La douleur et l’incompréhension se mélangeaient. Le fait de ne pas être appréciée à ma juste valeur avait la faculté de me faire vaciller bien plus facilement que des insultes. Ils étaient partis, Alec avait emmené Lex loin de moi, loin d’ici. Je ne voulais plus revoir cet homme, plus jamais. Certains y verraient un signe, comme quoi les Sorciers et ceux dépourvus de magie ne pouvaient cohabiter, ne pouvaient vivre ensemble, moi j’y voyais plutôt un danger ambulant, perdu dans sa vie qui se raccrochait à ce qu’il pouvait, blessant les autres dans sa chute, les entrainants avec lui. J’espérais qu’Alec savait ce qu’il faisait à fréquenter un individu tel que lui, pour moi, après les évènements de ce soir, s’en était terminé. Je savais à quoi m’attendre avec Lex : à rien.
J’ai fermé rageusement la porte derrière eux, après qu’ils aient transplané, avant de m’apercevoir que les affaires de Maxence étaient dans l’entrée. Par la barbe de Merlin … qu’avait-il vu et entendu ? Et surtout, où était-il parti à présent ? Un bref regard dans la maison, un tour dans la cuisine, un « Maxence » plutôt hésitant, tremblotant avec le silence pour seule réponse. Il fallait que je me reprenne, que je ne me laisse pas abattre, j’étais plus forte que ça. Je me suis appuyée sur le bord de l’évier. Une inspiration. Je vais me reprendre. Une deuxième inspiration. Je vaux mieux que ça. Une troisième inspiration. Il ne mérite pas que je sois touchée par ses paroles.
Je me suis redressée, maitrisant mieux ma respiration qu’après la violente gifle qu’il m’avait infligée. Remettant mes idées en place, j’ai réfléchi, refoulant le torrent d'émotions qui rugissait en moi. Sauver la face, en priorité, c'était ce que je devais faire. J'aurais tout le loisir de me morfondre loin des regards emplis de compassion et de pitié. Il n’y avait pas trente-six solutions, si Maxence ne répondait pas c’était parce qu’il n’était pas à l’intérieur. Il était certainement dehors, auprès des créatures. Prenant mon manteau et mon écharpe, je suis sortie à mon tour, bravant durant quelques instants la froideur de la nuit. La température n’était vraiment pas élevée mais ce froid mordant me faisait du bien, il m’aidait à me remettre les idées en place. J’ai vu de la lumière vers le box de la Sombral, alors je m’y suis dirigée à pas rapides. Il était certainement arrivé en plein pendant l’altercation avec Lex, préférant partir tout comme Alec, évitant une conversation qui ne le concernait pas. J’appréciais ce geste, mais il avait le droit de savoir qu’il pouvait rentrer à présent, l’envahisseur était parti.
J’ai frappé trois coups à la porte de la petite étable, attirant l’attention de mon colocataire et de la jument par la même occasion.
« Je ne dérange pas ? »
Je me suis approchée, pour regarder l’équidé à la robe noire. Tendant ma main dans sa direction, elle s’approcha pour la sentir, avant de retourner dans le fond de son box. Lâcheuse. Je n’avais donc pas tellement le choix, alors je me suis contentée de regarder Max, un sourire contrit sur le visage.
« Pour tout à l’heure, je ne pensais pas que ça partirait aussi loin. Je ne sais pas quel moment tu es arrivé, mais ce n’était pas prévu. »
Un semblant d’excuses, car dans le fond, je ne trouvais pas cela légitime que ce soit à moi de présenter des excuses alors que les torts ne venaient pas de moi. Il était venu, Il avait provoqué cette situation et Il était parti. Il y avait cependant une chose qu’il ne savait pas. On ne me tournait pas le dos en toute impunité mais j’espérais au fond qu’il n’ait pas à le découvrir. Je ne souhaitais pas vraiment m’éterniser sur le sujet, je ne voulais pas partir sur une conversation douloureuse, je voulais l’esquiver.
« Comment s’est passée ta journée ? »
Comme si j’allais réussir à meubler pendant des heures avec ce sujet. Sur ce coup, je manquais clairement d’inventivité, je n’allais pas y couper, Maxence avait l’habitude d’élèves esquivant des conversations, des sujets délicats et cette spontanéité si propre aux ados était loin derrière moi.
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Fenella A. Monarvant
Fenella A. Monarvant
Âge personnage : 29 ans Hiboux postés. : 310 Date d'inscription : 14/07/2019Crédits : Battery Fox- Bazzart Double Compte : Ashlyn Gilbert-Mather
Fenella A. Monarvant
Dim 12 Avr 2020 - 23:45
Rester là au vu de la situation n’aurait pas été particulièrement délicat, Maxence en avait conscience, alors dès qu’il avait été certain qu’il n’y avait aucun danger immédiat, il s’était éclipsé. Il n’y avait rien d’agréable dans ce qui se déroulait au salon mais l’ancien soldat savait Fenella parfaitement apte à gérer et ce, même si elle en serait sans doute blessée. Il voulait dire par là qu’il n’était pas de son ressort d’intervenir. Ce serait malvenu, déplacé. Ce serait la sous-estimer grandement et se prendre pour ce qu’il n’était pas. Alors il gardait ses distances, lui laissant un certain espace pour gérer à la fois son invité agité et ses propres émotions. Il n’attendait pas non plus à la fenêtre pour être sûr de pouvoir revenir. La veste à la main, il l’avait repassée, faisant le tour des box, les mains dans les poches pour se protéger du froid. Posément, il vérifiait que tout ce petit monde allait bien, profitant de cet instant particulier qu’il appréciait toujours autant. Il avait pris cette habitude avec Ismaelle et semblait reproduire la tradition ici. Le tour des petits et grands pensionnaires. Si bien qu’il s’était arrêté devant l’enclos de la sombrale.
« Salut toi.. viens-là.. » Une main tendue par-dessus la porte basse, dos de la main en avant, doigts repliés, il l’admirait en silence. Une créature stupéfiante bien mal accueillie dans le monde des sorciers. Une de plus. « Non, désolé j’ai rien.. » La main qui se retourne, à plat, vide évidemment. Lui, il le savait, tout le monde le savait ici d’ailleurs. Mais Fenella ? Comment avait-elle vu la mort au juste ? Etonné par la présence d’Alec, Maxence n’avait pas tardé à voir ses pensées dériver vers son ami.
« Je ne dérange pas ? »
Il n’avait pas sursauté, pourtant tiré de ses pensées, toujours penché sur la porte du box, se retournant doucement avec un petit sourire envers son amie.
« Du tout. Je tentais la thérapie de la conversation aux créatures magiques. Bien connue du milieu. »
La fameuse folie dont elle lui parlait le mois dernier. Il n’avait pas forcé les choses, la laissant s’avancer, faire le premier pas pour en parler. Un peu comme elle lorsqu’elle proposait sa main à Nyx. Bientôt, l’équidé s’éloignait de nouveau, manifestement déçue de ne rien avoir de plus que de l’air dans ces mains vides. Est-ce que Fenella fuirait de même s’il posait des questions ?
« Pour tout à l’heure, je ne pensais pas que ça partirait aussi loin. Je ne sais pas quel moment tu es arrivé, mais ce n’était pas prévu. »
Il répondait à son petit sourire contrit par un autre, plus assurant.
« Assez pour entendre des propos blessants, pas assez pour entendre ta réaction. »
Assez pour savoir que ça ne me concernait pas. Pour autant, Maxence avait côtoyé Lex pendant un temps également. Il l’avait vu se rapprocher de Fenella, et pouvait comprendre que le coup soit dur. Il ne comprenait pas vraiment ce qui lui était passé par le crâne pour balancer une chose pareille. C’était quoi ? De la mesquinerie ?
« Assez pour savoir qu’il n’y avait pas de danger imminents et que ça ne me regardait pas réellement aussi. »
Pour être parfaitement honnête.
« Comment s’est passée ta journée ? » « Meilleure que la tienne à priori. Je te dirais bien ‘dure journée’ mais ça risque de devenir un running gag à force. »
Ça n’était pas si courant non plus, mais assez rapproché pour que ça marche. Et puis, si Alec déboulait dans le salon plus régulièrement, ça risquait de le devenir.
« Disons que je ne m’attendais pas vraiment à ça en rentrant. Qu’est-ce qui a amené à un tel désastre au juste ? Et surtout… comment tu vas après ça ? »
Oui, parce qu’avant de savoir pourquoi Alec Rivers était là, ou s’il y avait des nouvelles de Logan… Il voulait surtout savoir comment elle prenait tout ça. Le reste pouvait clairement attendre.
Une première question pour annoncer ma présence, une question qui n’en était pas vraiment une.
« Du tout. Je tentais la thérapie de la conversation aux créatures magiques. Bien connue du milieu. »
Un sourire, en souvenir de ce repas, de ce moment passé ensemble, le calme avant que la tempête ne reprenne. Cette douce folie qui avait du bon, car même s’ils ne parlaient pas notre langage pour certains, ils n’étaient pas dénués d’intelligence pour autant, bien au contraire.
Je préférais prendre les devants pour éviter des questions déplaisantes, pour éviter un malaise qui pourrait durer bien trop longtemps. Autant en parler brièvement tant que la plaie était encore ouverte histoire de la refermer une bonne fois pour toute.
« Pour tout à l’heure, je ne pensais pas que ça partirait aussi loin. Je ne sais pas quel moment tu es arrivé, mais ce n’était pas prévu. »
Un semblant d’excuses qui n’en étaient pas vraiment, juste des explications données sur une situation que moi-même je n’avais pas comprise. En réponse dans un premier temps, un sourire désolé, typiquement le genre de réaction que je ne voulais pas voir et qui me tordit un peu plus le ventre.
« Assez pour entendre des propos blessants, pas assez pour entendre ta réaction. »
De quels propos parlait-il exactement, car il y en avait eu une petite quantité et se refaire toute la conversation n’était pas des plus agréables mais je n'allais pas pouvoir y échapper.
« Assez pour savoir qu’il n’y avait pas de danger imminent et que ça ne me regardait pas réellement aussi. »
Pas de danger effectivement, même si la situation n’était pas maîtrisée, elle n’était pas dangereuse pour autant, sa vie n’était pas en jeu, elle ne risquait pas grand-chose, la folie passagère qui avait prise Lex n’en était pas arrivée à ce point et de toute façon, Alec était à proximité. Il aurait été en capacité d’intervenir si ma réactivité n’avait pas été au rendez-vous.
Mais je ne voulais pas tellement m’éterniser sur ce sujet, alors je lui ai demandé comment s’était passée sa journée mais la conversation repartit immédiatement sur l’altercation. J’allais devoir parler, je n’avais pas le choix.
« Meilleure que la tienne à priori. Je te dirais bien ‘dure journée’ mais ça risque de devenir un running gag à force. »
Dure journée effectivement, mais je n’avais pas envoyé un SOS avec un lycan sur la table du salon cette fois ci, il n’y avait personne à recoudre, à part mon amour-propre peut-être mais c’était en dehors de ses compétences, je le craignais mais avec du recul, c'était presque un progrès sur l'échelle des catastrophes à domicile.
« Disons que je ne m’attendais pas vraiment à ça en rentrant. Qu’est-ce qui a amené à un tel désastre au juste ? Et surtout… comment tu vas après ça ? »
J’avais envie de lui dire que j’étais désolée, que cela ne me plaisait absolument pas, que la situation ne m’amusait pas mais cela ne servait à rien, j’allais devoir parler pour passer à autre chose. Fuir ne servirait à rien, autant affronter cette conversation.
« Désolée que ça ne soit pas de tout repos d’être ici. »
Les excuses sortaient difficilement. Ce n’était vraiment pas dans ses habitudes, mais il fallait reconnaître que les choses étaient loin d’être calmes ces derniers temps.
« Et en tout honnêteté… je ne sais pas. »
Je la sentais, cette boule qui devenait de plus en plus lourde sur mon ventre qui me broyait de l’intérieur et qui m’empêchait également de parler comme je le voulais. Je sentais que je risquais de m’effondrer d’un moment à l’autre, mais je savais aussi que garder le silence n’allait pas m’aider. Il fallait que je conserve ma tête haute et si les larmes venaient à couleur, tant pis. Je n’étais qu’une femme après tout, qu’une sorcière parmi tant d’autres, avec ses faiblesses.
« Il est venu avec grâce à Alec, pour s’expliquer. Figure-toi qu’il a encore été passé à tabac et qu’Alec l’a sauvé. Ils étaient plusieurs cette fois ci, ce n’était pas son frère mais il a refusé de me dire qui était après lui. Pour me protéger apparemment, pour tous nous protéger mais ce n’est pas son frère. Ces mystérieux inconnus le pensent mort pour le moment après un plongeon forcé et c’est pour ça qu’il n’a pas donné signe de vie depuis son départ. Enfin, c’est ce qu’il m’a dit. »
La situation était analysée avec plus de recul que lorsqu’il me l’avait annoncée. J’essayais d’ordonner les dires de Lex, de remettre en ordre toute cette histoire mais la tâche était ardue et mon cerveau commençait à me dire merde, tout simplement.
« Cela fait trois fois qu’il manque de mourir. La première fois avec son frère et Alec l’a sauvé, la deuxième fois ce fut à mon tour, toujours avec son frère et là, plusieurs personnes… Mais pourquoi vouloir la mort d’un Cracmol, sérieusement ? Et comment pourrait-il nous protéger, nous, des Sang-Purs ? Il y a quelque chose que je ne comprends pas dans cette histoire… Il a dit qu’il avait trop parlé… Mais pourquoi refuser de parler alors qu’on le pense mort ? Que risque-t-il de plus ? »
Je réfléchissais en même temps, préférant éviter d’aborder dans la seconde le sujet qui m’avait mise six pieds sous terre. J'avais besoin d'une courte pause, quelques instants, juste un moment avant de reprendre et j'ai mis ce temps à profit en repensant à tout cela. Il avait trop parlé, mais à qui ? Et de quoi surtout ? Il savait où j’habitais alors devais-je considérer que j’étais en danger, bien qu’il ait prétendu le contraire ? Pouvais-je véritablement lui faire confiance alors que je ne savais en réalité pas qui il était ?
« Je ne comprends vraiment pas le but de sa venue … Ah, au passage, il m’a dit que je passais mon temps à mentir à tout le monde, qu’il n’avait pas arrêté de penser à moi, qu’il avait des sentiments pour moi mais qu’en fait je lui faisais juste penser à son ex qui est morte tuée par son frère. Mais je suppose que c’est la partie que tu as entendu ? Je ne sais même pas à quel moment tu es rentré à vrai dire …»
Tout avait été balancé sans filtre, sans retenue, comme si je cherchais à me débarrasser d'un cafard. C'était tout comme en réalité. Le sujet était énoncé, pas besoin de revenir dessus à présent. Mais la douleur était toujours là. Le fait d’avoir résumé à voix haute les différentes étapes par lesquelles étaient passées Lex ne m’aidait absolument pas à relativiser, au contraire. Je ne comprenais pas, quel intérêt de me dire cela si ce n’était pour me faire souffrir ? Il ne connaissait pas toute la complexité de la relation que j’entretenais avec les miens, il ne savait pas que je me battais au quotidien pour vivre la vie que je souhaitais, que ce combat intérieur était épuisant et que j’avais déjà songé à baisser les armes, pour avoir enfin la paix, sauf que ce n’était pas dans ma nature et là se trouvait le vrai fond du problème, comme si tout autour de moi n’était qu’un piège d’épines, des ronces qui se nouaient petit à petit autour de moi, me blessant à chaque instant un peu plus. Le regard dans le vide, je regardais Nyx sans vraiment la voir. Je me tenais à la porte de son box, m’accrochant à cette dernière comme si elle allait m’empêcher de m’écrouler, mais c’était à l’intérieur que j’avais besoin de me raccrocher à quelque chose, de trouver un pilier pour ne pas flancher car je devenais de plus en plus fragile après ces différents séismes qui dévastaient ma vie.
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Fenella A. Monarvant
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Fenella A. Monarvant
Mer 15 Avr 2020 - 17:53
Il sentait bien qu’elle n’avait pas envie de s’éterniser sur le sujet. A vrai dire, Fenella ne parlait pas souvent d’elle-même de ses états d’âmes ou bien de… qui elle était, finalement. Que ce soit sa famille – même s’il savait que la situation était compliquée depuis qu’elle avait tout lâché pour ses études et sa carrière – son enfance ou ses émotions actuelles, la jeune femme était très secrètes sur le sujet. Elle restait digne en toute situation et ce, même lorsque les évènements la touchaient profondément. Cependant, s’il comprenait cette volonté de se protéger, il n’avait pas envie de la laisser ainsi, de simplement fermer les yeux et d’oublier ce qui s’était passé. Si elle ne souhaitait réellement pas en parler, il savait qu’elle serait également parfaitement capable de le lui dire.
« Désolée que ça ne soit pas de tout repos d’être ici. »
Un petit sourire.
« Oh je dois avouer que tu as une vie sociale agitée… et plutôt originale. »
Il ne s’était pas vraiment attendu à retrouver un lycan blessé dans le salon, ni un type en crise existentielle amoureuse. Ça avait de quoi surprendre, c’était certain. Finalement, il y avait des choses qui ne changeaient pas, où qu’il soit, ce type d’évènements arrivaient.
« Et en tout honnêteté… je ne sais pas. »
Lui, voyait qu’elle n’allait pas bien, mais il n’irait pas faire plus de réflexions sur le sujet, la laissant faire ses propres pas en avant à son rythme. Accoudée à la porte du box, elle fixait l’équidé, cherchant sans doute à ordonner ses pensées… ou un moyen pour fuir cette conversation délicate.
« Il est venu avec grâce à Alec, pour s’expliquer. Figure-toi qu’il a encore été passé à tabac et qu’Alec l’a sauvé. Ils étaient plusieurs cette fois ci, ce n’était pas son frère mais il a refusé de me dire qui était après lui. Pour me protéger apparemment, pour tous nous protéger mais ce n’est pas son frère. Ces mystérieux inconnus le pensent mort pour le moment après un plongeon forcé et c’est pour ça qu’il n’a pas donné signe de vie depuis son départ. Enfin, c’est ce qu’il m’a dit. »
Fronçant les sourcils après un petit temps marqué par la surprise, Maxence était resté muet, opinant doucement, intégrant en silence les informations fournies. Il n’avait pas imaginé ça lorsqu’il avait rencontré Lex, loin de là, et il lui semblait soudainement avoir eu à faire à un parfait inconnu… ce qu’il était ! Et il n’y avait là dedans rien de foncièrement rassurant.
« Cela fait trois fois qu’il manque de mourir. La première fois avec son frère et Alec l’a sauvé, la deuxième fois ce fut à mon tour, toujours avec son frère et là, plusieurs personnes… Mais pourquoi vouloir la mort d’un Cracmol, sérieusement ? Et comment pourrait-il nous protéger, nous, des Sang-Purs ? Il y a quelque chose que je ne comprends pas dans cette histoire… Il a dit qu’il avait trop parlé… Mais pourquoi refuser de parler alors qu’on le pense mort ? Que risque-t-il de plus ? »
Il sentait bien qu’elle lui exposait la situation tout en y réfléchissant et Maxence la laissait faire, lui donnant l’espace pour s’exprimer, engrangeant de son côté ces données perturbantes. Les questions posées étaient parfaitement légitimes et il n’avait pas de réponses à lui fournir. Du moins pas immédiatement. Il avait lui aussi besoin d’un temps pour réfléchir à tout ça. Sourcils froncés, dévisageant l’animal lui aussi sans vraiment s’en rendre compte alors qu’il avait le regard posé sur Fenella jusqu’ici, il se posait les mêmes questions qu’elle.
« Je ne comprends vraiment pas le but de sa venue … Ah, au passage, il m’a dit que je passais mon temps à mentir à tout le monde, qu’il n’avait pas arrêté de penser à moi, qu’il avait des sentiments pour moi mais qu’en fait je lui faisais juste penser à son ex qui est morte tuée par son frère. Mais je suppose que c’est la partie que tu as entendu ? Je ne sais même pas à quel moment tu es rentré à vrai dire …»
Une grimace et un petit rire gêné.
« Dans ces eaux-là oui. Je suis tombé sur Alec qui m’a fait un topo et je suis sorti. »
Il replaçait le contexte. En effet, il lui avait manqué la première partie de la conversation, il n’était arrivé que pour le bouquet final, sans pouvoir entendre sa réaction à elle.
« Sincèrement, je ne m’attendais pas à ça de sa part. C’était… mesquin. »
Blessant, insultant mais surtout petit. Affreusement petit. Pourquoi dire ce genre de choses au juste ? Le concept lui échappait.
« Il me semble bien impulsif... » Il se souvenait également de sa demande de le prévenir si jamais ils mettaient la main sur son frère. « Je suis navré qu’il se soit comporté comme ça. Après ce que tu as fait pour lui, c’était à la fois blessant et inutile. J’ai du mal à comprendre le concept… d’autant plus après l’avoir accueilli plusieurs jours. »
Il levait les yeux au ciel sans même s’en apercevoir.
« J’aimerais surtout comprendre qui il est au juste. Mis à part… l’immaturité de la réaction, je ne comprends pas comment il peut en arriver là et je te suis sur tes questions sans réponses. Il est déconnecté du monde magique, donc le concept de sang pur et tout ce qui y est lié lui échappe peut-être. D’ailleurs ça n’a peut-être aucun rapport avec ça et il est peut-être emmerdé par des histoires de drogue ou que sais-je… »
Ça n’était pas à exclure et ils se devaient de considérer ce type de possibilités. Pour ce qui était de les protéger… oui. Soit. Il leur manquait trop d’éléments actuellement pour comprendre ce qui se jouait mais présentement, il ne comprenait en effet pas ce qui avait pu l’amener à penser ça. Cela dit, comme il l’avait sous-entendu, Lex n’était peut-être pas conscient de l’importance des sangs purs dans la société actuelle.
« Certains sorciers veulent se débarrasser des crackmols ; il peut s’agir de ça, tout 'simplement'. Ou de sa famille finalement. S’il son frère n’est pas impliqué directement, rien ne dit qu’il n’y a pas d’autres sorciers à avoir… voulu terminer le travail. Auquel cas, votre proximité à tous les deux avec certaines grandes familles pourrait vous mettre dans une position délicate vis-à-vis de lui… non ? »
Rester forte, peu importe les circonstances, réussir à garder la tête haute était un véritable exercice, une épreuve que je devais surmonter tous les jours et c’était tout simplement épuisant. L’altercation d’aujourd’hui me mettait littéralement à terre et le barrage qui retenait mes émotions était à deux doigts de céder.
« Désolée que ça ne soit pas de tout repos d’être ici. » « Oh je dois avouer que tu as une vie sociale agitée… et plutôt originale. »
Petit rire plus nerveux que joyeux en repensant à tout ce qu’il s’était passé ces derniers temps. Il avait raison, c’était agité, original et au moins, il ne risquait pas de s’ennuyer mais vivre en subissant ce rythme commençait déjà à m’épuiser profondément. Sauf que je ne pouvais rien faire pour diminuer cette fatigue. Je ne demandais pas à subir ces épreuves, je ne cherchais pas les poussées d’adrénaline, bien au contraire, si je pouvais, ne serait-ce que pour un court instant bénéficier d’un repos bien mérité, j’étais preneuse. Mais quelque chose au fond me disait que ce ne serait pas pour aujourd’hui, ni pour les jours à venir.
Je lui ai raconté en détails la soirée, ce qu’il s’était passé, espérant peut-être qu’un retour masculin m’aiderait à y voir plus clair mais il semblerait que la situation soit tout autant obscure pour moi que pour lui. Il n’avait pas de réponse à m’apporter, pas de solution miracle mais il ne connaissait pas Lex, tout comme je ne le connaissais pas moi non plus, en réalité. Il était arrivé en plein cœur de cette dispute, ce n’était donc pas étonnant qu’il soit reparti juste après être arrivé.
« Sincèrement, je ne m’attendais pas à ça de sa part. C’était… mesquin. »
Qui pouvait s’y attendre ? Qui pouvait deviner qu’il allait se comporter ainsi avec moi ? Personne, pas même lui à tous les coups, mais je n’avais pas envie de lui chercher des excuses. Pour quelle raison me donnerais-je cette peine alors qu’il m’avait traitée comme une moins que rien ?
« Il me semble bien impulsif... Je suis navré qu’il se soit comporté comme ça. Après ce que tu as fait pour lui, c’était à la fois blessant et inutile. J’ai du mal à comprendre le concept… d’autant plus après l’avoir accueilli plusieurs jours. »
J’ai haussé les épaules, avant de relâcher doucement la porte du box de la Sombral, m’adossant à cette dernière pour le regarder.
« Je ne l’ai pas fait pour obtenir quelque chose de lui, juste parce que c’était la chose à faire selon moi sur le moment. Mais tout le monde ne sait pas ce que signifie la reconnaissance, ou à minima, le respect. »
Car je ne m’étais pas sentie respectée. J’étais venue en aide à pas mal de personnes, à pas mal de monde depuis ma sortie de l’école, soignant bon nombre de personnes et d'inconnus parfois alors que ce n’était ni ma profession, ni ma formation, mais aucun d’entre eux ne m’avait aussi mal remerciée. Il était le premier et serait le dernier.
« J’aimerais surtout comprendre qui il est au juste. Mis à part… l’immaturité de la réaction, je ne comprends pas comment il peut en arriver là et je te suis sur tes questions sans réponses. Il est déconnecté du monde magique, donc le concept de sang pur et tout ce qui y est lié lui échappe peut-être. D’ailleurs ça n’a peut-être aucun rapport avec ça et il est peut-être emmerdé par des histoires de drogue ou que sais-je… »
Les suppositions de Max étaient aussi les miennes, les hypothèses auxquelles j’avais pensé pour expliquer cette étrange situation. Il n’était pas Sang-Pur, ni lié à cette communauté, il avait bien précisé qu’ils étaient plusieurs à l'agresser et si auparavant je n’aurais pas remis sa parole en doute, ses affirmations d’être étranger à tout trafic ou histoire louche n’avaient plus aucune valeur à mes yeux. Je ne savais pas qui il était alors comment croire ce qu’il me disait ?
« Certains sorciers veulent se débarrasser des crackmols ; il peut s’agir de ça, tout 'simplement'. Ou de sa famille finalement. S’il son frère n’est pas impliqué directement, rien ne dit qu’il n’y a pas d’autres sorciers à avoir… voulu terminer le travail. Auquel cas, votre proximité à tous les deux avec certaines grandes familles pourrait vous mettre dans une position délicate vis-à-vis de lui… non ? »
« Si ça pouvait être le cas, aujourd’hui ce n’est plus un problème. Des sorciers lui en veulent peut-être mais ils n’ont pas fait usage de la magie, sinon il l’aurait évoqué, enfin je pense. Pour ce qui est du danger de ma position, c’est trop tard, je suis intervenue, il est resté pendant plusieurs jours et se souvient de la route pour venir ici… Et … tu t’inquiètes pour Alec ? Vous vous connaissez de Poudlard ? »
Alors que je parlais à présent d’Alec et que je souhaitais en savoir un peu plus sur leurs liens, une idée commençait à germer dans mon esprit. Pour me protéger et pour protéger Maxence, ne serait-il pas préférable d’effacer une partie de la mémoire de Lex ? Un simple sort qui pourrait nous être salutaire s’il s’avérait être un vrai danger pour nous et mieux valait prévenir que guérir.
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Fenella A. Monarvant
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Âge personnage : 29 ans Hiboux postés. : 310 Date d'inscription : 14/07/2019Crédits : Battery Fox- Bazzart Double Compte : Ashlyn Gilbert-Mather
Fenella A. Monarvant
Ven 1 Mai 2020 - 19:59
Elle réagissait peu à ses interventions, renfermée dans cette rancœur toute douloureuse qui la bouffait en cet instant. Maxence le voyait, il sentait comme tout ça la rongeait de l’intérieur. Comme elle encaissait depuis des semaines maintenant, bien plus sans doute que ce à quoi elle s’était attendue en revenant dans le coin. Il fallait dire qu’elle semblait être à la croisée des chemins, comme si toutes les emmerdes des uns et des autres se devaient de passer par elle. Elle venait d’arriver et se prenait les vagues de toute part, une sensation qu’il avait lui-même connu en arrivant comme une fleur à Poudlard. Il avait à peine mis les pieds dans l’établissement qu’une chape de plomb s’abattait sur lui. Les uns et les autres attendaient de lui qu’il soigne, qu’il guérisse, qu’il répare. Pas seulement les corps. Il se retrouvait mêler à des histoires qui ne le concernait pas, se démenait pour apporter un minimum de stabilité à des gosses laissés à eux-mêmes, séparés de leurs familles, de leurs modèles. Des gamins qu’il était de son devoir de protéger. Une putain de responsabilité beaucoup trop importante pour n’importe quelles épaules dans un contexte tel que celui qu’ils avaient vécu. Il avait fait de son mieux, trébuché au début, harassé par le poids de ses journées. Et puis il avait… pris le rythme. Trouvé sa place. Il lui faudrait ce temps-là, à elle aussi. Sauf qu’elle n’était pas désignée pour réparer les gens, elle. Elle n’avait pas demandé ça. Et pourtant, c’était le rôle qu’on lui attribuait tout naturellement depuis des semaines, lui le premier. Ce qui était parfaitement ironique au vu de son métier, il l’admettait.
Il aurait aimé faire un pas, la prendre dans ses bras, lui permettre de relâcher la pression, la faire rire, l’aider à… simplement à surmonter tout ça. Parce qu’elle était forte, qu’elle encaissait sans cesse sans rien dire mais qu’il voyait à quel point elle en était finalement affectée. Mais à peine l’envisageait-il que le moment s’achevait.
Fenella soupirait, s’adossant à la porte du box, le fixant un instant alors qu’il se tournait vers elle pour lui faire face.
« Je ne l’ai pas fait pour obtenir quelque chose de lui, juste parce que c’était la chose à faire selon moi sur le moment. Mais tout le monde ne sait pas ce que signifie la reconnaissance, ou à minima, le respect. » « Je sais bien, j’ai jamais voulu sous-entendre autre chose. T’as agit comme il fallait le faire. Chose qu’il ne fait pas, d’ailleurs. Peu de gens l’auraient fait et j’ai l’impression qu’il ne s’en rend pas compte. »
C’était tout à son honneur. Prendre les devants ainsi, agir selon sa morale et ses valeurs, alors même qu’elle était dans une situation que celle de Lex pourrait clairement mettre à mal. Il semblait intolérable qu’il ne lui accorde pas au moins le respect qu’une telle prise de position aurait dû engendrer. Son statut de sang pur était lourd à porter, il le savait parfaitement et ce, même si ce monde lui était parfaitement étranger à la base. C’était d’ailleurs l’objet de ses réflexions.
« Si ça pouvait être le cas, aujourd’hui ce n’est plus un problème. Des sorciers lui en veulent peut-être mais ils n’ont pas fait usage de la magie, sinon il l’aurait évoqué, enfin je pense. Pour ce qui est du danger de ma position, c’est trop tard, je suis intervenue, il est resté pendant plusieurs jours et se souvient de la route pour venir ici… Et … tu t’inquiètes pour Alec ? Vous vous connaissez de Poudlard ? » Un petit rire alors qu’elle évoquait Alec, se passant une main dans les cheveux. Est-ce qu’il s’inquiétait pour lui ? Oui. Bizarrement, oui.
« Le mal est fait, c’est certain… Il habite chez lui ? Chez Alec ? » Il y avait peut être moyen de trouver une solution s’il était toujours à portée de main. Levant les yeux, Maxence avait vu sont regard. Elle attendait une réponse concernant le Rivers. Lâchant un nouveau souffle amusé, il s’était accolé contre la porte. « Je m’inquiète pour tous les gosses de cette satanée école, y compris les plus insupportables à gérer comme Alec. On s’est pas mal côtoyés oui. Il a… comment prononcer ça de manière … pas trop acerbe. Une sacré propension à s’attirer des emmerdes et à se complaire dans sa souffrance. Et puis j’étais plutôt ami avec le cousin. Alors maintenant que Logan est hors course… » Un soupir. L’idée lui faisait sans doute bien plus mal qu’il pouvait l’avouer. « Ouais, je m’inquiète pour lui. Pour eux deux d’ailleurs. Et j’aurais aimé pouvoir en profiter pour avoir des nouvelles de Logan….. D’où ma question suivante : il était seulement là pour faire le taxi ou vous vous connaissez ? »
Est-ce qu’il prenait naturellement la place d’un grand frère vis-à-vis d’un jeune à problème qui avait tendance à lui sortir par les yeux tant il était capable de mettre des galères là où il n’y aurait pas dû y en avoir afin d’attirer l’attention, de se sentir soutenu ou de se fustiger ? Oui. Oui parce qu’il avait été ami avec Logan et que s’il le pouvait, il aurait aimé être là pour lui. Mais il avait eu ses propres problèmes à gérer et la Garde ne lui avait pas révélé où avait été transféré son ami, chose parfaitement justifiable bien que douloureuse. Il le savait en vie, mal ; mais en vie. Alors oui, la question lui importait. Et oui, il savait parfaitement qu’approcher Alec sans se prendre des balles perdues tiendrait du miracle, tout comme Logan d’ailleurs. Alec était adulte maintenant. Il avait grandit au fur et à mesure de ces années et n’était sans doute plus complètement le sale con de l’époque. Même s’il y avait toujours des ressemblances. Et oui, Maxence avait parfaitement conscience que dire qu’il était ami avec Logan n’était sans doute pas la chose à faire. Mais elle en était consciente non ? Ils en avaient parlé à Poudlard ? Chez Ismaelle ? Il avait été tellement mal, tellement sous le choc, tellement déconnecté … qu’à vrai dire, il n’en savait rien. Mais après tout, qu’importe. Il lui faisait confiance. Et son cas était déjà connu par les Supérieurs. Pas de risques supplémentaires donc, pour qui que ce soit.
Effacer la mémoire de quelqu’un n’était pas anodin, si le sort était mal lancé, les conséquences pourraient être désastreuses. Etais-je prête à prendre ce risque quitte à transformer son cerveau en passoire ? Lui en voulais-je à ce point pour ses propos ? Je savais que j’étais capable de le faire, mais je savais aussi qu’il ne fallait pas que je sois impulsive. Il connaissait Alec, je verrai donc avec mon cher cousin pour avoir son avis sur la question. Ça ferait une chouette visite d’ailleurs, se voir pour savoir si oui ou non il fallait effacer un bout de la mémoire de son pote.
En songeant à Alec je me suis demandée comment Maxence et lui se connaissaient. Max n’était pas forcément le genre de personne que mon cousin fréquentait au quotidien, mais je n’oubliais pas pour autant que les deux avaient arpentés les couloirs de Poudlard à la même époque et qu’aussi grand soit le château, une rencontre élève-infirmier était plus que plausible.
« Le mal est fait, c’est certain… Il habite chez lui ? Chez Alec ? »
Un hochement de tête pour réponse. De ce que j’avais compris oui, Lex avait élu refuge chez Alec, pour le moment en tout cas. Mais cela ne répondait pas à ma question concernant ses liens avec le descendant des Rivers. Un souffle amusé, puis vint la réponse
« Je m’inquiète pour tous les gosses de cette satanée école, y compris les plus insupportables à gérer comme Alec. On s’est pas mal côtoyés oui. Il a… comment prononcer ça de manière … pas trop acerbe. Une sacré propension à s’attirer des emmerdes et à se complaire dans sa souffrance. Et puis j’étais plutôt ami avec le cousin. Alors maintenant que Logan est hors course… Ouais, je m’inquiète pour lui. Pour eux deux d’ailleurs. Et j’aurais aimé pouvoir en profiter pour avoir des nouvelles de Logan….. D’où ma question suivante : il était seulement là pour faire le taxi ou vous vous connaissez ? »
Les plus insupportables à gérer ? Un sourire trouve enfin son chemin jusqu’à mon visage. C’était une description plutôt réaliste de ce membre de ma famille. Le fait d’entendre le prénom de Logan dissipa cependant jusqu’à la dernière trace d’amusement présente sur mon visage. Repenser à lui me serrait toujours un peu le cœur, surtout depuis notre conversation houleuse avec Alec en janvier.
« Alec faire le taxi ? Ce n’est pas dans ses habitudes je pense. Et oui on se connait, on plus ou moins de la même famille, des cousins éloignés, comme tous les Sang-Purs du Royaume-Uni d’une certaine manière. »
Je ne pense pas que nous avions déjà parlé des Rivers avec Max, ou du moins pas de manière aussi précise. Survoler le sujet oui, l’aborder dans les détails bien moins. Mais le temps d’en parler semblait venu. Tant que nous ne parlions que d’Alec, cela ne me dérangeait pas trop. Parler de Logan aujourd’hui était au-dessus de mes forces. J’avais eu ma dose de complications pour la journée.
« Je ne savais pas du tout qu’il serait là ce soir, ni même qu’Alec et Lex se connaissaient. Cette soirée a été pleine de révélation et ce n’était pas prévu qu’Alec connaisse aussi vite cette adresse. Nous ne nous sommes revus que récemment et nos relations sont plutôt … houleuses. Je pense qu’il m’en veut d’avoir eu l’occasion de vivre loin de toutes ces histoires ces dernières années et il me l’a bien fait comprendre lorsque nous nous sommes vus. Mais, il semblait plus apaisé aujourd’hui, ou alors tout simplement gêné par la situation pour en remettre une couche, à vrai dire, je n’en sais rien. Je pensais le connaître mais en réalité la personne que je pensais connaître n’est pas du tout celle qu’il est aujourd’hui. »
Et oui, car grâce à Alec, j’avais bien compris que les personnes que j’avais connu n’étaient plus les mêmes, tout comme moi, je n’étais plus la jeune diplômée qui avait quitté Poudlard son diplôme en main pour retrouver son amour en Roumanie. Nous avions tous changé, mais pas pour le meilleur. J’avais l’impression de me trouver face à une version plus sombre de mes proches, une version fissurée, fragilisée ou parfois même brisée de l’intérieur. Leur passé les marquait tous, leur souffrance transpirait par chacun de leurs pores, les blessures de leurs batailles contre leurs démons étaient plus béantes et sanguinolentes que jamais.
« Je vais rentrer préparer une infusion, tu en voudras ? »
Quelques plantes magiques pour aider à laisser cette mauvaise soirée derrière moi, un sommeil le plus profond possible et j’espérais du tout cœur pouvoir réfléchir à tête reposée à toute cette histoire. J’étais encore sous le coup de mes émotions, choquée et blessée par les paroles infondées de cet homme que j’avais accueilli et soigné sous mon toit. Mais je n’allais pas me rendre malade pour une personne qui n’en valait pas la peine. Il ne s’en était certainement pas rendu compte, mais il venait ce soir de me perdre à jamais.
Une dernière caresse sur le museau de Nyx et j’ai jeté un regard à l’endroit où nous nous trouvions.
« Merci de t’être occupé d’eux ce soir. Ils apprécient ta présence et je pense que tu le sais mais les créatures magiques ne se trompent pas sur les gens. Je suis … vraiment contente que tu sois ici aujourd’hui. »
Avoir une oreille attentive pour vider son sac, partager ses états d’âme et souffrance, ce n’était pas habituel chez moi, mais avec Maxence, tout semblait plus simple. Je me sentais en confiance, capable de lui parler sans me sentir jugée. Je me sentais surtout libre de partager tout ce qui me tourmentait et sa présence était un vrai cadeau.
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Fenella A. Monarvant
Fenella A. Monarvant
Âge personnage : 29 ans Hiboux postés. : 310 Date d'inscription : 14/07/2019Crédits : Battery Fox- Bazzart Double Compte : Ashlyn Gilbert-Mather
Fenella A. Monarvant
Sam 11 Juil 2020 - 19:25
« Alec faire le taxi ? Ce n’est pas dans ses habitudes je pense. Et oui on se connait, on plus ou moins de la même famille, des cousins éloignés, comme tous les Sang-Purs du Royaume-Uni d’une certaine manière. » « Ah… Oui, j’aurais dû faire le rapprochement en effet. Je reste parfois un peu naïf sur le fonctionnement de vos familles. »
Ça n’était pas tout à fait vrai. Il savait. Bien sûr, comme tout un chacun, surtout après avoir passé autant de temps auprès des Supérieurs. D’autant que Maxence avait passé bien des heures auprès de Logan dont il était resté proche durant des années. Mais Logan ne parlait pas, ou très peu. Alors non, il n’avait jamais fait le lien entre un ami et un autre. Fenella les savait proches, normalement. Mais jamais lui-même n’avait supposé qu’un lien particulier les unissait tous les deux.
« Pour ce qui est de faire le taxi… je suppose que non. Pourtant aussi ... chiant qu’il puisse être, il est capable du pire comme du meilleur ce gosse. Alors si, finalement, ça lui ressemble. »
Etrange de penser qu’il pouvait maintenant finalement mieux connaître Alec que sa propre cousine. Enfin, mieux le connaître, non, c’était vite dit. Comme son cousin, le jeune Rivers avait des réflexes de protection plus que développés et contrairement à bien des gosses dans cette école, il n’avait jamais exprimé quoi que ce soit, ne s’était jamais confié, n’avait jamais montré de faiblesses face à lui. Pourtant il en avait vu. Maxence l’avait déjà récupéré le ventre ouvert, deux fois, l’avait déjà senti près du gouffre alors que Logan était au plus mal, l’avait déjà vu mourir de peur, crever de chagrin. Mais jamais il n’avait parlé, restant de marbre et de rage dans la majorité des occasions. Alors, en silence, il détachait son regard de Fenella, se repassant chacun de ces instants avec cette perspective en tête. Il s’agissait de ses cousins. L’homme qui avait passé ses soirées avec lui, à boire, à parler d’un rien tout en abordant finalement des sujets essentiels comme la survie des gosses dont ils avaient la charge. L’homme donc, qui s’était trouvé sur l’un de ses lits après avoir passé quelques semaines dans les cachots, sorti de là abîmé, éreinté, blessé, furieux… cet homme qui avait fait tomber la tête pensante des Supérieurs, le fameux bâtard des Rivers était son cousin. Et l’autre… le gosse en colère, celui qu’il avait vu grandir et changer pendant des années, celui qui avait marché avec les Supérieurs, qu’il avait éloigné bien des fois par crainte de ses réactions, celui dont il avait pourtant vu l’inquiétude brute et sincère quand il s’agissait de ses proches. Celui dont il avait surpris le regard, celui qu’il avait posé sur Mackensie Blackburn lorsqu’elle avait été empoisonnée… incroyable comme ce monde pouvait semble petit par moments.
L’entendant reprendre la parole, Maxence raccrochait, posant de nouveau son regard sur elle.
« Je ne savais pas du tout qu’il serait là ce soir, ni même qu’Alec et Lex se connaissaient. Cette soirée a été pleine de révélation et ce n’était pas prévu qu’Alec connaisse aussi vite cette adresse. Nous ne nous sommes revus que récemment et nos relations sont plutôt … houleuses. Je pense qu’il m’en veut d’avoir eu l’occasion de vivre loin de toutes ces histoires ces dernières années et il me l’a bien fait comprendre lorsque nous nous sommes vus. Mais, il semblait plus apaisé aujourd’hui, ou alors tout simplement gêné par la situation pour en remettre une couche, à vrai dire, je n’en sais rien. Je pensais le connaître mais en réalité la personne que je pensais connaître n’est pas du tout celle qu’il est aujourd’hui. »
Un demi-sourire avait étiré ses lèvres. Qu’Alec soit en colère parce qu’elle avait eu l’occasion de s’éloigner un peu de ce bordel ne l’étonnait pas, ça lui ressemblait bien. Il ne dirigeait que rarement ses ressentiments envers les bonnes personnes et bien souvent, son amertume débordait, emportant des innocents sur son passage.
« Ouais… je sais comme il peut être… amer et dur. J’imagine que ça ne doit pas être simple d’y faire face de ta position. Ça doit faire quatre ans que je le connais, et de ce que j’en ai vu… franchement, il ne semble pas gêné par grand-chose. Donc s’il semblait plus apaisé, c’est qu’il est peut-être capable de faire un effort… mais le connaissant un peu, j’aurais tendance à te dire de te dépêcher de tenter de renouer… les bonnes passes ne durent pas avec lui. »
Les gens changent, évoluent, et pas toujours pour le meilleur. Il était lui-même passé par des phases plus ou moins compliquées mais il restait quelqu’un de positif, capable d’avancer avec l’espoir de jours meilleurs, apte à voir le positif sans rester accroché au pire. Alec était dans le cas inverse et il savait comme Fenella devait en souffrir. Il savait déverser sa bile, il l’avait vu faire et même si la femme forte et fière qui se dressait à côté de lui savait garder la tête droite, il voyait comme chacun de ces coups l’atteignaient, la blessant plus qu’elle ne saurait l’admettre. A vrai dire, si elle avait pu rester loin des Rivers comme de l’intégralité de sa famille, cela l’aurait soulagé. Mais il ne la voyait pas agir ainsi. Pas maintenant. Alors oui, c’était peut-être le moment. Autant profiter d’une accalmie non ?
« Je vais rentrer préparer une infusion, tu en voudras ? »
Elle s’était redressée, ça sonnait sans doute la fin de cette conversation. D’un hochement de tête, il se redressait également, acquiesçant à l’idée de partager l’infusion. D’un même geste, il se retournait vers Nyx, l’observant en silence lui adresser quelques dernières caresses, posant dans le même temps une main sur son encolure alors qu’elle effectuait un balancier vers lui.
« Merci de t’être occupé d’eux ce soir. Ils apprécient ta présence et je pense que tu le sais mais les créatures magiques ne se trompent pas sur les gens. Je suis … vraiment contente que tu sois ici aujourd’hui. »
Un petit sourire et sa main retombait dans le vide, le regard posé sur les traits fins de la jeune femme.
« Quand tu veux. » Pour les animaux, pour elle. « Je suis content d’être là aussi. »
Heureux, surtout, qu’elle le soit, qu’elle ne considère pas sa présence comme un fardeaux, d’autant qu’il appréciait réellement sa compagnie et ce depuis toujours et qu’il n’aurait sans doute pas pu mieux tomber dans la situation qui était la sienne. Maxence la connaissait bien assez pour savoir qu’il n’y avait pas de langue de bois avec elle, ni d’hypocrisie. Elle disait ce qu’elle pensait et il appréciait ce franc-parler même si, parfois, l’élégance altière dont elle faisait preuve pouvait l’intimider. Un roc où se brisaient bien des vagues, parfois si dur à atteindre. Une main glissée sur son avant-bras, s’arrêtant à la naissance de son poignet. Plus fuyante que le torrent, Fenella restait bien souvent insaisissable. Trop habituée à se protéger, à se refermer. Sa main glissait de sa peau jusqu’au bois de la porte basse. Un silence s'étirait un instant et Maxence reprenait la parole, hésitant à le laisser conquérir l'espace un peu plus.
« J’ai revu un cousin moi aussi et j’ai l’impression qu’il s’est creusé un gouffre entre nous depuis des années, qu’il n’est plus qu’un inconnu. On a tous traversé certaines choses, évolués depuis le temps. Ça reviendra. »
Eux-mêmes ne s’étaient pas vus pendant un temps, durant la dernière occupation des Supérieurs. Le gouffre se comblait, doucement. Il en serait de même pour les autres, ça n’était qu’une question de temps et de ténacité.
« Ah… Oui, j’aurais dû faire le rapprochement en effet. Je reste parfois un peu naïf sur le fonctionnement de vos familles. »
Un simple sourire. En temps normal, j’aurais rebondi sur sa remarque au lieu de la laisser filer. J'aurais dit que non, ce n’était pas de la naïveté mais juste que ce qui pour moi était évident ne l’était pas pour tout le monde. Que pour avoir grandi auprès de cette communauté majoritairement élitiste, notre fonctionnement aussi complexe et atypique soit il aux yeux des autres me semblait presque simple.
« Pour ce qui est de faire le taxi… je suppose que non. Pourtant aussi ... chiant qu’il puisse être, il est capable du pire comme du meilleur ce gosse. Alors si, finalement, ça lui ressemble. »
Un nouveau petit sourire à l’évocation du fait qu’il était capable du meilleur comme du pire. Devais-je me sentir insultée qu’on parle ainsi d’un de mes proches ? Peut-être que cela aurait été le cas s’il avait été mon frère ou s’il ne m’avait pas autant blessée lors de nos retrouvailles. C’était un fait qui ne demandait aucune confirmation, oui, Alec était bel et bien capable du pire comme du meilleur de ce que j’avais cru comprendre et Maxence devait en savoir bien plus que moi à ce sujet, ce qui n’était en rien surprenant. Tout le monde en savait plus que moi sur mes proches alors partant de ce constat, difficile de se vexer à chaque instant.
Vint ensuite le temps des explications ou des suppositions que j’avais à partager avec lui. Sur mon interprétation potentiellement erronée du comportement d’Alec. Il n’y avait aucune certitude puisqu’avec lui tout pouvait changer si vite…
« Ouais… je sais comme il peut être… amer et dur. J’imagine que ça ne doit pas être simple d’y faire face de ta position. Ça doit faire quatre ans que je le connais, et de ce que j’en ai vu… franchement, il ne semble pas gêné par grand-chose. Donc s’il semblait plus apaisé, c’est qu’il est peut-être capable de faire un effort… mais le connaissant un peu, j’aurais tendance à te dire de te dépêcher de tenter de renouer… les bonnes passes ne durent pas avec lui. »
Un hochement de tête.
« Bien reçu. On verra déjà si nous nous revoyons bientôt, lui sait où me trouver, moi pas encore. Mais d’un côté, si c’est pour que je croise Lex… »
Rien que prononcer son prénom m’arrachait presque la langue. Que c’était déplaisant de se penser proche d’une personne, d’avoir de l’affection pour elle pour finalement se rendre compte qu’elle n’était rien de plus qu’une profiteuse débordant d’ingratitude. J’ai soufflé, de nouveau contrariée en repensant à ce qu’il s’était passé ce soir. Je me suis pincée l’arête du nez, faisant le vide dans mon esprit. Recommencer à me laisser envahir par ces émotions négatives n’allait en rien m’aider à m’apaiser et à chasser cette colère. Une infusion. Technique de vieille sorcière peut-être mais cela faisait généralement son effet alors je n’allais pas faire ma difficile pour ce soir.
Proposition faite, acquiescement silencieux pour réponse. Un remerciement pour sa présence, pour son aide et pour tout ce qu’il faisait ici. Je n’avais pas vraiment l’habitude de me décharger sur les autres ou de gérer mes protégés avec l’aide de quelqu’un. C’était une situation plutôt nouvelle pour moi mais qui n’était pas déplaisante pour autant.
« Quand tu veux. Je suis content d’être là aussi. »
Si nous étions tous les deux satisfaits de la situation et de la cohabitation, alors tout allait bien. Une main au contact de ma peau, avec douceur, délicatesse et sans aucun geste déplacé, elle glissa jusqu’à mon poignet avant de finir son chemin sur le bois de la porte du box de Nyx. Rien d'intrusif, une marque de soutien silencieuse, une manière très certainement de me dire qu’il était là, de me montrer ce que les mots ne pouvaient exprimer.
« J’ai revu un cousin moi aussi et j’ai l’impression qu’il s’est creusé un gouffre entre nous depuis des années, qu’il n’est plus qu’un inconnu. On a tous traversé certaines choses, évolués depuis le temps. Ça reviendra. »
Cela reviendrait ?
« Espérons. »
Mais qu’est-ce qui allait revenir exactement ? Quel était notre lien avant que je ne parte de Poudlard ? Comment décrire notre relation de l’époque ? Même en réfléchissant de tout mon être, j’étais incapable de dire ce que nous avions été étant enfant Alec et moi.
« Infusion, donc ? »
Un dernier regard autour de nous afin de vérifier pour la énième fois que tout était un ordre. Un manque de volonté pour retourner dans la maison certainement, une absence d’envie d’être de nouveau confronté à l’endroit où c’était joué cette scène pitoyable. Fuir ne permettait pas d’avancer. Une profonde inspiration, un sourire amical. Il était temps de rentrer.
« Oui, allons-y. J’ai un nouveau mélange à tester justement, tu m’en diras des nouvelles j’espère ! »
Ma voix semblait presque enjouée, petit à petit je remettais ce masque qui ne me quittait que très rarement, reprenant ma vieille habitude qui consistait à masquer ce qui me tourmentait réellement. Pleurer n’arrangerait rien, avancer était ma seule solution.
Fin pour moi
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Fenella A. Monarvant
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Âge personnage : 29 ans Hiboux postés. : 310 Date d'inscription : 14/07/2019Crédits : Battery Fox- Bazzart Double Compte : Ashlyn Gilbert-Mather
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