Afrique. Un soldat Britannique rencontré sur un autre continent mais le destin nous a fait nous retrouver à Londres. »

Un récit froid, sans sentiments, comme un compte rendu lu à voix haute. C’était totalement impersonnel, bien au contraire de ce que j’éprouvais au fond de mon cœur, tout le contraire de ce qui amenait mon ventre à se serrer de cette manière en repensant à notre histoire à Benjamin et à moi, à ce livre que je pensais achevé et qui avait encore semble-t-il de beaux chapitres à révéler.

Je l’ai regardé, attentivement, il ne semblait pas s’être endormi alors j’ai juste poursuivi, afin de lui situer un peu plus le contexte, sans pour autant tout lui révéler.

« Le revoir m’a laissé un goût d’inachevé, me montrant que ce passé n’était au final pas enterré comme je le pensais. Mais je ne sais pas pour autant si c’est une bonne idée… de vouloir tenter, de reprendre et de transformer ce point final en virgule. »

Parler oui, agir de concert avec la stupidité : non. Aucun nom n’avait été donné, pas d’information permettant de trouver la personne dont je lui parlais. Un militaire travaillant à Londres et qui était en Afrique, il y en avait à la pelle. Je n’avais même pas précisé qu’il était sorcier mais Alec l’avait très certainement compris. Je n’allais pas lui donner toutes les cartes. Commencer à en révéler un peu plus sur moi oui, me mettre à nue, certainement pas.

La brume s'épaissit dans mon esprit et je finis par poser mon verre vide. Il est temps de s'arrêter là niveau boisson., avant d'atteindre un point de non retour et que l'alcool ne finisse par délier ma langue trop bien ficelée depuis une éternité.

(c) princessecapricieuse
Revenir en haut Aller en bas
Fenella A. Monarvant
Fenella A. Monarvant
Fenella A. Monarvant
https://impero.superforum.fr/t5001-fenella-links-uc
Âge personnage : 29 ans
Hiboux postés. : 310
Date d'inscription : 14/07/2019
Crédits : Battery Fox- Bazzart
Double Compte : Ashlyn Gilbert-Mather
Fenella A. Monarvant
Mer 23 Déc 2020 - 21:55
Il y avait quelque chose d’amusant à voir comme elle se battait, comme elle avançait prudemment avec lui, prenant chaque phrase comme une attaque, comme une stratégie élaborée. Peut-être l’étaient-elles après tout. Réfléchies. Peut-être les étudiait-elle par réflexe, par habitude. Pourtant, pour le coup, il n’y avait aucune agressivité dans ses paroles autant que dans ses gestes. S’il cherchait à créer du lien, c’était sans contre pensées. Juste un besoin d’humanité. Juste un cri d’un cœur cherchant quelque chose de simple, de chaleureux. Certes, la Monarvant n’était probablement pas la personne la plus adaptée pour ces besoins-ci, il en convenait. Peu importait. Car même si son attitude le lassait, sa démarche était sincère. Il voulait parler avec elle, pas réellement parler de lui. Le problème, c’était qu’elle ne pouvait se permettre d’agir ainsi, son attitude était trop ancrée dans la rigueur de son nom de famille. Et puis, soyons honnêtes, sans doute estimait-elle qu’en un sens, il restait un ennemi. Une pensée douloureuse de plus.
 
Après tout, elle vivait avec l’une des seules personnes lui semblant équilibrées qu’il avait jamais connu. Et Maxence le détestait. Sans doute n’était-ce pas anodin.
Alors il prenait les brides et s’en satisfaisait.
 
« Possible. Enfin gérer ça est un bien grand mot. Nous sommes des adultes tous les deux, non plus des enfants. La question étant surtout que je ne sais pas tellement ce que je dois faire à présent. Nous avions convenu d’arrêter, mais nous avons repris. »
 
Il l’observait du coin de l’œil, notait à quel point elle pesait ses mots, attentive à ne pas trop en laisser échapper. Que dire donc, de ce qu’il avait pu exprimer lors de leurs retrouvailles quand elle-même taisait tant sur sa vie personnelle ?
 
 Pour ce qui était de parler d’adultes… il entendait la pique mais ne la relevait pas.
 
« Mais si tu n’as pas réellement eu d’ex, difficile pour toi de me conseiller sur la marche à suivre. Je vais me débrouiller avec mes questions, ne t’inquiètes pas, ça va le faire. »
 
C’était un sourire quelque peu grimaçant qui lui avait répondu alors qu’il portait son verre à ses lèvres. Elle avait cette capacité à refermer la porte aussi vite qu’elle l’avait ouverte qui était tout de même assez phénoménale.
 
« Tu ne m’as pas dit ce que tu pensais du Whisky, il est à ton goût j’espère ? »
 
Un souffle amusé. « Ouais. » Arrête avec ta mondanité à la con, j’ai jamais aimé ça.
Une nouvelle gorgée.
 
« On a été sacrément esquintés hein. »

Pas une question, un simple constat. Qui sont ces gens ? Incapables de d’ouvrir, handicapés des sentiments, hésitants dès qu’il s’agit d’humanité. Qu’est-ce qu’on avait fait d’eux au juste ? Est-ce bien normal d’être un enfant ayant appris à haïr bien avant d’apprendre à aimer. Et pourtant c’était le cas, profondément. Il n’avait juste pas les mots pour l’exprimer, rien que les gestes. Mais aimait-il au point de disparaitre ? Définitivement pas.
 
« Vous êtes restés ensembles longtemps ? » Oui, il ignorait totalement et volontairement sa tentative de changement de sujet et s’accordait une seconde avant d’ajouter : « C’était en Roumanie ? » Mais il en devinait déjà la réponse.
 


 
Il l’observait faire, fuir, détourner la conversation. Comme une culture gravée jusque dans leurs os, des réflexes sur lesquels ils s’étaient tous deux construits. Des habitudes bien ancrées, qui empoisonnaient douloureusement leurs veines. Ils construisaient des murailles, creusaient des ravins entre eux et les autres. Mais à agir ainsi, ils coupaient toute possibilité. Et il avait trop vécu en dehors de cette existence pour rester aveugle à leurs travers. Alors il l’observait faire, un petit sourire aux lèvres. Moqueur autant qu’attristé, fatigué bien autant que cynique. Oui, elle esquivait, tentait de rediriger la conversation. Sur quoi ? Des conneries sans importance. Pourquoi ne pas parler d’elle ? Pourquoi ne pas simplement s’intéresser l’un à l’autre sans faire un drame de choses immuables. S’il avait parlé de lui la première fois, s’il l’avait entendue s’exprimer sur bien des sujets, il recherchait à présent quelque chose de léger, de simple. Quelque chose qui n’avait pas nécessairement à voir avec l’épée de Damoclès qui demeurait au dessus de sa nuque. Mais elle fuyait. Parce qu’il pouvait bien arriver avec toute la sincérité possible, il restait l’ennemi. Sans doute parce qu’on leur avait appris au fil des ans que les autres sont les ennemis. Qui qu’ils soient. Alors Alec balayait ses maigres tentatives d’un revers de la main et la relançait. Mais ce n’était pas une bataille. C’était une affirmation, une complainte. C’était l’envie de la connaître, l’envie de partager quelque chose, de retrouver un semblant de complicité qui parlait. C’était la fatigue d’être le centre de la conversation. L’agacement d’être celui qu’on fuit. Celui qui ne cherche à parler que de lui, aussi. Autocentré, il pouvait l’être. Un peu trop d’ailleurs. Mais bien moins qu’on pourrait le croire.
 
« En Afrique. »

Elle mordait à l’hameçon et s’arrêtait.
Pourraient-ils un jour nouer quelque chose de concret, de réel ? Être autre chose que des étrangers ? Pouvait-elle simplement éviter de le voir comme le type dont on devait s’occuper ?
Elle n’était pas là avant. Sa présence ne changerait rien en soit à la boue dans laquelle il se noyait.
 
« La Roumanie c’est terminé depuis longtemps. La page est tournée, Luke vit sa vie, moi la mienne et les choses sont mieux ainsi. On échange encore de temps en temps pour le boulot, mais là n’était pas ta question. »
 
Un petit sourire, noyé à son tour dans son verre. Il ne cherchait même pas à s’en cacher. Encore une fois, pas de masques, pas de faux semblants. Alec se montrait calme, transparent, neutre. C’était lui, qu’elle avait face à lui, sans tentatives détournées. Très honnêtes, très naturel, contrairement à ce qu’elle pouvait imaginer, trop habituée aux stratégies d’évictions, aux attaques impersonnelles, aux agressions discrètes.
 
Alors il souriait doucement, le regard posé sur elle alors qu’elle l’avait lâché, lui, pour observer les flammes. Fuir son regard clair qui savait tant se faire acier. Ils possédaient le même. Pourtant, c’était bien avec douceur qu’il la regardait en silence à l’heure actuelle, la laissant continuer sans mot dire.
 
« J’ai revu l’homme avec lequel j’ai vécu durant un temps en Afrique. Un soldat Britannique rencontré sur un autre continent mais le destin nous a fait nous retrouver à Londres. »
 
Qui était cet homme, apte à passer à travers ses barrières, ses digues, ses douves ? Quel amant pour la comprendre, l’appeler à lui ? Qui pour l’aimer, elle, la femme derrière toute la froideur de ce marbre gravé à l’effigie des sangs purs.
 
Fenella posait de nouveau les yeux sur lui et Alec n’avait pas bougé, ne cillant pas, attentif. ‘Continue’, semblaient dire ses yeux. Pas de foudre, pas de rejet, pas de moquerie. Alors elle continuait, comme s’il avait passé le test.
 
« Le revoir m’a laissé un goût d’inachevé, me montrant que ce passé n’était au final pas enterré comme je le pensais. Mais je ne sais pas pour autant si c’est une bonne idée… de vouloir tenter, de reprendre et de transformer ce point final en virgule. »
 
Il n’avait pas réagit tout de suite, son regard captant le sien comme s’il pouvait y lire son histoire. Leur histoire. Mais qu’y avait-il à décrypter dans l’azur de ces iris ? Encore un instant de silence, attendant patiemment de savoir s’il y avait autre chose.
 
« Quelque chose me dit que tu serais mieux avec lui qu’avec Logan ou tous les autres plus ou moins bons partis qu’on pourrait te trouver. »
 
Une réflexion posée sur la table, pas une agression, simplement un fait. Une pensée grinçante en direction de ceux qui les avaient élevés. Lui choisir Logan avait été une insulte, une provocation. Maintenant plus qu’à tout autre moment, leur cousin était devenu celui à abattre, mais il l’était déjà à l’époque. Le bâtard. Ces considérations le fatiguaient aujourd’hui plus encore que tout autre jour. Alors il ne demandait pas si le soldat en question était sang pur ou même sorcier. Pourtant, cette question était centrale dans leur univers puritain.
 
Un petit sourire.
 
« Qu’est-ce que tu risques à essayer ? »
 
Question simple.
Pourtant, il savait ce qu’elle risquait. Il savait comme elle pouvait se protéger des émotions, de la vulnérabilité. Savait comme elle pouvait le protéger de leur famille. Qui qu’il soit. Alors oui, ce sourire n’était pas empreint d’une naïveté crasse. Simplement d’une envie familière de voir les autres obtenir une certaine paix. Et la jalousie ? L’amertume ? Elle était là tout de même, mais trop saturée de fatigue en cet instant pour réellement s’exprimer. Alors il ajoutait quelques phrases, détournant finalement le regard pour le poser à son tour sur les flammes. Car il fallait croire qu’il y avait là la clef pour affronter l’honnêteté.
 
« Sincèrement ? Si j’étais pas un connard égoïste remplis de rancœur, d’amertumes et d’une bile sacrément acide… j’te dirais que ce que t’essaye de planquer crève les yeux. Et j’te conseillerai de voir comment ça se passe avec ce mec, de rester le plus loin possible des nôtres, et si jamais ça se passe bien…. Si jamais ce truc entre vous a la moindre chance de te rendre heureuse… honnêtement, Fe’… barre-toi. » Il aurait dû dire ‘je te conseillerais de’. Mais il ne parlait plus réellement au conditionnel. « T’as une chance de t’en sortir. T’as pu évoluer loin de toute cette merde et… casses-toi. Protèges-toi. Va vivre ton idylle loin de ce foutoir et arrête d’avoir peur et de te punir en pourrissant tout ce qui pourrait être bien dans ta vie. Embarque tes bestioles, embarque ton amour de jeunesse, et disparaissez. Qui qu’il soit, on s’en fout. Mais construis-toi un truc plus sain loin d’ici. »
 
Un cri du cœur. Un cri de l’âme.
Un cri d’horreur, aussi, parce que ce qu’il lui conseillait, c’était de ne surtout pas rester, de ne surtout pas raccrocher avec leur famille alors qu’elle aurait pu être l’un des seuls soutiens qu’il puisse avoir dans ce monde de vipères. Donc oui, c’était aussi un cri d’amour, parfaitement sincère de quelqu’un dont on ne cessait de douter de la bienveillance.
 
Mais vas-t-en pourtant. Je t’en pris. Avant de te retrouver la jambe bloquée dans un putain de piège à loup, à lacérer tes chairs et te détruire, te gangrener un peu plus jours après jours. Va-t-en pour pouvoir vivre vraiment.
 
Que je continue de te détester pour avoir ce que jamais je n’aurais.
Revenir en haut Aller en bas
Alec Kaleb Rivers
Break Me If You Can
Alec Kaleb Rivers
Alec Kaleb Rivers
https://impero.superforum.fr/t6334-alec-kaleb-rivers
Âge personnage : 24
Hiboux postés. : 4483
Date d'inscription : 12/05/2011
Crédits : Renard ; [url=https://www.tumblr.com/ellaenys]Ellaenys[/url] & once upon a time & andtheireawoman & queenbrookdavis
Double Compte : Logan, Takuma, Sovahnn, Maxence, Jordane, Oliver
Alec Kaleb Rivers
Ven 25 Déc 2020 - 20:12
On a beau faire, la famille est toujours la famille
with Alec
25 avril - Dorking - Chez Fenella

Tandis que je commençais à raconter en toute simplicité et brièveté l’état de ma relation avec Luke, un sourire se dessina sur le visage d’Alec au moment où je lui ai signifié que ce n’était pas sa question. Je le savais, son sourire me confirma qu’effectivement, nous étions bien d’accord sur ce point mais il ne se moquait pas pour autant. C’était plus subtile. Il était amusé, mais par quoi exactement ? Parce que j’hésitais à lui parler ? Parce que je n’étais pas en capacité de réellement m’ouvrir ? Voir à quel point j’étais marquée par les nôtres prêtait à sourire ?

Mais il ne mit pas le feu aux poudres, il resta silencieux, écoutant cependant ce que je racontais, sans chercher à m’interrompre par des remarques déstabilisantes, m’encourageant silencieusement à poursuivre. C’est en regardant les flammes de ma cheminée encore allumée par les temps frais que nous avions encore que j’ai poursuivi mon récit, succinctement.

Je lui ai parlé de Benjamin sans le nommer, donnant sa profession, n’expliquant pas non plus à quel point il avait compté pour moi ni à quel point il comptait toujours à mes yeux. Mais je ne doutais pas de sa faculté à lire entre les lignes. Parce que je me doutais qu’il emmagasinait toutes les informations que je lui cédais, mais pour en faire quel usage ? Tant que la réponse ne serait rien de plus que la simple connaissance de la vie d’autrui, je ne pourrai me confier à cœur ouvert. Car chaque information donnée était malheureusement une arme entre nos mains et je ne me sentais pas prête à me découvrir ainsi, pas encore.

« Quelque chose me dit que tu serais mieux avec lui qu’avec Logan ou tous les autres plus ou moins bons partis qu’on pourrait te trouver. »

Une claque. Vive, sèche, directe. Mes yeux se sont légèrement agrandis l’espace d’un instant, alors que je tentais de comprendre si ce que je venais d’entendre était réellement sorti de sa bouche. Alec ne m’avait pas souhaité de mal, malgré les tentions de nos retrouvailles. Il m’avait toujours dit qu’il fallait que je parte, il semblait m’en vouloir d’avoir vécu loin de toutes ces histoires Londoniennes, tandis que je vaquais à des occupations bien plus tranquilles et pérennes, me donnant aujourd’hui la claire impression d’avoir vécu dans une bulle durant tout ce temps, pour ne pas dire sur une autre planète. Mais entre le fait de me le faire comprendre et de réellement l’avouer ainsi il y avaut un monde, un monde franchi en cet instant.

« Qu’est-ce que tu risques à essayer ? »
« Qu’il soit blessé. Que je le sois par la même occasion. »

Parce qu’aller à l’encontre de la volonté des Nôtres n’était jamais sans conséquences. Je ne saurais faire comme Tatiana et me faire passer pour morte. Je ne saurais accepter qu’il soit blessé ou mis en danger par la folie de ceux qui se prétendent être de ma famille. Mais au-delà de tous ces conflits internes propres aux Sang-Purs, il y avait surtout cette peur de l’Amour. Cette peur de souffrir et de me trouver détruite par des sentiments trop puissants. Ce que nous avions vécu était idyllique mais reprendre était-ce pour autant une bonne chose ? Ne valait-il pas mieux rester sur un délicieux souvenir plutôt que de reprendre et de finalement se détruire mutuellement ?

« Sincèrement ? Si j’étais pas un connard égoïste remplis de rancœur, d’amertumes et d’une bile sacrément acide… j’te dirais que ce que t’essaye de planquer crève les yeux. Et j’te conseillerai de voir comment ça se passe avec ce mec, de rester le plus loin possible des nôtres, et si jamais ça se passe bien…. Si jamais ce truc entre vous a la moindre chance de te rendre heureuse… honnêtement, Fe’… barre-toi. »

Barre-toi. Dans le langage d’Alec, je l’interprétais comme un sauve-toi, un protège-toi de ce monde de fous. Mais pour autant, non pas parce que je n’écoutais pas mais parce que je l’avais promis ce jour-là, je ne bougerai pas.

« T’as une chance de t’en sortir. T’as pu évoluer loin de toute cette merde et… casses-toi. Protèges-toi. Va vivre ton idylle loin de ce foutoir et arrête d’avoir peur et de te punir en pourrissant tout ce qui pourrait être bien dans ta vie. Embarque tes bestioles, embarque ton amour de jeunesse, et disparaissez. Qui qu’il soit, on s’en fout. Mais construis-toi un truc plus sain loin d’ici. »

Des paroles bien trop sages vu la situation, des paroles emplies de beaucoup trop de compassion et … d’amour. Parce que c’était ce que j’entendais. Quand il me disait de penser à moi et de me protéger, c’était parce qu’il cherchait à me protéger. Même si je n’allais pas avoir la réponse ce soir, ces paroles ne faisaient que renforcer mon impression qu’il me cachait quelque chose.

« Tu ne m’as pas écouté Alec, ou alors tu as oublié. »

C’est avec douceur que j’ai repris, le cœur serré parce que même s’il disait cela pour me protéger, qui s’occupait de le protéger lui ? Qui s’occupait de lui dire à lui de prendre ses affaires et sa femme pour partir loin. De ces histoires qui l’assassinaient à petit feu depuis bien trop longtemps ?

« En janvier, je t’ai dit que je resterai. Que même si cela allait me prendre des années pour trouver une place auprès de vous, que je n’avais pas l’intention de vous laisser, pas cette fois »

Je savais que je n’étais pas particulièrement en sécurité, mais aujourd’hui qui pouvait se targuer d’être sans l’ombre d’une épée de Damoclès au-dessus de sa tête ? Personne. Nous devions surtout nous montrer unis au lieu de continuer perpétuellement à nous diviser. Nous étions si peu à aller contre le courant des traditions familiales alors si en plus nous n’étions même pas ensemble, comment pouvions nous avoir ne serait-ce que l’illusion d’une vie plus … apaisée ?

« Je suis bien avec lui, mieux qu’avec n’importe quel parti que l’on pourrait me trouver, parce que Nous nous sommes choisis, en toute liberté, sans contrainte ou pression familiale. Mais nos vies respectives ne sont pas simples pour autant. »

Mais personne une fois de plus ne pouvait affirmer avoir une vie simple en cette période.

« Et contrairement à ce que tu peux raconter, tu n’es pas un connard Egoïste rempli de rancœur et je ne sais quoi. Sinon tu n’aurais pas pris la peine de rendre visite à ta cousine coincée et ennuyante alors que tu as un millier de personnes plus intéressantes à voir, j’en suis convaincue. »

Un sourire sur les lèvres, plus amical que tous ceux affichés précédemment. Parce que je ne doutais nullement de ce que j’avançais. J’étais certaine qu’il avait bien mieux à faire et des personnes dont il était plus proche à voir plutôt que moi. Je ne pouvais être son premier choix et je le comprenais totalement. Ma vie n’était pas des plus palpitantes, ce n’était pas me rabaisser que de reconnaître que prendre soin de créatures et avoir l’occasion de les étudier, ce que moi je trouvais passionnant et qui me faisait vivre n’était pas au goût de chacun. Alec avait plus à partager avec celles et ceux qu’il fréquentait quotidiennement, ne serait-ce que cette amie qui s’est fait avoir par Lex dont il m’avait parlé au tout début. Elle devait avoir bien plus besoin de sa présence que moi.

« Si j’ai acheté cette vieille maison, c’est bel et bien pour rester ici, et je ne suis pas trop naïve, je n’ai pas acheté à Londres même, pas parce que les prix sont indécents, ce qui est vrai aussi, mais surtout parce que je souhaite conserver un minimum de discrétion et de calme. »

L’avantage c’est que n’ayant que très peu de contact avec mes anciens camarades de Poudlard et ne restant en lien qu’avec peu de sorciers, je me sentais pour le moment plus en sécurité qu’en étant en plein cœur de Londres et de toute cette effervescence. Cette vie loin du tumulte de la Capitale était préférable pour tous ceux qui avaient élu domicile ici, Sorciers comme créatures.

« Même si ça flatte mon égo que l’on parle de moi, étant donné que tu ne veux pas plus parler que ça de toi, on va parler famille si ça te tente. Je ne t’ai pas vu à la soirée de fiançailles de Lorna, après je dois reconnaître que je suis partie assez tôt. Je dois avouer, à la surprise générale, que je n’étais pas vraiment la bienvenue mais ça, ma sœur ne l’a pas compris. »

Et quelle soirée cela a été. Être amenée à fréquenter ainsi autant de Sang-Purs sous une atmosphère tellement hostile… Voir Alec m’aurait réellement fait plaisir ce soir-là, au lieu de cette charmante conversation avec Yuri emplie de tensions et de menaces à peine voilées. Ça et les regards assassins de Maman et voici la recette parfaite pour une soirée pleine d’amour et de joie.

Cette pièce de théâtre perpétuelle ne m’intéressait pas, malgré toute l’affection que j’avais pour mes frères et sœurs qui étaient plutôt restés en dehors de ce conflit, ils n’avaient jamais choisi de s’engager pleinement. J’aurais préféré un rejet franc ou un sincère soutien plutôt qu’un silence gênant et des œillères.

Mais quelle était la raison pour laquelle je ne l’avais pas vu là-bas ? Pas invité ou pas envie de porter un masque une fois de plus ?

(c) princessecapricieuse
Revenir en haut Aller en bas
Fenella A. Monarvant
Fenella A. Monarvant
Fenella A. Monarvant
https://impero.superforum.fr/t5001-fenella-links-uc
Âge personnage : 29 ans
Hiboux postés. : 310
Date d'inscription : 14/07/2019
Crédits : Battery Fox- Bazzart
Double Compte : Ashlyn Gilbert-Mather
Fenella A. Monarvant
Dim 27 Déc 2020 - 15:56
Tu risques quoi à l’aimer ? On risque quoi… A vivre sans barrières ?  
 
« Qu’il soit blessé. Que je le sois par la même occasion. »
 
Pas de réactions de sa part. Pas même de rire cynique. Pas de blagues ou de réflexions acerbes. Pas de moqueries. Juste une putain de trace de sourire au coin de ses lèvres. Un sourire d’une lassitude évidente.
 
Tout. Voilà ce qu’on risque.
C’était aussi bête que ça. Et pour être honnête, s’il avait pu s’enfuir comme Fenella l’avait fait, il n’était pas sûr qu’il aurait eu le courage de revenir comme elle l’avait fait. Pour cela, il la respectait. Tout autant qu’il jugeait que cette décision n’était pas la bonne. Très égoïstement, pourtant, il ne cherchait pas à la repousser. Ou du moins, ça n’avait pas été le cas. Car oui, sa présence faisait du bien après toutes ces années, même s’il ne l’acceptait pas si facilement dans son cercle de proches. Mais elle était là. Et elle n’avait pas encore fuit. Et pourtant, à habiter avec Maxence, Alec savait qu’elle avait dû être au fait de certaines anecdotes. Du moins si elle l’avait interrogé. Ou s’il avait parlé de lui-même, ce qui l’étonnerait. S’il n’avait pas fait part de son passif dans l’armée quand il traînait avec Logan et Ismaelle, c’est que ce n’était sans doute pas dans ses habitudes de trop s’exprimer sur ses sujets personnels. Comme elle, sans aucun doute… ce qui lui laissait deviner des conversations fort instructives pour l’un comme pour l’autre. Cynisme ? Oui. Mais pour l’heure, ce qui sortait de ses lèvres semblait n’être que de la bile affreusement sincère. De l’attachement ? Oui. De la peur également. Ce qu’il lui disait était honnête, cette demande de fuite, il y pensait depuis un long moment maintenant, aurait aimé la saisir lui-même tout en se sachant incapable d’une telle chose. Parce que ce qu’elle faisait là, il le savait.. et si c’était parfaitement honorable de sa part, elle se mettait en danger, se contraignait à une existence qu’elle avait pourtant fuit toute sa vie et malgré ce qui les éloignait, malgré l’acidité et l’amertume, il ne lui souhaitait pas d’être enfermée comme il l’était.
 
« Tu ne m’as pas écouté Alec, ou alors tu as oublié. »
 
Un petit sourire en coin sur ses lèvres. Oh non,  il n’avait pas oublié. Tout comme elle savait qu’il parlait en connaissance de cause. Non pour remettre en doute sa parole. Non pour être paternaliste… mais simplement parce qu’il le pensait, et qu’il aurait sans doute aimé qu’elle se protège. Mais également parce que dans le fond, le jeune homme devait y chercher un réconfort, une façon de se rassurer.
Alors s’il parlait ainsi, il comprenait également le sous texte dans sa phrase : tu es un idiot ; et je ne changerai pas d’avis.
Alors il souriait, doucement, parce que d’une accusation, il entendait surtout une promesse. Un truc confidentiel, qu’il comprenait sans mal. Un truc qui passait entre eux, simplement, par sous textes. Un truc qui révélait l’affection et la connivence, ancienne, qui tente de briller de nouveau.
 
« En janvier, je t’ai dit que je resterai. Que même si cela allait me prendre des années pour trouver une place auprès de vous, que je n’avais pas l’intention de vous laisser, pas cette fois »
 
Une réflexion qu’il avait compris avant qu’elle ne la lui signifie. Une réflexion, surtout, qui l’inquiétait tout autant qu’elle le soulageait, l’esprit scindé d’une dualité qu’il commençait à bien connaître. Le besoin des autres - besoin d’amour et de soutien – ne cessait d’affronter en lui la peur et le rejet bien autant que la protection de ses proches qui passait bien souvent par l’éloignement. Mais Alec avait appris il y avait bien longtemps à lâcher prise. A laisser aux autres la possibilité de faire leur choix.
 
Y compris si le choix en question incluait d’aimer. Quelle étrange idée.
 
« Je suis bien avec lui, mieux qu’avec n’importe quel parti que l’on pourrait me trouver, parce que Nous nous sommes choisis, en toute liberté, sans contrainte ou pression familiale. Mais nos vies respectives ne sont pas simples pour autant. »
 
Il ne répondait pas, ne l’interrompait pas, hochait simplement du chef, calmement, avec lassitude et gravité. Tout ça, il le savait. Il apprenait simplement dans cette phrase comme dans la première que le soldat en question n’était pas un sang pur. Mauvaise pioche.
 
« Et contrairement à ce que tu peux raconter, tu n’es pas un connard Egoïste rempli de rancœur et je ne sais quoi. Sinon tu n’aurais pas pris la peine de rendre visite à ta cousine coincée et ennuyante alors que tu as un millier de personnes plus intéressantes à voir, j’en suis convaincue. »
 
Nouveau sourire, se changeant posément en petit rire amusé, cette fois.
Pas faux.
Pas totalement vrai non plus cela dit.
 
« Si j’ai acheté cette vieille maison, c’est bel et bien pour rester ici, et je ne suis pas trop naïve, je n’ai pas acheté à Londres même, pas parce que les prix sont indécents, ce qui est vrai aussi, mais surtout parce que je souhaite conserver un minimum de discrétion et de calme. »
 
Ce qu’il avait compris dès l’instant où il avait posé les pieds ici, guidé par Lex sans savoir où il mettait les pieds. Bien sûr qu’elle cherchait à se protéger, c’était d’ailleurs nécessaire dans la situation où elle était. Rester loin, se garder un lieu protégé, sauf. Elle n’avait sans doute pas donné son adresse à la famille, du moins l’espérait-il de sa part. Sinon, la vie de Maxence risquait d’en prendre un sacré coup. Pour autant, Alec s’était assuré d’être à minima en sécurité dès son arrivée.  Il lui faisait confiance, partait du principe que trop de Supérieurs ne devaient pas graviter ici, auquel cas Maxence ne serait sans doute déjà plus ici… mais il n’avait pas tenu aussi longtemps pour se faire prendre aussi bêtement. Après tout, lui-même avait une maison en plein cœur de Londres. Seules quelques personnes savaient s’y rendre. Pourquoi n’en serait-il pas de même pour Fenella ? Pourrait-il éventuellement trouver un membre de sa famille chez qui il ne serait pas systématiquement malmené. Définitivement en danger ? Réflexion d’une immaturité crasse, Alec en avait parfaitement conscience. Mais ça restait là, gravé en lettre de feu sous son épiderme sans qu’il n’en fasse quoi que ce soit. La famille, ça reste la famille : pas toujours simple à gérer.
 
Et justement…
 
« Même si ça flatte mon égo que l’on parle de moi, étant donné que tu ne veux pas plus parler que ça de toi, on va parler famille si ça te tente. Je ne t’ai pas vu à la soirée de fiançailles de Lorna, après je dois reconnaître que je suis partie assez tôt. Je dois avouer, à la surprise générale, que je n’étais pas vraiment la bienvenue mais ça, ma sœur ne l’a pas compris. »
 
Un petit sourire, le regard qui se baisse, la salive qui peine à passer au creux de l’œsophage.
 
« T’es bien naïve.. Ou alors tu as mal écouté… tu connais la suite. »
 
Ou alors tu as oublié. Quelque chose dans ce goût-là. Quelque chose remplis d’un humour las.
 
Il aurait dû se murer dans le silence à cet instant. C’était sans doute ce qu’il aurait fait les autres jours. Ou peut-être pas d’ailleurs, puisqu’elle avait besoin d’entendre à nouveau certaines choses, sans doute, si elle imaginait qu’il pouvait se pointer à la moindre cérémonie de sangs purs les mains dans les poches.
Il était venu au mariage de Mack, prenant la place du marié, ce qui semblait déjà énorme au vu de sa situation. Avait-elle empiré entre temps ou était-ce lui qui sentait simplement l’étaux se resserrer autour de sa gorge ? Quand il avait parlé avec Fenella la première fois, personne n’avait encore été mandaté pour lui mettre la main dessus. Doryan n’était pas mort non plus et il ne s’en sentait pas en partie responsable. Que dirait Fenella, si elle savait ? Elle qui se sentait obligée de préciser qu’elle n’était pas affectée car elle ne le connaissait pas. Elle qui avait cette empathie-là, aussi dérisoire soit-elle.
Il n’en savait rien, n’irait pas en dire plus que nécessaire. Pour une fois, il n’était pas là pour se détruire et c’était sans doute pour ça que les mots suivants s’étaient échappés de ses lèvres pour arriver aux oreilles de sa cousine.
 
« Ils estiment que je sais où est Logan. Et Walters veut lui mettre la main dessus plus que n’importe quoi d’autre. Alors si j’me pointe où que ce soit, je sais qu’ils se serviront de moi. Que ce soit par une menace de mort pure et dure, ou en se servant de ma souffrance pour voir jusqu’à quand il me laisserait encaisser, ils m’utiliseront, c’est certain. Ça fait des mois que ça dure, cette blague. Je suis considéré comme un traitre. Doryan s’est mangé celle qu’ils ont chargé pour me retrouver. » Ou plus exactement, c’était elle qui l’avait dégusté….
 
Il s’était arrêté une seconde, passant des flammes aux reflets ambrés de sa boisson, observant les reflets éclater contre les parois de verre. Rien qu’un instant de vide sinistre dans de sombres déclarations. « Le message est clair. C’est moi le prochain. J’espère que Maxence est prêt, parce que s’il a réussi à sauver mon cul une première fois, la seconde risque d’être plus violente. »

Est-ce qu’il espérait y survivre ? Il n’en était pas certain.
 
« Quoi qu’il se passe, Logan ne sortira pas. ‘Pas son genre. Mais je sais qu’ils me le feront payer. »
 
Voilà, comme ça il avait remis les choses à plat, conscient qu’elle n’avait manifestement pas mesuré la portée de ses révélations de la fois précédente. Peut-être n’était-il pas conscient de ce qui se mettait en place en arrière plan à cette époque. Peut-être cherchait-il à la protéger autant qu’à se voiler la face également. Pourtant, non : il se souvenait d’avoir eu un discours pessimiste.
 
Et puis, sans prévenir, ce truc était sorti.
 
« J’ai demandé à les voir. Poser les choses, savoir ce qu’ils veulent et comment je pourrais m’en sortir. Ils me mettront la main dessus tôt ou tard de toute façon. Et ce jour-là… mieux vaut pour ma gueule que j’ai  un peu moins le profil d’un traître à son sang quoi. »
 
Un demi-sourire en coin sans pour autant la regarder, le regard planté sur les flammes.
 
« Tu vois, t’auras fini par m’avoir avec tes techniques détournées. Tu feras gaffe on dirait ma mère. »
 
Pas sûr que ce soit tout à fait un compliment d’ailleurs. Ou peut-être que si. On peut profondément haïr quelqu’un et en reconnaitre les compétences non ?
 
« T’es allée au mariage de Connor aussi ? »
 
Est-ce qu’il éloignait la conversation ? Oui et non, c’était une véritable question amenant à une véritable réponse, qui l’intéressait véritablement. Mais voilà, sa bombe lâchée, il n’avait pas spécialement envie de s’étendre dessus. S’il était là, ça n’était pas pour chercher une solution ni pour enfoncer Fenella, ni pour amener l’attention à lui. C’était pour avoir du monde. Etre en contact avec de vraies personnes pour qui il avait sans doute pu compter, au moins à un moment. Et qui peut-être le regretteraient.
Pourquoi Fenella ?
Outre l’attachement familial, l’impression de partager une partie du poids que ce sang pesait dans leurs veines… eh bien… Elle l’avait dit plus tôt : elle évoluait de nouveau dans cet univers. Et s’il se devait de rallier les sangs purs, il savait que les Supérieurs ne seraient jamais bien loin. Mais peut-être aurait-il finalement une seconde alliée dans la fosse aux serpents. Un visage ami, du moins.
Revenir en haut Aller en bas
Alec Kaleb Rivers
Break Me If You Can
Alec Kaleb Rivers
Alec Kaleb Rivers
https://impero.superforum.fr/t6334-alec-kaleb-rivers
Âge personnage : 24
Hiboux postés. : 4483
Date d'inscription : 12/05/2011
Crédits : Renard ; [url=https://www.tumblr.com/ellaenys]Ellaenys[/url] & once upon a time & andtheireawoman & queenbrookdavis
Double Compte : Logan, Takuma, Sovahnn, Maxence, Jordane, Oliver
Alec Kaleb Rivers
Mer 30 Déc 2020 - 23:46
On a beau faire, la famille est toujours la famille
with Alec
25 avril - Dorking - Chez Fenella

La bêtise de ma question me frappa de plein fouet peu de temps après l’avoir posée. J’avais oublié un détail important dans tout cela, j’avais choisi dans les grandes lignes la vie que je menais aujourd’hui, même si cela voulait aussi dire que je n’étais plus auprès des miens comme durant mon enfance, mais une présence, aussi peu bénéfique soit-elle était-elle préférable à la solitude ? Mon choix avait été fait, en mon âme et conscience, en étant en accord avec mes principes et en sachant pertinemment ce que je perdais. Cependant, j’étais la seule à blâmer pour mes choix, la seule à pouvoir réellement m’en vouloir pour m’être éloignée de ma fratrie et des quelques personnes desquelles j’étais encore proche à une époque. Mais ce n’était pas dans cette situation que se trouvait Alec.

Là où je m’étais envolée de mes propres ailes et où j’avais réussi à m’épanouir, à vivre ma vie comme je l’entendais, sans avoir de compte à rendre à mes aînés, lui était resté coincé dans cette prison dorée malgré ses efforts pour en sortir. Pas assez de volonté pour fuir ? Ou une envie de protéger ceux qui pouvaient rester derrière lui quitte à en souffrir le plus ? C’était certainement cette deuxième motivation qui l’avait poussée à se faire détruire, quand j’avais pour ma part égoïstement choisi de vivre Ma vie comme Je l’entendais.

« T’es bien naïve.. Ou alors tu as mal écouté… tu connais la suite. »

La naïveté n’était pas un de mes qualificatifs, le fait d’oublier des éléments car j’étais trop concentrée sur un point précis pour en voir l’environnement direct était un fait. Il reprenait mes idées sans en reprendre les mots pour autant. Il voulait reprendre mes mots mais en avait-il réellement compris la portée ou répondait-il seulement par écho ?

« Ils estiment que je sais où est Logan. Et Walters veut lui mettre la main dessus plus que n’importe quoi d’autre. Alors si j’me pointe où que ce soit, je sais qu’ils se serviront de moi. Que ce soit par une menace de mort pure et dure, ou en se servant de ma souffrance pour voir jusqu’à quand il me laisserait encaisser, ils m’utiliseront, c’est certain. Ça fait des mois que ça dure, cette blague. Je suis considéré comme un traitre. Doryan s’est mangé celle qu’ils ont chargé pour me retrouver. »

Un déferlement, d’informations, de noms d’éléments qui avaient été demandés auparavant et qui surgissaient en même temps. Logan, Walters, menace de mort, souffrance, traître, Doryan, Celle envoyée pour trouver Alec.

Une immense gifle une fois de plus. Je me suis sentie projetée dans ce conflit qui m’échappait, ce conflit dont je pensais être étrangère mais qui me montrait à chaque fois que j’en apprenais plus à ce sujet à quel point j’étais impliquée bien malgré moi. Logan, Alec, Doryan. Des prénoms qui ne m’étaient pas inconnus. Pour les deux premiers, des personnes importantes dans ma vie. Pour le dernier, une connaissance retrouvée il y a peu de temps et qui m’a été arrachée bien trop rapidement. Même si je n’avais pas versé de larmes à l’annonce de sa disparition, je ne pouvais nier que cela m’avait fait quelque chose. Un univers qui voyait les plus jeunes disparaître, laissant les plus âgés prendre en puissance et asseoir un peu plus leur domination chaque jour ne représentait en aucun cas le monde dans lequel je souhaitais évoluer.

« Le message est clair. C’est moi le prochain. J’espère que Maxence est prêt, parce que s’il a réussi à sauver mon cul une première fois, la seconde risque d’être plus violente. »

Le prochain sur la liste ? Le prochain à y passer ? Allais-je devoir me préparer à enterrer un des miens aussi vite ? Je n’étais pas prête à cela, je n’en avais clairement pas la force, ni l’envie. Alec parlait, presque sans filtre, sans retenue pour une fois et je n’ai pas voulu le couper, de peur que le flot des confidences ne s’arrête brusquement et qu’il ne se mure une fois de plus dans son mutisme si caractéristique. Entièrement concentrée sur ses propos, le visage neutre, impassible, j’encaissais, une fois de plus. Parce que c’était un bel aperçu de notre relation. Je creusais, Alec se retenait puis finissait par exploser et je ne devais pas faiblir à ce moment face à la violence des informations communiquées. Je devais rester forte parce que c’était le rôle qui m’avait été attribué, parce si je voulais continuer d'en apprendre plus, je me devais de rester debout quand mes genoux ne demandaient qu'à ployer, quand mon coeur me criait de cesser de nous infliger toutes ces souffrances.

« Quoi qu’il se passe, Logan ne sortira pas. ‘Pas son genre. Mais je sais qu’ils me le feront payer. »

Que cherchait-il à me dire ? Qu’il se savait condamné parce que Logan ne lèverait pas le petit doigt ? Qu’il souhaitait que j’intervienne ou alors il me donnait tout simplement les informations pour que je me débrouille avec en mon âme et conscience, me laissant seule maître de mes choix et de leurs conséquences ?

Les paroles d’Alec me laissaient pantoise, incapable de dire quoique ce soit, d’esquisser le moindre geste ou de faire la moindre chose. J’étais tout simplement abasourdie par la stupidité de ma question, presque en colère contre moi pour ne pas avoir réfléchi et envisagé tout cela mais également désemparée face à mon impuissance. J’étais tout simplement déconnectée de la réalité dans laquelle il évoluait. Mes plus grands soucis étaient de savoir comment allaient mes proches, les siens semblaient être de savoir comment il allait vivre jusqu’au lendemain. Deux problèmes aux impacts totalement différents, deux mondes dans lesquels nous évoluions, en parallèle l’un de l’autre mais qui semblaient être voués à ne jamais se rencontrer.

« J’ai demandé à les voir. Poser les choses, savoir ce qu’ils veulent et comment je pourrais m’en sortir. Ils me mettront la main dessus tôt ou tard de toute façon. Et ce jour-là… mieux vaut pour ma gueule que j’ai  un peu moins le profil d’un traître à son sang quoi. »

Comment voulait-il s’y prendre pour avoir l’air plus blanc que gris ? Comment espérait-il s’en sortir indemne alors qu’il venait lui-même de dire qu’une personne que nous connaissions tous les deux était morte, tuée par une personne qui était sur ses traces ?

Ces révélations commençaient non pas à me faire paniquer mais à me faire réfléchir, parce que c’était très certainement la seule réaction que je connaissais face à un problème. Réfléchir pour trouver une solution, me concentrer sur le problème au lieu d’écouter ce que je ressentais, de laisser aller mes émotions, me fermer au lieu de m’ouvrir au monde qui m’entourait.

« Tu vois, t’auras fini par m’avoir avec tes techniques détournées. Tu feras gaffe on dirait ma mère. »
« Ce n’était pas une technique détournée. »

Car je m’étais presque faite à l’idée de ne pas avoir la réponse, trop habituée à l’idée que tout ceci n’était qu’à sens unique, mais ses paroles me faisaient surtout réaliser que ce que je prenais pour une conversation à sens unique était un échange mais que j’étais trop focalisée sur des détails pour voir qu’Alec cherchait réellement à communiquer avec moi.

« T’es allée au mariage de Connor aussi ? »

Connor ? Marié ? J’avais envie de me mettre des gifles pour me sortir de ma léthargie et de ma bêtise, alors je me suis finalement levée, pour me remettre en mouvement, pour que je cesse d’encaisser, du moins de cette manière.

« Non, je n’y suis pas allée. Mais tu pourras lui transmettre mes félicitations quand tu le croiseras. »

Même si je ne saurais dire si elles devaient être sincères ou d’apparences. Je ne savais plus grand-chose en réalité.

« Qu’as-tu prévu, le jour où tu la verras ? »

Je ne pouvais accepter de parler d’autre chose aussi facilement. L’inquiétude se devinait bien trop facilement dans ma voix mais c’était normal, comment être calme et posée après cela ? Ce n’était pas possible. Je ne me voyais pas accepter cela sans rien dire, sans rien faire, la résignation ne faisait pas partie de mes qualificatifs. Mais la docilité ne faisait pas partie de ceux d’Alec et même s’il m’avait fait beaucoup de confessions en peu de temps, j’avais l’impression qu’il m’avait tout dit et que je pouvais aller me brosser pour avoir des réponses à mes dernières questions.

Comme lorsque la pression était trop présente sur mes épaules, je ressentais ce besoin d’être en mouvement, de me déplacer, d’agir, de fuir et de revenir, de faire les cent pas en d’autres termes.

« Je me répète … mais ce n’était pas une technique détournée, Alec. Est-ce si dur à concevoir que je m’inquiète sincèrement pour toi ? Que je me demande comment tu vas, derrière tes barrières ? Derrière ces murs que nos familles nous ont appris à ériger, ces murailles qui sont une seconde nature chez nous, à tel point qu’on en oublie que c’est tout sauf normal ? »

Parce que cette armure était notre seconde peau, parce que je m’incluais dans le lot, parce que la seule différence entre lui et moi était que je n’avais pas vécu tous ces drames mis à part à travers les récits de chacun. Je n’avais pas ressenti leur douleur, je ne pouvais que l’imaginer, je n’avais pas senti leurs larmes, mais je les avais visualisées, par procuration, j’avais subi, sans être impactée directement. Par ses confessions ce soir, la donne pouvait être changée mais je le refusais.

« Si je pouvais être un pion sur cet échiquier, à quelle place voudrais-tu que je sois ».

Parce que c’était ça, le fond de l’histoire. Un terrain sur lequel nous avions tous un rôle un jouer, des positions à tenir, des missions à accomplir. Je ne connaissais pas assez les règles pour décider de moi-même de la justesse de mon présence, de mon utilité en somme mais je savais une chose, chacun d’entre nous avait son rôle à tenir, et chacun avait son importance. Mon regard brûlant de sérieux et de détermination se posa sur Alec. Mesurer l’enjeu de tout ceci était encore trop vague pour moi, il allait certainement me ramener à la dure réalité une fois de plus mais ce que je savais c’était qu’il était plus avisé que moi dans cette histoire, il en savait plus sur les conflits pour les avoirs vécus, il était donc plus à même de décider que moi.

(c) princessecapricieuse
Revenir en haut Aller en bas
Fenella A. Monarvant
Fenella A. Monarvant
Fenella A. Monarvant
https://impero.superforum.fr/t5001-fenella-links-uc
Âge personnage : 29 ans
Hiboux postés. : 310
Date d'inscription : 14/07/2019
Crédits : Battery Fox- Bazzart
Double Compte : Ashlyn Gilbert-Mather
Fenella A. Monarvant
Jeu 31 Déc 2020 - 12:00
Il la voyait, la légère tension dans ses muscles, le regard qui s’assombrit un peu, se voile. La réalisation, lente, qu’elle avait déjà bien des données de l’équation mais qu’elle choisissait d’en ignorer les conséquences. S’il se cachait quand ils s’étaient retrouvés il y avait des semaines de ça, c’était bien parce que Logan était dehors et que les Supérieurs voulaient le retrouver, et qu’il savait ce qui se passerait s’ils mettaient la main sur lui. Ou sur Aileen. Ce qui était amusant, c’était bien sûr qu’à l’époque, tous deux vivaient au même endroit. Facilité, oui, mais aussi assurance. Alec n’avait pas confiance en elle, ni en son jugement, ni en sa capacité de résistance. Si elle tombait entre leurs mains, il ne faudrait pas plus que quelques secondes pour qu’elle balance tout ce qu’elle savait, sans filtre, mais avec de grosses larmes. Et ils ne pouvaient se permettre unetelle action. S’il n’avait tenu qu’à lui, il lui aurait effacé la mémoire depuis bien longtemps d’ailleurs, mais le jeune homme possédait trop de respect et d’affection pour son cousin pour agir ainsi. Trop de crainte aussi sans doute. Mais la décision avait fini par être prise, le danger était écarté. Donc il ne restait que lui.

Alors il la voyait peu à peu poser des maux sur ses mots, comprendre, se rappeler, intégrer la réalité des enjeux qui peuplaient son existence. Et la chape du masque des sangs purs recouvrait son visage, comme une réponse unique aux pressions qu’ils pouvaient subir. La solution unique, la seule voie à adopter. Détachement, réflexion. Ne pas se laisser déborder par les émotions.

« Ce n’était pas une technique détournée. »

Un petit sourire mais il n’avait pas répondu, enchaînant sur autre chose.

« Non, je n’y suis pas allée. Mais tu pourras lui transmettre mes félicitations quand tu le croiseras. »

Un petit rire amusé et cynique passait ses lèvres, claquait dans l’air. « Ouais, on va faire ça ouais. » Dire à un type qu’il ne pouvait pas blairer que sa cousine lui envoyait ses félicitations. Sans doute oui. Il le dirait via Warren, ce serait sans doute beaucoup plus safe. Cela dit, si elle était allée à la première réception, pourquoi pas la seconde ? Grande question qu’il n’avait pas plus envie que ça de poser. De toute manière, elle n’en avait pas terminé avec lui et il le savait parfaitement. Sa tentative de changer de conversation n’en était pas tout à fait une. Elle lui permettait de gagner du temps, tout au plus. Peut-être de leur laisser à tous les deux le temps de mieux gérer. Ou à lui seul.

« Qu’as-tu prévu, le jour où tu la verras ? »
« D’éviter de me faire choper comme un bleu, pour commencer. »

Est-ce qu’il doutait de ses capacités ? Peut-être oui.

Elle ne pouvait accepter ses réflexions et il le savait. Parce qu’elle n’y était pas préparée, parce que chaque personne à qui il en faisait part commençait par rebiffer, chercher des chemins détournés, tenter d’éviter n’inévitable. Mais lui, ça faisait des mois, des années même qu’il vivait avec ça, qu’il retournait le problème dans tous les sens sans réellement savoir quoi en faire. Des foutus mois qui s’enchaînaient, l’approchant de plus en plus de la tombe sans qu’il sache vraiment comment s’en extirper. Alors oui, le problème, il l’avait déjà retourné dans tous les sens, l’avait examiné sous toutes ses coutures. Et plus il attendait, plus la tension devenait palpable du côté des sangs purs. Des Supérieurs.

« Je me répète … mais ce n’était pas une technique détournée, Alec. Est-ce si dur à concevoir que je m’inquiète sincèrement pour toi ? Que je me demande comment tu vas, derrière tes barrières ? Derrière ces murs que nos familles nous ont appris à ériger, ces murailles qui sont une seconde nature chez nous, à tel point qu’on en oublie que c’est tout sauf normal ? »

Tu as si peur que ça que je pense que tu veux me manipuler ?
Oui, ça le faisait sourire, cette capacité à se détourner de ce qui la préoccupait réellement, se détournant du sujet principal pour revenir sur le fond du problème, le truc qui la rongeait depuis des mois, des années. Parce que c’est plus simple d’aborder quelque chose qui gonfle en nous depuis tout ce temps. Tant qu’à force, il effleure la surface, et ressort plus facilement. Alors il l’observait calmement, se débattre avec tout ce qu’elle voudrait aborder avec lui.

Ouais. Tu as raison. Ces murs sont foutrement hauts.

« Si je pouvais être un pion sur cet échiquier, à quelle place voudrais-tu que je sois ».

Un nouveau souffle amusé.

« Tu m’as déjà refusé la première option. » Celle où tu te barres loin. Sauve. Larguée loin de ce monde de fou qui bascule chaque jour un peu plus profondément dans une lente mais ardente déchéance. « La seconde… C’est juste d’être là. Si tu te remets à évoluer dans cette société mondaine malsaine au possible, avec un peu de bol, j’y aurais peut être au moins un visage ami. »

Un petit sourire, plus doux, et il terminait son verre avant de le poser, lassé de suivre les allers retours de Fenella, il se relevait et la rejoignait, posant ses mains sur ses épaules, son regard gravé dans le sien.

« Je sais. Que tu t’inquiètes pour moi. Je sais aussi que tu n’entends pas quand, moi, je le fais. » Rien qu’un sourire et il la prenait dans ses bras. « Idiote. » Je t’aime. Et tu me manques.
Faisons la traduction.

Les doigts qui froissent son haut quelques instants, puis il s’en détachait.

« Le rendez-vous se fera à un endroit que j’ai choisi, dont elle n’a pas connaissance. Blindé de sorts de protections. Elle ne pourra rien me faire. Mais ça sera pas le cas par la suite, quand j’y serais retourné. Sans parler de Walters. »

Sans vraiment sembler troublé par cette manifestation d’affection, il était parti se servir un nouveau verre sans lui demander son avis.

« Une fois qu’ils sauront que je ne sais rien sur Logan, ça ira mieux. »

Un regard vers elle.
Or toi, tu sais que je sais.
Donc tu dois te taire. Et ne surtout pas attirer l’attention sur toi. Ou alors c’est ensembles qu’on tombera.
Revenir en haut Aller en bas
Alec Kaleb Rivers
Break Me If You Can
Alec Kaleb Rivers
Alec Kaleb Rivers
https://impero.superforum.fr/t6334-alec-kaleb-rivers
Âge personnage : 24
Hiboux postés. : 4483
Date d'inscription : 12/05/2011
Crédits : Renard ; [url=https://www.tumblr.com/ellaenys]Ellaenys[/url] & once upon a time & andtheireawoman & queenbrookdavis
Double Compte : Logan, Takuma, Sovahnn, Maxence, Jordane, Oliver
Alec Kaleb Rivers
Mar 16 Fév 2021 - 23:01
On a beau faire, la famille est toujours la famille
with Alec
25 avril - Dorking - Chez Fenella

« D’éviter de me faire choper comme un bleu, pour commencer. »

Evident et je n’en attendais de toute façon pas moins de lui. S’il avait survécu jusque là ce n’était pas parce qu’il était stupide. Il était réfléchi, il fallait juste éviter qu’il tombe sur plus fort que lui, tout simplement. Enfin, seulement si la simplicité faisait partie de nos vies.

« Si je pouvais être un pion sur cet échiquier, à quelle place voudrais-tu que je sois »

Il souffle, plus amusé qu’autre chose.

« Tu m’as déjà refusé la première option. »

Je hausse les sourcils avec un sourire presque narquois, un air de défis espiègle pour lui répondre. Moi aussi je savais jouer, même si les règles ne m’étaient pas aussi familières qu’à lui, je pouvais aussi jouer, à ma mesure.

« La seconde… C’est juste d’être là. Si tu te remets à évoluer dans cette société mondaine malsaine au possible, avec un peu de bol, j’y aurais peut être au moins un visage ami. »

La seconde, retourner ou plutôt aller dans ce monde qui m’était plus néfaste qu’autre chose pour être son soutien ?  A quel point étais-je prête à sacrifier ma santé mentale et mon bien-être pour lui ? Pour combien de temps surtout ? Allais-je pouvoir plier l’échine, revenir la queue entre les jambes pour lui ? Parce que c’était la seule possibilité pour que je puisse être là, car évoluer dans ce monde ne se faisait pas à moitié. C’était soit être entièrement auprès des miens, soit être contre eux mais rester neutre n’était pas une option qui pouvait être envisagée malheureusement, je commençais à le comprendre. Il fallait peser les pours et les contres, s’engager ainsi tête baissée ne pouvait pas se faire. M’engager alors que ma vie était en train de changer était inenvisageable. Je devais prendre le temps de la réflexion, mais de combien de temps disposais-je réellement, pour prendre une décision ?

Les pas se succédaient, ma réflexion commençait déjà à se faire, mes pensées tourbillonnaient, mes potentiels alliés, les potentielles personnes qui pourraient me rendre cette épreuve supportable se succédaient dans une liste qui se rédigeait au fur et à mesure de mes pas dans mon esprit. Les personnes qu’il faudrait peut-être mettre de côté, celles dont il faudrait se rapprocher, les personnes du passé avec lesquelles il faudrait renouer, toutes ces âmes qui tournoyaient autour de mon monde et avec lesquelles je devrais composer pour réussir à créer un équilibre.

Des mains se sont posées sur mes épaules, j’ai sursauté légèrement, sortie de mes pensées brutalement. Comme bien souvent, une fois dans mes songes, je me suis retrouvée dans une bulle imperméable, oubliant petit à petit ce qui m’entourait, y compris Alec, objet de mes réflexions.

« Je sais. Que tu t’inquiètes pour moi. Je sais aussi que tu n’entends pas quand, moi, je le fais. »

C’était un fait, c’était une vérité, oui, je ne l’entendais pas, parce que je ne parvenais pas à le concevoir. Non pas parce que je le pensais dépourvu de sentiments, mais tout simplement parce que je ne me jugeais pas apte à être l’objet de ses inquiétudes, parce que selon moi, je n’avais pas gagné ni ce droit, ni cette place. Oui, j’étais sa cousine, mais c’était un mot qui appartenait au passé. Pour moi, actuellement, je n’étais qu’une connaissance tout au plus, une personne appréciée, éventuellement, mais plus un membre de sa famille. Parce que je ne m’autorisais pas à occuper cette place que je n’avais, à mes yeux, pas reconquise.

Une étreinte, aussi surprenante que réconfortante, me laissant un instant pantoise, réagissant trop tard, esquissant simplement un geste pour le retenir avant de le laisser repartir. Trop tard. Encore une fois j’avais agi trop tard, non habituée à la spontanéité, perdue dans les relations que je me devais d’avoir, avec l’image que je me devais d’envoyer, avec mes envies, ce que je m’autorisais de faire et ce que je ne savais faire. Perdue dans mes relations avec autrui, perdue dans ma vie.

« Idiote. »

Cela résonnait encore à mon esprit quelques secondes après, comme un désagréable écho. Parce que oui, je l’étais, idiote, il n’avait pas besoin de le souligner, même si c’était affectueux, du moins je le supposais. Oui Idiote de ne pouvoir dire réellement ce que je ressentais, incapable de me prononcer, incapable de laisser libre court à mes envies et mes ressentis, inapte à être humaine, tout simplement.

« Le rendez-vous se fera à un endroit que j’ai choisi, dont elle n’a pas connaissance. Blindé de sorts de protections. Elle ne pourra rien me faire. Mais ça sera pas le cas par la suite, quand j’y serais retourné. Sans parler de Walters. »

Walters ? Un regard interloqué à l’entente de ce nom mais pas de question ouverte. Je me suis penchée sur le reste de ses propos qui à mes yeux étaient plus importants qu’un nom. Un endroit sûr pour la première fois, pas pour celle d’après, logique. Lui proposer ma présence ? Mais pourrais-je réellement être utile ou ne serais-je rien de plus qu’un poids, une source d’inquiétude supplémentaire ? S’il s’inquiétait pour moi au lieu de se concentrer sur sa propre survie, cela pourrait lui être fatal, ce que je ne voulais pas. Mais d’un autre côté, je n’étais pas non plus une simple brebis à protéger, je savais aussi, lorsque c’était nécessaire, me défendre, même si face à un sorcier expérimenté en combat je ne risquais pas de faire long feu, ne sachant pas si le moment venu je serais en capacité de réellement me défendre et d’employer pour cela, tous les moyens nécessaires, même ceux plus… irrémédiables.

« Une fois qu’ils sauront que je ne sais rien sur Logan, ça ira mieux. »

Je réfléchis un temps. Mais c’était un coup de Poker, un pari dangereux qui ne pouvait être pris, parce qu’à mes yeux il était voué à l’échec. Mais la question ne sortait pas, l’interrogation restait muette. Parce qu’il avait certainement pensé aux moyens utilisés pour faire parler, il avait certainement envisagé les potions qui pouvaient être utilisées, les sort qui pouvaient être employés pour lui arracher la vérité, mais si c’était sa solution, il avait certainement un plan.

« Tu comptes donc sur ton joli sourire pour qu’elle accepte cette vérité ? Taux de réussite de 50% selon moi, allez, 55 parce que quand tu souris on pourrait boire ta vérité.  Mais pour autant … enfin, si c’est ta solution, je te fais confiance. »

Soulever les doutes n’amènerait à rien de constructif. Cela ne servirait à rien mis à part semer le douter et possiblement l’amener à échouer, ce que je ne souhaitais bien évidemment pas. Alors je me suis fiée à son projet quoi avait, je l’espérais, été travaillé avec des personnes qui étaient plus au fait de la situation que moi.

« Le cas échéant, tu sais où me trouver. Avoir un furet dans ses contacts peut toujours servir. »

Ne serait-ce que pour le surveiller de loin, pour être présente sans être imposante, pour me tenir prête sans l’envahir pour autant. Je finis par trouver du regard le fauteuil délaissé plus tôt et par m’y installer dans un soupire. Marcher sans but ne servait à rien et ne me détendait plus surtout.

« Si je résume, tu n’es pas contre l’idée d’avoir une alliée parmi les Nôtres, ce qui signifie renouer avec ma famille et avec ceux de notre communauté que j’ai délaissé au fil des années, je ne dois plus m’inquiéter pour toi et tu accepter le fait que tu veuilles faire ce que tu peux pour me protéger et pour finir, tu siffles mes bouteilles sans me proposer de me resservir ? »

Un sourire pour ponctuer cette conclusion. Un verre tendu, pour une acceptation de ce constat et pour finir ce résumé de notre échange jusqu'à maintenant.

« Le seul point qui me dérange c’est que mon verre soit vide. Pour tout ce que tu m'as confié et ce que tu as dit, je dois encore m'y faire et repenser à tout ça. »

Parce que le reste, je devais l’accepter, je devais composer avec et m’adapter. Je ne savais pas encore si j’allais pouvoir retourner auprès des miens pour servir de point d’ancrage à Alec mais si c’était l’un de ses derniers recours pour ne pas sombrer, alors j’allais certainement le faire. Mais avant de donner une réponse définitive à cela, je devais m’assurer que mes proches actuels, comme Benjamin, Maxence ou même Enzo ne soient pas impactés par ce choix. Je refusais de mettre en danger les personnes qui me tenaient à cœur, mais je ressentais le besoin d’être là pour Alec, qui était celui que j’avais le plus vu ces derniers temps parmi les membres de ma famille. Je n’avais pas pris en compte tous les paramètres, je n’avais pas étudié une autre possibilité c’est pour cela que je n’allais pas donner de réponse claire ce soir. Pour le moment, je devais prendre le temps de réfléchir, les décisions viendraient par la suite.

(c) princessecapricieuse
Revenir en haut Aller en bas
Fenella A. Monarvant
Fenella A. Monarvant
Fenella A. Monarvant
https://impero.superforum.fr/t5001-fenella-links-uc
Âge personnage : 29 ans
Hiboux postés. : 310
Date d'inscription : 14/07/2019
Crédits : Battery Fox- Bazzart
Double Compte : Ashlyn Gilbert-Mather
Fenella A. Monarvant
Ven 19 Fév 2021 - 8:31
Si tu pouvais être un pion… mais je ne veux pas que tu sois un pion, je ne veux pas que tu t’approches de cet échiquier, je ne veux pas que tu t’imposes ça. Une partie de moi le veux, bien sûr, parce que l’amertume se transforme bien souvent en envies de revanches et que j’ai toutes les raisons du monde de refuser d’y être enfermé de nouveau quand je sais que d’autres ont leur liberté. Pourtant je n’aurais pas dit ça si tu n’avais pas évoqué les mondanités que tu t’es déjà imposé. Ce monde, tu y es déjà retourné, bien avant moi. La famille, leurs dérives, leurs exigences, leurs psychoses. Ce monde, tu l’as accepté dès lors que tu es revenue dans leurs filets. Et que tu as refusé de t’en extirper comme je te l’ai conseillé.

Alec parlait, avec un calme étrange, non dénué d’affection pourtant. Les mots, il les choisissait, protégeant comme par habitude les sentiments de sa cousine. Une sensation qui, pourtant, était somme toutes insensée. Non, il ne la protégeait pas toujours, bien au contraire, l’acidité et l’amertume étaient bien souvent devenues des armes contre elle, assez pour qu’elle anticipe chaque mot comme un coup dans le dos, une violence qu’il lui ferait. Et pourtant, il n’y avait pas de trace d’agression en lui en cet instant. Il parlait, oui, parce qu’il cherchait sans doute du soutien, de la présence. Parce qu’il cherchait à combattre le sentiment de solitude qui le rongeait un peu plus jour après jour, menaçant de le faire basculer. Parce qu’il le savait parfaitement, le chemin qu’il suivait était le seul sur lequel il pourrait rester en vie. Et pourtant cette voie était faite de cendres et d’abandon.
Trop de renoncements cognaient à sa conscience et Alec se savait incapable d’y survivre. Alors il se raccrochait à l’idée que, peut-être, il réussirait jour après jour à creuser un nouveau chemin. Il l’avait fait une première fois après tout, à coup de sang, d’alcool et d’impacts, mais il avait réussi à s’extirper de leur emprise, lui aussi. Bien après sa sœur ou sa cousine. Et de façon bien moins efficace, manifestement.

Et pourtant, lequel des deux en était le plus marqué ? Elle fuyait, se retranchait derrière le masque de la famille, se cachait derrière les faits, les habitudes, la distance. Elle se tendait, se rétractait presque à son contact, arrachée à ses pensées, entravée par ses incapacités sociales. Idiote,  oui, parce qu’elle peinait tant à intégrer ce qu’il disait, ce qu’il faisait. Le sous texte qu’elle cherchait tant la première fois qu’ils s’étaient revus et qu’elle n’assimilait pas à présent. Alors oui, idiote. Une insulte teintée d’affection tandis qu’elle semblait incapable de voir ce qu’il lui mettait à portée de nez. Et pourtant, les données il les lui apportait, mais elles restaient si obscures à ses yeux, comme hors de portée. Il l’avait vue tiquer sur Walters. Peut-être n’avait-il jamais utilisé son nom de famille jusque là. Peut-être n’avait-elle pas intégré. Peut-être refusait-elle de faire face, tout simplement. Il comprenait. Lui aussi aurait aimé fuir, se feindre, se retrancher. Et pourtant, il avançait, chaque jour un peu plus vers un destin grotesque bien autant que funeste, sans doute. C’était un coup de poker qu’il jouait là, reprenant le statut de joueur à la table des sangs purs. Contre son gré, de force, contraint et forcé. Mais il le ferait.

« Tu comptes donc sur ton joli sourire pour qu’elle accepte cette vérité ? Taux de réussite de 50% selon moi, allez, 55 parce que quand tu souris on pourrait boire ta vérité.  Mais pour autant … enfin, si c’est ta solution, je te fais confiance. »

Un sourire. Derrière le sarcasme, lui la distinguait, l’affection, l’inquiétude.

« Disons que j’espère ne pas me planter sur la nature de certaines personnes. »

Ne pas se tromper sur la vulnérabilité de Johan.
Le pragmatisme d’Azalea.
L’ambition égoïste des Rivers.
La loyauté de Warren.
L’affection de Fenella.
« Le cas échéant, tu sais où me trouver. Avoir un furet dans ses contacts peut toujours servir. »
« Fait gaffe à ce que tu dis, je suis le genre de connard qui a toujours plus ou moins besoin de fureter quelque part. »

Pas que ça lui plaise spécialement, mais il est des moments dans ce monde où il vaut mieux avoir quelques données dans sa manche. Comme il en avait sur Azalea. Comme il en avait sur Johan et son frère.

Comme il en avait sur Logan.

Lui dirait-il qu’il gardait en tête qu’il devrait peut-être être le point de chute de son ex futur mari ? L’accepterait-elle ? Sans doute pas.

« Si je résume, tu n’es pas contre l’idée d’avoir une alliée parmi les Nôtres, ce qui signifie renouer avec ma famille et avec ceux de notre communauté que j’ai délaissé au fil des années, je ne dois plus m’inquiéter pour toi et tu accepter le fait que tu veuilles faire ce que tu peux pour me protéger et pour finir, tu siffles mes bouteilles sans me proposer de me resservir ? »

Nouveau sourire, doux, sur ses lèvres. Comme une certaine chaleur entre eux, une complicité oubliée qui, doucement, se forgeait de nouveau tandis qu’elle tendait son verre vers lui, lui arrachant un rire amusé, presque joyeux.

« Le seul point qui me dérange c’est que mon verre soit vide. Pour tout ce que tu m'as confié et ce que tu as dit, je dois encore m'y faire et repenser à tout ça. »
« C’est l’idée. Mais d’après ce que tu disais, la famille, tu l’as déjà retrouvée. Donc la décision de renouer avec ce monde, tu l’as déjà prise. Sans ça je n’aurai rien dit. »

Un détail qu’il voulait identifier clairement.
Alors seulement, il se redressait de nouveau, attrapait la bouteille et se rapprochait d’elle.

« Pour le verre, ça devait se régler sans trop de soucis. Pour le reste.. on verra bien. ‘Te sens forcée de rien. Juste… » Il haussait les épaules d’un air désinvolte en emplissant son verre du liquide ambré. « ..Si de toute façon tu es là, peut-être qu’on pourra s’y soutenir. »

Cette fois.

- Fini pour moi je pense Wink ça sonne comme une bonne clôture :boom: -
Revenir en haut Aller en bas
Alec Kaleb Rivers
Break Me If You Can
Alec Kaleb Rivers
Alec Kaleb Rivers
https://impero.superforum.fr/t6334-alec-kaleb-rivers
Âge personnage : 24
Hiboux postés. : 4483
Date d'inscription : 12/05/2011
Crédits : Renard ; [url=https://www.tumblr.com/ellaenys]Ellaenys[/url] & once upon a time & andtheireawoman & queenbrookdavis
Double Compte : Logan, Takuma, Sovahnn, Maxence, Jordane, Oliver
Alec Kaleb Rivers
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
Contenu sponsorisé
Contenu sponsorisé
Page 1 sur 1
Sauter vers: