Some news - Warren

Lendemain de l'attaque. 10h Angleterre. 19h Australie

Sovahnn avait fini par s’endormir, épuisée de sa journée. La matinée, puis l’angoisse durant le repas du midi, la vision de Dorofei et Logan sur l’estrade, les paroles de Walters, puis l’attaque, les sorts qui fusaient dans tous les sens, la vision de ses proches en danger. La fuite. L’attente angoissée. Puis l’attente désespérante, impersonnelle dans l’agitation et le brouhaha de l’hôpital. La jeune femme y était restée des heures, se refusant à signaler sa grossesse, préférant laisser passer les autres en premier. Elle avait vu l’état des prisonniers, en croisant quelques uns, voyant tout le monde s’agiter dans tous les sens. Il avait fallu que ce soit Maxence qui la voit et qui insiste auprès de la Garde avant de disparaitre à son tour. Elle avait été prise en charge, avait subit des tests en veux-tu ? en voilà, à n’en plus finir. Et puis, elle avait simplement pété un boulon, incapable de rester là bas, encore enfermée malgré sa remise en liberté.
Et puis alors, il avait fallu marcher, de poudre de cheminette en portoloin, puis de portoloin en portoloins. Ça devait servir à ça d’apprendre à réellement se servir de la magie. A arrêter de faire des bornes et des bornes, enceinte, en pleine nuit, pour finalement débarquer sur une plage australienne.

A s’endormir là, chez Enzo, le réveil avait été difficile. Il lui semblait que tout ça n’était qu’un rêve, que rien n’était réel. Pourtant, c’était le cas. Du moins ça semblait être le cas. Alors la jeune femme se devait de tenir tout le monde informé. C’était la moindre des choses, elle qui était là bas. Elle avait appelé Aileen qui avait tenu Alec informé des évènements. Bonjour la conversation tient. Ils étaient là-bas à l’heure actuelle, elle le savait. Ils étaient considérés comme de la famille et l’état de Logan nécessitait d’être vu. Au cas où, songeait-elle avait amertume. Pour ce qui était des autres, non, elle n’avait pas pensé que d’autres pouvaient vouloir des nouvelles d’amis, comme Warren pour Kezabel. A vrai dire, ça n’était pas ce qu’elle connaissait du jeune homme qui lui permettrait de se rendre compte de ce genre de choses. Pour autant, elle se devait de le tenir informé de sa grossesse. Elle lui avait jeté une bombe par lettre interposée et ne cessait d’y penser depuis, alors il fallait au moins qu’elle lui propose de la voir. Ainsi, la jeune femme était passée acheter un short, un t shirt et des sandales avant de se changer et de se rendre sur la plage. Enzo n’était pas loin, elle le savait bien et n’avait pas voulu poser le rendez-vous chez lui. Mais ça, cette rencontre, c’était quelque chose qu’elle devait faire seule et ce, même si elle aurait simplement aimé mettre toute cette histoire de côté et simplement déconnecter chez son ami. Mais avant ça, elle devait prendre ses responsabilités.

Ainsi, elle lui avait donné rendez-vous dans une petite gargote d’une plage qu’Enzo lui avait conseillé pour son calme. Elle avait surveillé les lieux de loin, s’assurant qu’il s’agissait bien de Warren et que personne ne le suivait. Ensuite seulement, elle s’était approchée, avisant la table un peu isolée qu’il avait choisie.

« Un virgin mojito ou un truc du genre s’il vous plait. »

Boisson commandée. Oui, parce que mine de rien, elle avait de sacrées choses à fêter la demoiselle et qu’un paysage comme ça appelle au cocktail. Ainsi, verre à la main, elle était venue s’assoir en face de lui, un petit sourire affecté – mélange de mélancolie, d’épuisement, de joie, d’angoisse – sur les lèvres.

« J’sais pas trop quoi dire d’entrée de jeu que : salut. Le ‘ça va toi’ serait absurde ou pas de ton côté ? »

Du sien, c’était plus ou moins le cas. Pourtant, ça allait. Son débardeur tombait sur un petit ventre qui s’arrondissait gentiment et qu’elle n’avait plus besoin de cacher ici, ce qui s’avérait être plus étrange qu’elle ne l’avait pensé. Ce secret rien qu’à elle semblait se révéler au grand jour.

Depuis qu’il avait reçu le message il était inquiet. Il se demandait bien ce qui se passait exactement, il avait vu ses parents et ceux de Connor parler la veille au soir, mais visiblement ni lui ni Mily n’étaient les bienvenues, du moins c’est ce qu’elle semblait sous-entendre. Et si Sovahnn était dehors, que sa famille faisait des messes basses c’est forcément qu’il s’était passé quelque chose au château. Avec un peu de chance, elle aurait des choses intéressantes à lui apprendre. Ou alors, ils l‘avaient foutu dehors à cause de sa grossesse. Avec ceux-là tout était possible, il se méfiait. Au final, cela pouvait être pas mal de choses ! Le plus compliqué au final pour lui ça serait de s’absenter du travail, il avait donc réfléchi à la solution la plus simple : tomber malade. Mais il ne pouvait pas faire ça n’importe comment le matin, il se plaignit donc à Mily qu’il n’était pas dans son assiette et que s’il ne se sentait pas mieux, il découcherait probablement histoire de ne pas lui filer ses microbes. Il partit au travail et juste avant d’entrer dans le Ministère, il prit la petite potion qu’il s’était préparée, un bon mélange à rendre malade comme un chien, pendant un certain labs de temps. Tout ce qu’il lui fallait pour qu’on le renvoie chez lui. Cela faisait donc à peine une dizaine de minutes qu’il était en train de travailler, qu’il commença à se sentir réellement et sérieusement mal ; il avait dû virer au blanc car un de ses supérieurs, lui demanda si tout allait bien ; Il baragouina vaguement un non, et fila aux toilettes assez difficilement, une crise de vertiges l’ayant pris. C’est ainsi qu’il put partir, après s’être vidé dans les WC. Il avait encore de foutu arrière-goût dégueulasse de vomi, mais c’était pour la bonne cause. Toujours loin d’être frais, il se dirigea vers le portoloin qui l’emmènerait vers l’Australie.

BLURP. Voilà qu’il avait toujours envie de vomir. Par Merlin, il avait dû y aller un peu trop fort avec cette potion à la noix. M’enfin, après encore quelques efforts, il était arrivé à bon port… et bientôt il la vit, elle l’attendait visiblement. Il s’installa donc, tandis qu’elle était venue se mettre en face de lui, verre à la main.

« J’sais pas trop quoi dire d’entrée de jeu que : salut. Le ‘ça va toi’ serait absurde ou pas de ton côté ? »
« C’est déjà mieux que rien le salut, je trouve !» il lui fit un petit sourire avant de montrer son ventre « Celui de Mily est un poil plus gros je crois bien … mais la grossesse te va à ravir.» Temps de silence « Bon, ok, moi aussi, je ne sais pas trop quoi te dire… alors je vais faire simple, comment est-ce que tu as pu sortir ?»

Ouais, des fois il valait mieux faire simple. Il regarda le verre de la jeune femme mais l’alcool à 10h00 et qu’il se sentait encore ballonné ce n’était pas la meilleure des choses.

« Je suis désolée, je ne rayonne pas de santé … enfin si, mais j’ai pris une potion pour ne pas aller bosser, pour pouvoir venir ici. A oui j’ai un taff, du coup ton horaire était quand même un peu batard.»

Bien sûr que ce n’était pas méchant ce qu’il disait-là.

Dormir lui avait fait du bien. La fuite l’avait éprouvée, sans parler de la marche pour rejoindre la plage qu’elle avait désigné pour retrouver Enzo. Etre une sorcière sans possibilité de transplanage rend les choses bien moins aisées. Elle avait dû marcher de portoloin en portoloin… et il s’avère qu’il n’y en a pas à tous les coins de rue. Ainsi, lorsque la jeune femme avait finalement eu la possibilité de se reposer, elle était tombée comme une masse en ce lieu où elle se sentait en sécurité pour la première fois depuis un sacré moment. Et puis, ne dit-on pas que la mer ça épuise ? Echapper à une guerre pendant quelques instants, fuyant un lieu de détention hautement dangereux pour une femme enceinte qui pourrait être utilisée contre la garde… ça l’était aussi. Alors si elle savait parfaitement qu’elle se devait de tenir les autres au courant, la jeune femme avait finalement accepté de se laisser un petit temps de sommeil afin d’encaisser plus facilement cette satanée journée. Bien sûr, ça ne l’aiderait pas vraiment à encaisser le décalage horaire important, mais elle ne pouvait pas enchaîner avec une nuit blanche à l’heure actuelle. Quelques heures de sommeil étaient nécessaires.

A présent sur la plage, entourée de moldus, la jeune femme avait cette sensation rafraichissante de s’être éloignée du danger en venant ici. Pourtant, elle avait prit la peine de vérifier au loin que Warren était bien seul avant de s’avancer. La parano d’Enzo qui commençait à déteindre, sans doute.

Verre à la main, elle s’était assise devant lui, ne sachant trop comment l’aborder. Ils ne se connaissaient pas plus que ça, avaient couché ensemble, elle était enceinte, lui avait apprit par lettre sans pouvoir le voir à cause d’une réclusion forcée et n’était pas sûre qu’il soit le père.

« C’est déjà mieux que rien le salut, je trouve !»

Ouais, salut. C’était déjà pas mal.

« Salut alors ! »

Prenant quelques gorgées de sa boisson, la jeune femme avait jeté un œil apaisé autour d’elle. Bien sûr, elle cherchait toujours un peu confusément des visages connus et dangereux mais il lui semblait qu’ici, rien ne pouvait lui arriver.

« Celui de Mily est un poil plus gros je crois bien … mais la grossesse te va à ravir.»

Un petit sourire. Ça n’était que la troisième fois seulement que quelqu’un lui parlait de sa grossesse sans far, de manière positive, sans en faire une montagne. Et surtout… en public. La jeune femme s’habillait jusque là avec des vêtements amples qui suffisaient amplement à masquer le petit arrondi qui apparaissait au niveau de son bas ventre. Il ne s’était pas beaucoup développé pour l’instant et ne se voyait que parce qu’elle portait pour une fois un débardeur simple et collant. Mais ici elle pouvait le laisser apparaitre, le rendant ainsi plus réel, plus accepté tout simplement parce qu’elle… n’avait pas l’impression que cette petite cacahuète pouvait la faire tuer à tout moment. Elle avait réussi à la protéger jusqu’ici.

« Merci…ça fait bizarre d’arrêter de le cacher. »
« Bon, ok, moi aussi, je ne sais pas trop quoi te dire… alors je vais faire simple, comment est-ce que tu as pu sortir ?»

Comme quoi ils étaient tous les deux mal à l’aise et cette question mal formulée ne devait en être que le reflet. Cela dit, elle avait un peu dérouté la jeune femme qui pensait qu’il aurait plus de questions sur la grossesse, l’enfant, la suite. Le fait qu’elle soit en vie, qu’elle n’ait pas subir trop d’horreurs, ce genre de choses. Alors elle était restée con un instant. Le temps qu’il trouve autre chose à dire.

« Je suis désolée, je ne rayonne pas de santé … enfin si, mais j’ai pris une potion pour ne pas aller bosser, pour pouvoir venir ici. A oui j’ai un taff, du coup ton horaire était quand même un peu batard.»

Seconde réflexion un peu maladroite, voire passive agressive.

Oh pardon de t’avoir un peu compliqué la vie pendant que je prenais tous les risques pour sortir d’une zone de guerre et sauver ton enfant oO. Mais ça va je vais bien merci.

Elle n’avait pas répondu ainsi, d’un ton acerbe, tranchant. Pourtant, ça lui avait clairement traversé l’esprit. Mais il avait tenté de faire de l’humour et s’était foiré, c’était clair, et sans doute dû à ce malaise qui s’installait entre eux. Il ne se rendait pas compte. Et elle… elle n’en pouvait plus des conflits. Alors elle s’était fendue d’un sourire très fier et un peu moqueur.

« Eh ben écoute, je suis fière de moi. Après avoir dégueulé pendant deux mois en continu, je me venge un peu ! On partage le vomit, je trouve ça beau moi. »

Quelques nouvelles gorgées surmontées d’un petit regard brillant.

« Il y avait des prisonniers à l’école. Il y a eu une attaque pour les sortir de là. C’était une boucherie. J’ai profité du bordel pour m’enfuir, comme beaucoup d’autres. Leur intervention a marché, et heureusement, parce c’était l’horreur. »

Elle était bien moins sur la retenue qu’avec Enzo, cherchant sans doute un peu à se venger du fait qu’il ne semblait pas le moins du monde inquiet pour sa personne ou pour l’enfant qu’elle portait.

Pourquoi se déplacer aussi rapidement, en prenant au final autant de risques pour quelqu'un qu'il ne connaissait pas tant que ça ? Probablement par ce qu'il avait besoin de la voir, de vérifier de lui-même qu'elle allait bien -surtout vu son état-., pour savoir si d'autres avaient pu sortir, pourquoi, comment ? Kezabel. Oui, il avait toujours la jeune femme en tête, bien qu'il ne lui poserait probablement pas la question comme ça. Qui sait si c'était la réelle Sovhann, et pas un test ? Paranoïaque, totalement. Il savait qu'il fonçait peut-être dans un piège, mais il avait besoin de savoir. Alors forcément, avec quelqu'un que tu connais pas très bien, qui ne te connaît pas très bien, ce n'était pas forcément simple de faire la conversation.

« Merci…ça fait bizarre d’arrêter de le cacher. »
 « Je comprends.... je crois.»

Oui, il croyait, par ce que leurs deux cas étaient très différents, alors rien n'était franchement pareil, mais niveau cachotterie, il tenait quand même un peu son lot. D'où sa phrase. Il ne voulait pas risquer de la blesser ou de sous-estimer ce qu'elle avait vu, d'où le « je crois », par ce qu'il pouvait imaginer seulement. Il avait continué à essayer de faire la conversation, mais c'était franchement toujours maladroit. Il est vrai que son humour, sa façon de parler n'était probablement que réellement compréhensive par ce qui le connaissaient bien, qui savaient lire en lui. Il aurait dû y aller un peu plus mollo avec elle, mais il ne s'en rendit compte que lorsqu'il eut fini sa phrase.

« Eh ben écoute, je suis fière de moi. Après avoir dégueulé pendant deux mois en continu, je me venge un peu ! On partage le vomit, je trouve ça beau moi. »
 « T'inquiètes pas, je suis comme ça, toujours prêt à partager. »

Il avait bien vu son regard. Il avait bien compris qu'il avait merdé quelque part, mais dans un premier temps, il avait juste préféré répondre à sa petite pique en tout décomplexions ou presque.

« Il y avait des prisonniers à l’école. Il y a eu une attaque pour les sortir de là. C’était une boucherie. J’ai profité du bordel pour m’enfuir, comme beaucoup d’autres. Leur intervention a marché, et heureusement, parce c’était l’horreur. »

Il savait qu'il aurait dû parler d'elle, s'en faire du souci. Mais le mot prisonnier, avait totalement fait buguer son cerveau. Kezabel ? Cooper ? D'autres ? Pas eux ? Il avait envie de la bombarder de questions sur ça, probablement que si elle n'avait pas été en cloque, il l'aurait fait. Elle était probablement choquée, mais visiblement en bonne santé, mais il n'en savait rien pour Keza -oui, les autres prisonniers, dans un premier temps il n'en avait rien à faire-... Mais elle était enceinte, il fallait la ménager un peu, être probablement un peu plus empathe. Autant avec ses amis, il savait très bien le faire lorsqu'il en avait envie, autant avec les autres, il avait bien souvent plus de mal, et ses amis primaient devant lui avant tout le reste. Keza primait donc, théoriquement, avant Sovahnn aussi dur que cela puisse paraître, mais elle attendait son bébé. Il ne se voyait donc pas poser en un, la question sur Keza, puis une fois rassuré ou pas, parler de son interlocutrice ; mais il devait faire le contraire. C'est comme ça qu'un homme bien réagi. Mais il n'était pas quelqu'un de bien.

 « Je te poserai tout plein de questions sur toi après, je sais que ça fait un peu sauvageon, mal venu... mais est-ce que tu as vu Kezabel là-bas ? Si oui, est-ce qu'elle a pu partir, est-ce qu'elle semblait bien aller ? » Temps de silence.  « Et Cooper ?» Pour Alec, celle-là. Il se mordilla la lèvre, parano revenant au galop ; ou peut-être un brin de folie.  « Enfin Keza est une... amie, Cooper j'ai juste entendu au boulot qu'il n'était plus-là et vu qu'il était dans la garde. Voilà quoi, c'est peut-être un rapprochement foireux ceci dit. » Ouais, si c'était un espion ….. ben c'était une excuse bien foireuse qu'il venait de lui sortir, si c'était juste Sova', elle avait juste le trouver bizarre. Il avait tout faux dans les deux cas.  « Toi, tu as l'air d'aller bien, tu n'as pas été blessée ? » Il désigna son ventre.  « Tu auras besoin que je fasse quelque chose pour lui... ou elle ? Enfin que je t'accompagne quelque part ou d'argent ? »

Oui, c'était encore une fois maladroit, mais ça partait sincèrement d'une bonne intention. C'était en quelque sorte pour lui prouver qu'il tiendrait sa promesse si le gamin était de lui, qu'il l'accompagnerait ou il fallait, qu'il lui donnerait l'argent nécessaire.

 « Tu sais où est-ce que tu vas loger ? Je suis sincèrement désolé, je peux pas te proposer chez moi … mais je peux probablement trouver des personnes qui pourront t'héberger le temps nécessaire.»

La vérité c'est qu'il une autre question, mais qu'il ne lui poserait pas. Par ce que cela ne se faisait pas, par ce qu'il savait que ces deux personnes dont il voulait des nouvelles étaient de l'autre camps : Connor et Arranz. Comment est-ce qu'ils allaient ? Les messes basses étaient peut-être pour ça, mais s'il était arrivé quelque chose à son cousin, on lui aurait dit, non ? Oui, il devait se taire, pour l'instant, pour Connor bien que l'angoisse lui nouait les tripes. Forcément, il s'inquiétait aussi pour la Duchesse, mais sa nature de Vampire lui promettait de bien meilleurs chances de s'en sortir que son cousin, qui restait quand même, globalement non violent.

« Je comprends.... je crois.»

Peut-être. Elle n’en savait rien. Ou plutôt, si, elle savait qu’il était coincé au centre de sa famille, un peu comme Alec et qu’il ne devait pas être simple de jongler entre ses convictions, son attachement aux autres et ses relations familiales. D’autant qu’il devait apprécier certaines personnes de sa famille, contrairement à Alec qui les rejetait en bloc mis à part quelques privilégiés. Ils se ressemblaient d’une certaine façon ces deux là. Ça devait d’ailleurs tenir à leur éducation, à leur nom. Ces fameuses histoires de filiations… elle qui avait toujours évolué dans le monde moldu passait complètement à côté de tout ça. Ça lui échappait. Mais il y avait des choses similaires dans leur comportement… c’était d’ailleurs sans doute ce qui l’avait poussé dans ses bras cette nuit-là. D’un autre côté, mieux valait qu’elle soit potentiellement enceinte de Warren que d’Alec non ? Il l’aurait sans doute blessée un peu plus.

« T'inquiètes pas, je suis comme ça, toujours prêt à partager. »
« Ah ben ça c’est bien. J’peux te filer le reste des désagréments aussi ou pas ? »

Parce que pour le coup, là, c’était elle qui sous entendait partager ses nausées. Ça allait mieux depuis peu. Disons qu’elle avait cessé de vomir toute la journée pour passer à un état assez peu stable de nausées puis fringales puis nausées. Pas de soucis pour partager ça. Prend les vergetures, l’épisiotomie, les seins défoncés et les nuits blanches. Parce qu’elle savait parfaitement ce qui l’attendait. En revanche, le grand inconnu, c’était ce qu’elle pouvait attendre du côté phallique de l’histoire.

« Je te poserai tout plein de questions sur toi après, je sais que ça fait un peu sauvageon, mal venu... mais est-ce que tu as vu Kezabel là-bas ? Si oui, est-ce qu'elle a pu partir, est-ce qu'elle semblait bien aller ? »

C’est sauvageon en effet.

« Et Cooper ? Enfin Keza est une... amie, Cooper j'ai juste entendu au boulot qu'il n'était plus-là et vu qu'il était dans la garde. Voilà quoi, c'est peut-être un rapprochement foireux ceci dit. »

Ok.

« Toi, tu as l'air d'aller bien, tu n'as pas été blessée ? »

Ah ! Enfin.

« Tu auras besoin que je fasse quelque chose pour lui... ou elle ? Enfin que je t'accompagne quelque part ou d'argent ? »

La jeune femme n’avait encore rien dit, son verre à la main, un visage neutre, le regard simplement posé sur Warren, le laissant s’enfoncer dans sa connerie. Oui, c’était sauvage. Et non, ça n’était pas correct. Bien sûr, elle comprenait qu’il veuille avoir des nouvelles de Kezabel, c’était d’ailleurs quelque chose qu’elle avait évidemment pensé à dire à Enzo le plus vite possible. Mais contrairement à Warren, pour Enzo, il y avait eu une chose qui comptait tout d’abord : elle. La femme en face de lui. La nana enceinte, sans pouvoirs, qui venait d’échapper à une guerre et avait traversé la moitié de la planète pour le retrouver, celle qui avait pensé à le tenir au courant. Et pour Warren, celle qui portait son enfant. Et il avait mis tout ce temps pour lui demander si ça allait. Non, ça n’allait pas, en un sens du moins. Parce qu’elle avait vu l’horreur. Et oui, ça allait, parce qu’elle en avait réchappé. Mais il s’en foutait. Elle n’était pas une priorité. Plus encore : l’enfant n’en était pas un. Ok, c’est cool, tu proposes de l’argent et de l’accompagner. C’est intéressant.

« Tu sais où est-ce que tu vas loger ? Je suis sincèrement désolé, je peux pas te proposer chez moi … mais je peux probablement trouver des personnes qui pourront t'héberger le temps nécessaire.»

Pas un mouvement de sa part. Il devait avoir compris qu’il ne pouvait pas parler que des disparus et qu’elle lui faisait payer sa maladresse. Ça n’était sans doute pas correct de sa part. Mais voilà, cette première conversation entre eux était un test. Et une chose était sûre : pas un instant, Warren l’avait pensé à la petite chose qui grandissait en elle. Pas une. Il lui avait parlé d’elle, de son physique, du matériel. Pas un instant il n’avait pensé que l’enfant pouvait être mort pendant la fuite. Pas un moment il avait demandé si tout se passait bien. S’il n’y avait pas de complications de grossesse. Pas un instant, il s’était impliqué, lui, pas son porte monnaie.

Qu’importe son ADN, Warren ne serait jamais le père de cet enfant. C’était tout ce qu’elle voulait savoir. Oui, c’était sans doute son instinct de mère qui se réveillait au fur et à mesure des mois, mais elle avait une réponse qu’elle souhaitait depuis un moment et ce, sans même avoir posé la question. Il lui avait dit qu’il serait là. Mais ça ne serait jamais émotionnel. Ou si ça le devenait…. Disons qu’aujourd’hui, il venait de perdre l’implication qu’il aurait pu souhaiter. Il faudrait de sacrés arguments - s’il changeait d’opinion un jour – pour la convaincre.

Une nouvelle gorgée et la jeune femme avait posé son verre, une main protectrice sur ce ventre à peine arrondi et le regard braqué dans celui de Warren.

« Kezabel était bien là-bas. Cooper aussi. Ils sont dehors. Ils ne vont pas bien mais sont en vie et pris en charge. J’en sais pas beaucoup plus mais Kezabel ne veut voir personne. Elle va avoir besoin de soutien pour s’en remettre. D’un vrai soutien. »

Tu le vois le sous-entendu ou pas du tout ?

« Je vais bien. J’ai été sacrément secouée mais ça va. Et on ira bien. Il n’y a pas de complications et l’enfant va bien aussi, je te remercie de demander. Pour l’instant je vais habiter ici, pour le reste on verra plus tard. Et en effet je suis sur la paille et dans une foutue merde. »

Elle ne savait pas par où commencer et en effet, l’argent serait le nerf de la guerre pour elle dans les prochaines années. Elle ne savait pas comment elle devait s’organiser pour les démarches moldues ou magiques sans prendre de risques et n’avait même pas encore prévenu sa famille. Pire encore, elle n’avait pas la moindre idée de comment elle pourrait vivre dans les mois et années à venir avec un enfant à charge. Mais sincèrement, aujourd’hui et depuis la veille, elle se sentait assez forte pour affronter n’importe quoi. Y compris l’indifférence d’un père friqué. Que devait-elle faire ? Profiter de cet argent puisque, de toute façon, il ne pourrait ou ne voudrait rien donner d’autre ? Est-ce qu’il serait capable de revenir dans des années pour lui prendre cet enfant parce qu’il l’aurait acheté au fur et à mesure ? Sincèrement, ça et sa fierté l’empêchaient de lui réclamer cette somme dont elle avait pourtant besoin.

Et il y avait une autre chose : et si sa famille remontait la piste ? Ne serait-elle pas mieux à simplement… se démerder ? Quitte à finir à la rue – ou ses réels proches ne la laisseraient certainement pas.

Il essayait vraiment de bien se comporter, de ne pas sauter de suite sur le sujet de Kezabel, seulement on en change pas quelqu’un comme ça. Il avait toujours agi comme ça, ses amis proches avant tout le reste ; il comprenait bien que ça pouvait être blessant pour les autres, mais c’était une façon comme une autre devoir la vie. Si certains préféraient même leurs proches et les autres sur le même pied d’égalité, ils faisaient comme ils voulaient.

« Ah ben ça c’est bien. J’peux te filer le reste des désagréments aussi ou pas ? »
« Je peux effectivement me faire une petite potion, pour ça aussi, histoire que tu puisses te venger un peu !»

Même s’il disait ça en rigolant, il y avait une grande part de vérité. Il serait capable de le faire, juste pour montrer sa bonne volonté, pour comprendre aussi, probablement, un peu ce qu’elle endurait. Les bonnes intentions se terminèrent plus ou moins ainsi, car il n’avait pas pu s’empêcher de parler de Keza. C’était à présent une nécessité pour lui de savoir, de comprendre. De pouvoir enfin respirer de nouveau rapidement. Il avait donc enchainé les questions, avant d’en poser enfin sur elle. De lui proposer de nouveau son aide pour l’accompagner aux rendez-vous, ou même de l’argent si c’était nécessaire. Il ne pouvait pas lui promettre grand-chose pour l’instant malheureusement ; probablement qu’il aurait dû le dire d’une autre façon mais pour lui c’était juste clair ; Il n’avait de toute manière pas vraiment le choix. Il avait fini une longue, une très longue tirade sans qu’elle ne dise quoi que ce soit. Il se doutait donc qu’il avait merdé quelque part, mais c’était trop tard pour revenir en arrière et au final, il assumait totalement – pour l’instant- tout ce qu’il avait bien pu dire. Elle avait posé une main sur son ventre arrondi.

« Kezabel était bien là-bas. Cooper aussi. Ils sont dehors. Ils ne vont pas bien mais sont en vie et pris en charge. J’en sais pas beaucoup plus mais Kezabel ne veut voir personne. Elle va avoir besoin de soutien pour s’en remettre. D’un vrai soutien. »

Il était soulagé. A peu près disons. Il avait bien remarqué la petite pique, mais il ne pouvait pas lui dire qu’il prenait soin des gens qui étaient proches de lui et que les autres, il avait plus de difficulté. Il appréciait Sovahnn, mais ils ne se connaissaient pas assez, ça avait été plus un coup comme ça qu’autre chose. Il essayait déjà de faire ce qu’il pouvait se permettre alors que c’était probablement un peu risqué pour lui. Il soupira faiblement, il devait trouver une façon de dire les choses sans blesser la jeune blonde qui ne méritait pas ça.

« Je vais bien. J’ai été sacrément secouée mais ça va. Et on ira bien. Il n’y a pas de complications et l’enfant va bien aussi, je te remercie de demander. Pour l’instant je vais habiter ici, pour le reste on verra plus tard. Et en effet je suis sur la paille et dans une foutue merde. »

Il fronça les sourcils sincèrement surpris lorsqu’elle parla du bébé.

« Si tu es là aujourd’hui, à poser la main ton ventre, même si tu as l’air fatiguée … Tu ne fais pas quelqu’un qui aurait un problème avec le bébé. Pour moi, il allait bien, sinon tu ne serais pas-là. Tout simplement.» Probablement qu’elle ne comprendrait pas son argument, mais il voyait réellement les choses comme ça. «Tu me diras de quoi tu as besoin, je ferai le nécessaire pour que tu manques de rien. Il faut juste que je m’organise pour ne pas que ma famille se doute de quelque chose. » Il se passa une main dans les cheveux, c’était peut-être le moment de parler du « vrai soutien ». Etre franc, un minimum. Il se mordilla la lèvre, hésitant une nouvelle fois avant de se lancer. «Je suis désolé, je ne peux pas te proposer autre chose, plus ou que sais-je. Je ne suis pas … Je ne suis pas quelqu’un de bien, je suis plutôt lâche, un peu connard à mes temps perdus. Comme tout le monde, j’ai des défauts, mais je ne peux réellement pas faire plus Sovahnn, probablement que je ne suis pas sensible à tout ça comme tu le voudrais, je manque probablement d’empathie sur beaucoup de points. Je sais que j’ai tendance qu’à penser à mes amis très très proches. Je sais que pour eux, je ferai n’importe quoi, j’aurai pu Les rejoindre, juste pour sauver Kezabel. Pour être sûr qu’elle ne risquait plus rien.» Pourquoi est-ce qu’il lui disait ça, il n’en savait trop rien ; « J’ai aussi tendance à parler trop, pour ne rien dire. Enfin, ce que je veux dire, c’est que j’essayerai d’être présent, mais … je suis surveillé, je suis en totale parano à chaque fois que je vais voir Cassie ou Keza. Je mens, encore et encore, pour ne pas attirer l’attention sur elles. Je ne veux pas ;.. ou plus décemment je ne peux pas m’attacher à tout ça. Il ne le faut pas Sovahnn. Pour de multiples raisons ; et je ne vais pas te parler de monts et merveilles, de choses que je ne pourrai pas réaliser, je le sais pertinemment, déjà que là c’est chaud pour moi de partir, imagine quand Mily aura accouché ? Bien sûr que si je peux être présent, sans vous faire courir de risques, je le ferai. Mais je ne veux pas te faire de promesse, je préfère juste te dire des choses dont je suis sûr de pouvoir m’engager et qui pourront t’être utile. Tu l’as dit, tu es fauchée, laisse-moi au moins faire ça pour vous. Je serai probablement un père merdique, c’est clair.»

Du moins avec le gosse de Sovahnn. Par ce qu’avec Mily les choses étaient sincèrement bien différentes. Il angoissait déjà pour ce petit bout de chou qui viendrait au monde dans de bonnes « conditions », alors s’il s’attachait trop à celui de Sova ; celui d’une erreur, d’un interdit ? Ce serait mettre le couteau sur la gorge pour la mère et le futur bébé.

« Je ne suis pas super doué dans ce genre de choses, moi jpréfère raconter tout et rien, beaucoup de conneries et de blagues. J’espère que c’est resté compréhensible et pas trop chaotique !»

Elle était dure. Elle le savait. Pourtant, Sovahnn avait du mal à ne pas l’être à cet instant-là de sa vie.  A vrai dire, Warren et elle auraient eu cette conversation à un moment totalement différent, elle n’aurait même pas noté ce manque complet de considération pour elle, tout simplement parce qu’elle n’en aurait pas eu grand-chose à faire. Ça faisait un moment qu’elle n’avait pas besoin de l’amour ou du regard d’autrui pour exister et ça ne l’aurait même pas blessée. Pourtant, en cet instant, c’était l’enfant qu’il ne considérait pas. Et là, ça avait un tout autre impact sur elle. Sovahnn avait paniqué à l’annonce de cette grossesse. Elle s’était remise en question et n’avait vu là dedans que le danger. Que le fait qu’elle n’était qu’une gamine égarée qui avait déjà perdu trop d’années dans sa jeunesse et qu’égoïstement, non, elle ne voulait pas que quoi que ce soit d’autre lui en arrache de nouvelles. Pourtant, au fur et à mesure, l’idée avait fait son chemin. Et quelque chose s’était déclenché. Pas que ça se déclenche forcément. Mais pour elle, aujourd’hui, c’était là. Cette rage furieuse de le protéger, ce petit être. Elle avait d’ailleurs cessé de penser à lui comme à « ça » mais à « lui ou elle » depuis la veille. Depuis cet instant merveilleux où elle avait pu lâcher cette barrière horrible nommée « de toute façon lui ou moi crèveront avant la fin de cette grossesse ». Soudainement, elle avait un avenir. Ils en avaient un. Et elle ferait tout ce qu’elle pourrait pour lui offrir le plus beau dont elle était capable. Alors suite à ce moment de grâce, forcément, la jeune femme s’était fait des plans sur la commette… et Warren lui offrait un billet de retour droit direction la réalité.

Allo la lune ? Ici la Terre, Sovahnn est attendue en caisse 1 du petit supermarché du coin pour récupérer sa paye de merde avant de rentrer seule dans un studio minable de 20m² où elle nourrira son enfant qu’elle élèvera seule, merci !


« Si tu es là aujourd’hui, à poser la main ton ventre, même si tu as l’air fatiguée … Tu ne fais pas quelqu’un qui aurait un problème avec le bébé.  Pour moi, il allait bien, sinon tu ne serais pas-là. Tout simplement.»

Pourtant il aurait pu aller mal. On aurait pu lui annoncer une maladie congénitale, un décollement du placenta ou elle ne savait quoi. Elle aurait pu être ravie de l’avoir perdu. Elle aurait pu…. Mais oui en effet Sherlock, bien vu, ils vont bien.

«Tu me diras de quoi tu as besoin, je ferai le nécessaire pour que tu manques de rien. Il faut juste que je m’organise pour ne pas que ma famille se doute de quelque chose. »

Sovahnn n’avait pas réagit, ne sachant toujours pas si elle était disposée à accepter son argent. A risquer de le faire à vrai dire. A vrai dire, elle ne savait pas trop à quoi elle s’attendait. Disons que quelques mots sur un papier n’ont pas la même signification selon les gens. Elle, ça n’était pas la définition qu’elle se faisait de « je serais là ». Peut-être n’était-elle qu’une pauvre petite gamine naïve qui avait encore beaucoup à apprendre ? Sans doute même. Toujours était-il qu’elle allait devoir les apprendre en ayant la charge d’un autre être vivant.

«Je suis désolé, je ne peux pas te proposer autre chose, plus ou que sais-je. Je ne suis pas …  Je ne suis pas quelqu’un de bien, je suis plutôt lâche, un peu connard à mes temps perdus. Comme tout le monde, j’ai des défauts, mais je ne peux réellement pas faire plus Sovahnn, probablement que je ne suis pas sensible à tout ça comme tu le voudrais, je manque probablement d’empathie sur beaucoup de points. Je sais que j’ai tendance qu’à penser à mes amis très très proches. Je sais que pour eux, je ferai n’importe quoi, j’aurai pu Les rejoindre, juste pour sauver Kezabel. Pour être sûr qu’elle ne risquait plus rien.»

Ce qu’il n’avait pas compris, c’était qu’à ses yeux à elle…. Avoir un enfant biologique, ça classait ce dernier immédiatement dans la catégorie « proches pour qui l’on ferait n’importe quoi ». Et l’utérus qui lui permettait de grandir aurait aimé au moins frôlé cette catégorie. Mais le par défaut des uns ne correspond pas à celui des autres. Mais oui, en effet, il manquait d’empathie. Elle aussi, sans doute, sinon elle lui aurait tout de suite annoncé ce qu’elle savait sur Kezabel. Mais voilà, elle était blessée pour l’enfant et déjà, sans même qu’elle ne remarque que son comportement avait changé, elle devenait une louve qui protégeait sa progéniture, mordant quand d’ordinaire elle aurait laissé couler. Quelques mois plus tôt, Warren  n’aurait sans doute même pas vu dans son regard qu’il ne se comportait pas correctement. A présent, il s’excusait car elle n’avait pas laissé le moindre doute là-dessus. Et il avait raison. Car elle avait besoin à la fois de ça et des explications qu’il allait lui fournir. Et ce, parce qu’elle devait l’entendre à voix haute.

Et en attendant, la pipelette n’avait toujours pas soufflé mot.

« J’ai aussi tendance à parler trop, pour ne rien dire. Enfin, ce que je veux dire, c’est que j’essayerai d’être présent, mais … je suis surveillé, je suis en totale parano à chaque fois que je vais voir Cassie ou Keza. Je mens, encore et encore, pour ne pas attirer l’attention sur elles. Je ne veux pas ;.. ou plus décemment je ne peux pas m’attacher à tout ça. Il ne le faut pas Sovahnn. Pour de multiples raisons ; et je ne vais pas te parler de monts et merveilles, de choses que je ne pourrai pas réaliser, je le sais pertinemment, déjà que là c’est chaud pour moi de partir, imagine quand Mily aura accouché ?  Bien sûr que si je peux être présent, sans vous faire courir de risques, je le ferai. Mais je ne veux pas te faire de promesse, je préfère juste te dire des choses dont je suis sûr de pouvoir m’engager et qui pourront t’être utile. Tu l’as dit, tu es fauchée, laisse-moi au moins faire ça pour vous. Je serai probablement un père merdique, c’est clair.»

Il avait raison. Et elle le savait parfaitement. Se reculant sur sa chaise, dans une posture bien moins tranchante, la jeune femme avait fermé les yeux quelques secondes, encaissant chacune de ses paroles. Elle n’avait pas connaissance de l’intégralité de sa situation. Et non, il ne pouvait pas s’impliquer autrement. Parce que dans son comportement, sa personnalité, c’était un Alec en puissance. Mais surtout parce que la situation ne lui permettait pas d’agir autrement. A vrai dire, même s’il le voulait, Sovahnn comprenait doucement qu’elle-même le lui refuserait. Et ça lui brisait le cœur. Savoir qu’il ne serait jamais un père pour le petit, savoir qu’il ne serait jamais plus que… quoi ? Tout au plus un portefeuille. Qu’il n’y avait rien d’autre à attendre de cette situation. Si Warren était le papa, elle et l’enfant seraient seuls. C’était à elle de prendre toutes les décisions. A elle de tout faire. Ça serait donc sur elle que pèseraient toutes les erreurs. Il serait le père de l’enfant de Mily. Rien de plus. Et même s’il y avait possibilité de « plus » dans sa tête à lui… elle risquait de mettre l’enfant en danger du fait de la famille Tveit. Famille de merde.

« Je ne suis pas super doué dans ce genre de choses, moi jpréfère raconter tout et rien, beaucoup de conneries et de blagues. J’espère que c’est resté compréhensible et pas trop chaotique !»

Rouvre les yeux. Avale ta peine. Enterre ta déception. Ravale tes larmes.

Warren était-il là quand il a fallu te réveiller et faire face à un nouveau monde ? Etait-il là quand tu as dû te construire en dépit de tout ce qui s’effondrait ? Est-ce qu’il a prit les décisions quand tu avançais au nez et à la barbe des Supérieurs ? T’a-t-il tenu la main quand toi tu as relevé la tête pour affronter l’univers ? Est-ce qu’il t’a poussé à survivre à un seul putain de moment de ta vie ? Est-ce qu’il était là pour la sauver il y a à peine quelques heures ?

Cet enfant, tu sauras l’élever. Tu t’en sortiras. Parce que t’as jamais eu besoin de qui que ce soit, pas même de ta famille, pour mettre un pied devant l’autre. Et parce que ce que tu as construit de tes petites mains tremblantes, c’est déjà vachement bien.

La situation n’a pas changé. Elle est juste plus claire.

« J’ai compris Warren… J’comprends. »

Ses paupières avaient cligné, rejetant les larmes qui ne couleraient pas tout de suite. A la place, elle lui avait fait un petit sourire, buvant de nouveau quelques gorgées de son breuvage. Un cocktail, ça fait toujours du bien au moral.

« Je comprends mieux ta situation et…. C’est bon. C’est comme ça, si c’est toi ; mon enfant n’aura pas de père, j’ai intégré. »

Elle avait besoin de le dire. Besoin que ça claque dans l’air. Besoin de le matérialiser, presque. Pourtant, il n’y avait dans ses dires, pas la moindre trace de reproche. Juste de la déception. C’était un fait, pas un blâme.

« Ta situation est assez dure comme ça et j’en rajouterai pas. »

…

« Et si ce gosse a ton débit de parole, j’suis dans la merde. »

Cette fois, c’était un petit sourire amusé qui fendait ses lèvres. Elle essayait, malgré la peine. Parce qu’elle n’était pas du genre à entériner la peine, à figer la colère. C’était comme ça. Ça leur faisait sans doute mal à tous les deux, même si Warren ne le montrait pas.

« Nan pis ça se trouve c’est pas le tien du tout. T’as p’t’être visé à côté cette nuit-là sait-on jamais. S’il est métissé à la naissance, j’te vannerai avec ça jusqu’à la fin de ta vie. »

Un clin d’œil.
C’est Sovahnn. C’est pas Mily. Et Sovahnn est quelqu’un d’assez coulant, qui voit généralement le côté positif et qui ne cesse de vivre pour ce que la vie a à offrir. Pas pour ce qui aurait pu être.

« Tu veux avoir plus d’infos sur Kezabel ? Je l’ai pas beaucoup vue, mais on sait jamais … j’sais pas, j’ai peut être d’autres infos auxquelles j’ai pas pensé. »

Probablement qu’il était dur, mais il essayait néanmoins d’être franc. Franc avec le plus de diplomatie qu’il avait en stock, c’était à dire pas beaucoup, ça n’avait jamais été son truc, on ne lui avait jamais appris à l’être à comment est-ce qu’il fallait faire. Forcément, il avait des efforts, beaucoup d’erreurs, comme par exemple ne pas se rendre compte que le bébé aurait pu aller mal. Pour lui, la mère allait bien, donc le bébé aussi ! Non, il ne vivait pas dans le monde des bisounours c’est juste qu’il n’avait pas conscience de tout cela. Ou peut-être de façon très lointaine, ou alors… il y avait encore plein de « solutions ». Il avait vite répété qu’il pouvait lui passer de l’argent sans aucun souci. Il avait continué en essayant d’expliquer un peu plus son « problème » avec l’enfant, ou plutôt le problème que posait sa famille, tout ce que cela impliquait vu qu’elle ne semblait pas être au courant, ne pas comprendre, ou alors ne pas se rendre compte à quel point cela pouvait réellement être dangereux pour elle, pour l’enfant. Et encore une fois, il avait parlé. Beaucoup. Beaucoup trop, mais au moins il avait pu résumer et dire l’essentiel, maintenant les cartes étaient dans ses mains. Les secondes de silence passaient, il essayait d’observer ses gestes, mimiques, regards pour savoir si ça allait mieux ou s’il avait encore plus gaffé ! Longues très longues secondes, tout d’abord, elle avait semblé à ses yeux plus sereine, puis mal, puis …. Un truc plus inqualifiable.

« J’ai compris Warren… J’comprends. »

Il essayait toujours de définir comment elle allait, mais il fallait bien avouer qu’il avait du mal. Il avait l’impression que ses yeux et son sourire lançaient des informations contradictoires et cela l’ennuyait par ce qu’il ne savait pas trop comment s’adapter à cela.

« Je comprends mieux ta situation et…. C’est bon. C’est comme ça, si c’est toi ; mon enfant n’aura pas de père, j’ai intégré. »

Heu…. Ce n’était pas vraiment ce qu’il avait voulu dire, mais dans les faits, elle n’avait pas tort. Il se mordilla un peu la lèvre, se sentant quand même un peu coupable. Il aurait voulu pouvoir assumer si c’était le sien, il aurait voulu ne pas être lâche ; mais dans un sens, cela l’arrangeait bien aussi, il n’aurait pas deux gosses, deux « familles » à gérer, celle avec Mily lui prenait déjà assez d’énergie comme ça. Mais merde. Il ne voulait pas être comme. Il ne voulait pas mettre en cloque quelqu’un et se défaire de cette responsabilité en claquant des doigts, et pourtant, d’une certaine façon, c’est exactement ce qu’il venait de faire !

« Ta situation est assez dure comme ça et j’en rajouterai pas. Et si ce gosse a ton débit de parole, j’suis dans la merde. »

Il eut un faible sourire, avant de souffler, doucement.

« Des fois, je sais me contenir. Promis !»
« Nan pis ça se trouve c’est pas le tien du tout. T’as p’t’être visé à côté cette nuit-là sait-on jamais. S’il est métissé à la naissance, j’te vannerai avec ça jusqu’à la fin de ta vie. »
« L’autre le sera forcément, sinon, c’est à ne plus rien comprendre !»

Forcément, lui était blanc comme un cul, tandis que ce n’était pas du tout le cas de sa femme. Mais oui, leur enfant serait forcément un beau gosse qui ferait tomber toutes les filles ou garçons. Il avait du bon patrimoine génétique pour cela.

« Tu veux avoir plus d’infos sur Kezabel ? Je l’ai pas beaucoup vue, mais on sait jamais … j’sais pas, j’ai peut être d’autres infos auxquelles j’ai pas pensé. »

Il fronça les sourcils, il avait toujours une question qui lui trottait en tête : celle sur Connor et Arranz, mais une nouvelle fois, il préféra la zapper. Quant à Kezabel …. Est-ce qu’il voulait vraiment l’entendre de quelqu’un d’autres ? Est-ce qu’il était en droit de savoir, vu le Camps de sa famille ? Et est-ce que c’était une bonne idée que la jeune femme repense à tout cela. Il secoua finalement un peu la porte.

« Non, non. Je ne veux pas que tu t’obliges à repenser à ça ; il faudra que je lui réécrive… mais je ne sais pas si c’est une bonne idée que je le fasse. Elle ne voudra peut-être pas me voir, ce que je comprends, j’suis pas sûr que j’aurais envie de voir ma tronche à sa place.»

Même s’il ne savait pas ce qui s’était passé. Il ne pouvait qu’imaginer, et son imagination était très fertile…. D’autant plus qu’il restait la question épineuse de savoir si Connor et Arranz étaient coupable de quelque chose là-dedans. Et si oui, à quel point, dans quelles circonstances ?

Ça faisait mal. Clairement, prendre cette situation en pleine face et l’énoncer à haute voix, ça ne faisait de bien à personne mais Sovahnn avait besoin de clarifier les choses. Les dires, c’était une étape pour les accepter, pour les poser et être sûre qu’elle avait fait le point. Qu’elle avait bien compris et qu’il n’y avait pas de mauvaise compréhension. Il fallait que les choses soient claires entre eux et ce, même si ça n’était pas agréable. Ni pour elle, ni pour lui. Parce que malgré son détachement apparent, elle sentait que ça n’était pas si neutre que ça pour lui. Raison de plus pour mettre les choses à plat.

« Des fois, je sais me contenir. Promis !»

Un petit sourire amusé noyé dans le reste de sa déception.

« Ah ben tout va bien alors. J’en ai pas pour 18 ans minimum de blabla en continu ! »

A vrai dire entre la pile électrique qu’elle était – est – et le caractère des deux potentiels pères biologiques, la jeune femme n’était pas tout à fait sûre que l’enfant ne serait pas absolument intenable. Ce serait sans doute le cas d’ailleurs.

« L’autre le sera forcément, sinon, c’est à ne plus rien comprendre !»

L’autre ?

« Ton enfant légitime tu veux dire ? »

Non, la jeune femme n’avait jamais vu Mily donc elle ne pouvait pas tout à fait comprendre ce qu’il racontait. Il y en avait encore un autre ? Bref, Sovahnn avait été coupée du monde pendant quelques mois et ne connaissait pas particulièrement Warren, il lui fallait quelques explications de texte pour comprendre la boutade.

Finalement, la jeune femme qui avait clairement mis un sacré paquet d’eau dans son vin avait proposé au Tveit de répondre à d’autres questions s’il en avait, notamment sur ce qui avait pu se passer à Poudlard. Et il fallait croire qu’en mettant carte sur table comme ils l’avaient fait, Warren avait fini par enclencher sa fonction « empathie ». Et Sovahnn en était donc moins sur la défensive.

« Non, non. Je ne veux pas que tu t’obliges à repenser à ça ; il faudra que je lui réécrive… mais je ne sais pas si c’est une bonne idée que je le fasse. Elle ne voudra peut-être pas me voir, ce que je comprends, j’suis pas sûr que j’aurais envie de voir ma tronche à sa place.»
« J’sais pas trop ce qu’il y a entre vous hein… mais je crois qu’elle n’a envie de voir personne. Elle a beaucoup à encaisser, il va lui falloir du temps, la présence de ses proches et… jsais pas. Une certaine distance je suppose. De la délicatesse ça c’est sûr. »

Sovahnn n’avait pas insisté ni fait sa voyeuse mais elle avait été prise en charge non loin de là alors elle n’avait pu qu’entre apercevoir certaines réactions de Kezabel ou de ses soignants et elle sentait que malheureusement, ça allait être dur pour la jeune femme.

« Connor va bien. »

C’était sorti comme ça, un peu de nulle part.

« C’est ton cousin non ? Enfin en tout cas, la dernière fois que je l’ai vu, il.. tenait sur ses pieds. »

Il essayait malgré tout, de mettre ci et là quelques légères touches d’humour en espérant qu’elle y serait un minimum sensible. Ce n’était pas gagné, par ce que vu tout ce qu’il venait de lui dire, rendait la situation assez compliquée, tendue aussi bien pour l’un que pour l’autre. Probablement d’une manière différente d’ailleurs, mais le final restait là, était le même.

« Ah ben tout va bien alors. J’en ai pas pour 18 ans minimum de blabla en continu ! »
« Non, t’inquiètes pas ! J’espère juste pour toi, qu’il n’héritera pas de mon caractère de merde, non par ce que, je suis désolé de te l’annoncer, c’est de famille. On se le passe de génération en génération chez les Tveit.»

Et il ne plaisantait qu’à moitié en plu ! Promis Sovahnn, il ne veut pas te faire peur, mais il faut bien dire quelque chose où il y a quand même un peu de vrai, n’est-ce pas ?Il avait ensuite signalé à la jeune femme que son « autre » enfant serait aussi métisse…. Normalement.

« Ton enfant légitime tu veux dire ? »

Il fut désarçonné pendant quelques instants par la question, mais il finit par opiner sagement du chef ! Il hésita quelques instants, quand même étonné qu’elle ne voit pas qui était cette formidable chieuse qui était sa femme. Finalement il se décida.

« Tu ne vois vraiment pas à quoi elle ressemble ? Une chieuse connasse, avec l’ait hautain qui était chez les Serpentard. Ben physiquement, comme tu t’en doutes vu ma remarque, elle plus noire, cheveux courts. Non franchement rien que cet hautain on ne peut que le remarquer.»

Ouais, bon ok, déjà il y avait pas mal de sang-purs qui avaient un air hautain, et des sang-non-purs aussi d’ailleurs, même si à Poudlard ça restait quand même plus rares. Il réfléchit quelques instants avant de saisir son téléphone et de farfouiller pendant quelques instants, avant de lui tendre l’appareil. Il ne se rendait pas compe que ça pouvait être mal perçu, il avait plus envie de bitcher sur elle qu’autrechose, tout simplement. Allez vas-y, dis un truc désagréable.

« Si elle sait, que je l’ai photographiée avec un appareil moldu, je crois qu’elle me pète les dents. J’allais dire un truc qui se trouvait plus bas, mais je crois que pour la lignée, elle en aura trop besoin.»

Ouais. Monsieur Tveit servait de machin reproducteur. En tout cas, c’est comme ça qu’il présentait la chose, en essayant de se montrer un peu marrant sur un truc qu’il ne l’était pas du tout ! Mais allez, un peu d’autodérision ne faisait jamais de mal ! Il avait ensuite clairement dit qu’il ne pouvait pas forcément plus de détails, qu’il se débrouillerait sans être certain que ce soit une bonne idée.

« J’sais pas trop ce qu’il y a entre vous hein… mais je crois qu’elle n’a envie de voir personne. Elle a beaucoup à encaisser, il va lui falloir du temps, la présence de ses proches et… jsais pas. Une certaine distance je suppose. De la délicatesse ça c’est sûr. »
« C’est juste une amie très proche, je crois que c’est l’une des seules personnes qui me fit probablement entièrement confiance, en qui j’ai totalement confiance, également. Et je crois que ce genre de personne je peux les mettre sur les doigts d’une seule main. Enfin, c’est vraiment quelqu’un de très important pour moi. De mon point de vue.»

Il n’oubliait pas l’histoire d’Emily, il n’oubliait pas que personne ne l’avait prévenu. Et il doutait, encore et toujours, même si pour l’instant c’était surtout le soulagement. Il se demandait donc surtout vu les circonstances et ce léger « passif », si c’était une réelle bonne idée qu’il essaye de la contacter.

« Connor va bien. C’est ton cousin non ? Enfin en tout cas, la dernière fois que je l’ai vu, il.. tenait sur ses pieds. »

Il la regarda un peu éberlué. Est-ce qu’elle lisait dans les pensées ? Ou alors peut-être que c’était tout simplement logique. Mais, il avait l’impression qu’elle ne semblait pas sûr de leur lien de parenté.

«Oui, oui c’est mon cousin. Tu ne trouves pas que l’on a un air de famille ? Bon, ok je suis plus grand, moins bouclé…. Plus beau, plus gentil, plus ouvert d’esprit, moins sérieux, moins cul serré moins…. Ouais, je peux continuer comme ça pendant des heures. » Il se reprit, se raclant un peu la gorge. « Merci de l’info, je m’en doutais un peu. Je pense que j’aurais été au courant s’il lui était arrivé quelque chose. Ça aurait probablement été le Drame de la famille si Chouchou avait été blessé.»

Oui, il exagérait. Mais oui, il avait envie de pourrir à sa manière.

« Non, t’inquiètes pas ! J’espère juste pour toi, qu’il n’héritera pas de mon caractère de merde, non par ce que, je suis désolé de te l’annoncer, c’est de famille. On se le passe de génération en génération chez les Tveit.»
« Super ! S’il a ton caractère et mon hyperactivité, je suis dans la merde ! Sache que dans ce cas, tu devras me payer une prime nommée la prime Tveit. Voilà. T’as pas l’choix. »

Prime caractère de merde.

« Ça me servira à me payer des cours de sport pour me défouler ET une nounou sacrément accrochée pour pouvoir débrancher. »

Elle déconnait, mais cela dit, ça n’était sans doute pas si aberrant que ça comme demande. La question était… si elle l’élevait mal et qu’il était encore plus chiant, avait-elle le droit d’augmenter le montant de la prime ? Etait-elle en train de le saigner à blanc financièrement ? Etait-elle sérieuse ? Tant de questions sans réponses.

« Tu ne vois vraiment pas à quoi elle ressemble ?  Une chieuse connasse, avec l’ait hautain qui était chez les Serpentard. Ben physiquement, comme tu t’en doutes vu ma remarque, elle plus noire, cheveux courts. Non franchement rien que cet hautain on ne peut que le remarquer.»
« Oui, peut être… »

Elle cherchait, se demandant si elle voyait réellement la bonne personne. Oui, Sovahnn avait passé un certain temps parmi les Serpentards, notamment avec Alec mais sans réellement avoir côtoyé beaucoup de monde. A vrai dire, elle avait rapidement cessé de traîner dans le coin, trop marquée par son passif avec le Rivers. Et puis, il y avait tout de même beaucoup d’élèves… et les connasses à l’air hautain, il fallait l’avouer, il y en avait une petite flopée là-bas. Comprenant ce que faisait Warren avec son téléphone, elle l’avait laissé faire, le prenant le moment venu pour observer une photo de la jeune femme.

« Si elle sait, que je l’ai photographiée avec un appareil moldu, je crois qu’elle me pète les dents. J’allais dire un truc qui se trouvait plus bas, mais je crois que pour la lignée, elle en aura trop besoin.»
« Ah oui. Je vois qui s’est. Très belle mais très conne. Je vois bien. Eh ben bon courage ! Tes dents et tes testicules vont avoir besoin d’aide. »

Et de mon côté, j’en ai assez fait +out+.

La jeune femme avait donc dévié la conversation vers le sujet initial, à savoir manifestement pas sa grossesse mais Kezabel.

« C’est juste une amie très proche, je crois que c’est l’une des seules personnes qui me fit probablement entièrement confiance, en qui j’ai totalement confiance, également. Et je crois que ce genre de personne je peux les mettre sur les doigts d’une seule main. Enfin, c’est vraiment quelqu’un de très important pour moi. De mon point de vue.»

En qui pouvait-elle faire parfaitement confiance et inversement ? Enzo, Takuma, Aileen et Zach, sans doute.

« Je vois… donc oui, elle aura sans doute besoin de toi. »

Comme des autres de ses proches. Du moins, du peu que Sovahnn avait pu voir, c’était ce qu’elle imaginait. Tout comme elle avait compris que ça ne serait pas simple, loin de là, et qu’il allait lui falloir de la distance et beaucoup de délicatesse. Mais ça, elle l’avait déjà dit. Il n’était pas con, il avait sans doute compris et insister serait probablement plus lourd qu’autre chose. Alors elle était passée à Connor. Non, elle n’avait pas imprimé les filiations de chacun, surtout les siennes puisqu’elle ne l’avait qu’à peine côtoyé.


«Oui, oui c’est mon cousin. Tu ne trouves pas que l’on a un air de famille ? Bon, ok je suis plus grand, moins bouclé…. Plus beau, plus gentil, plus ouvert d’esprit, moins sérieux, moins cul serré moins…. Ouais, je peux continuer comme ça pendant des heures. »
« Et modeste avec ça.. »

Petit sourire moqueur.

« Merci de l’info, je m’en doutais un peu. Je pense que j’aurais été au courant s’il lui était arrivé quelque chose. Ça aurait probablement été le Drame de la famille si Chouchou avait été blessé.»
« Ça parait sympa chez toi aussi dis donc… en même temps avec pour cousin Connor, fallait pas espérer mieux. Ta famille me doit quelque chose alors, j’lui ai empêché de se prendre un cognard récemment… me demande pas pourquoi j’ai fait ça, c’était très con d’ma part. »

Trop bon trop con il parait.

Spoiler:

« Super ! S’il a ton caractère et mon hyperactivité, je suis dans la merde ! Sache que dans ce cas, tu devras me payer une prime nommée la prime Tveit. Voilà. T’as pas l’choix. » Il haussa un sourcil amusé. Effectivement, dit comme ça, cela semblait plutôt correct et judicieux ! Il n’eut pas le temps de dire quoi que  ce soit qu’elle avait déjà enchainé « Ça me servira à me payer des cours de sport pour me défouler ET une nounou sacrément accrochée pour pouvoir débrancher. »

Cette fois, il ne put s’empêcher d’avoir un petit rire, il rebomba un peu le torse, juste histoire de … d’il ne savait pas quoi d’ailleurs, mais il avait juste envie de faire, ça, surtout avant de répondre.

« J’étais plutôt un gamin sage, attentif et qui aimait apprendre. Tu vois,  le parfait petit Serdaigle, j’étais juste un peu curieux, parfois un peu trop aventurier… Mais je crois que j’étais plus docile, c’est juste que j’ai toujours beaucoup parlé.»

En même temps vu sa famille, il valait probablement mieux qu’il soit un peu docile . ;. Même si en vérité il ne l’était probablement pas tout ça, il essayait juste d’édulcorer les choses pour ne pas trop inquiéter sa camarade. Après quelques instants de silence, il ne tarda pas à rajouter.

« Mais ça marche pour la prime !»

Et ensuite, il s’était mis à décrire sa femme, un peu étonné quand même qu’elle ne voit pas qui c’était. Dans sa tête, Mily était connue pour être…. Disons beaucoup de choses pas forcément positives, et être populaire pour cela.

« Ah oui. Je vois qui s’est. Très belle mais très conne. Je vois bien. Eh ben bon courage ! Tes dents et tes testicules vont avoir besoin d’aide. »

HUMHUM. Non, il ne répondrait rien là-dessus !  Et là, ils en étaient venu à sujet beaucoup agréable à savoir la délicieuse et merveilleuse Kezabel ! Il essaya donc d’expliquer son point de vue sur son ressenti sur elle. Ce n’était pas forcément la plus la chose aisée pour lui, mais il trouva qu’il ne s’en était, malgré tout, pas trop mal sorti.

« Je vois… donc oui, elle aura sans doute besoin de toi. »
«Je ne sais pas, je verrai bien de toute manière… lorsqu’elle me répondra, je ne veux pas risquer de la brusquer. »

Et de là, ils étaient passés à Connor, un vaste sujet, pas forcément toujours très agréable, mais bon, i essayait de tout tourner à la dérision. Tant mieux pour elle, si elle ne semblait pas le connaitre plus que ça ! C’était probablement un bon point pour elle.

« Et modeste avec ça.. »
« Ca aussi c’est de famille, mais si tu le connaissais, tu saurais qu’en réalité je n’ai pas tout à fait tort sur la plupart des…. Choses.»

« Ça parait sympa chez toi aussi dis donc… en même temps avec pour cousin Connor, fallait pas espérer mieux. Ta famille me doit quelque chose alors, j’lui ai empêché de se prendre un cognard récemment… me demande pas pourquoi j’ai fait ça, c’était très con d’ma part. »
« J’espère que tu ne t’attends pas à des remerciements de leur part, par ce que ça, ça n’arrivera probablement jamais. Je ne sais pas si lui s’en  remettra un jour que tu fais ça !» Il haussa un peu les épaules avant de continuer « Ouais, ouais, super sympa chez moi. Du kiff à l’état pur !»

Ils avaient continué à papoter pendant un petit moment avant que Warren ne doive retourner chez lui, obligations familiales oblige ! Il avait salué la jeune femme, lui disant de nouveau qu’elle pouvait le contacter si elle en avait le besoin qu’il ferait son possible pour se rendre disponible.


FIN POUR MOI.

« J’étais plutôt un gamin sage, attentif et qui aimait apprendre. Tu vois,  le parfait petit Serdaigle, j’étais juste un peu curieux, parfois un peu trop aventurier… Mais je crois que j’étais plus docile, c’est juste que j’ai toujours beaucoup parlé.»

Qui serait son enfant ? Un petit être sage toujours plongé dans ses livres à la Ethan comme semblait le décrire Warren ? La parlotte en plus ? Une boule d’énergie toujours en mouvement comme elle l’était ? Qu’est-ce qu’il aimerait ? Qu’est-ce qu’il voudrait ? De nouveau, sa main s’était attardée sur son ventre tandis que la jeune femme se prenait à imaginer toutes ces possibilités. Si c’était un petite Tveit, il grandirait auprès de gens qui ne chercheraient pas à le brider ou à l’orienter, du moins elle se faisait la promesse d’essayer. Qu’est-ce que cela donnerait, de grandir dans un environnement si différent de celui où son père avait dû se construire ?
Qui serait-il ?
Et s’il était l’enfant de Zach, de quels traits de caractères hériterait-il ?
Dans tous les cas, il serait drôle et charmeur, à voir ses trois parents potentiels, il semblait y avoir des traits en commun. Mais peut-être n’irait-il pas du tout dans le sens de ses géniteurs. Peut-être serait-il introverti, calme et posé. Cela dit, Zach était calme. Il prenait souvent le temps de réfléchir à ses actions.

« Mais ça marche pour la prime !»

Reviens à la réalité.

« Je note, j’dirais pas non à un enfant calme. T’entends, toi ? On ne suit pas les traces de maman : maman était chiante ! »

Oui, elle s’était tordue pour parler à son ventre. Et non, ça n’était pas le premier gros mot que ce petit être entendait. Il ne pouvait encore rien intégré non ? Alors autant en profiter maintenant ! Est-ce qu’elle profiterait réellement de ces histoires d’argent ? Sans doute. Du moins au début. Il lui faudrait un moment pour retomber sur ses pates. Elle ne s’était jamais assumée qu’elle devait déjà assumer deux vies d’un coup. Elle tournait ça à la dérision parce que ça ne le dérangeait pas manifestement. Mais en réalité, c’était un sujet d’angoisse pour elle. De stress du moins. Mais quelque part, du bon stress. C’était toute une aventure qui se présentait à elle, il allait juste falloir avancer pas à pas.

La conversation s’était ensuite dirigée vers Kezabel et Connor.

«Je ne sais pas, je verrai bien de toute manière… lorsqu’elle me répondra, je ne veux pas risquer de la brusquer. »
« C’est mieux je pense oui. Si tu la vois, dis lui… j’en sais rien d’ailleurs, que je pense à elle et que je suis là si besoin. »

Kezabel avait été là quand elle avait fait une crise d’angoisse une nuit, suite à certaines choses avec Jill. Elle aurait aimé lui rendre la pareille mais Kezabel devait déjà être bien assez entourée. Elle avait sans doute besoin de ses proches, pas d’anciennes connaissances lointaines. Pas tout de suite du moins. Sovahnn savait qu’elle serait de trop alors elle préférait passer par cet intermédiaire. Un jour, plus tard, elle lui enverrait sans doute un mot, mais il faudrait un peu de temps avant que ça semble plus naturel.

« Ca aussi c’est de famille, mais si tu le connaissais, tu saurais qu’en réalité je n’ai pas tout à fait tort sur la plupart des…. Choses.»
« J’le connais t’en fais pas. »

Elle ne le connaissait pas bien, mais largement assez pour savoir de quoi il était capable. Assez pour s’inquiéter pour Adrianna – dont elle n’avait pas de nouvelles d‘ailleurs – et assez pour savoir qu’elle aurait dû le laisser se faire bouler par un cognard.

« J’espère que tu ne t’attends pas à des remerciements de leur part, par ce que ça, ça n’arrivera probablement jamais. Je ne sais pas si lui s’en  remettra un jour que tu fais ça ! Ouais, ouais, super sympa chez moi. Du kiff à l’état pur !»

La jeune femme avait rit. Non, elle n’attendait rien de leur part – mis à part quelques galions de la part de Warren pour la dépanner, sans doute, sans pour autant être très à l’aise avec cette possibilité. Ils étaient restés là un petit moment, à discuter de tout et de rien jusqu’à ce que Warren se décide à la laisser. Sovahnn était restée là un moment, profitant de l’ambiance, du couché de soleil, des gens autour d’elle qui discutaient de leurs vies sans se préoccuper des horreurs qui pouvaient avoir lieu ailleurs. Cette effervescence lui faisait du bien, la projetant enfin loin de Poudlard, des Supérieurs et de leurs saloperies, la laissant avancer doucement vers un nouvel avenir dont elle avait encore tout à construire.